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Etre un enseignant en devenir - Atelier des Sciences du Langage ...

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<strong>un</strong>ique et reconnu par son <strong><strong>en</strong>seignant</strong>. Quand Armelle appr<strong>en</strong>d par cœur les prénoms de ses élèves lejour de la r<strong>en</strong>trée, elle participe à la mise <strong>en</strong> place de cette proximité, <strong>en</strong> comm<strong>en</strong>çant par lecomm<strong>en</strong>cem<strong>en</strong>t : ne pas laisser les élèves dans l’anonymat.Un rapport de confiance est aussi demandé. B<strong>en</strong>jamin a aimé son <strong>en</strong>trée à l’Université car il nese s<strong>en</strong>tait plus « fliqué »… Ludmilla appréciait les sorties extra-scolaires parce-que les professeurslaissai<strong>en</strong>t quartier libre aux élèves : ils leur faisai<strong>en</strong>t confiance. Et faire confiance c’est aussi <strong>en</strong>couragerla prise d’initiative, l’esprit de découverte, de curiosité (demande formulée explicitem<strong>en</strong>t par Ludmilla,ou Lucie : « il manque l’appr<strong>en</strong>tissage de la curiosité »)…Certains élèves ont l’air de chercher la proximité jusqu’au rapport presque fraternel ou amical, etappréci<strong>en</strong>t avec leurs professeurs <strong>des</strong> relations extérieures au contexte de la classe.Pour autant les appr<strong>en</strong>ants souhait<strong>en</strong>t pour la plupart que chac<strong>un</strong> garde sa place, d’<strong><strong>en</strong>seignant</strong>ou d’appr<strong>en</strong>ant. Si <strong>un</strong>e part de sé<strong>du</strong>ction <strong>en</strong>tre dans la relation <strong><strong>en</strong>seignant</strong>-<strong>en</strong>seignés, il y a <strong>un</strong>e limite àne pas dépasser, limite qui est aussi marquée par <strong>un</strong>e demande d’autorité de la part <strong>des</strong> appr<strong>en</strong>ants. A cesujet on peut par exemple consulter l’article de C. Bouyon, Des places et <strong>des</strong> relations : Analyse d’<strong>un</strong>esituation difficile <strong>en</strong> classe de langue (TD <strong>du</strong> FLE n°24), qui illustre les conséqu<strong>en</strong>ces catastrophiques surles appr<strong>en</strong>ants <strong>du</strong> refus de sa place par l’<strong><strong>en</strong>seignant</strong> lui-même (Anne-Lise, <strong><strong>en</strong>seignant</strong>e débutante,souhaite <strong>un</strong> rapport d’égal à égal avec ses élèves. Elle ne veut pas s’imposer ni imposer, pour conquérirses élèves et être au plus proche d’eux. Elle ira jusqu’à laisser sa place symbolique de professeur à John,élève « leader » <strong>du</strong> groupe, qui s’installera plusieurs fois à son bureau. Petit à petit il désorganisera legroupe et remplacera Anne-Lise…).Toutefois la distance physique <strong>en</strong>tre ces places n’est pas toujours bi<strong>en</strong> perçue. La dispositiontraditionnelle – frontale - <strong>des</strong> classes, le professeur sur son estrade, est peu appréciée. A l’école de SanBlas, la plupart <strong>des</strong> classes (accueillant au maximum vingt élèves) sont disposées soit <strong>en</strong> U, soit les tablessont regroupées <strong>en</strong> carrés de quatre places. Ces dispositions sembl<strong>en</strong>t bi<strong>en</strong> fonctionner : elles permett<strong>en</strong>tla circulation de l’<strong><strong>en</strong>seignant</strong> à travers la classe par exemple pour écouter ses élèves lors de discussions<strong>en</strong> petits groupes, elles mett<strong>en</strong>t les élèves <strong>en</strong> face les <strong>un</strong>s <strong>des</strong> autres (on ne se tourne pas le dos) etpermett<strong>en</strong>t ainsi d’établir plus naturellem<strong>en</strong>t la comm<strong>un</strong>ication.Cette demande de proximité peut aussi être perçue dans <strong>des</strong> propos tels que « Je ne me s<strong>en</strong>tais pas àl’aise à l’oral (…). Il y a <strong>des</strong> profs qui interrog<strong>en</strong>t toujours le même bon élève, <strong>en</strong> dernier recours, quandtoi tu voudrais te faire toute petite ». Disons que plus que de la proximité, Lucie réclame ici que lesprofesseurs fass<strong>en</strong>t preuve de psychologie. Cela <strong>en</strong> passe forcém<strong>en</strong>t par <strong>un</strong>e certaine proximité qui14

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