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Systèmes d'information et gestion des projets : Comment ...

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<strong>Systèmes</strong> d’information en santé <strong>et</strong> TICSpécial GérontExpo HandicapExpoDr Arnaud HANSSKEConseiller pour les systèmes d’information en santé, FHFÉloïse LEROYIngénieure,École <strong>des</strong> hautes étu<strong>des</strong> d’ingénieur (HEI), Lille<strong>Systèmes</strong> d’information<strong>et</strong> <strong>gestion</strong> <strong>des</strong> proj<strong>et</strong>s<strong>Comment</strong> accompagner le changement ?Nos environnements en santé imposent le lancementde multiples proj<strong>et</strong>s, souvent simultanés,souvent en <strong>des</strong> champs différents voire très différents.Les systèmes d’information (SI) en sont l’illustration :au niveau informatique, les proj<strong>et</strong>s sont rarement lancésles uns après les autres. En raison de la fluctuation <strong>des</strong> délais,ils sont souvent superposés. Les mener à bien implique enconséquence non seulement une bonne <strong>gestion</strong> du proj<strong>et</strong>,mais aussi <strong>et</strong> surtout, une bonne <strong>gestion</strong> du changement.Les pistes de réflexions qui suivent ne se veulentni exhaustives ni incontournables. Elles sont fondéessur <strong>des</strong> expériences où l’anticipation du changementa permis soit de gagner du temps, soit de ne pas en perdre.Et dans tous les cas, d’optimiser les ressources humainesComme chaque patient, chaquecentre de soin, hôpital, cliniqueest unique: il s’inscrit sur un territoiredont l’environnement, la qualité devie, l’espérance de vie, la population <strong>et</strong>la démographie médicale sont spécifiques.Comme chaque patient, chaquestructure à son histoire, son expérience,ses proj<strong>et</strong>s, ses défis… Il ne peut donchospitalières de manière à conduirela <strong>gestion</strong> <strong>des</strong> proj<strong>et</strong>s SI vers le succès.être question d’imposer le changementou les règles du changement. La <strong>gestion</strong>de proj<strong>et</strong>, quelle que soit sa nature,implique de tenir compte de la singularitéde l’établissement de santé <strong>et</strong> d’yassocier les équipes qui seules enconnaissent l’histoire, les valeurs, leproj<strong>et</strong>. Il ne s’agit pas non plus de dupliquerl’expérience <strong>et</strong> la méthodologiedéveloppée dans un autre établissementde santé. Qui mieux qu’une équipe departenaires ayant vécu <strong>et</strong> accompagnéle changement sera en mesure de partager,en pleine connaissance de cause,avec <strong>et</strong> pour les équipes, son expérience,ses réussites, ses difficultés, ses pointsde progrès <strong>et</strong> de vigilance ?Problématiques principales>> Les délaisL’accélération <strong>des</strong> rythmes n’épargnepas l’hôpital. Chaque jour de nouveauxproj<strong>et</strong>s naissent, évoluent, se modifientou s’achèvent. Plus l’un de cesproj<strong>et</strong>s s’inscrit dans la durée, plus longtempsil consommera de ressourceshumaines aux techniques. Et plus ilaccumulera de risques d’épuisement,voire d’évolutions externes (législationévolutive, saut technologique…) ouinternes (ressources humaines, financières,modification de stratégie…)susceptibles de le rem<strong>et</strong>tre en cause.Un proj<strong>et</strong> bien conduit <strong>et</strong> bien accompagnés’inscrit dans une durée moindre.Ses bénéfices sont plus rapidementperceptibles : mieux vaut une successionde mini-succès qu’un proj<strong>et</strong> tropambitieux.Enfin, <strong>et</strong> c’est une caractéristique <strong>des</strong>proj<strong>et</strong>s informatiques, les glissementsde calendrier, en termes de mise enproduction, imposent <strong>des</strong> réajustements.Ceux-ci impactent les équipes,les organisations, les fonctionnements.Anticiper ces points est primordial.76 N° 539 - Mars - Avril 2011


<strong>Systèmes</strong> d’information en santé <strong>et</strong> TICSpécial GérontExpo HandicapExpoexcluraient d’autres : il y a là matière àréflexion sur les liens intergénérationnels.Le «sachant» est ici le plus jeune, ce quine va pas dans le sens de la tradition, del’expérience du soin <strong>et</strong> de la médecine.Quelles réponses envisager ?>> L’accompagnementLa mise en place de ressources officiellementdédiées à l’accompagnement <strong>des</strong>équipes en proj<strong>et</strong> SI, avec le soutien <strong>des</strong>directions, est un signe fort <strong>et</strong> nécessaire.Ces ressources peuvent être humainesmais aussi d’organisation : groupesaccompagnement de formation par <strong>des</strong>professionnels issus du terrain, parexemple, <strong>et</strong> non par <strong>des</strong> spécialistes aulangage parfois trop éloigné du quotidien.Ces ressources ont pour vocation de devenirle bras armé du proj<strong>et</strong>.>> Attention aux signaux«grains de sable»Il importe également de repérer lessignaux « grains de sable » susceptiblesde gripper les rouages du proj<strong>et</strong>.Ces «oreilles» (groupes de travail) transm<strong>et</strong>tentles informations, indicateurs,raisons pour lesquelles le proj<strong>et</strong> stagneou ralentit aux instances (comité de suivi,de pilotage…) de la façon la plus neutrepossible… Un rôle parfois difficile à tenir:les signalements sont plus souvent négatifsque positifs. Le vécu sur le terrain estsouvent émotionnellement chargé, l’expression<strong>des</strong> problèmes ou <strong>des</strong> blocagespeut rapidement devenir excessive ougénéralisante. Ces informations sont pourtantindispensables car elles déterminentles limites à l’avancement du proj<strong>et</strong>.>> Cercle d’étude <strong>et</strong> de mesure : CEMSynthèsesPréconisations, sug<strong>gestion</strong>sProduction de nouveauxindicateursÉcoute,production d’idées,de deman<strong>des</strong>En fonction <strong>des</strong> r<strong>et</strong>ours :lancement, ajustements<strong>des</strong> actionsLes groupes de professionnelsissus du terrainVision appliquée:• instruments• messages• formation, diffusionLa communauté de santé>> Tableau de bord:suivi de proj<strong>et</strong> <strong>et</strong> mesurede l’appropriationDes tableaux de bord de suivi de proj<strong>et</strong>spourront être réalisés en agrégeant cessignalements <strong>et</strong> les freins observés. Ilsperm<strong>et</strong>tront d’en déduire le degré d’appropriationpar les équipes.Ce suivi est fondé sur le modèle d’organisationsuivant:• <strong>des</strong> cercles d’étude <strong>et</strong> de mesure(CEM) sont créés, soit une dizainede groupes de 12 à 15 personnesreprésentatives <strong>des</strong> différents statutsde l’hôpital ;• <strong>des</strong> animateurs (ou consultants)recueillent les informations sur ce quevivent <strong>et</strong> rencontrent les CEM (élaboration/miseen œuvre du proj<strong>et</strong>) aucours de séances de discussion de1h30, tous les trois mois environ;• les informations recueillies sont formalisées<strong>et</strong> présentées au comité de pilotagequi détermine les actions nécessairessoit au redressement, soit à l’amplificationd’actions <strong>et</strong>/ou leur correction;• les actions correctives s’adressent àl’ensemble du personnel concerné parle proj<strong>et</strong>, ainsi qu’aux CEM ; l’impact<strong>des</strong> actions conduites sera mesuréquelques mois plus tard au cours denouvelles réunions, <strong>et</strong> leurs résultatsformalisés présentés au comité depilotage.L’intérêt de ce modèle d’organisationest d’apporter une démarche structuréedans la conduite proj<strong>et</strong>. Il favorise:• le recueil direct de problèmes concr<strong>et</strong>s,suivis d’idées correctrices;• l’évolution du regard porté au proj<strong>et</strong>par certains acteurs a priori éloignésdu terrain (managers, personnels administratifs…);• l’ouverture <strong>des</strong> groupes (CEM) à unecertaine créativité: la démarche d’appropriationfacilite la construction d’unnoyau mobilisateur,• <strong>des</strong> rappels réguliers relatifs au proj<strong>et</strong>,au sens du proj<strong>et</strong> <strong>et</strong>/ou à ses modifications;• l’identification/extraction <strong>des</strong> « grainsde sable» précédemment évoqués.Il est ensuite possible de prolonger lesactions de formation ou d’information par<strong>des</strong> actions d’animation de manière à:• inspirer les évolutions en donnant laparole à ceux que l’on interroge moinssouvent;• déclencher une boucle vertueused’amélioration (systématiser lesréunions productives est un élémentdifférenciateur);• puiser <strong>des</strong> ressources humaines dansles cercles de relais que représentent lesCEM (avec les différents réseaux sociauxà la mode, on n’a pas fait mieux);• collecter <strong>des</strong> idées <strong>et</strong> témoignagesd’acteurs pour les messages decampagne;• raconter <strong>des</strong> histoires (story telling)à partir d’expériences de terrain est unfort vecteur d’adhésion auprès <strong>des</strong>professionnels les moins présents aupremier plan, <strong>et</strong> qui généralement ensouffrent (cf. CEM).>> Communication <strong>et</strong> formationAméliorer la communication autour duproj<strong>et</strong> est un objectif qui ressort fréquemment<strong>des</strong> informations recueillies auprès<strong>des</strong> cercles d’étude <strong>et</strong> de mesure. Lesprofessionnels de terrain sont régulièrementdemandeurs d’aménagements <strong>des</strong>outils de communication utilisés, denature à lever les confusions, doutes <strong>et</strong>interrogations liés à la nature, à l’organisation<strong>et</strong> à la mise en œuvre du proj<strong>et</strong>.Le comité de pilotage veille à ces adaptationsrégulières. Les mo<strong>des</strong> <strong>et</strong> outils decommunication sont à réévaluer systématiquementau cours du proj<strong>et</strong> : quelsmédias, quels messages?L’adaptation <strong>des</strong> formations est régulièrementdemandée. Celles-ci doivent êtreen adéquation avec l’évolution du proj<strong>et</strong>.Sur c<strong>et</strong> aspect comme pour le précédent,les réflexions sur l’opportunité d’organiser<strong>et</strong> d’adapter les outils de formation <strong>et</strong>de communication doivent être envisagéesavec les porteurs de proj<strong>et</strong>s.Les nouveaux maillages induits par leproj<strong>et</strong> sont aussi souvent interrogés: quelssont les bons relais? Ses promoteurs lesplus légitimes ou efficaces ? <strong>Comment</strong>organiser la diffusion, la pérennisation <strong>des</strong>actions? Le comité de pilotage veillera àles officialiser <strong>et</strong> à assurer leur diffusiondans les meilleures conditions pour assurerleur appropriation par les professionnelsde terrain.78 N° 539 - Mars - Avril 2011


R e v u e h o s p i t a l i è r e d e F r a n c e>> Moyens <strong>et</strong> évolution possiblesTout cela a un prix. Pour un proj<strong>et</strong> SIH, surtrois ans, la mobilisation financière induitepar l’accompagnement <strong>des</strong> équipes variede 100 à 200000 euros. Cela peutsembler important. Mais quand on additionnela section communication proprementdite <strong>et</strong> celle <strong>des</strong> réunions <strong>et</strong> <strong>gestion</strong>de groupes, cela reste raisonnable,surtout si on le compare au prix globaldu proj<strong>et</strong> : pour un pourcentage minime,il ne serait pas raisonnable de s’en priver:le coût induit par la non-qualité seraitbien plus élevé.Dans le cadre d’un management depôles, <strong>et</strong> pour être au plus près <strong>des</strong>acteurs, besoins <strong>et</strong> personnes concernées,la délocalisation polaire de certainesactions – lancements pilotes de modulesou logiciels spécifiques notamment – peutse révéler intéressante. La délocalisationd’un peu d’autonomie dans la <strong>gestion</strong>de proj<strong>et</strong>, <strong>et</strong> la régularité <strong>des</strong> remontéesd’informations au sein de pôlescomplexes, perm<strong>et</strong> aux équipes de sesentir soutenues <strong>et</strong> accompagnées. Touten profitant du partage d’expérience, del’enrichissement mutuel <strong>et</strong> du transfert <strong>des</strong>avoir-faire d’équipes mobilisées pouraméliorer la qualité de leur travail <strong>et</strong> ce,dans une dimension humaine maîtrisée.<strong>Comment</strong> convaincre?La démarche d’accompagnement serad’autant plus efficace qu’elle s’appuierasur une impulsion commune <strong>et</strong> uneconstruction en partenariat avec lesacteurs de terrain, <strong>et</strong> en l’inscrivant dansla culture du changement, au-delà dumode proj<strong>et</strong>.Il est très important de veiller à fairecomprendre le sens proj<strong>et</strong> <strong>et</strong> ce qu’il mobilise:étapes, modalités facilitatrices, compétencesclés… C’est le rôle de la direction<strong>et</strong> tout particulièrement pour <strong>des</strong> proj<strong>et</strong>saussi sensibles que les proj<strong>et</strong>s informatiques.Il ne faut jamais perdre de vue queceux-ci modifient souvent <strong>des</strong> organisations,<strong>des</strong> habitu<strong>des</strong> dont l’évolution, voirela disparition, suscite de véritables craintes.Les actions <strong>et</strong> supports de mobilisation <strong>et</strong>communication déployés auprès <strong>des</strong>équipes perm<strong>et</strong>tent à chacun de s’approprierla nature <strong>et</strong> les valeurs du proj<strong>et</strong>,conditions sine qua non de sa réussite.Vision <strong>et</strong> mission sont <strong>des</strong> valeurs portéespar le management. Il est primordial quela direction d’établissement adhère collégialementau proj<strong>et</strong>, avec <strong>des</strong> dirigeantsconvaincus <strong>et</strong> décidés à le faire rayonner.Les nouvelles technologies, proj<strong>et</strong>sinformatiques <strong>et</strong> changements negagnent l’adhésion <strong>des</strong> acteurs qu’au seind’un proj<strong>et</strong> clairement affirmé, fidèle àl’histoire, à la raison d’être <strong>et</strong> aux valeurs<strong>des</strong> établissements, <strong>des</strong> métiers <strong>et</strong> <strong>des</strong>équipes. Lorsque ces proj<strong>et</strong>s donnent lesentiment que les objectifs consistent à«robotiser», contrôler, contraindre voireremplacer les hommes, alors ils sontpurement <strong>et</strong> simplement rej<strong>et</strong>és. Unaccompagnement bien mené perm<strong>et</strong>l’évolution <strong>et</strong> l’adaptation de chacun à cesnouveaux enjeux, <strong>et</strong> à leur réussite. ■<strong>Systèmes</strong> d’information <strong>et</strong> <strong>gestion</strong> <strong>des</strong> proj<strong>et</strong>s :comment accompagner le changement ?ActualitésSur le web Parcoursde soinsTarification <strong>et</strong>convergenceRessourceshumaines <strong>et</strong>médico-socialDroit <strong>et</strong>jurisprudenceLibrairie Systèmed’informationen santé <strong>et</strong> TICESTPOffresd’emploiN° 539 - Mars - Avril 201179


<strong>Systèmes</strong> d’information en santé <strong>et</strong> TICSpécial GérontExpo HandicapExpoPierre SIMONPrésident de l’Association nationalede télémédecine (ANTEL)TélémédecineImpacts du décr<strong>et</strong>, évolutions,perspectives, enjeuxTrès attendu depuis la loi HPST du 21 juill<strong>et</strong> 2009,avec son article 78 définissant la télémédecine 1 ,le décr<strong>et</strong> sur les conditions de mise en œuvre de c<strong>et</strong>te nouvelleorganisation <strong>des</strong> soins est paru le 19 octobre 2010 2 .Les conditions légales <strong>et</strong> réglementaires sont désormaisréunies pour un déploiement à large échellede la télémédecine, notamment là où un besoin prioritaireest clairement identifié. Il revient aux agences régionalesde santé de repérer, dans chaque région française,les besoins prioritaires, c’est-à-dire d’amélioration de l’accèsaux soins <strong>et</strong> de réduction du risque de perte de chances pournos concitoyens. Ces besoins, <strong>et</strong> les nouvelles organisationsqui en procèdent, seront décrits dans un programmerégional de télémédecine. Le programme régional prendraégalement en compte les priorités nationales, en coursde définition par le Comité de pilotage du déploiementde la télémédecine mis en place par le ministère de la Santé,le 31 janvier 2011. Un guide méthodologique supportde la rédaction du programme régional de télémédecinesera élaboré par ce comité, <strong>et</strong> remis aux ARS avant juin 2011.Le programme de chaque région devrait être connuau plus tard, fin décembre 2011.Précisons que ce programmerégional s’appliquera spécifiquementà la télémédecine,c’est-à-dire aux nouvelles organisations<strong>des</strong> actes de soins réalisés à distancepar les professionnels de santé sous laresponsabilité d’un médecin 3 . La télésantéou e-santé qui est l’usage dunumérique pour le bien-être de toutcitoyen 4 , selon la définition de la santépar l’OMS 5 , est un autre champ quin’a pas aujourd’hui sa définition légale.La télésanté pourrait aider au « bienvieillir » au domicile ou dans le lieu devie en évitant l’isolement <strong>et</strong> en réduisantles conséquences <strong>des</strong> divershandicaps liés au vieillissement. Unedéfinition légale de la télésanté pourraitêtre donnée dans la loi en préparationsur la dépendance 6 .Le déploiement de la télémédecinedans notre pays est donc en marche,<strong>et</strong> les professionnels de santé quiattendent c<strong>et</strong>te évolution depuisplusieurs années doivent s’en réjouir.Voyons quels seront les principauximpacts à court <strong>et</strong> moyen termes.Le décr<strong>et</strong> ne modifie pasle droit communde l’exercice médicalLe décr<strong>et</strong> d’application définit les actesde télémédecine <strong>et</strong> les conditions demise en œuvre <strong>des</strong> différentes applications,garantissant aux professionnelsde santé une couverture juridiquevis-à-vis de c<strong>et</strong>te nouvelle pratique <strong>et</strong>80 N° 539 - Mars - Avril 2011


R e v u e h o s p i t a l i è r e d e F r a n c ele financement <strong>des</strong> actes qui relève <strong>des</strong>principes de droit commun du code dela sécurité sociale.La télémédecine est un acte de naturemédicale <strong>et</strong> son exercice s’inscrit dansle droit commun de l’exercice médical<strong>et</strong> dans le droit <strong>des</strong> patients (loin° 1577-2002 du 30 décembre 2002relative à la responsabilité civile médicale<strong>et</strong> loi n° 2004-810 du 13 août2004 relative à l’assurance maladie).Cinq actes médicaux de télémédecinesont clairement identifiés au regard <strong>des</strong>responsabilités professionnelles engagées<strong>et</strong> <strong>des</strong> financements apportés parl’assurance maladie : la téléconsultation,la télé-expertise, la télésurveillancemédicale, la téléassistancemédicale <strong>et</strong> la réponse médicale apportéedans le cadre de la régulationmédicale mentionnée à l’articleL. 6311-2 <strong>et</strong> au troisième alinéa del’article L. 6314-1 (cf. encadré).L’exercice de la télémédecine respectele droit commun <strong>des</strong> règles de compétences<strong>et</strong> de coopérations entre professionnelsde santé. Les actes de télémédecines’inscrivent dans le cadre dudéveloppement <strong>des</strong> coopérations prévupar la loi Hôpital, patients, santé, territoires(HPST) dans son article 51. Toutproj<strong>et</strong> de télémédecine doit prendre encompte c<strong>et</strong>te coopération interprofessionnelle<strong>et</strong> se référer au protocolementionné aux articles L. 4011-1 àL. 4011-3 du code de la santépublique. Le protocole d’exercice de latélémédecine est soumis à l’autorisationde l’agence régionale de santé(ARS).L’exercice <strong>des</strong> actes de télémédecinerend obligatoire la consultation simultanéedu dossier médical du patient.À ce titre, l’exercice de la télémédecines’inscrit dans le droit commun <strong>des</strong>échanges informatisés de donnéesde santé (loi n° 78-17 du 6 janvier1978 relative à l’informatique, auxfichiers <strong>et</strong> aux libertés modifiée ; ordonnancen° 2005-1516 du 8 décembre2005 relative aux échanges électroniquesentre les usagers <strong>et</strong> les autoritésadministratives <strong>et</strong> entre les autoritésadministratives ; décr<strong>et</strong> n° 2005-1309 du 20 octobre 2005 pris pourl’application de la loi n° 78-17 du6 janvier 1978 modifiée).Les conditions de mise en œuvre de latélémédecine sur les plans technique<strong>et</strong> organisationnel sont décrites dans ledécr<strong>et</strong>. Les actes de télémédecine sontréalisés avec le consentement libre <strong>et</strong>éclairé de la personne 7 , en applicationnotamment <strong>des</strong> dispositions <strong>des</strong> articlesdu code de la santé publique (CSP)concernant le droit <strong>des</strong> patients(art. L. 1111-2 sur le droit à êtreinformé <strong>et</strong> L. 1111-4 sur le droit àdécider pour sa santé en donnant sonTélémédecine : impacts du décr<strong>et</strong>, évolutions,perspectives, enjeuxSur le web Parcoursde soinsActualités1. http://www.sante.gouv.fr/la-loi-hopital-patients-sante-<strong>et</strong>-territoires.html.L’article 78 définit la télémédecinecomme une forme de pratique médicaleà distance utilisant les technologiesde l’information <strong>et</strong> de la communication.Elle m<strong>et</strong> en rapport, entreeux ou avec un patient, un ouplusieurs professionnels de santé,parmi lesquels figurent nécessairementun professionnel médical <strong>et</strong>,le cas échéant, d’autres professionnelsapportant leurs soins au patient.>>Elle perm<strong>et</strong> d’établir un diagnostic,d’assurer, pour un patient à risque,un suivi à visée préventive ou un suivipost-thérapeutique, de requérir unavis spécialisé, de préparer une décisionthérapeutique, de prescrire <strong>des</strong>produits, de prescrire ou de réaliser<strong>des</strong> prestations ou <strong>des</strong> actes ou d’effectuerune surveillance de l’état <strong>des</strong>patients.2. Décr<strong>et</strong> n° 2010-1229 du 19 octobre2010 relatif à la télémédecine3. http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/Les cinq actes médicaux de télémédecine• La téléconsultation a pour obj<strong>et</strong> de perm<strong>et</strong>tre à un professionnelmédical de donner une consultation à distance àun patient. Un professionnel de santé peut être présentauprès du patient <strong>et</strong>, le cas échéant, assister le professionnelmédical au cours de la téléconsultation. Les psychologuesmentionnés à l’article 44 de la loi n° 85-772 du25 juill<strong>et</strong> 1985 portant diverses dispositions d’ordre socialpeuvent également être présents auprès du patient.• La télé-expertise a pour obj<strong>et</strong> de perm<strong>et</strong>tre à un professionnelmédical de solliciter à distance l’avis d’un ou deplusieurs professionnels médicaux en raison de leursformations ou de leurs compétences particulières, sur labase <strong>des</strong> informations médicales liées à la prise en charged’un patient.Rapport_final_Telemedecine.pdf4. http://www.sante.gouv.fr/la-telesante-un-nouvel-atout-au-servicede-notre-bien-<strong>et</strong>re.html5. http://www.who.int/about/definition/fr/print.html6. http://www.loi-dependance.fr/pages/calendrier-du-proj<strong>et</strong>-de-loisur-la-dependance.htm7. Art. R. 6316-10 : « Les organismes<strong>et</strong> les professionnels <strong>des</strong>anté utilisateurs <strong>des</strong> technologiesde l’information <strong>et</strong> de la communicationpour la pratique d’actesde télémédecine s’assurent quel’usage de ces technologies estconforme aux dispositions prévuesau quatrième alinéa de l’article L.1111-8 du code de la santépublique relatif aux modalités d’hébergement<strong>des</strong> données de santéà caractère personnel. Le consentementexprès de la personne,prévu au premier alinéa de cemême article L. 1111-8, peut êtreexprimé par voie électronique. »• La télésurveillance médicale a pour obj<strong>et</strong> de perm<strong>et</strong>treà un professionnel médical d’interpréter à distance lesdonnées nécessaires au suivi médical d’un patient <strong>et</strong>, lecas échéant, de prendre <strong>des</strong> décisions relatives à la priseen charge de ce patient. L’enregistrement <strong>et</strong> la transmission<strong>des</strong> données peuvent être automatisés ou réaliséspar le patient lui-même ou par un professionnel <strong>des</strong>anté.• La téléassistance médicale a pour obj<strong>et</strong> de perm<strong>et</strong>treà un professionnel médical d’assister un autre professionnelde santé au cours de la réalisation d’un acte.• La réponse médicale est apportée dans le cadre de larégulation médicale mentionnée à l’article L. 6311-2 <strong>et</strong>au troisième alinéa de l’article L. 6314-1.


R e v u e h o s p i t a l i è r e d e F r a n c esitions relatives aux frais d’hospitalisationen MCO), L. 162-22-13 (dispositionsrelatives aux MIGAC) <strong>et</strong> L. 162-32-1 (dispositions relatives aux centresde santé) du code de la sécurité sociale.Elle peut être financée au titre du dispositifprévu à l’article L. 221-1-1 (dispositionsrelatives au FIQCS) du code dela sécurité sociale ainsi que dans lesconditions prévues aux articles L. 314-1 (FAM) <strong>et</strong> L. 314-2 (EHPA) du codede l’action sociale <strong>et</strong> <strong>des</strong> familles.Le téléconseil médicalpar Intern<strong>et</strong> n’est pasune téléconsultationLa télémédecine ne modifie pas lanature même de la médecine. Elle nemodifie pas non plus de façon radicalela pratique médicale actuelle <strong>et</strong>,surtout, ne doit pas s’y substituer. Laprimo-consultation doit toujours sefaire en face-à-face physique <strong>et</strong> c’estce que demandent les représentants<strong>des</strong> patients. La télémédecine apporteune valeur ajoutée, car d’une part elleaméliore l’équité dans l’accès auxsoins, d’autre part elle assure unemeilleure continuité <strong>des</strong> soins.Le code de déontologie médicale s’appliqueintégralement à la pratique dela télémédecine. L’acte effectué partéléconsultation est un acte médical àpart entière. Le conseil national del’Ordre (CNOM) a estimé qu’il n’étaitpas besoin de créer de nouveauxarticles de déontologie 9 .La pratique d’une consultation estsoumise à l’obligation de moyens àlaquelle est tenu le médecin. C’est dansun dialogue de confiance entre le patient<strong>et</strong> son médecin que l’acte intellectuelmédical se construit. C<strong>et</strong> acte se nourritd’un interrogatoire qui prend en compteles plaintes exposées par le patient <strong>et</strong><strong>des</strong> antécédents déjà inscrits dans undossier médical du patient, toujoursconsulté pendant une consultation.La téléconsultation s’inscrit plus dansle suivi d’un patient atteint d’une maladiechronique <strong>et</strong> qui aura donné sonconsentement lors d’une primo-consultationen face-à-face physique. La téléconsultationrepose avant tout sur laqualité de l’interrogatoire lors du faceà-facevirtuel. L’accès au dossier médicaldu patient pendant l’acte est uneobligation réglementaire. Il ne peut yavoir d’acte de télémédecine sansaccès au dossier médical du patient.S’il y a besoin d’un examen physique,le médecin peut demander, à la fin dela téléconsultation, qu’une consultationclassique, c<strong>et</strong>te fois-ci en face-àfacephysique, soit réalisée dans ledélai qu’il précisera au patient <strong>et</strong> qu’ilinscrira dans le dossier médical.La coopération avec les professionnelsde santé, notamment les infirmiers,lors de la téléconsultation est souventrecommandée, voire indispensablelorsque le patient est très âgé.Au terme d’une consultation ou téléconsultation,le médecin évoque <strong>des</strong>hypothèses diagnostiques qu’il a ledevoir de commenter au patient, peutdemander <strong>des</strong> examens complémentairesen expliquant les raisons de seschoix, peut solliciter l’avis d’un médecinspécialiste qu’il choisit avec l’accorddu patient, prescrit un traitementsi les conclusions de l’acte intellectuelperm<strong>et</strong>tent de prendre c<strong>et</strong>te décision.Pour conserver l’humanité à c<strong>et</strong>te relationmédecin/malade au cours de latéléconsultation, le patient doit être enmesure de voir <strong>et</strong> de reconnaître lemédecin auquel il a choisi de s’adresser.Cela nécessite d’utiliser de la visioprésencede qualité (haute définition).Les associations représentatives <strong>des</strong>patients insistent pour qu’une téléconsultationse déroule avec humanitégrâce au dialogue visuel que perm<strong>et</strong>une visioprésence de qualité.Il n’y a pas de téléconsultation par téléphone.Le téléphone peut par contreêtre utilisé pour donner un conseilmédical. Les médecins l’utilisent depuistrès longtemps dans leur pratique quotidienne.Le conseil médical se développeaujourd’hui sur Intern<strong>et</strong> sur <strong>des</strong>sites spécialisés dans l’informationmédicale, dont la qualité est trèsinégale. Le citoyen qui recherche del’information médicale doit être très vigilant<strong>et</strong> s’assurer de la labellisation dusite par l’organisme Health on the n<strong>et</strong>,chargé en 2004 par la Haute Autoritéde santé d’expertiser ces sites.Le « téléconseil » délivré par Intern<strong>et</strong> nefait pas partie <strong>des</strong> actes médicaux d<strong>et</strong>élémédecine <strong>et</strong> ne peut être rémunérépar l’assurance maladie. Il ne peut êtreassimilé à une téléconsultation dont lesconditions déontologiques <strong>et</strong> techniquesde réalisation ont été précédemmentrappelées. Le téléconseil peutrépondre à un besoin de connaissancede nos concitoyens, de mieux en mieuxinformés <strong>des</strong> questions de santé, quisouhaitent comprendre les maladiesqui les touchent <strong>et</strong> les traitements qu’ilsreçoivent. Ils peuvent ainsi par cesinformations recueillies sur le n<strong>et</strong>Télémédecine : impacts du décr<strong>et</strong>, évolutions,perspectives, enjeuxSur le web Parcoursde soinsTarification <strong>et</strong>convergenceRessourceshumaines <strong>et</strong>médico-socialActualités8. Art. 4127-45 : « Indépen -damment du dossier de suivimédical prévu par la loi, le médecindoit tenir pour chaque patientune fiche d’observation qui lui estpersonnelle; c<strong>et</strong>te fiche est confidentielle<strong>et</strong> comporte leséléments actualisés, nécessairesaux décisions diagnostiques <strong>et</strong>thérapeutiques. Dans tous lescas, ces documents sont conservéssous la responsabilité dumédecin. Tout médecin doit, à lademande du patient ou avec sonconsentement, ou à ceux qu’ilentend consulter, les informationsRelance<strong>et</strong> documents utiles à la continuité<strong>des</strong> soins. Il en va demême lorsque le patient porteson choix sur un autre médecintraitant. »9. http://www.conseil-national.medecin.fr/article/telemedecine-747


<strong>Systèmes</strong> d’information en santé <strong>et</strong> TICSpécial GérontExpo HandicapExpopréparer une consultation ou une téléconsultation,voire la compléter à sondécours lorsque l’information donnéepar le médecin ne leur a pas semblésuffisamment claire ou complète.Les expériences étrangères de conseil parintern<strong>et</strong> ou par téléphone, récemmentcitées par les médias français comme <strong>des</strong>«téléconsultations par intern<strong>et</strong> ou par téléphone»,n’ont pas été r<strong>et</strong>enues dans ledécr<strong>et</strong> de télémédecine. Ce sont simplement<strong>des</strong> possibilités données aux patientsde savoir s’ils ont besoin ou non d’unevéritable consultation ou d’une venue auxurgences de l’hôpital. C’est ce que fait déjàen France le Centre 15, centre de régulation<strong>des</strong> appels pour la permanence <strong>des</strong>soins <strong>et</strong> <strong>des</strong> urgences, par son numéro d<strong>et</strong>éléphone dédié. Le téléconseil du Centre15 inclus dans la définition <strong>des</strong> actes d<strong>et</strong>élémédecine est gratuit.Organisations pilotesopérationnelles :mise en conformitéavant le 20 avril 2012Toutes les organisations pilotes actuellementopérationnelles devront se m<strong>et</strong>treen conformité avec le décr<strong>et</strong> avant le20 avril 2012 10 . Elles sont déjànombreuses en France dans diversesspécialités médicales. L’ANTEL les aidentifiées.>> Dans le champ de la télésurveillancemédicale, on dénombreactuellement plus de 7 000 patientsbénéficiant d’une télésurveillancecardiologique par un dispositif médicalimplantable <strong>et</strong> communicant (pacemaker,défibrillateur), plus de 250patients âgés en insuffisance cardiaquechronique bénéficiant à leur domiciled’un système de télésurveillance associéà une éducation thérapeutiquequasi quotidienne délivrée par les infirmièresqui assurent la télésurveillance,plus de 300 patients atteints d’undiabète de type 1 suivis par les diabétologuesgrâce au système Diabeo 11 ,plus de 400 patients insuffisantsrénaux chroniques bénéficiant dusystème de télédialyse en hémodialysede proximité ou du système Diatélic endialyse péritonéale à domicile 12 ,plusieurs centaines de patients insuffisantsrespiratoires chroniques quivont bénéficier à leur domicile d’un<strong>et</strong>élésurveillance pneumologique del’oxygénothérapie continue 13 , <strong>et</strong>c.Toutes ces nouvelles organisations ontété d’abord <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> pilotes initiéesil y a plusieurs années par <strong>des</strong> pionniers,dont les conditions de mise enœuvre à plus large échelle <strong>et</strong> lesaspects éthiques ont été ensuite, pourla plupart, validés par la HAS 14 .>> Dans le champ <strong>des</strong> autres actes d<strong>et</strong>élémédecine définis dans le décr<strong>et</strong>,la téléconsultation se développe dansdeux applications essentielles : la miseen place d’une graduation <strong>des</strong> soinsentre les établissements de proximité,notamment leurs services d’urgences,<strong>et</strong> les établissements de recours où s<strong>et</strong>rouvent désormais les plateaux techniquesspécialisés, la possibilité donnéeaux médecins généralistes <strong>des</strong> maisonsde santé pluridisciplinaires de faire <strong>des</strong>téléconsultations dans les maisons der<strong>et</strong>raite ou les EHPAD.Les téléconsultations entre médecinsurgentistes <strong>et</strong> médecins spécialistesperm<strong>et</strong>tent de mieux définir le parcoursde soins gradués <strong>des</strong> patients au seind’un territoire de santé <strong>et</strong> ainsi d’éviter<strong>des</strong> pertes de chance.Un exemple particulièrement démonstratifdu progrès clinique apporté par latélémédecine est la prise en charged’un patient qui vient de faire un accidentvasculaire cérébral (AVC). Lorsquele patient se présente dans le service<strong>des</strong> urgences de l’établissement <strong>des</strong>anté le plus proche de son domicile,la question se pose immédiatement aumédecin urgentiste de savoir si l’accidentneurologique relève ou non d’untraitement thrombolytique qui peut fairerégresser la paralysie. Ce traitement nesera efficace sur la paralysie que s’il estadministré dans les 4 h 30 qui suiventl’apparition <strong>des</strong> premiers signes.Avant de procéder à c<strong>et</strong>te thérapeutique,un spécialiste en neurologievasculaire doit avoir visualisé le scannerou l’IRM cérébral <strong>et</strong> confirmé, surles données de l’imagerie, que l’AVCest bien de nature ischémique <strong>et</strong> nonhémorragique 15 . L’imagerie cérébralesera transférée du service <strong>des</strong> urgencesde l’établissement de proximité auneurologue vasculaire qui l’interprétera.Ce dernier réalise alors une téléconsultationneurologique du patientavec l’aide du médecin urgentisteavant de prendre la décision d’administrerce traitement.Une fois l’administration du médicamentthrombolytique réalisée par lemédecin urgentiste, le patient est transférédans l’unité neuro-vasculaire del’établissement de recours. Grâce àce mode de prise en charge par télémédecine,le pourcentage de patientsatteints d’AVC, pouvant bénéficier d’un<strong>et</strong>hrombolyse, ne cesse de progresser.Alors que certaines régions françaisesn’ont pas encore mis en place ce modede prise en charge, d’autres régionsatteignent déjà 10-15 % de taux d<strong>et</strong>hrombolyse chez les patients atteintsd’AVC 16 . En Finlande, le taux d<strong>et</strong>hrombolyse découlant <strong>des</strong> téléconsultationsatteint plus de 50 % 17 . Il estdonc urgent en France de m<strong>et</strong>tre enplace ce mode de prise en charge danstoutes les régions de métropole afin qu<strong>et</strong>out citoyen présentant un AVC puissebénéficier de ce traitement qui faitrégresser la paralysie.En dehors de ces situations d’urgences,la téléconsultation programmée sedéveloppe entre les établissementsde proximité <strong>et</strong> les établissements derecours 18 , entre les établissements depsychiatrie 19 . Toutes ces applicationsont en commun de montrer que leparcours de soins <strong>des</strong> patients peut êtremieux coordonné, que <strong>des</strong> pertes dechance sont évitées, <strong>et</strong> que les consultationsavancées de spécialistes dansles établissements de proximité peuventêtre réduites au bénéfice d’une <strong>gestion</strong>plus efficiente du temps médical hospitalier.Dans le secteur ambulatoire <strong>des</strong>soins primaires, <strong>des</strong> expériences trèsprom<strong>et</strong>teuses de téléconsultations existentdéjà entre maisons médicales <strong>et</strong>maisons de r<strong>et</strong>raite 20 .84 N° 539 - Mars - Avril 2011


R e v u e h o s p i t a l i è r e d e F r a n c e>> La télé-expertise est déjà largementdéveloppée en France depuisplusieurs années. La première applicationa été la télé-imagerie qui s’estmise en place entre les services d’urgenceshospitaliers <strong>et</strong> les services deneuro-chirurgie <strong>des</strong> CHU.Avant de transférer un traumatisécrânien de la voie publique vers leservice de neuro-chirurgie, le médecinrecueille l’avis du neuro-chirurgien degarde en lui transférant les imagesdu scanner <strong>et</strong> en s’entr<strong>et</strong>enant avec luipar téléphone du cas clinique dupatient. C<strong>et</strong>te pratique ancienne n’étaitpas toujours de bonne qualité, notammenten matière de transfert d’images<strong>et</strong> de traçabilité <strong>des</strong> décisions cliniques<strong>et</strong> thérapeutiques prises. La mise enconformité de ces pratiques avec lanouvelle réglementation perm<strong>et</strong>trad’améliorer la qualité de ces organisations.De même, dans les organisationsde téléradiologie, le décr<strong>et</strong> perm<strong>et</strong>trad’améliorer les prestations actuelles <strong>et</strong>il faut saluer le rôle de la Société françaisede radiologie qui a élaboré, dès2006 en concertation avec le CNOM,<strong>des</strong> règles de bon usage de la téléradiologie,soulignant la nécessité deconserver une pratique clinique <strong>et</strong> nonsimplement une lecture d’images 21 .Une récente évaluation <strong>des</strong> expériencesde téléradiologie en France <strong>et</strong>en Europe a été publiée par la HAS 22 .De même, les réunions de concertationpluridisciplinaires (RCP) en cancérologiebénéficient depuis le début <strong>des</strong>années 2000 de la possibilité de réaliserces réunions entre plusieurs praticienssitués dans <strong>des</strong> lieux différents.La mise en place du dossier communicanten cancérologie (DCC) perm<strong>et</strong>tradésormais de réaliser de véritablesréunions de télé-expertises conformesà la réglementation.Perspectives <strong>et</strong> enjeuxde la télémédecineLes deux grands niveaux de soins quesont d’une part les soins de premierrecours ou soins primaires (ambulatoire<strong>et</strong> médico-social), d’autre part lessoins de second recours (établissementsde santé) devraient bénéficier<strong>des</strong> nouvelles organisations structuréespar la télémédecine.>> Le parcours de soins <strong>des</strong> patientsatteints de maladies chroniques peutêtre mieux coordonné avec la télémédecine.La continuité <strong>des</strong> soins, àdistinguer de la permanence <strong>des</strong> soins,est devenue un suj<strong>et</strong> sociétal majeurcar le vieillissement de la population,avec son cortège de maladies chroniques,nécessite une surveillancerégulière <strong>des</strong> patients âgés au domicileou dans leur lieu de vie (maisons der<strong>et</strong>raite, EHPAD). Toute rupture dans lacontinuité <strong>des</strong> soins entraîne un affluxde ces patients âgés à l’hôpital.>> La télémédecine peut aider àmieux assurer la continuité <strong>des</strong> soins.Chaque maladie chronique possède unou deux indicateurs pertinents, validéspar les sociétés savantes <strong>et</strong>/ou la HAS,dont la surveillance régulière perm<strong>et</strong>de prévenir les complications responsablesd’hospitalisations évitables.La qualité de vie <strong>et</strong> la sécurité <strong>des</strong>patients âgés ne peuvent qu’en êtreaméliorées 23 . La télésurveillancemédicale régulière de ces indicateurspar les structures de premier recours(maisons de santé pluriprofessionnellesou MSP, centres de santé, pôles <strong>des</strong>anté) où les professionnels de santémédicaux <strong>et</strong> non médicaux collaborent,est une nouvelle organisation <strong>des</strong>soins. Les futures MSP seront équipéesen télémédecine. La télésurveillancemédicale par les centres de premiersTélémédecine : impacts du décr<strong>et</strong>, évolutions,perspectives, enjeuxSur le web Parcoursde soinsTarification <strong>et</strong>convergenceRessourceshumaines <strong>et</strong>médico-socialDroit <strong>et</strong>jurisprudenceActualitésRelance


<strong>Systèmes</strong> d’information en santé <strong>et</strong> TICSpécial GérontExpo HandicapExpo>> Une nouvelle organisationentre les établissements publics de santépour un parcours de soins gradués : les CHT - Figure 1>> Une nouvelle organisationde la médecine générale de premier recours Figure 2recours ne fonctionnera que si lesmédecins traitants ont un accès facile<strong>et</strong> régulier au second recours spécialisé,qu’il soit libéral ou hospitalier(figure 1). La possibilité donnée aumédecin de proximité d’exercer lamédecine de façon collaborative, enayant accès à <strong>des</strong> téléconsultations <strong>et</strong><strong>des</strong> télé-expertises régulières <strong>et</strong> facilesavec les médecins spécialistes, ne peutque servir l’intérêt de la médecine depremiers recours <strong>et</strong> attirer les nouvellesgénérations de médecins généralistes24 . Un parcours de soins coordonné<strong>et</strong> performant est désormaispossible grâce aux nouvelles organisations<strong>et</strong> pratiques professionnellespermises par la télémédecine.L’offre de soins hospitalière dans lesecteur public est en cours de restructurationen France. Les communautéshospitalières de territoire (CHT) <strong>et</strong> lesgroupements de coopération sanitaire(GCS) en sont les principaux outils juridiquesdonnés par la loi HPST.>> La gradation <strong>des</strong> soins entre lesétablissements de santé d’une régionou d’un territoire de santé est le grandenjeu <strong>des</strong> prochaines années. Elle peutêtre facilitée par la télémédecine. Lesecond recours de la médecine hospitalièreest de plus en plus centralisédans les gros établissements possédant<strong>des</strong> plateaux techniques lourds, spécialisés.Les médecins <strong>des</strong> établissementsde proximité qui exercent la médecinehospitalière de premier recours,doivent avoir un accès facile <strong>et</strong> régulieraux spécialistes situés dans lesCHU ou les gros établissements nonuniversitaires. Ces établissementsseront régulièrement sollicités <strong>et</strong>devront revoir leurs organisations médicales,en assurant notamment <strong>des</strong>permanences de téléconsultations <strong>et</strong>de télé-expertises pour les établissementsde premier recours (figure 2).À une période de baisse temporaire dela démographie médicale, le tempsmédical doit être le plus efficientpossible. Les consultations spécialiséesavancées, développées dans les années90, peuvent aujourd’hui être remplacéespar <strong>des</strong> téléconsultations <strong>et</strong> <strong>des</strong>télé-expertises. Les structures d’urgences<strong>des</strong> établissements de santépeuvent bénéficier de ces nouvellesorganisations, car les médecins urgentistes,médecins du premier recourshospitalier, ont souvent besoin d’avisspécialisés au moment de l’admissionou non d’un patient. C’est le cas parexemple de l’accident vasculaire cérébralischémique pour lequel le patienta immédiatement besoin d’une téléconsultationneurologique <strong>et</strong>/ou d’un<strong>et</strong>élé-expertise neuroradiologique pourbénéficier d’un traitement par thrombolysedans les 4 h 30 qui suivent ledébut de l’accident neurologique. Latélé-expertise facile <strong>et</strong> régulière entreles médecins urgentistes d’un établissementde proximité <strong>et</strong> les spécialistesd’un établissement de recours perm<strong>et</strong>d’éviter les transferts inutiles <strong>et</strong> deprévenir certaines pertes de chancesi le transfert n’est pas envisagé.Certaines régions de métropole, désertéespar les professionnels de santé,ainsi que certaines régions ultramarines,sont mûres pour m<strong>et</strong>tre enplace la télémédecine car il n’y a pasd’autres alternatives. De même, lesétablissements pénitentiaires peuventaméliorer la prise en charge sanitaire <strong>des</strong>détenus grâce à <strong>des</strong> téléconsultationsorganisées au sein même de l’établissementavec <strong>des</strong> spécialistes extérieurs.Il revient aux ARS d’identifier, dans leproj<strong>et</strong> régional de santé, les besoinsen télémédecine de leur région. Il estpréférable d’aborder le développementde la télémédecine en travaillant surde nouvelles organisations de soins làoù l’insuffisance est identifiée, plutôtque de développer <strong>des</strong> applications parspécialité ou par pathologie. Enfin, cesnouvelles organisations, outre qu’ellesaméliorent la qualité <strong>et</strong> la sécurité <strong>des</strong>soins délivrés aux patients, perm<strong>et</strong>tentde réduire les dépenses hospitalières.Dans le déploiement de lé télémédecineà partir de 2012, il sera trèsimportant de suivre les modèles économiquesmis en place <strong>et</strong> d’en faire régulièrementl’évaluation.■24. http://www.elysee.fr/ president/les-actualites/rapports/2010/rapport-du-docteur-elisab<strong>et</strong>h-hubert-mission-de.10088.html86 N° 539 - Mars - Avril 2011


MACSF


<strong>Systèmes</strong> d’information en santé <strong>et</strong> TICSpécial GérontExpo HandicapExpoPierre BOIRONDirecteurValère DUSSAUXDirecteur <strong>des</strong> opérationsGroupement de coopération sanitaire pourle développement <strong>des</strong> systèmes d’informationde santé partagés en Île-de-France (GCS D-SISIF)Le programmeRégion sans filmInitié par l’agence régionale de santé d’Île-de-France<strong>et</strong> soutenu par le plan H2012, le programme Région sans filmporté par le Groupement de coopération sanitaire pourle développement <strong>des</strong> systèmes d’information de santépartagés en Île-de-France (GCS D-SISIF) est en coursde déploiement. Attendu par 20 établissements franciliensUn article seraconsacré au bilande la phase pilote<strong>et</strong> aux perspectivesde déploiementdu programme dansle prochain numéro dela Revue hospitalièrede France daté mai-juin(n° 540).qui se sont portés candidats, il vise à favoriserla généralisation <strong>des</strong> solutions de système d’archivage<strong>et</strong> de partage <strong>des</strong> images (PACS, RIS) en Île-de-France.Le lancement du programme RSFrésulte d’un constat de r<strong>et</strong>ard dedéploiement <strong>des</strong> PACS en régionÎle-de-France. Les établissements équipésde ces solutions se heurtent en outreaux problématiques de diffusion endehors de l’établissement, de <strong>gestion</strong> <strong>des</strong>archives dans le temps <strong>et</strong> de maîtrise <strong>des</strong>coûts d’investissement <strong>et</strong> de maintenance.Conformément au calendrier prévu, l<strong>et</strong>itulaire de l’accord-cadre, la sociétéOrange Business Services, avec ses soustraitantsGeneral Electrics <strong>et</strong> EDL, a livréle 1 er mars dernier la plateforme <strong>des</strong>ervices. L’approche proposée est innovante.D’une part parce qu’elle m<strong>et</strong> enœuvre à la fois les dernières technologiesde traitement <strong>des</strong> images médicales <strong>et</strong>du Cloud Computing dans son mode leplus riche, le Software as a Service.D’autre part parce qu’elle propose lescommodités d’un paiement à l’examenprodigué avec un coût d’investissementinitial réduit pour les établissements.La plateforme répond naturellement auxexigences réglementaires du décr<strong>et</strong> deconfidentialité <strong>et</strong> de l’agrément « hébergeurde données de santé ».Le programme perm<strong>et</strong>tra le travail dediagnostic en mode collaboratif sur lesimages de praticiens d’établissementsdifférents <strong>et</strong> la consultation <strong>des</strong> comptesrendus d’examens <strong>et</strong> <strong>des</strong> images par lemédecin de ville, sous réserve d’obtentionpréalable de l’accord du patient. Eneff<strong>et</strong>, si chaque établissement possèdeun espace numérique indépendant ausein de la plateforme, il est en mesurede rendre disponible les examens qu’ilproduit pour <strong>des</strong> professionnels situésà l’extérieur, avec un portail spécifiquedédié au médecin de ville.Pour la bonne délivrance de l’ensemble<strong>des</strong> services, l’engagement du titulaire estfort. Il doit notamment s’assurer que toutepremière image d’un examen apparaissesur l’écran d’un praticien en moins dedeux secon<strong>des</strong>. La plateforme <strong>des</strong>services est par ailleurs à tout instantsynchronisée dans deux centres dedonnées géographiquement éloignésperm<strong>et</strong>tant d’atteindre un taux de disponibilitéde 99,9%.Deux établissements pilotes ont été désignésfin 2010. Le premier est le centrehospitalier Simone-Veil (Eaubonne-Montmorency – Val-d’Oise), qui a souscritau service PACS, <strong>et</strong> dont le passageen production est prévu fin mars 2011.Le second est l’institut Gustave-Roussy(Villejuif – Val-de-Marne), qui a souscritau service archivage (passage en productionprévu en mai). Les maîtrises d’ouvragede ces deux établissements, assistéesen central par celle du GCS D-SISIF,procèdent actuellement à la vérificationde l’aptitude de la plateforme à rendre sesservices de façon régulière.Le GCS, assisté par la société GFIInformatique, prépare la phase suivantedu programme, prévue à l’issue de c<strong>et</strong>tevérification. Dans c<strong>et</strong>te phase, le titulaireraccordera les établissements candidatsau rythme de quatre par trimestre.Un établissement francilien qui souhaitebénéficier du programme RSF doit adhérerau GCS <strong>et</strong> conclure avec lui uneconvention de mise à disposition de l’accord-cadre.Il peut alors passer avec l<strong>et</strong>itulaire un marché subséquent, issu del’accord-cadre <strong>et</strong> adapté à ses besoinsspécifiques, <strong>et</strong> accéder aux services de laplateforme. Les établissements intéresséspeuvent se porter candidats 1 , avec lapossibilité d’être raccordés à la plateformeavec l’assistance du GCS entre juin 2011<strong>et</strong> fin 2012.■88 N° 539 - Mars - Avril 2011


1. En contactant adhesionrsf@gcsdsisif.frPROMOou OPTION


<strong>Systèmes</strong> d’information en santé <strong>et</strong> TICSpécial GérontExpo HandicapExpoPascal GARELFédération européenne <strong>des</strong> hôpitaux<strong>et</strong> <strong>des</strong> soins de santé (HOPE)E-santéÉtat <strong>des</strong> lieux européenLongtemps cantonnée aux propos déclaratifs<strong>et</strong> aux proj<strong>et</strong>s dans le cadre européen, l’e-santé(services <strong>et</strong> outils <strong>des</strong> technologies de l’information<strong>et</strong> de la communication dans le domaine de la santé)est devenue un suj<strong>et</strong> législatif avec l’article 13de la directive sur les soins transfrontaliers.Désormais, l’Union européenne (UE) soutiendra<strong>et</strong> facilitera sur un fondement juridique fortla coopération <strong>et</strong> l’échange d’informationsentre les États membres, réunis à leur initiativedans un réseau d’administrations nationalesLes soins de santé sont dans l’UEune responsabilité nationale,dont les administrations nationalescontinueront à être les principauxacteurs. Dans le domaine de l’esantécomme dans d’autres, laCommission européenne a estimé queson rôle était d’aider les organismesnationaux à partager leurs expériences,facilitant de ce fait un développementplus rapide de l’e-santé àtravers l’UE. Considérant que les défissont les mêmes, la Commissionespère, en favorisant l’actioncommune pour développer <strong>et</strong> m<strong>et</strong>treen application de nouveaux systèmesresponsables de l’e-santé.d’e-santé, faire bénéficier non seulementles patients, mais également l’industrieeuropéenne. L’approche de laCommission a d’ailleurs d’abord étéindustrielle. Elle estime que les entrepriseseuropéennes, leaders du développementde l’e-santé, sont en positionforte sur le marché mondial.Recherche en e-santéL’UE a contribué pour plus de500 millions d’euros dans larecherche pour le développement <strong>des</strong>outils <strong>et</strong> <strong>des</strong> systèmes d’e-santé depuisle début <strong>des</strong> années 90. Pour laCommission, ces proj<strong>et</strong>s soutenus parl’UE ont aidé l’Europe à acquérir uneposition de leader, en particulier dansl’utilisation <strong>des</strong> réseaux régionaux <strong>des</strong>anté, les dossiers de santé électroniquespour les soins de santéprimaires <strong>et</strong> le déploiement <strong>des</strong> cartesde santé. La Commission considèreque les technologies développées dansles centaines de proj<strong>et</strong>s financés lors<strong>des</strong> deux dernières décennies ontégalement contribué à améliorer laprestation <strong>des</strong> soins de santé dans denombreux domaines. L’e-santé est unepriorité du programme-cadre derecherche <strong>et</strong> de développement encours. Il s’agit du 7 e programme, avecun budg<strong>et</strong> total de plus que50 milliards d’euros pour la période2007-2013.La recherche en e-santé plus faitpartie du « Défi 5 Technologies de l’information<strong>et</strong> de la communication(TIC) pour la santé <strong>et</strong> le vieillissement,l’inclusion <strong>et</strong> la gouvernance ». Troisdomaines ont été plus particulièrementciblés. La recherche dans ledomaine <strong>des</strong> systèmes personnels <strong>des</strong>anté (PHS) a pour objectif la <strong>gestion</strong>de la maladie chronique mais égalementle traitement <strong>et</strong> la rééducationde certaines pathologies. La rechercheconcernant le conseil aux patients(PGS) doit perm<strong>et</strong>tre une participationactive <strong>des</strong> patients aux processus <strong>des</strong>oins. Il s’agit plus particulièrementd’améliorer l’interopérabilité sémantiquepour perm<strong>et</strong>tre l’intégration d’in-90 N° 539 - Mars - Avril 2011


R e v u e h o s p i t a l i è r e d e F r a n c eformations concernant le patient sur<strong>des</strong> sources <strong>et</strong> <strong>des</strong> lieux multiples,perm<strong>et</strong>tant un accès sécurisé audossier de santé. Enfin, la recherchesur « l’homme physiologique virtuel »(VPH) se concentre sur l’identificationde modèles <strong>et</strong> d’infrastructures d’informationde grande dimension pourune meilleure prévision <strong>et</strong> traitement<strong>des</strong> maladies.santé. En eff<strong>et</strong>, bien que les TIC aientrévolutionné le secteur de soins <strong>des</strong>anté ces dernières années, l’UE aconstaté que <strong>des</strong> efforts à travers lecontinent sont fragmentés <strong>et</strong> qu’ilpourrait tirer avantage d’une meilleurecoordination. Les systèmes de santédeviennent de plus en plus dépendants<strong>des</strong> TIC pour fournir <strong>des</strong> soinsMise en place <strong>des</strong> outilsLes efforts <strong>des</strong> chercheurs dans leRelance>> Recherche proj<strong>et</strong> I2homedomaine de l’e-santé ont permis decréer de nouveaux outils, mais denombreux obstacles restent à surmonteravant de les confier aux professionnels<strong>et</strong> aux patients. Le soutien audéploiement <strong>des</strong> solutions innovatricesd’e-santé est une deuxième fac<strong>et</strong>te del’activité de l’UE : convertir les résultatsde recherche en services concr<strong>et</strong>s,employés réellement par ceux qui enont besoin.La Commission européenne a définipour cela un plan d’actions pour l’e-de bonne qualité. Des outils <strong>et</strong> <strong>des</strong>services d’e-santé ont été largementdéveloppés mais trop souvent leshôpitaux, ou les professionnels, ontchoisi <strong>et</strong> mis en application leurspropres systèmes. Si ces systèmespouvaient communiquer entre eux, lesavantages potentiels pour les patientsaugmenteraient de manière signifi-concerne l’accès plus généralisé àl’Intern<strong>et</strong> à grande vitesse, qui doits’accompagner d’une politique visantles groupes qui y ont le moins l’accès,mais qui sont souvent ceux qui en ontle plus besoin. Le plan appelle les Étatsmembres à développer <strong>des</strong> stratégiesnationales <strong>et</strong> régionales. Les profils <strong>des</strong>populations, les différences culturellescative. Au niveau européen, c<strong>et</strong>te fragmentationest encore plus prononcée.Ce plan d’actions date de 2004, ilcouvre l’ensemble du domaine : <strong>des</strong>prescriptions électroniques aux cartesde santé en passant par les nouveauxsystèmes d’information qui réduisentles délais <strong>et</strong> les événements indésirables.Un <strong>des</strong> principaux anglesLe 6 janvier 2011, la Commission européenne a présentéles résultats d’un proj<strong>et</strong> de recherche qu’elle subventionneconcernant l’utilisation <strong>des</strong> technologies numériquespour améliorer la vie quotidienne <strong>des</strong> personnes âgées <strong>et</strong>handicapées.Avec 2,7 millions d’euros de subventions européennes issuesdu 6 e programme-cadre de recherche, <strong>des</strong> chercheurstchèques, allemands, polonais, portugais, espagnols <strong>et</strong>suédois ont développé une solution perm<strong>et</strong>tant notammentaux personnes âgées de contrôler plus facilement lesdivers appareils électroniques de leur maison via leur téléphonemobile ou d’autres supports. L’utilisation <strong>des</strong> nouvellestechnologies pour aider les personnes âgées, aveugles ousouffrant de déficience cognitive à vivre de façon indépendante<strong>et</strong> dans la dignité est un <strong>des</strong> objectifs clés de l’agendanumérique pour l’Europe qui a été adopté par la Commissioneuropéenne en mai 2010.Tandis que les ventes de téléviseurs, de lecteurs de DVD <strong>et</strong>d’autres appareils électroménagers ne cessent d’augmenter,leurs interfaces d’utilisation sont de plus en plus conçuesuniquement pour les consommateurs ayant <strong>des</strong> connaissancestechniques ou numériques. En conséquence, de nombreusespersonnes ont <strong>des</strong> difficultés à les utiliser <strong>et</strong> à profiter <strong>des</strong>bénéfices <strong>des</strong> technologies modernes chez elles.Financé par la Commission européenne, le proj<strong>et</strong> «I2home»a développé une interface universelle de commande à distancepersonnalisée <strong>et</strong> simplifiée. C<strong>et</strong>te dernière est basée sur lesnormes ouvertes actuelles <strong>et</strong> en cours de développement quiadaptent les technologies comme les télécomman<strong>des</strong> aux besoins<strong>des</strong> aveugles, <strong>des</strong> personnes souffrant de déficience cognitive,<strong>des</strong> personnes atteintes d’Alzheimer <strong>et</strong> plus généralement toutesles personnes âgées. L’interface peut être située dans un<strong>et</strong>élécommande, un téléphone portable, un ordinateur ou d’autresappareils, <strong>et</strong> peut par exemple être utilisée pour allumer <strong>et</strong>programmer un lave-linge, l’éclairage, le chauffage, la climatisation,une télévision, un lecteur de DVD, ainsi que d’autres typesd’appareils électroménagers. Pour les aveugles, les menus decontrôle visuel sont remplacés par une interface audio. I2Homea été testé dans <strong>des</strong> accueils de jour <strong>et</strong> <strong>des</strong> domiciles situéssur quatre sites pilotes en République tchèque, en Allemagne,en Espagne <strong>et</strong> en Suède. Plus de cent organismes <strong>et</strong> entrepriseseuropéens utilisent déjà ou travaillent avec la technologieI2Home. D’autres applications de c<strong>et</strong>te technologie sont utiliséesdans le proj<strong>et</strong> BrainAble, financé par l’UE, qui aide égalementles personnes handicapées en améliorant l’interactiondirecte <strong>et</strong> indirecte avec les appareils grâce à <strong>des</strong> capteurs neuronauxqui peuvent mesurer <strong>des</strong> sentiments comme l’ennui, laconfusion, la frustration ou le trop-plein d’information.E-santé : état <strong>des</strong> lieux européen


<strong>Systèmes</strong> d’information en santé <strong>et</strong> TICSpécial GérontExpo HandicapExposignifient que les politiques sanitairesrégionales <strong>et</strong> nationales doivent êtredéveloppées individuellement.Le plan d’actions pour l’e-santé de laCommission européenne fournit uncadre stratégique, soutenu par leprogramme de soutien de l’information<strong>et</strong> de politique de technologies <strong>des</strong>communications (le TIC PSP), qui estconçu pour stimuler l’innovation <strong>et</strong>pour rendre l’économie de l’Europeplus concurrentielle d’ici à 2013. Lebut global du TIC PSP est d’encouragerune prise plus large <strong>et</strong> plus rapidede nouveaux outils <strong>et</strong> de services <strong>des</strong>TIC <strong>et</strong> de s’assurer que l’Europe en faitune utilisation plus efficace.Spécifiquement, il cherche à surmonterles barrières au déploiement <strong>des</strong>TIC dans les secteurs d’intérêt public,notamment la santé. Un de troisthèmes dans le programme est celui<strong>des</strong> TIC « pour <strong>des</strong> services de santédurables <strong>et</strong> interopérables ». L’objectifprincipal est de réaliser l’interopérabilitéparmi différents systèmes <strong>et</strong>services nationaux. EPSOS est leproj<strong>et</strong> pilote central lancé en 2008 quiimplique la plupart <strong>des</strong> États membresde l’UE pour tenter de résoudre lesproblèmes techniques aussi bien queles barrières politiques <strong>et</strong> administrativesà l’interopérabilité efficace. Ilest complété par le réseau thématiquede CALLIOPE, un forum structurésoutenant l’exécution <strong>des</strong> solutionsinteropérables d’eHealth à traversl’Europe, qui poursuivra son chemindans le cadre d’une action conjointeréunissant la Commission <strong>et</strong> les Étatsmembres.ComparaisonUn autre aspect de la politique européenneconcerne la comparaison <strong>des</strong>pratiques. La Commission européennefinance <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> sur le déploiementde l’e-santé. Elle doit prochainementprésenter sa troisième étude dans ledomaine. Elle a c<strong>et</strong>te fois-ci été effectuéedans <strong>des</strong> établissements hospitaliersde 30 pays.Les données utilisées pour ce rapportont été recueillies via une enquêteauprès <strong>des</strong> hôpitaux de court séjourciblée sur les directeurs de la communication<strong>et</strong> les directeurs médicaux :les directeurs de la communication ontété interrogés sur la disponibilité <strong>des</strong>infrastructures <strong>et</strong> <strong>des</strong> applications d<strong>et</strong>élésanté dans les hôpitaux de courtséjour tandis que les directeurs médicauxont été interrogés sur lesdomaines prioritaires d’investissement,les impacts <strong>et</strong> les freins au développementde la télésanté. C<strong>et</strong>te enquêtea été menée en 2010 dans les 27États membres de l’Union européenneainsi qu’en Croatie, en Islande <strong>et</strong> enNorvège.Les résultats, qui seront bientôt publiquementdisponibles, montrent que ledéveloppement est rapide dans leshôpitaux de court séjour en Europe entermes de connexion, de vidéoconférence,de dématérialisation <strong>des</strong>dossiers <strong>des</strong> patients, de prise derendez-vous en ligne, d’archivage <strong>des</strong>images, de systèmes de communication,de résultats <strong>des</strong> essais cliniques<strong>et</strong> de systèmes de commande <strong>des</strong>ervices en ligne. En revanche, lesinfrastructures sans fil ne sont pas trèsdéveloppées, tout comme la prescriptionen ligne, la télésurveillance <strong>des</strong>patients, l’échange dématérialisé dedonnées médicales avec d’autres fournisseurs,les échanges médicauxnumériques entre institutions <strong>et</strong> leséchanges entre pays.■>>Société de l’informationProgramme commun d’assistance à l’autonomie à domicile (PC AAD)Le 16 décembre 2010, la Commission européenne a présentéun rapport sur les progrès du programme commun d’assistanceà l’autonomie à domicile (PC AAD), qui souligne le trèshaut degré d’implication <strong>des</strong> p<strong>et</strong>ites <strong>et</strong> moyennes entreprisesdans les proj<strong>et</strong>s, le fort soutien financier <strong>des</strong> pays participants,<strong>et</strong> ém<strong>et</strong> <strong>des</strong> recommandations pour assurer la continuité deces résultats positifs. 23 pays <strong>et</strong> l’UE sont impliqués dans ceprogramme de recherche <strong>et</strong> de développement d’un montantde 600 millions d’euros afin d’améliorer la qualité de vie <strong>des</strong>seniors via <strong>des</strong> solutions intelligentes basées sur les TIC. Lapremière évaluation du programme effectuée par laCommission se fonde sur les conclusions d’un groupe d<strong>et</strong>ravail de haut niveau qui a examiné le PC AAD dans lecontexte plus large <strong>des</strong> solutions innovantes pour répondreau défi démographique. Le rapport indique que le programmecommun a pleinement réussi à unir les 23 pays participantsautour d’un défi social pressant <strong>et</strong> à combler le fosséentre la recherche avancée <strong>et</strong> le déploiement de solutions àgrande échelle pour une vie active <strong>et</strong> indépendante. Plusde 50 proj<strong>et</strong>s de recherche <strong>et</strong> d’innovation dans les domaines<strong>des</strong> maladies chroniques <strong>et</strong> de l’interaction sociale <strong>des</strong> seniorsont été lancés depuis 2008.Pour maximiser les résultats positifs du programme, laCommission recommande une implication plus importante <strong>et</strong>plus significative <strong>des</strong> utilisateurs finaux lors de l’élaborationde solutions ; <strong>et</strong> <strong>des</strong> règles d’éligibilité <strong>et</strong> de financement pluscohérentes pour minimiser les contrecoups opérationnels <strong>et</strong>les délais qui affectent parfois le bon déroulement <strong>des</strong> proj<strong>et</strong>s.La Commission va également travailler à l’élaboration d’arrangementsfinanciers pour combler le fossé entre la phasepilote <strong>et</strong> une consommation à grande échelle. Sur la base dece rapport, la Commission va à présent entamer <strong>des</strong> discussionsavec le Parlement européen <strong>et</strong> le Conseil <strong>des</strong> ministreseuropéens pour déterminer les prochaines étapes dans la miseen œuvre de ces initiatives <strong>et</strong> la continuation de ce programmeau-delà de sa date initiale de fin en 2013.92 N° 539 - Mars - Avril 2011


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<strong>Systèmes</strong> d’information en santé <strong>et</strong> TICSpécial GérontExpo HandicapExpoRÉSEAU CONSEIL MÉTHODOLOGIQUE,BIOSTATISTIQUE, DATA-MANAGEMENTDÉLÉGATION INTERRÉGIONALEÀ LA RECHERCHE CLINIQUE (DIRC)GRAND OUEST (*)Mise en place d’un systèmed’information communpour la <strong>gestion</strong> <strong>des</strong> donnéesd’étu<strong>des</strong> cliniquesExpériencede la délégation interrégionaleà la recherche clinique Grand OuestL’installation <strong>des</strong> délégations interrégionalesà la recherche clinique (DiRC), en 2005, a restructuréle paysage français en termes de recherche cliniqueinstitutionnelle. Un enjeu <strong>des</strong> DiRC est de mutualiser<strong>des</strong> moyens à l’échelon d’une interrégion. Dans le GrandOuest, outre les instances décisionnelles, la DiRC s’eststructurée en termes de réseaux de compétences, parmilesquels un réseau Conseil méthodologique, biostatistique,data-management. Un logiciel a été acquis dans le cadre dece réseau. Il perm<strong>et</strong> de gérer les données d’étu<strong>des</strong> cliniques,<strong>et</strong> notamment de paramétrer <strong>des</strong> e-CRF : Capture System ® .Déployé, ce logiciel est partagé entre les six CHU del’interrégion Grand Ouest. 95 étu<strong>des</strong> sont aujourd’hui misesen place avec ce logiciel, représentant 48 000 patients inclus.* Membres du réseau, activité data-management :Lucie Boucard, Jean-Marie Chrétien (CHU d’Angers), Emmanuel Nowak, Elise Poulhazan (CHU deBrest), Nicolas Pontoizeau, Tanguy Roman (CHU de Nantes), Farid Gu<strong>et</strong>arni, Fabien Pinson,Badr Rochhi (CHU de Poitiers), Hélène Danjou, Amélie Martin, Alain Renault (CHU de Rennes),Carine Coffre, Bruno Giraudeau, Amélie Le Gouge, Elody Marnat (CHU de Tours)Les délégations interrégionales à larecherche clinique (DiRC) ont étémises en place suite au lancementpar le Ministère <strong>des</strong> solidaritésd’appel à proj<strong>et</strong>s pour la création <strong>des</strong>tructures interrégionales de rechercheclinique 1 .La délégation interrégionaleà la recherche clinique (DiRC)Grand OuestDans le Grand Ouest, la DiRC regroupequatre régions administratives (Br<strong>et</strong>agne,Centre, Pays de la Loire <strong>et</strong> Poitou-Charentes) dans lesquelles figurent sixcentres hospitaliers universitaires (Angers,Brest, Nantes, Rennes, Poitiers, Tours)<strong>et</strong> les délégations régionales à larecherche clinique <strong>et</strong> à l’innovation(DRCI) qui leur sont attachées. En termesde structuration, outre les instances décisionnelles,la DiRC Grand Ouest 2 s’eststructurée en six réseaux de compétence.Ces réseaux concernent :• le conseil méthodologique, à la biostatistique<strong>et</strong> au data-management(réseau animé par le CHU de Tours),• l’épidémiologie génétique (réseauanimé par le CHU de Brest),94 N° 539 - Mars - Avril 2011


R e v u e h o s p i t a l i è r e d e F r a n c e• la veille réglementaire <strong>et</strong> éthique ainsi qu’àla démarche qualité <strong>et</strong> aux vigilances(réseau animé par le CHU de Rennes),• l’enseignement <strong>et</strong> la formation continue(réseau animé par le CHU de Nantes),• la <strong>gestion</strong> <strong>des</strong> appels d’offres européens(réseau animé par le CHU d’Angers),• les pratiques de valorisation <strong>et</strong> d<strong>et</strong>ransfert vers l’industrie (réseau animépar le CHU de Poitiers).Le réseau Conseilméthodologique, biostatistique<strong>et</strong> data-managementCe réseau animé par le CHU de Tours(coordonnateur : Dr Bruno Giraudeau)se constitue d’au moins deux statisticiens<strong>et</strong>/ou data-managers de chacun<strong>des</strong> six CHU. Il adm<strong>et</strong> deux axes dedéveloppement : le conseil méthodologique<strong>et</strong> la biostatistique d’une part, ledata-management d’autre part. Un <strong>des</strong>objectifs du réseau est de développer <strong>et</strong>de professionnaliser le data-management,activité primordiale en rechercheclinique car garante de la qualité <strong>des</strong>données <strong>des</strong> étu<strong>des</strong> cliniques, <strong>et</strong> doncde la fiabilité <strong>des</strong> résultats. En 2006,alors que se m<strong>et</strong>taient en place les DiRC<strong>et</strong> le réseau Conseil méthodologique,biostatistique <strong>et</strong> data-management, lescahiers d’observation utilisés pour lesétu<strong>des</strong> cliniques institutionnelles étaientessentiellement <strong>des</strong> cahiers papier : lescahiers électroniques (courammentappelés e-CRF pour electronic Casereport form) n’étaient que le fait d’expériencesanecdotiques. C’est dans cecontexte que s’est inscrit l’achat d’unlogiciel de <strong>gestion</strong> <strong>des</strong> données <strong>des</strong>essais cliniques ayant vocation à êtrepartagé par les six CHU de l’interrégion.Logiciel de <strong>gestion</strong> de données>> Procédure d’achatL’acquisition du logiciel s’est réaliséeen accord avec les règles <strong>des</strong>marchés publics, <strong>et</strong> notamment par>> Principales fonctionnalités du logiciel - tableau 1DomaineFonctionnalités souhaitéesData-managers <strong>et</strong> biostatisticiensGestion <strong>des</strong> accès au logiciel Définition <strong>des</strong> droits d’accès <strong>des</strong> différents intervenantsParamétrage d’e-CRFTraitement <strong>des</strong> données(data-management) <strong>et</strong> queriesvoie de publication d’un appel d’offresau Bull<strong>et</strong>in officiel 3 . Trois sociétés ontrépondu à c<strong>et</strong> appel d’offres. Le choixa été opéré de manière collective avectous les membres du réseau. Les principalescaractéristiques requisescorrespondaient à l’acquisition <strong>des</strong>données d’étu<strong>des</strong> cliniques viaIntern<strong>et</strong> (e-CRF), la double saisie dedonnées recueillies sur support papier,la randomisation centralisée, la<strong>gestion</strong> <strong>et</strong> le monitoring <strong>des</strong> étu<strong>des</strong>cliniques par les attachés de rechercheclinique (ARC), le traitement <strong>des</strong>données en vue de leur validation(data-management) <strong>et</strong> enfin l’export<strong>et</strong> l’archivage <strong>des</strong> données (tableau 1).Le choix de Capture System ® de lasociété Clinsight 4 fut unanime.1. DHOS/OPRC/2005/252 du 26 mai 20052. http://www.dirc-hugo.org3. Bull<strong>et</strong>in officiel <strong>des</strong> annonces du marchépublic, 16 mai 2007, journal 93B, référence 594. http://www.clinsight.fr/ClinsightDéfinition <strong>des</strong> champs de saisie, <strong>des</strong> accès partiels au e-CRF,de champs calculés, possibilité de répéter <strong>des</strong> pages du CRF ou d’un précédent CRFDéfinition <strong>des</strong> tests de cohérence interactif <strong>et</strong> en batch, définition <strong>des</strong> règles de <strong>gestion</strong> <strong>des</strong> queries(par mail ou au moyen d’éditions papier), trackingCodage <strong>des</strong> donnéesPossibilité d’implémenter les dictionnaires tels que MedDRA, WHO Drug, <strong>gestion</strong> du dictionnaire CDISCModalités de saisiePossibilité d’une saisie réalisée par l’investigateur via Intern<strong>et</strong> (e-CRF),simple saisie à partir de CRF papier, double saisie indépendante avec confrontationCompatibilité avec les formats standard tels que Txt, Excel, CSV,Import/export <strong>et</strong> accès aux donnéesSAS, accès aux données de type ODBC en cours d’étudeTraçabilitéAccès à l’Audit Trail, horodatage <strong>des</strong> données, impression <strong>des</strong> CRFRandomisationGestion de randomisation centralisée via Intern<strong>et</strong>,sécurisation de l’accès aux listes de randomisation, <strong>gestion</strong> <strong>des</strong> stratificationsInvestigateursInclusionAccès en ligne aux documents de l’étude (protocole, <strong>et</strong>c.) <strong>et</strong> aux newsl<strong>et</strong>ters,inclusion <strong>et</strong> randomisation de patient « test » tableau de suivi <strong>des</strong> patients inclus par un même centreSaisieSaisie de données patients avec contrôle immédiat, possibilité de saisir <strong>des</strong> commentairesAccèsAccès limité aux patients inclus par l’investigateur ou le centreSortie d’étude, pharmacovigilance Déclaration <strong>des</strong> sorties d’étude <strong>et</strong> d’EIGSécurisationSignature électronique de l’investigateur, cryptage à l’envoi <strong>et</strong> à l’arrivée, certificat numérique, horodatageARC <strong>et</strong> chefs de proj<strong>et</strong>AccèsAccès de l’ARC limité aux patients <strong>des</strong> centres dont il a la chargeOutils de monitoring d’une étudeSuivi du recrutement, du statut <strong>des</strong> patients, monitoring <strong>des</strong> données <strong>gestion</strong><strong>des</strong> déviations de protocoles, <strong>des</strong> sorties d’étude, <strong>des</strong> EIGPharmacie/dispositifs médicauxGestion <strong>des</strong> traitements/dispositifs(approvisionnement, numéros de lots, stocks, dates de péremption, r<strong>et</strong>our <strong>des</strong> unités thérapeutiques…)ArchivageImpression <strong>des</strong> CRF <strong>et</strong> de l’Audit TrailAutres élémentsAspects réglementairesConformité aux règles CNIL, adhérence aux recommandations internationales d’assurance qualité (FDA/ICH)Formation/maintenanceFormation initiale <strong>et</strong> continue, club utilisateur, maintenance du logiciel, hotlineMise en place d’un système d’information communpour la <strong>gestion</strong> <strong>des</strong> données d’étu<strong>des</strong> cliniques


<strong>Systèmes</strong> d’information en santé <strong>et</strong> TICSpécial GérontExpo HandicapExpo>> Fonctionnalités de Capture System ® - tableau 2ModulesCSDesignerCSEntryCSOnlineCSTestCSCoderCSExportCSMonitorConception <strong>des</strong> CRFÉtapes de l’essai cliniqueSaisie classique <strong>des</strong> données à partir de CRF papier(simple saisie, double saisie ou deuxième saisie interactive)Interface Intern<strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tant à l’investigateur d’ajouter <strong>des</strong> patients,de les randomiser <strong>et</strong> de remplir les cahiers d’observation électroniques,via un simple navigateur webTests de cohérence <strong>et</strong> édition de queriesCodage médical <strong>des</strong> données (MedDRA*, WHO Drug**, <strong>et</strong>c.)Exportation <strong>des</strong> données vers les principaux logiciels de statistique(SAS, SPSS) mais aussi aux formats EXCEL, ASCII, HTML <strong>et</strong> XMLSuivi de la réalisation de l’étude, monitoring, <strong>gestion</strong><strong>des</strong> unités thérapeutiques dans le cadre de la randomisation* Medical Dictionary for Regulatory Activities** World Health Organization drugCRF : Case Report Form – MedDRA :Medical Dictionary for Regulatory Activities>> Étu<strong>des</strong> en exploitation (Active)ou en cours de paramétrage (Draft)au 30 avril 2010 - tableau 3TotalStatut, n (%)Gelée 4 (4)Exploitation 69 (73)Draft 22 (23)Type d’étude, n (%)RBM 73 (78)Soins courants 10 (10)Non interventionnelle 12 (12)Type de saisie, n (%)Aucune 1 (1)Simple saisie 19 (20)Double saisie 5 (5)eCRF 68 (71)eCRF + double saisie 2 (2)Randomisation, n (%) 14 (15)Multicentrique, n (%) 59Nombre de centres, med [Q1 Q3] 7 [5 13,5]% centre DiRC, med [Q1 Q3] 41 [20 100]Nombre de pages du CRF, med [Q1 Q3]Toutes les étu<strong>des</strong> 59 [22 82]Étu<strong>des</strong> gelées ou en exploitation 54 [22 82]Nombre de patientsPrévusTotal, n 38399Par étude, med [Q1 Q3] 180 [104 430]Inclus**Total, n 48003Par étude, med [Q1 Q3] 29 [8 111]* Nombre de centres actifs** Uniquement sur les étu<strong>des</strong> gelées ou en exploitation*** Nombre de patients saisis>> Capture System ®Capture System ® est un outil modulaire,chaque module ayant trait à une <strong>des</strong>étapes de la <strong>gestion</strong> d’une étude(tableau 2). Il répond aux normes internationales<strong>et</strong> respecte les recommandationsde la Food and drug administration(FDA), tel le 21 CFR part 11,concernant les systèmes informatiséspour la <strong>gestion</strong> <strong>des</strong> essais cliniques 4 .>> Licence d’utilisationTout acquéreur de Capture System ® doitfaire le choix d’une licence d’utilisationperm<strong>et</strong>tant de m<strong>et</strong>tre en placeannuellement un nombre plus ou moinsimportant de nouvelles étu<strong>des</strong>. La DiRCGrand Ouest a fait le choix d’acquérirune licence perm<strong>et</strong>tant de gérer unnombre illimité d’étu<strong>des</strong>.>> Capture System ®<strong>et</strong> ses utilisateursSous Capture System ® , le data-managerconstruit un eCRF à l’aide d’uneinterface graphique qui perm<strong>et</strong> de reproduire<strong>des</strong> pages à l’identique d’un CRFpapier, de ne créer qu’une fois <strong>des</strong>pages redondantes au sein d’un mêmeCRF, de constituer <strong>des</strong> bibliothèques depages pour l’utilisation <strong>des</strong> pages similairesd’une étude à l’autre.Ce logiciel propose la possibilité d’unesimple ou double saisie, interactiveou non. Celle-ci est facilitée par laprésence d’une navigation conditionnelle(pour les questions emboîtéesdu style « si Oui… »), d’un guide <strong>des</strong>aisie par page <strong>et</strong> la possibilité d’intégrer<strong>des</strong> commentaires à tout moment.La présence de contrôles de cohérenceen ligne perm<strong>et</strong> de limiter les erreurs <strong>des</strong>aisie.Ce mode de recueil de données impactedonc le travail du data-manager (quigère quasiment en temps réel lesdeman<strong>des</strong> de corrections) <strong>et</strong> celui del’ARC, en réduisant le nombre d’erreurspotentielles. De plus, tout événementmajeur concernant les patients (inclusion,randomisation, sortie d’étude,événement indésirable grave) est signaléà l’ARC par mail, ce qui facilite la<strong>gestion</strong> en temps réel de l’étude. Enoutre, l’accès en ligne aux CRF luiperm<strong>et</strong> d’avoir une idée très précisede la qualité de remplissage de ces CRF(<strong>et</strong> notamment du taux de remplissage)<strong>et</strong> donc d’organiser ses visites sur sitesen conséquence.Pour un investigateur, ce logiciel perm<strong>et</strong>d’inclure <strong>des</strong> patients à tout moment,avec randomisation en ligne, mais ausside suivre l’état d’avancement de l’étudepour chacun de ses patients <strong>et</strong> de profiter<strong>des</strong> documents de l’étude centralisés<strong>et</strong> facilement accessibles (newsl<strong>et</strong>ter,protocole…). La formation <strong>des</strong>investigateurs est assurée par les ARC,à l’occasion <strong>des</strong> visites de mise en place<strong>des</strong> étu<strong>des</strong> cliniques.Implémentation au seinde la DiRC grand ouest>> Organisation structurelle –règles d’utilisationEn l’absence de statut juridique de laDiRC grand ouest, c’est le CHU de Toursqui a acquis le logiciel pour le comptede la DiRC. Des règles d’utilisation dulogiciel ont été mises en place avec (i)la rédaction d’une convention cadre demise à disposition du logiciel signéeentre le CHU de Tours <strong>et</strong> chacun <strong>des</strong>cinq CHU de l’interrégion Grand Ouest,(ii) un engagement de confidentialitésigné par chaque administrateursCapture System ® de chacun <strong>des</strong> CHU(deux administrateurs par CHU) <strong>et</strong> (iii)la signature d’une charte d’utilisationpar les administrateurs, afin de définir?96 N° 539 - Mars - Avril 2011


R e v u e h o s p i t a l i è r e d e F r a n c eun certains nombres d’éléments techniques(modalité de dénomination <strong>des</strong>étu<strong>des</strong>, définition de bibliothèques, rôles<strong>des</strong> utilisateurs…). Il a été défini queCapture System ® pouvait être utilisépour les étu<strong>des</strong> correspondant à l’articleL. 1121-1 du code de la santé publique(recherche biomédicale, soins courantsou non interventionnels), le promoteurou l’organisme déclarant à la CNILétant soit un CHU, CHR ou CH de l’interrégion,soit une autre structure institutionnelle(moyennant contributionfinancière).>> Déploiement informatiqueCapture System ® est un logiciel fonctionnantsoit en mode client serveurpour <strong>des</strong> modules tels que celui de créationde l’eCRF, soit en mode web pourla saisie <strong>des</strong> données via Intern<strong>et</strong>. Ainsi,du point de vue <strong>des</strong> investigateurs,seule une connexion Intern<strong>et</strong> est nécessairesans qu’ils aient à solliciter davantagele service informatique de l’hôpitaldont ils dépendent.>> HébergementDeux solutions d’hébergement étaientenvisageables : hébergement au niveaudu service informatique du CHU deTours ou externalisation de la prestation.La deuxième solution a été r<strong>et</strong>enue.Toutes les données sont sauvegardéessur un serveur ORACLE ® hébergé dansun Data center. La sauvegarde quotidienne<strong>des</strong> données est assurée parClinsight sur un serveur supplémentaire,de façon à garantir l’intégrité <strong>des</strong>données en cas de défaillance duserveur hébergeant l’application <strong>et</strong> labase de données.>> Convention d’entiercementAfin de pallier une éventuelle défaillancede la société Clinsight, une conventiond’entiercement a été signée entreClinsight, le CHU de Tours <strong>et</strong> l’Agencede protection <strong>des</strong> programmes (APP).C<strong>et</strong>te convention prévoit la mise àdisposition du code source du logiciel(code déposé auprès de l’APP) auprèsdu CHU de Tours, en cas de pannebloquante du logiciel ou de redressementou liquidation de la sociétéClinsight.>> Formation <strong>des</strong> data-managers,ARC, chefs de proj<strong>et</strong>La formation initiale a été dispensée parClinsight aux data-mangers, ARC <strong>et</strong>chefs de proj<strong>et</strong>. Des formations sur <strong>des</strong>nouveautés du logiciel sont régulièrementsuivies par les utilisateurs.>> Capture System ® :un outil fédérateurde la DiRC Grand OuestLe logiciel étant partagé entre les sixCHU de l’interrégion, la première étapea consisté à m<strong>et</strong>tre en place <strong>des</strong> procédurescommunes d’utilisation. Bien quechaque CHU possède son propredossier de travail strictement personnel,tous les CHU ont accès à un répertoirede travail commun. Dans ce répertoiresont stockés d’une part <strong>des</strong> documentsde travail (exemple : un guided’utilisation du logiciel à <strong>des</strong>tination <strong>des</strong>investigateurs ou <strong>des</strong> ARC) mais égalementles synthèses <strong>des</strong> paramétragesdéfinis <strong>et</strong> communs à tous (exemple :droits attribués aux différents utilisateurs).C<strong>et</strong> espace de travail communperm<strong>et</strong> d’échanger rapidement les documents,les conseils d’utilisation, <strong>et</strong>c. Enparallèle, un « club utilisateur » interrégionals’est mis en place, perm<strong>et</strong>tantd’échanger sur l’utilisation du logiciel.Les échanges prennent la forme de téléconférencesou réunions physiques,<strong>et</strong> les data-managers de l’interrégion ontaccès au forum de discussion mis enplace par Clinsight.>> Bilan après trois ansde mise en productionau sein de la DiRC grand ouestAprès trois ans d’utilisation, les six CHUde l’interrégion utilisent CaptureSystem ® . Pas moins d’une soixantained’étu<strong>des</strong> sont en exploitation (tableau 3),une vingtaine d’autres en cours depréparation <strong>et</strong> quatre finalisées, <strong>et</strong> doncgelées. Parmi ces différentes étu<strong>des</strong>gérées par l’ensemble de la DiRC, onobserve une majorité d’étu<strong>des</strong> de type« recherche biomédicale », au sens réglementairedu terme.Pour la plupart <strong>des</strong> CHU, ces étu<strong>des</strong>sont multicentriques, dépassant largementle cadre de l’interrégion : la proportionmédiane de centres de DiRC variede 20 à 100 %.Capture System ® est initialement unesolution logicielle pour la <strong>gestion</strong> <strong>des</strong>essais cliniques en ligne (ce qui représenteentre 42 <strong>et</strong> 100 % <strong>des</strong> étu<strong>des</strong>selon le CHU), mais c<strong>et</strong>te solution offreégalement la possibilité de gérer <strong>des</strong>essais cliniques dont les données sontsur formulaire papier, la saisie est alorsdouble.La randomisation en ligne est, quantà elle, utilisée pour quatorze <strong>des</strong> étu<strong>des</strong>.Cela représente plus de 48 000 patientsen termes de patients inclus.La mise en place de la DiRC GrandOuest <strong>et</strong> du réseau Conseil méthodologique,biostatistique <strong>et</strong> data-managementont donné lieu à l’acquisitiond’un logiciel commun de <strong>gestion</strong> <strong>des</strong>données d’étu<strong>des</strong> cliniques. C<strong>et</strong>te acquisitiona permis de passer de « l’ère duCRF papier » à « l’ère de l’eCRF ». Lessix CHU de l’interrégion ont activementparticipé à c<strong>et</strong>te évolution majeure. Audelàdu côté utilitaire, l’acquisition ainitié un partage <strong>des</strong> connaissances <strong>et</strong>métho<strong>des</strong> de travail en data-managementà l’échelle de l’interrégion. Enfin,l’extension de l’utilisation de ce logicielaux trois centres de lutte contre lecancer (CLCC) de l’interrégion ainsi qu’àla plateforme recherche clinique ducancéropôle Grand Ouest est en voie definalisation (le CLCC de Nantes ayantdéjà passé convention à titre individuel).La concrétisation de ce partenariat s<strong>et</strong>raduira par un système d’informationunique dans le Grand Ouest. Il amèneral’ensemble <strong>des</strong> structures institutionnellesà promouvoir <strong>des</strong> proj<strong>et</strong>s derecherche clinique.■4. http://www.clinsight.fr/Clinsight5. http://www.fda.gov/RegulatoryInformation/Guidances/ucm126402.htmMise en place d’un système d’information communpour la <strong>gestion</strong> <strong>des</strong> données d’étu<strong>des</strong> cliniques

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