m a ASSEMBLEE KATÍONALE' ~ 3® 'SEANCE' BU 22 MARS 1949amené à faire, je vous assure que je netes ai pas faites d'un cœur très léger, «En ce qui concerne l'aviation légère etsportive, les crédits n'ont pas été réduits.Ils sont en augmentation <strong>de</strong> 48 millions<strong>de</strong> francs par rapport à l'année <strong>de</strong>rnière, ceaui, compte tenu <strong>de</strong> <strong>la</strong> hausse <strong>de</strong>s prix,f en donne bien volontiers acte à l'orateurqui m'a signalé ce problème, est insignifiant.il y a, certes, un prpblôme <strong>de</strong> l'aviationlégère et sportive qui se pose déjà <strong>de</strong>puisplusieurs annéës. Mais si nous voulonsvraiment développer comme il conviendraitce service, ce sont <strong>de</strong>s crédits considérablesqu'il faudrait.Sous quelle forme peut-on ai<strong>de</strong>r lesaero-clubs ? Deux solutions sont possibles,soit <strong>la</strong> détaxe <strong>de</strong> l'essence, à <strong>la</strong>quelle leministre <strong>de</strong>s finances s'oppose pour <strong>de</strong>sraisons qui ont leur valeur, car elle entraîneraitévi<strong>de</strong>mment <strong>de</strong>s frau<strong>de</strong>s considérables,soit <strong>la</strong> subvention par heure <strong>de</strong> vol.Je crois très sincèrement que c'est <strong>la</strong><strong>de</strong>uxième, solution qui serait <strong>la</strong> plus pratique,Je serai très disposé à <strong>la</strong> <strong>de</strong>fendre<strong>de</strong>vant le ministre <strong>de</strong>s finances.Je ne sais quel crédit je pourrais obtenirà ce titre, mais jé pense qu'étantdonné le contrôle que nous pouvons exercersur l'utilisation <strong>de</strong>s appareils et sur lenombre'd'heures <strong>de</strong> vol effectuées par lesjeunes, <strong>la</strong> frau<strong>de</strong> sera très faible, et parconséquent, les crédits que nous accor<strong>de</strong>ronspourront être utilisés à plein ren<strong>de</strong>ment.En ce qui concerne les nouveaux appareils<strong>de</strong>stinés à être, équipés <strong>de</strong> moteurs<strong>de</strong> ~ ' CV, il est exact que les cellules sontbonnes, mais les <strong>de</strong>ux moteurs actuellementà l'étu<strong>de</strong>, le Minié et le Mathis, tous<strong>de</strong>ux <strong>de</strong> 75 CV, ne sont pas encore complètementau point.On prépare <strong>de</strong> nouveaux essais avec leMinié. Ils doivent avoir lieu au mois <strong>de</strong>mai•J'espère que l'homologation sera possiblemais je ne cache pas à l'Assembléeque nous avons eu à ce propos <strong>de</strong>s déboiresassez sérieux et que les espoirs quej'avais formulés ici l'année <strong>de</strong>rnière n'ontpas pu être complètement réalisés.M. Henri Bouret. Me permettez-vous <strong>de</strong>vous interrompre, monsieur le ministre ?M. te ministre <strong>de</strong>s travaux publics/ <strong>de</strong>stransports et du tourisme. Volontiers.M. Henri Bouret. Monsieur le ministre,on parie très souvent <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux moteurs,mais j'estime qu'on oublie un peu tropfacilement un troisième moteur <strong>de</strong>. 75 CV,construit par <strong>la</strong> S. N. E. C. M. A. et homologuédans les conditions prévues parl'Organisation civile internationale.Puisque ce moteur présente <strong>de</strong>s garantiessuffisantes, je crois qu'il pourrait êtreutilisé- sur les avions <strong>de</strong> 75 CV qui sont àl'étu<strong>de</strong>.M. le ministre <strong>de</strong>s travaux publics, <strong>de</strong>stransports et du tourisme. Tous les moteursseront mis en concurrence. Le choixjera fait uniquement en fonction <strong>de</strong>s caractéristiqueset <strong>de</strong>s qualités <strong>de</strong> chacun.. Dans ce domaine, il s'est produit unretard que je regreite, mais j'espèrequ'avant <strong>la</strong> fin du premier semestre <strong>de</strong>cette année nous pourrons avoir choisi <strong>la</strong>solution définitive.Rien qu'aucun orateur n'y ait fait allusion.je voudrais parler maintenant d unproblème posé seulement dans le rapport<strong>de</strong>.-<strong>la</strong> commission <strong>de</strong>s finances. Il s'agit <strong>de</strong>celui <strong>de</strong>s écoles <strong>de</strong> l'aviation civile.Une Réduction indicative <strong>de</strong> Î.000 francsa été opérée sur ce chapitre afin d'obtenir<strong>de</strong>s explications sûr le fonctionnement <strong>de</strong>sservices d'instruction au sol du personnelnavigant et ,du personnel spécialiste. .Je répondrai brièvement sur ce point.L'école nationale .<strong>de</strong> l'aviation civilesera chargée <strong>de</strong> former dans un inêmecadre les personnels navigant et , sé<strong>de</strong>ntairechargés <strong>de</strong> l'exploitation <strong>de</strong>s services<strong>de</strong> <strong>la</strong> navigation et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritéaériennes.Dans son état provisoire actuel, le service<strong>de</strong>s écoles et stages assure déjà <strong>la</strong>formation <strong>de</strong>s personnels suivants: Ingé Jnieurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> navigation aérienne, ingénieursd'exploitation <strong>de</strong> <strong>la</strong> navigationaérienne, ingénieurs <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong>s télécommunicationsaériennes, contrôleurs<strong>de</strong> <strong>la</strong> navigation aérienne-, contrôleurs <strong>de</strong>stélécommunications aériennes et agents<strong>de</strong> <strong>la</strong> navigation aérienne.Il assure également <strong>la</strong> formation <strong>de</strong>snavigateurs, <strong>de</strong>s radiotélégraphistes navigants,dont l'enseignement était assuréjusqu'à présent par les écoles nationales<strong>de</strong> <strong>la</strong> marine marchandé <strong>de</strong> Paris et <strong>de</strong>Bor<strong>de</strong>aux, section aviationDésormais, le perfectionnement <strong>de</strong>s pilotess'effectuera au sein <strong>de</strong> l'école, maisil est encore assuré par le centre <strong>de</strong> perfectionnementdu personnel navigant, dont<strong>la</strong> gestion a été, au len<strong>de</strong>main <strong>de</strong> <strong>la</strong> libération,provisoirement confiée à Air-France.Enfin, le service <strong>de</strong>s écoles et stagesest chargé <strong>de</strong> faire effectuer <strong>de</strong>s stages<strong>de</strong> perfectionnement au personnel d'exploitationdéjà en service.Voi»là quelques indications assez brèvesqui, je l'espère, permettront <strong>de</strong> renseignersuffisamment les membres <strong>de</strong> <strong>la</strong>commission <strong>de</strong>s finances.Un autre problème a été posé: celui<strong>de</strong>s lignes d'intérêt général exploitées parAir-France.A cet égard l'observation <strong>de</strong> M. Gresaconcernant <strong>la</strong> ligne At<strong>la</strong>ntique-Nord doitêtre considérée comme sans valeur. L'exploitation<strong>de</strong> cette ligne peut bien se traduirepar un déficit en francs, mais commel'a dit très justement M. Livry-Level, ellenous fait réaliser une économie considérableen dol<strong>la</strong>rs.En effet, si nous avons une perte enfrancs <strong>de</strong> 500 millions, il faut tenir comptequ'elle nous assure un chiffre d'affairesen francs <strong>de</strong> plus d'un milliard 700 millions,correspondant soit à <strong>de</strong>s recettesdirectes, en dol<strong>la</strong>rs, ..soit à <strong>de</strong>s économies<strong>de</strong> dépenses en dol<strong>la</strong>rs, et que le pdiJs <strong>de</strong>ces dol<strong>la</strong>rs dans <strong>la</strong> ba<strong>la</strong>nce commerciale<strong>de</strong> <strong>la</strong> France représente un intérêt finàricierqui comtpense, et au <strong>de</strong>là, le déficitd'exploitation en francs dé <strong>la</strong> compagnie.Il es»t "évi<strong>de</strong>nt que nous <strong>de</strong>vons fairenotre possible pour améliorer les conditions<strong>de</strong> fonctionnement <strong>de</strong> <strong>la</strong> compagniesur l'At<strong>la</strong>ntique-Nord. C'est là un problèmedifficile, souvent compliqué par <strong>la</strong>concurrence aérienne et une certaineguerre <strong>de</strong> tarifs qui se poursuit entre lesdifférentes compagnies étrangères.En tout état <strong>de</strong> cause, abandonner l'exploitation<strong>de</strong>s lignes <strong>de</strong> l'At<strong>la</strong>ntique-Nord,ce serait en fait les <strong>la</strong>isser à <strong>de</strong>s compagniesaméricaines, et je ne suppose pasun' instant que M. Gresa nous proposecette solution-là.Je voudrais maintenant donner à l'Assembléequelques brèves indications surle budget et <strong>la</strong> situation financière d'AirFrance.Nous avons <strong>de</strong>mandé cette année uncrédit <strong>de</strong> 1.600 millions <strong>de</strong> francs pour <strong>la</strong>couverture du déficit, probable d'exploitationr estimé pour un programme <strong>de</strong> 38 mil-1 tons <strong>de</strong>.' kiloniètres t • s.ensiblçmerit • 'abogueh celui prévu pour ¿948• Au moment M vote du budget <strong>de</strong> 1948.le déficit d'exploitation avait été évaluéà 385 millions <strong>de</strong> francs, auxquels" il fal<strong>la</strong>itajouter 300 millions à titre <strong>de</strong> provisionpour renouvellement <strong>de</strong> matériel et 115j millions pour le financement <strong>de</strong> <strong>la</strong> retraiteî du personnel, soit au totai 800 millions,i non compris 70 millions pour l'exploitationen régie <strong>de</strong> <strong>la</strong> ligne <strong>de</strong>s Antilles.I L'augmentation du déficit <strong>de</strong> 800 millionsà 1.600 millions s'explique dans son ensemblepar <strong>la</strong> hausse <strong>de</strong>s sa<strong>la</strong>ires et <strong>de</strong>sprix intervenue <strong>de</strong>puis le vote du (budgetdéfinitif <strong>de</strong> 1948.; Voici quelques chiffres pour préciser lesi différences entre les prévisions <strong>de</strong> 1948| et <strong>de</strong> 1919.I Les recettes pour 1949 sont estimées à| 14.300 millions <strong>de</strong> francs contre 12.400j millions en 1948, soil en augmentation<strong>de</strong> 15 p. 100.Les dépenses re<strong>la</strong>tives au personnel àterre représentent 3.334 millions <strong>de</strong> francsen 1949 contre 2.499 millions <strong>de</strong> francsen 1948, en raison d'une augmentation! <strong>de</strong> 12 p. 100 <strong>de</strong>s effectifs et <strong>de</strong> <strong>la</strong> hausse; <strong>de</strong>s sa<strong>la</strong>ires effectivement payés au personnelà <strong>la</strong> suite <strong>de</strong>s augmentations intervenuesau mois d'octobre <strong>de</strong>rnier.Pour les navigants, l'augmentation est<strong>de</strong> 22 p. 100, dont 7.4 p. 100 sont dus àl'accroissement <strong>de</strong>s effectifs et H p. 100à <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière hausse <strong>de</strong>s sa<strong>la</strong>ires.En ce qui concerne les escales et services,l'augmentation <strong>de</strong>s dépenses résulte<strong>de</strong> <strong>la</strong> hausse <strong>de</strong>s prix, en particulieren ce qui concerne les trais d'escaleà l'étranger à <strong>la</strong> suite du <strong>de</strong>rnier alignementmonétaire.Le déficit <strong>de</strong> 1949 a été évalué très exactementà 1.522 millions <strong>de</strong> francs, comprenant150 millions <strong>de</strong> francs pour le financement<strong>de</strong> <strong>la</strong> retraite du. personnel,mais cette dépense est subordonnée àl'approbation du statut du personnel. Aucuneprovision pour le renouvellement dumatériel n'est nrévue <strong>de</strong> façon précisetant que le capital n'est pas constituéeJe crois donc que le crédit <strong>de</strong>mandén'est pas exagéré et qu'il serait impru<strong>de</strong>nt<strong>de</strong> le réduire.Une autre question a été posée par M. lerapporteur et n'a pas donné lieu à observation<strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s membres composant<strong>la</strong> majorité <strong>de</strong> !a commission: c'est<strong>la</strong> question du matériel français.Encore une fois, je suis obligé <strong>de</strong>. direà l'Assemblée que le problème est c,ons-I tamment mal posé. Oh vetrt toujoursj opposer les partisans et adversaires <strong>de</strong> <strong>la</strong>I fabrication <strong>de</strong> matériel français. Ce n'estpas du tout <strong>la</strong> question.Au len<strong>de</strong>main <strong>de</strong> <strong>la</strong> libération, on a! voulu, pour dies raisons que je ne veuxj pas du tout discuter ici, faire fabriquer| dans les usines aéronautiques françaisesdu matériel sans être absolument certain<strong>de</strong> ce qu'en serait <strong>la</strong> qualité. On a alorscommandé <strong>de</strong>s séries avant <strong>de</strong> savoirquelle serait <strong>la</strong> qualité du prototype.:On a agi ainsi dans le cas <strong>de</strong> <strong>la</strong> plupart<strong>de</strong>s avions, notamment pour le S. 0. 30.L'avântage évi<strong>de</strong>nt, c'est que ce<strong>la</strong> perimettait d'employer <strong>de</strong>s ouvriers et <strong>de</strong>stechniciens français, et qu'ainsi ce<strong>la</strong> conduisaità donner du travail et à confier <strong>de</strong>sétu<strong>de</strong>s intéressantes à l'industrie aéronautiquefrançaise.Mais il ne faut pas non plus méconnaîtrel'inconvénient <strong>de</strong> cette métho<strong>de</strong>. Dupoint <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> l'usager, les résultats n'ontpas été bons, nous sommes OsS^Js <strong>de</strong> lereconnaître. ^Je voudrais, les analyser très rapi<strong>de</strong>ment.En ce quî concerne le Lalécoère. nousavons eu irpis accidjents graves, dont, noussupposons sans en être tout à fait certains»
ASSEMBLEE NATIONALE. — 3® SEANCE DU 2% MARS 194917X9ftvoir décelé les causes. Cet appareil, dansses conditions actuelles <strong>de</strong> sécurité et <strong>de</strong>ren<strong>de</strong>ment, n'est pas capable <strong>de</strong> servir autransport dès passagers ; nous ne voulonspas en prendre le risque.Nous pensons cependant pouvoir l'utiliserpour le transport du fret, et je croissavoir qu'une société se crée qui paraîtcapable d'en employer un certain nombrepouf ce genre <strong>de</strong> transport.Quant au Languedoc, il a été employésur les lignes françaises. Mais il ne fautpas oublier qu'Air-France a été obligé <strong>de</strong>dépenser <strong>de</strong>s sommes considérables poursa mise au point.Là se pose un problème assez sérieux :celui <strong>de</strong> savoir si <strong>de</strong>s compagnies qui ontun budget d'exploitation peuvent êtrechargées <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise au point <strong>de</strong>s appareils.D'après ce que disait tout à l'heureM. Bgnoist, il semble que l'on <strong>de</strong>vrait<strong>de</strong>man<strong>de</strong>r aux différentes compagnies,lorsqu'un appareil sort <strong>de</strong> chez le constructeur,<strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r elles-mêmes à <strong>la</strong>mise au point.Ce<strong>la</strong> est extrêmement coûteux pour <strong>la</strong>compagnie, qui se trouve obligée par <strong>la</strong>suite d'amortir <strong>de</strong>s frais <strong>de</strong> mise au pointdans <strong>de</strong>s conditions très difficiles.Je crois donc qu'une compagnie ne peut,en réalité, prendre un appareil que lorsqu'ilest suffisamment au point pour pouvoirêtre utilisé tout <strong>de</strong> suite, sinon pourle transport <strong>de</strong>s passagers, tout au moinspour le transport du fret.Pour le SO 30, les essais sont terminés..Mais nous n'en connaissons pas encore lesrésultats. Vous savez, en effet, qu'à <strong>la</strong>gui'. <strong>de</strong>s vols d'essai, un dépouillementassez long est à opérer et que les résultatsdoivent être interprétés.Nous avons fait, en cette matière, touteconfiance & l'industrie aéronautique française,puisque, contrairement à ce quecroit M. Charles Benoist, Air-France n'apas acheté <strong>de</strong> Convair.C'est le ministre responsable <strong>de</strong> l'aviationcivile qui a prié lui-même Air-France<strong>de</strong> ne pas le faire, afin <strong>de</strong> réserver <strong>de</strong>sachats éventuels <strong>de</strong> SO 30.M. Charles Benoist. C'était pourtant sonintention.M. le ministre <strong>de</strong>s travaux publics, <strong>de</strong>stransports et du tourisme. Mais Air-Francein l'a pas fait, et le ministi-3 responsable<strong>de</strong> l'aviation civile a donné <strong>de</strong>s instructionspour que ce ne soit pas fait.Par conséquent, le * problème est entier.Ce qui est certain, c'est qu. l'on ne peutpas <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à Air-France <strong>de</strong> prendre encharge le SO 30 tant que les essais ne sontpas complètement terminés et tant quenous ne serons pas certains <strong>de</strong> <strong>la</strong> rentabilité<strong>de</strong> l'appareil.Car si l'on peut faire voler un appareildans <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> sécurité suffisantes,encore faut-il que cet appareil aitun rayon d'action suffisant pour être utilisésur certaines lignes à longue distance.Encore faut-il aussi qu'il puisse, avec cerayon d'action, transporter une quantitésuffisante <strong>de</strong> passagers ou <strong>de</strong> fret.Dans le cas contraire, l'avion n'est pasrentable. Et <strong>la</strong> tentation est gran<strong>de</strong> alors,aussi bien pour Air-France que pour lescompagnies privées, <strong>de</strong> se procurer ailleursun autre matériel.En ce qui concerne le SE 2010, il estimpossible <strong>de</strong> prévoir maintenant quelleen sera <strong>la</strong> rentabilité. Cet appareil n'estutilisable que pour <strong>de</strong>s transports à longuedistance. Il a un rayon d'action <strong>de</strong>3.500 kilomètres. Pour un rayon d'action<strong>de</strong> cette importance, il faut qu'il puisseemporter une charge utile suffisante,Etant obligés à l'heure actuelle <strong>de</strong>l'alourdir à <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> modifications indispensables,nous ne savons pas actuellementquelle sera <strong>la</strong> charge utile définitiveque le SE 2010 pourra transporter.Il existe un autre appareil dont on n'apas parlé tout à l'heure. C'est le Cormoran,dont le ministère <strong>de</strong>s travaux publicsne s'était guère occupé car il était, enprincipe, <strong>de</strong>stiné à <strong>de</strong>venir un avion militaire.Je dois dire tout <strong>de</strong> suite que, pourl'aviation civile, cet .appareil est inutilisable,Il a en effet un rayon d'action <strong>de</strong> 1.000kilomètres. C'est, en outre, un appareilextrêmement lourd, équipé <strong>de</strong> quatre moteursd'une puissance totale <strong>de</strong> 8.000 chevaux.Equipé dans ces conditions avec unrayon d'action <strong>de</strong> 1.000 kilomètres, il nepeut pratiquement — surtout si nous voulons1 utiliser, comme ce serait normal, enAfrique du Nord — trouver à bonne distanceles terrains d'atterrissage nécessaires.Il est, d'autre part ; impossible d'amortirles frais d'exploitation considérablesd'un avion si important, dont le prix <strong>de</strong>revient sera nécessairement très élevé,surtout si sa charge utile doit être trèsfaible.Enfin, <strong>la</strong> charge utile <strong>de</strong>vra se répartir,non pas en <strong>la</strong>rgeur, mais en hauteur, cequi pose un problème <strong>de</strong> chargement et <strong>de</strong>déchargement extrêmement délicat à résoudre.Je crois donc pouvoir dire qu'aucunecompagnie, ni Air-France, ni aucun transporteurprivé, n'acceptera d'acheter l'appareil,Je dis même plus: si nous leur donnionsun <strong>de</strong>- ces.appareils, les compagniesnous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>raient une subvention pourl'utiliser,Le problème serait alors <strong>de</strong> savoir sivous acceptez <strong>de</strong> donner cette subvention»A ce sujet, je crois que le tort est tropsouvent <strong>de</strong> déci<strong>de</strong>r <strong>de</strong> construire un appareilsans se préoccuper suffisamment <strong>de</strong>son utilisation. 11 faut déci<strong>de</strong>r simultanément<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux choses, car nous sommesdans l'incapacité absolue. d'obliger unecompagnie d'accepter du fret à un tarifinférieur à son prix <strong>de</strong> revient ou <strong>de</strong> transporter<strong>de</strong>s passagers lorsque les conditions<strong>de</strong> sécurité et <strong>de</strong> rentabilité sont insuffisantes,Il faudrait alors que le Parlementdonnât <strong>de</strong>s crédits compensateurs pour tenircompte <strong>de</strong> l'emploi du matériel aéronautique.Employer du matériel français est ainsiune question <strong>de</strong> fait et non <strong>de</strong> polémique.Et je souhaiterais, une fois pour toutes,qu'on ne dise pas qu'il y a, dans cetteAssemblée, <strong>de</strong>ux partis : celui qui seraitpour le matériel français et celui qui seraitcontre.En tout état <strong>de</strong> cause, je l'indique ànouveau, noua avons réservé l'avenir.Les chances du S. 0. 30 et du S. E. 2.010•—je ne parle pas du Cormoran — sontencore entières.Tout à l'heure, M. Bouret a présenté <strong>de</strong>sobservations concernant les bases aériennes.Elles me paraissent fort intéressantes.Je crois, en effet, qu'au len<strong>de</strong>main <strong>de</strong> <strong>la</strong>libération il eût mieux valu pour <strong>la</strong>France, au lieu <strong>de</strong> se <strong>la</strong>ncer dans <strong>de</strong>s constructionsaéronautiques, dont nous aurionspu examiner si quatre ou cinq annéesplus tard elles <strong>de</strong>vaient nous rése -ver quelques déboires, <strong>de</strong> songer davantage à <strong>la</strong> position géographique <strong>de</strong> LFrance, qui fait d'elle une p<strong>la</strong>ce extrêmement propice pour <strong>de</strong>venir fa p<strong>la</strong>que tournante du trafic aérien international,Notre pays n'est malheureusement pasencore suffisamment équipé pour <strong>de</strong>venir<strong>de</strong>main cette p<strong>la</strong>que tournante, et nousrisquons <strong>de</strong> voir <strong>de</strong>s pays voisins, comme<strong>la</strong> Belgique et <strong>la</strong> Suisse, peut-être mêmel'Italie, attirer chez eux le trafic internationalet nous priver ainsi <strong>de</strong> ressources considérables.La France est un pays <strong>de</strong> tourisme. El<strong>la</strong>est admirablement p<strong>la</strong>cée pour servir <strong>de</strong>point <strong>de</strong> liaison entre les pays at<strong>la</strong>ntiqueset les pays <strong>de</strong> l'èst européen, et mon espoirest qu'elle serve <strong>de</strong> point <strong>de</strong> liaisonentre tous les pays <strong>de</strong> l'Est <strong>de</strong> l'Europe,aussi loin que l'on voudra aller.Nous avons donc une position géographiqueque nous pouvons et désirons exploiter.Nous ne pouvons l'exploiter que dans<strong>la</strong> mesure où <strong>la</strong> sécurité du trafic sur nosaérodromes sera entière. Pour ce<strong>la</strong>, il nousfaut non seulement un nombre d'aérodromessuffisant pour recevoir les appareilssur plusieurs points <strong>de</strong> notre territoire,mais aussi les terrains <strong>de</strong> dégagementnous permettant d'assurer une sécuritécomplète.Il y a tout un problème que nous retrouveronslorsque nous étudierons le budgetd'investissement, car si <strong>de</strong>s crédits ysont prévus à cette fin, ils sont, à monavis, insuffisants cette année. Je suis toutà fëit disposé à essayer <strong>de</strong> les augmenterau cours <strong>de</strong> l'année* prochaine. J ai déjàentamé <strong>de</strong>s discussions avec le commissariatau p<strong>la</strong>n pour que,"dans le budget <strong>de</strong>financement <strong>de</strong> l'année prochaine, une partconsidérable soit faite en faveur <strong>de</strong> l'infrastructure.Voilà les principaux problèmes qui ontété évoqués ce soir. J'espère n'en avoirpas trop oublié et avoir renseigné utilementl'Assemblée. [App<strong>la</strong>udissements sur<strong>de</strong> nombreux bancs à gauche, au centre età droite.)M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M 0 lerapporteur généralM. le rapporteur général. La commission<strong>de</strong>s finances proposait trois réductionsindicatives aux chapitres 307, 312 et502 du budget <strong>de</strong> l'aviation civile et commerciale.Le but <strong>de</strong> ces réductions étaitd'obtenir du ministre les explications né*cessaires.Le débat qui vient <strong>de</strong> s'instaurer a permisà M. le ministre <strong>de</strong>s travaux publics<strong>de</strong> fournir ces explications. En conséquence,<strong>la</strong> commission <strong>de</strong>s finances renonceraà ces réductions indicatives.M. le prési<strong>de</strong>nt. L'abattement sera alorsramené, pour ces trois chapitres, aux chii->fres proposés (par le Gouvernement.Personne ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> plus <strong>la</strong> parole dans<strong>la</strong> discussion générale ?...La discussion générale est close.Je consulte l'Assemblée sur le passageà <strong>la</strong> discussion <strong>de</strong> l'article unique,(L'Assemblée, consultée, déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> passerà <strong>la</strong> discussion <strong>de</strong> l'article unique?)M. le prési<strong>de</strong>nt. Je donne lecture d*l'article unique:« Article unique. — L'abattement global<strong>de</strong> 288.197.000 francs opéré sur les créditaouverts au ministre <strong>de</strong>s travaux publics*<strong>de</strong>s transports et du tourisme, au titre dubudget <strong>de</strong> l'aviation civile et commercial*par <strong>la</strong> loi n° 48-1992 du 31 décembre 1948portant fixation du budget général pour! exercice 1949 (dépenses ordinaires civiles),en vue <strong>de</strong> limiter le total <strong>de</strong>s dépene~ordinaires civiles au chiffre <strong>de</strong> 750milliards (h francs prévu par <strong>la</strong> lot n° 48-1973 du 31 décembre 1948 portant fixationpjii* l'exercice 1949 <strong>de</strong>s maxima <strong>de</strong>s dé-