12.07.2015 Views

JOURNAL OFFICIEL - Débats parlementaires de la 4e République

JOURNAL OFFICIEL - Débats parlementaires de la 4e République

JOURNAL OFFICIEL - Débats parlementaires de la 4e République

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

ASSEMBLEE NATIONALE. — 3® SEANCE DU 2% MARS 194917X9ftvoir décelé les causes. Cet appareil, dansses conditions actuelles <strong>de</strong> sécurité et <strong>de</strong>ren<strong>de</strong>ment, n'est pas capable <strong>de</strong> servir autransport dès passagers ; nous ne voulonspas en prendre le risque.Nous pensons cependant pouvoir l'utiliserpour le transport du fret, et je croissavoir qu'une société se crée qui paraîtcapable d'en employer un certain nombrepouf ce genre <strong>de</strong> transport.Quant au Languedoc, il a été employésur les lignes françaises. Mais il ne fautpas oublier qu'Air-France a été obligé <strong>de</strong>dépenser <strong>de</strong>s sommes considérables poursa mise au point.Là se pose un problème assez sérieux :celui <strong>de</strong> savoir si <strong>de</strong>s compagnies qui ontun budget d'exploitation peuvent êtrechargées <strong>de</strong> <strong>la</strong> mise au point <strong>de</strong>s appareils.D'après ce que disait tout à l'heureM. Bgnoist, il semble que l'on <strong>de</strong>vrait<strong>de</strong>man<strong>de</strong>r aux différentes compagnies,lorsqu'un appareil sort <strong>de</strong> chez le constructeur,<strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r elles-mêmes à <strong>la</strong>mise au point.Ce<strong>la</strong> est extrêmement coûteux pour <strong>la</strong>compagnie, qui se trouve obligée par <strong>la</strong>suite d'amortir <strong>de</strong>s frais <strong>de</strong> mise au pointdans <strong>de</strong>s conditions très difficiles.Je crois donc qu'une compagnie ne peut,en réalité, prendre un appareil que lorsqu'ilest suffisamment au point pour pouvoirêtre utilisé tout <strong>de</strong> suite, sinon pourle transport <strong>de</strong>s passagers, tout au moinspour le transport du fret.Pour le SO 30, les essais sont terminés..Mais nous n'en connaissons pas encore lesrésultats. Vous savez, en effet, qu'à <strong>la</strong>gui'. <strong>de</strong>s vols d'essai, un dépouillementassez long est à opérer et que les résultatsdoivent être interprétés.Nous avons fait, en cette matière, touteconfiance & l'industrie aéronautique française,puisque, contrairement à ce quecroit M. Charles Benoist, Air-France n'apas acheté <strong>de</strong> Convair.C'est le ministre responsable <strong>de</strong> l'aviationcivile qui a prié lui-même Air-France<strong>de</strong> ne pas le faire, afin <strong>de</strong> réserver <strong>de</strong>sachats éventuels <strong>de</strong> SO 30.M. Charles Benoist. C'était pourtant sonintention.M. le ministre <strong>de</strong>s travaux publics, <strong>de</strong>stransports et du tourisme. Mais Air-Francein l'a pas fait, et le ministi-3 responsable<strong>de</strong> l'aviation civile a donné <strong>de</strong>s instructionspour que ce ne soit pas fait.Par conséquent, le * problème est entier.Ce qui est certain, c'est qu. l'on ne peutpas <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à Air-France <strong>de</strong> prendre encharge le SO 30 tant que les essais ne sontpas complètement terminés et tant quenous ne serons pas certains <strong>de</strong> <strong>la</strong> rentabilité<strong>de</strong> l'appareil.Car si l'on peut faire voler un appareildans <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> sécurité suffisantes,encore faut-il que cet appareil aitun rayon d'action suffisant pour être utilisésur certaines lignes à longue distance.Encore faut-il aussi qu'il puisse, avec cerayon d'action, transporter une quantitésuffisante <strong>de</strong> passagers ou <strong>de</strong> fret.Dans le cas contraire, l'avion n'est pasrentable. Et <strong>la</strong> tentation est gran<strong>de</strong> alors,aussi bien pour Air-France que pour lescompagnies privées, <strong>de</strong> se procurer ailleursun autre matériel.En ce qui concerne le SE 2010, il estimpossible <strong>de</strong> prévoir maintenant quelleen sera <strong>la</strong> rentabilité. Cet appareil n'estutilisable que pour <strong>de</strong>s transports à longuedistance. Il a un rayon d'action <strong>de</strong>3.500 kilomètres. Pour un rayon d'action<strong>de</strong> cette importance, il faut qu'il puisseemporter une charge utile suffisante,Etant obligés à l'heure actuelle <strong>de</strong>l'alourdir à <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> modifications indispensables,nous ne savons pas actuellementquelle sera <strong>la</strong> charge utile définitiveque le SE 2010 pourra transporter.Il existe un autre appareil dont on n'apas parlé tout à l'heure. C'est le Cormoran,dont le ministère <strong>de</strong>s travaux publicsne s'était guère occupé car il était, enprincipe, <strong>de</strong>stiné à <strong>de</strong>venir un avion militaire.Je dois dire tout <strong>de</strong> suite que, pourl'aviation civile, cet .appareil est inutilisable,Il a en effet un rayon d'action <strong>de</strong> 1.000kilomètres. C'est, en outre, un appareilextrêmement lourd, équipé <strong>de</strong> quatre moteursd'une puissance totale <strong>de</strong> 8.000 chevaux.Equipé dans ces conditions avec unrayon d'action <strong>de</strong> 1.000 kilomètres, il nepeut pratiquement — surtout si nous voulons1 utiliser, comme ce serait normal, enAfrique du Nord — trouver à bonne distanceles terrains d'atterrissage nécessaires.Il est, d'autre part ; impossible d'amortirles frais d'exploitation considérablesd'un avion si important, dont le prix <strong>de</strong>revient sera nécessairement très élevé,surtout si sa charge utile doit être trèsfaible.Enfin, <strong>la</strong> charge utile <strong>de</strong>vra se répartir,non pas en <strong>la</strong>rgeur, mais en hauteur, cequi pose un problème <strong>de</strong> chargement et <strong>de</strong>déchargement extrêmement délicat à résoudre.Je crois donc pouvoir dire qu'aucunecompagnie, ni Air-France, ni aucun transporteurprivé, n'acceptera d'acheter l'appareil,Je dis même plus: si nous leur donnionsun <strong>de</strong>- ces.appareils, les compagniesnous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>raient une subvention pourl'utiliser,Le problème serait alors <strong>de</strong> savoir sivous acceptez <strong>de</strong> donner cette subvention»A ce sujet, je crois que le tort est tropsouvent <strong>de</strong> déci<strong>de</strong>r <strong>de</strong> construire un appareilsans se préoccuper suffisamment <strong>de</strong>son utilisation. 11 faut déci<strong>de</strong>r simultanément<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux choses, car nous sommesdans l'incapacité absolue. d'obliger unecompagnie d'accepter du fret à un tarifinférieur à son prix <strong>de</strong> revient ou <strong>de</strong> transporter<strong>de</strong>s passagers lorsque les conditions<strong>de</strong> sécurité et <strong>de</strong> rentabilité sont insuffisantes,Il faudrait alors que le Parlementdonnât <strong>de</strong>s crédits compensateurs pour tenircompte <strong>de</strong> l'emploi du matériel aéronautique.Employer du matériel français est ainsiune question <strong>de</strong> fait et non <strong>de</strong> polémique.Et je souhaiterais, une fois pour toutes,qu'on ne dise pas qu'il y a, dans cetteAssemblée, <strong>de</strong>ux partis : celui qui seraitpour le matériel français et celui qui seraitcontre.En tout état <strong>de</strong> cause, je l'indique ànouveau, noua avons réservé l'avenir.Les chances du S. 0. 30 et du S. E. 2.010•—je ne parle pas du Cormoran — sontencore entières.Tout à l'heure, M. Bouret a présenté <strong>de</strong>sobservations concernant les bases aériennes.Elles me paraissent fort intéressantes.Je crois, en effet, qu'au len<strong>de</strong>main <strong>de</strong> <strong>la</strong>libération il eût mieux valu pour <strong>la</strong>France, au lieu <strong>de</strong> se <strong>la</strong>ncer dans <strong>de</strong>s constructionsaéronautiques, dont nous aurionspu examiner si quatre ou cinq annéesplus tard elles <strong>de</strong>vaient nous rése -ver quelques déboires, <strong>de</strong> songer davantage à <strong>la</strong> position géographique <strong>de</strong> LFrance, qui fait d'elle une p<strong>la</strong>ce extrêmement propice pour <strong>de</strong>venir fa p<strong>la</strong>que tournante du trafic aérien international,Notre pays n'est malheureusement pasencore suffisamment équipé pour <strong>de</strong>venir<strong>de</strong>main cette p<strong>la</strong>que tournante, et nousrisquons <strong>de</strong> voir <strong>de</strong>s pays voisins, comme<strong>la</strong> Belgique et <strong>la</strong> Suisse, peut-être mêmel'Italie, attirer chez eux le trafic internationalet nous priver ainsi <strong>de</strong> ressources considérables.La France est un pays <strong>de</strong> tourisme. El<strong>la</strong>est admirablement p<strong>la</strong>cée pour servir <strong>de</strong>point <strong>de</strong> liaison entre les pays at<strong>la</strong>ntiqueset les pays <strong>de</strong> l'èst européen, et mon espoirest qu'elle serve <strong>de</strong> point <strong>de</strong> liaisonentre tous les pays <strong>de</strong> l'Est <strong>de</strong> l'Europe,aussi loin que l'on voudra aller.Nous avons donc une position géographiqueque nous pouvons et désirons exploiter.Nous ne pouvons l'exploiter que dans<strong>la</strong> mesure où <strong>la</strong> sécurité du trafic sur nosaérodromes sera entière. Pour ce<strong>la</strong>, il nousfaut non seulement un nombre d'aérodromessuffisant pour recevoir les appareilssur plusieurs points <strong>de</strong> notre territoire,mais aussi les terrains <strong>de</strong> dégagementnous permettant d'assurer une sécuritécomplète.Il y a tout un problème que nous retrouveronslorsque nous étudierons le budgetd'investissement, car si <strong>de</strong>s crédits ysont prévus à cette fin, ils sont, à monavis, insuffisants cette année. Je suis toutà fëit disposé à essayer <strong>de</strong> les augmenterau cours <strong>de</strong> l'année* prochaine. J ai déjàentamé <strong>de</strong>s discussions avec le commissariatau p<strong>la</strong>n pour que,"dans le budget <strong>de</strong>financement <strong>de</strong> l'année prochaine, une partconsidérable soit faite en faveur <strong>de</strong> l'infrastructure.Voilà les principaux problèmes qui ontété évoqués ce soir. J'espère n'en avoirpas trop oublié et avoir renseigné utilementl'Assemblée. [App<strong>la</strong>udissements sur<strong>de</strong> nombreux bancs à gauche, au centre età droite.)M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M 0 lerapporteur généralM. le rapporteur général. La commission<strong>de</strong>s finances proposait trois réductionsindicatives aux chapitres 307, 312 et502 du budget <strong>de</strong> l'aviation civile et commerciale.Le but <strong>de</strong> ces réductions étaitd'obtenir du ministre les explications né*cessaires.Le débat qui vient <strong>de</strong> s'instaurer a permisà M. le ministre <strong>de</strong>s travaux publics<strong>de</strong> fournir ces explications. En conséquence,<strong>la</strong> commission <strong>de</strong>s finances renonceraà ces réductions indicatives.M. le prési<strong>de</strong>nt. L'abattement sera alorsramené, pour ces trois chapitres, aux chii->fres proposés (par le Gouvernement.Personne ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> plus <strong>la</strong> parole dans<strong>la</strong> discussion générale ?...La discussion générale est close.Je consulte l'Assemblée sur le passageà <strong>la</strong> discussion <strong>de</strong> l'article unique,(L'Assemblée, consultée, déci<strong>de</strong> <strong>de</strong> passerà <strong>la</strong> discussion <strong>de</strong> l'article unique?)M. le prési<strong>de</strong>nt. Je donne lecture d*l'article unique:« Article unique. — L'abattement global<strong>de</strong> 288.197.000 francs opéré sur les créditaouverts au ministre <strong>de</strong>s travaux publics*<strong>de</strong>s transports et du tourisme, au titre dubudget <strong>de</strong> l'aviation civile et commercial*par <strong>la</strong> loi n° 48-1992 du 31 décembre 1948portant fixation du budget général pour! exercice 1949 (dépenses ordinaires civiles),en vue <strong>de</strong> limiter le total <strong>de</strong>s dépene~ordinaires civiles au chiffre <strong>de</strong> 750milliards (h francs prévu par <strong>la</strong> lot n° 48-1973 du 31 décembre 1948 portant fixationpjii* l'exercice 1949 <strong>de</strong>s maxima <strong>de</strong>s dé-

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!