JOURNAL OFFICIEL - Débats parlementaires de la 4e République

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71 ASSEMBLEE NATIONALE — 3® SEANCE DU 22 MARS. 1949Revenant au rapport, ie ne peux, monsieurle ministre, que déplorer les abattementsqui ont été apportés à votre budget.Je connais aussi (bien que quiconquela situation financière de la France et lanécessité dans laquelle se trouve le Gouvernementde réduire les dépenses aumaximum. Mais je ne crois pas que laréduction de certaines dépenses constituejune économie.Je ne vous cacherai pas que j'ai été trèsInouiet en constatant que Ton entendaitréduire de 100 millions de francs les crédit^destinés à la météorologie.100 millions de francs l Le chiffre est9'importance.Vous savez tous aussi bien que moi quela sécurité de l'aviation déipend, d'unepart, des télécommunications, dont lescrédits sont également réduits, et, d'autre.part, de la météorologie.Amputer de 100 millions de francs lesCrédits de la météorologie est, à mon avis,prendre un risque extrêmement grave,risque que Ton retrouve d'ailleurs dansl'ensemble de votre budget, monsieur leministre.S'il était un budget en France qui nedevait pas être amputé, c'était bien celuide l'aéronautique civile. Au contraire, ildevait être augmenté, car, au fur et àmesure que se développe l'aéronautiquecivile. 11 est nécessaire d'augmenter lesdotations die son budget, aussi bien dans1 intérêt de la sécurité que pour accroîtreles possibilités d'exploitation.Devant une situation budgétaire difficile,yous avez accepté des réductions.Je ne peux évidemment pas vous demanderdes rétablissements de crédits, parceque vous m'opposeriez l'article 48 du règlement.Je ne puis que m'incliner devantces réductions, en les déplorant.Je déplore également une réduction infime,celle qui concerne le carénage dul»everrier.Le Leverrier est, à ma connaissance, laseule corvette-météo que nous ayons àl'heure actuelle. Les autres pays quiexploitent des " lignes aériennes au-dessusde l'Atlantique en ont tous en plus grandnombre que nous. Notre corvette n'estdéjà pas en permanence sur l'océan, à trèsloin près. Aujourd'hui, vous diminuez lescrédits d'entretien — car ce sont bien descrédits d'entretien — et je crains quenotre corvette ne soit encore plus souventabsente des eaux où elle doit patrouiller.Voici, enfin, une dernière observationsur votre budget, monsieur le ministre.Il est évident que le rapport présentésur ce budget a donné lieu à de nouvellesconsidérations politiques sur l'oppositionentre l'Est et l'Ouest.Le rapporteur a surtout critiqué la lignede l'Atlantique Nord, ligne de liaisonraipide avec les Etats-Unis.Croyez bien, monsieur le ministre, queje ne déplore pas l'existence de cette ligne,mais j'aimerais que fût établie une ligneSvers l'Est, une ligne entièrement française.r, jusqu'à présent, que je sache, cettegne entièrement française vers l'Est,c'est-à-dire vers Moscou, n'a pas encoreobtenu l'autorisation de la Russie.Je serais heureux què votre ministèretot le ministère des affaires étrangères fissentune pression réelle sur les Russespour que nous puissions avoir des servicesrapides avec Moscou, comme nousen avons avec New-York, afin que lesFrançais puissent facilement se rendre enRussie et faire la comparaison entre cepays et les Etats-Unis pour savoir où *bstla dictature et où est la liberté.Pour moi qui suis allé dans les deuxfays, je crois que la dictature est plutôtu côté de Moscou 1 {Très bien! trèsbien!au centre. — Interruptions à l'extrêmegauche.)M. André Hugues. Nous espérons tousque le parti communiste s'associera àcette demande légitime. (Mouvements divers.)M. Gilbert Berger. Vous oubliez la présencedu « rideau de fer » 1M. le président. La parole est à M. Couston.Kl. Paul Couston. Mesdames, messieurs,monsieur le ministre, je voudrais vousfaire entendre, une fois de plus, la voixde l'inquiétude, qui est celle des clubs.Il est permis de se demander si, d'iciquelque temps, l'on pourra encore voleidans les aéro-clubs, et cela pour un certainnombre de raisons.La première cause d'inquiétude résidedans le fait que l'heure de vol coûte àpeu près 3.000 francs, et qu'à ce prix cequ'on appelle l'aviation légère et sportivesera ¡peut-être à la disposition des sportifsmilliardaires, mais certainement pas debeaucoup d'autres.Une autre cause d'inquiétude vient del'absence d'appareils.Nous volons essentiellement, dans lesclubs, sur un type d'appareil, qui, au demeurant,est excellent : le Stamp.Ce n'est peut-être pas un modèle d'aviond'école, mais c'est néanmoins indiscutablementun très bon modèle.Nous sommes tous d'autant plus heureuxde l'avoir que c'est le seul sur lequelnous puissions voler. Toutefois, il y a demoins en moins d'avions de ce type.La sortie du Stamp date, si ma mémoireest fidèle, de 1945-1946. Insensiblement,pour tout un ensemble de raisons, d'abordparce qu'on en a beaucoup cassé, ensuiteparce qu'ils se sont usés, ces appareilsse font chaque jour plus rares.Par surcroît, les services de l'aviationlégère et sportive ont très valablementédicté une formule nouvelle et probablementnécessaire pour des raisons de sécurité:celle de retirer ces avions des clubsà partir du moment où la cellule compte600 heures de vol et le moteur 500 heures.J'intervertis peut-être les nombres d'heures,mais la signification reste la même.Grande est donc notre inquiétude pourdeux raisons ; d'abord pour le matériel,ensuite pour le nombre a'heures de vol.Il est évident, je le répète, qu'au momentoù nous discutons d un rapport portantrépartition de l'abattement global surle budget de l'aviation civile, nous nesommes pas sans souci.Le fait gu'un abattement de crédit estpratiqué signifie en effet que nous auronsun peu moins d'argent demain que nousen avons aujourd'hui et que Ton voleraun peu moins deihain dans les clubs qu'onn'y vole aujourd'hui.Il y a quelques années, a été organisé,d'une manière remarquable, et avec unsuccès que je me plais à souligner unefois de plus à cette tribune, le concoursdes appareils de 75 chevaux. Y ont étéprésentés d'excellents appareils, dont quelques-uns,meilleurs que les autres, ont étéretenus.Sont produites, dans cet ordre de puissance,des cellules de tout premier ordrequi honorent la France et les constructeursfrançais et si, à cette tribune et ailleurs,nous nou§ sommes plaints du faitque les avions qui composent actuellementraviation d'écoles n'avaient pas toutes lesqualités requises, nous avons la certitudeque les cellules retenues pour recevoir lesmoteurs de 75 chevaux ont toutes les qualitésdésirables, et même im peu plus quenous ne le souhaitions et l'espérions.Mais où en est le problème des moteur^monsieur le ministre ? Comment se fait-ilque les appareils de 75 chevaux que nouaattendons avec d'autant plus d'impatiencequ'il n'y aura bientôt plus aucun aviondans nos clubs, les types en service étantretirés ou cassés, n'arrivent pas ?Sans doute est-ce pour des raisons par*faitement valables, parmi lesquelles lemanque de moteurs.Je pose simplement la question. Mais ilparaît invraisemblable que l'on ne parviennepas à mettre au point, d'une manièreparfaite, un moteur de 75 chevauxadapté à ces cellules.On nomme un certain nombre de constructeurs,tous très qualifiés. Comment sepeut-il que ni les uns ni les autres ne nousdonnent un moteur que nous pourrionsconsidérer comme à peu près parfait ? —l'aviation ne supportant pas la notion d'àpeu près, il faudrait dire: un moteur parfait?Nous ne disposons pas actuellementd un moteur de 75 chevaux qu'on puisseimmédiatement adapter aux cellules qui,je crois, sont en cours de fabrication.C'est pourquoi je me permets, monsieurle ministre, parlant au nom de nombreuxcollègues appartenant à tous les groupes,comme au nom de tous ceux qui pratiquentl'aviation de club dans le pays, devous signaler le vent d'inquiétude que l'onsent souffler depuis un certain temps etque rien ne tempère, dans la mesuremême où l'on ne voit rien arriver dansnos clubs. Les lépartitions dont nousavions espéré pouvoir bénéficier beaucoupplus tôt ne seront-elles longtempsencore qu'une espérance ?Nous croyons que l'aviation de tourismepourrait jouer un rôle bien plusgrand que celui qu'on lui accorde, et passeulement pour la préparation à la guerred'un certain nombre de pilotes. A cela, jene veux pas penser, encore que le problèmeait quelque valeur.Je crois plus encore que, sur le plancivil et spécialement sur le plan agricole,nous pourrions (beaucoup demander à notreaviation de clubs ainsi qu'à nos pilote*formés et beaucoup peut-être aussi à nosmoniteurs qui trouveraient à s'employertrès utilement dans de nombreuses circonstances.Je pense, par exemple, à lasurveillance des fronts de grêle, indépendammentde tous autres travaux que nousavons vu très utilement effectuer en Amériqueet en d'autres pays, avec des résultatscertains.J'estime que, là et ailleurs, l'aviationlégère pourrait rendre des services évidentsau pays. Encore faudrait-il quanimême tenter quelques expériences, carc'est seulement à ce prix que nous pourronsnous rendre compte de la valeur etde l'efficacité de cette aviation légère.Evidemment, la réalisation de ces ex*périences suppose l'octroi de crédits quenous n'avons pas et l'utilisation d'un certainnombre de modèles dont nous sommesabsolument dépourvus.Toutes ces conditions font que, malgréles clubs, la fédération et vos directions,l'aviation légère et sportive ne prend pastoute l'importance désirable, encore quevous fassiez, avec beaucoup de courage,et le service de l'aviation légère et sportiveavec vous, tout ce qu'il faut pemr hmettre en avant.Ceux qui se dévouent dans les clubs necomprennent pas. et manifestent à ceté?a.rd leurs inquiétudes.Il y a quelques mois, le 29 décembre sij'ai bonne mémoire, lorsque nous discutionsde la loi de finances, à propos desvoies et moyens, il a été question du problèmede Fèssenoe.F

liés uns parlaient de « détaxe de l'essence» et les autres — je suis de ceux-là— essayaient d'apporter une formule qui,sans présenter les inconvénients de la détaxé,de l'essence pour les clubs, inconvénientsexprimés par M. le ministre des finances,permettrait aux pilotes des clubsd'obtenir une détaxé sur certaines de leursheures de vol.A ce propos, il serait excellent, indispensablemôme, que soient détaxées lesheures de vol pratiquées dans les clubspar les jeunes de moins de 21 ans.Nous connaissons de moins en moins lapratique de l'aviation par les jeunes gensde cet âge, non point qu'ils ne soient pasnombreux sur le terrain — nous en avonsplus que jamais — mais ils ne peuventvoler pour les raisons expliquées tout àllheure.Ne serait-il pas possible, monsieur leministre, d'accorder par quelque moyenqui m'échappe — personne ne connaîtmoins que moi les procédures et habiletésbudgétaires — aux jeunes de moins de21 ans pratiquant l'aviation légère danslçs clubs une subvention qui serait répartieselon leurs heures de vol ?Vos services contrôlent d'une manièrerigoureuse les heures de vol pratiquéesdans les clubs; ils les contrôlent à la minute,j'allais dire à la fraction de minute.Il serait donc parfaitement possible de savoirqui vole et dans quelles conditions.J'imagine une subvention globale de10 millions de francs par exemple, pourtout le pays, qui serait affectée à cesjeunes, soit qu'ils se préparent aux brevetsde premier et de deuxième degré, soitqu'ils se perfectionnent après avor* obtenuces brevets.Gela est-il, oui ou non, possible ? Si oui,11 y a quelque espoir pour nos jeunes.. Sur la détaxe de l'essence, vous vousétiez prononcé, monsieur le ministre, jeme le rappelle, avec beaucoup d'autorité.Vous assuriez ce jour-là. l'intérim du ministredes finances, et vous parliez du débatcornélien qui se livrait en vous, car leministre chargé de l'aviation aurait voulurépondre beaucoup plus favorablement quene pouvait le faire le ministre des finances.Aujourd'hui, c'est le ministre de l'aviationqui va répondre. N'ayant pas les mêmespensées que le ministre des finances, ilvoudra certainement envisager l'avenir deces clubs, et je pense qu'il pourra trouverune solution qui permette enfin à la jeu-. nesse de ne pas replier définitivement sesailes.Uh autre 'problème sur lequel je voudrais1 revenir rapidement est celui de nosterrains et de leur balisage.Je : pense, en particulier, à l'un d'entreeux sur lequel viennent ces jours-ci d'êtreconquis un certain nombre de records devol à voile, un terrain de Provence, celuide 'Roihanin-les-Alpilles, dont a beaucoupparlé puisque les records de durée y succèdentaux records de durée - on y aparticulièrement remarqué ceux, très courageux,de Mlle Marcelle Choisnet et deM. : Marchand.Je pense à ce terrain, qui est un terrainde records, à la limite duquel passe uneligne de 13.000 volts. Si un planeur setrouve un peu pris de court, il risque deheurter la ligne et de brûler, solution quepersonne n'envisage, mais qui, en certaines1 circonstances, ne saurait êtreévitée.Cela est extrêmement grave, particulièrementpour le très grand terrain dontje parie et qui est peut-être la plus belleécole de remous qui soit au monde.Cetfë observation est également vraiepour un certain nombre d'autres terrains.I ASSEMBLEE NATIONALE — 2 e SEANCE DU 22 MARS I0Í9 1715Mais je passe, parce que le problèmeserait beaucoup trop vaste et nous savonsqu'il se pose pour tant et tant de nosaérodromes, hélas ! en même temps quecelui des crédits.C'est donc, monsieur le ministre, l'immenseinquiétude de tous ceux qui pratiquentautant que faire se peut l'aviationi légère et sportive que je voudrais traduireen ce moment. Elle se manifeste d'autantplus que les crédits qui sont aujourd'huiprésentés à l'Assemblée ne nous laissentpas beaucoup d'espoir quant aux réparations,aux aménagements, aux remplacements,au balisage.Chaque fois que la question s'est poséenous avons rencontré — je me plais à lereconnaître — la bonne grâce des services' compétents.| 11 n'en reste pas moins que beaucoup, de questions ne peuvent recevoir, en raisonmême des chiffres insuffisants quinous sont soumis, de solution satisfaisante.Je voudrais, monsieur le ministre, vousdire notre confiance et notre espoir. Ou¡ bien l'aviation légère et sportive sera de!jour en jour un peu plus réduite, et jeÍcense que c'est en même temps le meileurde la vie de ce pays qui se tarirait,ou bien, au contraire, un effort particulierdans le budget présent et dans les budgetsà venir sera fait et alors nous pourronsespérer. C'est en vous, ce soir, monsieurle ministre, que nous mettons nosespoirs. {Applaudissements au centre etsur divers bancs à droite.)M. le président. La parole est àM. Benoist. (Applaudissements à l'extrêmegauche.)M. Charles Benoist. Mesdames, messieurs,je voudrais, à mon tour,- insisterI auprès de M. le ministre pour qu'il essaie1 de faire comprendre, sinon maintenant,du moins plus tard, au ministre des «finances qu'il est anormal d'opérer de telsabattements lorsqu'il s'agit de la sécuritéaérienne.On parle toujours d'aviation prospère,de millions de kilomètres effectués.Il est clair que, sans une infrastructuresérieuse, sans une sécurité bien organisée,bien étoffée, l'aviation ne tarderait pas àpéricliter, en raison même des accidentsqui peuvent survenir par suite du manquede sécurité.Il y a là un problème suffisamment importantpour que le ministre chargé dieI l'aviation essaye de Convaincre le ministrei des finances.j A ce point de vue, nous ne pouvonsqù'accepter les observations faites par lerapporteur, aü nom de la commission des^finances, et voter l'abattement qui estprévu à titre indicatif.D'autre part, le rapporteur fait étatd'une insuffisance d'explications à proposdu budget et de la situation financièred'Air-France.Tout à l'heure, M. Livry-Level a parléd'une attaque contre Air-France. 11 nes'agit pas d'une attaque, mais de faits quin'ont pas été contestés à la commissiondes moyens de communication lorsquenous en avons discuté.On a fait observer, d'autre part, que lesdocuments mis à la disposition du rapporteurpour examiner la situation d'Air-France portaient pour date ultime cellei du mois d'août 1918. Le rapporteur n'avaitdonc pas tous les documents nécessairespour examiner l'ensemble de la situationfinancière et, par conséquent, du budgetdi' Air-France.Il était donc normal que le rapporteur; fît des observations à ce sujet,Je voudrais maintenant présenter quelquesremarques à propos du chapitre 502,La commission a opéré sur ce chapitrédeux abattements d'un million de fraricachacun. Le premier, je viens d'en parler,est destiné à obtenir du Gouvernementdes élément 4 précis d'information sur lebudget et la situation financière de làcompagnie Air-France. Le second est destinéà marquer le désir de la commissionde voir développer au maximum l'utilisa-,tion des ressources en matifVe de matérielsaériens.Il est, en effet, émineiiiiueiii desnablèque le matériel aérien français soit utiliséau maximum, mais il ne faut pas néo^gerpour autant les installations à terre.M. Hymans, président du conseil d'administrationd'Air-France, a expliqué, devantla commission dos transports et desmoyens de communication, que, pour lesrévisions périodiifues des avions d'Air».France, qui se situent à 50, tno, 200, 3n0,500, 1.000 heures, etc., on avait construitet équipé spécialement des ateliersPour pouvoir conserver le p rsonncl né-,cessaire à ces ateliers, il a fîllu en mêmetemps — c'est ce qui se pa-^e dans lesenvirons d'Orlv, sur le territoire de Paray-Vieille-Poste — construire d* 1 « habitionspour le lo^er.Or, nous pouvons faire observer qu'ilexiste, toute de même, en des points trèsvariés de notre ¡pays, des atpl'e^c ¿«minésd'une façon moderne.Les ouvriers qui y sont empio.véb reclamentdu travail à cor et à cri. Un grandnombre d'entre eux sont licenciés ou sontsur le point de l'être. Ainsi, alors qu'Air-France construit des installations qui nesemblent pas être de son ressort, la S. N.C. A. S. 0., la S. N. C. A. C., la S. N. C.C. A. N., la S. N. E. C. M. A., toutes «essociétés nationales, ne demandent qu'àtravailler.Toutes les revisions, surtout les revisionsimportantes du matériel d'Air-France, ne pourraient-elles pns être faUe«dans nos usines nationales ?Non seulement cela présenterait l'avantagede procurer du travail aux ouvriersde nos usines, mais cela éviterait à Air-France des dépenses inutiles.Cela permettrait, en outre, d'éviter desconstruction« nouvelles pour losrer du personnel.«!e désire maintenant présenta quelquesobservations à propos du matériel françaisdont on met trop souvent en « ause laqualité et aborder le problème de 'aefivitéde notre industrie aéroniuîiqueNous.avons relevé dans un procès-verbal*de la chambre pntrona'e de l'a ronautlqneendate du 2i novembre 1918, que d^uxlettres du ministère de l'air é'a ent parvenuesà « et te chambre patronale, l'unedatée du 5 octobre, l'antre dat^e du 15 novembreOn demandait a la chambre patronalede prévoir une compression des effectifs,en particulier dans les usines fabriquantdes cellules, en vue, d'une pirt. dp [HTmettrela concentration des usines et Je *tenir compte, d'autre part, de 'a rp^tri^tionprochaine des marchés.Le 16 novembre, la chambre patronalerépondait que les effectifs charges de laconstruction des cel'ules deva ent. pourtenir compte des prévisions mi astérie lies,passer non pas de 30.850 à 23.rOO. mais àmoins de 20.000 du fait de la faiblesse "des; commandes.Voilà, par conséquent, une atteinte asoezsérieuse à l'activité de nos usines aéronau-; tiques. La même réponse dresse un tab eau| des usines à fermer et dp celles qui devraientralentir leur activité.

liés uns par<strong>la</strong>ient <strong>de</strong> « détaxe <strong>de</strong> l'essence» et les autres — je suis <strong>de</strong> ceux-là— essayaient d'apporter une formule qui,sans présenter les inconvénients <strong>de</strong> <strong>la</strong> détaxé,<strong>de</strong> l'essence pour les clubs, inconvénientsexprimés par M. le ministre <strong>de</strong>s finances,permettrait aux pilotes <strong>de</strong>s clubsd'obtenir une détaxé sur certaines <strong>de</strong> leursheures <strong>de</strong> vol.A ce propos, il serait excellent, indispensablemôme, que soient détaxées lesheures <strong>de</strong> vol pratiquées dans les clubspar les jeunes <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 21 ans.Nous connaissons <strong>de</strong> moins en moins <strong>la</strong>pratique <strong>de</strong> l'aviation par les jeunes gens<strong>de</strong> cet âge, non point qu'ils ne soient pasnombreux sur le terrain — nous en avonsplus que jamais — mais ils ne peuventvoler pour les raisons expliquées tout àllheure.Ne serait-il pas possible, monsieur leministre, d'accor<strong>de</strong>r par quelque moyenqui m'échappe — personne ne connaîtmoins que moi les procédures et habiletésbudgétaires — aux jeunes <strong>de</strong> moins <strong>de</strong>21 ans pratiquant l'aviation légère danslçs clubs une subvention qui serait répartieselon leurs heures <strong>de</strong> vol ?Vos services contrôlent d'une manièrerigoureuse les heures <strong>de</strong> vol pratiquéesdans les clubs; ils les contrôlent à <strong>la</strong> minute,j'al<strong>la</strong>is dire à <strong>la</strong> fraction <strong>de</strong> minute.Il serait donc parfaitement possible <strong>de</strong> savoirqui vole et dans quelles conditions.J'imagine une subvention globale <strong>de</strong>10 millions <strong>de</strong> francs par exemple, pourtout le pays, qui serait affectée à cesjeunes, soit qu'ils se préparent aux brevets<strong>de</strong> premier et <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxième <strong>de</strong>gré, soitqu'ils se perfectionnent après avor* obtenuces brevets.Ge<strong>la</strong> est-il, oui ou non, possible ? Si oui,11 y a quelque espoir pour nos jeunes.. Sur <strong>la</strong> détaxe <strong>de</strong> l'essence, vous vousétiez prononcé, monsieur le ministre, jeme le rappelle, avec beaucoup d'autorité.Vous assuriez ce jour-là. l'intérim du ministre<strong>de</strong>s finances, et vous parliez du débatcornélien qui se livrait en vous, car leministre chargé <strong>de</strong> l'aviation aurait voulurépondre beaucoup plus favorablement quene pouvait le faire le ministre <strong>de</strong>s finances.Aujourd'hui, c'est le ministre <strong>de</strong> l'aviationqui va répondre. N'ayant pas les mêmespensées que le ministre <strong>de</strong>s finances, ilvoudra certainement envisager l'avenir <strong>de</strong>ces clubs, et je pense qu'il pourra trouverune solution qui permette enfin à <strong>la</strong> jeu-. nesse <strong>de</strong> ne pas replier définitivement sesailes.Uh autre 'problème sur lequel je voudrais1 revenir rapi<strong>de</strong>ment est celui <strong>de</strong> nosterrains et <strong>de</strong> leur balisage.Je : pense, en particulier, à l'un d'entreeux sur lequel viennent ces jours-ci d'êtreconquis un certain nombre <strong>de</strong> records <strong>de</strong>vol à voile, un terrain <strong>de</strong> Provence, celui<strong>de</strong> 'Roihanin-les-Alpilles, dont a beaucoupparlé puisque les records <strong>de</strong> durée y succè<strong>de</strong>ntaux records <strong>de</strong> durée - on y aparticulièrement remarqué ceux, très courageux,<strong>de</strong> Mlle Marcelle Choisnet et <strong>de</strong>M. : Marchand.Je pense à ce terrain, qui est un terrain<strong>de</strong> records, à <strong>la</strong> limite duquel passe uneligne <strong>de</strong> 13.000 volts. Si un p<strong>la</strong>neur setrouve un peu pris <strong>de</strong> court, il risque <strong>de</strong>heurter <strong>la</strong> ligne et <strong>de</strong> brûler, solution quepersonne n'envisage, mais qui, en certaines1 circonstances, ne saurait êtreévitée.Ce<strong>la</strong> est extrêmement grave, particulièrementpour le très grand terrain dontje parie et qui est peut-être <strong>la</strong> plus belleécole <strong>de</strong> remous qui soit au mon<strong>de</strong>.Cetfë observation est également vraiepour un certain nombre d'autres terrains.I ASSEMBLEE NATIONALE — 2 e SEANCE DU 22 MARS I0Í9 1715Mais je passe, parce que le problèmeserait beaucoup trop vaste et nous savonsqu'il se pose pour tant et tant <strong>de</strong> nosaérodromes, hé<strong>la</strong>s ! en même temps quecelui <strong>de</strong>s crédits.C'est donc, monsieur le ministre, l'immenseinquiétu<strong>de</strong> <strong>de</strong> tous ceux qui pratiquentautant que faire se peut l'aviationi légère et sportive que je voudrais traduireen ce moment. Elle se manifeste d'autantplus que les crédits qui sont aujourd'huiprésentés à l'Assemblée ne nous <strong>la</strong>issentpas beaucoup d'espoir quant aux réparations,aux aménagements, aux remp<strong>la</strong>cements,au balisage.Chaque fois que <strong>la</strong> question s'est poséenous avons rencontré — je me p<strong>la</strong>is à lereconnaître — <strong>la</strong> bonne grâce <strong>de</strong>s services' compétents.| 11 n'en reste pas moins que beaucoup, <strong>de</strong> questions ne peuvent recevoir, en raisonmême <strong>de</strong>s chiffres insuffisants quinous sont soumis, <strong>de</strong> solution satisfaisante.Je voudrais, monsieur le ministre, vousdire notre confiance et notre espoir. Ou¡ bien l'aviation légère et sportive sera <strong>de</strong>!jour en jour un peu plus réduite, et jeÍcense que c'est en même temps le meileur<strong>de</strong> <strong>la</strong> vie <strong>de</strong> ce pays qui se tarirait,ou bien, au contraire, un effort particulierdans le budget présent et dans les budgetsà venir sera fait et alors nous pourronsespérer. C'est en vous, ce soir, monsieurle ministre, que nous mettons nosespoirs. {App<strong>la</strong>udissements au centre etsur divers bancs à droite.)M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est àM. Benoist. (App<strong>la</strong>udissements à l'extrêmegauche.)M. Charles Benoist. Mesdames, messieurs,je voudrais, à mon tour,- insisterI auprès <strong>de</strong> M. le ministre pour qu'il essaie1 <strong>de</strong> faire comprendre, sinon maintenant,du moins plus tard, au ministre <strong>de</strong>s «finances qu'il est anormal d'opérer <strong>de</strong> telsabattements lorsqu'il s'agit <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritéaérienne.On parle toujours d'aviation prospère,<strong>de</strong> millions <strong>de</strong> kilomètres effectués.Il est c<strong>la</strong>ir que, sans une infrastructuresérieuse, sans une sécurité bien organisée,bien étoffée, l'aviation ne tar<strong>de</strong>rait pas àpéricliter, en raison même <strong>de</strong>s acci<strong>de</strong>ntsqui peuvent survenir par suite du manque<strong>de</strong> sécurité.Il y a là un problème suffisamment importantpour que le ministre chargé dieI l'aviation essaye <strong>de</strong> Convaincre le ministrei <strong>de</strong>s finances.j A ce point <strong>de</strong> vue, nous ne pouvonsqù'accepter les observations faites par lerapporteur, aü nom <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission <strong>de</strong>s^finances, et voter l'abattement qui estprévu à titre indicatif.D'autre part, le rapporteur fait étatd'une insuffisance d'explications à proposdu budget et <strong>de</strong> <strong>la</strong> situation financièred'Air-France.Tout à l'heure, M. Livry-Level a parléd'une attaque contre Air-France. 11 nes'agit pas d'une attaque, mais <strong>de</strong> faits quin'ont pas été contestés à <strong>la</strong> commission<strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> communication lorsquenous en avons discuté.On a fait observer, d'autre part, que lesdocuments mis à <strong>la</strong> disposition du rapporteurpour examiner <strong>la</strong> situation d'Air-France portaient pour date ultime cellei du mois d'août 1918. Le rapporteur n'avaitdonc pas tous les documents nécessairespour examiner l'ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> situationfinancière et, par conséquent, du budgetdi' Air-France.Il était donc normal que le rapporteur; fît <strong>de</strong>s observations à ce sujet,Je voudrais maintenant présenter quelquesremarques à propos du chapitre 502,La commission a opéré sur ce chapitré<strong>de</strong>ux abattements d'un million <strong>de</strong> fraricachacun. Le premier, je viens d'en parler,est <strong>de</strong>stiné à obtenir du Gouvernement<strong>de</strong>s élément 4 précis d'information sur lebudget et <strong>la</strong> situation financière <strong>de</strong> làcompagnie Air-France. Le second est <strong>de</strong>stinéà marquer le désir <strong>de</strong> <strong>la</strong> commission<strong>de</strong> voir développer au maximum l'utilisa-,tion <strong>de</strong>s ressources en matifVe <strong>de</strong> matérielsaériens.Il est, en effet, émineiiiiueiii <strong>de</strong>snablèque le matériel aérien français soit utiliséau maximum, mais il ne faut pas néo^gerpour autant les instal<strong>la</strong>tions à terre.M. Hymans, prési<strong>de</strong>nt du conseil d'administrationd'Air-France, a expliqué, <strong>de</strong>vant<strong>la</strong> commission dos transports et <strong>de</strong>smoyens <strong>de</strong> communication, que, pour lesrévisions périodiifues <strong>de</strong>s avions d'Air».France, qui se situent à 50, tno, 200, 3n0,500, 1.000 heures, etc., on avait construitet équipé spécialement <strong>de</strong>s ateliersPour pouvoir conserver le p rsonncl né-,cessaire à ces ateliers, il a fîllu en mêmetemps — c'est ce qui se pa-^e dans lesenvirons d'Orlv, sur le territoire <strong>de</strong> Paray-Vieille-Poste — construire d* 1 « habitionspour le lo^er.Or, nous pouvons faire observer qu'ilexiste, toute <strong>de</strong> même, en <strong>de</strong>s points trèsvariés <strong>de</strong> notre ¡pays, <strong>de</strong>s atpl'e^c ¿«minésd'une façon mo<strong>de</strong>rne.Les ouvriers qui y sont empio.véb rec<strong>la</strong>mentdu travail à cor et à cri. Un grandnombre d'entre eux sont licenciés ou sontsur le point <strong>de</strong> l'être. Ainsi, alors qu'Air-France construit <strong>de</strong>s instal<strong>la</strong>tions qui nesemblent pas être <strong>de</strong> son ressort, <strong>la</strong> S. N.C. A. S. 0., <strong>la</strong> S. N. C. A. C., <strong>la</strong> S. N. C.C. A. N., <strong>la</strong> S. N. E. C. M. A., toutes «essociétés nationales, ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt qu'àtravailler.Toutes les revisions, surtout les revisionsimportantes du matériel d'Air-France, ne pourraient-elles pns être faUe«dans nos usines nationales ?Non seulement ce<strong>la</strong> présenterait l'avantage<strong>de</strong> procurer du travail aux ouvriers<strong>de</strong> nos usines, mais ce<strong>la</strong> éviterait à Air-France <strong>de</strong>s dépenses inutiles.Ce<strong>la</strong> permettrait, en outre, d'éviter <strong>de</strong>sconstruction« nouvelles pour losrer du personnel.«!e désire maintenant présenta quelquesobservations à propos du matériel françaisdont on met trop souvent en « ause <strong>la</strong>qualité et abor<strong>de</strong>r le problème <strong>de</strong> 'aefivité<strong>de</strong> notre industrie aéroniuîiqueNous.avons relevé dans un procès-verbal*<strong>de</strong> <strong>la</strong> chambre pntrona'e <strong>de</strong> l'a ronautlqneendate du 2i novembre 1918, que d^uxlettres du ministère <strong>de</strong> l'air é'a ent parvenuesà « et te chambre patronale, l'unedatée du 5 octobre, l'antre dat^e du 15 novembreOn <strong>de</strong>mandait a <strong>la</strong> chambre patronale<strong>de</strong> prévoir une compression <strong>de</strong>s effectifs,en particulier dans les usines fabriquant<strong>de</strong>s cellules, en vue, d'une pirt. dp [HTmettre<strong>la</strong> concentration <strong>de</strong>s usines et Je *tenir compte, d'autre part, <strong>de</strong> 'a rp^tri^tionprochaine <strong>de</strong>s marchés.Le 16 novembre, <strong>la</strong> chambre patronalerépondait que les effectifs charges <strong>de</strong> <strong>la</strong>construction <strong>de</strong>s cel'ules <strong>de</strong>va ent. pourtenir compte <strong>de</strong>s prévisions mi astérie lies,passer non pas <strong>de</strong> 30.850 à 23.rOO. mais àmoins <strong>de</strong> 20.000 du fait <strong>de</strong> <strong>la</strong> faiblesse "<strong>de</strong>s; comman<strong>de</strong>s.Voilà, par conséquent, une atteinte asoezsérieuse à l'activité <strong>de</strong> nos usines aéronau-; tiques. La même réponse dresse un tab eau| <strong>de</strong>s usines à fermer et dp celles qui <strong>de</strong>vraientralentir leur activité.

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