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JOURNAL OFFICIEL - Débats parlementaires de la 4e République

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71 ASSEMBLEE NATIONALE — 3® SEANCE DU 22 MARS. 1949Revenant au rapport, ie ne peux, monsieurle ministre, que déplorer les abattementsqui ont été apportés à votre budget.Je connais aussi (bien que quiconque<strong>la</strong> situation financière <strong>de</strong> <strong>la</strong> France et <strong>la</strong>nécessité dans <strong>la</strong>quelle se trouve le Gouvernement<strong>de</strong> réduire les dépenses aumaximum. Mais je ne crois pas que <strong>la</strong>réduction <strong>de</strong> certaines dépenses constituejune économie.Je ne vous cacherai pas que j'ai été trèsInouiet en constatant que Ton entendaitréduire <strong>de</strong> 100 millions <strong>de</strong> francs les crédit^<strong>de</strong>stinés à <strong>la</strong> météorologie.100 millions <strong>de</strong> francs l Le chiffre est9'importance.Vous savez tous aussi bien que moi que<strong>la</strong> sécurité <strong>de</strong> l'aviation déipend, d'unepart, <strong>de</strong>s télécommunications, dont lescrédits sont également réduits, et, d'autre.part, <strong>de</strong> <strong>la</strong> météorologie.Amputer <strong>de</strong> 100 millions <strong>de</strong> francs lesCrédits <strong>de</strong> <strong>la</strong> météorologie est, à mon avis,prendre un risque extrêmement grave,risque que Ton retrouve d'ailleurs dansl'ensemble <strong>de</strong> votre budget, monsieur leministre.S'il était un budget en France qui ne<strong>de</strong>vait pas être amputé, c'était bien celui<strong>de</strong> l'aéronautique civile. Au contraire, il<strong>de</strong>vait être augmenté, car, au fur et àmesure que se développe l'aéronautiquecivile. 11 est nécessaire d'augmenter lesdotations die son budget, aussi bien dans1 intérêt <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité que pour accroîtreles possibilités d'exploitation.Devant une situation budgétaire difficile,yous avez accepté <strong>de</strong>s réductions.Je ne peux évi<strong>de</strong>mment pas vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r<strong>de</strong>s rétablissements <strong>de</strong> crédits, parceque vous m'opposeriez l'article 48 du règlement.Je ne puis que m'incliner <strong>de</strong>vantces réductions, en les déplorant.Je déplore également une réduction infime,celle qui concerne le carénage dul»everrier.Le Leverrier est, à ma connaissance, <strong>la</strong>seule corvette-météo que nous ayons àl'heure actuelle. Les autres pays quiexploitent <strong>de</strong>s " lignes aériennes au-<strong>de</strong>ssus<strong>de</strong> l'At<strong>la</strong>ntique en ont tous en plus grandnombre que nous. Notre corvette n'estdéjà pas en permanence sur l'océan, à trèsloin près. Aujourd'hui, vous diminuez lescrédits d'entretien — car ce sont bien <strong>de</strong>scrédits d'entretien — et je crains quenotre corvette ne soit encore plus souventabsente <strong>de</strong>s eaux où elle doit patrouiller.Voici, enfin, une <strong>de</strong>rnière observationsur votre budget, monsieur le ministre.Il est évi<strong>de</strong>nt que le rapport présentésur ce budget a donné lieu à <strong>de</strong> nouvellesconsidérations politiques sur l'oppositionentre l'Est et l'Ouest.Le rapporteur a surtout critiqué <strong>la</strong> ligne<strong>de</strong> l'At<strong>la</strong>ntique Nord, ligne <strong>de</strong> liaisonraipi<strong>de</strong> avec les Etats-Unis.Croyez bien, monsieur le ministre, queje ne déplore pas l'existence <strong>de</strong> cette ligne,mais j'aimerais que fût établie une ligneSvers l'Est, une ligne entièrement française.r, jusqu'à présent, que je sache, cettegne entièrement française vers l'Est,c'est-à-dire vers Moscou, n'a pas encoreobtenu l'autorisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> Russie.Je serais heureux què votre ministèretot le ministère <strong>de</strong>s affaires étrangères fissentune pression réelle sur les Russespour que nous puissions avoir <strong>de</strong>s servicesrapi<strong>de</strong>s avec Moscou, comme nousen avons avec New-York, afin que lesFrançais puissent facilement se rendre enRussie et faire <strong>la</strong> comparaison entre cepays et les Etats-Unis pour savoir où *bst<strong>la</strong> dictature et où est <strong>la</strong> liberté.Pour moi qui suis allé dans les <strong>de</strong>uxfays, je crois que <strong>la</strong> dictature est plutôtu côté <strong>de</strong> Moscou 1 {Très bien! trèsbien!au centre. — Interruptions à l'extrêmegauche.)M. André Hugues. Nous espérons tousque le parti communiste s'associera àcette <strong>de</strong>man<strong>de</strong> légitime. (Mouvements divers.)M. Gilbert Berger. Vous oubliez <strong>la</strong> présencedu « ri<strong>de</strong>au <strong>de</strong> fer » 1M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. Couston.Kl. Paul Couston. Mesdames, messieurs,monsieur le ministre, je voudrais vousfaire entendre, une fois <strong>de</strong> plus, <strong>la</strong> voix<strong>de</strong> l'inquiétu<strong>de</strong>, qui est celle <strong>de</strong>s clubs.Il est permis <strong>de</strong> se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si, d'iciquelque temps, l'on pourra encore voleidans les aéro-clubs, et ce<strong>la</strong> pour un certainnombre <strong>de</strong> raisons.La première cause d'inquiétu<strong>de</strong> rési<strong>de</strong>dans le fait que l'heure <strong>de</strong> vol coûte àpeu près 3.000 francs, et qu'à ce prix cequ'on appelle l'aviation légère et sportivesera ¡peut-être à <strong>la</strong> disposition <strong>de</strong>s sportifsmilliardaires, mais certainement pas <strong>de</strong>beaucoup d'autres.Une autre cause d'inquiétu<strong>de</strong> vient <strong>de</strong>l'absence d'appareils.Nous volons essentiellement, dans lesclubs, sur un type d'appareil, qui, au <strong>de</strong>meurant,est excellent : le Stamp.Ce n'est peut-être pas un modèle d'aviond'école, mais c'est néanmoins indiscutablementun très bon modèle.Nous sommes tous d'autant plus heureux<strong>de</strong> l'avoir que c'est le seul sur lequelnous puissions voler. Toutefois, il y a <strong>de</strong>moins en moins d'avions <strong>de</strong> ce type.La sortie du Stamp date, si ma mémoireest fidèle, <strong>de</strong> 1945-1946. Insensiblement,pour tout un ensemble <strong>de</strong> raisons, d'abordparce qu'on en a beaucoup cassé, ensuiteparce qu'ils se sont usés, ces appareilsse font chaque jour plus rares.Par surcroît, les services <strong>de</strong> l'aviationlégère et sportive ont très va<strong>la</strong>blementédicté une formule nouvelle et probablementnécessaire pour <strong>de</strong>s raisons <strong>de</strong> sécurité:celle <strong>de</strong> retirer ces avions <strong>de</strong>s clubsà partir du moment où <strong>la</strong> cellule compte600 heures <strong>de</strong> vol et le moteur 500 heures.J'intervertis peut-être les nombres d'heures,mais <strong>la</strong> signification reste <strong>la</strong> même.Gran<strong>de</strong> est donc notre inquiétu<strong>de</strong> pour<strong>de</strong>ux raisons ; d'abord pour le matériel,ensuite pour le nombre a'heures <strong>de</strong> vol.Il est évi<strong>de</strong>nt, je le répète, qu'au momentoù nous discutons d un rapport portantrépartition <strong>de</strong> l'abattement global surle budget <strong>de</strong> l'aviation civile, nous nesommes pas sans souci.Le fait gu'un abattement <strong>de</strong> crédit estpratiqué signifie en effet que nous auronsun peu moins d'argent <strong>de</strong>main que nousen avons aujourd'hui et que Ton voleraun peu moins <strong>de</strong>ihain dans les clubs qu'onn'y vole aujourd'hui.Il y a quelques années, a été organisé,d'une manière remarquable, et avec unsuccès que je me p<strong>la</strong>is à souligner unefois <strong>de</strong> plus à cette tribune, le concours<strong>de</strong>s appareils <strong>de</strong> 75 chevaux. Y ont étéprésentés d'excellents appareils, dont quelques-uns,meilleurs que les autres, ont étéretenus.Sont produites, dans cet ordre <strong>de</strong> puissance,<strong>de</strong>s cellules <strong>de</strong> tout premier ordrequi honorent <strong>la</strong> France et les constructeursfrançais et si, à cette tribune et ailleurs,nous nou§ sommes p<strong>la</strong>ints du faitque les avions qui composent actuellementraviation d'écoles n'avaient pas toutes lesqualités requises, nous avons <strong>la</strong> certitu<strong>de</strong>que les cellules retenues pour recevoir lesmoteurs <strong>de</strong> 75 chevaux ont toutes les qualitésdésirables, et même im peu plus quenous ne le souhaitions et l'espérions.Mais où en est le problème <strong>de</strong>s moteur^monsieur le ministre ? Comment se fait-ilque les appareils <strong>de</strong> 75 chevaux que nouaattendons avec d'autant plus d'impatiencequ'il n'y aura bientôt plus aucun aviondans nos clubs, les types en service étantretirés ou cassés, n'arrivent pas ?Sans doute est-ce pour <strong>de</strong>s raisons par*faitement va<strong>la</strong>bles, parmi lesquelles lemanque <strong>de</strong> moteurs.Je pose simplement <strong>la</strong> question. Mais ilparaît invraisemb<strong>la</strong>ble que l'on ne parviennepas à mettre au point, d'une manièreparfaite, un moteur <strong>de</strong> 75 chevauxadapté à ces cellules.On nomme un certain nombre <strong>de</strong> constructeurs,tous très qualifiés. Comment sepeut-il que ni les uns ni les autres ne nousdonnent un moteur que nous pourrionsconsidérer comme à peu près parfait ? —l'aviation ne supportant pas <strong>la</strong> notion d'àpeu près, il faudrait dire: un moteur parfait?Nous ne disposons pas actuellementd un moteur <strong>de</strong> 75 chevaux qu'on puisseimmédiatement adapter aux cellules qui,je crois, sont en cours <strong>de</strong> fabrication.C'est pourquoi je me permets, monsieurle ministre, par<strong>la</strong>nt au nom <strong>de</strong> nombreuxcollègues appartenant à tous les groupes,comme au nom <strong>de</strong> tous ceux qui pratiquentl'aviation <strong>de</strong> club dans le pays, <strong>de</strong>vous signaler le vent d'inquiétu<strong>de</strong> que l'onsent souffler <strong>de</strong>puis un certain temps etque rien ne tempère, dans <strong>la</strong> mesuremême où l'on ne voit rien arriver dansnos clubs. Les lépartitions dont nousavions espéré pouvoir bénéficier beaucoupplus tôt ne seront-elles longtempsencore qu'une espérance ?Nous croyons que l'aviation <strong>de</strong> tourismepourrait jouer un rôle bien plusgrand que celui qu'on lui accor<strong>de</strong>, et passeulement pour <strong>la</strong> préparation à <strong>la</strong> guerred'un certain nombre <strong>de</strong> pilotes. A ce<strong>la</strong>, jene veux pas penser, encore que le problèmeait quelque valeur.Je crois plus encore que, sur le p<strong>la</strong>ncivil et spécialement sur le p<strong>la</strong>n agricole,nous pourrions (beaucoup <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r à notreaviation <strong>de</strong> clubs ainsi qu'à nos pilote*formés et beaucoup peut-être aussi à nosmoniteurs qui trouveraient à s'employertrès utilement dans <strong>de</strong> nombreuses circonstances.Je pense, par exemple, à <strong>la</strong>surveil<strong>la</strong>nce <strong>de</strong>s fronts <strong>de</strong> grêle, indépendamment<strong>de</strong> tous autres travaux que nousavons vu très utilement effectuer en Amériqueet en d'autres pays, avec <strong>de</strong>s résultatscertains.J'estime que, là et ailleurs, l'aviationlégère pourrait rendre <strong>de</strong>s services évi<strong>de</strong>ntsau pays. Encore faudrait-il quanimême tenter quelques expériences, carc'est seulement à ce prix que nous pourronsnous rendre compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur et<strong>de</strong> l'efficacité <strong>de</strong> cette aviation légère.Evi<strong>de</strong>mment, <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong> ces ex*périences suppose l'octroi <strong>de</strong> crédits quenous n'avons pas et l'utilisation d'un certainnombre <strong>de</strong> modèles dont nous sommesabsolument dépourvus.Toutes ces conditions font que, malgréles clubs, <strong>la</strong> fédération et vos directions,l'aviation légère et sportive ne prend pastoute l'importance désirable, encore quevous fassiez, avec beaucoup <strong>de</strong> courage,et le service <strong>de</strong> l'aviation légère et sportiveavec vous, tout ce qu'il faut pemr hmettre en avant.Ceux qui se dévouent dans les clubs necomprennent pas. et manifestent à ceté?a.rd leurs inquiétu<strong>de</strong>s.Il y a quelques mois, le 29 décembre sij'ai bonne mémoire, lorsque nous discutions<strong>de</strong> <strong>la</strong> loi <strong>de</strong> finances, à propos <strong>de</strong>svoies et moyens, il a été question du problème<strong>de</strong> Fèssenoe.F

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