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JOURNAL OFFICIEL - Débats parlementaires de la 4e République

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11100 ASSEMBLEE NATIONALE — 2* SEANCE BU n MAIS 1919Indépendance nationale; pour le bien-êtrem foyer familial; pour <strong>la</strong> liberté dans letravail et <strong>la</strong> paix ».Les diminués physiques sont eux-mêmestouchés par <strong>la</strong> décision du ministre du travail,et fa possibilité <strong>de</strong> se réadapter leurest ainsi supprimée.Nous assistons notamment à <strong>la</strong> suppressiondo centre <strong>de</strong> formation professionnelle<strong>de</strong>s tuberculeiui <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue Monge,qui avait, cependant, un effectif asseznombreux et dont l'utilité n'était pas contestable.La raison du succès <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation professionnelleaccélérée rési<strong>de</strong> dans le faitqu'en six mois, ou moins, un homme ouune femme peut, en gagnant sa vie, accé<strong>de</strong>rà une qualification professionnelleLin gouvernement mû par le souci <strong>de</strong>l'intérêt français ne <strong>de</strong>vrait pas hésiter àinvestir <strong>de</strong>s crédits importants dans <strong>la</strong> formatîor,professionnelle accéléréeDe tels investissements sont immédiatementrentables et très rapi<strong>de</strong>ment amortis.Mais le succès <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation professionnelleaccélérée ne peut se concevoiret ne peut s'espérer que dans <strong>la</strong> confianceet avec l'appui <strong>de</strong>s organisations reprèsentatives <strong>de</strong> <strong>la</strong> profession, en particulier<strong>de</strong>s ouvriers.Toute politique qui Inspire <strong>la</strong> méfiance<strong>de</strong>s ouvriers et repousse leur appui n'a' pas pour bot le succès <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation professionnelleaccélérée, mais, au contraire,sa liquidation.Dans le Bulletin d'information et <strong>de</strong> documentationprofessionnelle du ministèredu travail, en date du i m février 1949, estavoué nettement l'objectif poursuivi par lesabotage <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation professionnelleaccélérée.Nous y lisons, en effet:« Pour le cas où l'apprentissage et <strong>la</strong>formation professionnelle accélérée réunisne suffiraient pas à fournir les ouvriersqualifiés nécessaires, <strong>la</strong> porte serait alorsouverte plus <strong>la</strong>rgement aux spécialistesitaliens, généralement appréciés pour <strong>la</strong>qualité <strong>de</strong> leur travail. »- Et le 22 janvier 1949, a été signé, auquai d'Orsay, par <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième commissionmixte franco-italienne, un accord prévoyantl'entrée en France <strong>de</strong> 87.0)0 Italiens.J'aimerais, monsieur le ministre du travail,que vous nous disiez, en tenantcompte <strong>de</strong> ce que vous affirmiez tout àl'heure, que cet accord ne sera pas mis àexécution.M. le ministre «tu bavai! et <strong>de</strong> <strong>la</strong> séeti»rité sociale. Je vous dis tout <strong>de</strong> suite quec'est un accord <strong>de</strong> principe et que votrechiffre est faux.M. Marius Patinaud. Voici un extrait dutexte officiel :« Le 22 janvier 1949, a été signé, auquai d'Oï&ay, un accord prévoyant l'entréeen France <strong>de</strong> 87.000 Italiens. »Et voici ce que dévoile cet accord surl'usage que le Gouvernement entend faire<strong>de</strong> cette immigration •« Lorsqu'il s'agit <strong>de</strong> résoudre le problèmedu plein emploi, on ne saurait nég'i^erl'importance <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation professionnelle.En vue <strong>de</strong> remédier à nnsuîûsancv<strong>de</strong> main-d'œuvre qualifiée en Italie, et au.\besoins français dans celte catégorie, il eut(proposé que le gouvernement italien constitne <strong>de</strong>s cours <strong>de</strong> formation professionnelle pour les travailleurs désireux d'immigrer. »Ainsi : I e le Gouvernement sabote <strong>la</strong> foimation professionnelle en France et avoueen même temps son besoin <strong>de</strong> main-d'œuvre qualifiée;2* Il gédtie dans le cas où <strong>la</strong> formation|>rofessi&fmeUe accélérée et l'apprentissageréunis ne suffiraient pas àfournir les ouvriers qualifiés, <strong>la</strong> porte seraitouverte aux spécialistes italiens;3® 11 déci<strong>de</strong> l'introduction <strong>de</strong> 87.000 travailleursitaliens. Mais comme on mtrouve pas parmi eux les spécialistes dont<strong>la</strong> France a besoin, il propose au gouvernementitalien <strong>de</strong> les former professionnellement;Pendant ce temps, le Gouvernementfrançais verse l'allocation aux chômeursfrançais plutôt que <strong>de</strong> leur apprendre unmétier.Ce rapport final <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>uxième commissionmixte franco-italienne signé le22 janvier 1949 au quai d'Orsay va mêmeplus loin. Il dispose, en effet :« 11 est proposé <strong>de</strong> hâter l'échange <strong>de</strong>documentation sur <strong>la</strong> formation professionnelleet <strong>de</strong> renseignements statistiques,ainsi que l'échange <strong>de</strong> moniteurs et<strong>de</strong> stagiaires. Il serait utile <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à<strong>de</strong>s contacts directs entre les institutions<strong>de</strong> toute nature qui s'intéressent à <strong>la</strong>formation professionnelle. »Ainsi, d'une part, voire politiqued'abandon <strong>de</strong> l'indépendance nationale et<strong>de</strong> 'prépaiatifs <strong>de</strong> guerre conduit à 1 augmentationdu chômage dans notre pays.D'autre part, elle vous conduit à refuseraux Français <strong>la</strong> formation professionnelleque, par ailleurs, vous failes tout pourassurer aux immigrants italiens.Cet accord franco-italien est lourd <strong>de</strong>menaces pour les travailleurs français 0dit en effet;« En attendant <strong>de</strong> pouvoir atteindrel'unité du marché du travail, qui seraitfavorisée par un régime d'équilibre dumarche dans les <strong>de</strong>ux pays, il est proposé,dans une première étape, un régime préférentielqui serait réalisé :« a) Par l attribution directe <strong>de</strong> <strong>la</strong> carte<strong>de</strong> tiavail, va<strong>la</strong>ble trois ans, aux travailleursitaliens, pour un département déterminé;«• 6) Par une réduction correspondante,ffein.s <strong>de</strong>s conditions à déterminer par lesautorités françaises, pour les employeurs<strong>de</strong> main-d'œuvre itanew e, <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>de</strong>vanceà l'office national d'immigration, enéchange <strong>de</strong> <strong>la</strong> réduction égale <strong>de</strong> <strong>la</strong> sommeremboursée par l'office national d'immigrationau gouvernement italien pourl'acheminement et l'hébergement <strong>de</strong>stravailleurs;« c) Par <strong>la</strong> priorité d'embauchage, lors<strong>de</strong> l'introduction, à égalité <strong>de</strong> qualificationprofessionnelle, donnée aux travailleursitaliens par rapport aux autres étrangers. »Vous avouez donc voire volonté d'atteindreà Funité du marché du travail avecun pys qui compte actuellement troismillions <strong>de</strong> chômeurs.L'équilibre du marché que vous voulezréaliser dans les <strong>de</strong>ux pays ne peut seconcevoir que par l'aggravation du chômageen France et l'aggravation <strong>de</strong> <strong>la</strong>misère <strong>de</strong>s couches <strong>la</strong>borieuses. Et vousmanifestez plus <strong>de</strong> souci <strong>de</strong> remploi <strong>de</strong>schômeurs italiens que <strong>de</strong>s chômeurs français,le* uns et les autres victimes du p<strong>la</strong>nMarshall.Votre politique n'est pas conforme auxintérêts français. Vous consacrez cetteannée plus <strong>de</strong> 548 milliards <strong>de</strong> francs pourles préparatifs <strong>de</strong> guerre, soit plus a'unmillion <strong>de</strong> francs par minute, et vousliqui<strong>de</strong>z pratiquement <strong>la</strong> formation professionnelleaccélérée.Vous faites ainsi <strong>la</strong> démonstration que»votre Gouvernement a plus besoin <strong>de</strong>soldats que d'ouvriers, alors que les ruines<strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre ne sont pas relevées et queles chômeurs cherchent du travail dansnos villes-taudis, 1; La formation d'une main-d'œuvre qualifiée,richesse nationale, est un problèmed'une importance considérable.C'est pourquoi, considérant <strong>la</strong> politiquegouvernementale dans ce domaine commecontraire aux intérêts <strong>de</strong> <strong>la</strong> jeunesse <strong>de</strong>France et aux intérêts français» le groupeparlementaire communiste votera <strong>la</strong> réduc-.tion indicative dé 1.000 francs <strong>de</strong>mandéepar <strong>la</strong> commission <strong>de</strong>s finances unanime.Le groupe communiste témoignera parce vote <strong>de</strong> sa volonté <strong>de</strong> voir le Gouvernementabroger immédiatement l'arrêtédu 27 décembre 1948, le décret du il janvier1949, et promouvoir, avec l'appui <strong>de</strong><strong>la</strong> profession, <strong>la</strong> -olitique hardie <strong>de</strong> formationprofessionnelle accélérée dont <strong>la</strong>à Vex-France a besoin. {App<strong>la</strong>udissementstrême gauche.)M. le prési<strong>de</strong>nt. La parole est à M. le ministredu travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité sociale.M. le ministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> fcéctrrîtésociale. A cette heure avancée, je répondrairapi<strong>de</strong>ment par quelques chiffres.Non seulement nous n'avons pas été lesfossoyeurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation professionnelleaccélérée, mais au contraire, par une politique<strong>de</strong> sages économies et <strong>de</strong> transformation<strong>de</strong>s centra, nous avons pu, avecmoins <strong>de</strong> centres et <strong>de</strong>s crédits re<strong>la</strong>tivementmoins importants étant donné l'augmentationdu coût <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie et <strong>de</strong>s sa<strong>la</strong>iresversés, faire sortir <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> formationprofessionnelle accélérée, durant les<strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières années, un nombre plusconsidérable d'ouvriers.Voici quelques chiffres:Bâtiment: en 1945, 268 stagiaires ; en1946, 8.900; en 1947, 22.804; en 1948,21.172. .Métaux : en 1945, 3.642 stagiaires ; en4946, 4.932 ; en 1947, 4.340; en 1948, 4.716.Divers : en 1945, 1.664 stagiaires ; en1946, 2.652; en 1947, 2.632; en 1948, 3.530,Au total: en 1945, 5.574 stagiaires; en1946, 16.481 ; en 1947, 29.576; en 1948,29.418.Et il est prévu pour 1949, 30.920 stagiaires,se répartissant ainsi: 29.000, pour lebâtiment et les métaux ; 1.000, pour <strong>de</strong>s»•entres divers, et 920 pour <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong>déficients.Par conséquent, nous ne pouvons pasaccepter les critiques qui ont été apportéespar M. Marius Patinaud en matière <strong>de</strong>formation professionnelle accélérée.M. Auguste Tourtaud. Voulez-vous mepermettre <strong>de</strong> vous poser une question,monsieur le ministre ?IV. le ministre du travail et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécuritésociale. Je vous en prie, d'autant plus quevous êtes revenus très nombreux <strong>de</strong>puisun moment (Sourires), et que je suis à <strong>la</strong>disposition <strong>de</strong> chacun.M. Auguste Tourtaud. Ma question a traità <strong>la</strong> direction <strong>de</strong> certains centres <strong>de</strong> formationprofessionnelle accélérée.J'aimerais connaître les raisons qui ontprésidé au licenciement <strong>de</strong> certains directeurs<strong>de</strong>-centre> <strong>de</strong> formation professionnelleaccélérée. Je prends un exempledans mon département: celui dù centre <strong>de</strong>formation professionnelle accélérée — groso>uvre bâtiment — <strong>de</strong> Guère LTous les rapports qui ont été faits surl'activité <strong>de</strong> son directeur s'accor<strong>de</strong>nt àreconnaître que, tant du point <strong>de</strong> vueadministratif que du point <strong>de</strong> vue pédagogique,<strong>la</strong> gestion <strong>de</strong> ce centre a étéassurée dans d'excellentes conditions.Or, ce directeur a été licencié par une*>ote ministérielle, sans au'aucun motifn'y soit indiqué.

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