JOURNAL OFFICIEL - Débats parlementaires de la 4e République

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1670 ASSEMBLEE NATIONALE — i*« ~ SEANCE DU 22 MARS 4349sur la fixation de la date scrutin surune motion de censure, les députés ontaussi le droit d'expliquer leur vote. Ledébat sur. la date peut donc être aussilong que le débat sur le fond.Ce qui est grave, c'est qu'en votant surla date, au lieu de voter sur le fond, lamajorité donne le spectacle d'un manquede courage politique. Elle fuit ses responsabilitésen utilisant une astuce subalterne.Il est plus facile, par exemple, àM. Schmitt de voter le renvoi du scrutinsur notre motion de censure au 9 novem-. bre, que de voter contre un texte émananten réalité de M. Guy Mollet, puisque notremotion reprenait les termes de la lettreadressée par le secrétaire général du partisocialiste à M. le président du conseilHenri Queuille.Pour toutes ces raisons, nous élevonsune protestation contre le procédé qui aété employé par la majorité et nous tenonsà ce que cette protestation figure au procès-verbal.Je veux dire, en outre, deux mots à proposd'une demande que j'ai adressée àSi. le président de l'Assemblée pour qu'un,débat sur le pacte Atlantique ait lieu aujourd'huiet demain. Il n'est pas possibleque la signature d'un tel acte puisse êtredonnée sans qu'un débat ait lieu ici.Je. demande que la conférence des présidentssoit réunie pour modifier l'ordre dujour prévu et pour mettre au point un débatsur le pacte Atlantique car nous considéronsque ce pacte permet l'interventionétrangère dans nos affaires intérieureset qu'il entraîne la France dansune politique de guerre contre un paysallié de la France, l'Union soviétique.En outre, j'ai déposé une demande d'interpellationsur ce sujet.Pour toutes ces raisons, nous considéronsqu'un débat sur le pacte Atlantique s'imposeet puisque le Gouvernement est représentépar plusieurs de ses membres, jevoudrais savoir ce qu'il pense de notre(Ap-proposition et ce qu'il compte faire.plaudissements à l'extrême gauche.)Mme la présidente. Monsieur JacquesDuclos, les observations que vous avezprésentées sur le procès-verbal le seraientplus utilement devant la commission durèglement qui a été saisie, par M. le présidentde l'Assemblée, du. problème de laréglementation de la procédure relative àla motion de censure.Quant à la demande que vous avezAdressée à M. le président de l'Assemblée,elle a été communiquée, à toutes fins utiles,aux présidents des groupes et au Gouvernement.M. Jacques Duclos. Quoi qu'il en soit,mes observations pourront servir à la commissiondu règlement, lorsquelie étudieralà procédure relative aux motions de censure.•Mme la présidente. Cela n'est pas douteux.Il n'y a pas d'autre observation ?M. Jacques Duclos. Je constate que leGouvernement ne répond pas aux questionsque j'ai posées.M. Paul Ramadier, ministre de la défensenationale. Le Gouvernement respectera lavolonté de l'Assemblée et interviendra àla date fixée par elle, c'est-à-dire le 9 novembre.M. Jacques Duclos. Mais, monsieur le minisire,ce n'est pas seulement de cela qu'ils'agit.Mme la présidente. II n'y a pas d'autreobservation sur le procès-verbal ?...Le procès-verbal est adopté,- 2 ~EXCUSE ET CONGEMme la présidente. M. Bardoux s'excusede ne pouvoir assister aux séances de cejour et demande un congé.Le bureau est d'avis d'accorder ce congé.Conformément à l'article 42 du règlement,je soumets cet avis à l'Assemblée,Il n'y a pas d'opposition ?...Le congé est accordé.— 3 —DEPOT, AVEC DEMANDE DE DISCUSSIOND'URGENCE, DE PROPOSITIONS DE RESOLU-TIONMme la présidente. J'ai reçu de M. Capitant,avec demande de discussion d'urgence,une proposition de résolution tendantà interpréter les termes des articles34, 39, 45, 46 et 92 du règlement sur lapossibilité de renvoyer à la suite une interpellationdont la discussion généraleest en cours.La proposition sera imprimée sous len° 6835 distribuée et, s'il n y a pas d'opposition,renvoyée à la commission du suffrageuniversel, du règlement et des pétitions.(Assentiment.)Il va être procédé à l'affichage et à lanotification de la demande de discussiond'urgence.J'ai reçu de M. Desjardins, avec demandede discussion d'urgence, une propositionde résolution tendant à inviter le Gouvernementà prendre les mesures nécessairespour faire cesser le scandaleux marché noirsur l'essence.La proposition sera imprimée sous len° 6829, distribuée et, s'il n*y a pas d'opposition,renvoyée à la commission de laproduction industrielle (Assentiment.)Il va être procédé à l'affichage et à lanotification de la demande de discussiond'urgence.— 4 —INSCRIPTION D'OFFICE A L'ORDRE DU JOURDE DISCUSSIONS D'URGENCEMme la présidente. Dans la séance du12 mars 1949, M. Bouxom a déposé, avecdemande de discussion d'urgence, une propositionde résolution tendant à inviter leGouvernement à augmenter très sensiblementet sans retard les attributionsd'essence aux médecins et aux voyageursreprésentants "et placiers.M. le président du conseil et la commissionont tacitement accepté l'urgence.Conformément au paragraphe 1 er de l'article63 du règlement, l'urgence est acquisede plein droit.La commission n'a pas fait distribuer sonrapport dans le délai réglementaire detrois jours francs et ne m'a pas fait connaîtrequ'elle était prête à rapporter.En conséquence, la discussion d'urgenceest inscrite, d'office, en tête de l'ordre dujour du prochain jour de séance.Dans la séance du 15 mars 1949, M. leprésident du conseil a demandé la discussiond'urgence du projet de loi portantouverture de crédits au budget de la Franced'outre-mer (subvention au budget localdu territoire de Saint-Pierre et Miquelon).La commission a tacitement accepté l'urgence.Conformément au paragraphe 1 er de l'article63 du, règlement, l'urgence estacquise de plein droit.La commission n'a pas fait distribuer sonrapport dans le délai réglementaire detrois jours francs et ne m'a pas fait connaîtrequ'elle était prête à rapporter.En conséquence, la discussion d'urgent®est inscrite, d'office, en tête de l'ordre cftijour du prochain jour de séance.— 6 —CENTRE NATIONAL DE LA PENICILLINEDiscussion d'urgence d'une proposition de loi.Mme la présidente. L'ordre du jouiappelle la discussion d'urgence de la propositionde loi de M. Ségelle et plusieursde ses collègues tendant à permettrel'acquisition du centre national de la pénicillinepar le centre national de transfusion «sanguine (n° 6720).La commission de la famille, de la Jpopulation et de la santé publique a déposé *un rapport ¡portant également sur la projposition de résolution de M. Arthaud e*plusieurs de ses collègues tendant à inviterle Gouvernement à promulguer sai%délai les textes d'application prévus par la" •>:loi n° 46-1172 du 23 mai 1946 portantcréation de la société des produitschimiques et notamment le décret prév4i\à l'article 6 approuvant les statutscette société, qui a été renvoyée, dans la *séance du 1 er mars dernier, à la commission -des finances, saisie pour avis.^Avant d'ouvrir" la discussion, je dois faira»connaître que j'ai reçu un décret désignant, -en qualité de commissaires du Gouvernement,ipour assister M. le ministre desanté publique et de la population :M. Wirth, directeur du cabinet; V C.M. Aujaleu, directeur de l'hygiènék^publique.Acte est donné de cette communication. / sLa parole est à M. Ségelle, rapporteurla commission de la famille, de la popula-^Ttion et de la santé publique.M. Pierre Segelle, rapporteur. Mesdames,messieurs, je ne présenterai que "brèves observations, car c'est la secondefois que l'Assemblée nationale est appeléeà envisager le sort du centre de la pëni*cilline et il semble superflu de faire ànouveau l'historique de cette question.Je rappelle toutefois que le service despoudres a décidé de se séparer définitivementdu centre de la pénicilline et dele dissoudre. C'est pour éviter l'abandonde l'immeuble, du matériel ou, tout aumoins, une liquidation qui serait coûteusepour l'Etat, que la commission de lafamille, de la santé publique et de la populationavait décidé de transférer ce localet ce matériel à l'université de Paris.«Cette dévolution a fait l'objet du premierdébat que l'Assemblée nationale aouvert sur ce sujet. Elle n'a pas pu êtreréalisée pour des raisons financières.Nous avions, en effet, rencontré uneopposition de la part du département, desfinances, qui nous rappelait que le (budgetdes poudres était un budget annexe quidevait être rigoureusement équilibré. Ilserait donc nécessaire de prévoir, encontre-partie des dépenses qui lui seraientainsi imposées, une subvention du budgetgénérai, celle-ci étant fixée dans leslimites de la loi des maxima. La prise encharge de la subvention par le budgetdevrait être accompagnée soit d'uneréduction d'un crédit déjà ouvert, soit dela création de ressources correspondantes.L'une et l'autre de ces solutions paraissaient,dans les circonstances actuelles,à peu près impossibles. C'est pourquoi ceprojet a dû être abandonné.J'ai alors déposé une autre propositionde loi tendant à ce que la dévolution soitfaite non plus à l'université de Parie,mais au centre national de transfusionsanguine.

ASSEMBLEE NATIONALE — SEANCE DU 22 MARS 1949 1671Le centre national de transfusion sanguinepourrait bénéficier grandement, àla- fois, de l'immeuble de la rue Alexandre-Cabanelet du matériel. On pourraitmôme croire que ce matériel a été faitpour son usage, car les compresseurs,les installations frigorifiques, autoclaves,ctuives, laboratoires de contrôle, etc.,tout ce qui peut favoriser la culture microbienne,ont leur utilisation à peu prèscomplète au centre de transfusion sanguine.C'est ce qui explique que nous yayons songé.Le centre national de transfusion sanguinequi semble ainsi si bien répondreaux conditions requises pour une conversionrapide et économique du centre dela rue Cabanel, est un établissement privéconstitué sous le régime de la loi du1 er juillet 1901 et reconnu d'utilité publique'.Créé il y a vingt ans par l'initiativeprivée, ce centre, en dépit de la précaritéde ses moyens financiers et matériels,a rendu au pays des services éminents.Lors de sa création, il inscrivait àson bilan bienfaisant 270 transfusionsmamelles ; en 1948, grâce à lui, 35.000transfusions ont pu être opérées dans larégion parisienne en particulier, grâce audévouement des donneurs de sang.Mais la fondation Raba Deutsch de laMIÏ urtile, qui abrite le centre depuiset les deux baraques Adrian dontle service de santé militaire l'a doté lorsde la libération, pas plus que les installationsmatérielles, ne correspondent auxnécessités actuelles de la transfusion .sanguine.Une véritable industrie, en effet, estnée des progrès scientifiques réalisés enmatière de conservation et. de transformationdu sang. En raison de l'exiguïté deslocaux et de l'insuffisance des installationsindustrielles, le centre national estdans la nécessité de faire appel à des établissementspublics et privés.C'est ainsi que le plasma, dont l'efficacitése révèle parfois miraculeuse dansdes cas où la transfusion de sang totalserait inutile, voire nuisible, ne peutêtre produit par le centre de l'iiôpitaJSaint-Antoine. Grâce ar service centrai detransfusion de l'armée, à l'hôpital Percy,ce plasma peut lui être fourni, mais enquantité insuffisante, car le centre militairedoit pourvoir aux besoins militaireset civils.« Les besoins en sang frais, en sangconservé et en plasma sont, en fait, fonctiondes indications cliniques de la réanimation«transfusion, que nous ne nouspermettrons pas d'évoquer ici.« Pour fixer un ordre de grandeur, ilest possible,, sinon de chiffrer avec exactitudeles quantités de sang utilisées dansles hôpitaux de Paris en 1948, du moinsd'évaluer à plus de 13.000 litres le sangprélevé sur les donneurs volontaires deSaint-Antoine et d'indiquer que les donneursrétribués se sont prêtés à près de33.000 transfusions dans les hôpitaux ouen ville. »Ces quelques phrases sont extraitesd'une note sur « La nécessité d'une politiquenationale du sang », par les professeursLaubry, Tzanck et DebenedettiiMalgré l'impossibilité, faute de renseignementsprécis, d'établir le bilan desbesoins nationaux en produits sanguins,0 est permis de poser ce problème de lanécessité d'une politique nationale dusang. C'est un problème multiple : problèmedes donneurs de sang, problèmedes banques du sang qui se constituentpetit à petit, problème de la recherchescientifique, qui doit être continuée, bro-Mème de l'organisation industrielle, quiif oit s'aligner sur les entreprises les plusmodernes, de la conservation du sangtotal, de la préparation du plasma liquide,du plasma desséché ou congelé, des sérumsde convalescents, des sérums-tests,etc., toutes opérations industrielles qui nepeuvent être menées à bien que dans descentres parfaitement équipés.J'indique, pour fixer les idées par deschiffres, que le centre militaire ne peut,malgré son activité, livrer que 600 flaconsde 350 centimètres cubes de plasma parmois pour l'ensemble de la populationfrançaise, ce qui est déjà insuffisant pourla seule région parisienne. D'ailleurs, leprix de ces flacons va passer de 1.550 à2.450 francs, ce qui représentera une dépensetrès lourde pour la sécurité sociale,les mines et les différents services qui utilisentce produit.En passant du plan du laboratoire auplan industriel, nous arrivons à faire baisserce prix. Par conséquent, une partiedes sommes qui seront avancées par lasécurité sociale sera récupérée grâce àcette amélioration de la fabrication.Certes, on ne peut dire qu'il n'y aurapas de difficultés d'installation. Dans ladiscussion des deux propositions successives,la commission de la famille a étécontinuellement gênée du fait que l'urfifficilede chiffrer les besoins d'une ma-ence avait été déclarée et il lui a éténière précise. Il nous aurait fallu procéderà une étude approfondie. Nous n'avons paseu le temps de nous y livrer. Nous accepterionsvolontiers les suggestions qui nousseraient faites si quelque délai nous étaitdonné pour cette étude.D'ailleurs, nous avons demandé à M. leministre de la défense nationale de bienvouloir surseoir à la fermeture du centrede la pénicilline, qui était prévue, en principe,pour le 31 mars. Je ne crois pas qu'ils'opposera à ce sursis. En effet, actuellement,ce centre n'est pas déficitaire. Illiquide un stock de tyrothricine et fabrique,suivant la demande, du solvant-retard,ce qui lui permet d'équilibrer sonbudget. Nous pouvons bien lui donner undélai d'un à deux mois. Ainsi, nous pourronsétudier un nouveau texte de manièreplus approfondie et envisager les modificationsqui pourraient être apportées ànotre texte initial.Je ne m'étendrai pas davantage surtoutes ces difficultés. Il serait cependantmalheureux d'abandonner le centre detransfusion sanguine à ses moyens matérielsqui sont actuellement très minimes.Ce centre a déjà rendu des services éminents.Nous ne doutons pas que si nousle dotions d'installations modernes, quicoûteraient au pays au moins 800 millions,si elles étaient réalisées de piano, il nerende des services encore plus éminents.Nous nous tournons vers la sécurité sociale,vers les services des mines, vers laSociété nationale dès chemins de fer français,vers tous les organismes qui peuventbénéficier de la transfusion sanguine,pour leur demander de nous aider à réalisercette transformation, grâce à laquelleEourra être utilisée et développée une trèselle œuvre française, pour le plus grandbien de la nation et de l'humanité. (Trèsbien ! très bien!)Mme la présidente. La parole est à M. leministre de la défense nationale.M. Paul Ramadier, ministre de la défensenationale. Le Gouvernement seraittrès disposé à accepter le principe de laproposition présentée par la commissionde la santé publiqueL'utilisation au profit du centre nationalde transfusion sanguine, dans son principe,recueille sans aucun doute l'agrémentdu ministère de la santé publique.Et le ministère de la défense national*n'a, de son côté, aucune opposition à faireà ce projet.Mais une mise au point est nécessaireen ce qui concerne le texte et certainsdétails administratifs.C'est pourquoi* le renvoi à la commission,que suggérait M. le rapporteur, nomanquerait pas d'utilité.J'ajoute que le personnel du centre nationalde la (pénicilline est, à l'heure actuelle,dans une très large mesure, reclassé.Il ne reste pratiquement que trente-cinqpersonnes employées aux emballages, etdont on pense qu'elles pourront trouverun emploi dans un délai assez rapproché.Je dois ajouter à ce chiffre deux ou troischercheurs dont la situation n'est pas encoreclairement établie.Le centre est donc presque arrivé auterme de sa liquidation.Il va sans dire que, tant que le centrede transfusion sanguine ne prendra paspossession des locaux, nous ne fermeronspas le centre actuel qui fonctionne avecle personnel restant. vQuant aux marchandises, il va égalementsans dire, que, même une fois lecentre fermé, leur écoulement se poursuivra.Nous n'avons ipas l'intention destériliser le stock, important quant à savaleur, qui y a été constitué, dont d'ailleursla plus grande partie ne se trouvepas dans les locaux du centre Cabanel, etque nous continuerons en tout état decause à écouler.Voilà où en sont les choses.Le plus sage est, à mon sens, de serallier à la suggestion de la commissionet, après avoir réalisé un accord généralsur le principe, de lui demander de mettreau point, en accord avec la commissiondes finances et le Gouvernement, un textepermettant de régler les problèmes administratifsqui subsistent et qui sont maintenanttout à fait secondaires.Mme la présidente. La parole est à M. Ar~thaud, pour répondre au Gouvernement.M. René Arthaud. Vous venez, monsieurle ministre, de p-oiposer une fois de plusLe renvoi à la commission d'un texte quine nous donne pas satisfaction.Nous avions déposé un contre-projetqui tendait, non pas à transférer l'immeublede la rue Cabanel et ses installationsau centre national de la transfusionsanguine, mais à maintenir en activité lecentre national de la pénicilline.Nous demandions l'élaboration d'untexte d'application de la loi qui créa lasociété nationale des produits biochimiques— loi que vous devez respecter, monsieurle ministre — qui aurait permis, enmaintenant et en développant cette société,de placer sous le contrôle de l'Etat cettebranche importante de la production demédicaments indispensables à la nationfrançaise.Vous demandez le renvoi à la commission.Nous irons nous battre en commissionpour tâcher de faire triompher nosvues.Mais les remarques que vous venez defaire appellent quelques précisions.Lors d'un précédent débat, vous nousaviez déjà donné un grand nombre d'assurancesconcernant le personnel qui, aviezvousindiqué, serait déjà entièrement reclassé.Nous avons pris contact avec le personnel.Il est établi que seulement deuxunités sur 237 ont été reclassées.Aujourd'hui, vous nous répétez que toutle personnel est reclassé, sauf une trentaine de personnes et deux chercheur

ASSEMBLEE NATIONALE — SEANCE DU 22 MARS 1949 1671Le centre national <strong>de</strong> transfusion sanguinepourrait bénéficier gran<strong>de</strong>ment, à<strong>la</strong>- fois, <strong>de</strong> l'immeuble <strong>de</strong> <strong>la</strong> rue Alexandre-Cabanelet du matériel. On pourraitmôme croire que ce matériel a été faitpour son usage, car les compresseurs,les instal<strong>la</strong>tions frigorifiques, autoc<strong>la</strong>ves,ctuives, <strong>la</strong>boratoires <strong>de</strong> contrôle, etc.,tout ce qui peut favoriser <strong>la</strong> culture microbienne,ont leur utilisation à peu prèscomplète au centre <strong>de</strong> transfusion sanguine.C'est ce qui explique que nous yayons songé.Le centre national <strong>de</strong> transfusion sanguinequi semble ainsi si bien répondreaux conditions requises pour une conversionrapi<strong>de</strong> et économique du centre <strong>de</strong><strong>la</strong> rue Cabanel, est un établissement privéconstitué sous le régime <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi du1 er juillet 1901 et reconnu d'utilité publique'.Créé il y a vingt ans par l'initiativeprivée, ce centre, en dépit <strong>de</strong> <strong>la</strong> précarité<strong>de</strong> ses moyens financiers et matériels,a rendu au pays <strong>de</strong>s services éminents.Lors <strong>de</strong> sa création, il inscrivait àson bi<strong>la</strong>n bienfaisant 270 transfusionsmamelles ; en 1948, grâce à lui, 35.000transfusions ont pu être opérées dans <strong>la</strong>région parisienne en particulier, grâce audévouement <strong>de</strong>s donneurs <strong>de</strong> sang.Mais <strong>la</strong> fondation Raba Deutsch <strong>de</strong> <strong>la</strong>MIÏ urtile, qui abrite le centre <strong>de</strong>puiset les <strong>de</strong>ux baraques Adrian dontle service <strong>de</strong> santé militaire l'a doté lors<strong>de</strong> <strong>la</strong> libération, pas plus que les instal<strong>la</strong>tionsmatérielles, ne correspon<strong>de</strong>nt auxnécessités actuelles <strong>de</strong> <strong>la</strong> transfusion .sanguine.Une véritable industrie, en effet, estnée <strong>de</strong>s progrès scientifiques réalisés enmatière <strong>de</strong> conservation et. <strong>de</strong> transformationdu sang. En raison <strong>de</strong> l'exiguïté <strong>de</strong>slocaux et <strong>de</strong> l'insuffisance <strong>de</strong>s instal<strong>la</strong>tionsindustrielles, le centre national estdans <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong> faire appel à <strong>de</strong>s établissementspublics et privés.C'est ainsi que le p<strong>la</strong>sma, dont l'efficacitése révèle parfois miraculeuse dans<strong>de</strong>s cas où <strong>la</strong> transfusion <strong>de</strong> sang totalserait inutile, voire nuisible, ne peutêtre produit par le centre <strong>de</strong> l'iiôpitaJSaint-Antoine. Grâce ar service centrai <strong>de</strong>transfusion <strong>de</strong> l'armée, à l'hôpital Percy,ce p<strong>la</strong>sma peut lui être fourni, mais enquantité insuffisante, car le centre militairedoit pourvoir aux besoins militaireset civils.« Les besoins en sang frais, en sangconservé et en p<strong>la</strong>sma sont, en fait, fonction<strong>de</strong>s indications cliniques <strong>de</strong> <strong>la</strong> réanimation«transfusion, que nous ne nouspermettrons pas d'évoquer ici.« Pour fixer un ordre <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>ur, ilest possible,, sinon <strong>de</strong> chiffrer avec exactitu<strong>de</strong>les quantités <strong>de</strong> sang utilisées dansles hôpitaux <strong>de</strong> Paris en 1948, du moinsd'évaluer à plus <strong>de</strong> 13.000 litres le sangprélevé sur les donneurs volontaires <strong>de</strong>Saint-Antoine et d'indiquer que les donneursrétribués se sont prêtés à près <strong>de</strong>33.000 transfusions dans les hôpitaux ouen ville. »Ces quelques phrases sont extraitesd'une note sur « La nécessité d'une politiquenationale du sang », par les professeursLaubry, Tzanck et Debene<strong>de</strong>ttiiMalgré l'impossibilité, faute <strong>de</strong> renseignementsprécis, d'établir le bi<strong>la</strong>n <strong>de</strong>sbesoins nationaux en produits sanguins,0 est permis <strong>de</strong> poser ce problème <strong>de</strong> <strong>la</strong>nécessité d'une politique nationale dusang. C'est un problème multiple : problème<strong>de</strong>s donneurs <strong>de</strong> sang, problème<strong>de</strong>s banques du sang qui se constituentpetit à petit, problème <strong>de</strong> <strong>la</strong> recherchescientifique, qui doit être continuée, bro-Mème <strong>de</strong> l'organisation industrielle, quiif oit s'aligner sur les entreprises les plusmo<strong>de</strong>rnes, <strong>de</strong> <strong>la</strong> conservation du sangtotal, <strong>de</strong> <strong>la</strong> préparation du p<strong>la</strong>sma liqui<strong>de</strong>,du p<strong>la</strong>sma <strong>de</strong>sséché ou congelé, <strong>de</strong>s sérums<strong>de</strong> convalescents, <strong>de</strong>s sérums-tests,etc., toutes opérations industrielles qui nepeuvent être menées à bien que dans <strong>de</strong>scentres parfaitement équipés.J'indique, pour fixer les idées par <strong>de</strong>schiffres, que le centre militaire ne peut,malgré son activité, livrer que 600 f<strong>la</strong>cons<strong>de</strong> 350 centimètres cubes <strong>de</strong> p<strong>la</strong>sma parmois pour l'ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tionfrançaise, ce qui est déjà insuffisant pour<strong>la</strong> seule région parisienne. D'ailleurs, leprix <strong>de</strong> ces f<strong>la</strong>cons va passer <strong>de</strong> 1.550 à2.450 francs, ce qui représentera une dépensetrès lour<strong>de</strong> pour <strong>la</strong> sécurité sociale,les mines et les différents services qui utilisentce produit.En passant du p<strong>la</strong>n du <strong>la</strong>boratoire aup<strong>la</strong>n industriel, nous arrivons à faire baisserce prix. Par conséquent, une partie<strong>de</strong>s sommes qui seront avancées par <strong>la</strong>sécurité sociale sera récupérée grâce àcette amélioration <strong>de</strong> <strong>la</strong> fabrication.Certes, on ne peut dire qu'il n'y aurapas <strong>de</strong> difficultés d'instal<strong>la</strong>tion. Dans <strong>la</strong>discussion <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux propositions successives,<strong>la</strong> commission <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille a étécontinuellement gênée du fait que l'urfifficile<strong>de</strong> chiffrer les besoins d'une ma-ence avait été déc<strong>la</strong>rée et il lui a éténière précise. Il nous aurait fallu procé<strong>de</strong>rà une étu<strong>de</strong> approfondie. Nous n'avons paseu le temps <strong>de</strong> nous y livrer. Nous accepterionsvolontiers les suggestions qui nousseraient faites si quelque dé<strong>la</strong>i nous étaitdonné pour cette étu<strong>de</strong>.D'ailleurs, nous avons <strong>de</strong>mandé à M. leministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense nationale <strong>de</strong> bienvouloir surseoir à <strong>la</strong> fermeture du centre<strong>de</strong> <strong>la</strong> pénicilline, qui était prévue, en principe,pour le 31 mars. Je ne crois pas qu'ils'opposera à ce sursis. En effet, actuellement,ce centre n'est pas déficitaire. Illiqui<strong>de</strong> un stock <strong>de</strong> tyrothricine et fabrique,suivant <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, du solvant-retard,ce qui lui permet d'équilibrer sonbudget. Nous pouvons bien lui donner undé<strong>la</strong>i d'un à <strong>de</strong>ux mois. Ainsi, nous pourronsétudier un nouveau texte <strong>de</strong> manièreplus approfondie et envisager les modificationsqui pourraient être apportées ànotre texte initial.Je ne m'étendrai pas davantage surtoutes ces difficultés. Il serait cependantmalheureux d'abandonner le centre <strong>de</strong>transfusion sanguine à ses moyens matérielsqui sont actuellement très minimes.Ce centre a déjà rendu <strong>de</strong>s services éminents.Nous ne doutons pas que si nousle dotions d'instal<strong>la</strong>tions mo<strong>de</strong>rnes, quicoûteraient au pays au moins 800 millions,si elles étaient réalisées <strong>de</strong> piano, il neren<strong>de</strong> <strong>de</strong>s services encore plus éminents.Nous nous tournons vers <strong>la</strong> sécurité sociale,vers les services <strong>de</strong>s mines, vers <strong>la</strong>Société nationale dès chemins <strong>de</strong> fer français,vers tous les organismes qui peuventbénéficier <strong>de</strong> <strong>la</strong> transfusion sanguine,pour leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong> nous ai<strong>de</strong>r à réalisercette transformation, grâce à <strong>la</strong>quelleEourra être utilisée et développée une trèselle œuvre française, pour le plus grandbien <strong>de</strong> <strong>la</strong> nation et <strong>de</strong> l'humanité. (Trèsbien ! très bien!)Mme <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte. La parole est à M. leministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense nationale.M. Paul Ramadier, ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> défensenationale. Le Gouvernement seraittrès disposé à accepter le principe <strong>de</strong> <strong>la</strong>proposition présentée par <strong>la</strong> commission<strong>de</strong> <strong>la</strong> santé publiqueL'utilisation au profit du centre national<strong>de</strong> transfusion sanguine, dans son principe,recueille sans aucun doute l'agrémentdu ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> santé publique.Et le ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense national*n'a, <strong>de</strong> son côté, aucune opposition à faireà ce projet.Mais une mise au point est nécessaireen ce qui concerne le texte et certainsdétails administratifs.C'est pourquoi* le renvoi à <strong>la</strong> commission,que suggérait M. le rapporteur, nomanquerait pas d'utilité.J'ajoute que le personnel du centre national<strong>de</strong> <strong>la</strong> (pénicilline est, à l'heure actuelle,dans une très <strong>la</strong>rge mesure, rec<strong>la</strong>ssé.Il ne reste pratiquement que trente-cinqpersonnes employées aux embal<strong>la</strong>ges, etdont on pense qu'elles pourront trouverun emploi dans un dé<strong>la</strong>i assez rapproché.Je dois ajouter à ce chiffre <strong>de</strong>ux ou troischercheurs dont <strong>la</strong> situation n'est pas encorec<strong>la</strong>irement établie.Le centre est donc presque arrivé auterme <strong>de</strong> sa liquidation.Il va sans dire que, tant que le centre<strong>de</strong> transfusion sanguine ne prendra paspossession <strong>de</strong>s locaux, nous ne fermeronspas le centre actuel qui fonctionne avecle personnel restant. vQuant aux marchandises, il va égalementsans dire, que, même une fois lecentre fermé, leur écoulement se poursuivra.Nous n'avons ipas l'intention <strong>de</strong>stériliser le stock, important quant à savaleur, qui y a été constitué, dont d'ailleurs<strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> partie ne se trouvepas dans les locaux du centre Cabanel, etque nous continuerons en tout état <strong>de</strong>cause à écouler.Voilà où en sont les choses.Le plus sage est, à mon sens, <strong>de</strong> serallier à <strong>la</strong> suggestion <strong>de</strong> <strong>la</strong> commissionet, après avoir réalisé un accord généralsur le principe, <strong>de</strong> lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong> mettreau point, en accord avec <strong>la</strong> commission<strong>de</strong>s finances et le Gouvernement, un textepermettant <strong>de</strong> régler les problèmes administratifsqui subsistent et qui sont maintenanttout à fait secondaires.Mme <strong>la</strong> prési<strong>de</strong>nte. La parole est à M. Ar~thaud, pour répondre au Gouvernement.M. René Arthaud. Vous venez, monsieurle ministre, <strong>de</strong> p-oiposer une fois <strong>de</strong> plusLe renvoi à <strong>la</strong> commission d'un texte quine nous donne pas satisfaction.Nous avions déposé un contre-projetqui tendait, non pas à transférer l'immeuble<strong>de</strong> <strong>la</strong> rue Cabanel et ses instal<strong>la</strong>tionsau centre national <strong>de</strong> <strong>la</strong> transfusionsanguine, mais à maintenir en activité lecentre national <strong>de</strong> <strong>la</strong> pénicilline.Nous <strong>de</strong>mandions l'é<strong>la</strong>boration d'untexte d'application <strong>de</strong> <strong>la</strong> loi qui créa <strong>la</strong>société nationale <strong>de</strong>s produits biochimiques— loi que vous <strong>de</strong>vez respecter, monsieurle ministre — qui aurait permis, enmaintenant et en développant cette société,<strong>de</strong> p<strong>la</strong>cer sous le contrôle <strong>de</strong> l'Etat cettebranche importante <strong>de</strong> <strong>la</strong> production <strong>de</strong>médicaments indispensables à <strong>la</strong> nationfrançaise.Vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong>z le renvoi à <strong>la</strong> commission.Nous irons nous battre en commissionpour tâcher <strong>de</strong> faire triompher nosvues.Mais les remarques que vous venez <strong>de</strong>faire appellent quelques précisions.Lors d'un précé<strong>de</strong>nt débat, vous nousaviez déjà donné un grand nombre d'assurancesconcernant le personnel qui, aviezvousindiqué, serait déjà entièrement rec<strong>la</strong>ssé.Nous avons pris contact avec le personnel.Il est établi que seulement <strong>de</strong>uxunités sur 237 ont été rec<strong>la</strong>ssées.Aujourd'hui, vous nous répétez que toutle personnel est rec<strong>la</strong>ssé, sauf une trentaine <strong>de</strong> personnes et <strong>de</strong>ux chercheur

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