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Aspergillose pulmonaire aiguë invasive et pathologies ... - SPLF

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F. Ader <strong>et</strong> coll.En eff<strong>et</strong>, elles reposent pour l’instant sur une seule étude randomiséede non-infériorité dans la population particulière desimmunodéprimés <strong>et</strong> sans que cela préjuge de l’impact de l’utilisationprolongée des triazolés à large spectre sur l’écologiefongique.L’amphotéricine B désoxycholate (Fungizone ® ) est lamolécule sur laquelle nous possédons le plus d’expérience dufait de son ancienn<strong>et</strong>é. Toutes les études évaluant lesmolécules plus récentes sont des études comparatives avecl’amphotéricine B désoxycholate. Néanmoins, sa toxicité <strong>et</strong> satolérance peuvent limiter son utilisation notamment chez lespopulations de patients immunodéprimés recevant fréquemmentdes médications néphrotoxiques. Dans ce cas, lesformulations lipidiques de l’amphotéricine B (AmB-L,Ambisome ® ; AmB-LC, Abelc<strong>et</strong> ® ) peuvent être proposées enraison de leur moindre toxicité rénale par rapport à l’amphotéricineB conventionnelle [43, 44]. Dans la mesure où lapopulation de patients atteints de <strong>pathologies</strong> <strong>pulmonaire</strong>schroniques cumule rarement une pathologie rénale aiguë ouchronique, l’amphotéricine B désoxycholate peut être encoreproposée en première intention par rapport aux formulationslipidiques.Concernant la durée du traitement antifongique, les seulesréférences dont nous disposons émanent de la conférencede consensus de 2004. La réponse clinique au traitement estgénéralement effective en 2 à 6 semaines. La réponse est considéréecomme complète au terme de 10 à 12 semaines d<strong>et</strong>raitement [39]. Le traitement est à poursuivre jusqu’à la guérisonclinique, biologique <strong>et</strong> radiologique, ainsi que jusqu’à lacorrection du ou des facteur(s) prédisposant(s).L’itraconazole (Sporanox ® ) ne fait plus partie des traitementsde première intention d’une aspergillose <strong>pulmonaire</strong>aiguë <strong>invasive</strong> mais reste un des relais possibles de deuxièmeintention dans la récente conférence de consensus uniquementdans la mesure où l’infection paraît strictement contrôlée[39].Dans la récente classe des échinocandines, Cancidas ® aégalement obtenu l’AMM en France après une étude évaluant83 patients présentant une aspergillose réfractaire ou uneintolérance aux autres traitements. Le taux de réponse globaleétait de 44 % dont 39 % en cas d’atteinte réfractaire <strong>et</strong> de75 % en cas d’intolérance [45].Devant une aspergillose réfractaire, une association dedeux antifongiques peut être indiquée comme traitement desauv<strong>et</strong>age. Le choix des molécules reste à déterminer en fonctiondes résultats des études en cours.L’embolisation par radiologie interventionnelle peut êtreindiquée en cas d’atteinte <strong>pulmonaire</strong> à proximité d’un vaisseauartériel <strong>et</strong> dans un contexte d’hémoptysie active <strong>et</strong> menaçante.La résection chirurgicale, de plus en plus proposée chezles patients encore neutropéniques ayant une aspergillose<strong>invasive</strong> à proximité d’une structure vasculaire, peut être discutée[46]. Cependant, l’embolisation reste la technique dechoix sur un terrain présentant des limitations opératoires <strong>et</strong>anesthésiques fréquentes.• La première ligne de traitement consisteen une monothérapie anti-aspergillaire(ou bithérapie comme traitement de sauv<strong>et</strong>age).• Le voriconazole est l’agent de premièreligne recommandé chez l’immunodéprimé.• Sa valeur reste à établir chez l’immunocompétent.• L’amphotéricine B reste potentiellementune option thérapeutique de première ligneou une alternative de choix.• Les autres antifongiques sont l’itraconazole<strong>et</strong> la caspofongine.• L’embolisation ou la chirurgie peuventêtre proposées dans les lésions prochesd’une structure vasculaire.Synthèse <strong>et</strong> conclusionLes patients porteurs d’une pathologie <strong>pulmonaire</strong> chroniquesont les premiers touchés par l’aspergillose <strong>pulmonaire</strong>aiguë <strong>invasive</strong>, en dehors des <strong>pathologies</strong> malignes <strong>et</strong> destransplantés d’organe. Les données publiées dans la littératureconcernent essentiellement les patients atteints de bronchopneumopathiechronique obstructive (BPCO) qui représententapproximativement 2 % des patients décédant d’aspergillose<strong>pulmonaire</strong> aiguë <strong>invasive</strong>. La survenue de c<strong>et</strong>teinfection opportuniste correspond à une immunodépressionrelative dans laquelle rentrent en ligne de compte des facteurslocaux (dérèglement de l’immunité locale) <strong>et</strong> généraux (corticothérapie,dénutrition, alcoolisme). L’isolement de filamentsaspergillaires dans les expectorations <strong>et</strong>/ou les aspirations trachéalesde ces patients signifie le développement d’une maladieaspergillaire dans un cas sur deux. Cela n’est donc pasanodin <strong>et</strong> implique la réalisation d’un bilan complémentairecomprenant la sérologie <strong>et</strong> l’antigénémie aspergillaire, un<strong>et</strong>omodensitométrie thoracique précédant la fibroscopie bronchiqueavec lavage broncho-alvéolaire (LBA). L’identificationoptique ou en culture de filaments aspergillaires sur le LBAest un argument positif décisif pour la mise en route d’un traitement.Le pronostic des patients porteurs de pathologie <strong>pulmonaire</strong>chronique <strong>et</strong> atteints d’aspergillose <strong>pulmonaire</strong> aiguë<strong>invasive</strong> est largement inférieur à celui des patients porteursd’hémopathie maligne. Le gain pronostique obtenu chez lespatients d’hématologie est corrélé à la rapidité de mise enroute du traitement antifongique après une procédure diagnostiquedésormais bien validée. L’extrapolation des grandeslignes de c<strong>et</strong>te stratégie aux patients chroniques de pneumologieperm<strong>et</strong>trait probablement d’optimiser la prise en charge <strong>et</strong>le pronostic de c<strong>et</strong>te infection. En ce sens, des études prospectivessont autant souhaitables que nécessaires. La monothérapieantifongique reste la règle en première intention.L’amphotéricine B désoxycholate de référence est supplantéeau profit de molécules qui, à résultats égaux, sont mieux tolérées.Dans la famille des triazolés, le voriconazole est recommandéen première intention. Les formulations lipidiques de6S18Rev Mal Respir 2006 ; 23 : 6S11-6S20

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