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Aspergillose pulmonaire aiguë invasive et pathologies ... - SPLF

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<strong>Aspergillose</strong> <strong>pulmonaire</strong> aiguë <strong>invasive</strong> <strong>et</strong> <strong>pathologies</strong> <strong>pulmonaire</strong>s chroniquess’appuyer pour décider d’un traitement précoce qui peut perm<strong>et</strong>tred’améliorer le pronostic.ÉpidémiologieDes études autopsiques perm<strong>et</strong>tent de mieux cernerl’idée qu’il y a probablement une sous-estimation du diagnosticd’aspergillose <strong>pulmonaire</strong> aiguë <strong>invasive</strong>, en particulierchez les patients atteints de <strong>pathologies</strong> <strong>pulmonaire</strong>s. Les premierstravaux autopsiques sur des séries indifférenciées demalades décédant en milieu hospitalier montraient une prévalenceglobale de 4 % d’aspergillose <strong>invasive</strong> [3, 4]. Bien queles données épidémiologiques concernant l’incidence n<strong>et</strong>te del’aspergillose <strong>invasive</strong> hors du contexte des <strong>pathologies</strong> hématologiquesmalignes soient pauvres, un certain nombre dedonnées perm<strong>et</strong>tent d’affirmer son émergence, en particulierchez les patients atteints de BPCO. Les premiers élémentsétayant c<strong>et</strong>te hypothèse sont les nombreuses études relatantdes séries de patients décédés d’aspergillose <strong>pulmonaire</strong> aiguë<strong>invasive</strong> [5-9]. Elles m<strong>et</strong>tent toutes en avant le rôle majeur dela corticothérapie, les tableaux cliniques atypiques impliquantun délai diagnostique <strong>et</strong> le pronostic systématiquementpéjoratif.Une autre approche consiste à reprendre tous les cas depatients décédés d’aspergillose <strong>pulmonaire</strong> aiguë <strong>invasive</strong> dansdes structures de réanimation <strong>et</strong> à rechercher les co-morbiditésassociées. Deux études de grande ampleur perm<strong>et</strong>tent demieux cerner la prévalence de l’infection chez les patientspneumologiques. La première étude de Lin <strong>et</strong> coll. est uneméta-analyse de 53 études colligeant des cas fatals d’aspergillose<strong>pulmonaire</strong> aiguë <strong>invasive</strong> de 1995 à 1999 [10]. Sur untotal de 1 941 patients, 388 soit 20 % étaient considéréscomme porteurs d’une pathologie <strong>pulmonaire</strong>. C<strong>et</strong>te proportiontrès significative les classait immédiatement après lespatients atteints d’hémopathies <strong>et</strong>/ou de tumeurs solidesmalignes <strong>et</strong> les transplantés d’organe. Les <strong>pathologies</strong> <strong>pulmonaire</strong>schroniques incriminées étaient l’emphysème, la mucoviscidose<strong>et</strong> les BPCO. Ce sous-groupe des BPCOcomprenait 26 patients (1,3 %). On remarquera également lafréquence des co-infections <strong>pulmonaire</strong>s associées à c<strong>et</strong>teinfection fongique, notamment la tuberculose (82 patientssoit 4,2 %) <strong>et</strong> la pneumonie à cytomégalovirus (153 patientssoit 7,9 %), ce qui laisse augurer du statut immunitaire précairede ces patients même si c<strong>et</strong>te étude ne donne aucuneprécision à ce propos. Une deuxième étude récente s’est intéresséeaux patients entrant en réanimation sur une période de3 ans, de 2000 à 2003, <strong>et</strong> présentant une aspergillose <strong>pulmonaire</strong><strong>invasive</strong> en dehors du cadre d’une hémopathie ou d’un<strong>et</strong>umeur solide maligne [11]. 89 patients (4,8 %) sur 1 850répondaient formellement à ce critère selon les définitionsémises pour les patients atteints de pathologie maligne (EuropeanOrganization for Research and Treatment of Cancer/NationalInstitute of Allergy and Infectious Diseases Mycosis StudyGroup, EORTC/MSG) [12]. 35 patients (1,89 %) étaientporteurs de BPCO. La mortalité observée, malgré une mortalitéprédictive en fonction du score de gravité SAPS II moyende 48 %, atteignait en fait 86 %.Une troisième approche consiste à colliger tous les prélèvementsrespiratoires positifs à Aspergillus des patients admisen réanimation <strong>et</strong> à étudier la présence ou l’absence d’unepathologie de fond. Deux études récentes confirment que les<strong>pathologies</strong> <strong>pulmonaire</strong>s chroniques <strong>et</strong> en particulier laBPCO sont les premières <strong>pathologies</strong> à risque d’acquisitiond’Aspergillus, après les <strong>pathologies</strong> malignes <strong>et</strong> les transplantionsd’organe [13, 14].Enfin, une dernière approche consiste à mener des étudesautopsiques systématiques des patients décédés en réanimationafin d’obtenir un relevé précis des diagnosticsresponsables du décès. L’étude de Dimopoulos <strong>et</strong> coll. est àce titre exemplaire. Sur 489 décès durant l’année 1999,222 autopsies ont été pratiquées, révélant 6 aspergilloses <strong>pulmonaire</strong>saiguës <strong>invasive</strong>s méconnues dont 5, soit 2,3 %, chezdes patients atteints de BPCO [15]. Dans c<strong>et</strong>te étude, c<strong>et</strong>teinfection fongique tenait le premier rang des affections nondiagnostiquées responsables du décès des patients.En synthèse, les patients pneumologiques chroniquessont les premiers touchés par l’aspergillose <strong>pulmonaire</strong> <strong>invasive</strong>,en dehors des <strong>pathologies</strong> malignes <strong>et</strong> des transplantésd’organe. On estime qu’environ 1,3 à 2,3 % des patientsdécédant d’une aspergillose <strong>invasive</strong> sont porteurs d’uneBPCO. Les cas sporadiques rapportés dans la littérature soulignentl’importance de la corticothérapie comme facteur derisque ubiquitaire de survenue.• Le diagnostic d’aspergillose <strong>pulmonaire</strong>aiguë <strong>invasive</strong> est sous-estimé, en particulieren cas de pathologie <strong>pulmonaire</strong> chronique.• L’aspergillose <strong>pulmonaire</strong> <strong>invasive</strong> survientessentiellement au cours des affections malignesou chez les transplantés d’organe <strong>et</strong> en troisième lieuen cas de pathologie <strong>pulmonaire</strong> chronique.• Sur des séries autopsiques indifférenciéesde malades décédant en milieu hospitalier,la prévalence globale était de 2-5 %d’aspergillose <strong>invasive</strong>.Physiopathologie« Pseudo-immunocompétence »Pathologies <strong>pulmonaire</strong>s chroniques<strong>et</strong> immunité localeEn dépit du fait que les <strong>pathologies</strong> obstructives soientdes maladies inflammatoires chroniques, l’évolution vers lacolonisation bactérienne <strong>et</strong> l’augmentation de la fréquence© 2006 <strong>SPLF</strong>, tous droits réservés 6S13

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