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Aspergillose pulmonaire aiguë invasive et pathologies ... - SPLF

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<strong>Aspergillose</strong> <strong>pulmonaire</strong> aiguë <strong>invasive</strong> <strong>et</strong> <strong>pathologies</strong> <strong>pulmonaire</strong>s chroniquess’appuyer pour décider d’un traitement précoce qui peut perm<strong>et</strong>tred’améliorer le pronostic.ÉpidémiologieDes études autopsiques perm<strong>et</strong>tent de mieux cernerl’idée qu’il y a probablement une sous-estimation du diagnosticd’aspergillose <strong>pulmonaire</strong> aiguë <strong>invasive</strong>, en particulierchez les patients atteints de <strong>pathologies</strong> <strong>pulmonaire</strong>s. Les premierstravaux autopsiques sur des séries indifférenciées demalades décédant en milieu hospitalier montraient une prévalenceglobale de 4 % d’aspergillose <strong>invasive</strong> [3, 4]. Bien queles données épidémiologiques concernant l’incidence n<strong>et</strong>te del’aspergillose <strong>invasive</strong> hors du contexte des <strong>pathologies</strong> hématologiquesmalignes soient pauvres, un certain nombre dedonnées perm<strong>et</strong>tent d’affirmer son émergence, en particulierchez les patients atteints de BPCO. Les premiers élémentsétayant c<strong>et</strong>te hypothèse sont les nombreuses études relatantdes séries de patients décédés d’aspergillose <strong>pulmonaire</strong> aiguë<strong>invasive</strong> [5-9]. Elles m<strong>et</strong>tent toutes en avant le rôle majeur dela corticothérapie, les tableaux cliniques atypiques impliquantun délai diagnostique <strong>et</strong> le pronostic systématiquementpéjoratif.Une autre approche consiste à reprendre tous les cas depatients décédés d’aspergillose <strong>pulmonaire</strong> aiguë <strong>invasive</strong> dansdes structures de réanimation <strong>et</strong> à rechercher les co-morbiditésassociées. Deux études de grande ampleur perm<strong>et</strong>tent demieux cerner la prévalence de l’infection chez les patientspneumologiques. La première étude de Lin <strong>et</strong> coll. est uneméta-analyse de 53 études colligeant des cas fatals d’aspergillose<strong>pulmonaire</strong> aiguë <strong>invasive</strong> de 1995 à 1999 [10]. Sur untotal de 1 941 patients, 388 soit 20 % étaient considéréscomme porteurs d’une pathologie <strong>pulmonaire</strong>. C<strong>et</strong>te proportiontrès significative les classait immédiatement après lespatients atteints d’hémopathies <strong>et</strong>/ou de tumeurs solidesmalignes <strong>et</strong> les transplantés d’organe. Les <strong>pathologies</strong> <strong>pulmonaire</strong>schroniques incriminées étaient l’emphysème, la mucoviscidose<strong>et</strong> les BPCO. Ce sous-groupe des BPCOcomprenait 26 patients (1,3 %). On remarquera également lafréquence des co-infections <strong>pulmonaire</strong>s associées à c<strong>et</strong>teinfection fongique, notamment la tuberculose (82 patientssoit 4,2 %) <strong>et</strong> la pneumonie à cytomégalovirus (153 patientssoit 7,9 %), ce qui laisse augurer du statut immunitaire précairede ces patients même si c<strong>et</strong>te étude ne donne aucuneprécision à ce propos. Une deuxième étude récente s’est intéresséeaux patients entrant en réanimation sur une période de3 ans, de 2000 à 2003, <strong>et</strong> présentant une aspergillose <strong>pulmonaire</strong><strong>invasive</strong> en dehors du cadre d’une hémopathie ou d’un<strong>et</strong>umeur solide maligne [11]. 89 patients (4,8 %) sur 1 850répondaient formellement à ce critère selon les définitionsémises pour les patients atteints de pathologie maligne (EuropeanOrganization for Research and Treatment of Cancer/NationalInstitute of Allergy and Infectious Diseases Mycosis StudyGroup, EORTC/MSG) [12]. 35 patients (1,89 %) étaientporteurs de BPCO. La mortalité observée, malgré une mortalitéprédictive en fonction du score de gravité SAPS II moyende 48 %, atteignait en fait 86 %.Une troisième approche consiste à colliger tous les prélèvementsrespiratoires positifs à Aspergillus des patients admisen réanimation <strong>et</strong> à étudier la présence ou l’absence d’unepathologie de fond. Deux études récentes confirment que les<strong>pathologies</strong> <strong>pulmonaire</strong>s chroniques <strong>et</strong> en particulier laBPCO sont les premières <strong>pathologies</strong> à risque d’acquisitiond’Aspergillus, après les <strong>pathologies</strong> malignes <strong>et</strong> les transplantionsd’organe [13, 14].Enfin, une dernière approche consiste à mener des étudesautopsiques systématiques des patients décédés en réanimationafin d’obtenir un relevé précis des diagnosticsresponsables du décès. L’étude de Dimopoulos <strong>et</strong> coll. est àce titre exemplaire. Sur 489 décès durant l’année 1999,222 autopsies ont été pratiquées, révélant 6 aspergilloses <strong>pulmonaire</strong>saiguës <strong>invasive</strong>s méconnues dont 5, soit 2,3 %, chezdes patients atteints de BPCO [15]. Dans c<strong>et</strong>te étude, c<strong>et</strong>teinfection fongique tenait le premier rang des affections nondiagnostiquées responsables du décès des patients.En synthèse, les patients pneumologiques chroniquessont les premiers touchés par l’aspergillose <strong>pulmonaire</strong> <strong>invasive</strong>,en dehors des <strong>pathologies</strong> malignes <strong>et</strong> des transplantésd’organe. On estime qu’environ 1,3 à 2,3 % des patientsdécédant d’une aspergillose <strong>invasive</strong> sont porteurs d’uneBPCO. Les cas sporadiques rapportés dans la littérature soulignentl’importance de la corticothérapie comme facteur derisque ubiquitaire de survenue.• Le diagnostic d’aspergillose <strong>pulmonaire</strong>aiguë <strong>invasive</strong> est sous-estimé, en particulieren cas de pathologie <strong>pulmonaire</strong> chronique.• L’aspergillose <strong>pulmonaire</strong> <strong>invasive</strong> survientessentiellement au cours des affections malignesou chez les transplantés d’organe <strong>et</strong> en troisième lieuen cas de pathologie <strong>pulmonaire</strong> chronique.• Sur des séries autopsiques indifférenciéesde malades décédant en milieu hospitalier,la prévalence globale était de 2-5 %d’aspergillose <strong>invasive</strong>.Physiopathologie« Pseudo-immunocompétence »Pathologies <strong>pulmonaire</strong>s chroniques<strong>et</strong> immunité localeEn dépit du fait que les <strong>pathologies</strong> obstructives soientdes maladies inflammatoires chroniques, l’évolution vers lacolonisation bactérienne <strong>et</strong> l’augmentation de la fréquence© 2006 <strong>SPLF</strong>, tous droits réservés 6S13


F. Ader <strong>et</strong> coll.des épisodes infectieux bronchiques semble inéluctable. Ceprocessus est d’origine multifactorielle : 1) l’augmentationquantitative des effecteurs de l’inflammation n’implique pas,à long terme, le maintien d’une phagocytose optimale. Eneff<strong>et</strong>, pour la BPCO, il a été démontré une corrélation entrele nombre croissant de macrophages dans les voies aériennesdistales <strong>et</strong> la progression de la maladie [16]. En revanche, lafonction phagocytaire de ces effecteurs ne suffit plus à contrôlerla pullulation microbienne <strong>et</strong> les épisodes infectieux respiratoiresitératifs ; 2) le stress oxydatif bronchique chroniquegénère des remaniements architecturaux hétérogènes où lespathogènes peuvent subsister dans des « niches » peu accessiblesau système immunitaire <strong>et</strong> aux anti-infectieux (biofilm).3) Les glucocorticoïdes altèrent significativement la fonctionphagocytaire des macrophages [17] <strong>et</strong> l’activation des polynucléairesneutrophiles (PNN) [18]. 4) Les cures d’antibiothérapiesuccessives exercent une pression de sélection sur la florebactérienne aboutissant à l’émergence de mutants résistantsencourageant le cercle vicieux de la séquence colonisationinfection.5) Les infections virales des voies aériennes supérieures(rhinovirus, adénovirus) font le lit de la colonisation <strong>et</strong>des infections par les pathogènes bactériens <strong>et</strong> fongiquesopportunistes [19].DénutritionLa dénutrition des patients atteints de pathologie <strong>pulmonaire</strong>chronique (en particulier de BPCO <strong>et</strong> de mucoviscidose)est responsable d’une surmortalité [20]. La dénutrition accroîtla susceptibilité aux infections, en particulier par les mycobactéries<strong>et</strong> les pathogènes opportunistes tels qu’Aspergillus.AlcoolismeDans les études récentes, la cirrhose post-éthylique sedémarque comme une catégorie à risque à part entière. Eneff<strong>et</strong>, l’étude de Meersseman recense parmi les patients sanspathologie maligne six patients cirrhotiques Child C sur untotal de 89 patients décédant d’une aspergillose <strong>pulmonaire</strong>aiguë <strong>invasive</strong> [11]. L’étude de Vandewoude en compte huitsur 83 patients indemnes de pathologie maligne [13].• Dans les <strong>pathologies</strong> inflammatoires chroniquesdu poumon, l’augmentation quantitative des effecteursde l’inflammation ne signifie pas améliorationde la phagocytose mais plutôt une perte fonctionnellequalitative.• Le stress oxydatif bronchique chroniquegénère des remaniements architecturauxhétérogènes, avec formation de « niches »peu accessibles au système immunitaire<strong>et</strong> aux anti-infectieux.• La dénutrition <strong>et</strong> la cirrhose alcoolique sontdes facteurs de risque de l’infectionaiguë aspergillaire.• Les infections virales saisonnières font le litdes surinfections par d’autres pathogènesopportunistes notamment fongiques.De la colonisation à l’infectionAspergillus fumigatus, principal agent causal des aspergilloses,est un micromycète présent dans l’environnementqui se dissémine par ses spores ou conidies de 2 à 3 µm, trèsrésistantes. Ces spores sont inhalées en permanence par l’arbr<strong>et</strong>rachéobronchique (2000 à 3 000 souches environnementalespar mois) [21]. L’élimination des spores fongiques passe parune étape préalable de reconnaissance par les macrophages <strong>et</strong>les cellules dendritiques présentatrices d’antigènes qui ont undouble rôle de fongicidie <strong>et</strong> d’activation de la réponse immunitaire.Concernant la fongicidie, c<strong>et</strong>te reconnaissance sembleêtre sous la dépendance de certains facteurs du complément(notamment C3) <strong>et</strong> de récepteurs lectiniques pour le mannose<strong>et</strong> le fucose [22]. Une altération du tapis mucociliaire(tabagisme, mucoviscidose) facilite la colonisation en profondeurde l’arbre trachéobronchique <strong>et</strong> augmente le pouvoird’adhérence des spores. Après la reconnaissance <strong>et</strong> l’adhérenceconidienne, fait suite l’internalisation active par le macrophagequi est un prérequis à la fongicidie [23]. Leur éliminationest donc assurée en permanence par les macrophages, cequi explique qu’en dépit d’une inhalation continuelle, la clairanceconidienne assurée par la première barrière de défensedu système immunitaire inné empêche le passage à une forme<strong>invasive</strong>. Concernant l’activation du système immunitaire, laprésence d’Aspergillus active électivement les récepteurs TLR2 <strong>et</strong> 4 à la surface des macrophages <strong>et</strong> des cellules dendritiques,ce qui aboutit à la production de cytokines telles que l<strong>et</strong>umor necrosis factor α (TNF- α) <strong>et</strong> l’interleukine 1- β(IL-1 β)qui amplifient la réponse inflammatoire [24]. S’il y a anomaliede la phagocytose, les spores subissent un processus de germinationqui donne naissance à des filaments mycéliens ouhyphes, de taille volumineuse, qui possèdent le pouvoir invasifpathogène. Ce sont les PNN qui assurent la fongicidie desformes filamenteuses aspergillaires, appuyés par les plaqu<strong>et</strong>tesactivées <strong>et</strong> l’immunité adaptative qui déploie les effecteurslymphocytaires cellulaires <strong>et</strong> humoraux. Chez le suj<strong>et</strong> sain, onne doit donc pas r<strong>et</strong>rouver de colonisation aspergillaire puisquel’éradication des spores est un processus continu <strong>et</strong> entemps réel, stérilisant la germination. On comprend dès lorsque toute inhibition fonctionnelle médullaire importante <strong>et</strong>durable comprom<strong>et</strong> la capacité à contrôler la germination desspores <strong>et</strong> que la neutropénie aura pour conséquence la proliférationde formes filamenteuses constituant le principal déterminantdu développement de la maladie <strong>invasive</strong>.Dans la hiérarchisation des troubles immunitaires, l’altérationdu tapis mucociliaire accroît la pénétration <strong>et</strong> l’adhérencedes spores, le déficit macrophagique perm<strong>et</strong> lacolonisation par les formes filamenteuses qui doit être étroitementrégulée par les PNN <strong>et</strong> les lymphocytes. Tout déficit6S14Rev Mal Respir 2006 ; 23 : 6S11-6S20


<strong>Aspergillose</strong> <strong>pulmonaire</strong> aiguë <strong>invasive</strong> <strong>et</strong> <strong>pathologies</strong> <strong>pulmonaire</strong>s chroniquesqualitatif <strong>et</strong>/ou quantitatif de ces derniers altère la barrièredéfensive protégeant du stade invasif.• L’élimination des spores fongiques passepar une étape préalable de reconnaissancepar les macrophages <strong>et</strong> les cellules dendritiquesprésentatrices d’antigènes• La fongicidie semble être sous la dépendancede certains facteurs du complément (notamment C3)<strong>et</strong> de récepteurs lectiniques pour le mannose <strong>et</strong> le fucose.• Une altération du tapis mucociliaire facilitela colonisation en profondeurde l’arbre trachéobronchique.• Aspergillus active électivementles récepteurs TLR 2 <strong>et</strong> 4, avec productionde cytokines proinflammatoires tellesque le tumor necrosis factor α <strong>et</strong> l’interleukine 1-β.• Les PNN assurent la fongicidiedes formes filamenteuses aspergillaires.Corticothérapie <strong>et</strong> croissance fongiqueEn 2002, de nouvelles définitions ont été établies pourclasser les infections <strong>invasive</strong>s fongiques chez les patientsatteints de maladies hématologiques. Dans c<strong>et</strong>te classification,trois semaines de corticothérapie 60 jours avant l’apparitionde l’infection sont considérées chez l’hôte comme un facteurprédisposant d’aspergillose <strong>invasive</strong> [12]. En eff<strong>et</strong>, la corticothérapiealtère significativement la fonction phagocytaire desmacrophages, des monocytes [17, 25] <strong>et</strong> diminue l’activationdes PNN [18]. Par ailleurs, les corticoïdes diminuent la transcriptionde plusieurs cytokines telles que le TNF- α, l’IL-1 <strong>et</strong>l’interleukine 6 (IL-6) fondamentales pour la genèse d’uneréponse inflammatoire systémique adaptée à un stimulusinfectieux [26]. Une étude prospective de 33 patients sous corticothérapieau long cours (> 30 jours) présentant un infiltrat<strong>pulmonaire</strong> ne cédant pas à une antibiothérapie conventionnellea démontré qu’Aspergillus fumigatus était le pathogène leplus fréquemment mis en évidence sur les prélèvements endobronchiquesdirigés [27]. C<strong>et</strong>te étude corroborait l’hypothèsed’une atténuation de la réponse inflammatoire locale <strong>et</strong> systémiquepar les glucocorticoïdes, puisque la mesure des cytokinesdans le liquide de lavage broncho-alvéolaire <strong>et</strong> le sérum despatients montrait des taux significativement abaissés chez lespatients traités par rapport au groupe contrôle. Une étude suggèreque l’adjonction d’hydrocortisone dans le milieu de culturefavorise la germination in vitro d’Aspergillus fumigatusavec une vitesse de croissance augmentée de 30 à 40 % <strong>et</strong> untemps de doublement de 48 minutes [28]. Ces phénomènes,doses dépendantes, sont observés dès la dose physiologique <strong>et</strong>augmentent avec des doses pharmacologiques.La question de l’implication de la corticothérapie inhaléedans la survenue d’une API reste ouverte. Premièrement,parce qu’elle favorise la colonisation muqueuse chronique desvoies aériennes supérieures. Deuxièmement, notamment pourles corticoïdes inhalés fluorés lipophiles, parce que leur vitessed’élimination des voies aériennes est lente, suggérant qu’enutilisation quotidienne à forte dose, ils puissent entr<strong>et</strong>enir un« climat » d’immunodépression locale. Deux cas notables ontété décrits dans un contexte d’utilisation prolongée de fluticasoneinhalé [29, 30].• La corticothérapie altère significativementla fonction phagocytaire des macrophages,des monocytes <strong>et</strong> diminue l’activation des PNN.• Ces phénomènes, doses dépendantes,sont observés dès la dose physiologique<strong>et</strong> augmentent avec des doses pharmacologiques.• La corticothérapie inhalée pourrait également avoirun rôle localement immunosuppresseur.DiagnosticPrésentation cliniqueLa présentation de l’aspergillose <strong>pulmonaire</strong> <strong>invasive</strong> endehors des <strong>pathologies</strong> malignes est volontiers aspécifique.Parmi les signes cliniques, la constatation d’un bronchospasmeserré <strong>et</strong> persistant est habituelle <strong>et</strong> souvent signalé dansla littérature [21]. Il est source d’augmentation des doses decorticothérapie sans que ces derniers réussissent à le fairecéder efficacement. L’hémoptysie reste le signe fonctionnel leplus évocateur <strong>et</strong> bien que tardif, il marque l’invasion parenchymateuse<strong>et</strong> l’érosion vasculaire.Examens microbiologiques :comment interpréter la présencede filaments aspergillairesdans les prélèvements trachéobronchiques ?La référence est l’isolement en culture du champignonpar prélèvement biopsique <strong>pulmonaire</strong>, même si le rendementreste décevant, puisque la culture n’est positive que dansenviron 60 % des cas quand le diagnostic anatomopathologiqueest formel [31]. Néanmoins, la découverte sur un prélèvementtrachéobronchique de formes filamenteuses à l’examendirect affirme la croissance du champignon <strong>et</strong> constitue unsigne d’alerte significatif. La présence de filaments aspergillairesdans un prélèvement trachéobronchique chez un patientpose la question d’une perte de fongicidie révélatrice d’uneimmunodépression locale ou systémique. Si une pathologie<strong>pulmonaire</strong> chronique <strong>et</strong>/ou générale est préalablement connue,c<strong>et</strong>te colonisation doit être surveillée car elle marque undegré d’immunodépression déjà avancé. Une étude rétrospectiveportant sur une série de 76 patients de pneumologie© 2006 <strong>SPLF</strong>, tous droits réservés 6S15


<strong>Aspergillose</strong> <strong>pulmonaire</strong> aiguë <strong>invasive</strong> <strong>et</strong> <strong>pathologies</strong> <strong>pulmonaire</strong>s chroniques• Le seuil d’alerte est situé dès 0,5 ng/ml. Le seuilde positivité formel est 1 ng/ml <strong>et</strong> au-delà.• Ces tests sont également utiles en dehorsdu contexte hématologique,mais il existe des faux positifs.Autres examens paracliniquesScanner thoracique avec injectionde produit de contrasteAspergillus est responsable de pneumopathies en foyer(s)unique ou multiple, classiquement nodulaires pouvant évoluervers l’excavation <strong>et</strong> des images d’infarctus segmentaire.Chez les patients aplasiques, certains signes scannographiquessont significativement associés au développement d’une aspergillose<strong>pulmonaire</strong> aiguë <strong>invasive</strong> [37]. Le signe du halo est unsigne précoce caractérisé par un nodule aspergillaire au centred’une zone de verre dépoli correspondant à une extravasationd’exsudat hémorragique périlésionnel. La sensibilité de cesigne, évaluée à 84 % chez les patients neutropéniques, tombeà 24 % en dehors des <strong>pathologies</strong> malignes [38]. Dans l’étudede Meersseman, seuls 17 % des patients ayant une aspergillose<strong>invasive</strong> prouvée présentent le signe du halo [11].Le signe du « croissant gazeux » est tardif <strong>et</strong> quasi pathognomoniqued’une infection aspergillaire aiguë <strong>invasive</strong> chezle patient hématologique. Il s’agit d’un séquestre parenchymateuxqui correspond à la détersion du foyer infectieux par laneutrophilie de sortie d’aplasie. Ce signe n’est quasimentjamais observé en dehors des patients hématologiques mêmesi l’évolution naturelle des foyers de condensation est lanécrose <strong>et</strong> l’excavation.Endoscopie bronchique <strong>et</strong> lavage broncho-alvéolaire(LBA)La présence de filaments aspergillaires sur une aspirationbronchique n’a pas la même valeur selon qu’il s’agit d’unpatient immunodéprimé ou non. En eff<strong>et</strong>, la présence d’Aspergillusspp dans l’aspiration bronchique d’un patient neutropéniquesuspect de pneumopathie est considérée comme unargument fort pour une API [39]. Chez les autres patients,l’interprétation est plus difficile, en particulier en cas deBPCO, la difficulté étant de départager une contamination ouune simple colonisation d’une authentique infection, surtoutlorsque le prélèvement est pauci filamenteux. Il n’existe aucuneétude chez les patients atteints de <strong>pathologies</strong> <strong>pulmonaire</strong>schroniques confrontant la valeur de l’aspiration bronchique àcelle du lavage broncho-alvéolaire (LBA) en matière d’infectionfongique. Chez les patients immunodéprimés, l’isolementd’Aspergillus sur un lavage broncho-alvéolaire signifie uneaspergillose <strong>pulmonaire</strong> aiguë <strong>invasive</strong> dans 2/3 des cas [40].La valeur prédictive positive dépend du groupe à risqueconcerné : elle est de 82 % pour les greffés médullaires <strong>et</strong>d’environ 60 % pour les patients recevant une corticothérapieau long cours. Certains auteurs soulignent la grande valeurdiagnostique d’un examen microscopique positif sur un prélèvementendoscopique révélant des filaments aspergillaires. Lapositivité d’une culture sur une aspiration bronchique ou unLBA est à considérer comme un argument aussi pertinentqu’une biopsie parenchymateuse <strong>pulmonaire</strong> [13, 21, 41].Néanmoins, chez les patients neutropéniques, la réalisationde la fibroscopie bronchique avec LBA n’est pas systématiquementrecommandée dans la mesure où le tableauclinique, la cinétique de l’antigénémie aspergillaire <strong>et</strong> les imagesscannographiques ont une très bonne valeur prédictivepositive perm<strong>et</strong>tant souvent d’éviter les examens invasifs. Enrevanche, chez les patients BPCO, le peu d’évaluation de lafiabilité de l’antigénémie, la faible spécificité de l’imagerierendent la réalisation d’une endoscopie bronchique avec LBAguidée par les informations topographiques du scanner quasiindispensable. L’identification de filaments aspergillaires seraun argument décisif pour poser un diagnostic toujours difficile<strong>et</strong> décider de la mise en route du traitement.• Les signes d’aspergillose aiguë <strong>invasive</strong>au scanner sont le signe du halo <strong>et</strong> le signedu croissant gazeux.• Chez l’immunodéprimé, la présenced’Aspergillus spp dans l’aspiration bronchiqueest très évocatrice d’infection.• Chez l’immunocompétent, il est difficilede départager une contaminationou une simple colonisation d’une authentique infection.• La positivité d’une culturesur une aspiration bronchiqueou un LBA a globalement la même valeurqu’une biopsie parenchymateuse <strong>pulmonaire</strong>.Prise en charge thérapeutiqueActuellement, la première ligne de traitement consisteen une monothérapie anti-aspergillaire, les recommandationsétant uniquement basées sur des études menées chez lespatients immunodéprimés. Une conférence de consensusfrançaise en 2004 a émis des recommandations pour les aspergilloses<strong>invasive</strong>s de l’adulte [39].Le chef de file des triazolés, le voriconazole (V-Fend ® ), aété comparé à l’amphotéricine B désoxycholate dans uneétude randomisée ouverte. Une amélioration globale de la survieà 12 semaines a été observée dans le groupe voriconazole[42]. De ce fait le traitement de premier choix recommandéchez les patients immunodéprimés est actuellement le voriconazoleintraveineux. Toutefois, dans l’optique des patientsatteints de pathologie <strong>pulmonaire</strong> chronique, il convientde rester prudent dans l’application de ces recommandations.© 2006 <strong>SPLF</strong>, tous droits réservés 6S17


F. Ader <strong>et</strong> coll.En eff<strong>et</strong>, elles reposent pour l’instant sur une seule étude randomiséede non-infériorité dans la population particulière desimmunodéprimés <strong>et</strong> sans que cela préjuge de l’impact de l’utilisationprolongée des triazolés à large spectre sur l’écologiefongique.L’amphotéricine B désoxycholate (Fungizone ® ) est lamolécule sur laquelle nous possédons le plus d’expérience dufait de son ancienn<strong>et</strong>é. Toutes les études évaluant lesmolécules plus récentes sont des études comparatives avecl’amphotéricine B désoxycholate. Néanmoins, sa toxicité <strong>et</strong> satolérance peuvent limiter son utilisation notamment chez lespopulations de patients immunodéprimés recevant fréquemmentdes médications néphrotoxiques. Dans ce cas, lesformulations lipidiques de l’amphotéricine B (AmB-L,Ambisome ® ; AmB-LC, Abelc<strong>et</strong> ® ) peuvent être proposées enraison de leur moindre toxicité rénale par rapport à l’amphotéricineB conventionnelle [43, 44]. Dans la mesure où lapopulation de patients atteints de <strong>pathologies</strong> <strong>pulmonaire</strong>schroniques cumule rarement une pathologie rénale aiguë ouchronique, l’amphotéricine B désoxycholate peut être encoreproposée en première intention par rapport aux formulationslipidiques.Concernant la durée du traitement antifongique, les seulesréférences dont nous disposons émanent de la conférencede consensus de 2004. La réponse clinique au traitement estgénéralement effective en 2 à 6 semaines. La réponse est considéréecomme complète au terme de 10 à 12 semaines d<strong>et</strong>raitement [39]. Le traitement est à poursuivre jusqu’à la guérisonclinique, biologique <strong>et</strong> radiologique, ainsi que jusqu’à lacorrection du ou des facteur(s) prédisposant(s).L’itraconazole (Sporanox ® ) ne fait plus partie des traitementsde première intention d’une aspergillose <strong>pulmonaire</strong>aiguë <strong>invasive</strong> mais reste un des relais possibles de deuxièmeintention dans la récente conférence de consensus uniquementdans la mesure où l’infection paraît strictement contrôlée[39].Dans la récente classe des échinocandines, Cancidas ® aégalement obtenu l’AMM en France après une étude évaluant83 patients présentant une aspergillose réfractaire ou uneintolérance aux autres traitements. Le taux de réponse globaleétait de 44 % dont 39 % en cas d’atteinte réfractaire <strong>et</strong> de75 % en cas d’intolérance [45].Devant une aspergillose réfractaire, une association dedeux antifongiques peut être indiquée comme traitement desauv<strong>et</strong>age. Le choix des molécules reste à déterminer en fonctiondes résultats des études en cours.L’embolisation par radiologie interventionnelle peut êtreindiquée en cas d’atteinte <strong>pulmonaire</strong> à proximité d’un vaisseauartériel <strong>et</strong> dans un contexte d’hémoptysie active <strong>et</strong> menaçante.La résection chirurgicale, de plus en plus proposée chezles patients encore neutropéniques ayant une aspergillose<strong>invasive</strong> à proximité d’une structure vasculaire, peut être discutée[46]. Cependant, l’embolisation reste la technique dechoix sur un terrain présentant des limitations opératoires <strong>et</strong>anesthésiques fréquentes.• La première ligne de traitement consisteen une monothérapie anti-aspergillaire(ou bithérapie comme traitement de sauv<strong>et</strong>age).• Le voriconazole est l’agent de premièreligne recommandé chez l’immunodéprimé.• Sa valeur reste à établir chez l’immunocompétent.• L’amphotéricine B reste potentiellementune option thérapeutique de première ligneou une alternative de choix.• Les autres antifongiques sont l’itraconazole<strong>et</strong> la caspofongine.• L’embolisation ou la chirurgie peuventêtre proposées dans les lésions prochesd’une structure vasculaire.Synthèse <strong>et</strong> conclusionLes patients porteurs d’une pathologie <strong>pulmonaire</strong> chroniquesont les premiers touchés par l’aspergillose <strong>pulmonaire</strong>aiguë <strong>invasive</strong>, en dehors des <strong>pathologies</strong> malignes <strong>et</strong> destransplantés d’organe. Les données publiées dans la littératureconcernent essentiellement les patients atteints de bronchopneumopathiechronique obstructive (BPCO) qui représententapproximativement 2 % des patients décédant d’aspergillose<strong>pulmonaire</strong> aiguë <strong>invasive</strong>. La survenue de c<strong>et</strong>teinfection opportuniste correspond à une immunodépressionrelative dans laquelle rentrent en ligne de compte des facteurslocaux (dérèglement de l’immunité locale) <strong>et</strong> généraux (corticothérapie,dénutrition, alcoolisme). L’isolement de filamentsaspergillaires dans les expectorations <strong>et</strong>/ou les aspirations trachéalesde ces patients signifie le développement d’une maladieaspergillaire dans un cas sur deux. Cela n’est donc pasanodin <strong>et</strong> implique la réalisation d’un bilan complémentairecomprenant la sérologie <strong>et</strong> l’antigénémie aspergillaire, un<strong>et</strong>omodensitométrie thoracique précédant la fibroscopie bronchiqueavec lavage broncho-alvéolaire (LBA). L’identificationoptique ou en culture de filaments aspergillaires sur le LBAest un argument positif décisif pour la mise en route d’un traitement.Le pronostic des patients porteurs de pathologie <strong>pulmonaire</strong>chronique <strong>et</strong> atteints d’aspergillose <strong>pulmonaire</strong> aiguë<strong>invasive</strong> est largement inférieur à celui des patients porteursd’hémopathie maligne. Le gain pronostique obtenu chez lespatients d’hématologie est corrélé à la rapidité de mise enroute du traitement antifongique après une procédure diagnostiquedésormais bien validée. L’extrapolation des grandeslignes de c<strong>et</strong>te stratégie aux patients chroniques de pneumologieperm<strong>et</strong>trait probablement d’optimiser la prise en charge <strong>et</strong>le pronostic de c<strong>et</strong>te infection. En ce sens, des études prospectivessont autant souhaitables que nécessaires. La monothérapieantifongique reste la règle en première intention.L’amphotéricine B désoxycholate de référence est supplantéeau profit de molécules qui, à résultats égaux, sont mieux tolérées.Dans la famille des triazolés, le voriconazole est recommandéen première intention. Les formulations lipidiques de6S18Rev Mal Respir 2006 ; 23 : 6S11-6S20


<strong>Aspergillose</strong> <strong>pulmonaire</strong> aiguë <strong>invasive</strong> <strong>et</strong> <strong>pathologies</strong> <strong>pulmonaire</strong>s chroniquesl’amphotéricine B désoxycholate sont une alternative. Parmiles échinocandines, la casponfongine se positionne dans lesaspergilloses réfractaires. L’évaluation d’une bithérapie antifongiqueen phase aiguë est en cours. Parallèlement <strong>et</strong> autantque possible, la question de la décroissance ou de l’arrêt descorticoïdes doit être discutée. Enfin, on insistera sur la nécessitéde demander plus d’examens autopsiques, en particulierchez les patients décédant d’une pneumopathie extensive nondocumentée ou quand le diagnostic est fortement suspectémais non confirmé.À RETENIR• L’incidence de l’aspergillose <strong>pulmonaire</strong> aiguë<strong>invasive</strong> est vraisemblablement sous-estimée, enparticulier en cas de pathologie <strong>pulmonaire</strong> chronique.• Le facteur de risque majeur, outre la neutropénieprofonde, est la corticothérapie au long cours.• La fongicidie physiologique se fait en plusieursétapes : reconnaissance, fixation, puis destructiondes spores par le système immunitaire.• En cas d’anomalie de la phagocytose, les sporesgerminent <strong>et</strong> donnent naissance à des filamentsaspergillaires ou hyphes qui possèdent le pouvoirinvasif pathogène.• Dans un cas sur deux, la mise en évidence de filamentsaspergillaires dans les expectorations <strong>et</strong>/oules aspirations trachéales témoigne d’une maladieaspergillaire évolutive.• L’examen direct ou l’apparition en culture de filamentsaspergillaires sur le LBA est un argumentpositif décisif pour la mise en route d’un traitement.• L’antigénémie aspergillaire a une sensibilité <strong>et</strong> unespécificité globales proches de 90 % en cas d’hémopathiemaligne, mais on ne dispose que de peu dedonnées dans les autres affections.• Le pronostic de l’aspergillose <strong>pulmonaire</strong> aiguë<strong>invasive</strong> est plus sombre chez les patients atteintsde pathologie <strong>pulmonaire</strong> chronique qu’en casd’hémopathie maligne.• La monothérapie antifongique reste la règle enpremière intention, mais on peut opter pour unebithérapie dans les formes menaçantes.Références1 Steinbach WJ, Stevens DA, Denning DW, Moss RB : Advancesagainst Aspergillosis. 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