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La rétro 1910 & 1960

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LA RETRO <strong>1910</strong> - <strong>1960</strong>


Il franchit le Simplon à 13 h 48 et amorce la descente vers l’Italie. Le plus dur est fait, pense t’ilsûrement, et il prévoit une escale à Domodossola près du Mont du Calvaire. Cet atterrissage, qui doitn’être qu’une formalité, va malheureusement se terminer par une chute alors qu’il n’est qu’à cinq mètresdu sol. On l’extrait de la carcasse de son avion, les jambes brisées. Son état d’abord stable, va ensuiteempirer et il décédera cinq jours plus tard.Les disparitions d’aviateurs seront nombreuses durant cette année, la mise au point du matériel serévélant délicate tandis que la météo est une science à peine balbutiante. Mais pour décrire l’engouementface à ce qui est alors considéré comme un sport, sous le regard très intéressé des militaires, il suffit derappeler que 500 000 personnes vinrent saluer Leblanc à l’arrivée du circuit de l’Est à Issy-les-Moulineaux durant l’été. L’année <strong>1910</strong> sera aussi marqué par les inondations et une crue record de laSeine (la gare Saint-<strong>La</strong>zare aura les pieds dans l’eau …), et dans le domaine du sport, par l’inaugurationdu Vél’d’Hiv’ et le match Jeffries – Johnson en boxe à Reno, rencontre disputé le 4 juillet mais dont onparlera toute l’année !Si les aviateurs se surpassèrent pour battre tant de records, il n’en fut pas de même en athlétismepuisqu’aucun record de France ne fut amélioré lors de cette saison, Paoli et Failliot étant sous lesdrapeaux. En dehors des années de guerre (et encore, pas toutes …) cela ne se reproduira qu’en 1953.Cette année ne fut pour autant pas si creuse que cela car à côté des amateurs, nous trouvions encore lesprofessionnels ainsi que bon nombre d’épreuves de fédérations affinitaires (FGSPF, FCAF) et leschampionnats militaires ! Le calendrier était ainsi bien rempli, le classique Versailles – Paris est courutrois fois dans l’hiver et les challenges et prix sont nombreux (Lemonnier, Ayçaguer, Pesch, Doyen,Blanchet, République, Roosevelt, Ravaut, Lejeune, Gondrand, de la Nézière, …) tout au long de la saison.Les pros sont souvent à l’œuvre et si Henri Saint-Yves, la vedette de 1909 disparaît totalement (tout justetrouve-t-on mention d’une victoire en début d’année lors d’un 15 miles contre John Marsh) LouisBouchard prend brillamment la suite. Cross, marathon, piste, tout lui réussit.


En février il gagne un 10000 m au vélodrome de Buffalo puis en mars il remporte le marathonanglais à l’Agricultural Hall en 2 h 36’ 18’’. Il laisse Neveu remporter le national de cross pour laquatrième fois devant Millot mais en avril il les devance nettement lors du cross international pro à Saint-Cloud. En août, il remporte le tour de Paris, battant le record des 38 kilomètres en 2 h 30’ 25’’ 1/5. Enseptembre, il fait coup double avec 17192 mètres dans l’heure le 11 au Parc des Princes lors deschampionnats de France puis une nouvelle victoire le 25 dans le tour de Marne pédestre à Joinville. Iltermine cependant par un abandon lors de la réunion des champions en octobre à Buffalo, jugeantl’assistance insuffisante ! Louis Orphée est aussi souvent à l’honneur avec des victoires au deuxièmemarathon sur piste, encore à Buffalo, le 26 décembre 1909, au marathon belge à Genappe en juillet et surles 186 kilomètres de Reims – Paris en septembre, épreuve où les suiveurs sont tellement nombreux qu’ilsen gênent les participants.Les amateurs restent cependant supérieurs aux pros dans la majorité des épreuves et l’on attendbeaucoup des confrontations entre Jean Bouin et Jacques Keyser. Les deux hommes dominent le crossnational depuis que Gaston Ragueneau n’a pu résister à leur ascension. Ils ne vont pourtant se rencontrerqu’à une reprise durant la saison, Bouin ne courant que très rarement en dehors de sa Provence natale,arrêtant même sa saison début juillet. Keyser au contraire est souvent à l’œuvre. Il remporte le Lemonnieren janvier et le championnat de Paris en février mais il ne peut empêcher Bouin de dominer lechampionnat de France qui se déroule à Marseille. Keyser est même contraint d’abandonner. Bouinenchaîne avec le championnat militaire à Nice tandis que Keyser se refait une santé en prenant ladeuxième place au National anglais. Le cross des Nations se présente donc sous les meilleurs auspices.Le voyage de plus de 24 heures, le forfait de Keyser, les six tours du parcours de Belfast assortisde quatre barrières d’un mètre cinquante et de deux rivières à franchir avec suffisamment d’élan pouravoir de l’eau jusqu’au ventre, vont engendrer une véritable déroute de l’équipe de France. Bouin, Filiâtreet Fayollat abandonnent, laissant Courbaton terminer à une modeste 22 ème place, bien loin du vainqueur,l’anglais Wood. Bouin ne tarde pas pour prendre sa revanche sur Wood en le devançant d’abord dansNice – Monaco puis lors d’un 10000 m à Marseille. De son côté, Keyser se remet aussi à l’ouvrage enengrangeant les victoires. Né à Paris mais de nationalité néerlandaise, il a pourtant été champion deFrance, sélectionné en équipe de France dès 1907 tout en ayant représenté les Pays Bas au JO 1908.Keyser avait aussi la particularité d’avoir connu au moins 4 clubs en France et 1 au Pays Bas. Ainsidurant l’hiver <strong>1910</strong> il fait partie du Metropolitan Club et rejoint le Racing Club de France pour l’été.Pendant sa longue carrière (il sera encore troisième au national de cross en 1919, 12 ans après son premiertitre et connaîtra sa dernière sélection en 1922) il portera aussi le maillot du CASG et celui de l’ASFrançaise.


Durant la saison estivale, il remporte le challenge du Mille en mai (en fait, c’est un mile !) à laCroix-Catelan. En juin, au meeting de Francfort sur le Main, lors d’une réunion baptisée un peuabusivement ’’Jeux Olympiques Allemands’’, il bat le triple champion olympique Lightbody sur le 1500m, remporte aussi le 1000 m handicap en partant scratch, termine main dans la main avec André Glarner àl’arrivée du 800 m et a encore des ressources pour emmener l’équipe de France vers la première place durelais 800 – 400 – 200 – 200. A la fin de mois il est champion de France du 1500 m puis en juillet, ilgagne le mile du match Racing – South London Harriers à Beckenham. On le retrouve deuxième d’unmile à Berlin début octobre puis vainqueur des prix Roosevelt sur 3 miles, et Lejeune sur 800 m en fin demois. En novembre, associé à De Fleurac et Daubin, il triomphe dans le challenge Gondrand, épreuvedurant laquelle les athlètes se relaient pendant une heure sur des distances à leur convenance. Leshommes du Racing parcourent ainsi 21,797 km distançant le trio du Beauvoisine FC Rouen à plus de1100 mètres ! Lors de cette réunion, le prix Chavez est créé et Pierre Failliot, qui a fait son retour lors duprix Ravaut sur 200 m en octobre, s’impose devant Charles Poulenard sur 400 m haies.Si <strong>1910</strong> se révéla donc une année sans record, il n’en fut pas de même un demi siècle plus tard.<strong>1960</strong> est même un millésime exceptionnel de ce point de vue, tous les records des concours masculins, àl’exception du lancer de poids, étant améliorés lors de la saison. Le DTN Robert Bobin récolte ainsi lespremiers fruits de sa politique de relance amorcée un an auparavant. En cette année olympique, lespronostics vont bon train et les médaillés potentiels sont nombreux mais la réalité romaine sera moinsbrillante et l’apogée de l’ère Bobin loin d’être atteinte. Sur un plan plus général, l’année débute parl’apparition du nouveau franc et par deux grandes disparitions ; le cycliste italien Fausto Coppi décède le2 janvier des suites d’une maladie foudroyante contractée en Afrique, Raphaël Geminiani en réchappantde peu et deux jours plus tard le prix Nobel de littérature, Albert Camus est victime d’un accident de lacirculation. L’époque est aussi aux grands projets avec la pose de la première pierre du barraged’Assouan, un chantier évidemment pharaonique et le paquebot France est lancé à Saint Nazaire. Lesrelations internationales sont de plus en plus tendues et en mai, un avion espion américain est abattu audessusdu territoire soviétique. Gary Power et son U2 deviennent mondialement connus alors que lamission devait rester secrète et Nikita Khrouchtchev utilisera ce prétexte pour quitter la conférence desquatre vainqueurs à Paris, en pleine séance. Il fera encore mieux en frappant son pupitre avec sachaussure en octobre à l’ONU. Symbole de cette tension croissante, le prix Nobel de la paix ne sera pasdécerné en décembre.


Roger Debaye, dans les lignes du Miroir des Sports lui taille même un costume sur mesure enécrivant : ’’il est à craindre que sa tête n’éclate avant les Jeux, car elle présente parfois les symptômesd’une dilatation qui n’est pas encore grave mais pourrait le devenir. Sur le 200 m, ayant laissé partirGenevay et <strong>La</strong>gorce, il ressentit une vive douleur à l’amour propre, qui descendit dans la jambe et le fitboiter bas …’’. Il semble que Seye soit plutôt un peu en retard dans sa préparation et qu’il ne veuille pasprendre le risque d’un accident musculaire. Fin juin à Zurich, il améliore ainsi son record de France du200 m en 20’’7, temps qu’il renouvellera plusieurs fois dans la saison et qu’il descendra même à 20’’4après les JO sur la piste de Cologne au développement favorable de 500 m. Son choix pour Rome est fait,mais il tente tout de même quelques incursions sur le tour de piste. Aspiré par l’Allemand Kaufmann,futur médaillé d’argent à Rome et recordman d’Europe ce jour là, il égale ses 46’’6 de l’année précédenteà Cologne en juin, puis les pulvérise à Londres lors du match Grande Bretagne – France en août en 45’’9.Cela ne remet pas en cause son choix, probablement d’ailleurs à juste titre, mais le 100 m sembleégalement inaccessible depuis que l’Allemand Armin Hary est devenu le premier homme à 10’’0 et lecauchemar des starters ! A Rome, en dépit d’un virage hésitant, Seye sort l’équipe de France de sonmarasme en prenant la médaille de bronze du 200 m. Il retrouve le champion olympique Livio Berrutipour une revanche à Milan en octobre. L’Italien a longtemps hésité pour accepter de participer à cet Italie– France de fin de saison. Il craint de décevoir le public qui un mois auparavant lui a fait un triomphedigne d’un empereur car il a surtout fêté sa médaille d’or lors des dernières semaines. Seye a, quant à lui,profité de sa forme mais elle s’émousse au fil des courses. A Milan, Berruti vire à merveille mais sonavantage ne sera cette fois-ci pas décisif. Seye le remonte dans la ligne droite et les deux hommes sejettent sur la ligne au point que l’Italien chute lourdement sur la cendrée. Mais ceci se révèle insuffisant etSeye, à nouveau crédité de 20’’7, l’emporte puis gagne le 400 m le lendemain en 47’’2 sous des trombesd’eau.L’arrivé du 200 m à Rome : Berruti l’emporte et Seye prend le bronzeLe sprinter de Dakar a donc pleinement réussi sa saison. C’est également le cas de Michel Jazy. Sion l’a vu un peu sur les cross lors de l’hiver (il remporta les championnats de la LIFA devant Ameur,Mimoun et Chiclet), c’est sur la piste qu’on l’attend, ses joutes avec Michel Bernard devant l’amenerparmi les meilleurs mondiaux. Le sociétaire d’Anzin est d’ailleurs en action très tôt dans la saison. Dès ledébut du mois de mai, il domine Rhadi et Roelants sur 3000 m malgré une angine. Le 1er juin, à Rennes ilbat le record de France du 2 miles et officieusement celui du 3000 m. Le 19, à Anvers, au terme d’unebelle lutte avec Roger Moens, il chipe le record du 1500 à Jazy pour un dixième de seconde et deux joursplus tard, on le retrouve à Zurich pour le record du 3000 m.


Il le battra encore en fin de saison tout comme il améliorera celui du 5000 m lors deschampionnats de France en devenant le premier Français sous les quatorze minutes. Jazy sera moinsprolixe en matière de records mais il profite tout de même des championnats d’Angleterre, en juillet àWhite City, pour battre celui du mile. Aux championnats de France, en fin de mois, il gagne le 1500 mmais rate le record pour deux dixièmes malgré une course entièrement faite pour lui, Gilbert Vogin sesacrifiant même pour faire le lièvre, ce que l’on ne manque d’ailleurs pas de reprocher au coureur du CAMontreuil. Jazy n’a que faire de ces critiques et il va même trouver en Michel Bernard un étonnant alliélors de la finale Olympique du 1500 m pour une course devenue depuis légendaire. A Rome, MichelBernard a déjà pris part au 5000 m et a dynamité sa série du 1500 m, provoquant l’élimination del’Allemand Siegfried Valentin. En finale, il va faire de même et emmener le peloton sur un rythme quepersonne n’a encore osé tenir. Il met ainsi en orbite l’Australien Herbert Elliott, imbattable à cette époque,qui va s’envoler dans le dernier tour vers la médaille d’or et le record du monde. Jazy en profitepleinement et s’il ne peut rien contre Elliott, il ne laisse pas échapper la médaille d’argent et abaisse lerecord de France à 3’38’’4, soit un gain de 3’’6 sur l’ancien record de Michel Bernard. Ce dernierl’améliore également malgré une fin de course que l’on devine difficile et une septième place, le mêmerang qu’au 5000 m.Seye et Jazy ont donc réussi là où nos autres leaders ont échoué. Et pourtant les performancesenregistrées en <strong>1960</strong> laissaient entrevoir de belles choses, les championnats de France ayant suscité cesespoirs. A Colombes, on vit ainsi le public ’’ faire une heure de ’’rabiot’’ sans que la moindreprotestation ait été exprimée contre le retard considérable que les organisateurs avaient pris’’. Il fautdire que les organisateurs ne pouvaient pas prévoir, par exemple, que le record de France de saut enhauteur serait battu ou égalé trois fois dans le même concours. Maurice Fournier, qui détient ce recorddepuis 1956, l’a égalé puis battu une fois en début de saison. Il pense avoir fait le plus dur en ajoutantencore un centimètre lorsqu’il passe 2m07 au premier essai. Le junior Mahamat Idriss ne se laisse pasimpressionner et fait de même, puis les officiels placent donc la barre à 2m09. Fournier échoue maisIdriss est dans une forme exceptionnelle et dès sa première tentative, il franchit aisément et tentera mêmeensuite 2m11. Licencié à l’ASS Fort <strong>La</strong>my et natif du Tchad, il est propulsé sur le devant de la scène etles dirigeants du basket-ball le courtisent car ses qualités peuvent aussi faire des ravages sous les paniers.En août, le Tchad accède à l’indépendance mais son affiliation à l’IAAF tardera à venir et Idriss porteradonc le maillot de l’équipe de France à Rome. Quelques années plus tard, dorénavant sous ses nouvellescouleurs, il réalisera 2m17. A noter que tout comme Fournier et bon nombre d’adeptes du rouleau ventral,il saute à cette époque avec une seule chaussure, le pied de la jambe libre étant nu !Les championnats de France ont également vu un évènement rare, même s’il n’est pas unique dansla longue histoire de cette épreuve. Sur le 100 m masculin, Jocelyn Delecour doit subir les assauts deClaude Piquemal. En finale, les deux hommes sont séparés de plusieurs couloirs et c’est donc presque


sans se voir qu’ils se jettent sur la ligne d’arrivée. Les juges ne peuvent les départager et il faut doncrecourir pour attribuer le titre. En 1932, le cas s’était déjà produit sur 110 m haies mais Sempé et Bernardavaient refusé le barrage et le titre ne fut pas attribué. Piquemal et Delecour se montrent plus conciliantset Piquemal, avec son cassé si particulier, l’emporte devant un Delecour un peu désappointé de trouver unnouveau rival sur sa route après Seye l’année précédente. Le 100 m féminin est également en vedette avecCatherine Capdevielle. Depuis l’âge de 17 ans en 1955, elle domine le sprint français et améliorerégulièrement le record de France. A Colombes, c’est encore le cas puisqu’elle réalise 11’’6 en séries puisen finale. Elle profite pleinement de l’été pour égaler puis battre cette performance et fixer, pour presqueune décennie, le record à 11’’4. Aux Jeux, elle est encore sur cette lancée et derrière l’américaine WilmaRudolph, elle va prendre une splendide 5 ème place en finale avec 11’’5, ce qui constitue encoreaujourd’hui la meilleure performance jamais réalisée par une française dans cette épreuve. A deuxreprises durant la saison, elle battra également le record du 200 m.Peu de temps après les Jeux, le stade Jean Bouin à Paris sera également le théâtre d’une bellesérie. En l’espace de quelques heures, Nicole Goullieux bat le record du 1000 m et Michel Macquetefface un peu sa déception de Rome en réalisant 83 m 02 au dernier essai du concours du javelot, aprèsavoir gardé son bas de survêtement jusqu’au cinquième essai. Quelques jours plus tard, il annonce saretraite internationale, déclarant vouloir se consacrer un peu au marteau et revenir vers le hand-ball. Ilreviendra ensuite sur cette décision et laisse donc le marteau à Guy Husson qui, à Oignies, le même jourque les records évoqués ci-dessus, améliore lui aussi sa meilleure marque nationale ... comme tous les ansdepuis 1954. Josette Baujard au 400 m, Pierrette Boutin au disque, Suzanne Cathiard au javelot, RobertBogey au 10000 m, Victor Sillon à la perche, Pierre William au triple saut, Pierre Alard au disqueenrichissent ce remarquable palmarès des records de France de la saison <strong>1960</strong>, palmarès complété parChristian Collardot qui a d’abord égalé puis battu celui de la longueur en surpassant enfin les 7m70 deRobert Paul qui résistaient depuis 1935. L’année se termine par une victoire de Michel Jazy dans levénérable cross de l’Ayçaguer sur l’hippodrome de Grand-Camp à Lyon, victoire qui va constituer unerampe de lancement pour un athlète appelé à devenir, lors des saisons suivantes, l’un des sportifs préférésdes Français, au même niveau qu’un Jacques Anquetil ou un Raymond Kopa.Photos extraites du Plein Air, la Vie Au Grand Air et Le Miroir des Sports (collection de l’auteur)Luc Vollard, le 22 décembre 2010

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