Dossier du maître d'ouvrage - Seine aval - SIAAP

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12.07.2015 Views

Seine centre à Colombes :un défi architectural sur une surface réduite• Seine Grésillons à Triel-sur-Seine :une surface au sol qui permet la futureextension de l’usine pour plus de capacitéde traitement> La problématique foncièreSeine aval est un site industriel d’une grande ampleur(900 ha), la première usine d’Europe, et l’une des plusgrandes au monde. Cette concentration est le fruit del’histoire. Peut-on y remédier ? Une station d’épurationdemande de l’espace. Même réorganisée et concentrée,l’usine d’Achères continuera d’occuper une surfacede l’ordre de 550 hectares. Il faudrait donc trouver desterrains de cette taille dans Paris ou sa proche banlieue.Or, l’urbanisation dense rend les espaces libres rareset, compte tenu de la spéculation foncière, trèschers. Il y a donc une vraie difficulté à construire denouvelles unités.Une nouvelle diminution de la capacité de traitement deSeine aval peut-elle être mise en œuvre dans le cadrede l’application de la DCE ? Le principe, développédans la directive, de traiter la pollution au plus près dessources de production se heurte à la même difficulté.Néanmoins ce principe a déjà été mis en œuvre,dans le cadre du Contrat de bassin 2000/2006, avec laconstruction de Colombes, le doublement de Valenton,la construction de Seine Grésillons et prochainement cellede La Morée en Seine-Saint-Denis. Il sera développépar la mise en chantier de stations de dépollution deseaux pluviales (SDEP), afin de répondre à l’exigence detraitement des eaux pluviales.Ainsi, les principaux collecteurs pluviaux devraientpouvoir bénéficier d’un tel dispositif.C’est principalement le cas des ouvrages situés auniveau de la petite couronne de Paris où il sembleencore possible de construire des unités délocaliséesau droit des collecteurs se rejetant en Seine ou enMarne. En revanche, cela semble quasiment impossibleà l’intérieur de la Ville de Paris pour la multitude depetits déversoirs d’orage, en raison notamment de laprésence des voies sur berges. De plus, la convergencedu réseau d’assainissement à Clichy, fait de cesite le déversoir d’orage le plus important de la capitale.Un peu plus de 80 % des eaux de pluie y aboutissent.L’usine de Clichy est donc à la fois une station depompage pour acheminer les effluents à Achères et pourprotéger Paris des crues de la Seine, et la principalesoupape de sécurité en temps de pluie. Le SIAAP aentrepris dans le cadre de son nouveau Schéma directeurde traiter ce point noir.La capacité du site Seine aval, même ramenée à1 500 000 m 3 /jour, entraînerait si l’on voulait poursuivresa réduction, la construction de plusieurs unités dontles tailles devraient correspondre approximativementà celle de Seine Grésillons II (300 000 m 3 /jour) ou Seinecentre (240 000 m 3 /jour).L’intégration de telles usines à l’intérieur de Paris oumême au niveau de la petite couronne, en milieu urbainextrêmement dense, ne permettrait probablement pasde conserver une zone de transition nécessaire entre lesbâtiments industriels et les habitations.Cette zone, indispensable pour la réussite des liensde voisinage, ne peut être supprimée pour des raisonstechniques et de sécurité, la production de biogazrestant une des priorités de la politique de développementdurable du SIAAP.L’extension des usines existantes a par ailleurs déjà étémise en œuvre au maximum des surfaces disponibles,sur les sites de Valenton, de Noisy-le-Grand etprochainement de Triel-sur-Seine. En revanche, cettepossibilité n’existe pas à Colombes, usine la plusproche de Paris sur le bassin versant de Seine aval,car l’emprise de l’usine actuelle est déjà saturée.Dans le cadre de l’ancien Schéma directeur de l’assainissement,des recherches ont été réalisées pour laconstruction de deux nouvelles usines destinées à traiterles effluents provenant des secteurs du ru de Marivel (92)et d’Enghien (95). Malgré l’implication de l’Agence del’Eau Seine-Normandie et de l’ensemble des collectivitésconcernées, elles n’ont pas débouché, fautede terrains disponibles à proximité des égouts.Dans ce contexte, la question de la refonte de Seineaval reste posée. Comment mettre fin aux nuisancesgénérées par l’activité, améliorer les performancesépuratoires de l’usine et repenser la place du site dansson territoire sans révision d’un modèle industrielconçu au début du XIX e siècle ? C’est un programmed’envergure que le SIAAP souhaite engager.42POURQUOI UNE REFONTE ?

• Vue aérienne des tranches de Seine aval“Achères II, III et IV”• Equipements du traitementdes boues de Seine aval à moderniserLES PROBLÈMES À RÉSOUDRE> Un outil industriel disparateLe site Seine aval s’est construit en quelque sorte commeun mécano géant dont les objectifs ont évolué au fildu temps et des réglementations.En 1940, la construction des premiers bassins detraitement biologique des eaux usées constituait unepremière étape dans la dépollution des eaux.La pratique était encore balbutiante, les procédésbiologiques peu optimisés, la technique mal maîtrisée.Mais les ingénieurs tenaient là un outil qu’ils necesseront jamais d’optimiser. Au fil des décennies, sesont ajoutées trois opérations d’agrandissement descapacités.A chaque fois, le génie civil a intégré les meilleurestechniques disponibles. Ainsi, pas un bassin n’a le mêmesystème d’insufflation d’air.> Du nouveau sur de l’ancienPuis la configuration des lieux a changé pour faire placeà de nouvelles pompes, à des machines plus efficaces.L’arrivée des outils informatiques de gestion, de mesureet de surveillance imposés par de nouvelles normesa nécessité une organisation différente du travail,les exigences croissantes en matière de respect del’environnement impliquant d’aller plus loin dans laperformance des traitements et la sécurité des processusindustriels.Une usine d’épuration est un outil électromécaniquecomplexe, mais c’est avant tout un génie civil imposantla réalisation de réservoirs, de structures de plusieursétages, de bâtiments massifs. Cela explique que l’on aitrajouté au fil des ans de nouvelles unités sans toucher àl’ancien, un peu comme si on avait “rabouté” à uneinstallation ancienne des équipements complémentairestoujours plus gros.Ainsi, l’architecture des anciens procédés de traitementest devenue obsolète. Les quatre tranches historiquesdu traitement biologique étaient faites pour fonctionneren parallèle les unes des autres, et de manièreindépendante.Elles avaient des performances différentes et chacuneavait son propre canal de rejet en Seine. L’adjonction enaval de ces tranches d’unités communes, comme laclarifloculation et la nitrification-dénitrification, rendl’exploitation beaucoup plus délicate et l’outil industrielmoins homogène.Principalement axé sur le traitement du carboneissu des matières fécales, le principe des tranchesindépendantes a du être revu progressivement pourintégrer la gestion des eaux de pluie. En parallèle, letraitement du phosphore et de l’azote a imposé lacréation de filières susceptibles de traiter l’ensembledes débits dans un même bâtiment.Ce changement de conception est principalement dû àl’évolution des technologies qui a permis de réduireconsidérablement l’emprise au sol des nouvelles unitéset de les confiner.Ce saut technologique a permis d’éviter la constructionpour chacune des tranches existantes, d’unitésspécifiques qui auraient coûté plus cher et auraient ététrès difficile à intégrer compte tenu du peu d’espacedisponible entre les files de traitement.Ainsi, les objectifs de qualité de traitement des eauxont été atteints. C’est une réalité pour le carbone etsurtout le phosphore dès 2000.Cependant, le circuit des eaux à l’intérieur de l’usinea complètement changé, engendrant des difficultésimprévues.POURQUOI UNE REFONTE ?43

• <strong>Seine</strong> centre à Colombes :un défi architectural sur une surface ré<strong>du</strong>ite• <strong>Seine</strong> Grésillons à Triel-sur-<strong>Seine</strong> :une surface au sol qui permet la futureextension de l’usine pour plus de capacitéde traitement> La problématique foncière<strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> est un site in<strong>du</strong>striel d’une grande ampleur(900 ha), la première usine d’Europe, et l’une des plusgrandes au monde. Cette concentration est le fruit del’histoire. Peut-on y remédier ? Une station d’épurationdemande de l’espace. Même réorganisée et concentrée,l’usine d’Achères continuera d’occuper une surfacede l’ordre de 550 hectares. Il faudrait donc trouver desterrains de cette taille dans Paris ou sa proche banlieue.Or, l’urbanisation dense rend les espaces libres rareset, compte tenu de la spéculation foncière, trèschers. Il y a donc une vraie difficulté à construire denouvelles unités.Une nouvelle diminution de la capacité de traitement de<strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> peut-elle être mise en œuvre dans le cadrede l’application de la DCE ? Le principe, développédans la directive, de traiter la pollution au plus près dessources de pro<strong>du</strong>ction se heurte à la même difficulté.Néanmoins ce principe a déjà été mis en œuvre,dans le cadre <strong>du</strong> Contrat de bassin 2000/2006, avec laconstruction de Colombes, le doublement de Valenton,la construction de <strong>Seine</strong> Grésillons et prochainement cellede La Morée en <strong>Seine</strong>-Saint-Denis. Il sera développépar la mise en chantier de stations de dépollution deseaux pluviales (SDEP), afin de répondre à l’exigence detraitement des eaux pluviales.Ainsi, les principaux collecteurs pluviaux devraientpouvoir bénéficier d’un tel dispositif.C’est principalement le cas des ouvrages situés auniveau de la petite couronne de Paris où il sembleencore possible de construire des unités délocaliséesau droit des collecteurs se rejetant en <strong>Seine</strong> ou enMarne. En revanche, cela semble quasiment impossibleà l’intérieur de la Ville de Paris pour la multitude depetits déversoirs d’orage, en raison notamment de laprésence des voies sur berges. De plus, la convergence<strong>du</strong> réseau d’assainissement à Clichy, fait de cesite le déversoir d’orage le plus important de la capitale.Un peu plus de 80 % des eaux de pluie y aboutissent.L’usine de Clichy est donc à la fois une station depompage pour acheminer les effluents à Achères et pourprotéger Paris des crues de la <strong>Seine</strong>, et la principalesoupape de sécurité en temps de pluie. Le <strong>SIAAP</strong> aentrepris dans le cadre de son nouveau Schéma directeurde traiter ce point noir.La capacité <strong>du</strong> site <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>, même ramenée à1 500 000 m 3 /jour, entraînerait si l’on voulait poursuivresa ré<strong>du</strong>ction, la construction de plusieurs unités dontles tailles devraient correspondre approximativementà celle de <strong>Seine</strong> Grésillons II (300 000 m 3 /jour) ou <strong>Seine</strong>centre (240 000 m 3 /jour).L’intégration de telles usines à l’intérieur de Paris oumême au niveau de la petite couronne, en milieu urbainextrêmement dense, ne permettrait probablement pasde conserver une zone de transition nécessaire entre lesbâtiments in<strong>du</strong>striels et les habitations.Cette zone, indispensable pour la réussite des liensde voisinage, ne peut être supprimée pour des raisonstechniques et de sécurité, la pro<strong>du</strong>ction de biogazrestant une des priorités de la politique de développement<strong>du</strong>rable <strong>du</strong> <strong>SIAAP</strong>.L’extension des usines existantes a par ailleurs déjà étémise en œuvre au maximum des surfaces disponibles,sur les sites de Valenton, de Noisy-le-Grand etprochainement de Triel-sur-<strong>Seine</strong>. En revanche, cettepossibilité n’existe pas à Colombes, usine la plusproche de Paris sur le bassin versant de <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>,car l’emprise de l’usine actuelle est déjà saturée.Dans le cadre de l’ancien Schéma directeur de l’assainissement,des recherches ont été réalisées pour laconstruction de deux nouvelles usines destinées à traiterles effluents provenant des secteurs <strong>du</strong> ru de Marivel (92)et d’Enghien (95). Malgré l’implication de l’Agence del’Eau <strong>Seine</strong>-Normandie et de l’ensemble des collectivitésconcernées, elles n’ont pas débouché, fautede terrains disponibles à proximité des égouts.Dans ce contexte, la question de la refonte de <strong>Seine</strong><strong>aval</strong> reste posée. Comment mettre fin aux nuisancesgénérées par l’activité, améliorer les performancesépuratoires de l’usine et repenser la place <strong>du</strong> site dansson territoire sans révision d’un modèle in<strong>du</strong>strielconçu au début <strong>du</strong> XIX e siècle ? C’est un programmed’envergure que le <strong>SIAAP</strong> souhaite engager.42POURQUOI UNE REFONTE ?

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