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Dossier du maître d'ouvrage - Seine aval - SIAAP

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DébatPUBLICREFONTE DE LA STATION D’ÉPURATION SEINE AVAL<strong>Dossier</strong> <strong>du</strong> maître d’ouvragewww.siaap.fr


AVERTISSEMENTDE LA COMMISSION PARTICULIÈRE DU DÉBAT PUBLIC(CPDP)Le présent dossier a été réalisé par le Syndicat Interdépartemental pour l’Assainissement de l’Agglomération Parisienne (<strong>SIAAP</strong>), maître d’ouvrage, dans le cadre <strong>du</strong>débat public décidé par la Commission Nationale <strong>du</strong> Débat Public le 7 février 2007.L’article 7 <strong>du</strong> décret <strong>du</strong> 22 octobre 2002 prévoit : “le maître d’ouvrage, ou à défaut la personne publique responsable <strong>du</strong> projet, propose au Président de laCommission Particulière un dossier en vue <strong>du</strong> débat dans un délai de 6 mois à compter de la publication de la décision. Ce dossier, à destination <strong>du</strong> public, est constituésuivant les indications de la Commission Nationale <strong>du</strong> Débat Public. Il peut être complété à la demande <strong>du</strong> Président de la Commission Particulière avec des documentsnécessaires au débat. La Commission Nationale <strong>du</strong> Débat Public accuse réception <strong>du</strong> dossier dès qu’elle l’estime complet”.Le présent document a été élaboré conformément aux dispositions énoncées ci-dessus. Il présente les éléments concernant l’opportunité et les objectifs <strong>du</strong> projetproposé par le <strong>SIAAP</strong>. Il sera complété en cours de débat par les caractéristiques qui pourraient être celles de sa mise en œuvre.Les documents auxquels font référence ce dossier sont disponibles dans les locaux de la Commission particulière <strong>du</strong> débat public ou sur son site internet.Commission particulière <strong>du</strong> débat publicStation d’épuration <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>5 quai <strong>du</strong> Confluent78700 Conflans-Sainte-HonorineTél : 01 39 72 11 90Fax : 01 39 72 11 99Mail : contact@debatpublic-seine<strong>aval</strong>.orgSite internet: www.debatpublic-seine<strong>aval</strong>.org


MESSAGESEINE AVAL VERS UNE NOUVELLE DESTINÉEL’Histoire in<strong>du</strong>strielle nous invite aujourd’hui à repenser l’assainissement, alors que sont en question des enjeux collectifs de performance et de sécurité, et avec euxdes impératifs de santé publique, de protection de l’environnement et de respect des normes réglementaires. Ces enjeux et ces impératifs, aux côtés des nouveauxdéfis <strong>du</strong> Développement <strong>du</strong>rable, sont au cœur <strong>du</strong> projet de Refonte de <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> dont le Syndicat Interdépartemental pour l’Assainissement de l’AgglomérationParisienne est maître d’ouvrage et qu’il souhaite soumettre à un débat public dont nous savons qu’il sera riche et constructif.L’usine de dépollution des eaux usées <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> est une pièce maîtresse sur la carte de l’assainissement de l’agglomération parisienne. Avec le traitement aujourd’huide 1 700 000 m 3 d’effluents par jour, elle est la plus grande station d’épuration <strong>du</strong> Syndicat en même temps que la plus ancienne. Sorties de terre en 1940, les premièrestranches construites sur la Plaine d’Achères se sont vues complétées au fil des décennies par de nouveaux équipements et de nouvelles unités, répondant ainsi à la nécessitéd’absorber l’augmentation des flux entrants liée principalement à l’accroissement de la population et à la prise en charge des eaux pluviales.Le site est arrivé à un moment charnière de son histoire, et il convient d’éclairer aujourd’hui son avenir à la lumière d’un passé qui justifie à nos yeux l’opportunitéd’un vaste projet de Refonte.<strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> est le fruit de plusieurs Histoires : celle de l’assainissement de Paris et de son agglomération, celle <strong>du</strong> progrès technique et technologique, celle desréglementations qui président à son activité et celle de sa relation avec ses riverains. Ces fils historiques, entremêlés depuis près de 70 ans, ont fini par tisser unensemble qui, certes, accomplit quotidiennement sa mission, mais apparaît, à quelques égards, trop disparate aux yeux des objectifs qualitatifs qui sont aujourd’huiles nôtres. A la nécessité d’une mise en conformité réglementaire s’ajoutent les exigences que nous nous imposons, en termes de sécurité et de ré<strong>du</strong>ction desnuisances, pour répondre aux attentes légitimes des communes riveraines, de leurs habitants comme de leurs élus.Nous avons voulu dans ce document expliquer les raisons <strong>du</strong> projet que nous souhaitons porter avec nos partenaires. Nous espérons, dans le cadre <strong>du</strong> débat qui vas’ouvrir, pouvoir mieux faire connaître la réalité de cette usine de dépollution essentielle pour la <strong>Seine</strong>, mais aussi écouter et prendre en compte les attentes des riverainset des usagers de l’eau. Mais comme tout projet d’avenir, cette Refonte doit être avant tout un projet partagé. Transparence et dialogue seront donc les deux maîtresmots de la période qui s’ouvre, pour le plus grand bénéfice <strong>du</strong> milieu naturel et des populations.Maurice OUZOULIASPrésident <strong>du</strong> <strong>SIAAP</strong>


DébatPUBLICREFONTE DE LA STATION D’ÉPURATION SEINE AVAL<strong>Dossier</strong> <strong>du</strong> maître d’ouvrage


S O M M A I R EPOURQUOI UNE REFONTE ? 38OÙ EN EST SEINE AVAL EN 2007 ? 39QUELLES SONT LES CONTRAINTES ? 40Une logique d’écoulement 40En <strong>aval</strong> pour protéger la <strong>Seine</strong> 41La problématique foncière 42LE CONTEXTE DE LA REFONTE 4AUX SOURCES DE L’ASSAINISSEMENT PARISIEN 5Des mesures sanitaires 5Le projet révolutionnaire de Belgrand 6L’épandage agricole : un progrès majeur 6Le passage à l’échelle in<strong>du</strong>strielle : vers l’usine d’Achères 8LE DÉVELOPPEMENT DE LA STATION D’ACHÈRES 9L’apparition <strong>du</strong> traitement biologique 9Le “tout-à-Achères” confronté à ses limites 10L’enjeu environnemental prend le dessus 12LE FONCTIONNEMENT DU SYSTÈME D’ASSAINISSEMENT 14Les eaux traitées 14Eaux domestiques, eaux in<strong>du</strong>strielles 15Le ruissellement des eaux pluviales 16Le fonctionnement de l’usine <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> 17Les usines et le réseau <strong>du</strong> <strong>SIAAP</strong> 23LE CADRE RÉGLEMENTAIRE DE L’ASSAINISSEMENT 25Les directives européennes et leur transcription en droit français 25La nouvelle Loi française sur l’Eau et les Milieux Aquatiques 27Les réglementations qui s’appliquent au <strong>SIAAP</strong> 28Le calendrier des mises en conformité DERU 28L’ORGANISATION INSTITUTIONNELLE DE L’ASSAINISSEMENT EN IDF 29Les acteurs et les institutions partenaires <strong>du</strong> <strong>SIAAP</strong> 29Les missions et le périmètre d’action <strong>du</strong> <strong>SIAAP</strong> 31Les modes de financement <strong>du</strong> <strong>SIAAP</strong> 33Les orientations <strong>du</strong> nouveau Schéma directeur 34Le coût de l’eau, le coût de l’assainissement 36LES PROBLÈMES À RÉSOUDRE 43Un outil in<strong>du</strong>striel disparate 43Le cas <strong>du</strong> prétraitement 44Des équipements en fin de vie in<strong>du</strong>strielle 44L’évolution des technologies et des métiers 45La maîtrise des risques in<strong>du</strong>striels et sanitaires 47L’éradication des nuisances olfactives et sonores 49Un rendement épuratoire trop faible pour l’azote 56La gestion de l’énergie 57La valorisation des boues 58LES OBJECTIFS DE LA REFONTE 60QUEL AVENIR POUR SEINE AVAL ? 61OBJECTIF 1, LA RECONQUÊTE DE LA SEINE 63Comment atteindre les objectifs fixés par la DCE sur l’eau pour 2015 ? 63OBJECTIF 2, VERS LE ZÉRO NUISANCE 67Zéro nuisance olfactive 67Zéro nuisance sonore 69OBJECTIF 3, QUALITÉ DES BÂTIMENTS, REDÉCOUVERTE DU PAYSAGE 704 grands axes prioritaires 711 - Le regroupement de toutes les activités au sein de la zone dite opérationnelle 712 - La création d’une zone de transition paysagère 723 - La reconquête des berges de la <strong>Seine</strong> 724 - L’accès au site et la circulation périphérique 73Nouvelles perspectives d’aménagements 74OBJECTIF 4, LA VALORISATION DES BOUES 75LE PROGRAMME ET LA MÉTHODE 77Deux phases d’étude 77LES QUESTIONS DU <strong>SIAAP</strong> 78Les problématiques 78Concertation et transparence 79LEXIQUE 80


CHAPITRE 1L E C O N T E X T EL’histoire de l’assainissement dans l’agglomération parisienne ressemble à unecourse poursuite entre la pro<strong>du</strong>ction des eaux usées et les moyens mis en œuvrepour les traiter. Quelques données historiques permettent de comprendre l’ampleur<strong>du</strong> problème, notamment l’accroissement démographique et l’augmentation de laconsommation d’eau, ainsi que l’importance <strong>du</strong> site <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> dans le dispositifd’assainissement de la région Ile-de-France.4


• Lavoir Hôtel Dieu au XVI e siècle• Paris au début <strong>du</strong> XIX e siècle• Coupe d’un égout ancien avec son caniveauau milieu de la chaussée, fin <strong>du</strong> XVIII e siècle• Violente épidémie de Choléra en 1832AUX SOURCESDE L’ASSAINISSEMENT PARISIENDe l’eau a coulé sous les ponts de la <strong>Seine</strong> avantque des pratiques d’assainissement des effluentssoient mises en œuvre à Paris. Au début <strong>du</strong> XIX e siècleencore, les usages en matière d’élimination desdéchets et d’évacuation des eaux laissent grandementà désirer : chaque immeuble est doté d’une fosse àl’étanchéité douteuse et qui communique bien souventavec le puits d’alimentation en eau… Vidangéespériodiquement, ces fosses occasionnent desodeurs* de plus en plus incommodantes. Les pro<strong>du</strong>itsde vidanges sont transportés vers des déchargesmunicipales. La plus importante, la voirie Montfaucon,se trouve au pied des Buttes Chaumont… au granddam des Parisiens !EffluentDésigne de façongénérale tout fluide émispar une source de pollution.Ici, il est employé commesynonyme des “eaux usées”,c’est-à-dire les eaux in<strong>du</strong>strielleset domestiquesaprès usage.?> Des mesures sanitairesEn 1800, le linéaire <strong>du</strong> réseau d’égouts ne compteque 25 km alors que la ville s’étend sur 3 400 hectareset compte quelque 500 000 habitants. La constructionet l’entretien des égouts sont confiés à la Préfecturede la <strong>Seine</strong> tandis que leur curage dépend de laPréfecture de Police. Après la terrible épidémie decholéra de 1832, qui met en cause les mauvaisesconditions d’hygiène de l’époque, les pouvoirspublics prennent conscience de la nécessité de mettreen application les mesures sanitaires qui s’imposent.L’étanchéité des fosses pour éviter l’infiltration et lacontamination des puits d’eau potable devient uneréelle préoccupation. Le réseau d’égouts prend peuà peu de l’ampleur : en 1850, il atteint 120 km. Leseaux sont directement évacuées vers la <strong>Seine</strong> et nonplus dans le grand égout de ceinture dont les crues encas de pluie donnaient lieu à de sérieux désagréments.C’est avec la construction <strong>du</strong> collecteur* Sébastopolen 1854 et la mise en place <strong>du</strong> tout-à-l’égout (décretde 1852) que s’ouvre la période des égouts modernes.Les constructions anciennes ont dix ans pour seraccorder au réseau, mais à l’époque, toutes les ruesde Paris ne sont pas équipées d’un égout, loin de là !* Lexique p. 80Déjà à Lutèce…Que de chemin parcouru depuis l’époque gallo-romaine,quand Paris s’appelait encore Lutèce.Une galerie d’évacuation des eaux usées de 3,5 mètresde haut sur 1,5 mètre de large a été découverte sousl’actuel boulevard Saint-Michel, et l’on suppose que cen’était pas la seule en fonction en ce temps-là.Jusqu’à la période médiévale, les structures demeurentrudimentaires. En 1374, le réseau d’égouts s’étend,sous l’égide <strong>du</strong> prévôt Hugues Aubriot. Celui-ci faitconstruire le premier égout couvert, le long de la rueMontmartre.?EgoutsOuvrages le plussouvent souterrainsqui recueillent leseaux usées del’agglomération.LE CONTEXTE5


• Eugène Belgrand, ingénieur - 1810-1887,géologue-hydrologue et académiciendes sciences• Les grands travaux de ParisPercement <strong>du</strong> Boulevard Saint-Germain en 1877• Coupe d’une maison montrant l’installationde tout-à-l’égout en 1900> Le projet révolutionnaire de BelgrandAlors que l’urbanisme parisien est entièrement revu etcorrigé par le Baron Haussmann, Préfet de la <strong>Seine</strong>,celui-ci fait appel en 1853 aux services de l’ingénieurEugène Belgrand pour élaborer un grand projet d’assainissement.Les deux hommes discernent, avecl’aide des médecins et des savants dont Pasteur, ledécouvreur de la microbiologie, le rôle des matièresorganiques dans le développement des épidémies.Le projet imaginé par Belgrand rompt avec lesconceptions <strong>du</strong> passé : il consiste à prévoir un réseaude collecte, dans lequel on pourra circuler, et à reporterles déversements en <strong>Seine</strong> à la hauteur de Clichypar l’intermédiaire de quatre émissaires. La zone estalors très peu habitée et surtout le niveau de l’eau surle méandre <strong>aval</strong> de la <strong>Seine</strong> est nettement plus basqu’à Paris, ce qui permet l’écoulement des effluentspar gravité.On est encore loin <strong>du</strong> système d’assainissement d’aujourd’huimais 400 km de galeries nouvelles auront étécreusées en 1870, 600 km à la mort d’EugèneBelgrand en 1878.EmissaireOuvrage de grandedimension transportantvers les usinesd’épuration les eauxrecueillies par leségouts etcollecteurs.?Eugène Belgrand,le père de l’assainissement(1810-1878)Polytechnicien et diplômé de l’Ecole des ponts etchaussées, Eugène Belgrand est repéré par le BaronHaussmann alors que celui-ci est encore Préfet del’Yonne. Devenu Préfet de la <strong>Seine</strong>, Haussmann confieà Belgrand, spécialisé en hydrologie, un défi de taille :résoudre les problèmes d’approvisionnement en eau etd’assainissement de Paris, qui compte alors 1 milliond’habitants. Le dispositif élaboré par Belgrand,adopté en 1853, va bouleverser le paysage souterrainde la capitale, en prévoyant que chaque rue soitdoublée par une galerie souterraine abritant lescon<strong>du</strong>ites d’eau. Il constitue la base de notre réseaumoderne. En 1867, Belgrand reçoit le titre de directeurdes eaux et égouts de Paris. C’est sous sa directionque sont engagés, en 1868, les travaux colossaux deconstruction <strong>du</strong> réservoir d’eau potable au-dessusdes anciennes carrières de Montsouris, qui s’achèveronten 1874.> L’épandage agricole : un progrès majeurEn 1894, le système <strong>du</strong> tout-à-l’égout, incluant l’évacuationdes matières fécales, est éten<strong>du</strong> à l’ensembledes constructions. L’œuvre de Belgrand, en évitant lecontact entre la population et les sanies, représentaitun progrès majeur en matière d’hygiène publique.Mais le dispositif de rejet des eaux collectées en unpoint à l’<strong>aval</strong> de Paris va finir par générer des effetspervers : une forte pollution de la <strong>Seine</strong> et desdépôts gênants pour la navigation.Pour remédier à ces inconvénients, l’ingénieur Mille,le concepteur des égouts modernes au profil ovoïde,préconise la mise en œuvre de techniques d’épurationde l’eau par épandage agricole observées enAngleterre.Le principe consiste à interposer un élément filtrantentre l’égout et les rivières, en l’occurrence la terre.L’eau usée est pompée et répan<strong>du</strong>e dans les champs ;la terre retient les matières fertilisantes, et l’eau ainsiépurée vient gonfler le volume des nappes phréatiques.Ce surplus est recueilli par des drains disposés à 3mètres de profondeur, et rejeté dans les rivières.SaniesMatièrespurulentesfétides.?6LE CONTEXTE


• Terrain d’épandagedans la plaine de Pierrelaye.•••Les premiers essais d’épandage agricole sont entreprisà Clichy puis à Asnières et Gennevilliers. Les résultatsde ces tests sont concluants, ce qui incite la Préfecturede la <strong>Seine</strong> à acquérir, entre 1895 et 1905, les terrainsnécessaires dans la plaine d’Achères, une zone encoreagricole, puis à Triel-sur-<strong>Seine</strong>, Pierrelaye et Méry-sur-Oise. 800 hectares dans un premier temps et jusqu’à5000 hectares en 1914 seront ainsi transformés enchamps d’épandage. L’alimentation de ces terrains vanécessiter la construction d’un émissaire, l’émissairegénéral d’Achères appelé aussi aque<strong>du</strong>c d’Achères, etd’une usine élévatoire à Colombes, inaugurés en1895. Cette usine, d’une capacité de 10 m 3 /secondepermettait de relever les eaux sur une hauteur de 43mètres afin de passer le point haut d’Argenteuil.En 1901, la capacité de l’usine de Colombes a déjàdoublé. Dans la plaine d’Achères, les cultivateursutilisent pour leurs plantations une eau riche enengrais organiques. Le poireau d’Achères est alorsréputé sur les étals des Halles de Paris.MAULDRESEINELa HayeMeulanTrielCarrièresVIOSNEAndresyRégion deCarrières TrielUsineélévatoireInstallation électriqueéquipée de pompespermettant le relèvementdes eaux soit pour lestransférer dans le réseauen direction d’une usined’épuration, soit pourévacuer les eaux entemps de crue.?RU DE GALLYPoissySt-Germain-en-LayeRHODONFerme de laHaute BornePontoiseConflansFonceaux Régiond’AchèresAchèresMaisonsLaffittePicquenardMarlyVersaillesMERANTESEChatouCroissyGifOISEVauxBezonsRueilSuresnesPierrelayeHerblayLa FretteArgenteuilNanterreRU DEMARIVELMéry-sur-OiseRégion deMéry PierrelayeEmissaire généralColombesSèvresRégionde GennevilliersAsnièresLevalloisYVETTEGennevilliersCol. MarceauBIÈVREROUILLONSt-OuenClichyCol. ClichyCol. AsnièresParcMonsourisArcueilCHAMPSD’ÉPANDAGEGonesseSt-DenisCol. départent.Col. St-OuenIvryChoisy-le-RoiCROULTLa VilletteSEINECANAL DEL'OURCQNogent-sur-MarneSt-MauriceLE SYSTÈMED'ASSAINISSEMENT PARISIENENTRE 1900 ET 1910MaisonsAlfortRégionde CréteilCULTURE LIBREDOMAINE DE LA VILLE DE PARISPRÉVU MAIS NON UTILISÉUsines de relevage Clichy et ColombesCollecteurs parisiensStation d'épuration par lit bactérienBarrageLa PoudretteBondySURFACE D'IRRIGATION5 000 haJoinvilleSt-MaurCréteilMont MeslyMARNEBrie-comte-RobertYERRESMise en service des champs d’épandage dans la boucle deGennevilliers puis dans les plaines d’Achères, de Méry-Pierrelayeet de Carrières-Triel.LE CONTEXTE7


• Usine élévatoire de Colombes (cf p. 7)• Ouvriers à l’entretien dans la salle des pompes.12 groupes élévatoires permettent une hauteurde relevage des eaux de 43 mètres> Le passage à l’échelle in<strong>du</strong>strielle : vers l’usine d’AchèresAprès la première guerre mondiale, les champsd’épandage se révèlent insuffisants. Avec son agglomération,Paris va compter rapidement 3,5 millionsd’habitants. Les usines se développent, la banlieue sepeuple et s’urbanise, et les communes adoptent lesmêmes solutions d’assainissement.L’accroissement <strong>du</strong> volume d’eau acheminé et lecaractère extensif de ce procédé en surface rendentrapidement la seule technique de l’épandage insuffisante.Il faut désormais changer d’échelle et mettre aupoint des techniques d’épuration in<strong>du</strong>strielle, et nonplus agricole. Au début des années 1920, c’est encoreà Colombes que le département de la <strong>Seine</strong> se doted’un centre expérimental. On y testera toutes les techniquesd’épuration mises en œuvre par la suite dans lastation d’épuration d’Achères.Une pompe de 1933 à Achères !Sur le carrefour situé à l’entrée de la ville d’Achères,dans les Yvelines, une pompe électrique datantde 1933, vestige de l’usine de Colombes aujourd’huitransformée en Cité de l’eau, centre de formation etd’information sur les métiers de l’eau.Les grandes dates de l’assainissement1852Raccordement obligatoire des nouvelles constructionsà l’égout de leur rue.1853Adoption <strong>du</strong> projet pour l’assainissement de Parisélaboré par Eugène Belgrand et le Baron Haussmann.1880-1885Création <strong>du</strong> réseau des égouts parisiens.1894Avènement <strong>du</strong> “tout-à-l’égout” qui contraint lespropriétaires à raccorder leurs immeubles à l’égoutet à y déverser leurs vidanges.1895Création des premiers champs d’épandage agricoleà Achères et Triel. Inauguration de l’usine élévatoirede Colombes.1895 à 1905Acquisition par la Préfecture de la <strong>Seine</strong> de terrains àAchères pour l’épandage des eaux.1933Le programme général d’assainissement imposela création d’un site d’épuration biologique sur le sited’Achères.1940Création de la première tranchede la station d’épuration d’Achères, d’une capacitéde 200 000 mètres cube par jour (m 3 /jour).8LE CONTEXTE


• Les 12 tranches prévues dans le programmed’Achères en 1933• Achères en 1940LE DEVELOPPEMENT DE LA STATION D’ACHERESLe premier programme d’assainissement à l’échellede l’agglomération parisienne, conçu en 1927, prévoitque quatre émissaires con<strong>du</strong>iront les eaux usées deParis, <strong>du</strong> département de la <strong>Seine</strong> et <strong>du</strong> départementde <strong>Seine</strong>-et-Oise, déjà tributaire <strong>du</strong> système decollecte, sur le site d’Achères, en rive gauche de la<strong>Seine</strong>. De fait, par sa situation à l’<strong>aval</strong> de l’agglomérationparisienne à une altitude inférieure à celle deParis, le site présente un avantage sur le planhydraulique : il peut être alimenté gravitairement.Les eaux rejetées à l’égout pourront s’écouler sanspompage jusqu’à l’usine, y être traitées et se déversernaturellement dans la <strong>Seine</strong>.> L’apparition <strong>du</strong> traitement biologiqueDès les années 1920, les pouvoirs publics avaientréfléchi à la création d’un site de traitement des eauxalternatif à l’épandage, qui utiliserait des microorganismes: c’est la technique des “boues activées”,autrement dit les premiers pas <strong>du</strong> traitement biologique.La future station d’épuration sera évolutive en capacitépour satisfaire les besoins de la population dans lescinquante ans à venir. La station d’Achères voit le jouren 1940, avec une superficie modeste. Sur les douze“tranches” d’épuration programmées pour atteindre unecapacité de 2 400 000 m 3 d’eaux usées par jour (m 3 /jour),une seule est construite pour 200 000 m 3 /jour, laSeconde guerre mondiale venant interrompre ledéveloppement de l’usine. A la sortie de la guerre, larégion parisienne compte 6 millions d’habitants.Dans les trente ans qui vont suivre, la population vaexploser, passant à 10 millions en 1975. Entre temps,la station d’Achères aura connu des aménagementsmajeurs : en 1954, la construction d’un nouvel émissairepour transporter les eaux à traiter et l’extensiond’Achères I, en 1966 la mise en service d’Achères II,portant la capacité de traitement <strong>du</strong> site à 520 000m 3 /jour.1946 1975Population francilienne Population francilienne6 millions d’habitants 10 millions d’habitantsConsommation50 litres / habitant / jourConsommation150 litres / habitant / jourLE CONTEXTE9


• La station d’épuration d’Achères, appelée aujourd’hui usine<strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>, à la fin des années 1970. D’une capacité de2 100 000 m 3 /jour, c’est un vaste complexe qui s’est construit en4 tranches, mises en service successivement en 1940, 1966, 1972et 1978. Jusqu’en 1976, 80 % des eaux usées de l'agglomérationparisienne seront dirigées vers ce site> Le “tout-à-Achères” confronté à ses limitesAlors que les Parisiens essaiment vers les banlieues,la centralisation <strong>du</strong> traitement des eaux de l’agglomérationsur un site unique commence à être remiseen question. La stratégie <strong>du</strong> “tout-à-Achères”, apparuecomme la plus rationnelle pendant de longues années<strong>du</strong> fait des avantages <strong>du</strong> site, atteint ses limites, <strong>du</strong>fait de l’expansion de l’agglomération parisienne.■ ÉVOLUTION DEMOGRAPHIE, EAUX USÉES ET CAPACITÉS1 2001 000800600400200 Achères I0Millions de m 3 /anEvolutionde la populationEaux uséespro<strong>du</strong>itesMillions d'habitantsAchères IVCapacitéde traitementAchères IIIAchères II1880 1900 1920 1940 1960 1980121086420Les distances et les temps de transfert des eaux uséesvers la station s’allongent. A cette problématique,s’ajoute la question des eaux pluviales qui viennentgonfler les volumes d’eaux à traiter : en cas de pluiesabondantes et très violentes, les capacités de la stationd’Achères sont dépassées et les eaux ne subissent aumieux qu’un traitement primaire (dégrillage, dessablage,déshuilage) avant d’être rejetées en <strong>Seine</strong>. La saturationdes égouts entraîne de très fréquents déversementsdans le fleuve via les déversoirs d’orages*, et celamême pour des pluies de faible intensité. Il est tempsde créer d’autres sites d’épuration pour renforcer lesystème d’assainissement ainsi que de nouveauxémissaires pour leur transport.C’est dans ce contexte qu’intervient en 1970 la création<strong>du</strong> Syndicat Interdépartemental pour l’Assainissementde l’Agglomération Parisienne (<strong>SIAAP</strong>), issu de laréorganisation administrative de la région parisienneet de l’éclatement en 6 départements de la <strong>Seine</strong> etde la <strong>Seine</strong>-et-Oise. * Lexique p. 81La création <strong>du</strong> <strong>SIAAP</strong>Le Syndicat Interdépartemental pour l’Assainissementde l’Agglomération Parisienne (<strong>SIAAP</strong>) est directementissu de la réorganisation de la région parisienne qui adonné lieu, en 1968, à l’éclatement des 2 départementsde la <strong>Seine</strong> et de la <strong>Seine</strong>-et-Oise en 6 nouveauxdépartements : Paris, les Hauts-de-<strong>Seine</strong>, la <strong>Seine</strong>-Saint-Denis, le Val-de-Marne, l’Essonne et les Yvelines.Ce découpage a provoqué des changements importantspuisque les départements issus de l’ancienne <strong>Seine</strong> ontacquis une compétence en assainissement qui a étéd’abord assurée par les directions départementales del’équipement avant d’être reprise par les conseilsgénéraux à l’issue des lois de décentralisation de 1982-1983.C’est ainsi que quatre départements - Paris, les Hauts-de-<strong>Seine</strong> (36 communes), la <strong>Seine</strong>-Saint-Denis (40 communes)et le Val-de-Marne (47 communes) - ont décidé de seregrouper pour former un syndicat interdépartementalchargé <strong>du</strong> traitement des eaux usées : le <strong>SIAAP</strong>. Son champd’intervention s’est éten<strong>du</strong> depuis à 180 communes desautres départements de l’Ile-de-France (Essonne,<strong>Seine</strong>-et-Marne, Yvelines, Val d'Oise).VALD'OISEEn 40 ans, les capacités de la station d’Achères évolueront au rythme de lacroissance démographique francilienne et de la consommation des habitants.YVELINESHAUTSDESEINEPARISSEINESAINTDENIS10LE CONTEXTEESSONNEVAL DEMARNESEINEETMARNE


• Usine Marne <strong>aval</strong> à Noisy-le-Grand• Usine <strong>Seine</strong> amont à Valenton•••Les années 1970 voient la construction des deuxnouvelles stations en amont de la capitale prévuesdans le Schéma directeur d’assainissement adopté en1968. Leur nécessité s’est confirmée avec la réalisationdes villes nouvelles instituées par le Schéma directeurd’aménagement et d’urbanisme de 1965. L’usine Marne<strong>aval</strong> à Noisy-le-Grand (93), en bord de Marne, est inauguréeen 1976 pour une capacité de 30 000 m 3 /jour. Lapremière tranche de l’usine <strong>Seine</strong> amont à Valenton(94), en bord de <strong>Seine</strong>, est mise en service en 1987 pourune capacité de 150 000 m 3 /jour. La mise en servicede ces équipements mettra notamment un terme àd’importants rejets d’eaux non traitées dans l’Orgeet l’Yvette.YVELINESVAL D’OISE<strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>AchèresHAUTS-DE-SEINEL’YvetteL’OrgePARISESSONNESEINE-SAINT-DENISVAL-DE-MARNE<strong>Seine</strong> amontValentonMarne <strong>aval</strong>Noisy-le-GrandSEINEETMARNELa station d’Achères :des capacités décuplées en 60 ans1940Conçue en 1933, la station d’Achères voit le jour avecune capacité déjà modeste par rapport aux besoins.1954Des réaménagements sont réalisés pour que la stationpuisse accepter 200 000 m 3 /jour, grâce à un nouvel émissairenotamment. La station dispose alors de deux émissaires,ou aque<strong>du</strong>cs, qui apportent les eaux usées.1966Une seconde installation baptisée Achères II, alimentéepar l’émissaire Saint Denis-Achères, est mise en place etajoute 320 000 m 3 /jour, soit un total de 580 000 m 3 /joursi l’on inclut une unité pilote de 60 000 m 3 /jour. Lerythme de construction s’accélère ensuite, toujours sur lemême modèle.1972Achères III, d’une capacité de 900 000 m 3 /jour, sort deterre avec la création d’un nouvel émissaire, le Clichy-Achères (via Bezons).1978La création d’Achères IV apporte 600 000 m 3 supplémentairespar jour. Cette tranche est alimentée parl’émissaire Clichy-Achères (branche d’Argenteuil).1990Le niveau de 2,1 millions de m 3 /jour est atteint. Mais lacourse aux capacités va ralentir, alors que les protestationsdes riverains s’accentuent : le projet de constructiond’une cinquième tranche, qui aurait permis à Achères devoir ses capacités portées à 2,7 millions de m 3 /jourest abandonné. De nouveaux centres de traitements sontcréés à Valenton et à Colombes.Les 3 stationsd’épuration <strong>du</strong> <strong>SIAAP</strong>à la fin des années 1980.LE CONTEXTE11


L’enjeu environnemental prend le dessus• <strong>Seine</strong> centre à Colombesune nouvelle génération d’usined’épurationL'Azoteammoniacal (N de NH 4+)Provient de la décomposition,par des bactéries, de l’azoteorganique présent dans lesexcréments et surtout dans lesurines. Rejeté dans le milieu naturel,il subit une nouvelle transformationen nitrate (nitrification) quis’accompagne d’une importanteconsommation d’oxygènepréjudiciable à la viepiscicole.?Entre 1965 et 1978, Achères avait repris son programmed’extension avec la réalisation des tranches III et IV,portant la capacité de la station à 2,1 millions dem 3 /jour. L’équilibre entre la pro<strong>du</strong>ction et le traitementdes eaux usées de l’agglomération ne sera atteintqu’en 1987 avec la mise en service de l’usine deValenton, mais sans marge de sécurité pour assurer lapermanence <strong>du</strong> traitement, ce qui décide le <strong>SIAAP</strong> àenvisager la construction d’une cinquième trancheencore inscrite dans le Schéma d’assainissement de1968. La capacité de l’usine aurait atteint ainsi l’objectifde 2,7 millions de m 3 /jour.Cette nouvelle extension n’est pas acceptée par lespartenaires institutionnels <strong>du</strong> <strong>SIAAP</strong>, l’Agence de l’eau<strong>Seine</strong>-Normandie (AESN) et la Région Ile-de-France,qui préconisent la poursuite de la politique rapprochantles stations d’épuration des lieux de pro<strong>du</strong>ction,politique largement partagée par les riverains del’usine exaspérés par les mauvaises odeurs qui sedégagent de l’usine.En septembre 1990, le Premier ministre, Michel Rocard,décide l’abandon <strong>du</strong> projet. Le <strong>SIAAP</strong> engage un programmede travaux visant à une ré<strong>du</strong>ction significativedes nuisances : abandon des lits de séchage des boues(transformés depuis en champs de lavande), couverturede nombreux ouvrages, épaississement séparé desboues biologiques, etc. C’est dans ce contexte queparaît la Directive européenne sur les Eaux Rési<strong>du</strong>airesUrbaines* (DERU) en mai 1991. Le nouveau Schémadirecteur d’assainissement de l’agglomération parisienne,adopté en 1992, prévoit le maintien d’Achèresà 2,1 millions de m 3 /jour avec la mise en œuvre d’untraitement partiel de l’azote ammoniacal* commepremière réponse aux exigences réglementaires.Mais les priorités sont alors la déconcentration desusines d’épuration et le traitement des eaux pluviales.En 1994, le Ministère de l’Environnement confie àl’Agence de l’eau <strong>Seine</strong>-Normandie une étude complémentairede l’assainissement sur la zone de collecte <strong>du</strong><strong>SIAAP</strong>, dite “zone centrale de la Région Ile-de-France”.L’étude aboutit en 1997 à la définition d’un scénario àl’horizon 2015, appelé “Scénario C*”.La logique d’une politique d’assainissement à vocationessentiellement sanitaire, qui consistait à mettre enœuvre les moyens épuratoires suffisants pour traitertoutes les eaux usées pro<strong>du</strong>ites par les habitants del’agglomération parisienne, s’achève.Soixante années ont ainsi été nécessaires pour mettre enadéquation le système d’assainissement avec l’évolutiondémographique de notre région.Une nouvelle étape s’engage. La fin <strong>du</strong> “tout-à-Achères”est donc programmée. Les objectifs consistent à traitermieux les eaux usées en s’attaquant aux pollutions liéesà la présence <strong>du</strong> phosphore et de l’azote, et aussi dedéconcentrer les moyens épuratoires sur l’ensemble<strong>du</strong> territoire.Ainsi, le rééquilibrage des moyens d’épuration surl’agglomération prévoit l’extension des usines deValenton et de Noisy-le-Grand ainsi que la créationde deux nouveaux sites à Triel-sur-<strong>Seine</strong> (78) et auBlanc-Mesnil (93). En 1998, l’inauguration de l’usine<strong>Seine</strong> centre à Colombes (92) marque l’avènementd’une nouvelle génération de stations d’épurations.Finis les dispositifs de traitement à l’air libre. Ce sontdes bâtiments compacts et couverts qui accueillentdes équipements modernes et des technologies depointe. Résultat : l’élimination des nuisances pour lesriverains.Les années 90 ont fait émerger, notamment pourl’usine d’Achères, une vision plus globale des enjeuxde l’assainissement vis-à-vis de la qualité <strong>du</strong> milieunaturel et de la préservation <strong>du</strong> cadre de vie.* Lexique p. 80, p. 81 - Détail <strong>du</strong> Scénario C : lexique p. 8312LE CONTEXTE


BrêmeVaironRotengleTruiteLe retour des poissonsAlors qu’on ne dénombrait plus que trois espèces depoissons dans la <strong>Seine</strong> en 1970, on en recense 29 en2007. Les progrès de l’assainissement, l’évolution destechnologies et l’activité de la station d’Achères ontindéniablement contribué à une meilleure qualité deseaux <strong>du</strong> fleuve.30252015■ ÉVOLUTION DE LA FAUNE EN SEINE ET PERSPECTIVE DEPUIS 1989 GoujonNombred'espècesrecencées141617171819202222232428282829Tanche29 29SandreAnguilleBrochet105Chevesne0BarbeauPercheSilurePerche soleil1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007Années■ Nombre d’espèces cumulé :toutes espèces identifiées sur l’ensembledes campagnes de pêche.OmbreHotuAbletteCarpe communeCarassinVandoiseGardonLE CONTEXTE13


• Les eaux à traiter :domestiques, in<strong>du</strong>strielles, pluvialesLE FONCTIONNEMENT DU SYSTEME D’ASSAINISSEMENTLe réseau d’égouts conçu par Belgrand au milieu <strong>du</strong>XIX e siècle ainsi que les recherches sur l’épurationdes eaux menées par Mille et Durand-Claye ont poséles bases <strong>du</strong> système d’assainissement de l’agglomérationparisienne. Aujourd’hui, les professionnels<strong>du</strong> secteur doivent faire face à de nouveaux enjeux :la prise en charge et le traitement des eaux pluviales,l’application de la réglementation européenne, lagestion des volumes croissant de boues rési<strong>du</strong>elles.> Les eaux traitéesLes eaux sales sont d’abord collectées par les réseauxd’égouts communaux et départementaux auxquelssont raccordés les habitations et les équipements detoute nature. Il existe deux types de réseaux : leréseau de type “unitaire” qui collecte à la fois les eauxusées domestiques et in<strong>du</strong>strielles ainsi que les eauxpluviales, et le réseau de type “séparatif” qui collecteséparément les eaux usées et les eaux pluviales.■ RÉSEAU UNITAIRELe réseau de collecte et de transport des eaux usées del’agglomération parisienne est majoritairement unitaire :les eaux de pluie rejoignent dans le même circuit leseaux salies par les activités domestiques et in<strong>du</strong>strielles.Ces effluents sont qualifiés “d’eaux rési<strong>du</strong>aires urbaines”par la directive européenne de 1991 ; les exigences dequalité <strong>du</strong> traitement s’appliquent donc indifféremmentaux eaux de pluie et aux eaux usées.Dans le circuit de l’eau, celle-ci est d’abord captée,ren<strong>du</strong>e potable et distribuée jusqu’au robinet. Unefois salie par les activités domestiques ou in<strong>du</strong>strielles,elle est ensuite évacuée par un réseau souterrain versdes usines pour y être traitée avant de retourner, unefois épurée, au milieu naturel : c’est l’assainissement. Leseaux usées transportées et traitées par le <strong>SIAAP</strong>, principalservice public de l’assainissement en Ile-de-France,représentent chaque jour un volume d’environ 3 millionsde m 3 /jour par temps sec, correspondant à la consommationde plus de 8 millions de Franciliens.■ RÉSEAU SÉPARATIFBoîte de raccordementEgout unitaireDéversoird’orageBypass (gros orages)STEPBoues (vers STEP)Vers rivière >>>SurverseVers rivière >>>STEPBoîte de raccordementEgout eaux uséesSDEPBoîte de raccordementEgout eaux pluvialesEaux pluviales Eaux usées Eaux pluviales + eaux usées STEP : Station d’épuration SDEP : Station de Dépollution des Eaux PluvialesSurverse (gros orages)14LE CONTEXTE


Une chasse d’eau :9 litresUn lave vaisselle :40 litresUne douche :60 litresUn lave linge :80 litresUn bain :150 litres> Eaux domestiques, eaux in<strong>du</strong>striellesOn distingue deux grandes catégories d’eaux usées :les eaux domestiques et les eaux in<strong>du</strong>strielles. Les eauxdomestiques proviennent des différents usages de l’eau.Essentiellement porteuses de pollution organique, ellesse répartissent en deux catégories : les eaux ménagèreset les eaux “vanne”. Les eaux ménagères proviennentdes salles de bains et des cuisines. Elles contiennentgénéralement des détergents, de la graisse et despetits débris organiques, surtout chargés en pollutionsorganiques et phosphatées. Elles peuvent aussi contenirdes solvants (pro<strong>du</strong>its diluants ou dégraissants) trèsnocifs. Les eaux “vannes” proviennent uniquementdes toilettes ; elles contiennent des matières fécales(35 kg par personne et par an) et des urines (500 litrespar personne et par an), chargées en germes, enmatière organique et en azote.Temps sec ?temps de pluiePar temps sec, seules les eauxusées domestiques et in<strong>du</strong>strielles(auxquelles peuvent s’ajouter leseaux d’infiltration) sont acheminéesvers les usines d’épuration. Partemps de pluie dans un réseauunitaire, les eaux de ruissellementviennent considérablementaugmenter les débits queles usines doiventtraiter.On estime que les effluents provenant des activitésdomestiques sur la zone de collecte <strong>du</strong> <strong>SIAAP</strong> représententenviron 94 % des volumes entrants dans lesusines d’épuration par temps sec.Les effluents provenant de l’activité in<strong>du</strong>striellereprésentent environ 6 % des volumes entrants. Maisavec la pratique <strong>du</strong> tout-à-l’égout, ces effluents sontdifficiles à quantifier alors qu’ils peuvent représenterjusqu’à 25 % de la pollution organique arrivant dansles usines. Ces déversements sont réglementairementsoumis à une autorisation préalable établie dans lecadre d’une convention tripartite : in<strong>du</strong>striel, gestionnaire<strong>du</strong> réseau d’assainissement et épurateur.Malheureusement, on se doit de constater un retardimportant dans l’établissement de ces conventions,même s’il s’agit d’un objectif majeur pour le <strong>SIAAP</strong>.En plus de matières organiques, azotées ou phosphatées,ces rejets contiennent des pro<strong>du</strong>its toxiques : solvants,métaux lourds, hydrocarbures, etc… Mêlés aux eauxdomestiques, ils peuvent en cas d’incident présenterun danger pour les installations techniques mais aussipour la sécurité et la santé <strong>du</strong> personnel des usines.C’est pourquoi les établissements in<strong>du</strong>striels à l’originedes rejets les plus importants sont incités à assurerleur prétraitement avant de les déverser dans le réseau.Les usages de l’eau à la maisonA la maison, chaque Francilien consomme en moyenne150 litres d’eau par jour, soit l’équivalent d’une baignoireremplie (source Eau de Paris, année 2000).7 % de l’eau consommée est utilisée pour l’alimentation :- 1 % pour la boisson,- 6 % pour la préparation de la nourriture ;93 % de l’eau est utilisée pour l’hygiène et le nettoyage :- 39 % pour les bains et les douches,- 20 % pour les sanitaires,- 12 % pour le linge,- 10 % pour la vaisselle,- 6 % pour le lavage de la voiture et l’arrosage <strong>du</strong> jardin,- 6 % pour des usages divers (source C.I.Eau).Tous usages confon<strong>du</strong>s, on consomme en moyenne enIle-de-France 180 litres d’eau par équivalent habitant.Ce chiffre cache des disparités importantes : 150 litresen banlieue pour 280 litres à Paris où les services(hôpitaux, hôtels, restaurants, in<strong>du</strong>stries) sont concentrésfaisant doubler la population tous les jours (de 2 135 000à un peu plus de 4 000 000 d’habitants).SolvantSubstancechimique présentedans les pro<strong>du</strong>itsdiluants oudégraissants, toxiqueen égout.?LE CONTEXTE15


• Les eaux pluvialeschargées de pollutionrejoignent le réseaudes eaux usées> Le ruissellement des eaux pluvialesOn le sait moins, mais les eaux pluviales peuventcauser des pollutions importantes. Au contact de l'air(fumées in<strong>du</strong>strielles, gaz d’échappements), elles sechargent d’impuretés puis elles ruissellent sur lachaussée en emportant sur leur chemin toutes sortesde rési<strong>du</strong>s déposés sur les toits et les chaussées (zinc,huiles de vidange, carburants, pneus et métauxlourds, etc).Lors d’épisodes pluvieux importants, et notammentdes orages, les débits augmentent considérablement.L’usine <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>, dont le débit moyen de traitementest compris entre 15 et 20 m 3 /seconde, peut voir sondébit de temps sec multiplié par trois.Ce débit peut même dépasser le débit de la <strong>Seine</strong> àson plus bas niveau. Ce fut le cas le 9 juillet 2001 où,sur le périmètre <strong>du</strong> <strong>SIAAP</strong>, le débit rejeté dans lefleuve via les réseaux et les usines d’épuration adépassé 100 m 3 /seconde, occasionnant à la confluenceentre la <strong>Seine</strong> et la Marne une élévation de la ligned’eau de plus d’un mètre.En milieu urbain, la prise en charge et le traitementdes eaux pluviales constituent un enjeu primordial.L’agglomération parisienne est l’une des métropolesles plus denses et les plus éten<strong>du</strong>es d’Europe. Via laconstruction de logements privés, d’établissementset d’équipements publics, les aménagements de voirieou l’organisation <strong>du</strong> réseau des transports publics, cettespécificité territoriale se tra<strong>du</strong>it pas une forte pressionsur le milieu naturel. Le niveau d’imperméabilisationdes sols ne permet plus aux eaux de pluie d’êtreabsorbées lors d’épisodes pluvieux importants.La consommation d’eau en baisseAu cours des décennies 1970 et 1980, la consommationd’eau des ménages avait fortement augmenté. En France,elle était passée de 106 litres à 161 litres par jour et parhabitant entre 1975 et 1991. Les études prospectivesdes années 80 sur les besoins en eau ont le plus souventémis l’hypothèse d’une expansion continue de lademande. Or, depuis le début des années 1990, lesdistributeurs d’eau constatent une baisse sensible et<strong>du</strong>rable des consommations dans la majorité des grandesvilles européennes. Selon le Crédoc (Centre de recherchepour l’étude et l’observation des conditions de vie),cette évolution est imputable à la tertiarisation desactivités et aux efforts de compression des charges desgestionnaires des immeubles d’habitation, de bureauxet des établissements publics. On peut penser aussi queles consommateurs ont été sensibles aux campagnesd’information les incitant à éviter les gaspillages.16LE CONTEXTE


Le fonctionnement de l’usine <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>Dans une usine d’épuration, le circuit de l’eau comportetoujours deux chaînes de traitement combinées :le traitement des eaux et le traitement des bouesrési<strong>du</strong>aires. L’activité de l’usine <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> et son cœurde métier sont principalement organisés autour dedeux unités : une Unité de Pro<strong>du</strong>ction des Eaux et desIrrigations (UPEI) et une Unité de Pro<strong>du</strong>ction des BouesDéshydratées (UPBD). L’UPEI a en charge l’ensemblede la filière épuration de l’eau, depuis les installationssituées à La Frette, en rive droite, jusqu’à l’extrémité<strong>du</strong> canal de rejet en <strong>Seine</strong>; elle gère également lesinstallations de digestions des boues, de pro<strong>du</strong>ctionde biogaz et d’irrigation des terrains agricoles situéssur la commune de Pierrelaye. L’UPBD a en chargel’ensemble des activités liées au traitement des boues.■ LE TRAITEMENT DES EAUX ET LE TRAITEMENT DES BOUES À SEINE AVALLe traitement des eaux> Traitement primaire1 Le dégrillageA l’arrivée, les eaux passent au travers des grillesmécaniques de plus en plus fines où sont retenusles déchets volumineux. Ces déchets sont évacuésvers une usine d’incinération d’or<strong>du</strong>res ménagères.2 Le dessablage, le déshuilageLes sables se déposent dans le fond des bassins d’oùils sont extraits par raclage. Grâce à une fine aération,les graisses remontent à la surface pour êtrerécupérées. Les sables sont évacués vers un centrede nettoyage pour réutilisation, les graisses vers untraitement thermique pour récupération de chaleur.3 La décantation primaireDu fait de la vitesse très lente de l’eau dans l’ouvragede décantation, les matières en suspension se déposentsur le fond <strong>du</strong> décanteur et sont récupérées parun racleur.> Traitement secondaire4 L’épuration biologiquepour les pollutions carbonéesGrâce à l’insufflation d’air dans les bassins, desbactéries, naturellement présentes dans l’eau, semultiplient en présence de l’oxygène et consomment,les pollutions dominantes les pollutionscarbonées. Suivra une étape dite de clarificationconsistant à séparer, par décantation, l’eau desbactéries.> Traitement tertiaire5 La clarifloculationpour les pollutions phosphatéesLe phosphore est présent dans l’eau sous formedissoute. Grâce à l’injection de chlorure ferrique,cette pollution, en décantant, passe à l’état departicules qui s’agglomèrent entre elles et sedéposent au fond des bassins.6Le traitement de l’azote2 procédés de traitement combinés :1 - La nitrificationL’eau passe à travers des filtres composés de billesde polystyrène. Grâce à l’insufflation d’air, des bactériesnitrifiantes se développent et se nourrissentde l’azote en le transformant en nitrate.2 - La dénitrificationL’eau passe à travers des filtres composés degrains d’argile. Avec l’injection de méthanol denouvelles bactéries viennent consommer les nitratestout en utilisant l’oxygène qu’ils contiennentet les transforment en azote gazeux (composantnaturel de l’air) qui s’évacue dans l’atmosphère.1> Trois types de traitement3Les cinq émissaires réalisés au fur et à mesure <strong>du</strong>développement de la station acheminent les effluentsjusqu’à l’usine. Construits en rive droite de la <strong>Seine</strong>, ilsconvergent au niveau de la commune de La Frette avantd’effectuer une traversée sous-fluviale <strong>du</strong> fleuve etd’aboutir chacun sur des premières grilles mécaniséesqui retiennent les rési<strong>du</strong>s les plus volumineux.12a1212b11109287456A leur arrivée à l’usine, les effluents revêtent plusieursaspects. On distingue des formes grossières, visibles àl’œil nu (papiers, plastiques, feuilles mortes, huiles,graisses, sables), des formes particulaires qui proviennent<strong>du</strong> fractionnement de la matière en morceaux de plusen plus fins <strong>du</strong>rant le parcours, et des formes dissoutesintimement mélangées à l’eau, pro<strong>du</strong>ites directementsous cette forme - c’est le cas des urines - ou qui sedissolvent pendant leur voyage dans le réseau.Dans le circuit de l’épuration, les eaux usées subissenttrois types de traitements dits primaire, secondaire ettertiaire (voir schéma ci-contre) pour éliminer les pollutionscarbonées, phosphatées et azotées.•••Le traitement des bouesA chaque étape de la dépollution de l’eau,on récupère des déchets appelés boues quisont traités sur le site.7 L’épaississement des boues excédentairesLes boues très liquides provenant de l’épurationbiologique sont concentrées dans des flottateursavant de rejoindre l’étape de digestion.8 La digestionPendant 3 semaines, les boues sont maintenuesdans des cuves fermées à une température de35°C. Régulièrement brassées et en l’absenced’oxygène, elles subissent une fermentation quiles stabilise sur le plan hygiénique et pro<strong>du</strong>it <strong>du</strong>biogaz réutilisé pour les besoins <strong>du</strong> site.9 L’épaississementAfin de diminuer le volume des boues, celles-cisont épaissies par décantation. Elles se déposentet sont récupérées plus compactes au fond <strong>du</strong>bassin.10 Le conditionnement thermiqueLa cuisson des boues permet de dissoudre lesfines particules et d’assurer une bonne filtrationultérieure des boues.11 La déshydratationLes boues conditionnées sont envoyées dans desfiltres-presse. Sous l’effet d’une forte pression,l’eau interstitielle est évacuée à travers la membranede filtration et renvoyée en tête <strong>du</strong> traitement.12 Le stockageLa boue déshydratée est stockée dans des cellulesindivi<strong>du</strong>elles afin d’être analysée. Elle sera évacuéesoit en :12a Epandage agricole(Boues conformes).12b Centre d’Enfouissement Technique(Boues non conformes).LE CONTEXTE17


Caractéristiquesdes eaux usées avant traitement•••• <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>, bassins de traitement des eaux uséesIl faut d’abord retenir les formes grossières. Cette opérationse fait par le passage des eaux à travers desgrilles de plus en plus fines, puis dans des bassins oùl’eau est ralentie pour permettre aux matières lourdescomme les sables de se déposer et aux matièreslégères (comme les huiles et les graisses) de flotter.La surface de l’eau est parcourue par des racleurs quirécupèrent les graisses et les matières lourdes sontrécupérées en fond de bassin. Les formes particulairessont piégées en ralentissant encore l’écoulement eten éliminant les turbulences. Dans une eau pluscalme, les matières en suspension se déposent dansle fond <strong>du</strong> décanteur d’où elles sont évacuées sousforme de boues. Cette opération permet d’éliminernaturellement 50 à 60 % des matières en suspension.Mais on peut atteindre un taux de 80 % en utilisant <strong>du</strong>chlorure ferrique.L’élimination des particules qu’on ne peut décanteret des pollutions dissoutes exige de faire appel aumonde <strong>du</strong> vivant. Ce que la mécanique, la physiqueou la chimie n’ont pas pu traiter est confié à la biologie.Des bactéries placées dans leurs conditions optimalesde repro<strong>du</strong>ction, utilisent les pollutions à éliminerpour leur développement. On compare parfois lesusines d’épuration à des fermes agricoles où l’onpratiquerait l’élevage intensif des bactéries. Les plusnombreuses s’attaquent au carbone présent dans leséléments organiques, d’autres sont friandes dephosphate ou d’azote. Le travail de ces auxiliaires,indispensables à l’activité épuratoire, nécessite desinstallations particulières, des pro<strong>du</strong>ctions d’air, carles bactéries ont besoin d’oxygène pour se développer.Les MES (Matières En Suspension) sont des matièresparticulaires très fines qui troublent l’eau et risquentde créer des dépôts.La DBO 5 signifie la Demande Biochimique en Oxygèneà cinq jours. Elle représente la quantité d’oxygènequi sera prélevée dans le fleuve lors <strong>du</strong> déversementde l’effluent sortant de la station d’épuration et quimanquera aux besoins de la vie piscicole.La DCO (Demande Chimique en Oxygène)représente la consommation en oxygènede transformation purement chimique.■ PERFORMANCES DE SEINE AVAL 2006 ET RÈGLEMENTATION ACTUELLENTK représente l’addition de l’azote organique (N orga)et de l’azote ammoniacal (NH4 + ). Dans les eaux uséesdomestiques, l’azote est présent sous forme organiquequi se transforme naturellement en azote ammoniacal.NGL (azote global) représente l’addition de toutes lesformes de l’azote.Pt (Phosphore total) incluant toutes les formes dephosphore. Quand on parle des eaux superficielles(les rivières), la teneur en phosphates s’exprime en mg/lde PO 4-- . En assainissement, on l’exprime en mg/l de Pde PO 4-- . 1 mg/l de P de PO4 -- = 3,06 de mg/l de PO4 -- .PERFORMANCES 2006 ARRÊTÉ DU 7 MAI 2007Entrée Sorties Sortie RendementConcentration Concentration Rendement* ConcentrationMatières en Suspension(MES) 250 mg/l 28 mg/l 89 % 35 mg/l 90 %Demande Biochimiqueen Oxygène (DBO 5 ) 178 mg0 2 /l 22 mg0 2 /l 88 % 25 mg0 2 /l 80 %Demande Chimiqueen Oxygène (DCO) 433 mg0 2 /l 94 mg0 2 /l 78 % 125 mg0 2 /l 75 %Azote total(NTK) 48 mg/l 44 mg/l 9 % 12 mg/l 66 %Azote global(NGL) - - - 37 mg/l** -PhosphorePTotal 6,8 mg/l 2 mg/l 70 % 1 mg/l 80 %*Rendemant : mesure l’efficacité de l’installation : il correspond à la part de pollution éliminée de l’eau par rapport à la pollution entrant sur l’usine.L’exigence porte, soit sur la concentration des eaux traitées, soit sur le rendement d’élimination <strong>du</strong> paramètre en cause.Cette distinction permet d’imposer pour la mesure <strong>du</strong> rendement, une efficacité minimale même quand les eaux brutes sont très polluées.** Valeurs annuelles. Les autres valeurs correspondent aux jours où le débit de référence est inférieur à 2 300 000 m 3 .La montée en charge en 2007 de la nitrification et de la dénitrification partielle permettront dès la fin de l’année de satisfaire les critères de l’arrêté derejet <strong>du</strong> 7 mai 2007.18LE CONTEXTE


•••Jusqu’en 1990, seule la pollution carbonée était traitéeà <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>, les équipements visant à éliminer l’azoteet le phosphore étaient en cours d’élaboration. Cespolluants ont tous deux pour effet de consommer l’oxygènedans le fleuve au point d’y rendre la vie précairesur toute la partie <strong>aval</strong> jusqu’à l’estuaire. Dans le courantdes années 80, la question de l’eutrophisation de la <strong>Seine</strong>par le phosphore a commencé à émerger, ajoutantainsi une nouvelle préoccupation environnementale.C’est par le traitement de la pollution de temps depluie que la solution est arrivée. Confronté à d’importantesmortalités piscicoles lors de gros orages d’été en1990, le <strong>SIAAP</strong> a décidé en 1994 de lancer la constructiond’une unité de traitement physico-chimique des pollutionsde temps de pluie (procédé de clarifloculation). Ilest apparu judicieux d’utiliser également cette unitépar temps sec pour éliminer le phosphore. L’unité declarifloculation a été inaugurée en 2000 ; construite àcôté de la tranche Achères IV réalisée en 1978, elleinaugurait sur le site un nouveau concept architecturalpour ce type d’ouvrages, moderne, compact et confiné.> La clarifloculation pour éliminer le phosphoreConçue initialement pour traiter, lors de pluies, les eauxexcédentaires, cette unité assure aussi l’éliminationpoussée <strong>du</strong> phosphore, limitant ainsi les risques d’eutrophisationde la <strong>Seine</strong>.Basée sur un procédé dit physico-chimique qui conjuguel’apport de chlorure ferrique et d’un polymère afinde créer une floculation, permettant aux particules lesplus lourdes de s’agglomérer et d’être récupéréessous la forme de boues liquides, cette unité fonctionnedésormais en permanence même lorsqu’il ne pleutpas, afin de respecter les teneurs en phosphore deseaux rejetées en <strong>Seine</strong>. La capacité maximale detraitement est de 32 m 3 /seconde.■ LE PHÉNOMÈNE D’EUTROPHISATIONRAPPELDU MÉCANISMEEN CASD’EUTROPHISATION■ LA CLARIFLOCULATIONInjection dechlorure ferriqueColloïdesFeDéstabilisationFePO 4PrécipitationAgitationrapideInjection depolymèreFeFeAgitationrapideGrossissementFlocFlocAgitationlenteFlocCOAGULATION INJECTION FLOCULATIONRecirculation <strong>du</strong>microsableVPFlocV DEpaississementdes bouesDECANTATIONLAMELLAIREEautraitéeExtractiondes bouesLa prise de conscience de l’impact de l’azote sur lesécosystèmes, conjuguée aux phénomènes liés auréchauffement climatique, a précipité la décision <strong>du</strong><strong>SIAAP</strong>, dès 2002 de lancer le traitement des nitrates(dénitrification) pour le traitement d’un tiers <strong>du</strong> débitarrivant à <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>, en même temps que le traitementde la totalité des effluents pour l’azote (nitrification).L’élimination totale des nitrates sera effective en 2011.La nouvelle unité de traitement des pollutions azotéesa été mise en service à la fin 2006 et inaugurée en juin2007, pour une capacité de traitement de 20 m 3 /secondepar temps sec, 45 m 3 /seconde par temps de pluie.Elle constitue actuellement la dernière étape <strong>du</strong> circuitde l’épuration à <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> avant le rejet de l’eauépurée dans la <strong>Seine</strong> par un canal unique de rejet deplus d’un kilomètre de long aménagé dans le nouveauparc paysager Albert Marquet qui longe la <strong>Seine</strong>.Depuis le début de l’année, le fleuve a retrouvé unequalité de ses eaux qu’il n’avait pas connue depuisplusieurs décennies (voir courbe p. 21).Pro<strong>du</strong>ctionoxygène :+++Consommationoxygène :++Bilan pro<strong>du</strong>ction : +o2o2o2o2Accumulationde matière organiqueJOURNÉENUIT> Photosynthèse : processus par lequel les végétaux,en utilisant l’énergie solaire, transforment les éléments nutritifset le gaz carbonique en matières végétales en pro<strong>du</strong>isant de l’oxygène.La nuit, le processus s’inverse et les végétaux consomment de l’oxygène,mais le bilan reste positif pour l’environnement.> Eutrophisation : enrichissement excessif des milieux aquatiquesen phosphore et en azote qui entraîne une proliférationdes végétaux se développant en captant la lumière solaire.La nuit, leur respiration détourne l’oxygène à leur unique profitet leur dégradation par des microorganismes s’accompagned’une surconsommation d’oxygène. Le bilan oxygène devientdonc négatif et les organismes supérieurs (poissons) disparaissent.LE CONTEXTE19


• L’unité de traitementdes pollutions azotéesà <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>> L’élimination de l’azote : 2 procédés complémentaires■LA NITRIFICATIONLa technologie imite le processus de transformationde l’azote ammoniacal en nitrate qui se pro<strong>du</strong>itnaturellement dans le fleuve. Les micro-organismesprésents dans l’eau se fixent sur des filtres constituéspar des micro-billes de matériaux inertes. Un apportimportant d’oxygène permet à ces bactéries detransformer l’azote ammoniacal en nitrates.Débit maximal : 45 m 3 /seconde.Débit exceptionnel : 52 m 3 /seconde.42131 - Arrivée des effluents2 - Bactéries consommatrices d’azote ammoniacal,fixées sur des billes de polystyrène expansé qui forment un ensemble filtrant3 - Insufflation d’oxygène4 - L’eau à traiter traverse l’ensemble filtrant de bas en haut,l’azote ammoniacal est transformé en nitrates grâceaux bactéries qui le consomment et peuvent ainsi se multiplier■LA DÉNITRIFICATIONLa dénitrification représente une deuxième étapepermettant d’aller plus loin dans le traitement de lapollution azotée et d’éliminer les nitrates avant le rejetdans le milieu naturel. Les bactéries sélectionnéessont privés d’oxygène pour les forcer à aller cherchercet oxygène dans les nitrates et à les transformer enazote gazeux, le composant majoritaire de l’air quenous respirons. Il est nécessaire, à ce stade, d’apporteraux bactéries <strong>du</strong> carbone sous la forme de méthanol,afin qu’elles puissent avoir l’énergie nécessaire à latransformation des nitrates. Les 11 filtres de l’unité dedénitrification assurent la transformation des nitratesen azote gazeux. Débit maximal : 15 m 3 /seconde.42131 - Arrivée des effluents chargés en nitrate et dopés en méthanol2 - Bactéries consommatrices de nitrates,fixées sur des billes d’argile3 - Privées d’oxygène et en présence de méthanol,les bactéries transforment les nitrates en azote gazeux4 - L'eau nitrifiée traverse l’ensemble filtrantet est débarrassée de ses nitrates20LE CONTEXTE


• Trop d’azotedans la Mer <strong>du</strong> Nordengendre le développementdes algues vertesLe cas de l’azote80 % de l’azote contenu dans les eaux polluéesdomestiques proviennent de l’urine. Les déjectionsquotidiennes d’une personne renferment environ12 grammes d’azote. Chaque indivi<strong>du</strong> pro<strong>du</strong>itannuellement 4,38 kilos d’azote via son urine.L’azote reste un polluant à effet multiple. Rejetédans le fleuve, l’azote peut être toxique pour la viepiscicole. Il se transforme naturellement en nitratesmais en consommant beaucoup d’oxygène (environ4,5 g d’oxygène consommé par gramme d’azotetransformé). C’est ce phénomène qui provoquel’asphyxie des poissons dans la basse <strong>Seine</strong>.■ LE FLUX D’AZOTE EN SEINEUsine <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>ParisamontFlux moyenen tonne/jourapporté en amont de ParisFlux moyen en tonne/jour apporté par <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>avant 2007 2007 à 2011 après 2011Azote ammoniacal N de NH 4+ 2,5 t/jour 74 t/jour < 10 t/jour < 5 t/jourAzote global NGL 134 t/jour* 80 t/jour < 51 t/jour < 23 t/jourLa mise en service de l’unité de nitrification-dénitrification a permis, depuis le début de l’année 2007, de ré<strong>du</strong>ire de manière très flagrante le flux d’azoterejeté. Pour l’azote global (Lexique p.80), l’amélioration observée est à mettre en lien avec la mise en service de la dénitrification totale.* La quasi-totalité de ce flux d’azote provient de l’agriculture, le reste est lié au rejet des villes en amont.Quand on parle des eaux superficielles (les rivières), la teneur en azote ammoniacal s’exprime en mg/l de NH4 + . En assainissement, la teneur en azote ammoniacals’exprime en mg/l de N de NH4 + . 1 mg/L de N de NH4 + = 1,29 mg/L de NH4 + .Le cas <strong>du</strong> phosphoreLe phosphore est pro<strong>du</strong>it par notre métabolismeet se retrouve dans nos excréments. Le phosphoreest aussi présent dans les détergents. Depuis le1 er juillet 2007, il n’y a plus de phosphore dans lesdétergents pour textiles ; par contre il est encoreprésent dans les détergents de lave-vaisselle. Lephosphore est un élément nutritif indispensable audéveloppement de la vie. Aussi chaque ajout dephosphore dans les rivières et les lacs favorise ledéveloppement des algues. A la différence del’azote, cet élément n’évolue pas et ne se transformepas dans le milieu.■ IMPACT DU TRAITEMENT DE L’AZOTE SUR LA SEINENH + 4 (mg/l)109Usine <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>Oise + Andresy8Usine <strong>Seine</strong> Grésillons76Situation en 200654Marne3Usine <strong>Seine</strong> amont2Usine <strong>Seine</strong> centreSituation en 20071Poses0630 650 670 690 710 730 750 770 790 810 830 850ParisLa MancheDès le début de l’année 2007, avec la mise en service de l’unité de traitement des pollutions azotées, la <strong>Seine</strong> a retrouvé une qualité de ses eaux qu’ellen’avait pas connue depuis plusieurs décennies.kmLE CONTEXTE21


Le traitement des boues22L’Unité de pro<strong>du</strong>ction des Boues Déshydratées estune machine à concentrer les boues d’épuration issuesde la dépollution des eaux usées : graisses, sables etboues. A la sortie <strong>du</strong> traitement primaire, l’effluent aabandonné environ 50 % des matières en suspension quise déposent et forment les “boues fraîches”. Cesboues sont “digérées” dans des cuves closes appeléesdigesteurs, dont on entretient la température àquelques 35°C par chauffage, et au sein desquellesles matières organiques subissent une fermentation àl’abri de l’air. La fermentation des boues lors de ladigestion s’accompagne <strong>du</strong> dégagement d’un gazriche en méthane, constituant <strong>du</strong> biogaz. Il est stockédans des sphères sur le site avant d’être réutilisécomme source d’énergie pour le chauffage desdigesteurs, l’alimentation des moteurs “diesel-gaz” etle conditionnement thermique des boues digérées.Pour encore ré<strong>du</strong>ire leur volume, elles sont déshydratéeset hygiénisées par conditionnement thermiquejusqu’à un degré de siccité* compatible avec le transport,le stockage et l’épandage. 60 % des boues de<strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> sont valorisées en agriculture. (*Lexique p. 84)Composées de matières organiques, de phosphore,d’azote, de potassium, de carbone, d’oligo-éléments,ces boues constituent des apports organo-minérauxsur les cultures. La filière d’épandage agricole des bouespro<strong>du</strong>ite par <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>, comme leur utilisation, obéissentà une réglementation très stricte, en particulier depuisle classement des boues d’épuration dans la catégoriedes déchets (Loi Voynet de 1998). Les boues conformessont distribuées aux agriculteurs dans le cadre deplans d’épandage départementaux (voir carte ci-contre)autorisés par les Préfets.La Somme, la <strong>Seine</strong>-Maritime, l’Oise, l’Eure, l’Eure-et-Loir,le Loiret, l’Aisne, la Marne, la <strong>Seine</strong>-et-Marne, le Val d’Oiseet les Yvelines sont concernés. Les boues non-conformessont évacuées vers des centres d’enfouissement technique(CET) de classe 2 au titre de déchets ultimes.L’épandage agricole est depuis longtemps la filière detraitement dominante en France. Depuis une dizaineLE CONTEXTEd’années, elle se heurte cependant à l’opposition localed’associations de défense de l’environnement et à laprévention des in<strong>du</strong>striels de l’agro-alimentaire en raisonde la présence dans cet engrais d’éléments tracesmétalliques qu’ils jugent nocifs bien que conformesaux normes.L’évolution de la réglementation et de l’opinionimpose une diversification des filières de valorisation,d’autant que les acteurs de l’assainissement en France■ PÉRIMÈTRE D’ÉPANDAGE DES BOUES DE SEINE AVAL (2007)ORNESARTHEEURESEINE-MARITIMEEURE-ET-LOIRSOMMELOIR-ET-CHERLOIRETOISEcomme en Europe sont confrontés à une augmentationconstante des volumes de boues. A <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>, onestime par exemple que la mise en service de la nouvelleunité de traitement de l’azote pourrait générer 10 à 20 %de boues supplémentaires par an.La France pro<strong>du</strong>it environ 1 340 000 tonnes de matièressèches par an. Avec plus de 200 000 tonnes de bouesbrutes pro<strong>du</strong>ites par an, soit environ 15 % <strong>du</strong> total, le<strong>SIAAP</strong> est le premier pro<strong>du</strong>cteur français et l’un despremiers en Europe.CHERAISNEVAL D’OISESEINE-ST-DENISHAUT- PARISDE-SEINE VAL-DE-YVELINES MARNESEINE-ET-MARNEESSONNEARDENNESMARNEDÉPARTEMENTS CONCERNÉS PAR UNE AUTORISATIONCommunes concernées par les épandagesdes boues de <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> (Fertifond P*)Autres communes <strong>du</strong> départementDÉPARTEMENTS EN COURS D’AUTORISATIONCommunes concernées par la demanded’autorisation d’épandage de Fertifond PAutres communes <strong>du</strong> départementDÉPARTEMENTS EN COURS DE PROSPECTIONRayon de 200 km* Lexique p. 81


Les usines et le réseau <strong>du</strong> <strong>SIAAP</strong>• Extension de l’usine <strong>Seine</strong> amontLe coup d’arrêt donné à l’extension de l’usine d’Achèresen 1990 a marqué un changement stratégique et historiquedans l’organisation <strong>du</strong> système d’assainissementde l’agglomération parisienne, axée depuis lors sur leprincipe d’implantation des nouvelles usines au plusprès des lieux de pro<strong>du</strong>ction des eaux usées. Le<strong>SIAAP</strong> gère aujourd’hui 5 sites in<strong>du</strong>striels répartis àl’ouest et à l’est de l’agglomération parisienne : <strong>Seine</strong><strong>aval</strong> et <strong>Seine</strong> Grésillons dans les Yvelines, <strong>Seine</strong> centredans les Hauts-de-<strong>Seine</strong>, Marne <strong>aval</strong> en <strong>Seine</strong>-Saint-Denis et <strong>Seine</strong> amont dans le Val-de-Marne.Les sites in<strong>du</strong>striels <strong>du</strong> <strong>SIAAP</strong><strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> à Achères (78)Mise en service en 1940Refonte prévueSuperficie : 1200 hectaresCapacité de traitement par temps sec :1,7 million m 3 /jour depuis 2007, ré<strong>du</strong>it à 1,5 fin 2012Capacité de traitement au sens de la DERU(débit de référence) : 2,3 millions m 3 /jour<strong>Seine</strong> amont à Valenton (94)Mise en service en 1987Extension en 2006Superficie <strong>du</strong> site : 80 hectaresCapacité de traitement par temps sec : 600 000 m 3 /jourCapacité de traitement au sens de la DERU(débit de référence) : 800 000 m 3 /jour<strong>Seine</strong> centre à Colombes (92)Mise en service en 1998Pas d’extension prévueSuperficie <strong>du</strong> site : 4 hectaresCapacité de traitement par temps sec :240 000 m 3 /jourCapacité de traitement au sens de la DERU(débit de référence) : 240 000 m 3 /jourMarne <strong>aval</strong> à Noisy le Grand (93)Mise en service en 1976Extension en 2009Superficie <strong>du</strong> site : 7 hectares, ré<strong>du</strong>ctionà 4 hectares en 2009Capacité de traitement par temps sec :30 000 m 3 /jour en 2007, 75 000 m 3 /jour dès 2009Capacité de traitement au sens de la DERU(débit de référence) : 100 000 m 3 /jour<strong>Seine</strong> Grésillons à Triel-sur-<strong>Seine</strong> (78)Mise en service en 2006Extension fin 2012Superficie <strong>du</strong> site : 24 hectaresCapacité de traitement par temps sec :100 000 m 3 /jour en 2007, 300 000 m 3 /jour en 2015Capacité de traitement au sens de la DERU(débit de référence) : 155 600 m 3 /jour pour la premièretranche, 300 000 m 3 /jour avec l’extensionLa Morée au Blanc-Mesnil (93)La création de cette sixième usine est programmée pour2012. D’une capacité de 50 000 m 3 /jour, elle permettrade requalifier la rivière La Morée> De nouvelles usines ont pris le relaisLe débit arrivant à <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> est resté constantjusqu’en 2006, à une hauteur de 2,1 millions de m 3 /jour.Avec le doublement de la capacité de l’usine <strong>Seine</strong>amont, passant de 300 000 à 600 000 m 3 /jour, et lacréation de l’usine <strong>Seine</strong> Grésillons d’une capacitéde 100 000 m 3 /jour, le débit traité à <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>, partemps sec, a pu descendre, à la fin de l’année 2006,de 2,1 millions à 1,7 million de m 3 /jour. Cette baissesignificative a permis la fermeture de la dernière filede la tranche d’Achères III. Elle devrait cependant sepoursuivre avec l’extension de la capacité de l’usine<strong>Seine</strong> Grésillons de 100 000 à 300 000 m 3 /jour et lacréation de la nouvelle usine La Morée en <strong>Seine</strong>-Saint-Denis, d’une capacité de 50 000 m 3 /jour. Ainsi dès2012, le débit traité en temps sec de l’usine <strong>Seine</strong><strong>aval</strong> sera ramené à 1,5 million de m 3 /jour soit uneré<strong>du</strong>ction de près de 30 % en un peu plus de 10 ans.■ L’ÉVOLUTION DES CAPACITÉS DES USINES 1990-2012 EN M 3 /JOUR2 500 0002 250 000 19902 000 0001 750 000200720121 500 0001 250 0001 000 000750 0002007 2012500 00020122012250 00019902007 2012 20071990200720120<strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> <strong>Seine</strong> amont <strong>Seine</strong> centre Marne <strong>aval</strong> <strong>Seine</strong> Grésillons La MoréeLE CONTEXTE23


La gestion <strong>du</strong> réseauLa modernisation <strong>du</strong> système d’assainissement inscritedans le Schéma directeur et le rééquilibrage à l’est del’agglomération des usines de traitement ont con<strong>du</strong>it le<strong>SIAAP</strong> et ses partenaires à engager un vaste programmede travaux souterrains sur l’ensemble <strong>du</strong>réseau interdépartemental. Partie cachée de l’iceberget pourtant pièce essentielle <strong>du</strong> processus épuratoire,ces tuyaux représentent un linéaire de 500 km dont 430sont gérés directement par le <strong>SIAAP</strong>. Un patrimoinequ’il faut surveiller, sécuriser et parfois réhabiliter.■ LES USINES ET LE RÉSEAU DU <strong>SIAAP</strong>• Superviseur informatiquepour la surveillance des fluxLes chantiers engagés depuis 1999 concernentessentiellement la zone sud-est <strong>du</strong> périmètre gérépar le <strong>SIAAP</strong>. Il s’agit de réaliser des tunnels-réservoirspermettant, par temps de pluie, de stocker temporairementles eaux excédentaires et de réguler les fluxvers l’usine de Valenton. Les tunnels Cachan-Ivry, Rude Châtenay et Blagis-Cachan sont déjà en service.Oise<strong>Seine</strong><strong>Seine</strong> <strong>aval</strong><strong>Seine</strong> centreLa BricheVal-d’Oise8La MoréeUsines d’épurationUsines de dessablementUsine en projetEmissairesEn cours de construction, le tunnel Ivry-Masséna (TIMA)sera opérationnel en 2008. Creusé à 40 mètres de profondeurpar un tunnelier, le même que celui qui a étéutilisé pour le métro de Toulouse, cet ouvrage représenteun diamètre de 6,80 mètres sur une longueur de1,8 km. Ce dimensionnement correspond à une capacitéde 80 000 m 3 .<strong>Seine</strong> GrésillonsYvelinesHauts-de-<strong>Seine</strong><strong>Seine</strong>ClichyParis12<strong>Seine</strong>-Saint-DenisMarne <strong>aval</strong>ABCDTunnels réservoirsTunnel réservoir Ivry-Masséna (TIMA)Fin des travaux : 2008Tunnel réservoir Ru de Châtenay : 34 000 m 3Tunnel réservoir Blagis Cachan : 25 000 m 3Liaison Cachan Charenton : 110 000 m 3Bassins de stockageLa surveillance des flux sur le réseau est assurée enpermanence par deux systèmes de supervision informatique: “Score”, relié à 400 points de mesure sur lescinq émissaires raccordés à <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>, et Mages quipermet aux “aiguilleurs de l’eau” de piloter les flux surl’ensemble <strong>du</strong> réseau interdépartemental et de réagirplus vite en fonction de la météo. Globalement, lamise en service complète, en 2008, de l’ensemble dece réseau permettra, lors des pluies, d’intercepter unpeu plus de 200 000 m 3 d’eaux de la vallée de la Bièvreet de la rive droite de la Marne, afin de les achemineret de les traiter à Valenton, pour délester <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>.TunnelierPuissant enginde travaux publicsservant à forer destunnels dans lesous-sol.?BBièvreEssonneC74D6A3Charenton5<strong>Seine</strong>Marne<strong>Seine</strong> amontVal-de-Marne12345678Bassin de La Plaine : 165 000 m 3Bassin Proudhon : 17 000 m 3Bassin des Cormailles : 55 000 m 3Bassin d’Arcueil : 24 000 m 3Bassin de Vitry-sur-<strong>Seine</strong> : 55 000 m 3Bassin de L’Haÿ-les-Roses : 80 000 m 3Bassin d’Antony : 115 000 m 3Bassin Brouillard : 90 000 m 324LE CONTEXTE


LE CADRE REGLEMENTAIRE DE L’ASSAINISSEMENT?EquivalentHabitantUnité de mesure reposantsur la quantité de matièrespolluantes reputée êtrepro<strong>du</strong>ite quotidiennement parune personne. Cette unitéde mesure permet decomparer facilement desflux de matièrespolluantes.La réglementation à laquelle le <strong>SIAAP</strong> doit seconformer s’inscrit dans un cadre législatif à la foisnational et européen. Conçue sous la forme dedirectives, elle est ensuite transposée pour applicationpar les différents Etats de l’Union.> Les directives européenneset leur transcription en droit françaisLes instances européennes sont aujourd’hui le plussouvent à l’origine des textes et des normes dans ledomaine de l’eau et de l’assainissement. Les principalessont la Directive sur les Eaux Rési<strong>du</strong>aires Urbaines(DERU) de 1991 et la Directive Cadre sur l’Eau (DCE)de 2000.> La directive européenne dite DERULes grandes catégories d’obligations instituées parces textes sont :- l’obligation d’une collecte efficace et d’un traitementbiologique des effluents dans les agglomérationsde plus de 2 000 équivalent-habitants* (EH), avecun calendrier s’échelonnant de 1998 à 2005 ;- l’obligation de délimiter au niveau national des“zones sensibles” dans lesquelles un traitement del’azote et/ou <strong>du</strong> phosphore est requis ;- le traitement de la pollution par temps de pluie ensystème unitaire de collecte ;- l’exigence d’une bonne fiabilité des systèmesd’assainissement et l’obligation d’une surveillancede ces systèmes ;- enfin, la possibilité d’avoir recours à l’assainissementnon collectif lorsque l’installation d’un système decollecte ne se justifie pas.La France accuse cependant un retard significatif auregard des premières échéances de la directive : en2004, seules 54 % des agglomérations concernées parles échéances <strong>du</strong> 31/12/1998 et <strong>du</strong> 31/12/2000 avaientun niveau de traitement de leurs eaux rési<strong>du</strong>airesconforme aux exigences communautaires. En pondérantces chiffres par la charge des stations concernées, onconstate que 59 % seulement des flux polluants pro<strong>du</strong>itspar les agglomérations françaises avaient, en 2001,un niveau de traitement conforme aux exigences dela directive, contre 91 % en Allemagne et 84 % auRoyaume-Uni. La situation s’est bien amélioréedepuis, mais la France n’atteint pas encore les niveauxde performance de ses homologues. Il reste à mettreen conformité 83 stations d’épuration.* Lexique p. 81•••La directive européenne de 1991, relative au traitementdes eaux rési<strong>du</strong>aires urbaines, et les textes qui l’onttransposée en droit français par la loi sur l’eau <strong>du</strong> 2janvier 1992 (décret <strong>du</strong> 3 juin 1994) ont entièrementrefondé la politique de l’assainissement en France.■ NIVEAU DE CONFORMITÉ DES PAYS EUROPÉENS AUX EXIGENCES DE LA DERU EN 2001(Agglomérations concernées par les échéances 1998 et 2000 de la directive)ALLEMAGNE ROYAUME-UNI FRANCE ESPAGNE ITALIE100755025091 %84 %59 % 58 %53 %LE CONTEXTE25


•••Cette situation est depuis plusieurs années connueet déplorée par les pouvoirs publics. Dès 1999, unecirculaire <strong>du</strong> ministère chargé de l’Environnementrappelait aux préfets que “le bilan d’application de ladirective européenne apparaît très médiocre” alorsque “l’Etat a des attributions destinées à encadrerl’action des collectivités ainsi qu’une obligation derésultat quant à l’application de la directive”.■ LE BASSIN DE LA SEINE CLASSÉ EN ZONE SENSIBLE• L’agglomérationparisienne,1 ère métropoleeuropéenne■ PERFORMANCES DE SEINE AVAL 2006 ET NORMES DERU(Exprimés en milligrammes par litre, mg/l)“Bon état”des masses d'eauConsidéré comme atteint quandl’état écologique et l’état chimique sonttous deux au moins bons. Pour les eaux desurface, l’état écologique est représentatif dela structure et <strong>du</strong> fonctionnement des écosystèmesaquatiques (populations de micro-organismes,invertébrés, poissons...). L’état chimique est estiméau regard de normes de concentration de substanceschimiques toxiques. Pour les milieux fortementperturbés (rivières canalisées, barrages, péniches...)on recherche le bon potentiel écologique. Ilrepose, comme le bon état, sur l’atteinte <strong>du</strong>bon état chimique et physico-chimique(paramètres soutenant la biologie :azote, phosphore,oxygène…)?Entrée Sorties Rendement DERU Concentration maxi* DERU Rendement miniMES 250 mg/l 28 mg/l 89 % 35 mg/l 90 %DBO 5 178 mg0 2 /l 22 mg0 2 /l 88 % 25 mg0 2 /l 80 %DCO 433 mg0 2 /l 94 mg0 2 /l 78 % 125 mg0 2 /l 75 %NTK 48 mg/l 44 mg/l 9 % 10 mg/l 70 %PTotal 6,8 mg/l 2 mg/l 70 % 1 mg/l 80 %HonfleurBocage NormandCaenParisAval de <strong>Seine</strong>Vallée d'OiseRouen CompiègneChâlon-en-ChampagneVallée de MarneSensAmont de <strong>Seine</strong>Le bassin <strong>Seine</strong>-Normandiecomprend, en dehors de Parispetite et grande couronne, 5 secteurs géographiques.Le rendement correspond à la part de pollution éliminée de l’eau par rapport à la pollution entrant dans l’usine.* Concentration maximum des effluents en sortie d'usine.MES : Matières en Suspension - DBO 5 : Demande Biochimique en Oxygène - DCO : Demande Chimique en Oxygène - NTK : Azote totalPTotal : Phosphore. La DERU n’impose pas de normes sur le NTK mais sur le NGL (azote global) qui inclut le NTKLa condamnation de la Francepar l’Union européenneLa Commission européenne avait engagé en juillet2001 une procé<strong>du</strong>re d’infraction à l’encontre de laFrance pour défaut d’application de la DERU. Cetteprocé<strong>du</strong>re a con<strong>du</strong>it à une condamnation de la Francepar la Cour de Justice de la Communauté européennele 23 septembre 2004 pour “manquement d’Etat” quipeut con<strong>du</strong>ire à une amende d’un peu plus de 300millions d’euros.> La directive cadre européenne dite DCEDepuis 1975, pas moins de 38 directives ou décisionscommunautaires ont concerné l’eau, dont 11 spécifiquement.La directive cadre a été adoptée le 23 octobre2000 et transcrite en droit français par la loi <strong>du</strong> 21 avril2004. Plus qu’un simple texte législatif supplémentaire, ellefait la synthèse des acquis de trente années de législationeuropéenne en matière de protection et d’usage desmilieux aquatiques.Elle a pour objet d’établir un cadre pour la protectiondes eaux intérieures de surface, des eaux de transition,des eaux côtières et souterraines dans tous les Étatsmembresde l’Union européenne.•••26LE CONTEXTE


•••Elle a pour ambition d’harmoniser les pratiques desétats-membres et de passer d’une approche sectorielleà une véritable gestion intégrée, impliquant l’ensembledes usagers de chaque bassin-versant.Alors que la DERU imposait essentiellement uneobligation de moyens, la DCE exige une obligation derésultats pour satisfaire aux objectifs environnementauxsuivants : l’atteinte <strong>du</strong> “bon état” écologique et chimiquedes masses d’eau souterraines et superficielles,la non-détérioration de l’existant ; la suppression desrejets de substances dangereuses dites “prioritaires”d’ici 2020.■ ETAT DES LIEUX EN FRANCE PAR RAPPORT À LA DCEEaux superficielles :probabilité d’atteinte <strong>du</strong> “bon état” en 2015Sans objet 24 %Probable 26 %Calendrier de l’application de la DCE en FranceAvril 2004 :vote de la transposition de la directive cadredans le droit français.Décembre 2004 :élaboration de l’état des lieux dans les bassins.Décembre 2006 :mise en place des réseaux de surveillancede la qualité des eaux.Décembre 2009 :définition des objectifs, programme d’action etmise à jour des Schémas Directeurs d’Aménagementet de Gestion des Eaux (SDAGE).Décembre 2015 :point sur l’atteinte des objectifs, nouvelle miseà jour des SDAGE et deuxième programme d’action.Et ainsi de suite tous les 6 ans.> La nouvelle Loi française sur l’Eau et les Milieux AquatiquesDouteux 25 % Possible 25 %Eaux souterraines :probabilité d’atteinte <strong>du</strong> “bon état” en 2015Douteux 39 % Probable 43 %Source : Ministère de l’Ecologieet <strong>du</strong> Développement Durable - 2005Possible 18 %La nouvelle Loi française sur l’Eau et les MilieuxAquatiques (LEMA) a été promulguée le 30 décembre2006. Elle fixe le cadre global de la gestion de l’eauen France, sous tous ses aspects (ressources, policede l’eau, tarification, gestion <strong>du</strong> service, etc.). Le“droit à l’eau pour tous” est inscrit dans son articlepremier. Le texte de loi a deux objectifs principaux :d’une part, se donner les outils pour atteindre lesobjectifs fixés par la directive cadre européenne, enparticulier le “bon état” des eaux d’ici 2015 ; d’autrepart, améliorer les conditions d’accès à l’eau pour tousen apportant plus de transparence au fonctionnement<strong>du</strong> service public de l’eau et de l’assainissement. LaLEMA précise, par ailleurs, dans son article 63 que lesdépartements constitutifs <strong>du</strong> <strong>SIAAP</strong> et donc le <strong>SIAAP</strong>en tant que collectivité territoriale propre, ont la compétenceen matière d’assainissement collectif deseaux usées, qui comprend leur collecte, leur transport,leur épuration et l’élimination des boues pro<strong>du</strong>ites.Cet article prend désormais en compte la spécificitéde la répartition des missions <strong>du</strong> service publicde l’assainissement de l’agglomération parisienne.Jusque là, la mission de l’assainissement était confiéeuniquement aux communes.De plus, cet article intègre la compétence pour lesdépartements et pour le <strong>SIAAP</strong> en matière de collecte,de transport, de stockage et de traitement des eauxpluviales. Cette mission est éten<strong>du</strong>e pour le <strong>SIAAP</strong>aux départements de l’Essonne, de <strong>Seine</strong>-et-Marne,<strong>du</strong> Val-d’Oise et des Yvelines. Il ne s’agit pas d’unecompétence qui s’exercerait sur l’ensemble des territoiresde ces départements, mais uniquement sur les zones decollectes raccordées aux stations d’épuration <strong>du</strong> <strong>SIAAP</strong>qui sont à même de traiter les eaux, par temps sec,et par temps de pluie, sachant que le réseau est engrande majorité unitaire. L’arrêté <strong>du</strong> 23 décembre2005 portant révision des zones sensibles dans lebassin de la <strong>Seine</strong>-Normandie, qui étend cettenotion à l’ensemble des masses d’eau de surfacecontinentales et littorales <strong>du</strong> bassin pour l’azote et lephosphore, rend applicables dès maintenant leszones de rejet DERU. Les conséquences pour <strong>Seine</strong><strong>aval</strong> sont très importantes, principalement pourle traitement de l’azote.LE CONTEXTE27


Les réglementationsqui s’appliquent au <strong>SIAAP</strong>> Les substances “prioritaires” et “dangereusesprioritaires” de la DCED’ores et déjà, d’après les garanties de fonctionnement<strong>du</strong> traitement récent de clarifloculation, les critèresrelatifs au phosphore total pourront être tenus courant2007, lorsque le traitement des boues correspondantessera complété.En ce qui concerne l’azote global, les critères “zonesensible” ne pourront être tenus en raison d’unedénitrification incomplète des eaux usées. Des aménagementscomplémentaires sont donc prévus pourpermettre une dénitrification assurant un rendementd’élimination de 70 % de l’azote global à proximitéimmédiate de l’unité qui vient d’être mise en service(cf. circulaire <strong>du</strong> MEDD en date <strong>du</strong> 8 décembre 2006concernant la mise en conformité DERU).La décision <strong>du</strong> 20 novembre 2001 <strong>du</strong> Parlement européenet <strong>du</strong> Conseil modifiant la DCE et établissant laliste des substances dites prioritaires dans le domainede l’eau, vient ajouter une nouvelle problématique àl’épuration de l’eau. Il s’agit de ré<strong>du</strong>ire, voire d’éradiquer,les rejets dans le milieu naturel de substances dangereuses,dont les origines sont principalement liéesaux rejets in<strong>du</strong>striels et aux eaux de ruissellement, ainsique les rejets par temps de pluie.En Ile-de-France, où les entreprises in<strong>du</strong>strielles sontprincipalement raccordées au réseau d’égout publicet où l’imperméabilisation des sols est très forte, cesenjeux sont extrêmement importants sans que l’onpuisse réellement mesurer aujourd’hui l’ampleur desmesures à prendre. Cette décision européenne estmaintenant renforcée par la directive REACH et doncéten<strong>du</strong>e à l’ensemble des biens mis sur le marchécontenant ces substances.■ SECTEUR D’IMPLANTATION DE LA FUTURE DÉNITRIFICATION A SEINE AVAL POUR LE RESPECT DE LA DERUUnité de traitementdes pollutions azotéesLa Loi <strong>du</strong> 22 juillet 1987 (modifiée par la Loi <strong>du</strong> 2 février1995), relative au renforcement de la protection del’environnement et la Loi Bachelot <strong>du</strong> 30 juillet 2003,relative à la prévention des risques technologiques etnaturels, viennent compléter ce dispositif et intro<strong>du</strong>isentl’obligation d’une information <strong>du</strong> grand public.> Le calendrier des mises en conformité DERUDeux usines <strong>du</strong> <strong>SIAAP</strong> présentent déjà des résultatsconformes aux normes DERU : <strong>Seine</strong> Grésillons, miseen service en janvier 2007, et <strong>Seine</strong> centre. Les résultatsde l’usine de <strong>Seine</strong> amont doivent être consolidés endeux étapes : 2009 pour le temps sec, 2010 pour ledébit de référence.Deux usines restent à rendre conformes :- Marne <strong>aval</strong> est en cours de travaux pour une augmentationdes débits et la mise aux normes DERU.Les travaux ont débuté en janvier 2007 et la mise enservice est prévue pour mars 2009. L’investissementest de 135 millions d’euros.- <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> est prévue d’être en conformité fin 2011.Le marché est lancé et l’investissement de l’ordrede 250 millions d’euros.28Zone d’aménagementscomplémentaires dedénitrificationLE CONTEXTEDirective REACHRegistration, Evaluation,Authorisation and Restrictionof Chemicals (anglais), autrementdit “enregistrement, évaluation,autorisation et restrictions relatifs auxsubstances chimiques”. Réglementationeuropéenne adoptée en 2006. Lesentreprises qui pro<strong>du</strong>isent ouimportent plus d’une tonne d’unesubstance chimique par andoivent étudier et évaluer lesrisques toxicologiques.?


L’ORGANISATION INSTITUTIONNELLEDE L’ASSAINISSEMENT EN ILE-DE-FRANCE> Les acteurs et les institutions partenaires <strong>du</strong> <strong>SIAAP</strong>> La Commission EuropéenneElle élabore les directives validées par les pays membreset veille à leur application.> Le Ministère de l’Ecologie, <strong>du</strong> Développementet de l’Aménagement Durables (MEDAD)Il impulse la politique française en matière de développement<strong>du</strong>rable afin, notamment, de faire face audéfi <strong>du</strong> réchauffement climatique. Il transpose en droitfrançais les directives européennes. La Direction del’Eau, principal interlocuteur <strong>du</strong> <strong>SIAAP</strong>, a en charge lerespect des directives européennes par les collectivitésterritoriales et élabore la politique nationale de l’eau.> La Direction Régionale de l’Environnementd’Ile-de-France (DIREN)Elle assure la cohérence de la mise en œuvre de lapolitique environnementale au niveau régional et auniveau <strong>du</strong> bassin pour ce qui concerne l’eau. Elle suitla politique d’assainissement des collectivités, enparticulier l’application des normes européennes enmatière de rejet dans le milieu naturel.> La Direction Régionale de l’in<strong>du</strong>strie, de laRecherche et de l’Environnement (DRIRE)L’activité de la DRIRE s’exerce pour le compte <strong>du</strong> ministèreen charge de l’environnement, sous l’autorité des préfetsde département. Elle a pour mission principale de contrôlerles activités in<strong>du</strong>strielles susceptibles d’avoir un impactsur l’environnement, dans le cadre de la réglementationsur les installations classées.L'inspection des installations classées exerce unemission de police environnementale auprès des établissementsin<strong>du</strong>striels.Cette mission de service public, définie par la loi, viseà prévenir et à ré<strong>du</strong>ire les dangers et les nuisancesliés à ces installations afin de protéger les personnes,l'environnement et la santé publique.> Le Service de Navigation de la <strong>Seine</strong> (SNS)Il est chargé d’établir les arrêtés de rejet et de veillerà leur respect. Il a donc également vocation à garantirla qualité <strong>du</strong> milieu naturel. Il est exigeant dans laformulation des arrêtés de rejet, notamment en anticipantl’application des directives européennes.> L’Agence de l’Eau <strong>Seine</strong>-Normandie (AESN)Etablissement public de l’Etat, elle finance la politiquede l’eau. Elle perçoit une redevance sur la facture d’ eauau titre de la lutte contre la pollution. Elle établit etengage un programme pluriannuel d’investissementspour aider les collectivités dans le cadre de ses 8 èmeet 9 ème programmes, notamment par la signature deContrats de bassin. Elle assure également avec la DIRENet le comité de bassin la définition des objectifsd’une gestion globale <strong>du</strong> bassin de la <strong>Seine</strong> et desrivières côtières de Normandie. Elle finance aussi lesinvestissements <strong>du</strong> <strong>SIAAP</strong> par des subventions pouvantatteindre 45 % <strong>du</strong> montant des travaux.•••LE CONTEXTE29


•••> Le Comité de bassinC’est une assemblée qui regroupe les différentsacteurs, publics ou privés, agissant dans le domainede l’eau à l’échelle <strong>du</strong> bassin versant. Il est chargéd’élaborer le Schéma directeur d’aménagement etde gestion des eaux (SDAGE) avant qu’il ne soit soumisà l’approbation de l’Etat, et d’en suivre l’exécution. Ilcoordonne le chantier de la directive cadre sur l’eauet notamment l’élaboration de l’état des lieux et <strong>du</strong>plan de gestion dans chaque bassin.> La Région Ile-de-France (RIF)Elle contribue au financement des grands travauxengagés par le <strong>SIAAP</strong>, dans le cadre de sa politiquebasée sur le développement d’une éco-région.> La Ville de ParisLes terrains sur lesquels le site <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> est implantésont propriété de la Ville de Paris. Le <strong>SIAAP</strong> a tous lesdroits et obligations <strong>du</strong> propriétaire lui incombant dansle cadre de l’application de la convention de gestion deces terrains entre la Ville de Paris et le <strong>SIAAP</strong>.> L’Office national de l’eau et des milieuxaquatiques (ONEMA)L'ONEMA est un établissement public créé par la Loisur l'eau et les milieux aquatiques <strong>du</strong> 30 décembre2006. Il mène et soutient des actions destinées àfavoriser une gestion globale, <strong>du</strong>rable et équilibrée dela ressource en eau, des écosystèmes aquatiques et <strong>du</strong>patrimoine piscicole. Placé sous la tutelle <strong>du</strong> ministrechargé de l'environnement, il collabore avec les servicesde l'État et les agences de l'eau. Il se substitue auConseil supérieur de la pêche.> Les syndicats conventionnésAu-delà des Conseils généraux des départementsqui le constituent, le <strong>SIAAP</strong> a passé convention avecplusieurs syndicats d’assainissement de la régionparisienne pour la collecte et/ou le traitement des eauxusées provenant des communes qu’ils regroupent. Ils’agit principalement de syndicats intercommunauxauxquels s’ajoutent trois syndicats d’agglomérationnouvelle, situés dans les départements des Yvelines,<strong>du</strong> Val-d’Oise et de la <strong>Seine</strong>-et-Marne.> Les communes riverainesLes huit communes dites “riveraines” <strong>du</strong> site <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>(Achères, Conflans-Sainte-Honorine, Cormeilles-en-Parisis, Herblay, La Frette-sur-<strong>Seine</strong>, Maisons-Laffitte,Saint-Germain-en-Laye, Sartrouville) participent auComité de l’Environnement de Fromainville sousl’égide <strong>du</strong> sous-préfet de Saint-Germain-en-Laye.Elles sont concernées par le processus de concertationde la refonte et membres de fait <strong>du</strong> comité de pilotagedes partenaires locaux mis en place par le <strong>SIAAP</strong>.30LE CONTEXTE


■ CARTE DE LIMITE DE COLLECTE DU <strong>SIAAP</strong>L’OiseSyndicatsCommunes rattachéesVAL-D'OISEADPLimites départementsLa <strong>Seine</strong>SIARCSIAREUsines d'épuration> Les missions et le périmètre d’action <strong>du</strong> <strong>SIAAP</strong>Le <strong>SIAAP</strong> est ce qu’on appelle un établissement publicadministratif (EPA) local. C’est une personne moralede droit public disposant d'une certaine autonomieadministrative et financière afin de remplir une missiond'intérêt général, sous l’impulsion des départementsconstitutifs, et sous le contrôle des différents servicesde l’Etat : le Service de Navigation de la <strong>Seine</strong> (SNS),la Direction Régionale de l’In<strong>du</strong>strie, de la Rechercheet de l’Environnement (DRIRE), la Direction Régionalede l’environnement (DIREN), etc. Le <strong>SIAAP</strong> est dirigépar un Conseil d’administration formé de 33 conseillersgénéraux désignés par les départements qui le composent(12 pour Paris et 7 pour chacun des 3 départementsdes Hauts-de-<strong>Seine</strong>, de la <strong>Seine</strong>-Saint-Deniset <strong>du</strong> Val-de-Marne). Le Conseil élit un bureau. SonPrésident est l’exécutif <strong>du</strong> <strong>SIAAP</strong> et s’appuie sur uneDirection générale.Le Conseil d’Administration définit la politique et lastratégie de l’institution, il ratifie notamment le Contratde bassin entre l’Agence de l’Eau <strong>Seine</strong>-Normandieet la Région Ile-de-France, qui représente la véritablefeuille de route et le programme des investissementsà réaliser dans les prochaines années. Le Conseild’Administration vote chaque année le budget qui,réglementairement, se doit d’être en équilibre et fixe lemontant de la redevance payée par les usagers.•••SIARHYVELINESSANSQYSIARSGLSIASMMMSIABSSIAHCBCRuRudedeLa BièvreVaucr essonMarivelSIAVNDHAUTSSIARBSIAVRVSIAVRMSIRASIVSOSIAVBL’YvetteSIAHVYESSONNEDEL'OrgeSEINESyndicats intercommunaux adhérents ou raccordés au <strong>SIAAP</strong>SANMLVVMSyndicat d'AgglomérationNouvelle de Marne-La-Valléeet <strong>du</strong> Val-MaubuéeSANSQYSyndicat d'AgglomérationNouvelle de St Quentin-en-YvelinesSANSENSyndicat d'AgglomérationNouvelle de SénartSIAAMSyndicat Intercommunald'Assainissement &d'Aménagement <strong>du</strong> MorbrasSIABCVCPSyndicat Intercommunald'Assainissement de laRégion de Brou, Chelles,Vaires-sur-Marne, Courtry etLe PinSIABSSyndicat Intercommunald'Assainissement de laBoucle de la <strong>Seine</strong>SIVOACanalPARISSt DenisL’EssonneSIARVL’YerresLa <strong>Seine</strong>CanalSEINE-SAINT-DENISVAL-DE-MARNESIAHVYSyndicat Intercommunalpour l'AménagementHydraulique de la Vallée del'YvetteLa MarneSIAHCBCSyndicat Intercommunald'Assainissement de Houilles,Carrières, Bezons, ChatouSIARBSyndicat Intercommunald'Assainissement de laRégion de BougivalSIARCSyndicat Intercommunald'Assainissement de laRégion de CormeillesdeSANMLVVMSANSENSIABCVCPl’OurcqSIAAMSEINESIBRAVETMARNESIARESyndicat Intercommunald'Assainissement de laRégion d'EnghienLa MarneSIARHSyndicat IntercommunalSyndicatsd'Assainissement de la régionde l'HautilCommunes rattachéesSIARVSyndicat Intercommunal Limites départements pourl'Assainissement de la Vallée<strong>du</strong> Ru de Vaucresson Usines d'épurationSIARVG Limite de collecteSyndicat Intercommunald'Assainissement de laRégion de Villeneuve-Saint-GeorgesSIASMMMSyndicat Intercommunald'Assainissement deSartrouville, Maisons-Laffitte,le Mesnil-le-Roi, MontessonSIAVBSyndicat Intercommunalpour l'Assainissement de laVallée de la BièvreLimite de collecteSIAVNDSyndicat Intercommunalpour l'Assainissement <strong>du</strong> ValNotre-DameSIAVRMSyndicat Intercommunald'Assainissement de laVallée <strong>du</strong> Ru de MarivelSIBRAVSyndicat Intercommunal dela Brie pour le Raccordementà ValentonSIRASyndicat Intercommunalde la Remarde AvalSIVOASyndicat Intercommunalde la Vallée de l'Orge AvalSIVSOSyndicat Intercommunal de laVallée Supérieure de l'OrgeSRSLSyndicat de la Région deSaint-Germain-en-LayeADPAéroports de ParisLE CONTEXTE31


•••Le management de l’administration, qui rassemble prèsde 1 700 agents de la Fonction publique territoriale, estconfié au Directeur général, nommé par le Président,qui organise et anime les différentes équipes etstructures. L’administration est organisée en 7 directionsfonctionnelles et 4 directions opérationnelles.■COMPOSANTES ET ORGANISATION DU <strong>SIAAP</strong>Conseil d’administration et bureauPrésidenceLes directions opérationnelles correspondent aux quatresites : <strong>Seine</strong> amont qui intègre les usines de Valenton,Marne <strong>aval</strong> et La Morée, <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>, <strong>Seine</strong> centre et<strong>Seine</strong> Grésillons. Les directeurs sont responsables del’exploitation et de la maintenance des unités dedépollution et des équipements annexes (usine élévatoire,réseaux, installations techniques). Ils doiventmettre en œuvre les moyens nécessaires pour respecterles arrêtés de rejet des usines afin de garantir la qualitédes rejets en milieu naturel. Ils sont aussi les interlocuteursdirects au quotidien des élus et des riverains.Directions fonctionnellesDirection administration et moyensDirection de la communicationDirection des exploitationsDirection généraleDirections opérationnellesSite <strong>Seine</strong> amontSite <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>Site <strong>Seine</strong> centreMissionsOrganisation / QualitéArchitectureRelations internationalesMême si le périmètre administratif <strong>du</strong> <strong>SIAAP</strong> estlimité aux quatre départements de la petite couronneet Paris, la zone d’action <strong>du</strong> système d’assainissementraccordé aux différentes usines d’épuration <strong>du</strong><strong>SIAAP</strong> est bien plus grande (cf. carte p. 31).Il s’agit principalement <strong>du</strong> fruit de l’histoire de l’exdépartementde la <strong>Seine</strong> et des conventions de 1933et 1951 qui liaient les communes et leurs syndicats àce département. A la création <strong>du</strong> <strong>SIAAP</strong> en 1970, cesconventions ont été reprises et certaines mises à jour.Direction études et programmationDirection des grands travauxDirection recherche et développementDirection des ressources humainesSite <strong>Seine</strong> GrésillonsContrôle de gestionRelations partenarialesEcologie urbaine32LE CONTEXTE


• Transport et traitementdes eaux usées> Les modes de financement <strong>du</strong> <strong>SIAAP</strong>Ils se divisent en deux catégories distinctes : la sectionde fonctionnement (appelé aussi budget d’exploitation)et la section d’investissement.> FonctionnementLa principale ressource est la redevance d’assainissementpayée par les usagers sur la facture d’eau, au titre <strong>du</strong>transport et de l’épuration des eaux usées. Cetteredevance est perçue directement par les distributeursd’eau potable sur la base de la consommation desménages. La redevance transport/épuration est appliquéeaux habitants des départements constitutifs <strong>du</strong><strong>SIAAP</strong>, la redevance uniquement épuration aux communesou syndicats intercommunaux liés au <strong>SIAAP</strong> parconvention. Pour 2007, le pro<strong>du</strong>it de cette redevances’élève à environ 340 millions d’euros.La seconde ressource concerne les subventionsappelées primes, versées par l’AESN en fonction dela quantité de pollution éliminée par nos usines et dela qualité de gestion <strong>du</strong> réseau d’assainissementEn intégrant la part acquittée directement par lesin<strong>du</strong>striels, l’ensemble de ces ressources s’élèventpour l’année 2007 à près de 50 millions d’euros.> InvestissementLa principale ressource extérieure concerne les subventionsdes partenaires RIF et AESN pour le lancementdes réalisations de nouveaux équipementsdéfinis dans le cadre <strong>du</strong> Contrat de bassin.Pour l’année 2007 ce montant s’élève à 131,4 millionsd’euros. L’autre ressource essentielle concerne letransfert de la section de fonctionnement <strong>du</strong> budget<strong>du</strong> <strong>SIAAP</strong> à la section d’investissement. Ce transfertappelé dotation aux amortissements s’élève en 2007à 196,25 millions d’euros et permet de réserver sur lebudget d’exploitation une part obligatoire pour ledéveloppement <strong>du</strong> système d’assainissement.■ BUDGET <strong>SIAAP</strong> 2007FONCTIONNEMENTDépenses réelles482,15 millions d’eurosAmortissementdes immobilisations196 millions d'eurosCharges financières17,5 millions d'eurosINVESTISSEMENTDépenses réelles454,40 millions d’eurosImmobilisations(travaux)260 millions d'eurosCharges de personnel72,50 millions d'eurosDivers21,75 millions d'eurosChargesà caractère général(exploitation)174,4 millions d'eurosEmprunts assortis d'une lignede trésorerie37 millions d'eurosDivers41,6 millions d'eurosAmortissementdes subventions72 millions d'eurosEmprunts et dette43,8 millions d'eurosLe budget <strong>du</strong> <strong>SIAAP</strong> est voté chaque année enconseil d’administration au mois de décembre. Il doitnécessairement être en équilibre entre les sectionsde fonctionnement et d’investissement.Pour l’année 2007, le budget global <strong>du</strong> <strong>SIAAP</strong> s’élève à936,55 millions d’euros : 482,15 pour le fonctionnementet 454,40 pour l’investissement.Recettes réelles482,15 millions d’eurosDivers20,15 millionsd'eurosSubventionset primes50 millions d'eurosRecettes (hors cltr)454,40 millions d’eurosAutofinancement4,9 millions d'eurosExcédentde la section defonctionnement 200614,4 millions d'euroEmprunts assortisd'une ligne de trésorerie37 millions d'euroAmortissementdes subventions72 millions d'eurosDivers31,95 millions d'eurosEmprunts bancaires et AESN38,75 millions d'eurosLE CONTEXTEPro<strong>du</strong>itdes Redevances340 millions d'eurosSubventions(AESN / RIF)131,4 millions d'eurosAmortissementvenant de la sectionde fonctionnement196 millions d'euros33


• Surverse d’un clarificateur.> Les orientations <strong>du</strong> nouveau Schéma directeurLe Scénario C, issu <strong>du</strong> Schéma directeur de 1992, quiavait con<strong>du</strong>it à la signature <strong>du</strong> Contrat de bassinpour la période 2000/2006, vient de faire l’objetd’une actualisation. Il s’agissait pour le <strong>SIAAP</strong>, sesdépartements constitutifs et ses partenaires del’Agence de l’Eau, de prendre en compte les évolutions<strong>du</strong> contexte technique et réglementaire intervenuesdepuis 1998 et d’anticiper l’application de la DCE. Lescénario qui s’esquisse à l’horizon 2015 constitue lesbases <strong>du</strong> nouveau Schéma directeur, cadre de référencedes maîtres d’ouvrage pour la programmation deleurs investissements.L’étude d’actualisation a pris comme périmètre deréférence les huit départements de la “zone centraled’Ile-de-France” (75, 77, 78, 91, 92, 93, 94, 95). Elle apris comme hypothèse la stabilité de la populationraccordée aux usines de traitement <strong>du</strong> <strong>SIAAP</strong>, estiméeà 8 536 000 habitants en 2015, au regard des 8 338 800habitants recensés en 1999. Les apports ont été estimésen moyenne à environ 2 612 000 m 3 /jour, chiffre à mettreen relation avec les capacités épuratoires pour la zone<strong>SIAAP</strong>, évalués à 2 767 000 m 3 /jour par temps sec dontune réserve en cas de chômage technique (voir tableaudes débits de référence). Néanmoins, l’évolution <strong>du</strong>contexte réglementaire a con<strong>du</strong>it à revoir le dimensionnementdes installations en termes de débits etde charges à traiter d’une part, d’exigence de qualitédes rejets d’autre part.L’application des directives européennes implique untraitement plus poussé de l’azote et <strong>du</strong> phosphore et lerespect des exigences de rejet sur les débits nondépassés 95 % <strong>du</strong> temps. C’est ainsi que de nouveauxdébits de référence ont été validés avec les servicesde l’Etat pour chaque usine <strong>du</strong> <strong>SIAAP</strong> (voir tableau).La problématique des débordements des égouts ensurface par temps d’orage n’a pas été examinée. Caril ne serait pas réaliste financièrement ni faisabletechniquement, de concevoir et de réaliser un systèmed’assainissement susceptible de transporter et detraiter les volumes d’eaux colossaux liés aux oragesexceptionnels.■La notion de débit de référenceEn application de la DERU, les débits de référencedes usines d’épuration proposés par le <strong>SIAAP</strong> ont étévalidés avec les services de l’Etat pour les stationsexistantes en septembre 2005. Pour les nouvellesusines, ils ont été actés par les arrêtés de rejet de<strong>Seine</strong> Grésillons I et Marne <strong>aval</strong> en février 2007, etsont en phase de proposition pour La Morée et<strong>Seine</strong> Grésillons I+II. Ils peuvent évoluer lors del’instruction des autorisations liées à la Loi sur l’Eauencore en projet, à la date de fin de l’étude.De plus, l’impact environnemental de ces pluies sur laqualité des eaux des rivières est négligeable.Les résultats des études lancées en parallèle sur cethème pourront être intégrés pour les ouvrages prévusdans le Schéma directeur <strong>du</strong> <strong>SIAAP</strong>.Dans le cadre de l’actualisation <strong>du</strong> Scénario C, le<strong>SIAAP</strong>, ses partenaires RIF, AESN, DIREN, SNS et sesdépartements constitutifs ont analysé trois orientations :Orientation N° 1 : maintien de la politique de déconcentrationdes moyens d’épuration.DÉBITS DE RÉFÉRENCE ET DE TEMPS SEC À L'HORIZON 2012 DANS LES DIFFÉRENTES USINES DU <strong>SIAAP</strong>USINE DÉBIT DE RÉFÉRENCE DÉBIT MOYEN TEMPS SEC<strong>Seine</strong> amont 800 000 m 3 /jour 600 000 m 3 /jourMarne <strong>aval</strong> 100 000 m 3 /jour 75 000 m 3 /jourLa Morée 75 000 m 3 /jour 52 000 m 3 /jour<strong>Seine</strong> centre (pompage) 240 000 m 3 /jour (pourra être porté à 300 000 m 3 /jour si nécessaire)<strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> 2 300 000 m 3 /jour 1 500 000 m 3 /jour (débit moyen tout temps)<strong>Seine</strong> Grésillons I+II (pompage) 300 000 m 3 /jourTOTAL 3 815 000 m 3 /jour 2 767 000 m 3 /jour> Débit de référence : Débit journalier non dépassé 95 % <strong>du</strong> temps (temps de pluie inclus).L’objectif est de rechercher de nouveaux sites d’épurationen Ile-de-France se substituant aux projets deMarivel et d’Enghien /Arra, impossibles à réaliserfaute de disponibilités foncières avérées.Orientation N° 2 : Déplacement des lieux de traitementde temps de pluie. L’objectif visé est de privilégier letraitement des apports de temps de pluie au plusprès des sources de rejet.Orientation N° 3 : optimisation technico-économiquedes moyens d’épuration sur la zone de collecte <strong>aval</strong>(<strong>Seine</strong> centre, <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>, <strong>Seine</strong> Grésillons).•••34LE CONTEXTE


L’objectif visé est d’optimiser au mieux les moyens detransfert existants et les moyens épuratoires disponibles.Cette orientation utilise les capacités de traitementde <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> à concurrence de la capacité maximaled’apport des cinq émissaires alimentant l’usine.Une analyse multicritères basée sur les enjeux environnementaux(40 %), les enjeux sociétaux (25 %) et lesenjeux économiques (35 %) a montré que l’orientationn° 3 est la plus avantageuse. Cette dernière proposedes stations de dépollution des eaux pluviales (SDEP)sur le secteur de type séparatif et optimise lesmoyens d’épuration de <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> en mettant enplace des ouvrages de stockage-restitution sur lessecteurs de type unitaire.■ COÛT D’INVESTISSEMENT ORIENTATION N°3ThèmesCoûts (M€)(valeur janvier 2006)Réservoirs de stockage /restitution 667Tunnels 352Stations de dépollution des eaux pluviales 233Sous total : dépollution des eaux pluviales 1 252Extension de <strong>Seine</strong> Grésillons 280Création de l’usine de la Morée 154Conformité DERU de <strong>Seine</strong> Amont à Valenton 60Conformité DERU <strong>du</strong> site <strong>Seine</strong> Aval 200Sous Total : stations d’épuration 694Refonte <strong>du</strong> site <strong>Seine</strong> Aval 800Sous total : refonte <strong>Seine</strong> Aval 800Mise en séparatif des bassins versants 226Mise en conformité des réseaux 611Sous total : Réseaux 837Opérations en cours et actions ponctuelles 344Sous total : divers en cours 344TOTAL GÉNÉRAL 3 927Globalement cette orientation se synthétise comme suit :- Réalisation de 10 réservoirs de stockage-restitutionpour un volume total de 758 500 m 3 .- Réalisation de 4 tunnels de stockage-restitutionpour un volume de 260 000 m 3 .- Réalisation de 5 stations de dépollution des eauxpluviales pour un débit maximal de 9 m 3 /s coupléesà une capacité de stockage tampon de 120 400 m 3 .- Extension de la capacité de l’usine <strong>Seine</strong> Grésillonsà 300 000 m 3 /jour.- Confirmation de la création de l’usine La Morée en<strong>Seine</strong>-Saint-Denis d’une capacité de 75 000 m 3 /jour.- Refonte <strong>du</strong> site <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>.- Mise en séparatif des bassins versants des secteursbords de Marne (93 et 94), Fresnes-Choisy (94) etVieille Mer / Garges Epinay (93).Il est très important de préciser que la programmationde ces ouvrages tient compte d’une imperméabilisationmaitrisée à l’horizon 2015, basée sur une politiquetrès ferme de limitation <strong>du</strong> ruissellement sur le réseaupublic d’assainissement lors des futurs aménagementsurbains.A titre d’exemple, une simple augmentation de 0,2 %par an de surface imperméabilisée occasionnerait uneaugmentation de 1 % des investissements réalisés afind’assurer la même qualité de traitement. D’autrepart, ces ouvrages ont été dimensionnés pour traiterl’ensemble des eaux de ruissellement sur la zone de collecte<strong>du</strong> <strong>SIAAP</strong> pour la pluie dite 16 mm*, correspondant àun cumul d’une lame d’eau de 16 mm de hauteur sur unesurface de 1 m 2 (soit 16 litres d’eau au m 2 ).Cette pluie théorique représente un peu plus de 80 %des pluies réelles en région parisienne. L’objectif visé,à l’horizon 2015, est donc d’être en capacité de traiter,après stockage temporaire, dans les stations d’épuration(STEP) et les stations de dépollution des eauxpluviales (SDEP), les volumes pro<strong>du</strong>its par les pluiesdans plus de 80 % des évènements de l’année.La programmation technique de la réalisation desouvrages projetés est établie sur la période 2007-2021.La planification des opérations a été établie par rapportà l’échéance 2015 de la DCE. Ainsi, il est proposé deréaliser, d’ici 2015, les ouvrages qui garantissent l’interceptionde la majeure partie des flux polluants (environ57 % de la charge annuelle en DBO 5 et 53 % en MES),aujourd’hui rejetés directement au milieu naturel partemps de pluie.* Lexique p. 83■ STOCKAGE-RESTITUTION> Etude théorique d'une pluie importante32Q (en m 3 /s)10 12 14 16 1832 : limite de traitement de la clarifloculation - capacité maximale.1 Volume traité par la clarifloculation en temps secet lors <strong>du</strong> début de la pluie.2 Volume à stocker dans un réservoir dans l'attente de retrouverde la capacité de traitement à la clarifloculation. Volume qui partiraiten <strong>Seine</strong> sans stockage (la capacité maximale de traitementde la clarifloculation étant atteinte).3 Restitution <strong>du</strong> volume stocké pour traitement à la clarifloculationsans déversement à la <strong>Seine</strong> d'eau non traitée.Il faut préciser que le choix de l’orientation n°3 doitservir de base pour la finalisation <strong>du</strong> prochainContrat de bassin entre la RIF, l’AESN et le <strong>SIAAP</strong>pour les années 2007-2021. Il s’agira alors, pour le<strong>SIAAP</strong>, d’en faire un Schéma directeur.L’enveloppe estimative de près de 4 milliards d’euros,sur une période de 14 années, n’est pas en totalité àla charge <strong>du</strong> <strong>SIAAP</strong>.Si les travaux à réaliser au niveau des stations d’épurationlui incombent directement, les opérations de dépollutiondes eaux pluviales sont cofinancées avec les maîtresd’ouvrage concernés (Conseils généraux, Syndicats…).De la même manière, la mise en conformité des réseaux,estimée à 611 millions d’euros, devrait être financée, enpartie, par les propriétaires au titre de la conformitédes branchements au réseau public d’assainissement.213t (heures)LE CONTEXTE35


■COÛT DE L’EAU SUR LE BASSIN SEINE NORMANDIE• Traitement des eaux à l’usine <strong>Seine</strong> amont> Le coût de l’eau, le coût de l’assainissementLes factures d’eau comportent trois grands éléments :la distribution de l’eau, la collecte et le traitementdes eaux usées, les taxes et redevances. Le prix del’assainissement porte sur la collecte et le traitementdes eaux usées. Il comprend une partie fixe calculéepour 120 m 3 , consommation de référence imposée parun arrêté <strong>du</strong> 10 juillet 1996, et une partie variable baséesur la consommation réelle. Le prix de l’assainissementintègre également la redevance perçue par les Agencesde l’eau au titre de la lutte contre la pollution, ainsique la TVA sur l’assainissement. Les prix moyensdépartementaux sont calculés en pondérant les prixcommunaux par les populations.Le montant de la facture dépend de nombreux facteurs,selon que les communes disposent ou non d’unassainissement collectif. Depuis le 31 décembre 2005,la réglementation impose aux agglomérationscomptant l’équivalent de 2 000 habitants ou plus derécupérer et traiter ces eaux avant leur rejet dans desconditions compatibles avec les objectifs de qualité <strong>du</strong>milieu récepteur. Ce type d’investissements accroitd’autant le coût de l’assainissement. Il en va de mêmenaturellement pour les regroupements de communeset les regroupements de départements.Selon une étude réalisée en 2005 par l’Agence del’Eau <strong>Seine</strong>-Normandie (7 secteurs géographiques :Vallée d’Oise, Vallée de Marne, <strong>Seine</strong> amont, GrandeCouronne, Paris et petite couronne, <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>, Bocagenormand), le prix moyen de la facture d’eau s’élève,sur le bassin, à 3,14 euros par m 3 TTC.SERVICES COÛTS (€)Prélèvement et distribution de l’eau potable 1,41Collecte et traitement des eaux usées 1,09Taxes et redevances organismes publics :- consommation d’eau 0,01- lutte contre la pollution 0,47- Voies Navigables de France 0,003TVA 0,16TOTAL 3,14Pour une famille, cela représente un budget annuelde 376,8 euros, soit 1,03 euros/jour. Sur le secteur deParis et la petite couronne dont les communes fontpartie <strong>du</strong> <strong>SIAAP</strong> pour le traitement des eaux usées, leprix moyen de la facture s’élevait à 3,10 euros/m 3 , dont1,02 euros pour la part assainissement.■ EVOLUTION DU MONTANT DE LA REDEVANCE DU <strong>SIAAP</strong> 2000/20070,65 €0,60 €0,55 €0,50 €0,45 €0,40 €0,35 €0,30 €0,25 €0,20 €0,15 €0,10 €0,05 €0 €Prix en eurosRedevance transport/épuration zone <strong>SIAAP</strong>Sur la part assainissement, interviennent plusieurscollectivités : la commune et/ou le syndicat pour lacollecte, le département pour le transport et quelquefoisla collecte, le <strong>SIAAP</strong> pour le transport final, le traitementdes eaux et l’élimination des boues. En 2007, pourles habitants de Paris, de la petite couronne et descommunes regroupées en syndicats liés au <strong>SIAAP</strong>par convention, la part de la redevance reversée au<strong>SIAAP</strong> s’élèvera à 0,61 euro par mètre cube, soit uneprogression de 4 % par rapport à l’année précédente.Hausse à mettre en relation avec les investissementsimportants engagés depuis une dizaine d’année parle <strong>SIAAP</strong> pour la modernisation des usines existantes,la mise en service de nouvelles unités conformes auxnouvelles normes de rejets et les coûts de la maintenancedes équipements. Pour les syndicats et les communesconventionnés avec le <strong>SIAAP</strong>, la redevance est plusfaible car seule la part épuration est recouvrée.Redevance Épuration Syndicats hors zone <strong>SIAAP</strong>Années > 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 200736LE CONTEXTE


• Paris, record de densitéde population, 20 433 hab/km 2• L’Italie, le prix moyende l’eau le plus bas> Le prix de l’eau en France parmi les plus basLe prix de l’eau et de l’assainissement est moins cheren France : c’est ce qui ressort de l’étude menée par laFédération Professionnelle des Entreprises de l’Eau(FP2E) dans 50 grandes villes. Outre la France, l’étudeétablit une comparaison entre l’Allemagne, laBelgique, le Danemark, l’Espagne, la Finlande, l’Italie,les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Suède sur les prixconstatés au 1 er janvier 2006. Le prix moyen globalrelevé par m 3 dans les 10 pays étudiés s’établit à 3,02euros par m 3 . Avec 2,77 euros par m 3 , la France est l’undes pays dont le prix de l’eau est le plus bas, après laSuède, l’Espagne et l’Italie (les prix moyens variententre 0,79 euros le m 3 en Italie et 5,12 euros le m 3 auDanemark). C’est également le pays où la hausse a étéla plus faible entre juillet 2003 et janvier 2006 avec uneprogression de 3,1 % par an en moyenne (+ 4,4 % pourl’ensemble <strong>du</strong> panel, + 8,6 % en Belgique). En ce quiconcerne l’assainissement, la France se situe en 5 èmeposition avec un prix moyen de 1,35 euros par m 3 , prixsupérieur à celui de la Belgique, de la Suède, de l’Italieet de l’Espagne mais inférieur de 1,50 euros à celui del’Allemagne qui pratique le prix le plus élevé.■Paris, métropolela plus dense au monde !Paris est la métropole la plus densément peuplée aumonde ! Avec 20 433 habitants au km 2 , Paris intramuros devance Djakarta, New York et New Delhi. Uneconséquence de cet état de fait est que tous les servicespublics s’appuyant sur un réseau eau potable / assainissement/ transport y sont d’un rapport coût / bénéficetrès favorable.DENSITÉS DE POPULATION DANS LES GRANDES VILLES■ LE COÛT DE L’ASSAINISSEMENT PAR PAYS (ETUDE FP2E - 2006)(En euros TTC pour une consommation de 120 m 3 /an)PAYSREJET DES EAUX Assainissement et taxes - Prix moyen en €/m 3 (classement par prix)Allemagne 2,85 €Danemark 2,45 €Pays-Bas 2,05 €Royaume-Uni 1,73 €Finlande 1,37 €France 1,35 €Belgique 0,49 €Suède 0,46 €Italie 0,43 €Espagne 0,40 €0 € 0,50 € 1,00 € 1,50 € 2,00 € 2,50 €VILLES DENSITÉS - Nombre d'habitants au km 2Paris intra muros 20 433Djakarta 13 290New York 10 292New Delhi 9 291Agglo. Paris 8 406Moscou 7 540Hong Kong 6 688Rio 5 190Londres 4 700Amsterdam 4 477Mexico 3 584Washington 3 127Los Angeles 3 041Shangaï 2 800Rome 1 987Pekin 8880 5 000 10 000 15 000 20 000LE CONTEXTE37


CHAPITRE 2P O U R Q U O I U N E R E F O N T E ?L’usine <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> est le fruit d’une longue évolution. Son adaptation aux enjeuxd’aujourd’hui et de demain pose de nombreux problèmes liés à l’hétérogénéité decet outil in<strong>du</strong>striel. Les éléments de diagnostics et de contraintes plaident en faveurd’une reconfiguration <strong>du</strong> site permettant de ré<strong>du</strong>ire son emprise, de maîtriser lesnuisances générées par l’activité, d’améliorer les performances épuratoires, etd’assurer une nouvelle cohérence in<strong>du</strong>strielle à cette usine centenaire.38


OÙ EN EST SEINE AVAL EN 2007 ?Le projet de refonte <strong>du</strong> site historique d’Achèresétait déjà au cœur des objectifs <strong>du</strong> Contrat de bassinsigné en 2000 entre le <strong>SIAAP</strong>, l’Agence de l’Eau etla Région Ile-de-France. Avec en ligne de mire ledélestage des volumes traités sur l’usine, étaient déjàprogrammées la création de l’unité de traitement <strong>du</strong>phosphore, la fermeture des bassins combinésd’Achères III, la réalisation d’un espace paysager de50 hectares.En juin 2003, un avenant à ce Contrat y ajoutait destravaux complémentaires pour la réalisation del’unité de traitement de l’azote. A la fin de l’année2006, les études d’actualisation <strong>du</strong> Scénario C ontpu mettre en évidence la nécessité d’optimiser entemps de pluie les capacités de traitement de l’usineavec les possibilités hydrauliques de ses cinq émissairesd’alimentation. En temps sec, le plafonnementde la capacité a été confirmé à 1 500 000 m 3 /jour.> Un nouveau paramètre<strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> doit faire face en effet à de nouveaux enjeux :- respecter les engagements pris de ré<strong>du</strong>ction del’emprise <strong>du</strong> site et de maîtrise des impacts environnementauxlocaux,- inscrire l’évolution <strong>du</strong> site dans une politique dedéveloppement <strong>du</strong>rable,- rendre le site conforme à la réglementation issuede la DERU dans les meilleurs délais,■PARTAGE DES EAUX SUR L’AGGLOMÉRATION PARISIENNE<strong>Seine</strong> GrésillonsZone alimentant <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>, <strong>Seine</strong> centre, <strong>Seine</strong> Grésillons.Population raccordée : 5 620 000 habitants.La <strong>Seine</strong><strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>VAL D’OISE<strong>Seine</strong> centre- arriver à un niveau de performance compatible avecles nouveaux objectifs de reconquête de la <strong>Seine</strong>,- assurer une nouvelle cohérence in<strong>du</strong>strielle à un sitequi a beaucoup évolué mais aussi vieilli au fil <strong>du</strong> temps,- maîtriser les dépenses de fonctionnement.L’adaptation de <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> à ces enjeux pose denombreux problèmes liés à l’hétérogénéité de l’outilin<strong>du</strong>striel.Future usineLa MoréeZone alimentant <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>,ultérieurement dirigée vers La MoréePopulation raccordée :180 000 habitantsAprès la mise en demeure de la France, fin 2004, par laCour de justice européenne pour défaut de classementde l’estuaire et de la basse vallée de la <strong>Seine</strong> en“zone sensible”, le calendrier des mises en conformitéa dû être accéléré partout en France.<strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> ne déroge pas à la règle. Ce paramètre estvenu éclairer d’un jour nouveau le plan de modernisationde <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> inscrit dans le Contrat de bassin en vuede l’éradication des nuisances générées par l’activité<strong>du</strong> site. La stratégie <strong>du</strong> “tout-à-Achères” est révoluemais les capacités de traitement de l’usine la placenttoujours au premier rang des sites d’épuration del’agglomération parisienne, et la question de sa mutationreste posée.Zone alimentant<strong>Seine</strong> amont, peut êtredétournée vers <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>.Population raccordée :1 100 000 habitantsYVELINESHAUT-DE-SEINEESSONNEPARISSEINE-SAINT-DENISVAL-DE-MARNE<strong>Seine</strong> amontMarne <strong>aval</strong>La MarneSEINE-ET-MARNEZone alimentant Marne <strong>aval</strong>.Population raccordée :170 000 habitants.Zone alimentant <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>,ultérieurement dirigée versMarne <strong>aval</strong>. Population raccordée :170 000 habitantsZone alimentant <strong>Seine</strong> amont.Population raccordée :1 100 000 habitants.POURQUOI UNE REFONTE ? 39


• Une nouvelle conception d’usine :à <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>, des installations confinéespour les unités de clarifloculationet de traitement des pollutions azotéesQUELLES SONT LES CONTRAINTES ?Est-il possible de se passer de l’usine <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>dans le système d’assainissement francilien ? Unenouvelle diminution de sa capacité de traitementpeut-elle être mise en œuvre ? Ces interrogations sontlégitimes. La conception des nouvelles usines d’épuration<strong>du</strong> <strong>SIAAP</strong> n’a plus rien à voir avec le modèled’autrefois : avec le confinement des installations,elles ont fait la preuve qu’elles pouvaient se fondredans le décor sans gêne pour les riverains. <strong>Seine</strong><strong>aval</strong> n’en est pas là et son voisinage suscite desréserves. Peut-on mettre fin à l’activité de <strong>Seine</strong><strong>aval</strong> ? L’arrêt total de ce site n’est pas envisageable,pour des raisons techniques, financières mais aussifoncières.> Une logique d’écoulementSi la plaine d’Achères a servi très tôt de champd’épandage, c’est que justement la situation de ceterrain s’y prêtait. Les égouts de Paris s’y déversaientdans le sens naturel d’écoulement des eaux. Pasbesoin de pompes, ce qui représentait à l’époque deséconomies d’énergie. De toute façon, les pionniers del’épuration urbaine n’avaient pas d’autre moyen deprocéder au début <strong>du</strong> XIX e siècle. Achères est à laconjonction de cinq gros émissaires qui transportentà la fois des eaux usées et des eaux de pluie. Mêmesi aujourd’hui l’ensemble <strong>du</strong> système ne fonctionnepas de manière gravitaire, c’est le cas des usines derelèvement de Colombes et de Clichy, par exemple,qui relèvent les effluents afin de favoriser le passagede la <strong>Seine</strong> en siphon.L’écoulement est déterminé par la pente des ouvrages.Cette pente s’exprime en quelques millimètres parmètre seulement.Elle peut apparaître faible mais, en raison de lalongueur des réseaux, plusieurs dizaines de kilomètresgénéralement, cette pente occasionne des dénivelés deplusieurs mètres à l’arrivée dans les usines d’épuration.Mettre fin à <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>, c’est impérativement reconstruireau moins neuf autres unités ou usines équivalentes àcelle de Colombes sur le territoire mais aussi deskilomètres de canalisations dont les diamètres, comptetenu des débits à transporter, sont généralementsupérieurs à 2 ou 3 mètres. Financièrement, le coût deces chantiers ne serait pas supportable par la collectivitédans sa globalité.40POURQUOI UNE REFONTE ?


•••A titre d’exemple, le coût de la construction d’unmètre linéaire de collecteur de 4 mètres de diamètreest estimé à environ 18 000 d’euros HT, la constructionde neuf usines équivalentes à celle de Colombescoûterait un peu plus 3,5 milliards d’euros HT, sanscompter la construction des réseaux d’amenéesensiblement <strong>du</strong> même ordre. Par ailleurs, au niveaude l’impact environnemental d’une telle solution, lessimulations réalisées par le modèle Prose, développédans le cadre <strong>du</strong> plan PIREN-<strong>Seine</strong>, n’ont pas montréd’amélioration significative de la qualité de la <strong>Seine</strong>.PlanPIREN-<strong>Seine</strong>ProgrammeInterdisciplinaire deRecherche surl’Environnement de la<strong>Seine</strong>, né <strong>du</strong> dialogueentre scientifiques etgestionnaires.?> En <strong>aval</strong> pour protéger la <strong>Seine</strong>Une des composantes fondamentales de la conceptiondes systèmes d’assainissement des agglomérationsurbaines denses est de placer la station d’épuration laplus importante à l’<strong>aval</strong> immédiat de la concentrationde la population. Cette règle qui a été retenue pourParis dès l’origine est observable pour la plupart desgrandes villes européennes. Elle tend à protéger larivière au cœur de l’agglomération, où elle est fortementperturbée au niveau morphologique par l’urbanisation,afin de faire appel à son pouvoir auto-épurateur àl’<strong>aval</strong>, là où les rejets par temps de pluie notammentsont beaucoup plus faibles car l’urbanisation beaucoupmoins prégnante.Ce principe, à la base de la construction <strong>du</strong> site <strong>Seine</strong><strong>aval</strong> et <strong>du</strong> réseau convergent d’émissaires, a bienévidemment subi des évolutions avec l’accroissementde la population de l’agglomération parisienne. Lesystème d’assainissement basé sur une seule usine àAchères a fini par entraîner des temps de séjour dansles réseaux qui devenaient incompatibles avec lestechniques de traitement en place. De plus, le systèmeétant unitaire, la probabilité de déversements en<strong>Seine</strong> lors des pluies devenait très importante, comptetenu <strong>du</strong> nombre croissant des déversoirs d’orage.L’objectif assigné par la DERU de traiter l’ensemble desdébits arrivant dans les usines pendant 95 % <strong>du</strong> temps,et donc lors des pluies, ne pouvait être atteint aveccette logique car une grande partie se serait retrouvéedans la rivière avant de pouvoir arriver dans l’usine.> Faut-il accentuer la politiquede délestage de l’usine d’Achères ?Le doublement de la capacité de l’usine de Valentonen 2006, passant de 300 000 à 600 000 m 3 /jour, a déjàpermis le traitement sur ce site de l’ensemble deseaux usées provenant <strong>du</strong> sud-est de l’agglomération.Demain, toujours à l’est, la refonte de l’usine Marne<strong>aval</strong> et la construction de l’usine La Morée permettrontune nouvelle déconcentration des moyens épuratoires.Ainsi une nouvelle logique de bassin versant est née,mettant fin à la convergence de toutes les eaux versune seule usine. Mais le réseau de transport vers <strong>Seine</strong><strong>aval</strong> existe toujours. La possibilité d’avoir deux stationsd’épuration pour une même zone de pro<strong>du</strong>ction permetdonc une plus grande sécurité de fonctionnement del’ensemble <strong>du</strong> système d’assainissement.Toutefois, l’inverse ne serait pas possible, compte-tenude la topographie générale de l’agglomération.Amener vers <strong>Seine</strong> amont, par exemple, les eauxpro<strong>du</strong>ites par des communes situées à l’<strong>aval</strong> de Paris,supposerait la construction de collecteurs à trèsgrande profondeur et donc la mise en œuvre d’usinesde pompage importantes et coûteuses en énergie.A titre d’exemple, le seul coût de l’électricité nécessaireau pompage pour relever 240 000 m 3 /jour sur unehauteur de 10 mètres est de l’ordre de 250 000 euros HTpar an (coût basé sur un prix <strong>du</strong> kilowatt/heure fixé à5,5 centimes d’euro).POURQUOI UNE REFONTE ?41


• <strong>Seine</strong> centre à Colombes :un défi architectural sur une surface ré<strong>du</strong>ite• <strong>Seine</strong> Grésillons à Triel-sur-<strong>Seine</strong> :une surface au sol qui permet la futureextension de l’usine pour plus de capacitéde traitement> La problématique foncière<strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> est un site in<strong>du</strong>striel d’une grande ampleur(900 ha), la première usine d’Europe, et l’une des plusgrandes au monde. Cette concentration est le fruit del’histoire. Peut-on y remédier ? Une station d’épurationdemande de l’espace. Même réorganisée et concentrée,l’usine d’Achères continuera d’occuper une surfacede l’ordre de 550 hectares. Il faudrait donc trouver desterrains de cette taille dans Paris ou sa proche banlieue.Or, l’urbanisation dense rend les espaces libres rareset, compte tenu de la spéculation foncière, trèschers. Il y a donc une vraie difficulté à construire denouvelles unités.Une nouvelle diminution de la capacité de traitement de<strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> peut-elle être mise en œuvre dans le cadrede l’application de la DCE ? Le principe, développédans la directive, de traiter la pollution au plus près dessources de pro<strong>du</strong>ction se heurte à la même difficulté.Néanmoins ce principe a déjà été mis en œuvre,dans le cadre <strong>du</strong> Contrat de bassin 2000/2006, avec laconstruction de Colombes, le doublement de Valenton,la construction de <strong>Seine</strong> Grésillons et prochainement cellede La Morée en <strong>Seine</strong>-Saint-Denis. Il sera développépar la mise en chantier de stations de dépollution deseaux pluviales (SDEP), afin de répondre à l’exigence detraitement des eaux pluviales.Ainsi, les principaux collecteurs pluviaux devraientpouvoir bénéficier d’un tel dispositif.C’est principalement le cas des ouvrages situés auniveau de la petite couronne de Paris où il sembleencore possible de construire des unités délocaliséesau droit des collecteurs se rejetant en <strong>Seine</strong> ou enMarne. En revanche, cela semble quasiment impossibleà l’intérieur de la Ville de Paris pour la multitude depetits déversoirs d’orage, en raison notamment de laprésence des voies sur berges. De plus, la convergence<strong>du</strong> réseau d’assainissement à Clichy, fait de cesite le déversoir d’orage le plus important de la capitale.Un peu plus de 80 % des eaux de pluie y aboutissent.L’usine de Clichy est donc à la fois une station depompage pour acheminer les effluents à Achères et pourprotéger Paris des crues de la <strong>Seine</strong>, et la principalesoupape de sécurité en temps de pluie. Le <strong>SIAAP</strong> aentrepris dans le cadre de son nouveau Schéma directeurde traiter ce point noir.La capacité <strong>du</strong> site <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>, même ramenée à1 500 000 m 3 /jour, entraînerait si l’on voulait poursuivresa ré<strong>du</strong>ction, la construction de plusieurs unités dontles tailles devraient correspondre approximativementà celle de <strong>Seine</strong> Grésillons II (300 000 m 3 /jour) ou <strong>Seine</strong>centre (240 000 m 3 /jour).L’intégration de telles usines à l’intérieur de Paris oumême au niveau de la petite couronne, en milieu urbainextrêmement dense, ne permettrait probablement pasde conserver une zone de transition nécessaire entre lesbâtiments in<strong>du</strong>striels et les habitations.Cette zone, indispensable pour la réussite des liensde voisinage, ne peut être supprimée pour des raisonstechniques et de sécurité, la pro<strong>du</strong>ction de biogazrestant une des priorités de la politique de développement<strong>du</strong>rable <strong>du</strong> <strong>SIAAP</strong>.L’extension des usines existantes a par ailleurs déjà étémise en œuvre au maximum des surfaces disponibles,sur les sites de Valenton, de Noisy-le-Grand etprochainement de Triel-sur-<strong>Seine</strong>. En revanche, cettepossibilité n’existe pas à Colombes, usine la plusproche de Paris sur le bassin versant de <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>,car l’emprise de l’usine actuelle est déjà saturée.Dans le cadre de l’ancien Schéma directeur de l’assainissement,des recherches ont été réalisées pour laconstruction de deux nouvelles usines destinées à traiterles effluents provenant des secteurs <strong>du</strong> ru de Marivel (92)et d’Enghien (95). Malgré l’implication de l’Agence del’Eau <strong>Seine</strong>-Normandie et de l’ensemble des collectivitésconcernées, elles n’ont pas débouché, fautede terrains disponibles à proximité des égouts.Dans ce contexte, la question de la refonte de <strong>Seine</strong><strong>aval</strong> reste posée. Comment mettre fin aux nuisancesgénérées par l’activité, améliorer les performancesépuratoires de l’usine et repenser la place <strong>du</strong> site dansson territoire sans révision d’un modèle in<strong>du</strong>strielconçu au début <strong>du</strong> XIX e siècle ? C’est un programmed’envergure que le <strong>SIAAP</strong> souhaite engager.42POURQUOI UNE REFONTE ?


• Vue aérienne des tranches de <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>“Achères II, III et IV”• Equipements <strong>du</strong> traitementdes boues de <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> à moderniserLES PROBLÈMES À RÉSOUDRE> Un outil in<strong>du</strong>striel disparateLe site <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> s’est construit en quelque sorte commeun mécano géant dont les objectifs ont évolué au fil<strong>du</strong> temps et des réglementations.En 1940, la construction des premiers bassins detraitement biologique des eaux usées constituait unepremière étape dans la dépollution des eaux.La pratique était encore balbutiante, les procédésbiologiques peu optimisés, la technique mal maîtrisée.Mais les ingénieurs tenaient là un outil qu’ils necesseront jamais d’optimiser. Au fil des décennies, sesont ajoutées trois opérations d’agrandissement descapacités.A chaque fois, le génie civil a intégré les meilleurestechniques disponibles. Ainsi, pas un bassin n’a le mêmesystème d’insufflation d’air.> Du nouveau sur de l’ancienPuis la configuration des lieux a changé pour faire placeà de nouvelles pompes, à des machines plus efficaces.L’arrivée des outils informatiques de gestion, de mesureet de surveillance imposés par de nouvelles normesa nécessité une organisation différente <strong>du</strong> travail,les exigences croissantes en matière de respect del’environnement impliquant d’aller plus loin dans laperformance des traitements et la sécurité des processusin<strong>du</strong>striels.Une usine d’épuration est un outil électromécaniquecomplexe, mais c’est avant tout un génie civil imposantla réalisation de réservoirs, de structures de plusieursétages, de bâtiments massifs. Cela explique que l’on aitrajouté au fil des ans de nouvelles unités sans toucher àl’ancien, un peu comme si on avait “rabouté” à uneinstallation ancienne des équipements complémentairestoujours plus gros.Ainsi, l’architecture des anciens procédés de traitementest devenue obsolète. Les quatre tranches historiques<strong>du</strong> traitement biologique étaient faites pour fonctionneren parallèle les unes des autres, et de manièreindépendante.Elles avaient des performances différentes et chacuneavait son propre canal de rejet en <strong>Seine</strong>. L’adjonction en<strong>aval</strong> de ces tranches d’unités communes, comme laclarifloculation et la nitrification-dénitrification, rendl’exploitation beaucoup plus délicate et l’outil in<strong>du</strong>strielmoins homogène.Principalement axé sur le traitement <strong>du</strong> carboneissu des matières fécales, le principe des tranchesindépendantes a <strong>du</strong> être revu progressivement pourintégrer la gestion des eaux de pluie. En parallèle, letraitement <strong>du</strong> phosphore et de l’azote a imposé lacréation de filières susceptibles de traiter l’ensembledes débits dans un même bâtiment.Ce changement de conception est principalement dû àl’évolution des technologies qui a permis de ré<strong>du</strong>ireconsidérablement l’emprise au sol des nouvelles unitéset de les confiner.Ce saut technologique a permis d’éviter la constructionpour chacune des tranches existantes, d’unitésspécifiques qui auraient coûté plus cher et auraient ététrès difficile à intégrer compte tenu <strong>du</strong> peu d’espacedisponible entre les files de traitement.Ainsi, les objectifs de qualité de traitement des eauxont été atteints. C’est une réalité pour le carbone etsurtout le phosphore dès 2000.Cependant, le circuit des eaux à l’intérieur de l’usinea complètement changé, engendrant des difficultésimprévues.POURQUOI UNE REFONTE ?43


Aujourd’hui à <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> :une triple problématique• Ré<strong>du</strong>ire les émissions olfactives• Améliorer les conditions de travail• Assurer l’efficacité <strong>du</strong> prétraitement> Le cas <strong>du</strong> prétraitementLe cas <strong>du</strong> prétraitement est particulièrement symbolique.On sait que le développement des mauvaises odeurs aentraîné une vive réaction des riverains, des associationset des élus locaux. Le <strong>SIAAP</strong> a tenté d’identifier leszones les plus malodorantes, en mettant en œuvre destechniques de lutte contre les émissions olfactives.C’est ainsi qu’a été couverte l’arrivée des cinq émissairesraccordés à l’usine et l’ensemble de l’unité dedégrillage.Une autre problématique est apparue au fil des améliorationsdes installations existantes et notamment <strong>du</strong>programme de ré<strong>du</strong>ction des nuisances olfactives.La couverture des dégrilleurs ne semblait pas poserde problèmes d’exploitation à l’origine. Il s’agit d’unbâtiment formant comme un couvercle étanche audessus des machines. Un système de ventilation aété mis en place en assurant une circulation de l’air etune régénération de l’atmosphère. Dans la réalité, lesexploitants éprouvent des difficultés pour accomplirleurs tâches quotidiennes.Le bruit des machines qui à l’air libre ne posait pasde souci, gêne considérablement la passation desconsignes entre les agents et perturbe l’organisation<strong>du</strong> travail. Enfin, il est assuré que toutes les mesuresmises en œuvre pour améliorer les conditions de travailne peuvent répondre de manière aussi efficace quel’intégration de l’ergonomie dès la conception d’uneusine. La présence d’hydrogène sulfuré (H 2 S*), particulièrementdangereux, incite aussi à la plus grandeprudence et à l’application <strong>du</strong> principe de précautionqui impose de quitter ce bâtiment dès le déclenchementdes détecteurs de gaz (5 ppm pour l’H 2 S).L’ergonomie générale de cette unité insalubre où lesplus gros déchets doivent être piégés et stockés, a étéaméliorée au maximum en fonction des contraintesliées à la disposition des équipements existants.Mais force est de reconnaître que les investissements<strong>du</strong> <strong>SIAAP</strong> pour diminuer les nuisances olfactives surcette zone très odorante ont amené une difficulténouvelle pour les exploitants avec l’émergence derisques nouveaux liés au confinement et à la présencedes gaz sans résoudre complètement la problématiquedes odeurs. * Lexique p. 82, p. 83> Des équipements en fin de vie in<strong>du</strong>strielleLes équipements actuels retracent plus d’un demi-siècled’histoire de la technologie de l’épuration.Evidemment, les pompes et les machines tournantesinstallées en 1940 ont été peu à peu remplacées maisla <strong>du</strong>rée de vie de ces matériels conçus pour résister àde lourdes charges de travail excède largement deuxdécennies. Actuellement les techniciens exploitent unparc de machines extrêmement hétéroclite ; celapose des problèmes de communication entre ceséquipements, de compatibilité entre les technologieset d’adaptation à l’informatisation et à la numérisationdes commandes et des échanges d’informations.Ainsi, les moteurs issus de la construction n<strong>aval</strong>e quiéquipent la salle des machines de la tranched’Achères III et pro<strong>du</strong>isant l’air des bassins d’aération,n’existent plus chez le constructeur. Il n’y a donc pasd’autre solution pour conserver la disponibilité decette installation essentielle pour le traitement quede faire fabriquer les pièces détachées sur mesure età l’unité. Bien évidemment cette solution ne peutêtre pérenne.ppmPartie parmillion : rapportqui permetd’exprimer detrès petitesconcentrations.?44POURQUOI UNE REFONTE ?


Des équipements et des systèmes disparates :• Salle des moteurs à <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>• La gestion informatisée des équipements?Boucled’asservissementDispositif derégulation automatiquebasé sur un mécanismede rétroaction (actionen retour).> L’évolution des technologies et des métiersL’arrivée massive des microprocesseurs dans le mondein<strong>du</strong>striel et de l’ordinateur ont profondément faitévoluer les technologies et notamment les outils liés aucontrôle commande et à la con<strong>du</strong>ite de processusautomatisés. Cette révolution de l’information avecInternet a entraîné un bouleversement des métiers etdes pratiques.Autrefois, le contrôle de l’activité biologique ou de ladensité des boues se faisait à l’œil et était basé surl’expérience acquise au fil des ans par les exploitants.De la même façon, le processus épuratoire étanttotalement biologique et donc lent, les commandesétaient manuelles et les boucles d’asservissement assezrares et toujours simples. Aujourd’hui, les processusépuratoires intègrent obligatoirement les eaux detemps de pluie. La DERU impose une qualité detraitement pour un débit dit de référence, débit quiest censé représenter les apports journaliers à l’usinependant 95 % <strong>du</strong> temps sur une année.L’obligation de traiter ce mélange eaux usées et eaux depluie que la directive nomme Eaux Rési<strong>du</strong>aires Urbainespose un problème de réactivité, les phénomènespluvieux étant difficiles à prévoir en <strong>du</strong>rée et enintensité. Les traitements purement biologiques baséssur l’activité d’organismes vivants demandent ungrand temps d’adaptation : les temps de séjour sontimportants et les volumes de tranquilisation équivalentsne peuvent plus seulement être mis en œuvre comptetenu de la variation de débit lors des pluies, qui peutêtre très importante (supérieure à 5 m 3 /seconde en45 minutes).Comme les autres épurateurs en zone urbaine, le<strong>SIAAP</strong> a fait le choix de mettre en œuvre des procédésphysico-chimiques et d’abandonner l’expérienceacquise au niveau des boues activées pour tester leprocédé des biofiltres. Ces systèmes beaucoup plusréactifs et capables de réagir en quelques minuteslors de l’arrivée des eaux de pluie, nécessitent uneinstrumentation importante, afin de qualifier la naturedes eaux à l’arrivée de l’unité de dépollution, maisaussi de doser les substances chimiques comme lechlorure ferrique et le micro-sable permettantd’alourdir les flocs* ainsi créés. Ce réseau de capteurs,en grande partie numérique, est directement en liaisonavec les réseaux d’automates locaux qui eux-mêmesdialoguent en temps réel avec les calculateurs desupervision. * Lexique p. 81Ces techniques peuvent apparaître classiques dansle monde in<strong>du</strong>striel moderne, mais elles sont tout àfait nouvelles sur le site <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>.Outre la complexité inhérente à ces outils informatiques,le temps de réaction de l’homme qui se calculait enheures voire quelques dizaines d’heures, il y a seulementmoins de 10 ans, se compte désormais en minutes. Ilfaut imaginer, à titre d’exemple, un dysfonctionnementdes automatismes de l’unité de traitement de l’azotequi assure un pompage permanent de l’ordre de20 m 3 /seconde en temps sec et jusqu’à 45 m 3 /secondeen temps de pluie.La fermeture d’une vanne à l’<strong>aval</strong> des pompes entraîneraitimmédiatement une inondation de ce bâtiment maisaussi de la chaussée (20 m 3 /seconde entraînent unearrivée de 6 millions de litres d’eau sur une période de5 minutes seulement). Intervenir en moins de 5 minutesimpose une organisation <strong>du</strong> travail efficace et bienrodée, une grande fiabilité des équipements decommande et de mesure mais aussi une très granderéactivité des agents d’exploitation. La prise en compte<strong>du</strong> stress généré par cette évolution technologiquereprésente un des enjeux de la mutation <strong>du</strong> site.POURQUOI UNE REFONTE ?45


• Maintenance mécaniquedans la salle des grilles de prétraitement• Matériel de sécurité•••L’autre aspect important de l’évolution des métiersconcerne la mise en œuvre des mesures de sécurité. Lesaccidents in<strong>du</strong>striels les plus récents ont renforcé laprise en compte des risques liés à l’exploitation decertains équipements. <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> est concernée autitre de son unité de pro<strong>du</strong>ction de biogaz et de laprésence de nombreuses chaudières sur le site.De nouveaux outils d’analyse <strong>du</strong> risqueLa Direction Régionale de l’In<strong>du</strong>strie, de laRecherche et de l’Environnement (DRIRE) impose lamise en œuvre d’un certain nombre d’outils d’analysecomme :- des modèles de calculs, afin d’estimer lesconséquences des différents phénomènesdangereux- l’évaluation de l’impact sur la santé de la présencede polluants à l’aide d’un modèle de dispersion- l’évaluation des effets de pression, des fluxhermétiques et des effets de projectionséventuelles liées à l’explosion d’un nuage gazeuxen milieu confiné et en milieu ouvert.En parallèle, la DRIRE fixe les dates de miseen conformité des équipements en imposantl’asservissement de la plupart des équipementsélectromécaniques de la zone biogaz et la miseen œuvre d’un système de gestion de la sécurité.Sur ces équipements, la réglementation mise en œuvrepar la Direction Régionale de l’In<strong>du</strong>strie, de laRecherche et de l’Environnement (DRIRE) dans le cadre<strong>du</strong> classement Seveso 2* de l’usine modifie considérablementles habitudes d’un contrôle uniquementhumain des équipements et rend nécessaire la miseen œuvre de nouvelles technologies liées principalementau système numérique de contrôle et de commande.• Gestion informatisée des équipements - Système contrôle commande del’unité de traitement des pollutions azotéesLes difficultés de réalisation sont de plusieurs ordres.Les délais sont extrêmement courts et incompressiblesparce que réglementaires. Les hommes doivent seformer aux nouvelles technologies et abandonner leshabitudes basées sur plusieurs dizaines d’années depratique professionnelle. La structuration <strong>du</strong> site, sadispersion sur un territoire très vaste et l’ancienneté deséquipements ne permettent pas de régler toutes lesquestions relatives à la mise en conformité et rendentirréalisable la construction de nouvelles unités.L’organisation <strong>du</strong> travail, basée sur le roulement 3x8en raison de la complexité des processus in<strong>du</strong>strielset de la nécessité d’assurer un contrôle permanentdes équipements et des capteurs, doit évoluer pourprendre en compte l’informatisation des processuset la télégestion depuis un poste central de tous leséquipements. Même si la nécessité d’un 3x8 demeurera,pour d’évidentes raisons de sécurité et de rapiditéd’intervention, les tâches des équipes d’exploitationévolueront de manière significative et rapidement.Enfin, le lien de plus en plus fréquemment évoquéentre la qualité de l’environnement de travail et la santéest une source d’inquiétude forte pour le personnel.L’application <strong>du</strong> principe de prévention entraîne leport <strong>du</strong> masque pour les zones les plus dangereusesoù la présence de gaz toxiques est avérée comme aubâtiment <strong>du</strong> prétraitement, par exemple.Cette sujétion ajoute de la pénibilité pour les exploitants.Elle renforce l’anxiété face à un avenir où les techniquesévoluent très rapidement. L’activité est soumise à descontrôles de plus en plus fréquents et sévères, les tempsde réaction sont limités à quelques minutes et le risqueprofessionnel est toujours présent, sans que l’onpuisse aujourd’hui mesurer réellement l’impact de cemilieu insalubre sur la santé.* Lexique p. 8446POURQUOI UNE REFONTE ?


• Zone de Biogaz à <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>Mais la présence de biogaz justifie le classement del’usine en site Seveso 2 (seuil bas), depuis 2004, parceque le tonnage de gaz sous faible pression dépassele seuil réglementaire fixé à 10 tonnes.Il est nécessaire de préciser que la population descommunes riveraines ne peut en aucun cas êtretouchée. Même dans l’hypothèse d’une explosionde la sphère, les zones concernées par les effetsrestent largement à l’intérieur <strong>du</strong> périmètre <strong>du</strong> site.Par mesure de sécurité, les zones dangereuses del’usine sont concentrées en bor<strong>du</strong>re de la forêt deSaint-Germain. Les autres risques in<strong>du</strong>striels contrelesquels le site doit se prémunir sont d’ordre hydraulique,liés aux inondations pouvant se pro<strong>du</strong>ire en cas decrue de la <strong>Seine</strong> ou de dysfonctionnement de l’usinelors des orages, ou bien chimique, liés à l’utilisation etau stockage de pro<strong>du</strong>its classés comme dangereux :chlorure ferrique, soude, eau de javel, acides…•••> La maîtrise des risques in<strong>du</strong>striels et sanitaires■IMPLANTATION DE LA ZONE BIOGAZSelon la réglementation en cours, l’usine <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> estexposée à trois familles de risques in<strong>du</strong>striels : risqueexplosif, risque hydraulique et risque chimique.Le risque majeur réside dans le potentiel explosif de lazone dite <strong>du</strong> biogaz et dans les risques d’incendie. Lebiogaz est issu de la fermentation des boues généréespar les différents processus de traitement de l’eau. Lesrési<strong>du</strong>s solides reçus à la “digestion” sont composés dematières organiques à 70 % et de matières minérales à30 %. Le but de l’opération est de transformer environ50 % des matières organiques en gaz. Le volume moyenjournalier de boues digérées tend à progresser pouratteindre aujourd’hui environ 12 000 à 13 000 m 3 /jour.Après digestion puis cuisson pour la rendre filtrable,la boue est déshydratée sur filtre-presse*. Elle seprésente sous forme d’un “cake” constitué de 52 % dematière sèche et 48 % d’eau. Ainsi la digestion des130 000 tonnes de boues pro<strong>du</strong>ites chaque année, enmoyenne, sur le site (apparentées à un amendementorganique pour les sols agricoles) pro<strong>du</strong>it près de150 000 à 200 000 m 3 de biogaz par jour, (principalement<strong>du</strong> méthane*) stockés sur le site avant d’être utilisés pourfournir à l’usine une partie de ses besoins énergétiques.La pro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> biogaz s’impose aujourd’hui commeune nécessité économique, l’énergie récupérée pour lefonctionnement de l’usine permettant de limiter lerecours au fuel et au gaz naturel qui émettent des gaz àeffet de serre*. * Lexique p. 81, p. 82RoutecentraleRoute de la ForêtClôture zone biogazZone de déflagrationpouvant entrainerdes bris de vitreEchelle <strong>du</strong> plan : 1/10 000GAZO 1 GAZO 2 GAZO 1 GAZO 2Cité de FromainvilleRoute de la porte de FromainvillePOURQUOI UNE REFONTE ?47


•••Quant aux risques sanitaires, la dernière étude confiéeà la société Burgeap, en 2004, a estimé que les risquessanitaires pouvaient être considérés comme “acceptablestant dans leur configuration actuelle que futureen l’état actuel des connaissances scientifiques.” Le<strong>SIAAP</strong> restera vigilant et s’engagera dans le lancementd’une étude épidémiologique sur l’ensemble del’usine et sur le périmètre des communes riveraines,en liaison avec l’Agence Française de SécuritéSanitaire de l’Environnement et <strong>du</strong> Travail ( AFSSET)dès le début de l’année 2008.> Les réglementations qui s’appliquent à <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>L’activité de <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> est encadrée par tout un arsenal deréglementations. Les principales s’appliquent à la qualitédes eaux rejetées. L’usine répond à l’arrêté préfectoralqui autorise l’exploitation au titre des InstallationsClassées pour la Protection de l’Environnement(ICPE). L’arrêté initial en date <strong>du</strong> 15 novembre 1993 aété complété au fil de l’évolution de la réglementation.Cinq arrêtés complémentaires ont depuis été publiés.Ils concernent les mises à jour de la réglementationSeveso 2 sur les activités in<strong>du</strong>strielles à risques, sur lesfours détruisant les graisses et huiles, sur les sourcesradioactives utilisées pour mesurer la densité desboues et sur les modifications des valeurs limitesd’émission de ces fours.Le site doit également se conformer à la législationsur les installations de refroidissement des toursaéroréfrigérantes.Un arrêté concerne les nuisances sonores. Les normesdépendent de l’orientation <strong>du</strong> voisinage, <strong>du</strong> bruitambiant et des bruits plus ponctuels (démarrage depompes par exemple) pour le jour et pour la nuit.Ainsi, le niveau de bruit ambiant exigé dans les zonesréglementées doit être inférieur à 45 décibels (dBA).Les bruits ponctuels peuvent être de 6 dBA supplémentairesle jour et de 4 dBA la nuit. En matièred’émissions olfactives, il n’existe pas de réglementationconcernant les stations d’épuration. Le <strong>SIAAP</strong> prendappui sur l’arrêté ministériel <strong>du</strong> 7 janvier 2002 pour lesusines de compostage et de pro<strong>du</strong>ction d’engrais,qui définit l’évolution <strong>du</strong> niveau d’odeur en fonctionde l’éloignement des tiers.Les équipements de <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> doivent en outresatisfaire aux réglementations relatives aux pressions,aux appareils de levage, aux zones susceptibles degénérer des atmosphères explosives. Enfin, l’ensembledes activités <strong>du</strong> site est soumis aux prescriptions <strong>du</strong>Code <strong>du</strong> Travail (Livre II, titre 3).> La prévention des risquesLe <strong>SIAAP</strong> a déclaré sa politique de prévention desaccidents majeurs (PPAM) dans un document officieltransmis à la DRIRE et à l’ensemble de son personnel.Une équipe dédiée, animée par un ingénieur qui estle référent de l’Inspection des installations classées,assure le suivi des procé<strong>du</strong>res et des normes. Les risquesn’étant pas de même nature en fonction des processus,le site a été découpé en “unités process” qui fontchacune l’objet d’une organisation particulière. Parexemple, la zone géographique <strong>du</strong> biogaz a volontairementété fermée et dotée d’un strict contrôled’accès, basé sur l’habilitation des personnels et laprogrammation des interventions. De la même façon,le site organise l’accueil des entreprises extérieures etchaque opération fait l’objet d’un plan de préventionafin d’analyser les risques particuliers.Un passeport sécurité est distribué aux entreprises quirépondent aux critères de sécurité définis préalablement.Chaque fois que cela est nécessaire, une formationparticulière est délivrée aux personnels devant intervenir.Le dernier arrêté préfectoral définit les prescriptionsspécifiques liées au biogaz en fonction des risques qui endécoulent : respect des distances d’éloignement et miseen place des périmètres de protection ; définition desdispositifs de sécurité ; mise en œuvre d’une organisationspécifique en matière de sûreté des éléments importantspour la sécurité (EIPS) ; recensement des substancesdangereuses ; protection contre la foudre ; mise enœuvre d’une politique de prévention des risques majeurs.L’usine dispose d’une étude de danger décrivant lesscenarii d’accidents majeurs. Il s’agit de déterminer où etdans quelles circonstances un accident majeur pourraitavoir lieu et quelles sont les probabilités pour qu’un telaccident arrive. Dans l’étude de danger actuelle, 17scenarii d’accidents majeurs ont ainsi été déterminés, cequi a amené à la définition d’une politique de préventiondes accidents majeurs (PPAM). Cette étude de danger faitl’objet actuellement d’une révision complète sansattendre la date réglementaire fixée à 2010.Au niveau de la protection des agents, la réglementationexige un document unique recensant les risquesprofessionnels et les mesures prises pour éviter lesaccidents. Le personnel <strong>du</strong> site dispose d’équipementsde protection indivi<strong>du</strong>elle comme des détecteurs degaz, des masques ou même des équipements d’assistanceà la respiration. Un effort de formation estdéveloppé en parallèle car l’homme malgré l’informatisationdes processus continuera de jouer un rôleessentiel en matière de sécurité. Une politique baséesur l’étude des retours d’expérience est mise systématiquementen œuvre après chaque incident.Le <strong>SIAAP</strong> est par ailleurs membre à part entière del’Institut de Sécurité In<strong>du</strong>strielle, afin d’améliorer nosconnaissances en développant les échanges avecd’autres in<strong>du</strong>striels et en participant à des recherchesmenées par les universités spécialisées.48POURQUOI UNE REFONTE ?


• Pour limiter les nuisances olfactives, couverturedes goulottes des bassins de décantation> L’éradication des nuisances olfactives et sonoresLa nuisance la plus importante générée par le site <strong>Seine</strong><strong>aval</strong> concerne les mauvaises odeurs. Le phénomèneexiste depuis la création des champs d’épandage. Lamise en service de plusieurs tranches avec leurs bassinsde traitement à l’air libre, a accentué le problème.Cette difficulté liée à un défaut de maîtrise desphénomènes émissifs a transformé la gène ressentiepar les riverains en une véritable nuisance. L’effort trèsimportant réalisé par le <strong>SIAAP</strong> depuis plus de 10 ansdans le cadre <strong>du</strong> Contrat de bassin, a permis d’obtenirdes premiers résultats encourageants : le niveau defond des odeurs sur l’ensemble <strong>du</strong> périmètre dedispersion des émanations a diminué de manièresignificative.Cependant, une reprise des odeurs est constatéedepuis le début de l’année 2005. Cette dégradationest liée principalement à la conjonction de plusieursphénomènes :- la sécheresse persistante depuis quelques années quioccasionne une élévation de la température deseffluents et donc une plus grande capacité à émettredes mauvaises odeurs ;- l’augmentation de la concentration des effluents àl’entrée de l’usine, en lien direct avec la diminutionde la consommation en eau potable (-1 % par an surla zone <strong>SIAAP</strong> depuis plus de 5 ans) ;- la fiabilité et l’efficacité médiocres de l’oxygénationdes bassins de traitement des pollutions carbonées ;- l’oxygénation insuffisante des jus très chargés issus<strong>du</strong> traitement des boues. Les jus se dégageaientautrefois des bassins combinés d’Achères III ; ils sontaujourd’hui répartis sur les autres tranches <strong>du</strong> site.Ils demandent une quantité d’oxygène que le site a<strong>du</strong> mal à fournir.■RÉGLEMENTATION DES NUISANCES OLFACTIVESEloignement des tiers Niveau d’odeur toléré(en mètre) (UO/m 3 )100 250200 600300 2 000400 30 000Arrêté <strong>du</strong> 2.2.1998 U0/m 3Le niveau d’une odeur (UO/m 3 )* est défini comme étant le facteurde dilution qu’il faut appliquer à un effluent pour qu’il ne soit plusressenti comme odorant par 50 % des personnes constituant unéchantillon de la population.■ EVOLUTION DE LA SITUATION OLFACTIVE AUTOUR DU SITE DE 2004 À 2006La surveillance et le suivi des nuisances olfactives etsonores sont gérés sur le site par le Centre techniquede l’Observatoire de l’environnement de Fromainville*.Le dispositif repose sur les tests olfactifs effectuéspar des Jury de nez, sur les perceptions enregistrées pardes Messagers de l’environnement et sur les observationsspontanées des riverains. Des mesures sont parailleurs régulièrement relevées dans l’environnement<strong>du</strong> site et en périphérie immédiate des installations.* Lexique p. 82Sur la base d’un éloignement de 300 mètres, là où sesituent les premières habitations, dans le cadre desstipulations de l’arrêté <strong>du</strong> 7/01/2002 auquel le <strong>SIAAP</strong>se réfère, les zones ayant un pouvoir émissif supérieurà celui autorisé sont principalement situées dans lazone <strong>du</strong> traitement de l’eau sur les bassins des bouesactivées Achères III et Achères IV, les bassins derépartition des effluents au niveau <strong>du</strong> prétraitement,les goulottes des décanteurs non encore couvertes.Dans la zone de traitement des boues, ce sont lesépaississeurs primaires qui sont en cause.2004 2005 2006Fréquence de perception tests olfactifs (en %) 5,5 8,8 6,6Fréquence de perception des messagers (en %) 3,8 5,1 4,7Observations spontanées (nombre) 303 434 245Indicateurs chimiques (en ppb) Niveau de fond - 6 4Pic de concentration - 52 41> Fréquence de perception : rapport entre le nombre de fois où les odeurs de l’usine sont perçues et le nombre total d’observations (messager del’environnement ou lors des tests olfactifs des riverains).> Observations spontanées : plaintes spontanées des riverains, à distinguer des observations effectuées lors des tests olfactifs.> Indicateurs chimiques : les composés soufrés tels que l'H 2 S ou les mercaptans* sont les composés majoritaires à l'origine des odeurs sur les stationsd'épurations. Ce sont des "traceurs" très représentatifs de l'activité épuratoire. Les concentrations de ces composés sont suivies en continu sur l'usine<strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> par des capteurs TRS (composés soufrés ré<strong>du</strong>its ou Total Re<strong>du</strong>ced Compounds = TRS) dans 21 stations (ou édicules) de mesures répartiesautour des ouvrages.> ppb : partie par milliard (=10 -3 ppm). Unité de concentration correspondant à un rapport de volumes de un sur un milliard.> Niveau de fond : concentration en composés soufrés dépassée <strong>du</strong>rant 50 % <strong>du</strong> temps. Cette valeur permet de quantifier les nuisances chroniques.> Pic de concentration : concentration en composés soufrés dépassée <strong>du</strong>rant 5 % <strong>du</strong> temps. Cette valeur permet de quantifier les nuisances ponctuelles.* Lexique p. 82, p. 84POURQUOI UNE REFONTE ?49


• Olfactomètre, outil mis en placepar le centre technique de l’Observatoirede l’Environnement, pour mesurer les émissionsolfactives à <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>> Le rôle <strong>du</strong> Jury de nezLe jury de nez est composé d’un panel de bénévoles(environ 210 personnes résidant sur les communes limitrophesde la plaine d’Achères) qui sont des volontairesreprésentatifs <strong>du</strong> public actif environnant.Les membres de ce jury ont été recrutés :- à l’occasion de réunions publiques organisées dansles mairies riveraines ;- à l’occasion de journées portes ouvertes sur le site ;- en répondant à des annonces publiées par le <strong>SIAAP</strong>dans ses éditions, sur son site internet ou, il y aquelques années, sur le minitel.Les jurys mesurent périodiquement les odeurs suivantun protocole expérimental appelé “test”.Les résultats sont transmis au Centre Technique del’Observatoire de l’environnement créé sur le site,par courrier, numéro vert, fax vert, et e-mails(observatoires@siaap.fr).Les données ainsi collectées sont ensuite traitéesunitairement et statistiquement après intégration dansla base de données. Elles sont mises en corrélationavec les autres mesures recueillies (les conditions dedispersion atmosphérique, les mesures <strong>du</strong> réseaude suivi de la qualité olfactive de l’air, les inversionsthermiques locales et régionales de température) parl’Observatoire.Les résultats et les interprétations (calcul de l’indice degêne, de l’indice de confort olfactif) sont intégrés dansles rapports mensuels et trimestriels.Les membres <strong>du</strong> jury bénévoles et experts sont conviésdeux fois par an à participer à une réunion d’informationLes jurys sont répartis en quatre lots, en fonction deleur position géographique. Chacun des lots estamené à réaliser une série de mesures 8 fois parsemaine, toutes les 4 semaines (une campagne demesures par mois), suivant des horaires fixés (cf. grilletest jury de nez ci-contre). Pour transmettre les mesuresolfactométriques, les membres <strong>du</strong> jury ont à leur dispositiondes grilles de réponses qui ont été établies par lasociété EOG en collaboration avec trois chercheurs<strong>du</strong> CNRS.au Centre Technique, au cours de laquelle est présentéle bilan des analyses et l’ensemble des travaux présentésau Comité de l’Environnement de Fromainville.50POURQUOI UNE REFONTE ?


Les observations spontanées des riverains■ OBSERVATIONS PAR COMMUNE EN 2006■EVOLUTION DU NOMBRE ANNUEL D’OBSERVATIONS OLFACTIVES800700600742655EragnyConflans-Sainte-Honorine2Herblay315Beauchamp4 3Montigny1250040030020010040832519612213923930343440623322453343169Achères317UPBD72UPEILa Frette121Cormeilles801996 1997 1998 1999 2000Observations olfactives enregistrées200120022003 2004 2005 2006Observations attribuées à l'UPEI*Maisons-Laffitte11 11Sartrouville2Observations attribuées à l'UPBD**Observations non attribuées* Usine de Pro<strong>du</strong>ction des Eaux Irriguées - ** Usine de Pro<strong>du</strong>ction des Boues DéshydratéesObservations attribuées à l'UPEIObservations attribuées à l'UPBDObservations non attribuées618Un messager de l’environnement sur le terrainLe messager de l’environnement (agent <strong>du</strong> <strong>SIAAP</strong> ou mandaté par le <strong>SIAAP</strong>),formé à la détection des odeurs, effectue une tournée quotidienne dans l’usineet son environnement et rend compte de ses observations.Toutes les observations sont enregistrées en base de données. Depuis2005, les observations attribuables à l’unité de traitement des eaux, àl’unité de traitement des boues ou bien à l’usine ont été isolées, afin demieux analyser les différentes observations.Une météo pénalisante sur les premiers mois de l’année 2007Cette dégradation significative s’explique par le manque d’oxygène sur les bassinsd’aération d’Achères III et IV, et l’arrêt prolongé de la désodorisation et<strong>du</strong> stripping* au niveau <strong>du</strong> prétraitement pour cause de maintenance, situationaggravée par une météorologie extrêmement pénalisante au moisd’avril, conjuguant forte chaleur et pluviométrie très faible. La remise enservice de la désodorisation, en mai, a permis de stabiliser l’émission à l’entréede l’usine. En revanche, la problématique de l’aération des bassins reste inquiétantemalgré l’injection directe d’oxygène pur depuis quelques mois en secours.RAPPEL ANNÉE 20062007 (1 er semestre)Nombre d’observations spontanées olfactives 43 176Fréquence de perception des messagers 4,7 % 8,1 %POURQUOI UNE REFONTE ?51


■SOURCES DES NUISANCES OLFACTIVES AU NIVEAU DU TRAITEMENT DES BOUES> Données 2006IV.6▲Odeurs très persistantesStockage de bouesOdeurs persistantesEpaississeur primaireAdsorbant de l’évent <strong>du</strong> décanteur d’A4Sortie désodorisation biologique file ouestOdeurs très persistantes :Bassins d’aération d’Achères III et d’Achères IVGoulottes des décanteurs primairesBiodésodorisation de la digestion d’Achères III impaireOdeurs persistantes :Prétraitement : bassins de répartitionChâteau d'eauChaufferieCuiseursFiltrationTraitementchimiquePesageHangar bouesS.E.D.E.Aire depro<strong>du</strong>ctiondes bouesRoute centraleIV.5StrippingDécanteursStockeursIV.3HangarLaboLocauxsociaux AdministrationstationMagasinBat exploitationde jour et desélectriciensAiresgrillagéesB.P.B.D.FiltrationHomogénéisateurDécanteursStockeurs CuvesEst-OuestAire de pro<strong>du</strong>ctionA3Aire desEncombrantsAiredes entrepreneursIV.2Echelle définie par le laboratoired'analyse, prestataire <strong>du</strong> <strong>SIAAP</strong> :Odeurs très persistantesOdeurs persistantesOdeurs peu persistantesOdeurs très peu persistantesOdeurs peu persistantes :Sortie <strong>du</strong> four SudOdeurs très peu persistantes :Epaississeur secondaireBac de curageSortie désodorisation biologique file estSortie désodorisation chimique■RoutecentraleSOURCES DES NUISANCES OLFACTIVES AU NIVEAU DU TRAITEMENT DES EAUXPCDesoldoDegrillagerelevageAccès principalII.5Digestionà secoursI.6I.2ACHÈRES IVPC machinesII.1I.1II.2TransfoPCRelevageACHÈRES IIICompressionA III PAIREOdeurs peu persistantes :Prétraitement : bassins de dessablementClarificateurs secondairesBiodésodorisation de la digestion d’Achères I / d’Achères IIOdeurs très peu persistantes :DigestionTranche Achères I et Achères II ▼Route de la porte de FromainvilleI.3PrélevageACHÈRES IMachinesACHÈRES IIII.4PCDrainageI.5III.2BioforPrétraitementStationPiloteStrippingIIRoute de la ForêtA SSphèreA IVSphèreSalle deconférenceInfirmerieDome poreuxSécuritéAteliersExploitationRestaurant52POURQUOI UNE REFONTE ?Profil olfactométrique :Odeurs très persistantes


Règlementation et suivi des nuisances sonoresLa seconde nuisance importante <strong>du</strong> site concerne lebruit et notamment la nuit. C’est un arrêté inter-préfectorald’autorisation, en date <strong>du</strong> 3 février 2003, quiprescrit les niveaux de bruit admissibles dans l’environnement.Règlementation pour les communesen rive droite de <strong>Seine</strong>De nuit (22h - 6h) 40 décibels (dBA)Les valeurs mesurées <strong>du</strong> niveau de bruit de l’usine L90(1/2 h la plus calme) sont systématiquement inférieuresà 40 dBA*, valeur limite fixée dans l’arrêté <strong>du</strong> site. Ilfaut cependant noter que la nuit les valeurs mesurées(LAeq 22h-6h) sont largement supérieures à 40 dBA.▼■ QUELQUES EXEMPLES SIGNIFICATIFS DE NIVEAUX DE BRUIT EN PÉRIODE NOCTURNE EN 2006Emplacement et date des observations22h-6hDemi-heure la plus calmeLAeq L90 LAeq L90dB(A) dB(A) Heure dB(A) dB(A)28 juillet 06 45 36 4 : 28 36 35Point A 29 juillet 06 44 30 3 : 19 31 28Avenue M me Laffitte 30 juillet 06 41 30 3 : 47 32 29Maisons Laffitte 1 er août 06 44 32 3 : 34 33 31Point B 4 septembre 06 46 40 2 : 04 40 40Rue des Chariots 5 septembre 06 45 35 1 : 53 36 33La Frette-sur-<strong>Seine</strong> 6 septembre 06 45 38 3 : 21 38 37Point C 12 juillet 06 46 31 2 : 50 31 30Rue des Cormeilles 13 juillet 06 46 33 4 : 14 35 31Herblay 14 juillet 06 46 36 4 : 20 35 34Point D 17 juillet 06 46 36 0 : 41 46 34Rue <strong>du</strong> Pr. Calmette 18 juillet 06 45 38 0 : 06 40 35La Frette-sur-<strong>Seine</strong> 19 juillet 06 49 38 3 : 42 38 35LAeq correspond au niveau moyen <strong>du</strong> bruit ambiant - Sur l’ensemble de la période nocturne : LAeq (22h-6h) - Sur la demi-heure la plus calme de la nuit :LAeq (1/2 h la plus calme)L90 correspond au niveau minimum de bruit ambiant (“bruit de fond”) - Sur l’ensemble de la période nocturne : L90 (22h-6h)- Sur la demi-heure la plus calme de la nuit : L90 (1/2 h la plus calme). Exigence réglementaire de jour : 6h00 - 7h45 : 45 dBA / 7h00 - 20h00 : 50 dBA / 20h00- 22h00 : 45 dBA■ÉMERGENCES NOCTURNES PROVOQUÉES PAR L’USINERèglementation pour l’émergence*admissible dans le voisinageDe nuit (22h - 7h) 4 dBAL’arrêté <strong>du</strong> 23 janvier 1997 vient d’être remplacé parun nouvel arrêté en date <strong>du</strong> 7 mai 2007 qui concerneuniquement le bruit de fond généré par le site. Afin des’affranchir <strong>du</strong> bruit de fond généré par l’environnement<strong>du</strong> site (trafic routier, aérien, bruits de la ville), il estconvenu de prendre comme approximation la valeurL90 sur la demi-heure la plus calme de la nuit.La mesure de l’émergence n’étant pas possible à réaliser,l’usine ne pouvant pas s’arrêter, la valeur est obtenuepar le calcul de la différence entre les niveaux de bruitcôté usine et côté masqué*.Le tableau montre que l’émergence, limitée à 4 dBA,est dépassée fréquemment aux points B et D.* Lexique p. 81▼L50L50Emplacement et date des mesuragesCôté usine Côté masqué Emergence estiméedB(A)dB(A)28 juillet 06 38 39 -1.5Point A 29 juillet 06 33 36 -3.0Avenue M me Laffitte 30 juillet 06 34 36 -2.0Maisons Laffitte 1 er août 06 35 37 -2.0Point B 4 septembre 06 43 35 8.0*Rue des Chariots 5 septembre 06 41 38 2.5La Frette-sur-<strong>Seine</strong> 6 septembre 06 41 38 3.0Point C 12 juillet 06 36 37 -1.0Rue des Cormeilles 13 juillet 06 39 40 -1.0Herblay 14 juillet 06 39 39 -0.5Point D 17 juillet 06 40 35 5.0*Rue <strong>du</strong> Pr. Calmette 18 juillet 06 42 35 7.0*La Frette-sur-<strong>Seine</strong> 19 juillet 06 42 37 5.0*L’arrêté <strong>du</strong> 23 janvier 1997 précise que le calcul de l’émergence doit se faire à partir des niveaux L50. L’usine n’étant jamais à l’arrêt, l’estimationdoit différencier les bruits côté usine et côté masqué.L50 : Bruit moyen (indice statistique) correspond au niveau dépassé pendant 50% <strong>du</strong> temps.Côté usine : emplacement de mesure en vue de l’usine, représentatif <strong>du</strong> bruit ambiant de l’usine en fonction.Côté masqué : emplacement de mesure bénéficiant d’un effet écran vis-à-vis <strong>du</strong> bruit de l’usine.*Emergence supérieure à la réglementation : l’émergence est réglementée dès lors que le niveau de bruit est supérieur à 35dBA.POURQUOI UNE REFONTE ?53


Évolution des nuisances sonores dans l’environnementLes résultats de l’année 2005 et 2006 montrent un respect des niveaux de bruit enpériode nocturne mais aussi des dépassements concernant l’émergence.L’impossibilité d’interrompre le fonctionnement de l’usine pour le mesurage <strong>du</strong>bruit rési<strong>du</strong>el impose la mise en œuvre d’une méthodologie qui reste à améliorer pouravoir une photographie représentative de la situation sonore.Quand l’objectif est intégré dès l’origine dans les cahiers des charges de laconception, comme ce fut le cas pour la construction des nouvelles unités declarifloculation et de nitrification/dénitrification, le respect des niveaux de bruitest effectif. La situation est beaucoup plus difficile à gérer pour les bâtimentsexistants et encore plus pour les équipements à ciel ouvert. Des travaux d’améliorationont cependant été entrepris, mais avec les limites liées à la conception de cesouvrages et à l’existence de multiples ponts phoniques.Il semble donc quasiment impossible d’aller plus loin dans la mise en œuvre de cesadaptations sans revoir complètement la réalisation de ces bâtiments.■ NIVEAUX SONORES MESURÉS 2005/200655Point A - Maisons-Laffitte - Avenue M me Laffitte55Point B - La Frette-sur-<strong>Seine</strong> - Rue des Charlots50504545404035353030252530 janv 9623 oct 9627 mai 976 juin 9828 déc 989 juin 9926 oct 9927 juin 0028 nov 0028 juin 012 nov 0127 nov 0218 sept 0315 déc 0316 déc 039 déc 0410 déc 0425 sept 054 sept 065 sept 066 sep 0655Point C - Herblay - Rue des Cormailles55Point D - La Frette-sur-<strong>Seine</strong> - Rue <strong>du</strong> Pr. Calmette50504545404035353030252522 oct 9615 mai 9726 mai 975 juin 9817 déc 9827 mai 9715 nov 9926 juin 005 déc 0025 juin 0125 oct 013 déc 0222 juil 037 déc 0418 juil 0520 juil 0513 juil 065 fév 9630 oct 9614 mai 972 juin 9816 déc 9810 juin 994 nov 9928 juin 0021 déc 0012 juin 015 nov 0126 nov 024 sept 0317 déc 0314 juil 0516 juil 0517 juil 0618 juil 0615 nov 9613 mai 9728 mai 974 juin 9814 déc 9825 mai 9927 oct 996 juil 0030 nov 0011 juin 0115 oct 0119 nov 0221 juil 0329 juil 0530 juil 0528 luil 0629 juil 0630 juil 061 août 06En termes de suivi acoustique, deux campagnes de mesures annuelles sont réalisées par l’Observatoirede l’environnement : une dans l’environnement et une en périphérie de l’usine. La campagne dansl’environnement permet de vérifier que le site respecte bien les prescriptions de l’arrêté d’exploitation(en niveau de bruit et en émergence) et celle en périphérie (donc pratiquement à la source) est unoutil pour évaluer des émissions de l’usine. Elle sert d’outil de comparaison par rapport aux annéesprécédentes. D’autre part, un suivi mensuel des stations de mesures équipées de sonomètres estréalisé. En 2006, aucun impact n’a été mis en exergue sur les stations.Bruits de toutes origines y compris bruits intermittents (avions…)Niveau sonore en provenance de l’usine en majorité, cumulé avec bruit de fond dûpar exemple à la végétationDemi-heure la plus calmeExigence réglementaire54POURQUOI UNE REFONTE ?


Mesures des nuisances sonores en périphérie de l’usine■AU NIVEAU DU TRAITEMENT DES EAUX40 dBA 43 dBA 46 dBA 49 dBA> Suivi des nuisances sonores sur le siteCes cartes correspondent à une campagne de mesures acoustiqueseffectuée en périphérie immédiate des installations via dessonomètres. Les niveaux de pression acoustique en dBA dontsymbolisés par des bandeaux de couleurs. De fait, les plaintesspontanées pour nuisances sonores sont rares. Pour l’année2006, l’Observatoire de l’Environnement a reçu deux observationsliées à des nuisances sonores : à la Frette-sur-<strong>Seine</strong>, le 11 septembreà 9h, attribuée à des camions qui curaient le siphon de laFrette-sur-<strong>Seine</strong> et à Herblay le 12 septembre à 5h46, attribuéeau chantier de l’unité de nitrification-dénitrification.■AU NIVEAU DU TRAITEMENT DES BOUES40 dBA 43 dBA 46 dBA 49 dBA 52 dBAPOURQUOI UNE REFONTE ?55


• Trois zones de frayères construites par le <strong>SIAAP</strong>en bord de <strong>Seine</strong>, le long de l’usine, destinéesau développement de la vie piscicole> Un rendement épuratoiretrop faible pour l’azote■QUALITÉ DES EAUX - VALEURS ANNUELLESLa directive cadre sur l’eau impose que les fleuves etrivières atteignent un bon état écologique en 2015.Ce bon état est défini par la présence dans le milieuaquatique d’espèces animales et végétales.Le <strong>SIAAP</strong> n’ayant pas d’action sur l’hydromorphologiede la rivière, sauf au droit de ses usines, il concentreson action sur le respect de la qualité chimique del’eau qui retourne à la rivière après traitement.L’objectif est de ne pas dégrader chimiquement laqualité de la <strong>Seine</strong>, d’autant que les objectifs de laDCE exigent des performances largement supérieuresà celles de la DERU. Ainsi au niveau de la rivière, à l’<strong>aval</strong><strong>du</strong> rejet <strong>du</strong> site <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>, la teneur en phosphore (P)ne doit pas dépasser 0,05 à 0,2 mg par litre, la teneur enazote ammoniacal (NH 4+ ) 0,1 à 0,5 mg par litre (valeursde travail dans l’attente des seuils précis européens).Les bilans annuels d’auto-surveillance des années 2004,2005 et 2006 montrent clairement que l’objectif assignéà <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> est ambitieux. L’unité de traitement despollutions azotées mise en service au début de cetteannée, constitue un premier pas capital permettantd’améliorer le rendement épuratoire de l’azote NTKde 10 à 70 %. Par contre, pour l’élimination de l’azoteammoniacal NH 4+ , l’objectif de la DCE reste un enjeumajeur qui nécessitera des installations de dépollutionsupplémentaires.DébitConcentrations moyennesà l’entrée de l’usine■ BILAN MOYEN DES CHARGES TRANSITANT PAR L'USINE EN 2006Ces deux tableaux montrent le travail qui reste à accomplir, en deux étapes DERU et DCE,pour atteindre les rendements réglementaires, notamment pour l’azote et dans une moindre mesure le phosphore.Concentrations moyennesrejetées en <strong>Seine</strong>MES DBO 5 DCO NTK N de NH 4+ PTotal MES DBO 5 DCO NTK N de NH 4+ PTotalen mg/l en mgO 2/l en mgO 2/l en mg/l en mg/l en mg/l en mgO 2/l en mgO 2/l en mg/l en mg/l en mg/l2004 1 901 000 m 3 /j 245 195 433 48,6 31 7,4 33 24 99 42,5 38* 2,5Rendements 87 % 88 % 77 % 12 % 66 %2005 1 839 000 m 3 /j 257 187 444 50,4 32 6,9 28 21 95 45 41* 2,8Rendements 89 % 89 % 79 % 11 % 59 %2006 1 715 000 m 3 /j 250 178 433 48 31 6,8 28 22 94 44 36* 2Rendements 89 % 88 % 78 % 9 % 70 %Moyenne en tonnes/jour en entréeMoyenne en tonnes/jour en sortieMES DBO 5 DCO NTK N de NH 4+ PTotal MES DBO 5 DCO NTK N de NH 4+ PTotal429 t/j 306 t/j 743 t/j 82,4 t/j 53,2 t/j* 11,7 t/j 47 t/j 37 t/j 163 t/j 75 t/j 62 t/j* 3,5 t/jQuand on parle des eaux superficielles (les rivières), la teneur en azote ammoniacal s’exprime en mg/l de NH4 + . En assainissement, la teneur en azote ammoniacals’exprime en mg/l de N de NH4 + . 1 mg/L de N de NH4 + = 1,29 mg/L de NH4 + .* En cours de traitement, en l’absence de nitrification, l’azote ammoniacal augmente <strong>du</strong> fait de la transformation progressive de l’azote organique (ammonification).MES : Matières en Suspension - DBO 5 : Demande Biochimique en Oxygène - DCO : Demande Chimique en Oxygène - NTK : Azote total.56POURQUOI UNE REFONTE ?


• Turbine à gaz et installation des digesteursgénérateurs de biogaz à <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>> La gestion de l’énergieLes nouveaux traitements mis en œuvre à <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>nécessitent beaucoup d’énergie : pour les pompes afinde relever les eaux, pour fournir de l’air aux bactériesépuratrices, pour le chauffage utilisé dans la filièredes boues, etc. Ainsi en 2005, la station a consommé669 millions de kWh/heure, soit la consommationmoyenne annuelle d’une ville de 500 000 habitantscomme Nantes (422 millions de kWh/heure).Bien heureusement, les deux tiers de la consommationsont autopro<strong>du</strong>its, ce qui représente une économiede 23 millions d’euros. Cette énergie provient <strong>du</strong>biogaz issu de la digestion des boues. Bien que leclassement de l’usine en site Seveso découle de cettepro<strong>du</strong>ction, le biogaz est une nécessité économique etenvironnementale.■SCHÉMA DE LA PRODUCTION ÉNERGÉTIQUE DE SEINE AVALEntrée des eaux uséesdans l’usine : 1 700 000 m 3 /jTraitement de l’eauA chaque étape <strong>du</strong> traitement de l’eauon récupère des déchets appelés bouesTraitement des bouesétape de digestionRejet des eaux épuréesdans le fleuveElectricitéChaleurDans le futur, l’usine optimisera la pro<strong>du</strong>ction de biogazet son utilisation pour assurer une autonomie énergétiqueà hauteur de 70 à 80 %, afin de limiter son recours àdes énergies fossiles, telles que le fuel, le gaz naturel,qui émettent des gaz à effet de serre.Effectivement, en raison de l’utilisation de gaz naturelet de fuel, le site de <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> est soumis parl’Etat au Plan National d’Allocation des Quotas deCO 2 . En tant qu’Etablissement public à CaractèreAdministratif, le <strong>SIAAP</strong> est le seul dans ce cas.Pro<strong>du</strong>ction d’air pour letraitement biologique des eaux33 %Pro<strong>du</strong>ctionde biogaz=ÉnergieALIMENTATION ÉNERGÉTIQUE DE L’USINEChauffagedes locaux4,4 %AUTONOMIEÉNERGÉTIQUEDE L’USINE 70 %Chaudières pour le conditionnementthermique des boues50,8 %30 % des besoins énergétiques de l’usine sont importés : électricité, gaz naturel, fuel.Turbine à gaz11,8 %POURQUOI UNE REFONTE ?57


• La valorisation agricoledirecte par épandage•••La France a mis en place ce dispositif pour répondreaux objectifs <strong>du</strong> protocole de Kyoto, ratifié par 156 paysà ce jour (excepté les Etats-Unis et l’Australie), afin delutter contre le réchauffement climatique en ré<strong>du</strong>isantles émissions de gaz à effet de serre. L’objectif deré<strong>du</strong>ction globale est de 5,2 % des émissions dedioxyde de carbone* d'ici 2012 par rapport aux émissionsde 1990. * Lexique p. 81Pour ce faire, deux plans nationaux ont été adoptés :un premier de 2005 à 2007, un second de 2008 à2012. Les in<strong>du</strong>stries émettrices de gaz à effet deserre (GES) se voient attribuer par l’Etat des quotasou équivalents CO 2 (le CO 2 est l’un des principauxGES) au prorata de leur consommation en énergiesfossiles. Chaque in<strong>du</strong>striel soumis à ces “droits àémettre” dispose d’un compte à la Caisse des Dépôtset Consignations. Les quotas alloués par l’Etat endébut d’année, en fonction des émissions prévisibles,sont “débités” de ce compte en fin d’année selon lesémissions réelles. Ainsi, le <strong>SIAAP</strong> s’est vu attribuer<strong>du</strong>rant le premier plan près de 8000 quotas par anqu’il a restitués au début de chaque année au proratade sa consommation de fuel et de gaz naturel del’année écoulée. Pour 2007, il dispose de 9305 quotas.Pour les respecter, la consommation annuelle degaz naturel ne devra pas être supérieure à 49 millionsde kWh et la consommation de fuel ne devra pasexcéder 7 millions de kWh. L’un des moyens est demettre à profit la période estivale pour arrêter la turbineà biogaz qui pro<strong>du</strong>it de l’électricité, ce qui permetde réserver le biogaz au fonctionnement deschaudières de l’UPBD et d’utiliser ainsi moins de gaznaturel.> La valorisation des bouesDans le même temps l’amélioration <strong>du</strong> traitement del’eau usée entraîne immanquablement une pro<strong>du</strong>ctionde boues plus importante. On estime ainsi entre 10et 20 % l’augmentation <strong>du</strong> volume annuel de bouespro<strong>du</strong>ites consécutivement à la mise en service del’unité de traitement de l’azote. Le phénomène estnational.Paradoxalement, l’éventail des filières de valorisation oud’évacuation des boues urbaines (épandage agricole,valorisation thermique, mise en CET…) s’est ré<strong>du</strong>it.Alors que le renforcement, depuis 1998, des exigencesréglementaires concernant l’épandage agricole auraitdû faciliter l’acceptabilité des boues par les agriculteurs,un climat de suspicion croissant lié à la présence decertains micro polluants (métaux louds, PCB, …) acon<strong>du</strong>it nombre d’entre eux à refuser l’épandage.Même si les teneurs de ces métaux sont inférieures auxnormes, celles de l’Organisation Mondiale de la Santénotamment, le débat entre les agriculteurs, les servicesde l’État et les pro<strong>du</strong>cteurs de boues d’épuration estvite devenu difficile. La problématique s’étendantjusqu’à l’acceptation par le monde agricole desdéchets pro<strong>du</strong>its par les villes, sans oublier les diversespressions de l’in<strong>du</strong>strie agroalimentaire.58POURQUOI UNE REFONTE ?


• Granuval : granulés issus <strong>du</strong> séchage thermique(procédé de traitement utilisé à <strong>Seine</strong> amont)en cours d’homologation pour l’utilisation agricoleen tant qu’engrais•••De plus, les boues n’ayant pas le statut de déchetultime, leur mise en décharge est réglementairementinterdite depuis juillet 2002. La création d’un fonds degarantie dans le cadre de la nouvelle loi sur l’eau de2006 devrait redonner un nouveau souffle au dialogueavec le monde agricole. Il permettra aux agriculteurs,acceptant l’épandage des boues issues des usinesd’épuration, d’obtenir une indemnisation en cas deproblèmes sur la commercialisation de leurs pro<strong>du</strong>ctions.Dans le même temps, le <strong>SIAAP</strong> a choisi de développerson système qualité par différentes certifications ISO9001 ainsi que l’obtention de la certification Qualicert,label des professionnels agricoles. La pro<strong>du</strong>ction deboues est en réalité une véritable chance pour la miseen œuvre d’une politique de développement <strong>du</strong>rable.Elle permet de pro<strong>du</strong>ire de l’énergie à partir dela biomasse et de la digestion sans utiliser l’énergiefossile, elle permet aussi l’amendement des sols enremplacement des engrais dans le cadre d’une agricultureraisonnée. Cette politique exige cependant unegrande transparence sur les différentes filières à mettreen œuvre et la réalisation d’écobilans intégrant desdifférentes phases de pro<strong>du</strong>ction et de valorisation.■ DESTINATION DES BOUES DES USINES DU <strong>SIAAP</strong> (2005 - 2006 - 2007)180 000160 000140 000120 000100 00080 00060 00040 00020 0000AgricultureCET Incinération Cimenterie Pyrolyse Stock Total2005 2006 2007 estimation> En 2006, les livraisons de boues d’épandage aux agriculteurs ont subi une forte baisse en raison d’une non-conformité des boues de <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>, suiteà une pollution <strong>du</strong> réseau d’assainissement en amont de l’usine. Leur teneur en PCB (Polychloro-biphényles) étant supérieure au seuil réglementaire(0,8 mg/kg sec), les boues ont été évacuées en Centre d’Enfouissement Technique.POURQUOI UNE REFONTE ?59


CHAPITRE 3LES OBJECTIFS DE LA REFONTEA la suite des conclusions <strong>du</strong> débat public, le scénario choisi permettra de définirles différents programmes de travaux à lancer dans les meilleurs délais. Un certainnombre d’objectifs s’imposent déjà au <strong>SIAAP</strong> : le respect des critères de qualité deseaux rejetées à la <strong>Seine</strong> selon la réglementation établie dans le cadre de la DirectiveCadre Européenne, la ré<strong>du</strong>ction des odeurs et <strong>du</strong> bruit, principales nuisancesexistantes aujourd’hui, l’intégration de l’usine dans le paysage, l’amélioration desconditions de travail des agents en liaison avec la mise en œuvre d’un outil in<strong>du</strong>strielmoderne, la valorisation des boues issues <strong>du</strong> traitement de l’eau en pro<strong>du</strong>it valorisabletant <strong>du</strong> point de vue de l’agriculture que de la pro<strong>du</strong>ction d’énergie verte.60


• La refonte de <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> :repenser le site dans sa globalitéQUEL AVENIR POUR SEINE AVAL ?<strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> arrive à une étape décisive de sa longuehistoire qui s’étend sur maintenant plus d’un siècle.Après avoir suivi pas à pas l’évolution technique del’épuration des eaux usées, le <strong>SIAAP</strong> s’est lancé dansune réflexion globale sur l’avenir de cette usine.Plus que jamais, la dépollution constitue un enjeumajeur de nos villes fortement urbanisées. Il s’agitd’être encore plus efficace, plus respectueux del’environnement, pour fournir aux générations futuresun outil in<strong>du</strong>striel à la hauteur des enjeux écologiques,conçu et réalisé selon les critères d’une politique demise en œuvre d’une stratégie de développement<strong>du</strong>rable. Ainsi, le projet in<strong>du</strong>striel de refonte <strong>du</strong> site<strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> sera conforme au référentiel Haute QualitéEnvironnementale (HQE).> Une approche globaleLe <strong>SIAAP</strong> souhaite également s’assigner d’autres objectifs :la ré<strong>du</strong>ction de la facture énergétique par l’utilisationaccrue des énergies renouvelables, par la conceptionclimatique des bâtiments et le choix des matériaux deconstruction à faible impact environnemental, ainsique l’établissement de relations pérennes, baséessur la pédagogie et la transparence, avec les riverains<strong>du</strong> site, élus locaux, associations et habitants.L’intégration de ces différentes problématiques dansla saisine de la Commission Nationale <strong>du</strong> DébatPublic montre sans conteste, la volonté <strong>du</strong> <strong>SIAAP</strong> des’approprier totalement cette démarche.Ce programme d’investissement important sur le site<strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> n’est pas le fruit d’une démarche isolée.L’évolution <strong>du</strong> site découle de la mise en œuvre <strong>du</strong>Scénario C <strong>du</strong> Schéma directeur d’assainissement del’agglomération parisienne approuvé en 1997 et del’étude sur le devenir d’Achères dont les conclusionsavaient été approuvées en 2000. Cette étudeconcluait sur une mise en conformité DERU de l’usine<strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> en deux étapes :- une première étape à l’horizon 2006 avec la mise enœuvre de la nitrification complète des effluentspour un débit de 1 700 000 m 3 /jour.- une seconde étape de mise en conformité pour undébit par temps sec de 1 500 000 m 3 /jour à l’horizon2015.Ce schéma d’assainissement s’est concrétisé en 2000par la signature d’un Contrat de bassin entre laRégion Ile-de-France, l’Agence de l’Eau <strong>Seine</strong>-Normandie et le <strong>SIAAP</strong> sous l’égide <strong>du</strong> ministère del’Environnement. Ce contrat s’est terminé en 2007avec la mise en service de l’unité de traitement despollutions azotées.En parallèle, l’arrêt <strong>du</strong> 23 septembre 2004 de la Cour deJustice de la Communauté européenne, condamnantla France pour ne pas avoir classé en “zone sensibleà l’eutrophisation” la zone centrale d’Ile-de-France, aconsidérablement accéléré la prise en compte de lanécessité de traiter dans les meilleurs délais l’azoteet ses différents composés (l’arrêt de révision deszones sensibles a été publié au J.O. <strong>du</strong> 22 février2006 suite à un arrêté préfectoral en date <strong>du</strong> 23décembre 2005).LES OBJECTIFS DE LA REFONTE61


• Bassin de décantationà <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>> Des étapes successivesLe <strong>SIAAP</strong> a corrélativement décidé de lancer l’actualisation<strong>du</strong> Scénario C afin de définir les bases d’unnouveau Schéma directeur d’assainissement à l’échellede l’agglomération parisienne.Les conclusions de cette étude validée au début decette année par les partenaires institutionnels <strong>du</strong><strong>SIAAP</strong> (Agence de l’Eau <strong>Seine</strong>-Normandie, DirectionRégionale de l’Environnement, Direction Régionalede l’In<strong>du</strong>strie, de la Recherche et de l’Environnement,Service de Navigation de la <strong>Seine</strong>, Région Ile-de-France, Conseil Supérieur de la Pêche) a permis deconclure à la nécessité de maintenir les capacités <strong>du</strong>site <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> à 45 m 3 /seconde, tout en privilégiantune politique de déconcentration <strong>du</strong> traitement deseaux de pluie. Ainsi seront réalisés des ouvrages destockage-restitution des flux vers le site, mais aussi,là où cela s’avère possible, de véritables unités dedépollution avec rejet des eaux traitées directementau milieu naturel.Le <strong>SIAAP</strong> a, dans le même temps, lancé une étudedite de définition concernant l’avenir <strong>du</strong> site <strong>Seine</strong><strong>aval</strong> qui traite à ce jour près de 68 % des effluentspro<strong>du</strong>its par les Franciliens sur sa zone de collecte.Les différentes étapes successives qui con<strong>du</strong>isent àla refonte <strong>du</strong> site <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> peuvent se synthétisercomme suit :■ LES DEUX ÉTAPES DE LA MISE EN CONFORMITÉEtape DERU Etape DCE(Directive Européenne de 1991) (Directive Européenne de 2000)Première phase Seconde phase Schéma directeur de l’assainissementContrat de bassin 2000/2006 Contrat de bassin 2007-2012 de l’agglomération parisienneVIII e programme de l’AESN IX e programme de l’AESN pour les années 2007-2021> Réalisation de la clarifloculation Réalisation <strong>du</strong> complément > Lancement de l’étude de définition de l’avenirmise en service en 2003 de la dénitrification, pour assurer de <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> en 2006> Réalisation de la nitrification, le traitement de 100 % > Validation <strong>du</strong> programme 2006mise en service début 2007 des effluents. > Saisine de la Commission Nationale <strong>du</strong> Débat Public> Réalisation de la dénitrification Mise en service mi-2011. le 16 janvier 2007pour 30 % des effluents, > Débat public fin 2007mise en service début 2007 > Lancement des premiers appels d’offres de travauxfin 2008-2009Opérations terminées ou en cours de lancement pour la dénitrification totaleOpérations en cours de définition et à lancerLe débat public, fin 2007, est un élément déterminantdans l’élaboration des différents schémas d’aménagementde cette usine pour le futur.62LES OBJECTIFS DE LA REFONTE


OBJECTIF 1,LA RECONQUÊTE DE LA SEINECheveluChevelu desrivières ou cheveluhydrographique.Se dit d'un ensembleparticulièrementdense de petitscours d'eau.?> Comment atteindre les objectifsfixés par la DCE sur l’eau pour 2015 ?L’Agence de l’Eau <strong>Seine</strong>-Normandie a lancé des étudesau niveau <strong>du</strong> bassin. Globalement, si la potabilité del’eau ne pose plus de problème sanitaire, les lieux oùon la prélève sont en plus ou moins mauvais état. Lechevelu des rivières souffre, notamment, dans leszones urbanisées en raison des pollutions diffusesagricoles (pro<strong>du</strong>its phytosanitaires, engrais, déjectionsanimales) et des aménagements qui ont ren<strong>du</strong> artificielsles cours d’eau et, notamment, les berges. Les nappesne se portent guère mieux.Même si la croissance des nitrates a été stoppée, lestraces de pesticides font des dégâts sur les écosystèmesaquatiques, sans réelles perspectives d’amélioration àcourt terme. Ces mêmes milieux bénéficient cependantde l’amélioration de la qualité de traitement des eauxusées. C’est particulièrement vrai pour les grandes rivièrescomme la <strong>Seine</strong>, l’Oise et la Marne. Mais il faut réparerce qui a été détruit depuis les années 1950 par ledéveloppement économique et l’urbanisation.Cette reconquête, lancée il y a une dizaine d’annéespour la <strong>Seine</strong>, donne des résultats positifs : les poissonsreviennent, 29 espèces aujourd’hui recensées contreà peine quelques unes en 1970, un taux d’oxygènequi remonte progressivement…> Anticiper un nouveau développementde l’urbanisationMais tout cela reste très fragile et le milieu naturelextrêmement sensible aux pollutions d’origine pluviale.Les scenarii de reconquête doivent donc impérativementse construire sur une étude prospective des activités endéveloppement sur l’agglomération et de leurs répercussionssur les milieux aquatiques. Le rythme de 2 % decroissance par an (soit 34 % sur 15 ans), que les expertsestiment nécessaire au maintien de l’économie enFrance, aura forcément un impact sur l’agriculture,l’in<strong>du</strong>strie mais aussi les activités domestiques et ledéveloppement de l’urbanisation.Ces sources de pollution supplémentaires doivent êtreprises en compte dès à présent dans les prévisionsliées aux capacités de dépollution à construire, si l’onveut éviter que ne reprenne la course poursuite entrel’extension de l’agglomération et les capacitésépuratoires que l’on a connue dans les années ditesdes “30 Glorieuses”.Le <strong>SIAAP</strong>, dans cette perspective globale, n’est pas leseul acteur même si les débits traités font <strong>du</strong> site <strong>Seine</strong><strong>aval</strong> le premier “affluent” de la <strong>Seine</strong> en plein été quandle débit <strong>du</strong> fleuve est voisin de 100 m 3 /seconde.Répondre aux objectifs de la DCE en 2015 supposeune mobilisation de tous :• des agriculteurs, en raison de l’utilisation d’engraischimiques et de pesticides dont la <strong>du</strong>rée de vie dansles nappes souterraines est supérieure à plusieursdizaines d’années,• des in<strong>du</strong>striels, afin de limiter l’utilisation de pro<strong>du</strong>itsdangereux et de maîtriser les pollutions chimiques.(médicaments, détergents, retardateurs de flammesbromées, les phtalates* et enfin, les prions* parexemple, principaux responsables de la maladie dela Vache folle). Même si, sur l’ensemble de l’agglomérationparisienne, l’activité in<strong>du</strong>strielle est enbaisse certaine et la consommation d’eau en chute,la concentration des pro<strong>du</strong>its rejetés dans le réseaud’assainissement public reste une véritable préoccupation,• des usagers, afin d’économiser l’eau et de ne pasrejeter des substances chimiques non biodégradablesdans leurs éviers ou les toilettes (White spirit, diluants,rési<strong>du</strong>s de peinture…),• des collectivités en charge de l’épuration des eauxusées. * Lexique p. 83LES OBJECTIFS DE LA REFONTE63


■ PERFORMANCES DE L’USINE SEINE AVAL : SITUATION ACTUELLE> Niveaux de rejet maximum en concentration (mg/l) ou de pourcentage d’abattement minimum des polluants (%).1 700 000 m 3 /jour 2 300 000 m 3 /jour 2 900 000 m 3 /jourType de ParamètresDébit moyen Débit de référence Débit de pluiemoyennetout temps réglementaire exceptionnelleMoyennejournalière(24h)mg/l % mg/l % mg/l %MES 35 90 35 90 50 80DBO 5 25 87 25 87 24 74DCO 115 75 125 75 160 58Pollutions azotée et phosphoréeL’objectif <strong>du</strong> <strong>SIAAP</strong> pour le site <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> est ainsiétabli. De la même façon que pour l’étape DERU, commepour l’étape DCE, des performances journalières,annuelles et sur des périodes de 4 jours, selon la saisonet la température de l’eau, sont fixées, par gammede débit entrant dans l’usine. Le débit de référenceréglementaire est fixé à 2 300 000 m 3 /jour, mais ledébit moyen de temps sec passe à 1 500 000 m 3 /jouravec la mise en service de l’usine <strong>Seine</strong> Grésillons II(débit fixé à 1 700 000 m 3 /jour dans le cadre de la DERU).MoyenneannuelleNTK 37 5 37 5 37 5PTotal 3,5 55 3,5 55 4,5 30■ PERFORMANCES VISÉES POUR L’USINE SEINE AVAL : ÉTAPE DERU> Echéances : performances sur N de NH 4+/NTK au 1 er novembre2007, sur le phosphore au 1 er janvier 2008 et sur l’azote global(NGL compris les nitrates) avant fin 2011.> Il ne faut pas confondre le volume journalier exprimé en m 3 par jour(exemple : 1 700 000 m 3 /jour) et le débit instantané de traitementexprimé en m 3 /seconde (exemple : capacité maximale de limitede traitement de l’azote 45m 3 /seconde). Ce débit instantanécorrespond aux pointes de débit liées à l’arrivée à la stationd’épuration des eaux de pluie mélangées aux eaux usées. Ce débitde pointe est limité dans le temps, généralement quelques heurespar jour au plus. A titre d’exemple, un débit de 45m 3 /secondesur 24 heures entraine un volume journalier de 3 888 000 m 3 ,bien supérieur au volume de 2 900 000 m 3 /jour, seuil journalierlié aux pluies exceptionnelles.> Amélioration de tous les paramètres (matières en suspension, pollutions carbonée, azotée et phosphorée).1 700 000 m 3 /jour 2 300 000 m 3 /jour 2 900 000 m 3 /jourType de ParamètresDébit moyen Débit de référence Débit de pluiemoyennetout temps réglementaire exceptionnelleMoyennejournalière(24h)mg/l % mg/l % mg/l %MES 15 95 30 90 35 90DBO 5 15 92 20 80 25 80DCO 65 84 90 75 125 75Pollutions azotée et phosphatée24 h NTK 8 * * * * *(T° effluent N de NH + 4 4,2 * * * * *18°C)MoyenneannuelleNGL 10 70 10 70 * *PTotal 1 80 1 80 3,5 45MES : Matières en Suspension - DBO 5 : Demande Biochimique en Oxygène - DCO : Demande Chimique en Oxygène - NTK : Azote totalPTotal : Phosphore - NGL : azote global.* Les valeurs ne sont pas indiquées car les exigences ne concernent pas la qualité de l’eau traitée mais le flux éliminé.64LES OBJECTIFS DE LA REFONTE


■ PERFORMANCES VISÉES POUR L’USINE SEINE AVAL : ÉTAPE DCE> Objectif minimum pour l’atteinte <strong>du</strong> bon état (potentiel) écologique en <strong>Seine</strong>, en 2015+> Niveaux renforcés en azote ammoniacal (N de NH 4 ) et phosphore (0,5 mg/l) d’avril à octobre (lorsque T° effluent ≥ 18°C),période la plus critique pour la <strong>Seine</strong> (faible débit, fortes températures).1 500 000 m 3 /jour 2 300 000 m 3 /jour 2 900 000 m 3 /jourType de paramètresDébit moyen Débit de référence Débit de pluiemoyennetout temps réglementaire exceptionnelleMoyennejournalière(24h)mg/l % mg/l % mg/l %MES 10 90 30 90 35 90DBO 5 10 80 20 80 25 80DCO 50 75 90 75 125 75Pollutions azotée et phosphorée24 h NTK 3 * * * * *(T° effluent N de NH 4+ 0,5 * * * * *18°C)24 h PTotal 0,5 80 * * * *MoyenneannuelleNGL 10 70 10 70 * *PTotal 0,8 80 1 80 * ** A définir dans le cadre <strong>du</strong> projet de refonteMES : Matières en Suspension - DBO 5 : Demande Biochimique en Oxygène - DCO : Demande Chimique en Oxygène - NTK : Azote totalPTotal : Phosphore - NGL : azote global.Concernant plus particulièrement l’azote et le phosphore,les critères les plus difficiles à atteindre sont ceux signalésdans le tableau ci-contre. Il s’agit de valeurs prospectivespour les périodes et conditions pendant lesquelles la<strong>Seine</strong> est la plus fragile (débit d’été, température del’eau élevée…).Ces valeurs ont été proposées par les servicesinstructeurs (DIREN, SNS et AESN), lors de l’élaboration<strong>du</strong> programme <strong>du</strong> marché de définition pour larefonte de l’usine <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>. Elles seront à repréciseren temps utile en fonction de la qualité réelle <strong>du</strong>fleuve, avant le rejet de l’usine <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>, résultant desefforts réalisés ou annoncés sur l’amont <strong>du</strong> bassin dela <strong>Seine</strong>. Il s’agit d’une démarche nouvelle imposéepar la DCE qui fait de l’obligation de résultat (la qualité<strong>du</strong> milieu naturel) le principal objectif visé, et non plusl’obligation de moyens (l’obtention de niveaux dequalité ou niveaux des rejets des usines d’épuration).Ainsi les rendements épuratoires imposés par laréglementation peuvent évoluer en fonction des capacités<strong>du</strong> milieu naturel à intégrer ou non la pollutiongénérée par les habitants. Dans ce cadre, la qualitéde la <strong>Seine</strong> à l’entrée de l’agglomération parisienneimpactera grandement la qualité des rejets des usines<strong>du</strong> <strong>SIAAP</strong>.Au-delà de l’efficacité <strong>du</strong> traitement concernantles paramètres usuels, la refonte <strong>du</strong> site <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>s’attache à intégrer les évolutions prévisibles de laréglementation européenne en matière de protectionde l’environnement.■ CRITÈRES DE LA QUALITÉ DE TRAITEMENT PAR USINE<strong>Seine</strong> Grésillons I <strong>Seine</strong> amont <strong>Seine</strong> centreDébit de Ref = 100 000 m 3 /j Débit de Ref = 800 000 m 3 /j Débit de Ref = 240 000 m 3 /jMoyenne MES 10 mg/l Moyenne MES 25 mg/l Moyenne MES 15 mg/l-DBO 510 mg/l DBO 510 mg/l DBO 515 mg/lDCO 50 mg/l DCO 70 mg/l DCO 50 mg/l-Moyenne NGL* 10 mg/l ou 70 % Moyenne NGL* 10 mg/l ou 70 % Moyenne NGL* 10 mg/l ou 70 %Annuelle PTotal 0,8 mg/l ou 85 % Annuelle PTotal 2,4 mg/l ou 80 % Annuelle PTotal 1 mg/l ou 80 %Conformité DERU Oui Oui pour PTotal, Mi 2010 pour l'azote NGL Oui* Pour la moyenne NGL, les critères de qualité sont les mêmes car ils ont été imposés dès la conception de ces usines.LES OBJECTIFS DE LA REFONTE65


Bactériologie de l’eauD’une manière générale, une station d’épurationn’élimine pas les germes pathogènes et les bactéries.La réglementation actuelle n’impose pas ce type de traitementcomplémentaire nécessitant une désinfectiondes eaux avant le rejet à la rivière.Une nouvelle directive européenne concernant la qualitédes eaux de baignade éditée en 2006, imposera, en2015 au plus tard, que toutes les eaux de baignadesoient au moins conformes au tableau suivant :■ PARAMÈTRES DE QUALITÉ DES EAUX DE BAIGNADEParamètres Eaux Eaux côtières etmicrobiologiques intérieures eaux de transitionEntérocoques intestinaux(UFC/100 ml) 330 185Coliformes fécauxEscherichia coli (UFC/100 ml) 900 500Le <strong>SIAAP</strong> a déjà mis en œuvre une désinfection des eauxà partir d’un système de lampes à ultra-violet sur son usinede Marne <strong>aval</strong>. Cette expérience qui sera reprise dansle cadre de la rénovation de cette usine, ne peut êtreextrapolée au cas de <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>, l’usine Marne <strong>aval</strong>ne traitant que 30 à 40 000 m 3 /jour.La problématique de la désinfection ne concerne passeulement la possibilité ou non de se baigner en<strong>Seine</strong> au niveau <strong>du</strong> rejet de l’usine. Il s’agit aussi desavoir si on peut prélever en <strong>aval</strong> de l’agglomérationune eau de qualité satisfaisante pour pro<strong>du</strong>ire de l’eaupotable sans devoir mettre en œuvre des traitementsde potabilisation démesurés et donc coûteux.Bien évidemment, s’agissant de germes qui peuventse développer très rapidement, la réalisation d’unedésinfection à <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> doit être accompagnée d’unedémarche identique à l’amont de l’agglomération.> Substances prioritairesAu-delà des objectifs généraux de ré<strong>du</strong>ction à la sourcedes pro<strong>du</strong>its dangereux (Directive REACH), il convientpour le <strong>SIAAP</strong> de prévoir les filières de traitementpour les 33 substances dites prioritaires au sens de laDCE et notamment 4 métaux (Cadmium, Plomb,Mercure, Nickel) et 6 HAP*. En fonction des valeursseuils définitives en préparation par le gouvernement,il est d’ores et déjà utile de préciser que les technologiesde traitement n’existent pas encore et qu’il nesera sans doute pas réaliste de traiter en flux continuplusieurs dizaines de m 3 /seconde.Un projet de directive prévoit cependant la suppressionde 13 de ces substances à l’horizon 2015 et la ré<strong>du</strong>ctiondes teneurs pour les 20 autres.Quant aux substances dites émergentes, elles ne sontpas actuellement incluses dans les réglementationsactuelles ni dans les programmes de surveillance desmilieux aquatiques.■ QUALITÉ DES EAUX DE LA SEINE VIS-À-VIS DE LA DIRECTIVE BAIGNADE (VALEURS 2006)100 000 00010 000 0001 000 000Percentiles90 % en UFC/100 mLChoisyIvrySuresnesEscherichia coliEntérocoquesArgenteuilBezonsChatouBougivalSartrouvilleConflansPoissyElles ont été identifiées par la communauté scientifiqueà partir de l’examen de données écotoxicologiques.Il s’agit notamment des hormones, des perturbateursendocriniens, des nouveaux pesticides, des pro<strong>du</strong>itspharmaceutiques, des pro<strong>du</strong>its de beauté ou tout autrepro<strong>du</strong>it pour lequel les connaissances actuelles sontinsuffisantes pour évaluer le risque de sa présencedans l’environnement.100 00010 0001 00010010Qualité suffisante pour la baignadeEscherichia coli (900)Entérocoquesintestinaux (330)La ré<strong>du</strong>ction à la source de toutes ces substancesdoit demeurer la priorité pour tous les secteurs,in<strong>du</strong>striels, consommateurs, même si l’évolution destechniques pourra probablement permettre uneré<strong>du</strong>ction sensible de ces pro<strong>du</strong>its au niveau desstations d’épuration (ce qui reste cependant à vérifier).* Lexique p. 821640,0 650,0 660,0 670,0 680,0 690,0 700,0 710,0 720,0 730,0 740,0 750,0Points kilométriques depuis la source de la <strong>Seine</strong>66LES OBJECTIFS DE LA REFONTE


• Salle de désodorisationde l’unité de traitementdes pollutions azotées de <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>OBJECTIF 2, VERS LE ZÉRO NUISANCE> Zéro nuisance olfactive> L’intérêt de la ventilationL’objectif clairement affiché par le <strong>SIAAP</strong> est la fin desnuisances olfactives dans les meilleurs délais. La maîtrisedes odeurs représente donc un enjeu majeur qui peutêtre appréhendé en s’appuyant sur deux approchescomplémentaires : le savoir faire technique et la relationavec les riverains.■ DEUX APPROCHES COMPLÉMENTAIRES POUR LA MAÎTRISE DES ODEURSL’approche technique a pour vocation de mesurer l’empreinteolfactive <strong>du</strong> site sur un périmètre qui intègre lescommunes riveraines, afin de développer les outilsin<strong>du</strong>striels spécifiques à l’éradication de ces nuisances.Le flux d’odeur émis est mesuré en continu à partirde capteurs analogiques et maintenant électroniques(nez électronique). Compte tenu de la nature deseffluents entrant dans l’usine, il est nécessaire decollecter l’ensemble de l’air en contact avec ceseffluents. Toutes les zones d’émission doivent donc êtrecouvertes, mettant fin aux classiques bassins circulairesà ciel ouvert.Savoir faire techniquePotentiel de création d’odeurMesures et analysesVentilationTraitement des odeursModélisation de la dispersionRelation avec les riverainsRéglementationSensibilité des riverains> jurys de nez> modélisation...L’air ainsi prisonnier est renouvelé par un système deventilation des locaux, afin de garantir de bonnesconditions d’hygiène et de sécurité, et de maintenirles installations en bon état de fonctionnement.Avant d’être rejeté à l’air libre, à l’extérieur, l’air polluépasse par un système de traitement de lavage réalisédans des tours qui alternent généralement un lavageacide et un lavage oxydo-basique, une neutralisationà l’aide de chlore. Ce type de traitement permetd’accéder à des rendements supérieurs ou égaux à90 % exprimés en unités d’odeurs (UO).•••Empreinte olfactive mesuréeEmpreinte olfactive réelleMise en œuvredes mesures appropriéespour l’éradication des nuisancesLES OBJECTIFS DE LA REFONTE67


A l’usine <strong>Seine</strong> amont :• Unité de désodorisation• Couverture des bassins de traitement?EmpreinteolfactiveInventaire des notesodorantes présentes sur unsite. Sa détermination permetl’identification de “traceursodorants” caractéristiquesd’une activité. On peutparler aussi de profilodorant•••Le <strong>SIAAP</strong>, pour ses usines les plus récentes, a déjà misen œuvre ce type de traitement comme à <strong>Seine</strong> centre,<strong>Seine</strong> Grésillons ou à <strong>Seine</strong> amont dans le cadrede la modernisation et <strong>du</strong> doublement de l’usine.■ IMPACT DE LA DÉSODORISATION À SEINE AMONT90,080,070,060,050,040,030,020,010,00,0Concentration(ppb)Ouvrages non couvertsPrincipauxouvrages couvertsMise en servicede l’unitéde désodorisation2004 2005 2006> ppb : partie par milliard (=10 -3 ppm).Unité de concentration correspondant à un rapport de volumes de un sur un milliard.S’agissant de <strong>Seine</strong> centre à Colombes, il est intéressantde noter que l’objectif “zéro nuisance” a étéintégré dès la conception <strong>du</strong> site. L’usine n’a jamaisenregistré de plainte pour mauvaise odeur <strong>du</strong> fait deson fonctionnement.La perception des odeurs étant naturellement différentepour chaque indivi<strong>du</strong> et différente aussi en fonction desfamilles d’odeurs (ammoniac, composés soufrés, acidesgras volatils, acétones…), il est impératif pour la réussitede l’objectif “zéro nuisance” de développer et depérenniser une relation de qualité avec les riverains, afinde déterminer l’empreinte olfactive réelle <strong>du</strong> site.Il s’agit de prendre en compte la sensibilité des riverainspar l’établissement d’un dialogue, basé sur un langagesimple, commun et partagé par tous.Le rôle <strong>du</strong> jury de nez (voir p. 50) existant sera doncpérénnisé et développé, implication d’autant plusimportante que l’objectif “zéro nuisance olfactive”ne pourra pas être atteint immédiatement, même si lesobjectifs visés sont précisés au niveau <strong>du</strong> cahier descharges de l’étude en cours :- 5 UO/m 3 au percentile 98- 10 UO/m 3 au percentile 99(Valeurs statistiques les plus sévères au niveau internationalprenant en compte les fonctionnements dégradés deséquipements de désodorisation ainsi que la maintenancepréventive et curative).Les bilans olfactifs <strong>du</strong> jury de nez permettrontd’orienter le <strong>SIAAP</strong> dans la programmation etl’enchaînement des travaux de modernisation qui sedéroulent sur plusieurs années. Le jury de nez devraaussi intervenir selon un protocole spécifique pendantla phase de travaux quand l’usine devra poursuivre letraitement des eaux dans des conditions de fonctionnementglobalement plus délicates.Percentile(98 par exemple)Correspond à l<strong>aval</strong>eur dépassée par2 % de donnéesmesurées.?68LES OBJECTIFS DE LA REFONTE


• Equipement insonorisédans l’unité de traitementdes pollutions azotées> Zéro nuisance sonoreLe retour d’expérience <strong>du</strong> travail mené parl’Observatoire de l’Environnement de Fromainville,animé par la Sous-préfecture de Saint-Germain-en-Laye,a montré que les bruits discontinus et répétitifs sontsouvent ceux qui deviennent véritablement gênantspour les riverains, surtout la nuit quand l’activitéchute.En matière de bruit, il ne faut pas oublier que si leniveau sonore importe, la <strong>du</strong>rée est essentielle. Lesmesures effectuées sur le site ainsi qu’au niveau descommunes riveraines montrent un bruit de fond (hors<strong>SIAAP</strong>) important lié à l’activité urbaine et au trafic aérien,un respect <strong>du</strong> niveau de bruit <strong>du</strong> site à l’intérieur deson périmètre de jour comme de nuit, mais aussi desdifficultés importantes concernant l’émergence admissibledans le voisinage et même des dépassementsde quelques dBA.■ OBJECTIF DE RÉDUCTION DU BRUIT S’AGISSANT UNIQUEMENT DE L’ÉMERGENCEEmergence* Réglementation actuelle Mesures 2006 Objectifs(arrêté préfectoral <strong>du</strong> 3/02/2003) (valeurs maximales) de la refonte7 h - 22 hsauf dimanches et 6 dBA 9 dBA 5 dBAjours fériés22 h - 7 hainsi que les dimanches 4 dBA 6 dBA 3 dBAet jours fériés> L’émergence est réglementée dès lors que le niveau de bruit est supérieur à 35dBAA titre de comparaison, le site <strong>Seine</strong> centre àColombes intégrant tous les processus de traitementà l’intérieur de bâtiments insonorisés, démontre desniveaux de bruit non décelables tant le bruit de fondcouvre le bruit de l’usine.Une attention particulière et spécifique devra êtreportée pendant toute la phase chantier, généralementsource de nuisances sonores.LES OBJECTIFS DE LA REFONTE69


• Le parc Albert Marquet,nouvel aménagement paysagerréalisé entre la nouvelle unité de traitementdes pollutions azotées et la <strong>Seine</strong>OBJECTIF 3, QUALITÉ DES BÂTIMENTS, REDÉCOUVERTE DU PAYSAGELe <strong>SIAAP</strong> a l’ambition d’être l’un des vecteurs quicontribueront à la requalification de la plaine d’Achères.Le site <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> occupe une bande de terre de 6 kmde long sur 1,5 km de large. Ce terrain épouse leméandre de la <strong>Seine</strong> qui baigne les communesd’Achères, de Saint-Germain-en-Laye, de Conflans-Sainte-Honorine, d’Herblay, de La Frette-sur-<strong>Seine</strong>et de Maisons-Laffitte.L’usine est implantée entre le fleuve et la forêt deSaint-Germain. Les coteaux de Conflans-Sainte-Honorine sur la rive droite embrassent un paysageremarquable qui donne jusque sur les tours de laDéfense. La mosaïque de milieux, entre les zoneshumides de la <strong>Seine</strong>, les peupleraies, la forêt deSaint-Germain et les végétations boisées des pentes,est particulièrement riche.> Le projet de refonte d’Achères se déclinerasur trois niveaux :- à l’échelle <strong>du</strong> territoire environnant et de la plaine, enfonction des emprises qui devraient être libérées et“ren<strong>du</strong>es” à la Ville de Paris, propriétaire de l’ensemblede la superficie <strong>du</strong> site,- à l’échelle <strong>du</strong> périmètre de refonte, comprenant lazone opérationnelle et la zone de transition paysagèreentre l’usine elle-même, la <strong>Seine</strong> et les riverains,- à l’échelle de l’usine qui correspond à la zoneopérationnelle où seront intégrés les bâtimentsabritant l’ensemble des processus épuratoires liés àl’eau et aux boues.■ PÉRIMÈTRE D’ÉTUDE DE LA REFONTE DE SEINE AVALConflans-Ste-HonorineAchèresUPBD<strong>Seine</strong>ObservatoireChamps de lavandesUne nature très richeLes zones naturelles d’intérêt faunistique et floristique(ZNIEFF) sont des espaces naturels ou agricoles oùl’inventaire des espèces par les scientifiques a permisde révéler une richesse particulière. La plaine d’Achèresest reconnue comme une ZNIEFF de premièreimportance. On y trouve notamment un batracienrare, le triton crêté, qui est une espèce classée auniveau européen. 150 espèces d’oiseaux y ont étérépertoriées dont les espèces sensibles comme lepic noir, le pic épeichette, la bondrée apivore oul’autour des palombes.HerblayFerme des NoyersJardin d'HerblayParc paysager Albert MarquetZone de transition paysagèreZone d’habitationSt-Germain-en-LayeCité de FromainvilleUPEILa Frettesur-<strong>Seine</strong>Jardin deFromainvilleZone opérationnelleZone paysagèreForêt deSt-Germain-en-LayePrétraitementPiste d'entrainementMaisonsLaffitte70LES OBJECTIFS DE LA REFONTE


• Vues sur le nouveaucanal de rejet uniquede <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>■ PLAN DE PRÉVENTION DES RISQUES D’INONDATION (PPRI)CONFLANS-STE-HONORINEPR69,0024,95 MNGFPR68,0024,99 MNGFPR67,0025,03 MNGFPR66,0025,26 MNGFLe projet devra intégrer aussi les prescriptions <strong>du</strong>PPRI (Plan de Prévention des Risques d’Inondation)en cours de finalisation par la Préfecture des Yvelines.Ce plan est déterminant pour la constructibilité sur lazone et les mesures à prendre, afin de conserver à larivière sa zone d’expansion en période de crue.> 4 grands axes prioritairesPR65,4025,39 MNGFPR65,4025,44 MNGF1 / Le regroupement de toutes les activités au seinde la zone dite opérationnelle.Parc agricole d’AchèresRéférences hydrauliquesSAINT-GERMAIN-EN-LAYEPR90,0022,82 MNGF Côte des Plus Hautes Eaux Connues (PHEC) de la crue de 1910au Point de Référence (PR) 90,00. Altitudes exprimées en mNGF normal (IGN 69)Zonage réglementaire PPRISecteur inondable situé en zone de grands écoulementsSecteur inondable non bâti, au bâti dispersé ou obsolète soumis aux aléas modérés(entre 0 et 1m d’eau), forts (entre 1 et 2m) et très fort (plus de 2m)Zone indicée (A,B et C)Centre urbain et autre zone urbanisée exposés à des aléas très forts (plus de 2m d’eau)Zone urbanisée hors centre urbain exposée à des aléas forts (entre 1 et 2 m)Centre urbain exposé aux aléas modérés ou forts (entre 0 et 2 m) et autrezone urbanisée exposée aux aléas modérés (entre 0 et 1 m)Zone indicée (A,B et C) : zone supportant des enjeux économiques régionauxou nationaux quels que soient les aléasLimites administrativesLimite communaleLimite départementalePavillon d’ArtoisPavillon d’HerblayFerme de FromainvilleVestiges <strong>du</strong> fort St-SébastienCité de FromainvilleMAISONS-LAFFITTEPR64,0025,57 MNGFPR63,4025,64 MNGFChamp d’entrainementPR63,0025,67 MNGFPR62,0025,76 MNGFPR61,0025,85 MNGFCet espace qui, nécessairement, intègrera l’ensembledes processus liés aux eaux et aux boues devra constituerune entité unique, bien délimitée et close, basée surune cohérence architecturale intégrant pleinementles exploitants, leur environnement de travail et l’outilin<strong>du</strong>striel.Cette zone pourrait être ramenée en fonction des étudesen cours et à l’issue <strong>du</strong> débat public à 250 hectaresenviron, et se situe principalement sur l’emplacementde l’Usine de Pro<strong>du</strong>ction des Eaux Irriguées (UPEI)actuel jusqu’au bâtiment de la direction <strong>du</strong> site. Laconstruction de nouveaux bâtiments intégrera la démarcheHaute Qualité Environnementale (HQE), marquedéposée qui permet de distinguer des bâtimentsplus respectueux de l’environnement, économes enénergie, sains et confortables pour leurs utilisateurs.•••LES OBJECTIFS DE LA REFONTE71


• Berge face à l’usine <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>• Zone de frayères le long de l’usine•••C’est une action volontaire <strong>du</strong> maître d’ouvrage quientend ainsi agir pour les économies d’énergie,contre la pollution de l’air et de l’eau et s’inscrire dansla démarche de lutte contre le réchauffement climatique.Ces actions concernent aussi bien la phase deconstruction que celle de l’exploitation.Dès les premiers plans, les concepteurs doivent prendreen compte la future gestion quotidienne de la constructionet intégrer toutes les technologies qui permettentde ré<strong>du</strong>ire les consommations de chauffage et d’électricité.La démarche HQE est un outil essentiel pourdiminuer les émissions de gaz à effet de serre dansl’habitat, qui représentent plus <strong>du</strong> tiers des émissionsnationales devant les transports et l’in<strong>du</strong>strie.Un référentiel précisLa démarche HQE comprend quatorze objectifsque le maître d’ouvrage peut décider d’appliqueren totalité ou en partie seulement. Cela comprendla collecte sélective et le recyclage des déchets dechantier, l’utilisation de matériaux qui permettentd’économiser les matières premières de plus enplus rares, la conception des bâtiments en fonctiondes données climatiques (orientation, lumièrenaturelle) et enfin le confort fourni en matière debruit, d’odeur, de température. Le bois est ainsi unmatériau recommandé car il permet de piéger <strong>du</strong>CO 2 pour une longue période.2 / La création d’une zone de transition paysagèrePrévu autour de l’enceinte de l’usine, cet espace deplus de 300 hectares n’accueillera aucun dispositif detraitement, hormis d’éventuelles liaisons hydrauliquesenterrées et leurs ouvrages de visite et d’exploitation.Les terrains qui la composent devront permettre deconstituer un écrin vert et apporter une plus-valuepaysagère, à l’image de la réalisation de l’aménagementpaysager entre la <strong>Seine</strong> et l’unité de traitement despollutions azotées.Ces terrains pourront aussi servir de réserve foncièrepour les évolutions à long terme, en fonction desnouvelles réglementations (désinfection des eauxrejetées en <strong>Seine</strong> par exemple).3 / La reconquête des berges de la <strong>Seine</strong>Le souvenir des berges de la <strong>Seine</strong> au XIX e siècle resteprésent grâce aux peintres qui ont fréquenté le lieu,sé<strong>du</strong>its par la beauté <strong>du</strong> paysage. Les coteaux de LaFrette ont souvent été représentés, notamment par lepeintre Albert Marquet que la Ville vient d’honorer.Avec les travaux futurs, c’est ce paysage qu’ilconvient de reconquérir.L’usine constitue aujourd’hui un obstacle infranchissableentre la forêt de Saint-Germain et la <strong>Seine</strong>. Le promeneurne peut aller de l’une à l’autre. Le projet devraambitionner de retrouver ces chemins de promenade.Ces préoccupations vont dans le sens des projets devilles voisines qui veulent restaurer toute la valeursociale et environnementale de la plaine. Les berges dela <strong>Seine</strong> devraient donc retrouver une continuité avecun accès libre et aisé sur toute la longueur <strong>du</strong> fleuve.De nouvelles activités de loisirs ou sportives pourraients’y développer.De plus, même si le <strong>SIAAP</strong> n’a pas pour vocationd’intervenir sur l’hydromorphologie de la rivière, quireprésente en Ile-de-France un véritable handicappour la repro<strong>du</strong>ction des poissons compte tenu del’importance des berges artificielles endiguées, il asaisi l’opportunité de la création de l’aménagementpaysager de près de 45 hectares (le parc AlbertMarquet) pour créer des zones de frayères.Ces aménagements de qualité, indispensables à larepro<strong>du</strong>ction des espèces et au développementd’une véritable biodiversité, pourraient aussi sedévelopper dans le cadre de la refonte <strong>du</strong> site et servirde champ d’expérimentation pour les classes d’eaudes écoles, par exemple.72LES OBJECTIFS DE LA REFONTE


• Bac d’Herblay utilisépar le grand public, l’été• Route centrale de Noyersaccessible aux riverains4 / L’accès au site et la circulation périphérique■ PROJETS DE TRACÉS DE CIRCULATIONL’usine actuelle offre une particularité saisissante,celle d’être desservie par une seule route, dite routecentrale, connectée à la RN 184. Cette route est unevoie privée appartenant à la Ville de Paris et confiéeen gestion au <strong>SIAAP</strong> qui assume tous les droits et lesdevoirs <strong>du</strong> propriétaire.Conflans-Ste-HonorineAchèresUPBDObservatoireChamps de lavandesHerblayFerme des NoyersJardin d'HerblayParc Albert MarquetRoute centraleTracés alternatifs à la route centrale,côté <strong>Seine</strong> ou côté forêtL’autre particularité de l’usine est d’être divisée endeux parties distinctes, l’Unité de Pro<strong>du</strong>ction desEaux Irriguées (UPEI) et Unité de Pro<strong>du</strong>ction desBoues Déshydratées (UPBD), l’ensemble n’étant pasprotégé par une enceinte unique dans le cadre d’uncontrôle d’accès permanent. Ainsi, la circulation <strong>du</strong>public est possible à l’intérieur d’une usine pourtantclassée ICPE et Seveso 2. La route centrale, seulevoie de communication entre les ponts de Maisons-Laffitte et de Conflans-Sainte-Honorine, est actuellementouverte à la circulation des riverains moyennantl’obtention d’un badge afin de passer le poste deFromainville. Cet accès qui se voulait contrôlé nel’est manifestement plus.La réalisation d’une usine rassemblée sur une seulezone ouvre de nouvelles perspectives afin d’améliorerla circulation soit en bord de <strong>Seine</strong>, soit en bor<strong>du</strong>rede la forêt de Saint-Germain.St-Germain-en-LayeForêt deSt-Germain-en-LayeLa réflexion devra aussi intégrer :- les nouveaux équipements routiers ;- l’amélioration <strong>du</strong> fonctionnement de la RN 184 et ladesserte de l’Etang <strong>du</strong> Cora. Dans tous les cas, le<strong>SIAAP</strong> entend conserver le fonctionnement des bacsd’Herblay et de La Frette permettant une desserterapide entre les deux rives de la <strong>Seine</strong>, à la fois pourles riverains (l’été notamment) et les agents del’usine ;- l’avenir des terrains ren<strong>du</strong>s disponibles par la fin dela mission liée au service public d’assainissement.Cité de FromainvilleMaisonsLaffitteUPEIPiste d'entrainementLa Frettesur-<strong>Seine</strong>Jardin deFromainvillePrétraitementLES OBJECTIFS DE LA REFONTE73


• 300 hectares ren<strong>du</strong>sà la Ville de Paris> Nouvelles perspectives d’aménagements■ RÉPARTITION DES TERRITOIRES ET ZONES RESTITUÉESAu-delà de la zone de transition et notamment pourla partie comprise entre la RN 184 et l’actuelle usinede traitement des boues, l’ensemble de cette zonesera remise à la Ville de Paris, propriétaire <strong>du</strong> foncier,dans le cadre de ce projet. Ce territoire de près de300 hectares affecté pendant de nombreuses années àl’épandage des eaux usées est pollué par la présencede métaux lourds en plus ou moins grande quantité.294,69 ha294,09 ha250,43 ha10,22 haEn même temps, ce sol renferme une véritablerichesse car il est constitué de granulats, élémentsindispensables à la construction et dont la demandeaugmente plus rapidement que l’offre en Ile-de-France.Les communes de Saint-Germain-en-Laye et d’Achères,dans une moindre mesure Herblay et la Frette, sontintéressées à l’avenir de cette zone, même si elle estintégrée dans le périmètre de la ZNIEF et <strong>du</strong> PPRI.Le <strong>SIAAP</strong>, comme dernier exploitant, voit confirmer,par la réglementation et surtout la jurisprudence envigueur, son rôle important pour la dépollution <strong>du</strong> site(dépollution in situ des terres polluées, confinement,mise en CET, etc), rôle qu’il entend tenir en partenariatavec la Ville de Paris et les communes riveraines, etavec la participation des services de l’Etat.Ainsi, de nouvelles perspectives d’aménagements’ouvrent sur des territoires qui depuis plus d’un siècleétaient réservés à l’assainissement. La nouvelle vocationde ces terrains -activités économiques ou de loisirspar exemple-, dépendra des débats qui vont s’engager,des résultats de l’étude en cours sur l’avenir <strong>du</strong> siteet des choix qui seront arrêtés par la Ville de Paris,propriétaire des terrains d’une part, et par les communesriveraines d’autre part.Bâti zone opérationnelleBâti zone paysagèreZone restituée à la Ville de ParisUnités de traitement des pollutions azotées - Zone DERUPérimètre d’activité de l’usineZone paysagère74LES OBJECTIFS DE LA REFONTE


• <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> pro<strong>du</strong>it une moyennede 70 000 tonnes de boues par anissues de l’épuration des eauxOBJECTIF 4, LA VALORISATION DES BOUESL’ensemble des traitements de plus en plus poussés dedépollution des eaux a pour conséquence l’augmentationcorrélative des pro<strong>du</strong>ctions de boues d’épuration.Actuellement, les filières traditionnelles utilisées à <strong>Seine</strong><strong>aval</strong> sont la valorisation agricole de boues stabiliséeset hygiénisées par digestion et cuisson à 200°, oubien la mise en Centre d’Enfouissement Techniquepour celles qui sont impropres à la valorisation.D’autres modes de valorisation existent au <strong>SIAAP</strong>comme l’incinération à <strong>Seine</strong> centre ou Marne <strong>aval</strong>ou le séchage thermique à <strong>Seine</strong> amont.Compte tenu de l’augmentation de pro<strong>du</strong>ctioninévitable, le <strong>SIAAP</strong> mise sur une démarche de développement<strong>du</strong>rable dans le cadre de filières diversifiéesrépondant à la fois à des préoccupations environnementaleset économiques.■ FILIÈRE DE VALORISATION DES BOUES PAR USINEAussi, afin d’assurer la fiabilité de l’ensemble <strong>du</strong> systèmede traitement, de valorisation et de transport des boues,le <strong>SIAAP</strong> souhaite la construction d’une usine multifilièreset multi-débouchés. La démarche “pro<strong>du</strong>it”sera favorisée par rapport à la logique “déchets”.Usine Année Total Agriculture Compost CET Incinération Cimenterie Pyrolyse Stocks<strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> 2005 70 000 39 000 12 000 19 0002006 69 000 17 000 2 000 40 000 10 0002007 estimé 75 000 40 000 10 000 19 000<strong>Seine</strong> centre 2005 22 000 22 0002006 18 000 18 0002007 estimé 20 000 20 000<strong>Seine</strong> amont 2005 17 000 7 000 1 000 8 000 1 0002006 32 000 5 000 2 000 10 000 5 000 9 000 1 0002007 estimé 38 500 4 500 12 000 2 000 11 000 9 000Marne <strong>aval</strong> 2005 3 000 3 0002006 2 500 2 5002007 estimé 3 000 3 000<strong>Seine</strong> Grésillons 2007 estimé 8 000 8 000Total <strong>SIAAP</strong> 2005 112 000 46 000 13 000 19 000 33 000 0 1 000 0% total 41 % 12 % 17 % 29 % 0 % 1 %Total <strong>SIAAP</strong> 2006 121 500 22 000 4 000 52 000 25 500 9 000 1 000 10 000% total 18 % 3 % 43 % 21 % 7 % 1 % 7 %Total <strong>SIAAP</strong> 2007 estimé 147 500 44 500 30 000 19 000 25 000 11 000 9 000 9 000% total 30 % 20,5 % 13 % 17 % 7,5 % 6 % 6 %> Valeurs exprimées en équivalent tonnes de matières sèches•••LES OBJECTIFS DE LA REFONTE75


• Sphère de biogaz à <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>,source d’énergie pour le site• Lignes à haute tensiontrès présentes à <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>•••La démarche <strong>du</strong> <strong>SIAAP</strong> s’inscrit dans le cadre de lalogique européenne qui privilégie tout d’abord laré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> tonnage des boues pro<strong>du</strong>ites par lamise en œuvre de techniques comme la digestion oule séchage. Ensuite, il s’agit de favoriser la valorisationde la matière, et enfin de valoriser le pro<strong>du</strong>it pour lasatisfaction des besoins énergétiques tout en économisantles énergies fossiles. La mise en Centred’Enfouissement Technique doit donc rester unultime recours en cas de pollution avérée de la chaînede traitement ou de dysfonctionnement majeur desprocessus in<strong>du</strong>striels.L’implantation d’une filière d’incinération sur le site <strong>Seine</strong><strong>aval</strong> est proscrite dans le programme de la refonte,compte tenu de l’histoire <strong>du</strong> site, de la sensibilitédes riverains et des élus locaux à cette question, maissurtout parce que d’autres voies de valorisation sonttout à fait intéressantes et conformes à la politique dedéveloppement <strong>du</strong>rable <strong>du</strong> <strong>SIAAP</strong>.> Le traitement et la valorisation des sous-pro<strong>du</strong>itsDans ce cadre, les objectifs majeurs seront de ré<strong>du</strong>irela pro<strong>du</strong>ction de sous-pro<strong>du</strong>its et déchets issus del’ensemble des filières de traitement et de favoriserleur valorisation ou recyclage. La fiabilité, la sûreté etla pérennité de fonctionnement des installations seraun point important dans le choix des procédés detraitement. Le transport lié à la pro<strong>du</strong>ction de boues etsous-pro<strong>du</strong>its d’épuration sera minimisé au maximum,et, in fine, réalisé en priorité par la voie fluviale à partir<strong>du</strong> port fluvial, créé en 2006, dont la capacité pourra êtreaugmentée en fonction des volumes à transporter.> La gestion de l’énergieL’énergie est une des questions clés <strong>du</strong> XXI e siècle.La fin programmée des énergies fossiles (pétrole et gazsurtout) et la question préoccupante des conséquences<strong>du</strong> réchauffement climatique, concourent à l’émergenced’une société de consommation différente.La principale voie de progrès consiste à ré<strong>du</strong>ire lesbesoins. Lampes à basse consommation, machinesmoins gourmandes et habitudes nouvelles vontpermettre de diminuer la facture énergétique.Ce sont les choix qui seront également effectuéspour la future usine. Les bâtiments seront conçuspour économiser chaleur et électricité, notamment parl’optimisation de l’isolation thermique et une baisse del’intensité lumineuse sur le site.La minimisation des gaz à effet de serre est l’un desobjectifs visés tant pendant le chantier de rénovationque <strong>du</strong>rant l’exploitation.76LES OBJECTIFS DE LA REFONTE


LE PROGRAMME ET LA MÉTHODECompte tenu de l’ampleur technique et financière<strong>du</strong> projet de la refonte <strong>du</strong> site <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>, validé parun avenant au Contrat de bassin signé en 2003, etdes enjeux environnementaux et sociétaux liés àcette usine, le <strong>SIAAP</strong> a délibérément fait le choix en2005 de lancer une étude globale et prospectiveL’outil qui permet de réaliser cette étude dans le cadre<strong>du</strong> Code des marchés publics s’appelle le marché dit“de définition”. Cette procé<strong>du</strong>re peut être employéelorsque le maître d’ouvrage ne peut établir une définitionsatisfaisante <strong>du</strong> marché, une incertitude pesant sur lestechniques à utiliser, les moyens en personnel et enmatériel à mettre en œuvre, ou bien quand il estimeque le projet nécessite une réflexion, en partenariatavec différents spécialistes (architectes, in<strong>du</strong>striels,aménageurs, urbanistes, génie-civilistes….), afin d’édifierune base commune de connaissances permettantd’établir différents schémas d’aménagement possiblesà partir des grands objectifs <strong>du</strong> maître d’ouvrage.Un avantage important de cette procé<strong>du</strong>re réside dansla création d’une véritable association entre la maîtrised’ouvrage et le titulaire <strong>du</strong> marché de définition. Leprojet découlera ainsi d’une réflexion progressiveentre les différents partenaires.L’appel d’offres a été lancé en 2006 et le <strong>SIAAP</strong> aretenu trois groupements :- Gecom, constitué de 9 entreprises : Degrémont SAS lemandataire, Degrémont SA, Safege, Cabinet Merlin,Berim, GTM, GCS, Chantiers Modernes, BTP, Razel, AAE,- Sequ<strong>aval</strong>, constitué de 6 entreprises : OTV France lemandataire, LWA, Bonard et Gardel, Setud/Sogreah,Eiffage TP,- Stéreau, constitué de 4 entreprises : Stéreau lemandataire, IRH Environnement, BCEOM, Sogea.> Deux phases d’étudeL’étude de définition est décomposée en deux phasesdistinctes :> La première phase est une phase collective au coursde laquelle les trois titulaires établissent avec le <strong>SIAAP</strong>un programme détaillé complet et cohérent répondantaux objectifs visés par le maître de l’ouvrage et étayépar une étude qui en démontre la faisabilité et laconformité. Cette phase d’une <strong>du</strong>rée de 5 mois s’estachevée en octobre 2006.> La seconde phase est une phase indivi<strong>du</strong>elle etconfidentielle au cours de laquelle chaque titulairetravaille séparément avec le <strong>SIAAP</strong> à l’établissementd’un projet, afin de répondre au programme définitiftransmis par le <strong>SIAAP</strong> à l’issue de la première phase.Cette phase d’une <strong>du</strong>rée de 7 mois doit s’achever enseptembre 2007. Le projet constituera l’étude de faisabilitéqui devra être soumise au <strong>SIAAP</strong>.Les projets des trois groupements seront présentésdans le cadre <strong>du</strong> débat public. Le <strong>SIAAP</strong> présenteraensuite sa propre vision pour l’avenir de ce site. Cettevision sera enrichie par les différentes suggestions quiseront émises lors <strong>du</strong> débat.Dans le courant <strong>du</strong> premier semestre 2008, le <strong>SIAAP</strong>proposera un projet final qui devra être décomposé enphases, afin de tenir compte des contraintes suivantes :- la réalisation des travaux sans arrêt de l’épurationdes eaux usées,- le respect des possibilités financières des différentesétapes en fonction des marges de manœuvre <strong>du</strong> <strong>SIAAP</strong>et des priorités des financeurs (Agence de l’Eau<strong>Seine</strong>-Normandie, Région Ile-de-France),- le respect <strong>du</strong> programme et des engagements <strong>du</strong><strong>SIAAP</strong> pendant la phase chantier, afin de limiter lesnuisances au maximum et aussi lors de l’exploitationdans le cadre de la démarche HQE et développement<strong>du</strong>rable poursuivie par le <strong>SIAAP</strong>.Les premiers appels d’offres des travaux pourrontêtre lancés à la fin de l’année 2008 ou au début del’année 2009. En fonction des aménagements retenuset des solutions techniques envisagées, les travaux sedérouleront sur une période comprise entre 10 et 15 ans,en incluant les études préliminaires et les différentesphases administratives (enquêtes publiques…).Le montant global prévisible de l’ensemble des travauxnécessaires à la refonte <strong>du</strong> site <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> s’élève à800 millions d’euros. L’impact sur le prix de l’eau facturé àl’usager serait compris entre 0,10 et 0,20 euro en intégrantles coûts de fonctionnement liés à la mise en servicedes nouveaux équipements.■ SIMULATION DE L’ÉVOLUTION DE LA REDEVANCE D’ICI À 20161,0 €0,9 €0,8 €0,7 €0,6 €0,5 €0,4 €0,3 €0,2 €0,1 €0 €Prix en eurosÉvolution de la redevancetransport épuration0,5010 0,5160 0,5470 0,6017 0,6258 0,6508 0,6768 0,7039 0,73210,8206 0,8535 0,8876 0,92310,96002004 2006 2008 2010 2012 2014 2016Cette courbe est obtenue à partir des coûts d’exploitation des usines, de la programmationdes investissements et des frais généraux de l’institution. Néanmoins des hypothèsesimportantes ont été nécessaires, qu’il conviendra de vérifier année par année sur l’ensemblede la période d’étude :- La poursuite de la politique de financement de l’Agence de l’Eau <strong>Seine</strong> Normandie et dela Région Ile-de-France- L’impact de la pluie, sachant qu’une pluviométrie de l’ordre de 650 mm de pluie paran correspond à une année moyenne. Une année pluvieuse comme celle que nousavons connue en 2001, par exemple, avec un cumul annuel supérieur à 1000 mm,entraîne une hausse des coûts de fonctionnement d’environ 10%.- Le coût de l’énergie (électricité, gaz naturel) ainsi que la fourniture des réactifs quiimpactent grandement les coûts d’exploitation. Il est très difficile de faire des prévisionssur les 10 prochaines années, le secteur de l’énergie étant amené à évoluer demanière considérable avec la dérèglementation <strong>du</strong> marché. A titre d’exemple, lescoûts de l’énergie électrique ont progressé de 55% en 2006, ceux <strong>du</strong> gaz de 202% etceux des réactifs de16%.- Une dé<strong>du</strong>ction, à partir des premiers éléments fournis par le MEDAD et la DIRENdans le cadre de la DCE, de la qualité des eaux rejetées en milieu naturel.LES OBJECTIFS DE LA REFONTE77


• L’avenir de l’activité de <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>en phase avec les espaces naturelsLES QUESTIONSDU <strong>SIAAP</strong>Le débat public qui s’ouvre doit permettre de faireémerger les grandes lignes de ce que sera ce sitein<strong>du</strong>striel dans une quinzaine d’années.De nombreuses problématiques restent largementouvertes, même si l’existence de l’usine ne peutêtre remise en cause.Le <strong>SIAAP</strong> a absolument besoin de l’interventioncitoyenne pour finaliser ces choix. Le débat, pardéfinition, n’est pas limité. L’intervention des usagerset des riverains sera déterminante.> Les problématiquesQuel devrait être le futur périmètre de l’usine dansl’hypothèse d’une ré<strong>du</strong>ction de l’emprise autourde l’actuel traitement des eaux ?Les terrains ainsi libérés pourraient permettre unnouvel essor de la plaine d’Achères.Quels types d’activités, quelle place donnée auxespaces naturels ?Les berges de <strong>Seine</strong> font partie <strong>du</strong> patrimoine et del’histoire partagée des habitants de la plaine.Des accès à la <strong>Seine</strong> depuis la forêt de Saint-Germainsont-ils nécessaires ?La création d’une emprise unique, limitée et closepour l’ensemble de l’usine ouvre des perspectivesnouvelles pour l’amélioration de la circulation dans cesecteur. Deux possibilités semblent se dégager :- une route nouvelle qui longerait le site le long de laforêt de Saint-Germain et permettrait de relier l’hippodromede Maisons-Laffitte à l’étang <strong>du</strong> Cora. Cettehypothèse permettrait de réaliser un chemin,- la requalification de la route dite centrale, plus large,sécurisée et intégrant une piste cyclable, réservée auxpiétons et aux cyclistes quasiment sur l’ensemble dela longueur <strong>du</strong> site actuel, soit près de 5 km.Le risque in<strong>du</strong>striel lié à la présence de biogaz, mêmemaîtrisé, est-il acceptable ?Le choix de la digestion des boues dans l’optique depro<strong>du</strong>ire <strong>du</strong> biogaz, énergie verte, impose un stockageet probablement un classement Seveso <strong>du</strong> site.Quelles seraient les mesures à mettre en œuvre, afinde rassurer la population riveraine ?La zone de transition tout autour de la zone opérationnelle,qui intégrera l’ensemble des processus liés à l’eauet aux boues, est indispensable pour la sécurisation <strong>du</strong>site et son éventuel développement en fonction de laparution de nouvelles exigences réglementaires. Cettezone paysagère doit-elle être ouverte au public et, sioui, dans quelles conditions de fonctionnalité et desécurité ?La qualité des eaux rejetées à la <strong>Seine</strong> doit-elle êtrecompatible avec la directive sur les eaux de baignade ?Si oui, comment fédérer l’ensemble des acteurs, usagersdomestiques, in<strong>du</strong>striels, agriculteurs et les collectivitéslocales pour que la qualité de l’eau à l’amont del’agglomération parisienne permette de relever cedéfi ? Qui devra financer ce surcoût qui apparait trèsimportant : le consommateur d’eau potable, l’usagerde la rivière, le pro<strong>du</strong>cteur d’eau potable ?78LES OBJECTIFS DE LA REFONTE


• Après avoir revégétalisé les berges,<strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> inaugurait son appontement fluvial,en octobre 2006•••Le transport des pro<strong>du</strong>its issus <strong>du</strong> traitement del’eau, et particulièrement les boues, doit-il privilégierla voie fluviale et dans ce cas faut-il prévoir l’extensionde l’appontement, la création d’un nouveau port et lestationnement de plusieurs péniches en bor<strong>du</strong>re de<strong>Seine</strong> ?Cette gestion imposera probablement un transport àl’extérieur de l’usine de volumes assez conséquentsmême s’il s’agit uniquement de déchets ultimes àstocker en Centre d’Enfouissement Technique (CET).Quel type de gouvernance, au-delà de l’observatoirede Fromainville et des réunions d’information etd’échange existantes, faut-il mettre en place, afind’assurer une relation pérenne et de confiance entreles riverains et le site ?L’objectif architectural de la refonte <strong>du</strong> site est-ilde dissimuler l’ensemble des bâtiments derrière unrideau vert, constitué de peupliers par exemple ?La mise en valeur architecturale <strong>du</strong> bâtiment abritantl’unité de traitement des pollutions azotées peut-elleêtre un exemple d’usine ouverte sur son territoire etintégrée dans le paysage ?Le site <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> doit-il être pensé, afin d’accueillirles jeunes des écoles et collèges dans le cadre desprogrammes de l’É<strong>du</strong>cation nationale sur le thèmede l’eau ?Faut-il développer de nouveaux concepts de découvertedes métiers et processus liés à l’épuration de l’eau ?Dans cet objectif, comment concilier découverte desprocessus in<strong>du</strong>striels et sécurité s’agissant d’un universinsalubre ?Comment favoriser le recrutement et l’intégration àl’emploi de la population locale et notamment desjeunes ?L’évolution démographique et les perspectivesd’emploi créées par les travaux nécessaires à larefonte constituent un contexte favorable.Le site <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> fait partie des plus importantsemployeurs de la plaine d’Achères. Le personnel del’usine vit soit à proximité immédiate <strong>du</strong> site (Cité deFromainville par exemple), soit aux alentours procheset contribue à l’économie <strong>du</strong> secteur.> Concertation et transparenceLe <strong>SIAAP</strong> entend con<strong>du</strong>ire la refonte <strong>du</strong> site <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>dans la plus grande transparence et avec la participationactive des usagers et des riverains. Ainsi, le <strong>SIAAP</strong>propose :- la création d’une commission de suivi des travaux rassemblantélus locaux, associations, habitants et servicesde l’Etat, afin d’appréhender toutes les questions relativesau déroulement des différents chantiers, en particulierle respect <strong>du</strong> cahier des charges concernant la limitationdes nuisances et les calendriers.Cette commission, présidée par le Président <strong>du</strong><strong>SIAAP</strong>, pourrait se réunir de manière systématiquetrois ou quatre fois par an à l’initiative <strong>du</strong> <strong>SIAAP</strong> maisaussi à la demande des partenaires en fonction desproblèmes éventuels rencontrés ;- la mise en place d’un financement <strong>du</strong> Syndicatpermettant aux associations de défense de l’environnement,notamment, de diligenter les étudesnécessaires à la vérification <strong>du</strong> respect des normes,en complément des audits et inspections effectuéspar les services de l’Etat (SNS, DRIRE, AESN). Dansce cadre, les associations pourraient choisir lesexperts, le <strong>SIAAP</strong> s’engageant à mettre à dispositiontoutes les informations (données, mesures) nécessairesau bon déroulement de ces études.En parallèle, le <strong>SIAAP</strong> souhaite poursuivre et développerl’activité de l’Observatoire des usagers de Fromainville,sous l’égide <strong>du</strong> Préfet de Saint-Germain-en-Laye(jury de nez), et la participation active del’Observatoire des usagers de l’assainissement* enIle-de-France.* Lexique p. 82LES OBJECTIFS DE LA REFONTE79


LEXIQUEAAzote ammoniacalProvient de la décomposition, par des bactéries,de l’azote organique présent dans les excréments etsurtout dans les urines. Rejeté dans le milieu naturel, ilsubit une nouvelle transformation en nitrate (nitrification)qui s’accompagne d’une importante consommationd’oxygène préjudiciable à la vie piscicole.Azote globalL'azote global est la somme des différentes formesde l'azote : les formes ré<strong>du</strong>ites (ou NTK) qui sontl'azote organique et l'azote ammoniacal et les formesoxydées qui sont l'azote nitreux et l'azote nitrique.BBassin hydrographiqueDit aussi bassin versant. Désignation d’une portion deterritoire délimitée par des lignes de crête, et dont leseaux alimentent un exutoire commun tel qu’un fleuve,un cours d'eau ou un lac.“Bon état” des masses d'eauConsidéré comme atteint quand l’état écologique etl’état chimique sont tous deux au moins bons. Pour leseaux de surface, l’état écologique est représentatif dela structure et <strong>du</strong> fonctionnement des écosystèmesaquatiques (populations de micro-organismes, invertébrés,poissons...). L’état chimique est estimé au regardde normes de concentration de substances chimiquestoxiques. Pour les milieux fortement perturbés (rivièrescanalisées, barrages, péniches...) on recherche le bonpotentiel écologique. Il repose, comme le bon état, surl’atteinte <strong>du</strong> bon état chimique et physico-chimique(paramètres soutenant la biologie : azote, phosphore,oxygène…)Boucle d’asservissementDispositif de régulation automatique basé sur unmécanisme de rétroaction (action en retour surcontrôle des résultats de l’action)CCadre réglementaire des boues d’épurationLe régime juridique des boues est déterminé par l’arrêté<strong>du</strong> 8 janvier 1998 modifié, fixant les prescriptionstechniques applicables aux épandages de boues sur lessols agricoles pris en application <strong>du</strong> décret n° 97-1133<strong>du</strong> 8 décembre 1997 relatif à l'épandage des bouesissues <strong>du</strong> traitement des eaux usées. Le dispositif decontrôle de la qualité est basé sur le respect deteneurs limites en métaux lourds (ETM : éléments tracesmétalliques) et en composés traces organiques, devaleurs limites et de flux cumulé d’éléments tracesdans les sols sur 10 ans.Centre d’Enfouissement TechniqueDécharge conçue pour le stockage de déchets ultimessans générer de pollution de l'environnement. Il existeen France trois types de CET. Les CET de classe 2reçoivent les or<strong>du</strong>res ménagères et déchets assimilésà celles-ci.CheveluChevelu des rivières ou chevelu hydrographique.Se dit d'un ensemble particulièrement dense de petitscours d'eau.CollecteurOuvrage structurant <strong>du</strong> réseau d’assainissement danslequel se déversent les égouts.Concentration d’odeursNombre de fois où il faut diluer l’effluent pour qu’ilne soit plus ressenti comme odorant par 50 % desmembres <strong>du</strong> jury participant à l’analyse. Exprimée enUnité Européenne par mètre cube d’air.Contrat de bassinEngagement entre l’Agence de l’Eau <strong>Seine</strong> Normandie,la Région Ile-de-France et le <strong>SIAAP</strong>, permettant auxtrois partenaires de coordonner leurs politiques d’assainissementet les financements correspondants sur lazone centrale de l’Ile-de-France, <strong>du</strong>rant une périodedéterminée.Côté usine/côté masquéCôté usine : emplacement de mesurage en vue del’usine <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong>, représentatif <strong>du</strong> bruit ambiantusine en fonction ;Côté masqué : emplacement de mesure bénéficiantd’un effet écran vis-à-vis <strong>du</strong> bruit de l’usine d’épuration(arrière de l’habitation <strong>du</strong> riverain), représentation<strong>du</strong> bruit rési<strong>du</strong>el.Pour différencier la signification des termes côtéusine et côté masqué, un schéma s’impose :DMesurage Bruit Ambiant (toutes origines dont l’usine)Côté usineEstimation <strong>du</strong> Bruit Rési<strong>du</strong>el (toutes origines sauf l’usine)DBO 5Demande biochimique en oxygène à cinq jours.Indicede pollution de l’eau qui tra<strong>du</strong>it sa teneur en matièresorganiques par la quantité d’oxygène nécessaire à ladégradation de ces matières. Mesure la quantité dematière biodégradable contenue dans l’eau.DCODemande chimique en oxygène. Quantité de l’ensemblede la matière oxydable. Elle correspond à la quantitéd’oxygène qu’il faut fournir grâce à des réactifs chimiquespuissants pour oxyder des matières contenues dansl’effluent.80LEXIQUE


Débit maximalDébit correspondant à la capacité théorique des installations.Ce terme est maintenant remplacé par le débitde référence journalier. Débit pouvant arriver sur l’installationles jours de temps de pluies non exceptionnelles.Statistiquement, on le considère déplacé 5% <strong>du</strong>temps (circonstances exceptionnelles). Jusqu’à cettevaleur, la Directive des Eaux Rési<strong>du</strong>aires Urbainesimpose des qualités de traitement poussées.Décibel A (ou dBA)Utilisé pour mesurer les bruits environnementaux.Constitue une unité <strong>du</strong> pression acoustique : l’oreilleet le cerveau humain interprètent l’intensité d’un sonen partie en fonction de sa hauteur tonale. Les sonomètressont programmés pour mesurer le dBA, “A”représentant un facteur appliqué pour refléter lamanière dont l’oreille humaine entendrait et interpréteraitle son qui est mesuré.A titre d’exemple :Forêt : 30 à 40 dBA, télévision : 60 à 70 dBA, boîte denuit : 115 dBA, avion au décollage à 300m : 130 dBADéversoir d’orageL’ensemble <strong>du</strong> dispositif dont la fonction est d’évacuerdirectement et sans traitement les pointes de ruissellementvers le milieu naturel, de manière à éviter lesrisques d’inondation. La limitation des déversementsest un objectif pour l’atteinte <strong>du</strong> “bon état”.Dioxyde de carboneGaz (CO 2 ) émis lors de tous les processus de combustion(composé d’un carbone C et de deux oxygènesO 2 ). Cause principale <strong>du</strong> réchauffement de la planèteattribuable aux activités humaines.Dioxines/furannesSous-pro<strong>du</strong>its de la fabrication d’un dérivé chloré <strong>du</strong>phénol. L’incinération des boues d’épuration n’est pasgénératrice de dioxines, contrairement à celles desor<strong>du</strong>res ménagères contenant des matières plastiques.Certaines (dioxine SEVESO) sont présumées cancérigènes.Directive REACHRegistration, Evaluation, Authorisation and Restrictionof Chemicals (anglais), autrement dit “enregistrement,évaluation, autorisation et restrictions relatifs aux substanceschimiques”. Réglementation européenne adoptéeen 2006. Les entreprises qui pro<strong>du</strong>isent ou importentplus d’une tonne d’une substance chimique par andoivent étudier et évaluer les risques toxicologiques.E“L’eau paie l’eau”Principe selon lequel les usagers supportent, par leursfactures d'eau, l'essentiel des dépenses liées à la gestionde l'eau qu'ils consomment. Le budget des communes,pour les services de l'eau et de l'assainissement, doit êtreautonome, les recettes équilibrant les dépenses.Eaux rési<strong>du</strong>aires urbainesEaux ménagères usées (eaux grises : cuisines, salles debains et eaux vannes : WC) ou le mélange des eauxusées avec les eaux in<strong>du</strong>strielles usées. Dans lesréseaux unitaires, s’y ajoutent les eaux de ruissellementpar temps de pluie.Effluent urbainEnsemble des eaux usées, des eaux de ruissellementévacuées par les égouts.EgoutsOuvrages le plus souvent souterrains qui recueillentles eaux usées d’une agglomération.EmissaireOuvrage de grande dimension transportant vers lesusines d’épuration les eaux recueillies par les égoutset collecteurs.Emergence d’une installationDifférence entre le niveau de bruit ambiant (toutesorigines y compris l’installation) et le niveau de bruitrési<strong>du</strong>el (toutes origines, sauf l’installation)Equivalent HabitantUnité de mesure reposant sur la quantité de matièrespolluantes réputée être pro<strong>du</strong>ite journellement parune personne. Cette unité de mesure permet decomparer facilement des flux de matières polluantes.EutrophisationEnrichissement des eaux en matières nutritives (composésd’azote et/ou <strong>du</strong> phosphore). Suscite une proliférationanarchique des algues et de végétaux qui se tra<strong>du</strong>itpar des déséquilibres de l’écosystème et notammentune diminution de la teneur de l’eau en oxygène.FFertifond PNom donné aux boues de <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> valorisées enépandage agricole. Riche en matières organiques, enphosphore et en oligo-éléments, ce pro<strong>du</strong>it se substitueaux engrais et amendements classiques. Utilisé enagriculture depuis plus de 25 ans, il s'inscrit dans uncadre réglementaire strict qui impose un suivi de laqualité <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it et des sols agricoles. Le <strong>SIAAP</strong> amis en place des procé<strong>du</strong>res assurant une traçabilitécomplète, de l’usine jusqu’à la parcelle agricole.Filtre-presseEquipement de déshydratation mécanique permettantde séparer un liquide d’un solide pour une ré<strong>du</strong>ction<strong>du</strong> volume.FlocsFlocons issu de l'agglomération de particules déstabilisées(floculation). Formation facilitée par l’ajout d’unréactif appelé floculant ou adjuvant de floculation.GGaz à effet de serre (GES)Gaz dont les propriétés physiques sont telles queleur présence dans l’atmosphère contribue à un effetde serre. Les principaux sont le dioxyde de carbone,le méthane, l’oxyde nitreux.LEXIQUE 81


Oxyde nitreuxL'un des trois principaux gaz à effet de serre responsables<strong>du</strong> changement climatiqueOuvrage de stockage-restitutionOuvrage interceptant les apports de temps de pluie etles restituant, après l’épisode pluvieux, vers une usined’épuration via le réseau d’assainissement.PPercentile (98 par exemple)Correspond à la valeur dépassée par 2 % de donnéesmesurées.PhtalatesPlastifiants qui rendent plus flexible le polychlorurede vinyle. Présents dans de nombreux articles en PVC.Bien que biodégradables, ils ont tendance à passerdans les sédiments où ils peuvent persister. Risquesconnus : perturbateurs endocriniens.Plan PIREN-<strong>Seine</strong>Programme Interdisciplinaire de Recherche surl’Environnement de la <strong>Seine</strong>, né <strong>du</strong> dialogue entrescientifiques et gestionnaires.Pluie “dite 16 mm”Pluie théorique de projet d’une <strong>du</strong>rée de 4 h, représentantune lame d’eau uniforme de 16mm de hauteursur tous les bassins versants, utilisée comme base dedimensionnement pour certains ouvrages. Elle correspondà un apport de 16 l. d’eau par m 3 .PPRIPlan de Prévention des Risques d’Inondations.Régi par la Loi <strong>du</strong> 22 juillet 1987 relative à l'organisationde la sécurité civile, à la protection de la forêt contrel'incendie et à la prévention des risques majeurs, modifiéepar le loi <strong>du</strong> 2 février 1995 relative au renforcementde la protection de l'environnement. Plan qui a pourfinalités d’établir une cartographie des zones de risque,d’interdire les implantations humaines dans les zonesles plus dangereuses, de ré<strong>du</strong>ire la vulnérabilité desinstallations existantes et de préserver les capacitésd'écoulement et d'expansion des crues.PrionsAgents transmissibles non conventionnels (ATNC) ouprions, à l'origine des encéphalopathies subaiguësspongiformes transmissibles (ESST).PhosphateForme oxydée <strong>du</strong> phosphore. Issus des lessives oude l’agriculture, les phosphates provoquent (avec lesnitrates) la croissance de plantes aquatiques (phénomèned’eutrophisation) dans les rivières.RRendementMesure l’efficacité de l’installation : il correspond à lapart de pollution éliminée de l’eau par rapport à lapollution entrant sur l’usine.Exemple :Pollution entrée : 4Pollution sortie : 1Pollution éliminée : 3Rendement = 75%■ PISTE DE RÉFLEXIONS DES SCÉNARII A, B, C, DSSaniesMatières purulentes fétides (désuet).Scénario CCe Scénario reprend un constat des insuffisancesdressé en 1993 lors de l’élaboration <strong>du</strong> SDAGE (parordre de priorité) : la mauvaise qualité de la <strong>Seine</strong>, lesinsuffisances des niveaux de traitement, les rejets dansle milieu par temps de pluie, l’absence de maillages,la présence importante d’eaux claires parasites.Quatre pistes de réflexion avaient alors été ébauchéesà partir des solutions d’intervention suivantes :- la limitation des apports aux collecteurs secondaires- la rétention en réseau (aménagement de réservoirsou de tunnels de stockage).- la création de stations de dépollution des eaux depluie (SDEP).- la gestion dynamique des ouvrages de transportafin de réguler les flux et les apports aux stationsd’épuration.Une analyse multicritères (performance environnementale,flexibilité, implantation, nuisances, coûts d’exploitation etd’investissement…) a permis de classer le Scénario C entête et in fine de le retenir comme cadre de référence <strong>du</strong>Contrat de bassin 2000/2006.•••ppmPartie par million : rapport qui permet d’exprimer detrès petites concentrations.SA SB SC SD<strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> 21 m 3 /s TS + 45 m 3 /s TP 17 m 3 /s TP + 22 m 3 /s TP 17 m 3 /s TS + 28 m 3 /s TP 10 m 3 /s TS + 22 m 3 /s TP+ réservoir de 100 000 m 3 + réservoir de 100 000 m 3Réservoirs de 16 = 892 000 m 3 16 = 878 000 m 3 15 = 847 000 m 3 14 = 840 000 m 3stockage à créerTunnels à créer 3 = 19,6 km - 751 000 m 3 2 = 10,1 km - 543 000 m 3 4 = 20,6 km - 801 000 m 3 4 = 16,6 km - 675 000 m 3SDEP à créer 1 = 2,5 m 3 /s 7 = 8,5 m 3 /s 1 = 2,5 m 3 /s 1 = 2,5 m 3 /sStep/pluie à créer 1 = 45 m 3 /s 1 = 22 m 3 /s 2 = 29,4 m 3 /s 3 = 39 m 3 /sLEXIQUE83


•••Ce scénario met en exergue les principes suivants :- stabilisation de la capacité de l’usine <strong>Seine</strong> <strong>aval</strong> entemps sec et création d’une unité de traitement deseaux de pluie pour un débit de 28 m 3 /s (ce quideviendra la clarifloculation)- création d’un ensemble de tunnels et de réservoirsde stockage pour une capacité totale dépassant1,6 million de m 3 , afin d’être en mesure de traiterces effluents pollués dans les usines après la pluie(principe <strong>du</strong> stockage-restitution)- création d’une station de dépollution des eaux pluviales(SDEP)- extension <strong>du</strong> ru de Gironde dans le Val-de-Marne,de la capacité des usines de Valenton et de Noisyle-Grand- création de nouveaux sites à Triel-sur-<strong>Seine</strong> (78)pour 100 000 m 3 /jour et au Blanc-Mesnil (93) pour45 000 m 3 /jour- création d’une usine à Sèvres, dite de Marivel pour60 000 m 3 /jour- création de deux usines à Enghien pour 60 000 m 3 /jouret <strong>du</strong> ru d’Arras pour 10 000 m 3 /jourAvec l’inauguration, en 1998, de l’usine <strong>Seine</strong> centreà Colombes, la signature <strong>du</strong> Contrat de bassin, sur labase <strong>du</strong> scénario qui deviendra pour tous les acteursde l’eau en Ile-de-France, le Scénario C, une nouvellepage de l’assainissement s’ouvre.La déconcentration des moyens épuratoires sur l’ensemble<strong>du</strong> territoire devient une réalité, la prise en comptede la nécessité de traiter les eaux pluviales, et doncde les stocker au préalable, est un objectif majeur ainsique l’exigence de ré<strong>du</strong>ire les nuisances des usines, etdonc d’envisager la construction de nouveaux sitesin<strong>du</strong>striels confinés où le traitement de l’air deviendraune réalité.SDAGESchéma Directeur d’Aménagement et de Gestiondes Eaux. Fixe pour chaque bassin hydrographiqueles grandes orientations de gestion de la ressourceen eau.Seveso 2Suite à un grave accident en 1976, la ville de Seveso(Italie) a donné son nom à une Directive européennerelative aux risques d'accidents in<strong>du</strong>striels. Cetteréglementation impose des exigences en matière desécurité et met l'accent, entre autres, sur les mesuresde prévention, les programmes d'inspection desentreprises et l'urbanisation autour des usines à hautrisque. La directive Seveso 2 vise les établissementspotentiellement dangereux au travers d'une listed'activités et de substances associées à des seuils declassement.SiccitéTaux de matière sèche contenu dans un matériau. Laboue est constituée d'eau et de matières sèches (MS).Une boue ayant 10 % de siccité a un taux d’humiditéde 90 %.SolvantSubstance chimique présente dans les pro<strong>du</strong>its diluantsou dégraissants, toxique en égout.TTemps sec/temps de pluiePar temps sec, seules les eaux usées domestiques etin<strong>du</strong>strielles (auxquelles peuvent s’ajouter les eauxd’infiltration) sont acheminées vers les usines d’épuration.Par temps de pluie, les eaux de ruissellementviennent considérablement augmenter les débits queles usines doivent traiter.TunnelierPuissant engin de travaux publics servant à forer destunnels dans le sous-sol.UUOUtilisée quand l’odeur est perçue par 50 % d’un jury.Usine élévatoireInstallation équipée de pompes permettant le relèvementdes eaux, soit pour les transférer dans leréseau en direction d’une usine d’épuration, soitpour évacuer les eaux en temps de crue.ZZNIEFFZone Naturelle d'Intérêt Ecologique, Faunistiqueet Floristique.Délimitation d'un milieu naturel remarquable.84LE CONTEXTE


Etudes citéesPage 12Etude <strong>du</strong> Schéma directeur de la zone centrale de la région Ile-de-France - 1997.Commanditaire : Agence de l’Eau <strong>Seine</strong>-Normandie.Réalisation : HydratecPage 16Crédoc - Consommation et Modes de vie - N°192 - Avril 2006.Pages 32, 34, 62Etude d’actualisation <strong>du</strong> Scénario C - 2000.Commanditaire : <strong>SIAAP</strong>Réalisation : PrologPage 35Le prix de l’eau en 2005AESN/Observatoire <strong>du</strong> prix et des services d’eau <strong>du</strong> bassin <strong>Seine</strong>-Normandie - 2006.Page 37Palmarès <strong>du</strong> prix de l’eau dans 50 grandes villes européennes - 2006.Commanditaire : Syndicat Professionnel des Entreprises de services d’eau et d’assainissement (SPDE).Réalisation : NUS ConsultingPage 48Evaluation des risques sanitaires générés par les deux unités préin<strong>du</strong>strielles 2004.Commanditaire : <strong>SIAAP</strong>Réalisation : BurgeapPage 48Étude de danger relative à la pro<strong>du</strong>ction, au stockage et à l’utilisation <strong>du</strong> biogaz - 1994.Commanditaire : <strong>SIAAP</strong>Réalisation : INERISConception et réalisation : Image & Strategie EuropePhotos : <strong>SIAAP</strong> - A. Béraud - E. Facon/Le Bar Floréal - Getty Image - J.P. MesguenDocument imprimé sur <strong>du</strong> papierissu de forêts gérées <strong>du</strong>rablement.N° chaîne de contrôleCTBA/06-00743.


www.siaap.fr2 rue Jules César - 75589 Paris Cedex 12 - Tél : 01 44 75 44 18 - Fax : 01 44 75 44 14Image & Stratégie Europe - Juillet 2007

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