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Garuda N°7 - Sangha Rimay International

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10Économie et spiritualitéOlivier Föllmi ©...SuiteL'approche spirituelle de l'économieSi nous nous mettons à débattreavec honnêteté de l’économie,nous devons admettre que lesfacteurs émotionnels – la peuret le désir et l’irrationalité qu’ilsgénèrent – ont une puissanteinfluence sur les marchés. Lesdécisions économiques – décisionssur la production, la consommationet la distribution – sont prisespar des personnes dans leur luttepour survivre et prospérer. Pour laplus grande partie, ces décisionssont motivées par une envieémotionnelle d’auto-préservation.Il n’y a rien de mauvais en soi dansla peur et l’irrationnel ; ils sont desconditions naturelles qui viennentavec l’être humain. Cependant, malheureusement,la peur et le désirnous mènent aux pires excès économiques.Les forces de l’avidité, del’exploitation et de la surconsommationsemblent avoir submergé noséconomies lors des dernières décennies.Nos sociétés matérialistesnous offrent peu d’autres choix qued’exploiter et se faire concurrencepour la survie dans notre mondeactuel sans pitié. Mais en mêmetemps, il est évident que ces forcesportent atteinte à nos sociétés et ravagentl’environnement.Face à de tels problèmes, lascience économique adopte uneapproche rationnelle. Le travaildes économistes est de débattresur des modèles parfaitement bienraisonnés pour aider la société às’élever au dessus de la peur, del’avidité et de la haine. Rarement,cependant, les économistesexaminent la question de base dela peur et des besoins émotionnelsde sécurité qui guident les êtreshumains. Par conséquent, leursmodèles théoriques restent dessolutions rationnelles à desproblèmes largement irrationnels,et leurs idéaux économiques nepeuvent exister réellement que dansles livres.Un peu d’idéalisme ne faitcertainement pas de mal, par contreil y a un danger dans les approchespurement rationnelles. Au pire,elles sont utilisées pour rendrerationnelles nos réponses les plusbasiques, les plus motivées par lapeur, et la question de la survie.[…] Quand le rationalisme se voilela face sur l’aspect irrationnel, lespulsions cachées ont d’autant plustendance à voiler notre raison.L’ouvrage […] adopte une approchedifférente – une approche spirituelle.En conséquence, il ne se plonge pasPrincipesd’une économiebouddhistevénérable p. a. payuttodans les méandres techniques del’économie. Il examine plutôt lespeurs fondamentales, les désirs etles émotions qui motivent nos activitéséconomiques. De toutes les traditionsspirituelles, le bouddhismeest le mieux armé pour procéder àcette analyse. […] Les enseignementsbouddhistes offrent un aperçu profondde la psychologie du désir etdes forces qui motivent l’activitééconomique. Ces aperçus peuventamener une conscience personnellelibératrice qui dissout lentement laconfusion entre ce qui est véritablementnuisible et ce qui est bénéfiquedans la production et la consommation.Cette conscience est à terme lefondement d’une éthique adulte.Les vraies décisions rationnellesdoivent être basées sur une compréhensiondes forces irrationnellesqui nous constituent. Quand nouscomprenons la nature du désir, nousvoyons qu’il ne peut être satisfaitpar toutes les richesses du monde.Quand nous comprenons l’universalitéde la peur, nous trouvons lacompassion naturelle pour tous lesêtres. De plus, l’approche spirituellede l’économie, nous mène non pasà des modèles et des théories, maisaux forces vitales qui peuvent êtrevraiment bénéfiques à notre monde– comme la sagesse, la compassionet la modération.En d’autres termes, l’approchespirituelle doit être vécue. Cela neveut pas dire que nous devons tousnous convertir au bouddhisme etrenoncer à la science économique,car de manière plus large, les deuxse supportent mutuellement. En fait,il n’est pas besoin d’être bouddhisteou économiste pour pratiquerl’économie bouddhiste. Il suffit desimplement reconnaître la tendancecommune qui sous-tend la vie etrechercher un mode d'existenceen accord avec la manière dont leschoses sont réellement. »L’origine de « l’économie bouddhiste »« L’un des premiers à intégrer lesenseignements du Bouddha dansl’économie (et bien sûr à utiliserl’expression « économie bouddhiste »)fut E. F. Schumacher dans son livreSmall is Beautiful. Dans cet essai surl’économie bouddhiste, M.Schumacher s’intéresse auxenseignements du Bouddha sur leNoble Sentier Octuple pourconstruire sa démonstration. Ilaffirme que la présence du facteurdes moyens d’existence justes dansle Noble Sentier Octuple, ou ditautrement du mode de viebouddhiste, montre la nécessitéd’une économie bouddhiste.ForumÉc“Il n’est pas besoind’être bouddhisteou économiste pourpratiquer l’économiebouddhiste.Il suffit de simplementreconnaître la tendancecommune qui sous-tendla vie et rechercher unmode d'existence enaccord avec la manièredont les choses sontréellement.”Traduit du thaï par Dhammavijaya,Bruce Evans et Jourdan Arenson,puis de l’anglais en français par Randröl(Eric Le Gal).Vous pourrez trouver l’ensemble de latraduction en français du livre sur le sitede l’Université <strong>Rimay</strong> Nalanda (www.universite.rimay.net).Autres sources intéressantesdisponibles en ligne :> Le système d’économie bouddhiste, chap. 4du livre Small is Beautifulde E.F. Schumacher :www.schumachersociety.org/pdf/buddhist_economics/french_small.pdf> De la croissance dans une économiebouddhiste,de Jeffrey D. Sachs (Columbia University etconseiller spécial à l’ONU) :www.project-syndicate.org/commentary/sachs169/French> Serge-Christophe Kolm,économiste bouddhiste,Le Monde Dimanche, 23 octobre 1983www.goetzkluge.de/EconomisteBouddhiste.pdfnomiespiritualité&Altr uisme plutôt qu’aviditéwww.economiespiritualite.rimay.net10, 11 septembre 2011Institut Karma Ling / Savoie> Samedi matin :Constat, la démence du système économiquePrésentation chiffrée des grands déséquilibres économiques,sociologiques et écologiques de la planète : labulle spéculative, la pauvreté, les famines, le changementclimatique, etc.> Samedi après-midi :L’origine de la criseLa racine d’un système fondé sur la surconsommationet le profit financier est l’avidité. Quels sont les ressortsde l’avidité personnelle et collective ?> Samedi soir :Spectacle dialogue « Qu’avons-nous à apprendre dessociétés traditionnelle ? », chants occitans, musiquesactuelles, etc.> Dimanche matin :Le remède à la criseLe remède à l’avidité est double : la modération etl’altruisme. Quelle est la nature d’une éthique duvivant et quelles règles pour retrouver le bonheur et laplénitude dans la simplicité ?> Dimanche après-midi :Une économie saine, écologique et solidaireQuel modèle pour une transition globale et locale ?De nombreuses personnalités représentant lesinitiatives de la société civile et des traditionsspirituelles viennent partager leur savoir et leurexpérience : religieux, économistes, consultants,entrepreneurs de sensibilité humaniste, chrétienne,juive, musulmane, bouddhiste, etc.Cette rencontre a pour but de contribuer à la diffusiond’un message d’intelligence et de solidarité dans notreenvironnement.Pour aider à sa bonne et large communication n’hésitezpas à diffuser le lien du site dédié à la rencontre :www.economiespiritualite.rimay.netet la plaquette sous forme numérique ou papier.

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