12.07.2015 Views

Garuda N°7 - Sangha Rimay International

Garuda N°7 - Sangha Rimay International

Garuda N°7 - Sangha Rimay International

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

<strong>Garuda</strong>Le journal du <strong>Sangha</strong> <strong>Rimay</strong>n o 7 - Juin 2011Losum Chosum 7 e entrée en Retraite de trois ansPetite histoire de la grande retraitedes Palden Shangpa KagyüLa septième retraite Losum Chosum, dite« de trois ans », vient de commencer enAvalon à l’occasion de Vésak, la célébrationde la naissance, de l’éveil et du parinirvâna duBouddha Shâkyamuni. Cette septième retraiteréunit maintenant à Naro Ling et Nigu Lingvingt-et-un retraitants dont deux intendants.La retraite traditionnelle de trois ans estTransmissiondepuis Jamgön Kongtrül Lodrö Tayé (1813-1899), qui en a instauré le format, le lieuet l’occasion de la transmission yogiquede l’ensemble de la tradition des PaldenShangpas, les « Glorieux Shangpas », avectoutes les initiations (wang), transmissionsscripturaires (lung) et instructions pratiques(tri) de la lignée.DossierLes transmissions initiatiques et scripturairessont regroupées dans le Palden ShangpaChatsang, « La Somme des transmissionsPalden Shangpa », qui est conféré avant laretraite proprement dite ou pendant celle-ci ;quant aux instructions qui correspondent àchaque pratique elles sont transmises au fur età mesure des pratiques de la retraite et suivantles besoins des pratiquants.Depuis son origine la tradition des PaldenShangpas a toujours été celle de lignéesyogiques de méditants et de retraitants. Leursfiliations de maître à disciples ont constitué deEn Avalonnombreuses ramifications qui convergèrent auXIX e siècle en la personne de Jamgön KongtrülLodrö Tayé, le grand maître du mouvement<strong>Rimay</strong>. Il avait une confiance et une dévotionparticulière en la tradition et les pratiquesyogiques des Palden Shangpas, aussi regroupat-iltoutes leurs instructions et en revivifia latransmission en créant un centre de retraitede trois ans dédié à leur pratique. Ce centre deretraite de Tsadra Rinchen Dra, situé près dePalpung dans le Kham, et demeuré actif jusqu’à...Suite p.3Vie sacréeDans l'inspiration de Vajradhara KaluRangjung Künchab ................................La petite histoire de la grande retraitedes Palden Shangpa Kagyü ..................Shédra : un cycle d'étude dans uneperspective yogique ..............................<strong>Rimay</strong> dans le monde .............................> p.2> p.3> p.5> p.6Économie et spiritualité..............................“Une approche bouddhiste de la crise économique”par Denys Rinpoché............“Principes d'une économie bouddhiste,Une voie du milieu pour le marché”.........Programme du forum ...................................> p.8> p.8> p.10> p.10Le mot du directeur ....................................<strong>Rimay</strong> Diffusion : “Une procure pour lespratiquants” .................................................Écosite d'Avalon :“Et du côté du potager ?... / Une fermebiologique pour nourrir Avalon /Du blé au pain”.............................................> p.11> p.12> p.13Sessions Jeunes, Utpala,Vie Sacrée ....................................Les Éclaireurs de la Nature ......Programme des ArtsTraditionnels...............................Programme de l'été à l'InstitutKarma Ling ..................................> p.14> p.15> p.15> p.16


Norlha Rinpoché et Denys Rinpoché1T r a n s m i s s i o nDans l’inspirationde Vajradhara Kalu Rangjung Künchab2losum chosumLe Convent Général de la Communauté <strong>Rimay</strong> s’est tenu les 28 et 29 maiderniers en Avalon, réunissant autour de Rinpoché le Collège des ancienset le Collège des délégués des sangha lokas. Nous résumons ici quelquesextraits du mot de Denys Rinpoché devant la rencontre préparatoire duCollège des anciens qui s’était réuni la veille.Une communauté adulte et un programme detransmission completTout d’abord, je crois que l’on peut se réjouir et seféliciter : l’état général de la communauté est bon et,personnellement j’en suis très heureux. Je suis content devoir que la communauté – c’est-à-dire principalement lespratiquants dans leur maturation – se développe bien. Il y ade bons signes, une bonne inspiration, de bonnes initiativeset je dirais que la communauté a atteint un âge adulte, mûr.Ce qui fait cette maturité est d’avoir maintenant en son seinune dynamique de transmission intégrale ; c’est-à-dire quel’ensemble de la transmission traditionnelle puisse êtrevéritablement transmis dans un programme progressifavec ses volets d’étude et de pratique. Il demeure bien sûrbeaucoup de choses à améliorer et il faut donc continueravec énergie, mais maintenant le programme central existe.La transmission dans l’étude et la pratiqueC’est d’abord un premier cycle d’étude avec la réédition de LaVoie du Bouddha en manuel d’étude et le programme associé.C’est ensuite le shédra avec ses neuf modules actuels et unLes sangha lokas en Russie et en IndeJe souhaitais aussi évoquer les développements du sanghadans des contrées lointaines, qui ouvrent des réflexionsessentielles sur la transmission.J’étais passé en Russie il y a quinze ans lors de trois voyages.Récemment des contacts ont été repris autour de Batyr, unétudiant et ami kalmouke qui avait reçu transmissions etenseignements lors de ces premières visites. Il nous a faitpart de son souhait que nous amenions en Russie ce que nousavons développé en France, exprimant son appréciation pourl’approche de la Communauté <strong>Rimay</strong> dans son authenticité,sa profondeur et son organisation.Il y a aussi de bons développements du sangha en Inde oùlama Mingyur continue d’aller régulièrement. À en croireses prévisions il y aura bientôt plus de membres du sanghaen Inde qu’en France…Pour servir le développement à l’international, nous envisageonsaussi l’achat d’un terrain agrandissant le site d’Avalonqui permettrait d’établir un autre centre de retraite detrois ans, international, avec le tibétain et l’anglais commelangues internationales, et des traductions en chacune deslangues des pratiquants.Norlha Rinpoché, l’aîné des héritiers spirituelsde Kalu Rangjung Künchab, qui fonda plusieurscentres de retraite de trois ans en Inde et auxÉtats-Unis, exprima son appréciation de l’œuvreaccomplie par Denys Rinpoché lors de sa visite àDashang Nigu Ling en 2010 :« Je voudrais partager avec vous le fait que je penseque vous avez énormément de chance et de bonnefortune d’être dans cet endroit, qui est pour moila manifestation de la vision et de l’intention deVajradhara Kalu Rangjung Künchab.En créant ce centre du Dharma dans ce magnifiqueenvironnement, avec son programme de pratiqueet d’étude, avec ses centres de retraite de trois anspour des retraites de courte, moyenne et longuedurée, Lama Denys Rinpoché a tout simplementréalisé les souhaits de Vajradhara Kalu RangjungKünchab.C’est merveilleux pour moi de pouvoir voir toutcela et je me réjouis de cette grande vertu. »Assemblée générale 2011troisième cycle d’étude approfondie en cours de constitutionavec la traduction puis la transmission de L’Encyclopédiedes connaissances, qui est notre référence traditionnelle etqui fait autorité.En termes de pratique, c’est la progression des retraitestransmissions : l’entraînement spirituel, la pratique deChenrézi comme cœur d’une pratique vajrayâna, puis lesinstructions Mahâmudrâ-Dzogchen dans une transmissionrimay. Ces retraites transmissions peuvent être complétéesde retraites SaVi, de dathüns et de retraites individuelles.Tout le programme des pratiques, dans sa complétude, estfinalement résumé dans le cycle des transmissions PaldenDashang <strong>Rimay</strong> conféré au moment de la retraite de troisans et pendant celle-ci.L’ensemble de ces volets d’étude et de pratique constitue unetransmission complète. Elle est support nécessaire à une« réalisation complète », dont il ne faut pas se départir etqu’il convient de développer.Les centres de retraite au cœur de la transmissionLa création et le dynamisme des centres de retraite nousparaissent en effet essentiels. La transmission de la voiedu Bouddha est la transmission d’une expérience, et pourtransmettre cette expérience la pratique est le vecteur,celle-ci se développe au quotidien mais aussi profondémenten retraite. Les centres de retraite, qui sont l’occasion d’entrerdans le cœur et dans l’essence de la pratique, sont ainsifondamentaux. C’est en leur sein que la lignée Shangpa futtransmise et la création de centres de retraite fut une activitéprioritaire de Kalu Rangjung Künchab, et nous faisons demême à sa suite. La constitution de centres de retraite, avec lesadaptations qui peuvent être nécessaires contextuellement,est la façon par excellence pour éveiller et former de bonnespersonnes qui peuvent à leur tour aider d’autres personnes.C’est dans cette direction que nous souhaitons aller et avancer,elle nous semble être la meilleure façon de transmettre leDharma et d’aider tout un chacun et tous les vivants le plusprofondément et directement possible.L’Institut Karma Ling : un centre de retraite ouvertDans ce programme de transmission intégrale, l’InstitutKarma Ling continue d’entrer dans le rythme et les modalitésd’un « centre de retraite ouvert », niché dans l’écrin de l’écositesacré d’Avalon qui lui-même participe pleinement d’unepratique profonde et essentielle du Dharma.La pratique du Dharma vise à réaliser la nature de son esprit.L’état naturel est l’état « de nature ». Le propos d’une écologieprofonde est d’entrer en résonnance avec « notre nature ». Danscet esprit, le développement de l’écosite se rapprochera demodèles anciens où il y avait, aussi bien en termes énergétiquesqu’en termes alimentaires, une autosubsistance de proximité.Nous espérons ainsi pouvoir agrandir Avalon, acquérir desterrains, certains en fermage, pour développer une agriculturede moyenne montagne, à l’ancienne, et finalement amenerlocalement un mode de vie dans le bonheur d’une simplicitéchoisie, la richesse d’une simplicité bienheureuse avec, commele dit Pierre Rabhi, « la modération comme performance ».


...Suite de la p. 1aujourd’hui, est le plus grand centre kagyü du Tibet.C’est là que Kalu Rangjung Künchab (1904-1989)fit sa retraite de trois ans et reçut la totalité destransmissions Palden Shangpa de son lama sourceDrupwang Norbu Töndrup (1880-1954), un maîtreparfaitement accompli qui réalisa le corps d’arc-enciel.Ensuite, après des pérégrinations érémitiquesen yogi solitaire, Kalu Rangjung Künchab, à lademande de son lama source, devint à son tour ledrupön, maître des retraites, de Tsadra RinchenDra, pendant une douzaine d’années. Son renomde yogi réalisé le fit inviter dans le Tibet centralet hors de celui-ci. Il inspira au Bhoutan, en Indepuis dans le monde entier des centres de retraitedont la fondation fut au cœur de son activité. C’estainsi qu’il fut reconnu comme une émanation del’activité éveillée de Jamgön Kongtrül Lodrö Tayé.Denys Rinpoché fut pendant vingt ans le discipledirect et un assistant personnel de Kalu RangjungKünchab qui le désigna finalement comme l’unde ses héritiers spirituels et successeurs dansla transmission de sa lignée. En Inde au débutdes années 70, dans l’inspiration de son lamasource, Denys Rinpoché demanda à VajradharaKalu Rangjung Künchab d'instaurer la traditionde la retraite de trois ans en Occident. C’est ainsiqu’allaient naître quelque temps après les premierscentres de retraite occidentaux à Dashang KagyüLing. Denys Rinpoché y accomplit en 1976 laretraite de trois ans sous la direction directe deKalu Rangjung Künchab, avec l’accompagnementde Drupön Rinpoché, Lama Tenpa Gyamtso, l’un desprincipaux héritiers spirituels tibétains de KaluRangjung Künchab.Ensuite, Kalu Rangjung Künchab ayant demandéà Denys Rinpoché de développer à Dashang KarmaLing un centre d’étude et de pratique, il souhaita dèsque ce fut possible y établir des centres de retraitesde trois ans. C’est ainsi qu’en 1984 les centres deretraite de Naro Ling et Nigu Ling furent construitsdans les hauteurs de Karma Ling et que la premièreretraite de trois ans débuta en 1985. C’est à cetteépoque que Vajradhara Kalu Rangjung Künchabinvestit Denys Rinpoché comme Vajracharyadétenteur de la lignée Palden Shangpa et de toutesses transmissions, et qu’il lui confia l’instructionparticulière de progressivement en transmettre lalignée dans l’expérience de l’union du Mahâmudrâet du Dzogchen.À partir de 1985 les retraites vont s’y succéder sansinterruption dans un cycle qui, incluant les préretraites,dure environ quatre années.Les retraitants de la première retraite (1985-1988)reçurent le Shangpa Chatsang, le cycle completPalden Shangpa Kagyü, de Kalu Rangjung Künchablui-même, au centre Dashang Kagyü Dzong à Paris.Les retraitants de la deuxième retraite (1989-1992)le reçurent à Dashang Kagyü Ling, au Temple desMille Bouddhas, de Kyabjé Bokar Rinpoché. Lors dela troisième (1993-1997) et de la quatrième retraite(1997-2001), Denys Rinpoché donna lui-même lestransmissions dans les centres de retraite au fur età mesure des pratiques. Pour la cinquième retraite(2001-2006), Denys Rinpoché souhaita, pourrenforcer le lien spirituel avec celui-ci, que KyabjéBokar Rinpoché donne à nouveau lui-même lestransmissions. Un grand pèlerinage fut organiséen Inde avec plus de 35 retraitants pour recevoir lePalden Shangpa Chatsang à Mirik. C’était en 2001et ce fut la dernière fois que celui-ci les donna avantson parinirvâna en 2004.En 2006, Denys Rinpoché conféra le cycle complet duPalden Shangpa Chatsang dans sa version Dashang<strong>Rimay</strong>, Mahâmudrâ-Dzogchen, aux retraitants dela sixième retraite (2006-2010) ; et aussi, pourla première fois, à tous les pratiquants anciensqui souhaitaient s’engager dans le programmemodulaire de la retraite de trois ans. En 2010, lemême cycle fut de nouveau transmis à l’occasiondes préparations de la septième retraite de trois ansqui a commencé en mai dernier. Durant les deuxdernières retraites Denys Rinpoché fut aidé dansla transmission des instructions par son disciplelama Chödrup qui a œuvré comme drupön assistant.En tout, Denys Rinpoché a ainsi enseigné et guidésix retraites de trois ans ; suivant ses instructions,l’ensemble des textes et commentaires de la retraiteont été traduits en français, certains ayant étéversifiés dans une traduction chantable suivant lesairs traditionnels. Ce travail est toujours en courset s’affine de retraite en retraite.Ainsi depuis plus de 25 ans ont été formés denombreux yogis occidentaux qui, pour ceux quiont reçu l’accréditation de leur lama source, sontdevenus lamas enseignants.C’est ainsi que la tradition yogique des PaldenShangpa Kagyü a pris naissance de façon autonomeen Occident, suivant sa lignée Dashang qui procèdede Jamgön Kongtrül Lodrö Tayé et Kalu RangjungKünchab, et sa branche <strong>Rimay</strong> à la suite de DenysRinpoché.Texte rédigé par le comité de rédaction de <strong>Garuda</strong>le chemin versune retraitelosum ChosumAssistant à la sortie de la sixième retraite,Philippe s’interroge sur le choix d’entrer en retraitede trois ans. Il décide d’y consacrer unfilm en suivant les pré-retraitants durant leurpréparation.30 mars 2010, sortie de la 6 e retraite - Moi qui ne feraijamais cette retraite pour plein de bonnes raisons, familialeset sociales, j’ai soudain envie d’aller plus loin dansce mystère. Moi qui suis claustrophobe, il me faut racontercette retraite, découvrir pourquoi on s’enferme trois ansde sa vie. Comment peut-on laisser une famille à la ported’une aventure si longue ? Quel parcours de vie amèneà un tel choix ? À quel moment reconnaît-on cette voiecomme la sienne ? Qui sont les prochains ? Comment sepréparent-ils ? Quelles sont leurs motivations ?Fin août 2010 - Je pose ma caméra devant la Maison dela Sagesse. Les futurs retraitants sont tous là pour recevoirde Rinpoché l’ensemble des transmissions shangpas.Je me présente et présente mon projet. Mal à l’aise, je medemande si je ne viens pas voler un peu de leur intimité,perturber leur histoire, parasiter leur préparation. Mespremières interviews sont encourageantes. Je découvredes personnalités riches, vivantes, ouvertes et confiantes.15 mai 2011, entrée de la 7 e retraite - Devant les portesmaintenant closes des centres de retraite, ce sont mes dernièresimages. Pour les retraitants, l’aventure commence.Pour moi, c’est la fin du partage, de ce temps de préparationque j’ai pu vivre à leurs côtés, témoin assidu, toujoursà l’écoute et souvent invité au cœur de la vie du groupe.Ce plan sera le premier et le dernier de mon film. Il ouvrela question de la retraite et la referme sur le mystère decette aventure. Seuls les retraitants peuvent la vivre et enfaire la profonde expérience.Merci à Rinpoché, qui m’a ouvert toutes les portes de l’Institutet du Dharma. Merci à lama Chödrup, qui m’a guidé.Merci à chacun des retraitants de m’avoir si bien acceptéet aidé. Fort de cette confiance, il me reste à relever le défidu montage de ces moments d’harmonie et de questionnement.Un film de cinquante deux minutes sera réaliséavec la participation d’un musicien du sangha. Une sociétéde production qui croit au projet aidera à l’aboutissement,la distribution et la diffusion d’un DVD.Philippe VernereyMotivation, doutes et aspiration…Quelques extraits des entretiens de Philippe avectrois des futurs retraitants.- Pourquoi fais-tu cette retraite ?-Heïke : ...ça c’est une bonne question ! J’ai déjà essayé dela formuler mais c’est très difficile pour moi de mettredes mots dessus. Je n’ai pas la motivation de « m’éveillerpour tous les vivants », ça me semble très artificiel ; maisen même temps quelque chose me pousse et me dit : c’estla chose à faire, là où je suis. On m’a souvent donné unconseil : regarder la situation pour voir si on va regretterde ne pas la faire. Du coup la question de la motivation sepose moins. La question est plutôt : lorsque j’aurai trente,quarante ou cinquante ans, ne vais-je pas regretter den'avoir pas saisi cette chance qui ne se reproduira peutêtre plus.- As-tu encore des doutes ?- Thibaut : Bien sûr ! On a toujours des doutes, tous lesjours on se dit : est- ce bien là qu’il faut que j’aille ? Etpuis je quitte beaucoup de choses. Avec ma compagne,nous allons mettre toute notre histoire en pause sanssavoir si on va se retrouver après. Mais il y a quelquechose qui est beaucoup plus fort que ça, c’est un peuindescriptible. C’est de sentir, certains appellent cela lapetite voix intérieure, un élan vers quelque chose de plusgrand, de plus fort que le reste. Ces doutes, il convient deles analyser, d’y répondre autant que possible, mais on nepourra pas s’empêcher d’en avoir au moment de rentrer etd’en avoir longtemps encore, peut être jusqu’à la fin de laretraite. Doucement, ne surtout pas les refouler, mais lescomprendre et voir que cette motivation qui nous entraîneles balaie. Il faut essayer, se lancer, sauter du plongeoir.- Quelle est ton aspiration ?- Juri : Celle de bien pratiquer. Le but est de s’approcherd’un état d’éveil et donc de liberté, de sagesse, d’amour etd’empathie. J’aimais bien ma vie d'avant, je n'ai pas fuiquelque chose qui ne me plaisait pas. Mais je me suisaperçu que j’étais trop dispersé, que je n’arrivais pas àdonner suffisamment de temps, d’énergie, d’attention à lapratique du Dharma. J’ai donc décidé d’y consacrer toutmon temps en faisant cette retraite de trois ans. J’aigrandi dans un milieu catholique qui m’a donné de bonsrepères. Puis j’ai pratiqué le yoga et les traditionsorientales, l’hindouisme et le taoïsme. Mais quand j’airencontré le Dharma, j’ai découvert une qualitéd’enseignement, une profondeur et surtout une santé queje n’avais jamais rencontrées auparavant. Par santé, jeveux dire une démarche attentive à tout type de déviation.Au fil des ans j’ai apprécié de plus en plus la pratique duDharma et je me suis dit qu’il valait la peine de s’yengager plus profondément.3losum Chosum


Dathün d’hiveret retraite intensive de méditation4<strong>Rimay</strong>En mars dernier, l’Institut a renoué avec la traditiondu Dathün (littéralement « session d’unmois ») afin d’offrir le cadre idéal pour des retraitesintensives de méditation Shamatha-Vipashyanâ.Pendant ces périodes intensives (huit heures deméditation quotidiennes), l’environnement et leprogramme sont conçus pour que l’esprit du pratiquantentre progressivement dans l’expérienceprofonde : le silence extérieur, l’alternance de périodesde méditation assise et de marches contemplatives,les yantras d’entrée dans la posture pourrelaxer le corps et le souffle, de brefs moments derappel des instructions, les repas en silence et desentretiens de méditation pour faire le point sur sesexpériences.L’une des spécificités du Dathün fut le repas Oryokile midi. Oryoki est une façon de vivre la présencesacrée au cours du repas, qui est d’habitude un momentd’agitation et de forte saisie. Ce rituel vientde la tradition zen japonaise et nous fait cultiverau cours du repas l’attention et la précision, fondementsde la méditation. Une fois bien intégrés, lesgestes deviennent automatiques et le rituel nousfait entrer dans un état de simplicité dans lequell’esprit peut se détendre et véritablement apprécierle repas servi.Nous souhaitons améliorer le cadre des semainesSa-Vi organisées tout au long de l’année dans cemême esprit en transposant autant que possibleles différents éléments du Dathün. Cet été, un autreDathün (dirigé par lama Ngétön, du 1 er au 21 aout)sera organisé et des semaines de retraite sont programméesmensuellement. La participation à la totalitéest à chaque fois requise.Faire une retraite, c’est prendre un moment de vacance(plutôt que de vacances) dans lequel on semet en retrait de ce qui d’habitude nous accapare,nous obnubile. La pratique consiste à laisser l’espritreposer, décanter. Il est possible que des difficultésque l’on porte en soi remontent à la surface,mais dans cet espace d’ouverture et de non-saisieelles se libèrent. Cette décharge est, si l’on peutdire, une forme de thérapie fondamentale qui nousamène progressivement à découvrir et à goûter lebonheur d’un état de simplicité du mental.Lama ChödrupJulien, Benoît, Déborah, Miguel, Nathalie, Nolwenn,Angélique, Elie… et au centre, lama SamtenLa nouvelle année du programme d’étude et depratique résidentiel de l’Université a commencé audébut du mois d’avril. Une dizaine de nouveauxétudiants et réguliers motivés participent auxcours hebdomadaires tout en contribuant chacunau bon fonctionnement des activités d’accueil et detransmission de l’Institut.shédrales nouveauxdéveloppementsdu collèged’étudeLe contenu du collège d’étudecontinue d’être amélioré aprèsavoir connu différentes étapesdans son élaboration à partir desenseignements donnés par DenysRinpoché en 1992. C’est une œuvrede recherche, de traduction et demise en forme qui, comme touteactivité de transmission au sein du<strong>Sangha</strong> <strong>Rimay</strong>, vise à transposerdans notre langue et notre mentalitél’intelligence, la profondeur et larichesse de la tradition d’éveil tellequ’elle a été transmise jusqu’à nous.Cet hiver, durant un mois, Rinpochéa enseigné l’ensemble du cursuslors d’une session intensive qui acontribué à la préparation à la retraitede trois ans et a été l’occasion d’unerévision de l’ensemble des cours (voirson introduction p. 5). Ceux-ci sontmaintenant en cours de rédactionpour donner jour à une nouvelleversion du contenu et du format del’enseignement.Le cursus du Shédra est en relationavec la progression sur la voieproposée dans le <strong>Sangha</strong> <strong>Rimay</strong> :l’année A, comprenant les troispremières UV, correspond au niveau« Pratiquant » du mahâyâna ; lesannées B et C, comprenant les six UVsuivantes, correspondent au niveau« Ancien », pratiquant du vajrayânaet de Mahâmudrâ-Dzogchen (voir letableau publié dans la dernière éditionde « La Voie du Bouddha », p. 340).Les nouvelles formulesLe nouveau format des cours du Shédrasera accessible en octobre 2011 sous laforme d’un enseignement à distancecomplété de quatre week-ends desoutien en présence d'un enseignant,dans les sangha lokas de Lyon, Paris,Toulon et à l’Institut Karma Ling,suivis d’un week-end d’examen final.Pour faciliter ce nouveau départ,les formations actuelles 1, 2, et 3 parcorrespondance sont momentanémentinterrompues, exceptée la formation 4(UV3) sur L’Ornement de la Libérationqui reste accessible.Deux formules d’étude serontproposées : une formule « En classeet à distance » et une formule « Toutà distance » (en ligne et par courrier).Pour chacune de ces formules, il y a" Étudier textes et sciences enlève le voile d’ignoranceRéfléchir sur les instructions vainc l’obscurité des doutes.Méditer éclaire l’état fondamental tel qu’il est ".L’aspiration à Mahâmudrâdeux façons de suivre les cours : en« auditeur libre » avec les examens enoption, ou « avec tutorat » et examensdonnant lieu à l’obtention du diplômedu Shédra.Formule « En classe et à distance »Trois UV sont enseignées par année,les trois années A, B et C couvrantla totalité des neuf UV. L’annéecommence en octobre ou novembreet se compose d’une alternance deweek-ends d’enseignement en classeet d’étude chez soi au moyen des coursà distance.Quatre week-ends en classe sontorganisés dans l’année à l’InstitutKarma Ling et dans les sangha lokas deParis, Lyon et Toulon. Entre deux weekends,les étudiants travaillent les coursintroduits pendant le dernier weekend.Ils notent toutes leurs questions etles rapportent à l’enseignant au débutdu week-end suivant. Le quatrièmeweek-end est consacré à une synthèsede l’année et à la préparation auxexamens. Pour ceux qui le souhaitent,un cinquième week-end est organisé àl’Institut Karma Ling pour le passagedes examens. Ceux qui suivent « enclasse » bénéficient aussi des cours « àdistance » et des outils en ligne.Formule « Tout à distance »Il est possible de s’inscrire toutau long de l’année à toutes les UV,mais il est conseillé de suivre leurprogression. Néanmoins les UV 1 à 6sont accessibles dans n’importe quelordre. En revanche les UV 7, 8, 9 surle vajrayâna ne sont ouvertes qu’auxpersonnes ayant validé les six UVprécédentes par les examens.Le matériel de cours peut être reçu soitpar courrier, soit par internet. Dansla formule auditeur libre, l’étudianttravaille seul et à son rythme, sans leforum internet ni les cours en classe, etpeut se présenter aux examens. Dansla formule avec tutorat, l’étudiant peututiliser le forum internet, se joindreau quatrième week-end (consacré àla révision annuelle) organisé dansle cadre de la formule « en classe et àdistance » et se présenter aux examens.Le week-end d’examenLes examens sont ouverts à toutesles personnes qui souhaitent validerune ou plusieurs UV, quelle que soit laformule choisie. Chaque UV est validéeindépendamment. Lorsque les neuf UVsont validées, le diplôme du Shédra estremis à la fin du week-end.L’examen de chaque UV comportedeux parties : une partie écrite, sansdocument, portant sur les notionsessentielles de l’UV ; et une partie oralecomprenant des questions de cours etun exposé de dix minutes, après trenteminutes de préparation, traitant d’unthème choisi dans une liste préétablie.Documents pédagogiquesTous les étudiants, quelle que soit laformule adoptée, bénéficient del’ensemble des cours et du matérielpédagogique de chaque UV : guided’étude, synopsis du cours, l’ensembledu cours rédigé, annexes, glossaires,cartes, bibliographie, accès au BuddhaWiki, auto-évaluations.Information et inscription :Chönyi (Elie Roux)-Université <strong>Rimay</strong>Coordination des cours du ShédraHameau de Saint-Hugon73110 Arvillard, Francechonyi@rimay.net- 04 79 25 72 71


le shédra : un cycle d’étude dans une perspective yogique5Introductionde la sessionintensive decet hiverpar Denys RinpochéLe Shédra est le cycle d’étude <strong>Rimay</strong>. Il sesitue dans une perspective pratique et dansle contexte d’une transmission que l’on peut direyogique. Il s’agit pour nous, dans le cadre du Shédra,d’avoir une compréhension générale et détaillée dela tradition du Bouddha, de bien comprendre pourbien entrer dans l’expérience. Les deux approches,étude et pratique, compréhension-expérience,s’entraident et se complètent sur la voie.Shédra signifie littéralement « collège d’étude » :« shé » est l’étude et « dra » le collège. LorsqueVajradhara Rangjung Künchab a donné son nom àce lieu, l’Institut Karma Ling, il l’a nommé « KarmaShédrup Chöling » : lieu d’étude et de pratique.C’est ainsi qu'au fil des années se sont développésle « drupdra », le cycle de pratique dont le cœur estla retraite de trois ans, et le « shédra ».Le modèle du Shédra est inspiré de la transmissionde Vajradhara Kalu Rangjung Künchab et aussi duVidyadhara Trungpa Rinpoché. Il est structuréà partir de L’Encyclopédie des connaissancestraditionnelles, le Trésor de connaissance, deJamgön Kongtrül Lodrö Tayé, qui se propose deréunir en un seul ouvrage, volumineux certes maisconcis néanmoins, l’ensemble des connaissancestraditionnelles, là aussi dans une perspectivepratique.trois dernières unités traitent spécifiquementdu vajrayâna. La septième est une introductiongénérale au vajrayâna. La huitième aborde la voiedes méthodes c’est-à-dire des moyens, des méthodesparticulières du vajrayâna. Et la neuvième oudernière unité, est la voie de l’immédiateté quitraite de Mahâmudrâ et Dzogchen.Une nouvelle versionCe cycle, je l’ai enseigné de nombreuses années,plusieurs fois, et les cours ont été transcrits.Ensuite il y a eu un travail qui a été fait enplusieurs strates. Le docteur Alain Grosrey a faitun travail et une mise en forme importants. Puisdes lamas l’ont enseigné et en ont fait une refonteà partir d’instructions et de conseils que je leuravais donnés. Nous en sommes aujourd’hui à uneversion que je vais reprendre, dans la perspectived’une mise en forme si ce n’est finale, car rien n’estjamais tout à fait fini, du moins aboutie afin d’êtrebien utilisée dans un programme d’apprentissageaccessible en ligne.Ce cycle d’étude est utile pour pouvoir bien situersa compréhension du Dharma, avoir une visionglobale et intégrer les éléments d’information quel’on peut avoir entendus ici et là et pour amenerune cohérence intégrée et donner ainsi une culturegénérale, ou en tout cas une assise solide dansla compréhension du Dharma. C’est importantpour les pratiquants, particulièrement pourles personnes qui œuvrent comme instructeurde méditation et instructeur du Dharma. Danscette perspective de formation d’enseignants,des examens sont proposés pour s’assurer d’unebonne compréhension et d’une bonne intégrationde celle-ci.L’étude du tibétain est en option et un deuxièmecycle se développera plus précisémentultérieurement fondé sur l’étude de l’Encyclopédiedes connaissances traditionnelles dont latraduction en anglais et en français est en coursactuellement.www.buddhawiki.netle wiki du BouddhaBonne nouvelle pour tous les étudiants du Dharma : le BuddhaWiki, une base de données du Dharma consultable par tousles étudiants et enseignants du Dharma, vient d’être mis en placesur internet dans sa première version. Il offre pour l’instant deuxgrands espaces de consultation : le premier regroupe un ensembled’ouvrages de référence et offre des outils de navigation dansles textes ; l’autre espace, plus spécifiquement dédié à ceux quis’intéressent au tibétain et à la traduction, propose des outils derecherche dans des dictionnaires.Les ouvrages de référence accessibles à ce jour sont La Voie duBouddha, le manuel d’étude de base de <strong>Rimay</strong>, et tous les articlesdes cinquante numéros de la revue Dharma publiés pendant unevingtaine d’années par les Éditions <strong>Rimay</strong> (ex Éditions Prajna).C’est une source d’information très riche qui est maintenantdisponible en ligne et surtout dans laquelle il est désormais facilede rechercher l’information souhaitée. Les versions ultérieuresseront enrichies par d’autres fonctionnalités et le contenu seracomplété par d’autres ouvrages de référence comme L’Ornement dela Libération et bien d’autres.Lama ChödrupRetraite hivernale de la Voie du Bouddha<strong>Sangha</strong> <strong>Rimay</strong>Neuf unités de valeurLe cursus d’étude du Shédra a neuf parties que l’ona nommées des unités de valeur. La première estl’introduction générale au Dharma, la nature dela transmission. La deuxième est l’histoire de ladiffusion, comment le Dharma s’est diffusé dansle monde et particulièrement dans la traditiontibétaine. La troisième unité expose la progression,la voie progressive, le cheminement. La quatrièmese nomme Dharma et Abhidharma, c’est-à-direl’approche de la réalité et sa compréhension d’unefaçon générale. Et c’est dans la cinquième unitéqu’on voit les différentes perspectives de cetteréalité, les différentes perspectives philosophiques.Puis la sixième unité se nomme la Continuitéabsolue ou la Suprême Continuité. C’est un traitétraditionnel d’Asanga, qui expose les fondementsde la vision du Mahâmudrâ et du Dzogchen. LesS é m i n a i r e r e t r a i t e C h e n r é z iDu 19 au 25 aoûtChenrézidans la saveurde MahâmudrâDzogchenChenrézi est l’expression de la grande compassionen l’ouverture de l’éveil. Cette compassion et cetteouverture sont les qualités même de la nature de laréalité, l’essence des enseignements du Mahâmudrâcomme du Dzogchen.Considérant la venue d’une délégation de Russie, Rinpochésera présent durant ce séminaire pour donner lestransmissions.


la retraite décennalede Denys RinpochéEn cette année 2011 Denys Rinpoché est en retraite décennale avec une partie de retraitepersonnelle et des participations à quelques événements importants, en particulier enréponse à des invitations pour des enseignements et des transmissions.Après l’enseignement complet du shédra et de « La Voie du Bouddha » cet hiver, Rinpochéa passé un mois en Russie en avril et mai et dirigé l’entrée en retraite de la septièmeretraite de trois ans le 15 mai. Rinpoché se rendra ensuite un mois aux États-Unis en juin etparticipera aux Kagyü Mönlams européens en juillet en Allemagne.Enfin il interviendra dans le cadre du séminaire retraite Chenrézi d’août en Avalon auquelparticipera une délégation russe.6<strong>Rimay</strong> dans le mondeLe mot du Présidentde la FédérationAu moment où vous lisez cet article, l’Assemblée Généraleannuelle 2011 aura eu lieu et permis aux anciens etreprésentants des sangha lokas de se rencontrer et derassembler leur énergies pour construire ensemble etcontribuer à ce que sera le bouddhisme européen aux couleursfrançaises de demain.Nous les Français, qui avons les premiers veillé à laséparation de l’Église et de l’État dans une perspective derationalité et de distinction entre la sphère publique et cequi relève du privé, avons accueilli le bouddhisme dans unegrande ouverture.Celui-ci, dans l’esprit de beaucoup, bénéficie d’un importantcrédit de confiance et de sympathie. Sans doute, cet à prioripositif vient-il en partie de l’image de sérénité de la traditiondu Bouddha, qui raisonne en nous naturellement, mais aussià la combinaison de son fond spirituel authentique et de soncaractère agnostique qui permet de la considérer commelaïque.Curieusement, et du fait de ce positionnement novateur, noussommes reconnus par l’État comme une Congrégation au sensde la loi de 1905, donc comme une communauté religieuse,alors que sous maints aspects, l’approche du Dharma estcelle d’une science, la science de l’esprit, et d’une médecinefondamentale, le Bouddha étant celui qui s’est éveillé à lanature absolue, le « Grand Médecin ».Rinpoché et les lamas qui l’assistent ne sont pas des« religieux » au service de Dieu, mais des instructeursentraineurs vers l’éveil. Ils ont en eux le lien avec l’expérienceet la transmission de la nature de l’esprit, et peuvent ainsinous en faire bénéficier dans la mesure de notre ouverture etde notre engagement.Et la Fédération dans tout cela ?La Fédération et ses <strong>Sangha</strong> Lokas, associations loi de 1901,sont les vecteurs de transmission des enseignements et despratiques de contemplation dans un esprit et une forme laïque.Ils sont le point d’ancrage qui permet d’accueillir chacun etd’offrir au plus grand nombre la possibilité de s’entrainer àdiscipliner son esprit vers son état naturellement bon, et ce audelàde toute connotation religieuse.Nos sangha lokas sont avant tout des cercles de pratiquantsqui peuvent selon les circonstances se développer pouraccueillir et accompagner nos concitoyens sur un chemin versmoins de souffrance.Ces quelques mots visent à encourager tous ceux quiparticipent avec leurs moyens au bon fonctionnement dessangha lokas et qui, pionniers aujourd’hui, transpirentparfois pour en accompagner l’effort d’ « organisation ».Cette organisation est la base pour assurer un bonfonctionnement pérenne de la transmission dans notreenvironnement quotidien. Les sangha lokas pourrontainsi accueillir de façon fluide les personnes intéresséespar le Dharma, leur fournir le cadre de pratique adéquat,communiquer une bonne image de la Communauté, avoirune gestion saine et stable de leur administration et de leursfinances.Les sangha lokas, dans leur dynamique de pratique etd’étude du Dharma, sont ouverts sur le monde et doiventdonner confiance aux personnes qui souhaitent connaitrela tradition, contribuant ainsi à la révolution des mentalitésnécessaire pour construire une société éveillée.Que tout soit propice !Jean ClaudeDenys Rinpochée n t e r r e s r u s s e sIl y a une quinzaine d’années, Denys Rinpochéeffectua trois voyages en Russie. Il donna destransmissions et des enseignements à Moscou etSaint-Pétersbourg, visita la Kalmoukie et la Bouriatie,deux républiques restées dans le giron de la mèrepatrie russe.En avril dernier, Denys Rinpoché a renoué avecd’anciens contacts, en particulier avec lama BatyrElistaev, de la région d’Elista, et le Pr Paribok, unémérite traducteur de Moscou. Cette rencontre a étéfacilitée par Goulia, d’origine russe, qui a retrouvé lapiste des personnes et des organisations en contactavec Rinpoché dans le passé.Le 22 avril, Rinpoché, lama Mingyur et Gouliaatterrissent tard dans la nuit à Moscou. A l’aéroport,un comité d’accueil les attend avec des amis kalmoukset deux africains : Jérôme, originaire du Mali, quiprendra pendant leur visite le nom de Jigmé, et Juvénal,un ami originaire du Burundi.En Kalmoukie, le Dharma reprend vigueurAprès une courte nuit, Rinpoché et ses assistantsreprennent l’avion pour Volgograd, et de là continuenten voiture avec Djangar, un kalmouk ex-champion delutte, pour la ville d’Elista.Elista est la capitale de la Kalmoukie, une républiquede culture bouddhiste. Les kalmouks sont des mongolsde l’ouest rattachés traditionnellement aux lignéestibétaines Sakya et Karma Kagyü, puis Gelugpa.Après une longue parenthèse due aux déportationsstaliniennes, le Dharma reprend petit à petit sa place.La Kalmoukie est un pays de steppe : un océan d’herbeoù l’on voit les ombres des nuages se déplacer au loinet où les tulpans - petites tulipes rouges - fleurissentune fois l’an - juste à leur arrivée ! -. Là, dans l’espaceimmense, on peut croiser quelquefois des troupeauxde moutons ou de vaches dispersés, plus rarementde petites hordes de chevaux sauvages et une fois unchameau blanc.Initiations de Chenrézi et Mahâkalâ BlancÀ Elista, Rinpoché est accueilli par lama Batyr Elistaev,qui a créé un petit centre du Dharma et possède unkhurul - temple - dans la steppe, près d’un petit village.Rinpoché donne dans une salle d’Elista l’initiation deChenrézi et une retraite de quelques jours.Ensuite, il visite le khurul et le terrain proche où lamaBatyr a déjà fait faire les fondations d’un centre deretraite. Rinpoché donne l’initiation de Mahâkâlablanc devant tous les habitants des environs, quidonnent katas et offrandes d’une façon qui rappelleles manières tibétaines.Enseignement Mahâmudrâ Dzogchen à MoscouPuis c’est le départ vers Saint-Pétersbourg, beaucoupplus au nord, avec sur le chemin une journée à Moscouau grand Forum Dzogchen. Rinpoché rencontreKhyentsé Yeshi Namkhaï, le fils de Norbu Rinpoché,et aussi ce dernier brièvement avant son dernierenseignement au forum. Denys Rinpoché donne alorsun court enseignement sur Mahâmudrâ-Dzogchen,qui sera très bien accueilli par les auditeurs. Il esttraduit par le Professeur Paribok, un linguiste et amide longue date.Initiation de Chenrézi à Saint-PétersbourgA Saint-Pétersbourg, Rinpoché donne unenseignement public au datsan de Saint-Pétersbourg,un bel édifice de style russo-tibétain en grande partierestauré. Ensuite, quelque jours d’enseignement etune initiation de Chenrézi dans une salle de yogadans les faubourgs de la ville. Puis c’est le retour àMoscou avec lama Batyr, pour un enseignement et uneinitiation dans une salle de la ville.De nombreux projets sont lancés !Tout au long du séjour, au cours de réunions et des repasen communs, s’élaborent en peu de temps de nombreuxprojets :- la finition du centre de retraite,- une retraite de trois ans pour l’année prochaine,- la mise en place d’un éco-site et d’une coopérative,- la finalisation de la traduction de La Voie du Bouddha,- la venue d’une délégation russe pendant l’été prochain,- les visites futures de Rinpoché et de lama Mingyur,- le développement de trois sangha lokas.Finalement, des accords sont signés avec Jigméla etlama Batyr pour mettre en œuvre tout cela au sein de<strong>Rimay</strong> Russia.Les amis russes sont enchantés de cette visite qui a stimuléleur ardeur dans la réalisation de tous les bonsprojets du Dharma.Longue vie à <strong>Rimay</strong> Russia !Lama Mingyur


<strong>Rimay</strong> India de 2009 à 20112009 : les premières retraitesEn janvier 2009, ont lieu dans le Tamil Nadu les deux premières retraitesd’enseignement et de pratique, au cours desquelles une transmission sérieusecommence à voir le jour. Pendant l’hiver 2009 - 2010, cinq retraites sont menéespar lama Mingyur. Deux cents personnes y participent, dont une centained’enfants et d’adolescents de 9 à 17 ans. Il est maintenant plus facile de discernerparmi eux ceux qui sont les plus motivés par le Dharma et souhaitent un réelrattachement au <strong>Sangha</strong> <strong>Rimay</strong>. Une quinzaine d’embryons de sangha lokas’organisent cette année-là. La traduction de La Voie du Bouddha est terminéeet servira de support d’étude aux pratiquants.Activités récentesPendant l’hiver 2010-2011, lama Mingyur dirige sept retraites dans le TamilNadu pour des adultes et des enfants parfois très jeunes. Avec Goulia, il se rendégalement à Auroville, près de Pondicherry, et y rencontre les pionniers quifirent reverdir un désert. Ils visitent également plusieurs lieux afin de trouverun terrain propice à l’établissement d’un centre du Dharma où pourront sedérouler les retraites et les transmissions.Merci aux donateurs !Le <strong>Sangha</strong> <strong>Rimay</strong> prend donc racine en Inde et ses premières pousses voientle jour sous le soleil du Tamil Nadu. Le projet est de créer par la suite la mêmedynamique dans le nord, en particulier à Bodhgaya.Ces voyages et ces retraites ont été rendus possibles grâce au soutien financierdu <strong>Sangha</strong> <strong>Rimay</strong> et de généreux donateurs ou sangha lokas européens.GreenBodhgayaf o r a g r e e n w o r l d7<strong>Rimay</strong> dans le mondeLes grandes plantations ont commencé !> Si vous souhaitez aider :- Par un don en ligne par carte bancaire :Connectez-vous sur www.india.rimay.net, et dans « attribution du don », choisissez: « La communauté dalit en Inde » ou « <strong>Rimay</strong> India ». Vous pouvez égalementenvoyer un mail à mingyour@rimay.net pour nous donner des précisionssur votre don si vous le souhaitez. Vous recevrez bien sûr un reçu fiscalavec nos remerciements.- Par un don par chèque :Veuillez rédiger le chèque à l’ordre de <strong>Sangha</strong> <strong>Rimay</strong>, en précisant au dos duchèque ou sur feuille séparée <strong>Rimay</strong> India. Vous recevrez également un reçufiscal avec nos remerciements.Veuillez adresser vos courriers à :Lama Mingyour, Institut Karma Ling, 73110 Arvillard04 79 25 78 21 / mingyour@rimay.netPour des questions particulières sur les dons, veuillez vous adresser àdrupla Chosum : lchosum@rimay.net- Par un prêt :Il est également possible d’aider le projet <strong>Rimay</strong> India grâce à des prêts. Ilspeuvent servir au lancement de micro-crédits, ou de projets plus conséquents,tels que des internet-shops qui permettront aux ONG du réseau d’êtrefinancièrement indépendantes, et aussi à l’achat de terrain. Dans ce derniercas, il est facile de rembourser le prêt grâce à la mise en culture d’une partiedu terrain en le louant à un prix modique aux familles environnantes. Cettefaçon de faire leur permettra d’en tirer leur subsistance, de leur fournir un petitcapital et aussi de rembourser le prêt en question.Participer à cette aventure a une portée et un sens profonds. L’Inde estconfrontée à des problèmes majeurs qui risquent de s’accentuer dans un futurproche (surpopulation, hausse du prix des denrées alimentaires, diminutionde l’eau potable, extrémisme religieux, etc.). Dans ce contexte, la réimplantationde la tradition du Dharma peut être une aide essentielle pour cespopulations défavorisées. Elle est susceptible de leur apporter une éthiqueet un fond de spiritualité dont ils ont un immense besoin, ainsi que desmodes de coopération et de partage en mesure d’assurer leur survie et leurfutur développement humain. Longue vie à <strong>Rimay</strong> India !lama mingyurShri S.M. Raju a lancé les premières grandes plantations à Bodhgaya le 14 mai2011, à quelques jours du Vésak, date de l’éveil du Bouddha. Ces plantations fontsuite à celles réalisées en 2009 et 2010 après les bénédictions d’arbres par S.S. leDalaï Lama et S.S. le Karmapa.L’objectif de Green Bodhgaya for a Green World est de reforester Bodhgaya encréant à partir du Grand Stûpa de l’éveil, le Mahabodhi Temple classé au patrimoinemondial de l’UNESCO, une ceinture verte de cinq millions d’arbres qui changera leclimat du lieu pour le bien de ses habitants et de nombreux pèlerins.Ce magnifique projet se réalise selon un modèle de reforestation sociale inventépar Shri Raju, haut fonctionnaire du gouvernement du Bihar qui avait œuvréprécédemment pour le classement du Grand Stûpa et avec lequel coopère maintenantGreen Bodhgaya for a Green World.Dans ce modèle, les grandes plantations s’appuient sur le « Mahatma GandhiNational Rural Employment Guarantee Act » (MNREGA), un programme nationalinspiré par l’exemple du Mahatma Gandhi qui garantit aux plus démunis cent joursde travail rémunéré par an. Ces populations travaillent ainsi pour amorcer un cerclede vie en plantant des arbres, essentiellement fruitiers, dont ils assurent la survieet dont ils ont finalement l’usufruit.Jacqueline Roche s’est rendue en Inde en mai dernier avec une équipe de tournagepour réaliser un film témoignant de cette méthodologie.Green Bodhgaya for a Green World est donc un projet multi facettes : écologique,éducatif, social et spirituel.Le souhait pour 2012 est que des graines soient consacrées durant les Mönlams,liant ainsi les prières des moines aux plantations, symboles des vœux pour le biende tous les vivants.Desi Stefanova - Présidente de Green Bodhgaya (www.greenbodhgaya.org)


82Do s s i e rLes enseignements du Bouddha éclairent lanature de nos comportements individuels etcollectifs, conduisant naturellement à remettreen question nos habitudes pathogènes encherchant des solutions fondamentales au malêtre sous toutes ses formes. Aujourd’hui notrecivilisation moderne est en crise, une crise dontla dimension économique est un des principauxfacteurs d’aggravation. Les solutions auxgrands problèmes de notre époque, écologiques,géopolitiques et sociaux butent sur des problèmeséconomiques.La Communauté <strong>Rimay</strong> propose une médiation sur le lien entrela spiritualité et l’économie. La spiritualité est ici entenduecomme une éthique du vivant fondée sur les valeurs humainesuniverselles et leur application dans la société comme source depaix, de justice et d’harmonie.À l’occasion du « Forum économie et spiritualité » qui setiendra en septembre, ce dossier présente une vision originalede l’économie qui met l’accent sur les ressorts émotionnelsfondamentaux qui sont à la racine de la crise et propose dessolutions globales et locales, personnelles et collectives dansla vie même des entreprises et des organisations.Économie&spiritualitéOlivier Föllmi ©En 2009, à l’occasion de la grande fêteannuelle du Vésak qui commémore,autour de la pleine lune du mois de mai,la naissance, l’éveil et le parinirvâna duBouddha, Rinpoché fut invité à Bangkokpour contribuer à un symposium organisésous les bons auspices des Nations Unies.Cet évènement prit place alors que le mondese trouvait au cœur de la dernière crisefinancière qui ébranla les certitudes enmatière d’économie et mit ainsi en reliefles incohérences et l’injustice du système,et finalement la démence aveugle de notrecivilisation consumériste.Ce texte est une adaptation de la présentationdonnée par Rinpoché proposant une visionlimpide de la réalité de la situation et de vraisremèdes à une crise toujours d’actualité.Une approche bouddhistede la crise économiqueL’article 1 de la constitution del’UNESCO dit : « Les guerres naissantdans l’esprit des hommes, c’est dansl’esprit des hommes que doivent êtreélevées les défenses de la paix. »Ainsi nous vous proposons de considérerceci : « La crise commençantdans l’esprit des hommes, c’est dansl’esprit des hommes que les solutionsà la crise doivent être élaborées. »Suivant la méthode du Bouddha dansson premier enseignement, nous suivronsun schéma thérapeutique, établissantle diagnostic afin d’appliquerle remède adéquat. Considérons brièvement: la crise, l’origine de la crise,la cessation de la crise, la voie vers lacessation de la crise.la crise : désastreécologique et crisefinancièreLe désastre écologique est connu eta été bien exposé, notamment par leslauréats du prix Nobel de la paix : AlGore et le groupe d’experts du GIEC,dans le film « Une vérité qui dérange ».Ici la présentation est plus axée sur lacrise économique mais les deux sontétroitement liées.Premièrement, envisageons le problèmemonétaire et financier : 90%des échanges économiques quotidienssont spéculatifs. L’économieréelle compte seulement pour 10%des transactions mondiales quotidiennes! Autrement dit, la spéculation,« l’argent faisant de l’argent »,représente 90% de l’ensemble deséchanges monétaires et l’économievivante seulement pour 10%. Au-delàde l’utilisation « naturelle » de la monnaiepour les échanges, la spéculationfinancière est aujourd’hui une sourceincroyable de production d’énergiesociale artificielle. Il est pourtantévident que l’énergie sociale devraitreposer sur l’humain plutôt que surl’argent !Manipulations monétaires ou jeuxd’argent, la spéculation est chrématistique.C’est une forme de vol ou dedétournement d’énergie. C’est pourquoiune distinction claire devraitêtre faite entre économie et chréma-


tistique. La chrématistique est « moneymaking money » ou spéculation, alorsque l’économie est coopération, échange,commerce de biens et de services.En Occident, la notion de chrématistiquevient d’Aristote et de ses héritiers enphilosophie, le Christianisme et l’Islam.Du point de vue du Dharma, la chrématistiquepeut être considérée comme lasource principale de l’énergie sociale égoïstedans le monde humain. La chrématistiqueest le domaine de l’avidité, de l’aviditéspéculative. En bref, le Bouddha etAristote, Orient et Occident, s’accordentfacilement pour dire : la chrématistiqueou spéculation – la création artificielled’énergie monétaire utilisée par le mentalégotique – est malsaine et non éthiquealors que l’économie, entendue commeéchanges interdépendants, est saine,éthique et constitue une part essentiellede la vie sociale.l’origine de la crise estuneLa crise financière et le désastreécologique procèdent de la même source :l’avidité humaine, la soif et l’appétitinsatiable de l’ego (tanhâ en pali, trshnaen sanskrit). L’avidité (tanhâ) a prisaujourd’hui la forme d’un monstre : levampire financier. Le vampire financierest le leader mondial de la civilisationconsumériste, le principal activateur despassions humaines qui suce le sang de laTerre-mère. C’est lui qui, par le désastreécologique, a (selon la formule deJ. Lovelock) infecté la Terre d’une fièvremorbide qui demeurera des centaines demilliers d’années.En bref, la cause et la racine du désastreécologique et de la crise économique estl’A-VI-DI-TÉ.la cessation de lacrise : comment arrêterou réguler l’aviditédu vampire égotique ?Nous avons besoin d’une stratégie dechasse au vampire financier. L’obscuritéest à la lumière, ce que le vampire est à lavie ; ainsi comme l’ombre disparait dansla lumière, les vampires ne survivent pasà la lumière du jour. Faisons donc toutela lumière sur le vampire. Démasquonsle vampire financier et provoquons le rejetde son iniquité. Ceci est une stratégienon violente d’assassinat du vampire quiconsiste à dissiper « l’obscurité » semblableaux illusions et passions. L’avidité,l’énergie du vampire, la passion sourcede la crise, est une maladie procédant dela saisie égotique. Elle peut être soignée.Ceci est l’enseignement du Bouddha.L’avidité sous contrôleLa cessation ou réduction de l’avidité estla cessation ou réduction de la crise, leretour à un état de santé libre d’aviditéou d’avidité sous contrôle. Ceci est particulièrementimportant aujourd’hui bienque l’avidité n’ait jamais cessé depuisque les humains existent. Cependantaujourd’hui, avec les techno-sciences, laglobalisation de la communication et lemarché boursier, cette énergie avide estamplifiée au point d’être omniprésente,une présence envahissante de dimensionplanétaire.Pourtant, le rétablissement de la santé estpossible, la planète nous y invite et peutnous accueillir tous, sans spéculation nichrématistique. Nous avons besoin de régulationpour stopper la chrématistique,nous avons besoin de puissantes lois internationales.L’avidité devrait être réguléepar la loi comme toutes les passionshumaines. La loi doit contrôler l’argentet non le contraire ! Nous avons besoin detaxes sur les transactions, particulièrementcelles à court terme, afin de stopperla spéculation. La spéculation financièredoit désormais ne plus être source de profits.Nous pouvons stopper la spéculationpar des lois et des taxes. Yes we can !De nouvelles normesUtilisons aussi de nouvelles normes :calculons le profit non pas seulement entermes d’argent, mais aussi en termes debonheur, santé et bien-être, en termesd’harmonie non égoïste. Par exemplenous pourrions considérer le BonheurNational Brut comme prioritaire surle Produit National Brut, substituer leBNB au PNB. La qualité de la vie est plusimportante que la quantité d’argent. Cetteréalité conduit à l’éthique du bonheur dela simplicité volontaire.Ceci est l’enjeu principal d’une vraiesolution à la crise.la voie ou la méthodepour sortir de la criseLes remèdes à la crise sont locaux etglobaux, personnels et mondiaux. Lesméthodes, familières aux pratiquantsdu Dharma, sont : l’éthique, l’expériencedirecte ou naturelle (contemplation) et lacompréhension de l’interdépendance.> L’éthiqueElle est résumée dans la Règle d’Or :« Respecte autrui comme toi-même,considère tes semblables comme toimême.» Rappelle-toi que la main droiteest l’amie de la main gauche. Ceci estl’éthique de la vie, empathique et nonviolente.Globalement, nous devonsétablir une éthique de la vie comme unedéfense contre l’avidité, la chrématistiqueet toutes ses pollutions létales dérivées.Pour préciser ceci, une éthique de la vieglobale libre de chrématistique, il est nécessairede distinguer l’économie de lachrématistique, et particulièrement lesemprunts coopératifs de la spéculationou le prêt de l’usure. De bons empruntscoopératifs avec rétribution ne sont pasde la chrématistique !Une régulation financière globaleMais nous avons avant tout besoin derégulation financière globale sous lecontrôle des Nations Unies, de règlesstrictes, établies et appliquées sousl’égide de l’ONU, limitant les capacités del’avidité égotique. Nous devrions aussi limiterl’accumulation d’argent, limiter lasomme d’argent qu’une seule personnepeut posséder, « qui que ce soit » et « dequelque façon que ce soit ».Pour réguler la finance, stopper ou limiterla spéculation et le vice chrématistique,nous avons besoin d’une Super Taxe Tobin(STT). En bref, l’ONU devrait assurer unegouvernance financière globale mettantla spéculation hors-la-loi. L’usure spéculativeet la chrématistique devraient êtreAllocution de Denys Rinpoché à Bangkok en 2009condamnées par les Nations Unies. Nousavons besoin d’un « Taux d’intérêt légalmaximum » global et mondial fixé parl’ONU. Les paradis fiscaux devraient êtredes zones hors-la-loi bannies de l’économiemondiale. Afin de mettre en place untel programme, nous avons besoin d’unepolice financière mondiale sous contrôlede l’ONU sans laquelle rien ne pourra êtreaccompli.“La crise financière et le désastreécologique procèdent de la même source :l’avidité humaine, la soif et l’appétitinsatiable de l’ego.”L’éthique au niveau local et personnelAprès les mesures globales considéronsl’éthique au niveau local et personnel. Lesproblèmes sont d’abord des problèmes individuels.Il s’agit de réduire sa propreavidité, c’est-à-dire apprendre le bonheurde la simplicité volontaire.L’action sur soi-même et l’action sur lemonde vont de pair. « Essaye d’être lechangement que tu voudrais voir advenirdans le monde » dit le Mahatma Gandhi.« La responsabilité n’est pas seulementcelle des dirigeants de nos pays ou celle deceux qui ont été élus à une fonction particulière.Elle repose en chacun de nousindividuellement. » dit le Dalaï Lama.Cultiver le bonheur de la simplicité volontairesignifie plus de bonheur, moins desouffrance et une meilleure qualité de vieavec moins de consommation d’énergie etmoins de pollution.Nous pouvons réduire notre consommationd’énergie en changeant nos habitudesalimentaires en mangeant végétarien,bio et de proximité ; nos habitudesdomestiques en réduisant le chauffageet les autres énergies de consommation ;nos habitudes de voyage en évitant l’avionet les véhicules à forte consommation.> La contemplationLa contemplation est la thérapie fondamentale.C’est le remède le plus puissantpour changer notre esprit et notre vie.C’est une cure de désintoxication poursoigner de l’intoxication de l’ego. Lacontemplation est l’entrainement pourdévelopper un bon ego, un ego altruiste,et pour se libérer de soi-même. La contemplationest le principal remède aux désordresde l’ego. C’est un merveilleuxrégime de l’ego, une purification de l’ego100% naturelle et biologique !La méditation s’applique aussi dans lavie quotidienne en pratiquant la consommationattentive. C’est-à-dire acheteravec discernement des produits éthiquesprovenant du commerce équitable nonspéculatif et peu polluant ; ne mangerque des aliments biologiques et éthiques,végétariens et de proximité et boycotterles produits provenant de pays qui nerespectent pas les résolutions de l’ONU.C’est une façon de voter en achetant et dese rappeler que le prix réel d’un produitest le prix du marché + le prix éthique + lecoût de la pollution.> l’interdépendanceComprendre l’interdépendance c’estexpérimenter la solution de l’ego, laréalité au-delà de la saisie de l’ego etde ses passions. L’interdépendance estcoopération plutôt que compétition. Elleapporte bonté empathique et bien-être.les trois entraînementscomme solutionAu niveau de notre responsabilité globale,l’économie est éthique, la spéculationn’est pas éthique, suivons Bouddhaet Aristote. Au niveau de notre responsabilitéindividuelle, il est impossible dechanger le monde sans changer ses habitants.Changer soi-même est un enjeuspirituel personnel. C’est ma responsabilitépersonnelle. Si l’on ne change passa mentalité, peu importe le changementextérieur, le mental et ses passions reconstruirontles structures passionnellesfondées sur l’avidité.C’est pourquoi la solution au désastre età la crise est une vie éthique et spirituellequi se résume en trois entrainements :- l’entrainement à l’éthique personnelle etglobale, une éthique de la vie dans la nonviolenceet la simplicité ;- l’entrainement à la contemplation :moins de saisie égotique et de passions,plus de présence d’esprit et d’empathie ;- l’entrainement à la compréhension de laréalité de l’interdépendance de la natureet du bonheur.Sarva Mangalam, que tout soit propice !Denys RinpochéTexte adapté par lama Lhündrup à partir dela présentation donnée par Denys Rinpoché àl’occasion du « 6 e United Nations Day Vesak (B.E.2552) », Bangkok, 3-7 mai 2009.9Économie et spiritualité


10Économie et spiritualitéOlivier Föllmi ©...SuiteL'approche spirituelle de l'économieSi nous nous mettons à débattreavec honnêteté de l’économie,nous devons admettre que lesfacteurs émotionnels – la peuret le désir et l’irrationalité qu’ilsgénèrent – ont une puissanteinfluence sur les marchés. Lesdécisions économiques – décisionssur la production, la consommationet la distribution – sont prisespar des personnes dans leur luttepour survivre et prospérer. Pour laplus grande partie, ces décisionssont motivées par une envieémotionnelle d’auto-préservation.Il n’y a rien de mauvais en soi dansla peur et l’irrationnel ; ils sont desconditions naturelles qui viennentavec l’être humain. Cependant, malheureusement,la peur et le désirnous mènent aux pires excès économiques.Les forces de l’avidité, del’exploitation et de la surconsommationsemblent avoir submergé noséconomies lors des dernières décennies.Nos sociétés matérialistesnous offrent peu d’autres choix qued’exploiter et se faire concurrencepour la survie dans notre mondeactuel sans pitié. Mais en mêmetemps, il est évident que ces forcesportent atteinte à nos sociétés et ravagentl’environnement.Face à de tels problèmes, lascience économique adopte uneapproche rationnelle. Le travaildes économistes est de débattresur des modèles parfaitement bienraisonnés pour aider la société às’élever au dessus de la peur, del’avidité et de la haine. Rarement,cependant, les économistesexaminent la question de base dela peur et des besoins émotionnelsde sécurité qui guident les êtreshumains. Par conséquent, leursmodèles théoriques restent dessolutions rationnelles à desproblèmes largement irrationnels,et leurs idéaux économiques nepeuvent exister réellement que dansles livres.Un peu d’idéalisme ne faitcertainement pas de mal, par contreil y a un danger dans les approchespurement rationnelles. Au pire,elles sont utilisées pour rendrerationnelles nos réponses les plusbasiques, les plus motivées par lapeur, et la question de la survie.[…] Quand le rationalisme se voilela face sur l’aspect irrationnel, lespulsions cachées ont d’autant plustendance à voiler notre raison.L’ouvrage […] adopte une approchedifférente – une approche spirituelle.En conséquence, il ne se plonge pasPrincipesd’une économiebouddhistevénérable p. a. payuttodans les méandres techniques del’économie. Il examine plutôt lespeurs fondamentales, les désirs etles émotions qui motivent nos activitéséconomiques. De toutes les traditionsspirituelles, le bouddhismeest le mieux armé pour procéder àcette analyse. […] Les enseignementsbouddhistes offrent un aperçu profondde la psychologie du désir etdes forces qui motivent l’activitééconomique. Ces aperçus peuventamener une conscience personnellelibératrice qui dissout lentement laconfusion entre ce qui est véritablementnuisible et ce qui est bénéfiquedans la production et la consommation.Cette conscience est à terme lefondement d’une éthique adulte.Les vraies décisions rationnellesdoivent être basées sur une compréhensiondes forces irrationnellesqui nous constituent. Quand nouscomprenons la nature du désir, nousvoyons qu’il ne peut être satisfaitpar toutes les richesses du monde.Quand nous comprenons l’universalitéde la peur, nous trouvons lacompassion naturelle pour tous lesêtres. De plus, l’approche spirituellede l’économie, nous mène non pasà des modèles et des théories, maisaux forces vitales qui peuvent êtrevraiment bénéfiques à notre monde– comme la sagesse, la compassionet la modération.En d’autres termes, l’approchespirituelle doit être vécue. Cela neveut pas dire que nous devons tousnous convertir au bouddhisme etrenoncer à la science économique,car de manière plus large, les deuxse supportent mutuellement. En fait,il n’est pas besoin d’être bouddhisteou économiste pour pratiquerl’économie bouddhiste. Il suffit desimplement reconnaître la tendancecommune qui sous-tend la vie etrechercher un mode d'existenceen accord avec la manière dont leschoses sont réellement. »L’origine de « l’économie bouddhiste »« L’un des premiers à intégrer lesenseignements du Bouddha dansl’économie (et bien sûr à utiliserl’expression « économie bouddhiste »)fut E. F. Schumacher dans son livreSmall is Beautiful. Dans cet essai surl’économie bouddhiste, M.Schumacher s’intéresse auxenseignements du Bouddha sur leNoble Sentier Octuple pourconstruire sa démonstration. Ilaffirme que la présence du facteurdes moyens d’existence justes dansle Noble Sentier Octuple, ou ditautrement du mode de viebouddhiste, montre la nécessitéd’une économie bouddhiste.ForumÉc“Il n’est pas besoind’être bouddhisteou économiste pourpratiquer l’économiebouddhiste.Il suffit de simplementreconnaître la tendancecommune qui sous-tendla vie et rechercher unmode d'existence enaccord avec la manièredont les choses sontréellement.”Traduit du thaï par Dhammavijaya,Bruce Evans et Jourdan Arenson,puis de l’anglais en français par Randröl(Eric Le Gal).Vous pourrez trouver l’ensemble de latraduction en français du livre sur le sitede l’Université <strong>Rimay</strong> Nalanda (www.universite.rimay.net).Autres sources intéressantesdisponibles en ligne :> Le système d’économie bouddhiste, chap. 4du livre Small is Beautifulde E.F. Schumacher :www.schumachersociety.org/pdf/buddhist_economics/french_small.pdf> De la croissance dans une économiebouddhiste,de Jeffrey D. Sachs (Columbia University etconseiller spécial à l’ONU) :www.project-syndicate.org/commentary/sachs169/French> Serge-Christophe Kolm,économiste bouddhiste,Le Monde Dimanche, 23 octobre 1983www.goetzkluge.de/EconomisteBouddhiste.pdfnomiespiritualité&Altr uisme plutôt qu’aviditéwww.economiespiritualite.rimay.net10, 11 septembre 2011Institut Karma Ling / Savoie> Samedi matin :Constat, la démence du système économiquePrésentation chiffrée des grands déséquilibres économiques,sociologiques et écologiques de la planète : labulle spéculative, la pauvreté, les famines, le changementclimatique, etc.> Samedi après-midi :L’origine de la criseLa racine d’un système fondé sur la surconsommationet le profit financier est l’avidité. Quels sont les ressortsde l’avidité personnelle et collective ?> Samedi soir :Spectacle dialogue « Qu’avons-nous à apprendre dessociétés traditionnelle ? », chants occitans, musiquesactuelles, etc.> Dimanche matin :Le remède à la criseLe remède à l’avidité est double : la modération etl’altruisme. Quelle est la nature d’une éthique duvivant et quelles règles pour retrouver le bonheur et laplénitude dans la simplicité ?> Dimanche après-midi :Une économie saine, écologique et solidaireQuel modèle pour une transition globale et locale ?De nombreuses personnalités représentant lesinitiatives de la société civile et des traditionsspirituelles viennent partager leur savoir et leurexpérience : religieux, économistes, consultants,entrepreneurs de sensibilité humaniste, chrétienne,juive, musulmane, bouddhiste, etc.Cette rencontre a pour but de contribuer à la diffusiond’un message d’intelligence et de solidarité dans notreenvironnement.Pour aider à sa bonne et large communication n’hésitezpas à diffuser le lien du site dédié à la rencontre :www.economiespiritualite.rimay.netet la plaquette sous forme numérique ou papier.


3E n A v a l o n112010 fut une année charnière pour le Domaine d’Avalon, que Rinpoché présentait volontierscomme une entrée dans l’âge adulte après un premier cycle de trente ans. Cette année futmarquée par un programme de transmission et de rencontres très riche, des investissementsexceptionnels pour le <strong>Sangha</strong> et la transition entre les sixième et septième retraites LosumChosum. Grâce à l’investissement et à la générosité des pratiquants et des bienfaiteurs,cette année fut des plus auspicieuses et un nouveau cycle peut aujourd’hui commencer surles meilleures bases.L’Institut Karma Ling,un centre de retraite ouvertDans l’inspiration de Rinpoché, l’identité de l’Institutse dessine aujourd’hui comme un centre de retraiteouvert au sein d’un écosite sacré. C'est un lieu dédié auxretraites, d’étude et de pratique, et ouvert à tous pourun week end, pour une semaine… ou pour des années.Pour asseoir cette vision, une attention particulièrecontinuera d’être apportée à la qualité des programmesde retraite et de transmission, ainsi qu’à la qualité devie des personnes, qu’elles soient de passage ou enrésidence.L’écosite se propose d’offrir à chacun la possibilité dedécouvrir, ou redécouvrir, les points cruciaux d’unvivre ensemble harmonieux (l’énergie, les déchets,l’alimentation, l’agriculture, la construction…) etde proposer des prescriptions à vivre en Avalon età ramener à sa convenance chez soi. C’est un projetencore embryonnaire, malgré déjà des réalisationsencourageantes mais d’une portée essentielle. Sonpropos est de vivre l’éthique et le vinaya dans le contextemoderne : à la lumière de la contemplation, apprendreà vivre en harmonie avec ce qui est (la « nature » ou le« Dharma »).Les grands projets pour 2011Dans cette vision à long terme, de nombreux projetspédagogiques, d’aménagement et économiquescommencent à se concrétiser.> En termes de pédagogie, l’objectif est d’avoirpour chacun des champs d’activités de l’écosite(énergie, déchets…) de brefs documents présentantla problématique globale, les solutions proposées enAvalon, et ce qu’il est possible de faire chez soi.Ces documents seront disponibles et leur contenuintégré à un parcours pédagogique sur site qui servira debase aux visites guidées et aux dimanches découvertes.> En termes d’aménagement, les principaux projetsimmobiliers sont :La rénovation intérieure et extérieure du Grand Stûpaet la finition du Khangtsi Stûpa.> Budget : 10 300€.La finition de la décoration, des peintures et del’éclairage de la Maison de la Sagesse, complétéede la construction d’un local technique à proximitécomprenant une chaudière, un espace de stockage etdes toilettes.> Budget : 70 000€.Le lancement de l’aménagement du domaineforestier, avec le nettoyage des coupes et la créationd’une trentaine d’aires de contemplation reliées pardes sentiers.> Budget : 14 000€.La création du grand accueil qui comprendral’étanchéification et l’assainissement de la cave nord,puis l’agrandissement, l’isolation et l’aménagement duhall d’entrée actuel pour créer un véritable hall d’accueil.> Budget : 38 000€.L’étude d’un chauffage central au bois pour toutela Chartreuse et pour Déwachen est terminée depuisfin mars 2011. Une unité de production sera installéedans le local électrique actuel et sera alimentée avec dubois déchiqueté, stocké dans un silo à moitié enterré àproximité. Des synergies avec la commune d’Arvillardsont à l’étude pour la fourniture du bois. Ce projet trèsimportant sera en grande partie autofinancé par unemprunt bancaire remboursé grâce aux économiesréalisées sur le coût de l’énergie.> Budget : 266 000€.Depuis fin 2010, Utpala accueille les enfants pendantque leurs parents participent aux sessions. Un projet delieu dédié d’une surface de 50m² est en cours d’étude.> Budget : 38 000€.Un important travail de rénovation des hébergementsa été réalisé, en particulier à Déwachen et dans lescentres de retraites.Il est nécessaire de le continuerchaque année, en y intégrant les chalets en bois quivieillissent.> Budget annuel : 9 000€.> En termes économiques, le fonctionnementcourant de l’Institut est aujourd’hui équilibré et lesinvestissements de l’an passé ont été financés. L’objectifpour 2011 est bien sûr de maintenir cet équilibre, maisla réalisation des projets d’aménagement reposeaujourd’hui entièrement sur le don, l’Institut ayant vusa capacité d’investissement fondre en 2010 !Si vous souhaitez participer à leur réalisation, parun don financier ou de temps, n’hésitez pas à vousreporter au bulletin Dana joint et, si vous le souhaitez, àdemander les détails des projets et des coûts prévus envous adressant directement à la direction de l’Institut.Au-delà de ces projets d’investissement, 2011 sera aussimarquée par la rencontre Économie et Spiritualité.Ce sera une opportunité pour l’Institut d’initier uneréflexion de fond sur son modèle économique. Cetteréflexion pourra aboutir à développer un modèle autreque la vente et l’achat de « produits » en adéquationavec notre réalité. En effet, l’Institut Karma Ling estla propriété collective de l’ensemble des membresde la Communauté <strong>Rimay</strong>, le propos serait d’arriverà des processus d’échanges fondés sur le don et laparticipation, reflet de cette réalité.Dans le DharmaLama Wangchukles besoins humainsen AvalonSi vous souhaitez participer activement audéveloppement du Domaine d'Avalon, en assumant uneresponsabilité sur une longue période.Plusieurs charges sont à pourvoir :> la direction financière du <strong>Sangha</strong> <strong>Rimay</strong>,> la direction de l'Institut Karma Ling,> l'accueil> la cuisine.Une aide, quelle que soit sa durée, est aussi toujours bienvenuedans tous les domaines : PAO, potager, service technique,montage video, ménage, espaces verts, forêts.Les personnes assumant une responsabilité à long termepeuvent être prises en charge par la communauté.Les personnes venant ponctuellement s’acquittent de fraisquotidiens à prix coûtant (10€/jour). Cependant, la dimensionfinancière ne doit pas être un obstacle insurmontableet, si elle pose problème, nous vous remercions de nous eninformer pour trouver la meilleure solution.Contact : lwangchouk@rimay.net ; 04 79 25 72 93Ateliers<strong>Rimay</strong>En 2010, d’importants travaux ont contribué à l’embellissementdu domaine. Le département des Arts, quiest en charge de la décoration du site d’Avalon et de sesédifices manque encore de ressources pour œuvrer dansles meilleures conditions.> Peut-être avez-vous dans vos placards diversoutillages que vous n’utilisez plus : pinceaux fins oubrosses de toutes tailles, machine à coudre, tour depotier, perceuse/visseuse, ponceuse, scie sauteuse, outout autre matériel de travail du bois, ainsi que diversmatériaux consommables (plâtre, peinture, pigments...) ?Ils pourraient faire le bonheur du département des Arts !> Votre aide sous forme de dons ou de savoir-faire sont toujoursles bienvenus, quelles que soient vos disponibilités.En vous remerciant d’avance pour toute participation,puisse le domaine d’Avalon s’embellir grâce à vous...Lama Zangmo(04 79 25 72 34/lzangmo@rimay.net)et drupla Yéshé(yeshejeff@yahoo.fr)


EDLN Les Éclaireurs de la NatureDharma & scoutismePeut être avez-vous déjà croisé un éclaireur lors del’une de vos venues à Karma Ling ? Depuis maintenanttrois ans le mouvement des scouts bouddhistes (lesÉclaireurs de la Nature), fondé à l’initiative de Denys Rinpoché,continue son développement. Cet été cinq campsd’été seront organisés. En particulier les pionniers (14-16 ans) auront la chance unique de participer cet été enSuède au Jamboree, le grand rassemblement scout mondialqui a lieu une fois tous les quatre ans, rassemblantplus de 35 000 scouts venant de 160 pays !Parallèlement l’activité des groupes locaux se développe,avec notamment Nice, Chambéry et Grenoble quifurent parmi les premiers à se constituer. D’autres sonten gestation.Nous remarquons aujourd’hui de façon de plus en plusévidente comment la méthode scoute se révèle appropriéepour transmettre aux jeunes les valeurs humainesfondamentales enseignées par le Bouddha.> Le scoutismeLe scoutisme définit trois piliers fondamentaux de saméthode : le principe spirituel comme moyen de donnerà la vie tout son sens ; le principe social comme moyend’aller à la rencontre de l’autre ; et le principe personnelcomme outil de réalisation de soi.Le but est de permettre à chacun, en développant tous lesaspects de sa personnalité, d’agir pour son bien et celuid’autrui. L’épanouissement du jeune dans le scoutismepasse par l’apprentissage de l’autonomie, de la solidarité,de la responsabilité et de l’engagement.La pleine nature reste un des lieux privilégiés pour lamise en pratique de sa pédagogie. En particulier lescamps d’été sont l’aboutissement d’une année de viescoute. Ils constituent le cadre idéal pour l’apprentissagede la vie en groupe, du respect de la nature et de la découverted’un bonheur non fondé sur la consommation.Les adultes qui encadrent les jeunes sont formés et partagentl’idéal et les valeurs du mouvement. Ils soutiennentles jeunes dans leur développement, mais c’est avant toutle jeune qui apprend dans son expérience : apprendre enfaisant est le fond de la méthode scoute.> Organisation du scoutismeLe scoutisme est né au début du XX e siècle. Mouvementd’éducation populaire, il s’adresse à tous sans distinctionde sexe, d’origine ou de religion. Il est le plus grandmouvement de jeunesse du monde.En France, le scoutisme est organisé au sein de la Fédérationdu Scoutisme français, qui comporte cinq associations.L’une est le mouvement scout laïc, sans confessionreligieuse. Les quatre autres associations représententles grandes religions catholique, protestante, juive etmusulmane.Les Éclaireurs de la Nature ont été crées pour devenir lareprésentation du scoutisme bouddhiste de France. Ilssont membres de l’UBF (Union Bouddhiste de France) etsont les représentants en France de la World BuddhistScout Brotherhood (Confrérie mondiale du scoutismebouddhiste), dont le siège est en Thaïlande.Par ailleurs, les Éclaireurs de la Nature sont soutenuspar un comité de parrainage composé de personnalitésimportantes issues du monde bouddhiste, écologique,artistique et scout.> Bouddhisme et scoutismeLa question qui se pose alors est : comment les valeurséthiques et spirituelles universelles du Dharma peuventellesêtre transmises aux jeunes d’une façon ouverte etsans dogmatisme dans le cadre de la méthode scoute ?Il y a un rapprochement naturel entre scoutisme etbouddhisme. D’une façon générale, l’un comme l’autremettent l’accent sur l’apprentissage dans l’expérience.Les scouts bouddhistes fondent leur pédagogie autourdes trois apprentissages fondamentaux de la voie duBouddha : l’éthique (Shila), l’expérience (Samadhi), lacompréhension (Prajnâ).L’éthique est l’apprentissage d’une vie saine fondée sur lanon-violence, le respect de la vie sous toutes ses formeset la bonté. C’est la découverte de l’harmonie tant au niveauindividuel qu’au niveau relationnel et avec l’environnement.Cette discipline de bonté trouve en particulierson terrain d’apprentissage dans la dynamique degroupe et le contact avec la nature, caractéristiques dela pédagogie scoute.L’expérience contemplative est l’apprentissage d’unerelation au monde plus directe, plus sensorielle, moinsconditionnée par les blocages et les saisies habituels dumental.La compréhension est l’apprentissage de notions fondamentalespermettant de mieux comprendre le mondedans lequel nous vivons : l’impermanence, la causalité,la bonté comme source dubonheur, la connaissancede soi, etc.Ces trois apprentissagessont la base du projet pédagogiquedes EDLN et sedéveloppent progressivementaux travers de méthodesadaptées au quatretranches d’âge du mouvement(des Voyageurs 8-11ans aux Compagnons 17-18ans).Ces trois apprentissageset l’ouverture à une dimensionspirituelle sont misen œuvre au travers de certainséléments clés de la pédagogiescoute :- Les éléments symboliques (insignes, blasons, cérémonies,etc.) permettent d’établir un premier contact avecune dimension sacrée du monde.- Les « temps spirituels » constituent un court momentquotidien dédié à la découverte de l’expérience de présence.Une à deux fois par camp, une rencontre-échangeest organisée avec les jeunes sur différentes thématiquespermettant de mieux comprendre le monde quinous entoure.- Le rituel de la promesse et l’éthique associée, caractéristiquesdu scoutisme, expriment la vision éthique et introduisentau sens de l’engagement et de la responsabilité.- La dimension collective du groupe donne le cadre pourl’apprentissage d’une vie en communauté fondée sur lerespect et la solidarité. Apprendre à dépasser les attitudeségocentriques habituelles pour découvrir dans savie le bonheur et pour pouvoir devenir bénéfique à notresociété et à notre monde.Vous pouvez vous aussi participer à cette belle aventure,que ce soit en fondant un groupe local, en participant àun camp d’été (il existe des séminaires de formation)ou simplement en faisant connaître les EDLN autourde vous.N’hésitez pas à contacter le secrétariat général pourtoute information complémentaire :Mathieu Vernet : 09 75 68 88 68info@edln.org, www.edln.orgLama Chödrup - Vice-Président des EDLN> Dates des camps d’été :- Camp des Voyageurs 8-11 ans, du 17 au 24 juillet- Camp des Vaillants 12-15 ans, du 3 au 15 juillet2 et 3 juillet 2011Le pouvoir thérapeutique de l’art du guerrierRencontreBouddhisme& arts martiauxConférences et ateliers pratiques> Réservation et inscription :04 79 25 78 00 / accueil@karmaling.orgAteliersArts 201115:: peinture de thangka ::Intervenant: Tharphen Lingtsang> 25-31 juillet:: calligraphie tibétaine ::Intervenant: Lungtok Choktsang> 24-25 septembre:: peinture à l’encreet calligraphie chinoiseIntervenant: Isabelle Baticle> 1 er -3 juillet:: kado, la voie des fleurs ::Intervenant: May Isler> 16-17 juillet:: gravure sur pierre ::Intervenant: Cristof Héritier> 30 juin - 3 juillet> 26-28 août:: namkha training ::Intervenant: Liane Gräf> 29 septembre - 2 octobre:: land art ::le langage de la natureIntervenant: Maurizio Russo> 22-24 juillet> Renseignements :lzangmo@rimay.net04 79 25 72 34> Inscriptions : 04 79 25 78 00


Grands évènementsR i n g u T ü l k u R i n p o c h éTransmission duTrésor desconnaissancesdu 5 au 10 aoûtParmi l’immense étendue du canon etdes écritures bouddhistes, le Trésordes connaissances (ou Encyclopédiedu Dharma) condense toute la richesseet la variété de la tradition duBouddha telle qu’elle s’est développéeau fil de son histoire.Composé au XIX e siècle par JamgönKongtrül Lodrö Tayé (1813-1899),Kyabjé Kalu Rinpoché disait à sonpropos : de nos jours, nous avons peu de temps pour étudier les vasteset profonds enseignements du Bouddha et s’il n’en était qu’un seul àétudier qui les résume tous, ce serait le Trésor des Connaissances.Ringu Tülku Rinpoché, grand spécialiste de l’Encyclopédie, nousfera d’abord découvrir cette œuvre magistrale dans son ensemble,puis abordera dans le détail le premier chapitre sur la cosmologietraditionnelle.Ringu Tülku Rinpoché a étudié dans toutes les écoles du bouddhismetibétain, avec certains des plus éminents grands maîtres dont DilgoKhyentsé Rinpoché et le XVI e Gyalwang Karmapa, dont il a reçu le titrede Khempo* . Il enseigne aujourd’hui le bouddhisme et la méditationdans de nombreuses universités, instituts et centres du Dharma enEurope, aux USA, au Canada, en Australie et en Asie.*Khempo est le titre donné à un moine qui, après avoir étudié durant neuf années laphilosophie bouddhiste, a atteint un grand niveau de connaissance, mais aussi dediscipline et de bienveillance.L a m a G y u r m é R i n p o c h éIntroduction auNyungnédu 28 au 30 octobreNous aurons le plaisir et l’honneurd’accueillir cette année Lama GyurméRinpoché pour la transmission de lapratique de Nyungné. Le Nyungnéest une pratique de jeûne liée à l’aspectde Chenrézi à onze visages etmille bras. Cette pratique associetous les aspects du Dharma des troisvéhicules : l’observance des vœux deconduite éthique du hînayâna, l’entraînementà l’amour et à la compassiondu mahâyâna, et la mise enœuvre des moyens habiles et profonds du vajrayâna. Un nyungné duredeux jours, dont un jour de jeûne complet y compris de boissons. Il estdit que cette pratique est un moyen de purification extrêmement puissantet qu’en l’accomplissant correctement, ne serait-ce qu’une seulefois, l’on est assuré de ne pas renaître dans les états d’existences inférieurset de progresser rapidement sur le chemin de l’Éveil.L e s r e t r a i t e s M a h â m u d r â - D z o g c h e nCette année les retraites transmissions Mahâmudrâ-Dzogchen sont consacrées à la pratiqueet à la révision des instructions déjà reçues.Initiées pendant l’année de retraite de Rinpoché, elles répondent aux souhaits émis par lespratiquants et permettent d’accomplir chaque niveau sur deux années, alternant retraitesde transmission et approfondissement de la pratique.> Introduction aux préliminaires du 4 au 10 juillet> Retraite de mahâmudrâ du 11 au 12 juillet> Retraite Dzogchen -dzogchen 1 : 23 - 31 juillet / dzogchen 2 et 3 : 11 - 21 aoûtL e s s é m i n a i r e s - t r a n s m i s s i o n s> Introduction à la Voie du Bouddhadu 11 au 17 juillet /du 5 au 11 août / du 22 au 28 octobreCe séminaire permet une découverte des principes fondamentaux de la voiedu Bouddha : la réalité de « l’existence cyclique », de ses racines, de son audelàet de la voie de libération, voie d’ouverture et de bienveillance.> Lojong l’entraînement de l’espritdu 18 au 24 juillet…ou comment intégrer l’enseignement du Bouddha dans sa vie, « là où l’onest ». Cet enseignement en sept points et cinquante neuf maximes, aussivaste que concis, nous guide de façon très concrète et pragmatique sur lavoie de l’ouverture aux autres et de la découverte de notre propre nature.> Chenrézi pratique de l’Immense Compassiondu 19 au 25 aoûtChenrézi est le bouddha d’amour et de compassion. Sa simplicité n’a d’égaleque sa profondeur.> Le Joyau Magique de Jé Gampopadu 12 au 18 aoûtLe Joyau Magique ou Précieux Ornement de la Libération, est l’un des pluscélèbres textes de la tradition Kagyü. Composé par le Seigneur Gampopa, cetraité, à la confluence des traditions yogiques et monastiques, s’adresse auxpratiquants et offre une présentation complète du mahâyâna et des méthodespour entrer en sa vastitude.L e s r e t r a i t e s c o l l e c t i v e sLes retraites collectives complètent les sessions d’enseignements et de transmissions.> Dathün d’été Shamatha-vipashyanâdu 1 er au 21 août, au centre de retraite Tarchin Ling, places limitées, sous conditions> Retraite de Contemplation Shamatha-vipashyanâdu 11 au 17 juillet / du 18 au 24 juillet / du 12 au 16 septembre /du 1 au 7 octobre / du 14 au 20 novembre> Retraite Lojong l’apprentissage spiritueldu 5 au 11 septembreI n v i t a t i o n : Philippe Cornula vision des états intermédiairesGARUDA – ISSN 1961-3318Journal bisannuel du SANGHARIMAYDirecteur de publication :Gilles Pitette (Künga)Comité de rédaction :Lama Chödrup, Lama Lhündrup,Lama Wangchuk, Lama Mingyur,Lama Wangmo, Drupla Gyaltsen,Drupla Déchen, Drupla Yéshé,Kunga, Philippe Vernerey,Jean-Claude Perrin, Dési, Fanny,Nathalie.PAO : Lama Sengué, LamaZangmo.SANGHA RIMAY — www.rimay.netUNIVERSITE RIMAY —www.universite.rimay.netINSTITUT KARMA LINGDomaine d’AvalonHameau de Saint Hugon73110 Arvillardkarmaling@karmaling.org04 79 25 78 00Imprimé sur papier recycléavec des encres végétalesImprimerie Couleur Montagne73292 La Motte Servolexwww.rimay.netLes 26 et 27 novembre (attention : dates modifiées)Philippe Cornu enseigne à l’INALCO (Langues O’) et à l’Université deLouvain. Il est traducteur de tibétain et auteur de nombreux ouvragesdont le Dictionnaire encyclopédique du Bouddhisme.Il viendra enseigner à partir de sa traduction du Bardo Tödröl, ou Livredes morts tibétain. Ce séminaire sera l’occasion de découvrir dans ledétail les origines et le contenu de la vision des états intermédiaireset la façon dont cette transmission a donné naissance à un cycled’enseignement consacré à la préparation de la mort et aux états postmortem.

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!