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AXE 1 - HISTOIRE ET ARCHEOLOGIE - Iulm

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Lettres électronique — N° 2 — automne 2004VIGNERON Fleur, Le temps qu’il fait au Moyen Age.Phénomènes atmosphériques dans la littérature, lapensée scientifique et religieuse, textes réunis par J.Ducos et C. Thomasset, Paris, P. U. Paris-Sorbonne,1998, 288 p. (Cultures et civilisations médiévales).Quelle perception l’homme médiéval avait-il dutemps qu’il fait ? La publication des travaux du séminairede 1996/1997 dirigé par Claude Thomasset àParis IV-Sorbonne tente de répondre à cette question.De tout temps, l’homme a observé le ciel, cherchant àcomprendre les phénomènes atmosphériques. Lescontributions réunies par Joëlle Ducos et ClaudeThomasset montrent que la météorologie recèle desmystères féconds dans le développement de l’imaginairemédiéval. L’ouvrage propose des approchesmultiples, interrogeant les textes scientifiques, desunivers culturels différents comme la Bible ou leCoran, la littérature et le traitement cinématographiquedu Moyen Age au travers des films dontl’action se situe à l’époque médiévale. On apprécietout particulièrement cette diversité des articles qui serévèle enrichissante, car elle met l’accent sur l’ampleur,la complexité et l’importance du sujet abordé.Plusieurs domaines des sciences médiévales sontétudiés : médecine et diététique, textes encyclopédiques,météorologie et théorie des climats. À sonorigine, la diététique s’intéresse à l’influence des saisons: c’est une conception météorologique de lamédecine. Peu à peu, les textes laissent de côté laquestion des saisons. La fin du Moyen Age, confrontéeaux épidémies, a concentré son attention sur lacorruption de l’air, fait majeur par rapport à l’influencedes saisons qui paraissait alors plus marginale. Lamétéorologie médiévale pose la question des relationsentre théorie et pratique, fait notable carhabituellement, au Moyen Age, la scientia naturalis sepasse de l’examen des realia, qui ne sont pas nécessairesà la mise en place d’un modèle abstraitd’explication. Au cours des XIII e et XIV e siècles, le réelse voit intégré dans le système théorique aristotélicienet on constate notamment l’importance de l’expériencedes marins dans cette prise en compte del’observation.Les textes encyclopédiques, à vocation vulgarisatrice,proposent une explication à la violence desmétéores pour effacer la peur des ignorants. Sousl’emprise de la pensée aristotélicienne, la sciencemédiévale cherche des causes rationnelles, loin deceux qui voient dans les phénomènes atmosphériquesla manifestation de la puissance divine. Lespsaumes se rattachent à cette dernière idée. Destextes historiographiques attribuent les événementsclimatiques à la volonté divine, comme le tonnerre,voix de Dieu ; des faits de l’histoire des hommes sontsouvent présentés en relation avec des météores,ainsi rencontre-t-on souvent l’association déterministeentre comète et famine. Le désordre du climat peutêtre considéré comme le signe de la colère divine. Àcette conception religieuse s’ajoutent les croyances etles rituels pour conjurer le mauvais temps ou pourprovoquer certains phénomènes comme la pluie ; cespratiques proviennent d’un fond païen plus ou moinschristianisé, signalons par exemple les invocations àdes saints réputés avoir une influence sur le temps.Le paysage idéal de la littérature médiévale proposedes jardins merveilleux où il fait toujours beau,où le cycle de la nature est suspendu, c’est un climatstatique, nous sommes en dehors de la réalité. Lalittérature se nourrit aussi des théories scientifiques,comme on le perçoit dans la poésie latine, chez Danteet Eustache Deschamps. Les textes littéraires n’hésitentpas non plus à voir dans le temps qu’il fait lamanifestation du divin : le Conte du Graal, Parzival oules poèmes d’Eustache Deschamps le montrent. Lesauteurs accordent une charge symbolique auxmétéores. Évoquer le temps qu’il fait participe d’unprojet esthétique, les notations météorologiques traduisentune recherche stylistique et donnent lieu àune utilisation métaphorique. Le temps qu’il fait peuttraduire un état subjectif, ce que l’on éprouve. Lerenvoi aux phénomènes atmosphériques correspondà l’expérience de tout un chacun, est immédiatementcompris par tous et atteint la sensibilité de toutlecteur.De différentes manières, les études rassembléesmontrent comme le temps qu’il fait touche leshommes, réalité que notre époque moderne oublieparfois et que la nature lui rappelle alors par quelquecatastrophe. La météorologie implique de s’interrogersur la vision que l’on a de l’homme au sein du cosmos,sur ses rapports avec la nature et bien sûr, àl’époque médiévale, avec Dieu. Depuis le Moyen Age,l’homme questionne les perturbations du temps en sedemandant avec inquiétude si elles ne sont pas lesigne de la fin du monde. Les phénomènes atmosphériques,suscitant la curiosité ou la peur, demandentà être expliqués et la science se charge deréfléchir à l’ordre de l’univers. Science et littérature nesont pas des domaines étanches, les textes littérairess’abreuvent des connaissances scientifiques quialimentent un imaginaire riche de multiples images.Une fusion s’opère entre données scientifiques,pensée religieuse et littérature. Cet ouvrage ouvre despistes de réflexion sur des points fondamentaux de larelation de l’homme au monde et révèle ainsi ungrand sujet d’étude qui n’avait pas encore été abordé.(Compte-rendu de Arlette BOULOUMIE) WIRTH Oswald, Symbolisme occulte de la francmaçonnerie,Paris, Dervy, 2004, 114 p., 19 x 13 cm(Petite bibliothèque de la franc-maçonnerie) Nouvelleprésentation, Br., ISBN 2-84454-333-2, 11 €.Analyse d’un tableau maçonnique et de son symbolismecaché.46 Association Recherche sur l’Image — DIJON

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