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04Juillet 2012Différenciation socialeet inégalitésApproches méthodologiqueset transversales sur les questionsde genre et d’ethnicitéUniversité d’été régionale en sciences sociales« Les Journées de Tam Đảo » (Việt Nam)Juillet 2011NHÀ XUẤT BẢN TRI THỨC

04Juill<strong>et</strong> 2012Différenciation <strong>sociale</strong><strong>et</strong> inégalitésApproches méthodologiques<strong>et</strong> transversales sur les questions<strong>de</strong> genre <strong>et</strong> d’<strong>et</strong>hnicitéUniversité d’été régionale en sciences <strong>sociale</strong>s« Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo » (Việt Nam)Juill<strong>et</strong> 2011NHÀ XUẤT BẢN TRI THỨC


Différenciation <strong>sociale</strong><strong>et</strong> inégalitésApproches méthodologiques <strong>et</strong> transversalessur les questions <strong>de</strong> genre <strong>et</strong> d’<strong>et</strong>hnicitéÉDITEUR SCIENTIFIQUEStéphane LAGRÉEÉcole française d’Extrême-Orient, ÉFEOCONTACTVirginie DIAZDépartement <strong>de</strong> la recherche, AFDdiazv@afd.fr


Conférences <strong>et</strong> séminairesLe département <strong>de</strong> la Recherche <strong>de</strong> l’AFD organise <strong>de</strong> nombreux séminaires <strong>et</strong> conférences,qui sont autant <strong>de</strong> lieux d’échanges <strong>de</strong> connaissances <strong>et</strong> d’expériences entre acteurs <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong>au développement : chercheurs, experts, responsables politiques, ONG, entreprises… Cesrencontres peuvent abor<strong>de</strong>r tous les champs d’action <strong>de</strong> l’AFD. La collection Conférences <strong>et</strong>séminaires a pour objectif <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre à disposition du lectorat concerné par ces enjeux, lesprincipaux résultats <strong>et</strong> acquis <strong>de</strong> ces travaux.R<strong>et</strong>rouvez toutes nos publications sur http://recherche.afd.frPrécé<strong>de</strong>ntes publications <strong>de</strong> la collection :N ° 03 : Measure for Measure - How Well Do We Measure Development? – Proceedings ofthe 8 th AFD-EUDN Conference, 2010N° 02 : Transitions décrétées, transitions vécues – Université d’été régionale en sciences<strong>sociale</strong>s « Les Journées <strong>de</strong> Tam Dao »N° 01 : Implementing Large-Scale Energy Efficiency Programs in Existing Buildings in China– Conference in Wuhan (China)[ Avertissement ]Les analyses <strong>et</strong> conclusions <strong>de</strong> ce document sont formulées sous la responsabilité <strong>de</strong>ses auteurs. Elles ne reflètent pas nécessairement le point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> l’AFD ou <strong>de</strong> sesinstitutions partenaires.Directeur <strong>de</strong> la publication :Dov ZERAHDirecteur <strong>de</strong> la rédaction :Robert PECCOUDConception : Ferrari / Corporate – Tél. : 33 (0)1 42 96 05 50Réalisation : Tomorrow Media Co., Ltd. - Email : tomorrowmedia@gmail.comImprimé par Tomorrow Media Co., Ltd.


Table <strong>de</strong>s matièresAvant-propos 5Remerciements 13Ouvertures 15 dans une perspective pluridisciplinaire <strong>et</strong> diachronique, Jean-Luc Maurer 33approche économique <strong>et</strong> socio-anthropologique, Christian Culas, 1.3. Biographie <strong>et</strong> différences selon les générations, Philippe Antoine, Partie 2 - Ateliers 1432.1. Discriminations <strong>et</strong>hniques <strong>et</strong> <strong>de</strong> genre : mesure <strong>et</strong> métho<strong>de</strong>s Biographies <strong>de</strong>s intervenants 329Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 3 ]


Avant-proposLes « Journées <strong>de</strong> Tam Đảo » régionales : une plate-forme <strong>de</strong> formationvalorisée Appui à la recherche sur lesenjeux <strong>de</strong> la transition économique <strong>et</strong> <strong>sociale</strong> au Việt Nam [1] .traitement <strong>de</strong>s données. Rééditées en 2008 <strong>et</strong> 2009, les « Journées <strong>de</strong> Tam Đảo » – ou JTD – ont fournir les bases théoriques <strong>et</strong> méthodologiques pour l’élaboration d’un proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> recherche [2] .2010-2013 : un accord <strong>de</strong> partenariat, un changement d’échelle régionale [3] (AUF) ont décidé <strong>de</strong>[1][2] Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo. Stratégies <strong>de</strong>réduction <strong>de</strong> la pauvr<strong>et</strong>é : approches méthodologiques <strong>et</strong> transversales Les Journées <strong>de</strong> Tam Dao. Nouvelles approches méthodologiques appliquées au développement (2), Les Journées <strong>de</strong> Tam Dao. Nouvelles approches méthodologiques appliquées au développement,[3][ ]Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD 5


- constituer une plate-forme <strong>de</strong> discussion sur les politiques, ainsi qu’un vivier <strong>de</strong> chercheursles stratégies, les métho<strong>de</strong>s <strong>et</strong> les pratiques du développement, mais aussi <strong>de</strong> formation <strong>et</strong> est dégagée chaque année, puis déclinée <strong>et</strong> débattue selon différentes approches semaine, stagiaires <strong>et</strong> formateurs se réunissent ainsi pour la mise en commun <strong>et</strong> la restitution est composé d’une cinquantaine <strong>de</strong> stagiaires vi<strong>et</strong>namiens <strong>et</strong> d’une trentaine <strong>de</strong> stagiairesUne production scientifique annuelle trilinguesuivant la formation dans la collection AFD Conférences <strong>et</strong> Séminaires<strong>et</strong> la maison Tri Thức. Chaque ouvrage est disponible sur Cd Rom <strong>et</strong> en version électroniquecompléter <strong>et</strong> d’approfondir les thématiques <strong>et</strong> champs disciplinaires abordés, une biographieélargie <strong>de</strong> chaque formateur ainsi qu’une triple évaluation fournie par les formateurs, lesstagiaires <strong>et</strong> les rapporteurs.[ 6] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


« Différenciation <strong>sociale</strong> <strong>et</strong> inégalités » complémentaires : méthodologique <strong>et</strong> pluridisciplinaire les questions <strong>de</strong> différenciation <strong>sociale</strong> <strong>et</strong> d’inégalités. vendredi 23 juill<strong>et</strong>. Ont été abordées les questions <strong>de</strong> discriminations <strong>et</strong>hniques <strong>et</strong> <strong>de</strong> genresous la forme d’un long métrage traitant <strong>de</strong>s Objectifs du millénaire pour le développementété sélectionnés en lien avec la thématique 2011 – sous-titrage en vi<strong>et</strong>namien – : « Le rêve <strong>de</strong>TiyaDe personne à personne »bien marquées dans toute la région entre <strong>et</strong>hnies majoritaires au pouvoir <strong>et</strong> populationsminoritaires éloignées <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier, elles étaient souvent plus subtiles <strong>et</strong> changeantes que cerendu plus antagonistes <strong>de</strong>s relations inter<strong>et</strong>hniques traditionnellement marquées du sceau <strong>de</strong>la complémentarité <strong>et</strong> <strong>de</strong> la coopération. Les propos se sont ensuite concentrés sur la pério<strong>de</strong>post-coloniale <strong>et</strong> contemporaine <strong>et</strong> sur les eff<strong>et</strong>s du développement économique – ou <strong>de</strong> sonabsence – sur la différenciation <strong>et</strong> les inégalités <strong>sociale</strong>s. La conclusion souligne que l’accélération<strong>de</strong>s processus <strong>de</strong> développement économique <strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong> la vague <strong>de</strong> « globalisation »d’inspiration néolibérale a fortement renforcé les différences <strong>sociale</strong>s pratiquement partoutJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD[ ]


faites <strong>de</strong>puis lors.En début d’après-midi, l’attention a porté sur les conditions <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s <strong>et</strong>hnies minoritaires Roubaud) <strong>et</strong> l’anthropologie (Christian Culas). C<strong>et</strong>te présentation a permis d’établir un constat Việt NamHousehold Living Standard Survey Baseline Survey certaines <strong>de</strong>s nombreuses possibilités offertes par la collecte <strong>et</strong> l’analyse <strong>de</strong>s biographies.années montre qu’il est possible pour <strong>de</strong>s équipes <strong>de</strong> recherche nationale d’appliquer <strong>de</strong>slongue les principales évolutions socio-économiques au niveau <strong>de</strong>s ménages. Les métho<strong>de</strong>s,autant <strong>de</strong>scriptives qu’approfondies, fournissent <strong>de</strong>s indicateurs dans diverses dimensionshistoires familiales que traversent les populations. attitu<strong>de</strong>s en matière d’amour <strong>et</strong> d’intimité. Elle est la condition <strong>et</strong> le résultat d’un changement <strong>de</strong>s genre <strong>de</strong> l’évi<strong>de</strong>nce <strong>et</strong> <strong>de</strong> la nature. La généralisation <strong>de</strong> la contraception marque un tournant,car elle a impliqué le passage <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s contraceptives « masculines » dépendant <strong>de</strong> la[ 8] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


La formation s’est poursuivie du lundi 18 au vendredi 22 juill<strong>et</strong> dans le cadre d’ateliers thématiquesL’objectif <strong>de</strong> l’atelier « Discriminations <strong>et</strong>hnique <strong>et</strong> <strong>de</strong> genre : mesure <strong>et</strong> métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>décomposition » a été <strong>de</strong> présenter <strong>et</strong> <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en application les outils méthodologiquesdéveloppés notamment par les économistes pour traiter ces questions. En s’appuyant surprincipales techniques d’analyse univariée <strong>et</strong> multivariée utilisées dans ce type d’approche. L’approche méthodologique s’est portée sur une analyse diachronique comparée par pays <strong>de</strong>la région sud-est asiatique <strong>et</strong> le croissement <strong>de</strong> données – droit, constitutions nationales – enutilisant les outils <strong>de</strong> l’anthropologie.<strong>de</strong> terrain en socio-économie <strong>et</strong> en anthropologie » s’est attaché au double objectif d’introduire[ ]Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD 9


temps réel dans une commune du piémont du Tam Đảo. Lors <strong>de</strong> la première journée, stagiairesRenouveau, avec une attention particulière sur les inégalités <strong>de</strong> genre <strong>et</strong> inter<strong>et</strong>hniques. Lasur les thématiques suivantes : i) dynamiques <strong>de</strong> différenciation <strong>de</strong>s systèmes d’activitésproductives, ii) différenciation culture <strong>et</strong> éducation, iii) inégalités d’accès au foncier comme Principales caractéristiques <strong>de</strong>s ateliers thématiques menés lors <strong>de</strong>s JTD2011Ateliers-1-Discriminations<strong>et</strong>hniques <strong>et</strong> <strong>de</strong> genre-2-Les biographies :<strong>de</strong> l’enquêtequantitative à l’analyse-3-Construire <strong>et</strong> gérerles <strong>et</strong>hnicités en Asiedu Sud-Est-4-Formation auxenquêtes <strong>de</strong> terrainen socio-économie <strong>et</strong>en anthropologieÉchelles / niveaud’analyseÉchelle macro,méso <strong>et</strong> micro.Unité d’analyse :les ménagesApproches macro <strong>et</strong>micro. Unité d’analyse :ménages <strong>et</strong> individusÉchelle nationale<strong>et</strong> régionaleÉchelle locale :communes <strong>et</strong> villages.Unité d’analyse :enquêtes auprès<strong>de</strong>s ménages <strong>et</strong><strong>de</strong>s individusDisciplinesÉconomie,statistiquesDémographie,statistiquesAnthropologieSocio-anthropologie,socio-économieOutils / métho<strong>de</strong>sEnquêtes-emploi,techniques <strong>de</strong>décomposition, Stata,approche quantitative<strong>et</strong> comparéeBiographies, Stata,étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> casAnalyse diachroniquecomparée, étu<strong>de</strong>s<strong>de</strong> casEntr<strong>et</strong>iens qualitatifs plus ouverts possibles. C<strong>et</strong>te volonté <strong>de</strong> croiser les regards sous un angle pluridisciplinaires’est cristallisée lors <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière journée <strong>de</strong> restitution, le samedi 23 juill<strong>et</strong>. Comme cela est[ 10] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


contraintes <strong>et</strong> son histoire souvent méconnues <strong>de</strong>s proj<strong>et</strong>s.Profils <strong>de</strong>s stagiaires 2010La sélection <strong>de</strong>s stagiaires a été particulièrement sévère en 2011. En eff<strong>et</strong>, près <strong>de</strong> trois cents<strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> participation ont été déposées – soit une augmentation <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 50 % par - un public jeune : 25 % entre 20 <strong>et</strong> 25 ans, 32 % entre 26 <strong>et</strong> 30 ans, 23 % entre 31 <strong>et</strong> 35 ans <strong>et</strong>- une diversité <strong>de</strong>s statuts <strong>et</strong> du niveau d’éducation : master (35), master <strong>et</strong> enseignant (4),- une pluridisciplinarité : sociologie, anthropologie <strong>et</strong> socio-anthropologie, économie, - un pluralisme institutionnel : [ ]Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD 11


Development and Partnership in Action portera sur une thématique tout aussi passionnante : « L’eau dans tous ses états, métho<strong>de</strong>s <strong>et</strong>pluridisciplinarité d’analyse ».Stéphane Lagrée[ 12] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Remerciements(EFEO), l’Institut <strong>de</strong> recherche pour le développement (IRD) – Direction <strong>de</strong>s Programmes <strong>de</strong>francophonie (AUF). qualité <strong>de</strong>s échanges entr<strong>et</strong>enus. mais aussi <strong>de</strong> la valorisation <strong>de</strong>s présentes Journées <strong>de</strong> Tam Đảo (JTD) : Philippe Antoine, Jean- Université <strong>de</strong> Provence). traducteurs indépendants.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 13 ]


OuverturesDirecteur <strong>de</strong> l’Institut <strong>de</strong> formation, Vice-prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’ASSVDirecteur, AFD Việt NamDirecteur <strong>de</strong> l’ÉFEOJean-Pascal Torr<strong>et</strong>onReprésentant <strong>de</strong> l’IRD au Việt NamProfesseur <strong>de</strong>s Universités, Chargé <strong>de</strong> mission Việt Nam<strong>et</strong> Asie du Sud-Est, Université <strong>de</strong> NantesDirecteur du bureau Asie-Pacifique <strong>de</strong> l’AUFJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 15 ]


formateurs <strong>et</strong> <strong>de</strong>s stagiaires <strong>de</strong>s annéesprécé<strong>de</strong>ntes laissent envisager, assurément, accompagnent.Je vous remercie.[ 18 ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Ouverture <strong>de</strong>Directeur, AFD Việt NamMonsieur le vice-prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’Académie<strong>de</strong>s Sciences <strong>sociale</strong>s du Việt Nam, mesdames<strong>et</strong> messieurs les Professeurs, chers collègues,Les universités <strong>de</strong> Tam Đảo sont uneaventure intellectuelle <strong>et</strong> pédagogique qui est la meilleure preuve <strong>de</strong> notre convictionconcernant la qualité <strong>de</strong> ce proj<strong>et</strong>. Les JTDs’inscrivent dans une tradition universitaire dontj’aimerais souligner quelques caractéristiques,<strong>de</strong> l’AFD. Je citerai au moins trois qualités- celles-ci, chaque année, perm<strong>et</strong>tent développement ce qui en-soi constitue un bailleurs <strong>de</strong> fonds <strong>et</strong> les différents acteurs- elles offrent également un lieu <strong>de</strong> forma- se fait dans un cadre fermé, ce qui favorise <strong>et</strong> régionale. C’est ainsi un processus <strong>de</strong>décloisonnement qui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> produirelangues. recherches, si ce n’est que marginalement.En revanche, l’enjeu pour l’AFD est d<strong>et</strong>rouver dans c<strong>et</strong>te démarche une meilleure <strong>et</strong> <strong>de</strong>s dynamiques économiques qui sont enjeu dans les processus <strong>de</strong> développement. locales perm<strong>et</strong> aussi <strong>de</strong> rem<strong>et</strong>tre en cause nos proj<strong>et</strong>s. quelques questions relatives au thème <strong>de</strong>c<strong>et</strong>te année.Prenons la question du genre. Certes, il le chaînon manquant du développement.Parmi celles-ci, je rappellerais la thèsedéfendue par Emmanuel Todd selon laquelleJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 19 ]


dans l’histoire <strong>de</strong> l’humanité, le point <strong>de</strong> suivre totalement c<strong>et</strong>te thèse, nous ne bétisation <strong>de</strong>s femmes, le niveau d’éducation<strong>de</strong>s individus <strong>et</strong> le déclenchement<strong>de</strong> la croissance. Comprendre ce point est développement nécessite un autre pas, actions discriminantes en faveur <strong>de</strong>s femmes. quel point les mentalités y sont inégalitaires.pas <strong>de</strong> proj<strong>et</strong> ciblé sur la question du genre,en <strong>de</strong>hors d’initiatives limitées en matière faire plus, faut-il faire différemment, <strong>et</strong> le caséchéant sur quelle base conceptuelle ?La notion <strong>de</strong> minorité <strong>et</strong>hnique est souventutilisée dans les politiques <strong>de</strong> développement,<strong>de</strong> fonds nordiques <strong>et</strong> la Banque mondialeen font souvent un critère singulier <strong>de</strong> leurs raison notamment <strong>de</strong> l’usage qui en a été faitsoli<strong>de</strong> <strong>et</strong> très complète <strong>de</strong> la notion d’i<strong>de</strong>ntité ciblés en faveur <strong>de</strong>s minorités <strong>et</strong>hniques.Je dois adm<strong>et</strong>tre que les bases théoriques<strong>et</strong> pratiques sur lesquelles reposent nos en faveur <strong>de</strong> ces minorités ne soient pas<strong>de</strong>s plus rationnels, ni <strong>de</strong>s plus efficaces. <strong>de</strong> la domination coloniale. Puis elle a étéreprise par l’administration vi<strong>et</strong>namienne.Aujourd’hui, elle est constamment utiliséepar certains bailleurs. L’AFD partage l’idéeque c<strong>et</strong>te notion est intellectuellementcontestable. Elle regroupe peu ou prou dans souvent changeantes, sans frontières claires,dont les trajectoires historiques, politiques<strong>et</strong> culturelles sont très différentes. Certaines <strong>de</strong> développement totalement différents, Que dirait-on si l’on appliquait aujourd’hui que l’on fait avec les minorités <strong>et</strong>hniques : lesLe concept a été maintes fois contesté, maisl’administration, tout comme les bailleurs <strong>de</strong>fonds continuent <strong>de</strong> l’utiliser. Il n’est pas unenotion <strong>de</strong> « minorités <strong>et</strong>hniques », obj<strong>et</strong> social pas non plus <strong>de</strong> ressasser c<strong>et</strong>te critique surles politiques <strong>de</strong> discrimination. Je voudraisapporter ici un point théorique issu <strong>de</strong>s dans les politiques publiques : « il n’y a pas[ 20 ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


<strong>de</strong> gestion, ni d’administration possible sanscatégorisations ». Ce théorème comporte pas <strong>de</strong> capacité d’administration, pas <strong>de</strong>a pour obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> déconstruire <strong>de</strong>s concepts <strong>de</strong> nouvelles catégories qui, certes, un jourpas oublier c<strong>et</strong>te loi <strong>de</strong>s sciences <strong>de</strong> gestion :il est essentiel <strong>de</strong> déconstruire les catégoriesinadaptées, en construire <strong>de</strong> nouvelles estindispensable.Je voudrais terminer mon propos enremerciant tous les partenaires <strong>et</strong> acteurs initiative. Celle-ci a d’abord été le fruit d’unecoordination entre les différents partenaires encore c<strong>et</strong>te année la qualité <strong>de</strong> c<strong>et</strong>teinitiative, <strong>et</strong> j’espère que nous continuerons Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 21 ]


Ouverture <strong>de</strong>Directeur <strong>de</strong> l’ÉFEO dans les sciences humaines <strong>et</strong> <strong>sociale</strong>s l’impact économique <strong>et</strong> culturel croissant<strong>de</strong> l’Asie, dans un mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> plus en plusintégré <strong>et</strong> interdépendant, souligne le besoincritique d’intelligence <strong>de</strong>s sociétés <strong>de</strong> cecontinent ainsi que <strong>de</strong>s forces historiques <strong>et</strong> essor. Il n’est ainsi pas surprenant que nombred’institutions, au plan mondial, mobilisent <strong>de</strong>meurer pertinentes dans la recherche <strong>et</strong>l’enseignement supérieur concernant l’Asie. c’est l’accent mis sur la recherche <strong>et</strong> la douze pays, <strong>de</strong> l’In<strong>de</strong> au Japon, <strong>et</strong> constituele cœur du dispositif <strong>de</strong> recherche opéré du Consortium européen pour la recherchesur le terrain en Asie, European Consortiumfor Asian Field Study humanités <strong>et</strong> les sciences <strong>sociale</strong>s, <strong>et</strong> fait l’obj<strong>et</strong>d’investissements massifs par les institutionsm<strong>et</strong>tre ses ressources documentaires, lesrésultats <strong>de</strong> ses recherches, ses archives,ainsi que <strong>de</strong> vastes corpus <strong>de</strong> manuscrits forme <strong>de</strong> fonds numérisés. La participation Bibliothèque universitaire <strong>de</strong>s langues <strong>et</strong>civilisations – BULAC – perm<strong>et</strong> par ailleurs au Chiang Mai ouverte au public en 2011 – <strong>de</strong> seune collection <strong>de</strong> niveau international pour élargie – pour ce qui concerne les disciplinestransversales telles que l’archéologie,l’épigraphie, l’<strong>et</strong>hnologie, l’histoire <strong>de</strong> l’art, méridionale. connaissances en dispensant nombred’enseignements en France <strong>et</strong> en Asie. C<strong>et</strong>temission ainsi que celle d’encadrement <strong>de</strong>développer dans les années qui viennent, nonseulement en France mais aussi en Europe <strong>et</strong>[ 22 ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


en Asie. À souligner aussi l’effort considérable <strong>de</strong>s stagiaires, notamment sur les chantiers<strong>de</strong> fouille, <strong>et</strong> <strong>de</strong>s boursiers rémunérés par l’émergence d’une nouvelle génération <strong>de</strong>chercheurs sur l’Asie. collections d’ouvrages d’érudition. L’ensemble Faguo hanxue, publication du Centre <strong>de</strong><strong>et</strong> plusieurs collections paraissent en langues malais. entre histoire <strong>de</strong>s sociétés <strong>et</strong> transformation<strong>de</strong> celles-ci au XXI e d’approfondir toujours plus avant son savoirfairedans le mon<strong>de</strong> érudit <strong>et</strong> universitaire,ses conférences <strong>et</strong> publications visent aussiun public élargi, interpellé par la place <strong>de</strong>l’Asie dans le mon<strong>de</strong> d’aujourd’hui. C<strong>et</strong>teentre recherche <strong>et</strong> décision politique dansle cadre du proj<strong>et</strong> Integrating and DevelopingEuropean Asian Studies membres du Consortium européen ECAF.L’université d’été en sciences humaines <strong>et</strong><strong>sociale</strong>s, les « Journées <strong>de</strong> Tam Đảo », plate-<strong>de</strong> rayonnement régionale <strong>et</strong> que nous s’inscrit pleinement dans les différentesvoisins, propose une occasion unique <strong>de</strong>rencontres entre le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la recherche<strong>et</strong> <strong>de</strong> la formation sur le terrain <strong>et</strong> celui duJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 23 ]


Ouverture <strong>de</strong>Jean-Pascal Torr<strong>et</strong>onReprésentant <strong>de</strong> l’IRD au Việt NamMonsieur le vice-prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’Académie<strong>de</strong>s Sciences <strong>sociale</strong>s du Việt Nam,Mesdames <strong>et</strong> Messieurs, chers collèguesorganisateurs <strong>et</strong> participants,Impliqué <strong>de</strong>puis la création <strong>de</strong> l’Université annuelle, essentielle pour les chercheurs <strong>et</strong>étudiants avancés dans ce domaine.le transfert d’une démarche intellec tuelle <strong>et</strong> compétences <strong>et</strong> <strong>de</strong> connaissances entrepleinement dans les missions <strong>de</strong> notreinstitut. <strong>de</strong>puis l’an <strong>de</strong>rnier, en favorisant les échangesentre les différentes communautés structuration <strong>de</strong> dynamiques régionales <strong>de</strong>recherche. C<strong>et</strong>te structuration correspondCe partenariat entre instituts <strong>et</strong> structures une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> locale forte <strong>et</strong> récurrente du la volonté affirmée <strong>de</strong> l’IRD <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’Agenceinter-établissements <strong>de</strong> recherche pourle développement (AIRD) d’impliquer <strong>de</strong>manière plus volontaire encore les partenaires dans une démarche d’éthique du partenariat.La multidisciplinarité <strong>de</strong>s approches propo- <strong>de</strong>s échanges <strong>et</strong> <strong>de</strong> la confrontation <strong>de</strong>s points<strong>de</strong> vue non seulement entre spécialistesd’un domaine donné, mais égalemententre spécialistes <strong>de</strong> différentes disciplines<strong>et</strong> approches, <strong>et</strong> entre questionnements <strong>et</strong>perceptions issus <strong>de</strong> différentes cultures.<strong>sociale</strong> <strong>et</strong> inégalités, <strong>et</strong> notamment encontrat d’objectifs 2011-2015 <strong>de</strong> l’IRD dans ledomaine <strong>de</strong>s sciences <strong>sociale</strong>s <strong>et</strong> humaines :« vulnérabilités, inégalités, <strong>et</strong> croissance ».[ 24 ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


En résumé, la démarche <strong>et</strong> l’esprit <strong>de</strong> c<strong>et</strong>teUniversité d’été en sciences <strong>sociale</strong>s entrenten étroite convergence avec les missions<strong>de</strong> l’IRD.Je vous souhaite <strong>de</strong>s débats animés <strong>et</strong> <strong>de</strong>s cinquième édition <strong>de</strong>s Journées <strong>de</strong> Tam Đảoun nouveau succès.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 25 ]


Ouverture <strong>de</strong>Professeur <strong>de</strong>s UniversitésChargé <strong>de</strong> mission Viêt Nam <strong>et</strong>Asie du Sud-Est, Université <strong>de</strong> NantesMessieurs les Prési<strong>de</strong>nts, Messieurs les Directeurs,Mesdames <strong>et</strong> Messieurs les doctorants,chers collègues,séance d’ouverture <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te nouvelle édition<strong>de</strong>s Journées <strong>de</strong> Tam Đảo « Différenciation<strong>sociale</strong> <strong>et</strong> inégalités ». Je vous en remercie trèsdu Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’université <strong>de</strong> Nantes pourasiatique, cela me touche particulièrement,tant sur le plan professionnel que sur le planTout d’abord, au nom <strong>de</strong> l’université <strong>de</strong> Nantes, édition. Notre présence traduit notre volonté<strong>de</strong> coopération, signée il y a un peu plussommes persuadés que c<strong>et</strong>te action serapositive pour les doctorants, enseignants,professeurs, chercheurs. En avril 2011,<strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières Doctoriales, en synergie avecun colloque organisé par l’université <strong>de</strong>s régional Nantes-Angers-Le Mans). Pendant lesapports <strong>de</strong>s sciences humaines <strong>et</strong> <strong>sociale</strong>s audéveloppement socio-économique », avecune application forte au cas vi<strong>et</strong>namien. Lors<strong>de</strong> ce colloque, une importante délégation ici pour témoigner <strong>de</strong> l’engagement <strong>de</strong> notreuniversité <strong>et</strong> participer aussi au lancement Dans le cadre <strong>de</strong> sa politique <strong>de</strong> coopérationinternationale, notre université participe Aussi, nous favoriserons la délocalisation <strong>de</strong>certains <strong>de</strong> nos masters. De nombreusescomposantes <strong>de</strong> l’université <strong>de</strong> Nantes avec <strong>de</strong>s universités vi<strong>et</strong>namiennes, comme [ 26 ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


<strong>de</strong>s sciences <strong>et</strong> techniques (Đã nẵng <strong>et</strong> CânEn tant que directeur <strong>de</strong> l’Institut d’économie masters dans le domaine <strong>de</strong> l’économie <strong>et</strong> <strong>de</strong> avancent, rejoignant ici l’ouverture régionalevoulue par les JTD. C’est donc aussi en tantqu’enseignant-chercheur que je participeLe thème <strong>de</strong> ces JTD 2011 est passionnant.Pour un économiste la question <strong>de</strong>s inégalitésest cruciale, puisque dans la recherche <strong>de</strong>question <strong>de</strong> la société comme somme <strong>de</strong>s entière est posée : dès lors, la somme <strong>de</strong>s général ?Par ailleurs, pour certains observateurs, lesquestions du genre <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’<strong>et</strong>hnicité seraient considérations factuelles – géographiques,sociologiques, culturelles, <strong>et</strong>c. – ou <strong>de</strong>considérations teintées d’éléments subjectifspartisans, voire racistes. En ne gardant icique les approches plus traditionnelles <strong>et</strong>théoriques, comme celle <strong>de</strong> la productivité Dubois Malinvaud en France, comme micro-économique sur la productivité physique<strong>de</strong>s femmes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s hommes, ou surcelle <strong>de</strong>s « Japonais » ou <strong>de</strong>s « Européens »apportent aussi <strong>de</strong>s éléments intéressants surce débat <strong>de</strong>s inégalités <strong>de</strong> genre <strong>et</strong> d’<strong>et</strong>hnicité.L’économiste, ou le sociologue, peut aussifamiliales ou sur l’évolution <strong>de</strong>s organisationsdu travail dans les sociétés. De riches débatssont en perspective.La présence <strong>de</strong> l’université <strong>de</strong> Nantes a été favorable <strong>de</strong>s parties prenantes fondatrices <strong>de</strong>ces JTD. Qu’elles en soient toutes remerciées,Lagrée qui, en tant qu’ancien étudiant <strong>de</strong>l’université <strong>de</strong> Nantes, a su par sa démarchepersonnelle faciliter la mise en route <strong>de</strong>c<strong>et</strong>te coopération <strong>et</strong>, par son engagementquotidien, la faire vivre. <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te coopération : après 33 années m’apporte un vent <strong>de</strong> renouveau me poussantJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


Ouverture <strong>de</strong>Directeur du bureau Asie-Pacifique <strong>de</strong> l’AUFL’Agence universitaire <strong>de</strong> la francophonie d’été en sciences <strong>sociale</strong>s, qui rassemble conférence plénière <strong>et</strong> en ateliers. subvention que nous apportons a princi- internationale, <strong>et</strong> je suis vraiment impressionné<strong>de</strong> voir que les participants c<strong>et</strong>teLes occasions pour <strong>de</strong>s Cambodgiens, ment francophone, sont rares.Comme pour les journées doctoriales, dontune a eu lieu hier – <strong>et</strong> je crois que beaucoupd’entre vous y ont participé –, c<strong>et</strong>te université réseau <strong>de</strong> doctorants, jeunes chercheurs,universitaires en sciences <strong>sociale</strong>s.Le format choisi pour c<strong>et</strong>te université mesemble particulièrement intéressant, carsa durée <strong>et</strong> surtout son organisation en Tam Đảo, perm<strong>et</strong> un autre type d’échangesque les séances plus formelles (séminaires,conférences, <strong>et</strong>c.) qu’ont l’habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong>suivre les étudiants <strong>et</strong> doctorants. C’estaussi un autre type d’interactions. Je n’aimalheureusement pas pu encore voir les JTDseptembre <strong>de</strong>rnier, mais je crois que le type<strong>de</strong> fonctionnement <strong>de</strong>s ateliers encouragevraie interactivité, dans un système intéressant<strong>de</strong> multilinguisme proche <strong>de</strong> la glossolalie. Journées mais on y parle « en langues » <strong>et</strong> lacommunication s’y fait malgré tout. cause un certain nombre <strong>de</strong> pratiques – unenseignement magistral, une absence <strong>de</strong>dialogue – car elles forment les universitaires<strong>de</strong>main seront les personnes en charge <strong>de</strong> larecherche <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’enseignement en sciences<strong>sociale</strong>s dans la région. J’espère que lorsqu’ilsseront en cours, avec leurs étudiants, cesjeunes enseignants se souviendront <strong>de</strong>leurs conférences <strong>et</strong> ateliers <strong>et</strong> auront unePour l’avenir, l’AUF a évoqué avec plusieurspartenaires l’idée <strong>de</strong> constituer un collègeou école doctorale régionale en sciences<strong>sociale</strong>s, qui pourrait sur quelques annéesaccompagner plusieurs groupes <strong>de</strong> doctorantsvers la thèse. Dans notre idée, mais[ 28 ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


système d’accompagnement <strong>de</strong>s doctorants,lorsqu’ils sont en Asie, est nécessaire. Il fautaussi essayer d’éviter que les doctorants nese r<strong>et</strong>rouvent tous seuls, coupés d’équipesactives <strong>de</strong> recherche <strong>et</strong> d’autres doctorants.L’université d’été serait un moment privilégiépour regrouper ces cohortes <strong>de</strong> doctorants <strong>et</strong>méthodologique.Nous espérons donc, si les autres organismessoutenant c<strong>et</strong>te université régionale sontintéressés, <strong>et</strong> si ce collège doctoral peut plusieurs années encore, c<strong>et</strong>te belle réussite<strong>de</strong>s JTD en sciences <strong>sociale</strong>s pourra apporterchercheurs <strong>et</strong> enseignants dans ce domaineen Asie.Merci <strong>de</strong> votre attention.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 29 ]


Carte <strong>de</strong> localisationSource : Tomorrow Media.[ 30 ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Partie 1Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 31 ]


1.1. Différenciations <strong>et</strong> inégalitésperspective pluridisciplinaire<strong>et</strong> diachroniqueJean-Luc Maurer, Institut <strong>de</strong> hautes étu<strong>de</strong>s internationales<strong>et</strong> du développement (IHEID)(R<strong>et</strong>ranscription)véritable cheville ouvrière <strong>de</strong>s JTD <strong>de</strong>puis leurédition <strong>de</strong>s « Journées <strong>de</strong> Tam Đảo ». Cela faitd’intervenir dans le cadre <strong>de</strong>s JTD, puisque une décennie. Notre Institut offre en eff<strong>et</strong>décentralisé en étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> développement, compétences puisque je suis un spécialiste<strong>de</strong>s politiques <strong>de</strong> développement <strong>de</strong>s paysasiatiques <strong>et</strong> que j’ai fait l’essentiel <strong>de</strong> mes <strong>et</strong> plus particulièrement sur l’Indonésie, [1] . Je connais régulièrement pendant <strong>de</strong>s années avecd’autres collègues <strong>de</strong> l’Institut d’étu<strong>de</strong>s du vous apporter vous ouvriront <strong>de</strong> nouvelles[1] « Le terme <strong>de</strong> Malaysia désigne le pays établi <strong>de</strong> part <strong>et</strong> d’autre <strong>de</strong> la mer <strong>de</strong> Chine méridionale (…), l’usage <strong>de</strong> Malaisiedésigne sa seule portion péninsulaire (…) Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 33 ]


perspectives sur c<strong>et</strong>te problématiquefondamentale. en voulant peindre une vaste fresqueintroductive, mais j’espère que celle-ci serautile non seulement pour la discussion au région en comparant leurs dynamiques dansune perspective diachronique parce qu’au- les processus <strong>de</strong> différentiation se r<strong>et</strong>rouventdans l’histoire, la culture <strong>et</strong> le « temps long »– qu’évoquait Denys Lombard, l’un <strong>de</strong> accompagné d’un certain nombre <strong>de</strong> chiffresinévitables. Le <strong>de</strong>voir du chercheur est <strong>de</strong>en utili sant <strong>de</strong>s chiffres mais aussi en ayant approche.Après une introduction dans laquelle je justi- <strong>de</strong>s inégalités <strong>et</strong> <strong>de</strong> la différenciation dansle mon<strong>de</strong>, <strong>et</strong> plus particulièrement en Asie en trois gran<strong>de</strong>s parties. Dans la première,je montrerai les éléments d’unité <strong>et</strong> <strong>de</strong>diversité <strong>de</strong> la région, issus le plus souvent trajectoires <strong>de</strong> développement <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong> larégion, en insistant sur le lien entre croissanceéconomique, réduction <strong>de</strong> la pauvr<strong>et</strong>é troisième temps, je comparerai les inégalités emblématiques <strong>de</strong> la région : l’Indonésie <strong>et</strong> leun diagnostic sur l’impasse du modèle <strong>de</strong>développement <strong>et</strong> les possibilités <strong>de</strong> sondépassement par l’invention d’un nouveauparadigme.De l’importance d’accor<strong>de</strong>rune priorité à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s inégalités<strong>et</strong> <strong>de</strong> l’intétêt à choisir l’Asie du Sud-Est comme région emblématiquepour mener une telle analysePourquoi est-il légitime pour un spécialiste<strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> développement d’abor<strong>de</strong>rles questions <strong>de</strong> différenciations <strong>et</strong> d’inégalitésdoute car, avec le problème désormais avéré<strong>de</strong> l’« insoutenabilité » écologique <strong>de</strong> notremodèle <strong>de</strong> développement économique,la question <strong>de</strong>s différenciations <strong>et</strong> inégalités<strong>sociale</strong>s croissantes est certainement celle quiest la plus déterminante pour la justice <strong>sociale</strong>, l’humanité. Les différenciations <strong>et</strong> inégalités<strong>sociale</strong>s se sont en eff<strong>et</strong> fortement aggravéesdans pratiquement tous les pays du mon<strong>de</strong><strong>de</strong>puis le début <strong>de</strong> la vague <strong>de</strong> mondialisationd’inspiration néolibérale qui s’est répandue1980, avec la « révolution » conservatrice <strong>de</strong>Reagan <strong>et</strong> Thatcher.Nous vivons en fait <strong>de</strong>puis trente ans unevéritable répétition <strong>de</strong> l’ère <strong>de</strong>s inégalités quiavaient caractérisé le capitalisme sauvage e siècle <strong>et</strong> du début duXX e siècle. Cela s’était soldé par la premièreguerre mondiale, suivie <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> crise d’un second conflit d’envergure planétaireencore plus dévastateur. Tous ces élémentsétaient éminemment liés, <strong>et</strong> ont eu <strong>de</strong>s[ 34 ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


conséquences terribles. À un siècle <strong>de</strong>répéter, <strong>et</strong> la phase triomphale <strong>de</strong> capitalisme peut déboucher sur <strong>de</strong>s conséquencestout aussi tragiques. Pour ces raisons, il estcrucial que les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> développement <strong>de</strong>s phénomènes <strong>de</strong> différenciations les réduire.Résultats <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> majeure du WIDERTableau 1Résultats <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> majeure du WIDERSources : Cornia, G.A. <strong>et</strong> S.Kiiski (2001).Le tableau 1 présente les résultats d’uneétu<strong>de</strong> qui a été menée par le WIDER – Institut<strong>de</strong> recherches économiques <strong>de</strong> l’universitétravaillé sur la problématique <strong>de</strong>s inégalités pendant la pério<strong>de</strong> 1960-1990. Parmi ces ces inégalités prennent la forme d’un « U » dans un instant. Ces chiffres datent certes unpeu, mais si le WIDER menait aujourd’hui uneétu<strong>de</strong> comparable sur la pério<strong>de</strong> 1980-2010,je suis convaincu qu’il n’y aurait pratiquementles inégalités sont en décroissance.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 35 ]


Tableau 2Inégalités <strong>de</strong> revenu dans 73 paysentre 1960 <strong>et</strong> 1990Sources : Giovanni Andrea Cornia with Sampsa Kiiski (2001)“Trend in Income Distribution in the Post-World War II Period:Evi<strong>de</strong>nce and Interpr<strong>et</strong>ation”, Wi<strong>de</strong>r Discussion Paper N°. 89, UNU/WIDER: Helsinki.Le tableau 2 différencie trois catégories<strong>de</strong> pays : les pays développés, les paysen développement <strong>et</strong> les économies entransition. On peut remarquer que sur22 économies en transition, 21 d’entreelles présentent <strong>de</strong>s inégalités <strong>de</strong> revenuscroissantes. Le seul pays qui n’est pas placédans c<strong>et</strong>te situation est aussi le seul qui ne ont enfourché en premier le cheval <strong>de</strong> bataille<strong>de</strong> la mondialisation d’inspiration néolibérale, un certain nombre <strong>de</strong> pays, comme la France <strong>de</strong>s inégalités.[ 36 ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Graphique1 Parts <strong>de</strong> la consommation <strong>de</strong>s individusdans le mon<strong>de</strong> en 2005Sources : World Bank Development indicators 2008. <strong>et</strong> montrent une situation alarmante. Par 2005, le quintile le plus pauvre – 20 % <strong>de</strong>s1,5 % du total. Ce que l’on pourrait appeler quintiles intermédiaires ne se partagentqu’environ 22 % <strong>de</strong> la consom mation globale.les trois quarts <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière.Graphique2 Inégalité <strong>de</strong> consommation dans le mon<strong>de</strong> en 2005Sources : World Bank Development indicators 2008.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


Le graphique 2 va encore plus loin <strong>et</strong> montrel’ampleur <strong>de</strong>s inégalités <strong>de</strong> consommationpar décile en 2005. Le décile le plus riches’octroie presque 60 % <strong>de</strong> la consommationmondiale, soit 120 fois plus que le décile leplus pauvre qui n’a que 0,5 % <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière.la consommation, la différence est encorechiffres qui démontreraient tous que l’on estpuis au millième, les chiffres seraient encoreplus impressionnants car la concentration<strong>de</strong>s richesses se fait essentiellement au notre avis amplement <strong>de</strong> se pencher sur laproblématique <strong>de</strong>s inégalités en tant quephénomène social global le plus dévastateur d’années. Est, est une région du mon<strong>de</strong> particulièrementintéressante pour analyser une telle problématique.Pour <strong>de</strong>s raisons historiques,culturelles <strong>et</strong> religieuses, les inégalités <strong>sociale</strong>sont toujours été considérées comme étantrégions du mon<strong>de</strong>, comme l’Amérique durapport <strong>de</strong> la Banque mondiale <strong>de</strong> 1993 surle soi-disant « Miracle <strong>de</strong> l’Asie orientale » qui a <strong>et</strong> les trois autres « p<strong>et</strong>its Dragons » d’Asieétu<strong>de</strong> était que la région se caractérisait parun phénomène <strong>de</strong> « croissance équitable »– « Growth with Equity ».À un autre niveau d’analyse, en dépit <strong>de</strong> leurssocle culturel commun »– pour reprendre le concept du grandouvrage intitulé L’angle <strong>de</strong> l’Asie – qui fait enpartage <strong>et</strong> <strong>de</strong> simplicité. Cela serait-il lié au faitdu professeur Edison Liu, chercheur sino- commun, y compris les populations ditesminoritaires ou aborigènes ? Paul Mus ne ce « socle culturel commun », conceptimportant dans l’analyse <strong>de</strong>s inégalités.D’ailleurs l’Asie orientale est plus gran<strong>de</strong> quephares du « miracle asiatique » : la Corée duinégalités est variable en fonction <strong>de</strong> facteurshistoriques, culturels <strong>et</strong> politiques que nous quel que soit le niveau <strong>de</strong> départ, est queces inégalités se sont accrues, <strong>de</strong>puis vingtou trente ans, dans pres que tous ces pays <strong>et</strong>[ 38 ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Pays du « Mirage <strong>de</strong> l’Asie Orientale » : forte hausseTableau <strong>de</strong>s 3 inégalités <strong>de</strong> revenus, 1970-95Pays du « Mirage <strong>de</strong> l’Asie Orientale » :forte hausse <strong>de</strong>s inégalités, 1970-1995Pays <strong>et</strong> pério<strong>de</strong> Variable mesurée Gini au début Gini à la finHong Kong, 1971-91 Revenu par ménage 40.9 45.0Singapour, 1973-89 Revenu par ménage 41.0 49.0Taiwan, 1985-95 Revenu par ménage 29.0 31.7Corée du Sud, 1970-88 Revenu par ménage 33.3 33.6Malaisie, 1973-1989 Revenu par tête 50.1 45.9Thaïlan<strong>de</strong>, 1975-92 Dépenses par tête 36.4 46.2Indonésie, 1970-95 Dépenses par tête 34.9 34.2Chine, 1985-95 Revenu par tête 29.9 38.8Philippines, 1985-94 Dépenses par tête 41.0 42.9Vi t Nam, 1993-2003 Dépenses par tête 35.5 ±40.0Sources : base <strong>de</strong> données <strong>de</strong> la Banque mondiale.Le tableau 3 montre la hausse <strong>de</strong>s inégalités<strong>de</strong> revenus ou <strong>de</strong> consommation dans lespays du « Miracle <strong>de</strong> l’Asie Orientale » dans<strong>de</strong>s laps <strong>de</strong> temps variables entre le débutqui ont rejoint le train dans l’intervalle, <strong>et</strong>les Philippines qui n’y sont jamais montésen quelque sorte. La problématique <strong>de</strong>ssont difficiles. En eff<strong>et</strong>, les pays n’ont tout certains mesurent le revenu, d’autres la ailleurs, les années <strong>de</strong> référence ne sont plus difficile l’analyse comparative. Dans c<strong>et</strong>ableau, pour chaque pays, il y a une année<strong>de</strong> départ <strong>et</strong> d’arrivée, souvent différentes, <strong>et</strong>l’indicateur majeur utilisé pour l’analyse <strong>de</strong>sinégalités. On peut voir que les inégalités ont est un <strong>de</strong>s pays les plus inégalitaires du fortement jusqu’en 1989 (49). Cela place pratiquement au niveau du Brésil en termesd’inégalités <strong>sociale</strong>s, pays qui a toujours étél’un <strong>de</strong>s champions du mon<strong>de</strong> en la matière, prési<strong>de</strong>nt Lula a mis en place <strong>de</strong>s politiques Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 39 ]


pendant les trente premières années<strong>de</strong> son histoire, est partie d’un niveauatteindre presque 40 en 1995. Aujourd’hui, - les inégalités ont également augmenté partaient d’assez bas <strong>et</strong> restent toujours- le niveau <strong>de</strong>s inégalités a diminué l’Indonésie. Dans le second, le niveau était<strong>et</strong> reste relativement bas. En revanche,dans le premier, le niveau d’inégalité l’indépendance du pays, puis il a baisséen raison <strong>de</strong>s politiques <strong>de</strong> discriminationpositive adoptées par le Premier ministreMahathir pour favoriser la majorité malaise<strong>de</strong> la population. Cependant, les inégalitésy restent relativement élevées.inégalités ont, en règle générale, eu tendance la vigueur <strong>de</strong> leur croissance économique. Cen’est que quand la vague <strong>de</strong> mondialisationd’inspiration néolibérale <strong>de</strong>s années 1980a touché ces pays, <strong>et</strong> les a submergés, quecontredit donc la théorie néo-classique1950, qui postule que les inégalités ont dans un premier temps avec la croissanceéconomique <strong>et</strong> qu’elles diminuent ensuite,partagés par tous.ne dépend pas seulement <strong>de</strong>s causeshistoriques <strong>et</strong> culturelles, mais aussi <strong>de</strong>spolitiques <strong>de</strong> développement adoptées.Ce n’est pas par hasard que les inégalitésaugmentent ou décroissent. Cela est aussi ces résultats par miracle. Les inégalités nesont pas une fatalité, elles dépen<strong>de</strong>nt enredistribution <strong>sociale</strong>. Il apparaîtra clairementau cours <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te conférence que je cultive le« pessimisme <strong>de</strong> la raison » <strong>et</strong> « l’optimisme <strong>de</strong>sombre, mais je crois qu’il est toujours possiblepolitiques adéquates.[ 40 ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Les dix pays <strong>de</strong> l’Asie du Sud-Est : éclairage sur lesTableau différences 4 d’inégalités <strong>de</strong> revenusLes dix pays <strong>de</strong> l’Asie du Sud-Est :éclairage sur les différences d’inégalités <strong>de</strong> revenusannéed’enquêtePartQ1PartQ5RapportQ5/Q1IndiceGiniBirmanie n.a. n.a. n.a. n.a. n.a.Brunei n.a. n.a. n.a. n.a. n.a.Cambodge 1997 6.9 47.6 6.9 40.4Indonésie 2002 8.4 43.3 5.2 34.3Laos 1997 7.6 45.0 6.0 37.0Malaysia 1997 4.4 54.3 12.4 49.2Philippines 2000 5.4 52.3 9.7 46.1Singapour 1998 5.0 49.0 9.7 42.5Thaïlan<strong>de</strong> 2000 6.1 50.0 8.3 43.2Vi t Nam 2002 7.7 43.0 5.5 34.8Sources : base <strong>de</strong> données <strong>de</strong> la Banque mondiale.nombre d’indicateurs plus récents sur lesdifférences d’inégalités <strong>de</strong> revenus dans Est également utilisé ici l’autre indicateurmajeur auquel on fait appel pour mesurerles inégalités qui est la comparaison entrela part du quintile le plus pauvre (Q1) <strong>et</strong>la part du quintile le plus riche (Q5). Degran<strong>de</strong>s différences apparaissent. Ainsi, pourla Malaysia, le rapport Q1/Q5 est supérieur riche est douze fois plus riche que le quintile part du quintile le plus pauvre. Cela se reflète1.1.1. Unité <strong>et</strong> diversité <strong>de</strong> l’Asiedu Sud-Est : fruit d’une histoirelongue <strong>et</strong> complexe différences ? Il me semble que l’on ne peutles premiers siècles <strong>de</strong> l’histoire (chrétienne),Est – c<strong>et</strong> « angle <strong>de</strong> l’Asie » pour Paul Mus,« d’entre In<strong>de</strong> <strong>et</strong> Chine » pour Michel Bruneau.Le plus important <strong>de</strong> ces phénomènes estl’indianisation, le second est la sinisation.La première a touché plus ou moins tousles pays <strong>de</strong> la région en y laissant uneemp reinte durable, particulièrement au la culture chinoise, alors que les Philippinestrès anciens processus d’acculturation. Il estJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 41 ]


important <strong>de</strong> le souligner, les Philippinesfont géographiquement <strong>et</strong> politiquement <strong>de</strong> l’Amérique latine sur le plan historique<strong>et</strong> culturel. Cela résulte du fait qu’il n’a paspartagées par les religions <strong>et</strong> philosophiesd’origine indiennes, l’hindouisme <strong>et</strong> surtoutle bouddhisme, ou chinoise, principalementle confucianisme, ont imprégné toutes « socle culturel commun » qu’évoquait PaulMus. Parmi ces valeurs communes, ond’une vision assez égalitaire <strong>de</strong> la société : lesens du partage, les vertus <strong>de</strong> la simplicité <strong>et</strong><strong>de</strong> la frugalité, comme on peut le voir avec lebouddhisme.XII e siècle –, <strong>et</strong> ayant principalement touchéle mon<strong>de</strong> malais, a également véhiculé avectoute assez proches d’humilité, <strong>de</strong> solidarité<strong>et</strong> <strong>de</strong> charité. Par la suite, la colonisationocci<strong>de</strong>ntale a renforcé ces différences e siècle,comme la péninsule Malaise, Java ou Luzon, e , comme Bali, le nord D’autres régions ne l’ont pas vraiment été <strong>de</strong>ou dans les montagnes. Il est important <strong>de</strong>occi<strong>de</strong>ntale touche la péninsule malaise <strong>et</strong> l’îleseulement au XIX e -XX e siècle.D’autre part, toutes les principales puissancescoloniales ont participé au partage <strong>de</strong> larégion. Le Portugal <strong>et</strong> l’Espagne ont été les e e siècles, suivies parles Pays-Bas – on oublie souvent que ce p<strong>et</strong>itpays dominait une gran<strong>de</strong> partie du mon<strong>de</strong> e siècle en étant présent sur tous les e siècle <strong>et</strong> brièvementle Japon au XX e siècle. Les proj<strong>et</strong>s, styles,métho<strong>de</strong>s <strong>et</strong> bilans variables <strong>de</strong>s processus Le christianisme, qui a accompagné lacolonisation, n’a touché principalement queles régions qui n’avaient pas été indianisées,sinisées ou islamisées, en l’occurrence surtout importé par les Espagnols – <strong>et</strong> les zones <strong>de</strong>marge. C<strong>et</strong>te religion a aussi apporté sa pierreau « socle culturel commun moins d’un point <strong>de</strong> vue théorique, hélas charité. qui s’est manifesté dès le début du XX e siècle adébouché sur <strong>de</strong>s processus d’émancipationcoloniale assez comparables, mais sur <strong>de</strong>sproclamations d’indépendance très différentes.Après la secon<strong>de</strong> guerre mondiale<strong>et</strong> le traumatisme <strong>de</strong> l’occupation japonaise[ 42 ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


dont toute la région a souffert, certaines indépendancesont été acquises dans la lutte<strong>et</strong> la violence, comme en Indonésie ou aucomme en Malaysia, ou au Cambodge.leur indépendance entre 1945 – Indonésie, <strong>de</strong>s années 1950 ou le début <strong>de</strong>s années– ont inscrit au fronton <strong>de</strong> leurs constitutions principes semblables <strong>de</strong> développementéquitable, <strong>de</strong> justice <strong>sociale</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> démocratie,dans un éventail <strong>de</strong> déclinaisons diverses en Indonésie au socialisme autarcique <strong>de</strong> l’unité que <strong>de</strong> la diversité.Lors <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> postcoloniale, tous les <strong>et</strong> ont été profondément marqués parla guerre froi<strong>de</strong>, qui a fait <strong>de</strong> la région laprincipale zone « chau<strong>de</strong> » <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te pério<strong>de</strong><strong>de</strong> tensions. Certains se sont d’emblée adopté <strong>de</strong>s stratégies <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisation <strong>et</strong><strong>de</strong> développement <strong>de</strong> type capitaliste. Unseul pays a tout <strong>de</strong> suite basculé dans lecamp socialiste <strong>et</strong> suivi un modèle opposé : premier temps la troisième voie, hélas illu soire,du non-alignement – Indonésie, Birmanie,du bloc occi<strong>de</strong>ntal – Indonésie en 1965 – ouseul est resté, pour le meilleur, <strong>et</strong> surtout le que soit leur idéologie politique, quatre paysseulement se sont engagés sur le tard dans<strong>de</strong>s processus <strong>de</strong> démocratisation partielle,mouvementée <strong>et</strong> <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur variable :Malaysia.Par ailleurs, tous ces pays sont l’un aprèsl’autre <strong>de</strong>venus membres <strong>de</strong> l’Association <strong>de</strong>s dynamique d’une mondialisation capitaliste.Cela apparaît notamment très clairement<strong>de</strong> marché s’inscrit parfaitement dans lamondialisation d’inspiration néo-libérale.C<strong>et</strong>te intégration dans le maelström <strong>de</strong> laglobalisation a stimulé une forte croissance changement social très profond, notammentcaractérisé non seulement par la réduction <strong>de</strong>la pauvr<strong>et</strong>é, mais aussi par le creusement <strong>de</strong>sinégalités entre les gagnants <strong>et</strong> les perdants<strong>de</strong> ce processus. Au bout du compte, c<strong>et</strong>te <strong>de</strong> diversité <strong>et</strong>hnique, démographique,culturelle, religieuse <strong>et</strong> politique, qui présentecependant <strong>de</strong> très forts éléments d’unité surle plan économique, social <strong>et</strong> politique.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 43 ]


Tableau 5Asie du Sud-Est :Asie du Sud-Est : un résumé <strong>de</strong>s trajectoires historiquesun résumé <strong>de</strong>s trajectoires historiquesInfluenceprécolonialeculturereligionPuissancecolonialedominanteAnnéedéclarationindépendanceEntréedansASEANTauxouvertureéconomique2004-2006Indice <strong>de</strong>libertépolitique2008 (0 à 2)Singapour n.a. GB 1965 1967 407.9 1Brunei islam GB 1984 1984 97.2 0Malaysia islam GB 1957 1967 184.9 1Thaïlan<strong>de</strong> bouddhisme n.a. n.a. 1967 139.4 2Philippines islam (sud) ESP+USA1946 1967 75.2 2Indonésie Islam (sync.) Pays Bas 1945 (49) 1967 52.8 2Vi t Nam confucianisme France 1945 (75) 1995 170.6 0Laos bouddhisme France 1953 1997 52.3 0Cambodge bouddhisme France 1953 1999 138.8 1Birmanie bouddhisme GB 1948 1997 52.8 0Sources : Données personnelles <strong>de</strong> l’auteur, OMC, PNUD.Le tableau 5 offre un résumé <strong>de</strong>s trajectoires voir <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s différences. Ainsi y-a-t-il unegran<strong>de</strong> hétérogénéité sur le plan économique alors que ce <strong>de</strong>rnier ne représente que la[ 44 ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Tableau 6Asie du Sud-Est :principaux Asie du Sud-Est indicateurs : principaux démographiquesindicateurs démographiquesSup. (km 2 ) Pop. 2010(millions)Croissancedémographique1990-95(%)Croissancedémographique2010-15 (%)Répart.rural/urbain(%)Âgemédian2010Singapour 640 4.8 2.4 0.9 0/100 40.6 34.7Ratiodép.2010Brunei 5’765 0.4 2.8 1.7 24.3/75.7 27.8 42.4Malaysia 329’758 27.9 2.6 1.5 27.8/72.2 26.3 51.3Thaïlan<strong>de</strong> 513’115 68.1 1.2 0.5 66.0/34.0 33.2 41.2Philippines 300’000 93.6 2.3 1.7 51.1/48.9 23.2 60.7Indonésie 1’904’842 232.5 1.5 1.0 55.7/44.3 28.2 48.7Vi t Nam 331’041 89.0 1.9 1.0 69.6/30.4 28.5 45.8Laos 236’800 6.4 2.7 1.8 66.8/33.2 20.6 68.1Cambodge 181’285 15.1 3.2 1.7 79.9/20.1 22.3 56.6Birmanie 676’572 50.5 1.4 1.0 66.3/33.7 27.9 47.2Sources : De Koninck 2005, RDH 2010/PNUD.Les indicateurs démographiques font égalementressortir <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s différences entrecat pour ne pas dire impossible <strong>de</strong> comparer 2 ,5 millions d’habitants – avec son voisin 2 , 240 millionsd’habitants –, qui n’ont évi<strong>de</strong>mment pas lesIci, le facteur <strong>de</strong> diversité prime plus que <strong>de</strong> croissance démographique pour lespério<strong>de</strong>s 1990-1995 <strong>et</strong> 2010-2015 montrent différents.1.1.2. Trajectoires <strong>de</strong> développement<strong>de</strong> l’Asie du Sud-Est :focus sur les liens entre croissance,pauvr<strong>et</strong>é <strong>et</strong> inégalitésUne observation attentive <strong>de</strong>s différentesséries d’indicateurs <strong>de</strong> développementéconomique <strong>et</strong> humain révèle bien la naturedéveloppement entre les trois dimensionsclefs que sont la croissance économique, laréduction <strong>de</strong> la pauvr<strong>et</strong>é <strong>et</strong> la dynamique<strong>de</strong>s inégalités <strong>sociale</strong>s. Tous les pays d’Asie l’Asie Orientale » ont initié leur processus <strong>de</strong>Malaysia dès le début <strong>de</strong> la guerre froi<strong>de</strong>, danslaquelle ils étaient d’emblée <strong>de</strong>s alliés du bloc Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 45 ]


avant le début <strong>de</strong> la vague <strong>de</strong> mondialisation<strong>de</strong> nature néolibérale qui s’est imposée dansannées 1980 avec la « révolution » libérale <strong>de</strong>Reagan <strong>et</strong> Thatcher.Les politiques publiques <strong>de</strong> développementque ces pays ont pu adopter <strong>et</strong> poursuivresans entraves pendant plusieurs décennies,en pratiquant un protectionnisme subtil,leur ont permis d’assurer une croissanceéconomique soutenue <strong>et</strong> <strong>de</strong> réduire <strong>de</strong>manière specta culaire la pauvr<strong>et</strong>é ens’appuyant sur <strong>de</strong>s politiques <strong>sociale</strong>s volontaristes,notamment dans le domaine <strong>de</strong>qui avaient un secteur agri cole important ontaussi accordé la priorité au développement lour<strong>de</strong> ou <strong>de</strong> hautes technologies –, ce qui aeu un impact majeur sur le niveau <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> lapopulation. Les inégalités <strong>sociale</strong>s, en tenant dans les pays qui ont d’emblée adoptéun modèle <strong>de</strong> développement capitalisterelativement stables en Indonésie, qui a thèse <strong>de</strong> doctorat que Trần Thu Quynh apréparée sous ma direction <strong>et</strong> défendue en The Dynamics ofInequality in Vi<strong>et</strong>nam (1986-2008) ». L’auteury fait une distinction intéressante entre lesinégalités structurelles, héritées <strong>de</strong> l’histoire <strong>et</strong>qui sont le résultat d’une « reproduction » pourreprendre les concepts <strong>de</strong> Pierre Bourdieu,<strong>et</strong> les inégalités conjoncturelles, qui sontcréés par la situation <strong>et</strong> le développementéconomique du moment, comme la structurelles n’ont pas été affectées par lesprocessus <strong>de</strong> décolonisation. De nouvellesinégalités conjoncturelles se sont construitessur <strong>de</strong>s inégalités structurelles anciennes cumulatif lui fait atteindre un coefficient ont augmenté dans les pays qui ont adoptéd’emblée un modèle <strong>de</strong> développementcapita liste, mais sont restées relativementstables dans le seul pays qui a attenduvingt ans pour rentrer dans ce processus. Ce<strong>de</strong>s inégalités en Indonésie, en plus du faitont été très largement éliminées, comme aupolitiques héritées <strong>de</strong> l’histoire, les Philippines,pays ayant pourtant opté pour un modèle <strong>de</strong> resté en marge <strong>de</strong> la dynamique du « Miracle<strong>de</strong> l’Asie Orientale ».À partir du début <strong>de</strong> la mondialisationnéolibérale <strong>de</strong>s années 1980, la croissanceéconomique s’est maintenue mais a souventfléchi dans les pays du « miracle asiatique ».La réduction <strong>de</strong> la pauvr<strong>et</strong>é s’y est toutefoispoursuivie, avec un recul plus ou moins fort<strong>et</strong> durable dans les pays qui ont été le plus partout sous l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>s politiques <strong>de</strong>libéralisation économique <strong>et</strong> <strong>de</strong> la baisse <strong>de</strong>ssubventions <strong>sociale</strong>s. Les pays issus du bloc[ 46 ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


socialiste qui se sont alors inscrits dans lamondialisation néolibérale en adoptant leLaos, Cambodge – ont vu leur croissanceéconomique s’accélérer fortement, leurpauvr<strong>et</strong>é chuter <strong>de</strong> manière souventTableau 7inégalités <strong>sociale</strong>s se creuser rapi<strong>de</strong>ment, restent en marge <strong>de</strong> tout ce processus <strong>de</strong> par – dictature militaire en Birmanie.Pays du « Mirage <strong>de</strong> l’Asie Orientale » :Pays du « Mirage <strong>de</strong> l’Asie Orientale » :variations <strong>de</strong> la croissance économique, 1965-1995variations <strong>de</strong> la croissance économique, 1965-1995PIB/pc 1965(1995 PPP$)PIB/pc 1995(1995 PPP$)% /an PIB1965-1980% /an PIB1980-1990% /an PIB1990-1995Corée du Sud 1528 13269 6.8 7.5 6.5Taiwan 2324 15191 7.5 6.3 5.7Hong Kong 4843 26334 6.2 5.1 4.9Singapour 2648 23350 8.5 6.5 7.4Thaïlan<strong>de</strong> 1570 6723 4.6 6.4 6.8Malaisie 2271 9458 3.6 4.2 6.0Indonésie 817 3346 4.8 4.4 5.4Philippines 1736 2475 2.9 -0.4 0.1Vi t Nam n.a. 1308 -0.8 4.7 5.8Chine 771 2’479 3.5 8.4 9.2Sources : V. Ahuja <strong>et</strong>. al, World Bank (1997). montre les variations <strong>de</strong> la croissance éco-a fortement augmenté sur trente ans dans laplupart <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong> la région. Il a été multiplié quatre pour l’Indonésie <strong>et</strong> la Malaysia, par stagnent : PIB multiplié par 1,4. Par ailleurs, onpeut remarquer que si l’on désagrège c<strong>et</strong>tecroissance <strong>de</strong> trente ans en trois gran<strong>de</strong>spério<strong>de</strong>s 1965-1980, 1980-1990 <strong>et</strong> 1990-1995, la croissance économique a été plusavec le temps. Il semble par conséquent quela mondialisation inter venue au début <strong>de</strong>sannées 1980 n’a pas réellement stimulé lacroissance <strong>de</strong>s « dragons » asiatiques, notam-auteurs ont travaillé sur c<strong>et</strong>te question ne débouchait pas sur une accélération Weisbrot <strong>et</strong> al.au titre particulièrement bien trouvé : « TheJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


Pays du « Mirage <strong>de</strong> l’Asie Orientale » :réduction spectaculaire <strong>de</strong> la pauvr<strong>et</strong>é, 1975-1995Tableau 81,25$PPP/jourNombre1975Pays du « Mirage <strong>de</strong> l’Asie Orientale » :réduction spectaculaire <strong>de</strong> la pauvr<strong>et</strong>é, 1975-1995Nombre1985Nombre1993Nombre1995%1975%1985%1993%1995Asie <strong>de</strong> l’Est 716,8 524,2 443,4 345,7 57,6 37,3 27,9 21,2AE-Chine 147,9 125,9 91,8 76,4 51,4 35,6 22,7 18,2Chine 568,9 398,3 351,6 269,3 59,5 37,9 29,7 22,2Thaïlan<strong>de</strong> 3,4 5,1 < 0,5 < 0,5 8,1 10 < 1 < 1Malaisie 2,1 1,7 < 0,2 < 0,2 17,4 10,8 < 1 < 1Indonésie 87,2 52,8 31,8 21,9 64,3 32,2 17 11,4Philippines 15,4 17,7 17,8 17,6 35,7 32,4 27,5 25,5Vi t Nam n.a. 44,3 37,4 31,3 n.a. 74 52,7 42,2PPP : Purchasing Power ParitySources : V. Ahuja <strong>et</strong>. al, World Bank (1997).Le tableau 8 fait apparaître une réductionspectaculaire <strong>de</strong> la pauvr<strong>et</strong>é dans larégion. Cela dit, on peut légitimement se ne reflète évi<strong>de</strong>mment pas la réalité <strong>de</strong> la <strong>et</strong> multidimensionnelle, mais il reste pourl’instant utilisé dans le cadre <strong>de</strong>s Objectifs duMillénaire pour le Développement (OMD).C<strong>et</strong>te pauvr<strong>et</strong>é a été diminuée <strong>de</strong> moitié prend l’Asie <strong>de</strong> l’Est dans son ensemble, on<strong>de</strong> pauvres. Dans certains pays comme diminué sa pauvr<strong>et</strong>é par quatre en termes<strong>de</strong> nombre <strong>de</strong> personnes affectées, <strong>et</strong> par sans équivalent dans l’histoire <strong>de</strong> l’humanité.<strong>de</strong> la hausse <strong>de</strong>s inégalités dans la région qui aété présentée <strong>et</strong> commentée précé<strong>de</strong>mmentdans le tableau 3, intitulé « Pays du « Mirage <strong>de</strong>l’Asie Orientale » : forte hausse <strong>de</strong>s inégalités,revanche, il est nécessaire <strong>de</strong> souligner ici quela problématique <strong>de</strong>s inégalités est souvent surtout <strong>de</strong> consommation, plus facilementmesurables <strong>et</strong> plus régulièrement mesurées.Mais les inégalités <strong>sociale</strong>s ont une dimensionplus large. Elles sont aussi déterminées par ladistribution d’autres facteurs <strong>de</strong> productioncomme la terre, le capital, le travail <strong>et</strong> l’accès la santé, l’éducation, l’habitat, la sécurité,la citoyenn<strong>et</strong>é, <strong>et</strong>c. Pour aller un pas plusloin, j’aimerais proposer que l’analyse <strong>de</strong>sinéga lités <strong>sociale</strong>s puisse s’ordonner autour[ 48 ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


<strong>de</strong> cinq grands types <strong>de</strong> clivages binaires :rural/urbain (sectoriel), centre/périphérie(régional), majorité/minorités (<strong>et</strong>hnique),formel/informel (emploi) <strong>et</strong> homme/femme 1.1.3. Analyse comparative<strong>de</strong>s processus <strong>de</strong> différenciations<strong>et</strong> d’inégalités <strong>sociale</strong>s en Indonésie<strong>et</strong> au Việt Namsur le plan démographique : l’Indonésie avecprès <strong>de</strong> 240 millions d’habitants (quatrièmepopulation mondiale après la Chine, l’In<strong>de</strong> région, quasi ex-aequo avec les Philippines). l’analyse comparée est la plus intéressante :- l’Indonésie, qui a d’abord été indianisée, estle plus grand pays musulman du mon<strong>de</strong>mais aussi la plus gran<strong>de</strong> démocratie Pays-Bas qui y ont appliqué un modèle influencé par la culture chinoise, dansl’orbite <strong>de</strong> laquelle il a vécu un millénaire,a été colo nisé tardivement par la Francequi y a, comme ailleurs, pratiqué un styled’administration directe. nationale <strong>et</strong> <strong>de</strong>s processus révolutionnaires, acquise qu’au terme <strong>de</strong> très dures épreuvesd’indépendance très difficiles sur le planpolitique <strong>et</strong> économique, <strong>et</strong> <strong>de</strong>s processus <strong>de</strong>développement différés dans le temps :1949 <strong>de</strong> la guerre <strong>de</strong> libération nationale dans une instabilité politique <strong>et</strong> un marasmeéconomique croissants qui ont culminédans les terribles massacres <strong>de</strong> 1965-1966liquidant le parti communiste indonésien,(père <strong>de</strong> l’indépendance), <strong>et</strong> amenant aupouvoir un régime militaire pro-occi<strong>de</strong>ntal<strong>de</strong> développement n’a en fait vraiment conflit mondial en 1945, a enchaîné lesguerres <strong>de</strong> libération, d’abord contre la du pays sous la prési<strong>de</strong>nce du père <strong>de</strong> la qu’avec l’adoption en 1986 <strong>de</strong> la politiquedu Đổi Mới que débute le processus <strong>de</strong>développement qui sera l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> notreanalyse m<strong>et</strong>tant en lien pauvr<strong>et</strong>é, croissance<strong>et</strong> inégalités.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 49 ]


accélérés ont été différés dans le tempsqui n’ont pas connu <strong>de</strong> phase traumatique<strong>et</strong> ont commencé immédiatement leurprocessus <strong>de</strong> développement – <strong>et</strong> sontinitiés avec un décalage <strong>de</strong> respectivement - l’Indonésie a d’abord connu sousla houl<strong>et</strong>te du régime autoritaire <strong>et</strong>dictatorial <strong>de</strong> « l’Ordre nouveau » ses économique soutenue <strong>et</strong> une remarquableréduction <strong>de</strong> la pauvr<strong>et</strong>é. La crisepar une « décennie perdue » <strong>de</strong> récession,d’instabilité <strong>et</strong> <strong>de</strong> violences ayant faillidéboucher sur l’implosion du pays. C<strong>et</strong>te« crise totale » a toutefois donné naissance une croissance économique soutenue qui<strong>de</strong> réduction <strong>de</strong> la pauvr<strong>et</strong>é. En revanche, iln’y a pas eu <strong>de</strong> véritables changements surle plan politique.pays sur le plan <strong>de</strong>s inégalités <strong>sociale</strong>s [2] .sur les différences. Partons tout d’abord consommation très proches, mais ce sontla moyenne sur la pério<strong>de</strong> 2000-2010 étant révolutionnaires <strong>de</strong> nature nationaliste, danslesquels les élites traditionnelles, qui avaientgénéralement collaboré avec le colonisateur,ont perdu leurs pouvoirs <strong>et</strong> leurs privilèges.Cela n’a été le cas dans aucun autre pays largement porteuses <strong>de</strong> valeurs d’égalité <strong>et</strong>socle culturelcommun » évoqué par Paul Mus.que, tout en restant encore relative mentmodérées, ces inégalités ont toutefois encore en 2002 que <strong>de</strong> 34,3 en Indonésie,En Indonésie le rapport Q5/Q1 est ainsi passé [2]proviennent essentiellement <strong>de</strong> la base statistique <strong>de</strong> la Banque mondiale ou du Rapport sur le Développementhumain 2010[ 50 ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


nouvelles élites proches du pouvoir politique <strong>de</strong>s inégalités conjoncturelles évoquées plushaut. Le niveau d’inégalité est légèrement qui surprend puisque le premier partait d’un<strong>et</strong>rès gran<strong>de</strong> égalité avant le Đổi Mới. En vingt- plus ouverte qu’en Indonésie – pourcentage 24 % en 2009 –, la soif <strong>de</strong> consommationqui a longtemps été frustrée, <strong>et</strong> le fait que 1998. On peut noter que c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière a diminution passagère <strong>de</strong>s inégalités – ce sonten eff<strong>et</strong> d’abord les classes supérieures <strong>et</strong> lestertiaire qui ont souffert <strong>de</strong> la crise.Cela dit, au niveau <strong>de</strong>s tendances structurelles<strong>de</strong> la différenciation <strong>et</strong> <strong>de</strong>s inégalités <strong>sociale</strong>s,ce sont aussi les similitu<strong>de</strong>s qui priment : s’aggrave : alors que les lignes <strong>de</strong> pauvr<strong>et</strong>é rurale, contre seulement 9,9 % <strong>et</strong> 3,3 % pour campagne se double d’un fossé croissant les régions périphériques. En Indonésie,c’est le cas entre Java-Bali ou certaines régions montagneuses du Nord. Ainsi, si lenombre <strong>de</strong> personnes vivant sous la ligne<strong>de</strong> pauvr<strong>et</strong>é est majoritairement concentrédans les régions les plus peuplées commele pourcentage <strong>de</strong>s pauvres est beaucoupplus élevé dans les régions marginales. <strong>de</strong> revenus sont en général moins fortesdans les régions rurales les plus pauvres <strong>de</strong> différenciation est encore renforcé parle clivage croissant entre la majorité <strong>de</strong>la population <strong>et</strong> les groupes minoritaires.Toutefois, le phénomène est n<strong>et</strong>tement (Jarai <strong>et</strong> autres) <strong>et</strong> <strong>de</strong>s montagnes du Nord sont les plus élevés <strong>et</strong> que les indicateurs<strong>de</strong> développement humain sont les plus tenir l’essentiel du pouvoir politique <strong>et</strong>économique – avec la minorité chinoise –, les élites <strong>de</strong> certaines <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s <strong>et</strong>hniesminoritaires <strong>de</strong>s autres îles périphériques Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 51 ]


la décentralisation administrative assezpoussée, mise en place après la chute « revanche <strong>de</strong>s élites locales » qui ont reprisune bonne partie du pouvoir politique <strong>et</strong>économique, accompagné <strong>de</strong> la possibilité<strong>de</strong> « partager les fruits <strong>de</strong> la corruption » <strong>et</strong><strong>de</strong> s’enrichir rapi<strong>de</strong>ment. inégalités <strong>sociale</strong>s sont fortement déterminéespar l’accès au travail formel, la pauvr<strong>et</strong>ése concentrant sur le secteur informel quireprésente sur la pério<strong>de</strong> 2000-2008 enmoyenne 63,1 % <strong>de</strong>s emplois en Indonésie,la domination du secteur informel dans pauvr<strong>et</strong>é <strong>et</strong> un <strong>de</strong>s déterminants très forts<strong>de</strong>s inégalités.Des différences notoires dans les processus<strong>de</strong> différenciations <strong>et</strong> d’inégalités <strong>sociale</strong>s <strong>de</strong>sC’est notamment le cas pour ce qui estdu <strong>de</strong>rnier <strong>de</strong>s grands clivages structurels inégalités <strong>de</strong> genre sont n<strong>et</strong>tement moins respectivement, un coefficient d’inégalitéen 2010 <strong>de</strong> 0,530 <strong>et</strong> 0,680. Cela se r<strong>et</strong>rouveau niveau <strong>de</strong>s autres indicateurs utiliséspar le PNUD : pourcentage <strong>de</strong>s femmes contre 420 en Indonésie, soit près <strong>de</strong> trois foisplus. Il est certain que le passé socialiste du pays a subies, pendant lesquelles les femmes<strong>de</strong> la religion musulmane en Indonésie, qui De manière plus générale, les indicateurs <strong>de</strong>développement humain sont sensiblementdu fait essentiellement d’un investissementplus important <strong>de</strong>s ressources publiques dans<strong>de</strong> la santé :- certes, l’indice <strong>de</strong> développement humain en 1980 <strong>et</strong> 0,500 en 1990) <strong>et</strong> un 108 e rang <strong>et</strong> un 113 e vingt ans plus tard. Le léger avantage <strong>de</strong>l’Indonésie résulte avant tout <strong>de</strong> sonrevenu moyen par habitant plus élevé <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te composante est très forte dans lebrut (PNB)/per capita percapita progrès sont comparables <strong>et</strong> l’écart seréduit puisque l’Indonésie partait d’un - en revanche, sur les autres composantes durée <strong>de</strong> scolarisation moyenne en 2010 pour la santé. L’espérance <strong>de</strong> vie en 2010[ 52 ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


mortalité infantile <strong>de</strong>s moins <strong>de</strong> cinq ansétait <strong>de</strong> seulement 14 pour mille dans lepremier pays contre 41 pour mille dansle second, trois fois plus, comme pour laCes différences dans le développement socialont une cause très claire : en pourcentage du2009 sont trois fois plus élevées que celles <strong>de</strong> contre 2,8 %. Cependant, la privatisation nécessairement dans le bons sens.socio-politiques <strong>de</strong> développement humainque les différences sont les plus fortes. Depuis indicateurs <strong>de</strong> développement en prenantdorénavant en compte la problématique seulement corrigé <strong>de</strong>s inégalités, mais beaucoup critiquées. Je pense toutefois que<strong>de</strong> la pauvr<strong>et</strong>é <strong>et</strong> <strong>de</strong>s inégalités. Concernantl’Indonésie, le pays est non seulement parmiles pays les plus démocratiques <strong>de</strong> la région<strong>et</strong> la troisième plus gran<strong>de</strong> démocratie du surtout la plus gran<strong>de</strong> démocratie du mon<strong>de</strong> Transparency International, corruption en 2010 : 2,8 <strong>et</strong> 110 ème rang ème pourConclusion : impasse du modèle<strong>de</strong> développement <strong>et</strong> possibilitésd’un changement <strong>de</strong> paradigme ?C<strong>et</strong>te analyse <strong>de</strong>s processus <strong>de</strong> différenciations<strong>et</strong> d’inégalités <strong>sociale</strong>s croissantesconclusions sur l’impasse du modèle <strong>de</strong>développement poursuivi par les pays <strong>de</strong>la région <strong>et</strong> les possibilités qu’ils ont <strong>de</strong>changer <strong>de</strong> paradigme <strong>et</strong> <strong>de</strong> promouvoirun développement soutenable. Il estévi<strong>de</strong>nt que le modèle <strong>de</strong> développementactuel d’intégration croissante dans la <strong>et</strong> durables qui ont rendu possible l’adoption réduction spectaculaire <strong>de</strong> la pauvr<strong>et</strong>é. Maisc<strong>et</strong>te croissance s’est aussi accompagnéed’une aggravation <strong>de</strong>s inégalités <strong>de</strong> revenus<strong>et</strong> <strong>de</strong>s phénomènes <strong>de</strong> différen ciations<strong>sociale</strong>s autour <strong>de</strong>s cinq grands clivagesbinaires que l’on a évoqués auparavant.Or, d’une part, c<strong>et</strong>te hausse continue<strong>de</strong>s iné galités <strong>sociale</strong>s est insoutenable source <strong>de</strong> tensions <strong>sociale</strong>s <strong>et</strong> d’instabilité la poursuite d’un développement humainqui garan tisse l’amélioration du niveau <strong>de</strong>vie <strong>de</strong> toute la population. Des économistesseuil d’inégalité, le déclenchement d’unecroissance soutenue est impossible, maisla croissance est également mise en danger.D’autre part, la poursuite d’une telle crois- soutenable. Elle est dépendante d’uneinclusion toujours plus gran<strong>de</strong> dans unemondialisation basée sur une compétitionJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 53 ]


productivité, la privatisation accrue <strong>de</strong> pans dont on connaît les terribles méfaits, <strong>et</strong> un<strong>et</strong>rès large corruption. Par ailleurs, elle estinsoutenable d’un point <strong>de</strong> vue écologique. nomique reste relativement soutenue, commec’est le cas en Indonésie, cela n’évite pasnécessairement <strong>de</strong> tomber dans la « trappe »caractérise notamment par une croissancesans création d’emplois supplémentaires, nous l’avons évoqué précé<strong>de</strong>mment, cemodèle <strong>de</strong> développement est totalementinsou tenable d’un point <strong>de</strong> vue écologique <strong>de</strong>s ressources naturelles <strong>et</strong> débouche sur contribuent au réchauffement climatique au littoral très étendu.régions du mon<strong>de</strong>, aurait la capacité, sur labase <strong>de</strong> certaines <strong>de</strong>s principales valeurs<strong>de</strong> son « socle culturel commun », d’adopterprogressivement un autre paradigme <strong>de</strong> les sociétés paysannes ont toujours tradition- <strong>et</strong> social basé sur <strong>de</strong>s principes qui sont proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> développement alternatif pourl’avenir. Je ne mentionnerai ici que les trois plusimportants : hidup se<strong>de</strong>rhana – principe d’unevie simple –, cukupan – principe que ce qui estimportant n’est pas d’accumuler <strong>de</strong>s richesses pemerataan –principe <strong>de</strong> partage équitable <strong>de</strong>s richesses.Les révolutions anticoloniales indonésienne<strong>et</strong> vi<strong>et</strong>na mienne étaient d’ailleurs largementporteuses <strong>de</strong> ces valeurs <strong>de</strong> justice <strong>sociale</strong> <strong>et</strong><strong>de</strong> solida rité.Bien que je sois moins familier avec la culturevi<strong>et</strong>namienne, je suis convaincu que la sociétépaysanne traditionnelle <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ltas <strong>et</strong> <strong>de</strong>squi constituaient la base <strong>de</strong>s principes <strong>de</strong> laplupart <strong>de</strong>s autres pays <strong>de</strong> la région <strong>et</strong> quel’on r<strong>et</strong>rouve encore ces valeurs <strong>de</strong> simplicité,<strong>de</strong> solidarité, <strong>de</strong> sens du partage <strong>et</strong> <strong>de</strong> lamesure dans toutes les sociétés relevant du« socle culturel commun » <strong>de</strong> Paul Mus – sauf d’un développement <strong>sociale</strong>ment équitable<strong>et</strong> écologiquement durable pour la planète.Comme les autres régions du mon<strong>de</strong>, l’Asiechangement <strong>de</strong> paradigme moins difficile <strong>et</strong>violent qu’ailleurs.En dépit du fait que mon analyse soit qu’un autre mon<strong>de</strong> est possible, mais, plusque jamais, une volonté <strong>et</strong> un couragepolitique plus grands seraient nécessairespour lui donner naissance, comme le disait[ 54 ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


AnnexesTableau 9Asie Asie du Sud-Est du Sud-Est : principaux : principaux indicateurs indicateurs économiques économiquesPIB 2009courant(Mld US$)CroissancePIB 2007(%)PIB/pc2009 CRT(US $)RNB/pc *2009 PPA(US $)Exportation2009% PIBImportation2009Singapour 182,352 8,5 36’587 44’790 221 (08) 45 (08) 0,6Brunei 11,17 4,4 30’391 51’200 68 (07) 54 (06) 1% PIBInflation2009(%)Malaysia 193,03 6,5 7’030 13’710 96 31 0,6Thaïlan<strong>de</strong> 263,77 4,9 3’893 7’640 68 30 - 0,8Philippines 161,19 7,0 1’752 3’540 32 40 3,2Indonésie 540,27 6,3 2’349 3’720 24 23 6.4Vi t Nam 97,18 8,5 1’113 2’790 68 29 7,1Laos 5,94 7,6 940 2’200 33 (08) 25 (08) 0Cambodge 10,45 10,2 706 1’820 60 19 - 0,7Birmanie n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a.* Pc : per capitaSources : base <strong>de</strong> données <strong>de</strong> la Banque mondiale.TableauAsie 10duSud-Est Asie du : Sud-Est indicateurs : <strong>de</strong> développement humain (1)indicateurs <strong>de</strong> développement humain (1)IDH 1980indiceIDH 2010indiceIDH 2010rangEspérance <strong>de</strong>vie à lanaissance2010Durée moy.scolarisation2010RNB/pc *2008US$ PPARangsRNB-IDH 2010Singapour n.a. 0,846 27 80,7 8,8 48’893 -19Brunei n.a 0,805 37 77,4 7,5 49’915 -30Malaysia 0,541 0,744 57 74,7 9,5 13’927 -3Thaïlan<strong>de</strong> 0,483 0,654 92 69,3 6,6 8’001 -11Philippines 0,523 0,638 97 72,3 8,7 4’002 +12Indonésie 0,390 0,600 108 71,5 5,7 3’957 +2Vi t Nam n.a. 0,572 113 74,9 5,5 2’995 +7Laos n.a. 0,497 122 65,9 4,6 2’321 +3Cambodge n.a. 0,494 124 62,2 5,8 1’868 +12Birmanie n.a. 0,451 132 62,7 4 1’596 +8* Pc : per capitaSources : Rapport mondial sur le développement humain 2010, PNUD.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 55 ]


TableauAsie 11duSud-Est Asie du : Sud-Est indicateurs : <strong>de</strong> développement humain (2)indicateurs <strong>de</strong> développement humain (2)IDH 1990indiceIDH 2000indiceIDH 2010indiceIDH 2010indice ajustéaux inégalitésPerteglobale(%)Changementclassement(rangs)Ginimoyen2000-10Singapour n.a. n.a. 0,846 n.a. n.a. n.a. 42,5Brunei 0,773 0,792 0,805 n.a. n.a. n.a. n.a.Malaysia 0,616 0,691 0,744 n.a. n.a. n.a. 37,9Thaïlan<strong>de</strong> 0,546 0,600 0,654 0,516 21,2 +5 42,5Philippines 0,552 0,597 0,638 0,518 18,9 +11 44Indonésie 0,458 0,500 0,600 0,494 17,7 +9 37,6Vi t Nam 0,407 0,505 0,572 0,478 16,4 +9 37,8Laos 0,354 0,425 0,497 0,374 24,8 +5 32,6Cambodge n.a. 0,412 0,494 0,351 28,8 +3 44,2Birmanie n.a. n.a. 0.451 n.a. n.a. n.a. n.a.Sources : Rapport mondial sur le développement humain 2010, PNUD.Asie du Sud-Est : indicateurs <strong>de</strong> pauvr<strong>et</strong>é <strong>et</strong> d’emploiTableau 12 Asie du Sud-Est : indicateurs <strong>de</strong> pauvr<strong>et</strong>é <strong>et</strong> d’emploiPauvr<strong>et</strong>é %1.25 $ 2009Pauvr<strong>et</strong>é %2 $ 2009Pauvr<strong>et</strong>énationale% 2009Pauvr<strong>et</strong>érurale %Pauvr<strong>et</strong>éurbaine %Emploisagricoles %2007Emploisformels %2000-2008Singapour 0 0 0 0 0 0 89.8Brunei 0 0 0 0 0 n.a. n.a.Malaysia 0 2.3 3,8 8,2 (09) 1,7 14.8 77,6Thaïlan<strong>de</strong> 10.8 26,5 8,1 10,4 (09) 3 41,7 46,6Philippines 22,6 (06) 45 (06) 26,5 n.a. n.a. 36,1 55,3Indonésie 18,7 50,6 13,3 (10) 16,6 (10) 9,9 41,2 36,9Vi t Nam 13,1 (08) 38,5 (08) 14,5 (08) 18,7 (08) 3,3 n.a. 26,1Laos 33,9 (08) 66 (08) 27,6 (08) 31,7 (08) 17,4 n.a. n.a.Cambodge 28,3 (07) 56,5 (07) 30,1 (07) 34,5 (08) 11,8 n.a. 13,1Birmanie n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. n.a.Sources : base <strong>de</strong> données <strong>de</strong> la Banque mondiale.[ 56 ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Tableau Asie 13 du Sud-EstAsie du: indicateursSud-Est : indicateursd’inégalités <strong>de</strong>d’inégalitésrevenus <strong>et</strong> <strong>de</strong> genre<strong>de</strong> revenus <strong>et</strong> <strong>de</strong> genreInégalités% R à Q52009Inégalités% R à Q12009Inégalitésrapport Q5/Q1Inégalités<strong>de</strong> genreindice 2010Politique% <strong>de</strong> siègesfemmes auparlementSantétaux <strong>de</strong>mortalitématernelleÉducation% femmesayant atteintle secondaireSingapour n.a. n.a. n.a. 0,255 24,4 14 57,3Brunei n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. 13 66,6Malaysia 4,5 51,5 11,5 0,493 14,6 62 66Thaïlan<strong>de</strong> 3,9 58,6 15 0,586 12,7 110 25,6Philippines 5,6 (06) 50,4 9 0,623 20,2 230 65,9Indonésie 7,6 44,9 5,9 0,680 11,6 420 24,2Vi t Nam 7,3 (08) 45,4 6,2 0,530 25,8 150 24,7Laos 7,6 (08) 44,8 5,9 0,650 25,2 660 22,9Cambodge 6,6 (07) 51,7 7,8 0,672 15,8 540 11,6Birmanie n.a. n.a. n.a. n.a. n.a. 380 18,0Sources : base <strong>de</strong> données <strong>de</strong> la Banque mondiale ; Rapport mondial sur le développement humain 2010, PNUD.Tableau14 Asie du Asie Sud-Est du Sud-Est : autres : autres indicateurs indicateurs socio-politiques socio-politiquesDépensespubliques<strong>de</strong> santé %PNB 2009Mortalitéinfantilemoins <strong>de</strong> 5ans 2008Dépensespubliqueséducation %PNB 2008Taux <strong>de</strong>scolaritésecondaire2001-09Indice <strong>de</strong>démocratieEIU2010LibertépressePNUD2009Corruption(perception)indice <strong>et</strong> rangTI 2010Singapour 3,9 3 3 (09) 100 5,89 45 9,3 (1)Brunei 3 7 n.a. 96,7 n.a. n.a. 5,5 (38)Malaysia 4,8 6 4,1 69,1 6,19 48,3 4,4 (56)Thaïlan<strong>de</strong> 4,3 14 4,1 (09) n.a. 6,55 44 3,5 (78)Philippines 3,8 32 2,8 81,4 6,12 38,3 2,4 (134)Indonésie 2,4 41 2,8 75,8 6,53 28,5 2,8 (110)Vi t Nam 7,2 14 5,3 66,9 2,94 81,7 2,7 (116)Laos 4,1 61 2,3 43,9 2,10 92 2,1 (154)Cambodge 5,9 90 3,7 (09) 40,4 4,87 35,2 2,1 (154Birmanie 2 98 n.a. 49,3 1,77 102,7 1,4 (176)Sources : base <strong>de</strong> données <strong>de</strong> la Banque mondiale ; Rapport mondial sur le développement humain 2010, PNUD ;Economist Intelligence Unit’s (EIU) ; Transparency International.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


Bibliographie sélectiveSur la problématique <strong>de</strong>s inégalités Inequality », Journal of Economic Theory, (2):244-63.in the World », Foreign PolicyBOCCELLA, N. <strong>et</strong> A. BILLI (2005), Développement,inégalités, pauvr<strong>et</strong>és« Inequality among World Citizens, 1820-1992 », American Economic Review, 92(4):COMELIAU, Ch. (sous la direction <strong>de</strong>) (2006),Le défi social du développement : globalisation<strong>et</strong> inégalités Inequality,Growth and Poverty in the Era of Liberalizationand Globalization, UNU-WIDER, Policy BriefTrend in lncomeDistribution in the Post-World War II Period:Evi<strong>de</strong>nce and lnterpr<strong>et</strong>ation: Wi<strong>de</strong>r Dicussion Inequality, Growthand Poverty in an Era of Liberalization andGlobalization Journal of Development Economics,DOLLAR, D. (2004), Globalization, Poverty, andInequality since 1980 Inequality Does CauseUn<strong>de</strong>r<strong>de</strong>velopment: New Evi<strong>de</strong>nce, Centre for Lenouvel âge <strong>de</strong>s inégalités<strong>de</strong>) (2003), « Les inégalités », Paris :Comprendre, n o 4. nomic and Political Change: a ComparativePerspective », Cambridge Journal of Regions,Economy and Soci<strong>et</strong>yGramsci dans le texte. De Journal of Economic Inequality (5): 123-134. FlatWorld, Big Gaps: Economic Liberalization,Globalization, Poverty & Inequality rabad/London: Orient Longman and Zed Conceptual Challenges inPoverty and Inequality: One DevelopmentEconomist Perspective, UNU-WIDER, Mimeo, The Great Unraveling:Losing our Way in the New Century, Norton,Income Inequality », American EconomicReview, 45 (1): 1-28. Worlds Apart :International and World Inequality 1950-2000, Half a World : RegionalInequalities in Five Great Fe<strong>de</strong>rations, World International Peace, Mimeo, Washington. AmericanEconomic Review, 84(3) : 600-620. L’économie <strong>de</strong>s inégalités,La Découverte, Paris.[ 58 ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


World Development, 29 (11): 1803-55.Has Globalization Gone toofar?, Institute for International Economics,Mimeo, Washington. Goodbye WashingtonConsen sus, Hello Washington Confusion, The World Distributionof Income, National Bureau of Washington. Inequality Reexamined, New Horizontal Inequality: ANeglected Dimension of Development, UNU- La gran<strong>de</strong> désillusion,Fayard, Paris. From Lewis to Dollar andKray and Beyond: a Review and Stocktake ofFifty Years of Poverty, Inequality and EconomicGrowth Londres.Poverty and Inequality? », World Development TheEmperor has no Growth: Declining EconomicGrowth Rate in the Era of Globalization,Center for Economic and Policy Research,Washington. World Development,21 (5): 1329-36.Winners and Losers overTwo centuries of Globalization, UNU-WIDERSur l’Asie du Sud-EstPolitical Legitimacy inSoutheast Asia: the Quest for Moral Authority, SoutheastAsia’s Economic Crisis: Origins, Lessons, andthe Way Forward Contemporary SoutheastAsia, Palgrave Macmillan, Londres. Dragonsin Distress: Asia’s Miracle Economies in Crisis,BRUNEAU, M. (2006), L’Asie d’entre In<strong>de</strong> <strong>et</strong> Chine :logiques territoriales <strong>de</strong>s États, Belin, Paris. The East-Asian DevelopmentExperience. The Miracle, the Crisis andthe FutureLondres.The NewlyIndustrialising Economies of East Asia,Routledge, Londres. L’Asie du Sud-Est,Armand Colin, Paris.DIXON, Ch. (1991), South East Asia in the World-Economy, Cambridge University Press,Cambridge. Les paysans du <strong>de</strong>ltatonkinois. Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> géographie humaine, Les (Eds) (1993), Southeast Asia in the 1990’s:Authoritarianism, Democracy and Capitalism,Asia-PacificEconomies: a Survey, Routledge, Londres. Southeast Asia’sMisun<strong>de</strong>rstood Miracle, Industrial Policyand Economic Development in Thailand,Malaysia and Indonesia. Boul<strong>de</strong>r: Westview.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 59 ]


Tigers in Trouble. Southeast Asian PaperTigers? From Miracle to Debacle and Beyond.Routledge Curzon, Londres.The Southeast AsianEconomic Miracle London: Transaction Publishers, Londres.South-East Asia : a PoliticalProfile The Rise of Ersatz Capitalismin South-East Asia LOMBARD, D. (1990), Le carrefour javanais. Essaid’histoire globale. Trois volumes, EditionsEastAsia in Crisis : From Being a Miracle to NeedingOne ?, Routledge, Londres. L’angle <strong>de</strong> l’Asie Democracy and Development in SoutheastAsia: the Winds of Change, Boul<strong>de</strong>r: WestviewPress. Environmental Change in South-East Asia, ment, Routledge, Londres. Southeast Asia: the HumanLandscape of Mo<strong>de</strong>rnization and Development,Routledge, Londres. TheNew Rich in Asia, Mobile Phones, McDonald’sand Middle Class Revolution, Routledge,Londres.Politics and Mark<strong>et</strong>s in theWake of the Asian Crisis, London and New The Art of Not Being Governed,An Anarchist History of Upland SoutheastAsiaBeyond the Crisis: DevelopmentStrategies in Asia R<strong>et</strong>hinkingthe East Asian Miracle R<strong>et</strong>hinking Asia’s EconomicMiracleMacmillan.Asie du Sud-Est: le décollage,Le Mon<strong>de</strong>/Marabout, Paris. Political Change inSoutheast Asia; Trimming the Banyan Tree,Routledge, Londres. Economic Growth withEquity: Lessons from Asia The East Asian Miracle:Economic Growth and Public Policy Échanges…Nguyễn Thu Quỳnh, Institut <strong>de</strong>développement durable du Centre, ASSVen sera le moteur ?Jean-Luc MaurerUne bonne partie <strong>de</strong>s cartes est entre lesmains <strong>de</strong>s pouvoirs politiques en place<strong>et</strong> <strong>de</strong>s politiques publiques adoptées <strong>et</strong> [ 60 ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


possible <strong>de</strong> transformer la situation. Enl’occurrence, ce sont <strong>de</strong>s politiques publiquesd’accompagnement qui ont très largementpermis les succès enregistrés en matière <strong>de</strong>réduction <strong>de</strong> la pauvr<strong>et</strong>é, <strong>et</strong> non pas les lois du le-corps la problématique <strong>de</strong>s inégalités <strong>de</strong>manière suffisamment énergique pour m<strong>et</strong>treen place <strong>de</strong>s mesures qui perm<strong>et</strong>traient <strong>de</strong>les réduire. Quand on voit que <strong>de</strong>s patrons<strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s entreprises gagnent <strong>de</strong>s salaires,<strong>de</strong>s bonus <strong>et</strong> <strong>de</strong>s avantages qui se chiffrentpar centaines <strong>de</strong> millions <strong>de</strong> dollars, je pense disant « main invisible » du marché est unedangereuse illusion, leur régulation estindispensable.Jean-Pierre Cling, IRD-DIALLe bouddhisme promeut <strong>de</strong>s valeurs <strong>de</strong>partage <strong>et</strong> d’humilité, tout comme leconfucianisme, l’islam ou le christianisme. culturalistes me parais sent peu pertinentesles plus inégalitaires du mon<strong>de</strong> développé,sont <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong> confes sion protestante, qui les cinq critères <strong>de</strong> différenciation <strong>sociale</strong>énoncés me semblent pertinents, mais j<strong>et</strong>rouve qu’il manque le concept <strong>de</strong> classes<strong>sociale</strong>s.Virginie Diaz, AFDidée que je partage. Cependant, la recherche ont montré qu’une redistribution forcée <strong>de</strong>srichesses ne donne pas nécessairement <strong>de</strong>srésultats convaincants, <strong>et</strong> peut poser <strong>de</strong>sproblèmes <strong>de</strong> justice <strong>sociale</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> libertéindividuelle. Pourquoi l’inégalité nous choque bien montré que l’égalité est un idéal, <strong>et</strong> que Axel Demen<strong>et</strong>, IRD-DIALJe voulais rebondir sur les questions <strong>de</strong> évoquées par Jean-Luc Maurer, <strong>de</strong> leurimportance, notamment quand elles sont du désagrément qu’elles peuvent apporter.commun <strong>de</strong> pensée égalitariste. Pour mapart, il m’a semblé qu’il y avait une nouvelle je m’interroge sur la persistance <strong>de</strong> c<strong>et</strong> espritJean-Luc Maurer Pierre, toutes les gran<strong>de</strong>s religions, au moinsthéoriquement, partagent <strong>de</strong>s valeurscommunes <strong>de</strong> simplicité, d’égalité, <strong>de</strong>charité, que ce soit dans les livres sacrés oula tradition orale. Et je pense justement queJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 61 ]


nombre <strong>de</strong> valeurs dont on pourrait s’inspirerqui soit moins matérialiste <strong>et</strong> consumériste, en termes <strong>de</strong> réorientation globale du paradigmedu développement. Le christia nismea <strong>de</strong> fortes différences dans ce domaine entrele catholicisme <strong>et</strong> le protestan tisme. Jean- catholicisme du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> la conception<strong>de</strong> la pauvr<strong>et</strong>é <strong>et</strong> <strong>de</strong>s inégalités. Chez lesprotestants, les inégalités sont relativementun pauvre est coupable <strong>de</strong> sa situation, c’estsa responsabilité propre s’il est pauvre. Dansvictime d’un système. Concernant les classes<strong>sociale</strong>s, je ne les ai pas évoquées stictusenso <strong>et</strong> je n’ai pas fait d’analyse, en termes<strong>de</strong> structuration <strong>sociale</strong>, ce qui est d’ailleursassez difficile étant donné que cela impliquemoyennes. Mais il me semble que quand onparle <strong>de</strong> quintiles, <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong> revenus,on est dans une problématique <strong>de</strong> classe. Lequintile le plus bas correspond grosso modoau prolétariat, les trois quintiles intermédiairesclasse privilégiée. criminelle, comme le montre le régime <strong>de</strong>s partisan <strong>de</strong> la voie moyenne, du juste milieu.Il est normal qu’il y ait <strong>de</strong>s inégalités dans une<strong>de</strong>vient un problème économique, politique<strong>et</strong> social majeur. Certains économistes se sontpenchés sur le niveau optimal d’inégalité, vi<strong>et</strong>nam ienne, l’Indonésie se situe légèrement intimement liées. Je suis très admiratif <strong>de</strong>s évacuent la problématique <strong>de</strong>s inégalités.En général, leurs auteurs restent dans unevision très fonctionnaliste <strong>de</strong> la société <strong>et</strong> que pour que celle-ci reste dynamique,bouge, évolue, il ne faut pas trop « brimer » lehabituellement <strong>de</strong>s partisans du statu quo.entre égalité <strong>et</strong> équité, on peut concilier les <strong>de</strong> « socle commun culturelIl est également vrai que je suis beau coupplus familier avec la société indonésienneque vi<strong>et</strong>namienne. Je suis aussi très conscient<strong>et</strong> préoccupé par les pratiques consuméristes différences entre générations, mais en toutétat <strong>de</strong> cause il est nécessaire <strong>de</strong> faire plus <strong>de</strong>recherche pour se prononcer sur le suj<strong>et</strong>.Yves Perrau<strong>de</strong>au, université <strong>de</strong> NantesDu point <strong>de</strong> vue théories <strong>et</strong> pensées [ 62 ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


soulignent l’imperfection du marché <strong>et</strong> lanécessité <strong>de</strong> le réguler. Il est vrai qu’il y a<strong>de</strong>s courants <strong>de</strong> pensées plus récents qui <strong>et</strong> qui se sont actualisés, notamment dansles politiques <strong>de</strong> Reagan ou <strong>de</strong> Thatcher. ferait au détriment du marché ne serait passouhaitable. Cependant, quand on parle <strong>de</strong>capitalisme, il faut différencier dans la pensée l’éducation, les fonctions régaliennes, ladoit avoir le moins <strong>de</strong> prérogatives possibles.Un certain nombre <strong>de</strong> pays aujourd’hui régulation. Je voulais juste faire c<strong>et</strong>te remarqueOn ne peut pas m<strong>et</strong>tre tous les économistesJean-Luc MaurerJe partage entièrement votre point <strong>de</strong> vue <strong>et</strong>suis un grand admirateur <strong>de</strong> l’œuvre d’Adamnous trouvons ? Je pense que les économistespolitique raisonnée <strong>et</strong> que l’on s’éloigne d’une<strong>et</strong> basée sur <strong>de</strong>s modèles mathématiques <strong>et</strong>économétriques. Revenons au bon sens <strong>et</strong> auJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 63 ]


<strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> vie<strong>de</strong>s groupes <strong>et</strong>hniquesapproche économique <strong>et</strong>socio-anthropologiqueChristian Culas – CNRS, Benoît Massuyeau – AFD,Mireille Razafindrakoto <strong>et</strong> François Roubaud – IRD-DIAL(R<strong>et</strong>ranscription)François RoubaudAprès le panorama régional brossé parJean-Luc Maurer, nous allons resserrer lafocale avec une conférence qui est le fruitd’une collaboration entre <strong>de</strong>s économistes<strong>et</strong> un socio-anthropologue. Nous allons vousvie <strong>de</strong>s groupes <strong>et</strong>hniques qui fait la partbelle au dialogue interdisciplinaire entreéconomie <strong>et</strong> socio-anthropologie, que nousavions amorcé l’année <strong>de</strong>rnière dans le cadre<strong>de</strong>s JTD 2010 [3] .Notre première partie sera composée d’unelecture économique <strong>de</strong> la situation <strong>de</strong>s étudierons les politiques mises en place. anthropologique <strong>de</strong> Christian Culas. groupes discriminés. Ce ne sont pas les seuls :les femmes, les handicapés, <strong>de</strong>s commu-critères d’analyse <strong>de</strong>s discriminations [3] Transitions décrétées, transitions vécues. Du global au local : approches méthodologiques,transversales <strong>et</strong> critiques, Université d’été régionale en sciences <strong>sociale</strong>s « Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo », collectionConférences <strong>et</strong> Séminaires[ 64 ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


injuste dans une perspective éthique <strong>de</strong>s<strong>de</strong> citoyenn<strong>et</strong>é <strong>et</strong> d’équité. En outre, dans uneperspective économique <strong>et</strong> instrumentale,elle est inefficace : les membres <strong>de</strong>s minoritésne peuvent pas réaliser leur potentiel publics, ce qui réduit globalement la croissance<strong>et</strong> le développement d’un pays tout facteur d’instabilité économique, <strong>sociale</strong> <strong>et</strong>politique. Par conséquent, l’idée <strong>de</strong> protégerles groupes <strong>et</strong>hniques a fait son chemin, <strong>et</strong> uncertain nombre d’indicateurs ont été créés,comme l’indice « Minorities at Risk 1996), pour une connaissance plus précise <strong>de</strong>la situation économique, <strong>sociale</strong> <strong>et</strong> politique<strong>de</strong>s différents groupes.Aussi, il faut souligner l’impact négatif <strong>de</strong> la« fragmentation » ou du « fractionnement »<strong>et</strong>hnique. Tout un pan <strong>de</strong> la littérature– principalement économique, mais aussi<strong>de</strong>s sciences politiques – s’est penché surl’impact <strong>de</strong> la diversité <strong>et</strong>hnique sur les résul- mon<strong>de</strong> : croissance, niveau d’investissement interpersonnelle, capital social, démocratie, <strong>et</strong> alii <strong>et</strong> aliiLaitin, 2003). Les résultats <strong>de</strong> ces étu<strong>de</strong>s sont est fragmentée <strong>et</strong>hniquement, moins lesindicateurs sont bons. L’article fondateur <strong>de</strong> The Africa’sGrowth Tragedy: Policies and Ethnic Divisions »,montre que les frontières arbitraires dues l’échec africain. De nombreuses autres étu<strong>de</strong>s nombreuses questions <strong>et</strong> soulèvent autant<strong>de</strong> problèmes. (Fearon, 2003) :- ses membres ont une ascendance- ses membres sont conscients <strong>de</strong> leur– normativement <strong>et</strong> psychologiquement –- ses membres partagent <strong>de</strong>s caractéristiquesculturelles particulières, comme une- ces caractéristiques culturelles sont valoriséespar une majorité <strong>de</strong>s membres du- le groupe a un « territoire », un lieu d’origine,- le groupe partage une histoire commune.C<strong>et</strong>te histoire n’est pas complètementinventée, <strong>et</strong> a quelques points d’ancrage- le groupe est potentiellement « autosuffisant» d’un point <strong>de</strong> vue conceptuel équivalents comme l’ancienne noblesse enEurope. que beaucoup <strong>de</strong> groupes aujourd’huiconsidérés comme <strong>de</strong>s groupes <strong>et</strong>hniquesne remplissent pas toutes les conditions. Laconception <strong>de</strong>meure floue.Les <strong>et</strong>hnies ont une histoire. Contrairement pensent que les <strong>et</strong>hnies sont <strong>de</strong>s entitésJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 65 ]


fois pour toute, la majorité, qui est aussil’idée commune <strong>de</strong> l’opinion publique,s’accor<strong>de</strong> avec les « Constructivistes » oules « Instrumentalistes » qui affirment queles <strong>et</strong>hnies sont contingentes, floues, <strong>et</strong>dépendantes <strong>de</strong>s circonstances. Les frontières<strong>de</strong>s groupes <strong>et</strong>hniques sont mouvantes <strong>et</strong>peuvent changer en fonction <strong>de</strong>s époques. l’intérieur. Les <strong>et</strong>hnies peuvent avoir <strong>de</strong> question du niveau d’agrégation en termesd’indicateurs quantitatifs.Les groupes <strong>et</strong>hniques sont « endogènes »,les phases <strong>de</strong> récession engendrent <strong>de</strong>sconflits distributifs qui poussent les individusréciproquement, une phase <strong>de</strong> croissance nationale. Considérer la fragmentation <strong>et</strong>hnique la biodiversité, est une richesse pour unesociété. ment en tant que quantitativistes, <strong>de</strong>s question <strong>de</strong> droit. Certains pays interdisentles statistiques <strong>et</strong>hniques, comme la France,ce qui a fait récemment l’obj<strong>et</strong> d’un intenseD’autres pays produisent <strong>de</strong>s statistiques <strong>et</strong>c. Le débat présente <strong>de</strong>s éléments positifs<strong>et</strong> négatifs. Parmi les arguments « contre »,il apparaît que les statistiques <strong>et</strong>hniques criminelles – comme pour les Juifs pendantla secon<strong>de</strong> guerre mondiale ou dans le contre les discriminations, il convient d’abord comprendre <strong>et</strong> éventuellement agir <strong>de</strong>ssus. sont les indicateurs utilisés <strong>et</strong> leurs limites ?Il est intéressant <strong>de</strong> rappeler que les premiersindicateurs – longtemps les seuls – ont anthropologues soviétiques – Atlas NarodovMira (1964) <strong>et</strong> par l’équipe américaine duHuman Relations Area Files <strong>et</strong> al., 1964). Depuis, <strong>de</strong> nombreuses autresbases sont apparues : institutionnelles avecle CIA World FactBooks, Encyclopedia Brittanica,Librairy of Congress Country Studies, EthnologueProject Alesina (2002), Roe<strong>de</strong>r (2002) ou Fearon(2003). En ce qui concerne les mesures, il Le plus connu est l’indice <strong>de</strong> fragmentationqui calcule la probabilité pour un individu<strong>de</strong> rencontrer un autre individu d’une <strong>et</strong>hniedifférente <strong>de</strong> la sienne. Quand le résultats’approche <strong>de</strong> 1, la fragmentation est forte,quand il s’approche <strong>de</strong> 0, la fragmentation est groupe homogène <strong>de</strong> population. Tout un[ 66 ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


pan <strong>de</strong> la littérature développe <strong>de</strong>s indices <strong>de</strong>segmentation qui ont un lien avec les indices<strong>de</strong> ségrégation géographique <strong>et</strong> spatiale,comme l’indice <strong>de</strong> polarisation.Les limites sont aussi conceptuelles. Toutd’abord, les mesures sont basées sur unconcept flou qui mélange langue parlée,couleur <strong>de</strong> peau, auto-déclaration, diresqualité <strong>de</strong>s sources utilisées : il s’agit presqu<strong>et</strong>oujours <strong>de</strong> sources secondaires <strong>et</strong> non pascritères évoqués supra. Ainsi, en France, pouran d’intervalle, l’indicateur <strong>de</strong> fragmentation<strong>et</strong> al.,2003). L’écart est pour le moins considérable.Comment l’<strong>et</strong>hnicité est-elle traitée au formel, le pays s’inscrit dans une perspective<strong>de</strong> non-discrimination <strong>et</strong>hnique.Encadré 1« Comme <strong>de</strong>s personnes nées <strong>de</strong> la même matrice, qu’elles soient Kinh ou Thổ, Mường ouMán, Gia Rai ou Ê Đê, Xê Đăng ou Ba Na, ou <strong>de</strong> n’importe quel autre groupe <strong>et</strong>hnique, noussommes tous les enfants du Việt Nam, nous sommes tous frères <strong>et</strong> sœurs. Nous vivons <strong>et</strong>mourrons ensemble, nous partageons les instants <strong>de</strong> bonheur <strong>et</strong> malheur, [<strong>et</strong>] qu’on soitaffamés ou repus, nous nous aidons les uns les autres ». problème <strong>de</strong> jure mais <strong>de</strong> facto d’application<strong>de</strong>s lois. Officiellement, 54 <strong>et</strong>hnies sont les 53 autres <strong>et</strong>hnies totalisent 14 % <strong>de</strong> la<strong>et</strong>hnique, d’un point <strong>de</strong> vue démographique,ne représentent que 2 % <strong>de</strong> la population. Il graphique entre la majorité <strong>et</strong> le premiergroupe minoritaire – ce qui n’est pas du toutsont autorisées – variables incluses dans lesLa croissance démographique <strong>de</strong> ces groupesles différences <strong>de</strong> natalité <strong>et</strong> <strong>de</strong> mortalité.Le changement structurel est cependant trèspeine perceptible : 85,9 % en 2009 contre86,3 % en 1999.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


Taux d’urbanisation <strong>de</strong>s groupes <strong>et</strong>hniques en 2009Tableau 15Taux d’urbanisation <strong>de</strong>s groupes <strong>et</strong>hniques en 2009Urbain Rural Total Taux d'urbanisationKinh 23 885 666 49 708 761 73 594 427 32,5 %Minorités 1 551 230 10 701 340 12 252 570 12,7 %Total 25 436 896 60 410 101 85 846 997 29,6 %Sources : Recensement <strong>de</strong> la population (2009), OGS, calculs <strong>de</strong>s auteurs.Une caractéristique majeure <strong>de</strong>s groupesen milieu rural, <strong>et</strong> plus particulièrement dansles zones montagneuses, qui constituent laplus gran<strong>de</strong> partie du territoire <strong>et</strong> qui sont <strong>de</strong>sespaces reculés <strong>et</strong> mal connectés au CentreGraphiqueFragmentation <strong>et</strong>hnique <strong>et</strong> linguistique3 Fragmentation <strong>et</strong>hnique <strong>et</strong> linguistique0,80,70,60,50,40,30,20,10Fragmentation <strong>et</strong>hniqueFragmentation LinguistiqueSources : Fearon (2003) – ne prend en compte que les groupes <strong>de</strong> 1 % <strong>de</strong> la population du pays (quatre pour le Việt Nam).La fragmentation <strong>et</strong>hnique est relativement <strong>et</strong> alii, 2003), <strong>de</strong>s pays développés. En général, les paysen développement ont <strong>de</strong>s indices <strong>de</strong>fragmentation <strong>et</strong>hnique plus élevés qui l’intuition qu’elle peut poser parfois <strong>de</strong>sproblèmes <strong>de</strong> développement.[ 68 ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


1.2.1. Les groupes <strong>et</strong>hniquesau Việt Nam : que nous disentles chiffres ?Comme il n’y a pas <strong>de</strong> discrimination affichéedu point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s réglementations au via l’application <strong>de</strong>s politiques <strong>et</strong>la situation réelle <strong>de</strong>s <strong>et</strong>hnies qui subsiste <strong>et</strong>la situation socio-économique <strong>de</strong>s différentsgroupes.Évolution du taux <strong>de</strong> pauvr<strong>et</strong>é selon le groupe <strong>et</strong>hnique <strong>de</strong> 1993 à 2006Graphique 4 Évolution du taux <strong>de</strong> pauvr<strong>et</strong>éselon le groupe <strong>et</strong>hnique <strong>de</strong> 1993 à 2006en %100908070605040302010086 %75 %69 %61 %54 %52 %31 %23 %14 %10 %1993 1998 2002 2004 2006annéesKinh/Hoa Autres groupes <strong>et</strong>hniquesSources : Baulch <strong>et</strong> al. (2010) ; ligne <strong>de</strong> pauvr<strong>et</strong>é OGS/Banque mondiale (consommation) ;enquêtes Việt Nam Living Standard Survey (VLSS) – <strong>et</strong> Việt Nam Household Living Standard Survey (VHLSS).Que disent les chiffres ? D’un point <strong>de</strong> vueles bailleurs <strong>de</strong> fonds en termes <strong>de</strong> réduction<strong>de</strong> la pauvr<strong>et</strong>é. Une baisse spectaculaire <strong>de</strong>la pauvr<strong>et</strong>é est visible, que ce soit chez les le rythme est diffèrent. C<strong>et</strong>te réduction est l’espace <strong>de</strong> quinze ans, elle a été divisée par pour les autres <strong>et</strong>hnies. En 1993, 22 % <strong>de</strong>sen 2006, ce groupe représentait 44 % <strong>de</strong>sen <strong>de</strong>ssous du seuil <strong>de</strong> pauvr<strong>et</strong>é monétaire.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 69 ]


Écart <strong>de</strong> consommation par tête entre Kinh <strong>et</strong> autres groupes <strong>et</strong>hniquesminoritaires, 1998-2006Graphique5 Écart <strong>de</strong> consommation par tête entre Kinh<strong>et</strong> autres groupes <strong>et</strong>hniques, 1998-2006Sources : Baulch <strong>et</strong> alii (2010) ; enquêtes VLSS <strong>et</strong> VHLSS.Les inégalités <strong>de</strong> consommation se creu- consommaient en moyenne 51 % <strong>de</strong> plusque les autres groupes <strong>et</strong>hniques en 1998,bien évi<strong>de</strong>mment plus important en haut <strong>de</strong>la distribution, les très riches étant avant toutEncadré 2Techniques <strong>de</strong> décompositionSources : Constructions <strong>de</strong>s auteurs.[ ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Pour aller plus loin, il faut passer par<strong>de</strong>s techniques <strong>de</strong> décompositions quiferont l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> notre atelier. L’objectif est par <strong>de</strong>s différences <strong>de</strong> dotations – capitalscolaire, foncier, <strong>et</strong>c. –, <strong>et</strong> ce qui est résiduelpotentiellement <strong>de</strong> la discrimination.Décomposition <strong>de</strong> l’écart <strong>de</strong> consommation par tête entre majorité <strong>et</strong>GraphiqueEn % 9080706050403020100! 10minorités 6 Décomposition <strong>et</strong>hniques <strong>de</strong> milieu l’écart rural, <strong>de</strong> consommation 1998-2006 par tête entremajorité <strong>et</strong> minorités <strong>et</strong>hniques, milieu rural, 1998-200644 %39 %31 %15 %6 %7 %10 % 10 %9 %9 %14 % 12 %5 % 4 % 2 %1998 2004 2006Structure <strong>de</strong>s ménagesAccès à la terreRen<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s actifsEducationLocalisation (commune, district)Sources : basé sur Baulch <strong>et</strong> alii (2010) ; VLSS <strong>et</strong> VHLSS, calculs <strong>de</strong>s auteurs. groupes <strong>et</strong>hniques ? que les autres groupes <strong>et</strong>hniques. C<strong>et</strong> écart structure <strong>de</strong>s ménages – il y a plus d’enfants – ces groupes sont moins éduqués enhabitent plus souvent <strong>de</strong>s zones reculées.Que peut-on tirer <strong>de</strong> ce graphique ? D’une<strong>de</strong> caractéristiques « observables » – c’est- lesquelles on pourrait m<strong>et</strong>tre en place <strong>de</strong>sest résiduel, <strong>et</strong> donc potentiellement <strong>de</strong> ladiscrimination. Malgré les politiques mises enœuvres, c<strong>et</strong> écart n’évolue pas sensiblementau cours <strong>de</strong>s années. D’autre part, quelques qui constitue une bonne nouvelle pour les politiques éducatives pourraient doncaméliorer la situation, tout comme leursJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


caractéristiques démographiques, <strong>et</strong>c. Enrevanche, cela comporte aussi <strong>de</strong> mauvaises réduisent progressivement. L’avantage dontelles disposaient dans ce domaine en 1998on note une concentration géographique <strong>de</strong>sont moins mobiles <strong>et</strong> contingentées dans<strong>de</strong>s espaces reculés qui <strong>de</strong>meurent en margedu développement.Comment interpréter que plus <strong>de</strong> la moitié<strong>de</strong> l’écart monétaire – représentant un gain provienne d’une meilleure valorisation <strong>de</strong>s les actifs qu’ils ont en main en termesfacteurs objectifs que nous n’avons pas prisen compte dans nos modèles : la qualité<strong>de</strong> l’éducation ou <strong>de</strong>s services publics parQu’est-ce qui relève <strong>de</strong>s discriminations ? quantitative.Tableau 16Taux <strong>de</strong> pauvr<strong>et</strong>é <strong>et</strong> consommation médiane par têteselon le groupe <strong>et</strong>hnique, 2006 (rural)Sources : Baulch <strong>et</strong> alii (2010) ; enquêtes VLSS <strong>et</strong> VHLSS.Comment affiner l’analyse ?En premier lieu, nous avons évoqué ce matin homogène. Est-il légitime <strong>de</strong> les regrouper ?En tant que quantitativistes, nous sommescontraints par <strong>de</strong>s tailles d’échantillons : il faudrait <strong>de</strong>s échantillons hors <strong>de</strong> portée pourpouvoir les distinguer individuellement dans Việt Nam HouseholdLiving Standard Survey –, en désagrégeant acceptable, il est possible <strong>de</strong> différencieron observe d’une part que la situation est qui consomment moins que la moyenne <strong>et</strong> ont une situation plus favorable. D’autre part, <strong>de</strong>s groupes <strong>et</strong>hniques est parfois plus[ ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


importante que la différence qui sépare était <strong>de</strong> 13,5 %. Il atteignait 35 % chez les montagnes du Nord.Écart <strong>de</strong> consommation par tête par rapport à la moyenne nationale (rural),1998-2006Graphique7 Écart <strong>de</strong> consommation par têtepar rapport à la moyenne nationale (rural), 1998-2006Khmer-ChamTay-Thai-Muong-NungAutres hautesterresHauts-PlateauxAutresSources : Baulch <strong>et</strong> alii (2010) ; enquêtes VLSS <strong>et</strong> VHLSS.D’un point <strong>de</strong> vue dynamique, on remarqueque les groupes <strong>et</strong>hniques divergent, rapprochent <strong>de</strong> la moyenne avec le temps.Le revenu moyen <strong>de</strong>s groupes <strong>et</strong>hniquesJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


Tableau 17 Rémunération dans l’emploi principalRémunération dans par l’emploi groupe <strong>et</strong>hnique principal en 2007 par groupe <strong>et</strong>hnique en 2007Rémunération mensuelle Rémunération horaireNbreobs. ( 1 000 V ND ) % K i nh ( 1 000 V ND ) % K i n hK i n h (V i ê t) 275 543 1 108 100 5 . 898 100N o n K i n h 44 513 699 *** 63 , 1 3 , 880 *** 65 . 8H o a (Há n ) 3 163 1 795 *** 162 , 0 8 , 566 *** 145 . 2T h á i 6 266 517 *** 46 , 6 2 , 886 *** 48 . 9T à y 10 868 602 *** 54 , 4 3 , 357 *** 56 . 9M n g 3 153 526 *** 47 , 5 2 , 891 *** 49 . 0K h - m e 3 316 875 *** 79 , 0 4 , 979 *** 84 . 4N ù n g 3 869 556 *** 50 , 2 3 , 189 *** 54 . 1H m ôn g (Mè o ) 3 352 418 *** 37 , 7 3 , 426 *** 58 . 1Da o 2 218 401 *** 36 , 2 2 , 106 *** 35 . 7Ê ê 791 1 191 107 , 4 7 , 179 ** 121 . 7G i a - ra i 865 662 *** 59 , 7 3 , 719 *** 63 . 0B a n a 749 741 *** 66 , 9 4 , 171 *** 70 . 7X - ñ n g 863 422 *** 38 , 1 2 , 527 *** 42 , 8R a - g l a i 571 577 *** 52 , 0 2 , 973 *** 50 , 4C - h o 480 1 040 93 , 8 6 , 704 113 , 7C h m ( C h à m ) 477 924 *** 83 , 4 5 , 216 * 88 , 4G i á y 629 481 *** 43 , 4 2 , 669 *** 45 , 3Autre m i n o r it é s du Nord 1 110 521 *** 47 , 0 2 , 833 *** 48 , 0Autre Haut Plateau Centre 1 484 564 *** 50 , 9 3 , 433 *** 58 , 2Autre 282 516 *** 46 , 6 2 , 768 *** 46 , 9T o t a l 320 049 1 060 95 , 6 5 , 658 95 , 9***, ** <strong>et</strong> * : significatif au seuil <strong>de</strong> 1 %, 5 % <strong>et</strong> 10 % respectivement.L’absence d’étoiles signifie que les différences <strong>de</strong> rémunération entre Kinh <strong>et</strong> les autres groupes ne sont pas significatives au seuil <strong>de</strong> 10 %Sources : Roubaud (2011) ; LFS 2007 ; OGS.Dans le cadre <strong>de</strong> nos recherches en (Labor Force Survey – portent sur <strong>de</strong> très larges échantillons, <strong>et</strong>hniques – ce qui n’était pas le cas auparavant.Comme l’échantillon est particulièrement beaucoup plus détaillé que précé<strong>de</strong>mment. minoritaires : seize groupes minoritairesindividuels – au sens <strong>de</strong> la nomenclatureofficielle en 54 groupes <strong>et</strong>hniques – <strong>et</strong> troisdiagnostic antérieur. Concernant le revenu [ ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Équation <strong>de</strong> gains dans l’emploi principal (non agricole)Tableau 18 Équation <strong>de</strong> gains dans l’emploi principal (non agricole)par groupe <strong>et</strong>hnique en 2007par groupe <strong>et</strong>hnique en 2007(log <strong>de</strong> la rémunération horaire ;; MCO)Mo d è l e 1 Mo d è l e 2 Mo d è l e 3(salariés)K i n h 0 . 000 . 0 . 000 . 0 . 0000 .N o n Kinh -. 042 *** 0 . 009 -. 050 *** 0 . 009 -. 022 *** 0 . 006H o a (Há n ) -. 024 0 . 017 -. 043 ** 0 . 017 -. 062 ** 0 . 014T h á i -. 066 * 0 . 028 -. 080 ** 0 . 028 -. 044 ** 0 . 017T à y -. 026 0 . 017 -. 032 * 0 . 017 0 . 026 ** 0 . 011M n g -. 050 0 . 033 -. 0419 0 . 033 -. 061 *** 0 . 021K h - m e -. 046 * 0 . 024 -. 044 * 0 . 024 -. 031 * 0 . 018N ù n g -. 060 * 0 . 027 -. 058 ** 0 . 027 -. 024 0 . 019H m ôn g (Mè o ) -. 137 0 . 085 -. 167 ** 0 . 084 -. 017 0 . 050Da o 0 . 004 0 . 061 0 . 010 0 . 060 0 . 047 0 . 041Ê ê -. 1730 * 0 . 095 -. 202 ** 0 . 094 -. 176 *** 0 . 059G i a - ra i -. 205 * 0 . 116 -. 243 ** 0 . 11 6 -. 049 0 . 067B a n a -. 195 * 0 . 108 -. 224 ** 0 . 108 -. 127 * 0 . 068X - ñ n g -. 028 0 . 155 -. 115 0 . 154 -. 002 0 . 084R a - g l a i -. 403 *** 0 . 148 -. 405 *** 0 . 147 -. 054 0 . 111C - h o -. 229 0 . 209 -. 228 0 . 207 -. 006 0 . 132C h m ( C h à m ) -. 199 * 0 . 079 -. 190 ** 0 . 079 -. 064 0 . 059G i á y 0 . 076 0 . 085 0 . 088 0 . 085 0 . 080 0 . 058Autres minorités du Nord -. 033 0 . 054 -. 014 0 . 054 0 . 006 0 . 033Autres Haut-Plateaux Centre -. 060 0 . 073 -. 091 0 . 073 -. 013 0 . 042Autres 0 . 228 * 0 . 109 0 . 180 0 . 108 0 . 235 *** 0 . 068Eff<strong>et</strong> fixe ProvincesYesYesYesN o . O bs er va t i o ns202 , 877202 , 877107 , 908R 2 0 . 185 0 . 197 0 . 427Note : les variables <strong>de</strong> contrôle (non reportées) du modèle 1 sont le sexe, l’éducation, l’expérience professionnelle,le lieu <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce (urbain, rural) ; pour les modèles 2 <strong>et</strong> 3 est ajouté le secteur institutionnel <strong>de</strong> l’emploi***, ** <strong>et</strong> * : significatif au seuil <strong>de</strong> 1 %, 5 % <strong>et</strong> 10 % respectivement.L’absence d’étoiles signifie que les différences <strong>de</strong> rémunération entre Kinh <strong>et</strong> les autres groupes ne sont pas significatives au seuil <strong>de</strong> 10 %Sources : Roubaud (2011) ; LFS 2007 ; OGS. en défaveur <strong>de</strong>s groupes <strong>et</strong>hniques non Ainsi, en ville, les <strong>et</strong>hnies qui ont migré nesont pas discriminées puisqu’elles ont <strong>de</strong>sperformances équivalentes – en termes <strong>de</strong>sur les minorités rurales du fait que l’immense <strong>et</strong> que les échantillons étaient trop faiblespour pouvoir étudier les minorités en ville. pourquoi les groupes <strong>et</strong>hniques migrent-ilsaussi peu ? Les individus qui ont migrés sont-parce que « sur-sélectionnés » ?Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


Indicateur <strong>de</strong> nutrition <strong>de</strong>s enfants <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 5 ansselon Graphique le groupe 8 <strong>et</strong>hnique Indicateur (rural), <strong>de</strong> nutrition 1998-2006 <strong>de</strong>s enfants <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 5 ans,1998-2006Hauts Plateaux duCentreAutres Montagnesdu NordThái/ Tày/Muong/NùngKho - me/ChamMalnutritionHauts Plateaux duCentreAutres Montagnesdu NordThái/ Tày/Muong/NùngKho - me/ChamR<strong>et</strong>ard <strong>de</strong> croissanceKinh/HoaKinh/Hoa-20% 0% 20% 40% 60%2006 19980% 5% 10% 15% 20%2006 1998Sources : Baulch <strong>et</strong> alii (2010) ; VHLSS 1998 <strong>et</strong> VHLSS 2008.Dépassons maintenant ce cadre d’analyse,centré sur les revenus <strong>et</strong> la consommation.En prenant en considération d’autres aspects les indicateurs sont systématiquement endéfaveur <strong>de</strong>s minorités <strong>et</strong>hniques, quelle que Ainsi, les indicateurs <strong>de</strong> nutrition infantile seTaux n<strong>et</strong> <strong>de</strong> scolarisation par niveau d’éducationGraphique selon le 9groupe Taux <strong>et</strong>hnique n<strong>et</strong> <strong>de</strong> scolarisation (rural), 1998-2006 par niveau d’éducationselon le groupe <strong>et</strong>hnique (rural), 1998-2006En % 100908070605040301001998 2002 2004 2006Pimarire Kinh/Hoa Primaire Minorités Collège Kinh/HoaCollège Minorités Lycée Kinh/Hoa Lycée MinoritésSources : Baulch <strong>et</strong> alii (2010) ; VHLSS 1998 <strong>et</strong> VHLSS 2008.[ ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


On r<strong>et</strong>rouve <strong>de</strong>s résultats similaires pour supérieurs d’éducation.Finalement, tous les indicateurs dont nous situation diffère selon les groupes <strong>et</strong>hniques ou que l’on peut imaginer lorsqu’elles sontdifficilement mesurables, comme la languepeut poser <strong>de</strong>s problèmes lors <strong>de</strong>stransactions économiques, <strong>de</strong>s interactions avons montré que parler vi<strong>et</strong>namien pour unmembre d’une minorité réduit la pauvr<strong>et</strong>é par<strong>et</strong> alii cultivent surtout <strong>de</strong>s terres irriguées : 88 % <strong>de</strong>surfaces irriguées contre 44 % pour les autres<strong>et</strong>hnies. Par ailleurs, la moindre migration par le manque <strong>de</strong> réseau <strong>et</strong> d’informations,notamment en ce qui concerne les nouvellesrési<strong>de</strong>nce.La question <strong>de</strong> la culture subsiste <strong>et</strong> sera dont parlera Christian Culas. Il est possible<strong>de</strong> penser que la pression communautaire,les obligations <strong>et</strong> les normes <strong>sociale</strong>s <strong>et</strong>religieuses peuvent limiter la productivité <strong>et</strong>l’esprit d’accumulation, qui ne constituent Valeurs, attitu<strong>de</strong>s <strong>et</strong> comportements en matière d’« intégrité »selon Tableau groupe 19 <strong>et</strong>hnique Valeurs, en attitu<strong>de</strong>s 2010 <strong>et</strong> comportements en matièred’« intégrité » selon le groupe <strong>et</strong>hnique en 2010B1. Quelle est votre opinion sur les comportements suivants ? KinhNonKinhDifférence Différencebrute brute(1)Un dirigeant fait quelque chose d’illégal mais qui perm<strong>et</strong> à votre famille <strong>de</strong> mieux vivre(comportement répréhensible)Un dirigeant fait quelque chose d’illégal mais qui perm<strong>et</strong> à votre famille <strong>de</strong> mieux vivre(comportement inacceptable)Un fonctionnaire <strong>de</strong>man<strong>de</strong> un paiement non-officiel pour un service qui fait partie <strong>de</strong> sontravail (comportement inacceptable)93,2 % 77,5 % + 15,7** +**89,8 % 66,3 % + 23,5*** +***88,5 % 78,7 % + 9,8** +**B2. D’après vous, dans la vie <strong>de</strong> tous les jours, une personne considérée commeintègre signifie que c<strong>et</strong>te personne :Montre une solidarité <strong>et</strong> un soutien à sa famille <strong>et</strong> à ses amis dans tous les cas, même sicela signifie enfreindre la loi19 % 30,8 %- 11,8**-**B3. Qu’est ce qui est plus important : être riche ou intègre ?Être riche est le plus important <strong>et</strong> il est acceptable <strong>de</strong> mentir ou tricher, ignorer la loi <strong>et</strong>abuser <strong>de</strong> son pouvoir pour atteindre c<strong>et</strong> objectif3,7 % 13,5 %- 9,8**-***B5. Qu’est ce qui est plus important :Trouver les moyens d’améliorer le revenu familial est le plus important <strong>et</strong> il est acceptabled’ignorer les lois <strong>et</strong> d’abuser <strong>de</strong> son pouvoir pour atteindre c<strong>et</strong> objectif7,1 % 19,8 %- 12,7***-****** significatif à 1 % ; ** significatif à 5 % ; * significatif à 10 % ; n.s. : non significatif à 10 %(1) : modèle logistique ; variables <strong>de</strong> contrôle : sexe, âge, niveau d’éducation, lieu <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce (urbain, rural), religion, secteur d’activitéSources : Dang Giang <strong>et</strong> alii (2011) ; Youth Integrity Survey YIS 2010 ; calculs <strong>de</strong>s auteurs.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


ces groupes <strong>et</strong>hniques. Concernant la culture<strong>de</strong> la majorité, <strong>de</strong>s stéréotypes ont tendance Une étu<strong>de</strong> a été faite quant au traitement<strong>de</strong>s minorités dans la presse vi<strong>et</strong>namienne, les <strong>et</strong>hnies sont moins « civilisées », qu’elles tabous, <strong>et</strong>c. ».Pour aller plus loin en matière <strong>de</strong> culture, nousavons tenté d’abor<strong>de</strong>r les valeurs d’un pointl’échelle nationale, minorités comprises (Dang<strong>et</strong> alii, 2011). On observe que les <strong>et</strong>hnies normatifs <strong>et</strong> la corruption au quotidien.Nous avons créé une batterie <strong>de</strong> questionsun fonctionnaire <strong>de</strong>man<strong>de</strong> un paiementnon officiel pour un service qui fait partie<strong>de</strong> ses fonctions : est-ce un comportementinacceptable ? On voit que ces groupes sontcomportement comme inacceptable. Quel<strong>et</strong> qu’il est acceptable <strong>de</strong> mentir, d’ignorer laloi <strong>et</strong> d’abuser du pouvoir pour atteindre c<strong>et</strong>objectif. Nos recherches sont en cours pourTableau Expérience 20 Expérience <strong>de</strong> corruption <strong>de</strong> corruption <strong>et</strong> confiance <strong>et</strong> confiance dans les institutionsselon le dans groupe les institutions, <strong>et</strong>hnique en selon 2010 le groupe <strong>et</strong>hnique, en 2010B7. A ve z - vous été confront é à la corruption au cours <strong>de</strong>s 12 <strong>de</strong>rniers mois ?Pas <strong>de</strong> contact Taux <strong>de</strong> corruption Différence(chez ceux en contact) n<strong>et</strong>te (1)Kinh Non Kinh Kinh Non Kinha. Pour obt enir un document ou un permi s ? 64,2 % 80,2 % 20,4* 10,2 n.s.c. Pour obtenir <strong>de</strong>s médicament ou vous faire55 , 6 % 63,4 % 30,3*** 7,4 +**traiter dans un centre <strong>de</strong> s antéd. Pour éviter un problème avec la police 81 , 3 % 92, 9 % 28 , 3 28,3 n.s.B8. Quel est votre opinion sur le niveau d' integrité aujourd'hui <strong>de</strong>s service s suivants ?Pas intègre Différence DifférenceKinh Non Kinh B rute n<strong>et</strong>te (1)a. Administration locale/nationale 36,2 % 47,2 % - 11,0 -***b. Police, Sécurité 45,2 % 43,6 % 1,6 n.s.e. Centre <strong>de</strong> santé public 44,2 % 30,6 % 13,6* n.s.f. Centre <strong>de</strong> santé privé 40,6 % 48,2 % - 7,6 n.s.g. Entreprise publique 50,7 % 35,2 % 15,5*** n.s.h. Entreprise privée 54,4 % 52,5 % 1,9 n.s.*** significatif à 1 % ; ** significatif à 5 % ; * significatif à 10 % ; n.s. : non significatif à 10 %(1) : modèle logistique ; variables <strong>de</strong> contrôle : sexe, âge, niveau d’éducation, lieu <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce (urbain, rural), religion, secteur d’activitéSources : Dang Giang <strong>et</strong> alii (2011) ; Youth Integrity Survey YIS 2010 ; calculs <strong>de</strong>s auteurs.[ ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Notre démarche a été i<strong>de</strong>ntique sur lespratiques <strong>et</strong> les comportements. Nous vont pas toujours dans le sens qu’on pourraitle penser a priori bien que moins touchés par la corruption, l’administration locale <strong>et</strong> nationale.Ceci a <strong>de</strong>s conséquences sur un certainnombre <strong>de</strong> proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> développement,puisque l’entrée <strong>et</strong>hnique est réellementun problème, du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s résultats<strong>de</strong>s politiques mises en œuvre. Il importe <strong>de</strong>développer <strong>de</strong>s programmes qui perm<strong>et</strong>tentune meilleure participation <strong>de</strong>s groupes La Tableau gestion <strong>de</strong>s 21proj<strong>et</strong>s La gestion d’infrastructures <strong>de</strong>s proj<strong>et</strong>s du d’infrastructures programme P135-II du programme :réalité du processus P135-II participatif : réalité du processus participatifNonP135 - II P135 - IIPhase <strong>de</strong> sélection <strong>de</strong>s proj<strong>et</strong>sOrganisation <strong>de</strong> réunions pour la sélection <strong>de</strong> proj<strong>et</strong>s 86.5 80.2Participation <strong>de</strong>s ménages aux réunions pour la sélection <strong>de</strong>s proj<strong>et</strong>s (%)- 1 : selon les responsables <strong>de</strong>s communes 87.7 8 7 . 0- 2 : d'après les réponses données par les ménages 49.3 50.0Ménages d'accord sur la sélection <strong>de</strong>s proj<strong>et</strong>s : (1 : responsables <strong>de</strong>s communes) 98.1 98.5Ménages ayant exprimé leur opinion (2 : réponses <strong>de</strong>s ménages) 27.4 31.8Ménages dont l’opinion a été considérée pour la sélection (2 : réponses <strong>de</strong>s ménages) 55.4 56. 7Supervision / suivi <strong>de</strong>s proj<strong>et</strong>s par la population localeProj<strong>et</strong>s d'infrastructures suivis par la population 81.9 76.0Participation <strong>de</strong>s ménages dans les réunions (1 : responsables <strong>de</strong>s communes) 87.7 87.0Participation <strong>de</strong>s ménages dans les réunions (2 : responsables <strong>de</strong>s ménages)49.2 50.0Information financière détaillée rendue publique (1) 52.8 66. 7Ménages ayant reçu <strong>de</strong>s informations financières (2) 11.1 10.6Sources : Herrera <strong>et</strong> alii (2009) ; P135-II Baseline Survey 2007 ; calculs <strong>de</strong>s auteurs.<strong>de</strong> participation, constitue un pas en avant pleinement efficace. Ainsi, les responsables populations sont consultées <strong>et</strong> participentactivement, alors que seulement 50 % <strong>de</strong>s <strong>et</strong> alii, 2009). De plus, en creusant en<strong>et</strong> <strong>de</strong> son équipe (2009) montrent que lesmodalités <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te participation, comme le parole lors <strong>de</strong> ses réunions – les responsablesdonnent d’abord leur avis, ce qui rend risqué<strong>de</strong>s prises <strong>de</strong> position divergentes –, fait jouerla pression <strong>sociale</strong>, ce qui limite les eff<strong>et</strong>s les chiffres bruts. Il est donc nécessaire d’allerréelle.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


Les autorités vi<strong>et</strong>namiennes sont-ellesconscientes <strong>de</strong> ces difficultés, qui ne sontpas seulement économiques mais aussipolitiques ?globalement, pour les groupes <strong>et</strong>hniques, il- les politiques qui ne sont pas <strong>de</strong>stinées politique a potentiellement un impact surfavorise le milieu rural, <strong>et</strong> si les <strong>et</strong>hnies ysont sur-représentées – ce qui est le caspriorité. Ainsi, les politiques liées au boom <strong>et</strong>hniques. Typiquement <strong>et</strong> en sensinverse, la promotion <strong>de</strong>s investissementsdirects étrangers (IDE) en milieu urbain est ment mises en place pour les minorités,comme <strong>de</strong>s transferts ou la mise en place<strong>de</strong> conditions plus favorables pour ces ou la protection <strong>sociale</strong> gratuite ou l’accès ciblent <strong>de</strong>s communes ou <strong>de</strong>s régions danslesquelles les groupes <strong>et</strong>hniques sont surreprésentés– comme le programme P135dont on a parlé plus haut. restent dans c<strong>et</strong>te province, alors que la moitiédu PIB <strong>de</strong>s provinces du Nord provient d’autres type <strong>de</strong> politiques. Ces transferts massifs les régions pauvres du pays, <strong>et</strong> qui incluentune gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong>s groupes <strong>et</strong>hniques.Cependant, puisque le peuplement <strong>de</strong> cessont-ils équitablement répartis au niveau <strong>de</strong>la province ou <strong>de</strong> la commune ? C’est uneChristian Culas mises en place par le gouvernementvi<strong>et</strong>namien pour gérer les groupes <strong>et</strong>hniques<strong>de</strong>puis l’indépendance du pays, puis je <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s <strong>et</strong>hnies.1.2.2. Quelles politiques à l’égard<strong>de</strong>s groupes <strong>et</strong>hniques ?Les différentes politiques menées au Việt Namà l’égard <strong>de</strong>s <strong>et</strong>hnies à partir du milieu du XX esiècle ne sauraient être traitées succinctementdans le cadre <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te publication. En accordavec les auteurs, nous renvoyons le lecteur,portant sur ces questions particulièrementcomplexes, à la bibliographie sélectiveproposée en fin <strong>de</strong> chapitre. apparaît un proj<strong>et</strong> national global qui est<strong>de</strong> forger un « homme nouveau » sur la base autonomes du Nord du pays qui avaient étécréées dans les années 1950 sont dissoutes.[ 80 ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


La Constitution <strong>de</strong> 1981 m<strong>et</strong> en lumière le défendre la culture vi<strong>et</strong>namienne <strong>et</strong> son singulier <strong>de</strong> la culture vi<strong>et</strong>namienne <strong>et</strong> lepluriel <strong>de</strong> son <strong>et</strong>hnicité.D’importants mouvements <strong>de</strong> populations la création <strong>de</strong> nouvelles zones économiques– déplacements <strong>de</strong> population du <strong>de</strong>lta, montagneuses <strong>et</strong> <strong>de</strong>s régions supposéesenclavées. Ces déplacements concernententre trois <strong>et</strong> cinq millions d’individus. Des le secteur <strong>de</strong>s services – très rarement dans leQuelques mesures non adresséesspécifiquement aux groupes <strong>et</strong>hniquesLa loi foncière <strong>de</strong> 1993 marque un changementimportant <strong>de</strong>s relations entre les durées délimitées – les terres <strong>de</strong> rizièrescinquante ans, les terres d’habitation pourune « longue durée » sans autre précision.Pour la première fois, un cadastre avec <strong>de</strong>stitres personnels d’usage <strong>de</strong>s terres est créé. compagnies nationales productrices quitirent une bonne partie <strong>de</strong> leurs terres <strong>de</strong> ces s’accroît, mais au détriment <strong>de</strong>s groupes<strong>et</strong>hniques qui sont souvent dépossédés <strong>de</strong>leurs terres <strong>et</strong> rarement employés dans les déplacées <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ltas, qui <strong>de</strong>viennent lesPolitiques <strong>et</strong> programmes en faveur <strong>de</strong>s groupes<strong>et</strong>hniquesEncadré 3De nombreux programmes en faveur <strong>de</strong>s populations défavorisées ont été mis enœuvre : le Programme national <strong>de</strong> lutte contre la pauvr<strong>et</strong>é, le Programme national pourl’approvisionnement en eau <strong>et</strong> assainissement en milieu rural, <strong>et</strong>c.Le Programme 135 ou « Programme pour réduire la pauvr<strong>et</strong>é dans les communes faisantface à <strong>de</strong>s difficultés extrêmes dans <strong>de</strong>s zones montagneuses <strong>et</strong> <strong>de</strong> peuplement <strong>et</strong>hniques » :– Phase 1 : lancée en 1998 (durée 7 ans)– Phase 2 : 2006-2010La participation <strong>de</strong> nombreux bailleurs <strong>de</strong> fonds internationaux (Banque mondiale,Organisation <strong>de</strong>s Nations unies (ONU), <strong>et</strong>c.)Une bonne préparation : <strong>de</strong> nombreuses consultations <strong>et</strong> étu<strong>de</strong>s ; un accent particulier surle renforcement <strong>de</strong>s capacités locales, l’approche participative <strong>et</strong> la décentralisation <strong>de</strong> lagestion qui est laissée aux communes– Mis en œuvre sous la responsabilité du Comité <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s <strong>et</strong>hnies minoritaires (CEMA).Sources : Construction <strong>de</strong> l’auteur.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 81 ]


Revenons sur les politiques adoptées pourrééquilibrer le niveau <strong>de</strong> développement Programme 135 touche plus <strong>de</strong> 40 provinces la vie locale : infrastructures – routes, ponts,écoles, dispensaires, <strong>et</strong>c. –, ai<strong>de</strong>s agricoles,formation <strong>de</strong>s cadres, santé, <strong>et</strong>c. L’ambitionmulti-thématique pose les limites <strong>de</strong>l’intervention. Par ailleurs, sa mise en œuvre<strong>et</strong> ses attributions, que ce soit au niveaulocal, communal ou provincial, manquentcruellement <strong>de</strong> clarté.La phase 1 du programme (1998-2005) asurtout été gérée par les provinces. Lors <strong>de</strong>la phase 2, les bailleurs <strong>de</strong> fonds, se rendantcompte <strong>de</strong> l’inefficacité du programme, en intervenant au niveau du district <strong>et</strong> <strong>de</strong>la commune. En réalité, les résultats n’ontActuellement, nous sommes en phase 3,la responsabilité est laissée au CEMA, unorgane national qui a pratiquement le rang<strong>de</strong> ministère.Comment interpréter les écarts constatésentre les objectifs escomptés d’un programmeL’incompréhension <strong>de</strong>s groupes <strong>et</strong>hniques parrapport au programme est souvent évoquée.Cependant, les autorités vi<strong>et</strong>namiennes qui lepas réellement non plus. Comment les<strong>et</strong> la langue utilisées entre groupes <strong>et</strong>hniques<strong>et</strong> médiateurs du programme sont unthème commun <strong>de</strong> difficulté qu’il importecependant <strong>de</strong> nuancer car l’ensemble <strong>de</strong>ssuffisamment le vi<strong>et</strong>namien. Il faut introduireici une autre difficulté, relationnelle c<strong>et</strong>te fois :selon la manière dont les administrateursétatiques se présentent auprès <strong>de</strong>s groupes a fortiori s’agit donc pas uniquement d’un problème<strong>de</strong> connaissance linguistique mais bien <strong>de</strong> l’état <strong>et</strong> les populations locales.Quelques données sur le poids<strong>et</strong> la représentation politiques <strong>de</strong>s groupes<strong>et</strong>hniques au Việt NamQuelle est la représentation <strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> l’Assemblée nationale vi<strong>et</strong>namienne, la ils <strong>de</strong>s positions clés ou bien subalternes ?Quel est le lien entre un membre d’unecommunauté <strong>et</strong>hnique <strong>et</strong> la défense <strong>de</strong>ce groupe au niveau <strong>de</strong> l’Assemblée ? De quand ils passent dans les sphères du pouvoir,oublient leur appartenance <strong>et</strong> <strong>de</strong>meurent pris l’origine mais semble guère efficace pour faireremonter les réalités <strong>de</strong> la vie quotidienne <strong>de</strong>s[ 82 ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


1.2.3. Le regard socioanthropologique: tentativesd’ouverture <strong>de</strong>s problèmesLes précé<strong>de</strong>nts constats au sein <strong>de</strong> groupes remis en cause, les chiffres produits au la communauté internationale, se révèlentassez peu efficaces. Nous verrons dans c<strong>et</strong>t<strong>et</strong>roisième partie les raisons d’un tel échec <strong>et</strong> vi<strong>et</strong>namien applique <strong>de</strong>s normes qui sont calquées sur <strong>de</strong>s normes imposéesinternationalement. Au niveau <strong>et</strong>hnique <strong>et</strong>local, on peut s’interroger sur l’efficacité, l’utilitéou l’acceptation <strong>de</strong> telles normes. Aussi, dansrésistent <strong>et</strong> luttent contre la manière dontle développement leur est imposé. Ce typepratiquement jamais dans les rapports les apports <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>scriptions <strong>de</strong>détournement <strong>et</strong> <strong>de</strong> résistance seraientpourtant indispensables pour une meilleurecompréhension <strong>de</strong>s réalités <strong>de</strong> terrain.Comme vous pouvez le remarquer, j’évited’utiliser le terme « minorité <strong>et</strong>hnique » car Roubaud, les <strong>et</strong>hnies regroupent <strong>de</strong>s réalités au niveau étatique est le produit d’uneconstruction politique <strong>et</strong> <strong>sociale</strong> particulière.Les termes « minorité » <strong>et</strong> « minoritaire »évoquent une caractéristique tout l’échelle nationale – 14 % <strong>de</strong> la population numériquement majoritaires.On peut également s’interroger sur les autresconnotations du terme « minoritaire », cespopulations ne seraient donc pas « majeures »,au sens qu’elles ne sont pas responsables ?responsabilité » est souvent présente dansles difficultés <strong>de</strong>s proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> développementdans les villages <strong>et</strong>hniques. On r<strong>et</strong>rouveégalement c<strong>et</strong>te idée dans la Constitutioncharge le « développement moral <strong>et</strong> matériel<strong>de</strong>s groupes <strong>et</strong>hniques ».Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 83 ]


Graphique10« Minorités « Minorités » décrites » décrites à quelle à quelle échelle échelle ? ?Ethnies65 %Ethnies14 %Population kinhEthnies70-80 %Sources : construction <strong>de</strong> l’auteur.Tentons <strong>de</strong> décrire les populations <strong>et</strong>hniques (province <strong>et</strong> district), les groupes <strong>et</strong>hniquessont largement majoritaires dans toutes lesprovinces du Nord <strong>et</strong> frontalières selon le regardait la situation en 1995, le pourcentageserait encore plus important car antérieur<strong>de</strong>lta vers les zones <strong>de</strong> montagnes. Ainsi, bieninstallés sur les terres hautes, il subsisteencore une très forte majorité <strong>de</strong> groupes<strong>et</strong>hniques dans ces zones. Majoritaires auniveau local, les représentants <strong>et</strong>hniques sontpourtant minoritaires au sein <strong>de</strong>s instancespolitiques locales. Il serait intéressant <strong>de</strong> voir,<strong>de</strong>puis vingt ans, quel est le pourcentage d’importantes responsabilités, que ce soitau niveau provincial, au Comité populaire,dans le Parti ou dans d’autres structures <strong>de</strong>décisions.Comparons la situation avec les paysvoisins <strong>de</strong> la région. Au Laos, les <strong>et</strong>hnies que 3 % <strong>de</strong> la population. À l’échelle <strong>de</strong> l’Asie <strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> 500 mètres d’altitu<strong>de</strong>, les groupes<strong>et</strong>hniques sont largement majoritaires. Ces découpages que l’on produit <strong>et</strong> que l’onconstruit, les résultats sont divergents. L<strong>et</strong>erme étatique <strong>de</strong> « minoritaire » n’est pas les présupposés. Malheureusement, <strong>de</strong> en cause c<strong>et</strong>te terminologie <strong>et</strong> la postureidéologique sous-jacente qui posentquestion.[ 84 ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Normes <strong>de</strong> développement nationales,normes <strong>de</strong> développement <strong>et</strong>hniquesPenchons-nous maintenant sur les manièresdont on peut évaluer le développementchez les groupes <strong>et</strong>hniques. Les questionsqui se posent sur la construction <strong>et</strong> le occi<strong>de</strong>ntalo-centrées, dans le meilleur <strong>de</strong>s cas avec la population dominante majoritaire, Ces critères sont-ils réellement applicablesleur efficacité ? Concernant la question<strong>de</strong>s besoins <strong>de</strong>s groupes <strong>et</strong>hniques, il estintéressant <strong>de</strong> noter que le proj<strong>et</strong> P135 agitdans <strong>de</strong> nombreuses communes qui ont autonomie alimentaire forte, ménageséquipés en moto, télévision, réfrigérateur,<strong>et</strong>c. Les proj<strong>et</strong>s interviennent souventminimum nécessaire. Comment les besoins<strong>de</strong>s groupes <strong>et</strong>hniques ont-ils été évalués <strong>et</strong>selon quels critères ? Ces questions restentgroupes <strong>et</strong>hniques. Les proj<strong>et</strong>s prennent troppeu souvent en compte la manière dont les voudraient le réaliser. Tous les individus n’ontserait-il pas plus pertinent d’avoir <strong>de</strong>s critères les individus voient leur développement auniveau local ?<strong>de</strong>s critères <strong>de</strong> distance géographique, <strong>de</strong>mais insuffisantes :- l’accessibilité n’est pas nécessairement produisent dans les zones les plus reculéesau-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> 1 000 mètres d’altitu<strong>de</strong>.Ces producteurs agricoles sont les plusriches <strong>de</strong> la province bien qu’ils habitentdans les villages les moins accessibles.Ici, l’adéquation route/pauvr<strong>et</strong>é n’est pas villages reculés qui étaient producteurs- concernant les distances culturelles,linguistiques <strong>et</strong> <strong>de</strong> communication,certains groupes sont supposés ne pasparler vi<strong>et</strong>namien. Cependant, l’enjeumajeur repose sur la manière dont l’agentgroupes <strong>et</strong>hniques qui habituellementinter-agissent avec les administrations sont <strong>de</strong>s problèmes d’écoute, <strong>de</strong> négociations,- les distances i<strong>de</strong>ntitaires sont encore plus – le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> sentiment d’appartenance d’appartenance est régulé en fonction <strong>de</strong> Il est intéressant <strong>de</strong> noter que ces critères Très souvent, les groupes <strong>et</strong>hniques sont développement <strong>et</strong> <strong>de</strong>s personnes quiles m<strong>et</strong>tent en œuvre. Ces éléments nesont jamais évoqués lors <strong>de</strong>s évaluations.La mémoire locale est aussi importante,Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 85 ]


le cadre d’un proj<strong>et</strong> <strong>et</strong> qui sera donc trèscritique envers tout nouveau proj<strong>et</strong>.Les <strong>et</strong>hnies ne veulent pas appliquerles proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> développement tels qu’ils sontproposés par l’État ?Quelles initiatives autonomes hors proj<strong>et</strong> ? <strong>de</strong> pépinières locales, hors proj<strong>et</strong>. Lecontraste est saisissant : le proj<strong>et</strong> <strong>de</strong>reforestation d’envergure nationale <strong>de</strong> cinqmillions d’hectares <strong>de</strong> for<strong>et</strong>s (proj<strong>et</strong> 661) d’environ 45 % après trois ans – malgréle support technique, la formation <strong>et</strong> partir <strong>de</strong> leur propre pépinière <strong>et</strong> sans rarement ce type d’initiatives locales quipourraient rem<strong>et</strong>tre en cause le fon<strong>de</strong>ment « propres » proposées au district, alorsque les techniques sont connues <strong>de</strong>puisplusieurs années. Nos entr<strong>et</strong>iens ontappris <strong>de</strong> nouveau, ils étaient en revanche- pour vous montrer que les groupes<strong>et</strong>hniques ne sont pas si déconnectés 2009. Le fort accroissement <strong>de</strong> revenusqui en résulte est en lien direct avec vi<strong>et</strong>namien <strong>et</strong> chinois stables <strong>et</strong> durables.Comment les groupes <strong>et</strong>hniques s’arrangentilsavec les proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> développement ?La population locale réadapte souvent lesproj<strong>et</strong>s en fonction <strong>de</strong> ses besoins. Noustravaillons actuellement sur un cas d’étu<strong>de</strong>.Il s’agit d’une commune <strong>de</strong> seize villagesdont sept classés pauvres <strong>et</strong> qui <strong>de</strong>vraientrecevoir a priori l’ai<strong>de</strong> du programme P135. subventions. Au niveau communal, lesautorités ont décidé <strong>de</strong> passer outre les- cela n’apparaît dans aucun rapport sur leproj<strong>et</strong>. Il n’y a pas <strong>de</strong> trace officielle, mais anticipée. On observe également auniveau local une très forte capacité <strong>de</strong> transformés dans une reformulation locale.Les gens font du proj<strong>et</strong> ce qui leur paraît- aspect positif <strong>de</strong> la réappropriation : elleperm<strong>et</strong> d’ai<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s villages qui en ontbesoin, mais cela se fait hors cadre officiel - aspect négatif <strong>de</strong> la réappropriation : <strong>de</strong>s souplesse pour en tirer <strong>de</strong>s avantages,[ 86 ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


ce qui constitue un détournement nonéquitable.Quelles formes <strong>de</strong> résistance les <strong>et</strong>hnies développement ?très difficile <strong>de</strong> trouver dans la littérature <strong>de</strong>s Dans notre étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cas, nous sommes allésvi<strong>et</strong>namophone <strong>et</strong> un autre qui parlait prétendaient ne pas parler vi<strong>et</strong>namien vi<strong>et</strong>namophone. En revanche, ils étaient parlant leur langue. En réalité, les personnes langue vi<strong>et</strong>namienne mais refusaient <strong>de</strong> laAInsi, ce ne sont pas ici les compétenceslinguistiques qui sont en jeu.s’ils étaient persuadés <strong>de</strong> son inutilité.Ils l’acceptaient pour le transformer ouadoptaient une attitu<strong>de</strong> totalement passive. <strong>et</strong>hniques y compris dans le domaine culturel les superstitions était une priorité, <strong>de</strong>s agentsdu gouvernement venaient dans les villagesdétruire les livres <strong>de</strong> rituels. Après trente reviennent dans ces villages pour protéger les <strong>de</strong>s éléments <strong>de</strong> compréhension <strong>de</strong>ss’en dégagent.sur c<strong>et</strong>te base d’échange ? Comment lesgroupes <strong>et</strong>hniques peuvent-ils s’approprier« ont pour objectifs<strong>de</strong> nous ai<strong>de</strong>r à vivre mieux », mais « sont conçuspar <strong>de</strong>s gens qui ignorent tout <strong>de</strong> notre viequotidienne » ? propositions :- la dimension économique est essentielle,mais il est nécessaire <strong>de</strong> proposer unelecture plus large <strong>de</strong>s besoins <strong>et</strong> <strong>de</strong>s désirs. peut affirmer qu’il faut prendre en compteégalement les conditions <strong>sociale</strong>s, les entre besoins <strong>et</strong> temps <strong>de</strong> travail, le rapportlocal entre indépendance/consommation,- il importe <strong>de</strong> considérer le point <strong>de</strong> vuedans le pire <strong>de</strong>s cas, c’est le chef du Front<strong>de</strong> la Patrie ou le chef <strong>de</strong> commune qui ont<strong>de</strong>s positions administratives, un pouvoir, <strong>et</strong>sont plus consensuels. En revanche, dans lesrapports <strong>de</strong> développement, il est rarementJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


- il est aussi nécessaire <strong>de</strong> dépasser leverbiage <strong>de</strong> l’« approche participative » qui penser que les normes <strong>de</strong> développementinternationales actuelles seront différentes eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> mo<strong>de</strong> <strong>et</strong> les eff<strong>et</strong>s d’annonce surla pauvr<strong>et</strong>é, la biodiversité, le changementclimatique, la réduction <strong>de</strong> l’émission du<strong>et</strong>c., seront obsolètes <strong>et</strong> on <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ra alors dans la mo<strong>de</strong>rnité <strong>et</strong> dans le bonheur <strong>de</strong> laconsommation.Bibliographie, A., A. , W. <strong>et</strong> R. of Economic Research Working Papers 1959,, A., A. ,W. <strong>et</strong> A. Journal ofEconomic Growth 8, 155-194., A., R. BAQUIR <strong>et</strong> W. Quarterly Journal of Economics 114,1243-1284.Atlas Narodov Mira (1964), Moscow: Glavnoeupravlenie geo<strong>de</strong>zii i kartografii., B., Thi Thu Phuong <strong>et</strong> CPRCWorking Paper 169., C. and Occasional Papers Consultable sur le site http://www. practices on environment management (eds.), Hiện đại và động thái của truyềnthống ở Việt Nam: Những cách tiếp cận nhânhọc. Mo<strong>de</strong>rnity and Dynamics of Traditionin Vi<strong>et</strong>nam: Anthropological Approaches,pp.292-324., C. <strong>et</strong> F. ROBINNE (eds.) (2009),Inter-Ethnic Dynamics in Asia. Consi<strong>de</strong>ringthe Other through Ethnonyms, Territoriesand Rituals Routledge, Londres. Culas and F. Robinne (eds.), Inter<strong>et</strong>hnicDynamics in Asia. Ethnic Relationshipsthrough Ethnonyms, Territories and Rituals,Routledge, Londres. M., F. ROUBAUD <strong>et</strong> M. (2011),Youth Integrity in Vi<strong>et</strong>nam, Transparency[ 88 ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


, W. <strong>et</strong> R. Divisions », Quaterly Journal of Economics,111 (4), pp. 1203-1250.FEARON, J. (2003), « Ethnic and CulturalDiversity by Country », Journal of EconomicGrowth 8, pp. 195-222.FEARON, J. <strong>et</strong> D. LAITIN (2003), « Ethnicity,Insurgency and Civil War », American PoliticalScience Review The Interpratation ofCultures: Selected essays, C. (2009), Decentralized Decision-Making and Participation un<strong>de</strong>r Program135-II. A study in five provinces of Vi<strong>et</strong>nam,, T. (1996), « Minorities at Risk III Datas<strong>et</strong>s:User’s Manual », CIDCM, University ofMaryland., J., T. Le , M. <strong>et</strong> F. ROUBAUD(2009), Impact evaluation of the ProgramP135 Phase 2: Analysis of the baseline survey2007, Committee for Ethnic Minorities Báo cáo phân tích Điều tra cơbản chương trình 135-II The Clash ofCivilizations and the Remaking of WorldOr<strong>de</strong>rLA PORTA, R., F. , A.<strong>et</strong> R. (1999), « The QualityJournal of Law, Economicsand Organization (eds.) (1964), Ethnic Groups of MainlandSoutheast AsiaMAUROQuarterly Journal of Economics 110 (3), « Representationof Ethnics Minorities on Mass Media throughthe Lens of socio-cultural anthropology »,Aca<strong>de</strong>my of Journalism and Communication , M., J-P. , C. <strong>et</strong>F. ROUBAUD population ? Analyse <strong>de</strong> la complémentaritéTransitionsdécrétées, transitions vécues. Du global aulocal : approches méthodologiques, transversales<strong>et</strong> critiques, Université d’été régionaleen sciences <strong>sociale</strong>s « Les Journées <strong>de</strong> TamĐảo », collection Conférences <strong>et</strong> Séminaires,juill<strong>et</strong>, pp. 181-259.ROEDER, P. (2002), « Ethnolinguistic Fractionalization(ELF) Indices, 1961 and 1985 »,http://weber.ucsd.edu/proe<strong>de</strong>r/data.htm.ROUBAUDDIAL(2009), Country Social Analysis.Ethnicity and Development in Vi<strong>et</strong>namDevelopment Unit, Washington D.C.Échanges…Nguyễn Thị Văn, Institut <strong>de</strong> sociologiePourriez-vous nous préciser les communautésauprès <strong>de</strong>squelles vous avez effectivementmené vos recherches ? Avez-vous participé aun proj<strong>et</strong> cité ou bien s’agit-il <strong>de</strong> proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong>Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 89 ]


développement que vous avez pris commeréférence ?Les proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> développement en faveur<strong>de</strong>s <strong>et</strong>hnies minoritaires, notamment proposent une évaluation ex ante <strong>et</strong> ex post. équipes d’évaluation pour <strong>de</strong>s proj<strong>et</strong>s<strong>de</strong> développement dans les régions pas que vous avez tort mais je ne suis pasrecherches dans les régions montagneuses montrent clairement les apports positifs phase du proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong> la pauvr<strong>et</strong>é, m<strong>et</strong> la dimension <strong>de</strong> genre en avant – laparticipation féminine est encouragée.L’approche participative est prise enconsidération.Roeungd<strong>et</strong>h Chanreasmey,Institut <strong>de</strong> technologie du Cambodge composé <strong>de</strong> plusieurs groupes <strong>et</strong>hniques qui <strong>et</strong> <strong>de</strong> mesures anti-discriminatoires. Quelssont les besoins <strong>de</strong>s <strong>et</strong>hnies ? Les <strong>et</strong>hniesacceptent-elles le groupe majoritaire ? AuCambodge, nous avons développé pour cesleurs traditions <strong>et</strong> mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vie. Pensezvousque les <strong>et</strong>hnies aient véritablementl’espoir <strong>de</strong> s’intégrer au marché du travail,notamment dans le secteur <strong>de</strong>s services <strong>et</strong>en zone urbaine ?Mireille Razafindrakotosoulevons <strong>de</strong>s questions <strong>et</strong> proposons <strong>de</strong>séléments <strong>de</strong> réponses qui ne sont en aucuncas <strong>de</strong>s conclusions. Dans un premier temps,en utilisant <strong>de</strong>s indicateurs classiques dansl’analyse du développement <strong>de</strong> différentescatégories d’individus, <strong>de</strong> populations, <strong>de</strong>groupes <strong>et</strong>hniques. Dans ce cadre, nous évolution positive <strong>de</strong> la situation <strong>de</strong>s groupes<strong>et</strong>hniques. Ensuite, nous recherchons les Ces plans <strong>de</strong> développement ne sont pastotalement négatifs, <strong>et</strong> <strong>de</strong>s programmes effi- De plus, nous ne critiquons pas l’approcheparticipative mais bien sa mise en œuvre.Peut-on généraliser les proj<strong>et</strong>s que vous intervenus ?Au niveau macro <strong>et</strong> quantitatif, les proj<strong>et</strong>s semblent pas si efficaces – je vous renvoieau tableau portant sur la gestion <strong>de</strong>s proj<strong>et</strong>s les conditions <strong>et</strong> les modalités <strong>de</strong> son proj<strong>et</strong>, les évaluations ne se font souventque par <strong>de</strong>s questions fermées (oui/non). Enoutre, on remarque clairement une distorsionentre les réponses <strong>de</strong>s responsables <strong>de</strong>sréunions pour la sélection <strong>de</strong>s proj<strong>et</strong>s – 90 %[ 90 ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


ces consultations <strong>et</strong> ces réunions sont-elles pas <strong>de</strong>s interrogations ?Christian Culas en place <strong>de</strong>s proj<strong>et</strong>s qui transforment lavie <strong>de</strong>s paysans <strong>et</strong> <strong>de</strong>s groupes <strong>et</strong>hniques.Cependant, mon objectif est ici d’analyser lesfaiblesses <strong>de</strong> ces proj<strong>et</strong>s – <strong>et</strong> non pas leursdonnées : 1) le chiffre officiel, qui est souvent courtes avec <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s « mécaniques » selon leur propre rythme. Revenons sur elle pointe du doigt le fait que les bailleurs<strong>et</strong> les personnes chargées du proj<strong>et</strong> ne sontpas informés ou om<strong>et</strong>tent <strong>de</strong>s éléments concernées sont très critiques envers lesproj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> développement, mais bienévi<strong>de</strong>mment celles-ci ne partagent pas leuropinion avec les personnes en charge <strong>de</strong>sévaluations <strong>de</strong> proj<strong>et</strong>s. Ce qui m’interpelleest le rapport global entre la conception <strong>et</strong> ne rentre pas dans son faisceau <strong>de</strong> réponsesa priori assez positives mais différentes <strong>de</strong> donnéesanthropologiques approfondies, résultatd’une immersion dans les pratiques <strong>et</strong> qu’une semaine dans les villages. Je travailleactuellement sur une étu<strong>de</strong> approfondie présuppose qu’en creusant les connaissancesLa démarche anthropologique – qui part <strong>de</strong>micro-étu<strong>de</strong>s en supposant au préalable quela commune voisine est assez semblable – mistes – qui partent <strong>de</strong> grands chiffres pourélaborer <strong>de</strong>s lois générales.Christophe Giron<strong>de</strong>, Université <strong>de</strong> Genève ils plus ou moins importants que les présenté un tableau d’évolution respectivedifférente. Les évolutions ne seraient-ellespas respectives mais liées ? Par le jeu <strong>de</strong>sdécompositions présentées, est-il possible<strong>de</strong> relier le progrès <strong>de</strong>s uns au détrimentpas été posée mais qui selon moi s’impose :pourquoi les séances participatives sontellesbiaisées ? À mon sens, la pression<strong>sociale</strong> est forte : comment contredire leresponsable du proj<strong>et</strong>, le secrétaire du Parti<strong>de</strong> la commune, le prési<strong>de</strong>nt du Comitépopulaire, le représentant du Front <strong>de</strong> la Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 91 ]


la carte <strong>de</strong> la participation, qui impliquerait<strong>de</strong>s tensions potentielles entre les aspirationsdifférentes <strong>de</strong> chacun. Il faut prendre encompte non seulement le fonctionnement<strong>de</strong>s populations mais aussi celui <strong>de</strong>l’administration.Virginie Diaz, AFD types d’ai<strong>de</strong>s internationales. Il y a nonseulement les proj<strong>et</strong>s évoqués par ChristianCulas, mais aussi <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s budgétaires,directement attribuées puis gérées par lesministères au niveau central <strong>et</strong> national. En tant<strong>et</strong> sont positifs pour les populations. Bienévi<strong>de</strong>mment, <strong>de</strong>s proj<strong>et</strong>s échouent aussi,certaines dépenses budgétaires ne sont pas plus <strong>de</strong> détails sur la genèse du programmeP135 <strong>et</strong> sa conception.Grégoire Schlemmer, IRDDans le cas <strong>de</strong>s discriminations, on a plusminoritaires. Tout un ensemble d’élémentsqui discriminaient <strong>de</strong>s groupes a étépauvr<strong>et</strong>é, mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie rural, <strong>et</strong>c. Cependant,très peu <strong>de</strong> facteurs réellement <strong>et</strong>hniquesfacteurs sont souvent corrélés, mais le facteur ce qui a été dit par Christian Culas. Mais celaconcerne n’importe quelle population locale<strong>et</strong> non pas seulement <strong>de</strong>s <strong>et</strong>hnies. Il s’agit avanttout d’un problème <strong>de</strong> communication dansun rapport <strong>de</strong> domination. Il est nécessaire<strong>de</strong> trouver un interlocuteur qui connaisse lapopulation sur le long terme.L’<strong>et</strong>hnicité est aussi une forme d’appartenancepolitique, ce qui est peu mis en avant, « <strong>et</strong>hnies », je m’interroge sur ce terme – les terme « minoritaire », cela ne touche plusNguyễn Thị Thiềng, Université d’économienationale <strong>de</strong> Hà Nộidu terme « groupes minoritaires » ne <strong>de</strong>vrait avant tout le poids démographique, sachantpopulation totale du pays.Christian CulasJ’apprécie les interventions qui adoptent une proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> développement, vous trouvereztrès peu <strong>de</strong> choses sur ce qui ne fonctionnepas. Mon travail porte sur quelques cas précis, proj<strong>et</strong>s qui fonctionnent. Je travaille au une population qui n’accepte pas facilementles normes <strong>et</strong> les contraintes imposées composent l’un <strong>de</strong>s groupes <strong>et</strong>hniques [ 92 ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


mais une autre lecture est possible, <strong>et</strong> ses populations.François Roubaud cours <strong>de</strong> notre présentation sont officielles.Il ne s’agit donc pas d’une réinterprétation différentes.Concernant le programme P135, il couvre43 provinces sur 63. avons les moyens <strong>de</strong> regar<strong>de</strong>r les écartsau niveau local. Quand nous utilisons nostechniques d’estimation <strong>et</strong> <strong>de</strong> décomposition, régionale. Je crois qu’au niveau local les écartsfaibles car, en montagne, les populations sonten moyenne plus pauvres que dans les zonesurbaines ou <strong>de</strong> développement rapi<strong>de</strong>. qui accapareraient les ressources <strong>de</strong>s autres<strong>et</strong>hnies, ma réponse est a priori négative. Lacroissance vi<strong>et</strong>namienne <strong>et</strong> les politiques performances en termes <strong>de</strong> développementsocio-économique <strong>de</strong>s groupes <strong>et</strong>hniques neles équations montrent qu’il reste toujoursquelque chose <strong>de</strong> résiduel dans les écarts <strong>de</strong>sgéographique, au niveau d’éducation ou<strong>de</strong> capital, <strong>et</strong>c., <strong>et</strong> qui est donc uniquementconditionné par l’<strong>et</strong>hnicité.Texte <strong>de</strong> lecture(www.tamdaoconf.com)Bob Baulch, Pham Thai Hung, Nguyen Thi ThuPhuong, The Economic Development of EtnicMinorities in Vi<strong>et</strong>nam, Policy Brief, Hanoi, 9 p.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 93 ]


1.3. Biographie <strong>et</strong> différencesselon les générationsPhilippe Antoine – CEPED-IRD,Andonirina Rakotonarivo – université catholique <strong>de</strong> Louvain(R<strong>et</strong>ranscription)1.3.1. Les enquêtes biographiquesPhilippe Antoine<strong>de</strong> collecte <strong>et</strong> d’analyse <strong>de</strong>s histoires <strong>de</strong> vie.C<strong>et</strong>te séance plénière est non seulement aussi une tentative d’attiser la curiosité car la notion d’histoire <strong>de</strong> vie est aussi utilisée sont plus quantitatives. Il s’agit donc d’une rentrerons pas dans les techniques <strong>de</strong>s prochaine lors <strong>de</strong> l’atelier. Je ne présenteraique leurs grands principes. De par mon lien étroit avec le thème <strong>de</strong>s différenciations<strong>sociale</strong>s <strong>et</strong> <strong>de</strong>s inégalités, car elles perm<strong>et</strong>tentd’appréhen<strong>de</strong>r notamment les changements populations différentes. Comment s’opère entre les hommes <strong>et</strong> les femmes ? Les histoires entre les genres ? Les métho<strong>de</strong>s d’histoire <strong>de</strong>vie sont aussi souvent utilisées dans l’analyse<strong>de</strong>s migrations, <strong>de</strong> la mobilité, <strong>de</strong>s processus Nous avons en outre beaucoup utilisé les avec d’autres éléments <strong>de</strong> la vie.[ 94 ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Quelle est l’originalité <strong>de</strong>s enquêtesbiographiques ? en économie, démographie ou sciences instant donné sans prendre en compte leur ignoreront quel est l’itinéraire qui l’a conduit rétrospectives biographiques. Celles surlesquelles nous travaillerons lors <strong>de</strong> notre <strong>de</strong>puis la naissance <strong>de</strong> l’individu jusqu’au qui travaillerait sur la vie génésique isoleraitpersonne sait qu’elle est enceinte jusqu’aumoment <strong>de</strong> l’accouchement <strong>et</strong> les mois quibiographiques soit sur <strong>de</strong>s biographies <strong>de</strong> lasoit, plus simplement sur <strong>de</strong>s tranches <strong>de</strong> vie.biographiques est Daniel Courgeau qui adans les années 1980 mis en place l’outil les biographies matrimoniale, rési<strong>de</strong>ntielle <strong>et</strong>professionnelle. Il est possible <strong>de</strong> ne pas sebiographies génésiques, d’histoire <strong>de</strong> santé<strong>de</strong> l’individu, <strong>et</strong>c. Il est par conséquent toutdifférentes problématiques.L’élément majeur <strong>de</strong> l’analyse biographiquerési<strong>de</strong> dans l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s relations dans le tempsentre les différents événements <strong>de</strong> la vie.Il est donc indispensable lors <strong>de</strong> la collecte <strong>de</strong>Dans c<strong>et</strong>te perspective, le juste recueil <strong>de</strong> leursuccession importe plus que leur datation préférable.<strong>de</strong> vie en sociologie, l’introduction dutemps dans l’analyse entraîne une visiondiachronique <strong>de</strong>s phénomènes <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>ainsi d’éluci<strong>de</strong>r l’évolution <strong>de</strong>s comportements,<strong>de</strong>s mécanismes d’action <strong>et</strong> événements traversés par l’individu.Analyse biographique <strong>et</strong> métho<strong>de</strong>sIl est essentiel <strong>de</strong> situer les événements t-on événement, quels passages peut- biographique, il est possible <strong>de</strong> repérer uncertain nombre d’événements lors <strong>de</strong> sadates précises, comme l’obtention d’un logement autonome ».Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 95 ]


Schéma 1!"#$%&$%'()%*+)$%'(+,)$%-­‐%.)$%(/$()$0-­‐#(Observer, traiter, interpréter le tempsQuel marqueur ?L’événementL’étatEff<strong>et</strong> « photographique » <strong>de</strong> la combinaison décalée<strong>de</strong> l’espace <strong>et</strong> du temps(La mise au point dépend<strong>de</strong> :<strong>de</strong>s horloges choisies<strong>de</strong> la « distance »Sources : Philippe A., E. Lelièvre (dir.) (2006), « États flous <strong>et</strong> trajectoires complexes : observation, modélisation, interprétation »,Ined / Ceped – Paris, 301 p. (Métho<strong>de</strong>s <strong>et</strong> Savoirs ; 5). s’incarnent dans <strong>de</strong>s événements biendéterminés ou <strong>de</strong>s changements d’état. leur suj<strong>et</strong> : il est possible <strong>de</strong> « zoomer » ou<strong>de</strong> prendre plus ou moins <strong>de</strong> distance parconcernant le mariage, il est possible <strong>de</strong> contre union – ou bien <strong>de</strong> se focaliser plusprécisément sur les différentes étapesqui marquent c<strong>et</strong>te entrée en union <strong>et</strong> ce seront différentes : pour certaines sociétésle mariage est très formalisé <strong>et</strong> est précédé pour les sociétés occi<strong>de</strong>ntales, notamment,il peut y avoir cohabitation puis formalisationprogressive ou non <strong>de</strong> l’union. Nous pouvons Ainsi, les marqueurs d’états ou d’événementssur <strong>de</strong>s événements <strong>et</strong> les dater précisémentsoit étudier <strong>de</strong>s changements d’état, commePlus le questionnement se précise, plus lestrajectoires recueillies se détaillent. Cela peut<strong>de</strong>s changements d’état sans événement. « bouger ». Un individu peut habiter dansadministrativement considérée comme unvillage puis se transformer en commune <strong>et</strong>Autre situation, celui du changement d’état indépendamment <strong>de</strong> l’individu : une femme[ 96 ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


prend une autre épouse, elle changera d’état, d’état.floues : hébergement chez <strong>de</strong>s personnessuccessives <strong>et</strong> changement <strong>de</strong> logements qui habite au domicile <strong>de</strong> ses parents dontles biens ont été partagés entre différentshéritiers, sans que personne ne se considèrevraiment comme propriétaire.d’interprétation repose sur l’anticipation : und’un événement postérieur. Prenons le cas<strong>de</strong>s relations entre mariage <strong>et</strong> naissance :- s’il y a mariage puis naissance, il est possible<strong>de</strong> penser que le mariage a favorisé c<strong>et</strong>te- s’il y a naissance suivie d’un mariage, il estpossible d’interpréter que le mariage arégularisé c<strong>et</strong>te naissance. une anticipation <strong>de</strong>s événements. Dans unele mariage ait lieu, l’individu <strong>et</strong> son partenairepeuvent anticiper <strong>et</strong> m<strong>et</strong>tre en route lanaissance d’un enfant. Tout dépend <strong>de</strong>srègles habituelles <strong>de</strong>s sociétés que l’on étudie sortie <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s. Une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> stage <strong>et</strong> <strong>de</strong>formation peut représenter une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>emploi rémunéré.Diverses temporalités dans le temps individuel <strong>et</strong> dans le cours <strong>de</strong>relation les parcours individuels <strong>et</strong> les chocshistoriques, l’évolution <strong>de</strong>s législations, lapolitique, la conjoncture économique, <strong>et</strong>c.,selon les problématiques sur lesquelles lechercheur travaille.L’individu interagit avec son entouragefamilial, professionnel ou relationnel, mais la fécondité qui résulte <strong>de</strong>s couples, maisdans le cadre <strong>de</strong> l’analyse du divorce auest promulguée au Canada en 1968.L’obtention du divorce est alors facilitée cequi n’était pas le cas auparavant. À la suite <strong>de</strong>sLoi sur le divorceen 1968, on constate une brusque hausse du comportements peuvent changer car la loi leperm<strong>et</strong>. Une nouvelle loi en 1985 accélèreraencore plus le processus. Les temporalitéstemps collectif.L’analyse biographique : pourquoi en faire ?Qui peut en avoir besoin ?Pourquoi faire <strong>de</strong>s analyses biographiques ? démographie :Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


- les données transversales fournissent <strong>de</strong>sinformations très détaillées sur la situationcourante <strong>de</strong> la population, mais sont pauvrespour l’analyse causale – recensements <strong>et</strong> - les données longitudinales sont plus tion – mais intègrent la dimensiontemporelle, fondamentale pour l’analysecausale. Elles proviennent parfoisd’observatoires qui suivent tous lesévénements démographiques qui touchentune population.rétrospectives : au lieu <strong>de</strong> regar<strong>de</strong>r ce qui sepasse en année n, puis en année n+1, n+2,<strong>et</strong>c., on prend l’année n comme référencepuis on remonte dans le temps n-1, n-2, <strong>et</strong>c.Il s’agit d’étu<strong>de</strong>s rétrospectives longitudinales.souvent la date <strong>de</strong> naissance <strong>de</strong> l’individu.Quelles sont les principales différences entre l’histoire génésique <strong>de</strong>s femmes est collectéeprécisément, mais on ne peut pas la m<strong>et</strong>tre enrelation avec leur évolution rési<strong>de</strong>ntielle ouprofessionnelle. On connaît la caractéristique comprendre l’évolution <strong>de</strong>s comportementsdans son ensemble. Elles prennent plus d<strong>et</strong>emps car le questionnaire est beaucoup pluslourd, elles nécessitent une formation <strong>de</strong>s complètes. origine dans l’épidémiologie. Ce sont donc<strong>de</strong>s analyses <strong>de</strong> survie qui perm<strong>et</strong>tent par seul phénomène est analysé. À un moment,l’événement va survenir : le décès, le temps <strong>de</strong>surviendra inéluctablement, on observe l<strong>et</strong>emps qui s’écoule avant que l’événement seproduise.En sciences <strong>sociale</strong>s, les événements ne seréalisent pas nécessairement, il y aura donc <strong>de</strong><strong>de</strong>s célibataires, il n’est pas certain que tous Tout le mon<strong>de</strong> ne connaîtra donc pasl’individu ne le vit pas, le fait qu’il ne le traversepas est une information en soi. Il s’agitqui ont connu l’événement étudié <strong>et</strong> pourqui l’intervalle est dit fermé – on connait lad’observation qui est celle <strong>de</strong> la survenance<strong>de</strong> l’événement.Qui peut faire ces analyses biographiques ?Toute personne qui utilise le temps, que cesoit <strong>de</strong>s démographes, <strong>de</strong>s économistes,<strong>de</strong>s historiens, <strong>de</strong>s sociologues, <strong>et</strong> d’autressciences <strong>sociale</strong>s. La gran<strong>de</strong> difficulté <strong>de</strong>[ 98 ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


conceptualiser en fonction <strong>de</strong>s objectifs <strong>et</strong> <strong>de</strong>la problématique que l’on se pose. posée ?Graphique11UneUne longue longuelignée lignéed’enquêtes d’enquête(1)(2)(3)(1) Recueil sous forme <strong>de</strong> données matricielles(2) Questionnaire séquentiel <strong>et</strong> fiche Ageven(3) Questionnaire séquentiel à modulesSources : Construction <strong>de</strong> l’auteur. site est « grab.site.ined.fr/fr/grab/ »), grouped’étu<strong>de</strong>s démographiques (INED). Il y a untrois types <strong>de</strong> questionnaires :- <strong>de</strong>s questionnaires séquentiels amoviblesqui sont composés <strong>de</strong> datations- <strong>de</strong>s questionnaires séquentiels avec une - <strong>de</strong>s questionnaires sous forme matricielle– long questionnaire sur lequel tous les matricielle.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 99 ]


type <strong>de</strong> modèle utilisé. Nous resterons dans Les enquêtes biographiques en AfriqueAu départ, la problématique générale étaitdans la ville. Puis, cela a évolué en analyse logement autonome <strong>et</strong> mariage – trois étapes comparaison portait principalement sur lesdifférentes générations, la question étant<strong>de</strong> savoir si les jeunes générations étaient anciennes. En général, les trois générations comporte différents modules <strong>et</strong> abor<strong>de</strong>plusieurs thématiques comme l’itinérairerési<strong>de</strong>ntiel – tout ce qui concerne lelogement, ses caractéristiques, sa localité –, lavie active – y compris le parcours scolaire –,le <strong>de</strong>venir <strong>de</strong>s enfants <strong>et</strong> la vie matrimonialemariage, mais aussi sur le veuvage, le divorce,les remariages.Une <strong>de</strong>s principales critiques que l’on peut la difficulté <strong>de</strong> dater les événements. Il est d’autres références temporelles, d’essayer <strong>de</strong>placer précisément les événements qu’ils ontconnus dans leur vie. Pour faciliter la datation,appelée Ageven (âge événement) adaptée dans le temps les différents événements <strong>de</strong>s événements <strong>de</strong> la vie familiale, <strong>de</strong> la viemigratoire <strong>et</strong> <strong>de</strong> la vie professionnelle. Chacun<strong>de</strong> ces événements est reporté dans une <strong>de</strong>s- la première colonne concerne les princi- divorces <strong>et</strong> veuvages). Chaque événement prénoms <strong>de</strong> l’enfant ou du conjoint, <strong>et</strong>éventuellement <strong>de</strong> la date précise. Une milieu <strong>de</strong> la colonne) pour repérer chaqueévénement par rapport au calendrier <strong>de</strong> l’union (U) correspondante. Pour lesnaissances vivantes (N), on mentionnesimplement le numéro d’ordre <strong>de</strong> l’enfant.Les changements <strong>de</strong> statut dans le mariage distingués. D’une part les changements <strong>de</strong>régime matrimonial : coutumier, civil oupour <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> non-cohabitation, rési<strong>de</strong>ntiel. Ce sont les villes ou villageshors <strong>de</strong> la capitale, ainsi que les noms <strong>de</strong> [ 100] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Tableau 22Fiche AgevenÎLOT |___|___| MÉNAGE |___| INDIVIDU |___|___| Nom : -AGEVEN- Enquête Dakar 2001VIE FAMILIALE PARCOURS RESIDENTIEL ACTIVITÉ / SCOLARISATIONDurée Année Événements Statut RÉSIDENCES Statut Étapes prof/scol Statut Cal. Historique0s20011 2000 Élection Wa<strong>de</strong>2 19993 19984 1997 DC Abdoul Az.SY5 19966 19957 1994 Dévaluation8 19939 1992 Coupe Afrique Dak10 1991 Guerre du Golfe11 1990 Dc Khadre Mbacké12 1989 Evt Mauritanie13 1988 Election A. Diouf14 1987 Grève policiers15 1986 DC C. A. Diop16 198517 198418 198319 198220 1981 A. Diouf Prési<strong>de</strong>nt21 198022 197923 1978 DC S. C. Mbacké24 197725 197626 197527 1974 Libération M. Dia28 197329 197230 197131 1970 A. Diouf 1 er Ministr32 196933 1968 DC Lamine Gueye34 1967 Assas. Demba Diop35 196636 196537 196438 196339 1962 Arrestation M. Dia40 1961 Senghor Prési<strong>de</strong>nt41 1960 Fin Fédérat Mali42 1959 Création Fédé Mali43 1958 Proclam Républiqu44 1957 Abdoul A. Sy, khal45 195646 195547 195448 195349 195250 1951 Vict Senghor législ51 1950 Dc S Moustaha FallSources : Construction <strong>de</strong> l’auteur.temps, tandis que les changements <strong>de</strong> <strong>de</strong> statut sont distingués. Les changements<strong>de</strong> statut d’occupation : hébergé, locataireou propriétaire. Les changements <strong>de</strong> statutdans le ménage : on indique le lien <strong>de</strong>Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 101]


changements <strong>de</strong> scolarité ou d’activitéainsi que d’entreprise <strong>et</strong> <strong>de</strong> statut dans sont également mentionnées dans c<strong>et</strong>tecolonne. Pour établir la chronologie, on n<strong>et</strong>ient compte que <strong>de</strong>s activités principales.Les changements d’établissement ou colonne. Les changements <strong>de</strong> statut <strong>de</strong> statut sont distingués. Les changements <strong>de</strong>cycle scolaire : primaire, secondaire général,secondaire technique, supérieur. Ces<strong>et</strong> le supérieur, ou dans le primaire <strong>et</strong> le changements <strong>de</strong> statut d’occupation : onindique le statut dans l’entreprise.un calendrier historique pour ai<strong>de</strong>r également plupart <strong>de</strong>s habitants se souviennent. bien <strong>de</strong>s événements donnés avec une dateprécise, que <strong>de</strong>s événements pour lesquelson peut simplement donner l’âge ou la tels qu’ils venaient <strong>et</strong> nous la complétionsprogressivement. Nous considérions les par d’autres collègues qui ne faisaient pasentr<strong>et</strong>ien ou une histoire <strong>de</strong> vie sans volonté d’ordre pour la remplir, on peut prendre lesévénements tels qu’ils viennent, tels qu’ilssont racontés par la personne, <strong>et</strong> les replacer avant <strong>de</strong> commencer le questionnaire. réussite <strong>de</strong> la démarche repose sur la forma-pour bien marquer tous les événements quisont évoqués lors <strong>de</strong> la conversation, sans l’entreprise <strong>et</strong> le statut dans c<strong>et</strong>te activité.Dans chacune <strong>de</strong>s villes dans lesquelles j’aimené <strong>de</strong>s recherches, puisque les personnesavec qui je travaillais avaient <strong>de</strong>s problématiquesdifférentes – activité, vol<strong>et</strong> rési<strong>de</strong>ntiel,rajoutées – santé, perception <strong>de</strong> vie, <strong>et</strong>c.Contraints <strong>de</strong> rester jeune ? été menée concerne trois capitales africaines le mariage <strong>et</strong> l’accès rési<strong>de</strong>ntiel.[ 102] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Trois capitales en crise <strong>de</strong> longue durée(Graphique (12Trois capitales en crise <strong>de</strong> longue duréePério<strong>de</strong> <strong>de</strong>s 25 ans <strong>de</strong>la génération aînéePério<strong>de</strong> <strong>de</strong>s 25 ans <strong>de</strong>la générat o intermédiairePério<strong>de</strong> <strong>de</strong>s 25 ans <strong>de</strong>la jeune générationÂgeGénération atteint 25 ansPIB / têteCamerounEvolution PIB par tête <strong>de</strong>s pays (1960=100)GénérationaînéeGénérationintermédiaireJeunegénérationPIB / têteMafdagascarAnnéeSources : Antoine P., Razafindrakoto M., Roubaud F. (2001), Contraints <strong>de</strong> rester jeune ? une cinquantaine d’années au moment <strong>de</strong>la génération la plus jeune, entre 20 <strong>et</strong> 35 ans. années <strong>et</strong> âges – une personne née en 1942 a0 an au moment <strong>de</strong> sa naissance <strong>et</strong> 55 ans enéconomique dans laquelle s’inscrivent les pointillé le PIB au Cameroun. On note uneéconomique suivie d’une rapi<strong>de</strong> récession auCameroun. Nous avons souligné l’âge <strong>de</strong> 25du travail. On voit clairement que suivant lesgénérations, l’insertion sur le marché du travailau Cameroun se fait selon <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong>conjonctures économiques très différentes. général différent, l’appréciation <strong>de</strong> la vie <strong>de</strong>sindividus posera problème.Nous avions r<strong>et</strong>enu parmi toutes les étapesqui peuvent marquer l’âge adulte troiséléments :- l’obtention d’un emploi qui représentesouvent le moment le plus préoccupantpuisque l’accès au travail conditionneen gran<strong>de</strong> partie la réussite <strong>sociale</strong> <strong>et</strong> comme le fait <strong>de</strong> quitter la rési<strong>de</strong>nce logement.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 103]


Graphique 13 Évolution <strong>de</strong> l’âge médian selon les générationspour différents événementsÉvolution <strong>de</strong> l’âge médian selon les générations pour différents événementsadulteUnionAînéIntermédiairegénération1 er enfantJeuneadulteUnionAînéIntermédiairegénération1 er enfantJeuneÂge médianÂge médianÂge médianÂge médianAînéIntermédiairegénérationJeuneAînéIntermédiairegénérationJeuneadulteUnion1 er enfantadulteUnion1 er enfantSources : Antoine P., Razafindrakoto M., Roubaud F. (2001), Contraints <strong>de</strong> rester jeune ?Nous avons r<strong>et</strong>enu un indicateur relativement d’entrée en emploi est d’environs vingt ans.Il n’y a pratiquement pas <strong>de</strong> changementun léger recul <strong>de</strong> l’entrée en union entrela génération aînée <strong>et</strong> la générationintermédiaire. Dans c<strong>et</strong>te ville, les évolutions 26 ans. Les événements dans le temps sont évolutions sont beaucoup plus importantes.En ce qui concerne l’âge d’entrée en emploi,la plus jeune génération. Le changementle plus radical concerne l’autonomieest <strong>de</strong> plus en plus tardif.Entre les évolutions relativement lentes <strong>et</strong>importants <strong>et</strong> <strong>de</strong>s évolutions très différentes[ 104] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


« traditionnel » <strong>de</strong> relative synchronie dufranchissement <strong>de</strong>s étapes marquant l’entréedans la vie adulte était loin <strong>de</strong> constituer larègle dans les trois capitales. Pour les hommes,la durée médiane <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> « transitoire »allant du passage <strong>de</strong> la première étape – en troisième - le plus souvent l’union -, était <strong>de</strong>générations. Mais c<strong>et</strong>te pério<strong>de</strong> tend calculable car la plupart <strong>de</strong>s jeunes n’ont pasencore vécu complètement la transition auNous avons fait un certain nombre <strong>de</strong> pendant l’atelier. Nous voyons bien que lapar l’allongement <strong>de</strong> la jeunesse ne résultepas d’une multiplicité d’offres <strong>de</strong> nouvelles directes <strong>de</strong> la dégradation continue <strong>de</strong>sconditions <strong>de</strong> vie.La difficile insertion <strong>de</strong>s jeunes, tant dans lesles premiers atteints par les restructurationsdu mon<strong>de</strong> du travail. Dans les capitalesafricaines, les plus éduqués subissent le plusl’allongement <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> charnière durantlaquelle les jeunes, tout en menant souscertains aspects un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie « adulte »,restent dans une situation <strong>de</strong> dépendance. Laquestion est alors <strong>de</strong> savoir si ce r<strong>et</strong>ard dansle processus d’auto nomisation est le refl<strong>et</strong>d’un changement du système <strong>de</strong> valeurs<strong>de</strong>s nouvelles générations, ou s’il ne fait que un environnement économique durablementdéfavorable.1.3.2. Migration étudiante<strong>et</strong> insertion professionnelle :le cas <strong>de</strong>s Congolais en BelgiqueAndonirina Rakotonarivopratique <strong>de</strong> l’analyse <strong>de</strong>s biographies, avecl’analyse <strong>de</strong> l’insertion professionnelle <strong>de</strong>smigrants congolais en Belgique. Philippe aabordé les questions <strong>de</strong> la différence entre différence <strong>de</strong> calendrier d’un événement encomparant différents groupes <strong>de</strong> personnes.Le suj<strong>et</strong> qui nous intéresse ici est l’événement« emploi » <strong>et</strong> nous souhaitons comparer migrants, selon qu’ils ont effectué <strong>de</strong>sétu<strong>de</strong>s en Belgique ou non. Nous souhaitonscomparer le calendrier d’accès <strong>de</strong>s migrants autrement dit, le temps qui s’écoule entre leurarrivée en Belgique <strong>et</strong> leur premier emploi.Les données rétrospectives que nousutili sons dans c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong>, <strong>et</strong> qui serontutilisées dans notre atelier, ont étécollectées dans le cadre du proj<strong>et</strong> MAFE,un proj<strong>et</strong> international <strong>de</strong> recherche surles migrations entre l’Afrique <strong>et</strong> l’Europe,impliquant plusieurs pays européens <strong>et</strong>africains. L’aspect novateur <strong>de</strong> ce proj<strong>et</strong>est que <strong>de</strong>s biographies ont été collectées<strong>de</strong> <strong>de</strong>stination – France, Italie, Espagne, également auprès <strong>de</strong> personnes résidantdans les pays d’origine <strong>de</strong> ces migrants, quiJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 105]


Données <strong>de</strong>Données l’enquête<strong>de</strong> l’enquête MAFEMAFE BelgiqueBelgiqueSchéma 2Proj<strong>et</strong> Proj<strong>et</strong> MAFE : : Migrationb<strong>et</strong>ween b<strong>et</strong>ween Africa Africa and andEuropeEuropeEtu<strong>de</strong> <strong>de</strong> 3 systèmesEtu<strong>de</strong> migratoires <strong>de</strong> 3 systèmesmigratoiresFranceEnquête belge :Enquête Juill<strong>et</strong> belge 2009 : – Février 2010Juill<strong>et</strong> 279 migrants 2009 – Février 2010279 Questionnaire migrants biographiqueQuestionnaire biographiqueSources : Proj<strong>et</strong> MAFE.Italy ItalySpain SpainN<strong>et</strong>herBelgium UK N<strong>et</strong>herBelgium UK -lands -landsSenegal DR Congo GhanaSenegal DR Congo GhanaMigratoryMigratory MigratorySystem Migratory 1System Migratory 2 System Migratory 3System 1System 2 System 3 fois <strong>de</strong>s migrants sur leur lieu <strong>de</strong> migrationmais également <strong>de</strong>s migrants <strong>de</strong> r<strong>et</strong>our au vie <strong>et</strong> les caractéristiques particulières <strong>de</strong> ces« anciens » migrants.la République démocratique du Congo <strong>et</strong> la<strong>de</strong>s migrants congolais rési<strong>de</strong>nts en Belgiqueentre 2009 <strong>et</strong> 2010. Elle a permis <strong>de</strong> collecter séquentiel qui comprend plusieurs modules. <strong>de</strong> la personne interrogée, <strong>de</strong>puis sa ses statuts d’activités ou d’occupationnotamment l’historique <strong>de</strong>s unions <strong>et</strong> la sa situation administrative pour chaquepério<strong>de</strong> <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> son paysd’origine perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> r<strong>et</strong>racer sa situationlégale en termes <strong>de</strong> titres <strong>de</strong> séjour <strong>et</strong> <strong>de</strong>permis <strong>de</strong> travail. Le questionnaire comprenddatation <strong>de</strong>s différents événements.[ 106] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


GraphiqueNiveau d’étu<strong>de</strong>s élevé <strong>de</strong>s migrants congolais14 Niveau d’étu<strong>de</strong>s élevé <strong>de</strong>s migrants congolaisCensus 200114Manquants (1)Sans diplôme (2)Diplôme inconnu (3)5Universitaire (4)Secondaire (5)Primaire (6)6Nés congolais Belges Nés étrangersEnquête MAFE :- 60 % ont atteint le niveau universitaire en Belgique- 49 % ont atteint le niveau universitaire au Royaume-UniÉtu<strong>de</strong>s : Principale raison <strong>de</strong> migration en BelgiqueSources : INS Belgique ; Proj<strong>et</strong> MAFE ; calculs <strong>de</strong>s auteurs.nelle <strong>de</strong>s migrants congolais en relation avecleur parcours d’étu<strong>de</strong>s ? Le recensementbelge <strong>de</strong> 2001 montre que les Congolaissont particulièrement éduqués. En comparantla proportion <strong>de</strong> personnes qui ont undavantage <strong>de</strong> personnes d’origine congolaiseque <strong>de</strong> Belges ou d’autres étrangers qui ont également que 60 % <strong>de</strong>s Congolais enBelgique ont atteint un niveau universitaire.Au Royaume-Uni, ils sont 49 %. Un pointparticulier différencie la migration congolaise<strong>de</strong>s autres migrations africaines, notammentsénégalaises : il ne s’agit pas principalementd’une migration <strong>de</strong> main-d’œuvre, dans lebut <strong>de</strong> s’employer en Europe, mais d’unemigration effectuée dans le but <strong>de</strong> poursuivre<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s supérieures.Cependant, ce niveau d’éducation élevéne se traduit pas nécessairement par unebonne insertion sur le marché du travail. Lepourcentage <strong>de</strong> personnes non occupéesest plus élevé chez les migrants congolaispar comparaison avec les belges ou lesautres groupes d’étrangers. En rapportantle nombre <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs d’emploi aunombre <strong>de</strong> personnes âgées entre 18 <strong>et</strong> emploi – on observe que les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ursd’emploi représentent environ 12 % <strong>de</strong>spersonnes <strong>de</strong> nationalité belge, 22 % <strong>de</strong>spersonnes <strong>de</strong> nationalité marocaine <strong>et</strong> 45 %<strong>de</strong>s personnes <strong>de</strong> nationalité congolaise.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


faible insertion <strong>de</strong>s migrants congolais sur lemarché du travail en Belgique <strong>et</strong> en particulier Quels sont les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s, en particulier<strong>de</strong> celles qui sont suivies dans le paysd’accueil, sur l’insertion professionnelle ?Comparons trois différents groupes : les non <strong>de</strong>puis leur arrivée en Belgique n’ont jamaissuivi d’étu<strong>de</strong>s –, ils représentent 39 % <strong>de</strong> laétudié en Belgique dès la première année<strong>de</strong> leur arrivée – faisons l’hypothèse qu’ilssont venus en Belgique pour la poursuited’étu<strong>de</strong>s supérieures –, ils représentent 45 % repris leurs étu<strong>de</strong>s après une certaine pério<strong>de</strong>d’emploi ou d’inactivité suivant leur arrivée enBelgique. différents états – rési<strong>de</strong>ntiel, occupationfamiliale <strong>et</strong> situation administrative, annéepar année, <strong>de</strong>puis leur naissance jusqu’au ainsi comparer la situation <strong>de</strong>s individus aumoment <strong>de</strong> leur arrivée en Belgique, <strong>et</strong> onobserve que ces personnes sont arrivéesdans le pays d’accueil dans <strong>de</strong>s conditions<strong>de</strong> leur vie.Les personnes qui n’ont jamais suivi d’étu<strong>de</strong>s<strong>et</strong> celles qui ont repris <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s quelqu<strong>et</strong>emps après leur arrivée en Belgique arriventen moyenne – alors que les personnes quiétudient dès la première année <strong>de</strong> leur 25 ans. Les non-étudiants <strong>et</strong> les personnes enarrivent souvent avec leurs conjoints <strong>et</strong> <strong>de</strong>senfants, alors que les étudiants arrivent encélibataire.On peut également observer la différence <strong>de</strong>parcours administratif <strong>de</strong> ces migrants. Lesétudiants ont une situation administrative trèsstable au cours <strong>de</strong> leur rési<strong>de</strong>nce en Belgique alors que les non-étudiants <strong>et</strong> les personnesen reprise d’étu<strong>de</strong>s connaissent plusieurspério<strong>de</strong>s sans titre <strong>de</strong> séjour <strong>et</strong> ont souvent – étudiants dès leur arrivée <strong>et</strong> étudiants enreprise d’étu<strong>de</strong>s après une certaine pério<strong>de</strong> –,on voit que le premier groupe effectueans –, alors que le second groupe effectue<strong>de</strong>s formations beaucoup plus courtes – endifférents.Des données simplement transversalesauraient permis <strong>de</strong> conclure, pour lasituation en 2010, que les personnes enemployées que les autres. En 2010, année <strong>de</strong>personnes en reprise d’étu<strong>de</strong>s sont en emploi,contre 43 % <strong>de</strong>s étudiants dès leur première Cependant, le caractère biographique <strong>de</strong>sdonnées perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> montrer que le parcours<strong>de</strong> ces personnes est beaucoup plus[ 108] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Graphique15Parcours Parcours d’occupation d’occupationNon étudiantsEmploiInactifEtudiants dès l’arrivéeEtu<strong>de</strong>sEmploiInactifindividusindividusannéesPersonnes ayant repris <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>sannéesEtu<strong>de</strong>sEmploiInactifindividusannéesSources : MAFE Belgique, calculs <strong>de</strong>s auteurs.Ce graphique représente les parcoursd’occupation <strong>de</strong>s individus <strong>de</strong> chaquegroupe. Chaque ligne représente un individu<strong>et</strong> montre les différents états d’occupation pouvez remarquer la diversité <strong>de</strong>s parcourssur ces trois graphiques : <strong>de</strong>s personnesen situation d’emploi dès leur arrivée enBelgique puis qui connaissent une transition vers l’emploi. On peut également observer<strong>de</strong>s personnes étudiantes au moment <strong>de</strong> leurarrivée en Belgique, qui connaissent ensuite connaissent que <strong>de</strong>s transitions <strong>de</strong> l’inactivitévers l’emploi <strong>et</strong> inversement. La biographie <strong>de</strong>soccupations montre une gran<strong>de</strong> diversité <strong>de</strong>parcours, tant sur les différentes successions<strong>de</strong> transitions que sur les durées passées danschaque état, <strong>et</strong> cela s’observe également outils <strong>de</strong> l’analyse biographique perm<strong>et</strong>tent<strong>de</strong> mesurer plus précisément c<strong>et</strong>te diversité.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 109]


Graphique16Premier emploi en BelgiquePremier emploi en BelgiqueNon étudiantsPersonnes ayant repris <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>sEtudiants dès l’arrivéeSources : MAFE Belgique, calculs <strong>de</strong>s auteurs.La courbe <strong>de</strong> survie <strong>de</strong>s individus m<strong>et</strong> <strong>de</strong> calendrier d’accès au premier emploientre les trois groupes considérés. L<strong>et</strong>emps d’analyse est le temps <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce abscisses. Au temps 0, aucune personne <strong>de</strong>l’échantillon n’est en emploi puisqu’il s’agit<strong>de</strong> l’arrivée en Belgique. On note que l’accèsau premier emploi est plus rapi<strong>de</strong> dans lesquatre premières années pour les personnesqui ne sont pas étudiantes dès la premièreannée <strong>de</strong> leur arrivée. Ces personnes <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce, les personnes ayant repris <strong>de</strong>sétu<strong>de</strong>s accè<strong>de</strong>nt plus lentement au marchédu travail, tandis que les étudiants accè<strong>de</strong>ntpério<strong>de</strong> est souvent celle durant laquelle cesmigrants vont reprendre une formation, <strong>et</strong> Après cinq années <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce, 50 % <strong>de</strong>snon étudiants ont trouvé leur premier emploi,mais c<strong>et</strong>te proportion n’augmentera plus huit années <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce, environ 55 % <strong>de</strong>spersonnes venues pour étudier ont trouvépour les personnes en reprise d’étu<strong>de</strong>s <strong>et</strong>50 % pour les non étudiants. On observe quela part <strong>de</strong>s étudiants dès l’arrivée qui n’accè<strong>de</strong><strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce en Belgique est très faible.C<strong>et</strong>te proportion est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 20 % dansle groupe <strong>de</strong>s migrants ayant repris <strong>de</strong>sétu<strong>de</strong>s, tandis que 35 % <strong>de</strong>s non étudiants[ 110] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


vingt ans après leur arrivée. Le calendrierd’accès au premier emploi n’est visiblementconsidérablement au cours du temps. Il estpossible d’utiliser différents modèles pourétudier la probabilité d’accé<strong>de</strong>r au premieremploi avec un modèle <strong>de</strong> régressionlogistique. La population qui est soumiseau risque dans le modèle est l’ensembleGraphique Belgique. L’événement étudié est l’accessionau premier emploi <strong>et</strong> le temps d’analyse estla durée entre l’arrivée en Belgique <strong>et</strong> l’accèsau premier emploi. Le modèle utilisé ici est niveau d’éducation –, <strong>et</strong> <strong>de</strong>s variables quivarient avec le temps – statut matrimonial,durée <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce.Probabilité d’accé<strong>de</strong>r au premier emploi (1)17Probabilité d’accé<strong>de</strong>r au premier emploi (1)- Avoir son conjoint en Belgique a un eff<strong>et</strong> positif- Le niveau d’éducation est non significatifAutres variables <strong>de</strong> contrôle : âge, pério<strong>de</strong>, présence d’enfant <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> six ansSources : MAFE Belgique, calculs <strong>de</strong>s auteurs.Les résultats du modèle sont représentésgraphiquement. On remarque notammentque le fait d’avoir son partenaire en Belgiqueaugmente la probabilité d’accès au premieremploi.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 111]


individuel <strong>et</strong> collectif –, <strong>et</strong> non pas par rapport est possible d’appliquer ces techniques d’une région, d’un pays, on peut obtenir <strong>de</strong>s démographiques <strong>et</strong> <strong>sociale</strong>s.cent sur une pério<strong>de</strong> relativement longue lesprincipales évolutions socio-économiques auniveau <strong>de</strong>s individus. Les métho<strong>de</strong>s, autant<strong>de</strong>scriptives qu’approfondies, fournissent<strong>de</strong>s indicateurs dans diverses dimensionsdu temps, par âge, par génération ou paritinéraires que connaissent les populations. <strong>de</strong> réaliser une introduction pratique parcourir l’ensemble <strong>de</strong>s processus pratiquesqui mènent <strong>de</strong> la conceptualisation <strong>de</strong> approfondies. La formation portera sur biographique, sur les différentes manièresanalysé <strong>et</strong> sur les principales techniquesd’analyse univariée <strong>et</strong> multivariée utiliséespour l’analyse <strong>de</strong>s biographies.Bibliographie sélectiveANTOINE, Ph. (2002), L’approche biographique Démographie : analyse <strong>et</strong> synthèses. Volume II :Les déterminants <strong>de</strong> la fécondité sous la 05.pdf of Nuptiality, in Demography: Analysis andSynthesis, A Treatise in Population Studies, F. ROUBAUD (2001), Contraints <strong>de</strong> rester Antananarivo, in Autrepart, n° 18, « Lesjeunes : hantise <strong>de</strong> l’espace public dans lessociétés du Sud ? » Associates Publishers, 294 p. CEPED, Coll. Documents <strong>et</strong> Manuels n° 4,Paris.Stata Press.démographique <strong>de</strong>s biographies », Editions<strong>de</strong> l’INED, Paris. Biographiesd’enquê tes. Bilan <strong>de</strong> 14 collectes biographiques Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 113]


<strong>de</strong> l’habitat, Collection Métho<strong>de</strong>s <strong>et</strong> savoirsn° 3, Paris. États flous<strong>et</strong> trajectoires complexes : observation,modélisation, interprétation, INED-Ceped, Fuzzy Statesand Complex trajectories. Observation,mo<strong>de</strong>lization and interpr<strong>et</strong>ation of lifehistoriesn°6, Paris.Échanges…François Roubaud portant sur la vie générale <strong>de</strong>s ménages n’avons aucun élément dans le champ <strong>de</strong> la comprendre au niveau individuel ce qui s’estnous perm<strong>et</strong>tait d’avoir un recul d’environs 50ou 60 ans. Il serait donc possible <strong>de</strong> remonterau milieu du siècle <strong>de</strong>rnier. Je lance donc un région pour structurer une collaboration parle biais d’une approche novatrice.Hoeung Vireak, ONG Nyemo Cambodia était possible <strong>de</strong> les m<strong>et</strong>tre en place dans unpays en voie <strong>de</strong> développement. Pourriez-le Cambodge, <strong>de</strong>s obstacles se dressent surla métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> datation <strong>de</strong>s événements :il est très difficile <strong>de</strong> connaître les dates,pas généralisé.Philippe AntoineConcernant le temps <strong>et</strong> l’histoire, la premièrefois que nous avons réalisé ce genre générations précé<strong>de</strong>ntes. Daniel Courgeau,pour sa part, a choisi la démarche inverse étudier la sortie du mon<strong>de</strong> agricole enFrance <strong>et</strong> le dépeuplement <strong>de</strong>s campagnes. population cible sera âgée. Plus la personneest âgée, plus sa biographie est riche <strong>et</strong>informative. Faire une biographie <strong>de</strong> jeunes Plus on interroge <strong>de</strong>s personnes âgées, plusla biographie prend son sens. Nous l’avons gens <strong>de</strong> 25-35 ans sur le mariage, alors que il est difficile d’obtenir <strong>de</strong>s informationssont effectuées <strong>et</strong> les problématiques[ 114] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


arement prise en considération.l’échantillon <strong>et</strong> <strong>de</strong> sa répartition géographique. la personne, <strong>de</strong> la convaincre d’obtenir unren<strong>de</strong>z-vous, <strong>et</strong>c. Il peut y avoir <strong>de</strong>s temps<strong>de</strong> latence assez longs. Le temps consacré auquestionnaire varie selon l’âge <strong>de</strong> la personneassez précisément, qu’il y ait ou non un état temps les événements les uns par rapportsont moins « violentes » qu’un questionnaire,puisqu’il n’y a pas <strong>de</strong> règles pour y rentrer. Onpeut partir d’un événement pour rebondir surd’autres, sans contraintes chronologiques.Thomas Chaumont, université Royale<strong>de</strong> Droit <strong>et</strong> <strong>de</strong>s sciences économiquesdu CambodgeJ’ai travaillé au Centre <strong>de</strong> recherches enéconomie <strong>de</strong> l’université <strong>de</strong> Phnom Penhsur l’influence chinoise au Cambodge,qui est essentielle pour comprendre lepays. Nous nous sommes concentrés surl’entreprenariat <strong>et</strong> la présence chinoisequi s’est formée par vagues <strong>de</strong> migrationssuccessives <strong>de</strong> générations, <strong>de</strong> localisations<strong>et</strong> comportements très différents. Dansquelle mesure serait-il possible d’utiliser <strong>de</strong>s dynamique ? Je voulais aussi rebondir surles difficultés du terrain au Cambodge pour sous-estimer, car l’état civil est très incompl<strong>et</strong> du Cambodge fait que ses habitants ont <strong>et</strong> <strong>de</strong> leur histoire individuelle <strong>et</strong> familiale.D’autre part, j’ai pu constater que certainespersonnes pouvaient se présenter <strong>de</strong>leurs interlocuteurs. Cela peut-il biaiser lesNguyễn Thị Vân, institut <strong>de</strong> sociologie évolutions politiques du pays, au Nord <strong>et</strong> une étu<strong>de</strong> sérieuse dans ce domaine.Yves Perrau<strong>de</strong>au qu’enseignant-chercheur, il est intéressantd’associer <strong>de</strong>s étudiants pour non seulement universitaire : est-ce un niveau licence, masterou doctorat ?Andonirina Rakotonarivo confondus s’agissant <strong>de</strong>s migrants ayanteffectué <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s universitaires. En ce qui Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 115]


échantillon <strong>de</strong> différentes générations. Il faut soient encore présentes <strong>et</strong> capables <strong>de</strong>répondre au questionnaire, notamment mémoire <strong>de</strong>s répondants. La perception <strong>de</strong>s ressante. Dans notre étu<strong>de</strong> sur les migrants,nous introduisons pour chaque module<strong>de</strong>s questions ouvertes sur leur perceptionsubjective <strong>de</strong> certaines pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> leur vie.évènements, ces questions perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> questions fermées, elles perm<strong>et</strong>tent unecertaine articulation entre quantitatif <strong>et</strong>qualitatif.[ 116] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Catherine Scorn<strong>et</strong>, Laboratoire population environnement <strong>et</strong>développement (LPED), Unité mixte <strong>de</strong> recherche Aix Marseille Université<strong>et</strong> Institut <strong>de</strong> recherche pour le développement (IRD)(R<strong>et</strong>ranscription) très présentes dans la vie quotidienne <strong>de</strong>s restaurant populaire, au café, <strong>et</strong>c.). Je voudrais<strong>et</strong> al.La sexualitédans le Vi<strong>et</strong>nam d’aujourd’hui. Facile d’enplaisanter, mais difficile d’en parler ». Ce titre la plaisanterie est révélateur <strong>de</strong> rapports <strong>de</strong>genres particuliers.Je poserai, dans un premier temps <strong>de</strong> c<strong>et</strong> tiques <strong>et</strong> quelques hypothèses <strong>de</strong> mesrecherches en cours. Je me pencheraiensuite sur les conditions d’émergence démographique avec la baisse <strong>de</strong> la fécondité avec <strong>de</strong>s questions <strong>de</strong> santé. Je présenterai1.4.1. La sexualité, une construction<strong>sociale</strong><strong>et</strong> son Histoire <strong>de</strong> la sexualité les limites <strong>de</strong> ce qui est considéré comme peut appeler la « construction <strong>sociale</strong> <strong>de</strong> lainterprétées en fonction <strong>de</strong>s évolutions <strong>de</strong>sdans lesquels elles s’inscrivent.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


C<strong>et</strong>te construction <strong>sociale</strong> se fait autour partenaires, d’émotions, <strong>de</strong> représentations,qui varient autour <strong>de</strong> normes culturelles <strong>et</strong> enfonction <strong>de</strong> l’histoire.L’anthropologue Margar<strong>et</strong> Mead (1928) aété une <strong>de</strong>s premières, dans ses recherches les facteurs biologiques, construisent la <strong>et</strong> al. humain dans les années 1930, au sein <strong>de</strong> <strong>de</strong> l’université d’Indiana. Il a inventé le novateur au début du XX e siècle, puisque en 1948, <strong>et</strong> l’autre sur celle <strong>de</strong>s femmes en<strong>et</strong> al.féminine est reconnue <strong>et</strong> est libérée du <strong>de</strong>voirnomment « déviance » ou « perversion » en sept paliers, qui présente un continuum vie d’un individu : le point 0 concerne Ainsi, le palier 2 représente une « pré- donc l’idée qu’il est possible d’avoir plusieurs (1992), qui, dans son ouvrage « Latransformation <strong>de</strong> l’intimité : sexualité, amour<strong>et</strong> érotisme dans les sociétés mo<strong>de</strong>rnes », dit :« Mon intention initiale était <strong>de</strong> m’interroger surle sexe mais, au fur-<strong>et</strong>-à-mesure <strong>de</strong> mon travail,je me suis surpris à écrire tout autant sur l’amour,<strong>de</strong> même que sur la distinction entre hommes<strong>et</strong> femmestransformations <strong>de</strong> l’inti mité se sont faites dans le domaine <strong>de</strong> la famille, du couple,<strong>de</strong> la politique <strong>et</strong> <strong>de</strong>s rapports <strong>de</strong> genre.qui a écrit dans la revue Esprit, en 2001, « Lasexualité humaine dissimule toujours en elled’autres choses qu’elle-même ». L’approcheanthropologique développée ici pose que ce marqué par <strong>de</strong>s inégalités, notamment entreinégalités qui perdurent dans d’autressphères <strong>sociale</strong>s. Dans c<strong>et</strong>te perspective, <strong>et</strong>en reprenant <strong>de</strong>s propos <strong>de</strong> Nathalie Bajos<strong>et</strong> <strong>de</strong> Michel Bozon (2008), c<strong>et</strong>te vision l’origine <strong>de</strong> la différence homme/femmedans la nature – perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> légitimer <strong>de</strong>sdans les autres sphères <strong>sociale</strong>s. La thèse du[ 118] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


plus fréquents que les femmes) – perm<strong>et</strong> <strong>de</strong>légitimer <strong>de</strong>s pratiques inégalitaires qui sont<strong>sociale</strong>ment construites. « (...) la manière dont les éléments qui structurentles rapports entre les hommes <strong>et</strong> les femmes,en particulier tout ce qui construit une différence<strong>de</strong> pouvoir entre eux, contribue à établir unstyle d’interaction sexuelle dans un contexte <strong>de</strong>gestion du risque <strong>et</strong> <strong>de</strong> la prévention – grossesse,maladies sexuellement transmissibles – qui neplacent pas les partenaires à égalité » (Bajos <strong>et</strong><strong>de</strong> pratiques contraceptives, est-il fréquent aupartenaire <strong>de</strong> porter un préservatif lors du important d’avortements que vivent lestrois ou quatre avortements au cours <strong>de</strong> leurvie pré-maritale. 1960 avec le Kinsey Institute Sexual Conduct.The Social Sources of Human Sexuality inscrites dans la conscience, structurées <strong>de</strong> règles, d’interdits <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’imprégnation<strong>de</strong> récits multiples, comme si un savoir-faire une intrigue, un cadre… susceptibles <strong>de</strong> qui, en n’importe quelles circonstances. Lesscénarios culturels disent le possible <strong>et</strong> ce<strong>et</strong> sont l’obj<strong>et</strong> d’interprétation <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>sMais c<strong>et</strong>te réappropriation individuelle varie d’improvisation sera faible. Avec l’évolutionhistorique <strong>et</strong> <strong>sociale</strong>, les scénarios culturels les réapproprier, <strong>et</strong> ont été dans <strong>de</strong>s situationsd’adaptation mutuelle <strong>et</strong> d’improvisation quipeuvent se détacher progressivement <strong>de</strong> laétait une valeur partagée <strong>et</strong> faisait consensus. détachent <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te norme. Qu’est-ce qui faitque l’on rompe avec un modèle partagé ? Lamondialisation <strong>et</strong> la démocratisation sont- ces normes particulières ?Une notion fondamentale <strong>de</strong>s mouvementsféministes en Occi<strong>de</strong>nt était « le privé estpolitiqueles rapports entre les hommes <strong>et</strong> les femmesJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 119]


publique. Il y a interdépendance entre lasphère publique <strong>et</strong> privée. Je fais encoreQuidit émancipation sexuelle dit démocratiesexuelle ». Ce qu’il entend par émancipation <strong>de</strong> tout ce qui est personnel <strong>et</strong> <strong>de</strong> la sphère qui est en jeu, la démocratisation s’étend enfants <strong>et</strong> amis. L’ordre démocratique la sphère publique fournit les conditionsessentielles pour la démocratisation <strong>de</strong> lavie person nelle. L’inverse est aussi vrai : ladémocratisation <strong>de</strong>s relations personnellesfournit les conditions essentielles <strong>de</strong> ladémocratisation <strong>de</strong> la sphère publique. Laprogression <strong>de</strong> l’autonomie personnelle ausein du couple peut avoir <strong>de</strong>s implicationssur la pratique démocratique au sein <strong>de</strong> lainterlocuteur en fonction <strong>de</strong> son statut, <strong>de</strong>son âge, <strong>et</strong>c.1.4.2. Conditions d’émergence <strong>de</strong>squestions sexuelles au Việt NamDans le cadre <strong>de</strong> la politique du Đổi Mới– Renouveau – qui débute en 1986, un <strong>de</strong>s tion du système politique est l’émergenced’espaces <strong>de</strong> débats publics, notammentau sein <strong>de</strong> l’Assemblée nationale qui <strong>de</strong>vait 2004). La logique démocratique <strong>de</strong>vrait nouvelles règles du jeu <strong>et</strong> <strong>de</strong> la négociation <strong>de</strong>s représentations, <strong>de</strong>s attitu<strong>de</strong>s <strong>et</strong> d’une transformation rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la société dictées par la tradition, la morale, la religion, tives <strong>et</strong> conjugales, <strong>et</strong> une individualisationcrois sante <strong>de</strong>s normes ? Dès qu’il y a individualisation<strong>de</strong>s pratiques, nous sommes débat <strong>et</strong> <strong>de</strong> discussion ?La baisse <strong>de</strong> la fécondité est une <strong>de</strong>sconditions <strong>et</strong> le résultat d’un changement (Bozon, 2002). Les femmes ne sont plus natalité <strong>et</strong> <strong>de</strong> la mortalité a-t-elle changéla structure par âge <strong>de</strong>s populations ? Latransition démographique est le passage <strong>de</strong>Dans un premier temps <strong>de</strong> la transition[ 120] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


démographique, la baisse <strong>de</strong> la mortalitéest un facteur <strong>de</strong> rajeunissement <strong>de</strong> lapopulation, comme celle-ci débute souventpar une baisse <strong>de</strong> la mortalité infantile, <strong>de</strong> 0donc en majorité <strong>de</strong>s années d’enfance, <strong>et</strong> lesgains sont plus mo<strong>de</strong>stes pour les âges lesplus avancés. Durant toute c<strong>et</strong>te pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>première baisse <strong>de</strong> la mortalité, la population [4] , la baisse <strong>de</strong> lamortalité infantile produisant sur la structure<strong>de</strong> la natalité.La mortalité infantile (nombre <strong>de</strong> décès 1 000 naissances) est reconnue comme étantun bon indicateur <strong>de</strong> l’état sanitaire d’un pays. [5] en 1999 <strong>et</strong> 16 ‰ en 2009.Structure par âge <strong>de</strong> la population vi<strong>et</strong>namienne à quatre recensementsTableau 23Structure par âge <strong>de</strong> la population vi<strong>et</strong>namienneaux quatre recensements1979 1989 1999 2009population < 15 ans (%) 42 39 33 25population 15-64 ans (%) 53 56 61 68population > 65 ans (%) 5 5 6 7Espérance <strong>de</strong> vie à la naissance au Viêt Nam entre 1979 <strong>et</strong> 2009Note : il s’agit <strong>de</strong>s quatre recensements exhaustifs <strong>et</strong> simultanés <strong>de</strong> la population menés par la République socialiste du Viêt Nam.Source : recensements <strong>de</strong> la population du Việt Nam 1979 – 2009. Tableau construit par l’auteur.Tableau 24Espérance <strong>de</strong> vie à la naissance au Viêt Nam<strong>de</strong> 1979 à 2009Ensemble Hommes Femmes1979 66,1 ans 63,7 ans 67,9 ans1989 65 ans 63 ans 67,5 ans1999 68,2 ans 66,5 ans 70,1 ans2009 72,2 ans 70,2 ans 75,6 ansSources : recensements <strong>de</strong> la population du Việt Nam 1979 – 2009. Tableau construit par l’auteur.[4] ajout <strong>de</strong> l’éditeur.[5] Les données <strong>de</strong> la mortalité infantile sont variables selon les sources.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 121]


augmenté régulièrement <strong>et</strong> rapi<strong>de</strong>ment, données du <strong>de</strong>rnier recensement <strong>de</strong> 2009. <strong>de</strong> la proportion <strong>de</strong>s plus jeunes (alors queles moins <strong>de</strong> 15 ans représentaient 42 % <strong>de</strong> laplus que le quart en 2009), qui précè<strong>de</strong>une augmentation <strong>de</strong> la proportion <strong>de</strong>s démographiques est encore peu marquée.<strong>de</strong>s personnes âgées <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 65 ans aLa transition démographique.Tableau Évolution 25 La transition <strong>de</strong> la natalité démographique. <strong>et</strong> <strong>de</strong> la mortalité Évolution vi<strong>et</strong>namiennes <strong>de</strong> la natalitéau cours du XX<strong>et</strong> <strong>de</strong> la mortalité e siècle début du XXIvi<strong>et</strong>namiennes au e sièclecours du XX e siècle<strong>et</strong> début du XXI e siècleTaux brut<strong>de</strong> natalitéTaux brut<strong>de</strong> mortalitéTauxd'accroissementPério<strong>de</strong>s(%o) (%o) naturel (%)1930-1940 45 26 1,91955-1959 45 12 3,31960-1964 43,9 12 3,21965-1969 42,3 15 2,71970-1974 35,5 15 2,01975-1979 33,2 11 2,21980-1984 33,5 8 2,51985-1989 31 7 2,41990-1994 27,4 7 2,01999 19,9 7,3 1,32005 18,6 7,0 1,22009 17,6 6,8 1,1Sources : Nguyễn Đức Nhuận, 1984 ; J. Banister, 1985 ; Population and Housing Census 1999, General Statistical Office,Hà Nội, 2001 ; recensement <strong>de</strong> 2009.Ce tableau présente la transition démo- parallèle <strong>de</strong> l’évolution <strong>de</strong> la natalité <strong>et</strong> <strong>de</strong>la mortalité au cours du XX e siècle <strong>et</strong> audébut du XXI e 1930 – environs 45 ‰ – <strong>et</strong> une mortalité<strong>de</strong>s accroissements naturels particulièrementélevés <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 3 % en moyenne par an.Le gouvernement a ainsi promulgué <strong>de</strong>s suite <strong>de</strong> l’In<strong>de</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong> la Chine. Le premierdate <strong>de</strong> 1961 [6] , puis l’année 1963 marque la[6]<strong>de</strong>s ministres du 12 décembre 1961, qui reconnaît qu’une croissance démographique soutenue risque d’enfreindrele développement économique.[ 122] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


première restriction <strong>de</strong> la taille <strong>de</strong>s familles<strong>et</strong> la première norme d’espacement <strong>de</strong>s C<strong>et</strong>te politique malthusienne trouvera sonapogée dans les années 1990 par la politiquedu conseil <strong>de</strong>s ministres 162 du 18 octobre1988). constitue un facteur d’émancipation <strong>de</strong>sfemmes, est la baisse rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la fécondité.C<strong>et</strong>te émancipation s’accompagned’une autonomie, qu’elle soit familiale, C<strong>et</strong> indicateur transversal – au temps T –représente le nombre moyen d’enfants qui connaîtraient tout au long <strong>de</strong> leur vie d’observation. L’indicateur longitudinal qui vie reproductive.Évolution <strong>de</strong> l’indice synthétique <strong>de</strong> fécondité au Viêt Nam, 1959-2009Tableau 26 Évolution <strong>de</strong> l’indice synthétique <strong>de</strong> féconditéau Việt Nam, 1959-2009Pério<strong>de</strong>sIndice synthétique <strong>de</strong> fécondité(enfants par femme)1959-1964 6,41964-1969 6,81969-1974 5,91974-1979 5,31979-1984 4,71984-1989 41989-1994 3,31999 2,32009 2Sources : The 1999 Population and Housing Census ; Statistical Publishing House, Hanoi, 2001 ; Vi<strong>et</strong>nam Demographic and Health Survey2002, Committee for Population, Family and Children, General Statistical Office, Hà Nội, September 2003 ; The 2009 Population and Housingcensus, Statistical Publishing House, Hanoi, 2010.Comment c<strong>et</strong> indicateur a-t-il évolué ? Dans puis il a chuté rapi<strong>de</strong>ment pour aujourd’hui écarts entre milieu urbain <strong>et</strong> rural sont faibles– respectivement 1,8 <strong>et</strong> 2,1 enfants par femmeen moyenne.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 123]


Indice synthétique <strong>de</strong> fécondité selon les régionsTableau 27vi<strong>et</strong>namiennes <strong>de</strong> 1999 à 2009!Indice synthétique <strong>de</strong> féconditéselon les régions vi<strong>et</strong>namiennes, <strong>de</strong> 1989 à 2009Régions 1989Montagnes <strong>et</strong> moyenne régiondu NordISF1989Régions 19994,17 Nord-EstNord-OuestISF19993,073,07Régions 2009Montagnes <strong>et</strong> moyennerégion du NordDelta du fleuve Rouge 3,03 Delta du fleuve Rouge 2,35 Delta du fleuve Rouge 2,11Centre NordRégion côtière du Centre4,294,61Centre NordRégion côtière du CentreISF20092,242,72,49 Région côtière du Centre 2,21Hauts Plateaux du Centre 5,98 Hauts Plateaux du Centre 3,56 Hauts Plateaux du Centre 2,65Sud-Est 2,89 Sud-Est 2,16 Sud-Est 1,69Delta du Mékong 3,89 Delta du Mékong 2,21 Delta du Mékong 1,84Vi t Nam 3,8 Vi t Nam 2,33 Vi t Nam 2,03Sources : The 1999 Population and Housing Census ; Statistical Publishing House, Hanoi, 2001;The 2009 Population and Housing census, Statistical Publishing House, Hanoi, 2010.Les inégalités régionales <strong>de</strong> féconditéfortement marquées dans les années 1980 avaient presque, en moyenne, 6 enfants3,09 enfants entre ces femmes). La transition<strong>de</strong> la fécondité a été particulièrement brutalel’indice est <strong>de</strong> 2,65 enfants par femme en 2009.selon la région avec cependant une tendance nombre le plus élevé d’enfants (2,65 enfants le nombre le plus faible (1,69 enfant chez 0,96 enfant.Lorsque l’on travaille sur l’évolution <strong>de</strong> la 2002. Depuis 1988, les questions relatives menée annuellement par l’Office général en 2010, n’interroge pas les femmes nond’information sur les pratiques contraceptivesdivorcées, séparées ou veuves. Certes, au légitime dans la très gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>scas, les naissances ont lieu dans le cadre dumariage.[ 124] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Âge moyen au premier mariage selon le genre au Vi t Nam entre 1989 <strong>et</strong> 2009Tableau 28Age moyen au premier mariage selon le sexe,au Việt Nam, <strong>de</strong> 1989 à 2009Années Hommes Femmes1989 24,5 23,21999 25,4 22,82009 26,2 22,8Sources : recensements <strong>de</strong> la population au Việt Nam 1989 – 2009. Tableau construit par l’auteur.trois <strong>de</strong>rniers recensements, n’a pas évoluéfortement. On remarque un léger r<strong>et</strong>ard <strong>de</strong>l’âge au mariage chez les hommes (passanten moyenne en 2009) <strong>et</strong> une certaine stabilitéchez les femmes (23,2 ans en 1989, <strong>et</strong> 22,8 ansen 1999, autant qu’en 2009).Proportion <strong>de</strong> célibataires selon le sexe <strong>et</strong> l’âge entre 1989 <strong>et</strong> 2009Tableau 29Proportion <strong>de</strong> célibataires, selon le sexe <strong>et</strong> l’âge,<strong>de</strong> 1989 à 2009Années Hommes FemmesProportion <strong>de</strong> célibatairesProportion <strong>de</strong> célibataires15-19 ans 20-24 ans 45-49 ans 15-19 ans 20-24 ans 45-49 ans1989 95,5 62,4 1,4 88,6 42,5 3,31999 97,5 69,6 1,5 90,7 45,7 5,82009 97,8 75,6 2,1 91,5 50,8 5,6Sources : recensements <strong>de</strong> la population au Việt Nam 1989 – 2009. Tableau construit par l’auteur.Le mariage est un phénomène universel au45 <strong>et</strong> 49 ans sont célibataires, ce chiffre s’élève signale « l’émergence d’un calcul dans lerapport <strong>de</strong>s individus à la reproduction <strong>et</strong> à lavie, ainsi que dans les rapports entre les hommes<strong>et</strong> les femmes, <strong>et</strong> contribue ainsi à faire sortirla sexualité <strong>et</strong> le genre <strong>de</strong> l’évi<strong>de</strong>nce <strong>et</strong> <strong>de</strong> lanature » (Bozon, 2002 : 26). Pour la premièrefois, les femmes ont la possibilité <strong>de</strong> dissociervis <strong>de</strong>s impératifs <strong>de</strong> la reproduction que peutJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 125]


api<strong>de</strong> <strong>de</strong> la contraception ont largement er avril 2010sur les changements démographiques, plus utilisent un moyen <strong>de</strong> contraception. Avec lagénéralisation <strong>de</strong> la contraception, on passe<strong>de</strong> « l’enfant sans compter l’enfant quicompte Leridon dans son livre « Les enfants du désir »(Leridon, 1995). L’enfant <strong>de</strong>vient obj<strong>et</strong> <strong>de</strong>désir <strong>de</strong>s couples <strong>et</strong> la grossesse n’est plus <strong>de</strong>s naissances hors mariage reste persistantavant le mariage.Évolution <strong>de</strong> la prévalence contraceptive selon la métho<strong>de</strong> utilisée <strong>de</strong> 1988 à 2002Graphique19Évolution <strong>de</strong> la prévalence contraceptiveselon la métho<strong>de</strong> utilisée <strong>de</strong> 1988 à 2002(1)pourcentage(7)stéril<strong>et</strong> (1)pilule (2)préservatif (3)stérilisation féminine (4) (4)stérilisation masculine (5) (5)abstinence périodique (6) (6)(2)r<strong>et</strong>rait (7)Sources : enquêtes démographie <strong>et</strong> santé, 1988, 1997 <strong>et</strong> 2002 ; enquête intercensitaire démographique <strong>de</strong> 1994. Calculs <strong>de</strong> l’auteur.Comment la contraception a-t-elle évolué santé ? Une forte prévalence du stéril<strong>et</strong> stéril<strong>et</strong> n’est habituelle ment utilisé que contraception est le r<strong>et</strong>rait <strong>et</strong> l’abstinence, lesfemmes vi<strong>et</strong>namiennes <strong>et</strong> en particulier lesjeunes femmes restant ainsi dépendantes <strong>de</strong>la bonne (ou mauvaise) volonté masculine. donner <strong>de</strong>s prévalences un peu plus élevéessur les contraceptions mo<strong>de</strong>rnes commele préservatif, 13 %, ou la pilule, 15 %. Il estsont menées que sur <strong>de</strong>s femmes mariées. Lagénéralisation <strong>de</strong> la contraception marquedonc un double mouvement : la progression<strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s contraceptives « masculines »dépendant <strong>de</strong> la volonté <strong>et</strong> <strong>de</strong> la discipline<strong>de</strong>s hommes (r<strong>et</strong>rait, préservatif ) <strong>et</strong> l’usage[ 126] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


par les femmes, métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> contraception e siècle, les recherches En matière <strong>de</strong> population, les préoccupations <strong>de</strong> la croissance démographique <strong>et</strong> <strong>de</strong>s change aujourd’hui est la politisation <strong>de</strong> la émergent dans le débat public, <strong>et</strong> c<strong>et</strong>tepolitisation s’est faite sous l’influenced’organisations internationales telles que leFonds <strong>de</strong>s Nations unies pour la population(FNUAP), le PNUD, l’Organisation mondiale la Conférence du Caire en 1994 <strong>et</strong> <strong>de</strong> la<strong>de</strong> santé <strong>de</strong> la reproduction. Ces conférencesm<strong>et</strong>tent en œuvre <strong>de</strong>s mécanismes trans- pays du Nord avec <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s privilégiés dans jusqu’alors cantonnées au non-dit familial. pas <strong>de</strong>venue un obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> recherches en tantque tel, qui serait détaché <strong>de</strong> la reproductionétudiée que dans la perspective du risque<strong>de</strong> santé qu’elle représente – grossesse, se concentre sur une perspective sanitaire<strong>de</strong> prévention. C’est surtout une rechercheDe fortes résistances subsistent, comme contraception <strong>de</strong>s femmes non mariées. Cesfortes résistances subsistent dans la mesure rapports entre les hommes <strong>et</strong> les femmes.Par contraste, en Occi<strong>de</strong>nt la politisation <strong>de</strong> les années 1960 puis, plus tard, autour <strong>de</strong> 1980. Ces mouvements revendiquaientune égalité <strong>de</strong> droit <strong>et</strong> une légalisation <strong>de</strong>spra tiques contraceptives <strong>et</strong> abortives. EnFrance, il a fallu attendre la loi Neuwirth, l’avortement dans certaines conditions.Dans une revendication d’égalité <strong>de</strong> droit <strong>et</strong><strong>de</strong> maîtrise <strong>de</strong> son corps, les mouvements ce qui est totalement différent du pratiqués.Aujourd’hui, <strong>de</strong>s recherches sont effectuéespratiques, indépendamment <strong>de</strong>s questionssanitaires ou <strong>de</strong> prévention <strong>de</strong>s naissances<strong>et</strong> al. (2009). Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


femmes qui ne seront pas forcément leur féminine – qui n’est pas encore réellement<strong>sociale</strong>ment acceptée, <strong>et</strong> qui est vécuecomme une pério<strong>de</strong> préparatoire au mariage y a une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> fréquentation chaste couple. En revanche, les hommes répon<strong>de</strong>nt (parents, voisins, enseignants, personnelmédical,<strong>et</strong>c.), restent maintenues par lapression collective <strong>de</strong>s jeunes <strong>et</strong> le mécanismepas le cas pour un homme. C<strong>et</strong>te asymétriedécoule <strong>de</strong> la domination masculine <strong>de</strong> la<strong>de</strong> transmission verticale – parents, adultes, – pairs <strong>et</strong> média – fondé sur <strong>de</strong>s principesl’œuvre.Bibliographie sélective Lasexualité en France. Pratiques, genre <strong>et</strong> santé,La Découverte, Paris. Vi<strong>et</strong>-Nam PopulationDynamics and Prospects, Center for Census, Washington D.C.d’une conférence mondiale », La chroniquedu Ceped, n°19, oct-déc. pp. 4-6.BOZON, M. (2002), Sociologie <strong>de</strong> la sexualité,Paris, Collection 128, Nathan, Paris. The 2009 Vi<strong>et</strong>namPopulation and Housing Census : MajorFindings <strong>et</strong> post-adolescence : la juvénisation » (dir.), Adolescence terminée, adolescenceinterminable, PUF, Paris, pp. 13-28. Histoire <strong>de</strong> la sexualité,Tome 1, La volonté <strong>de</strong> savoir SexualConduct. The Social Sources of HumanSexuality, Aldine, Chicago. The Transformation ofIntimacy, Sexuality, Love and Eroticism inMo<strong>de</strong>rn Soci<strong>et</strong>ies La transformation <strong>de</strong> l’intimité.Sexualité, amour <strong>et</strong> érotisme dans les sociétésmo<strong>de</strong>rnes[ 128] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Esprit,mars-avril, pp. 96-104. Sexualityin Contemporary Vi<strong>et</strong>nam. Easy to Jokeabout but Hard to Talk about Sexual Behaviour in the Human Male,Sexual Behaviour in the Human Female, Population, n° 2,p. 321-336. Les enfants du désir. Unerévolution démographique, Collection Pluriel,L’emprise du genre: masculinité,féminité, inégalitéLa Dispute, Paris. Coming of Age inSamoa. a Psychological Study of PrimitiveYouth For Western Civilisation « démocratie socialiste » vi<strong>et</strong>namienne.système juridique <strong>de</strong>puis le lancement duLes Etu<strong>de</strong>s du CERI, n° 104, Centred’étu<strong>de</strong>s <strong>et</strong> <strong>de</strong> recherches internationales,Sciences Po.tion <strong>de</strong> la baisse <strong>de</strong> la fécondité souscontraintes : la région du <strong>de</strong>lta du fleuve Population, 55(2),pp.265-300.M. Barbieri, D. Bélanger (ed.), ReconfiguringFamilies in Contemporary Vi<strong>et</strong>nam on Contemporary Issues in Asia and the Échanges…Jean-Luc Maurer, IHEIDrem<strong>et</strong>tent-elles pas en question l’approche<strong>et</strong> démocratie ?Jean-Pierre Cling, IRD-DIAL que c<strong>et</strong>te différenciation s’accompagned’une évolution divergente entre égalité en problème qui s’aggrave. Le programme sur lapolitique d’égalité <strong>de</strong>s genres ne prévoit pastrès inégal, mais son augmentation.Yves Perrau<strong>de</strong>au, université <strong>de</strong> Nantes Catherine Scorn<strong>et</strong> données ne concernent que les femmesles changements démographiques <strong>de</strong> 2010,Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 129]


la contraception avant d’avoir un enfant, cequi montre que la place <strong>et</strong> la démonstration<strong>de</strong> la fertilité sont majeures dès le mariage.utilisés avant d’avoir un premier enfant. Enrumeurs, comme les risques d’infertilité qu’elleprovoquerait, ce qui la rend impopulaire.Concernant la question relative au lien c’est aussi une question que je me pose. <strong>de</strong>meure pas moins intéressant. Est-ceque la démocratisation <strong>de</strong>s rapports ausein <strong>de</strong> la famille aura une influence sur ladémocratisation <strong>de</strong> la sphère publique ? Laquestion reste ouverte. notamment du fait du nombre importantd’avortements. Une <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s particularitésen particulier du premier rapport, est qu’ils nefont pas l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s partenaires d’unepréparation <strong>et</strong> d’une protection, anticipant les conditions pour atteindre c<strong>et</strong>te distorsion fécondité ait atteint un niveau assez faible,que les moyens techniques <strong>de</strong> détection duIl est aussi possible <strong>de</strong> noter une différence volontaire est beaucoup plus marquée dansPour l’érotisme <strong>et</strong> la publicité, il est certainqu’il y a eu une évolution rapi<strong>de</strong> au coursdu temps. L’érotisation <strong>de</strong>s comportementss’affiche aujourd’hui sans timidité dans les Le corps est <strong>de</strong> plus en plus érotisé, ce quipeut <strong>de</strong>venir un marqueur fort d’inégalité <strong>de</strong>sgenres. Ce phénomène ne s’accompagnepas nécessairement d’un rapprochementd’égalité entre hommes <strong>et</strong> femmes.PublicQuelles sont les conditions d’avortement oud’avortement sélectif ? L’avortement est-ilune démarche facile ou pas ? D’autre part, que régulateur <strong>de</strong>s naissances ? Les femmesil dans le droit vi<strong>et</strong>namien la reconnaissancedu viol conjugal ?Christophe Giron<strong>de</strong>, Université <strong>de</strong> Genève différenciées <strong>de</strong> la fécondité. Cela peut- – niveau <strong>de</strong> vie, conditions matérielles <strong>de</strong> culturels ? D’autre part, tu as abordé le cas le fait que ce soit la région qui ait accueilli<strong>de</strong>mandais dans quelle mesure la transition actes, ce qui entraînerait une déformation <strong>de</strong>la réalité.[ 130] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Catherine Scorn<strong>et</strong>Concernant l’avortement, qui a été aussiun moyen <strong>de</strong> régulation <strong>de</strong> la fécondité,il est très facile <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s institutions <strong>de</strong> contraception. Cependant, en 1994,l’avortement est sorti <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te liste. Dans lesjuridique, l’avor tement est généralementpratiqué sans trop <strong>de</strong> restriction. Pour laquestion en lien avec le viol conjugal, je pense fécondité chez les minorités <strong>et</strong>hniques. <strong>de</strong> comportement <strong>de</strong>s <strong>et</strong>hnies ou par laPublic, étudiante cambodgienneQuelle est votre méthodologie pour comptabiliserles avortements ? Comptez-vous lesavortements clan<strong>de</strong>stins ?Emmanuel Pannier, université <strong>de</strong> Provence– Aix – MarseilleL’avortement avant le mariage n’est-il pas leCatherine Scorn<strong>et</strong> démo graphiques <strong>de</strong> 2010 estime qu’il y a0,8 avortement en moyenne par femmemariée. Il est certain qu’il est difficile d’avoir<strong>de</strong>s chiffres officiels concernant l’avortement,puisqu’il est également pratiqué dans <strong>de</strong>sstructures privées. elle n’est pas encore totalement acceptéepar le corps social. Le fait qu’il y ait beaucoup le mariage. Il s’agit davantage d’un indicateurs’il nous perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> savoir qu’une libéralisationest en marche. Les choses changent vite, noussommes dans une situation <strong>de</strong> transition.l’information sur la reproduction fait défautdans les programmes scolaires, ou fait l’obj<strong>et</strong><strong>de</strong> réticences <strong>de</strong> la part du corps enseignant libéralisation <strong>et</strong> une érotisation <strong>de</strong>s corpsdans la jeunesse vi<strong>et</strong>namienne, parallèlementau maintien apparent d’une morale pourl’abstinence. Ce manque d’information estaussi causé par les méthodologies utilisées, les changements démographiques, quin’intègrent pas les femmes célibatairesdans le questionnaire sur les pratiquescontraceptives.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 131]


plénièresJean-Pierre Cling – Université Paris NordChers collègues <strong>et</strong> amis, cinquième fois consécutive <strong>et</strong> j’adresse particulier. C<strong>et</strong>te université d’été en sciences roue <strong>et</strong> la première partie <strong>de</strong> conférences train <strong>de</strong> s’achever avant le départ pour unec<strong>et</strong>te édition s’annonce comme un grand en termes <strong>de</strong> participation régionale mais rence thématique, <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong>s débats, <strong>de</strong>visibilité, <strong>et</strong>c. La question que l’on pourraitlégitimement se poser est : quand c<strong>et</strong>teprogression va-t-elle s’interrompre, est-il chaque année quand on place la barre aussihaut ?Le thème choisi c<strong>et</strong>te année était« Différenciation <strong>sociale</strong> <strong>et</strong> inégalités : approchesméthodologiques <strong>et</strong> transversales surles questions <strong>de</strong> genre <strong>et</strong> d’<strong>et</strong>hnicité ». Quatreconférences ont été présentées sur ce thèmepar <strong>de</strong>s intervenants venant <strong>de</strong> disciplinestrès diverses : politologue, économistes,anthropologue, démographes <strong>et</strong> sociodémographe.Ces conférences portaient surAvant <strong>de</strong> revenir sur ces présentations <strong>et</strong> surles débats qui ont suivi, je souhaite soulignertrois messages ressortant <strong>de</strong>s allocutionsd’ouverture prononcées par les représentants<strong>de</strong>s institutions organisatrices. Je termineraic<strong>et</strong>te synthèse par une brève présentation Tam Đảo dans le prolongement <strong>de</strong> cessessions plénières.Trois messages ressortant<strong>de</strong>s allocutions d’ouvertureEn premier lieu <strong>et</strong> comme cela a été soulignépar tous, l’université d’été est maintenantprofondément inscrite dans le paysage <strong>de</strong> laÀ c<strong>et</strong> égard, je rappelle que l’université d’étéest couplée <strong>de</strong>puis 2008 avec un programmela préparation <strong>de</strong> leur thèse. Ce programme a session d’une journée <strong>de</strong>s Doctoriales[ 132] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


permis d’engager les débats sur les questions inégalités <strong>sociale</strong>s, <strong>et</strong>hniques <strong>et</strong> <strong>de</strong> genre : <strong>et</strong>c. Toutes questions fondamen tales, maisplénières, faute <strong>de</strong> temps. qui est le co-organisateur vi<strong>et</strong>namien<strong>de</strong>s JTD ainsi que <strong>de</strong>s Doctoriales – avec <strong>et</strong> humaines – , a une mission importante <strong>de</strong> organisateurs <strong>de</strong>s Doctoriales (<strong>et</strong> <strong>de</strong>s JTD), collège doctoral en sciences <strong>sociale</strong>s en Asiel’IRD, les universités <strong>de</strong> Nantes <strong>et</strong> Paris Nord,ainsi que les autres universités francophonesintéressées. L’objectif est d’accompagner lesleurs capacités. Comme l’a remarqué Olivier pivot important <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te opération, <strong>de</strong>stinée mené <strong>de</strong>puis 2008.sur les questions <strong>de</strong> développement, qui a undébouché potentiel direct pour les acteursdu développement.Les suj<strong>et</strong>s traités c<strong>et</strong>te année posent <strong>de</strong>s politiques <strong>de</strong> développement, qui ne lesabor<strong>de</strong>nt généralement pas <strong>de</strong> front, pas résultats sont incertains sur ces questions.Le lien entre les inégalités <strong>de</strong> genre <strong>et</strong> leincertitu<strong>de</strong>s : Emmanuel Todd considèreainsi que l’éducation <strong>de</strong>s femmes est ledéclencheur du développement, mais c<strong>et</strong>t<strong>et</strong>hèse est très controversée. Ces incertitu<strong>de</strong>s <strong>et</strong>hnique, les politiques <strong>de</strong> discrimination <strong>sociale</strong>s <strong>et</strong> <strong>de</strong> genre, thème <strong>de</strong>s JTD 2011.C<strong>et</strong>te difficulté était d’ailleurs manifeste dans« mythe mobilisateur ». présentations est indéniablement un atoutainsi qu’une innovation majeure. « décloisonnement ». Celui-ci se produiteffectivement dans plusieurs directions :pluri-disciplinaires – lutte contre la pauvr<strong>et</strong>éen 2009, transitions décrétées <strong>et</strong> vécues en2010, différenciation <strong>sociale</strong> c<strong>et</strong>te année – dans les mélanges inter-disciplinaires opérésJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 133]


l’origine <strong>de</strong>s participants. présence <strong>de</strong>s chercheurs <strong>de</strong> l’IRD c<strong>et</strong>teannée, refl<strong>et</strong> <strong>de</strong> la diversité thématique <strong>de</strong> moitié <strong>de</strong>s présentations en plénière <strong>et</strong>seront impliqués dans tous les ateliers. en eff<strong>et</strong> parfaitement les missions <strong>de</strong> l’IRD,comme cela nous a été rappelé par Jean-Pascal Torr<strong>et</strong>on, qu’il s’agisse <strong>de</strong> transfert <strong>de</strong> Synthèse <strong>de</strong>s conférences plénières<strong>et</strong> <strong>de</strong>s débatsJe vais maintenant revenir sur les quatrejours pour les m<strong>et</strong>tre en cohérence <strong>et</strong> aussien perspective.Différenciations <strong>et</strong> inégalités <strong>sociale</strong>sen Asie du Sud-EstJean-Luc Maurer, politologue, nous a présentédans sa conférence introductive une vaste Il nous a d’abord rappelé que l’ampleur <strong>et</strong>l’aggravation <strong>de</strong>s inégalités était un problèmemajeur au niveau mondial. Ce diagnostic (inégalités internes). L’Asie n’est pas épargnéepar ce phénomène, comme le montre la positive en faveur <strong>de</strong>s Bhumiputra se sonttraduites par une baisse <strong>de</strong>s inégalités.Compte tenu <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te aggravation <strong>de</strong>sinégalités, les chercheurs du développementdoivent donc impérativement se saisir <strong>de</strong>Les différents types d’inégalités ont bien étédistingués dans son intervention : inégalités<strong>de</strong> revenu/consommation, <strong>de</strong> facteurs <strong>de</strong>biens communs universels (santé, éducation pouvoir, qui ont précisément été abordéesdans les présentations ultérieures surles <strong>et</strong>hnies <strong>et</strong> le genre, <strong>et</strong> qui sont plusdifficilement mesurables. Jean-Luc Maurer amis en évi<strong>de</strong>nce cinq clivages majeurs dans femmes (genre). Les inégalités entre classes propres termes. région (l’Asie en général) se caractérise aucontraire, au plan mondial, par un faibleniveau d’inégalités. C<strong>et</strong>te caractéristiqueavait été notée dès 1993 par la Banquemondiale dans son rapport sur « Le MiracleEst-asiatique » – East Asian Miracle. Ce rapport[ 134] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


avait mis en avant le modèle asiatique <strong>de</strong>« croissance avec équité » comme une <strong>de</strong>s l’orientaliste Paul Mus, <strong>de</strong>s facteurs <strong>de</strong> naturec<strong>et</strong>te particularité.Mais tous ces pays se sont progressivementinscrits dans la dynamique <strong>de</strong> la mondialisationcapitaliste. C<strong>et</strong>te intégration a stimuléla croissance économique, la réduction <strong>de</strong>la pauvr<strong>et</strong>é, mais aussi le creusement <strong>de</strong>sinégalités. À ce propos, Jean-Luc Maureraccepte l’idée que le développementéconomique puisse générer <strong>de</strong>s inégalités,mais considère que ce n’est pas inéluctable– au sens d’une loi « naturelle » – <strong>et</strong> que celadépend du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> développement choisi.Je partage son point <strong>de</strong> vue, d’autant plusen évi<strong>de</strong>nce le caractère inéluctable <strong>de</strong> lahausse <strong>de</strong>s inégalités avec la croissance estaujourd’hui sérieusement contestée. En démographique, culturelle, religieuse <strong>et</strong> éléments d’unité sur les plans économique,social <strong>et</strong> politique, en particulier du point <strong>de</strong>vue <strong>de</strong> la hausse <strong>de</strong>s inégalités. ment pertinent : premièrement, l’Indonésie est au centre <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te université d’été. Dans naires ont réduit les inégalités, mais celles-cisont récemment remontées tout en restant<strong>de</strong> la libéralisation <strong>de</strong> l’économie. C’est en Les différents types d’inégalités augmentent secteur informel. Plusieurs différences peuventdu point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s inégalités : les inégalités<strong>de</strong> genre en Indonésie sont plus élevées qu’auou <strong>de</strong> représentation au Parlement, sachantque la mortalité maternelle y est également <strong>de</strong> l’Indonésie, si l’on tient compte du niveau<strong>de</strong> développement inférieur du premier.politiques publiques dans ce domaine.Le débat a beaucoup tourné autour <strong>de</strong>sinégalités acceptables. Autrement dit, quelest le <strong>de</strong>gré d’inégalités acceptables dans aucune société parfaitement égalitaire. Maisl’acceptation <strong>de</strong>s inégalités est différented’opinion en particulier montrent que la aversion pour les inégalités <strong>de</strong> revenus. DesMais Jean-Luc Maurer considère que leconcept <strong>de</strong> justice – au sens <strong>de</strong> l’« équité » –est utilisé pour évacuer la problématique <strong>de</strong>sinégalités <strong>et</strong> que ces auteurs restent dans une qu’il récuse.Les trois conférences qui ont suivi c<strong>et</strong>teconférence introductive ont chacuneJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 135]


abordé un aspect particulier <strong>de</strong>s inégalités<strong>et</strong> <strong>de</strong>s discriminations, concernant plusparticulièrement les questions <strong>et</strong>hniques<strong>et</strong> quatrième, présentées par <strong>de</strong>s démographes<strong>et</strong> une socio-démographe). Malgréles différences <strong>de</strong> problématiques, il me paraîtimportant <strong>de</strong> souligner qu’elles présentent <strong>de</strong>cas les inégalités/discriminations peuvent <strong>de</strong>s « minorités », ce terme <strong>de</strong>vant moins qualitative : la minorité désigne en eff<strong>et</strong> ungroupe dominé (<strong>et</strong>hnies, femmes, <strong>et</strong>c.) quelleque soit son importance quantitative dansla population. D’ailleurs les discriminations <strong>et</strong>hnique envers la majorité (cf. l’apartheid en ancien <strong>de</strong> l’économie par la populationd’origine chinoise.Les inégalités <strong>et</strong>hniques au Việt NamChristian Culas, Benoît Massuyeau, Mireille conditions <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s <strong>et</strong>hnies minoritaires économique <strong>et</strong> anthropologique. L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s groupes <strong>et</strong>hniques : en général, les chercheursconsidèrent que les frontières sont mouvantes, qu’elles changent en fonction <strong>de</strong>s époques,en bref qu’elles sont « endogènes » – liées au tiques communes – langue, <strong>et</strong>c. – <strong>et</strong> <strong>de</strong> faut-il établir <strong>de</strong>s statistiques <strong>et</strong>hniques ? Lesces statistiques sont indispensables pour utilisées contre ces groupes <strong>de</strong> population déportation <strong>de</strong>s juifs.<strong>de</strong>s minorités <strong>et</strong>hniques est très importante <strong>et</strong> les inégalités. La pauvr<strong>et</strong>é y a fortementdiminué en général mais beaucoup moinschez les minorités. De ce fait, la moitié <strong>de</strong>s minorités <strong>et</strong>hniques. Donc, les poches <strong>de</strong>pauvr<strong>et</strong>é se situent <strong>de</strong> plus en plus dans témoigne d’un problème <strong>de</strong> différenciation<strong>sociale</strong> qui s’aggrave <strong>et</strong> que l’on n’arrive genre <strong>de</strong> divergence pour les indicateursnon monétaires – malnutrition, r<strong>et</strong>ard <strong>de</strong>croissance, éduca tion, <strong>et</strong>c. – pour lesquelsles résultats s’améliorent moins vite chez lesminorités.Les auteurs nous ont ensuite présenté uneanalyse anthropologique <strong>de</strong> proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong>principalement par <strong>de</strong>s communautésposée est la suivante : « Pourquoi les grandsprogrammes sont-ils inefficaces <strong>et</strong> quellessont les relations entre l’État <strong>et</strong> les minorités<strong>et</strong>hniques ? » L’étu<strong>de</strong> insiste, d’une part, sur lemanque <strong>de</strong> connaissances locales lors <strong>de</strong> laconception <strong>de</strong>s proj<strong>et</strong>s <strong>et</strong>, d’autre part, sur la[ 136] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


les proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> développement. En bref, on majoritaire, pense <strong>et</strong> construit les <strong>et</strong>hniesd’une certaine manière, généralement groupes <strong>de</strong>s normes <strong>de</strong> développement déclarent : « On est allés au district pendant<strong>de</strong>ux semaines, on s’est bien amusés mais on n’arien appris sur la production <strong>de</strong>s légumes ».Une <strong>de</strong>s recommandations consiste notam- formes <strong>de</strong> développement que les groupes<strong>et</strong>hniques atten<strong>de</strong>nt ou n’atten<strong>de</strong>nt pas. À proviennent <strong>de</strong>s initiatives <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>sgroupes <strong>et</strong>hniques. C<strong>et</strong>te conclusion peut notamment au Bangla<strong>de</strong>sh sous formed’initiative locale. On pourrait d’ailleursélargir c<strong>et</strong>te conclusion en considérant quec<strong>et</strong>te relation dominant/dominé s’applique proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> développement est très original fondamentale.Ce travail innovant présentant les résultats<strong>de</strong> recherches en cours a suscité un vif<strong>de</strong>s proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> développement présentéepar les auteurs. Plusieurs intervenants ontdéfendu l’ai<strong>de</strong> au développement apportée généralement sans apporter d’élémentsconcr<strong>et</strong>s. La divergence entre les visions<strong>de</strong>s uns <strong>et</strong> <strong>de</strong>s autres provient du fait quechacun se base sur <strong>de</strong>s données différentes,qui n’ont aucune raison <strong>de</strong> fournir <strong>de</strong>s <strong>de</strong> terrain. question majeure : est-il souhaitable ou nond’intégrer les minorités <strong>et</strong>hniques ? Cela pose l’amélioration <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> vie – mais que l’on peut imaginer tirer d’une meilleureculturelles, linguistiques, <strong>et</strong>c. Abor<strong>de</strong>r c<strong>et</strong>tequestion est l’occasion <strong>de</strong> rendre hommage ,concernant les différences culturelles entrequ’il a plus particulièrement étudié : « Les Kinhsont plus proches <strong>de</strong>s Japonais par exemple queJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


<strong>de</strong>s Mnong Gar du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> leurs valeurs.En eff<strong>et</strong>, un Mnong Gar ne souhaite pas <strong>de</strong>venirriche. Dès qu’il accumule <strong>de</strong>s richesses, du bétailpar exemple, il les distribue aux autres membresdu village – en sacrifiant un buffle par exemple ».C<strong>et</strong>te question ne se pose évi<strong>de</strong>mment pas débat important sur le « multi-culturalisme ». pays qui assimile ses minorités dans unBr<strong>et</strong>agne ou l’Allemagne suivent au contrair<strong>et</strong>raditionnellement un modèle « multi- plusieurs communautés culturelles.Biographies <strong>et</strong> différences selon les générations mesurer concrètement les inégalités enAfrique, en articulant les inégalités <strong>de</strong>genre, entre générations <strong>et</strong> selon le niveau donc reparti sur le terrain mais sur un autrecontinent, <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te ouverture géographiquevers d’autres PED était bienvenue. C<strong>et</strong>teprésentation avait un fort contenu métho-essentielle <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te université d’été, <strong>et</strong> était utilisé pour ce genre d’étu<strong>de</strong> s’appelle les Antoine est un <strong>de</strong>s meilleurs spécialistes enAfrique.hen<strong>de</strong>r la vie <strong>de</strong>s individus – leur « biographie» – dans sa triple dimension : familiale(au sens matrimonial <strong>et</strong> <strong>de</strong> la fécondité),professionnelle <strong>et</strong> rési<strong>de</strong>ntielle (lieu <strong>de</strong>rési<strong>de</strong>nce au cours <strong>de</strong> la vie, migrations,individus, <strong>de</strong> recueillir <strong>de</strong>s « histoires <strong>de</strong> vie » notamment dans la dimension hommes/femmes. Les intervenants ont présenté processus d’insertion urbaine <strong>et</strong> <strong>de</strong>s com- migrations <strong>et</strong> <strong>de</strong>s mobilités, pour laquelle ceshabituelles sont transversales : on observe la<strong>de</strong> santé) renseignent sur l’histoire génésique<strong>de</strong>s femmes mais ne fournissent aucuneinformation sur leur passé – rési<strong>de</strong>ntiel, <strong>et</strong>c. l’individu, <strong>de</strong>puis sa naissance jusqu’auen compte du temps, selon une visiondiachronique : sous forme « d’événements » cohortes <strong>et</strong> leur comparaison entre elles. Cesavantages s’accom pagnent <strong>de</strong> contreparties : qui on <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> dater les événements[ 138] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


questions portant sur une pério<strong>de</strong> éloignée. terme. Mais en sciences <strong>sociale</strong>s, on s’intéressele mariage –, qui sont donc par nature plusUne étu<strong>de</strong> réalisée par Philippe Antoine avec nous a été présentée, qui analyse dans trois Antananarivo – les trois étapes <strong>de</strong> l’entrée sont confrontées les jeunes dans ces trois pays.On abor<strong>de</strong> ainsi une dimension originale <strong>de</strong>sinégalités : non seulement entre genres mais hommes/femmes du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>recul <strong>de</strong> l’âge au mariage <strong>et</strong> réduction très jeunes n’ont ni d’emploi ni d’argent pour se particulièrement pour les femmes éduquées. celui observé dans les pays développés :ce sont les plus éduqués qui ont le plus <strong>de</strong> lien entre migration étudiante <strong>et</strong> insertionprofessionnelle dans le cas <strong>de</strong>s Congolais enBelgique. Ces <strong>de</strong>rniers ont généralement unniveau d’éducation très élevé <strong>et</strong> sont souventarrivés en Belgique initialement pour étudier.biographiques menées sur ces migrantsphénomène, en mesurant la durée écouléeentre l’arrivée en Belgique <strong>et</strong> le premieremploi, <strong>et</strong> en interrogeant les migrants surleurs conditions d’arrivée dans ce pays – pourétudier, après avoir étudié, <strong>et</strong>c. Au bout <strong>de</strong>De plus, l’analyse montre qu’avoir un conjointen Belgique a un eff<strong>et</strong> positif sur la probabilitéd’accé<strong>de</strong>r au premier emploi, mais que le plus généralement. Comme l’a suggéré nationale représentative auprès <strong>de</strong>s ménagesa été menée en 1993 seulement <strong>et</strong> on nedispose d’aucune information statistique plus en outre, ce pays a connu une histoire aller vite, avant que les gens ne décè<strong>de</strong>nt.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 139]


pourrait buter sur la difficulté <strong>de</strong>s répondants cf. Cambodge.Genre, sexualité <strong>et</strong> reproduction au Việt Nam elle, étudié <strong>de</strong>puis <strong>de</strong> nombreuses années sphère <strong>sociale</strong>. À ce titre, son interventions’inscrit au cœur <strong>de</strong> la thématique <strong>de</strong>sJTD 2011. Elle montre qu’on est passé au une individualisation croissante <strong>de</strong>s normes baisse radicale <strong>de</strong> la fécondité autorisée parla contraception, parce qu’elle perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> condition nécessaire <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te différenciation.Pour les femmes, la différenciation entre individualisation, autorisée <strong>de</strong>puis longtemps première <strong>de</strong> nature théorique <strong>et</strong> la secon<strong>de</strong>empirique.La première partie théorique posait lesconcepts utilisés <strong>et</strong> les questions <strong>de</strong> recherche une construction <strong>sociale</strong>, thèse soutenue enparticulier par Michel Foucault <strong>et</strong> Margar<strong>et</strong> n’est pas statique, comme l’ont montré les au milieu du XX e - il s’agit d’abord d’étudier les relations <strong>de</strong> manière dont les éléments structurantles rapports entre les hommes <strong>et</strong> lesfemmes – en particulier tout ce quiconstruit une différence <strong>de</strong> pouvoir gestion du risque <strong>et</strong> <strong>de</strong> la prévention, qui Quidit émancipation sexuelle dit démocratiesexuelle ici que chacun déci<strong>de</strong> pour soi <strong>et</strong> ladémocratie est entendue au sens <strong>de</strong> la- il s’agit également d’analyser la transition <strong>de</strong>s injonctions contradictoires. Ceci veutdire aussi que les normes <strong>de</strong>viennent plusfloues.Dans la secon<strong>de</strong> partie, l’analyse <strong>de</strong> [ 140] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


hypothèses. La présentation a en particuliermis en évi<strong>de</strong>nce l’évolution <strong>de</strong> la pyrami<strong>de</strong> <strong>de</strong>sâges, la baisse <strong>de</strong> la mortalité <strong>et</strong> <strong>de</strong> la natalité,la hausse <strong>de</strong> l’espérance <strong>de</strong> vie. La baisse trèsrapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> la fécondité, qui s’accompagned’une convergence régionale <strong>de</strong>s indices <strong>de</strong> années 1960, bien avant l’adoption <strong>de</strong> lapar femme. La contraception, qui perm<strong>et</strong> très répandu.Malgré toutes ces évolutions, la permanence<strong>de</strong> comportements <strong>et</strong> d’inégalités entre matrimoniales changent peu, comme lemontre en particulier la stabilité <strong>de</strong> l’âgemoyen au mariage, qui reste une pratique <strong>de</strong>meurent différents entre jeunes hommes <strong>et</strong>femmes, avec <strong>de</strong> fortes différences régionales<strong>et</strong> selon les groupes <strong>et</strong>hniques. Comme cela aété remarqué lors du débat, un indicateur dumontée <strong>de</strong> l’avortement sélectif. Il s’agit d’unpays d’Asie – Chine, In<strong>de</strong>, Corée, <strong>et</strong>c. Il faudraitétudier les relations dans le couple qui pas les autres inégalités <strong>de</strong> genre – revenus,patrimoine, pouvoir, <strong>et</strong>c. –, une dimensionprésentée lors <strong>de</strong>s Doctoriales <strong>et</strong> qui seraétroit entre ces différentes formes d’inégalités<strong>de</strong> genre. La meilleure preuve en est d’ailleursque les mouvements féministes mènent<strong>de</strong> front un combat pour la défense <strong>de</strong> la autres inégalités.Présentation synthétique<strong>de</strong>s ateliers thématiquesComme chaque année, les ateliers thématiquesvont perm<strong>et</strong>tre d’approfondir lesthématiques abordées lors <strong>de</strong>s séancesplénières tout en procurant une formation vous allez donc r<strong>et</strong>rouver les intervenants<strong>de</strong>s conférences plénières dans les quatre ne sont pas encore entrés en action.L’atelier 1 porte sur les « Discriminations<strong>et</strong>hniques <strong>et</strong> <strong>de</strong> genre : mesure <strong>et</strong> métho<strong>de</strong>sC’est un atelier animé par <strong>de</strong>s économistesstatisticiens<strong>de</strong> l’équipe DIAL <strong>de</strong> l’IRD. C<strong>et</strong>tefois consécutive, mais porte commechaque année sur un thème nouveau <strong>et</strong><strong>de</strong>s techniques différentes. C<strong>et</strong>te année, les standard <strong>de</strong> mesure <strong>et</strong> d’analyse <strong>de</strong>sdiscriminations appliquées sur <strong>de</strong>s donnéesL’atelier 2 sera animé par Philippe Antoine, Moby Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 141]


démographes, qui appliqueront directementles outils présentés lors <strong>de</strong> leur conférence l’analyse biographique, <strong>de</strong> leur fournir lesComme dans l’atelier 1, les participantsL’atelier 3 « Construire <strong>et</strong> gérer les <strong>et</strong>hnicités <strong>et</strong> développement » sera animé parobjectif <strong>de</strong> « déconstruire » les concepts <strong>et</strong> les groupes <strong>et</strong>hniques <strong>et</strong> d’appliquerles métho<strong>de</strong>s d’étu<strong>de</strong> <strong>et</strong> d’argumentation région. Le travail pratique sera basé sur l’étu<strong>de</strong>l’atelier 4 « Différenciation <strong>et</strong> inégalités : commune du piémont du Tam Đảo » sera Le Meur <strong>et</strong> Olivier Tessier, soit un socio- Il est organisé comme l’atelier 1 pour lacinquième fois consécutive, ce qui est une suscite. Mais le thème <strong>et</strong> le terrain sont Je vous remercie pour votre attention.[ 142] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Partie 2AteliersJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 143]


2.1. Discriminations <strong>et</strong>hniques<strong>et</strong> <strong>de</strong> genre : mesure <strong>et</strong>métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> décompositionAxel Demen<strong>et</strong> – IRD-DIAL, Jean-Pierre Cling – Université Paris 13,Christophe Jalil Nordman IRD-DIAL, Mireille Razafindrakoto – IRD-DIAL,François Roubaud – IRD-DIALLa question <strong>de</strong>s discriminations <strong>et</strong>hniques que dans d’autres pays en développement,comme cela est souvent avancé ? Comment les autres <strong>et</strong>hnies en matière <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong>la pauvr<strong>et</strong>é ? La question se pose égalementacuité, <strong>et</strong> plus largement dans la plupart <strong>de</strong>spays en développement.L’objectif <strong>de</strong> l’atelier est <strong>de</strong> présenter <strong>et</strong><strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en application les outils méthodologiquesdéveloppés notamment parles économistes pour traiter ces questions. auprès <strong>de</strong>s ménages principalementViệt Nam HouseholdLiving Standard Survey Labor ForceSurveystandard <strong>de</strong> mesure <strong>de</strong>s discriminations en œuvre sont proposés sur papier <strong>et</strong> surordinateurs – avec le logiciel Stata. Une miseen perspective avec <strong>de</strong>s résultats obtenussur d’autres continents, notamment en(R<strong>et</strong>ranscription)Journée 1, lundi 18 juill<strong>et</strong>Présentation <strong>de</strong>s formateurs <strong>et</strong> <strong>de</strong>s stagiaires(cf. liste <strong>de</strong>s stagiaires en fin <strong>de</strong> chapitre <strong>et</strong>biographies)[Mireille Razafindrakoto] n’est pas seulement <strong>de</strong> manipuler l’outilinformatique mais <strong>de</strong> tenter <strong>de</strong> comprendrenotre démarche <strong>et</strong> d’analyser la thématique<strong>de</strong> ces Journées fondées sur <strong>de</strong>s échanges <strong>de</strong>compétences.[François Roubaud]Nous allons abor<strong>de</strong>r les questions <strong>et</strong>hniques<strong>et</strong> <strong>de</strong> genre du point <strong>de</strong> vue quantitatif au Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 145]


ouverture vers d’autres pays <strong>et</strong> régions dumon<strong>de</strong>.La thématique <strong>de</strong>s JTD 2011 est importante général mais aussi pour m<strong>et</strong>tre en place <strong>de</strong>spolitiques <strong>de</strong> développement. La question <strong>de</strong>s groupes <strong>et</strong>hniques reflète la diversité <strong>de</strong>ssituations selon les pays. Nous pourrions favorisés ou défavorisés : <strong>de</strong>s groupes reli- d’âges, <strong>et</strong>c. Ce que l’on va vous présenterc<strong>et</strong>te semaine, décliné sur le genre <strong>et</strong> différents. ont développé <strong>de</strong>s instruments <strong>de</strong> mesure<strong>de</strong> décomposition <strong>de</strong>s écarts <strong>de</strong> genre<strong>et</strong> <strong>et</strong>hniques, qui sont <strong>de</strong>s instrumentspuissants pour essayer <strong>de</strong> répondre <strong>de</strong> discrimination. Notre approche est en profon<strong>de</strong>ur.Le programme <strong>de</strong> formation est construit en ainsi vos propres résultats, qui serontprésentés au sein <strong>de</strong> l’atelier mais aussi dansle cadre <strong>de</strong> la restitution collective <strong>de</strong> samedimatin.Les journées seront divisées en quatre sous- midi. Nous alternerons transfert <strong>de</strong> savoir– concepts, résultats <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s – <strong>et</strong>avec le logiciel Stata.Déroulons ensemble le programme <strong>de</strong> lasemaine :- nous traiterons aujourd’hui <strong>de</strong>s statistiques<strong>de</strong> genre : pourquoi <strong>et</strong> comment en faire ?C<strong>et</strong> après-midi, nous entamerons une Stata en utilisant la base <strong>de</strong> portant sur la question du genre au- journée <strong>de</strong> mardi. Nous travaillerons surles indicateurs du marché du travail en lienavec la question du genre : insertion surle marché du travail, concepts <strong>de</strong> marché discussion <strong>de</strong>s résultats. L’après-midi sera Est asiatique. Dans une secon<strong>de</strong> partie, nousStata portant sur la qualité <strong>de</strong> l’emploi selon- première session <strong>de</strong> mercredi. Nous position : quelles en sont les principes,comment les m<strong>et</strong>tre en œuvre ? l’après-midi du jeudi <strong>et</strong> la matinée [ 146] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


diagnostic <strong>de</strong> la situation <strong>et</strong>hnique <strong>et</strong> <strong>de</strong> Nam – une province par groupe. La base<strong>de</strong> données vous perm<strong>et</strong>tra <strong>de</strong> faire ce un document synthétique, d’analyser lesrésultats sur la situation du genre <strong>et</strong> <strong>de</strong>sd’un travail collectif. pluridisciplinaires avec au moins une ou vous faut mélanger les nationalités <strong>et</strong> les semaine pour une présentation orale prochain, <strong>de</strong>vant l’ensemble <strong>de</strong>s stagiaires<strong>et</strong> formateurs <strong>de</strong>s JTD 2011.Afin <strong>de</strong> préparer la première étape <strong>de</strong> travailsur Stata, les données <strong>de</strong> l’enquête-emploison enregistrées sur chaque ordinateur.2.1.1. Développer les statistiques <strong>de</strong>genre[Christophe Jalil Nordman]Nous allons poursuivre c<strong>et</strong>te matinée par unplaidoyer préparé par la Banque mondialepour le développement <strong>de</strong>s statistiques <strong>de</strong>genre [8] .Graphique 20 Pourquoi développer les statistiques <strong>de</strong> genre ?Les statistiques dutravail ne sont pasconcernées par legenreToutes nos données sontventilées par sexeDe nos jours lesfemmes ont lesmêmes chances queles hommes. Où estle problème?On manqued’espaceLes statistiques <strong>de</strong> genrene sont pas vraiment undomaine d’étu<strong>de</strong>s.Qu’y a-t-il <strong>de</strong> si particuliersur le genre ?Le rôle <strong>de</strong>s femmes n’estpas problématique dansnotre pays. Nous avons <strong>de</strong>scontraintes au niveau <strong>de</strong>sressources <strong>et</strong> avons besoin<strong>de</strong> nous concentrer surd’autres domaines.On ne veut passurcharger lesrépondants.Sources : United Nations Economic Commission for Europe - Statistics Division. World Bank Institute - Poverty Reduction and EconomicManagement Division. 2007 The World Bank Group, UNECE.[8] United Nations Economic Commission forEurope - Statistics Division. World Bank Institute - Poverty Reduction and Economic Management Division. 2007, The WorldJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


À l’argumentaire proposé supra, nous<strong>de</strong>vons répondre que les statistiques <strong>de</strong>genre sont un champ qui traverse tous les<strong>de</strong> produire, <strong>de</strong> diffuser <strong>et</strong> d’analyser lesquestion du genre affecte les individus <strong>et</strong> lasociété. le développement économique <strong>et</strong> social<strong>de</strong>s pays. biologiques entre les hommes <strong>et</strong> lesfemmes alors que la notion <strong>de</strong> genre est une <strong>de</strong>s politiques.Les statistiques <strong>de</strong> genre ne concernent passeulement les femmes mais concernent aussi Comprendre le marché du travail - Exemple du Royaume UniTaux d’emploi <strong>de</strong>s hommes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s femmes en 2005Graphique 21 Comprendre le marché du travail – exemple <strong>de</strong>la Gran<strong>de</strong>-Br<strong>et</strong>agne. Taux d’emploi <strong>de</strong>s hommes<strong>et</strong> <strong>de</strong>s femmes en 2005%71 %79 %FemmesHommesSources : Labour Force Survey, Spring 2005, Office for National Statistics, UK.[ 148] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


lement plus élevé que celui <strong>de</strong>s femmes– en statistique, on dira que la différence n’est charge ou pas, les résultats apparaissent trèsdifférents.Comprendre le marché du travail - Exemple du Royaume UniTaux d’emploi selon le statut parental en 2005Graphique22Comprendre le marché du travail – exemple <strong>de</strong>la Gran<strong>de</strong>-Br<strong>et</strong>agne. Taux d’emploi en fonctiondu statut parental en 2005Sans enfant à charge Avec enfant à charge TousStatut parentalFemmesHommesSources : Labour Force Survey, Spring 2005, Office for National Statistics, UK. Pour le groupe <strong>de</strong> population avec enfants force <strong>de</strong> travail, leur participation diffère <strong>de</strong>celle <strong>de</strong>s hommes.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 149]


Graphique23Comprendre le marché du travail– exemple <strong>de</strong> l’AllemagneAvec 1 enfantAvec 1 enfantAvec Avec 1 2 enfantsAvec 2 enfantsAvec 3 enfants <strong>et</strong> plusAvec 2 enfantsAvec 3 enfants <strong>et</strong> plusAvec 3 enfants <strong>et</strong> plusTemps pleinTemps pleinTemps partielTemps partielTemps pleinTemps partielAvec 1 enfantAvecAvec21enfantsenfantAvec 2 enfantsAvec 3 enfants <strong>et</strong> plusAvec 3 enfants <strong>et</strong> plusAvec 1 enfantAvec 2 enfantsSources : Fe<strong>de</strong>ral Statistical Office, Germany.Avec 3 enfants <strong>et</strong> plusTemps pleinTemps pleinTemps partielTemps partielEn Allemagne, en 2005, plus <strong>de</strong> la moitié <strong>de</strong>sfemmes salariées avec enfants travaillent seulement <strong>de</strong> 5 % chez les hommes salariés.La proportion <strong>de</strong>s hommes travaillant indépendante du nombre d’enfants, alorsque la proportion <strong>de</strong>s femmes travaillant d’enfants qu’elles ont. pas une unité <strong>de</strong> statistique du travail mais <strong>de</strong> la statistique. Les déci<strong>de</strong>urs – « policymakers » – ont besoin <strong>de</strong> travailler avec <strong>de</strong>s les réalités <strong>sociale</strong>s <strong>et</strong> économiques <strong>de</strong>sTemps plein Temps partielfemmes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s hommes sont différentes.Les domaines <strong>de</strong> préoccupations majeures<strong>de</strong>s déci<strong>de</strong>urs sont : la pauvr<strong>et</strong>é, l’éducation,la formation, la santé, la famille <strong>et</strong> lesménages en général, la violence, les conflitsarmés <strong>et</strong> en particulier les conflits <strong>et</strong>hniquesdans certains pays, l’économie, le pouvoir, lacapacité décisionnelle <strong>de</strong>s individus, les droits<strong>de</strong>s hommes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s femmes, les médias, lestransports, les sports <strong>et</strong> les loisirs. Tous cesdomaines sont concernés par la statistique<strong>de</strong> genre.L’importance <strong>de</strong>s statistiques <strong>de</strong> genrea été reconnue lors <strong>de</strong> la 4 e conférencemondiale sur les femmes, qui s’est tenue[ 150] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


émanant <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te conférence est <strong>de</strong>venule socle <strong>de</strong> travail pour les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>genre. La production <strong>de</strong> statistiques a <strong>de</strong>simplications pour le développement <strong>et</strong> important <strong>de</strong> se rappeler que les donnéesindividuelles ne sont pas collectées seulementElle le sont également dans les entreprises,qui doivent aussi avoir une dimension <strong>de</strong> <strong>de</strong> genre sont aussi pertinentes dans lesstatistiques démographiques <strong>et</strong> <strong>sociale</strong>s quedans d’autres domaines tels que le business,l’agriculture, les transports, les nouvellestechnologies, <strong>et</strong>c.Graphique24De l’importance <strong>de</strong>s statistiques <strong>de</strong> genreDésagréger les données par sexeSources : United Nations Economic Commission for Europe - Statistics Division. World Bank Institute - Poverty Reduction and EconomicManagement Division. 2007 The World Bank Group, UNECE.De nombreuses hypothèses sont faites dansles analyses traditionnelles, selon lesquellesla dimension genre ne serait pas la plus l’évolution <strong>de</strong>s femmes dans la société est trèssouvent alignée sur celle du mari – analyserla situation <strong>de</strong>s hommes perm<strong>et</strong>trait ainsid’obtenir une image <strong>de</strong> la dynamique<strong>de</strong>s femmes dans la société. Il ne faut pasJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 151]


om<strong>et</strong>tre que l’objectif est <strong>de</strong> fournir <strong>de</strong>sinformations pour la conduite <strong>de</strong> politiques<strong>de</strong> développement <strong>et</strong> <strong>de</strong> recherche, d’éclairerle débat public dans les médias <strong>et</strong> autressupports <strong>de</strong> diffusion. sur la statistique du travail en lien avec ladimension genre. Il s’agit d’une présentationpour collecter l’information.Les statistiques <strong>de</strong> genre constituent unebase essentielle pour surveiller <strong>et</strong> évaluer font partie <strong>de</strong>s mécanismes institutionnelsnécessaires pour développer une politique ouvertement articulée autour. Finalement, ilest important <strong>de</strong> rendre le genre visible dansla base <strong>de</strong> preuves qui soutient l’élaboration<strong>de</strong>s politiques.Quelles sont les statistiques du travail <strong>et</strong>pourquoi intégrer le genre ? Le principaldonner une <strong>de</strong>scription précise <strong>de</strong> la taille,<strong>de</strong> la structure <strong>et</strong> <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong>sparticipants au marché du travail <strong>et</strong> <strong>de</strong> sonévolution. C’est un domaine dans lequel lesréalités <strong>de</strong>s hommes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s femmes diffèrent différences peuvent porter sur différentsaspects : les horaires <strong>de</strong> travail, le type d<strong>et</strong>âches, le revenu, <strong>et</strong>c.Distribution <strong>de</strong> l’emploi par secteur par sexe <strong>et</strong> région en 2008Graphique325Distribution <strong>de</strong> l’emploi par secteur par sexe<strong>et</strong> région en 200821Industrie (1) Services (2) Agriculture (3)Sources : ILO, Trends Econom<strong>et</strong>ric Mo<strong>de</strong>ls, January 2009.* 2008 : résultats préliminaires.[ 152] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Les histogrammes indiquent la distribution<strong>de</strong>s emplois en 2008 selon le secteurgroupes <strong>de</strong> pays. Il s’agit <strong>de</strong> la différence entrela part occupée par l’emploi industriel dansl’emploi total <strong>de</strong>s hommes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s femmes.C<strong>et</strong>te différence se r<strong>et</strong>rouve dans toutes lesrégions, mais diffère beaucoup selon les<strong>de</strong> 20 % dans les autres pays industrialisés, plus <strong>de</strong> 60 % <strong>de</strong> l’emploi féminin.Distribution <strong>de</strong>s femmes selon leur statut dans l’emploi en 2007Graphique26Part <strong>de</strong>s femmes selon leur statutdans l’emploi en 2007Sources : ILO, Trends Econom<strong>et</strong>ric Mo<strong>de</strong>ls, January 2009.* Entre parenthèses : évolution <strong>de</strong>puis 1997.Ce graphique présente la part <strong>de</strong>s femmes,un large échantillon <strong>de</strong> pays. Nous n’avons pasdonné, mais <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> pourcentage qui salarié est la part la plus importante, suiviepar le travail indépendant qui a connu uneforte hausse alors que le travail domestiquea fortement baissé. Ces données proviennentdu Bureau international du travail (BIT) sur unéchantillon d’une centaine <strong>de</strong> pays.Des sources i<strong>de</strong>ntiques avancent que les membres <strong>de</strong>s Conseils d’administration <strong>de</strong>sentreprises d’envergure mondiale. Dansles pays d’Europe méridionale <strong>et</strong> orientale, cadres d’entreprises. En 2005, dans les paysd’Europe centrale <strong>et</strong> orientale <strong>et</strong> les pays <strong>de</strong> lacommunauté <strong>de</strong>s pays indépendants – pays<strong>de</strong> l’Est –, les femmes représentaient 32 % <strong>de</strong>stravailleurs du secteur industriel.Quand les statistiques du travail font unedistinction claire entre les réalités <strong>de</strong> l’emploi<strong>de</strong>s hommes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s femmes, les utilisateurspeuvent comprendre <strong>et</strong> analyser la positiondifférences sont mesurées statistiquementJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 153]


- la couverture perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> savoir ce quemesurent réellement les statistiques du est que la contribution <strong>de</strong>s femmes mal rapportée <strong>et</strong> mal représentée. Lesstatistiques du travail perm<strong>et</strong>tent en situations fondamentales du travail, le sur les travailleurs occupant un emploi entreprise <strong>de</strong> l’économie formelle. Dansce cas, il importe <strong>de</strong> réaliser qu’une partieessentielle <strong>de</strong> l’information sur le travail <strong>de</strong>sfemmes est perdue : les femmes occupentordinairement <strong>de</strong>s emplois atypiques, pardans l’économie formelle, emploi structuré.Il est donc indispensable <strong>de</strong> possé<strong>de</strong>rune bonne compréhension du travail <strong>de</strong>sfemmes <strong>et</strong> <strong>de</strong> la perception qu’en a lasociété, pour produire <strong>de</strong>s statistiques du participation <strong>de</strong>s hommes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s femmesau marché du travail <strong>et</strong> sur sa mesure. Nous<strong>et</strong> membre économiquement dépendantedu ménage, ou celui <strong>de</strong> l’homme qu’on famille <strong>et</strong> un déci<strong>de</strong>ur au sein du ménage.une activité professionnelle. Dans certainscas, les femmes ne peuvent travailler sansl’accord <strong>de</strong> leur mari – ou d’autres hommesattitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s hommes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s femmes vis-les femmes, 36 % d’entres elles déclarentque la femme ne <strong>de</strong>vrait pas travailler si lesest assigné par les hommes dans la société.Quelles sont les étapes <strong>de</strong> l’intégration <strong>de</strong> ladimension <strong>de</strong> genre dans les statistiques dutravail ?- Premièrement, il s’agit <strong>de</strong> déterminer manière la plus égale possible les activitéséconomiques <strong>de</strong>s hommes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s femmes. doivent refléter les situations différentes- il faut se pencher au plus près sur laméthodologie <strong>de</strong> mesure. L’objectif est<strong>de</strong> s’assurer que toutes les situations ducohérente lors <strong>de</strong> la collecte mais aussi lors les différences <strong>et</strong> les similitu<strong>de</strong>s ainsi queleurs causes soient mises en évi<strong>de</strong>nce.une étape fondamentale pour la collecte <strong>et</strong>l’analyse <strong>de</strong>s données ventilées par genre.Tous les suj<strong>et</strong>s conventionnels <strong>de</strong>s statistiques[ 154] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


du travail sont pertinents pour refléter <strong>de</strong>s porter l’attention sur les suj<strong>et</strong>s pour lesquelsles disparités sont plus marquées, commel’emploi informel : les écarts <strong>de</strong> rémunération,la ségrégation dans l’emploi, l’entreprenariat, l’équilibre vie privée/vie professionnelle. séparément le travail réalisé parallèlement souvent le cas dans les activités agricoles, parinformelles, domestiques, intermittentes ainsi <strong>de</strong>s hommes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s femmes, les statistiquesAbordons la ségrégation dans l’emploi, suj<strong>et</strong>fréquemment traité en économie du travail.Nombre d’activités où les femmes représentent la moitié <strong>de</strong> lamain-d’œuvre totale, 2004 ou aprèsGraphique27Nombre d’activités où les femmes représententla moitié <strong>de</strong> la main-d’œuvre totale, en 2004 ou aprèsFemmesHommesSource : OCDE, Babies and Bosses – Reconciling Work and Family Life, 2007.Chaque barre indique le nombre d’activitésmain-d’œuvre totale dans c<strong>et</strong>te activité en2004. Dans la plupart <strong>de</strong>s pays <strong>de</strong> l’Organisation<strong>de</strong> coopération <strong>et</strong> <strong>de</strong> développementéconomique (OCDE), l’emploi féminin estconcentré dans un nombre relativementlimité d’activités. En moyenne, la moitié <strong>de</strong>la main-d’œuvre féminine se concentre dansune dizaine activités pour une vingtaine cheztchèque.Il est également important <strong>de</strong> savoir dans Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 155]


dominées par les femmes sont moins moins élevé que les activités occupées parles hommes, si le statut social <strong>de</strong>s activitésGraphique le pourcentage d’hommes correspondant.La longueur <strong>de</strong>s barres indique si l’emploi estdominé par les hommes ou par les femmes.Quel constat peut-on dresser ?Les 30 activités principales en Suè<strong>de</strong> en 2005(classées par nombre <strong>de</strong> travailleurs)28Les 30 activités principales en Suè<strong>de</strong> en 2005(classées par nombre <strong>de</strong> travailleurs)Femmes : 1 095 300 Hommes : 801 400Source : Statistics Swe<strong>de</strong>n, Women and Men in Swe<strong>de</strong>n, 2006.Dans ce cas, les activités sont complètementdominées soit par les femmes soit par leshommes : moins <strong>de</strong> 1 % <strong>de</strong>s femmes travaillent gagnent-elles en moyenne autant que leshommes ? L’égalité <strong>de</strong> rémunération pour untravail <strong>de</strong> valeur égale est-elle une réalité ?[ 156] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Écart <strong>de</strong> rémunération, 2004 ou 2005 (<strong>de</strong>rnière année disponible)Graphique29Écart <strong>de</strong> rémunération, 2004 ou 2005(<strong>de</strong>rnière année disponible)Source : UNECE Gen<strong>de</strong>r Statistics.Dans les pays cités, les hommes gagnenten moyenne 30 % <strong>de</strong> plus que les femmes.GraphiqueÉcart <strong>de</strong>rémunération30rémunération le long <strong>de</strong> la distribution <strong>de</strong>srevenus. L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> cas concerne le secteurmanufacturier marocain.Évolution <strong>de</strong> l’écart <strong>de</strong> rémunération dans le secteurmanufacturier au MarocÉvolution <strong>de</strong> l’écart <strong>de</strong> rémunérationdans le secteur manufacturier au MarocgraduationsAugmentation <strong>de</strong> l’écartreflétant l’existencepossible d’un « plafond<strong>de</strong> verre »Distribution(quantiles) <strong>de</strong>srémunérations* Intervalle <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong> 95%.Source: Nordman <strong>et</strong> Wolff (2009), sur la base <strong>de</strong> FACS Maroc, 2000(http://dx.doi.org/10.1093/jae/ejn029).Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


L’écart <strong>de</strong> revenu entre un homme <strong>et</strong> une<strong>de</strong> la distribution ? L’écart <strong>de</strong> rémunérationentre hommes <strong>et</strong> femmes est croissant, distribution <strong>de</strong>s revenus : les individus lesplus pauvres ont <strong>de</strong>s écarts <strong>de</strong> rémunérationles plus faibles, les individus les plus richesont <strong>de</strong>s écarts <strong>de</strong> rémunération importants.Nous avons ici une accélération brutale<strong>de</strong> l’écart <strong>de</strong> rémunération dans la partiesupérieure <strong>de</strong> la répartition <strong>de</strong>s salaires, qui rémunérées <strong>et</strong> les postes les plus convoités– « eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> plafond <strong>de</strong> verre ». C<strong>et</strong> eff<strong>et</strong> estSalaires moyens dans les 10 plus gran<strong>de</strong>s catégoriessocio-professionnelles en 2004 en Suè<strong>de</strong>Graphique31Salaires moyens dans les dix plus gran<strong>de</strong>s catégoriessocio-professionnelles en 2004 en Suè<strong>de</strong>FemmesHommesSource : National Mediation Office ; Producteur: Statistics Swe<strong>de</strong>n.La colonne centrale symbolise les montants par les groupes professionnels, selon qu’ils’agit <strong>de</strong>s hommes ou <strong>de</strong>s femmes. On <strong>et</strong> femmes, qui occupent un type d’emploi enbas <strong>de</strong> l’échelle <strong>de</strong>s revenus, ont <strong>de</strong>s revenus requérant un niveau d’éducation plus élevétraiter la question <strong>de</strong>s disparités <strong>de</strong> genre est[ 158] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


l’équilibre vie privée/vie professionnelle. Une au sein <strong>de</strong> la famille. Le statut marital,la présence d’enfants en bas âge ou <strong>de</strong>personnes nécessitant <strong>de</strong>s soins peuventsur le marché du travail. revoir le contenu <strong>de</strong>s collectes <strong>de</strong> donnéessur le travail <strong>de</strong>s hommes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s femmes.Pour collecter <strong>de</strong> telles données, on utilise <strong>de</strong>spays la principale source d’informationstatistique sur ces questions.La notion d’emploi doit : occasionnelles dans lesquelles les femmess’engagent, souvent dans une plus large- inclure les personnes qui ne travaillent que - mesurer la production non échangée <strong>de</strong>produits, hors commerce <strong>et</strong> marché. Cesont <strong>de</strong>s activités souvent dominées par les- intégrer le secteur informel.Une déformation courante porte sur lamesure du revenu tiré <strong>de</strong> l’emploi. Trèssouvent, le concept utilisé ne se réfère qu’au avantages en nature, les services <strong>et</strong> les autres familiales. Ces éléments doivent égalementles différences <strong>de</strong> genres. standardisée <strong>de</strong>s professions possè<strong>de</strong> moins<strong>de</strong> subdivisions pour les emplois dominés parles femmes – tels que le secrétariat – alors que professions <strong>et</strong> <strong>de</strong>s secteurs s’est penchéesur les déformations liées au genre dans lerecensement mené au Népal en 2001. Elle aExemple <strong>de</strong> classification d’activités effectuées par les femmesTableau 30au Népal, 2000Exemple <strong>de</strong> classification d’activités effectuéespar les femmes au Népal, en 2000Source : CBS 2000. Nepal Standart Classification of Occupation, 2000.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 159]


Le tableau 30 montre <strong>de</strong> nouvelles activités<strong>de</strong>s activités : artisanat du bois, mise enconserve <strong>de</strong> fruits <strong>et</strong> légumes, <strong>et</strong>c.Une fois assurée la prise en compte <strong>de</strong>s pendantes <strong>de</strong>s perceptions <strong>de</strong>s personnesinterrogées <strong>et</strong> <strong>de</strong>s préjugés <strong>de</strong>s son<strong>de</strong>urs.Taux d’activité au Pakistan, 2005-2006Tableau 31Taux d’activité au Pakistan, 2005-2006 introduise <strong>de</strong>s biais dans la formulation <strong>de</strong>squestions. Pakistan’sLabour Force Survey. Une liste d’activités apersonnes engagées dans le travail informel,les tâches agricoles, la transformation Source : Pakistan’s Labour Force Survey.Ce tableau montre les résultats obtenus avec<strong>de</strong>s femmes, obtenu avec le nouveau questionnaire,a plus que doublé, passant <strong>de</strong> moins d’activité <strong>de</strong>s hommes <strong>de</strong>meure inchangé.étape méthodologique : la présentation <strong>et</strong>la diffusion <strong>de</strong>s résultats <strong>de</strong> l’analyse. Tous lesle lien entre la situation professionnelle <strong>de</strong>shommes <strong>et</strong> celle <strong>de</strong>s femmes. Ces indicateurs les données a un impact considérable sur lacompréhension <strong>de</strong>s disparités.[ 160] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Taux d’activité économique <strong>de</strong>s hommes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s femmes en Suè<strong>de</strong>Graphique 32 Taux d’activité (2000-2005) économique <strong>de</strong>s hommes <strong>et</strong><strong>de</strong>s femmes en Suè<strong>de</strong>, 2000-2005FemmesHommesSource : UNECE Gen<strong>de</strong>r Statistics.Le graphique 32 montre une participationpresque égale <strong>de</strong>s hommes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s femmes 2000 <strong>et</strong> 2005. On observe <strong>de</strong>s trajectoires distinguant les temps partiels <strong>de</strong>s tempsalors <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s différences dans l’évolution femmes occupent une part plus importanteplein.Femmes <strong>et</strong> hommes <strong>de</strong> 20 à 64 ans par statut d’activité <strong>et</strong> nombred’heures normalement effectuées, 1970-2005Graphique33FemmesFemmes <strong>et</strong> hommes <strong>de</strong> 20 à 64 ans par statut d’activité<strong>et</strong> nombre d’heures normalement effectuées, 1970-2005HommesSource : Statistics Swe<strong>de</strong>n.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 161]


Pour conclure, r<strong>et</strong>enons la liste <strong>de</strong>quatre questions clés adoptées lors <strong>de</strong> la e conférence internationale <strong>de</strong>s statisticiensune bonne pratique en matière d’intégration<strong>de</strong> la dimension genre dans les statistiquesdu travail :- « Est-ce que les suj<strong>et</strong>s pertinents sontcouverts ?au genre, tels que le travail non rémunéré,l’emploi dans l’économie non structurée,- « Afin <strong>de</strong> mesurer le travail, est-ce que toutesles situations <strong>de</strong> travail sont correctementposées ?- « Les variables sont-elles correctement définiespuis classifiées ?- « Toutes les statistiques sont-elles suffisammentdétaillées pour refléter clairement <strong>de</strong>sdifférences <strong>et</strong> les similitu<strong>de</strong>s entre les hommes<strong>et</strong> les femmes sur le marché du travail ? ». perm<strong>et</strong>tra d’en tirer les enseignementsen vous fondant sur ces quatre questions.Le travail sur Stata est entamé en débutd’après-midi. Le travail s’effectue en binômepar mixage <strong>de</strong>s compétences afin <strong>de</strong> lisser lesécarts. L’objectif <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te première session est<strong>de</strong> familiariser les stagiaires aux principalescomman<strong>de</strong>s du logiciel ; les explicationsthéoriques sont entrecoupées <strong>de</strong> mises enapplication à partir d’une enquête-emploireprésentative portant sur 165 331 individusau Việt Nam. Des travaux pratiques sontmenés sur le traitement statistique à partird’une population cible, <strong>de</strong> constructions d<strong>et</strong>ableaux croisés, <strong>et</strong>c.Bibliographie sélective, J., A. Journal of Labor EconomicsALTONJI Ashenfelter and David Card, Handbook ofLabor Economics (2009), Global Employment Trends forWomenNORDMAN, C.J., F. ROBILLIARD in Gen<strong>de</strong>r Disparities in Africa’s Labor Mark<strong>et</strong>, NORDMAN, C.J. <strong>et</strong> F. ROUBAUD (2009), Madagascar: Does Labor Force AttachmentEconomic Development andCultural ChangeNORDMAN, C.J. <strong>et</strong> F.-C. WOLFF Journal ofAfrican Economies, 18(4), pp. 592-633.NORDMAN, C.J. <strong>et</strong> F.-C. WOLFF (2009b), Labor Mark<strong>et</strong>s and EconomicDevelopment Development Economics, Routledge.NORDMAN, C.J. <strong>et</strong> F.-C. WOLFF differences in Pay in African Manufacturing Gen<strong>de</strong>r Disparities in Africa’s LaborMark<strong>et</strong> mondiale, Washington DC, pp. 155-192.[ 162] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


(2008), (2001), Engen<strong>de</strong>ringDevelopment: Through gen<strong>de</strong>r equality inrights, resources, and voice, Banque mondiale,Washington DC.2.1.2. État <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> la situation<strong>de</strong>s femmes au Việt Nam[Axel Demen<strong>et</strong>] que sont leurs activités professionnelles <strong>et</strong> sont garantis les droits <strong>de</strong>s femmes <strong>et</strong> l’égalité il discriminatoire ? Nous développeronsd’indices synthétiques sur la place <strong>de</strong> la du mon<strong>de</strong>. Dans un second temps, nous – portant sur la démographie, l’éducation <strong>et</strong> tâches dans la famille.La loi est-elle une bonne garantie <strong>de</strong> l’égalitéLe parti communiste considère l’égalitéhomme/femme comme un objectif clé<strong>de</strong>puis les années 1930, date <strong>de</strong> création <strong>de</strong>l’Union <strong>de</strong>s femmes.- L’égalité <strong>de</strong>s genres est inscrite dans laconstitution.- Convention CEDAW (Convention on theElimination of All Forms of DiscriminationAgainst Women genres. violences domestiques. communiste sur le travail <strong>de</strong>s femmes. femme dans la société <strong>et</strong> dans la vie <strong>sociale</strong> <strong>et</strong> national pour le progrès <strong>de</strong>s femmes, fondé ministères.Quel est votre sentiment sur la situation synthétique ?Phạm Quang Linh promouvoir l’égalité <strong>de</strong>s genres mais, end’inégalités.[Axel Demen<strong>et</strong>] The World Economic Forum’s GlobalGen<strong>de</strong>r Gap’s In<strong>de</strong>x esur 134, selon Gen<strong>de</strong>r Inequality In<strong>de</strong>x, le paysest 58 e sur 169. D’un point <strong>de</strong> vue démographique, lasélection <strong>de</strong>s naissances pose problème :Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 163]


égionales sont fortes : dans les provinces du Sur ces points d’analyse, le lecteur se réfèreraégalement à l’intervention <strong>de</strong> CatherineScorn<strong>et</strong> en séance plénière moyen du premier mariage, il est corrélé femmes. En tendance, l’écart <strong>de</strong> genre en diminué en une vingtaine d’années, passant discrimination potentielles – entrées <strong>et</strong>hnique après l’école primaire. assistance.relative selon le genre en matière <strong>de</strong> pauvr<strong>et</strong>é que les questions d’accès au capital.Inci<strong>de</strong>nce Graphique <strong>de</strong> la 34 pauvr<strong>et</strong>é Inci<strong>de</strong>nce en <strong>de</strong> fonction la pauvr<strong>et</strong>é du monétaire sexe du chef <strong>de</strong> familleen fonction du sexe du chef <strong>de</strong> familleFemmesHommesSource : VHLSS 1993, 1998, 2002 <strong>et</strong> 2004.[ 164] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Premières informations chiffrées : pour lesménages dont le chef <strong>de</strong> famille est une que les ménages féminins sont peu<strong>de</strong>s situations fortement différenciées entermes <strong>de</strong> vulnérabilité, pas uniquementen fonction du revenu : femmes veuves,divorcées ou abandonnées par leur mari,avec ou sans enfants en charge. Prendre encompte seulement la pauvr<strong>et</strong>é monétaire estdonc réducteur <strong>de</strong> ce point <strong>de</strong> vue.La possession d’un capital est une clé dudéveloppement. Il s’agit également d’unesource <strong>de</strong> pouvoir pour les femmes, lesimpliquant davantage dans le processus<strong>de</strong> décisions. Regardons la situation <strong>de</strong> lapropriété foncière <strong>et</strong> l’accès au crédit :- si la distribution <strong>de</strong>s terres est, en théorie,uniquement le nom du mari – neuf cas <strong>de</strong> facto les femmes <strong>de</strong>garanties pour emprunter <strong>et</strong> <strong>de</strong> marge<strong>de</strong> négociation dans les décisions au sein- les ménages dont le chef <strong>de</strong> famille estun homme ont en moyenne davantageaccès au crédit – 35 % contre 25 %. L’Union l’accès au crédit, pourtant les groupesparticulièrement vulnérables comme Abordons maintenant la place <strong>de</strong> la femmedans la famille, potentiellement la plus mesurer. Appuyons nos propos sur une étu<strong>de</strong> <strong>et</strong> alii, 2004). Les auteurs fon<strong>de</strong>nt leur analysesur 1 300 entr<strong>et</strong>iens environ. Ils cherchent économique).Au préalable, il convient <strong>de</strong> s’interroger surce qui détermine au sein d’un couple larépartition <strong>de</strong>s tâches. Une typologie possibleJohn, 1996) : pas active, son activité sera forte dans l<strong>et</strong>rès actives <strong>et</strong> n’interrompent guère leur - l’apport <strong>de</strong> ressources. L’idée générale estque la personne qui apporte le revenu le - la conception idéologique <strong>de</strong> la famille.Certaines valeurs déterminent la répartition<strong>de</strong>s tâches – cf. le confucianisme.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 165]


Tableau 32 Partage <strong>de</strong>s tâches sur trois pério<strong>de</strong>s :Partage <strong>de</strong>s tâches sur1963-1971,trois pério<strong>de</strong>s1077-1985,: 1963-1971,1992-20001077-1985, 1992-2000Source : Shelton <strong>et</strong> John, 1996.étu<strong>de</strong>, dont la première partie se focalise surla perception <strong>de</strong> la répartition <strong>de</strong>s tâches.Toutes pério<strong>de</strong>s confondues <strong>et</strong> <strong>de</strong>manière peu surprenante, les femmessont globalement plus impliquées que leshommes dans les tâches domestiques au ayant trait au fonctionnement du ménage(cuisine, n<strong>et</strong>toyage, lessive), seulement un celle <strong>de</strong>s femmes. Le constat d’un déséquilibredans la contribution domestique est flagrantpuisque la quasi-totalité <strong>de</strong>s femmes participeprésents : 32 % <strong>de</strong>s répondants considèrentque l’homme est au moins aussi impliquécomme un enjeu <strong>de</strong> pouvoir au sein ducouple, au moins autant que comme masculinité n’est donc pas nécessairementun signal positif pour la condition féminine.La comparaison <strong>de</strong>s trois cohortes <strong>de</strong>ménages donne <strong>de</strong>s indications sur l’évolution<strong>de</strong> c<strong>et</strong>te répartition. L’implication <strong>de</strong>sfemmes est remarquablement constante,tandis que celle <strong>de</strong>s hommes a augmenté<strong>et</strong> dans une bien moindre mesure pour lesautres tâches – <strong>de</strong> trois points en moyenne.On peut donc déceler une tendance vers unces chiffres datent <strong>de</strong> 2004 <strong>et</strong> n’informent passur la <strong>de</strong>rnière décennie.[ 166] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


PartageTableau<strong>de</strong>s tâches33 Partage sur trois <strong>de</strong>s tâches pério<strong>de</strong>s sur trois : 1963-1971, pério<strong>de</strong>s : 1963-1971, 1077-1985,1992-2000. Prise <strong>de</strong> 1977-1985, décision 1992-2000. selon le Prise genre <strong>de</strong> décision selon le genreSource : Shelton <strong>et</strong> John, 1996.Le second aspect <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> porte sur laprise <strong>de</strong> décision durant les premièresannées du mariage, sur la base <strong>de</strong> rapports<strong>de</strong> perception. Le poids revendiqué dansles décisions est très variable selon que lerépondant est l’homme ou la femme. Ilapparaît cependant que les décisions sontprises <strong>de</strong> manière plus paritaire dans lesdomaines <strong>de</strong>s relations <strong>sociale</strong>s, alors quele mari est déclaré plus impliqué dans les quantitativement importante vu le nombred’entreprises individuelles. En contradictionavec la tendance au rééquilibrage, constatéedans les tâches ménagères, il apparaît que important au sein <strong>de</strong>s couples plus récents,alors que celui <strong>de</strong>s hommes augmente. dans l’environnement domestique sontplus impliquées que les hommes dans lestâches, alors qu’elles pèsent moins sur lesdécisions. Le premier écart semble se réduirefaiblement alors que le second se creusepour les couples plus récents. Ces résultatssont intuitifs mais jusqu’ici peu chiffrés, Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


(régions, ruralité, éducation, <strong>et</strong>c.). situation contrastée sur la situation <strong>de</strong>la population féminine. Le cadre légalest soli<strong>de</strong>, puisque l’égalité entre les longtemps. Les résultats en termes <strong>de</strong>démographie, d’éducation <strong>et</strong> <strong>de</strong> santésont globalement encourageants. Lafemme vi<strong>et</strong>namienne ne souffre pas d’uneposition institutionnellement inférieure,ni <strong>de</strong> discriminations systématiques, <strong>et</strong> saplace dans la société est, sur beaucoup <strong>de</strong> L’ensemble assure au pays une positioncorrecte sur le plan <strong>de</strong>s indices synthétiques<strong>de</strong> comparaisons internationales. Cependant, sélection <strong>de</strong>s naissances est une réalité, enparticulier dans le <strong>de</strong>lta du fleuve Rouge. au capital est entravé par la structure <strong>de</strong>s la vie familiale <strong>de</strong>meure : c<strong>et</strong>te fac<strong>et</strong>te <strong>de</strong>s comportements <strong>et</strong> <strong>de</strong>s conceptions pureentre hommes <strong>et</strong> femmes au sein du foyern’est pas forcément un objectif en soi, <strong>et</strong> n’est<strong>sociale</strong>s <strong>et</strong> le refl<strong>et</strong> <strong>de</strong> conventions ancréesdans l’i<strong>de</strong>ntité individuelle <strong>de</strong> chacun.Un diagnostic économique plus approfondiest indispensable. L’accès <strong>de</strong>s femmes aumarché du travail <strong>et</strong> les positions qu’ellesy occupent constituent <strong>de</strong>s indicateurs que les potentiels écarts <strong>de</strong> rémunération souvent mis en avant. Nous travaillerons base <strong>de</strong> données, sur ces aspects.Bibliographie sélectiveADB Analysis.AMIN <strong>et</strong> al. (2009), Ethnic Fertility Differentialspopcouncil.org/pdfs/wp/pgy/018.pdfin Change: The Case of the Red River Delta. 2009 Census, UNFPA Factshe<strong>et</strong>, 2011,An overview of population and <strong>de</strong>velopmentin Vi<strong>et</strong>nam, Population Reference Bureau.,2004, Washington D.C.., J., Manh Loi, R. , <strong>et</strong> Gen<strong>de</strong>r Roles in theFamily: Change and Stability in Vi<strong>et</strong>namResearch Report., B. A. <strong>et</strong> D. (1996). The Division [ 168] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Journée 2, mardi 19 juill<strong>et</strong>2.1.3. Le marché du travail.Concepts <strong>et</strong> indicateursélémentaires pour une analysediscriminatoire[François Roubaud] indicateurs <strong>et</strong> concepts du marché dutravail selon le genre <strong>et</strong> l’<strong>et</strong>hnicité, puis nous <strong>de</strong> notre formation.Pertinence d’une analyse discriminatoire dumarché du travail[Jean-Pierre Cling]Pourquoi avoir choisi le marché du travailpour abor<strong>de</strong>r la question <strong>de</strong>s inégalités<strong>et</strong>hniques <strong>et</strong> <strong>de</strong> genre ? La principale raisonest que dans les pays en développement laplupart <strong>de</strong>s individus, <strong>et</strong> les plus pauvres, capital ni épargne. Il faut donc s’intéresser vulnérables <strong>et</strong> abor<strong>de</strong>r les questions d’égalité<strong>de</strong> genre <strong>et</strong> d’<strong>et</strong>hnicité. Les informations sur lesconditions <strong>de</strong> travail livrent une appréciationprécise <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> vie <strong>et</strong> autorisent<strong>de</strong>s comparaisons chiffrées pertinentes entredifférents groupes. indicateurs indispensables pour comprendrele marché du travail. Trois approches sontpour cela développées : - les caractéristiques <strong>de</strong> l’emploi <strong>et</strong> lesconditions <strong>de</strong> travail.Position sur le marché du travail : concepts,définitions, indicateursSchémaPosition sur le marché du travail - concepts3 Position sur le marché du travail - conceptsPopulation en âge<strong>de</strong> travaillerPopulation activeInactifsActifs occupésChomeursSource : Construction <strong>de</strong> l’auteur.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 169]


Ce schéma perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> repérer la positiond’un individu par rapport au marché la population en âge <strong>de</strong> travailler. C<strong>et</strong>tepopulation se compose d’inactifs – individusqui ont décidé <strong>de</strong> ne pas travailler : riches,femmes s’occupant <strong>de</strong>s enfants <strong>et</strong> ne population active – individus qui travaillentou qui souhaitent travailler. La populationactive inclut donc <strong>de</strong>s actifs occupés <strong>et</strong> <strong>de</strong>s concepts :- population en âge <strong>de</strong> travailler : ensemble<strong>de</strong>s individus <strong>de</strong> quinze ans <strong>et</strong> plus (seuil- population active : ensemble <strong>de</strong>s personnes<strong>de</strong> quinze ans <strong>et</strong> plus participant aumarché du travail – personnes travaillant(actifs occupés) ou cherchant un emploi- actifs occupés : individus qui ont travaillé aucours <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> pendant au moins uneheure, payés ou non, ou qui étaient absents plus sans emploi, en recherche d’emploi <strong>et</strong>disponibles. différents concepts.la population en âge <strong>de</strong> travailler. On peut se selon les différentes catégories <strong>de</strong> population.On peut imaginer un certain nombre <strong>de</strong>déterminants – facteurs économiques, culturels,<strong>et</strong>c. – perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> différencier lesd’activité selon les individus. La fécondité ici n’est pas seulement la moyenne pourle pays mais celle entre les femmes <strong>et</strong> les<strong>et</strong>hniques.Trần Phương Nguyên est moins important que celui <strong>de</strong>s hommes.Cela provient <strong>de</strong>s conceptions, <strong>de</strong>s valeurstraditionnelles. Il <strong>de</strong>meure moins importantque celui <strong>de</strong>s hommes.[Jean-Pierre Cling] d’activité entre hommes <strong>et</strong> femmes en 1998<strong>et</strong> 2008 pour différentes régions du mon<strong>de</strong>.[ ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Écarts <strong>de</strong>s taux d’activité entre hommes <strong>et</strong> femmes en 1998 <strong>et</strong> 2008pour différentes régions du mon<strong>de</strong>Graphique35Écarts <strong>de</strong>s taux d’activité entre hommes <strong>et</strong> femmesen 1998 <strong>et</strong> 2008 pour différentes régions du mon<strong>de</strong>Source : Organisation Internationale du Travail. est <strong>de</strong> 35 %, <strong>et</strong> <strong>de</strong> 85 % pour les hommes. Onpeut s’interroger sur les questions <strong>de</strong> mesure, fortes selon les régions du mon<strong>de</strong>. Regar<strong>de</strong>zproches entre hommes <strong>et</strong> femmes. On peutpenser que dans les pays les plus pauvres,certaines régions du mon<strong>de</strong>, <strong>de</strong>s facteursculturels comptent – cas <strong>de</strong> l’Afrique du Nordgrand. Dans les pays musulmans les femmespourraient travailler moins pour <strong>de</strong>s raisonsculturelles.Un autre type d’indicateur important est le les pays en développement car l’assurance tantes différences entre divers groupes <strong>de</strong>25 % pour les jeunes.Structure du marché du travail différentes manières : par secteurs d’activité,par types d’occupation, par types <strong>de</strong> statutévi<strong>de</strong>mment, ces différentes structures genre ou par groupes <strong>et</strong>hniques. Le type été présenté par Christophe Jalil Nordmanhier matin, en montrant les différences <strong>de</strong>Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


structures entre hommes <strong>et</strong> femmes. Il est trèsimportant <strong>de</strong> se poser ce genre <strong>de</strong> questions :est-ce que les hommes se r<strong>et</strong>rouvent plus <strong>et</strong>hniques, dans l’agriculture ? Nous allons l’emploi par secteurs institutionnels dans leStructure du marché du travail - secteurs institutionnelsTableau 34Structure du marché du travail - secteurs institutionnelsSource : LFS 2007, 2009, GSO. Total: Occupied population ; calcul <strong>de</strong>s auteurs.L’agriculture tient une place centrale – lamoitié <strong>de</strong>s emplois –, le secteur informelregroupe un quart <strong>de</strong>s emplois. Ici encore, on entre hommes <strong>et</strong> femmes <strong>et</strong> aussi entregroupe majoritaire <strong>et</strong> minorités.Conditions <strong>de</strong> travailLes conditions <strong>de</strong> travail sont un élémentmajeur <strong>de</strong> l’insertion sur le marché du travail,<strong>et</strong> en premier lieu, le sous-emploi qui estun indicateur <strong>de</strong> déséquilibre, <strong>de</strong> la sousutilisation<strong>de</strong> la force <strong>de</strong> travail – sous-emploi Tableau 35 volonté <strong>de</strong> travailler plus <strong>et</strong> disponibilité pourle faire. Il y a évi<strong>de</strong>mment beaucoup d’autresindicateurs en lien avec les conditions d<strong>et</strong>ravail : si vous travaillez dans la rue ou contractuelles – avez-vous un contrat d<strong>et</strong>ravail, <strong>de</strong>s congés, une protection <strong>sociale</strong> ? –,les revenus, <strong>et</strong>c.Ce tableau présente l’emploi informel Conditions <strong>de</strong> travail – indicateursEmplois informels dans l’activité principale parsecteur institutionnel, 2007 <strong>et</strong> 2009Conditions <strong>de</strong> travail – indicateurs. Emplois informelsdans l’activité principale par secteur institutionnel,2007 <strong>et</strong> 2009* Le nombre total d’emplois n’est pas exactement égal à la somme <strong>de</strong> tous les emplois par secteur,0,3 % <strong>de</strong>s emplois ne peuvent être classés dans un secteur institutionnel.Source : LFS 2007, GSO ; calcul <strong>de</strong>s auteurs.[ ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Au total, 80 % <strong>de</strong> l’emploi est informel en2009. Notons la part d’emplois informelsdans les entreprises individuelles formelles,investissements étrangers <strong>et</strong> le secteur public– plus <strong>de</strong> 10 % d’emplois informels. L’emploiinformel est présent dans tous les secteurs pourrait le penser, dans l’agriculture <strong>et</strong> lesecteur informel.maritale ; les indicateurs du marché dutravail.La session sur Stata vise la construction<strong>de</strong> variables perm<strong>et</strong>tant d’i<strong>de</strong>ntifier lesactifs, inactifs <strong>et</strong> chômeurs. Un travail <strong>de</strong>désagrégation <strong>de</strong>s données est entamépour i<strong>de</strong>ntifier la position relative <strong>de</strong> chaquegroupe-cible sur le marché du travail.La secon<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> la matinée estconsacrée aux travaux pratiques surStata. En préambule, l’enquête-emploimenée en 2007 par l’Office général <strong>de</strong> lastatistique (OGS) avec la participation <strong>de</strong>l’équipe IRD-DIAL est présentée par FrançoisRoubaud – alignement sur les standardsinternationaux <strong>et</strong> adaptation aux spécificitésdu marché du travail au Việt Nam.Depuis 2011, l’enquête est réalisée en continusur le terrain. Il est ainsi possible <strong>de</strong> produire<strong>de</strong>s indicateurs mensuels, trimestriels ouannée par année <strong>et</strong> <strong>de</strong> suivre précisémentla conjoncture économique sur le marchédu travail. Il s’agit d’une enquête ménage ;les familles sont prises au hasard sur toutle territoire national puis, pour chaqueménage, tous les membres sont interrogéssur leur situation vis-à-vis du marché dutravail. Les données issues <strong>de</strong> l’enquête 2007<strong>de</strong>meurant confi<strong>de</strong>ntielles, la formations’organise à partir d’un sous-échantillon :une personne sur quatre a été sélectionnée,ce qui représente une base <strong>de</strong> données <strong>de</strong>165 000 personnes.L’enquête-emploi est constituée <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxparties distinctes : les caractéristiques sociodémographiques<strong>de</strong>s individus – âge, sexe,<strong>et</strong>hnicité, niveau d’éducation, situationpar rapport au chef <strong>de</strong> ménage, situationMesure <strong>de</strong> la diversité <strong>et</strong> <strong>de</strong>s discriminations :enjeux, contraintes <strong>et</strong> risques[Mireille Razafindrakoto]Nous allons abor<strong>de</strong>r la question <strong>de</strong>s inégalités est <strong>de</strong> s’interroger sur la notion d’inégalité, lesComment traiter la question <strong>de</strong>s droits<strong>de</strong> certaines minorités ? Dans différentesrégions, nous constatons aujourd’hui unaffaiblissement <strong>de</strong>s politiques ouvertes <strong>de</strong> dispositifs reposant soit sur la reconnais- culturelle, représentation <strong>et</strong> participationpolitique <strong>de</strong>s minorités –, soit sur <strong>de</strong>s politiquesd’assimilation – <strong>de</strong> moins en moinsnombreuses –, soit sur <strong>de</strong>s politiques <strong>de</strong>discrimination positive <strong>et</strong>hnique – pour l’enseignement supérieur, <strong>et</strong>c. – avec <strong>de</strong>squotas réservés dans les entreprises, dans lesécoles/universités, <strong>et</strong>c.L’objectif du chercheur est d’essayer entraînent ces inégalités, ce qui suppose unquestionnement sur les facteurs naturels,Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


les caractéristiques <strong>de</strong>s individus mais aussiles politiques <strong>et</strong> les mesures mises en place.Les mesures <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong>s inégalités <strong>et</strong> intègrent différents groupes dans un cadrepopulation, sans forcément tenir compte Ces politiques sont-elles adaptées ? Ne faut- davantage reconnaître les différences, les <strong>de</strong>s groupes dans un cadre unique ? Àl’inverse, les politiques <strong>de</strong> discriminationpositive peuvent poser problème : suivantle principe d’égalité, l’action publique se la cristallisation <strong>de</strong> stéréotypes peut amenerune stigmatisation plus forte. mesurer la diversité <strong>et</strong> les discriminations : les testing <strong>et</strong> lesmétho<strong>de</strong>s statistiques, obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> l’atelier <strong>de</strong>c<strong>et</strong>te semaine. – <strong>de</strong>man<strong>de</strong>urs d’emploi, <strong>de</strong> logement,que par une caractéristique – <strong>et</strong>hnie, origine,l’autre, on considère qu’il y a discriminationselon c<strong>et</strong>te caractéristique – observation« toute chose égale par ailleurs ». suivant les origines <strong>de</strong>s individus, entre gine étrangère. On crée une situation personnes ayant <strong>de</strong>s caractéristiques quasi <strong>de</strong> revenu, d’éducation, âge, localisation les caractéristiques les plus semblablespossibles hormis leur origine. On observe personnes dans l’accès au logement, quiindiquerait une discrimination. sur un échantillon représentatif d’un grandnombre d’individus.- Les métho<strong>de</strong>s statistiques reposent sur <strong>de</strong>savec suffisamment d’individus rassemblés,perm<strong>et</strong>tre une comparaison sous la forme<strong>de</strong> catégories <strong>et</strong> la construction d’écarts. types <strong>de</strong> variables ou non – l’appartenance le revenu, la position <strong>sociale</strong>, le lieu <strong>de</strong>rési<strong>de</strong>nce, <strong>et</strong>c. beaucoup <strong>de</strong> pays, que les groupes<strong>et</strong>hniques « minoritaires » ont <strong>de</strong>s revenusbeaucoup plus faibles que le reste <strong>de</strong> lapopulation. C<strong>et</strong>te différence peut résulter,au moins en partie, du type d’emploiqu’occupent les différents groupes, dunombre d’heures travaillées, du niveau compte – corrections – <strong>de</strong> ces facteurs,[ ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


l’écart <strong>de</strong> revenu en défaveur du groupeminoritaire peut m<strong>et</strong>tre en évi<strong>de</strong>nce unindicateur <strong>de</strong> « discrimination ».Autre question majeure. Il importe <strong>de</strong>s’interroger sur ce que l’on mesureQuelles sont les variables r<strong>et</strong>enues <strong>et</strong>comment sont-elles recueillies ? Les critères<strong>de</strong> différenciation <strong>et</strong>hnique considérés sontilspertinents ? Doit-on privilégier <strong>de</strong>s critèresobjectifs ou subjectifs, <strong>de</strong>s critères imposésou l’auto-déclaration <strong>de</strong>s individus ?Inégalités <strong>et</strong> discriminations <strong>et</strong>hniques dans lemon<strong>de</strong> : quelques illustrationsTableau 36Inci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la pauvr<strong>et</strong>éInci<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la pauvr<strong>et</strong>éIndigènes (%) Non indigènesNote : Head Count Poverty Rate are National.a. Refers to White and « Black/brow » (african origin).b. Refers to white (Telles, 2007). Head Count Poverty Rate are National.Note : Population indigène se réfère dans les différents pays à <strong>de</strong>s groupes désignés par les termes tels que minorités <strong>et</strong>hniques,aborigènes, nationalités minoritaires, tribus, <strong>et</strong>c. (World Bank Operational Directive 4.10).Source : Banque mondiale (2011), Improving the Odds of Achieving the MDGs, Global Monitoring Report 2011. mon<strong>de</strong>, les minorités ont un niveau <strong>de</strong>pauvr<strong>et</strong>é beaucoup plus élevé que le reste différences ne se résorbent pas <strong>et</strong> ten<strong>de</strong>ntJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


Graphique36Progrès en termes <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong> la pauvr<strong>et</strong>é<strong>de</strong>s populations indigènes : un bilan mitigéProgrès en termes <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong> la pauvr<strong>et</strong>é <strong>de</strong>s populationsindigènes : un bilan mitigéSource : Banque mondiale (2011), Improving the Odds of Achieving the MDGs, Global Monitoring Report 2011.<strong>de</strong> la pauvr<strong>et</strong>é pour les groupes minoritairesest beaucoup plus faible.Le nombre d’années d’étu<strong>de</strong>s est une variable<strong>de</strong> revenus <strong>et</strong> il convient alors <strong>de</strong> se s’interrogersur les raisons <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te différence en termesd’éducation entre les populations majoritaires population pourraient ne pas investir dansl’éducation si c<strong>et</strong> investissement ne perm<strong>et</strong><strong>de</strong>s autres catégories.qui souligne l’impact <strong>de</strong>s stigmatisations.[ ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


L’intériorisation <strong>de</strong>s phénomènes <strong>de</strong> stigmatisation37Résultats d’une expérience menée en In<strong>de</strong>GraphiqueL’intériorisation <strong>de</strong>s phénomènes <strong>de</strong> stigmatisation.Résultats d’une expérience menée en In<strong>de</strong>Source : Hoff and Pan<strong>de</strong>y 2009. Banque mondiale (2011), Improving the Odds of Achieving the MDGs, Global Monitoring Report 2011.<strong>de</strong> différentes castes. Dans un premier temps, quelle caste elles appartenaient : on constateune légère différence en défaveur <strong>de</strong>scastes inférieures. Dans un second temps,on leur <strong>de</strong>mandait <strong>de</strong> préciser leur casted’appartenance : le résultat montre un écart la fois sur l’eff<strong>et</strong> d’intériorisation <strong>de</strong>s individusdiscriminés <strong>et</strong> <strong>de</strong> la caste supérieure.absolus entre les travailleurs indigènes <strong>et</strong> lesautres travailleurs :Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


Écarts <strong>de</strong> rémunération absolus entre les travailleurs indigènes <strong>et</strong>Graphique 38 Écarts les autres <strong>de</strong> rémunération travailleurs absolus entre les travailleursindigènes <strong>et</strong> les autres travailleurs%Source : Hall, G.G., Patrinos H.A (dir.) (2006). Indigenous Peoples, Poverty and Human Development in Latin America 1994-2004(Palgrave Macmillan).On distingue clairement la part <strong>de</strong>s écarts<strong>de</strong>s caractéristiques productives <strong>et</strong> la partqui pourrait témoigner d’une discrimination.Prenons le cas du Pérou en 2001 : on constateun écart <strong>de</strong> rémunération absolu entre les« populations indigènes » <strong>et</strong> les autres – unécart total brut <strong>de</strong> 44 %. Pour ce <strong>de</strong>rnier chiffre,environ 20 points <strong>de</strong> pourcentage peuvent Le graphique 39 concerne égalementles écarts <strong>de</strong> rémunération selon l’appartenance<strong>et</strong>hnique.[ ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Écart <strong>de</strong> rémunération selon le sexe <strong>et</strong> l’appartenance <strong>et</strong>hnique auGraphique 39 Écart <strong>de</strong> Guatemala, rémunération 2000 selon le sexe <strong>et</strong> l’appartenance<strong>et</strong>hnique au Guatemala, 2000Qu<strong>et</strong>zalespar moisSource : Sauma, P., Las <strong>de</strong>sigualda<strong>de</strong>s <strong>et</strong>nicas y <strong>de</strong> genero en el mercado <strong>de</strong>l trabajo <strong>de</strong>l Gutermala (Genève, BIT, 2004).Ce qui est particulièrement intéressant pour éduqués, plus l’écart <strong>de</strong> rémunération entreles populations majoritaires <strong>et</strong> indigènes estimportant. (cf. graphique 40) souligne l’importance <strong>de</strong> laprise en compte <strong>de</strong> la diversité <strong>de</strong>s situations minorités dans une seule catégorie.GraphiqueÉcarts <strong>de</strong> revenu entre les travailleurs blancs40 Écarts<strong>et</strong> les<strong>de</strong>autresrevenuauentreCanada,les travailleurs2005blancs<strong>et</strong> les autres au Canada, 2005Écart <strong>de</strong> revenu hebdomadairepar rapport aux travailleurs blancs (%)Asie du SudÉcart <strong>de</strong> revenu hebdomadaireen tenant compte du niveau d’éducation,<strong>de</strong> l’expérience <strong>et</strong> d’autres variablesAsie du SudChinoisChinoisNoirsNoirsFemmes Hommes Femmes HommesSource : Canada, 2006 Census datas (Hou and Coulombe).Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


On distingue trois types <strong>de</strong> populations :Noirs, Chinois <strong>et</strong> autres populations venant Les femmes d’origine chinoise ou d’Asie travailleurs blancs au Canada. La lecture dugraphique 40 perm<strong>et</strong> d’apprécier si ces écarts revanche, les écarts <strong>de</strong> revenus sont toujoursdéfavorables pour la population noire.Jean-Luc MaurerIl est important <strong>de</strong> différencier les discriminations<strong>de</strong>s inégalités, car souvent, eneff<strong>et</strong>, il y a inégalité sans nécessairement <strong>de</strong>base <strong>et</strong>hnique, en quelque sorte. Une analyse n’est pas véritablement possible sur une based’appartenance <strong>et</strong>hnique en Indonésie. sur l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la minorité javanaise. Cepays regroupe une minorité d’origine e siècle.Je m’étais appuyé pour mes recherches sur le été réalisé sur une base <strong>et</strong>hnique. J’attendaisdonc avec impatience le recensement <strong>de</strong>pour raison <strong>et</strong>hnique précisément. Il n’estdonc pas possible <strong>de</strong> mesurer l’évolution<strong>de</strong> la situation socio-économique <strong>de</strong> laminorité javanaise, pas plus que la minoritévi<strong>et</strong>namienne <strong>et</strong> surtout celle <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> évolution, <strong>de</strong> la situation <strong>de</strong> la populationprécieuses pour mesurer les différences appartenance <strong>et</strong>hnique.Grégoire Schlemmerposer une catégorie. Je suis anthropologue<strong>et</strong> je travaille sur les <strong>et</strong>hnies. J’essaie <strong>de</strong>comprendre les catégories mais j’avoue ne problème car il s’agit <strong>de</strong> constructions <strong>sociale</strong>s.J’étudie une province <strong>de</strong> 160 000 habitants minorités, <strong>de</strong>s autochtones, <strong>de</strong>s aborigènes,<strong>de</strong>s indigènes <strong>et</strong> il m’est difficile d’établir unecomparaison.<strong>de</strong>s variables qu’on ne peut observer dansles statistiques <strong>et</strong> qui sont visibles sur le travaillé, il y a un lien <strong>de</strong> corrélation entre lesstatistiques <strong>et</strong>hniques <strong>et</strong> les conflits armés.une discrimination positive <strong>de</strong>s clivages, une [François Roubaud]Ces commentaires soulèvent trois pointsmajeurs pour notre atelier : attention [ 180] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


<strong>et</strong>, sans approche critique, le problème ma part <strong>de</strong> différences qui se traduisentpar <strong>de</strong>s inégalités. Nous verrons qu’avecnos instruments quantitatifs nous essayonsin fine <strong>et</strong> qui pourraitles <strong>et</strong>hnies on prend le risque <strong>de</strong> cristalliser<strong>de</strong>s i<strong>de</strong>ntités <strong>et</strong> <strong>de</strong> potentiellement générerou entr<strong>et</strong>enir <strong>de</strong>s conflits <strong>et</strong>hniques – commedans le cas du Népal.Les marchés du travail urbains en Afrique Subsaharienne,chap. 13, Editions IRD/AFD,P. <strong>et</strong> J. (2004), « Lespolitiques anti-discrimination <strong>et</strong> les statistiques: paramètres d’une incohé rence »,Sociétés contemporainesLa journée s’achève sur le travail entamédans la matinée sous Stata : exercices <strong>de</strong>désagrégation <strong>de</strong>s données selon le groupe<strong>et</strong>hnique <strong>et</strong> par genre – calcul <strong>de</strong>s tauxd’emploi selon le milieu (urbain, rural), la zone<strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce <strong>et</strong> le groupe <strong>et</strong>hnique, <strong>et</strong>c.Bibliographie sélectiveBANQUE MONDIALE Global Monitoring Report2011: Improving the Odds of Achieving the L’égalité au travail : relever les défis,inter nationale du travail, 96e session. (2011),« La prise en compte <strong>de</strong> critères <strong>et</strong>hniques<strong>et</strong> culturels dans l’action publique, uneapproche comparée », La note d’analyse,questions <strong>sociale</strong>s, n°220, avril 2011. COULOMBE CanadianPublic Policy, 36(1), March 2010, pp. 29-43.NORDMAN ROBILLIARD <strong>et</strong> F. ROUBAUD(2012), « Décomposition du différentiel <strong>de</strong> <strong>et</strong>hnique dans sept métropoles d’AfriqueJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 181]


Journée 3, matinée du mercredi20 juill<strong>et</strong>[François Roubaud]tation sur la question <strong>de</strong> la discrimination.La session sera complétée <strong>de</strong>main matin.Nous poursuivrons les applications Stata du marché du travail selon le genre <strong>et</strong> leles équipes <strong>de</strong> travail pour l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s huit2.1.4. Les discriminations surle marché du travail dans les paysen développement[Christophe Jalil Nordman]Nous abor<strong>de</strong>rons <strong>de</strong>s aspects théoriques<strong>et</strong> méthodologiques, que la science éco- présence <strong>de</strong> phénomènes discriminatoires la mesure <strong>de</strong> la discrimination, l’approche parinternationales. Nous tenterons également conséquence <strong>de</strong>s discriminations sur lacroissance <strong>et</strong> la distribution <strong>de</strong>s revenus, <strong>et</strong> lespolitiques <strong>de</strong> lutte contre les discriminations.Quel est le cadre juridique qui régitla discrimination ? Définition du concept<strong>de</strong> «discrimination» fondée sur la race, la couleur, l’ascendance ouayant pour but ou pour eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> détruireou <strong>de</strong> comprom<strong>et</strong>tre la reconnaissance, lad’égalité, <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> l’homme <strong>et</strong> <strong>de</strong>s libertésfondamentales dans les domaines politique,économique, social <strong>et</strong> culturel ou dans toutautre domaine <strong>de</strong> la vie publique.L’Organisation internationale du travail (OIT) aterme <strong>de</strong> discrimination :[ 182] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Encadré4Définition du concept <strong>de</strong> « discrimination »« Toute distinction, exclusion ou préférence fondée sur la race, la couleur, le sexe, la religion,l’opinion publique, l’ascendance nationale ou l’origine <strong>sociale</strong>, qui a pour eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> détruireou d’altérer l’égalité <strong>de</strong> chances ou <strong>de</strong> traitement en matière d’emploi ou <strong>de</strong> profession. »Convention internationale sur l’élimination <strong>de</strong> toutes les formes <strong>de</strong> discrimination racialedu 21 décembre 1965 : http://www2.ohchr.org/french/law/cerd.htm .« Toute autre distinction, exclusion ou préférence ayant pour eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> détruire ou d’altérerl’égalité <strong>de</strong> chances ou <strong>de</strong> traitement en matière d’emploi ou <strong>de</strong> profession, qui pourra êtrespécifiée par le membre intéressé après consultation <strong>de</strong>s organisations représentativesd’employeurs <strong>et</strong> <strong>de</strong> travailleurs s’il en existe <strong>et</strong> d’autres organismes appropriés. »Convention 111 <strong>de</strong> l’OIT concernant la discrimination en matière <strong>de</strong> l’emploi<strong>et</strong> <strong>de</strong> profession du 25 juill<strong>et</strong> 1958 : http://www2.ohchr.org/french/law/emploi.htmLes approches théoriques en économie problème théorique posé par la discrimi- différences <strong>de</strong> rémunération entre hommes traitement différencié <strong>de</strong>s travailleurs avec- les théories fondées sur <strong>de</strong>s préférencesdiscriminatoires qui se placent dans le cadrenéo-classique : les employeurs ont uneconnaissance parfaite <strong>de</strong> la productivité ou <strong>de</strong>s consommateurs qui se traduit par discrimination est fondée sur le manque productivité <strong>de</strong>s employés. individuels. Il parle <strong>de</strong> discrimination employeurs ont <strong>de</strong>s croyances fondéessur l’observation ou encore <strong>de</strong>s préjugés performance. <strong>de</strong>s informations complémentaires sur la natoires ou la pérennité <strong>de</strong> la discrimination approches initiales la théorie du capitalhumain ou les modèles d’offre <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 183]


Mesure <strong>de</strong> la discrimination : l’approche parles décompositions l’approche par les décompositions. Pournos propos, nous mesurerons un aspect<strong>de</strong> la discrimination, celle sur le revenu dutravail. Avant <strong>de</strong> développer ces aspectsméthodologiques : avec ces métho<strong>de</strong>s<strong>et</strong> celles que vous allez m<strong>et</strong>tre en œuvresur Stata, nous allons seulement tenter <strong>de</strong>nous approcher <strong>de</strong> sa mesure. Pourquoi cesmétho<strong>de</strong>s sont-elles utiles mais imparfaites ?Pour mesurer la discrimination, ou en toutcas l’écart <strong>de</strong> revenus entre un homme <strong>et</strong>hniques, il faut disposer d’une variable <strong>de</strong>revenu, <strong>de</strong> salaire, <strong>et</strong> puis d’un ensemble<strong>de</strong> caractéristiques – X –, qui est supposémesurer la productivité du travailleur dans pour leurs métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> décomposition : entre les travailleurs, <strong>et</strong> une part <strong>de</strong> ce revenu <strong>de</strong> l’économétrie. l’économétrie ensemble, ma présentationsera donc très synthétique. Les économistes,mais aussi <strong>et</strong> surtout les épidémiologistes,ont développé c<strong>et</strong>te technique pour m<strong>et</strong>treen relation les variables entre elles pour <strong>de</strong>sindividus, <strong>de</strong>s ménages, <strong>de</strong>s entreprises. Ceschercheurs ont développé <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s relation entre différentes variables <strong>et</strong> montrer d’une autre variable avec un modèlestatistique. d’observations sur le revenu – variableY – une autre série d’observations sur leniveau d’éducation <strong>de</strong> travailleurs – variableXrelation, éventuellement linéaire, entrec<strong>et</strong>te variable X <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te variable Y. L’idéeest que la variation <strong>de</strong> la variable Y dépendra<strong>de</strong>s variations <strong>de</strong> la variable X <strong>et</strong> d’un terme (tout ce qui n’est pas mesuré dans X <strong>et</strong> quipeut faire varier Y). X sur lavariable Y, on fera l’hypothèse que le termealéatoire, « u », est <strong>de</strong> moyenne nulle <strong>et</strong> on – pourcentage <strong>de</strong> variation <strong>de</strong> la variable Xsur la variable Y.On mesure le revenu du travailleur « i »<strong>et</strong> l’éducation du travailleur « i », plus unterme qui mesure les chocs aléatoires, ce l’éducation.revenu i i i a cinq années d’éducation, une annéesupplémentaire lui rapportera un eff<strong>et</strong> que valeur 0,25, on pourra dire qu’une annéesupplémentaire d’éducation rapportera25 % <strong>de</strong> revenu en plus. C’est le cas lorsque régresse donc le logarithme du revenu sur[ 184] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


l’éducation. 1éducation i 2 i i que la variation du revenu <strong>de</strong>s individusn’est pas simplement le niveau d’éducationsur le marché du travail. Toutes les formes dans ce type <strong>de</strong> modèle économétrique. 1 2 1estl’eff<strong>et</strong> marginal <strong>de</strong> l’éducation sur le 2 professionnelle sur le revenu. Nousvoyons que les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> l’éducation <strong>et</strong> distingués sur le revenu : nous avons puisoler l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> l’éducation <strong>de</strong> l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>L’approche la plus répandue pour évaluerle pourcentage d’un écart <strong>de</strong> salaire moyen <strong>de</strong> composition <strong>de</strong> la main-d’œuvre, est celleLes décompositions préconisées reposentsur l’estimation <strong>de</strong> fonctions <strong>de</strong> gains <strong>de</strong> type« mincerien » pour les hommes <strong>et</strong> pour lesfemmes. Elles prennent la forme :lnw i= βx i+ ε iw i iestun vecteur <strong>de</strong> caractéristiques observées, iun termed’erreur d’espérance nulle.Nous allons estimer c<strong>et</strong>te équation pour ungroupe d’hommes <strong>et</strong> pour un groupe <strong>de</strong>manière pour différents groupes <strong>et</strong>hniques. Nous allons tenter d’approcher les les hommes <strong>et</strong> les femmes aient <strong>de</strong>s revenusdifférents. Que pourrions-nous inclure en soit plus productif dans son travail ?Yves Perrau<strong>de</strong>au défavorable.Nguyễn Thị Văn revenu d’un individu.Lê Thị Hồng HảiJe crois que la variable âge est bien coordonnéeOn doit supposer que l’on étudiera <strong>de</strong>sd’âge. Je pense qu’il ne faut pas introduirel’âge dans c<strong>et</strong>te équation. Je suggère uneautre variable qui est le type d’emploi.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 185]


[Christophe Jalil Nordman]Le lieu d’appartenance géographique n’estpas une mesure proprement dite <strong>de</strong> laproductivité mais il est une mesure <strong>de</strong>sdifférences <strong>de</strong> revenus entre les individus.En économétrie, nous induisons un jeu <strong>de</strong> capturer les eff<strong>et</strong>s qui ne sont pasindividuels mais qui ont un eff<strong>et</strong> sur lavariable. En revanche, introduire le type<strong>de</strong> poste occupé par le travailleur ne mesemble pas pertinent puisque ce que l’onqui ne résulteraient pas d’une pratiqued’une ségrégation occupationnelle.Phạm Quang Linh conditions : avoir un impact direct sur la la différenciation entre les hommes <strong>et</strong> lesfemmes. Je suggère d’introduire dans c<strong>et</strong>teéquation la santé <strong>de</strong> la personne <strong>et</strong> le tempsdisponible.[Christophe Jalil Nordman] une dimension du capital humain qui est,par ailleurs, insuffisamment utilisée dansemploi. J’ajouterai quelques autres caracté-Revenons un instant sur l’équationprécé<strong>de</strong>nte. La mesure du niveau <strong>de</strong>revenu est relativement imparfaite, on ne variations <strong>de</strong> la variable w. Il reste un élément ε sans que nous nous ne puissions en tirer<strong>de</strong>s informations. Ce problème se posequand nous avons une base <strong>de</strong> données<strong>de</strong> la population. Il manque un certainnombre d’informations pour dire que laseule différence observée dans le niveau <strong>de</strong> la groupes d’individus – hommes <strong>et</strong> femmes,groupe <strong>et</strong>hnique minoritaire <strong>et</strong> majoritaire –Une métho<strong>de</strong> simple repose sur la loi <strong>de</strong>sgrands nombres. Imaginez que vous soyez <strong>de</strong> temps dans c<strong>et</strong>te rue très passante <strong>et</strong>obtenez donc un nombre élevé d’hommes<strong>et</strong> <strong>de</strong> femmes dans chaque groupe, que lesi<strong>de</strong>ntiques en termes d’âge, d’éducation <strong>et</strong> niveau, en moyenne. Ce principe repose surla loi <strong>de</strong>s grands nombres – en sélectionnant <strong>de</strong>s caractéristiques moyennes absolument groupes d’individus absolument i<strong>de</strong>ntiques variable qui susciterait la discrimination que[ 186] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


laquelle je vous ai dit en introduction qu’il s’agitd’une mesure imparfaite <strong>de</strong> la discriminationque nous allons m<strong>et</strong>tre en œuvre ici.J’ajoute que si nous voulions mesurer la constitués par la métho<strong>de</strong> aléatoire, ilsuffirait simplement <strong>de</strong> calculer la différence aurait alors une mesure parfaite <strong>de</strong> ladiscrimination si le protocole aléatoire estcorrectement construit – si nous sommesrestés suffisamment longtemps dans la rueen termes <strong>de</strong> nombre, <strong>et</strong>c.Bibliographie sélective, J., A. Journal of Labor EconomicsALTONJI Ashenfelter and David Card, Handbook ofLabor EconomicsARROW Journal of Public Economics, Elsevier,vol. 2(3), pages 193-216, July.APPLETON<strong>et</strong> P. Economic Developmentand Cultural Change The Economics of Discrimination,Chicago, University of Chicago Press. on White Incomes of Discrimination inJournal of Political Economy,BERTRANOU World Development,29(5), pp. 911-923.BLINDER The Journal of Human Resources, 8, no. 4:436-455.COTTONThe Review of Economicsand Statistics, N., R.L. OAXACA <strong>et</strong> N. Downstream: Comparing Women’s Relative Industrial and Labor RelationsReview, vol. 59(2), pp. 243-266.DE LA RICA DOLADO Journal ofPopulation EconomicsJELLAL, M., C. J. NORDMAN <strong>et</strong> F.C. WOLFF Applied Economics, 40 (24), pp. 3233-3250. AmericanEconomic Reviewtory Behavior and the Estimation of Wage The Journal of HumanResourcesNORDMAN, C.J., F. ROBILLIARD in Gen<strong>de</strong>r Disparities in Africa’s Labor Mark<strong>et</strong>, <strong>et</strong> al. (eds), Chapter 3, Africa Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


NORDMAN ROBILLIARD <strong>et</strong> F.ROUBAUD Labour Economics NORDMAN, C.J. <strong>et</strong> F. ROUBAUD (2009), Madagascar: Does Labor Force AttachmentEconomic Development andCultural ChangeNORDMAN, C.J. <strong>et</strong> F.-C. WOLFF Journal ofAfrican Economies, 18(4), pp. 592-633NORDMAN, C.J. <strong>et</strong> F.-C. WOLFF (2009b), Labor Mark<strong>et</strong>s and EconomicDevelopment(eds), chapitre 25, pp. 521-544, Routledge Routledge.NORDMAN, C.J. <strong>et</strong> F.-C. WOLFF (2010),Gen<strong>de</strong>r Disparities in Africa’s LaborMark<strong>et</strong> <strong>et</strong> al. (eds), Chapitre 3,mondiale, Washington DC.OAXACA International Economic Review, 14, no.3: Discrimination and the Early Career Journal of Labor Economics vol. 14, n° 1,The American EconomicReview (AER), 62(4), 659 - 61. Reimers, C. W. The Reviewof Economics and Statistics Wage D<strong>et</strong>ermination and Unemployment The Theory andExperience of Economic Development: Essaysin Honor of Sir W. Arthur Lewis (2001), Engen<strong>de</strong>ringDevelopment: Through gen<strong>de</strong>r equality inrights, resources, and voice, Banque mondiale,Washington DC.Les stagiaires poursuivent l’apprentissagesur Stata à partir <strong>de</strong> la base <strong>de</strong> données<strong>de</strong> l’enquête-emploi : analyse <strong>de</strong>s taux <strong>de</strong>chômage, <strong>de</strong> pluriactivité, sous-emploi, <strong>et</strong>c.L’objectif est d’opérer une ouverture selonle genre <strong>et</strong> l’appartenance <strong>et</strong>hnique <strong>et</strong> <strong>de</strong>livrer <strong>de</strong>s éléments d’analyse à l’atelier ; <strong>de</strong>scroisements sont également réalisés à partir<strong>de</strong> l’âge, du niveau d’éducation, du lieu <strong>de</strong>rési<strong>de</strong>nce, du secteur institutionnel, du revenuréel, <strong>et</strong>c.La fin <strong>de</strong> matinée est consacrée à laconstitution <strong>de</strong> groupes <strong>de</strong> travail afind’établir un diagnostic par région auViệt Nam, qui fera l’obj<strong>et</strong> d’une restitution<strong>de</strong>vant l’ensemble <strong>de</strong>s stagiaires <strong>de</strong>s JTD.[ 188] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Journée 4, jeudi 21 juill<strong>et</strong>[François Roubaud]Nous allons conclure sur les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> d’application sur Stata puis vous entamerez lediagnostic en termes <strong>de</strong> genre <strong>et</strong> d’<strong>et</strong>hnicitésur les régions que vous avez choisies.[Christophe Jalil Nordman]Durant la matinée <strong>de</strong> mercredi, nous avonsabordé les questions <strong>de</strong> discrimination parle biais juridique au niveau international.Puis, nous avons développé les approchesthéoriques <strong>de</strong> la discrimination sur lemarché du travail en soulignant les théories nous avons conclu sur la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> Revenons sur ce <strong>de</strong>rnier point. Lorsquel’on parle d’équations <strong>de</strong> salaires, l’on faitdans une entreprise privée ou publique,que ce soit dans le secteur formel oud’une notion élargie du salaire en incluant toutes les formes <strong>de</strong> rémunération dutravail. Nous allons donc traiter la questionmarché du travail. le logarithme du gain du travailleur « i », caractéristiques – x i. Ces caractéristiquesx sont censées mesurer la productivité du vie active. Pour nos propos, le coefficient ß un coefficient moyen qui représente l’eff<strong>et</strong>moyen <strong>de</strong> la caractéristique x – éducation,<strong>de</strong>s caractéristiques <strong>et</strong> va représenter l’eff<strong>et</strong>moyen <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te caractéristique sur le logarithmedu revenu ou <strong>de</strong>s gains. Il sera ainsipossible <strong>de</strong> l’interpréter comme un eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>pourcentage d’une variation <strong>de</strong> la variable XQuel est le rapport avec la discrimination ? caractéristiques <strong>de</strong>s travailleurs sont rémunéréessur le marché du travail. Il s’agit duren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong>s caractéristiques sur lemarché du travail – entre une femme <strong>et</strong> unhomme, entre groupe <strong>et</strong>hnique, <strong>et</strong>c.cation vous apporte un certain ren<strong>de</strong>ment apporte 10 % <strong>de</strong> rémunération en plus parn’est pas <strong>de</strong> 10 % mais <strong>de</strong> 12 %. La <strong>de</strong> pourcentage est ce que l’on peutinterpréter comme <strong>de</strong> la discrimination– différence <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> l’éducationsur le marché du travail.L’idée <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te approche est d’estimer ladifférence <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment d’une caractéristiquesur le marché du travail – éducation,Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 189]


c<strong>et</strong>te différence représente la discriminationsur le marché du travail. Nous nous intéressonsdécompositions préconisées reposent surl’estimation <strong>de</strong> fonctions <strong>de</strong> gains <strong>de</strong> type« mincerien » pour les hommes <strong>et</strong> pour lesfemmes. Elles prennent la forme :ln w i= ßx iε iln w i x iest un vecteur <strong>de</strong> caractéristiques observées,ß est un vecteur <strong>de</strong> coefficients <strong>et</strong> ε iun termed’erreur d’espérance nulle.Pour le dire simplement, le passage enlogarithme implique une transformation<strong>de</strong> la variable <strong>de</strong>s revenus qui nous perm<strong>et</strong>d’obtenir <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> pourcentage <strong>de</strong> nos variations raisonnables.Nous avons une équation économétriqueavec un estimateur qui nous perm<strong>et</strong> <strong>de</strong>faire l’hypothèse que le terme aléatoire ε est la différence <strong>de</strong> revenu moyen entre leshommes <strong>et</strong> les femmes, nous allonsraisonner sur une moyenne <strong>de</strong> l’échantillon<strong>et</strong> les termes aléatoires – ε ils sortiront <strong>de</strong> l’équation. Nous allonsln w m- ln w fßx m- ßx f pose problème quand on veut mesurer<strong>de</strong> la discrimination est que l’on cherche les économètres <strong>et</strong> statisticiens ont souvent les femmes seraient rémunérées sur lemarché du travail comme les hommes.C<strong>et</strong>te distribution contrefactuelle est alorsfemmes sur le marché du travail. Dès lorsest non nulle en moyenne (en l’occurrencepositive), il est alors possible d’envisager formaliser.Formellement, l’écart salarial utilisant c<strong>et</strong>ype <strong>de</strong> contrefactuelle s’écrit <strong>de</strong> la manièresuivante :ln w m– ln w fß m( x m– x f(ß m– ß f) x fdu différentielou partgénéralementdiscrimination- ln w m<strong>et</strong> ln w freprésentent les salaires- les indices m <strong>et</strong> f indiquent les travailleurs- x m<strong>et</strong> x f- ß m<strong>et</strong> ß f <strong>de</strong> ces caractéristiques estimés dans uneéquation <strong>de</strong> gains.[ 190] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


logarithme) se décompose en : la différence <strong>de</strong>s moyennes <strong>de</strong> cescaractéristiques sur le marché du travail (ou- une secon<strong>de</strong> part représentant l’écart<strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong>s similaire pour les variables considérées revenus résulterait uniquement d’un écart<strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> ces caractéristiques. Nousserions alors dans un cas <strong>de</strong> « discrimination entièrement par <strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s structurels, l’éducation. ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong>s caractéristiques sur le n’est pas porteuse d’eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> pratiques les hommes car elles se r<strong>et</strong>irent du marchédu travail plus souvent – maternité – <strong>et</strong> les proposer <strong>de</strong>s contrats <strong>de</strong> longue durée.La décomposition ci-<strong>de</strong>ssus est très utiliséedans la littérature <strong>de</strong>puis les années pouvoir déterminer a priori une « norme »non discriminante <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong>scaractéristiques individuelles, <strong>et</strong> <strong>de</strong> mesurer masculin, le désavantage féminin, <strong>et</strong> la partrésultant <strong>de</strong> l’écart <strong>de</strong>s caractéristiques. Avecune hypothèse <strong>de</strong> discrimination salariale mais que les femmes soient sous-payées. Dansce cas, la règle ou norme <strong>de</strong> rémunérationnon discriminante serait celle <strong>de</strong>s hommes.Dans la première équation citée, les écarts<strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ment sont ainsi pondérés par lamoyenne <strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong>s femmes<strong>et</strong> les écarts <strong>de</strong> caractéristiques sontpondérés par les ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong>s hommescorrespondants. Pourtant, il est aussi possibleque nous nous trouvions dans une situation situation dans laquelle les femmes recevraient<strong>de</strong>s salaires compétitifs mais les hommesla norme non discriminante <strong>de</strong>s salaires seraitcelle <strong>de</strong>s femmes.La littérature empirique montre que le eff<strong>et</strong>s importants sur les résultats <strong>de</strong> ladécomposition.été envisagées, dont notamment celles <strong>de</strong>Reimers (1983) <strong>et</strong> <strong>de</strong> Cotton (1988). Dansbeaucoup d’étu<strong>de</strong>s récentes, les auteursutilisent la pondération préconisée par comme norme non discriminante lesrésultats <strong>de</strong> l’estimation d’une équation<strong>de</strong> gains pour l’ensemble <strong>de</strong> la population décomposition du revenu moyen s’écrit alorsen trois parties :Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 191]


ln w m– ln w fß* ( x m– x fß m– ß* ) x mß* – ß f) xf ]du différentiel- Le premier terme représente la partcomme pondération le ren<strong>de</strong>ment moyen<strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong> l’échantillon.- Le second terme indique le gain <strong>de</strong> la norme.généralement attribuée additionnés représentent ainsi le total <strong>de</strong> ladiscrimination salariale. d’Afrique <strong>de</strong> l’Ouest utilise ces métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong><strong>et</strong>hnique.Graphique 41Les écarts <strong>de</strong> revenus entre sexes <strong>et</strong> <strong>et</strong>hnies(par rapport à l’<strong>et</strong>hnie majoritaire) dans différentescapitales économiques ouest-africaines en 2002-2003Source : PARSTAT 1-2-3 Surveys ; Nordman, Robilliard <strong>et</strong> Roubaud (2011).la différence brute – « raw gap », il représente[ 192] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Nous avons ici représenté l’écart entre leshommes <strong>et</strong> les femmes ou entre les <strong>et</strong>hnies. les hommes gagnent 80 % <strong>de</strong> plus queles femmes. L’histogramme en pointillésreprésente ce qu’il reste <strong>de</strong> l’écart une fois x. histogramme plus p<strong>et</strong>it quand il s’agit <strong>de</strong>regar<strong>de</strong>r l’écart ajusté par les caractéristiquesindividuelles <strong>de</strong>s hommes, <strong>de</strong>s femmes ou<strong>de</strong>s <strong>et</strong>hnies.comme représentant la discrimination,mais vous comprenez qu’il s’agit d’une part plus faible quand il est ajusté car lorsquel’on prend en compte les différences <strong>de</strong> entre les travailleurs d’<strong>et</strong>hnies minoritairesou majoritaires dans ces capitales <strong>de</strong> l’Afrique<strong>de</strong> l’Ouest, on n’observe quasiment plus <strong>de</strong>différence <strong>de</strong> revenus moyens.Les travaux pratiques débutent en milieu<strong>de</strong> matinée <strong>et</strong> se prolongent jusqu’en fin <strong>de</strong>journée.L’objectif est une application pratique<strong>de</strong>s différents points <strong>de</strong> vue théoriques <strong>et</strong><strong>de</strong>s enjeux présentés par Christophe JalilNordman : calcul sur le logarithme du revenuhoraire ou mensuel, en fonction du sexe <strong>et</strong><strong>de</strong> l’appartenance <strong>et</strong>hnique – à partir dutraitement <strong>de</strong>s statistiques <strong>de</strong>scriptives <strong>de</strong>l’enquête-emploi, les stagiaires cherchent ài<strong>de</strong>ntifier les variables explicatives liées auxrémunérations sur le marché du travail.Exemple. À partir d’une régression séparéeselon le sexe, l’atelier m<strong>et</strong> en évi<strong>de</strong>nce certainstraits <strong>de</strong> la situation au Việt Nam :- ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> l’éducation plus faiblespour les femmes ;- à l’inverse <strong>de</strong>s hommes, une variable<strong>et</strong>hnique défavorable aux femmes ;la qualité <strong>de</strong> l’ajustement, à partir <strong>de</strong>svariables introduites, montre qu’il estpossible d’expliquer environ 40 % <strong>de</strong> lavariance <strong>de</strong>s salaires <strong>de</strong>s femmes ;- pour les hommes, le fait d’avoir <strong>de</strong>s enfants<strong>de</strong> moins <strong>de</strong> quatre ans est sans eff<strong>et</strong> surle revenu perçu – test <strong>de</strong> significativité ducoefficient différent <strong>de</strong> zéro, intervalle <strong>de</strong>confiance <strong>de</strong> probabilité au seuil <strong>de</strong> 90 %.Pour les femmes, l’examen <strong>de</strong>s coefficients<strong>et</strong> <strong>de</strong> la significacité souligne un eff<strong>et</strong>négatif sur le revenu <strong>de</strong>s femmes : touteschoses égales par ailleurs, en tenantcompte <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s caractéristiques(femmes mariées, <strong>et</strong>hnicité, lieu <strong>de</strong>vie, constitution du ménage, niveaud’éducation, expérience), plus une femmea d’enfants en bas âge – par rapport à unefemme sans enfant – plus son revenu serafaible ; si l’on compare <strong>de</strong>ux femmes <strong>de</strong>même niveau <strong>de</strong> caractéristiques, celle quiaura <strong>de</strong>s enfants en bas âge aura un salaireinférieur.Enfin, certaines mises au point sont rappeléesaux stagiaires avant d’initier les travaux<strong>de</strong> groupe sur les données d’enquêtesvi<strong>et</strong>namiennes :- perspective : mise en avant d’une approchecomparée entre l’analyse régionale <strong>et</strong> lasituation au Việt Nam ;- produire <strong>de</strong> l’analyse économique <strong>et</strong><strong>sociale</strong> : le logiciel Stata doit être au serviceJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 193]


<strong>de</strong> la réflexion <strong>et</strong> <strong>de</strong>meure en ce sens unoutil ;- s’assurer que l’enquête-emploi perm<strong>et</strong><strong>de</strong> répondre aux questions soulevéespar chaque groupe, avant tout travaild’analyse ;- entamer la réflexion par la construc tion<strong>de</strong> tableaux simples à partir <strong>de</strong> statistiques<strong>de</strong>scriptives, avant tous travauxéconométriques complexes.BibliographieNORDMANROBILLIARD <strong>et</strong> F ROUBAUD (2011),Labour Economics, 18,Journée 5, vendredi 22 juill<strong>et</strong>Les travaux <strong>de</strong> groupes entrepris la veille sepoursuivent toute la matinée.L’exercice est avant tout centré sur <strong>de</strong>squestions <strong>de</strong> méthodologie, à partir <strong>de</strong>l’analyse <strong>de</strong> la situation <strong>de</strong> l’emploi <strong>et</strong> <strong>de</strong>srevenus, <strong>de</strong>s discriminations <strong>et</strong>hniques<strong>et</strong> <strong>de</strong> genre dans différentes régions duViệt Nam incluant une comparaison auniveau national : région montagneuse duNord, <strong>de</strong>lta du fleuve Rouge, région Centre,Hauts-Plateaux, région du Sud-Est <strong>et</strong> <strong>de</strong>ltadu Mékong. Les résultats statistiques exposésdurant l’atelier, <strong>et</strong> présentés ci-<strong>de</strong>ssous, sontdiscutés en fin <strong>de</strong> journée. L’ensemble servira<strong>de</strong> restitution synthétique pour la <strong>de</strong>rnièrejournée <strong>de</strong> samedi.Tableau 37Discriminations <strong>et</strong>hniques <strong>et</strong> <strong>de</strong> genredans différentes régions du Việt Nam (1)Régionmontagneusedu NordDelta du RougeRégionCentreRégion <strong>de</strong>sHauts-PlateauxRégion duSud-EstDelta duMékongVi t NamPopulation (%) 14.0 20.4 21.9 4.5 18.3 21.0 100Polation rurale(%)Ecole primaire(%)Enseignementsupérieur (%)Groupe<strong>et</strong>hnique (%)Population <strong>de</strong>15 à 24 ans (%)82.2 74.3 79.8 74.9 47.2 79.3 72.720.2 13.2 21.8 22.3 23.2 40.0 24.08.7 11.3 10.0 7.2 7.4 4.8 8.148.5 1.0 12.1 36.1 8.5 7.3 14.319.7 17.6 17. 7 19.5 18.1 18.5 18.3Tauxd'activité(%)Parmi lesfemmesParmi lesgroupes<strong>et</strong>hniques80.8 73.7 74.5 78.9 69.5 74.6 74.579.5 72.6 72.5 75.7 62.7 66.7 70.585.9 82.3 84.7 85.6 72.2 75.2 82.8Source : stagiaires <strong>de</strong> l’atelier.[ 194] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Tableau 38Discriminations <strong>et</strong>hniques <strong>et</strong> <strong>de</strong> genredans différentes régions du Việt Nam (2)Régionmontagneusedu NordDelta duRégionCentreRégion <strong>de</strong>sHauts-PlateauxRégion duSud-EstDelta duMékongVi t NamTaux <strong>de</strong> chomage (%) 1,1 1,7 2,1 1,3 2,7 2,2 2,0Écart entre sexe(homme-femme ; pts <strong>de</strong>pourcentage)Écart <strong>et</strong>hnique(Kinh-autres ; pts <strong>de</strong>pourcentage)Taux <strong>de</strong> sous-emploi(%)Écart entre sexe(pts <strong>de</strong> pourcentage)Écart <strong>et</strong>hnique(pts <strong>de</strong> pourcentage)Nombre d heurestravailléeÉcart <strong>de</strong> sexe(pts <strong>de</strong> pourcentage)Écart <strong>et</strong>hnique(pts <strong>de</strong> pourcentage)0,4 0,9 0,4 -0,7 -0,4 -0,7 0,11,1 -0,2 2,0 1,3 -0,4 0,4 1,31,8 6,7 6,0 6,5 2,9 5,6 4,90,3 -0,1 -0,9 1,2 0,5 -0,2 -0,11,0 3,8 0,3 -3,7 -1,7 -4,3 1,048,1 47,5 46,5 44,4 48,5 45,8 47,00,1 1,3 2,4 0,8 1,0 2,9 1,60,2 -2,0 2,7 3,1 0,6 -1,5 0,5Source : stagiaires <strong>de</strong> l’atelier.Tableau 39Discriminations <strong>et</strong>hniques <strong>et</strong> <strong>de</strong> genredans différentes régions du Việt Nam (3)Régionmontagneusedu NordDelta duRougeRégionCentreRégion <strong>de</strong>sHauts-PlateauxRégion duSud-EstDelta duMékongVi t NamRevenu réel horaire(en milliers <strong>de</strong> ng)3820 4756 4196 7546 7465 5994 5358Femmes = % hommes 84,8 74,9 74,7 90,6 83,5 78,8 78,3Ethnies = % kinh 57,9 65,7 55,5 76,9 84,0 81,7 65,8Emploi informel (%) 89 84 89 90 74 91 86Écart <strong>de</strong> sexe(homme-femme ; pts<strong>de</strong> pourcentage)Écart <strong>et</strong>hnique(Kinh-autres ; pts <strong>de</strong>pourcentage)-1 -1 -2 -1 1 0 0-12 -8 -8 -9 -16 -4 -10Multi-activité (%) 25 24 26 14 5 12 18Écart <strong>de</strong> sexe(homme-femme ; %)Écart <strong>et</strong>hnique(Kinh-autres ; %)-6 -5 -3 1 1 5 -2-6 -2 0 -6 -1 -3 -6Source : stagiaires <strong>de</strong> l’atelier.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 195]


Liste <strong>de</strong>s stagiairesNom <strong>et</strong>prénomÉtablissement Discipline Thème <strong>de</strong> recherche CourrielAngelelli AlixAgence FrançaiseStage d’appui opérationnel alix.angelelli@Économie<strong>de</strong> Développement<strong>et</strong> d’analyse économique sciences-po.orgĐào Quang BìnhInstitut <strong>de</strong>Mobilité <strong>sociale</strong> dans le Suddéveloppement Sociologiedu Việt Namdurable du Sudbinhdig@gmail.comĐào Thị Hoàng Institut d’économiePauvr<strong>et</strong>é, développementÉconomieMaidu Việt Namruralmaidth@vie.org.vnHoàng Phương Institutmaihp147@gmail.Anthropologie Rapports familiauxMai d’anthropologiecomLê Anh TuấnInstitut <strong>de</strong> formationleanhtuangass@Sociologie Politiques publiquesen sciences <strong>sociale</strong>sgmail.comLê Thị Hồng HảiPrise en charge <strong>de</strong>sInstitut <strong>de</strong> la famillehonghai.ifg@gmail.Sociologie parents par les enfants :<strong>et</strong> du genrecomdifférenciation <strong>de</strong> genreNguyễn Thị HảiYếnNguyễn ThịThanh XuyênNguyễn Thị VănNguyễn Thị YênPhạm QuangLinhPhạm Thị CẩmVânRoeungd<strong>et</strong>hChanreasmeySAYAVETHChintalaSous SinounCentre <strong>de</strong>population dudistrict <strong>de</strong> PhúGiáo, province <strong>de</strong>Bình DươngInstitut <strong>de</strong>développementdurable du SudInstitut <strong>de</strong>sociologieDépartementgénéral <strong>de</strong> lapopulation <strong>et</strong> duplanning familialInstitutd’anthropologieInstitutd’anthropologieInstitut d<strong>et</strong>echnologiedu CambodgeUniversité Jean-Moulin Lyon3, délocaliséeà l’Universiténationale <strong>de</strong> Hà NộiUniversité royale <strong>de</strong>droit <strong>et</strong> <strong>de</strong>s scienceséconomiquesdu CambodgeDémographieAnthropologieSociologieDémographieAnthropologie dudéveloppementAnthropologie,écologie <strong>et</strong> environnementÉconomieSciences juridiquesSciences juridiquesGenre <strong>et</strong> développementGenre <strong>et</strong> <strong>et</strong>hnicitéMigration <strong>de</strong>s femmesvi<strong>et</strong>namiennes dans les paysasiatiquesGenre <strong>et</strong> <strong>et</strong>hnicité, province<strong>de</strong> Bắc KạnÉvaluation <strong>de</strong>s impactssociauxRôles <strong>de</strong>s femmes H’mongdans le développmentéconomique <strong>de</strong>s foyersLa protection contre lesviolences faites aux femmesen droit laotienQuestions <strong>de</strong> genreau Cambodgenguyenthihaiyen83@gmail.comxuyenthanh27@gmail.comvanlinh57@gmail.comnguyenyenhsph@gmail.compqlinh@yahoo.comptcv_84@yahoo.comreasmey@itc.edu.khmam25_ch@yahoo.comsous_sinoun@yahoo.com[ 196] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Nom <strong>et</strong>Établissement Discipline Thème <strong>de</strong> recherche CourrielprénomInstitut Ethnies minoritaires, Dynamique familiale chez taducvdt@yahoo.Tạ Hữu Dựcd’anthropologie familleles Tày à Lạng SơncomInstitut <strong>de</strong>Trần PhươngDifférenciation <strong>de</strong> genre, minhphuong2k5@développement Langues, culturesNguyênlangue Chamyahoo.comdurable du SudInstitut <strong>de</strong>La plurialité <strong>et</strong>hnique dans tranthanhthuy84@Trần Thanh Thủy développement Culturesle Centre du Việt Nam gmail.comdurable du CentreVõ Nữ Hạnh Université <strong>de</strong>vohanhtrang@gmail.Cultures Genre <strong>et</strong> cultures familialesTrang Đồng NaicomUniversité Jean-Moulin LyonVondone<strong>de</strong>ngÉtu<strong>de</strong> comparée entre droit bouabane2006@3, délocalisée Sciences juridiquesBouabanelaotien <strong>et</strong> droit vi<strong>et</strong>namien yahoo.comà l’Universiténationale <strong>de</strong> Hà NộiJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


2.2. Les biographies :l’analysePhilippe Antoine – CEPED-IRD <strong>et</strong> LARTES, Mody Diop –Agence nationale <strong>de</strong> la statistique <strong>et</strong> <strong>de</strong> la démographie du Sénégal,Andonirina Rakotonarivo – Université catholique <strong>de</strong> Louvain m<strong>et</strong> en lumière <strong>de</strong>s étapes intermédiairesentre état <strong>de</strong> départ <strong>et</strong> état d’arrivée, qui différents états au gré <strong>de</strong>s processusinter actifs qui modèlent sa trajectoire.Le questionnaire généralement utilisé est principales étapes <strong>de</strong> la vie <strong>de</strong> chaque biographique est d’insister sur les aspects <strong>de</strong>la vie <strong>de</strong> l’individu qui changent au cours du<strong>et</strong> datés. Il perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> comparer les itinéraires<strong>de</strong> différentes générations. phiques est <strong>de</strong> combiner les temporalitésdans l’analyse, temps individuel <strong>et</strong> tempscollectif, changements conjoncturels <strong>et</strong>époques historiques. Les histoires individuelless’inscrivent en eff<strong>et</strong> dans <strong>de</strong>s temps collectifs :niveau plus général, celui d’une temporalitébiographiques, aussi bien en qualitatif qu’en l’observation, l’analyse <strong>et</strong> l’interprétation, ces l’analyse biographique, d’ai<strong>de</strong>r les participants<strong>de</strong> l’analyse biographique.L’objectif général est <strong>de</strong> fournir une formationpratique en utilisant le logiciel statistiqueStata Il s’agit <strong>de</strong> montrer l’ensemble du processuspratique qui mène <strong>de</strong> la conceptualisationles plus approfondies en passant par laJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 199]


Contenu théorique <strong>et</strong> pratique- Conceptualisation du temps <strong>et</strong> <strong>de</strong>l’événement <strong>et</strong> épiso<strong>de</strong> (influence <strong>de</strong>s migrations) d’analyse - Le modèle <strong>de</strong> régression logistique (lanotion <strong>de</strong> modalité <strong>de</strong> référence <strong>et</strong> <strong>de</strong>risques relatifs, l’équation <strong>et</strong> son interprétation,le défaut <strong>de</strong> temps) l’événement comme variable dépendantedans un modèle <strong>de</strong> régression, lanotion <strong>de</strong> proportionnalité, les variablesindépendantes fonction du tempsDonnées utilisées distinctes <strong>de</strong> recueil du temps. La premièresérie <strong>de</strong> données provient d’un échantillonmenées en Afrique (Lomé) en 2000 surun échantillon <strong>de</strong> 2536 individus. Lesévénements rési<strong>de</strong>ntiels, professionnels, l’Afrique <strong>et</strong> l’Europe – collectée en 2009 auprès<strong>de</strong> migrants congolais résidant en Belgique.Les événements concernant les différentestrajectoires, rési<strong>de</strong>ntielles, migratoires, matrimoniales<strong>et</strong> familiales, y sont enregistrés également testés sur ces données.Statistique <strong>et</strong> informatiqueréduit au minimum, l’objectif est avant tout <strong>de</strong>faire connaissance avec les aspects pratiques<strong>de</strong> l’analyse.(R<strong>et</strong>ranscription)Journée 1, lundi 18 juill<strong>et</strong>[Philippe Antoine]L’objectif <strong>de</strong> notre atelier est l’acquisition d<strong>et</strong>echniques d’analyse biographique avec lelogiciel Stata. Le cœur <strong>de</strong> la formation seraPrésentation <strong>de</strong>s formateurs <strong>et</strong> <strong>de</strong>s stagiaires(cf. biographies <strong>de</strong>s formateurs, liste <strong>de</strong>sstagiaires placée en fin <strong>de</strong> chapitre)Pourquoi utilise t-on Stata ? véritablement performant alors que Statatravaillait avec <strong>de</strong>s données en mémoirevive. Par ailleurs, ce logiciel perm<strong>et</strong>tait <strong>de</strong> chaque ligne représente une personne.L’histoire d’un individu, elle, est contenuedans plusieurs lignes : chaque changementStata communautaire : si un chercheur développe[ 200] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


utilisateurs.Nous allons tout d’abord vous présenter biographies ? Comment peut-on passerdu recueil <strong>de</strong>s événements <strong>de</strong> la vie d’unindividu tels qu’on peut les recueillir sur la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong>, une bonnecompréhension <strong>de</strong> la constitution du questionnement. La partie technique, ou lasortie <strong>de</strong> résultats, n’est pas particulièrementNous allons attirer votre attention au cours<strong>de</strong> la formation sur une erreur fréquente : qui sont un mélange mal maîtrisé <strong>de</strong> partiesbiographiques <strong>et</strong> non biographiques.Plusieurs d’entre-vous ont utilisé la il faut essayer <strong>de</strong> concevoir tout ce qui peut <strong>de</strong> repérer dans le temps ces changements.<strong>de</strong>s questions sur ce qui peut changer – lasituation professionnelle – <strong>et</strong> effectuer unerelation avec <strong>de</strong>s choses dont on n’auraitpas noté l’évolution au cours du temps, par nouvelles religions émergent <strong>et</strong> les individuspeuvent changer <strong>de</strong> religion au cours <strong>de</strong>leur vie. Raisonner sur un plan biographiqueimplique une analyse en termes <strong>de</strong>changement dans toutes les phases <strong>de</strong> la le niveau d’éducation change aussi au cours<strong>de</strong> la vie : quelqu’un qui atteint le niveausupérieur, n’avait pas encore ce niveauAttirons l’attention sur un autre point sensible.<strong>et</strong> porte sur un échantillon important, long pour obtenir une bonne interface entrece que vous avez conceptualisé <strong>et</strong> le terrain.Un questionnaire aussi pertinent soit-il nene sont pas bien encadrés. Cela est transversales, sont décontenancés par cerecueil longitudinal <strong>et</strong> doivent acquérir <strong>et</strong>maîtriser <strong>de</strong> nouvelles pratiques. c<strong>et</strong>te datation est bien recueillie, la phasesera gran<strong>de</strong>ment facilitée. Il faut se concentrersur un bon recueil <strong>de</strong>s dates sur le terraina posteriori informatiques. La fusion <strong>de</strong>s données enfonction du temps est relativement facile si leJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 201]


Lors <strong>de</strong> l’analyse biographique, une multitu<strong>de</strong><strong>de</strong> questions se posent. Chaque question conceptualisation qui nécessite <strong>de</strong> savoirquelle population est soumise au risque, quelrisque est étudié, quand commence ce risque,quel temps est mesuré, <strong>et</strong>c. je ne vais pas analyser toutes les personnes<strong>de</strong> mon échantillon mais seulement lesconcernées. Quelle est la tranche <strong>de</strong> lapopulation soumise au risque <strong>de</strong> divorcer ? d’union est soumise au risque <strong>de</strong> divorce.Dois-je considérer le sens juridique duterme (a suivi une procédure <strong>de</strong> divorce) séparés <strong>de</strong> leur conjoint ? Tout dépend <strong>de</strong>notre problématique <strong>et</strong> <strong>de</strong>s modalités que <strong>et</strong> celle <strong>de</strong> leur rupture. L’événement prisen considération suivant les objectifs <strong>de</strong> larecherche : le départ du domicile conjugal,la date <strong>de</strong> début <strong>de</strong> procédure, <strong>et</strong>c. Quel est<strong>de</strong>puis la date <strong>de</strong> leur entrée en union – <strong>et</strong>non pas <strong>de</strong>puis le jour <strong>de</strong> leur naissance. Onmesure ainsi le temps écoulé entre le moment au risque (<strong>de</strong>puis le mariage) <strong>et</strong> le moment personne qui ne divorce pas est tout <strong>de</strong> en considération le temps qu’elle a passéen union jusqu’au moment <strong>de</strong> l’observation métho<strong>de</strong> perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> décrire le calendrierdu divorce. Une étape ultérieure perm<strong>et</strong>tra<strong>de</strong> voir comment modéliser l’analyse <strong>de</strong>c<strong>et</strong> événement <strong>et</strong> d’en comprendre les <strong>de</strong>s informations sur la vie rési<strong>de</strong>ntielle,professionnelle, la naissance <strong>de</strong>s différentsenfants <strong>de</strong> l’individu étudié <strong>et</strong> leurs activités.Une multitu<strong>de</strong> d’analyses est possible, <strong>et</strong>pour chacune d’elles le calendrier r<strong>et</strong>enu, lapopulation soumise au risque <strong>et</strong> l’événementseront différents. sortie <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s, le point <strong>de</strong> départ sera date du premier emploi – on peut affiner :jour du recrutement, premier jour d’activité. <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s s’analyse différemment <strong>de</strong> celle emploi. La population soumise au risquesera alors toutes les personnes qui ontperdu un premier emploi. Le temps estce qu’ils r<strong>et</strong>rouvent un premier emploi.Chaque question a sa conceptualisation :une population soumise au risque, un risque,chacune <strong>de</strong>s analyses : il faut trouver le tempsĐặng Ngọc Hà mélange entre <strong>de</strong>s éléments biographiques<strong>et</strong> non biographiques. Pourriez-vous illustrervos propos ?[Philippe Antoine] graphie génétique <strong>de</strong>s femmes mais ignorentleur vie professionnelle. Des femmes[ 202] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


<strong>de</strong> 45-50 ans aujourd’hui sont dans une vingtaine d’années. On ne peut m<strong>et</strong>tre enrelation dans ce cas l’arrivée <strong>de</strong> son premierne peut m<strong>et</strong>tre en relation <strong>de</strong>s événementsqui ont eu lieu dans le passé avec lescaractéristiques actuelles <strong>de</strong> l’individu. Le thésard s’intéressait au vécu <strong>de</strong> la vie quatorze ans. Le travail m<strong>et</strong>tait en relation lescolaire <strong>de</strong>s personnes atteint au moment <strong>de</strong> moins précoce. Il s’agit d’un contresens : une supérieures. Ce n’est pas parce qu’unepersonne a un doctorat qu’elle n’a pas eu <strong>de</strong>cohérence temporelle entre le recueil <strong>de</strong> la[Andonirina Rakotonarivo]partie biographique <strong>et</strong> une partie transversale. données transversales aujourd’hui. - les données transversales – cross sectiondata : elles livrent <strong>de</strong>s informationsdétaillées sur la situation courante <strong>de</strong> la « t ». En matière d’emploi, nous aurons proportion <strong>de</strong> la population en emploi au livrent peu d’informations en termes <strong>de</strong>causalité : causes <strong>de</strong> l’emploi ou du non-- les données longitudinales qui tiennentcompte du temps <strong>et</strong> dont font partie lesdonnées biographiques – longitudinaldata : <strong>de</strong>s informations sont disponiblessur l’évolution <strong>de</strong>s valeurs ou modalités <strong>de</strong>svariables étudiées au cours du temps qui on interroge les gens sur leur parcours différentes activités successives qu’ils ontconnues, comme l’école, puis l’université,suivi d’un second emploi <strong>et</strong> ainsi <strong>de</strong> suite,ainsi que les dates <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>s durant données perm<strong>et</strong>tent <strong>de</strong> déterminer uncalendrier <strong>de</strong>s situations connues parchaque individu pour différentes variables,<strong>et</strong> donc d’étudier les relations <strong>de</strong> causalitédans les différents éléments <strong>de</strong> leursparcours. Rappelons qu’un <strong>de</strong>s principesfondamental <strong>de</strong> l’analyse causale estJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 203]


[Mody Diop] rabilité <strong>et</strong> pauvr<strong>et</strong>é chronique au 2009 par le laboratoire <strong>de</strong> recherche sur lestransformations économiques <strong>et</strong> <strong>sociale</strong>s <strong>de</strong> en partenariat avec Chronic Poverty ResearchCenter en Angl<strong>et</strong>erre <strong>et</strong> d’autres partenairestels que l’IRD <strong>et</strong> l’UNICEF. chaque ménage, le questionnaire comportaitneuf modules.- Module 1 : caractéristiques socio-démographiques– <strong>et</strong>hnicité, niveau d’instruction<strong>de</strong>s parents, profession principale <strong>de</strong> lapersonne en charge <strong>de</strong>s enfants, <strong>et</strong>c.Les données ne changent pas au coursdu temps, il ne s’agit pas <strong>de</strong> données- Module 2 : historique du logement. Nousavons suivi le parcours rési<strong>de</strong>ntiel <strong>de</strong>s- Module 3 : série <strong>de</strong> questions sur les étu<strong>de</strong>s,l’apprentissage <strong>et</strong> la vie active.Les autres modules concernent la viematrimoniale, les enfants nés vivants, la santé,l’historique <strong>de</strong>s personnes influentes, la vieassociative <strong>et</strong> communautaire. anthropologues, démographes mais aussi<strong>de</strong>s statisticiens <strong>et</strong> <strong>de</strong>s économistes. Elle a d’appréhen<strong>de</strong>r les dynamiques <strong>de</strong> la pauvr<strong>et</strong>é– pauvr<strong>et</strong>é chronique.[Andonirina Rakotonarivo]Les dates collectées pour chaque unitéstatistique sont un élément essentiel<strong>de</strong>s données utilisées dans l’analysebiographique.- Les données rétrospectives sont les pluscommunes en sciences <strong>sociale</strong>s – étu<strong>de</strong> une seule fois, les informations sontrécoltées du début <strong>de</strong> la vie jusqu’au données l’information longitudinale estdisponible immédiatement, dès le moment- Les données prospectives sont collectées observatoires. Un échantillon d’individus tionnaire collecte <strong>de</strong>s informations surle passé récent <strong>de</strong>s individus – les douze passage peut avoir lieu après une année.Il faut attendre un certain temps avantque l’information <strong>de</strong>vienne longitudinale,après plusieurs passages.Les données que nous allons utiliser dansc<strong>et</strong> atelier sont rétrospectives : c’est le cas Belgique (Migration b<strong>et</strong>ween Africa and Europe)présentées en séance plénière. Il s’agit <strong>de</strong> [ 204] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


congolais résidant en Belgique en 2010,dans le cadre d’un proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> rechercheinternational impliquant une collecte dansplusieurs pays africains <strong>et</strong> européens. Les utiliser pour les données MAFE sont : larési<strong>de</strong>nce – ce module rapporte l’histoire parcours matrimonial <strong>et</strong> la naissance <strong>de</strong>s observé en termes <strong>de</strong> disponibilité d’un titre<strong>de</strong> séjour légal <strong>et</strong> d’un permis <strong>de</strong> travail lors[Philippe Antoine]Il convient <strong>de</strong> revenir sur les notions <strong>de</strong> temps. Durant sa vie, on passe par différentsétats : célibataire, union, mariage, divorce, Ce qui est intéressant dans la biographie<strong>de</strong>s individus est la place tenue parl’héritage social. On a besoin <strong>de</strong> recueillir <strong>de</strong>sinformations sur la reproduction <strong>sociale</strong>, <strong>et</strong>donc d’établir <strong>de</strong>s biographies <strong>de</strong> différentesDans le module 1 indiqué par Mody, <strong>de</strong>squestions portent sur les parents. Commentrendre compte <strong>de</strong> l’origine <strong>sociale</strong> d’unepersonne <strong>et</strong> <strong>de</strong> ses parents ? Il est quasiment temps la biographie d’un individu <strong>et</strong> celle <strong>de</strong>d’autres, pour traduire l’origine <strong>sociale</strong> <strong>de</strong><strong>de</strong>man<strong>de</strong>r : « Quelle était la profession <strong>de</strong> vosparents quand vous aviez quinze ans ? Quelétait le niveau scolaire <strong>de</strong> vos parents quandvous aviez quinze ans ? ». Nous sommes dansce cas dans <strong>de</strong> l’incertain car la réponse est profession <strong>de</strong> leurs parents au moment On ne peut pas tout traduire en donnéesbiographiques quantitatives.Deux stagiaires se nomment pour larestitution du samedi. Philippe Antoineprécise que c<strong>et</strong>te synthèse est le produit <strong>de</strong>l’ensemble <strong>de</strong> l’atelier, que les diapositivesutilisées dans la semaine seront mises àdisposition pour c<strong>et</strong>te présentation. Desgroupes <strong>de</strong> travail sont constitués pour lestravaux pratiques. En marge <strong>de</strong> l’atelier, <strong>de</strong>sexercices sont donnés aux stagiaires afin <strong>de</strong>les présenter en séance le len<strong>de</strong>main. au temps : l’âge <strong>de</strong> l’individu, une date,l’approche par génération.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 205]


Graphique42Diagramme <strong>de</strong> LexisDiagramme <strong>de</strong> LexisSources : Ch. Van<strong>de</strong>schrick, Institut <strong>de</strong> Démographie, Université catholique <strong>de</strong> Louvainicampus.uclouvain.be/courses/LEXIS/document/Texte_impression/DL_Theorie.pdf .Ce diagramme perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> visualiser notreces trois dimensions du temps se trouvent date donnée –, la dimension longitudinale– ce qui va évoluer au cours du temps –, <strong>et</strong> leGraphique43Diagramme <strong>de</strong> <strong>de</strong> Lexis Lexis (2) (2)Sources : Ch. Van<strong>de</strong>schrick, Institut <strong>de</strong> Démographie, Université catholique <strong>de</strong> Louvain.[ 206] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


eprésenter toutes les personnes d’une que le temps passe, la personne vieillit. la première année <strong>de</strong> vie elle a 0 an révolu.GraphiqueDiagramme <strong>de</strong> Lexis. Une date44Diagramme <strong>de</strong> Lexis. Une dateSources : Ch. Van<strong>de</strong>schrick, Institut <strong>de</strong> Démographie, Université catholique <strong>de</strong> Louvain. <strong>de</strong> pouvoir repérer une date.GraphiqueDiagramme <strong>de</strong> Lexis. Un âge exact45Diagramme <strong>de</strong> Lexis. Un âge exactSources : Ch. Van<strong>de</strong>schrick, Institut <strong>de</strong> Démographie, Université catholique <strong>de</strong> Louvain.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


Il peut repérer un âge <strong>et</strong> <strong>de</strong>s personnes quidu temps.Diagramme <strong>de</strong> Lexis. Localisation d’un évènementGraphique46Diagramme <strong>de</strong> Lexis. Localisation d’un événementSources : Ch. Van<strong>de</strong>schrick, Institut <strong>de</strong> Démographie, Université catholique <strong>de</strong> Louvain.Le diagramme perm<strong>et</strong> également <strong>de</strong>déterminer l’intersection entre un âge <strong>et</strong> unedate. Nous opérerons c<strong>et</strong>te dynamique entredate <strong>et</strong> âge. Nous calculerons <strong>de</strong>s durées quisont <strong>de</strong>s différences <strong>de</strong> date ou d’âge.GraphiqueDiagramme <strong>de</strong> Lexis. La ligne <strong>de</strong> vie47Diagramme <strong>de</strong> Lexis. La ligne <strong>de</strong> vieSources : Ch. Van<strong>de</strong>schrick, Institut <strong>de</strong> Démographie, Université catholique <strong>de</strong> Louvain.[ 208] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


La ligne <strong>de</strong> vie d’une personne va <strong>de</strong> lanaissance au décès en passant par lesanniversaires. L’idée du questionnaire <strong>de</strong>graphique est <strong>de</strong> repérer un certain nombred’événements qui nous intéressent sur c<strong>et</strong>teligne <strong>de</strong> vie.Graphique48Diagramme <strong>de</strong> Lexis. Une annéeDiagramme <strong>de</strong> Lexis. Une annéeSources : Ch. Van<strong>de</strong>schrick, Institut <strong>de</strong> Démographie, Université catholique <strong>de</strong> Louvain.On peut aussi repérer une année entière…GraphiqueDiagramme <strong>de</strong> Lexis. Un âge révolu49Diagramme <strong>de</strong> Lexis. Un âge révoluSources : Ch. Van<strong>de</strong>schrick, Institut <strong>de</strong> Démographie, Université catholique <strong>de</strong> Louvain.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 209]


GraphiqueDiagramme 50<strong>de</strong> Lexis. <strong>de</strong> Une générationSources : Ch. Van<strong>de</strong>schrick, Institut <strong>de</strong> Démographie, Université catholique <strong>de</strong> Louvain. groupe quinquennal d’années, voire dans problématique étudiée. Pour <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>sdimensions historiques, on prendra <strong>de</strong>sgénérations décennales. Par contre, si l’onétudie l’éducation <strong>de</strong>s cohortes annuelles, onprendra l’année – les termes <strong>de</strong> cohorte <strong>et</strong>universités <strong>de</strong> connaître le <strong>de</strong>venir <strong>de</strong> chaquecohorte annuelle d’étudiants. On aura unecohorte d’étudiants sortis <strong>de</strong> l’université en ces distinctions dans l’analyse : il est parfoisintéressant <strong>de</strong> se focaliser seulement sur [ 210] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


GraphiqueCoordonnées sur le diagramme <strong>de</strong> Lexis.Récapitulatif51Coordonnées sur le diagramme <strong>de</strong> Lexis. RécapitulatifSources : construction <strong>de</strong> l’auteur.qui est un moyen <strong>de</strong> recueillir ces dates sur l<strong>et</strong>errain : repérage <strong>de</strong> chaque événement ouTableau40Fiche Ageven. Enquête BIOMAD 1998Sources : Antoine Ph ; Bocquier.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 211]


n’y a pas d’ordre a priori. Le plus simple est <strong>de</strong>commencer par la vie familiale mais on peuts’appuyer sur <strong>de</strong>s événements sur lesquels <strong>de</strong>s biographies s’appuie sur un bon repéragedans le temps <strong>de</strong>s événements vécus par les dates <strong>de</strong>s événements vécus, mais enrevanche, l’enchaînement <strong>de</strong>s événements Ce type d’événements est utile pour situer les – généralement, les individus se remémorent naissance <strong>de</strong>s enfants, <strong>et</strong>c. On note par ailleursune meilleure qualité <strong>de</strong> l’information chez lesfemmes. On peut également prendre commerepère la datation d’événements historiques. dates <strong>et</strong> un système <strong>de</strong> durée, <strong>de</strong> temps avant types d’information portant sur la vie familiale,la vie rési<strong>de</strong>ntielle <strong>et</strong> la vie professionnelle.Pour chaque événement est inscrit entrePlusieurs événements peuvent se produire la première épouse, un déménagement<strong>et</strong> un changement <strong>de</strong> travail. Au mois <strong>de</strong> <strong>de</strong>s événements comme le mariage <strong>et</strong> personne mariée. l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s étapes du mariage. La colonneFamilles/statut montre les différentes formes<strong>de</strong> mariage :- les gens se sont mariés coutumièrement en - en 1990 seulement, le divorce a étéformalisé. fonction du questionnement – si l’on travaille religion est important, il est possible d’ajouterune colonne pour repérer les conversionsassociative, on peut ajouter une colonne pourrepérer dans quelles associations l’individu estou était impliqué.L’une <strong>de</strong>s contraintes est que <strong>de</strong>s événe- – alternances <strong>de</strong> p<strong>et</strong>ites pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> travail recueillir tous ces événements ou bien lessynthétiser en créant, pour reprendre c<strong>et</strong> étudie le début <strong>de</strong> la vie professionnelle d’unepersonne, on se focalisera sur une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> si l’on restitue la carrière professionnelle, cespério<strong>de</strong>s ne seront pas prises en compte – onpeut arbitrairement recueillir les pério<strong>de</strong>s [ 212] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


ques est <strong>de</strong> dire que les personnes nepeuvent donner précisément la datation<strong>de</strong>s événements. En réalité, tout rési<strong>de</strong> dansconnu.Journée 2, mardi 19 juill<strong>et</strong>Mody Diop débute la séance en reprenantpoint par point les traitements effectués laveille sur Stata par les stagiaires afin d’évitertout « décrochage » technique.Un premier travail <strong>de</strong> sensibilisation à Stataest initié par Andonirina Rakotonarivo ; sontprésentés :- les quatre principales fenêtres d’exploita tion(comman<strong>de</strong>s, variables, résultats, édition)<strong>et</strong> les capacités <strong>de</strong> mémoire du logiciel ;- les différentes formes <strong>de</strong> caractérisation <strong>de</strong>sdonnées brutes ;- le traitement <strong>de</strong>s données : création <strong>de</strong>nouvelles variables, recodage, construction<strong>de</strong> tableaux croisés, <strong>et</strong>c.Afin <strong>de</strong> répondre aux <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ssta giaires, la formation se poursuit parune intervention <strong>de</strong> Philippe Antoineportant notamment sur les différences <strong>de</strong>fonctionnement en termes <strong>de</strong> mémoireentre SPSS <strong>et</strong> Stata.La journée s’achève par un exercice pratiqued’application à six variables sur 2048observations afin d’illustrer les précé<strong>de</strong>ntesséances théoriques. L’objectif est ici <strong>de</strong>familiariser les stagiaires au maniement dulogiciel avant <strong>de</strong> revenir au questionnaire <strong>de</strong>senquêtes biographiques <strong>et</strong> à sa conception.2.2.1. Fiche Ageven <strong>et</strong>questionnaire. Exempledu questionnaire <strong>de</strong> Lomé (Togo)[Philippe Antoine]changement <strong>de</strong> statut ou d’événementcomprend autant <strong>de</strong> lignes qu’il y a <strong>de</strong>changements dans la vie <strong>de</strong> l’individu. Les– si un individu ne connaît pas d’événement Dans un second temps, Andonirina vousLe questionnaire au Togo comportaitplusieurs modules : caractéristiques <strong>de</strong> l’individu,vie professionnelle, vie rési<strong>de</strong>ntielle, viematrimoniale <strong>et</strong> enfants.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 213]


Tableau41Module 1. Caractéristiques socio-démographiquesMODULE 1 : CARACTÉRISTIQUES SOCIO-DEMOGRAPHIQUESI<strong>de</strong>ntifiant |_1_| GRAPPE |__|__|__| MÉNAGE |__|__| INDIVIDU |__|__|101-102 Date <strong>de</strong> NaissanceMois |___|___| Année|___|___|NSP=20103 Sexe Masculin 1Féminin 2104 Religion à la naissance Sans religion 0Traditionnelle (Animisme, Vodou) 1Catholique 2Protestante (Evangélique, Presbytérienne,Baptiste, Méthodiste,Assemblée <strong>de</strong> Dieu) 3Musulmane 4Autre chrétienne (préciser) 5____________________________________Autre (préciser)6____________________________________105 Avez-vous changé <strong>de</strong> religion Oui 1<strong>de</strong>puis votre naissance ?Non 0 --->109106-107 A quelle date avez-vouschangé <strong>de</strong> religion pour la <strong>de</strong>rnière Mois |___|___| Année |___|___|fois ?NSP=20108 Nouvelle religion Sans religion 0Traditionnelle (Animisme, Vodou) 1Catholique 2Protestante (Evangélique, Presbytérienne,Baptiste, Méthodiste,Assemblée <strong>de</strong> Dieu) 3Musulmane 4Autre chrétienne (préciser) 5____________________________________Autre (préciser)6____________________________________109 Niveau d’instruction du père Sans instruction 0Primaire 1Secondaire 1 2Secondaire 2 3Supérieur 4Sans instruction <strong>et</strong> alphabétisé 5Ecole alleman<strong>de</strong> 6Ecole coranique 7NSP 8110 Profession principale du pèrequand vous aviez 15 ans (ou avant son __________________________décès si père décédé avant vos 15ans) |___|___|___|(Décrire précisément)111 Niveau d’instruction <strong>de</strong> la mère Sans instruction 0Primaire 1Secondaire 1 2Secondaire 2 3Supérieur 4Sans instruction <strong>et</strong> alphabétisée 5Ecole alleman<strong>de</strong> 6Ecole coranique 7NSP 8112 Profession principale <strong>de</strong> la mèrequand vous aviez 15 ans (ou avant son __________________________décès si mère décédée avant vos 15 |___|___|___|ans) (Décrire précisément)113 Ethnie : (écrire en clair)____________________________|___|___|114 Nationalité : (écrire en clair) Togolais =01____________________________|___|___|A compléter à l’issue <strong>de</strong> l’entr<strong>et</strong>ien :115 Nombre <strong>de</strong> colonnes Module 2116 Nombre <strong>de</strong> colonnes Module 3117 Nombre <strong>de</strong> colonnes Module 4118 Nombre <strong>de</strong> colonnes Module 5|___|___||___|___||___|___||___|___|Sources : Antoine Ph, Beguy D, Kokou V.Ce module n’est pas biographique – il perm<strong>et</strong><strong>de</strong> recueillir les caractéristiques <strong>de</strong> l’individu<strong>et</strong>hnie, nationalité). Certaines informationsconcernent un tiers, comme le père <strong>de</strong> Ego, <strong>et</strong> sa profession. La profession du père estpour la mère.Nos collègues togolais ont voulu connaître leschangements <strong>de</strong> religion au cours <strong>de</strong> la vie <strong>de</strong>l’individu. Nous avons opté pour une solutionhybri<strong>de</strong> en considérant un seul changement principal changement au Togo concerne lesnouvelles églises protestantes sous influence[ 214] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Tableau42Module 2. Historique <strong>de</strong>s logementsMODULE 2 : HISTORIQUE DES LOGEMENTS |_2_| GRAPPE |__|__|__| MÉNAGE |__|__| INDIVIDU |__|__|ENQUETEUR : DANS CE MODULE, VOUS DEVEZ REMPLIR UNE COLONNE POUR CHACUN DES LOGEMENTS OCCUPE PAR L’ENQUETE. TOUTEFOIS SI LE STATUTD’OCCUPATION (QUESTION 216) CHANGE AU COURS DU SEJOUR, OUVRIR UNE NOUVELLE COLONNE.SE REFERER A LA FICHE AGEVEN POUR REMPLIR LES QUESTIONS 201 A 203.Questions R 01 R 02 R 03 R 04 R 05201 Numéro <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> (voirAGEVEN) |__|__| |__|__| |__|__| |__|__| |__|__|202-203 A quelle date vous êtes-vousinstallé (ou à quelle date avez-vouschangé <strong>de</strong> statut d’occupation) dans celogement ?204 Préciser le milieu où se situait celogement205 Préciser <strong>et</strong> écrire en clairoù se situait ce logement ?pour Lomé : le quartierpour l'intérieur : la préfecturepour l'étranger : le pays|__|__|MoisNSP=20|__|__|AnnéeLomé 1Intérieur pays rural 2Intérieur pays urbain 3Étranger rural 4Étranger urbain 5NSP 8__________________|___|___|Sans domicile fixe(SDF) =98Pour les SDF, passer àla colonne suivante206 Quel est votre statut d’occupation Propriétaire 1---> 207dans le logement au début <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> Locataire 2---> 210?Hébergé 3---> 212PROPRIETAIRE207 Étiez-vous le seul propriétaire <strong>de</strong>ce logement ?Moi seul 1Mon conjoint 2Mon conjoint <strong>et</strong> moi 3Moi <strong>et</strong> autre membre <strong>de</strong>ma famille 4Mon conjoint <strong>et</strong> autremembre <strong>de</strong> sa famille5|__|__|MoisNSP=20|__|__|AnnéeLomé 1Intérieur pays rural 2Intérieur pays urbain 3Étranger rural 4Étranger urbain 5NSP 8__________________|___|___|Sans domicile fixe(SDF) =98Pour les SDF, passer àla colonne suivantePropriétaire 1---> 207Locataire 2---> 210Hébergé 3---> 212Moi seul 1Mon conjoint 2Mon conjoint <strong>et</strong> moi 3Moi <strong>et</strong> autre membre <strong>de</strong>ma famille 4Mon conjoint <strong>et</strong> autremembre <strong>de</strong> a famille 5|__|__|MoisNSP=20|__|__|AnnéeLomé 1Intérieur pays rural 2Intérieur pays urbain 3Étranger rural 4Étranger urbain 5NSP 8__________________|___|___|Sans domicile fixe(SDF) =98Pour les SDF, passer àla colonne suivantePropriétaire 1---> 207Locataire 2---> 210Hébergé 3---> 212Moi seul 1Mon conjoint 2Mon conjoint <strong>et</strong> moi 3Moi <strong>et</strong> autre membre <strong>de</strong>ma famille 4Mon conjoint <strong>et</strong> autremembre <strong>de</strong> sa famille5|__|__|MoisNSP=20|__|__|AnnéeLomé 1Intérieur pays rural 2Intérieur pays urbain 3Étranger rural 4Étranger urbain 5NSP 8__________________|___|___|Sans domicile fixe(SDF) =98Pour les SDF, passer àla colonne suivantePropriétaire 1---> 207Locataire 2---> 210Hébergé 3---> 212Moi seul 1Mon conjoint 2Mon conjoint <strong>et</strong> moi 3Moi <strong>et</strong> autre membre <strong>de</strong>ma famille 4Mon conjoint <strong>et</strong> autremembre <strong>de</strong> sa famille5|__|__|MoisNSP=20|__|__|AnnéeLomé 1Intérieur pays rural 2Intérieur pays urbain 3Étranger rural 4Étranger urbain 5NSP 8__________________|___|___|Sans domicile fixe(SDF) =98Pour les SDF, passer àla colonne suivantePropriétaire 1---> 207Locataire 2---> 210Hébergé 3---> 212Moi seul 1Mon conjoint 2Mon conjoint <strong>et</strong> moi 3Moi <strong>et</strong> autre membre <strong>de</strong>ma famille 4Mon conjoint <strong>et</strong> autremembre <strong>de</strong> sa famille5Sources : Antoine Ph, Beguy D, Kokou V. l’autre – puisque l’individu change plusieursfois <strong>de</strong> logement dans sa vie. Dans notre vie, il y aura donc trois colonnes, chaquecolonne concerne un logement occupé.Ce questionnaire est complété après le début d’occupation du logement corresponddu mois <strong>de</strong> mai 1952. L’individu change <strong>de</strong> <strong>et</strong> la quatrième en 1990. remplies : quatre pour le rési<strong>de</strong>ntiel, neufspour la profession. La vie familiale concerneAgeven nous a résumé la vie <strong>de</strong> l’individu. questionnaire.Thomas Chaumont correspond t-il au nombre <strong>de</strong> compagnes[Philippe Antoine] un conjoint. Ce qui rend difficile le modulematrimonial, tel que nous le pratiquons, estJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 215]


module. phase <strong>de</strong> conception qui rassemblera tousChacun fera part <strong>de</strong> ses préoccupations questionnaire. Lors <strong>de</strong> sa conception, une datation. Le questionnaire biographique est pilotes légères sont donc réalisées pour lem<strong>et</strong>tre au point. Une fois les outils testés,par le questionnaire. le module rési<strong>de</strong>ntiel <strong>et</strong> professionnel. Lapremière colonne du module rési<strong>de</strong>ntielcorrespond au début <strong>de</strong> la vie <strong>de</strong> l’individu C’est l’ordonnancement <strong>de</strong>s différents événementsdans le temps qui caractérise lequestionnaire biographique.Tableau43Module 2. Historique <strong>de</strong>s logements (2)Questions R 01 R 02 R 03 R 04 R 05208 Comment avez-vous acquis ou Héritage 1 Héritage 1 Héritage 1 Héritage 1 Héritage 1financé principalement l’achat ou la Financement propre 2 Financement propre 2 Financement propre 2 Financement propre 2 Financement propre 2construction <strong>de</strong> ce logement ?Prêt bancaire 3 Prêt bancaire 3 Prêt bancaire 3 Prêt bancaire 3 Prêt bancaire 3Épargne logement 4 Épargne logement 4 Épargne logement 4 Épargne logement 4 Épargne logement 4Don familial 5 Don familial 5 Don familial 5 Don familial 5 Don familial 5Prêt familial 6 Prêt familial 6 Prêt familial 6 Prêt familial 6 Prêt familial 6Prêt du Com.entrepri 7 Prêt du Com.entrepri 7 Prêt du Com.entrepri 7 Prêt du Com.entrepri 7 Prêt du Com.entrepri 7Autre (préciser) 9 Autre (préciser) 9 Autre (préciser) 9 Autre (préciser) 9 Autre (préciser) 9____________________________________________________________________________________________________209 Votre conjoint (e) a-t-il participéau financement <strong>de</strong> l’acquisition ou (<strong>et</strong>)<strong>de</strong> la construction <strong>de</strong> ce logement ?Oui, financièrement 1Oui, en matériaux <strong>de</strong>construction 2Oui, a fourni le terrain3Non 0Passer à 213LOCATAIRE210 De quel type <strong>de</strong> location s'agit-il ? Location simple 1Location vente 2Sous-location 3211 Qui paye le loyer <strong>et</strong> les charges ? Moi-même 1Conjoint (e) 2Mon conjoint <strong>et</strong> moi 3Parents 4Employeur 5Autre (préciser) 9____________________ Passer à 213HÉBERGÉ212 Par qui étiez-vous hébergé ? Famille conjoint 1Père / mère 2Enfant 3Autres parents 4Tierce personne 5Internat/Caserne 6Logé par patron 7Autre (préciser) 9____________________Oui, financièrement 1Oui, en matériaux <strong>de</strong>construction 2Oui, a fourni le terrain3Non 0Passer à 213Location simple 1Location vente 2Sous-location 3Moi-même 1Conjoint (e) 2Mon conjoint <strong>et</strong> moi 3Parents 4Employeur 5Autre (préciser) 9____________________ Passer à 213Famille conjoint 1Père / mère 2Enfant 3Autres parents 4Tierce personne 5Internat/Caserne 6Logé par patron 7Autre (préciser) 9____________________Oui, financièrement 1Oui, en matériaux <strong>de</strong>construction 2Oui, a fourni le terrain3Non 0Passer à 213Location simple 1Location vente 2Sous-location 3Moi-même 1Conjoint (e) 2Mon conjoint <strong>et</strong> moi 3Parents 4Employeur 5Autre (préciser) 9____________________ Passer à 213Famille conjoint 1Père / mère 2Enfant 3Autres parents 4Tierce personne 5Internat/Caserne 6Logé par patron 7Autre (préciser) 9____________________Oui, financièrement 1Oui, en matériaux <strong>de</strong>construction 2Oui, a fourni le terrain3Non 0Passer à 213Location simple 1Location vente 2Sous-location 3Moi-même 1Conjoint (e) 2Mon conjoint <strong>et</strong> moi 3Parents 4Employeur 5Autre (préciser) 9____________________ Passer à 213Famille conjoint 1Père / mère 2Enfant 3Autres parents 4Tierce personne 5Internat/Caserne 6Logé par patron 7Autre (préciser) 9____________________Oui, financièrement 1Oui, en matériaux <strong>de</strong>construction 2Oui, a fourni le terrain3Non 0Passer à 213Location simple 1Location vente 2Sous-location 3Moi-même 1Conjoint (e) 2Mon conjoint <strong>et</strong> moi 3Parents 4Employeur 5Autre (préciser) 9____________________ Passer à 213Famille conjoint 1Père / mère 2Enfant 3Autres parents 4Tierce personne 5Internat/Caserne 6Logé par patron 7Autre (préciser) 9____________________Sources : Antoine Ph, Beguy D, Kokou V.[ 216] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Les questions changent en fonction <strong>de</strong> laproblématique r<strong>et</strong>enue par les chercheurs.Les questionnaires présentés ici ne sont que dater les événements, les caractériser <strong>et</strong> approfondir. vont caractériser le logement.Plusieurs techniques se r<strong>et</strong>rouvent dans cequestionnaire.Le questionnaire est presque pré-codé : pour prends la question 204 (Tableau 42. Module 2,page 215) « Préciser le milieu où se trouvait celogement pays en milieu rural, <strong>et</strong>c. <strong>de</strong>man<strong>de</strong> quel est le statut <strong>de</strong> la personnedans le logement <strong>et</strong> suivant la réponse, renvoie vers d’autres questionsStagiairedépend du nombre <strong>de</strong> logements occupéspar c<strong>et</strong> individu ?[Philippe Antoine] questionnaire <strong>de</strong> plusieurs dizaines <strong>de</strong> pagesest posé auprès <strong>de</strong> 2000 personnes, cela fait on dispose <strong>de</strong> feuill<strong>et</strong>s supplémentaires si lapersonne a d’autres logements. Les colonnessont numérotées <strong>et</strong> non pas les logementsn’ont pas été insérées.Les numéros <strong>de</strong> colonne sont un moyen <strong>de</strong> Trần Thanh Hồng LanLe questionnaire comporte t-il <strong>de</strong>s questionsouvertes : quelle est la raison <strong>de</strong> cedéménagement ? Comment va-t-on alorsinsérer c<strong>et</strong>te question dans le questionnaire[Philippe Antoine] écrire – au moment <strong>de</strong> la saisie, on prend laréponse telle qu’elle a été donnée.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


[Andonirina Rakotonarivo] questions ouvertes ont été enregistrées,notamment sur les raisons <strong>de</strong> la migration recodage a posteriori <strong>de</strong>s questions ouvertes est <strong>de</strong> laisser toute réponse <strong>et</strong> d’éviter tout risque <strong>de</strong> l’influencer.[Philippe Antoine] Tableau44Module 3. Étu<strong>de</strong>s, apprentissage <strong>et</strong> vie activeSources : Antoine Ph, Beguy D, Kokou V.Ce module mélange activité <strong>et</strong> formation.L’entrée professionnelle est prise au sens précé <strong>de</strong>nt, on r<strong>et</strong>rouve les dates <strong>de</strong> chaquepério<strong>de</strong> – questions 303, 304. La question305 caractérise la pério<strong>de</strong>. Différentes 2. Maladie, 3. Invalidité, 4. R<strong>et</strong>raite, 5. Travail d’inactivité, 8. Toutes formes d’occupation– stagiaire, travailleur rémunéré, apprenti,sauts suivant la nature <strong>de</strong> la réponse.[ 218] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Tableau45Module 3. Étu<strong>de</strong>s, apprentissage <strong>et</strong> vie active (2)A PARTIR DE l'AGE DE 6 ANS A 01 A 02 A 03 A 04 A 05PRISE EN CHARGE POUR LES INACTIFS308 Comment étiez-vous principalementpris en charge durant c<strong>et</strong>te pério<strong>de</strong> ?Pension <strong>de</strong> travail<strong>et</strong> autres 01Rente/propriétés ouépargne 02Boursier 03Bourse + (ou) salaire04Conjoint 05Ascendants 06Descendants 07Autres parents 08Œuvre <strong>sociale</strong> 09Menus travaux 10Autre (préciser) 96____________________Passer à 331Pension <strong>de</strong> travail<strong>et</strong> autres 01Rente/propriétés ouépargne 02Boursier 03Bourse + (ou) salaire04Conjoint 05Ascendants 06Descendants 07Autres parents 08Œuvre <strong>sociale</strong> 09Menus travaux 10Autre (préciser) 96____________________Passer à 331POUR TOUS LES OCCUPÉS, STAGIAIRES, APPRENTIS ET AIDES-FAMILIAUX309 Quelle était votre activité principale____________________ ____________________ou quel métier appreniez-vous ? (Décrire__précisément )310 Quel était votre statut dans c<strong>et</strong>teactivité ?|__|__|__|Salarié 1Stagiaire 2-------> 317Apprenti 3Ai<strong>de</strong> familial 4-------> 316Patron <strong>et</strong> indépendant 5-------> 311POUR PATRONS ET INDEPENDANTS311 Combien <strong>de</strong> personnes travaillaient |__|__|pour vous en début <strong>de</strong> pério<strong>de</strong> ? 90 <strong>et</strong> +=90NSP=98312 Combien <strong>de</strong> personnes travaillaientpour vous en fin <strong>de</strong> pério<strong>de</strong> ?313 Quel type <strong>de</strong> comptabilité écrit<strong>et</strong>eniez-vous ?314 Êtes-vous inscrit au registre ducommerce ?|__|__|90 <strong>et</strong> +=90NSP=98Personnelle 1Plan comptable 2Pas <strong>de</strong> comptabilité 3Oui 1Non 0|__|__|__|Salarié 1Stagiaire 2-------> 317Apprenti 3Ai<strong>de</strong> familial 4-------> 316Patron <strong>et</strong> indépendant 5-------> 311|__|__|90 <strong>et</strong> +=90NSP=98|__|__|90 <strong>et</strong> +=90NSP=98Personnelle 1Plan comptable 2Pas <strong>de</strong> comptabilité 3Oui 1Non 0Pension <strong>de</strong> travail<strong>et</strong> autres 01Rente/propriétés ouépargne 02Boursier 03Bourse + (ou) salaire04Conjoint 05Ascendants 06Descendants 07Autres parents 08Œuvre <strong>sociale</strong> 09Menus travaux 10Autre (préciser) 96____________________Passer à 331_____________________|__|__|__|Salarié 1Stagiaire 2-------> 317Apprenti 3Ai<strong>de</strong> familial 4-------> 316Patron <strong>et</strong> indépendant 5-------> 311|__|__|90 <strong>et</strong> +=90NSP=98|__|__|90 <strong>et</strong> +=90NSP=98Personnelle 1Plan comptable 2Pas <strong>de</strong> comptabilité 3Oui 1Non 0Pension <strong>de</strong> travail Pension <strong>de</strong> travail<strong>et</strong> autres 01Rente/propriétés ouépargne 02Boursier 03Bourse + (ou) salaire04Conjoint 05Ascendants 06Descendants 07Autres parents 08Œuvre <strong>sociale</strong> 09Menus travaux 10Autre (préciser) 96____________________Passer à 331_____________________|__|__|__|Salarié 1Stagiaire 2-------> 317Apprenti 3Ai<strong>de</strong> familial 4-------> 316Patron <strong>et</strong> indépendant 5-------> 311|__|__|90 <strong>et</strong> +=90NSP=98|__|__|90 <strong>et</strong> +=90NSP=98Personnelle 1Plan comptable 2Pas <strong>de</strong> comptabilité 3Oui 1Non 0<strong>et</strong> autres 01Rente/propriétés ouépargne 02Boursier 03Bourse + (ou) salaire04Conjoint 05Ascendants 06Descendants 07Autres parents 08Œuvre <strong>sociale</strong> 09Menus travaux 10Autre (préciser) 96____________________Passer à 331_____________________|__|__|__|Salarié 1Stagiaire 2-------> 317Apprenti 3Ai<strong>de</strong> familial 4-------> 316Patron <strong>et</strong> indépendant 5-------> 311|__|__|90 <strong>et</strong> +=90NSP=98|__|__|90 <strong>et</strong> +=90NSP=98Personnelle 1Plan comptable 2Pas <strong>de</strong> comptabilité 3Oui 1Non 0Sources : Antoine Ph, Beguy D, Kokou V.Comme vous le voyez, la compréhensiondu questionnaire <strong>de</strong>man<strong>de</strong> une lectureattentive. Au cours <strong>de</strong> la formation, aient en mémoire la logique <strong>de</strong> chaque pério<strong>de</strong> différente <strong>de</strong> la vie <strong>de</strong> l’individu.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 219]


Tableau46Module 4. Vie matrimonialeMODULE 4 : VIE MATRIMONIALE. |_4_| GRAPPE |__|__|__| MENAGE |__|__| INDIVIDU |__|__|ENQUETEUR : CE MODULE NE S'ADRESSE QU'AUX PERSONNES EN UNION OU QUI ONT DEJA ETE EN UNION (DIVORCEE, SEPAREE, VEUVE). COMPLETER LESQUESTIONS 401 A 403 A PARTIR DES INFORMATIONS DE L'AGEVEN. CHAQUE PERIODE DE COHABITATION DOIT FAIRE L’OBJET D’UNE COLONNE SEPAREE. SIL’ENQUETE (E) N’A JAMAIS COHABITE AVEC CONJOINT (E), REMPLIR UNE COLONNE.Questions U 01 U 02 U 03 U 04 U 05Prénom du conjoint/conjointe401 Rang <strong>de</strong> l'union402-403 A quelle date considérez-vousque c<strong>et</strong>te union a commencé ?404-405 Depuis quand a commencé lacohabitation ?(inscrire 13 13 si jamais cohabité <strong>et</strong>passer à 407)406 S’agit-il <strong>de</strong> la première pério<strong>de</strong> <strong>de</strong>cohabitation avec c<strong>et</strong>te personne ?Mariage coutumier407-408 Date <strong>de</strong>s premiers pas(inscrire 13 13 si pas <strong>de</strong> premiers pas)409-410 Date <strong>de</strong> la remise <strong>de</strong> la dot(inscrire 13 13 si pas <strong>de</strong> dot)Mariage civil411-412 Date du mariage civil(inscrire 13 13 si pas <strong>de</strong> mariage civil)|__|__|MoisNSP=20|__|__|MoisNSP=20|__|__| |__|__| |__|__| |__|__| |__|__||__|__|Année|__|__|AnnéeOui 1-----> 407Non 0-----> 415|__|__|MoisNSP=20|__|__|MoisNSP=20|__|__|MoisNSP=20|__|__|Année|__|__|Année|__|__|Année|__|__|MoisNSP=20|__|__|MoisNSP=20|__|__|Année|__|__|AnnéeOui 1-----> 407Non 0-----> 415|__|__|MoisNSP=20|__|__|MoisNSP=20|__|__|MoisNSP=20|__|__|Année|__|__|Année|__|__|Année|__|__|MoisNSP=20|__|__|MoisNSP=20|__|__|Année|__|__|AnnéeOui 1-----> 407Non 0-----> 415|__|__|MoisNSP=20|__|__|MoisNSP=20|__|__|MoisNSP=20|__|__|Année|__|__|Année|__|__|Année|__|__|MoisNSP=20|__|__|MoisNSP=20|__|__|Année|__|__|AnnéeOui 1-----> 407Non 0-----> 415|__|__|MoisNSP=20|__|__|MoisNSP=20|__|__|MoisNSP=20|__|__|Année|__|__|Année|__|__|Année|__|__|MoisNSP=20|__|__|MoisNSP=20|__|__|Année|__|__|AnnéeOui 1-----> 407Non 0-----> 415|__|__|MoisNSP=20|__|__|MoisNSP=20|__|__|MoisNSP=20|__|__|Année|__|__|Année|__|__|AnnéeMariage religieux413-414 Date du mariage religieux(inscrire 13 13 si pas <strong>de</strong> mariagereligieux)415 Quelle était la situationmatrimoniale <strong>de</strong> votreconjoint/conjointe au début <strong>de</strong> c<strong>et</strong>tepério<strong>de</strong> ?|__|__|MoisNSP=20|__|__|AnnéeCélibataire 1Monogame 2Polygame 3Séparé(e)/Divorcé(e) 4Veuf (ve) 5|__|__|MoisNSP=20|__|__|AnnéeCélibataire 1Monogame 2Polygame 3Séparé(e)/Divorcé(e) 4Veuf (ve) 5|__|__|MoisNSP=20|__|__|AnnéeCélibataire 1Monogame 2Polygame 3Séparé(e)/Divorcé(e) 4Veuf (ve) 5|__|__|MoisNSP=20|__|__|AnnéeCélibataire 1Monogame 2Polygame 3Séparé(e)/Divorcé(e) 4Veuf (ve) 5|__|__|MoisNSP=20|__|__|AnnéeCélibataire 1Monogame 2Polygame 3Séparé(e)/Divorcé(e) 4Veuf (ve) 5Sources : Antoine Ph, Beguy D, Kokou V.Le module 4 essaie <strong>de</strong> saisir toutes les étapesdu mariage. Je ne sais pas si ce questionnaire société vi<strong>et</strong>namienne, cambodgienneou malaisienne, mais il pose un point <strong>de</strong>comparaison. Le questionnaire portant surla différence <strong>de</strong> celui sur le marché du travail, recueillies pour marquer le début <strong>de</strong> l’union.Lors <strong>de</strong>s analyses, nous ne sommes pas allésdans le détail <strong>de</strong>s dates, mais nous noussommes seulement focalisés sur la date <strong>de</strong>perception <strong>de</strong>s individus <strong>de</strong> leur union. J’attirevotre attention sur ce point car en termes<strong>de</strong> métho<strong>de</strong>, il n’est pas toujours pertinentd’établir le questionnaire le plus sophistiqué.[ 220] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Tableau47Module 4. Vie matrimoniale (2)Questions U 01 U 02 U 03 U 04 U 05416 C<strong>et</strong>te cohabitation dure-t-elle Oui 1 Oui 1 Oui 1 Oui 1 Oui 1encore ?Passer au module 5 ou Passer au module 5 ou Passer au module 5 ou Passer au module 5 ou Passer au module 5 ouà la colonne suivante à la colonne suivante à la colonne suivante à la colonne suivante à la colonne suivanteNon 0--->417 Non 0--->417 Non 0--->417 Non 0--->417 Non 0--->417Jamais cohab.2--->420 Jamais cohab.2--->420 Jamais cohab.2--->420 Jamais cohab.2--->420 Jamais cohab.2--->420417-418 A partir <strong>de</strong> quelle date avezvouscessé <strong>de</strong> cohabiter ?419 Y a-t-il eu une nouvellecohabitation ?420 C<strong>et</strong>te union a-t-elle été rompue ? Oui, divorce 1Oui, abandon duconjoint/du foyer 2Oui, répudiation 3Oui, départ volontaire4Oui, décès conjoint 5Non 0Si NON passer à lacolonne suivante ou aumodule 5421-422 Quel est le mois <strong>et</strong> l'année <strong>de</strong> lafin d’union ?|__|__| |__|__| |__|__| |__|__| |__|__| |__|__| |__|__| |__|__| |__|__|Mois Année Mois Année Mois Année Mois Année MoisNSP=20NSP=20NSP=20NSP=20NSP=20Oui 1 Oui 1 Oui 1 Oui 1Non 0 Non 0 Non 0 Non 0|__|__|MoisNSP=20|__|__|AnnéeOui, divorce 1Oui, abandon duconjoint/du foyer 2Oui, répudiation 3Oui, départ volontaire4Oui, décès conjoint 5Non 0Si NON passer à lacolonne suivante ou aumodule 5|__|__|MoisNSP=20|__|__|AnnéeOui, divorce 1Oui, abandon duconjoint/du foyer 2Oui, répudiation 3Oui, départ volontaire4Oui, décès conjoint 5Non 0Si NON passer à lacolonne suivante ou aumodule 5|__|__|MoisNSP=20|__|__|AnnéeOui, divorce 1Oui, abandon duconjoint/du foyer 2Oui, répudiation 3Oui, départ volontaire4Oui, décès conjoint 5Non 0Si NON passer à lacolonne suivante ou aumodule 5|__|__|MoisNSP=20|__|__|Année|__|__|AnnéeOui 1Non 0Oui, divorce 1Oui, abandon duconjoint/du foyer 2Oui, répudiation 3Oui, départ volontaire4Oui, décès conjoint 5Non 0Si NON passer à lacolonne suivante ou aumodule 5|__|__|MoisNSP=20|__|__|AnnéeSources : Antoine Ph, Beguy D, Kokou V.Au Togo, le phénomène <strong>de</strong> la cohabitation<strong>de</strong>s conjoints a r<strong>et</strong>enu une attention adéquate. On a bien compris que pour lesmodules logement ou profession, la date<strong>de</strong> début <strong>de</strong> la colonne suivante marquait lanature. Des questions portent sur l’éventuellerupture <strong>et</strong> sa datation – question 420 : divorce,abandon par le conjoint du foyer, répudiation,départ volontaire, décès du conjoint – en cas<strong>de</strong> veuvage.Quand l’union a été rompue, la date estdate quelque soit la nature <strong>de</strong> l’union.Ensuite, dans le travail informatique, il faudradistinguer les séparations <strong>de</strong>s divorces ou<strong>de</strong>s décès du conjoint. Le questionnaire Helen MingPourquoi y a t-il un double codage pour laquestion « À partir <strong>de</strong> quelle date avez-vouscessé <strong>de</strong> cohabiter ? ».[Philippe Antoine] variables différentes. numéros <strong>de</strong> variables. Ce module est le plusdans les autres modules, nous avons le principe, on ne peut prendre une nouvelleépouse que si l’on a préalablement divorcé,ou en cas <strong>de</strong> veuvage. Avec la polygamie temps.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 221]


Tableau48Module 5. Enfants nés vivantsMODULE 5 : ENFANTS NÉS VIVANTS |_5_| GRAPPE |__|__|__| MÉNAGE |__|__| INDIVIDU |__|__|ENQUETEUR : DANS CE MODULE, VOUS DEVEZ REMPLIR UNE COLONNE POUR CHACUN DES ENFANTS NES VIVANTS DE L'ENQUETE(E). POUR LES JUMEAUX,REMPLIR UNE COLONNE PAR ENFANT. SE REFERER A LA FICHE AGEVEN POUR REMPLIR LES QUESTIONS 501 A 503;; 508-509.Questions E 01 E 02 E 03 E 04 E 05 E 06 E 07 E 08 E 09Prénom <strong>de</strong> l'enfant501 Rang <strong>de</strong>l’enfant |__|__| |__|__| |__|__| |__|__| |__|__| |__|__| |__|__| |__|__| |__|__|502-503 Mois <strong>et</strong>année <strong>de</strong> naissance504 S’agit-il <strong>de</strong>jumeaux ou d<strong>et</strong>ripl<strong>et</strong>s ?Mois |__|__|NSP=20Année |__|__|Oui 1Non 0505 Sexe <strong>de</strong> l'enfant Masculin 1Féminin 2506 Rang <strong>de</strong> l'union(cf module viematrimoniale)507 L'enfant est-iltoujours en vie ?508-509 Mois <strong>et</strong>année <strong>de</strong> décès510 L'enfant vit-iltoujours avecvous ?511–512 Depuisquelle date l’enfantne rési<strong>de</strong> plus avecvous ?Numéro |__|__|si hors union00Oui 1----> 510Non 0----> 508Mois |__|__|NSP=20Année |__|__|Passer à 513Oui 1----> 513Non 0----> 511Mois |__|__|NSP=20Année |__|__|Passer à 513Mois |__|__|NSP=20Année |__|__|Oui 1Non 0Masculin 1Féminin 2Numéro |__|__|si hors union00Oui 1----> 510Non 0----> 508Mois |__|__|NSP=20Année |__|__|Passer à 513Oui 1----> 513Non 0----> 511Mois |__|__|NSP=20Année |__|__|Passer à 513Mois |__|__|NSP=20Année |__|__|Oui 1Non 0Masculin 1Féminin 2Numéro |__|__|si hors union00Oui 1----> 510Non 0----> 508Mois |__|__|NSP=20Année |__|__|Passer à 513Oui 1----> 513Non 0----> 511Mois |__|__|NSP=20Année |__|__|Passer à 513Mois |__|__|NSP=20Année |__|__|Oui 1Non 0Masculin 1Féminin 2Numéro |__|__|si hors union00Oui 1----> 510Non 0----> 508Mois |__|__|NSP=20Année |__|__|Passer à 513Oui 1----> 513Non 0----> 511Mois |__|__|NSP=20Année |__|__|Passer à 513Mois |__|__|NSP=20Année |__|__|Oui 1Non 0Masculin 1Féminin 2Numéro |__|__|si hors union00Oui 1----> 510Non 0----> 508Mois |__|__|NSP=20Année |__|__|Passer à 513Oui 1----> 513Non 0----> 511Mois |__|__|NSP=20Année |__|__|Passer à 513Mois |__|__|NSP=20Année |__|__|Oui 1Non 0Masculin 1Féminin 2Numéro |__|__|si hors union00Oui 1----> 510Non 0----> 508Mois |__|__|NSP=20Année |__|__|Passer à 513Oui 1----> 513Non 0----> 511Mois |__|__|NSP=20Année |__|__|Passer à 513Mois |__|__|NSP=20Année |__|__|Oui 1Non 0Masculin 1Féminin 2Numéro |__|__|si hors union00Oui 1----> 510Non 0----> 508Mois |__|__|NSP=20Année |__|__|Passer à 513Oui 1----> 513Non 0----> 511Mois |__|__|NSP=20Année |__|__|Passer à 513Mois |__|__|NSP=20Année |__|__|Oui 1Non 0Masculin 1Féminin 2Numéro |__|__|si hors union00Oui 1----> 510Non 0----> 508Mois |__|__|NSP=20Année |__|__|Passer à 513Oui 1----> 513Non 0----> 511Mois |__|__|NSP=20Année |__|__|Passer à 513Mois |__|__|NSP=20Année |__|__|Oui 1Non 0Masculin 1Féminin 2Numéro |__|__|si hors union00Oui 1----> 510Non 0----> 508Mois |__|__|NSP=20Année |__|__|Passer à 513Oui 1----> 513Non 0----> 511Mois |__|__|NSP=20Année |__|__|Passer à 513Sources : Antoine Ph, Beguy D, Kokou V.Il ne s’agit pas ici d’enfants du couple mais <strong>de</strong>l’individu, <strong>de</strong>s enfants qu’il peut avoir eu avec<strong>de</strong>s conjoints ou <strong>de</strong>s partenaires différents.Nous sommes dans une analyse <strong>de</strong> lafécondité <strong>et</strong> <strong>de</strong>s questions sont posées aussid’enfants ils ont eu dans leur vie. complique l’analyse. Or, en Afrique, en général, dans le module 4. envoyé chez son oncle qui habite en ville,pour la scolarisation également. La mobilité se trouve l’enfant. Tous ces aspects ont leurtraduction dans le questionnaire.[ 222] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Tableau49Module 5. Enfants nés vivants (2)Questions E 01 E 02 E 03 E 04 E 05 E 06 E 07 E 08 E 09513 L’enfant a-t-ilété scolarisé ?514 Quel est le<strong>de</strong>rnier niveauscolaire atteint parc<strong>et</strong> enfant ?515 L’enfant va-t-ilencore à l’école ?NB : Ne poser c<strong>et</strong>tequestion que pourles enfants en vie aumoment <strong>de</strong>l’enquête516 A quel âgel’enfant a-t-il cessé<strong>de</strong> fréquenterl’école ?Oui 1----> 514Non 2Non, décédéavant âgescolaire 3Ne sait pas 8PassercolonnesuivantePréscolaire 1École coraniq 2Primaire 3Secondaire 1 4Secondaire 2 5Supérieur 6Ne sait pas 8Oui 1PassercolonnesuivanteNon 0-----> 516Ne sait pas 8|___|___|NSP=98Oui 1----> 514Non 2Non, décédéavant âgescolaire 3Ne sait pas 8PassercolonnesuivantePréscolaire 1École coraniq 2Primaire 3Secondaire 1 4Secondaire 2 5Supérieur 6Ne sait pas 8Oui 1PassercolonnesuivanteNon 0-----> 516Ne sait pas 8|___|___|NSP=98Oui 1----> 514Non 2Non, décédéavant âgescolaire 3Ne sait pas 8PassercolonnesuivantePréscolaire 1École coraniq 2Primaire 3Secondaire 1 4Secondaire 2 5Supérieur 6Ne sait pas 8Oui 1PassercolonnesuivanteNon 0-----> 516Ne sait pas 8|___|___|NSP=98Oui 1----> 514Non 2Non, décédéavant âgescolaire 3Ne sait pas 8PassercolonnesuivantePréscolaire 1École coraniq 2Primaire 3Secondaire 1 4Secondaire 2 5Supérieur 6Ne sait pas 8Oui 1PassercolonnesuivanteNon 0-----> 516Ne sait pas 8|___|___|NSP=98Oui 1----> 514Non 2Non, décédéavant âgescolaire 3Ne sait pas 8PassercolonnesuivantePréscolaire 1École coraniq 2Primaire 3Secondaire 1 4Secondaire 2 5Supérieur 6Ne sait pas 8Oui 1PassercolonnesuivanteNon 0-----> 516Ne sait pas 8|___|___|NSP=98Oui 1----> 514Non 2Non, décédéavant âgescolaire 3Ne sait pas 8PassercolonnesuivantePréscolaire 1École coraniq 2Primaire 3Secondaire 1 4Secondaire 2 5Supérieur 6Ne sait pas 8Oui 1PassercolonnesuivanteNon 0-----> 516Ne sait pas 8|___|___|NSP=98Oui 1----> 514Non 2Non, décédéavant âgescolaire 3Ne sait pas 8PassercolonnesuivantePréscolaire 1École coraniq 2Primaire 3Secondaire 1 4Secondaire 2 5Supérieur 6Ne sait pas 8Oui 1PassercolonnesuivanteNon 0-----> 516Ne sait pas 8|___|___|NSP=98Oui 1----> 514Non 2Non, décédéavant âgescolaire 3Ne sait pas 8PassercolonnesuivantePréscolaire 1École coraniq 2Primaire 3Secondaire 1 4Secondaire 2 5Supérieur 6Ne sait pas 8Oui 1PassercolonnesuivanteNon 0-----> 516Ne sait pas 8|___|___|NSP=98Oui 1----> 514Non 2Non, décédéavant âgescolaire 3Ne sait pas 8PassercolonnesuivantePréscolaire 1École coraniq 2Primaire 3Secondaire 1 4Secondaire 2 5Supérieur 6Ne sait pas 8Oui 1PassercolonnesuivanteNon 0-----> 516Ne sait pas 8|___|___|NSP=98Sources : Antoine Ph, Beguy D, Kokou V.Des questions portaient également sur lascolarisation <strong>de</strong> l’enfant.Je voudrais attirer votre attention sur est important, dans toute recherche, <strong>de</strong>reconnaître certaines imperfections. biographique, ces questions ne sont pasvéritablement adaptées car nous avonsbesoin <strong>de</strong> concentrer notre analyse sur <strong>de</strong>sinformations qui évoluent dans le temps, <strong>de</strong>cas, aucune question ne porte sur le début <strong>de</strong>la scolarisation – implicitement on considèreque les enfants débutent leur scolarisation auQuestion 516 : « À quel âge l’enfant a t-ilcessé <strong>de</strong> fréquenter l’école ? ». Implicitement, datation, ce qui n’est pas cohérent avecl’ensemble du questionnaire. l’échantillon. une capitale d’un pays d’Afrique, mais nousbiographiques sur l’ensemble du pays. En On prend comme base <strong>de</strong> sondage le<strong>de</strong>rnier recensement actualisé. En France <strong>de</strong> dénombrement (district). Chaque unitéd’environ mille personnes est cartographiée. zones <strong>de</strong> dénombrement : <strong>de</strong>s ménages Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 223]


environ cent ménages dans chaque zone<strong>de</strong> dénombrement, il faudra vingt-cinqzones <strong>de</strong> dénombrement. Chaque zone <strong>de</strong>dénombrement sera tirée aléatoirement dans Plus il y a <strong>de</strong> ménages dans une zone <strong>de</strong>dénombrement moins il y a <strong>de</strong> zones <strong>de</strong>dénombrement ce qui est plus économique. on multipliera les zones <strong>de</strong> dénombrement<strong>et</strong> on réduira le nombre <strong>de</strong> ménages danschaque zone. La taille <strong>de</strong> l’échantillon restei<strong>de</strong>ntique mais on augmente la dispersionLes eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> grappe partent du principe qualité <strong>de</strong> l’échantillon est essentielle – il estpossible <strong>de</strong> jouer sur certains paramètrescomme la taille <strong>de</strong> l’échantillon, le nombre <strong>de</strong> Une fois les ménages tirés, on réalise uneforme <strong>de</strong> dénombrement <strong>de</strong> toutes lespersonnes constituant chaque ménage. <strong>de</strong> personnes entre 25 <strong>et</strong> 35 ans, entre 35<strong>et</strong> 45 ans <strong>et</strong> entre 45 <strong>et</strong> 59 ans. Le Togobase très large : beaucoup <strong>de</strong> jeunes, peu<strong>de</strong> personnes âgées. Nous avons donc parties : dénombrer toutes les femmes <strong>et</strong>tous les hommes selon les classes d’âges. cents personnes par strate soit la quasitotalité <strong>de</strong>s individus âgés, une personnepersonne sur trois dans les plus jeunes. Nous liste <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> dénombrement, une propre recensement <strong>de</strong>s ménages pouravoir <strong>de</strong>s individus suj<strong>et</strong>s au questionnairebiographique.Pourquoi avoir procédé <strong>de</strong> la sorte ? Nous sonnes sans emploi. L’avantage est un gain<strong>de</strong> rigueur dans l’échantillon. L’inconvé nient pour le ménage, une secon<strong>de</strong> pour labiographie. La création <strong>de</strong> fichierspratiques.[ 224] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Divers états matrimoniaux rencontrés par un mêmeTableau 50individuDivers états <strong>de</strong>puis matrimoniaux sa première rencontrés unionpar un même individu <strong>de</strong>puis sa première unionRang duconjointNombre <strong>de</strong>conjointsEvénementmatrimonialEtatmatrimonialDate <strong>de</strong> début<strong>de</strong> pério<strong>de</strong><strong>de</strong> pério<strong>de</strong>MariageMonogameDivorceDivorcéMariageMariageDivorceMonogamePolygameMonogameDivorceDivorcéMariageMonogameSources : construction <strong>de</strong> l’auteur. le module nuptialité connaîtra un certain lignes au lieu <strong>de</strong> quatre dans le questionnaire(quatre épouses). distingués : l’avant <strong>de</strong>rnière colonne corres- pério<strong>de</strong>. La date <strong>de</strong> début <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong>précé<strong>de</strong>nte. – pour une personne qui se marie enseptembre 1940, la date <strong>de</strong> mariage sera lemillésime <strong>de</strong> 1940 (40) multiplié par douzemois (480) auquel il faut ajouter neuf mois <strong>de</strong>1940 (septembre). Pour tous les événementsentre 1900 <strong>et</strong> 1999, il suffit <strong>de</strong> prendre lemillésime, <strong>de</strong> multiplier par douze en ajoutantensuite le nombre <strong>de</strong> mois. L’année 2000 esttraduit par cent – cents années après 1900 –,ce qui perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> régler les situations seRegardons l’histoire <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> c<strong>et</strong> individu : change. Il n’a qu’une épouse, il est il divorce. Quand il divorce, son statutmatrimonial est celui <strong>de</strong> divorcé, il n’a pas- en 863, il se marie, mon compteur <strong>de</strong>vient le rang <strong>de</strong> conjoint <strong>de</strong>vient 2 (c’est sa - en 883, il divorce <strong>de</strong> l’union numéro 2. Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 225]


Il s’agissait <strong>de</strong> son quatrième mariage,il n’avait qu’une épouse <strong>et</strong> était marié<strong>de</strong>puis 90 mois. moment <strong>de</strong> sa vie il a été divorcé.L’information « quatre mariages » nécessitesept lignes pour rendre compte <strong>de</strong> sonitinéraire matrimonial. Il manque une ligne : la situation matrimoniale ? Il faut ajouter À l’issue <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te procédure, on obtient quatre grands types d’événement.Itinéraires matrimonial, rési<strong>de</strong>ntiel <strong>et</strong> professionnel vécus par unTableau 51 Itinéraires matrimonial, rési<strong>de</strong>ntiel <strong>et</strong> professionnelmême individu <strong>de</strong>puis sa première unionvécus par un même individu <strong>de</strong>puis sa première unionSources : construction <strong>de</strong> l’auteur.[ 226] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


ésumée <strong>de</strong> l’individu.le lieu <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce, la profession, les enfants.À chaque fois qu’il y a eu un changement, unenouvelle ligne a été crée.Thomas Chaumont Ageven mais le détail du questionnaire n’estpas inscrit dans les lignes.[Philippe Antoine] apparaître car cela augmente la longueur <strong>de</strong>pas afficher trois cents variables sur la page. nous avons toutes les caractéristiquesdu logement qu’il occupait ou bien les qu’il se marie, <strong>et</strong>c. Nous le visualiserons surécran lors <strong>de</strong> la fusion sous Stata.Nguyen Ngoc Toaicelui-ci ?[Philippe Antoine]<strong>de</strong> personnes <strong>et</strong> du nombre d’événements. change. On ne fusionne pas individu par<strong>de</strong> toutes ses dates, puis individu 2 suivi d<strong>et</strong>outes ses dates, <strong>et</strong>c. Stata travaille commes’il considérait chaque individu comme Nguyen Ngoc Toai[Philippe Antoine]La force <strong>de</strong> ce type d’analyse est quel’on raisonne sur un individu pour faire laprogrammation mais les résultats produitsfaut donc bien comprendre que la logique dutous les individus.2.2.2. Enquêtes Migrationentre l’Afrique <strong>et</strong> l’Europe(MAFE Belgique)[Andonirina Rakotonarivo] événement) <strong>et</strong> un carn<strong>et</strong> <strong>de</strong> questions : utilisée pour noter les événements qui se- le carn<strong>et</strong> contenant la séquence <strong>de</strong> modules qui détaillent les pério<strong>de</strong>sJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


fondamentales avec ce qui vous a été présentéaujourd’hui. Premièrement, l’échelle près <strong>et</strong> non plus au mois.Tableau52Fiche Fiche AGEVEN AGEVEN (MAFE) (MAFE)Sources : Proj<strong>et</strong> MAFE-Belgique. Nous n’avons pas ici d’information selonlaquelle un événement se déroule au mois<strong>de</strong> janvier ou au mois <strong>de</strong> juill<strong>et</strong> d’une année.Nous savons juste que l’événement s’estdéroulé une année donnée.dans le module diffère.la personne est née en 1958. En 1981, ellea une première union avec une personne que la personne entame sa scolarité en 1964. il commence l’université. Chaque annéeon connaît ainsi la situation <strong>de</strong> l’individusur différents aspects. La lecture peut1990. L’individu est en union, il a un premier[ 228] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


<strong>et</strong> détailler chaque pério<strong>de</strong> <strong>et</strong> événement <strong>de</strong> - r<strong>et</strong>our en République Démocratique du - <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s d’asile, nationalités, titres <strong>de</strong> - transferts d’argent, ai<strong>de</strong>s en RDC.Tableau 53Module Module migrations migrationsMigration 1Séjour 1Sources : Proj<strong>et</strong> MAFE-Belgique. chaque colonne représente un épiso<strong>de</strong> cf. Fiche changement <strong>de</strong> pays. Ici, on voit qu’il aRoyaume-Uni en Belgique. C<strong>et</strong>te personne migration.Le nombre <strong>de</strong> pério<strong>de</strong>s pour chaque Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 229]


le nombre <strong>de</strong> colonnes dans le moduleconcerné. déterminer le nombre <strong>de</strong> pério<strong>de</strong>s d’activité - pério<strong>de</strong> 3 : 1980-1981, une année <strong>de</strong>- pério<strong>de</strong> 4 : 1981-1990, emploi dans une - pério<strong>de</strong> 6 : emploi <strong>de</strong> 1992 jusqu’au module d’activité.Tableau 54Module activitésModule activitésActivité 1Sources : Proj<strong>et</strong> MAFE-Belgique.La première activité est enregistrée dans lapremière colonne, avec tous les détails laconcernant, comme le statut d’emploi, leactivité est enregistrée <strong>et</strong> détaillée dans la[ 230] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Tableau 55Module Module unions unionsSources : Proj<strong>et</strong> MAFE-Belgique. eu qu’une seule union jusqu’au moment mariage. Le mariage est daté <strong>de</strong> 1981 <strong>et</strong> lapersonnes interrogée est toujours mariéeJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 231]


Tableau 56Module Module enfants enfantsSources : Proj<strong>et</strong> MAFE-Belgique.Le module enfants nous indique que lapersonne a cinq enfants. Chaque colonne enfant. Nous avons l’année <strong>de</strong> naissance quiest inscrite <strong>et</strong> l’année <strong>de</strong> décès qui est barrée,ce qui implique que les enfants sont tous[ 232] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Tableau 57Du questionnaire au fichier au fichier (1) (1)Migration 1Séjour 1Migration 2Séjour 2Migration 3Séjour 3Sources : construction <strong>de</strong> l’auteur.Chaque module enregistre <strong>de</strong>s pério<strong>de</strong>ssuccessives numérotées, datées <strong>et</strong> détaillées.Tableau 58Du questionnaire au fichier au (2) fichier (2)Fichier module migration :i<strong>de</strong>nt num_mig date_<strong>de</strong>but date_fin pays_<strong>de</strong>stination pays_<strong>de</strong>partB0000001 1 2003 . BELGIQUE RDCB0000002 1 1986 . BELGIQUE RDCB0000003 1 1990 . BELGIQUE RDCB0000008 1 2000 2003 BELGIQUE RDCB0000008 2 2003 2006 FRANCE BELGIQUEB0000008 3 2006 BELGIQUE FRANCEB0000009 1 2006 2007 KENYA RDCB0000009 2 2007 BELGIQUE KENYAdans le fichier : chaque observation correspond à un épiso<strong>de</strong> pour unindividu donnéSources : construction <strong>de</strong> l’auteur.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 233]


<strong>de</strong>s numérations enregistrées en colonne reprend les colonnes du questionnairepapier <strong>et</strong> en constitue la r<strong>et</strong>ranscriptionStata.Prenons l’individu B0000008 comme toires, dont le premier a commencé en 2000<strong>et</strong> s’est terminé en 2003. En colonne, nousavons le numéro <strong>de</strong> l’épiso<strong>de</strong>, <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong><strong>de</strong> migration ainsi que les dates <strong>de</strong> début informatique, chaque épiso<strong>de</strong> migratoirecorrespondra a une ligne, donc a uneobservation, avec toutes les informationsdétaillées dont on dispose pour chaqueobservation : ici, il s’agit <strong>de</strong> la date <strong>de</strong> début <strong>et</strong> du pays <strong>de</strong> départ pour c<strong>et</strong>te migration.Les observations <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te personne sontnumérotées chronologiquement.Tableau 59DuDuquestionnairequestionnaire au fichierau fichier(3)(3)i<strong>de</strong>nt! nb_unions! nb_enfants ! nb_migrations! nb_r<strong>et</strong>ours ! occ_pere ! max_diplm!B0000001! Femme! 1! 3! 1! 0!licence!B0000002! Homme! 1! 1! 1! 0!agregation!B0000003! Homme! 1! 3! 1! 0!Licence!B0000004! Homme! 2! 3! 2! 0!graduat!B0000005! Femme! 1! 4! 1! 0!DES!B0000006! Homme! 1! 5! 1! 0!Doctorat!B0000007! Homme! 1! 0! 1! 0!Licence!B0000008! Homme! 0! 0! 3! 0!licence!B0000009! Homme! 1! 0! 2! 0!licence!B0000010! Homme! 0! 0! 3! 2!licence!Sources : construction <strong>de</strong> l’auteur. les variables qui ne varient pas dans l<strong>et</strong>emps <strong>et</strong> qui ne sont pas biographiques. [ 234] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Encadré5Fusion <strong>de</strong>s Fusion fichiers<strong>de</strong>s fichiersRegrouper les informations <strong>de</strong>s différents modules nécessaires dans un seul <strong>et</strong>même fichierÉtu<strong>de</strong> <strong>de</strong> la migration <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’insertion professionnelle en Belgique :- Module migration- Module r<strong>et</strong>ours- Module activités unité d’observation = année- Module union- Module enfants- Modules titre <strong>de</strong> séjourSources : construction <strong>de</strong> l’auteur. fusionner, on crée une unité d’observationTableau 60Fichier Fichier personnes-années personne-annéesi<strong>de</strong>nt! annee! q601d! pays! q402! titresej!B0000001! 1973! 1973! RDC! "!B0000001! 1974! 1973! RDC! "!B0000001! 1975! 1973! RDC ! "!##! "!B0000001! 1979! 1973! RDC! Aux <strong>et</strong>u<strong>de</strong>s! "!B0000001! 1980! 1973! RDC ! Aux <strong>et</strong>u<strong>de</strong>s! "!##! "!B0000001! 2003! 2003! BELGIQUE! Aux <strong>et</strong>u<strong>de</strong>s! Oui!B0000001! 2004! 2003! BELGIQUE! Aux <strong>et</strong>u<strong>de</strong>s! Oui!B0000001! 2005! 2003! BELGIQUE! Au foyer! Oui!B0000001! 2006! 2003! BELGIQUE! Au foyer! Oui!B0000001! 2007! 2003! BELGIQUE! Actif occupe! Oui!B0000001! 2008! 2003! BELGIQUE! Actif occupe! Oui!B0000001! 2009! 2003! BELGIQUE! Actif occupe! Oui!B0000001! 2010! 2003! BELGIQUE! Actif occupe! Oui!Sources : construction <strong>de</strong> l’auteur.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 235]


aura été vécue par l’individu concerné. qui vit en RDC au moment <strong>de</strong> sa naissance.Nous observons, les lignes suivantes, colonne « q402 » donne <strong>de</strong>s informationssur ses activités). En 2003, nous notons unchangement <strong>de</strong> rési<strong>de</strong>nce en Belgique, <strong>et</strong>c. vécue par l’individu, sa situation pour chacun<strong>de</strong> ses modules.Bùi Thị Hương Trâm année. Qu’en est-il si l’on reprend le casprésenté par Philippe ?[Philippe Antoine] qui se termine par un changement.[Andonirina Rakotonarivo] nous n’aurons pas <strong>de</strong> transition chaqueannée. Dans notre étu<strong>de</strong>, les lignes serontabsolument i<strong>de</strong>ntiques si la situation <strong>de</strong> La fin <strong>de</strong> la journée est consacrée à unexamen pratique <strong>de</strong>s erreurs <strong>de</strong> saisie <strong>et</strong> aucontrôle <strong>de</strong> cohérence sur le logiciel.Journée 3, matinée du mercredi20 juill<strong>et</strong>Sous la direction <strong>de</strong> Philippe Antoine, l’ateliers’initie à la fusion <strong>de</strong> fichiers sous Stata ; dansl’exemple considéré il s’agit <strong>de</strong> fusionnerle module rési<strong>de</strong>ntiel <strong>et</strong> le module étu<strong>de</strong>,apprentissage <strong>et</strong> vie active. L’objectif visé est<strong>de</strong> familiariser les stagiaires à la création d’uncompteur <strong>de</strong> temps afin <strong>de</strong> pouvoir ordonnerles événements par étape (mois, année).Journée 4, jeudi 21 juill<strong>et</strong>La matinée <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te quatrième journée <strong>de</strong>formation s’articule autour <strong>de</strong> questions/réponses sur les manipulations techniquesavec le logiciel Stata.Philippe Antoine commente égalementune série <strong>de</strong> publications scientifiquesen lien avec les travaux pratiques quiseront réalisés lors <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières sessions :approche biographique dans l’analyse<strong>de</strong>s phénomènes matrimoniaux, travaux<strong>de</strong> Mireille Razafindrakoto <strong>et</strong> <strong>de</strong> FrançoisRoubaud <strong>et</strong> sur le passage à l’âge adulteen Afrique ; travaux <strong>de</strong> Donatien Béguy surles interrelations entre emplois féminin <strong>et</strong>fécondité (<strong>de</strong> chapitre).L’après-midi est consacrée à la manipulation<strong>de</strong> Stata en travaillant sur la thématique<strong>de</strong> l’entrée en union <strong>et</strong> en activité à Lomé :données réelles comprenant un ensemble<strong>de</strong> variables sur l’état matrimonial, lenombre d’enfants, les déménagements, leschangements d’emplois ; notion <strong>de</strong> conditionpour le traitement <strong>de</strong>s données ; analyse <strong>de</strong>régression – soubassements théoriques àpartir <strong>de</strong> l’entrée en union ; dichotomisation<strong>de</strong>s variables, modèle <strong>de</strong> Cox.[ 236] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Modèle <strong>de</strong> CoxEncadré6Modèle <strong>de</strong> Cox- On peut comprendre le modèle <strong>de</strong> Cox comme le contrôle par la régression <strong>de</strong> l’eff<strong>et</strong><strong>de</strong>s variables explicatives dans l'analyse <strong>de</strong> survie, ou bien comme l’introduction <strong>de</strong>la dimension temporelle dans la régression ;;- la régression est effectuée non pas sur une caractéristique acquise par l’individu àl’issue <strong>de</strong> sa vie (ou au moment <strong>de</strong> l’enquête), mais sur une caractéristique acquise àchaque unité <strong>de</strong> temps <strong>de</strong> son existence ;;- ce modèle <strong>de</strong> régression calcule l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>s variables explicatives sur le risqu<strong>et</strong>emporel <strong>de</strong> connaître l'événement. À chaque variable est associé un coefficient <strong>de</strong>régression qui mesure l’influence moyenne <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te variable sur le risque temporel ;;- en d'autres termes, l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>s variables est proportionnel à la probabilité <strong>de</strong> connaîtrel’événement (d’où l'appellation <strong>de</strong> ces modèles dits « à risques proportionnels »).Analyse <strong>de</strong> survie (temps jusqu’àl’événement) : fonction <strong>de</strong>s quotientsinstantanés (hazard functionAnalyse <strong>de</strong> régression (multivariée) :coefficients <strong>de</strong> régressionh j (t;;z j ) 1 = ho (t) * exp( ib i ,z ij )h 0 (t) est le quotient instantané pour la catégorie <strong>de</strong> référenceB i une série <strong>de</strong> coefficients associés aux variables indicatrices z ijSources : D. R. Cox, Regression Mo<strong>de</strong>ls and Life-Tables, Journal of the Royal Statistical Soci<strong>et</strong>y.Series Sources B (M<strong>et</strong>hodological), : D. R. Cox, Vol. Regression 34, No. 2 (1972), Mo<strong>de</strong>ls pp. 187-220. and Life-Tables, Journal of the Royal StatisticalSoci<strong>et</strong>y. Series B (M<strong>et</strong>hodological), Vol. 34, No. 2 (1972), pp. 187-220.La session s’achève par une préparationà la restitution du samedi – les stagiairesrem<strong>et</strong>tent aux <strong>de</strong>ux rapporteurs une fiched’évaluation <strong>et</strong> d’observations individuellesportant sur les acquisitions <strong>de</strong> l’atelier.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


Journée 5, vendredi 22 juill<strong>et</strong>Sur le modèle <strong>de</strong> l’exercice <strong>de</strong> la Journée4, <strong>et</strong> sous la direction <strong>de</strong> AndonirinaRakotonarivo <strong>et</strong> <strong>de</strong> Mody Diop, <strong>de</strong>s travauxpratiques sont menés sur l’i<strong>de</strong>ntificationd’une population à risque, le passage d’unétat d’activité non rémunérée ou d’inactivitéà une activité rémunérée, défini selon untravail salarié ou indépendant. Les stagiairesdoivent notamment établir <strong>de</strong>s graphiques<strong>de</strong> Kaplan Meier par cohorte <strong>et</strong> par genre,calculer l’âge médian au premier emploirémunéré par sexe pour chaque cohorte. Auterme <strong>de</strong> l’analyse <strong>de</strong>scriptive, les stagiairesdéveloppent la réflexion en utilisant lemodèle <strong>de</strong> Cox – variables usitées <strong>et</strong>préalablement dichotomisées : génération,statut matrimonial, niveau d’éducation, sexe<strong>et</strong> caractéristiques <strong>de</strong> la pério<strong>de</strong> d’inactivité.La session conclusive abor<strong>de</strong> les questionsd’intervalle <strong>de</strong> confiance.2.2.3. Restitution synthétique<strong>de</strong> l’atelierRapporteur (1)L’objectif principal <strong>de</strong> l’atelier a été <strong>de</strong> biographique en utilisant le logiciel Statasur <strong>de</strong>s données réelles. Nous nous sommesainsi penchés sur les différentes formes principales techniques d’analyse univariée <strong>et</strong>multivariée. objectif <strong>de</strong> percevoir <strong>de</strong>s changementsinformations uniques sur les caractéristiquesd’une société <strong>et</strong> <strong>de</strong> sa dynamique endifférenciant les tendances structurelles <strong>de</strong>s biographiques sont le recueil d’une histoirecorrespond un évènement – un changementd’état <strong>de</strong> la vie <strong>de</strong> l’individu.Le principe du recueil rétrospectif est <strong>de</strong> par un individu <strong>de</strong>puis sa naissance jusqu’au – incluant l’éducation –, la vie matrimoniale,la vie rési<strong>de</strong>ntielle, <strong>et</strong>c. L’originalité <strong>de</strong> ladémarche rési<strong>de</strong> dans l’analyse <strong>de</strong>s relationsdans le temps entre les différents événements<strong>de</strong> la vie. Il est donc indispensable, au moment<strong>de</strong> la collecte, <strong>de</strong> situer les événements les - données transversales – Cross-sectiondata – : données précises <strong>et</strong> larges sur pauvres dans une perspective d’analyse- données longitudinales – longitudinaldata – : prise en compte du temps,ordonnancement <strong>de</strong>s événements dansle temps <strong>et</strong> analyse causale <strong>de</strong> la relationPour chaque unité statistique, l’élément techniques <strong>de</strong> collecte <strong>de</strong> données datées :- approche rétrospective – communémentusitée en sciences <strong>sociale</strong>s – : les individussont interrogés une seule fois. Onrecueille <strong>de</strong>s données <strong>de</strong>puis la naissance[ 238] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


immédiatement disponibles – disponibilitélongitudinale- approche prospectiverépétés ou <strong>de</strong> panel – : un échantillon est instrument <strong>de</strong> collecte. Le recueil <strong>de</strong>l’information est centré sur le passé récent faut attendre un certain temps avant quel’information <strong>de</strong>vienne longitudinale.Quels sont les outils conceptuels <strong>de</strong> l’analysebiographique ? :- diagramme <strong>de</strong> Lexis. Le questionnairedécès – <strong>de</strong>s informations ciblées : une date, - fiche Ageven m<strong>et</strong>tre <strong>de</strong> repérer chaque événement, autre au cours <strong>de</strong> la vie d’un individu.Le problème est que les événements <strong>de</strong> savoir si l’on enregistre l’ensemble <strong>de</strong>s association <strong>de</strong>s événements en fonctiond’une pério<strong>de</strong> homogène <strong>de</strong> précarité. Enréalité, tout dépend <strong>de</strong> la problématique ont été soulevés :- enquête biographique <strong>de</strong> Lomé. Il s’agit d’une urbaine », menées en Afrique en 2000sur un échantillon <strong>de</strong> 2536 individus.Les événements rési<strong>de</strong>ntiels, profession- d’état, on crée une nouvelle étape, une autant <strong>de</strong> lignes que <strong>de</strong> changementsdans la vie <strong>de</strong> l’individu. Le calendrier ducouvrent pas forcément, voir rarement, <strong>de</strong>s- enquête biographique MAFE. Il s’agit d’une l’Afrique <strong>et</strong> l’Europe, collectée en 2009auprès <strong>de</strong> migrants congolais résidant enBelgique. Les événements concernantles différentes trajectoires rési<strong>de</strong>ntielles,migratoires, matrimoniales <strong>et</strong> familialessont enregistrés par année. À la différenceappliquée prend une ligne pour uneannée.Les stagiaires se sont répartis en groupes rents modules, création d’un compteur<strong>de</strong> temps, paramétrage <strong>de</strong> l’analysebiographique, <strong>et</strong>c. –, analyse <strong>de</strong>scriptive <strong>et</strong>Un second rapporteur présente un résumé<strong>de</strong>s travaux pratiques effectués sur Statadurant la semaine.[Philippe Antoine]C<strong>et</strong> atelier était difficile car il répondait taires : l’acquisition du maniement d’un Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 239]


satisfaits <strong>de</strong>s activités menées par les stagiaires<strong>et</strong> <strong>de</strong> la rapidité avec laquelle ils ontacquis les différents outils.Pierre Yves Le Meur <strong>de</strong>s biographies dans un système <strong>de</strong>modèles. Cela perm<strong>et</strong> la production d’uncertain nombre <strong>de</strong> données. Par ailleurs, il y a beaucoup <strong>de</strong> discussions sur ce qu’estla biographie. Est-ce une illusion ? Est-ce queen réduisant une série <strong>de</strong> caractéristiques, tative avec une approche plus qualitative, intéressant, pour comprendre <strong>de</strong>s processus placer dans une logique transgénérationnelleou familiale.[Philippe Antoine]Plus on avance dans l’analyse biographique,plus on se pose <strong>de</strong> questions sur lesréductions que l’on peut faire en <strong>de</strong>s événements, on subodore ainsi que l’événement suivant. L’ordre <strong>de</strong>s événementsque donne l’individu. Il peut y avoir <strong>de</strong>santicipations que nous avons abordées enséance plénière. qualitatifs a été peu développée hormis au quantitatives comparées. On a peuappliqué la métho<strong>de</strong> pour la comparaison famille, on compare <strong>de</strong>s générations entreelles – comparaisons instantanées au sein principe <strong>de</strong> l’analyse biographique reposesur un échantillon totalement aléatoire.Les métho<strong>de</strong>s d’analyse quantitatives nedifférentes générations. Il faudrait pour celam<strong>et</strong>tre au point <strong>de</strong> nouvelles techniques.Bibliographie sélectiveANTOINE Demography: Analysis andSynthesis, a Treatise in Population Studies, ANTOINE, P. <strong>et</strong> P. BOCQUIER (1995), « Le temps<strong>et</strong> l’analyse <strong>de</strong>s biographies ». Clins d’œil àl’Afrique, Hommage à Michel François, éditéANTOINE, P., P. BOCQUIER., T. MAMINIRINA <strong>et</strong>N. of biographical data in Antananarivo : The Inter-stat N° 28, AprilANTOINE, Ph. <strong>et</strong> D. <strong>de</strong>s conditions économiques <strong>et</strong> constitution7 èmes Journéesscientifiques du réseau « Analyse Économique<strong>et</strong> Développement <strong>de</strong> l’AUF »2006, Paris, 23 p.[ 240] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


ANTOINE, P., D. (éds) (1998), Trois générations <strong>de</strong> citadins auSahel. Trente ans d’histoire <strong>sociale</strong> à Dakar <strong>et</strong>à Bamako , C. (1988), Sociologie <strong>de</strong>sgénérations. L’empreinte du temps. –, PressesUniversitaires <strong>de</strong> France, PUF, Paris. D. (2006), L’eff<strong>et</strong> du travail fémininsur l’espacement <strong>de</strong>s grossesses à Dakar <strong>et</strong>à Lomé, Population <strong>et</strong> travail. Dynamiquesdémographiques <strong>et</strong> activités. Colloqueinternational d’Aveiro, AIDELF, 18-23septembre 2006, Portugal.(1989), Event History Analysis. StatisticalTheory and Application in the Social Sciences.Millsdale, Lawrence Erlbaum AssociatesPublishers.BOCQUIER, P. (1996), L’analyse <strong>de</strong>s enquêtesbiographiques à l’ai<strong>de</strong> du logiciel Stata.CEPED, Coll. Documents <strong>et</strong> Manuels n° 4,Paris.BOCQUIER, P. (1998), L’essentiel <strong>de</strong> Stata, Ritmeinformatique, 200 p., X. <strong>et</strong> P. ANTOINE graphique », Population-F pp. 909-945., X. <strong>et</strong> P. ANTOINE Population-E (2000), « Du repérage<strong>de</strong>s événements dans le temps au Démographie : analyse <strong>et</strong> synthèse.Volume I. La dynamique <strong>de</strong>s populations, Démographiques (INED), pp. 91-112, Paris., M.A., W.W. , D. <strong>et</strong> E. (1989), Analysedémographique <strong>de</strong>s biographies, Editions <strong>de</strong>l’INED, Paris. biographique) (1999), Biographies d’enquêtes.Bilan <strong>de</strong> 14 collectes biographiques. (AntoinePhilippe, Catherine Bonval<strong>et</strong>, Daniel éditeurs), INED, Collection Métho<strong>de</strong>s <strong>et</strong>savoirs n° 3, Paris, 336 p. http://grab.site.ined., P. ANTOINE <strong>et</strong> E. (eds)(2006), États flous <strong>et</strong> trajectoires complexes :observation, modélisation, interprétation.,302 p. (2009), Fuzzy States and Complextrajectories. Observation, Mo<strong>de</strong>lization andInterpr<strong>et</strong>ation of Life Histories, Ined-Ceped.,LABORDE, C., E. « Trajectoires <strong>et</strong> événements marquants,comment dire sa vie ? Une analyse <strong>de</strong>sfaits <strong>et</strong> <strong>de</strong>s perceptions biographiques »,PopulationLECOEUR IM-EM <strong>et</strong> E. Population-E,LECOEUR IM-EM <strong>et</strong>E. biographique ». Population-F pp. 551-568. entourage », Population, 56 (6) : pp. 1043-Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 241]


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Liste <strong>de</strong>s stagiairesNom <strong>et</strong>prénomBùi Thị HươngTrầmĐặng Ngọc HàĐinh Thị HòaĐỗ Thị NgânHelen TingHoàng Thị BíchNgọcLeav MengLê Việt LiênLỗ Việt PhươngNguyễn NgọcToạiNguyễn QuangGiảiNguyễn Thị HoàiHươngNguyễn ThuQuỳnhPhạm Thị ViệtHàÉtablissement Discipline Thème <strong>de</strong> recherche CourrielInstitut <strong>de</strong> la famille<strong>et</strong> du genreInstitut <strong>de</strong>Vi<strong>et</strong>namophologie<strong>et</strong> <strong>de</strong>s sciences dudéveloppementUniversité ThủDầu Một, provinceBình DươngInstitut <strong>de</strong>développementdurable du NordUniversité nationale<strong>de</strong> MalaisyaInstitut <strong>de</strong>recherche <strong>de</strong>sreligionsUniversité Jean-Moulin Lyon3, délocaliséeà l’Universiténationale <strong>de</strong> Hà NộiInstitut <strong>de</strong>recherche surles culturesInstitut <strong>de</strong> la famille<strong>et</strong> du genreInstitut <strong>de</strong>développementdurable du SudCentre <strong>de</strong> recherchesur l’urbanisme <strong>et</strong> ledéveloppementInstitut <strong>de</strong>recherche <strong>de</strong>développenment <strong>de</strong>Hồ Chí Minh VilleInstitut <strong>de</strong>développementdurable du CentreONG Enda Việt NamSociologie,démographieHistoire, anthropologieculturelleAnthropologieSociologieI<strong>de</strong>ntité <strong>et</strong> rapportssociauxSociologie <strong>de</strong>sreligionsSciences juridiquesCultureÉgalité <strong>de</strong>s sexesMigrationSociologieAnthropologieAnthropologieDéveloppementcommunautaireCultures <strong>et</strong> famillesMigration, défrichement<strong>de</strong>s terres dans le Suddu Việt Nam du XVII è auXIX è siècleInstitutions traditionnellescommunautaires, urbanismeDéveloppement durableMémoire populaire <strong>et</strong>évolution du rapport<strong>et</strong>hnique en Malaisya :une approche biographique<strong>et</strong> par générationCatholicismeFinancement <strong>de</strong>s p<strong>et</strong>ites<strong>et</strong> moyennes entreprisesen droit cambodgienChangements culturelsdans le contexte <strong>de</strong>mondialisationGenre <strong>et</strong> santéEnvironnement <strong>et</strong> mobilitédémographiqueUrbanisme <strong>et</strong>développementEmploi féminin dansles villages <strong>de</strong> métierstraditionnels dans le Suddu Việt NamPopulation rurale <strong>et</strong> santéAssistance judiciaireaux migrantsbuihuongtram@yahoo.comhadangngoc@gmail.comdinhthihoa292@gmail.comngan.isdn@gmail.comhelenting@gmail.comhbngocminh@yahoo.commeng_sciencepo@yahoo.comlelienhanoi@yahoo.comphuonglovi<strong>et</strong>7381@gmail.comnguyenngoctoai@gmail.comnguyenquanggiai@yahoo.comhoaihuong732002@yahoo.comthuquynhk50nv@gmail.comvi<strong>et</strong>ha2805@yahoo.comJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 243]


Nom <strong>et</strong>prénomPhạm ThuHươngQuách Thị ThuCúcThomasChaumont(auditeur libre)Trần ThanhHồng LanTrần Thị HồngTrịnh Thị Lệ HàÉtablissement Discipline Thème <strong>de</strong> recherche CourrielInstitut <strong>de</strong>recherche surl’HommeInstitut <strong>de</strong>développementdurable du SudUniversité royale <strong>de</strong>droit <strong>et</strong> <strong>de</strong>s scienceséconomiquesdu CambodgeInstitut <strong>de</strong>développementdurable du SudInstitut <strong>de</strong> Famille <strong>et</strong><strong>de</strong> GenreInstitut <strong>de</strong>développementdurable du SudSociologieGenre <strong>et</strong>développementDéveloppementSociologieSociologieHistoire, cultures <strong>de</strong>s<strong>et</strong>hnies dans le Suddu Việt NamIndices <strong>de</strong> développementhumainPosition <strong>et</strong> rôle <strong>de</strong>s femmesdans la famille <strong>et</strong> lacommunauté : étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> casdans trois communautésd’<strong>et</strong>hnies Kinh, Cham<strong>et</strong> Khmer à Tây Ninh <strong>et</strong>Rạch GiáRapports entre migration,pauvr<strong>et</strong>é <strong>et</strong> égalitéGenre <strong>et</strong> sexualitéMigration <strong>et</strong> implantation<strong>de</strong>s Chinois dans le quartierchinois <strong>de</strong> Cho Lon àHồ Chí Minh Villehuongpham251288@gmail.comquachthucuc@gmail.comthomaschaumont@gmail.comlantran2@gmail.comhong_xhh@yahoo.comhoacomayxi@yahoo.com[ 244] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


2.3. Construire <strong>et</strong> gérer lescultures, politiques<strong>et</strong> développementChristian Culas – CNRS, Grégoire Schlemmer – IRD,Trần Hồng Hạnh – Institut d’Anthropologie, ASSV(R<strong>et</strong>ranscription)Journée 1, matinée du lundi 18 juill<strong>et</strong>[Christian Culas]Bienvenue dans l’atelier sur les groupes commencer par une présentation <strong>de</strong>s favoriser la dimension méthodologique <strong>et</strong>pédagogique, les échanges <strong>et</strong> discussionsseront une priorité tout au long <strong>de</strong> lasemaine.Présentation <strong>de</strong>s formateurs <strong>et</strong> <strong>de</strong>s stagiaires(cf. biographies <strong>de</strong>s formateurs, liste <strong>de</strong>sstagiaires placée en fin <strong>de</strong> chapitre)Comment vont se dérouler ces quatrejournées <strong>et</strong> <strong>de</strong>mie <strong>de</strong> travail collectif ?Nous consacrerons c<strong>et</strong>te première journée groupes <strong>et</strong>hniques. Notre approche sera toutd’abord théorique <strong>et</strong> méthodologique : nous <strong>et</strong> naturaliste. Nous traiterons <strong>de</strong> qu’est-cequ’une <strong>et</strong>hnie ? Comment <strong>et</strong> pourquoi faire midi, nous nous pencherons sur <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s relations entre le droit <strong>et</strong> les groupes<strong>et</strong>hniques. Nous partirons d’une situationest observable sur le terrain. Les sociologuesou anthropologues utilisent très rarement ledroit comme instrument <strong>de</strong> connaissance,nous tenterons d’établir une relation entredroit <strong>et</strong> anthropologie. Nous conclurons c<strong>et</strong>teLes questions d’anthropologie appliquée <strong>et</strong>d’anthropologie du développement serontétudiées dans la matinée <strong>de</strong> mercredi matinpuis nous organiserons ensemble troisgroupes <strong>de</strong> travail, un groupe par formateur une synthèse pour la restitution publique<strong>de</strong> samedi.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 245]


[Grégoire Schlemmer]L’anthropologie est avant tout un regard,une manière d’approcher les choses. Notreobjectif sera, autant que <strong>de</strong> vous apporter <strong>de</strong>nouvelles connaissances, <strong>de</strong> questionner cepartirons <strong>de</strong> la question centrale « Qu’est-ce<strong>de</strong> nombreuses autres thématiques.2.3.1. Éléments <strong>de</strong> théoriesur la construction <strong>de</strong>s <strong>et</strong>hnies[Christian Culas]che essentialiste ou naturaliste. Nous allonsappliquer c<strong>et</strong>te approche théorique quinous perm<strong>et</strong>tra <strong>de</strong> dire « puisque tous leségalement possible <strong>de</strong> les déconstruire : <strong>de</strong>comprendre comment ils ont été construits ».vous montrer comment les <strong>et</strong>hnies sontconstruites <strong>sociale</strong>ment <strong>et</strong> idéologiquement<strong>et</strong> d’analyser c<strong>et</strong>te construction.un obj<strong>et</strong>, quel qu’il soit, est une manière <strong>de</strong> soi. Cela est vrai pour les <strong>et</strong>hnies mais aussipour n’importe quel terme. La secon<strong>de</strong> idéeEncadré7Construction <strong>de</strong> l’<strong>et</strong>hnicitéMontrer comment les <strong>et</strong>hnies <strong>et</strong> les représentations sur les <strong>et</strong>hnies sont construitesdans le temps <strong>et</strong> dans les différents pays.A) Question sur la « construction <strong>sociale</strong> » B) La construction <strong>de</strong>s <strong>et</strong>hnies par les nomsC) La construction <strong>de</strong>s <strong>et</strong>hnies par la production <strong>de</strong>s lois Sources : construction <strong>de</strong> l’auteur.[ 246] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


les populations majoritaires – comment les production, la création <strong>de</strong>s lois. Les <strong>et</strong>hniesla constitution vi<strong>et</strong>namienne <strong>et</strong> laotienne.Qu’est-ce qu’un groupe <strong>et</strong>hnique ? Que doitil<strong>et</strong> peut-il faire ? Comment ces groupessont-ils encadrés ? Les <strong>et</strong>hnies ont-elles été Des questions telles que les modalités <strong>de</strong>fonctionnement, leurs origines <strong>et</strong> objectifssont <strong>de</strong>s questions issues <strong>de</strong> la théorieconsidérer qu’il s’agit d’une construction.Encadré8Construction <strong>de</strong> l’<strong>et</strong>hnicité (2) Sources : construction <strong>de</strong> l’auteur.La manière <strong>de</strong> nommer les <strong>et</strong>hnies diffèreselon les pays <strong>et</strong> l’histoire. Dans nombre<strong>de</strong> pays, les <strong>et</strong>hnies sont nommées par <strong>de</strong>snoms attribués. Pour l’anthropologue, celamontre que l’appareil administratif n’a pas<strong>de</strong> connaissances précises <strong>de</strong>s différents ne connaissent pas la manière dont les probablement pas comment ils vivent, quelest leur niveau <strong>de</strong> vie, quelles sont leursrelations <strong>sociale</strong>s, <strong>et</strong>c.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


TableauComparaison 61 Comparaison <strong>de</strong>s termes <strong>de</strong>s termes dans dans quelques paysPAYS TERMES TYPE DE GROUPES ORIGINES LOISUSAURSS,CHINE,VIETNAMMinoritiesNationalités, Ethniesminoritaires(« peuples en p<strong>et</strong>itnombre »)Femmes, noirs,asiatiques, amérindiens,hispaniques…Groupes culturelsRussie 128 nationalités,Chine 56,Vi<strong>et</strong>nam 54Années 1960, J-FKennedy: lutter contreles inégalités entre Blancs<strong>et</strong> NoirsConception communiste<strong>de</strong>s <strong>et</strong>hnies, origine Staline,Le marxisme <strong>et</strong> la questionnationale, 1914.Affirmative actionou action positive(« discriminationpositive » est uncontresens)Réglementationspécifique avec<strong>de</strong>s droits (nombred’enfants, ai<strong>de</strong>s,<strong>et</strong>c.). Mais aussicontraintesculturelles.FRANCEGroupes culturels,Communautésculturelles(interdiction officielle<strong>de</strong> l’usage du terme« <strong>et</strong>hnie » pourla France)Plusieurs dizaines<strong>de</strong> groupes culturelsdans le passé5 aujourd’hui ?(Alsacien, Basque,Br<strong>et</strong>on, Catalan, Corse) +Rom1539 Edit <strong>de</strong> Villers-Cotterêts : le françaiscomme La langue nationale+ droit royal appliquépartout1789 Révolution: définition<strong>de</strong>s peuples <strong>de</strong> la FranceMilieu XX e siècle:Quelques loisspécifiques surles écoles bi-langues,les productionsculturelles, les taxes(en Corse).AUSTRALIEAborigènes(jamais usage duterme « <strong>et</strong>hnie »,mais « tribu »)Plus <strong>de</strong> 1000 groupesculturels distincts1838 premier rapportpour la protection<strong>de</strong>s aborigènes1838 premiers Blancscondamnés pourmeurtres d’aborigènes1992 reconnaissance<strong>de</strong> propriété foncièreSources : construction <strong>de</strong> l’auteur.Pour ouvrir la connaissance sur les <strong>et</strong>hnies, ilest proposé ici plusieurs pays qui possè<strong>de</strong>nt<strong>de</strong>s minorités ou <strong>de</strong>s groupes <strong>et</strong>hniques. <strong>de</strong> montrer que le problème <strong>de</strong>s populationsminoritaires <strong>et</strong> <strong>de</strong> leur gestion par <strong>de</strong>s loisBeaucoup <strong>de</strong> pays dans le mon<strong>de</strong> rencontrent minoritaires sont appelés « minorities ». Ilsincluent les femmes, les Noirs, les Asiatiques, non pas par leur i<strong>de</strong>ntité <strong>sociale</strong> ou héréditaire.La création <strong>de</strong> ces catégories « minorities »date <strong>de</strong>s années 1960. Il s’agit d’un proj<strong>et</strong> pour lutter contre les inégalités entreBlancs <strong>et</strong> Noirs, mais aussi entre différentsgroupes dominés, une catégorisation précises’imposait. La production <strong>de</strong> catégories a ici les groupes. La conséquence directe <strong>de</strong>c<strong>et</strong>te politique a été l’établissement <strong>de</strong> lois est constituée <strong>de</strong> 15 % <strong>de</strong> population noire,la proportion dans l’administration doit chaque administration le pourcentage <strong>de</strong>s[ 248] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


groupes <strong>et</strong>hniques <strong>de</strong> la société – politique<strong>de</strong>s quotas. <strong>de</strong> les gérer en une cinquantaine <strong>de</strong> groupes<strong>et</strong>hniques date <strong>de</strong>s années 1950-1960. UnLes <strong>et</strong>hnies sont globalement considéréescomme <strong>de</strong>s individus qui ont besoin d’ai<strong>de</strong> <strong>et</strong>le gouvernement central national doit ai<strong>de</strong>rest que dans les constitutions du Laos <strong>et</strong> du développement <strong>de</strong>s groupes <strong>et</strong>hniques, partrès pauvres ne sont pas officiellement décritsdans la constitution. Un chercheur doit se<strong>de</strong>man<strong>de</strong>r pourquoi la Constitution ne parledans ce cas <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s groupes <strong>et</strong>hni quesuniquement <strong>et</strong> non <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong> lapopulation.Le cas <strong>de</strong> la France est très particulier carl’usage du terme « <strong>et</strong>hnique » est interdit dans<strong>de</strong> la recherche. On ne peut pas parler <strong>de</strong>sBasques, Corses ou Br<strong>et</strong>ons comme <strong>et</strong>hnies sorte, éliminé c<strong>et</strong>te diversité culturelle. Au16 e siècle, un édit royal a imposé la langue du royaume. Pour faire un parallèle avec le énonce que les juridictions populaires, lesvi<strong>et</strong>namien ou dans n’importe quelle langue<strong>et</strong>hnique. À ma connaissance cependant, ilont siégé en langue autre que le vi<strong>et</strong>namiennent abritait plus <strong>de</strong> mille groupes <strong>et</strong>hniques,<strong>et</strong> puis il y a eu la colonisation par <strong>de</strong>spersonnes venues d’Angl<strong>et</strong>erre, dans unblanche. Durant plusieurs siècles, <strong>de</strong>srapports <strong>de</strong> domination se sont développés le pouvoir économique, les armes, uneorganisation <strong>sociale</strong> puissante, <strong>de</strong> l’autre <strong>de</strong>sgroupes <strong>et</strong>hniques non guerriers constituésplus souvent éradiqués.Ce tableau présente ainsi un panorama <strong>de</strong>différentes situations <strong>de</strong> relations entre <strong>de</strong>sminoritaires, qu’elles soient <strong>et</strong>hniques ou pour moi d’ouvrir un peu les idées <strong>et</strong> <strong>de</strong> déconnectées <strong>de</strong> la région sud-est asiatique,2.3.2. I<strong>de</strong>ntifier <strong>et</strong> classer les <strong>et</strong>hnies[Grégoire Schlemmer] <strong>et</strong>hnie ? Un <strong>de</strong>s principes méthodologiquesen anthropologie est <strong>de</strong> réfléchir sur les mots<strong>et</strong> les termes que nous utilisons. C’est leur mais <strong>de</strong>s concepts. La notion d’<strong>et</strong>hnie estJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 249]


Journées, si vous avez l’impression <strong>de</strong> moinscomprendre <strong>de</strong> quoi l’on parle, notre objectifL’<strong>et</strong>hnicité est une forme d’appartenance.Ces formes sont multiples <strong>et</strong> se transforment un allemand, je vais me présenter comme L’<strong>et</strong>hnicité n’est qu’une forme parmi d’autres est qu’elle est globalisante : si je dis que jesuis <strong>de</strong> tel groupe <strong>et</strong>hnique, on imagine queje parle telle langue, que j’ai telle coutume,que j’habite dans telle région du mon<strong>de</strong>,<strong>et</strong>c. À ce niveau, l’appartenance <strong>et</strong>hnique pense que vous parlez le vi<strong>et</strong>namien, que gouverné par tel régime politique. L’<strong>et</strong>hnicité<strong>et</strong> la nationalité sont effectivement proche, héritage du passée <strong>et</strong> qui est sensée créer <strong>de</strong>la solidarité entre ses membres. Le problèmeest qu’une nation est souvent composée <strong>de</strong> d’appartenance <strong>et</strong>hnique <strong>et</strong> nationale. une diversité <strong>de</strong> peuples ? Pour gérer il faut qu’est une <strong>et</strong>hnie ?Encadré9Qu’est-ce qu’une <strong>et</strong>hnie ? - territoriales - par la population dominante Sources : construction <strong>de</strong> l’auteur.[ 250] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


culturels. Effectivement, une appartenanceest souvent un héritage – vous naissez dans unces critères mais, en réalité, les choses ne groupe <strong>et</strong>hnique, mais ils sont sans territoireproprement dit : ils sont présents au Laos, - au Laos, on distingue les Tai Dam, Tai Deng,Un autre critère qui peut sembler simple ils appartiennent. Ce critère implique unsentiment d’appartenance. Mais vous pouvez <strong>de</strong> ce village <strong>et</strong> ne pas avoir un sentiment l’étranger. <strong>de</strong>s critères objectifs – héritages du passé– <strong>et</strong> un sentiment d’appartenance, qui nesont pas toujours évi<strong>de</strong>nts. De plus, ces né <strong>de</strong> parents vi<strong>et</strong>namiens <strong>et</strong> qui a grandi Photos1 à 7Les groupes Akha <strong>de</strong> PhongsalyLes groupes Akha <strong>de</strong> Phongsaly123 4Costumes(<strong>de</strong> 1 à 7)- Nyaeu- Pouli- Eupa- Chepia- Nouheu- Pusho- Oma5Sources : construction <strong>de</strong> l’auteur.Crédit photos : Grégoire Schlemmer.67Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 251]


vi<strong>et</strong>namien <strong>et</strong> ne pratique t-il plus le culteIl n’aura aucun <strong>de</strong>s critères objectifs maispourra dire « Je suis Vi<strong>et</strong>namien ! ». Pour vous, Il est important <strong>de</strong> le savoir car lorsque Imaginez ce questionnent pour votre propre plus <strong>de</strong> 80 millions <strong>de</strong> personnes, ou celle duLaos, ou du Cambodge ? culturelles sont i<strong>de</strong>ntiques. Il s’agit pourtant mes questions, on répondit que cela tient aufait que les traditions diffèrent. On me donna « Quand on fait le culte auxancêtres, on m<strong>et</strong> <strong>de</strong>ux verres d’alcool sur l’autel<strong>et</strong> eux en m<strong>et</strong>tent trois », un critère qui n’est critères objectifs sont réunis mais le sentimentNous pouvons penser que tous les humainsont une appartenance <strong>et</strong>hnique, puisquecommunauté, une langue qu’ils partagent,un village qu’ils habitent avec d’autres, <strong>et</strong>c.du terme d’<strong>et</strong>hnie, qui veut que l’<strong>et</strong>hnie soittoujours l’autre. Il y a en eff<strong>et</strong> très souventune association implicite entre <strong>et</strong>hnie <strong>et</strong> relationnelle, puisqu’il s’agit d’un point <strong>de</strong>les Lao au Laos, <strong>et</strong>c.).Pour une gran<strong>de</strong> partie d’individus, l’<strong>et</strong>hnicité – tout le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>vrait alors correspondre[ 252] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


EncadréChepiaEupaPouliNyaeuOmaPushoNouheuMounteun /LamiHaniLomaKhemaEushiVagneu/MouchiBozo/PousangPhapheBalingLaya KheuJimleuSosoZeuteuKoeugSila10La relativité <strong>de</strong>s appellations :AKHAHagniKadoVAGNEULavuerelativité<strong>de</strong>s Tai,<strong>de</strong>s appellationsvue <strong>de</strong>s Akha: vue <strong>de</strong>s Tai, vue <strong>de</strong>s Akha Tai Dam} { Tai Deng Tai Khao Tai YangBichon = Tai Lue= Ko/Akha Tai Neua Tai Bam LaoSources : construction <strong>de</strong> l’auteur.Crédit photos : Grégoire Schlemmer.Pour un Lao, les groupes cités sont tous groupes présents au Laos. Le gouvernement il a alors opéré <strong>de</strong> larges regroupements,tout particulièrement parmi les groupesculturellement les plus éloignés <strong>de</strong> la<strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> l’administration.AInsi, le Laos regroupe nombre <strong>de</strong> Tai : présentent <strong>de</strong>s différences culturelles,vestimentaires, linguistiques, ni plus ni groupes n’ont pas été regroupés en un culturellement <strong>et</strong> <strong>sociale</strong>ment plus prochesconnus. Imaginez maintenant que le Laos officielles, tous dénommés Bichon, tandis que qui les établissent.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 253]


Encadré Comment 11 <strong>et</strong> Comment pourquoi <strong>et</strong> faire pourquoi <strong>de</strong>s classifications établir <strong>de</strong>s classifications <strong>et</strong>hniques <strong>et</strong>hniques ? ?Objectifs : - <strong>de</strong>scriptifs (rendre compte <strong>de</strong> ce qui est)- normatifs (répondre à <strong>de</strong>s objectifs)Quels peuvent être les objectifs normatifs d’une classification ?Créer une liste <strong>de</strong> groupes (englobant toute la population)pour faciliter l’i<strong>de</strong>ntification <strong>et</strong> la représentation <strong>de</strong> la population,notamment en vue d’assurer la cohésion nationale.Quels sont les biais possibles <strong>de</strong>s classifications ? Choix du nom (mais lequel ? Il n’a pas toujours <strong>de</strong> relation avec l’autonyme ,le nom que se donne l’<strong>et</strong>hnie elle-même) Choix <strong>de</strong>s découpages <strong>et</strong> <strong>de</strong>s regroupements (sur critères étatiques) Implique une appartenance <strong>et</strong>hnique unique <strong>et</strong> fixe Implique <strong>de</strong>s choix qui reflètent le point <strong>de</strong> vue du classificateurSources : construction <strong>de</strong> l’auteur. le discours <strong>de</strong>s anthropologues soit souventconsidéré comme anti-étatique, pour nous, second objectif : <strong>et</strong>hniques <strong>et</strong> un interlocuteur – un chef – une représentation officielle <strong>de</strong> chaquecommunauté au Parlement, <strong>de</strong>s instances On comprend qu’il importe <strong>de</strong> déterminerclairement ces communautés pour lesreprésenter. limites, leurs écueils, mais aussi dans le souciIl faut choisir un nom – <strong>et</strong> parfois la dénominationest multiple : le nom que l’on sedonne, celui donné par tel voisin, <strong>et</strong>c. – <strong>et</strong> homogène. Cependant, ces critères ne serecoupent pas systématiquement <strong>et</strong> il est <strong>et</strong>hniques. monopole du commerce. Mais quandils rentraient dans leur région, dans leur le caractère toujours changeant <strong>de</strong>s Encadré 12).[ 254] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


EncadréÉvolution <strong>de</strong>s classifications <strong>et</strong>hniques au Laos12Évolution <strong>de</strong>s classifications <strong>et</strong>hniques au Laos Avant 1960, une classification hiérarchique sur une base politique : Les Tai (les « hommes libres ») Les Kha (les « hommes servils ») 1960-1986 : une classification intégratrice, sur une base géographique : Lao loum (Laotien <strong>de</strong>s plaines) Lao theung (Laotien <strong>de</strong>s versants) Lao soung (Laotien <strong>de</strong>s somm<strong>et</strong>s) 1986-2011 : une classification « scientifique » sur une base linguistique : Tai-kadai Austro-asiatique Hmong-Iu Mien Sino-tibétainSources : construction <strong>de</strong> l’auteur.Source image : bill<strong>et</strong> <strong>de</strong> banque lao.[Christian Culas]La situation mise en lumière pour les <strong>et</strong>hniesau Laos se r<strong>et</strong>rouve historiquement en d’années, leur nom officiel est <strong>de</strong>venu Thai groupes <strong>et</strong>hniques localisés au bord <strong>de</strong> lamer, souvent noma<strong>de</strong>s, <strong>et</strong> qui portent tous<strong>de</strong>s noms différents, sont appelés « Thai<strong>de</strong> la mer ». Le terme générique « Thai » est thailandais, mais du point <strong>de</strong> vue culturel,Srey SophorvnyAu Cambodge, les groupes <strong>et</strong>hniques viventdans les zones montagneuses au Nord-Est du<strong>de</strong>s Chams, <strong>de</strong>s musulmans, <strong>de</strong>s Chinois qui considérés comme minorités.[Grégoire Schlemmer]Ils sont considérés comme <strong>de</strong>s minoritésmais pas comme <strong>de</strong>s minorités <strong>et</strong>hniques.On notera par ailleurs que, au Cambodge, lesminorités <strong>et</strong>hniques sont historiquement <strong>et</strong> les premiers venus… Au Cambodge, ils sontvenus ensemble. Au Laos, les premiers venussont les groupes que l’on a longtemps cialement envie <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en avant ce fait.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 255]


Le critère actuel <strong>de</strong> découpage <strong>de</strong>s groupes<strong>et</strong>hniques au Laos est le critère linguistique. – il peut y avoir une très gran<strong>de</strong> diversité <strong>de</strong>fond culturel. Des groupes linguistiquementapparentés peuvent vivre <strong>de</strong> manière trèsfamilles linguistiques différentes peuventavoir un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie très comparable Nung <strong>et</strong> <strong>de</strong>s Dao. Tout cela illustre le fait que la population dominante.Jimreivat Pattiya [Grégoire Schlemmer] Beaucoup font l’erreur <strong>de</strong> les utiliser commecatégories culturelles, ou dites « <strong>et</strong>hnolinguistiques». Ces catégories linguistiquesont <strong>de</strong> plus été progressivement construitespar les chercheurs, ce ne sont pas <strong>de</strong>sdans la constitution <strong>de</strong> ces catégories. EnChine, un rapprochement est fait entreles Tibéto-Birmans <strong>et</strong> les populations <strong>de</strong><strong>et</strong> vi<strong>et</strong>namiens disent que Tibéto-Birmans,au sein d’une seule nation, les populationsont une origine commune.[Christian Culas] idéologiques.[Grégoire Schlemmer]Il faut ainsi toujours se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong> quelvous étudiez tel groupe, quelles sont vosidées, votre position ? Il faut avoir un regardcritique sur soi.Jimreivat PattiyaQuand on travaille sur les gens du Nord- est très mal vu par le gouvernement. Il fautparler <strong>de</strong> populations Tai du Nord-Est, maislinguistiquement ils parlent lao.[Christian Culas]Aujourd’hui, il y a plus d’individus <strong>de</strong> l’<strong>et</strong>hnie e , 18 e siècles, a envahi le Laos, <strong>de</strong>s millions <strong>de</strong> personnes restées.[ 256] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Journée 1, après-midi du lundi18 juill<strong>et</strong>2.3.3. Les noms donnés aux <strong>et</strong>hniesau Việt Nam[Christian Culas]je voudrais vous présenter une approcheanalytique <strong>de</strong>s noms <strong>et</strong>hniques. Nous verronsque dans l’histoire les premiers noms utilisés Qui produit <strong>et</strong> utilise les noms <strong>et</strong>hniques ? <strong>de</strong> l’histoire <strong>et</strong> avec quels objectifs ?Encadré13Des appellations génériques vers les appellations emic- « Appellation générique » - « Appellation emic » emic <strong>et</strong>ic <strong>et</strong>icemicSources : construction <strong>de</strong> l’auteur. un ensemble <strong>de</strong> choses qui ont ou sontsupposées avoir <strong>de</strong>s éléments similaires, Le plus grand terme générique évoqué cematin est « groupe <strong>et</strong>hnique » ou « minoritéreprésentés en une vingtaine <strong>de</strong> sous-groupes <strong>de</strong>meure très vague : on regroupe dans un différents.Pour les anthropologues, la distinction entreemic/<strong>et</strong>ic est très utile comme instrumentanalytique [9] . Emic désigne toutes les manières <strong>et</strong>ic désigne lesmanières <strong>de</strong> penser, <strong>de</strong> décrire les choses, par – terme <strong>et</strong>ic emic. L’étu<strong>de</strong><strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong> l’appellation <strong>de</strong>s groupes[9] Pour une approche historique <strong>et</strong> épistémologique <strong>de</strong> emic/<strong>et</strong>icL’HommeJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


<strong>et</strong>hniques, dans les archives en particulier,m<strong>et</strong> en lumière l’emploi <strong>de</strong> termes trèsrapproche du présent, les termes <strong>de</strong>viennentplus précis. On passe <strong>de</strong> termes génériquesemic.Appliquons une métho<strong>de</strong> diachronique. différents <strong>de</strong> l’histoire. Ma variable serale temps.Les situations sont particulièrement contras-est très récente. Au 19 e siècle, il n’y avait capitales provinciales actuelles au Nord courtes durées, <strong>de</strong>s mandarins, responsablespolitiques <strong>et</strong> administratifs qui avaient pour populations montagnar<strong>de</strong>s.Tableau 62Évolution <strong>de</strong>s appellations <strong>et</strong>hniques au Vi t NamÉvolution <strong>de</strong>s appellations <strong>et</strong>hniques au Việt NamDATES Exonyme Exonyme Exonyme Exonyme Autonyme18 e -19 esiècles19001950E<strong>de</strong>, Bahnar, Jorai…Mán-Yao-Dao, Méo,Hani…Tày, Nùng, Giáy… Méo-Hmong Kinh19502010E<strong>de</strong>, Bahnar, Jorai…Mán-Yao, Hmong,HaniTày, Nùng, GiáyHmong Fleur, Noir,Blanc, Rouge…KinhDemain ?Noms <strong>de</strong>s sous-groupes<strong>et</strong>hniques ?Iu MienKé MienKé Moun…Tày, Nàng, GiáyHmong NoirHmong ShiHmong Peb…Kinh ?Sources : construction <strong>de</strong> l’auteur.Ce tableau synthétique présente <strong>de</strong>s appellations<strong>de</strong> différents groupes <strong>et</strong>hniques quel’on r<strong>et</strong>rouve dans les archives vi<strong>et</strong>namiennes. e siècle car ilavant c<strong>et</strong>te date. « qui n’est pas civilisé ». C<strong>et</strong>te appellation estdu 20 e siècle, les appellations <strong>et</strong>hniquesont été précisées pour tendre vers l’emic. – cf. partie encerclée dans le tableau.[ 258] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


sous c<strong>et</strong>te appellation dans certaines régions.Le terme est intéressant car il désigne leshabitants du lieu, les autochtones, il veut direLa quatrième colonne concerne les Mèo.Ce nom vient historiquement d’un<strong>et</strong>ransformation du terme chinois « miao ». Lors puis le terme disparaît progressivement, 2.3.4. Définition <strong>et</strong> classification<strong>de</strong>s groupes <strong>et</strong>hniques au Việt Nam[Trần Hồng Hạnh]Trần Hồng Hạnh reprend trois critèresd’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s groupes <strong>et</strong>hniques utilisésofficiellement au Việt Nam <strong>et</strong> développésprécé<strong>de</strong>mment – cf. partie 2.3.2. I<strong>de</strong>ntifier <strong>et</strong>classer les <strong>et</strong>hnies :- une langue commune. L’Institut d’<strong>et</strong>hnologieclasse les familles <strong>et</strong>hnolinguistiques en troisgroupes distincts : austro-asiatique, sinotibétain<strong>et</strong> austronésien ;- les pratiques culturelles – critère jugé vague<strong>et</strong> difficile à déterminer (cf. pratique du culte<strong>de</strong>s ancêtres explicité par Grégoire Schlemmeren matinée) ;- sentiment d’appartenance – critère <strong>de</strong>référence pour la publication <strong>de</strong> la liste<strong>de</strong>s <strong>et</strong>hnies au Việt Nam (cf. décision121TCBKTCPB en date du 2 mars 1979). prononcés en sino-vi<strong>et</strong>namienne par Dao.nauté par une autre communauté – sonttrès différents lorsqu’il s’agit du groupe Dao – <strong>et</strong>hniques, le nom du groupe est intimement e ou13 e siècle selon les auteurs. Les différentsmouvements <strong>de</strong> migration ont déterminé leszones d’implantation : régions Nord-OuestJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 259]


e régions Nord-Est <strong>et</strong> certaines provinces duCentre – du 12 e au début du 20 e siècle, voiesfluviales essentiellement.- Au 13 e - Entre le 15 e <strong>et</strong> le 18 e siècle : les Dao quần e siècle : les Dao thanh y <strong>de</strong> la province e - Au 18 e e siècle <strong>et</strong> au début du20 e mentaire.Actuellement, une trentaine <strong>de</strong> groupe Dao trentaine d’années, ce groupe est égalementdu Centre du pays <strong>et</strong> les provinces <strong>de</strong> l’Est groupe.Jimreivat PattiyaLes Dao couvrent un espace très large, <strong>de</strong>s gouvernement ou bien un mouvementmigratoire spontané ?[Trần Hồng Hạnh] raison principale <strong>de</strong> ces migrations estéconomique.Jimreivat Pattiya mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> ces populations ont été trèsdommageables.Lê Hải ĐangL’Institut d’<strong>et</strong>hnologie propose trois familles<strong>et</strong>hnolinguistiques, alors que le Musée la raison ?[Trần Hồng Hạnh] d’<strong>et</strong>hnologie, mais ici aussi les points <strong>de</strong>vue sont partagés. Il est vrai que le Muséed’<strong>et</strong>hnographie distingue cinq différentsgroupes : austro-asiatique, austronésien, sino-[ 260] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


[Christian Culas] la division en cinq familles linguistiques au les publications internationales produitespar les plus éminents linguistes. C<strong>et</strong>te Unis, Angl<strong>et</strong>erre, <strong>et</strong>c. Il me semble que les sont très différentes – langues tonales oupas. Comment alors regrouper ces différentsgroupes ? La question <strong>de</strong>meure posée.Nguyễn Thị Hà NhungIl me semble que le nom Dao est un nomdonné au groupe par les Chinois.[Trần Hồng Hạnh] autonymes – emiction commune, « Personne vivant dans la Dao en sino-vi<strong>et</strong>namienne.[Christian Culas]caractères chinois, quand on parle <strong>de</strong>s Dao, en changeant la clé. En chinois, on a la clévi<strong>et</strong>namiens se sont approprié le caractère se passe entre l<strong>et</strong>trés chinois <strong>et</strong> vi<strong>et</strong>namiensqui « jouent » avec les caractères. Il s’agit<strong>et</strong>ic.[Grégoire Schlemmer]pour notre propos parce qu’il désignaitune catégorie politique plus qu’<strong>et</strong>hnique, cela recouvrait un statut politique intéressant, populations <strong>de</strong> langue Tai englobées dans2.3.5. Approche <strong>de</strong> l’<strong>et</strong>hnicité :l’exemple laotien[Grégoire Schlemmer]J’aimerais abor<strong>de</strong>r le cas <strong>de</strong> la provincelaotienne <strong>de</strong> Phongsaly, mon terrain d’étu<strong>de</strong>, d’<strong>et</strong>hnicité. Je prendrai certains préjugéssouvent répandus dans la presse ou <strong>et</strong>hniques pour essayer <strong>de</strong> les critiquer, <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te province.constituent un ensemble, sous-entendantqu’elles ont <strong>de</strong>s points communs qui lesrelient entre elles, tout en les distinguant <strong>de</strong>la majorité. Phongsaly regrouperait treize groupes <strong>et</strong>hni- pour ma part pu décompter une quarantaineJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 261]


d’appellations différentes – entr<strong>et</strong>iens réalisésdans environ 150 villages sur les 600 villagesmajoritaire du Laos, ne forment que 3 % <strong>de</strong>la population <strong>de</strong> la province, soit une toute Tai Lue. Les Tai Lue forment un groupe trèsproche <strong>de</strong>s Lao. Pour faire simple, disonsque ce qui les distinguait était leur ancienneappartenance politique : les Tai Lue étaientPanna (Xishuanbanna en langue chinoisequ’un Lao était un suj<strong>et</strong> du royaume du Lan <strong>et</strong>hnique est ici typiquement établie sur<strong>de</strong>s bases politiques. Aujourd’hui, un Lao<strong>de</strong> Phongsaly est plus proche d’un Tai Luei<strong>de</strong>ntiques, ils sont voisins <strong>et</strong> communiquent officielle distingue l’un <strong>de</strong> ces groupes, lesLao, comme formant la majorité, <strong>et</strong> l’autrecomme une <strong>et</strong>hnie minoritaire... souvent d’anciens caravaniers venus <strong>de</strong>Chine, qui faisaient du commerce <strong>et</strong> étaient <strong>et</strong> ils forment une <strong>et</strong>hnie, ou « nationalité »,en vertu <strong>de</strong> leur appartenance religieuse.il s’agit d’un groupe <strong>et</strong>hnique. Ils acceptent<strong>et</strong> revendiquent c<strong>et</strong>te appellation <strong>de</strong> Laos, notamment en les distinguant <strong>de</strong>smigrants chinois plus récents. Mais entre largement dominante <strong>de</strong> la Chine. Ainsi qui représente près du tiers <strong>de</strong> l’humanité.En conclusion, on peut se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r quels <strong>et</strong>hniques <strong>et</strong> <strong>de</strong>s minorités au Laos, lorsquel’on place dans c<strong>et</strong>te catégorie <strong>de</strong>s groupesanciennement fondés sur une base politique(Tai Lue), d’autres issus <strong>de</strong> migration récentes une gran<strong>de</strong> diversité <strong>de</strong> groupes <strong>et</strong>hniques.Pourtant, l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ces populations similaires entre tous ces groupes – dontles Lao, population majoritaire <strong>et</strong> donc nonclassée comme minorité <strong>et</strong>hnique. Il est <strong>de</strong>ssimilitu<strong>de</strong>s qui dépassent les appartenances groupes s’influencent mutuellement sur que vestimentaires, alimentaires, <strong>et</strong>c.On comprend ainsi que les recherchesmonographiques sont importantes mais étu<strong>de</strong>s portant sur les relations entre lesgroupes.[ 262] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


groupes qui se sont perpétués dans le tempsen changeant <strong>et</strong> en évoluant peu.Mais les <strong>et</strong>hnies naissent, vivent <strong>et</strong>meurent. L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te dynamique est car près <strong>de</strong>s trois-quarts <strong>de</strong> la populationn’étaient encore présents dans la province, du 19 e siècle. Ces migrations ont parfoisprovoqué la rupture <strong>de</strong>s liens entre gens issusdans <strong>de</strong>s directions différentes, entraînant la Des populations venues <strong>de</strong>s plaines, dont riziculture irriguée, se sont r<strong>et</strong>rouvées isoléesen milieu forestier. Ainsi, il ne faut pas penserque ces groupes n’ont pas d’histoire, elle n’estjuste pas écrite. Il ne faut pas non plus penserque ces groupes ne peuvent changer <strong>de</strong>Ce groupe habite majoritairement la Chine. Ilrési<strong>de</strong> dans d’imposants villages sé<strong>de</strong>ntaires<strong>et</strong> pratique la riziculture inondée <strong>de</strong>puis <strong>et</strong> au Laos, ils vivent surtout <strong>de</strong> l’essartage montagne. Car pour fuir les troubles qui mobilité <strong>et</strong> donc la fuite. Ils ont opéré enquelques décennies <strong>de</strong>s changementsmajeurs dans leur mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie. Par ailleurs,l’idée que les groupes <strong>et</strong>hniques vivent enéconomie fermée est tenace. Pourtant, aussiloin que l’on puisse remonter dans l’histoireest avéré que les populations montagnar<strong>de</strong>sd’échelle internationale, par la production <strong>de</strong>coton, d’opium, <strong>de</strong> produit forestier, <strong>et</strong>c.Pour conclure, r<strong>et</strong>enons que l’<strong>et</strong>hnicité est unenotion floue composée <strong>de</strong> différents critèresqui ne s’associent pas nécessairement. Il s’agitmoins objectivable – fondée sur un héritageculturel commun – mais aussi un sentimentd’appartenance – donc en partie subjectif –<strong>et</strong> d’une position assignée ou construite par une réalité multiple <strong>et</strong> changeante, qui estautant <strong>sociale</strong> <strong>et</strong> politique que culturelle.Quelles sont les conséquences méthodologiquesdans l’approche <strong>de</strong>s groupes<strong>et</strong>hniques ?> Il est nécessaire d’adopter un regard transformations <strong>et</strong> changements.> Il faut ne pas substantiver les <strong>et</strong>hnies <strong>et</strong>> Il est pertinent d’adopter un regard régionalplus englobant, portant aussi sur lesdynamiques locales. voisins comme <strong>de</strong>s éléments constitutifs<strong>de</strong> leur i<strong>de</strong>ntité.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 263]


Journée 2, mardi 19 juill<strong>et</strong>2.3.6. Cartographie <strong>de</strong>sanciens royaumes au 19 e siècle<strong>et</strong> répartition géographique<strong>de</strong>s familles linguistiques[Grégoire Schlemmer]Observons <strong>de</strong>s cartes historiques <strong>et</strong> <strong>de</strong>répartition <strong>de</strong> populations <strong>et</strong> voyons en interroger sur les formes d’appartenances<strong>et</strong>hniques. Ces cartes sont centrées sur laprovince laotienne <strong>de</strong> Phongsaly : ellesprésentent la localisation, au niveau d<strong>et</strong>oute l’Asie, <strong>de</strong>s populations présentesdans la province, <strong>et</strong> <strong>de</strong>s locuteurs <strong>de</strong>s rattachées.Carte1Localisation <strong>de</strong> la province <strong>de</strong> PhongsalySources : construction <strong>de</strong> l’auteur.[ 264] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Xishuanbanna en Chine – ancien royaumeCarte 2Le découpage politique <strong>de</strong> l’actuel Laos au XIX e siècleSources : construction <strong>de</strong> l’auteur.N.B. : Les frontières <strong>et</strong> les noms, les désignations utilisés sur c<strong>et</strong>te carte ne sont pas reconnus par les Nations-Unies.C<strong>et</strong>te carte montre d’anciens royaumes, (le royaume Lue), Muang Lai <strong>et</strong> Muang Thendouze districts gouvernés par <strong>de</strong>s Tai. On neJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 265]


[Christian Culas]Chaque grisé représente une principautéavec une cour princière, <strong>de</strong>s entités politiques [Grégoire Schlemmer] frontières sont floues <strong>et</strong> peuvent se recouper.difficultés lors <strong>de</strong> l’établissement <strong>de</strong> frontières appartenaient les entités politiques.[Christian Culas]Les marques par bornages, avec cartogra- continentale.capitales, <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ltas rizicoles, mais les zones<strong>de</strong> collines <strong>et</strong> <strong>de</strong> hautes montagnes étaientsions <strong>de</strong> mandarin en poste. La premièrea été posée au 19 e siècle. La frontière entre la <strong>et</strong> anglaise. Durant une très longue pério<strong>de</strong>,les populations locales n’ont ainsi que trèsfrontières a fait basculer ces populations en[Grégoire Schlemmer]L’approche historique est essentielle lorsquel’on étudie les groupes <strong>et</strong>hniques. Il faut icirécents. Au 19 e territoire <strong>et</strong> <strong>de</strong> ses populations importait diversité <strong>et</strong>hnique : il n’y avait pas <strong>de</strong> tentative gouvernance <strong>et</strong> d’une mise au travailcommune. Plus encore, la diversité culturelle<strong>et</strong> économiques – la culture <strong>de</strong> la population<strong>et</strong> <strong>de</strong> l’élite dominante se maintenant commedistincte.La carte 3 couvre : le Cambodge, le <strong>de</strong> la Birmanie, <strong>et</strong> se prolonge jusqu’en certaine homogénéité culturelle. C<strong>et</strong>te carte concernant la lecture <strong>sociale</strong> <strong>et</strong> culturelle<strong>de</strong>s familles linguistiques : ce n’est pas parce quelque chose en commun. Au niveau <strong>sociale</strong>t culturel, la diversité <strong>de</strong> ces populationsplaine <strong>et</strong> <strong>de</strong> montagne, fondatrices <strong>de</strong> grandsroyaumes ou formant <strong>de</strong> p<strong>et</strong>its groupesisolés, influencés par la civilisation chinoiseou indienne, <strong>de</strong> religions diverses, <strong>et</strong>c.[ 266] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Carte 3Répartition <strong>de</strong>s locuteurs<strong>de</strong> la famille linguistique Môn-KhmerSeuchuanGuizouINDIAYunnanCHINASeuchuanGuizINDIAGuangxiYunnanCHINAMYANMAR(BURMA)VIET-NAMMYANMAR(BURMA)VIET-NAMTHAILANDLAOSCAMPUCHEACAMBODGIATHAILANDLAOSMôn-KhmerCAMPUCHEACAMBODGIASources : construction <strong>de</strong> l’auteur.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


La carte <strong>de</strong>s populations <strong>de</strong> langue Taiperm<strong>et</strong> d’illustrer le lien entre entité politique<strong>et</strong> appartenance <strong>et</strong>hnique. Les populations<strong>de</strong> langue Tai, qui partagent beaucoup<strong>de</strong> similitu<strong>de</strong> <strong>sociale</strong>s <strong>et</strong> culturelles, sedistinguaient avant tout par leur appartenance Muang Lai (Lai Chau), les Tai Dam <strong>de</strong>s régions que ces groupes forment <strong>de</strong>s peuplementsmigrations ultérieures. On observera aussiCarte 4Répartition <strong>de</strong>s populations <strong>de</strong> langue Taiprésentes à PhongsalySeuchuanGuizouINDIAYunnanCHINASeuchuanCHINAGuINDIAGuangxiYunnanMYANMAR(BURMA)MYANMAR(BURMA)VIET-NAMVIET-NAMLAOSTHAILANDLAOSTHAILANDTaiTai LueLaoBlack TaiRed TaiWhite TaiCAMPUCHEACAMBODGIACAMPUCHEACAMBODGIASources : construction <strong>de</strong> l’auteur.[ 268] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


C<strong>et</strong>te carte montre <strong>de</strong>s populations <strong>de</strong>Carte 5Répartition <strong>de</strong>s populations Akha <strong>et</strong> HaniAkhaVagnou (Bi-Ka) <strong>et</strong> populations liéesHani <strong>et</strong> populations liéesautres akkhoid<strong>et</strong>ibéto-birmansSources : construction <strong>de</strong> l’auteur.c<strong>et</strong>te population <strong>de</strong>meure assez regroupée.Dans ce cas précis, on aurait très bien puimaginer les contours d’une frontière.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 269]


Carte 6Répartition <strong>de</strong>s populations Hmong Blanc<strong>et</strong> autres locuteurs <strong>de</strong> langues «Mieo»Sources : construction <strong>de</strong> l’auteur. linguistiquement apparenté. La présenceen grand nombre <strong>de</strong> ces populations en relativiser certaines idées trop fréquemment <strong>et</strong> étudiés. Mais ce faisant, on a tendance pério<strong>de</strong> historique donnée : les groupes quiont fui les guerres <strong>et</strong> les famines en Chine au19 e siècle, <strong>et</strong> qui ont alors adopté un mo<strong>de</strong> toujours majoritairement en Chine, dans <strong>de</strong>spratiquent la riziculture irriguée.[ ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


2.3.7. Constitution, droit <strong>et</strong> <strong>et</strong>hnicité[Christian Culas] comment les relations se déter minent. <strong>et</strong>hniques ? Comment les groupes <strong>et</strong>hniquesgroupes <strong>et</strong>hniques appellent-ils les gens <strong>de</strong> par le biais du droit <strong>et</strong> <strong>de</strong>s constitutions.L’approche est originale <strong>et</strong> je soulignerai droit <strong>et</strong> anthropologie. Nous détailleronsles différences entre le cadre juridique légal<strong>et</strong> le cadre juridique pratique, avec l’objectifd’appréhen<strong>de</strong>r les constitutions <strong>de</strong>s pays <strong>et</strong>Les intérêts d’étudier le droit pour l’anthropologie (1)Encadré 14 Les intérêts d’étudier le droit pour l’anthropologie (1)Le droit : science normative, qui pose les bases <strong>de</strong> ce qui légal.- Parmi les sciences humaines, le droit a une position particulière : son objectifn’est pas <strong>de</strong> décrire <strong>et</strong> d’analyser ce que font les gens, mais <strong>de</strong> poser le cadre<strong>de</strong> ce qui légal <strong>et</strong> illégal = dimension normative.- Le droit définit avec plus ou moins <strong>de</strong> précision « ce que l’on doit faire » danscertaines circonstances, <strong>et</strong> les conséquences si l’on ne respecte pas ces normes(informations, punitions, coercitions, restrictions <strong>sociale</strong>s, <strong>et</strong>c.) = dimension<strong>de</strong> contrôle <strong>et</strong> contrainte.Sources : construction <strong>de</strong> l’auteur.Il me semble que les pays dits « mo<strong>de</strong>rnes droit était oral. Ce droit traditionnel, coutumier<strong>et</strong> oral <strong>de</strong>meure très actif dans les régionsréfléchir ensemble sur l’articulation entre le Il s’agit généralement d’une communautéqui a une tradition <strong>de</strong> droit commun avec unqui peuvent, dans le pire <strong>de</strong>s cas, amener – pas d’emprisonnement ni <strong>de</strong> peine <strong>de</strong>mort. L’une <strong>de</strong>s questions clés dans la gestion<strong>de</strong>s groupes <strong>et</strong>hniques est <strong>de</strong> comprendrecomment s’articule le droit national, supposéJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


EncadréLes intérêts15 Les d’étudier intérêts d’étudier le droit le pour droit l’anthropologie pour l’anthropologie (2) (2)L’anthropologie : science <strong>de</strong>scriptive, qui décrit ce qui se fait (sans approchenormative).- L’anthropologie a, comme le droit, une position particulière dans les sciences<strong>sociale</strong>s : ses métho<strong>de</strong>s, sa manière <strong>de</strong> décrire les situations <strong>sociale</strong>s, sesobjectifs. Décrire le plus fidèlement <strong>et</strong> rigoureusement possible « ce quefont les gens » <strong>et</strong> les manières dont ils se représentent (pensent) ce qu’ilsfont (le point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s acteurs) = dimension empirique.- L’anthropologie a un point <strong>de</strong> vue critique <strong>et</strong> réflexif (qui se regar<strong>de</strong> lui-mêmefaire) sur les <strong>de</strong>scriptions <strong>de</strong>s anthropologues = dimension critique <strong>et</strong>réflexive.- L’anthropologie fait la différence entre le point <strong>de</strong> vue emic <strong>de</strong>s acteurs locaux<strong>et</strong> le point <strong>de</strong> vue <strong>et</strong>ic <strong>de</strong>s chercheurs <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’État.Sources : construction <strong>de</strong> l’auteur.L’anthropologue se caractérise souvent par les gens, ce que disent les gens sur ce qu’ilsfont. Je précise qu’en épistémologie <strong>de</strong> pensée ou une croyance. Il est abusif d’écrire« Les Hmong croient aux esprits <strong>de</strong> la forêt » car mais il est possible <strong>de</strong> dire « Les Hmong ren<strong>de</strong>ntun culte aux esprits <strong>de</strong> la forêt » ou « Les Hmongdisent qu’ils croient aux esprits <strong>de</strong> la forêt ». Il y aconfondre ce que disent les gens <strong>et</strong> ce queentre emic <strong>et</strong> <strong>et</strong>ic <strong>de</strong> ce terme ? Les populations locales, leschercheurs ? La discussion a montré que celan’était pas si évi<strong>de</strong>nt. Un <strong>de</strong>s gar<strong>de</strong>-fous est <strong>de</strong> sur l’évaluation <strong>de</strong> ce qui est écrit.EncadréLes 16 intérêts Les intérêts d’étudier d’étudier le droit le droit pour pour l’anthropologie (3)Associer les approches du droit <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’anthropologie.- L’objectif global <strong>de</strong> l’anthropologie appliqué aux <strong>et</strong>hnies est <strong>de</strong> comprendrecomment vivent les <strong>et</strong>hnies, <strong>et</strong> en particulier comment s’organisent lesrelations entre les <strong>et</strong>hnies <strong>et</strong> l’État.- Associer les qualités du droit (formuler les normes, expliquer comment sontproduites les lois nationales <strong>et</strong> le droit coutumier) <strong>et</strong> les qualités <strong>de</strong>l’anthropologie (décrire ce qui se fait <strong>et</strong> les manières dont les gens pensentce qu’ils font).- Le droit donne un point <strong>de</strong> vue purement <strong>et</strong>ic (<strong>de</strong> l’extérieur, celui <strong>de</strong> l’État <strong>et</strong>non <strong>de</strong>s acteurs), l’anthropologie donne à la fois le point <strong>de</strong> vue emic <strong>de</strong>sacteurs locaux <strong>et</strong> le point <strong>de</strong> vue <strong>et</strong>ic <strong>de</strong>s chercheurs <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’État.Sources : construction <strong>de</strong> l’auteur.[ ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


J’aimerais vous questionner sur c<strong>et</strong>tephrase : « L’objectif global <strong>de</strong> l’anthropologieappliquée aux <strong>et</strong>hnies est <strong>de</strong> comprendre enparticulier comment s’organise la relation entrel’<strong>et</strong>hnie <strong>et</strong> l’Étatbranche très particulière <strong>de</strong> l’anthropologie,l’anthropologie politique. Je crois qu’il n’estpas possible d’étudier les <strong>et</strong>hnies sans sensible en fonction <strong>de</strong>s pays, mais il s’agitdans ce cas précis <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’organisation<strong>de</strong> groupes humains.Yves Perrau<strong>de</strong>auEn économie, on parlait d’économie politiquepour différencier l’économie privée, lagestion du patrimoine privé <strong>et</strong> la gestion <strong>de</strong>la cité autrefois. Ce qui était collectif rentraitdans l’économie politique. Ce terme a étéabandonné avec les politiques économiques, nous sommes dans c<strong>et</strong>te logique : ce qui estpar la suite, est politique.[Christian Culas] chercheuse alleman<strong>de</strong> en sciences politiquesdu milieu du 19 e siècle, qui a travaillé sur lessystèmes politiques autoritaires – en particulierson ouvrage La condition <strong>de</strong> l’hommemo<strong>de</strong>rne – marque c<strong>et</strong>te différence entreprivé <strong>et</strong> politique : le privé concerne la individu, dans le mon<strong>de</strong> politique <strong>et</strong> non dansla famille. La famille est en eff<strong>et</strong> un mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>de</strong> discussion <strong>et</strong> <strong>de</strong> négociation voit le jour.Allons un peu plus loin. Il me semble ainsi fortabusif d’établir un parallèle entre nation <strong>et</strong>famille, <strong>de</strong> dire « La Nation est la gran<strong>de</strong> famille ».Cela implique l’élimination <strong>de</strong> la relationpolitique : croire ou faire croire qu’un pays est ce groupe social toute dimension politique.l’on abor<strong>de</strong> la question <strong>et</strong>hnique.EncadréCadre 17 Cadre théorique théorique sur la sur constitution, la constitution, le droit le droit (1) (1)Hiérarchie <strong>de</strong>s normes légales (en théorie)En théorie, quatre niveaux <strong>de</strong> hiérarchie dans les normes légales au Vi t Nam :- (1) constitution ;;- (2) lois adoptées par Assemblée nationale ;;- (3) décr<strong>et</strong>s du Comité permanent <strong>de</strong> l’Assemblée nationale (connus comme“décr<strong>et</strong>s lois”. Les décr<strong>et</strong>s du gouvernement sont produits pas le Premierministre- (4) mesures législatives <strong>de</strong> rang inférieur : décisions, directives <strong>et</strong> circulaires <strong>de</strong>sministères <strong>et</strong> <strong>de</strong>s hautes agences du gouvernement. Les résolutions <strong>et</strong>directives <strong>de</strong>s organes du Parti communiste au plus haut niveau. Les ordres <strong>et</strong>instructions <strong>de</strong>s Comités populaires au niveau <strong>de</strong>s provinces <strong>et</strong> <strong>de</strong>s district(Rose 1998 : 98, n. 12)Sources : construction <strong>de</strong> l’auteur.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


question fait sens pour tout autre pays. <strong>de</strong> droit <strong>et</strong> <strong>de</strong> niveau <strong>de</strong> droit ?chies <strong>de</strong>s normes. Cela implique que toutsupérieur – les lois votées par l’Assembléesont homogènes. En revanche, en intégrantle <strong>de</strong>rnier niveau, on se rend compte quenombre d’institutions peuvent produire <strong>de</strong>s se pose : par quel moyen va t-on harmoniser supérieurs ?EncadréCadre 18 Cadre théorique théorique sur la sur la constitution, le droit le droit (2) (2)Hiérarchie <strong>de</strong>s normes légales (en pratique)En théorie, selon les auteurs, on distingue jusqu’à 22 niveaux <strong>de</strong> hiérarchie dansles normes légales au Vi t Nam.Principales difficultés :- pas <strong>de</strong> diffusion efficace <strong>de</strong>s nouvelles lois ;;- impossibilité pour le non-spécialiste (paysans ou groupe <strong>et</strong>hnique) <strong>de</strong>comprendre comment fonctionne le système législatif en pratique ;;- nombreuses contradictions entre les niveaux <strong>de</strong> lois (manque <strong>de</strong> coordinationentre les services officiels qui produisent les lois <strong>et</strong> règlements, aucun servicen’a <strong>de</strong> vision globale sur l’ensemble du système).Sources : construction <strong>de</strong> l’auteur. culièrement difficile. Il n’y a pas <strong>de</strong> Journalaccessible, ni d’organe national, central, quipublie les nouvelles lois. Toutes les lois ne sontpas publiées officiellement, <strong>de</strong> manière trèslarge – la diffusion par les Comités populairesne s’avère pas véritablement efficace. Lescitoyens restent mal informés. Il est vrai queune chose récente : entre 1945, proclamationdu renouveau (1986), le nombre <strong>de</strong> lois votées10 000 ont été votées – cf. droit <strong>de</strong>s affaires,commerce international, <strong>et</strong>c.Yves Perrau<strong>de</strong>auLe marché implique une règlementation, <strong>de</strong> marché impose forcément la montéedu juridique, <strong>et</strong> dans le passage entre une marché, il y a une pério<strong>de</strong> intermédiaire <strong>de</strong>non-droit. Il faut attendre ce cadre juridique[ ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


[Christian Culas]Les juristes <strong>de</strong> droit public vi<strong>et</strong>namien sont incomparables – imaginons simplement ladifférence <strong>de</strong> salaire entre un employé dugouvernement spécialiste <strong>de</strong> droit public <strong>et</strong>un avocat qui défendrait <strong>de</strong>s compagnies d’analyse ou <strong>de</strong> recherche sur le droit publicLes juristes vi<strong>et</strong>namiens qui s’occupent <strong>de</strong>droit public nous disent qu’en réalité, dans la La situation <strong>de</strong>vient particulièrement du gouvernement vi<strong>et</strong>namien n’a <strong>de</strong> vision hiérarchie : cela induit une production <strong>de</strong>règlements par les provinces ou les districtsplus ou moins déconnectée <strong>de</strong>s instancessupérieures.Christian Culas se réfère aux travaux réaliséslors <strong>de</strong> l’atelier <strong>de</strong> formation aux métho<strong>de</strong>sd’enquêtes <strong>de</strong> terrain, menés dans le cadre <strong>de</strong>sprécé<strong>de</strong>ntes éditions <strong>de</strong>s JTD. Les conditionsd’expropriation <strong>de</strong>s familles paysannes <strong>et</strong>les formes <strong>de</strong> réglementation foncière dansun village du piémont du Tam Đảo ont étésuivies <strong>de</strong> 2008 à 2010. Nous renvoyons lelecteur aux publications suivantes (cf. www.tamdaoconf.com <strong>et</strong> site web <strong>de</strong>s partenairesassociés).- Bour<strong>de</strong>aux, P., E. Pannier <strong>et</strong> O. Tessier (2011), conflits autour <strong>de</strong> l’appropriation <strong>et</strong> <strong>de</strong>l’usage du foncier, in Lagrée S. (éditeurscientifique), « Transitions décrétés, transitionvécues. Du global au local : approchesméthodologiques, trans versales <strong>et</strong> critiques »,collection , n°2,AFD-ÉFEO-Tri Thức, pp. 277-281 ;- Arditi, C., C. Culas <strong>et</strong> O. Tessier (2010), Anthropologiedu développement : formation sociologie <strong>et</strong> anthropologie, in Lagrée S.,Cling J-P., Razafindrakoto M., <strong>et</strong> Roubaud F.(éds scientifiques), « <strong>de</strong> la pauvr<strong>et</strong>é », Éditions Tri Thức, Hà Nội,juill<strong>et</strong>, pp. 485-540 ;- Culas, C. <strong>et</strong> O. Tessier (2009), Formation ensociologie en anthropologie : métho<strong>de</strong>s <strong>et</strong>flexibilité, enquêtes <strong>de</strong> terrain <strong>et</strong> organisationdu recueil <strong>de</strong>s données, in Lagrée S.(éditeur scientifique), « Nouvelles approchesméthodologiques appliquées au développement», Éditions Thế Giới, Hà Nội, mai,pp. 241-356Les cas d’achats <strong>de</strong> terres agricoles se sont<strong>et</strong>c. Les documents juridiques produits aupar la hiérarchie supérieure. De plus, pour lecitoyen, il n’est guère possible d’appréhen<strong>de</strong>rJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


EncadréQu’est ce qu’une constitution ?19 Qu’est ce qu’une Constitution ? Un texte qui fixe par un ensemble <strong>de</strong> principes les bases <strong>de</strong> l’organisation <strong>et</strong>du fonctionnement d’un État. Un texte qui confère légitimité <strong>et</strong> permanence du pouvoir, tout en posant leslimites <strong>de</strong> celui-ci. Un texte qui organise <strong>et</strong> garantit les libertés publiques <strong>de</strong>s citoyens. Un texte qui a pour objectif la définition <strong>et</strong> le maintient <strong>de</strong> la cohésion d’unenation.= Un texte qui gui<strong>de</strong> la nation.- Il reflète comment la nation est conçue, notamment la place <strong>de</strong>s <strong>et</strong>hnies en sonsein.Les <strong>et</strong>hnies dans la constitution : étudier ce qui en est dit explicitement <strong>et</strong>implicitement.Sources : construction <strong>de</strong> l’auteur.La Constitution est le chapeau commun qui <strong>de</strong> l’organisation du fonctionnement d’un permanence au pouvoir national, mais enincluant ses limites – cfdifférentes institutions, comme l’Assemblée garantissent les libertés publiques <strong>de</strong>scitoyens. Nous allons voir pour ce qui nousintéresse, que dans les constitutions en Asie la Birmanie qui est un pays qui n’a pas <strong>de</strong>constitution <strong>de</strong>puis les années 1960 –, dansles pays pluri<strong>et</strong>hniques, comme le Laos <strong>et</strong> le dans la Constitution.Trần Hoài<strong>de</strong> service public chargé <strong>de</strong> la publication <strong>de</strong>svisites dans les communes au Centre du pays,j’ai pu noter <strong>de</strong>s livres <strong>de</strong> droit <strong>de</strong> la maisond’édition du droit.[Christian Culas] n’y a pas <strong>de</strong> canal officiel, ou alors les chosessont diffusées quelques années après. Il y a undécalage entre la publication <strong>de</strong>s lois <strong>et</strong> leurdiffusion.Lê Hải Đangles citoyens n’y ont pas accès.Yves Perrau<strong>de</strong>auÀ partir <strong>de</strong> quand prend eff<strong>et</strong> la loi ? EnFrance, <strong>et</strong> dans les autres pays européens jeans ou trois ans après, que se passe t-il ? La loiest-elle appliquée ou pas ?[ ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Jean-Luc MaurerJ’aimerais revenir sur le parallèle établi entre la citoyenn<strong>et</strong>é. Est-ce que c<strong>et</strong>te manière<strong>de</strong> faire, qui est assez répandue en Asie en <strong>de</strong> l’autoritarisme ?[Christian Culas]C<strong>et</strong>te approche crée un rapport <strong>de</strong> hiérarchie ou la Chine, il n’est pas question <strong>de</strong> rem<strong>et</strong>treen cause l’autorité paternelle – père, grand- constitutions une position clairement pater- Jean-Luc Maurera-t-il été intériorisé par les groupes <strong>et</strong>hniques,[Christian Culas] « Le père <strong>de</strong> la nation », les citoyens sont lesenfants que le père protège <strong>et</strong> va ai<strong>de</strong>r, les<strong>et</strong>hnies sont les enfants « faibles » pourrait-ondire. C’est une vision nationale, étatique.Du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s groupes <strong>et</strong>hniques, je necrois pas que ce type <strong>de</strong> relation soit ressentiainsi. Une question importante est d’évaluerle <strong>de</strong>gré du sentiment d’appartenance les gouvernements <strong>de</strong> tout pays, cela estfondamental.Jean-Luc Maurer transfrontalier, ces propos n’avalisent-ils qui postule que la stratégie <strong>de</strong>s groupes<strong>et</strong>hniques est <strong>de</strong> développer une résistancepassive pour minimiser l’intégration dans d’autonomie ?[Christian Culas]La majorité <strong>de</strong>s groupes <strong>et</strong>hniques n’a Maurer fait référence, est « L’art <strong>de</strong> ne pas êtregouverné », publié en 2009. L’ouvrage abor<strong>de</strong>cinq cents ans d’histoire <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>sgroupes <strong>et</strong>hniques sur les frontières, au Nord l’intégration étatique. Tout d’abord, nombre <strong>de</strong> groupes <strong>et</strong>hniquesont eu un système étatique ou du moinsun système très hiérarchisé – les Tai Lu, les que les groupes <strong>et</strong>hniques se constituentprécé<strong>de</strong>mment sur les cartes que les zonesfrontalières sont <strong>de</strong>s zones tampons – souvent manière très ponctuelle, la pression étaitassez faible. Ces groupes sont restés pendant<strong>de</strong>s siècles dans un rapport <strong>de</strong> connaissancequ’ils soient organisés politiquement contre n’adhère pas. Lorsque l’on travaille dans lesJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


villages <strong>et</strong>hniques, la principale source <strong>de</strong>[Grégoire Schlemmer]Il n’y a rien qui unit les minorités entre elles, rapports entre chaque groupe <strong>et</strong>hnique <strong>et</strong> <strong>et</strong>hniques se sont constitués sur une base détachement.2.3.8. La place <strong>de</strong>s <strong>et</strong>hniesdans la constitution laotienne[Grégoire Schlemmer]J’aimerais vous proposer une analyse <strong>de</strong> la place tenue par les groupes <strong>et</strong>hniques dansc<strong>et</strong>te Constitution, <strong>et</strong> les représentations quiy sont associées.Un extrait <strong>de</strong> la constitution laotienne estdistribué aux stagiaires, une lecture est faiteen salle.suivi <strong>de</strong> quelques articles sélectionnés.Encadré20 Extraits du préambule <strong>de</strong> la Constitution laotienne - A partir du 18 e Sources : Constitution <strong>de</strong> la république démocratique populaire Lao, publiée par l’Assemblée populaire suprême, Vientiane, 1991.[ ] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Encadré21 Extraits <strong>de</strong> la Constitution laotienneExtraits <strong>de</strong> la constitution laotienneArt. 1. La République démocratique populaire Lao est (…) un pays unitaire <strong>et</strong>indivisible <strong>de</strong> toutes les <strong>et</strong>hnies.Art. 2. La République démocratique populaire Lao est un État <strong>de</strong> la démocratiepopulaire. Tout le pouvoir est au peuple, pratiqué par le peuple, pour lesintérêts du peuple pluri<strong>et</strong>hnique <strong>de</strong> toutes les couches <strong>sociale</strong>s, dont lesouvriers, les agriculteurs <strong>et</strong> les intellectuels forment le pivot.Art. 8. L’État applique une politique <strong>de</strong> solidarité <strong>et</strong> d’égalité entre les diverses<strong>et</strong>hnies. Toutes les <strong>et</strong>hnies ont le droit <strong>de</strong> préserver <strong>et</strong> <strong>de</strong> développer leurbelles mœurs, traditions <strong>et</strong> cultures ainsi que celles <strong>de</strong> la Nation. Est interdittout acte <strong>de</strong> division <strong>et</strong> <strong>de</strong> discrimination entre les <strong>et</strong>hnies. L’État appliqu<strong>et</strong>outes les mesures <strong>de</strong>stinées à développer <strong>et</strong> rehausser continuellement leniveau économique <strong>et</strong> social <strong>de</strong> toutes les <strong>et</strong>hnies.Art. 19. L’ État veille au développement <strong>de</strong> l’éducation en liaison avec laformation <strong>de</strong> nouvelles générations <strong>de</strong> bons citoyens. Les activités éducatives,culturelles <strong>et</strong> scientifiques visent à élever le niveau <strong>de</strong> connaissance, lepatriotisme, l’esprit <strong>de</strong> dévouement au régime <strong>de</strong> démocratie populaire,l’esprit <strong>de</strong> solidarité <strong>et</strong> <strong>de</strong> concor<strong>de</strong> parmi les <strong>et</strong>hnies, <strong>et</strong> à rehausser laconscience du peuple d’être maître du pays. L’ État (…) veille audéveloppement <strong>de</strong> l’éducation dans les régions d’<strong>et</strong>hnies minoritaires.Art. 22. Tous les citoyens lao, quels que soient leur sexe, leur condition <strong>sociale</strong>,leur niveau d’instruction, leur croyance <strong>et</strong> leur appartenance <strong>et</strong>hnique, sontégaux <strong>de</strong>vant la loi.Sources : Constitution <strong>de</strong> la République démocratique populaire Lao, publiée par l’Assemblée Populaire Suprême, Vientiane, 1991.J’ai relevé quelques unes <strong>de</strong>s terminologiesemployées dans la Constitution. On y voit lamention du « peuple lao pluri<strong>et</strong>hnique » dansEncadréLa catégorisation <strong>de</strong>s populations « peuple lao pluri<strong>et</strong>hnique » « nos ancêtres », « notre peuple » « pays unitaire <strong>et</strong> indivisible <strong>de</strong> toutes les <strong>et</strong>hnies » « patrie pluri<strong>et</strong>hnique » « citoyens » « <strong>et</strong>hnies » « couches <strong>sociale</strong>s <strong>de</strong> toutes les <strong>et</strong>hnies »<strong>et</strong> « notre peuple ».utilisée dans la constitution laotienne22 La catégorisation <strong>de</strong>s populations utiliséedans la Constitution laotienneSources : construction <strong>de</strong> l’auteur.Crédit photo : Grégoire Schlemmer.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


population il est ici question. On lit également« un peuple », « <strong>de</strong>s citoyens », « <strong>de</strong>s <strong>et</strong>hnies »,« <strong>de</strong>s couches <strong>sociale</strong>s », la pluralité <strong>de</strong>stermes employés pour désigner les gens <strong>de</strong> lanation laotienne suscite <strong>de</strong>s questions. Parmiles facteurs qui différencient les citoyens, <strong>et</strong>qui sont mentionnés dans la Constitution,<strong>sociale</strong>, le niveau d’instruction, les croyances.société, ce sont toujours les parties d’un tout.autre que la nation, c’est l’<strong>et</strong>hnicité. Les <strong>et</strong>hniessont un ensemble social, qui peut donc nation. Toute la difficulté pour les rédacteursunité <strong>de</strong> la nation <strong>et</strong> diversité <strong>et</strong>hnique.EncadréEléments associés23 aux Éléments <strong>et</strong>hnies associés dans la aux constitution<strong>et</strong>hnies dans la ConstitutionPoints positifs (à préserver) :- belles mœurs,- tradition,- culturePoints négatifs (vocabulaire <strong>de</strong> l’interdiction) :- division- discriminationÉléments à développer :- économie- société- éducationSources : construction <strong>de</strong> l’auteur.Crédit photos : Grégoire Schlemmer. On y voit une première catégorie positive- les belles mœurs, la tradition <strong>et</strong> la culture.Puis suivent <strong>de</strong>s éléments négatifs, avec la crainte d’une division <strong>de</strong> la société <strong>et</strong>d’une discrimination – l’<strong>et</strong>hnicité vue enquelque sorte comme une sous-nationpotentiellement concurrente <strong>de</strong> la nation.pour les groupes <strong>et</strong>hniques <strong>et</strong> non pasl’ensemble du pays. Est-il possible alors <strong>de</strong>développer sans discriminer ? Il apparaît, [ 280] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


édacteurs ont essayé <strong>de</strong> gérer : interdire les tence <strong>de</strong> discriminations positives, puisqu’ilfaut développer l’économie, la société <strong>et</strong>concilier unité nationale <strong>et</strong> diversité <strong>et</strong>hnique,ne créer aucune division au sein du peuple<strong>de</strong> différences. Une solution a été <strong>de</strong> faireapparaître l’<strong>et</strong>hnicité uniquement commeune entité culturelle : l’<strong>et</strong>hnie est un groupe costumes, mais pas une entité <strong>sociale</strong> <strong>et</strong>politique décisionnaire <strong>de</strong> son avenir. En eff<strong>et</strong>, développement <strong>de</strong>s <strong>et</strong>hnies. On ne parle pas<strong>de</strong> développer les couches <strong>sociale</strong>s car cela estévi<strong>de</strong>nt ou parce que la majorité <strong>et</strong>hnique seils déci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> leur avenir, contrairement len<strong>de</strong>main.Quelle est votre position sur ce suj<strong>et</strong> ? Nous <strong>de</strong> développement vont souvent <strong>de</strong> pair avecl’absence <strong>de</strong> discussion <strong>et</strong> <strong>de</strong> concertation,notamment sur les questions <strong>et</strong>hniques.Lê Hải Đang migrations internationales, quel est le rapportentre développement <strong>et</strong> préservationculturelle ? Quel est le point <strong>de</strong> vue dugouvernement lao sur ce point ?[Grégoire Schlemmer]En tant qu’anthropologue, je suis toujoursintéressé <strong>et</strong> fasciné par la diversité <strong>de</strong>ssociétés humaines <strong>et</strong> leurs traditions. Jeme questionne néanmoins sur la notion<strong>de</strong> « préservation ». On entend beaucoup<strong>de</strong> discours sur la nécessité <strong>de</strong> préserver l’introduction <strong>de</strong> la télévision dans les politique <strong>de</strong> préservation sur tous leséléments culturels sans fon<strong>de</strong>mentpolitique apparent : musique, chants <strong>et</strong>traditions. Mon point <strong>de</strong> vue est que l’on peut a une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s intéressés, ouencore faire en sorte que les changements ne peut <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r l’immobilisme, car lemon<strong>de</strong> change. Les sociétés ont toujoursévolué, leur culture aussi, <strong>et</strong> il faut parfois fausse atemporalité. En résumé, je pense développer sa culture comme en changer.Car on peut comprendre que les gensissus <strong>de</strong> ces minorités veuillent pouvoirporter <strong>de</strong>s jeans <strong>et</strong> regar<strong>de</strong>r la télévision, limitation <strong>de</strong> l’introduction <strong>de</strong> ces biens <strong>de</strong>ils n’appartiennent pas, au nom <strong>de</strong> leurpréservation culturelle.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 281]


Journée 3, mercredi 20 juill<strong>et</strong>2.3.9. Anthropologie appliquée <strong>et</strong>anthropologie du développement[Grégoire Schlemmer]Puisque que vous avez formulé une forte<strong>de</strong>man<strong>de</strong> sur les questions <strong>de</strong> développement<strong>de</strong>s <strong>et</strong>hnies nous voudrions vousproposer d’abor<strong>de</strong>r la manière dontdans une approche <strong>de</strong> développement.Mais il nous faut préciser d’entrée <strong>de</strong> jeuqu’en anthropologie, il n’y a pas <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s richesse <strong>et</strong> une difficulté <strong>de</strong> la discipline,le principe fondamental est que toutel’on parle d’outils méthodologiques, il s’agit Les anthropologues accor<strong>de</strong>nt une gran<strong>de</strong> avec qui l’on travaille, elle <strong>de</strong>man<strong>de</strong> aussi queelle. En ce sens, l’écoute est un point essentiel.Cela peut sembler une évi<strong>de</strong>nce, mais dansbeaucoup <strong>de</strong> proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> développement,on ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> pas assez l’opinion ou lesconnaissances <strong>de</strong>s personnes concernéespar le proj<strong>et</strong>. Il importe <strong>de</strong> s’intéresser auvont influer sur le discours que vous alleztenir <strong>et</strong> obtenir. Il faudra en avoir conscience :d’un statut supérieur ou égal ? Dans tous lescas, pour comprendre réellement une société<strong>et</strong> les personnes avec qui vous travaillez, ilvous faudra du temps <strong>et</strong> <strong>de</strong> la patience, <strong>de</strong>questionnaire <strong>de</strong>vra alors se transformer endiscussion, sans pour autant prendre tout ceécoutecharitable <strong>et</strong> regard critique ». Les sociétés ne sont pas homogènes, tout personnel.les questions <strong>de</strong> terminologie <strong>et</strong>hniques dontnous avons longuement parlé :- proche <strong>de</strong> mon terrain <strong>de</strong> recherches,j’ai pu récemment observer un proj<strong>et</strong> <strong>de</strong>développement qui voulait notammentdévelopper l’activité d’élevage <strong>de</strong> cochons Pour bien faire, les responsables avaientrecruté « un traducteur <strong>de</strong> langue ko », <strong>et</strong>ils s’étonnaient que celui-ci ait <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>sgénérique employé par la populationdominante pour nommer une gran<strong>de</strong> basique du fait que, pour travailler chez<strong>de</strong>s gens, il est utile <strong>de</strong> commencer parles gens <strong>de</strong> ce proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> développements’étaient renseignés, <strong>et</strong> les villageois leurvillageois savent que c’est ainsi qu’ils sont[ 282] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


lors <strong>de</strong> discussions amicales, ils vous disenttrès rapi<strong>de</strong>ment comment ils se nomment toujours partager grand-chose avec lesd’interprète efficace, les échanges se sonteffectués en lao, <strong>et</strong> seuls les hommes étaient a été posé pour développer l’élevage.Après quelques mois, les responsables duproj<strong>et</strong> ont constaté que l’élevage s’était sans tenir compte d’un fait facilementobservable : ce sont les femmes qui sonten charge <strong>de</strong> l’élevage. Ainsi, le proj<strong>et</strong> avaitconvaincu assez facilement les hommes <strong>de</strong><strong>de</strong> travail, mais ces <strong>de</strong>rnières – qui <strong>de</strong>vaient manière.au sein <strong>de</strong>s sociétés, <strong>et</strong> bien souvent lesfemmes sont plus dominées que les hommes. parole d’une femme n’est malheureusementpas nécessairement légitime dans uneréunion collective mais que, la réunion passée,vous pouvez discuter amicalement avec elle, rités locales : le discours d’un paysan chef<strong>de</strong> village peut souligner <strong>de</strong>s contradictions,selon que vous parlez au paysan ou au chef<strong>de</strong> village. aspects <strong>de</strong> l’économie rurale au Laos, <strong>et</strong>notamment la chasse <strong>et</strong> la culture <strong>de</strong>l’opium. Je me suis ainsi rendu pour unentr<strong>et</strong>ien auprès du chef <strong>de</strong> village, maisaucune information particulière n’est ressortie<strong>de</strong> la discussion. Puis, j’ai rangé monsommes sortis du cadre officiel <strong>et</strong> sommesallés manger ensemble. Je n’avais plus alorsen face <strong>de</strong> moi le représentant <strong>de</strong> l’autoritédu village mais un paysan <strong>et</strong>, en prenantcomme implicite dans mes questions qu’ilétait normal <strong>de</strong> chasser <strong>et</strong> <strong>de</strong> cultiver <strong>de</strong>l’opium, nous avons pu converser sur cessuj<strong>et</strong>s sensibles.Mais dans ce cas attention, gar<strong>de</strong>z enmémoire que toute information que l’on ne [Christian Culas]Nous sommes rentrés dans <strong>de</strong>s détails <strong>de</strong> viequotidienne, <strong>de</strong> relations personnelles avectrès importante. N’oubliez jamais que laqualité <strong>de</strong>s données que vous avez recueilliesavec vos informateurs. Le principe <strong>de</strong> baseque les gens vous disent <strong>de</strong>s choses qu’ils ne Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 283]


différenciation entre anthropologie appliquée<strong>et</strong> anthropologie du développement.Schéma 4Liens aux proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> développementProj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> développementAdministration,acteursinstititutionnelsDéveloppeurs (ONG, ONU,services <strong>de</strong> l’État, <strong>et</strong>c. "Comman<strong>de</strong>Obj<strong>et</strong> d’étu<strong>de</strong> enanthropologie appliquéeSources : construction <strong>de</strong> l’auteur. d’éléments entre le proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> développement<strong>et</strong> l’étu<strong>de</strong> anthropologique : les acteurs l’anthropologie appliquée est qu’elle fonctionnesur comman<strong>de</strong> : l’anthropologue que l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> l’anthropologie appliquée se acteurs institutionnels » <strong>et</strong> « développeurs »ne sont pas l’obj<strong>et</strong> d’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’anthropologieappliquée. l’anthropologue est inclus dans le proj<strong>et</strong>– le proj<strong>et</strong> est en position haute par rapport que l’étu<strong>de</strong> anthropologique sera faite enJe reste sixmois pour étudier dix villages [ 284] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


niveau <strong>de</strong> connaissance <strong>de</strong>s réalités locales. avoir été consulté : c’est le « consulting ». Cesont les contraintes surtout temporelles <strong>et</strong>thématiques qui sont les principales limites l’implantation locale d’un proj<strong>et</strong> agricole, <strong>et</strong>Obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> recherche enque vous réalisez au cours <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> qu’ille service d’agriculture a formé les paysans « Ce n’est pas prévu, le district est hors du plan<strong>de</strong> travail, pas inclus dans le cadre logique nidans les termes <strong>de</strong> référence ».Schéma 5Obj<strong>et</strong> anthropologie <strong>de</strong> recherche du en développementanthropologiedu développementProj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> développementAdministration,acteurs,institutionnelsDéveloppeurs(ONG, ONU,services <strong>de</strong>l État, <strong>et</strong>c.)proj<strong>et</strong> : villageois,acteurs locauxSources : construction <strong>de</strong> l’auteur.inversée. C<strong>et</strong>te fois, l’anthropologie estau-<strong>de</strong>ssus <strong>et</strong> embrasse la globalité duproj<strong>et</strong>. La position est très différente parceque l’anthropologue considère que les – qui vont agir localement – mais aussi l’anthropologie du développement. L’un <strong>de</strong>sobj<strong>et</strong>s d’étu<strong>de</strong> particulier sera alors les liens bailleurs, les acteurs du développement <strong>et</strong>recherche anthropologique <strong>et</strong> les proj<strong>et</strong>s estbeaucoup plus développée en Afrique, en[Trần Hồng Hạnh]Comment voyez-vous la participation<strong>de</strong>s anthropologues dans les proj<strong>et</strong>s Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 285]


tant qu’anthropologues du développement ?[Christian Culas] au proj<strong>et</strong> car lorsqu’un proj<strong>et</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> par construction <strong>de</strong>s termes <strong>de</strong> références, <strong>et</strong>c.Une autre dimension importante est aussi<strong>de</strong> faire l’histoire du proj<strong>et</strong> : comment a t-ilnationale ou internationale ?Les trois types d’acteurs – institutions, Nguyễn Thị Hà NhungDans une perspective d’anthropologieappliquée, les développeurs, les bailleurs <strong>de</strong>alors que dans ce second schéma, ils sontégalement obj<strong>et</strong>s d’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’anthropologiedu développement ?[Christian Culas]Avec une légère nuance : les bailleurs <strong>de</strong>sétu<strong>de</strong>s en anthropologie du développement <strong>de</strong> se placer en position d’anthropologiedu développement : dans certains proj<strong>et</strong>s<strong>de</strong> considérer l’ensemble <strong>de</strong>s composantes.[Grégoire Schlemmer]<strong>de</strong> développement ou en relation avec le <strong>de</strong> traducteur : vous <strong>de</strong>vez transm<strong>et</strong>tre lespoints <strong>de</strong> vue <strong>et</strong> les discours <strong>de</strong> gens quisont généralement dans une position <strong>de</strong>subordination ou <strong>de</strong> domination, auprès<strong>de</strong>s instances qui veulent opérer <strong>de</strong>s dans laquelle vous travaillez. Cela n’impliquesimple fait <strong>de</strong> reporter <strong>et</strong> traduire les attentes,ce qui les fon<strong>de</strong>nt, mais aussi les manièresbeaucoup.[Christian Culas]Parler d’anthropologie du développementest une réduction, il s’agit davantaged’anthropologie du changement social <strong>et</strong> dudéveloppement. d’une communauté qui évoluent au sein<strong>de</strong> différents processus, <strong>et</strong> les proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong>développement ne sont qu’une partie<strong>de</strong> la dynamique du changement – <strong>de</strong> étudient les proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> développementcomme si le mon<strong>de</strong> n’était que proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> d’autres choses en-<strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s proj<strong>et</strong>s : ilsprennent <strong>de</strong>s initiatives, ils innovent seuls sanscomment le proj<strong>et</strong> s’inscrit dans un ensemble <strong>sociale</strong>s, les rituels, les cérémonies, les mo<strong>de</strong>s[ 286] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


ses propos :- j’ai été consultant pour la Banque mondialeau Laos en 2000, dans la province <strong>de</strong> électrique <strong>de</strong> Nam Theun 2. Les termes<strong>de</strong> références comprenaient une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>quatre semaines, avec la rédaction d’unrapport, dans cinq villages forestiers dont lapopulation composée du groupe <strong>et</strong>hnique <strong>de</strong>s paysans <strong>de</strong> riziculture irriguée. L’équipeétait constituée d’agronomes, <strong>de</strong> forestiers,<strong>de</strong> spécialistes <strong>de</strong> biodiversité. J’avais lacharge <strong>de</strong> la partie anthropologique. Monpremier souci a tout d’abord été <strong>de</strong> rendrepertinent le cahier <strong>de</strong>s charges : commentétudier cinq villages <strong>de</strong> montagne, isolés,sans accès carrossable, en un mois ? J’ai dans c<strong>et</strong>te région <strong>et</strong> un rapport, <strong>de</strong> fait, plus facturée sur un seul mois. Je me suis heurtécontraintes : l’étu<strong>de</strong> a été réalisée en unmois seulement sur quatre villages <strong>et</strong> noncinq comme prévu.Aidé par la population, mon premier travaila été <strong>de</strong> faire une liste <strong>de</strong> produits récoltés feuilles, <strong>et</strong>c. Des informations précises ontété collectées sur le calendrier cultural,l’utilité <strong>de</strong> chaque produit. L’objectif était ici<strong>de</strong> comprendre le rapport <strong>de</strong> la population Banque fut univoque sur l’équilibre agroécologiquequi peut se résumer ainsi :un groupe <strong>et</strong>hnique qui a une parfaiteconnaissance <strong>de</strong> son milieu, les besoins riziculture irriguée apparaissait d’embléecomme un non-sens <strong>et</strong> un facteurimportant <strong>de</strong> création <strong>de</strong> déséquilibres toutes les interprétations possibles. en anthropologie appliquée, caractériséepar une forme <strong>de</strong> consultance : pério<strong>de</strong> vi<strong>et</strong>namien pour réduire la pauvr<strong>et</strong>é dans <strong>et</strong> <strong>de</strong> peuplement <strong>et</strong>hniques – P135. Cevaste proj<strong>et</strong> a débuté il y une quinzained’années. Il est actuellement en phase trois.développement d’infrastructures, <strong>de</strong> routes,<strong>de</strong> dispensaires, d’écoles, <strong>de</strong> formation vi<strong>et</strong>namiens <strong>et</strong> étran gers, en particulier laBanque mondiale. Ce proj<strong>et</strong> a donné lieu une vision pour le moins réductrice <strong>de</strong> laréalité <strong>de</strong>s populations que l’on étudie.Nous menons une étu<strong>de</strong> sur le développement,en anthropologie du développement<strong>et</strong> du changement social, dans Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


quinze ans, avec <strong>de</strong>s dizaines d’évaluationsréalisées. C<strong>et</strong> autre regard m<strong>et</strong> aussi enavant un problème classique, académique vous travaillez sur <strong>de</strong>s questions <strong>de</strong> santépublique, d’éducation ou d’agriculture, ilimporte <strong>de</strong> s’interroger sur leurs relations ausein <strong>de</strong> la société, comment les populationsles pensent <strong>et</strong> les vivent.Notre proj<strong>et</strong> est inscrit dans une commune travaillons sur les relations entre les proj<strong>et</strong>s<strong>de</strong> développement, les dynamiques locales<strong>et</strong> les initiatives autonomes – comme ledu développement dans la commune,nous avons rédigé les termes <strong>de</strong> référen- différence notable, le type <strong>de</strong> productionJimreivat Pattiyavous avez choisi d’étudier c<strong>et</strong>te région ?[Christian Culas]C’est une question intéressante, parce qu’au dans les villages <strong>et</strong>hniques, presque tous lesvillages ont été touchés par <strong>de</strong>s proj<strong>et</strong>s. Lacommune étudiée est Tay, groupe qui se situ<strong>et</strong>ermes <strong>de</strong> développement <strong>de</strong> la province.Nous avons recensé pas moins <strong>de</strong> quinze développent <strong>de</strong>s initiatives locales.Stéphane Lagréefrein au développement en soi ?[Christian Culas] proj<strong>et</strong>s sur l’eau <strong>de</strong>puis les années 1995dont quatre portant sur <strong>de</strong>s ouvrages <strong>de</strong>canalisations d’eau dans la commune sur lesn’ont été réalisés que partiellement, n’ontpas fonctionné, ont été refaits… Cela m<strong>et</strong>en évi<strong>de</strong>nce une faible coordination entre les actions ne s’inscrivent absolument pasdans l’histoire locale : elles sont pensées en<strong>de</strong>hors<strong>de</strong>s réalités <strong>et</strong> <strong>de</strong> la mémoire <strong>de</strong>spopulations.[Grégoire Schlemmer]Des proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> développement ont bienévi<strong>de</strong>mment <strong>de</strong>s aspects positifs, mais l’un<strong>de</strong>s eff<strong>et</strong>s pervers est qu’ils viennent comme<strong>de</strong>s dons que les gens prennent. Commentrefuser un proj<strong>et</strong> quand il a été conclu enpartenariat avec les autorités <strong>de</strong> la provinceou du district ? En revanche, le danger est <strong>de</strong><strong>de</strong> travailler sur les innovations.[ 288] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Des exemples sont développés par Trần HồngHạnh :- dans le domaine <strong>de</strong> la santé : livraisonsd’équipement sanitaires non-adaptésaux besoins <strong>de</strong> la population – lits <strong>et</strong> sacsd’accouchement non utilisés (province <strong>de</strong>Lào Cai) ;- dans le domaine <strong>de</strong> l’éducation : <strong>de</strong>s proj<strong>et</strong>s<strong>de</strong> fourniture <strong>de</strong> cartables pour les écoliersmanquant <strong>de</strong> livres <strong>et</strong> <strong>de</strong> cahiers ;- dans le domaine <strong>de</strong> la sécurité alimentairepar la formation : multiplication <strong>de</strong> proj<strong>et</strong>ssans prise en compte <strong>de</strong>s capacités locales(province <strong>de</strong> Nghệ An).[Grégoire Schlemmer] d’essayer <strong>de</strong> comprendre pourquoi un proj<strong>et</strong> Trần HoàiOn a beaucoup parlé <strong>de</strong>puis ce matin <strong>de</strong> laplace <strong>de</strong> l’anthropologie dans les proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong>développement. Je voudrais savoir quel est le dans le déclenchement du proj<strong>et</strong>, dans le[Christian Culas] réponse très difficile car il y a peu <strong>de</strong> centres <strong>de</strong>développement, comme la Banque mondiale Notre travail est aussi <strong>de</strong> proposer un proj<strong>et</strong> motivant, avec <strong>de</strong>s résultats potentiels forts.Obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> recherche enanthropologie du changement social <strong>et</strong> du développementSchéma 6Obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> recherche en anthropologiedu changement social <strong>et</strong> du développementProcessus <strong>de</strong> changement socialProj<strong>et</strong>s <strong>de</strong>développementDéveloppementDynamiques locales duchangement#"InnovationsautonomesProcessusendogènesSources : construction <strong>de</strong> l’auteur.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 289]


L’anthropologue est acteur d’un groupe social, prendre comme obj<strong>et</strong> d’étu<strong>de</strong> un bailleur <strong>de</strong>fonds ou un paysan.[Grégoire Schlemmer]Je pense que l’important pour vous estd’avoir conscience <strong>de</strong> certaines clefs <strong>de</strong>compréhension lors du montage d’un proj<strong>et</strong>, appliquée, que vous preniez <strong>de</strong> la distanceLes formateurs répartissent les stagiaires entrois groupes <strong>de</strong> travail :- groupe animé par Grégoire Schlemmer :étu<strong>de</strong> du texte <strong>de</strong> lecture <strong>de</strong> Vanina BOUTE,« Names and Territoriality among thePhounoy, How State Makes Ethnic Group (LaoPDR) » – texte disponible sur tamdaoconf.com ; lecture critiques <strong>de</strong> tableauxstatistiques : comparaison <strong>de</strong> données surl’habitat, l’éducation <strong>et</strong> la profession dansla province <strong>de</strong> Phongsaly (Laos), classé par<strong>et</strong>hnie.- groupe animé Trần Hồng Hạnh : savoirslocaux, droit coutumier <strong>et</strong> développement ;- groupe animé par Christian Culas :développement touristique dans les zones<strong>de</strong> montagnes (district <strong>de</strong> Sa Pa) – texteportant sur les transformations <strong>sociale</strong>s liéesau tourisme chez les Hmong, analyse <strong>de</strong>spréjugés sur les groupes <strong>et</strong>hniques à partird’articles <strong>de</strong> presse vi<strong>et</strong>namiens.Après avoir travaillé chacun avec unformateur toute la journée du jeudi <strong>et</strong> lapremière partie <strong>de</strong> la matinée du vendredi,les trois groupes présentent une premièresynthèse afin <strong>de</strong> préparer la restitution finaledu samedi. Les éléments <strong>de</strong> présentationreprennent à partir <strong>de</strong>s travaux pratiquescertains points méthodologiques abordésdurant la semaine : regards critiques sur lanotion <strong>de</strong> groupes <strong>et</strong>hniques, construction <strong>et</strong>déconstruction <strong>de</strong>s préjugés, <strong>et</strong>ic/emic, <strong>et</strong>c.Bibliographie sélective , J-P. (1998), Emique, Intern<strong>et</strong> : http://www.persee.fr], J. (2009) The Art of Not Being Governed:An Anarchist History of Upland SoutheastAsiaTexte <strong>de</strong> lecture(www.tamdaoconf.com)Adaptation résumée <strong>de</strong> Vanina BOUTE,« Names and Territoriality among the Phounoy,How State Makes Ethnic Group (Lao PDR) ».Inter<strong>et</strong>hnic Dynamics in Asia. Ethnonyms,Consi<strong>de</strong>ring the Other though <strong>et</strong>hnonyms,territories and rituals. Christian Culas andFrançois Robinne (eds.). London and NewYord: Routledge (Routledge contemporaryAsia Series). 2010.[ 290] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Liste <strong>de</strong>s stagiairesNom <strong>et</strong>prénomAm VinaChử Đình PhúcĐào Thị DiễmTrangĐinh Thị HồngThơmHuỳnh Thị BíchPhụngJimreivat PattiyaLê Hải ĐăngLê Thành NamNguyễn HồngThuNguyễn HùngMạnhNguyễn Thị HàNhungNguyễn ThịPhương YếnNguyễn ThịThanh TâmÉtablissement Discipline Thème <strong>de</strong> recherche CourrielUniversité royale <strong>de</strong>droit <strong>et</strong> <strong>de</strong> scienceséconomiquesdu CambodgeInstitut <strong>de</strong>recherchesur la ChineUniversité <strong>de</strong>ssciences <strong>sociale</strong>s<strong>et</strong> humaines <strong>de</strong>Hồ Chí Minh VilleService <strong>de</strong> laculture, <strong>de</strong>s sports<strong>et</strong> du tourisme <strong>de</strong> laprovince <strong>de</strong> Lào CaiÉcole supérieure<strong>de</strong>s cultures, arts<strong>et</strong> tourisme <strong>de</strong>Nha TrangUniversité Mahidol,Thaïlan<strong>de</strong>Institutd’anthropologieService <strong>de</strong> laculture, <strong>de</strong>s sports<strong>et</strong> du tourisme <strong>de</strong> laprovince <strong>de</strong> Lào CaiInstitut d’économie<strong>et</strong> <strong>de</strong> politiquemondialeService <strong>de</strong> laculture, <strong>de</strong>s sports<strong>et</strong> du tourisme <strong>de</strong> laprovince <strong>de</strong> Lào CaiÉcole normalesupérieure<strong>de</strong> Hà NộiInstitut <strong>de</strong>développementdurable du SudInstitut <strong>de</strong>recherche sur ledéveloppement <strong>de</strong>Hồ Chí Minh VilleDroit publicSciences politiquesCultures <strong>et</strong> Asiedu Sud-EstAnthropologieSociologieEthnologie <strong>et</strong>linguistiqueAnthropologiereligieuseSocio-anthropologieDéveloppementAnthroplogie dudéveloppementPolitiques, institutionGenre, familleEthnicités àHồ Chí Minh VilleDéveloppement durable<strong>et</strong> société, discriminationRelations inter-<strong>et</strong>hniquesdans les régions frontalièressino-vi<strong>et</strong>namiennesLiens culturels entrela Thaïlan<strong>de</strong> <strong>et</strong> les paysd’Asie du Sud-EstCultures traditionnelles<strong>de</strong> l’<strong>et</strong>hnie Sán DìuGestion <strong>et</strong> développementculturels <strong>de</strong>s <strong>et</strong>hniesau Việt NamCroyances populaires<strong>et</strong> pratiques <strong>de</strong>s rituels chezles Tai Noir en Thaïlan<strong>de</strong>Rites familiauxProj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> formation<strong>et</strong> développement<strong>de</strong> nouveaux métiers chezles <strong>et</strong>hnies minoritaires dansle Nord-Ouest du Việt NamMigrations internationales<strong>de</strong>s travailleursVillages <strong>et</strong> économi<strong>et</strong>ouristiques <strong>de</strong>s <strong>et</strong>hniesminoritaires à Lào CaiChangements climatiques<strong>et</strong> mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vieFemmes <strong>et</strong> <strong>et</strong>hnicitéRites Cham àHồ Chí Minh Villeamvina@ymail.comphucdonganh@yahoo.comdiemtrang180480@yahoo.comdinhhongthom@yahoo.comvuphung27@yahoo.comjpattiya@gmail.comledangvme@yahoo.comtnamxhh77@gmail.comthukttg@yahoo.commanhnguyenvn@gmail.comnguyenhanhung85@gmail.comphuongyen7@gmail.comthanhtam74003@yahoo.comJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 291]


Nom <strong>et</strong>prénomNguyễn Thị ThuThủyPhan Thị HoànPhongphanithSipaseuthSrey SophornyTrần HoàiVũ Ngọc ThànhÉtablissement Discipline Thème <strong>de</strong> recherche CourrielInstitut <strong>de</strong>recherche surl’HommeInstitut <strong>de</strong>développementdurable du CentreUniversitéSavannakh<strong>et</strong>, LaosDevelopmentand partnershipin ActionInstitut <strong>de</strong>recherche surles culturesCentre <strong>de</strong> recherchesur l’urbanisme <strong>et</strong>le développementAnthropologie dudéveloppementAnthropologieLinguistiqueDéveloppementAnthropologieHistoire, urbanismePolitiques d’éducation<strong>et</strong> <strong>et</strong>hnicité ; paysannerie<strong>et</strong> expropriation <strong>de</strong>s terresEthnies minoritairesCultures <strong>et</strong> linguistiqueDéveloppementcommunautaireÉchanges commerciauxentre les <strong>et</strong>hnies dansle Centre du Việt NamHistoire <strong>de</strong> l’urbanisme ;péri-urbanisationthuynt1012@gmail.comphanhoan.na@gmail.comSIPA_12PHONG@hotmail.comsophornvy.srey@gmail.comtranhoaivn@gmail.comvungocthanh2112@gmail.com[ 292] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


<strong>de</strong> terrain en socioéconomie<strong>et</strong> anthropologie.Différenciation <strong>et</strong> inégalités :vécues dans la communes <strong>de</strong>Tam Quan, district <strong>de</strong> Tam ĐảoChristophe Giron<strong>de</strong> – IHEID, Pierre-Yves Le Meur – IRD,Olivier Tessier – ÉFEO, avec la participation <strong>de</strong> Annuska Derks– Université <strong>de</strong> Berne – <strong>et</strong> <strong>de</strong> Mireille Razafindrakoto – IRDL’objectif <strong>de</strong> c<strong>et</strong> atelier est <strong>de</strong> familiariser économique <strong>et</strong> anthropologique en réalisantune courte étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> terrain qui embrasse <strong>et</strong>suit les principales étapes <strong>de</strong> la démarche<strong>de</strong> recherche jusqu’au traitement <strong>et</strong> l’analyse<strong>de</strong>s données collectées <strong>et</strong> leur restitution. Le programme <strong>de</strong> la semaine débute par uneprise <strong>de</strong> contacts entre stagiaires <strong>et</strong> formateurs – « Les inégalités au Việt Nam <strong>de</strong>puis le Đổi Mới :comment en parle-t-on? <strong>et</strong> quantitatif sur le concept polysémiqued’inégalité(s), <strong>et</strong> <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en lumière <strong>de</strong>snotions, indicateurs <strong>et</strong> critères d’évaluationqui seront mobilisés pour élaborer les– « Les inégalités au Việt Nam : débat <strong>et</strong>explications la question <strong>de</strong>s inégalités dans les analysesdu développement socio-économique Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 293]


– « Les inégalités <strong>de</strong> genre <strong>et</strong> inter<strong>et</strong>hniquesau Việt Nam : les apports <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>squantitatives <strong>de</strong> vie » révèlent sur les inégalités <strong>de</strong> genre.Une synthèse <strong>de</strong>s interventions souligne lesprincipales notions, indicateurs <strong>et</strong> critèresL’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> recherche « Différenciation <strong>sociale</strong>travail est abordé sous trois angles singuliers<strong>et</strong> complémentaires :– dynamiques <strong>de</strong> différenciation <strong>de</strong>s systèmesd’activités productives <strong>de</strong>puis le Đổi Mới <strong>de</strong>s migrations proches ou lointaines <strong>et</strong>leur impact sur l’économie domestique au sein du foyer, recours au salariat, ressourcesinvesties au village). Une attention processus <strong>de</strong> différenciation entre les foyersentre les hommes <strong>et</strong> les femmes (groupe– la différenciation comme construit culturel– différenciation au sein <strong>de</strong>s différentes mission (dévolution) patrimoniale, pratiquesmatrimoniales (alliances préférentielles, ques cultuelles (groupe animé par Olivier– les inégalités d’accès au foncier commeproduit <strong>de</strong> l’histoire régionale <strong>et</strong> locale– histoire du peuplement <strong>et</strong> <strong>de</strong>s migra tions la collectivisation (critères <strong>et</strong>hniques <strong>de</strong> d’intensité <strong>de</strong> collectivisation du foncier enfonction <strong>de</strong>s types <strong>de</strong> terres (rizières, jardins, redistribution (distribution) <strong>de</strong>s terres au non distribuées <strong>et</strong> modalités d’adjudica-post-distribution <strong>et</strong> transformations <strong>de</strong>l’usage <strong>de</strong>s terres (agriculture, activités nonagricoles,habitat) (groupe animé par Pierre-Durant trois journées (19-21 juill<strong>et</strong>), chaque chaque soir par une réunion <strong>de</strong> synthèse <strong>de</strong>s interprétations possibles, <strong>et</strong>c.).formateurs sont structurés en quatre phases :1) cadre d’analyse <strong>et</strong> <strong>de</strong>s théories-débats[ 294] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


2) <strong>de</strong> la plus ou moins bonne maîtrise <strong>de</strong>s méthodologie), du niveau d’interaction3) construction <strong>de</strong> l’obj<strong>et</strong> <strong>de</strong> recherche :le suivi quotidien d’un ou <strong>de</strong> plusieurs en soirée perm<strong>et</strong>tent d’impulser unedynamique <strong>de</strong> construction <strong>de</strong> l’obj<strong>et</strong> progression du travail <strong>de</strong> terrain <strong>et</strong> <strong>de</strong>savancées croisées restituées brièvement simultané <strong>de</strong> traitement <strong>de</strong> l’informationrecueillie. Les éléments collectés <strong>et</strong> articulés est évaluée lors <strong>de</strong>s réunions quotidiennes.Adoptant une démarche dynamiquesur le cadre <strong>de</strong> recherche consistant en nouvelles dimensions <strong>de</strong> la différenciation,4)les résultats <strong>de</strong> terrain en faisant interagir Une <strong>de</strong>s particularités <strong>de</strong> l’atelier consiste analyses <strong>de</strong>s stagiaires pour réaliser une du groupe, comme un membre actif <strong>et</strong>non pas uniquement comme un simpleobservateur. L’objectif est <strong>de</strong> préparer dès ledébut <strong>de</strong> la formation une synthèse générale séance plénière. Le résultat est un rendu entemps réel <strong>de</strong> l’appréciation par les stagiaires<strong>de</strong> leur démarche <strong>et</strong> <strong>de</strong> leur évolution au <strong>et</strong> évaluation <strong>de</strong> la compréhension <strong>de</strong> la(R<strong>et</strong>ranscription)Journée 1, matinée du lundi18 Juill<strong>et</strong>[Olivier Tessier] c<strong>et</strong> atelier terrain. C<strong>et</strong>te première journée menées autour du thème <strong>de</strong>s inégalités par dans le détail <strong>de</strong> la division par groupes <strong>et</strong>Présentation <strong>de</strong>s formateurs <strong>et</strong> <strong>de</strong>s stagiaires(cf. Biographies <strong>de</strong>s formateurs, liste <strong>de</strong>sstagiaires placée en fin <strong>de</strong> chapitre)[Christophe Giron<strong>de</strong>]L’objectif <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te présentation est une <strong>de</strong> recherches antérieurs, ce que <strong>de</strong>senseignants, <strong>de</strong>s chercheurs <strong>et</strong> <strong>de</strong>s acteurs<strong>de</strong> développement nous apprennent surJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 295]


se posera la question : dans quelle mesuresemblent-ils avoir raison <strong>et</strong> dans quellemesure peut-on penser qu’ils ont tort ?Tout chercheur peut en eff<strong>et</strong> « se tromper »parcequ’il/elle pose <strong>de</strong> mauvaises questions,comprend ou interprète mal les réponses, n’apas interrogé les bonnes personnes, n’a pasun second temps, nous nous interrogeronsque nous voulons apprendre.Nous allons nous intéresser au cours <strong>de</strong> c<strong>et</strong>teIl est important <strong>de</strong> le souligner car on anotamment la réduction <strong>de</strong> la pauvr<strong>et</strong>é, mais (cf<strong>de</strong> terrain montrent que les gens parlenttrès facilement <strong>de</strong> la pauvr<strong>et</strong>é. Combien<strong>de</strong> fois n’avons nous pas entendu : « Que leViệt Nam est pauvre<strong>de</strong> comprendre que la situation est plus<strong>et</strong> moins spontanément d’inégalités. Ilimporte donc dans les entr<strong>et</strong>iens que nousallons mener <strong>de</strong> ne pas « glisser » vers un autre<strong>de</strong>vons distinguer.Encadré24Que dit-on sur les inégalités ?Le V)e aSource : construction <strong>de</strong> l’auteur.On dit souvent que les inégalités ontaugmenté avec la libéralisation économique,du Đổi Mới n’était pas aussi égalitaire qu’on les inégalités passées, mais si l’on parled’évolution <strong>de</strong>s inégalités, il se pose alors uneelles augmenté ?On dit souvent également que les inégalitésont augmenté, mais peu. On parle surtout entre les régions <strong>de</strong> montagne <strong>et</strong> <strong>de</strong> plaine [ 296] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Encadré25 Comment explique-t-on les les inégalités!"!?Explication naturelle <strong>et</strong> culturelle Régions éloignées <strong>de</strong>s villes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s marchés, régions <strong>de</strong> montagne,pas/peu <strong>de</strong> terres irriguées Certaines populations ont <strong>de</strong>s valeurs <strong>et</strong> <strong>de</strong>s pratiques qui sont moins« favorables » au développementCertaines régions / certains groupes <strong>de</strong> populations se développent moinsrapi<strong>de</strong>mentÀ chacun selon son capital (finance, connaissances, expérience…)Source : construction <strong>de</strong> l’auteur. <strong>et</strong> leur évolution ? Un premier type par l’éloignement / l’isolement <strong>de</strong> certaines ces zones seraient également « loin » <strong>de</strong>s pas en œuvre <strong>de</strong> politiques publiques. l’opposition entre les régions <strong>de</strong> montagne,cumuleraient <strong>de</strong>s conditions naturelles <strong>et</strong>culturelles peu favorables au développement.Ce point a été largement développé parChristian Culas lors <strong>de</strong>s séances plénières <strong>et</strong>vous avez naturellement compris le débat <strong>et</strong>hniques seraient culturellement moinsfavorables au développement. social, <strong>et</strong> non pas naturel <strong>et</strong> culturel. Ce catégories <strong>de</strong> la population. La questionse pose alors <strong>de</strong> savoir si le développement<strong>de</strong> certaines catégories s’oppose ou limitele développement d’autres catégories ? Ledéveloppement agricole <strong>de</strong>s producteurs lesqui peuvent <strong>de</strong>venir trop élevés pour lescatégories <strong>de</strong> populations les plus pauvres. On entre différentes catégories <strong>de</strong> populations :les producteurs versus versus les emprunteurs, les « patrons »versus leurs salariés.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


Encadré26QuellesQuellesexplicationsexplications<strong>de</strong>s<strong>de</strong>sinégalitésinégalités??Explications « <strong>sociale</strong> » :1. Relations <strong>et</strong> interactions entre les ménages2. Rôle <strong>de</strong> l’État (politiques publiques, relations avec les autoritéslocales)Relations : répartition <strong>de</strong>s revenus (producteurs <strong>et</strong> commerçants, patrons <strong>et</strong>travailleurs)Interactions: redistribution <strong>de</strong>s activités avec le changementRedistribution <strong>de</strong>s ressources (terres <strong>et</strong> prix <strong>de</strong>s terres)Le rôle <strong>de</strong>s autorités locales pour l’accès à la terre (adjudications), au crédit,aux bourses scolaires, <strong>et</strong>c.Source : construction <strong>de</strong> l’auteur.Avec le développement, les activités nonseulement augmentent (en volume) maisdébut <strong>de</strong>s années 1990, dans la province <strong>de</strong>pour les revendre dans la province était d’incessants allers-r<strong>et</strong>ours en motocycl<strong>et</strong>te.Puis le commerce s’est développé avecl’ouverture <strong>de</strong> boutiques <strong>de</strong> plus en plusnombreuses dans les communes rurales <strong>de</strong> Puis les entreprises industrielles, qui ven<strong>de</strong>ntla bière, le ciment, les engrais, <strong>et</strong>c. ont restreindre leurs activités. Ainsi, <strong>de</strong>s ménagesdéveloppent <strong>de</strong> nouvelles activités qui parfoisNous <strong>de</strong>vons étudier ce type <strong>de</strong> phénomène.Très souvent, on vous dit lors d’entr<strong>et</strong>iens :« Je fais cela aujourd’hui, avant je faisais ceci ».l’activité a changé. Nous nous intéresseronsaussi au processus <strong>de</strong> redistribution <strong>de</strong>sressources productives, que j’illustrerai avec tiennent une place majeure pour l’accès <strong>de</strong> leurs eff<strong>et</strong>s sur différentes catégories <strong>de</strong>populations.[ 298] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Encadré27Inégalités… <strong>de</strong> quoi ?Inégalités… <strong>de</strong> quoi ?Inégalités <strong>de</strong> résultats : <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> systèmes <strong>de</strong> culture <strong>de</strong> revenu <strong>de</strong> possessions (moto) <strong>et</strong> patrimoine (maison)Inégalités d’opportunités, d’accès aux ressources : accès à la terre (héritage, terres distribuées, terres en adjudication… accès au crédit accès à l’éducation/connaissances, à l’information accès aux marchés (pour vendre ses produits, sa force <strong>de</strong> travail)Source : construction <strong>de</strong> l’auteur.Il faut distinguer inégalités <strong>de</strong> résultats <strong>et</strong> vous commencez un entr<strong>et</strong>ien, vous vous diront « Je ne fais que du riz », d’autres « Je nefais plus du tout <strong>de</strong> riz, je ne fais que <strong>de</strong>s fruits ». les inégalités <strong>de</strong> résultats ou inégalités <strong>de</strong>performance (ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong>s terres, poids résultat économique fondamental, il ne fautpas oublier les inégalités <strong>de</strong> possession :inégalités <strong>de</strong> patrimoine telles la valeur <strong>de</strong> <strong>de</strong> 1994 (en application <strong>de</strong> la loi foncière <strong>de</strong>1993) ? Quelles catégories <strong>de</strong> terre (hautes, terres ont-elles été échangées <strong>de</strong>puis ? On Prenons quelques illustrations basées « Le riz c’est fini, on ne fait plus <strong>de</strong> riz, cela nerapporte rien : on fait <strong>de</strong>s arbres fruitiers, <strong>de</strong>splantes médicinales, <strong>de</strong>s fleurs » <strong>et</strong> d’autres distingué différents groupes <strong>de</strong> ménage,plantes :Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 299]


Tableau 63Inégalités <strong>de</strong> Inégalités résultats. <strong>de</strong> résultats Répartition <strong>de</strong> lasuperficie cultivée selon les systèmes <strong>de</strong> cultures(commune <strong>de</strong> Tân Dân, 1997)Répartition <strong>de</strong> la superficie cultivée selon les systèmes <strong>de</strong> cultures (Tân Dân, 1997)2 rizSystèmediversifiéPlantesmédicinalesFruitier <strong>et</strong>associationsFruitierpurTotalGroupe 2 15 % 15 % 15 % 37 % 18 % 100 %Groupe 3 34 % 18 % 9 % 8 % 31 % 100 %Groupe 4 79 % 5 % 6 % 10 % 100 %Groupe 5 78 % 16 % 6 % 100 %Source : construction <strong>de</strong> l’auteur.Certains producteurs ont peu évolué (groupes4 <strong>et</strong> 5), la culture bi-annuelle du riz couvre 80 %du total <strong>de</strong> leurs terres cultivées. D’autres enrevanche, les plus avancés (groupe 2), s’étaientlancés dans la production d’arbres fruitiers,parfois en association avec d’autres cultures.Leurs revenus étaient n<strong>et</strong>tement plus élevésmoins que les arbres fruitiers.Tableau 64Inégalités <strong>de</strong> résultats. Revenus <strong>de</strong>s systèmesInégalités <strong>de</strong> résultats.<strong>de</strong> culture <strong>de</strong>s différents types d’exploitations(commune <strong>de</strong> Tân Dân, 1997)Revenus <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong> culture <strong>de</strong>s différents types d’exploitationsRevenu annuelpar hectareSuperficiecultivéeRevenu annuel<strong>de</strong>s culturesGroupe 2 2 761 $ 3 560 m 983 $Groupe 3 3 866 $ 1 190 m 460 $Groupe 4 1 158 $ 1 580 m 183 $Groupe 5 861 $ 2 380 m 205 $$ : dollars USSource : construction <strong>de</strong> l’auteur.[ 300] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


commerces, <strong>et</strong>c. application <strong>de</strong> la loi <strong>de</strong> redistribution foncière<strong>de</strong> décembre 1993. Les terres en adjudication,qui fonctionnaient comme une véritableréserve foncière, étaient a priori distribuéespar un système <strong>de</strong> tirage au sort.Tableau 65Inégalités d’accès aux ressourcesInégalités d’accès aux ressources.Village Dương Trạch, commune Tân Dân - 1997Accès aux terres en adjudication (réserve foncière)Village Duong Trach, Commune Tân Dân, 1997% d’exploitations ayant <strong>de</strong>sterres en adjudicationSuperficie moyenneVillage 33 % 2 sàoGroupe 1 0 0Groupe 2 100 % 3 sàoGroupe 3 28 % --Groupe 4 0 0Groupe 5 35 % 0,8 sàoSào : 360 m 2Source : construction <strong>de</strong> l’auteur. travers le système <strong>de</strong>s adjudiations. Tous les seulement 35 %. Tout le mon<strong>de</strong> n’a donc ressources.Bùi Thị Hồng Loan Dans le <strong>de</strong>lta du fleuve Rouge, les « bonstravailleurs » ont beaucoup <strong>de</strong> terres – nouscomprenons tous ici qu’il s’agit d’un raccourci<strong>de</strong> langage, il s’agit <strong>de</strong> producteurs générantrecherches que j’ai menées dans le <strong>de</strong>lta duJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 301]


Les « bons travailleurs » n’ont pas plus <strong>de</strong> terresont <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s surfaces foncières mais qui n<strong>et</strong>ravaillent pas. Ici, les terres privées occupent terres publiques. Il n’y a pas eu <strong>de</strong> politiquepublique <strong>de</strong> redistribution. À l’origine, cesont les gens du nord qui ont migré <strong>et</strong> onttravaillé avec les premiers installés pour le p<strong>et</strong>its <strong>et</strong> leur louaient également <strong>de</strong>s rizières.Les catastrophes naturelles <strong>et</strong> <strong>de</strong> mauvaisesconditions climatiques ont souvent amené rembourser, ils ont perdu l’ensemble <strong>de</strong> leursterres.[Christophe Giron<strong>de</strong>] différente. Il ne s’agit pas d’opposer une processus que vous avez décrits sont facteursd’accroissement <strong>de</strong>s inégalités. Comme« mauvais paysans », mais <strong>de</strong> familles ayantLe cas <strong>de</strong>s usuriers donne une très bonneillustration <strong>de</strong>s interactions entre les acteurs.Comment a évolué c<strong>et</strong>te interaction entre se développent <strong>et</strong> que l’accès au crédit semultiplie – les inégalités peuvent diminuer.Le cas que vous soulevez offre un bon« Au Sud, il faut défricher, ce n’est pas favorable.Les conditions climatiques sont mauvaises,<strong>et</strong>c. ». On pourrait également apporter une Les Khmers ne sontpeut être pas aussi bons agriculteurs, ou bien,ils ont <strong>de</strong>s comportements, <strong>de</strong>s croyances quiexpliquent que…<strong>sociale</strong> puisqu’elle rési<strong>de</strong> dans les rapportsentre familles venues du Nord qui entrent enmenant <strong>de</strong>s politiques publiques <strong>de</strong> crédit, relations entre emprunteurs <strong>et</strong> usuriers.Virginie DiazDans quelle mesure les inégalités <strong>de</strong> résultats d’opportunités ? Pour les producteurs qui ne <strong>et</strong> au manque d’informations sur l’évolution[Christophe Giron<strong>de</strong>] les autres. Les résultats productifs, les revenus les plus hauts revenus voient alors s’ouvrir <strong>de</strong> développer <strong>de</strong>s activités non-agricoles quiprocurent <strong>de</strong>s revenus plus élevés encoreque les activités agricoles.[ 302] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Trần Văn Kiên déploie une activité économique dans performance, sa réussite. C’est pourquoi qui sera le plus performant dans l’utilisation<strong>de</strong>s terres d’adjudication ou l’octroi <strong>de</strong>crédits. Je me <strong>de</strong>man<strong>de</strong> s’il n’y a pas unecontradiction dans votre analyse car lorsquel’on développe un proj<strong>et</strong> dans une localité, ilou <strong>de</strong> terres disponibles est déterminé <strong>et</strong> politiques publiques. Comment résoudrec<strong>et</strong>te contradiction ?[Christophe Giron<strong>de</strong>]Je ne suis pas dans une perspective <strong>de</strong> comprends le sens <strong>de</strong> la remarque mais ils’agit je crois d’un autre débat.[Annuska Derks]Tu as présenté les différences entre lesinégalités <strong>de</strong> revenus <strong>et</strong> <strong>de</strong> ressources, surtout Que se passe t-il au sein <strong>de</strong> chacune d’entre-déci<strong>de</strong> ?[Christophe Giron<strong>de</strong>]je me suis entr<strong>et</strong>enu avec environ 180 foyersdu village. Les ménages ont été regroupésselon la transformation <strong>de</strong> leurs activités.Le groupe 1, qui n’apparaît pas ici, correspond <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> l’élevage, il s’agit <strong>de</strong> ménagesnon agricoles. À l’inverse, le groupe 5 réunit<strong>de</strong>s ménages qui pratiquent l’agriculture Je n’ai pas, en revanche, systématisé l’analyse rizière, travailler en ville ou faire du commercele ménage comme unité d’observation, <strong>et</strong>non pas les différentes personnes qui lecomposent.Hoàng Thị QuyênJ’ai une question sur les relations inégalitairesportant sur la commercialisation entrepaysans <strong>et</strong> intermédiaires. Une part importante<strong>de</strong>s revenus <strong>de</strong> la production échappe« la plus grosse part du gâteau ». Quellessolutions faudrait-il apporter pour consoli<strong>de</strong>rla place <strong>de</strong>s paysans producteurs ?[Christophe Giron<strong>de</strong>]dans les rapports <strong>de</strong> force. Je n’ai pas <strong>de</strong>solution. Des regroupements <strong>de</strong> producteursont été initiés dans les coopératives ou sous<strong>de</strong>s formats privés, informels, mais les succèssont limités.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 303]


[Pierre-Yves Le Meur]Je ferai une intervention conclusive <strong>de</strong> c<strong>et</strong>teséance.Mon commentaire est en fait un point <strong>de</strong>méthodologie. Christophe nous a présenté uncadre d’analyse <strong>de</strong> la question <strong>de</strong>s inégalités, traduire les questions que l’on se pose en peut décliner en grands types <strong>de</strong> questionsLes questions sur le « comment ». Il s’agit leur trajectoire familiale, individuelle, tout ce changé d’activités. Ces questions se posentd’une personne. Mais souvent, <strong>et</strong> Christophel’a souligné, la question du patrimoine, lessur un temps plus long – une ou plusieurs<strong>de</strong> parenté, réseau social, <strong>et</strong>c.).Les questions sur le « pourquoi ». Les gens vous<strong>de</strong>venus riches, pauvres. Ces personnes ont,comme vous chercheurs, <strong>de</strong>s théories sur laquestion. Il s’agit <strong>de</strong> la manière dont les genscomprennent ce qui leur arrive <strong>et</strong> ce qu’ilssur un troisième niveau <strong>de</strong> questions, enportant un jugement moral, normatif sur lesinégalités – en donnant en quelque sorte uneinterprétation morale du « pourquoi ». t-on sur <strong>de</strong>s individus, <strong>de</strong>s ménages ou <strong>de</strong>s « acteurs » – individuels, collectifs – concernéspar la question <strong>de</strong>s inégalités ?Lorsque l’on abor<strong>de</strong> les inégalités, on parle <strong>de</strong> méthodologique est essentiel – comment hypothèses <strong>et</strong> pratique du terrain, <strong>et</strong>c.[Olivier Tessier] accepté d’intervenir dans c<strong>et</strong> atelier sur les matinée.2.4.1. Inégalités <strong>et</strong>discriminations selon le genre.Approche quantitative :<strong>de</strong>s exemples d’indicateurs[Mireille Razafindrakoto]Tout d’abord, je remercie Olivier, Christophe c<strong>et</strong> atelier terrain. Cela fait cinq ans que jec<strong>et</strong>te formation originale. Malheureusement,je ne pourrai pas participer au terrain, maisj’écouterai avec beaucoup d’attention les[ 304] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


ésultats qui seront présentés lors <strong>de</strong> lajournée <strong>de</strong> restitution.L’équipe m’a <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> venir présenter la <strong>et</strong> <strong>de</strong>s discriminations selon le genre dans présence est aussi <strong>de</strong> pouvoir discuter<strong>de</strong>s complémentarités entre approchesquantitatives <strong>et</strong> qualitatives. Un nombrecroissant <strong>de</strong> chercheurs « quantitativistes »sont conscients <strong>de</strong>s limites <strong>de</strong> leur approche, Les indicateurs présentés dans c<strong>et</strong>te sessionsont souvent utilisés pour apprécier <strong>de</strong>ssituations au niveau national, <strong>et</strong> notammenten milieu urbain. Ces situations ne corres- du mon<strong>de</strong> rural, ces indicateurs <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt<strong>de</strong> discussions – comment mesurer ces ménage, d’une famille – inégalités intraménages–, <strong>et</strong> les inégalités d’un point <strong>de</strong> vueou d’une ville. Il est toutefois plus difficiled’analyser les inégalités intra-ménages dansles approches quantitatives. sur quelques indicateurs portant sur <strong>de</strong>scaractéristiques mesurables, <strong>de</strong>s phénomènes inégalités. Ces indicateurs sont mesurés larges échantillons d’individus. Je vais vous résultats. Je resterai au sta<strong>de</strong> du constat.L’objectif est <strong>de</strong> stimuler le questionnement.Encadré28Type d’indicateurs Type d’indicateurs suivis suivis4 types / catégories d’indicateurs- Éducation (% ayant atteint le niveau secondaire chez les 25 ans <strong>et</strong> plus)- Marché du travail (taux d’activité ;; taux <strong>de</strong> chômage ;; taux <strong>de</strong> sous-emploi, <strong>et</strong>c.)- Participation / représentation (% <strong>de</strong> femmes dans <strong>de</strong>s instances <strong>de</strong> direction/décision)- Santé (accès aux soins)Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), ONUOBJECTIF 3 : Promouvoir l’égalité <strong>de</strong>s sexes <strong>et</strong> l’autonomisation <strong>de</strong>s femmes- Taux <strong>de</strong> scolarisation <strong>de</strong>s filles / garçons- Participation <strong>de</strong>s femmes à l’emploi non agricole rémunéré- Participation parlementaire (présence aux plus hauts niveaux <strong>de</strong> gouvernance)OBJECTIF 5 : Améliorer la santé maternelle- Taux <strong>de</strong> mortalité maternelle- Accès à la mé<strong>de</strong>cine procréative (accès au soins prénatals, nombre <strong>de</strong> grossesses chezles adolescentes, planification familiale)Source : construction <strong>de</strong> l’auteur.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 305]


Le premier indicateur porte sur l’éducation d’un lieu donné (localité, village) ayant atteintun certain niveau scolaire (le secondaire par que l’on essaie <strong>de</strong> suivre quand on sepenche sur la question <strong>de</strong>s inégalités, <strong>et</strong> toutparticulièrement celles <strong>de</strong> genre, est lié au les indicateurs <strong>de</strong> participation <strong>et</strong> <strong>de</strong> représentation– le pourcentage <strong>de</strong> femmes dansles instances <strong>de</strong> direction. Le quatrième typeregroupe une batterie d’indicateurs d’accèsCes quatre groupes d’indicateurs se rappor- sentés lors <strong>de</strong>s séances plénières. Je ne concr<strong>et</strong>s. Je vais vous présenter en particulier les inégalités sur le marché du travail dansles approches quantitatives. C’est un suj<strong>et</strong> sur suivant quatre domaines :- le premier concerne les différentes formes l’emploi. Il s’agit d’analyser les contraintespour intégrer le marché du travail <strong>et</strong> pour femmes ont-elles autant <strong>de</strong> possibilitésque les hommes d’accé<strong>de</strong>r <strong>et</strong> d’occuper malité. L’idée est que les indicateurshabituels ne perm<strong>et</strong>tent pas <strong>de</strong> mesurer lecaractère précaire <strong>de</strong> certains emplois, leurdans l’informel, le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> protection<strong>sociale</strong> est moindre <strong>et</strong>, généralement, lesconditions <strong>de</strong> travail sont plus difficiles– licenciement plus aisé, absence <strong>de</strong> local revenus. Nous reviendrons sur c<strong>et</strong>te ques- - le <strong>de</strong>rnier domaine, relativement récent, sionnelle pour les femmes. Il s’agit d’uneun équilibre entre vie professionnelle <strong>et</strong> vieprivée ?Un <strong>de</strong>rnier point sur lequel je voudraisinsister, relativement récent lui aussi, toucheau concept <strong>de</strong> satisfaction dans l’emploi.Dans quelle mesure une personne, hommeou femme, est-elle satisfaite <strong>de</strong> son emploi ?C<strong>et</strong>te question est importante car elle est plus ou moins contraint ?précités.[ 306] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


%Tableau 66 Taux d’activité selon le genre au Việt NamTaux d’activité en 2007 selon <strong>et</strong> 2009 le genre au Vi t Nam en 2007 <strong>et</strong> 2009HommesFemmesSources : LFS, 2007 & 2009, GSO. Total : 15 ans <strong>et</strong> plus ; calcul <strong>de</strong>s auteurs.Extraits du document : Razafindrakoto M., Roubaud F., Nguyen H. Chi (2011), «Vi<strong>et</strong>nam Labour Mark<strong>et</strong>: An Informal Sector Perspective »in Nguyen Duc Thanh (ed.), Vi<strong>et</strong>namese Economy at crossroads, Vi<strong>et</strong>nam Annual Economic Report 2011, VEPR, Knowledge PublishingHouse, Hanoi.En 2009, nous voyons une différence <strong>de</strong> hommes. En restant toujours au sta<strong>de</strong> du les zones rurales est plus élevé que dans leszones urbaines, mais la différence <strong>de</strong>meure endéfaveur <strong>de</strong>s femmes. Précisons, pour donner comme actives, toutes les personnes quiont une activité procurant un revenu ou un s’ajouter toutes les personnes recherchant unemploi.TableauPluriactivité 67 Pluriactivités selon le genre selon au le Vi genre t Nam au en Việt 2007 Nam <strong>et</strong> 2009en 2007 <strong>et</strong> 2009%HommesFemmesUrbain Rural Urbain RuralSources: LFS, 2007 & 2009, GSO. Total : 15 ans <strong>et</strong> plus ; calcul <strong>de</strong>s auteurs.Extrait du document : Razafindrakoto M., Roubaud F., Nguyen H. Chi (2011), «Vi<strong>et</strong>nam Labour Mark<strong>et</strong>: An Informal Sector Perspective»in Nguyen Duc Thanh (ed.), Vi<strong>et</strong>namese Economy at crossroads, Vi<strong>et</strong>nam Annual Economic Report 2011, VEPR, Knowledge PublishingHouse, Hanoi. en milieu rural ou urbain est plus élevé chezles femmes. Dans l’approche quantitative, c<strong>et</strong>indicateur est souvent mobilisé pour évaluerles conditions sur le marché du travail. En eff<strong>et</strong>, pouvant les satisfaire, leur procurer un revenusuffisant.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


GraphiqueStatut 52 dans Statut l’emploi dans au l’emploi Vi t Nam au Việt en 2007 Nam <strong>et</strong> en 2009 2007 <strong>et</strong> 2009100%90%80%70%60%50%40%30%20%10%0%Total2007Total2009Homme2007Homme2009Femme2007Femme2009Urbain2007Urbain2009Rural2007Salarié Patron Travailleur à son propre compte Travailleur familialRural2009Sources: LFS, 2007 & 2009, GSO. Total : 15 ans <strong>et</strong> plus ; calcul <strong>de</strong>s auteurs.Extrait du document : Razafindrakoto M., Roubaud F., Nguyen H. Chi (2011), «Vi<strong>et</strong>nam Labour Mark<strong>et</strong>: An Informal Sector Perspective»in Nguyen Duc Thanh (ed.), Vi<strong>et</strong>namese Economy at crossroads, Vi<strong>et</strong>nam Annual Economic Report 2011, VEPR, Hanoi: KnowledgePublishing House.<strong>de</strong> statut entre les hommes <strong>et</strong> les femmes : emplois salariés. Comment interpréter ce femmes auraient-elles une préférence pourtravailler au sein d’unité <strong>de</strong> production <strong>de</strong> travailleur familial ? Mais ce constat peut protégés pour les femmes. <strong>sociale</strong>, est plus important pour les femmes.n’est pas constatée : le poids <strong>de</strong>s emploisinformels, plus précaires <strong>et</strong> vulnérables, estsimilaire pour les hommes <strong>et</strong> les femmes– autour <strong>de</strong> 80 %.[ 308] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


EmploiEmploiEmploiinformelinformel <strong>et</strong><strong>et</strong>genregenreauauViệtViNamt NamTableau 68(en %)“Risque” relatif (ratios) pour les femmes par rapport aux hommesContratécritFiche <strong>de</strong>payeCongéspayésTous types d’emploisLocalfixeSalairefixeHeur<strong>et</strong>ravailléeRevenu*Formel 1.01 0.99 0.99 1.04 0.93 1.0 0.82Informel0.660.64 0.76 0.78 0.59 0.95 0.70Total 0.89 0.87 0.93 0.93 0.83 0.96 0.74Pour les salariés seulementFormel 1.01 1.0 1.0 1.04 0.96 0.99 0.85Informel 1.32 1.28 1.51 1.47 1.17 0.97 0.76Total 1.30 1.29 1.36 1.34 1.20 0.97 0.89Note : La probabilité <strong>de</strong> bénéficier d’un contrat écrit dans un emploi formel est <strong>de</strong> 1 % supérieur pour les femmes par rapport aux hommes,mais la probabilité est <strong>de</strong> 34 % inférieur pour un emploi informel.* : inclut les travailleurs non rémunérés.Sources : LFS2007, GSO ; calcul <strong>de</strong>s auteurs.Extrait du document : Cling J.-P., Nguyen T. T. Huyen, Nguyen H. Chi, Phan T. N. Tram, Razafindrakoto M. <strong>et</strong> Roubaud F. (2010), The InformalSector in Vi<strong>et</strong>nam: A focus on Hanoi and Ho Chi Minh City. Hanoi: Editions The Gioi. 248 p.pas <strong>de</strong> différences entre les hommes <strong>et</strong> lesfemmes en termes <strong>de</strong> conditions d’activité occupés souligne un désavantage pour les ailleurs, d’après nos analyses portant sur lespas au constat général : les femmes r<strong>et</strong>irent<strong>de</strong> leurs activités informelles <strong>de</strong>s revenusplus faibles, avec un écart homme-femme d’autres pays. À l’échelle mondiale, le chiffrele plus fréquemment avancé est un revenumoyen inférieur <strong>de</strong> 30 % pour les femmes.L’un <strong>de</strong>s atouts <strong>de</strong>s approches quantitativesence <strong>de</strong> différents facteurs sur ces inégalités<strong>de</strong> revenu : niveau d’éducation, type d’emploi,horaires, <strong>et</strong>c. Nous avons vu qu’un premierquestionnement émergeait du constat – leshommes <strong>et</strong> les femmes n’occupent pas le causes ? Lorsque les femmes ont accès inégalitaires ? Quelle est la part <strong>de</strong> l’écart<strong>de</strong> revenu induite par les différences <strong>de</strong>niveau d’éducation, <strong>de</strong> types d’emploi, résiduel que nous avons évalué en moyenne confondus. C<strong>et</strong> écart résiduel correspond Il convient <strong>de</strong> préciser que les personnestravaillant dans une entreprise familiale <strong>et</strong> quine sont pas rémunérées ne sont pas prisesen compte dans ces calculs. Autres résultatsintéressants, ces discriminations sont plusJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 309]


faibles dans le secteur formel – comme les nations, est considéré comme l’un <strong>de</strong>s paysles plus égalitaires suivant le genre.Graphique Taux d’activité 53 Taux économique d’activité selon économique le genre en selon Suè<strong>de</strong> le (2000-2005)genre en Suè<strong>de</strong>(2000-2005)%Source : UNECE Gen<strong>de</strong>r Statistics Database.À travers c<strong>et</strong>te illustration, l’idée est d<strong>et</strong>ypes d’indicateurs pour approfondir, affiner économique <strong>de</strong>s hommes <strong>et</strong> <strong>de</strong>s femmesd’autre pays, <strong>et</strong> semble stable.Femmes <strong>et</strong> hommes <strong>de</strong> 20 à 64 ans par statut d’activité <strong>et</strong>Graphique 54nombre d’heures en Suè<strong>de</strong> (1970-2005)Femmes <strong>et</strong> hommes <strong>de</strong> 20 à 64 ans par statut d’activité<strong>et</strong> nombre d’heures en Suè<strong>de</strong> (1970-2005)FemmeHommeSource : UNECE Gen<strong>de</strong>r Statistics Database.[ 310] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Mais si l’on regar<strong>de</strong> au niveau <strong>de</strong>s actifs, lenombre d’heures travaillées dans la semaine radicalement différent selon le genre. Le temps partiel est beaucoup plus élevé. Malgré<strong>de</strong>s évolutions dans le temps, notamment unbeaucoup plus élevés chez les femmes.Graphique 55 L’équilibre vie privée/vie professionnelle.!L’équilibre vie privée/vie professionnelle.Décomposition <strong>de</strong>s heures <strong>de</strong> travail hebdomadairesDécomposition <strong>de</strong>s heures <strong>de</strong> travail hebdomadaires à Madagascar, 2005!à Madagascar, 2005%Sources : EPM 2005 ; Nordman, Rakotomanana <strong>et</strong> Robilliard (2010) :http://www.dial.prd.fr/dial_publications/PDF/Doc_travail/2009-08.pdf regar<strong>de</strong> seulement les activités productives,les femmes ont en moyenne moins d’heureshebdomadaires. Mais si l’on ajoute les heures hommes effectuent un peu plus d’heures« productives » que les femmes, celles-ci dans les activités domestiques.Il s’agit <strong>de</strong> constats, mais il est important <strong>de</strong>se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si ces différences observéesprésentation sur le niveau <strong>de</strong> satisfaction.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 311]


Graphique 56 Niveau <strong>de</strong> satisfaction <strong>de</strong>s travailleursNiveau <strong>de</strong> satisfaction dans le secteur <strong>de</strong>s travailleurs informel selon dans les le caractéristiquessecteur informel<strong>de</strong> l’individu <strong>et</strong> le statutselon les caractéristiques <strong>de</strong> l’individu <strong>et</strong> le statut !Les groupes “<strong>sociale</strong>ment dominés” sont plus satisfaits : auto-limitation <strong>de</strong>saspirations ou existence effective d’avantages (non mesurés) ?Source : LFS 2009, GSO, calcul <strong>de</strong>s auteurs.Extrait <strong>de</strong> : Razafindrakoto M., Roubaud F., J.-M. Wachsberger (2010), «Satisfaction at work and informal sector in Vi<strong>et</strong>nam», Internationalconference on «The informal sector and informal employment: Statistical Measurement, Economic Implications and Public Policies», Hanoi,May, 6-7, 2010. que les femmes soient plus satisfaites que ont complété l’étu<strong>de</strong>, elles montrent quemalgré <strong>de</strong>s conditions plus précaires <strong>et</strong> plusdifficiles dans le secteur informel, beaucoup<strong>de</strong> femmes m<strong>et</strong>tent en avant leur autonomie– gestion plus facile <strong>de</strong>s horaires. ailleurs, les groupes <strong>sociale</strong>ment dominés sedéclarent toujours beaucoup plus satisfaits<strong>de</strong> leur emploi que les autres. Ce constat formes d’avantages non mesurables (que lesindicateurs classiques <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong> l’emploine peuvent prendre en compte) ? Oubien observe-t-on une auto-limitation <strong>de</strong>saspirations, un phénomène d’« attrition » <strong>de</strong>s ces questions.[Olivier Tessier] Bourdieu.[Annuska Derks]Il est important <strong>de</strong> rappeler que les questionsentre femmes <strong>et</strong> hommes. Un autre point surlequel insiste c<strong>et</strong>te communication sont les[ 312] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


différences d’accès au marché du travail <strong>et</strong><strong>de</strong> revenu. Les points <strong>de</strong> comparaison selon inté ressants. La comparaison est une métho- comprendre dans ce cas précis les différences<strong>et</strong> similarités <strong>de</strong> rapports <strong>de</strong> genre dans<strong>de</strong>s sociétés différentes. C’est un aspect qui sur la méthodologie : le « comment », lenent pour c<strong>et</strong> atelier – comment appréhen<strong>de</strong>rles particularités <strong>de</strong> Tam Đảo, <strong>et</strong> les[Christophe Giron<strong>de</strong>]Par rapport au travail <strong>et</strong> ce qui relève <strong>de</strong> lapénibilité du travail, ces indicateurs sont se poser les questions : les femmes <strong>et</strong> lest-il <strong>de</strong>s différences <strong>de</strong> pénibilité selon legenre ?Dỗ Bích Diễm écart entre le milieu urbain <strong>et</strong> rural. Nepouvons-nous pas poser comme hypothèse Tam Đảo, l’écart sera encore plus important ?Concernant l’éducation : est-ce que les impact sur <strong>de</strong>s indicateurs comme l’accèsau marché du travail, la représentativité <strong>de</strong>sfemmes dans les organes <strong>de</strong> pouvoirs ou l’éducation. Par ailleurs, la barrière linguistiquepeut-elle éventuellement créer <strong>de</strong>s inégalités[Mireille Razafindrakoto] importante : avoir moins facilement accès emploi, l’homme gagne plus que la femme,– sur lesquelles les parents vont alors moinsinvestir.Vũ Phương Nga faction ou <strong>de</strong> non satisfaction : quels sont leséléments <strong>de</strong> satisfaction ? Pour certains, <strong>de</strong>hauts revenus seront un motif <strong>de</strong> satisfaction,pour d’autres, il s’agira davantage d’une pense que le groupe qui travaillera sur lathématique « Différenciation <strong>de</strong> genre commeconstruit social » doit avant tout comprendrele concept <strong>de</strong> normes <strong>sociale</strong>s.[Mireille Razafindrakoto] faction auquel on fait <strong>de</strong> plus en plus appel<strong>et</strong> qui se développe progressivement. Laquestion <strong>de</strong> la satisfaction dans l’emploiJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 313]


individu : « Toutes choses considérées, êtes-voussatisfait ou non <strong>de</strong> l’emploi que vous exercez ? ».C’est une question classique aujourd’hui<strong>et</strong> qui a été posée dans différents pays dumon<strong>de</strong>. Ce qui est intéressant est que l’ondépasse les indicateurs objectifs pour donner compte <strong>de</strong> critères objectifs – revenu, horaires,pénibilité, <strong>et</strong>c. –, mais il s’agit d’un moyen pourrecueillir un point <strong>de</strong> vue complémentaire.Certes <strong>de</strong> nombreuses étu<strong>de</strong>s montrent que[Christophe Giron<strong>de</strong>]Dans la discussion, il a été souligné l’importance<strong>de</strong>s différences <strong>de</strong> perception. Pour mapart, j’ai souvent pu constater que les femmes, présenté, avaient un récit plus négatif <strong>de</strong>d’un homme qui rentre <strong>de</strong> son chantier <strong>de</strong>auprès <strong>de</strong> son épouse. Il est satisfait <strong>de</strong> sajournée <strong>de</strong> travail mais sa femme souligneimportant <strong>de</strong> tenir compte <strong>de</strong> la perception<strong>de</strong>s gens, mais aussi <strong>de</strong> la manière dont ils[Mireille Razafindrakoto] le plus souvent beaucoup plus critiques queles hommes. La question qui se pose alorsest : les femmes sont-elles plus critiquessur les situations générales, <strong>et</strong> plus soupleslorsqu’elles décrivent leur propre situation ?Nguyễn Thị Thu ThủyDans la communauté Cham, les femmes tiennentune place majeure pour les décisionséconomiques <strong>et</strong> l’éducation <strong>de</strong>s enfants. prouvent pourtant qu’elles subissent <strong>de</strong> fortesinégalités alors que l’indice <strong>de</strong> satisfaction est règle, les femmes vivent une situation trèsinégalitaire mais elles <strong>de</strong>meurent satisfaites<strong>de</strong> leur situation, elles l’acceptent. D’un point cas, les femmes sont satisfaites.[Mireille Razafindrakoto] compte <strong>de</strong>s observations, <strong>de</strong>s références que très bien vécu : les gens peuvent se déclarer l’indicateur <strong>de</strong> satisfaction n’est pas suffisantpour analyser une réalité.[Pierre Yves Le Meur]Je voulais juste ajouter quelques motssur les décalages que l’on peut observerentre une série d’indicateurs qui paraissentobjectifs <strong>et</strong> les discours <strong>de</strong>s acteurs quipeuvent apparaître divergents. Par rapport qui seraient plus justes, ou inversement.[ 314] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


on constate un décalage <strong>et</strong> l’on posed’autres questions. Les réponses peuvent <strong>de</strong> ce qui est acceptable ou pas en termed’inégalités : « La situation n’est pas heureuse,mais en même temps je l’accepte parce qu’elleest <strong>sociale</strong>ment acceptable, elle reste dans <strong>de</strong>snormes qui me paraissent à peu près justes ». ce qu’il a envie d’entendre. Les divergences conclure, ces contradictions apparentes sontdans tous les cas génératrices <strong>de</strong> questions [Annuska Derks]La discussion sur les perceptions, les normes<strong>sociale</strong>s <strong>et</strong> le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> satisfaction malgré <strong>de</strong>sinégalités démontre que le chercheur doitentre ce que l’on dit, ce que l’on fait <strong>et</strong> ce que Journée 1, après-midi du lundi18 Juill<strong>et</strong>[Olivier Tessier] initial, tel qu’il a été imprimé dans les dossiers2011 <strong>de</strong>s JTD qui vous ont été distribués,il était prévu <strong>de</strong> faire une présentation <strong>de</strong>la région <strong>de</strong> Tam Đảo <strong>et</strong> <strong>de</strong> son piémont.<strong>de</strong>main matin par les autorités <strong>de</strong> la commune un lien entre les présentations <strong>de</strong> ce matin <strong>et</strong>les concepts <strong>et</strong> outils méthodologiques quenous allons utiliser pour réaliser notre gui<strong>de</strong> chacun une première mouture <strong>de</strong> la trame présenter, comme chaque année, certainestechniques d’entr<strong>et</strong>ien.2.4.2. Synthèse : notions <strong>et</strong>méthodologie[Olivier Tessier] le concept d’inégalité n’est pas la pauvr<strong>et</strong>é.La pauvr<strong>et</strong>é est un état : on est pauvre parLe concept d’inégalité est un processusévolutif : soit les inégalités se creusent, soitce rapport d’inégalité : le salaire le plusfaible est vingt fois inférieur au salaire leplus haut. On peut établir un rapport. Cela aJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 315]


été clairement énoncé, l’inégalité n’est pas la fois social <strong>et</strong> économique, dans une sociétédonnée. On ne peut pas parler d’inégalitésabsolues.Je voudrais insister sur la notion d’équité.L’équité est une perception. La vraie égalitéhomme/femme est lorsque l’on aura <strong>de</strong>sfemme gagne 100. L’équité est <strong>de</strong> croire, ou<strong>de</strong> reconnaître, par <strong>de</strong>s normes <strong>sociale</strong>s ouéconomiques, qu’il est normal, acceptablequ’un homme gagne 150 <strong>et</strong> qu’une femmegagne 100. On comprend que l’équité est unenotion <strong>de</strong> normes <strong>sociale</strong>s, il n’y a quasimentplus rien d’économique en lien avec c<strong>et</strong>tenotion. On ne recherche plus une égalité <strong>de</strong>fait, quantitative, mais ce qui est acceptable,beaucoup <strong>de</strong> sociétés paysannes, maiségalement en Europe récemment encore, <strong>de</strong> compte, était tracé <strong>et</strong> faisait qu’elle n’avaitpas besoin d’une éducation supérieure. C<strong>et</strong>te fait inéquitable <strong>et</strong> inacceptable. Tout cela estsubjectif, il s’agit <strong>de</strong> perception, <strong>et</strong> je crois[Pierre-Yves Le Meur]L’objectif <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te séance <strong>de</strong> transition estles questions que l’on se pose en tant quechercheur – une problématique –, en ques- aussi <strong>de</strong> construire <strong>de</strong>s indicateurs : en d’autrestermes, que va-t-on observer, <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r ? qualitatifs.Je vais reprendre la distinction poséedans la matinée entre les questions sur le« comment » <strong>et</strong> celles sur le « pourquoi ». une « théorie locale » : « Ici, cela se passecomme cela », au lieu <strong>de</strong> nous racontervéritablement comment cela s’est passé <strong>de</strong>s trajectoires. Les gens vont en quelque la déprise) : acquisition par héritage, achat, moments clefs, <strong>de</strong>s événements forts qui ontinfléchi la trajectoire <strong>de</strong> vie – une catastrophe entrée dans un cycle d’appauvrissement, ouune loi foncière qui a permis <strong>de</strong> déclencher questions sur le « pourquoi », sur une baseempirique un peu consolidée : qu’est-ce qui afait que la personne a pris c<strong>et</strong>te décision ? différents les uns <strong>de</strong>s autres. Il faut absolumenttous les prendre en considération.[ 316] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


dire « Je n’ai pas eu accès aux médicaments »,ou bien « Nous avons été victimes d’uneattaque d’un voisin jaloux » ou encore « Jen’avais pas d’argent. J’ai été obligé <strong>de</strong> vendreune parcelle pour ach<strong>et</strong>er <strong>de</strong>s médicaments ». matin, lorsqu’il disait « Au fond, il y a <strong>de</strong>ux typesd’explications <strong>de</strong>s inégalités, celles culturelles/naturelles <strong>et</strong> celles plus relationnelles », on <strong>de</strong> séparer les questions sur le « comment »<strong>de</strong>s questions sur le « pourquoi » car c’estc<strong>et</strong>te distinction qui perm<strong>et</strong>tra <strong>de</strong> lever peut r<strong>et</strong>ourner vers les informateurs, croiser le« pourquoi » <strong>et</strong> le « comment », aller plus loinPar ailleurs, les réponses au « pourquoi » livrent « C’est acceptable, ce n’est pas acceptable ». lorsque vous analyserez vos entr<strong>et</strong>iens – maissouvent la distinction est faite dans le cours gens ont sur leurs actions ou leurs situations chercheur d’« entrer » dans leur logique.sont un type d’événement particulièrement comprendre une situation <strong>et</strong> d’en direquelque chose : « Je rentre dans un conflitparce que je ne suis pas contentprincipes qui gui<strong>de</strong>nt l’action <strong>de</strong>viennent conflits. Les conflits sont-ils toujours arbitrésindividus ? Qui résout les conflits ? Ce sont <strong>de</strong>sRevenons sur la question du « qui ». Il est vous parlez – en termes générationnel,<strong>et</strong>hni que, <strong>de</strong> genre, <strong>et</strong>c., mais aussi, si c<strong>et</strong>tepersonne a une position économique <strong>et</strong>c. L’objectif est d’obtenir une sorte <strong>de</strong> carted’i<strong>de</strong>ntité socio-politique. D’un point <strong>de</strong>vue horizontal, les individus sont intégrésdans <strong>de</strong>s unités plus larges : un ménage, un incérés dans <strong>de</strong>s trajectoires familiales – unmouvement d’accumulation peut venir <strong>de</strong> lagénération précé<strong>de</strong>nte.Dernier point, l’<strong>et</strong>hnicité. Je crois trèsimpor tant <strong>de</strong> replacer ce critère dans laquestion plus large <strong>de</strong>s appartenances. Le d’un groupe <strong>et</strong>hnique, d’un lignage, d’ungenre, d’une nation détermine (<strong>et</strong> légitime) considérée comme une sorte <strong>de</strong> ressourceJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


Les formateurs procè<strong>de</strong>nt à la répartition<strong>de</strong>s trois groupes suivant <strong>de</strong>ux principauxcritères : suj<strong>et</strong> <strong>de</strong> recherches/discipline <strong>et</strong>linguistique – cinq stagiaires ne sont pasvi<strong>et</strong>namophones ce qui pose la question <strong>de</strong>l’interprétariat.Les groupes formés, les stagiaires établissentleur propre trame d’entr<strong>et</strong>iens. Pour le group<strong>et</strong>ravaillant sur les questions foncières parexemple, la trame d’enquête se décomposecomme suit :- questions préalables sur l’i<strong>de</strong>ntité<strong>sociale</strong> <strong>de</strong> l’enquêté, situation générale <strong>de</strong>l’exploitation ;- trajectoire d’installation ou <strong>de</strong> déplacement<strong>de</strong> l’enquêté <strong>et</strong> <strong>de</strong> ses ancêtres ;- collectivisation : situation <strong>de</strong> la personne <strong>et</strong><strong>de</strong>s terres du village ;- décollectivisation : situation <strong>de</strong> la personne<strong>et</strong> du village ;- évolution du patrimoine foncier postdécollectivisation ;- usage du sol <strong>et</strong> transformation <strong>de</strong> cesusages (eff<strong>et</strong>s sur le patrimoine, la stratégiefoncière du foyer, diversification agricole) ;- statut <strong>de</strong>s terres (enregistrement formel oupas <strong>et</strong> ses eff<strong>et</strong>s) ;- concerné, ou pas, par <strong>de</strong>s politiquespubliques portant sur les terres.2.4.3. Rappels sur les techniquesd’enquêtes : la conduite<strong>de</strong>s entr<strong>et</strong>iens[Olivier Tessier] <strong>de</strong>s précé<strong>de</strong>nts ateliers <strong>de</strong>s JTD, lorsque nousavons suivi, avec les différents formateurs quiOlivier Tessier introduit <strong>de</strong>s éléments d<strong>et</strong>echnique d’enquêtes présentés lors <strong>de</strong>l’atelier <strong>de</strong> 2010 : socle commun à toutentr<strong>et</strong>ien, les <strong>de</strong>ux niveaux d’enregistrement<strong>de</strong>s données, canevas (trame) <strong>de</strong> questions<strong>et</strong> pistes <strong>de</strong> recherche, passage <strong>de</strong> laquestion du chercheur à la question<strong>de</strong> terrain, attitu<strong>de</strong> lors <strong>de</strong> l’entr<strong>et</strong>ien,intervention <strong>de</strong> l’extérieur. Pour ces différentsdéveloppements, nous renvoyons le lecteurà notre précé<strong>de</strong>nte édition : Bour<strong>de</strong>aux P,E. Pannier, O. Tessier (2011), Formation auxmétho<strong>de</strong>s d’enquêtes <strong>et</strong> aux pratiques d<strong>et</strong>errain en socio-anthropologie : « Enjeux,tensions <strong>et</strong> conflits autour <strong>de</strong> l’appropriation<strong>et</strong> du l’usage du foncier » in Lagrée S. (éditeurscientifique), Op. cit., pp. 277-281. Égalementdisponible sur le site <strong>de</strong> l’AFD, <strong>de</strong> l’ÉFEO <strong>et</strong>www.tamdaoconf.comJournées 2, 3, 4L’atelier se déplace au village <strong>de</strong> ĐồngBua <strong>de</strong> la commune <strong>de</strong> Tam Quan afin <strong>de</strong>conduire <strong>de</strong>s enquêtes préparées en cours.Les entr<strong>et</strong>iens avec les villageois se font enbinôme ; chaque formateur organise sajournée en suivant un sous-groupe dont il ala charge.[ 318] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Journée 5, vendredi 22 juill<strong>et</strong>De r<strong>et</strong>our à la station, l’atelier se divise entrois groupes afin <strong>de</strong> finaliser le travail <strong>de</strong>synthèse <strong>de</strong>s différents binômes, commencéle jeudi après-midi sur le piémont, autour<strong>de</strong>s axes d’analyse pré-définis : dynamiques<strong>de</strong> différenciation <strong>de</strong>s systèmes d’activitésproductives <strong>de</strong>puis le (groupe 1) ;différenciation comme construit culturel(groupe 2) ; inégalités d’accès au fonciercomme produit <strong>de</strong> l’histoire régionale <strong>et</strong>locale (groupe 3).[Olivier Tessier]Notre objectif principal est <strong>de</strong> préparer larestitution <strong>de</strong> samedi. Je voudrais rappeler lecadre global dans lequel s’est insérée c<strong>et</strong>te obtenus en lien avec la problématique« Différenciations <strong>et</strong> inégalités inter<strong>et</strong>hniques<strong>et</strong> <strong>de</strong> genre », en ajoutant éventuellementd’autres types d’inégalités qui auraient été misen évi<strong>de</strong>nce sur le terrain. À l’issue <strong>de</strong> chaqueprésentation, nous prendrons quelquesinstants pour faire intervenir chacun <strong>de</strong>sles interprétations. Ces interventions doivent ou sur <strong>de</strong>s informations contradictoires, entout cas divergentes, avec celles présentéespar le groupe.Graphique57Étapes <strong>de</strong> la rechercheNous avons essayé <strong>de</strong> différencier troisgran<strong>de</strong>s étapes :1. ELABORATION DESENQUÊTES DU PRE-TERRAIN ?2. ENQUÊTES & RESULTATS DU PRE-TERRAIN ?Problématique <strong>de</strong> recherche :Différenciation <strong>et</strong> inégalités<strong>et</strong>hnique <strong>et</strong> <strong>de</strong> genreHypothèses initiales :- Hypo. 1 :- Hypo.2 :- Hypo.3 :Ce que l’on sait :--Ce que l’on croit savoir :(données incomplètes,contradictoires, incertitu<strong>de</strong>s) :--COMMENT ? POURQUOI ?Interprétations :- Convergentes- Divergentes- Incertaines--3. ELABORATION DESENQUÊTES DE TERRAIN ?Questionnements initiaux :- Groupe 1 : Q1, Q2, Q3, ….- Groupe 2 : Q1, Q2, Q3, ….- Groupe 3 : Q1, Q2, Q3, ….Ce que l’on ne sait pas :--Ce que l’on n’a pu savoir :--Questions initiales abandonnéesQuestions initiales affinéesNouvelles questionsProblématique <strong>de</strong> recherche affinéeSources : Construction <strong>de</strong>s formateurs <strong>et</strong> <strong>de</strong>s stagiaires.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 319]


- la préparation <strong>de</strong> la thématique <strong>de</strong>recherche, puis les types <strong>de</strong> questions- les résultats du pré-terrain – trois jours aujeudi midi est une phase <strong>de</strong> traitement :ce que l’on sait <strong>et</strong> ce que l’on ne sait pas,interprétation les données collectées pouren évi<strong>de</strong>nce les questions que nous n’avonspas pu abor<strong>de</strong>r.Les stagiaires commentent <strong>et</strong> comparent lesrésultats livrés à la suite <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux premièresprésentations portant sur la différenciation<strong>de</strong>s activités économiques <strong>et</strong> <strong>de</strong> construitculturel. Les formateurs attirent l’attention<strong>de</strong>s stagiaires sur <strong>de</strong>ux entrées principales :- la représentation politique <strong>de</strong>s femmes.Les femmes sont peu représentées auComité populaire ou dans les associations<strong>de</strong> masse, mais la littérature scientifiquemontre souvent que leurs intérêts sont peutêtre mieux défendus par d’autres. La questionsous-jacente est en fait la suivante : « Siles hommes font davantage <strong>de</strong> politique,celle-ci est-elle défavorable aux femmes ? ».Enfin, les travaux menés dans la province <strong>de</strong>Hưng Yên montrent que le travail rémunéré<strong>de</strong>s femmes – alors que les hommes sonten réunion au Comité populaire – est aussigénérateur <strong>de</strong> pouvoir. Le véritable processus<strong>de</strong> recherche entre le moment où l’on i<strong>de</strong>ntifieune inégalité <strong>et</strong> le sta<strong>de</strong> suivant est ainsi <strong>de</strong>se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r ce que cela entraîne ;- facteurs <strong>de</strong> différenciation lignagère. Ilimporte <strong>de</strong> porter l’analyse inter-thnique surun mo<strong>de</strong> non binaire, c’est à dire <strong>de</strong> ne pasreprésenter une <strong>et</strong>hnie – ici les San Dìu – parrapport à un « standard » – l’<strong>et</strong>hnie Kinh.L’approche binaire homme/femme atendance à homogénéiser chacun <strong>de</strong>sgroupes : celui <strong>de</strong>s hommes versus celui <strong>de</strong>sfemmes, alors qu’il existe vraisemblablement<strong>de</strong>s inégalités au sein d’un même groupe– exemples <strong>de</strong> belles filles exploitées par leurbelle mère. Il s’agit d’une inégalité liée auxrapports intergénérationnels <strong>et</strong> <strong>de</strong> statutsocial <strong>de</strong> l’individu, <strong>et</strong> non pas <strong>de</strong> genre.L’exercice est avant tout d’ordre méthodologique<strong>et</strong> pédagogique, seule la thématiqueen lien avec les questions d’inégalité d’accèsau foncier a été reprise dans le cadre <strong>de</strong> c<strong>et</strong>tepublication.Rapporteurs - groupe 3Nous avons étudié les inégalités d’accès auC<strong>et</strong>te analyse <strong>de</strong>s inégalités se décompose distinguées :- les facteurs d’antériorités d’implantation<strong>de</strong> la population. C<strong>et</strong>te pério<strong>de</strong> génèreune première inégalité en faveur <strong>de</strong>sfamilles implantées dans le village <strong>de</strong>puisquatre ou cinq générations. Des espaces défrichés favorisant d’autant la diversité<strong>de</strong>s activités économiques. D’autre part,les larges espaces habités sont un atoutsupplémentaire lors <strong>de</strong> la transmission [ 320] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


- la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> collectivisation. Peu <strong>de</strong>données ont été récoltées, mais nousoccupé dans la coopérative par le chef<strong>de</strong> famille a pu induire <strong>de</strong>s différences <strong>de</strong>revenus, aujourd’hui facteurs <strong>de</strong> fortes- la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> décollectivisation <strong>et</strong> <strong>de</strong>redistribution <strong>de</strong>s terres. 1981 marquel’année d’une redistribution foncière partirage au sort, mais les familles disposentalors <strong>de</strong> nombre <strong>de</strong> stratégies pourcontourner la redistribution <strong>de</strong>s parcellesinformels – terres agricoles proches <strong>de</strong> qui suivront, notamment en fonction du <strong>de</strong> réduire certaines inégalités d’attribution. sont apparus, du fait <strong>de</strong> la charge agrodémograhique: les familles mariées aprèshors achats (1991), aucune parcelle <strong>de</strong> - la phase actuelle : attribution <strong>de</strong> titresofficiels <strong>de</strong> propriété foncière – livr<strong>et</strong> rouge –<strong>et</strong> construction <strong>de</strong> la route. Une nouvelleroute bétonnée traverse le village <strong>et</strong> posela question <strong>de</strong> l’attribution, ou non, <strong>de</strong> titresfonciers pour les terres d’habitat – seules40 % <strong>de</strong>s familles possè<strong>de</strong>raient ce livr<strong>et</strong>.Les raisons avancées sont l’inégalité d’accès crédit. L’absence <strong>de</strong> livr<strong>et</strong> est égalementsource d’inégalité lors <strong>de</strong> la transmission <strong>de</strong>s inégalités d’in<strong>de</strong>mnisation sont misesen lumière, en fonction <strong>de</strong> la possessionou non du livr<strong>et</strong>, <strong>de</strong>s négociations établiesd’infrastructures, <strong>et</strong> <strong>de</strong> la localisation – <strong>de</strong>struction <strong>de</strong> l’habitat <strong>et</strong> <strong>de</strong>s terres <strong>de</strong>jardins.Les facteurs d’inégalités sur l’attribution <strong>de</strong>sprésent, attribuées selon un droit d’usage <strong>de</strong>cinquante années, sans que soient clairementprécisées les modalités d’accès <strong>de</strong> gestion. la route – cf. livr<strong>et</strong> rouge.[Olivier Tessier]dont nous allons construire la restitution<strong>de</strong> <strong>de</strong>main. Nous vous proposons avecpréparer une conclusion reprenant certainséléments avancés dans la discussion <strong>de</strong>puis terrain courte dans l’approche <strong>de</strong>s inégalités<strong>de</strong> genre <strong>et</strong> d’<strong>et</strong>hnicité. Nous rappellerons <strong>de</strong> pré-terrain <strong>et</strong> que <strong>de</strong>s questions plusprécises ont émergé pour construire uneproblématique plus détaillée <strong>de</strong> recherche. producteur d’égalités ou d’inégalités ?Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 321]


2.4.4. Restitution synthétique<strong>de</strong> l’atelier(R<strong>et</strong>ranscription)[Christophe Giron<strong>de</strong>]Notre objectif durant c<strong>et</strong>te semaine <strong>de</strong> tiens semi-structurés, en fonction <strong>de</strong> lathématique 2011 <strong>de</strong>s JTD. Nous avons, dansun premier temps, consacré la première nous avons préparé dans chaque groupeune trame d’entr<strong>et</strong>ien. L’atelier s’est alorsdéplacé durant trois jours dans un village dua été proposé par les autorités, <strong>et</strong> non choisipar nous, ce qui par ailleurs n’a posé aucune a priori <strong>de</strong> villages plusou moins intéressant que d’autres. Passéesles journées d’entr<strong>et</strong>ien auprès <strong>de</strong>s familles,avait été dit. Un imposant travail <strong>de</strong> tri <strong>et</strong>questionnement <strong>de</strong>s propos recueillis auprès est-ce que cela est vrai, plausible, réaliste ? <strong>de</strong>s systèmes d’activités productives <strong>de</strong>puisla politique <strong>de</strong> Renouveau, différenciationcomme construit culturel <strong>et</strong> inégalités d’accèsau foncier comme produit <strong>de</strong> l’histoirerégionale <strong>et</strong> locale.Carte 7Province <strong>de</strong> Vĩnh Phúc, districts <strong>et</strong> communesSources : construction <strong>de</strong>s stagiaires.[ 322] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Deux rapporteurs exposent les principauxrésultats à l’ensemble <strong>de</strong>s stagiaires. Le lecteurse réfèrera, partiellement, aux échanges <strong>de</strong>la journée du vendredi après-midi <strong>et</strong> à lasynthèse proposée ci-<strong>de</strong>ssous.[Pierre Yves Le Meur]revenir sur la problématique <strong>de</strong> départ, nos importe également <strong>de</strong> souligner commentnotre atelier a évolué, progressé en cours <strong>de</strong>conclusion essentielle touche au progrès conviviale <strong>de</strong> la semaine.en salle, que veut dire ce passage par le se positionne sur le local, un eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> loupeopère : on regar<strong>de</strong> au microscope une unitétrès p<strong>et</strong>ite, le village, <strong>et</strong> l’on risque fortement larges – migrations, politiques publiques, utilisée par ailleurs. Nous avons recueilli <strong>de</strong>spropos que nous avons tenté <strong>de</strong> croiser. En <strong>de</strong> raconter leur vie. Nous leur <strong>de</strong>mandonségalement un jugement sur la manière dontun fait s’est passé, la raison <strong>de</strong> ce fait – maisen général, les gens racontent sans que l’onait besoin <strong>de</strong> leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r. Nous n’avonspas observé les choses en profon<strong>de</strong>ur, aussi ilimporte <strong>de</strong> rester pru<strong>de</strong>nt sur l’interprétation.nous avons entendu <strong>de</strong>s discours, croisé <strong>de</strong>sdonnées <strong>et</strong> l’on peut dire <strong>de</strong>s choses sur ceque l’on a compris <strong>de</strong>s inégalités dans ce genre <strong>et</strong> entre <strong>et</strong>hnies sont-elles les plusdéterminantes, les plus importantes ? Cela les gens sont-ils simplement homme/<strong>de</strong>s croisements entre différentes situationsd’inégalités : classes <strong>sociale</strong>s, genres,<strong>et</strong>hnies, générations, <strong>et</strong>c. Par ailleurs, pourcomprendre ces inégalités, il faut considérer compréhensible que si on la compare avecla manière dont les gens se comportent égard la distinction entre espace public <strong>et</strong>domestique est importante.Pour le cadre d’analyse, nous avions uneidée <strong>de</strong> départ sur les inégalités. Nous avons avons vu que dans les discours, les gensqu’en termes d’inégalités. Il y a aussi la question objectifs – quel niveau d’éducation, quelsur ces accès préférentiels – est-ce que lesgens sont satisfaits <strong>de</strong> leur situation, l’inégalitéest-elle acceptable ? Du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s faut également éviter tout déterminisme,Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 323]


Aussi difficile que soit la situa tion, lesacteurs ont <strong>de</strong>s marges <strong>de</strong> manœuvre. Ilspeuvent développer <strong>de</strong>s stratégies <strong>et</strong> toutesles trajectoires sont particulières. Cela rend difficile, en termes d’interprétation.Nous avons vu émerger du terrainune distinction entre <strong>de</strong>s événementsdirectement <strong>et</strong> immédiatement, générateursd’inégalités, <strong>et</strong> <strong>de</strong>s événements générateursd’inégalités <strong>de</strong> manière indirecte, différée- l’antériorité <strong>de</strong> l’arrivée dans le village. Lesgens qui se sont installés dans le villagedans les années 1980 sont directementont moins <strong>de</strong> terres <strong>de</strong> jardin <strong>et</strong> d’habitation.L’antériorité produit directement uneoccupants <strong>de</strong> l’espace villageois, ontsu préserver, bien que l’on ne sache pasvraiment comment, un certain nombre <strong>de</strong>pu faire prévaloir leur droit <strong>de</strong> cultiver ces- issus <strong>de</strong> la loi <strong>de</strong> 1993, les livr<strong>et</strong>s rouges tous, dans les années 1999-2002. Pourbeaucoup <strong>de</strong> gens du village, ce livr<strong>et</strong> <strong>de</strong>propriété foncière n’était pas véritablementimportant, « Nous habitons ici, on sait ceque l’on veut faire <strong>de</strong> notre terre. On peut latransm<strong>et</strong>tre à nos enfants. On a notre maison,les voisins savent qui nous sommes, on a unelégitimité locale ». Mais l’aménagement<strong>de</strong> la route menant au village a créé un <strong>de</strong>venus importants car ils conditionnentl’in<strong>de</strong>mnisation. Le livr<strong>et</strong> rouge n’est pasdirectement générateur d’inégalités mais se poser la question <strong>de</strong> la portée, <strong>de</strong> la pouvoir. C’est une inégalité évi<strong>de</strong>nte, radicale femmes. Mais que montre c<strong>et</strong>te inégalité ? Desdiscours intéressants ont été tenus : « Pendantque les hommes sont en réunion, nous faisonsdu commerce ». Il ne s’agit pas <strong>de</strong> relativiser la que l’on observe. matiques. Très rapi<strong>de</strong>ment, les problématiques<strong>de</strong> genre <strong>et</strong> d’<strong>et</strong>hnicité ontété reprises car elles comportent un fortrisque d’homogénéisation <strong>de</strong> catégories pas <strong>de</strong>s catégories homogènes : il y a <strong>de</strong>sinégalités au sein du groupe <strong>de</strong>s femmes, certains lignages ont manifestement plusd’importance, <strong>de</strong> pouvoir que d’autres. Ce absolument pas un groupe homogène. Deplus, le discours est souvent brutal, caricatural :l’homme déci<strong>de</strong>, la femme accepte. Onnégocié pour faire valoir son point <strong>de</strong> vue.[ 324] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Pour bien comprendre une inégalité, ilquestions <strong>de</strong> métho<strong>de</strong>s : plus on observe <strong>de</strong>choses, plus on peut croiser d’éléments, plusest <strong>de</strong> prendre ces catégories comme <strong>de</strong>sdifférences « culturelles » tout en entr<strong>et</strong>enantces relations que l’on peut éventuellementm<strong>et</strong>tre en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s inégalités.On pourrait faire l’hypothèse qu’il y a unélément plus fondateur que l’<strong>et</strong>hnicitédans la trajectoire du village : l’antérioritéarrivés dans les années 1960. L’histoire du voir dans le lieu d’origine <strong>et</strong> l’antérioritérelative <strong>de</strong>s composantes <strong>de</strong> l’appartenance<strong>et</strong>hnique. De plus, les <strong>et</strong>hnies s’influencentmutuellement : nous avons observé un certains ne parlant plus leur langue, par au brouillage <strong>de</strong>s frontières entre <strong>et</strong>hnies.d’<strong>et</strong>hnie, notion beaucoup plus changeantequ’il ne paraît.Texte <strong>de</strong> lecture(www.tamdaoconf.com)Christophe Giron<strong>de</strong> (2009), « Réformes,croissance <strong>et</strong> augmentation <strong>de</strong>s inégalitésdans le <strong>de</strong>lta du fleuve Rouge – Vi<strong>et</strong> Nam(1980-2000) », Moussons, 13-14 : 269-308.Bibliographie sélectiveBOURDEAUX P, E. PANNIER <strong>et</strong> O. conflits autour <strong>de</strong> l’appropriation <strong>et</strong> du Conférences <strong>et</strong>Séminaires281.BOURDIEU, P. (1998), La Domination masculine,J.-P., T. N. Tram, M. <strong>et</strong>F. ROUBAUD M., ROUBAUD F. <strong>et</strong> J.-M. International Conference on «The InformalMeasurement, Economic Implications and M., ROUBAUD F. <strong>et</strong> Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 325]


Liste <strong>de</strong>s stagiairesNom <strong>et</strong>prénomBùi Thị HồngLoanCao Hoàng HàChu Phạm MinhHằngChu Thị Vân AnhĐặng HoàngLanĐặng ThanhNhànĐỗ Thị Kim AnhĐỗ Bích DiễmGrard MarieHeng LinaHo ChanthaHoàng ThịQuyênHoeung VireakKhiengSocharkriyaÉtablissement Discipline Thème <strong>de</strong> recherche CourrielUniversité<strong>de</strong>s cultures <strong>de</strong>Hồ Chí Minh VilleÉcole Normalesupérieure <strong>de</strong>Hà NộiUniversité surles cultures <strong>de</strong>Hồ Chí Minh VilleUniversité <strong>de</strong>Thái NguyênUniversité<strong>de</strong>s cultures <strong>de</strong>Hồ Chí Minh VilleInstitut <strong>de</strong>recherche sur lafamille <strong>et</strong> le genreInstitut <strong>de</strong>développementdurable du NordCentre <strong>de</strong> recherche,consultance <strong>et</strong>développementcommunautaireUniversitéProvence 1Universitéroyale <strong>de</strong> droit<strong>et</strong> <strong>de</strong>s scienceséconomiquesdu CambodgeUniversité royale <strong>de</strong>droit <strong>et</strong> <strong>de</strong>s scienceséconomiquesdu CambodgeInstitut <strong>de</strong> politique<strong>et</strong> d’administrationONG NyemoCambodiaUniversité royale <strong>de</strong>droit <strong>et</strong> <strong>de</strong>s scienceséconomiquesdu CambodgeCultures, <strong>et</strong>hnologieGéographie, socioéconomieEthnologie, anthropologieAnthropologieAnthropologieculturelleFamille, genreDéveloppementdurableAnthropologieSciences juridiquesSciences juridiquesSociologieGenreSciences juridiquesRéseau social <strong>de</strong>s Khmerdans le <strong>de</strong>lta du MékongDynamique <strong>de</strong>s structuresprofessionnelles <strong>et</strong> activitéstouristiques : étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> casdu district <strong>de</strong> Tam ĐảoEthnicité, mariage, famille<strong>et</strong> rôle <strong>de</strong>s femmes dans lafamille : approche qualitativeMéthodologieen anthropologieCroyances, religionsImpacts sociaux <strong>de</strong> lamigration <strong>de</strong>s travailleursrurauxRé-installation <strong>de</strong> lapopulation ruraleÉvaluation d’impact<strong>de</strong>s proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> lutte contrela pauvr<strong>et</strong>é sur la vie<strong>de</strong>s femmesFamilles rurales dans le Norddu Việt NamDroit foncier <strong>de</strong>s <strong>et</strong>hniesau CambodgeDroits <strong>de</strong> l’Hommeau CambodgeGenre <strong>et</strong> développementProcessus <strong>de</strong> réintégration<strong>de</strong>s populations vulnérablesà Phnom Penh, Kandal andPrey Veng, CambodgeExpropriation foncière<strong>et</strong> droit <strong>de</strong> propriétéau Cambodgehongloanbthlbtbt@yahoo.comhavns.edu@gmail.comminhhangcp@yahoo.comvananh_dth@yahoo.com.vnhoanglan0708@yahoo.comdthanhnhan222@gmail.comkimanh1310@gmail.comdbdiem@yahoo.commarie.grard@wanadoo.frlina.heng@yahoo.comchantha_droit@yahoo.frhoangquyenhv4@yahoo.comnilvireak@yahoo.frks_charkriya@yahoo.com[ 326] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Nom <strong>et</strong>prénomNguyễn LanHươngCao Thị ThanhNgaNguyễn Thị ThuThủyNguyễn TuấnAnhTrần Văn KiênÉtablissement Discipline Thème <strong>de</strong> recherche CourrielInstitut <strong>de</strong>développementdurable du SudInstitut <strong>de</strong>recherche surl’environnement<strong>et</strong> développementdurableUniversité <strong>de</strong> ThủDầu Một, province<strong>de</strong> Bình DươngInstitut <strong>de</strong>recherche sur l’Asiedu Sud-estÉcole Normalesupérieure <strong>de</strong>Hà NộiVũ Phương Nga Musée d’<strong>et</strong>hnologieÉconomieEnvironnement,développementAnthropologieÉconomieÉconomieEthnologie, anthropologieÉconomie touristique<strong>et</strong> développementDéveloppement rurallhuong1492@yahoo.comcaothithanhnga@gmail.comInégalités <strong>et</strong> société urbaine thuthuy0072@gmail.comDéveloppementéconomique <strong>et</strong> inégalités<strong>sociale</strong>sDynamique économiqueagricole dans la régionlittorale <strong>de</strong> Hải Hậu, province<strong>de</strong> Nam ĐịnhRôle <strong>de</strong>s femmes Thái dansla reproduction, le mariage<strong>et</strong> l’économie familialenguyentuananh_ct@yahoo.com.vntrankienedu@gmail.comphuongngavme@gmail.comJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


Biographies<strong>de</strong>s intervenantsJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 329]


Philippe AntoineCourriel : ppelo34@orange.frTITRE ET DIPLÔMESDirecteur <strong>de</strong> recherches, IRD, UMR CEPED,IRD-INED-université Paris DescartesSITUATION PROFESSIONNELLEPhilippe Antoine est chercheur-démo- professionnelle dans différents pays : RÉSUMÉ DES TRAVAUX tiellement focalisés sur les transformations<strong>sociale</strong>s <strong>et</strong> démographiques en milieu Antananarivo <strong>et</strong> Lomé constituent en ceJ’ai tout d’abord étudié la dynamique dupeuplement d’Abidjan <strong>et</strong> montré la diversité<strong>de</strong>s évolutions démographiques selon les différences intra-urbaines importantes<strong>et</strong> au faible niveau d’instruction <strong>de</strong>s mèresdans les quartiers les plus pauvres (encollaboration avec la Direction statistique, l’étu<strong>de</strong> pluridisciplinaire entreprise par la d’aggravation <strong>de</strong> la crise économique,ont évolué les conditions <strong>et</strong> les modalités biographiques, trois composantes <strong>de</strong> l’insertionen ville ont été étudiées : l’accès autravail, l’accès au logement, la constitution<strong>et</strong> l’évolution du ménage. La comparaison l’emploi <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’instruction dans l’évolution<strong>de</strong>s dynamiques familiales <strong>et</strong> rési<strong>de</strong>ntielles(1991-93, en collaboration avec l’IFAN, le démographie <strong>de</strong> l’université <strong>de</strong> Montréal).Au CEPED (1993-1999) j’ai initié un travailcomparatif avec plusieurs équipes africainesayant adopté notre approche biographique Lomé (URD en 1999-2000). Environ unepublications. Dans le cadre du groupe manuels méthodologiques concernant les l’INED. équipe (IRD-DIAL <strong>et</strong> IFAN) qui étudiait,d’une part, les dynamiques familiales <strong>et</strong>,d’autre part, le passage <strong>de</strong> l’adolescence catégories <strong>sociale</strong>s. La crise entraîne <strong>de</strong>srecompositions <strong>de</strong>s catégories socioéconomiques,génère un processus <strong>de</strong>restructuration <strong>de</strong> l’organisation familiale<strong>et</strong> entraîne une redistribution <strong>de</strong>s statuts <strong>et</strong>Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 331]


Les recherches abordaient égalementl’analyse comparative <strong>de</strong>s interrelations focalisés sur les événements affectantl’entrée en vie adulte (premier mariage,premier emploi, <strong>et</strong>c.) se portent maintenantsur la sortie <strong>de</strong> la vie adulte <strong>et</strong> la transitionvers la vieillesse. Une transition différée versla vieillesse répond-elle au recul constaté<strong>de</strong> l’entrée en vie adulte dans les sociétésurbaines ouest-africaines ? J’abor<strong>de</strong> c<strong>et</strong>te animant un réseau <strong>de</strong> chercheurs africains le CEPED). Je conduis ces recherchesau Laboratoire <strong>de</strong> recherche sur les secrétaire général <strong>de</strong> l’Association internationale<strong>de</strong>s démographes <strong>de</strong> langue nisera son prochain colloque en novembre « Démographie <strong>et</strong> politiques <strong>sociale</strong>s ».En juill<strong>et</strong> 2010, j’ai participé comme Journées <strong>de</strong> Tam Đảo.[ 332] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Courriel : cling@univ-paris13.frTITRE ET DIPLÔMES2005 : thèse <strong>de</strong> doctorat d’économie,université Paris Dauphine, félicitations subvention pour publication.1983 : admis au concours d’administrateur<strong>et</strong> <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s économiques). Paris.SITUATION PROFESSIONNELLE l’université Paris 13 <strong>de</strong>puis 2010. recherche sur la transition économique <strong>et</strong> avec l’Institut <strong>de</strong> sciences statistiques.RÉSUMÉ DES TRAVAUX recherches sur ces thématiques ont portéd’abord en priorité sur le continent africain, cadre <strong>de</strong> ma participation au programme<strong>de</strong> recherche conduit par l’IRD/DIAL dansce pays. L’objectif général <strong>de</strong> ce programme dans sa dimension internationale, touten élargissant la recherche selon uneperspective comparative. Trois questionsinterdépendantes sont posées : quel est lelien entre l’insertion internationale du pays<strong>et</strong> l’évolution économique interne ? Quelest l’impact du modèle <strong>de</strong> croissance suivi institutions nationales <strong>et</strong> internationalespolitiques ?2/ Commerce international. Je m’interrogeplus particulièrement sur les relationsentre trois faits stylisés qui caractérisentl’économie internationale au cours <strong>de</strong>s<strong>de</strong>rnières décennies : une libéralisation PED sans progression <strong>de</strong> l’intégration dansle commerce international ni rattrapage une persistance générale <strong>de</strong> la pauvr<strong>et</strong>é(hors Chine <strong>et</strong> pays émergents asiatiques)accompagnée d’une montée <strong>de</strong>s inégalités.Les questions <strong>de</strong> la spécialisationinternationale <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’impact pour un pays notamment étudiées. internationales. La recherche porte plusparticulièrement sur l’action <strong>de</strong> l’OMC <strong>et</strong><strong>de</strong> la Banque mondiale <strong>et</strong> les besoins <strong>de</strong>réfor me <strong>de</strong> ces organisations. Elle conduit l’impact <strong>de</strong>s négociations commercialesmultilatérales menées dans le cadre duJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 333]


cycle <strong>de</strong> Doha, ainsi que les stratégies <strong>de</strong>développement <strong>et</strong> <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong> lapauvr<strong>et</strong>é promues par les Institutions <strong>de</strong>Br<strong>et</strong>ton Woods dans le cadre <strong>de</strong>s Objectifsdu millénaire pour le développement(OMD).[ 334] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Courriel : christianculas@yahoo.frTITRE ET DIPLÔMES1998 : thèse <strong>de</strong> doctorat en anthropologie, sous la direction <strong>de</strong> M. Charles Macdonald.SITUATION PROFESSIONNELLEChargé <strong>de</strong> recherche en anthropologie au <strong>de</strong>puis 2008 : programme <strong>de</strong> recherchesur l’anthropologie du changement <strong>sociale</strong>t du développement en zone <strong>et</strong>hnique<strong>et</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s formes d’émergence <strong>de</strong> la avec le département <strong>de</strong> la Culture, du université nationale <strong>de</strong>s sciences <strong>sociale</strong>s franco-vi<strong>et</strong>namien (2010-2012) est soutenuRÉSUMÉ DES TRAVAUXDans les années 1990, mes recherchesportaient principalement sur les différentesformes <strong>de</strong> la religion traditionnelle hmong(chamanisme, rituels), sur leurs mouve- les migrations transnationales en Asie, production d’opium <strong>et</strong> le développementDepuis les années 2000, mes recherches sesont orientées 1) sur les voies d’émergence <strong>et</strong> <strong>de</strong>s articles collectifs sont en cours <strong>de</strong>rédaction), 2) sur l’étu<strong>de</strong> épistémologique Depuis 2008, nous avons lancé un programme<strong>de</strong> recherche sur l’anthropologiedu développement <strong>et</strong> du changementsocial en zone <strong>et</strong>hnique. L’objectif est <strong>de</strong>pouvoir associer une profon<strong>de</strong> connais- <strong>et</strong> les outils <strong>de</strong> la recherche les plus performants(approche <strong>de</strong> socio-anthropologieinspirée <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> Jean-PierreMon travail comprend trois dimensions : lesrecherches <strong>et</strong> publications individuelles <strong>et</strong>collectives franco-vi<strong>et</strong>namiennes en socio- <strong>et</strong> la collaboration-conseil auprès <strong>de</strong>sinstitutions vi<strong>et</strong>namiennes dans ledomaine du développement du tourisme<strong>et</strong>hnique, <strong>de</strong> la protection du patrimoineculturel <strong>de</strong>s groupes <strong>et</strong>hniques du Nord<strong>de</strong>s espaces naturels.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 335]


Mody DIOPCourriel : mody.diop@ansd.snTITRE ET DIPLÔMES2011 : master en politique économique <strong>et</strong>analyse économique <strong>de</strong>s proj<strong>et</strong>s, Faculté 2006 : admis au concours d’entrée audépartement <strong>de</strong> la statistique <strong>et</strong> <strong>de</strong>la démographie <strong>de</strong> l’Ecole nationale ENEA).SITUATION PROFESSIONNELLE <strong>de</strong> la statistique <strong>et</strong> <strong>de</strong> la démographie duRÉSUMÉ DES TRAVAUXJ’ai étudié les déterminants <strong>de</strong> la diarrhée régression multiniveau, sous l’encadrement J’ai travaillé sur les déterminants <strong>de</strong> lapauvr<strong>et</strong>é chronique, <strong>de</strong> la vulnérabilité <strong>et</strong> <strong>de</strong> été menée par le Laboratoire <strong>de</strong> recherchesur les transformations économiques <strong>et</strong> également mené <strong>de</strong>s recherches surl’éducation <strong>et</strong> la dynamique <strong>de</strong> la pauvr<strong>et</strong>éétu<strong>de</strong>s ont été réalisées sous l’encadrement<strong>de</strong> Philippe ANTOINE, chercheur publication.[ 336] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Courriel :christophe.giron<strong>de</strong>@graduateinstitute.chTITRE ET DIPLÔMES2001 : doctorat en étu<strong>de</strong>s du développement,Institut universitaire d’étu<strong>de</strong>sdu développement (IUED) / université <strong>de</strong> <strong>et</strong> transformations <strong>de</strong> l’économie familiale <strong>de</strong>lta du fleuve Rouge »SITUATION PROFESSIONNELLE <strong>de</strong> hautes étu<strong>de</strong>s internationales <strong>et</strong> duRÉSUMÉ DES TRAVAUXMes recherches portent pour l’essentielsur les processus <strong>de</strong> transformations<strong>de</strong>s économies <strong>et</strong> sociétés rurales. Elless’inscrivent dans le domaine <strong>de</strong> l’économiepolitique, <strong>et</strong> sont basées sur la recherche<strong>de</strong> terrain auprès <strong>de</strong>s populations <strong>et</strong> <strong>de</strong>sreprésentants <strong>de</strong>s autorités locales. <strong>de</strong>s systèmes d’activités productives <strong>de</strong>sprocessus <strong>de</strong> transition institutionnelle versautorités locales dans ces transformations.Plus récemment, j’ai eu l’occasion d<strong>et</strong>ravailler comme consultant, dans le cadre<strong>de</strong> programmes <strong>de</strong> lutte contre la pauvr<strong>et</strong>é programmes.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


Courriel : henrya@afd.frTITRE ET DIPLÔMESAncien élève <strong>de</strong> l’Ecole Polytechnique,Ingénieur civil <strong>de</strong>s Ponts <strong>et</strong> Chaussées,SITUATION PROFESSIONNELLE RÉSUMÉ DES TRAVAUXÀ partir <strong>de</strong> 1981, <strong>et</strong> durant cinq ans, unepremière phase – opérationnelle – a étébase dans les pays d’Afrique subsaharienne Face au peu d’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong>s programmes mis enplace par les bailleurs <strong>de</strong> fonds, un premier performances <strong>de</strong> gestion <strong>et</strong> les hypothèses<strong>de</strong> la sociologie <strong>de</strong>s organisations.Depuis, la recherche a été menée dans « valeurs culturelles » <strong>et</strong> les comportements « culturellement inadaptés » – dont le déterminismeétait irrecevable – mais d’unedissonance entre les outils <strong>de</strong> gestion<strong>et</strong> la conception que les intéressés sefaisaient <strong>de</strong> la vie en société. Un ouvrage surles tontines africaines en 1989 (« Tontines <strong>et</strong>banques au Cameroun ») a mis en lumière dispositifs <strong>de</strong> gestion susceptibles <strong>de</strong> procédures écrites appliquées dans <strong>de</strong>sgran<strong>de</strong>s entreprises publiques locales. ont permis d’enrichir les étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> cas <strong>de</strong>les performances <strong>de</strong> gestion découlaientd’une cohérence avec la manière dont « les <strong>de</strong> travail ». Les étu<strong>de</strong>s ont été étendues i.e. différents pays (PME, création <strong>de</strong> proj<strong>et</strong>s, entreprisesprivées, <strong>et</strong>c.). Parallèlement, sur le planla sociologie désigne par « culture », <strong>et</strong> <strong>de</strong> sur les terrains concernant « les évi<strong>de</strong>ncesles relations entre l’individu <strong>et</strong> le groupe ». (« Culture <strong>et</strong> mondialisation, gérer par-notamment développés, <strong>et</strong> en 2003 (« LeTiers-Mon<strong>de</strong> qui réussit ») consacré plus [ 338] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


développement. Par ailleurs, un ouvrage posés entre l’analyse <strong>de</strong>s « cultures » <strong>et</strong> lalaquelle oriente la cohérence <strong>de</strong>s dispositifsd’organisation. À partir <strong>de</strong> l’hypothèseinédite d’une « scène <strong>de</strong> référence », on<strong>de</strong>vrait renouveler désor mais la question<strong>de</strong> la mo<strong>de</strong>rnisation dans les pays endéveloppement. racontant l’échec – provisoire – d’un proj<strong>et</strong>sur l’entrecroisement <strong>de</strong>s logiques <strong>sociale</strong>s,économiques, culturelles, stratégiques<strong>et</strong> institutionnelles dans la création d’unservice <strong>de</strong> base. Une démarche, faisant(en association avec le laboratoire URBAMA,Université <strong>de</strong> Tours) a permis <strong>de</strong> montrer recherche dans l’institutionnalisation d’un d’alimentation en eau potable au Mali.Thèmes <strong>de</strong> recherche : sociologie du développement,management <strong>de</strong>s organisa-culturel.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 339]


Courriel : pierre-yves.lemeur@ird.frTITRE ET DIPLÔMES Anthropologie<strong>de</strong> la gouvernance. Politique <strong>de</strong>s ressources,dispositifs du développement <strong>et</strong> logiques <strong>de</strong>sacteurs)1992 : thèse <strong>de</strong> doctorat en agro-économie<strong>et</strong> étu<strong>de</strong>s du développement, Institut Fromage ou désert ? Agricultures alpines<strong>et</strong> politiques <strong>de</strong> la montagne en Italie <strong>et</strong> enFrance – Vallée d’Aoste <strong>et</strong> vallée d’Abondance.RÉSUMÉ DES TRAVAUX d’agriculture comparée <strong>et</strong> <strong>de</strong> développementrural <strong>de</strong> l’Institut national agro- premier poste d’enseignant chercheur <strong>et</strong>agronomiques <strong>de</strong> l’université nationale du formation professionnelle <strong>de</strong>s ingénieurs sur les eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> la démocratisation enmilieu rural au Bénin <strong>et</strong> plus largement surle fonctionnement <strong>de</strong>s arènes politiqueslocales <strong>et</strong> <strong>de</strong>s « pouvoirs au village » dirigéEnseignant chercheur (wissenschaftlicherAssistent sociologie du développement (1994- d’étu<strong>de</strong>s africaines <strong>de</strong> l’Université Johannes d’étu<strong>de</strong>s africaines <strong>de</strong> l’université Johannes 2002-2003), il a continué <strong>de</strong> travailler auBénin dans le champ <strong>de</strong> l’anthropologiepolitique <strong>et</strong> du développement, <strong>et</strong> <strong>de</strong> plusen plus autour <strong>de</strong>s liens entre questionfoncière, gouvernance <strong>de</strong>s ressourcesnaturelles <strong>et</strong> politique <strong>de</strong>s appartenances.Il a également dirigé un programme recherche <strong>et</strong> d’échanges technologiques le développement <strong>de</strong> l’intérieur, dans développement, <strong>et</strong> <strong>de</strong> travailler sur les l’agence chargée <strong>de</strong> la réforme foncière enNouvelle-Calédonie. développement », IRD-Université Mont-[ 340] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


- la question foncière en Nouvelle-Calédonie(incluant le « foncier maritime ») enlien avec l’histoire du peuplement <strong>et</strong>les transformations politiques contem-- l’enjeu minier : relations entre arènes locales,<strong>et</strong> production <strong>de</strong>s politiques publiques diversité <strong>et</strong> appropriation <strong>de</strong> l’espace <strong>et</strong><strong>de</strong> la nature (recherche pluridisciplinaire l’environnement <strong>et</strong> <strong>de</strong> la biodiversité dans îles Marquises en 2010).Il est chercheur associé au Centre <strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’université <strong>de</strong> la Nouvelle-Calédonie Marseille).Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 341]


Courriel : massuyeaub@afd.frou massuyeau@hotmail.comTITRE ET DIPLÔMES2000 : thèse <strong>de</strong> doctorat d’économie, la zone franc », université Clermont-Ferrand,mention très honorable avec félicitationsdu jury.SITUATION PROFESSIONNELLE 2009.Auparavant, j’ai effectué une mission<strong>de</strong> quatre ans pour l’Institut d’émission tant que chef <strong>de</strong> service <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s conjoncture économique, responsable <strong>de</strong>spublications <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’élaboration <strong>de</strong> la balance banques polynésiennes).Avant ce séjour, j’ai occupé un poste <strong>de</strong>chargé d’étu<strong>de</strong>s au Département <strong>de</strong> la charge du suivi <strong>et</strong> <strong>de</strong>s prévisions macroéconomiques<strong>de</strong> pays africains.En charge <strong>de</strong> l’instruction <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s budgétaires,<strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s socio-économiques <strong>et</strong><strong>de</strong> la participation <strong>de</strong> l’AFD dans les groupes<strong>de</strong> coordination <strong>de</strong> l’ai<strong>de</strong>.[ 342] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Jean-Luc MAURERCourriel :Jean-Luc.Maurer@graduateinstitute.chTITRE ET DIPLÔMES mention Relations internationales. Thèse<strong>de</strong> doctorat intitulée « Mo<strong>de</strong>rnisationagricole, développement économique <strong>et</strong>changement social. Le riz, la terre <strong>et</strong> l’homme SITUATION PROFESSIONNELLEProfesseur en politiques <strong>de</strong> développe mentDirecteur du Centre d’étu<strong>de</strong>s sur l’Asie <strong>de</strong>Directeur du Master en étu<strong>de</strong>s asiatiques Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’EADI (European Association ofDevelopment Institutes).RÉSUMÉ DES TRAVAUXPolitologue spécialisé sur les politiques<strong>de</strong> développement <strong>de</strong>s PED, je travaille <strong>et</strong> le mon<strong>de</strong> malais. Au départ, mesrecherches se sont concentrées surl’analyse <strong>de</strong>s conséquences économiques<strong>et</strong> <strong>sociale</strong>s <strong>de</strong>s politiques <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rnisa tionagricoles, la fameuse « révolution verte »,en Indonésie, mais aussi en Malaisie <strong>et</strong> en mes perspectives sectorielles <strong>et</strong> régionales,travaillant notamment sur les problèmesd’aménagement urbain, les politiques <strong>sociale</strong>s <strong>et</strong> culturelles du tourisme,toujours prioritairement en Indonésie, maisMa carrière <strong>de</strong> chercheur a alors été lour<strong>de</strong>s responsabilités institutionnelles,étant nommé vice-directeur <strong>de</strong> l’IUED <strong>de</strong> terrain », ainsi qu’elles sont nommées dansla tradition <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s du développement,j’ai élargi une fois <strong>de</strong> plus ma problématique prétendu « miracle » <strong>de</strong> l’Asie orientale, suj<strong>et</strong>sur lequel j’enseigne <strong>de</strong>puis une dizaine « Ré-Orient-ation » globale du mon<strong>de</strong>. Mesdirecteur, n’ayant pas l’intention d’en faire dans le mon<strong>de</strong> académique réel, je me <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> sociologie historique, ce qui a dizaine d’années, je travaille surtout surl’impact <strong>de</strong> la mondialisation dans la région,avec un accent particulier sur l’aggravation<strong>de</strong>s inégalités économiques <strong>et</strong> <strong>sociale</strong>s.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 343]


Christophe Jalil NordmanCourriel : nordman@dial.prd.frTITRE ET DIPLÔMES2002 : thèse <strong>de</strong> doctorat en scienceséconomiques, université Paris-I Panthéon- <strong>et</strong> diffusion du savoir dans l’entreprise :analyse économétrique sur données appariéesemployeurs-employés marocaines <strong>et</strong>tunisiennes » normale supérieure (Ulm).SITUATION PROFESSIONNELLEChargée <strong>de</strong> Recherche 1 ère classe, IRD,UMR DIAL (Développement, Institutions<strong>et</strong> Mondialisation), IRD-Université Paris dial.prd.frAssociate Research Fellow RÉSUMÉ DES TRAVAUXMes activités <strong>de</strong> recherche sont consacréesdu travail dans les pays en développement<strong>et</strong> se concentrent sur les questions <strong>de</strong>l’insertion professionnelle, la formation <strong>de</strong>srémunérations <strong>et</strong> <strong>de</strong>s inégalités selon legenre, les transferts <strong>de</strong> capital humain par sur les trajectoires professionnelles. MesÉducation, allocation du travail <strong>et</strong> formation<strong>de</strong>s revenus l’éducation, les déterminants <strong>de</strong> l’accès<strong>de</strong>s revenus d’activité en Afrique <strong>de</strong> <strong>de</strong>s indicateurs <strong>de</strong>s compétences <strong>et</strong> <strong>de</strong> la eff<strong>et</strong>s <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong>s travailleurs mécanismes <strong>de</strong> l’apprentissage informelsur le lieu <strong>de</strong> travail. Ces recherches me <strong>et</strong> les conséquences <strong>de</strong> la vulnérabilité autravail. Plus récemment, j’ai développé l<strong>et</strong>hème <strong>de</strong> la dynamique <strong>de</strong> l’allocation duInégalités <strong>et</strong>hniques <strong>et</strong> <strong>de</strong> genre sur le marchédu travailL’origine <strong>et</strong> l’étendue <strong>de</strong>s inégalités selonle genre ou l’<strong>et</strong>hnie sur le marché du mes recherches, entamé dès mon entrée les écarts <strong>de</strong> rémunérations, ainsi que <strong>de</strong>sd’un « plafond <strong>de</strong> verre » pour les femmesen cours d’emploi. Ces recherches ont <strong>de</strong>s revues internationales sélectivess’appuy ant sur <strong>de</strong>s sources statistiques[ 344] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


les données liées employeurs-employésd’autre part.Migrations internationales <strong>et</strong> marchés dutravail <strong>de</strong>s années 2006-2008 <strong>et</strong> comprend :(i) l’analyse <strong>de</strong>s déterminants économiques<strong>et</strong> non économiques (chocs climatiques)<strong>de</strong>s migrations internationales <strong>et</strong> régio- (ii) l’impact <strong>de</strong>s transferts <strong>de</strong> capitalhumain sur les marchés du travail <strong>de</strong>s pays(iii) les eff<strong>et</strong>s<strong>de</strong> la migration <strong>de</strong> r<strong>et</strong>our, en particulier lesdéterminants individuels <strong>de</strong> la réintégration<strong>sociale</strong> <strong>et</strong> professionnelle dans le paysd’origine.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 345]


Courriel :DIPLÔMEDoctorat en démographie, université <strong>de</strong>SITUATION PROFESSIONNELLE démographe, en post-doctorat au Centre<strong>de</strong> recherche en démographie <strong>et</strong> sociétés<strong>de</strong> l’université catholique <strong>de</strong> Louvain <strong>de</strong>puis2009.RÉSUMÉ DES TRAVAUX différents aspects <strong>de</strong>s migrations africaines.À Madagascar (2005-2008), j’ai étudié leurs déterminants <strong>et</strong> leurs eff<strong>et</strong>s sur lesconditions <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s ménages qui restent villes secondaires pour réduire la pressiondémographique <strong>et</strong> le sous-emploi agricole <strong>de</strong> fortes inégalités spatiales opposant <strong>de</strong>sJ’ai également étudié les migrationsinternationales, en particulier celle <strong>de</strong>smigrants sénégalais <strong>et</strong> congolais versdans le cadre du proj<strong>et</strong> MAFE, Migration<strong>de</strong> l’Afrique vers l’Europe (2009-2012). J’ai transferts <strong>de</strong>s migrants sénégalais vers secon<strong>de</strong> problématique que j’ai abordéedans ce proj<strong>et</strong> concerne l’intégrationprofessionnelle <strong>et</strong> <strong>sociale</strong> <strong>de</strong>s migrants insertion sur le marché du travail d’unepart, en me focalisant notamment sur lesprofessionnelle <strong>de</strong>scendante, <strong>et</strong> leur accès m<strong>et</strong>tant en évi<strong>de</strong>nce les différences entrehommes <strong>et</strong> femmes.[ 346] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Courriel :TITRE ET DIPLÔMES université Paris-Dauphine1996 : docteur en sciences économiques,Ecole <strong>de</strong>s hautes étu<strong>de</strong>s en sciences <strong>sociale</strong>s,les félicitations du jury.1991 : ingénieur statisticien économiste, statistique <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’administration économique,Centre européen <strong>de</strong> formation<strong>de</strong>s statisticiens économistes <strong>de</strong>s pays en<strong>de</strong> la promotion.SITUATION PROFESSIONNELLEChargée <strong>de</strong> recherche 1 ère classe, IRD, unité<strong>de</strong> recherche Développement, institutions<strong>et</strong> analyse <strong>de</strong> long terme (DIAL). Responsable <strong>de</strong> la mise en oeuvre duprogramme <strong>de</strong> recherche <strong>de</strong> DIAL auRÉSUMÉ DES TRAVAUX conditions <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s ménages, lesl’évaluation <strong>de</strong> l’impact <strong>de</strong>s politiquess’inscrivent dans un programme sur « les économique amorcée <strong>de</strong>puis le đổi mới ».Elles s’intègrent dans une optique pluridisciplinaire,combinant les approchesquantitatives <strong>et</strong> qualitatives, <strong>et</strong> adoptentune perspective comparative avec d’autrespays en développement. Elles sont menéesdu travail <strong>et</strong> son impact sur les conditions<strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s ménages. Partant <strong>de</strong> l’analyse<strong>de</strong>s caractéristiques <strong>de</strong> ce secteur, ons’interrogera dans quelle mesure il contribueréduction <strong>de</strong>s inégalités. Quelles sont les 2- le suivi <strong>et</strong> l’évaluation <strong>de</strong> l’impact <strong>de</strong>spolitiques publiques, particulièrementen termes distributifs. D’une part, il s’agitd’analyser l’influence <strong>de</strong> l’ouvertureconséquences <strong>sociale</strong>s <strong>de</strong> l’adhésion duex ante en recourant l’objectif est <strong>de</strong> mesurer l’efficacité <strong>de</strong>spolitiques <strong>de</strong> lutte contre la pauvr<strong>et</strong>é misesJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


vivent les minorités <strong>et</strong>hniques (évaluationex post : analyse <strong>de</strong>s causalités, métho<strong>de</strong>s dans le processus <strong>de</strong> transition. Il s’agit institutions publiques), le système <strong>de</strong>valeurs <strong>de</strong> la société, la dynamiqueéconomique <strong>et</strong> les conditions <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> lapopulation. Les analyses porteront entreautres sur les multiples dimensions <strong>de</strong> la <strong>et</strong>c.).[ 348] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Courriel : roubaud@dial.prd.frTITRE ET DIPLÔMES1991 : doctorat en économie, université ParisXI-Nanterre. Mention très honorable avec <strong>de</strong> thèse <strong>et</strong> subvention pour publication. Ecole nationale <strong>de</strong> la statistique <strong>et</strong> <strong>de</strong> Paris.SITUATION PROFESSIONNE LLEDirecteur <strong>de</strong> recherche, IRD, Unité <strong>de</strong>recherche DIAL. 2006 (Programme <strong>de</strong> recherche sur latransition économique <strong>et</strong> <strong>sociale</strong> auRÉSUMÉ DES TRAVAUX <strong>de</strong> recherche.Statistique traitement <strong>de</strong>s données) :- développement <strong>de</strong> la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong>s mesure statistique <strong>et</strong> l’analyse du secteurinformel (réalisations en Afrique, Amérique- développement <strong>de</strong>s modules « Multiplesdimensions <strong>de</strong> la pauvr<strong>et</strong>é », dans la mise en place <strong>et</strong> l’analyse <strong>de</strong>sÉconomique :- fonctionnement du marché du travail,secteur informel, dynamiques urbaines <strong>et</strong>- liens entre gouvernance, démocratie,nouvelles dimensions <strong>de</strong> la pauvr<strong>et</strong>é<strong>et</strong> processus <strong>de</strong> développement- analyse <strong>de</strong>s politiques publiques dans lespays en développement : programmesd’ajustement structurel, stratégies <strong>de</strong> luttecontre la pauvr<strong>et</strong>é, suivi <strong>et</strong> évaluationd’impact.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 349]


Courriel : gregoire.schlemmer@ird.frTITRE ET DIPLÔMES2004 : thèse <strong>de</strong> doctorat en anthropologie,Université Paris 10, Nanterre, sous laconception <strong>de</strong>s esprits <strong>et</strong> ses implicationsSITUATION PROFESSIONNELLEChargé <strong>de</strong> recherche en anthropologie Programme <strong>de</strong> recherche sur les dynamiques<strong>de</strong> l’<strong>et</strong>hnicité au Laos en partenariatavec la faculté <strong>de</strong>s sciences <strong>sociale</strong>s <strong>de</strong>l’université nationale du Laos.RÉSUMÉ DES TRAVAUXÀ partir d’une <strong>et</strong>hnographie <strong>de</strong> la vie sur la manière dont une société dite – les esprits – <strong>et</strong> ce qu’impliquent <strong>de</strong> tellesreprésentations. Partant <strong>de</strong> l’idée que leflou qui entoure la conception <strong>de</strong>s esprits système qui se construit autour, c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong>a montré que les relations entr<strong>et</strong>enuesavec les esprits révèlent un systèmed’interprétation <strong>et</strong> d’action. En articulant<strong>et</strong> l’autre, l’ordre <strong>et</strong> le désordre, la nature <strong>et</strong>le social, celui-ci structure <strong>et</strong> légitime unpouvoir. travaillé sur les mouvements indigénistes autour d’une affirmation i<strong>de</strong>ntitaire basée l’affirmation d’une autochtonie), ses sources la manière dont est repensé le rapport au via les phénomènesmigratoires <strong>et</strong> les contacts inter-<strong>et</strong>hniques. manière dont les populations du NordLaos (province <strong>de</strong> Phongsaly) se pensent <strong>et</strong>s’intègrent dans un environnement multi- en analysant les interactions entre elles <strong>et</strong>fon<strong>de</strong> sur l’hypothèse que la relative unité<strong>de</strong>s populations <strong>de</strong>s marges sino-indiennestiendrait dans le fait que ces populationsproduisent la fois <strong>de</strong> la différence – qui marque leurpropre –, <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’unité – qui les font se pensersupra-local. Ces recherches pourraient[ 350] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


perm<strong>et</strong>tre d’appréhen<strong>de</strong>r les formes <strong>de</strong>constructions religieuses <strong>et</strong> <strong>de</strong> négociationinter<strong>et</strong>hnique dans une aire plus vaste, celle<strong>de</strong>s marges sino-indiennes.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 351]


Courriel :TITRE ET DIPLÔMES2000 : doctorat <strong>de</strong> démographie <strong>de</strong> <strong>et</strong> politique dans le <strong>de</strong>lta du fleuve Rouge allocation <strong>de</strong> recherches du ministère <strong>de</strong>l’enseignement supérieur <strong>et</strong> <strong>de</strong> la recherche,<strong>et</strong> d’une bourse Lavoisier du ministère <strong>de</strong>saffaires étrangères.SITUATION PROFESSIONNELLEMaître <strong>de</strong> conférences au département<strong>de</strong> sociologie <strong>de</strong> l’université <strong>de</strong> ProvenceChercheur au Laboratoire PopulationEnvironnement <strong>et</strong> Développement (LPED), université <strong>de</strong> Provence.RÉSUMÉ DES TRAVAUX les changements reproductifs (fécondité<strong>et</strong> régulation <strong>de</strong> la fécondité) <strong>et</strong> leurencadrement politique. Le lien entredynamiques démographiques <strong>et</strong> politiques<strong>de</strong> la reproduction est étudié au travers <strong>de</strong>sinjonctions internationales <strong>et</strong> <strong>de</strong>s politiquesnationales. Depuis le milieu du 20 e siècle, lapopulation est <strong>de</strong>venue un obj<strong>et</strong> central <strong>de</strong>gestion politique <strong>de</strong> la vie ou « biopolitique »(M. Foucault, cours au Collège <strong>de</strong> France, <strong>de</strong> la reproduction (niveau individuel) <strong>et</strong><strong>de</strong> la population (niveau agrégé). À partir<strong>de</strong>s années 1960, le gouvernement <strong>de</strong>la population s’est d’abord concentrésur la limitation <strong>de</strong> la quantité (limiter lacroissance <strong>et</strong> la taille <strong>de</strong> la population), puis e siècle, il s’est tourné vers laqualité <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te population. qui gère la société en fonction <strong>de</strong> d’un pouvoir sur la vie : naissance d’unevéritable « mé<strong>de</strong>cine <strong>sociale</strong> » : mise enplace d’un appareil <strong>de</strong> médicalisationcollective gérant les populations population, programmes <strong>de</strong> prévention<strong>de</strong>s naissances par la contraception <strong>et</strong> <strong>de</strong> médicalisation collective (telles que la société une distinction permanente d’imposer un système <strong>de</strong> normalisationtravers <strong>de</strong> la gestion politique <strong>de</strong> la vie, ilne s’agit plus <strong>de</strong> redresser ou <strong>de</strong> surveillerles corps <strong>de</strong>s individus, mais <strong>de</strong> gérer <strong>de</strong>spopulations en instituant <strong>de</strong> véritablesprogrammes <strong>de</strong> santé, d’hygiène, <strong>de</strong>[ 352] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


prévention <strong>de</strong>s naissances (contraception<strong>et</strong> avortement).Quelle est la place <strong>de</strong> l’avortement dans lestransformations qui ont affecté les domaines<strong>de</strong> la vie, en particulier les conditions <strong>de</strong>la reproduction, <strong>de</strong> la gestation <strong>et</strong> <strong>de</strong> la questions d’engendrement <strong>et</strong> d’avortementpar souci <strong>de</strong> gérer rationnellement laquantité <strong>et</strong> la qualité <strong>de</strong> la population ? sont les bonnes conditions <strong>sociale</strong>mentabortives (quelles sont les conditions principales dimensions <strong>de</strong> la vie privée. dimensions. De plus, la question <strong>de</strong> prendre en compte le statut juridique <strong>de</strong> évolué.Une autre thématique <strong>de</strong> recherches relèvedu lien entre la santé <strong>de</strong> la reproduction, réduction <strong>de</strong> la fécondité (très rapi<strong>de</strong> au m<strong>et</strong>tait au mon<strong>de</strong> 6,8 enfants en moyenne plus que 2,03 d’après les données durecensement <strong>de</strong> 2009) va <strong>de</strong> pair avec <strong>de</strong>nouvelles attitu<strong>de</strong>s en matière d’amour <strong>et</strong>d’intimité, elle est la condition <strong>et</strong> le résultatd’un changement <strong>de</strong>s rapports <strong>de</strong> genre <strong>et</strong>Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 353]


Courriel : otessier2002@yahoo.frTITRE ET DIPLÔMES1995-2003 : docteur en anthropologie, « Le pays natalest un carambole sucré ». Ancrage social <strong>et</strong>mobilité spatiale : essai <strong>de</strong> définition d’unespace social local au nord du Vi<strong>et</strong>nam. d’Anthropologie secteur L<strong>et</strong>tres <strong>et</strong> sciences1991-1993 : ingénieur <strong>de</strong>s techniquesagronomiques <strong>de</strong>s régions chau<strong>de</strong>s, Centre national <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s agronomiquesen régions chau<strong>de</strong>s (CNEARC), Montpellier.RÉSUMÉ DES TRAVAUXAprès une formation d’ingénieur en <strong>de</strong> quatre années comme responsable <strong>de</strong> un doctorat d’anthropologie (université kinh (ou việt), que sont les villages, présente un tout autreaspect lorsqu’il est envisagé sous l’angle <strong>de</strong>séchanges, <strong>de</strong> la dynamique <strong>de</strong> constitution <strong>et</strong> politiques. À l’enracinement légendaire <strong>et</strong> foisonnante, celle d’une population opportunités.Coéditeur <strong>de</strong> l’ouvrage Le village en ques-che pluridisciplinaire mené conjointement le compte <strong>de</strong> l’université catholique <strong>de</strong>Louvain, dans les provinces montagneuses <strong>de</strong>s organisations internationales (Union Appui à la recherche sur lesenjeux <strong>de</strong> la transition économique <strong>et</strong> <strong>sociale</strong>au Việt NamAffaires étrangères <strong>et</strong> mis en oeuvre par le – collectivités paysannes » au cours <strong>de</strong>s XIX e<strong>et</strong> XX e siècles en les envisageant sous l’angle<strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong> l’eau <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’hydraulique,dont l’omniprésence ordonne le paysage<strong>et</strong> imprègne la culture <strong>de</strong>s hommes.[ 354] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Concrètement, il convient <strong>de</strong> s’interrogersur les conditions <strong>sociale</strong>s, politiques <strong>et</strong>économiques <strong>de</strong> la mise en place d’une <strong>de</strong>s hommes offertes par un tel quadrillage<strong>de</strong> construction qui ont progressivementabouti au remo<strong>de</strong>lage du territoire,d’analyser les modalités d’intendance <strong>de</strong>l’eau mises en oeuvre par les collectivités<strong>de</strong> ses corporations spécialisées, véritablesservices techniques, <strong>de</strong> l’autre.Responsable du programme <strong>de</strong> coopéra- soutenir l’Institut d’Archéologie dans sadémarche <strong>de</strong> conservation – mise envaleur patrimoniale du site. Parallèlement 19 e siècle. Basé sur les annales impérialesvi<strong>et</strong>namiennes <strong>et</strong> sur d’abondantessources écrites <strong>et</strong> iconographique(plans, cartes, photographies) produitespendant la pério<strong>de</strong> coloniale, ce travail<strong>de</strong> reconstitution historique a donné lieu plusieurs conférences. Un ouvrage est encours <strong>de</strong> rédaction.Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 355]


Courriel TITRE ET DIPLÔMES2006 : thèse <strong>de</strong> Doctorat en anthropologie,Institut <strong>de</strong> sociologie, Département <strong>de</strong>politiques <strong>et</strong> sciences <strong>sociale</strong>s, UniversitéFU - Berlin, Allemagne.2000 : master en anthropologie, Départementd’anthropologie, Faculté d’histoire,Université <strong>de</strong>s sciences <strong>sociale</strong>s <strong>et</strong> humaines logie, Département d’anthropologie,Faculté d’histoire, Université <strong>de</strong>s sciencesSITUATION PROFESSIONNELLEAdjoint du département éditorial, Institut Co-directeur du proj<strong>et</strong> Développementdurable <strong>de</strong>s cultures dans le processusd’intégration <strong>de</strong>s groupes <strong>et</strong>hniques dansla région du Nord-Est du Việt Nam (niveauministériel).Membre du Comité <strong>de</strong> pilotage du proj<strong>et</strong>Questions culturelles fondamentales dans ledéveloppement durable dans les provincesfrontalières du Việt NamRÉSUMÉ DES TRAVAUXNos recherches se concentrent sur l’évaluation<strong>de</strong> la situation socio-économique <strong>de</strong> réduction <strong>de</strong> la pauvr<strong>et</strong>é <strong>de</strong> sécuritéalimentaire. Les proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> rechercheportent sur l’évaluation <strong>de</strong> la pauvr<strong>et</strong>édans le cadre d’une métho<strong>de</strong> participative.Chaque proj<strong>et</strong> inclut une évaluation <strong>de</strong>spolitiques <strong>et</strong> ainsi que <strong>de</strong>s programmes<strong>de</strong> développement mis en œuvre dans lacommunauté <strong>de</strong> recherche.Depuis cinq ans, notre équipe <strong>de</strong> recherch<strong>et</strong>ravaille sur <strong>de</strong>s proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> préservationculturelle <strong>et</strong> <strong>de</strong> développement durable.Cinq critères sont privilégiés : 1) diversité <strong>de</strong> la culture au développement socioéconomique. suivants :- étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s caractéristiques culturelles <strong>et</strong> <strong>de</strong>s- groupes <strong>et</strong>hniques <strong>et</strong> échanges culturels- impacts culturels, développement socioéconomique<strong>et</strong> sécurité nationale.Pour mener ces proj<strong>et</strong>s, nous tissons <strong>et</strong>maintenons <strong>de</strong>s relations proches avec lesinstitutions centrales <strong>et</strong> autorités locales <strong>de</strong>chaque échelle administrative en charge <strong>de</strong>la mise en œuvre <strong>de</strong>s politiques culturelles(province, district, commune).[ 356] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


AIRDAgence inter-établissements <strong>de</strong> recherche pour le développement AUFAgence universitaire <strong>de</strong> la francophonieBITBureau international du travailBULACBibliothèque universitaire <strong>de</strong>s langues <strong>et</strong> civilisationsCEFURD Centre <strong>de</strong> recherche sur l’urbanisme <strong>et</strong> le développementCMChef <strong>de</strong> familleCEMAComité <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s <strong>et</strong>hnies minoritaires CNEARC Centre national <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s agronomiques en régions chau<strong>de</strong>s (Montpellier) DIALDéveloppement, institution <strong>et</strong> analyse <strong>de</strong> long termeEADIEuropean Association of Development InstitutesECAFAsie European Consortium for Asian Field Study EIUEconomist Intelligence Unit FNUAPFonds <strong>de</strong>s Nations unies pour la population Human Relation Area FilesIDEInvestissement direct étranger Integrating and Developing European Asian Studies INEDInstitut national d’étu<strong>de</strong>s démographiques IFANInstitut fondamental d’Afrique NoireJuill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ ]


IRDInstitut <strong>de</strong> recherche pour le développement IUEDInstitut universitaire d’étu<strong>de</strong>s du développementJTDJournées <strong>de</strong> Tam Đảo du développement Labor Force SurveyLPEDLaboratoire Population Environnement <strong>et</strong> DéveloppementMAFEMigration entre l’Afrique <strong>et</strong> l’EuropeOCDEOrganisation <strong>de</strong> coopération <strong>et</strong> <strong>de</strong> développement économique OITOrganisation internationale du travailOMCOrganisation mondiale du commerceOMDObjectifs du millénaire pour le développement ONUOrganisation <strong>de</strong>s Nations uniesPCPer capitaPIBProduit intérieur brutPNBProduit national brutPNUDProgramme <strong>de</strong>s Nations Unies pour le développementPPAParité du pouvoir d’achatPPPPurchasing Power Parity RNBRevenu national brut UNICEF Fonds <strong>de</strong>s Nations unies pour l’enfance Việt Nam Household Living Standard Survey Việt Nam Living Standard Survey[ 358] Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD


Développement (AFD)accompagne <strong>de</strong>s proj<strong>et</strong>s qui améliorent les conditions <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s populations, soutiennentla croissance économique <strong>et</strong> protègent la planète : scolarisation, santé maternelle, appui tropicale, lutte contre le réchauffement climatique…les pays en développement <strong>et</strong> en faveur <strong>de</strong> l’Outre-mer. Ils contribueront notamment d’économiser près <strong>de</strong> 3,8 millions <strong>de</strong> tonnes d’équivalent CO 2par an.www.afd.frTél : 33 (1) 35 44 31 31 – www.afd.fr ème trimestre 2012Juill<strong>et</strong> 2012 / Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo 2011 / © AFD [ 359]


MAISON D’ÉDITION TRI THỨCAuteurs collectifsDifférenciation <strong>sociale</strong> <strong>et</strong> inégalitésApproches méthodologiques <strong>et</strong> transversalessur les questions <strong>de</strong> genre <strong>et</strong> d’<strong>et</strong>hnicitéResponsable <strong>de</strong> la publicationConception <strong>et</strong> mise en page : Tomorrow MediaCouverture : Tomorrow MediaEn partenariat avec e trimestre 2012.


Différenciation <strong>sociale</strong> <strong>et</strong> inégalitésApproches méthodologiques <strong>et</strong> transversalessur les questions <strong>de</strong> genre <strong>et</strong> d’<strong>et</strong>hnicitéL’Académie <strong>de</strong>s Sciences Sociales du Việt Nam (ASSV), l’Agence Française <strong>de</strong>Développement (AFD), l’Institut <strong>de</strong> Recherche pour le Développement (IRD),l’Université <strong>de</strong> Nantes, l’École française d’Extrême-Orient (ÉFEO) <strong>et</strong> l’Agenceuniversitaire <strong>de</strong> la Francophonie (AUF) ont décidé <strong>de</strong> soutenir l’université d’étérégionale en sciences <strong>sociale</strong>s intitulée « Les Journées <strong>de</strong> Tam Đảo » dans le cadre d’unaccord <strong>de</strong> partenariat 2010-2013. Ce partenariat a pour objectifs <strong>de</strong> développer uneformation pluridisciplinaire d’excellence, <strong>de</strong> constituer une plate-forme <strong>de</strong> discussionsur les politiques <strong>et</strong> <strong>de</strong> drainer un large public académique <strong>et</strong> non académique àtravers l’Asie du Sud-Est.C<strong>et</strong> ouvrage présente un verbatim <strong>de</strong>s interventions présentées <strong>et</strong> <strong>de</strong>s débats tenuslors <strong>de</strong>s séances plénières <strong>et</strong> <strong>de</strong>s ateliers qui se sont déroulés du 15 au 23 juill<strong>et</strong> 2011 àHà Nội <strong>et</strong> à la station d’altidu<strong>de</strong> <strong>de</strong> Tam Đảo sur la problématique <strong>de</strong> la différenciation<strong>et</strong> <strong>de</strong>s inégalités <strong>sociale</strong>s, avec un éclairage particulier sur les questions <strong>de</strong> genre <strong>et</strong>d’<strong>et</strong>hnicité. Quatre principaux axes <strong>de</strong> réflexion sont privilégiés dans le cadre d’ateliersthématiques : les discriminations <strong>et</strong>hniques <strong>et</strong> <strong>de</strong> genre : mesure <strong>et</strong> métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong>décomposition ; les biographies : <strong>de</strong> l’enquête quantitative à l’analyse ; la construction<strong>et</strong> la gestion <strong>de</strong>s <strong>et</strong>hnicités en Asie du Sud-Est ; les métho<strong>de</strong>s d’enquêtes <strong>de</strong> terrain ensocio-économie <strong>et</strong> en anthropologie.CONTACTSStéphane LAGRÉEÉcole française d’Extrême-Orient, ÉFEOfsp2s@yahoo.frVirginie DIAZDépartement <strong>de</strong> la recherche, AFDdiazv@afd.fr

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