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DOSSIER Dans - Ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport ...

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Numéro 132Septembre-octobre 2004Revue québécoise <strong>de</strong> développement pédagogiquepubliée par le Secteur <strong>de</strong> l’é<strong>du</strong>cationpréscolaire <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’enseignement primaire <strong>et</strong>secondaire en collaboration avec la Direction<strong>de</strong>s communications <strong>et</strong> la Direction <strong>de</strong>sressources matérielles.Secteur <strong>de</strong> l’é<strong>du</strong>cation préscolaire <strong>et</strong><strong>de</strong> l’enseignement primaire <strong>et</strong> secondaireMinistère <strong>de</strong> l’É<strong>du</strong>cation600, rue Fullum, 10 e étageMontréalH2K 4L1Tél. : (514) 873-8095Téléc. : (514) 864-2294Courrier électronique :vie.pedagogique@meq.gouv.qc.caSOUS-MINISTRE ADJOINTRobert BisaillonVie pédagogiqueDIRECTIONCamille MarchandCOMITÉ DE RÉDACTIONGhislaine Bol<strong>du</strong>cRéjeanne CôtéYvon CôtéSuzanne DesjardinsThérèse Des LierresNicole GagnonCamille MarchandArthur MarsolaisNathalie MichaudDaryl NessMarie-France NoëlMarthe Van NesteMarc-Yves VolcySECRÉTARIATJosée St-AmourCOORDINATION À LA PRODUCTIONMichel MartelDISTRIBUTIONFrance PleauSUPERVISION DE LA RÉVISION LINGUISTIQUESuzanne Vin<strong>et</strong>PHOTOCOMPOSITION TYPOGRAPHIQUEET PHOTOGRAVUREComposition OrléansIMPRESSIONTranscontinental QuébecPHOTO DE LA PAGE COUVERTUREDenis GaronPUBLICITÉDonald BélangerTél. : (450) 974-3285Téléc. : (450) 974-7931Dépôt légal, Bibliothèque nationale <strong>du</strong> QuébecISSN 0707-2511Les textes publiés dans Vie pédagogique sontin<strong>de</strong>xés dans le Répertoire canadien surl’é<strong>du</strong>cation <strong>et</strong> dans Repère.Les opinions émises dans les articles <strong>de</strong>c<strong>et</strong>te revue n’engagent que les auteurs <strong>et</strong>non le ministère <strong>de</strong> l’É<strong>du</strong>cation.Toute repro<strong>du</strong>ction est interdite. Cependant,les étudiants <strong>et</strong> le personnel d’un établissementd’enseignement situé au Québec peuvent,à <strong>de</strong>s fins personnelles ou d’enseignement,repro<strong>du</strong>ire la totalité ou une partie <strong>de</strong>s articlesfigurant dans la revue Vie pédagogique,à condition d’en citer la source, lorsqu’applicable.Toute autre repro<strong>du</strong>ction, notammentà <strong>de</strong>s fins commerciales, nécessitel’autorisation <strong>du</strong> titulaire <strong>de</strong> droit.Au Québec, on peut recevoir gratuitementVie pédagogique en écrivant à :Vie pédagogiqueService <strong>de</strong> la diffusionMinistère <strong>de</strong> l’É<strong>du</strong>cation3220, rue Watt, bureau 101Sainte-Foy (Québec) G1X 4Z7ou en consultant le sitewww.viepedagogique.gouv.qc.ca98-0808mot <strong>de</strong> la rédactionCOMME UN VERRE À MOITIÉ PLEINLe cancre l’est souvent par fidélité au regard que l’enseignant pose sur luiPhilippe Meirieumot <strong>de</strong>larédactionLors <strong>du</strong> colloque sur l’Avenir<strong>de</strong> la profession enseignanteorganisé par le Centre <strong>de</strong>recherche interuniversitaire sur laformation <strong>et</strong> la profession enseignante(CRIFPE), en novembre 2004,Marc Durand, <strong>de</strong> l’Université <strong>de</strong>Montpellier, a convié les participantsà réfléchir sur le travail <strong>de</strong>l’enseignant 1 . Ses observations <strong>de</strong> latâche réelle <strong>de</strong>s enseignants perm<strong>et</strong>tent<strong>de</strong> réaliser que, trop souvent,nous avons tendance à proj<strong>et</strong>er surla réalité <strong>de</strong> la classe le regard normatifd’un observateur qui évalue àpartir <strong>de</strong> critères trop éloignés <strong>de</strong> lasituation pédagogique.M. Durand a voulu m<strong>et</strong>tre en avantl’importance pour l’enseignant oule formateur <strong>de</strong> développer l’attitu<strong>de</strong><strong>de</strong> celui qui observe en tenantcompte <strong>de</strong> tous les paramètres quisont propres à la situation concernée.C<strong>et</strong>te constatation d’un spécialiste<strong>de</strong> l’anthropologie cognitivenous perm<strong>et</strong> d’analyser le regardque nous portons sur l’école <strong>et</strong>, parextension, sur le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’é<strong>du</strong>cation.En eff<strong>et</strong>, combien <strong>de</strong> fois prenonsnousle temps <strong>et</strong> l’espace nécessairespour nous poser en observateurattentif qui essaie <strong>de</strong> comprendrece qui se déroule vraiment sous sesyeux? Nous arrive-t-il <strong>de</strong> considérerce qui se passe réellement, enessayant <strong>de</strong> comprendre la complexité<strong>de</strong>s interrelations entre lesfacteurs d’influence?Or, la situation d’enseignement idéaleexiste-t-elle vraiment? Sur papier,certainement, mais dans la réalité,elle est soumise à <strong>de</strong> telles contingencesque les é<strong>du</strong>cateurs ont apprisà transiger avec les interférences.Ainsi, la séquence d’enseignementsans failles n’existe pas, si ce n’estdans un mon<strong>de</strong> idéal, l’acte d’enseignerétant essentiellement pragmatique<strong>et</strong> incarné dans l’exercice <strong>de</strong>la fonction soumise quotidiennementau choc <strong>de</strong> la réalité.N’est-il pas arrivé un jour, à toutenseignant, <strong>de</strong> préparer le cours« parfait » pour le voir ensuite « saboté» par <strong>de</strong>s facteurs non-prévisibles?Par exemple :Les élèves sont excités par lesrésultats d’un concours ou, aucontraire, ils sont épuisés parle test qu’on leur a fait passerdans la matinée.On vous <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’accueillir<strong>de</strong> nouveaux élèves <strong>et</strong> <strong>de</strong> lesintégrer, le jour même, auxactivités <strong>de</strong> la classe.L’enseignant doit donc constammentnégocier, ajuster <strong>et</strong> adapterses interventions en fonction <strong>du</strong>mon<strong>de</strong> extérieur à la classe.C’est d’ailleurs dans la conscience<strong>de</strong> c<strong>et</strong>te réalité que, collectivement,il nous sera possible <strong>de</strong> nous donner<strong>de</strong>s clés <strong>de</strong> lecture pour analyserles pratiques <strong>et</strong> comprendrece qui se déroule sur le terrain.Toutefois, ne nous arrive-t-il pasquelquefois d’évaluer les résultats<strong>de</strong>s élèves à partir <strong>de</strong> ce qui <strong>de</strong>vraitêtre plutôt que <strong>de</strong> ce qui est, en cequi a trait autant aux métho<strong>de</strong>sd’enseignement qu’à celles d’évaluation?Combien <strong>de</strong> fois entendons-nousparler <strong>de</strong> tout ce que les élèves nesavent pas <strong>et</strong> qu’ils <strong>de</strong>vraient connaître?Combien <strong>de</strong> fois les élèvessont-ils évalués en m<strong>et</strong>tant en évi<strong>de</strong>nceuniquement ce qui n’est pasfait parfaitement, souvent surlignéen rouge? Combien <strong>de</strong> fois rendonsnouscompte <strong>de</strong>s acquis d’un élèvepar la négative?Nous agissons parfois comme sinous étions <strong>de</strong>vant <strong>de</strong>s verres àmoitié vi<strong>de</strong>s que nous <strong>de</strong>vons remplir…C’est vrai. Les jeunes ont tantà apprendre!Vie pédagogique 132, septembre-octobreLes é<strong>du</strong>cateurs sont à certainsmoments dépassés, écrasés <strong>de</strong>vantla tâche à accomplir <strong>et</strong> blâment parfoisceux qui les ont précédés <strong>de</strong> nepas en avoir fait assez.Pourtant, pour faire baisser c<strong>et</strong>teforte pression, nous pourrionsplutôt considérer ce qui se passevraiment, ce qui existe effectivement,ce qui est acquis, pour en rendrecompte. L’élève ainsi observé seraitpeut-être encouragé par la reconnaissance<strong>de</strong> ce qu’il a fait, plutôtque d’être jugé sur ce qu’il n’a pasaccompli.On imagine que c<strong>et</strong>te attitu<strong>de</strong> pourraitfavoriser la réussite <strong>de</strong> l’élèvequi est considéré comme à risque;une réussite à sa mesure, lui qui n’apas toujours toutes les ressourcesinternes nécessaires pour contrerl’eff<strong>et</strong> cumulatif <strong>de</strong> nombreusesp<strong>et</strong>ites dévalorisations.Pourquoi, à la fin d’une journéed’enseignement, ne pas reconnaîtrece qui a été accompli <strong>et</strong> ce que lesélèves ont appris, plutôt que <strong>de</strong> s’attar<strong>de</strong>rà ce qui n’a pas été vu?Se donner le temps, consciemment,<strong>de</strong> reconnaître les bons coups <strong>et</strong> lesvictoires est un moyen intéressantpour contrer un discours négatifqui parfois occulte les belles actionspédagogiques, voilées par la somme<strong>de</strong>s gestes qui n’ont pas été posés.C’est ainsi que nous aurons le sentimentpositif <strong>de</strong> construire <strong>et</strong> d’ai<strong>de</strong>rl’élève à avancer sur le long chemin<strong>de</strong> l’apprentissage. Une telle prisesur le réel dégagera un nouvel horizonpour apprécier le verre à moitiéplein que chaque élève nous tend.Camille MarchandVos commentaires nous intéressent,écrivez-nous par courriel àvie.pedagogique@meq.gouv.qc.ca1. DURAND, Marc, L’enseignant en milieuscolaire, Paris, PUF, 1998.PÉDAGOGIQUE52004

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