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en Italie; Démocratie et nazismeen Allemagne; etc.Dans un projet multimatière, lesite Web de chaque enseignantprésente les différents sujets etles références que les élèvespeuvent consulter dans des encyclopédiesvirtuelles ou sur le sitede revues historiques ou autres.Les élèves y trouvent égalementles objectifs, la démarche pourexécuter le travail, des consignessur la façon de rédigerune problématique ou de formulerdes hypothèses ainsi queles critères d’évaluation.Pour en savoir plus, consulter lesite des enseignants du Collègede l’Assomption : [www.classomption.qc.ca] et le site de NorbertViau : [www.norbertviau.ca].COMMENT LES ENSEIGNANTSET LES ÉLÈVES PERÇOIVENT-ILSCETTE APPROCHE?Norbert Viau est conscient que lefait d’utiliser l’ordinateur n’est pasune fin en soi. Pour cet enseignant,« l’ordinateur est un outil derecherche d’informations mises àjour, c’est un outil qui force l’élèveà s’organiser. Il faut qu’il planifieson utilisation. C’est un outil quil’aide à développer son esprit critique.Il doit analyser et gérer soninformation. » Louise Proulx abondedans le même sens. Elle considèrel’informatique comme « un outilparmi d’autres… qui permet àPhoto : Denis Garonl’élève de découvrir et de se questionnerau lieu de boire desparoles. Un outil qui permet auxélèves de travailler à leur proprerythme tout en sachant que le travaildevra être terminé trois semainesplus tard. »Du côté des élèves, les réactionssont souvent mitigées. Ainsi,Norbert Viau et Fernand Labergeont constaté que, pour les élèves,l’intégration constante des TIC neva pas de soi : « Pour des élèveshabitués à de l’enseignement traditionnel,c’est difficile de penser quela classe est d’abord un lieu d’apprentissageplus qu’un lieu d’enseignement.» Comment expliquerce phénomène? D’abord, tous lesélèves n’aiment pas utiliser l’ordinateur,pour différentes raisons.Certains, parce que cet instrumentleur est peu familier, d’autres parcequ’ils préfèrent traiter de l’informationdans des imprimés, commel’affirme une élève : « Dans un livre,on peut repérer l’information plusrapidement. » Un autre élève dira :« Dans un manuel, on est certainque l’information est vraie. Ce n’estpas toujours le cas avec les informationstrouvées sur Internet. »Selon Norbert Viau, il était plusfacile pour un élève de passerinaperçu dans un cours magistral :« Quand je donnais des coursthéoriques, soit que l’élève « embarquait» et aimait cela, soit qu’ilse mettait « au neutre » et gardaitles yeux ouverts sans participer.Dans une approche comme celleque l’on a mise en place, il ne peutfaire cela. Je détecte très vite l’élèvequi est « au neutre ». J’interviensplus rapidement… il y a moinsd’élèves qui perdent leur temps etils ont la pression de l’équipe. »S’il est vrai que l’apprentissage avecl’informatique est plus intéressantdans la mesure où l’élève peutprendre des initiatives et être plusautonome, il n’en demeure pasmoins que c’est le type de projets etla façon dont le déroulement estprévu qui jouent un rôle déterminantsur la motivation. Pour LouiseProulx, l’intérêt des élèves « dépendde la tâche, des exigences, du sujet,de l’effort que ça demande, maissurtout ça dépend de l’élève luimême.Des élèves vivent parfois desmoments difficiles en dehors de laclasse… ».Interrogés sur la question des avantagesqu’ils perçoivent, des élèvesdiront ceci : « La recherche d’informationssur le Web nous apprend àtravailler par nous-mêmes. C’estplus utile. On se souvient mieux. »Un autre élève fera ressortir unaspect intéressant : « Quand l’enseignantparle, il ne peut pas toujourscapter ton attention. Puis toutle monde a le même cours en plus.C’est limité. Avec l’ordinateur, onpeut aller où l’on veut puis apprendreplus, aller chercher plus de détails.Moi j’aime mieux ça comme ça. »Pour sa part, Étienne verra d’autresavantages, particulièrement le rapportplus individualisé qu’il a avecson enseignant, « mais aussi le pouvoirde travailler en équipe et decollaborer à la réalisation d’un travail». Selon Justine, cette approcherend les élèves plus débrouillards,plus autonomes : « On est obligéde chercher. Dans le manuel, laréponse se trouve à la page 158,par exemple. On ne cherche paslongtemps. C’est plus vite, mais çan’aide pas l’apprentissage. » Étiennementionne encore que la recherchesur Internet permet d’apprendrebeaucoup plus : « Dans un coursordinaire, on apprend seulement ceque l’enseignant nous enseigne.Avec Internet, on fait plus d’apprentissage.» Enfin, comme l’affirmeJulie : « Sur Internet, on ne trouvepas tout de suite, on lit autre chose,on apprend autre chose, et c’estbon pour notre culture générale. »CONCLUSIONDes enseignants de sciences humainesdu Collège de l’Assomptionont misé sur l’exploitation des TICpour rénover leurs pratiques pédagogiqueset faire de la classe un lieud’apprentissage dans lequel lesélèves développent leur autonomieet se responsabilisent. La démarchemise en place favorise le travail encollaboration et permet aux élèvesde réaliser des projets à leurVie pédagogique 132, septembre-octobre2004rythme. Ils ont alors accès en touttemps aux informations à la dispositionde tous sur le Web. À noterque, dans la plupart des cas, lessites contenant les informationsutiles à la réalisation du travail ontdéjà été repérés et organisés parl’enseignant sur son propre site. Ladémarche mise en place permetainsi à l’enseignant de superviserles élèves, de leur fournir une régulationexterne au moment appropriéet d’intégrer l’évaluation formativedans le processus d’apprentissage.Dans l’ensemble, on peut affirmerqu’il y a environ cinq ans, les enseignantsdu Collège de l’Assomptionqui ont mis en place un dispositiffavorisant l’exploitation des TIC enclasse avaient déjà compris que « lacompétence à exploiter les TIC[…] nécessite à la fois l’accès àdes ressources adaptées et un encadrementsoutenu [et qu’] il importedonc d’offrir aux élèves un environnementstimulant pour leur apprendreà traiter l’information, à créer et àcommuniquer à l’aide des TIC 6 ».M. Guy Lusignan est consultanten éducation.1. Le Collège de l’Assomption, fondé en1832, est un établissement privé quiaccueille plus de 1 200 élèves, garçons etfilles, qui poursuivent des études secondaires.Le tiers d’entre eux est inscrit auProgramme d’éducation internationale.2. Vie pédagogique a rencontré le 3 mars2004 M. Norbert Viau, enseignant degéographie (534) et d’histoire (534),M. Fernand Laberge, enseignant d’histoire(414), M me Louise Proulx, enseignanted’histoire (214), M me CynthiaLizotte, enseignante de géographie (314),et M. Martin Tessier, enseignant de mathématique-informatiquede 2 e secondaire,ainsi que plusieurs de leurs élèves.M. Norbert Viau nous a généreusementaccordé une entrevue d’une heure et nousa fourni l’occasion d’assister à l’un de sescours. M. Fernand Laberge, pour sa part,nous a invité à assister à l’un de ses cours.Nous les en remercions.3. Voir le site de Fernand Laberge :[www.fernandlaberge.qc.ca].4. Voir le site des enseignants du Collège del’Assomption : [www.classomption.qc.ca].5. Ce projet regroupe les cours suivants :Géographie 314, Histoire 414, Éducationéconomique 514, Anglais 514, Histoire534 et Géographie 534.6. Ministère de l’Éducation, Programme deformation de l’école québécoise, Enseignementsecondaire, premier cycle, Gouvernementdu Québec, 2003, p. 46.PÉDAGOGIQUE 39DOSSIER

UN PROJET QUI S’INSCRIT DANS LA DURÉE ET L’EXCELLENCE :LE PROJET PROTICLe projet PROTIC nous intéressetoujours par sa pérennitéet son rayonnement.Bien qu’il ait été initié en 1994,il propose officiellement depuis1997 un modèle qui intègre les utilisationsdes TIC à l’enseignement età l’apprentissage. Les élèves qui participentà ce programme réussissentbien et manifestent une motivationqui n’est plus simplement produitepar l’effet de la nouveauté.En 2003, ce projet a été reconnu auniveau international par l’Organisationde coopération et de développementéconomique-secteur éducatif(OCDE) et il suscite toujours lemême engouement chez les élèveset les parents. Ici, la technologien’est pas une fin en soi, elle permetplutôt de diversifier et d’adapteraux besoins de chaque élève dessituations d’apprentissage pour développerdes habiletés et construiredes connaissances utiles dans unmonde en perpétuel changement.DOSSIERDIX ANS APRÈSpar Thérèse LaferrièreEn 1994, lorsque le programmePROTIC a été mis enavant, notre intérêt en tantque partenaire universitaire étaitdouble : offrir aux futurs maîtres unenvironnement de stage à la finepointe de la technologie et participer,par l’entremise d’une démarcheréflexive basée sur des observationsdocumentées, au développementd’un environnement d’apprentissageà la mesure des attentes individuelleset collectives dans unesociété en voie de renouveler sonrapport à l’information.L’Université Laval développait à cemoment-là son réseau d’écolesassociées pour la formation pratiquedes futurs maîtres, le perfectionnementprofessionnel et la recherchecollaborative. Elle s’inscrivait ainsidans un mouvement nord-américaind’amélioration de la formation desenseignants par le renforcementdes partenariats université-milieuscolaire. Il lui était même possibled’investir encore davantage danscertaines écoles par la voie de larecherche subventionnée. Tel a étéle cas à l’école Les Compagnons-de-Cartier. Nos propres recherches 1 sesont concentrées sur l’évolution despratiques pédagogiques et organisationnellesdans la classe en réseau.Les intervenants de PROTIC étaientmotivés non seulement par les possibilitéspédagogiques de leur nouveloutil de travail, l’ordinateur branchéà Internet, mais par l’occasionqui leur était fournie de faire l’écoleautrement et d’être soutenus parl’école à cet égard. Le modèle dedépart comportait trois volets : ordinateursbranchés, travail d’équipeet pédagogie par projets. Quant auxstagiaires en enseignement, ilsétaient, et demeurent, à la foisattirés par la nouveauté et inquiets àl’idée de réussir à relier apprentissagepar projets et curriculum età gérer de façon appropriée ladynamique d’une classe.L’équipe d’intervenants a mis enplace progressivement les élémentsd’une pédagogie constructiviste,voire socioconstructiviste, en classePROTIC : les notions d’intentionnalité,de compétence et de participationactive de l’élève, de communautéd’apprentissage, d’activité authentique,d’autorégulation, d’échafaudageet d’apprentissage en profondeuront pris ancrage 2 . Comme l’écrivaitPea (1996), « les contextes sociauxsont très importants. Ils incluentnon seulement la technologie maisson contenu, les stratégies d’enseignementutilisées à la fois dansles logiciels et dans la classe ainsique l’environnement de classe luimême.De manière récurrente, lesrecherches constatent que les effetsdes meilleurs logiciels peuvent sevoir neutraliser par une utilisationinadéquate et que des logiciels demauvaise conception sont utiliséshabilement par des enseignantspour l’atteinte de buts d’apprentissageimportants. »Il en va de même au regard du rôleque joue l’ordinateur connecté auréseau Internet sur la motivation del’élève. Au départ, la mise en œuvredu programme PROTIC a étééclairée par certaines expériencesanglo-saxonnes dont les ComputersupportedIntentional LearningEnvironements (CSILE), en 1989 etles Apple Classrooms of Tomorrow(ACOT), en 1995. Les études menéesà ce sujet reconnaissaient l’acquisitionde compétences d’ordretechnologique. De plus, elles indiquaientque l’augmentation de lamotivation des élèves était l’un desrésultats les plus prometteurs del’utilisation d’ordinateurs en classe(Means et Olson, 1995; voir aussiGrégoire, Bracewell et Laferrière,1996) pour autant que l’on y mettel’accent sur l’apprentissage intentionnelet que l’on fournisse lesformes de soutien technologique etpédagogique nécessaires à cette fin(Bereiter et Scardamalia, 1989).Means et Olsen avaient observé,entre autres, que les enseignantsdécrivaient une augmentation de lacollaboration chez les élèves et del’enseignement entre élèves (13 cassur 17). PROTIC s’est implanté demanière à permettre aux élèves dedévelopper bien sûr leur compétencetechnologique, mais aussileurs capacités de gestion de leurtravail individuel et d’apprentissageavec d’autres. L’organisation physiquede la classe encourage le travailen équipe de trois ou quatreélèves ainsi que l’accès à de l’informationet à des simulations surInternet. Les occasions fournies auxélèves d’enseigner à leurs camaradeset d’apprendre de ces derniers(projets d’équipe ou collectifs) demême que l’extension de l’activitéde la classe au moyen de logicielsde communication et de télécollaboration(courriel, sites Web, clavardageet forums électroniques),utilisés à l’école comme à la maison,font partie de l’environnementd’apprentissage des élèves inscrits àce programme.Une étude conduite par Legault etLaferrière (2001) 3 avait pour objetprincipal d’examiner les répercussionsde l’implantation d’une pédagogiepar projets assistée parl’ordinateur en réseau dans desclasses PROTIC sur l’organisationpédagogique de la classe, les stratégiesd’apprentissage adoptées parles élèves, la satisfaction de leursbesoins, le choix de leurs buts scolaires,les croyances qui les motiventet leur engagement. Pour cette étude,182 élèves de troisième secondairerépartis dans six classes ont réponduà des questionnaires portant sur lescaractéristiques de leurs classes,sur les croyances qui les motiventVIE 40 Vie pédagogique 132, septembre-octobre2004

UN PROJET QUI S’INSCRIT DANS LA DURÉE ET L’EXCELLENCE :LE PROJET PROTICLe proj<strong>et</strong> PROTIC nous intéress<strong>et</strong>oujours par sa pérennité<strong>et</strong> son rayonnement.Bien qu’il ait été initié en 1994,il propose officiellement <strong>de</strong>puis1997 un modèle qui intègre les utilisations<strong>de</strong>s TIC à l’enseignement <strong>et</strong>à l’apprentissage. Les élèves qui participentà ce programme réussissentbien <strong>et</strong> manifestent une motivationqui n’est plus simplement pro<strong>du</strong>itepar l’eff<strong>et</strong> <strong>de</strong> la nouveauté.En 2003, ce proj<strong>et</strong> a été reconnu auniveau international par l’Organisation<strong>de</strong> coopération <strong>et</strong> <strong>de</strong> développementéconomique-secteur é<strong>du</strong>catif(OCDE) <strong>et</strong> il suscite toujours lemême engouement chez les élèves<strong>et</strong> les parents. Ici, la technologien’est pas une fin en soi, elle perm<strong>et</strong>plutôt <strong>de</strong> diversifier <strong>et</strong> d’adapteraux besoins <strong>de</strong> chaque élève <strong>de</strong>ssituations d’apprentissage pour développer<strong>de</strong>s habil<strong>et</strong>és <strong>et</strong> construire<strong>de</strong>s connaissances utiles dans unmon<strong>de</strong> en perpétuel changement.<strong>DOSSIER</strong>DIX ANS APRÈSpar Thérèse LaferrièreEn 1994, lorsque le programmePROTIC a été mis enavant, notre intérêt en tantque partenaire universitaire étaitdouble : offrir aux futurs maîtres unenvironnement <strong>de</strong> stage à la finepointe <strong>de</strong> la technologie <strong>et</strong> participer,par l’entremise d’une démarcheréflexive basée sur <strong>de</strong>s observationsdocumentées, au développementd’un environnement d’apprentissageà la mesure <strong>de</strong>s attentes indivi<strong>du</strong>elles<strong>et</strong> collectives dans unesociété en voie <strong>de</strong> renouveler sonrapport à l’information.L’Université Laval développait à cemoment-là son réseau d’écolesassociées pour la formation pratique<strong>de</strong>s futurs maîtres, le perfectionnementprofessionnel <strong>et</strong> la recherchecollaborative. Elle s’inscrivait ainsidans un mouvement nord-américaind’amélioration <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong>senseignants par le renforcement<strong>de</strong>s partenariats université-milieuscolaire. Il lui était même possibled’investir encore davantage danscertaines écoles par la voie <strong>de</strong> larecherche subventionnée. Tel a étéle cas à l’école Les Compagnons-<strong>de</strong>-Cartier. Nos propres recherches 1 sesont concentrées sur l’évolution <strong>de</strong>spratiques pédagogiques <strong>et</strong> organisationnellesdans la classe en réseau.Les intervenants <strong>de</strong> PROTIC étaientmotivés non seulement par les possibilitéspédagogiques <strong>de</strong> leur nouveloutil <strong>de</strong> travail, l’ordinateur branchéà Intern<strong>et</strong>, mais par l’occasionqui leur était fournie <strong>de</strong> faire l’écoleautrement <strong>et</strong> d’être soutenus parl’école à c<strong>et</strong> égard. Le modèle <strong>de</strong>départ comportait trois vol<strong>et</strong>s : ordinateursbranchés, travail d’équipe<strong>et</strong> pédagogie par proj<strong>et</strong>s. Quant auxstagiaires en enseignement, ilsétaient, <strong>et</strong> <strong>de</strong>meurent, à la foisattirés par la nouveauté <strong>et</strong> inqui<strong>et</strong>s àl’idée <strong>de</strong> réussir à relier apprentissagepar proj<strong>et</strong>s <strong>et</strong> curriculum <strong>et</strong>à gérer <strong>de</strong> façon appropriée ladynamique d’une classe.L’équipe d’intervenants a mis enplace progressivement les élémentsd’une pédagogie constructiviste,voire socioconstructiviste, en classePROTIC : les notions d’intentionnalité,<strong>de</strong> compétence <strong>et</strong> <strong>de</strong> participationactive <strong>de</strong> l’élève, <strong>de</strong> communautéd’apprentissage, d’activité authentique,d’autorégulation, d’échafaudage<strong>et</strong> d’apprentissage en profon<strong>de</strong>uront pris ancrage 2 . Comme l’écrivaitPea (1996), « les contextes sociauxsont très importants. Ils incluentnon seulement la technologie maisson contenu, les stratégies d’enseignementutilisées à la fois dansles logiciels <strong>et</strong> dans la classe ainsique l’environnement <strong>de</strong> classe luimême.De manière récurrente, lesrecherches constatent que les eff<strong>et</strong>s<strong>de</strong>s meilleurs logiciels peuvent sevoir neutraliser par une utilisationinadéquate <strong>et</strong> que <strong>de</strong>s logiciels <strong>de</strong>mauvaise conception sont utiliséshabilement par <strong>de</strong>s enseignantspour l’atteinte <strong>de</strong> buts d’apprentissageimportants. »Il en va <strong>de</strong> même au regard <strong>du</strong> rôleque joue l’ordinateur connecté auréseau Intern<strong>et</strong> sur la motivation <strong>de</strong>l’élève. Au départ, la mise en œuvre<strong>du</strong> programme PROTIC a étééclairée par certaines expériencesanglo-saxonnes dont les ComputersupportedIntentional LearningEnvironements (CSILE), en 1989 <strong>et</strong>les Apple Classrooms of Tomorrow(ACOT), en 1995. Les étu<strong>de</strong>s menéesà ce suj<strong>et</strong> reconnaissaient l’acquisition<strong>de</strong> compétences d’ordr<strong>et</strong>echnologique. De plus, elles indiquaientque l’augmentation <strong>de</strong> lamotivation <strong>de</strong>s élèves était l’un <strong>de</strong>srésultats les plus prom<strong>et</strong>teurs <strong>de</strong>l’utilisation d’ordinateurs en classe(Means <strong>et</strong> Olson, 1995; voir aussiGrégoire, Bracewell <strong>et</strong> Laferrière,1996) pour autant que l’on y m<strong>et</strong>tel’accent sur l’apprentissage intentionnel<strong>et</strong> que l’on fournisse lesformes <strong>de</strong> soutien technologique <strong>et</strong>pédagogique nécessaires à c<strong>et</strong>te fin(Bereiter <strong>et</strong> Scardamalia, 1989).Means <strong>et</strong> Olsen avaient observé,entre autres, que les enseignantsdécrivaient une augmentation <strong>de</strong> lacollaboration chez les élèves <strong>et</strong> <strong>de</strong>l’enseignement entre élèves (13 cassur 17). PROTIC s’est implanté <strong>de</strong>manière à perm<strong>et</strong>tre aux élèves <strong>de</strong>développer bien sûr leur compétenc<strong>et</strong>echnologique, mais aussileurs capacités <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> leurtravail indivi<strong>du</strong>el <strong>et</strong> d’apprentissageavec d’autres. L’organisation physique<strong>de</strong> la classe encourage le travailen équipe <strong>de</strong> trois ou quatreélèves ainsi que l’accès à <strong>de</strong> l’information<strong>et</strong> à <strong>de</strong>s simulations surIntern<strong>et</strong>. Les occasions fournies auxélèves d’enseigner à leurs camara<strong>de</strong>s<strong>et</strong> d’apprendre <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>rniers(proj<strong>et</strong>s d’équipe ou collectifs) <strong>de</strong>même que l’extension <strong>de</strong> l’activité<strong>de</strong> la classe au moyen <strong>de</strong> logiciels<strong>de</strong> communication <strong>et</strong> <strong>de</strong> télécollaboration(courriel, sites Web, clavardage<strong>et</strong> forums électroniques),utilisés à l’école comme à la maison,font partie <strong>de</strong> l’environnementd’apprentissage <strong>de</strong>s élèves inscrits àce programme.Une étu<strong>de</strong> con<strong>du</strong>ite par Legault <strong>et</strong>Laferrière (2001) 3 avait pour obj<strong>et</strong>principal d’examiner les répercussions<strong>de</strong> l’implantation d’une pédagogiepar proj<strong>et</strong>s assistée parl’ordinateur en réseau dans <strong>de</strong>sclasses PROTIC sur l’organisationpédagogique <strong>de</strong> la classe, les stratégiesd’apprentissage adoptées parles élèves, la satisfaction <strong>de</strong> leursbesoins, le choix <strong>de</strong> leurs buts scolaires,les croyances qui les motivent<strong>et</strong> leur engagement. Pour c<strong>et</strong>te étu<strong>de</strong>,182 élèves <strong>de</strong> troisième secondairerépartis dans six classes ont répon<strong>du</strong>à <strong>de</strong>s questionnaires portant sur lescaractéristiques <strong>de</strong> leurs classes,sur les croyances qui les motiventVIE 40 Vie pédagogique 132, septembre-octobre2004

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