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LÀ OÙ TECHNOLOGIE RIME AVECHUMANITÉ ET SENTIMENTSpar Thérèse Des LierresSéveiller à d’autres cultures.’ Partager des émotions audedes distances. Communiqueravec des personnes éloignées.Recevoir des conseils d’un virtuosede la musique. Voilà quelques expériencesque des élèves de l’écolesecondaire Hormisdas-Gamelin 1ont vécues.L’école secondaire Hormisdas-Gamelin (Commission scolaire auCœur-des-Vallées) est située àGatineau (secteur Buckingham),dans la région de l’Outaouais.Comment ses élèves ont-ils pucommuniquer avec des élèves deKangiqsualujjuaq, au Québec, deToronto, en Ontario, et de Gander,à Terre-Neuve? Parce que leur écoleest un des rares établissements auQuébec qui sont équipés d’unetechnologie permettant des vidéoconférences.UN PEU D’HISTOIREÀ l’instigation du Centre derecherches sur les communicationsCanada 2 , en 2000, des enseignantsde diverses localités du Canada serencontrent virtuellement pourpartager leurs connaissances, leursquestions sur la pédagogie par projetset sur la technologie de lavidéoconférence. C’est le point dedépart de cette aventure. Par lasuite, l’école secondaire Hormisdas-Gamelin reçoit l’équipement nécessaire,grâce au financement deCanarie 3 et de sa commission scolaire,pour tenir des vidéoconférencesdans ses murs. Dorénavant,les enseignants n’ont plus à sedéplacer à Ottawa et les élèvespeuvent participer aux activités.UN PEU DE TECHNOLOGIELes écoles ont recours à CA*net4pour favoriser les rencontres virtuellesen direct par l’entremise duCentre de recherches sur les communicationsCanada. Ce type deconnections permet de transmettresimultanément une très grande’quantité d’informations et de lafaire parvenir à une vitesse plusaccélérée qu’avec les liens du réseauInternet. Cette classe virtuelle utiliseune infrastructure sur réseau àlarge bande (fibre optique) qui luipermet de se servir des outils multimédiaset des logiciels.AU DÉPART : LA PRINCIPALEDIFFICULTÉDisons-le franchement. Pour vivredes expériences virtuelles, l’écoledoit acquérir un équipement sophistiqué,mais où trouver l’argent?Puis, une fois que l’on a les outils,il faut en assurer le fonctionnementet la maintenance : par qui? Quoiquele coût ne soit pas exorbitant sur cedernier chapitre, il est tout demême là. L’appui des commissionsscolaires et des directions d’écoleest alors crucial, ainsi que l’enthousiasmed’enseignants ou d’enseignantes,telle Brigitte Lussierqui assure la coordination duprojet Canarie à l’école secondaireHormisdas-Gamelin.PARTONS À LA DÉCOUVERTEDE TROIS EXPÉRIENCESVIRTUELLES VÉCUESEN 2003-2004PREMIÈRE EXPÉRIENCE :LA VALISE D’HANA 4Connaissez-vous ce récitécrit par Karen Levine 5 ?Oui, répondent des élèvesde l’école secondaireHormisdas-Gamelin (Commissionscolaire au Cœur-des-Vallées),de l’école Saint-Germain-de-Saint-Laurent (Commission scolaireMarguerite-Bourgeoys) et de l’écoleprimaire W.O. Mitchell, à Ottawa. Ilsl’ont lu, s’en sont imprégnés et sesont rencontrés virtuellement pouren discuter. Quelle expérience 6 !Qui est Hana? Cette petite fille estnée le 16 mai 1931 dans un villagetchèque. Elle est juive. À 13 ans, enoctobre 1944, elle est déportée aucamp de concentration d’Auschwitz.Elle part avec sa valise de cuir brundoublée de tissu à pois. Dès lelendemain de son arrivée, elle estenvoyée dans une chambre à gaz.Qu’avait-elle apporté dans sa précieusevalise?Cette valise, une jeune Japonaiseà l’origine du Centre de ressourcesde l’Holocauste pour enfants àTokyo, Fumiko Ishioka, l’a trouvée.Un nom y est inscrit : Hana Brady.Après de nombreuses péripéties,la jeune Japonaise est parvenueà joindre le frère d’Hana, GeorgeBrady. Il est vivant et demeure àToronto.Le projet des trois écoles viséesdébute donc le 4 novembre 2003.Les enseignants qui y prennent partse rencontrent virtuellement pourplanifier les activités à venir. Puisc’est au tour des élèves de faireconnaissance le 14 novembre. Ilfaut se présenter, établir le contactet se familiariser avec la technologie.C’est le branle-bas de combat dansles classes. Les élèves lisent leroman, en discutent et, en équipe,préparent de courts exposés créatifs.Une des compétences développéesse lit ainsi : « Mettre en œuvresa pensée créatrice en créant despoèmes, chansons et constructionsen arts plastiques en lien direct avecles émotions déclenchées par lalecture du livre et des discussionsen classe. » Les élèves sont émuspar cette histoire. Ils s’interrogent.POURQUOI? Pourquoi en 1940?Pourquoi en 2004? Une question estensuite posée à tous les élèves : Quemettriez-vous dans votre valise dansune pareille circonstance?Dans la classe de Stéphanie Girard(quatrième secondaire), tous lesélèves participent aux activités préparatoires.Huit d’entre eux, choisispar leurs camarades, acceptent deles représenter lors des vidéoconférences.Vie pédagogique 132, septembre-octobre2004SONIA OUELLETLe 25 novembre, c’est le grand jour.L’auteure du livre est présente, ainsique la traductrice (le livre écrit enanglais a été traduit dans plus dequinze langues). Un porte-parolede Bibliothèque et Archives Canadaa apporté plusieurs objets (lettres,photos, morceaux de vêtements).Un des survivants est là aussi, prêt àtémoigner. À tour de rôle, un représentantde chaque école parle auxautres : il présente son école et lestravaux effectués en classe. Deséchanges s’engagent alors, surtoutavec le rescapé de l’Holocauste :Comment se déroulait la vie de tousles jours au camp de concentration?Qu’est-il arrivé à sa famille? Commentétaient les Allemands qui dirigeaientle camp? Les élèves ont lesyeux grands ouverts, sans oublierleurs oreilles et… leur cœur!Lorsque les huit représentants de laclasse de Stéphanie Girard reviennentdans leur propre classe, les questionsfusent et les émotions sontpartagées. Cette dernière vidéoconférencen’aura duré que 75 minutes,mais les apprentissages durerontprobablement toute la vie.DEUXIÈME EXPÉRIENCE : PARTAGERSA PASSION DE LA MUSIQUE…C’est la musique qui réunit virtuellementdes spécialistes avec desenseignants et leurs élèves branchés.PÉDAGOGIQUE 27DOSSIER

DOSSIERYANIK FRANCOEUR ET PIERRE CHALIFOURDepuis deux ans, cette activité sedéroule en anglais pendant toutel’année scolaire de façon régulière.MusicGrid 7 chapeaute ces rencontres.Tous les participants sontreliés grâce à une technologie depointe, mais c’est grâce à laMUSIQUE que la magie opère! Lespossibilités sont variées : enseigner,piloter une ou plusieurs classes,s’entraider entre élèves, mettre enplace des projets de collaboration,discuter avec des professionnels,diriger un orchestre, écouter desindividus ou des groupes jouer,chanter, composer, etc.Tous les élèves de Sonia Ouelletparticipent aux activités à unmoment ou l’autre. Par exemple, aucourant du mois de septembre,l’ensemble vocal de l’école secondaireHormisdas-Gamelin (activitéparascolaire) a chanté un descouplets de l’hymne national duCanada. Les quatre autres écolesont alors fait de même, tandis quele refrain était entonné par desélèves d’une école de Toronto. Unepremière rencontre à travers lamusique et le chant!Le temps des fêtes! Qui n’entend pasdes airs de Noël à cette période?Les élèves de l’ensemble vocal leschantent avec leurs camaradesrépartis dans tout le Canada. C’estaussi pendant cette période que lesélèves de l’harmonie Contre-Temps(activité parascolaire) interprètentune pièce musicale et écoutentleurs compagnons s’exécuter également,et ce, toujours virtuellement.De vraies rencontres dans la joie deNoël!Chaque mardi, un virtuose d’unespécialité (session de jazz) ou d’uninstrument (clarinettiste, flûtiste,corniste, percussionniste) est enligne. Les élèves qui jouent de cetinstrument se rendent dans la salleprévue (là où micros et technologiesont installés, bien sûr). Ils sont unpeu stressés : la présence d’un professionnelde renom y est pourquelque chose, mais aussi celle desautres élèves. Ils doivent jouerde leur mieux : plusieurs yeux etoreilles les voient et les entendent!Ils redoublent d’efforts. S’il est vraique le défi est plus grand, il fautbien avouer que la fierté du travailbien fait est au rendez-vous et legoût de faire encore mieux laprochaine fois. La motivation faitdes miracles! C’est ainsi que la technologiepermet à un expert d’entreren contact, en même temps, avecplusieurs jeunes de divers horizonset de partager sa passion.Recevoir des cours particuliersd’un musicien renommé? C’est possiblegrâce à une technologie plusrestreinte qui, cette fois, permet derassembler virtuellement des participantsqui se trouvent dans deuxsalles éloignées.La classe d’« option musique » (huitcours de musique sur un cycle deneufs jours) de Sonia Ouellet a puprofiter de l’expérience de M. PaceSturdervant à Ottawa. Quelle expériencepour ces élèves de se trouvervirtuellement, pendant deux cours,face à un trompettiste de renom!Tout le monde est au rendez-vous.Ce grand musicien travaille avectout le groupe, intervenant avec différentessections d’instruments,selon les besoins.Chaque rencontre est très significativepour les élèves. Ils voudraientque ces audiences soient plus nombreuses,mais ils s’aperçoivent aussiqu’exceller en musique demandede faire des efforts etde s’exercer!Il faut bien assimiler ce quel’on vient d’apprendre en le reprenantmaintes et maintes fois, seuld’abord puis en groupe pourasseoir les compétences individuelleset organisationnelles.Depuis le 31 mars, le projet est officiellementterminé. À l’heureactuelle, l’évaluation est en cours etles résultats sont à venir. Si lebateau repart, pour Sonia Ouellet,il n’y a aucune hésitation : elle seraà bord. Quel enrichissement pourune enseignante! Cette expériencelui a permis, dit-elle, de recevoirune formation, en même temps queses élèves, équivalente à un atelier àun congrès de la Fédération desassociations de musiciens éducateursdu Québec (FAMEQ). Parexemple, M. Pace Sturdervant l’amotivée à mettre beaucoup d’énergiesur la maîtrise de la sonorité desinstruments, sans négliger une bonnerespiration et un bon soutien del’air cumulé. Toute une différencesonore lorsqu’on le fait bien, précise-t-elle!Sonia Ouellet est convaincueque ses élèves sentent, euxaussi, cette amélioration. Elle a pufacilement réintégrer toutes cescourtes séances de formation nonseulement dans la classe participante,mais aussi dans toutes sesclasses. C’est ainsi que les plusgrands apprentissages musicauxpeuvent se faire à travers leséchanges humains, l’expérience etla coopération, conclut-elle.Inutile de poser la question auxélèves. Ils l’ont dit à plusieursreprises : s’il y a un autre départ, ilsseront également du voyage!TROISIÈME EXPÉRIENCE :L’EXPÉDITION DUCAPITAINE BERNIER 8« Partir, voyager et découvrir denouveaux horizons. Tel était le désirdu célèbre marin de L’Islet, le capitaineJoseph-Elzéar Bernier. » Ainsicommence l’exposition virtuelle duMusée maritime du Québec 9 . Audébut du xx e siècle, le capitaine etson équipage entreprennent uneexpédition qui les conduira dans lesîles arctiques. C’est alors la rencontrede deux cultures : francophoneet inuite.S’inspirant de cette exposition, leMusée virtuel du Canada 10 met enavant un projet pilote de classevirtuelle. Pour le secteur francophone,trois écoles y participent(à Gatineau, à Kangiqsualujjuaq età Ottawa). Le 22 février 2004,les enseignants qui ont choisi d’yprendre part se rencontrent virtuellement,avec un porte-parole du Musée,pour la présentation du projet.Trois jours plus tard, cinq élèves deYanik Francœur (première secondaire),enseignant d’histoire etde géographie, sont fin prêts.Comme les élèves d’Ottawa et deKangiqsualujjuaq, ils ont visité l’expositionvirtuelle sur le capitaineBernier; ils se sont documentéset… ils ont préparé des questions!Le moment est irremplaçable. Eneffet, à Kangiqsualujjuaq, deuxaînés inuits et un interprète accompagnentles élèves. Ils sont là pourles jeunes, prêts à répondre à leursquestions : À quoi peut ressemblerune journée typique dans votre vie?Comment sont vos rapports avec lesBlancs? Quelles sont les activitésdes jeunes de notre âge dans votrecommunauté?... La fascination estévidente : entre des cultures, desgénérations, des langues différentes.Quel rendez-vous!La prochaine rencontre virtuelle estplanifiée pour la fin de février. Lesparticipants sont alors appelés àprésenter une expédition qui a eulieu à peu près à la même périodeque celle du capitaine Bernier, maisdans leur région respective. Le travailest intense, car le temps estlimité. Cependant, ils sont tousau rendez-vous. Les élèves deKangiqsualujjuaq traitent d’uneexpédition inuite typique (chasse etpêche), ceux d’Ottawa, du colonel Byet ceux de Gatineau, de l’expéditiondes bûcherons à travers la légendeVIE 28 Vie pédagogique 132, septembre-octobre2004

LÀ OÙ TECHNOLOGIE RIME AVECHUMANITÉ ET SENTIMENTSpar Thérèse Des LierresSéveiller à d’autres cultures.’ Partager <strong>de</strong>s émotions au<strong>de</strong>là<strong>de</strong>s distances. Communiqueravec <strong>de</strong>s personnes éloignées.Recevoir <strong>de</strong>s conseils d’un virtuose<strong>de</strong> la musique. Voilà quelques expériencesque <strong>de</strong>s élèves <strong>de</strong> l’écolesecondaire Hormisdas-Gamelin 1ont vécues.L’école secondaire Hormisdas-Gamelin (Commission scolaire auCœur-<strong>de</strong>s-Vallées) est située àGatineau (secteur Buckingham),dans la région <strong>de</strong> l’Outaouais.Comment ses élèves ont-ils pucommuniquer avec <strong>de</strong>s élèves <strong>de</strong>Kangiqsualujjuaq, au Québec, <strong>de</strong>Toronto, en Ontario, <strong>et</strong> <strong>de</strong> Gan<strong>de</strong>r,à Terre-Neuve? Parce que leur écoleest un <strong>de</strong>s rares établissements auQuébec qui sont équipés d’un<strong>et</strong>echnologie perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong>s vidéoconférences.UN PEU D’HISTOIREÀ l’instigation <strong>du</strong> Centre <strong>de</strong>recherches sur les communicationsCanada 2 , en 2000, <strong>de</strong>s enseignants<strong>de</strong> diverses localités <strong>du</strong> Canada serencontrent virtuellement pourpartager leurs connaissances, leursquestions sur la pédagogie par proj<strong>et</strong>s<strong>et</strong> sur la technologie <strong>de</strong> lavidéoconférence. C’est le point <strong>de</strong>départ <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te aventure. Par lasuite, l’école secondaire Hormisdas-Gamelin reçoit l’équipement nécessaire,grâce au financement <strong>de</strong>Canarie 3 <strong>et</strong> <strong>de</strong> sa commission scolaire,pour tenir <strong>de</strong>s vidéoconférencesdans ses murs. Dorénavant,les enseignants n’ont plus à sedéplacer à Ottawa <strong>et</strong> les élèvespeuvent participer aux activités.UN PEU DE TECHNOLOGIELes écoles ont recours à CA*n<strong>et</strong>4pour favoriser les rencontres virtuellesen direct par l’entremise <strong>du</strong>Centre <strong>de</strong> recherches sur les communicationsCanada. Ce type <strong>de</strong>connections perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> transm<strong>et</strong>tresimultanément une très gran<strong>de</strong>’quantité d’informations <strong>et</strong> <strong>de</strong> lafaire parvenir à une vitesse plusaccélérée qu’avec les liens <strong>du</strong> réseauIntern<strong>et</strong>. C<strong>et</strong>te classe virtuelle utiliseune infrastructure sur réseau àlarge ban<strong>de</strong> (fibre optique) qui luiperm<strong>et</strong> <strong>de</strong> se servir <strong>de</strong>s outils multimédias<strong>et</strong> <strong>de</strong>s logiciels.AU DÉPART : LA PRINCIPALEDIFFICULTÉDisons-le franchement. Pour vivre<strong>de</strong>s expériences virtuelles, l’écoledoit acquérir un équipement sophistiqué,mais où trouver l’argent?Puis, une fois que l’on a les outils,il faut en assurer le fonctionnement<strong>et</strong> la maintenance : par qui? Quoiquele coût ne soit pas exorbitant sur ce<strong>de</strong>rnier chapitre, il est tout <strong>de</strong>même là. L’appui <strong>de</strong>s commissionsscolaires <strong>et</strong> <strong>de</strong>s directions d’écoleest alors crucial, ainsi que l’enthousiasmed’enseignants ou d’enseignantes,telle Brigitte Lussierqui assure la coordination <strong>du</strong>proj<strong>et</strong> Canarie à l’école secondaireHormisdas-Gamelin.PARTONS À LA DÉCOUVERTEDE TROIS EXPÉRIENCESVIRTUELLES VÉCUESEN 2003-2004PREMIÈRE EXPÉRIENCE :LA VALISE D’HANA 4Connaissez-vous ce récitécrit par Karen Levine 5 ?Oui, répon<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s élèves<strong>de</strong> l’école secondaireHormisdas-Gamelin (Commissionscolaire au Cœur-<strong>de</strong>s-Vallées),<strong>de</strong> l’école Saint-Germain-<strong>de</strong>-Saint-Laurent (Commission scolaireMarguerite-Bourgeoys) <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’écoleprimaire W.O. Mitchell, à Ottawa. Ilsl’ont lu, s’en sont imprégnés <strong>et</strong> sesont rencontrés virtuellement pouren discuter. Quelle expérience 6 !Qui est Hana? C<strong>et</strong>te p<strong>et</strong>ite fille estnée le 16 mai 1931 dans un villag<strong>et</strong>chèque. Elle est juive. À 13 ans, enoctobre 1944, elle est déportée aucamp <strong>de</strong> concentration d’Auschwitz.Elle part avec sa valise <strong>de</strong> cuir brundoublée <strong>de</strong> tissu à pois. Dès lelen<strong>de</strong>main <strong>de</strong> son arrivée, elle estenvoyée dans une chambre à gaz.Qu’avait-elle apporté dans sa précieusevalise?C<strong>et</strong>te valise, une jeune Japonaiseà l’origine <strong>du</strong> Centre <strong>de</strong> ressources<strong>de</strong> l’Holocauste pour enfants àTokyo, Fumiko Ishioka, l’a trouvée.Un nom y est inscrit : Hana Brady.Après <strong>de</strong> nombreuses péripéties,la jeune Japonaise est parvenueà joindre le frère d’Hana, GeorgeBrady. Il est vivant <strong>et</strong> <strong>de</strong>meure àToronto.Le proj<strong>et</strong> <strong>de</strong>s trois écoles viséesdébute donc le 4 novembre 2003.Les enseignants qui y prennent partse rencontrent virtuellement pourplanifier les activités à venir. Puisc’est au tour <strong>de</strong>s élèves <strong>de</strong> faireconnaissance le 14 novembre. Ilfaut se présenter, établir le contact<strong>et</strong> se familiariser avec la technologie.C’est le branle-bas <strong>de</strong> combat dansles classes. Les élèves lisent leroman, en discutent <strong>et</strong>, en équipe,préparent <strong>de</strong> courts exposés créatifs.Une <strong>de</strong>s compétences développéesse lit ainsi : « M<strong>et</strong>tre en œuvresa pensée créatrice en créant <strong>de</strong>spoèmes, chansons <strong>et</strong> constructionsen arts plastiques en lien direct avecles émotions déclenchées par lalecture <strong>du</strong> livre <strong>et</strong> <strong>de</strong>s discussionsen classe. » Les élèves sont émuspar c<strong>et</strong>te histoire. Ils s’interrogent.POURQUOI? Pourquoi en 1940?Pourquoi en 2004? Une question estensuite posée à tous les élèves : Quem<strong>et</strong>triez-vous dans votre valise dansune pareille circonstance?<strong>Dans</strong> la classe <strong>de</strong> Stéphanie Girard(quatrième secondaire), tous lesélèves participent aux activités préparatoires.Huit d’entre eux, choisispar leurs camara<strong>de</strong>s, acceptent <strong>de</strong>les représenter lors <strong>de</strong>s vidéoconférences.Vie pédagogique 132, septembre-octobre2004SONIA OUELLETLe 25 novembre, c’est le grand jour.L’auteure <strong>du</strong> livre est présente, ainsique la tra<strong>du</strong>ctrice (le livre écrit enanglais a été tra<strong>du</strong>it dans plus <strong>de</strong>quinze langues). Un porte-parole<strong>de</strong> Bibliothèque <strong>et</strong> Archives Canadaa apporté plusieurs obj<strong>et</strong>s (l<strong>et</strong>tres,photos, morceaux <strong>de</strong> vêtements).Un <strong>de</strong>s survivants est là aussi, prêt àtémoigner. À tour <strong>de</strong> rôle, un représentant<strong>de</strong> chaque école parle auxautres : il présente son école <strong>et</strong> lestravaux effectués en classe. Deséchanges s’engagent alors, surtoutavec le rescapé <strong>de</strong> l’Holocauste :Comment se déroulait la vie <strong>de</strong> tousles jours au camp <strong>de</strong> concentration?Qu’est-il arrivé à sa famille? Commentétaient les Allemands qui dirigeaientle camp? Les élèves ont lesyeux grands ouverts, sans oublierleurs oreilles <strong>et</strong>… leur cœur!Lorsque les huit représentants <strong>de</strong> laclasse <strong>de</strong> Stéphanie Girard reviennentdans leur propre classe, les questionsfusent <strong>et</strong> les émotions sontpartagées. C<strong>et</strong>te <strong>de</strong>rnière vidéoconférencen’aura <strong>du</strong>ré que 75 minutes,mais les apprentissages <strong>du</strong>rerontprobablement toute la vie.DEUXIÈME EXPÉRIENCE : PARTAGERSA PASSION DE LA MUSIQUE…C’est la musique qui réunit virtuellement<strong>de</strong>s spécialistes avec <strong>de</strong>senseignants <strong>et</strong> leurs élèves branchés.PÉDAGOGIQUE 27<strong>DOSSIER</strong>

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