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Vie pédagogique 132, septembre-octobre2004actuelle. Selon les capacités de chacun,je leur apprends à résoudredes problèmes. Nous avons eu de ladifficulté à gérer le son dans notreprojet cinéma? Alors, nous l’avonstransformé en film muet! Oui, çaNathalie Frigon : Enseignantede premièreannée à l’école privéeSelwyn House, oùchaque enseignant ason portable, Nathaliea accès à un équipementassez important.Depuis cinq ans,Nathalie réalise des projetsde création littéraireet artistique avecses jeunes élèves. Elleperçoit différemmentson rôle auprès desélèves ainsi que sonrapport au savoir : letransfert d’expertiseest plus fréquent, oncherche à créer unecommunauté d’apprenantsaussi bien enclasse qu’à distance etil y a aussi interactionde l’être humain avec lamachine…Photo : Denis Garondemande des investissementsincroyables, mais je suis fier de direqu’ensuite, 22 jours par année,je ne travaille pas… Ce sont lesélèves qui prennent les choses enmain; ils présentent leur projet àd’autres classes, par exemple. Ilsutilisent l’informatique en situationauthentique… D’autres jeunesviennent les féliciter pour leursfilms! Je peux “ leur faire mangerbien de la misère ” pour qu’ils travaillentensuite à l’ordinateur. »COMMENT VOUS SENTEZ-VOUSPAR RAPPORT À L’ÉVOLUTIONSI RAPIDE DES TECHNOLOGIES?Patrice Prud’homme souligne quecertains sentent une pression etque ça n’a pas de raison d’être :«Le logiciel libre, les nouvelles applications…pourtant, ce qui devraitcompter, c’est ce qu’on fait avec ».Ahmed ajoute qu’il ne faut pas toutsuivre à la lettre; l’évolution est trèsrapide, mais il faut tout de mêmeêtre dans l’air du temps. Certainsproblèmes que l’on éprouvait avantsont maintenant résolus, il faut lesavoir. Un autre participant précisequ’il se rallie aux standards internationaux;c’est là que le monde del’éducation peut faire pression.Pour Claude Gagnon, si on n’appliquepas la différenciation entreles enseignants, ces outils peuventfaire peur. On n’a pas le temps demaîtriser quelque chose avant queça change. « Si on a des forces,aidons les autres pour qu’ils ne sesentent pas envahis. » Par contre,Guy Boucher constate que le changementfait tout le temps peur et enéducation, c’est connu, ça prend dutemps! « Quand on sera dans unenouvelle phase technique, certainsviendront d’entrer dans la phaseprécédente. C’est toujours commeça. »QUELLES SERAIENT LESCONDITIONS FACILITANTES POURAMENER LES ENSEIGNANTS« TECHNOLOGIQUEMENTTIMIDES » À OSER?Sophie Hamel nous rappelle l’importancede respecter les différenceschez les enseignants, l’importanceaussi du réseau humain. StéphaneCôté pense qu’il faut inviter lesenseignants à partager entre eux cequi se fait. « Regarder ce que tesélèves sont capables de produire,être spectateur et t’émerveiller devantPatrice Prud’homme :Après avoir travaillé àCarrefour Éducation, ilest maintenant animateurau Service local duRÉCIT (Réseau despersonnes-ressourcespour le développementdes compétences parl’intégration des technologies).Patrice seperçoit comme un« technophobe guéri ».Photo : Denis Garonleur travail. Transmettre aux autresenseignants que les résultats dépassentde beaucoup l’investissement.Dans ma classe, j’ai souventtrois évaluations de niveaux différents(comme au plongeon); l’élèvedécide ce qu’il peut passer. On peutcommencer à proposer des solutionsplutôt qu’uniquement desproblématiques. » Andrée Turcottesoutient que les enseignants ontbesoin d’être rassurés car c’est vraique ce n’est pas du tout simple,avec 29 élèves. « Quand ils ont vécuune seule réussite, des fois c’est ledépart! » Michelle Fournier rappellequ’il faudrait que des genscomme elle (GRISE) soient de nouveaulibérés pour accompagner desenseignants. « Maintenant qu’il y abeaucoup de retraités et de nouveauxprofs, ça devrait être refait. »On s’entend pour dire qu’il faut aussiparler de la motivation des enseignants.Ahmed Bensaada accompagnedes collègues qui se lancentdans des projets de sciences. « Certainsprofs travaillent avec moi pourla première fois et l’année suivante,je ne les revois plus parce que c’esttrop de travail : il faut vérifier lesréférences, voir si le contenu estbon, parfois les élèves t’apportentune information dont tu n’as jamaisentendu parler et qu’il faut allervérifier… c’est énorme, et la premièreannée, c’est encore plus detravail! Pour aller chercher desgens pour les projets, il faudraitvraiment leur libérer des périodes. »Par ailleurs, en général on avouequ’avant que les TIC ne deviennentun outil efficace, il faut se former,il faut comprendre ce qu’ellespeuvent apporter et souvent on lefait en dehors des heures de travail…Certains ne mettront pas toutce temps! Il faudrait reconnaître letemps nécessaire à l’introductionDOSSIERPÉDAGOGIQUE 17

DOSSIERClaude Gagnon : Enseignantau primaire,il fait aussi partie dugroupe GRISE de laCommission scolairedes Chênes. Il a misbeaucoup de temps,ces dernières années, àtravailler à l’intégrationdes TIC en classe, maisil fait la part deschoses… il n’y a pasque « l’ordi »! Claudegère le site Web del’école et a égalementun site de classe intéressant,ce qui favorise,entre autres, le sentimentd’appartenancedes élèves.des TIC en pédagogie dans la tâchede l’enseignant, au moins pour uncertain nombre d’années. Ça prendaussi un leadership pédagogique :le directeur devrait identifier lespersonnes dans son équipe qui ontPhoto : Denis Garondes forces sur ce plan, organiser unplan de formation et d’accompagnementet ne pas compter que surdes bénévoles.D’autre part, Nathalie Frigon sedemande si on incite suffisammentles enseignants à s’interroger ausujet de la réforme. « Je fais partied’un groupe très critique et je croisque c’est bénéfique, mais comme jetravaille dans un établissementd’enseignement privé, on sent peutêtremoins la pression qu’à l’écolepublique pour appliquer tout ça. »Nathalie parle aussi de sa découverted’un colloque qui lui a offertdes pistes de travail et de réflexion :« Je suis tombée en amour avecl’AQUOPS, un colloque où je suisalimentée par des idées riches,stimulantes, intéressantes; finalement,nous nous rendons comptequ’il y a des idées qui ont un impactimportant sur les relations avec lesautres enseignants et sur le travaildes élèves. Le questionnement estvraiment important; ensuite, nousexpérimentons tranquillement différenteschoses qui ne nous sontpas imposées d’en haut, mais quenous partageons plutôt entre nous. »Sophie Hamel trouve que si tout lemonde faisait la même chose, ceserait moins intéressant, « alorsc’est aussi très bien que des enseignantsd’autres classes se focalisentsur autre chose que les TIC, surd’autres types de projets ». Stéphanerenchérit : « Les profs devraient passeraux jeunes leurs forces, leurspassions aussi. » Cependant, il fautformer, accompagner, outiller lesenseignants et comme le dit ClaudeGagnon : « Comment apprendre labicyclette sans bicyclette à la maison?Outillons les profs! »CONCLUSIONIl semble donc que les TIC soientlà pour rester et qu’étant donné lavaleur ajoutée qu’elles apportent àde nombreuses sphères du travail del’élève et de l’enseignant, on seraitfou de s’en passer! Cependant, tousles enseignants rencontrés aujourd’huirappellent l’importance duregard critique nécessaire pourStéphane Côté : Enseignantde 6 e année,il apprécie le fait d’avoird’abord enseigné l’éducationphysique, car ila toujours appris auxélèves à coopérer.Donner un sens à l’apprentissage: c’est là oùil tente de travailler leplus fort… augmenterl’estime de soi, entreautres au moyen del’ordinateur, représentepour lui une prioritéet il est égalementtrès important que lesjeunes constatent lerésultat de leurs efforts,qu’ils voient levisage des autresjeunes s’illuminer!Photo : Denis Garonassurer une intégration en classequi soit signifiante, enrichissante etstimulante.De plus, il est clair que le milieu del’éducation se trouve actuellementen recherche, en phase de tâtonnementpar rapport à l’intégrationdes technologies de l’information etde la communication en classe.Mais à cette phase correspond àtout le moins une attitude assezrépandue d’ouverture vis-à-vis lechangement proposé, les enseignantspouvant maintenant entrevoir certainespossibilités d’utilisation desTIC. Plusieurs projets de plus en plusconcrets et étoffés sont en train denaître. Selon les participants à notretable ronde, les caractéristiques desTIC favoriseraient l’adoption d’uneapproche socioconstructiviste quiplace le jeune au centre du processusd’apprentissage et qui meten avant la construction plutôt quela transmission de connaissances.L’utilisation des TIC en classe seraitun vecteur de changement pédagogiquepermettant de modifier lerapport au savoir des enseignants etdes élèves, ainsi que le rôle de chacun.Plus qu’un simple objet d’apprentissage,les TIC deviennent unnouveau moyen pour l’enseignementet l’apprentissage et nousassistons peu à peu à une modificationgraduelle des croyances et despratiques des enseignants.M me Marie-France Laberge estanimatrice au Service nationaldu RÉCIT - Domaine des langues.1. S’amuser et créer en jouant avec lesrègles de grammaire, est-ce possible?Grammaire par la bande propose unedémarche stimulante où l’élève devient lecréateur d’une bande dessinée mettant enscène des personnages qui évoluent dansun monde où les règles sont la trame del’aventure.VIE 18 Vie pédagogique 132, septembre-octobre2004

<strong>DOSSIER</strong>Clau<strong>de</strong> Gagnon : Enseignantau primaire,il fait aussi partie <strong>du</strong>groupe GRISE <strong>de</strong> laCommission scolaire<strong>de</strong>s Chênes. Il a misbeaucoup <strong>de</strong> temps,ces <strong>de</strong>rnières années, àtravailler à l’intégration<strong>de</strong>s TIC en classe, maisil fait la part <strong>de</strong>schoses… il n’y a pasque « l’ordi »! Clau<strong>de</strong>gère le site Web <strong>de</strong>l’école <strong>et</strong> a égalementun site <strong>de</strong> classe intéressant,ce qui favorise,entre autres, le sentimentd’appartenance<strong>de</strong>s élèves.<strong>de</strong>s TIC en pédagogie dans la tâche<strong>de</strong> l’enseignant, au moins pour uncertain nombre d’années. Ça prendaussi un lea<strong>de</strong>rship pédagogique :le directeur <strong>de</strong>vrait i<strong>de</strong>ntifier lespersonnes dans son équipe qui ontPhoto : Denis Garon<strong>de</strong>s forces sur ce plan, organiser unplan <strong>de</strong> formation <strong>et</strong> d’accompagnement<strong>et</strong> ne pas compter que sur<strong>de</strong>s bénévoles.D’autre part, Nathalie Frigon se<strong>de</strong>man<strong>de</strong> si on incite suffisammentles enseignants à s’interroger ausuj<strong>et</strong> <strong>de</strong> la réforme. « Je fais partied’un groupe très critique <strong>et</strong> je croisque c’est bénéfique, mais comme j<strong>et</strong>ravaille dans un établissementd’enseignement privé, on sent peutêtremoins la pression qu’à l’écolepublique pour appliquer tout ça. »Nathalie parle aussi <strong>de</strong> sa découverted’un colloque qui lui a offert<strong>de</strong>s pistes <strong>de</strong> travail <strong>et</strong> <strong>de</strong> réflexion :« Je suis tombée en amour avecl’AQUOPS, un colloque où je suisalimentée par <strong>de</strong>s idées riches,stimulantes, intéressantes; finalement,nous nous rendons comptequ’il y a <strong>de</strong>s idées qui ont un impactimportant sur les relations avec lesautres enseignants <strong>et</strong> sur le travail<strong>de</strong>s élèves. Le questionnement estvraiment important; ensuite, nousexpérimentons tranquillement différenteschoses qui ne nous sontpas imposées d’en haut, mais quenous partageons plutôt entre nous. »Sophie Hamel trouve que si tout lemon<strong>de</strong> faisait la même chose, ceserait moins intéressant, « alorsc’est aussi très bien que <strong>de</strong>s enseignantsd’autres classes se focalisentsur autre chose que les TIC, surd’autres types <strong>de</strong> proj<strong>et</strong>s ». Stéphanerenchérit : « Les profs <strong>de</strong>vraient passeraux jeunes leurs forces, leurspassions aussi. » Cependant, il fautformer, accompagner, outiller lesenseignants <strong>et</strong> comme le dit Clau<strong>de</strong>Gagnon : « Comment apprendre labicycl<strong>et</strong>te sans bicycl<strong>et</strong>te à la maison?Outillons les profs! »CONCLUSIONIl semble donc que les TIC soientlà pour rester <strong>et</strong> qu’étant donné lavaleur ajoutée qu’elles apportent à<strong>de</strong> nombreuses sphères <strong>du</strong> travail <strong>de</strong>l’élève <strong>et</strong> <strong>de</strong> l’enseignant, on seraitfou <strong>de</strong> s’en passer! Cependant, tousles enseignants rencontrés aujourd’huirappellent l’importance <strong>du</strong>regard critique nécessaire pourStéphane Côté : Enseignant<strong>de</strong> 6 e année,il apprécie le fait d’avoird’abord enseigné l’é<strong>du</strong>cationphysique, car ila toujours appris auxélèves à coopérer.Donner un sens à l’apprentissage: c’est là oùil tente <strong>de</strong> travailler leplus fort… augmenterl’estime <strong>de</strong> soi, entreautres au moyen <strong>de</strong>l’ordinateur, représentepour lui une priorité<strong>et</strong> il est égalementtrès important que lesjeunes constatent lerésultat <strong>de</strong> leurs efforts,qu’ils voient levisage <strong>de</strong>s autresjeunes s’illuminer!Photo : Denis Garonassurer une intégration en classequi soit signifiante, enrichissante <strong>et</strong>stimulante.De plus, il est clair que le milieu <strong>de</strong>l’é<strong>du</strong>cation se trouve actuellementen recherche, en phase <strong>de</strong> tâtonnementpar rapport à l’intégration<strong>de</strong>s technologies <strong>de</strong> l’information <strong>et</strong><strong>de</strong> la communication en classe.Mais à c<strong>et</strong>te phase correspond àtout le moins une attitu<strong>de</strong> assezrépan<strong>du</strong>e d’ouverture vis-à-vis lechangement proposé, les enseignantspouvant maintenant entrevoir certainespossibilités d’utilisation <strong>de</strong>sTIC. Plusieurs proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> plus en plusconcr<strong>et</strong>s <strong>et</strong> étoffés sont en train <strong>de</strong>naître. Selon les participants à notr<strong>et</strong>able ron<strong>de</strong>, les caractéristiques <strong>de</strong>sTIC favoriseraient l’adoption d’uneapproche socioconstructiviste quiplace le jeune au centre <strong>du</strong> processusd’apprentissage <strong>et</strong> qui m<strong>et</strong>en avant la construction plutôt quela transmission <strong>de</strong> connaissances.L’utilisation <strong>de</strong>s TIC en classe seraitun vecteur <strong>de</strong> changement pédagogiqueperm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> modifier lerapport au savoir <strong>de</strong>s enseignants <strong>et</strong><strong>de</strong>s élèves, ainsi que le rôle <strong>de</strong> chacun.Plus qu’un simple obj<strong>et</strong> d’apprentissage,les TIC <strong>de</strong>viennent unnouveau moyen pour l’enseignement<strong>et</strong> l’apprentissage <strong>et</strong> nousassistons peu à peu à une modificationgra<strong>du</strong>elle <strong>de</strong>s croyances <strong>et</strong> <strong>de</strong>spratiques <strong>de</strong>s enseignants.M me Marie-France Laberge estanimatrice au Service national<strong>du</strong> RÉCIT - Domaine <strong>de</strong>s langues.1. S’amuser <strong>et</strong> créer en jouant avec lesrègles <strong>de</strong> grammaire, est-ce possible?Grammaire par la ban<strong>de</strong> propose unedémarche stimulante où l’élève <strong>de</strong>vient lecréateur d’une ban<strong>de</strong> <strong>de</strong>ssinée m<strong>et</strong>tant enscène <strong>de</strong>s personnages qui évoluent dansun mon<strong>de</strong> où les règles sont la trame <strong>de</strong>l’aventure.VIE 18 Vie pédagogique 132, septembre-octobre2004

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