Apprendre à lire à l'âge adulte - Base de données en ...

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12.07.2015 Views

non-lecteurs; ils ne maîtrisent pas la lecture orale des mots réels ni celle des mots inventés. Il s’agitlà d’apprenants en grande difficulté. Plusieurs mois d’apprentissage ne se sont pas traduits par desgains appréciables dans leur capacité à lire oralement. Les quelques apprenants représentés par larangée de points dans la partie inférieure droite de la figure présentent également une dissociation.Dans ce cas, leur capacité à lire des mots réels est supérieure à la moyenne, alors que leur capacitéà lire des mots inventés est très réduite. Ce résultat est typique des individus dont le vocabulaireorthographique se développe bien, mais dont la capacité à opérer une correspondance entreles graphèmes et les phonèmes ne se développe pas normalement. Il s’agit là d’une dissociationcouramment observée chez les apprentis lecteurs atteints d’une dyslexie.Figure 5. Relation entre la lecture orale de mots réels et celle de mots inventés(score standardisé)L’apport des connaissances lexicales en lecture orale. La capacité des apprenants à distinguerles mots réels des mots inventés ou à segmenter les mots réels qui ne sont pas séparés par uneespace constitue un bon indicateur de vocabulaire orthographique. L’expansion du vocabulaireorthographique fournit à l’apprenti lecteur un point d’appui supplémentaire en lecture orale. Lacapacité de distinguer les mots réels des mots inventés est significativement corrélée avec le scoreen lecture de mots réels, r = 0,28, p < 0,004, et avec le score en lecture de mots inventés,r = 0,41, p < 0,001. La capacité de segmenter les mots collés ensemble est aussi significativementcorrélée avec le score en lecture de mots réels, r = 0,32, p < 0,001, et avec le score en lecture demots inventés, r = 0,47, p < 0,001. Une autre façon d’illustrer l’apport des connaissances lexicalesen lecture orale consiste à comparer le nombre de mots réels et inventés lus correctement en45 secondes. Cette comparaison est présentée dans la Figure 6 (voir la page 31).30Apprendre à lire à l’âge adulte – Résultats et interprétation

Figure 6. Relation entre le niveau d’avancement des apprenants dans le programmed’alphabétisation et le nombre de mots réels lus correctement en 45 secondesDans ces deux épreuves, les deux types de mots sont appariéssur le plan de la longueur et de la structure syllabique. La Cette différence donne à penserprincipale différence entre eux est que l’un a une signification que l’évocation du sens par leset l’autre pas. Cette figure montre clairement que lesmots se manifeste plus tôt chezapprenants des niveaux 2 à 4-5 arrivent à lire plus de mots les apprentis lecteurs adultesréels que de mots inventés en 45 secondes. Le niveau deque chez les enfants.performance observé auprès des jeunes apprentis lecteursest sensiblement différent. Chez les enfants, l’apport de la signification est très modeste au débutde l’apprentissage et va en s’accroissant d’un niveau scolaire au suivant. Chez les adultes de cetéchantillon, l’apport de la signification est constant et présent dès le niveau 2. Cette différencedonne à penser que l’évocation du sens par les mots se manifeste plus tôt chez les apprentislecteurs adultes que chez les enfants.L’identification lexicale et la compréhension en lecture. La compréhension en lecture estappuyée par plusieurs opérations cognitives. L’une des plus fondamentales consiste à identifierles mots rapidement. La réalisation automatique de cette opération permet à l’apprenti lecteurde concentrer son attention sur l’interprétation du sens de ce qu’il lit. De surcroît, elle réduit lapériode pendant laquelle le lecteur doit conserver en mémoire les informations tirées d’une phrase.Dans cette étude, nous avons évalué la rapidité de l’identification lexicale de deux façons. Dansl’épreuve de reconnaissance rapide des mots, les apprenants devaient parcourir une liste mixtede mots réels et inventés et identifier autant de mots réels que possible en 60 secondes. Dansl’épreuve de segmentation des mots, les apprenants devaient examiner des suites de mots sansespaces pour les séparer et en séparer autant que possible d’un trait en 60 secondes. La Figure 7(voir la page 32) montre que :• les apprenants qui sont habiles à identifier les mots réels rapidement obtiennent un score plusélevé en compréhension, r = 0,85, p < 0,001;• ceux qui segmentent les mots réels rapidement obtiennent aussi un score plus élevé encompréhension, r = 0,76, p < 0,001.Apprendre à lire à l’âge adulte – Résultats et interprétation31

Figure 6. Relation <strong>en</strong>tre le niveau d’avancem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s appr<strong>en</strong>ants dans le programmed’alphabétisation et le nombre <strong>de</strong> mots réels lus correctem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 45 secon<strong>de</strong>sDans ces <strong>de</strong>ux épreuves, les <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> mots sont appariéssur le plan <strong>de</strong> la longueur et <strong>de</strong> la structure syllabique. La Cette différ<strong>en</strong>ce donne à p<strong>en</strong>serprincipale différ<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>tre eux est que l’un a une signification que l’évocation du s<strong>en</strong>s par leset l’autre pas. Cette figure montre clairem<strong>en</strong>t que lesmots se manifeste plus tôt chezappr<strong>en</strong>ants <strong>de</strong>s niveaux 2 à 4-5 arriv<strong>en</strong>t à <strong>lire</strong> plus <strong>de</strong> mots les appr<strong>en</strong>tis lecteurs <strong>adulte</strong>sréels que <strong>de</strong> mots inv<strong>en</strong>tés <strong>en</strong> 45 secon<strong>de</strong>s. Le niveau <strong>de</strong>que chez les <strong>en</strong>fants.performance observé auprès <strong>de</strong>s jeunes appr<strong>en</strong>tis lecteursest s<strong>en</strong>siblem<strong>en</strong>t différ<strong>en</strong>t. Chez les <strong>en</strong>fants, l’apport <strong>de</strong> la signification est très mo<strong>de</strong>ste au début<strong>de</strong> l’appr<strong>en</strong>tissage et va <strong>en</strong> s’accroissant d’un niveau scolaire au suivant. Chez les <strong>adulte</strong>s <strong>de</strong> cetéchantillon, l’apport <strong>de</strong> la signification est constant et prés<strong>en</strong>t dès le niveau 2. Cette différ<strong>en</strong>cedonne à p<strong>en</strong>ser que l’évocation du s<strong>en</strong>s par les mots se manifeste plus tôt chez les appr<strong>en</strong>tislecteurs <strong>adulte</strong>s que chez les <strong>en</strong>fants.L’i<strong>de</strong>ntification lexicale et la compréh<strong>en</strong>sion <strong>en</strong> lecture. La compréh<strong>en</strong>sion <strong>en</strong> lecture estappuyée par plusieurs opérations cognitives. L’une <strong>de</strong>s plus fondam<strong>en</strong>tales consiste à i<strong>de</strong>ntifierles mots rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t. La réalisation automatique <strong>de</strong> cette opération permet à l’appr<strong>en</strong>ti lecteur<strong>de</strong> conc<strong>en</strong>trer son att<strong>en</strong>tion sur l’interprétation du s<strong>en</strong>s <strong>de</strong> ce qu’il lit. De surcroît, elle réduit lapério<strong>de</strong> p<strong>en</strong>dant laquelle le lecteur doit conserver <strong>en</strong> mémoire les informations tirées d’une phrase.Dans cette étu<strong>de</strong>, nous avons évalué la rapidité <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntification lexicale <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux façons. Dansl’épreuve <strong>de</strong> reconnaissance rapi<strong>de</strong> <strong>de</strong>s mots, les appr<strong>en</strong>ants <strong>de</strong>vai<strong>en</strong>t parcourir une liste mixte<strong>de</strong> mots réels et inv<strong>en</strong>tés et i<strong>de</strong>ntifier autant <strong>de</strong> mots réels que possible <strong>en</strong> 60 secon<strong>de</strong>s. Dansl’épreuve <strong>de</strong> segm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong>s mots, les appr<strong>en</strong>ants <strong>de</strong>vai<strong>en</strong>t examiner <strong>de</strong>s suites <strong>de</strong> mots sansespaces pour les séparer et <strong>en</strong> séparer autant que possible d’un trait <strong>en</strong> 60 secon<strong>de</strong>s. La Figure 7(voir la page 32) montre que :• les appr<strong>en</strong>ants qui sont habiles à i<strong>de</strong>ntifier les mots réels rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t obti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t un score plusélevé <strong>en</strong> compréh<strong>en</strong>sion, r = 0,85, p < 0,001;• ceux qui segm<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t les mots réels rapi<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t obti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t aussi un score plus élevé <strong>en</strong>compréh<strong>en</strong>sion, r = 0,76, p < 0,001.<strong>Appr<strong>en</strong>dre</strong> à <strong>lire</strong> à l’âge <strong>adulte</strong> – Résultats et interprétation31

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