Pratiques d'utilisation et de gestion des pesticides par les ...

Doumbia & Kwadjo……………………...……………J. Appl. Biosci. 2009. Pratiques d’utilisation et gestion pesticides% de maraîchers80706050403020100AbidjanMalaisesBanlieuesPas de malaisesFigure 12 : Manifestation de malaises liés aux applications de pesticides chez les maraîchersDISCUSSIONLe manque de contrôle dans les filières maraîchères enCôte d’Ivoire laisse libre cours à toute sorte depratiques et de spéculations (ANOPACI, 1999). Ainsi,selon l’ANOPACI (2000a), à Abidjan, les pesticidessont vendus sur les sites de productions. En banlieues,les producteurs achètent les pesticides auprès de petitsrevendeurs sur les marchés locaux. Aussi, ledétournement des produits cotonniers sur lemaraîchage a été constaté dans la zone abidjanaise.La plupart des maraîchers utilisent un pulvérisateurpour l’épandage des pesticides. Cependant, enbanlieues, certains utilisent des arrosoirs et desrameaux d’arbre ou de palmier. Lorsque le traitementest fait au balai (fabriqué avec des herbes ou desnervures de palme), après avoir trempé ce dernier dansle seau de bouillie, on asperge le feuillage des plantes.Cependant, Affougnon (1996) affirme que cettetechnique n’est pas très efficace, car beaucoup debouillie est gaspillée et la répartition sur la culture esttrès mauvaise.Dans les banlieues abidjanaises, lesmaraîchers utilisent des pesticides homologués pourles cultures légumières et respectent plus moins oumoins les doses recommandées. Leur attitude pourraits’expliquée par les visitent sporadiques qu’ils reçoiventdes agents locaux de l’Agence Nationale d’Appui pourle Développement Rural (ANADER), d’étudiantsstagiaires et d’ONG. Quant à ceux d’Abidjan, lamajorité ne suit aucune recommandation concernant ledosage des produits phytosanitaires utilisés. En outre,la plupart de ces produits ne sont pas homologués pourêtre utilisés en maraîchage. Certains des produitsutilisés ne figurent même pas sur la liste des produitsphytosanitaires homologués en Côte d’Ivoire et établiepar Kouablé et al. (2003), alors que tout pesticide doitfaire l’objet d’une homologation ou doit bénéficier d’uneautorisation provisoire de vente préalablement à sonutilisation en Côte d’Ivoire (Kouablé, 1998). En outre, ilest vrai que lorsqu’un utilisateur a à choisir unpesticide, il va tout de suite faire appel à la matièreactive la plus efficace et à la formulation qui sera lamieux adaptée au traitement envisagé (la meilleureefficacité au moindre coût). Rarement, il n’intègre dansson choix l’aspect environnemental, c’est-à-dire lesrisques écotoxicologiques que la matière activerésiduelle peut présenter pour l’environnement (Coste,1998).D’une manière générale, le comportement desmaraîchers d’Abidjan et dans les banlieues révèle qu’ilspratiquent un maraîchage non respectueux del’environnement et de la santé humaine. En effet, desproducteurs jettent les emballages des produitsphytosanitaires sur les sites de production. Certainsrevendent ces emballages ou les utilisent dans leurménage. Le stockage des produits agrochimiqueslaisse à désirer dans la mesure où ceux-ci sont gardésnon seulement au niveau des parcelles, mais aussi à lamaison. En plus de ces risques, la quasi absence deprécautions lors de l’épandage des produits expose lesmaraîchers à des risques d’intoxication comme l’ontsouligné plusieurs organisations (ANOPACI, 2000a,2000b; INRS, 2007; Pest Action Network, 2007).1000