Rapport annuel 2010 de l'AMF - La Documentation française
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apport <strong>annuel</strong> <strong>2010</strong> | Autorité <strong>de</strong>s marchés financiers2 | Ces progrès ne doivent pas occulter les risques potentiels que notre nouveau comité <strong>de</strong>s risquesdétecte plus en amont.Il s’agit d’abord du développement d’une finance parallèle, dite shadow banking, qui prospérera d’autant plus que lesentités régulées seront étroitement surveillées. Ce danger a été anticipé par la prési<strong>de</strong>nce française du G20 qui en a faitune <strong>de</strong>s priorités <strong>de</strong> son programme <strong>de</strong> travail.Par ailleurs, le fonctionnement toujours plus opaque, rapi<strong>de</strong> et fragmenté <strong>de</strong>s marchés, que le seul besoin <strong>de</strong> liquidités <strong>de</strong>l’économie ne saurait justifier, reste ma principale source <strong>de</strong> préoccupation. Nous avons en 2011 une occasion historique<strong>de</strong> corriger la directive sur les Marchés d’instruments financiers, en partie responsable <strong>de</strong> cette dérive. Aussi techniquesoit le sujet – du rapatriement <strong>de</strong>s transactions opérées <strong>de</strong> gré à gré sur <strong>de</strong>s marchés régulés aux effets du trading à hautefréquence, il justifie une implication politique compte tenu <strong>de</strong>s enjeux.Enfin, j’attire l’attention sur les risques que soulève la recherche <strong>de</strong> placements toujours plus rémunérateurs, mais aussiplus risqués, dans un contexte <strong>de</strong> taux d’intérêt bas, ainsi que sur les difficultés prévisibles <strong>de</strong> financement <strong>de</strong>s PME,compte tenu <strong>de</strong>s nouvelles contraintes pru<strong>de</strong>ntielles et <strong>de</strong> Solvency II.3 | Je sais gré à Madame le ministre <strong>de</strong> l’Économie, <strong>de</strong>s Finances et <strong>de</strong> l’Industrie et au Parlement d’avoir donné à l’AMFen <strong>2010</strong> <strong>de</strong> nouveaux outils et <strong>de</strong> nouveaux moyens pour lui permettre <strong>de</strong> mieux remplir sa mission <strong>de</strong> protection<strong>de</strong> l’épargne et <strong>de</strong>s épargnants et donc <strong>de</strong> mieux prévenir les risques pour mieux les circonscrire.<strong>La</strong> loi <strong>de</strong> finances 2011 nous a dotés <strong>de</strong>s moyens supplémentaires que je <strong>de</strong>mandais pour remplir les nouvelles missionsqui nous ont été confiées et qui nécessitent <strong>de</strong>s investissements dans la surveillance <strong>de</strong>s marchés d’autant plus importantsque les techniques <strong>de</strong> trading se sont sophistiquées et automatisées.Quant à la loi <strong>de</strong> régulation bancaire et financière (LRBF) promulguée le 23 octobre <strong>2010</strong>, elle donne au régulateur <strong>de</strong>smarchés <strong>de</strong> nouveaux leviers d’action et sur le terrain <strong>de</strong> la surveillance, et sur celui <strong>de</strong> la sanction.Ainsi avons-nous étendu notre surveillance aux transactions sur actions <strong>de</strong> gré à gré, aux transactions sur dérivés cotés etaux transactions sur titres obligataires. <strong>La</strong> LRBF a clarifié l’extension <strong>de</strong> la notion d’abus <strong>de</strong> marché aux marchés dérivés.Nous avons signé un protocole d’accord avec la Commission <strong>de</strong> régulation <strong>de</strong> l’énergie pour organiser la surveillanceconjointe <strong>de</strong>s marchés <strong>de</strong> l’énergie et <strong>de</strong> quotas d’émission. <strong>La</strong> mise en œuvre, dès février 2011, du dispositif <strong>de</strong> surveillance<strong>de</strong>s positions ven<strong>de</strong>uses à découvert significatives sur actions aura, espérons-nous, un effet dissuasif. Il fautaussi mentionner notre participation active à l’élaboration du cadre européen <strong>de</strong> surveillance <strong>de</strong>s agences <strong>de</strong> notation, autitre <strong>de</strong> la nouvelle mission <strong>de</strong> supervision <strong>de</strong> ces agences qui nous échoit.Sur le terrain <strong>de</strong> la sanction, la LRBF nous aura enfin permis <strong>de</strong> renforcer l’efficacité <strong>de</strong> notre chaîne répressive et d’engarantir l’efficacité, l’impartialité et la rapidité. Les mesures adoptées portent tant sur le déroulement <strong>de</strong>s enquêtes que surla procédure <strong>de</strong> sanction elle-même. Une phase <strong>de</strong> droit <strong>de</strong> réponse a été mise en place en fin d’enquête. <strong>La</strong> représentationdu Collège <strong>de</strong>vant la Commission <strong>de</strong>s sanctions a été renforcée. Le plafond <strong>de</strong>s sanctions a été fortement relevé, notammentpour les abus <strong>de</strong> marché pour lesquels il a été multiplié par dix, pour atteindre désormais 100 millions d’euros. Enoutre, le Collège dispose désormais d’un droit <strong>de</strong> recours contre les décisions <strong>de</strong> la Commission <strong>de</strong>s sanctions, possibilitéqui n’était offerte jusque là qu’aux personnes sanctionnées. Enfin, les séances et les décisions <strong>de</strong> la Commission <strong>de</strong>s sanctionssont maintenant, par principe, publiques, disposition fortement dissuasive compte tenu du risque réputationnel.Demandée <strong>de</strong> longue date par l’AMF, la transaction, a été introduite sous la forme d’une procédure <strong>de</strong> « compositionadministrative » avec un périmètre limité aux manquements <strong>de</strong>s intermédiaires financiers à leurs obligations professionnelles,excluant les abus <strong>de</strong> marché (manquement d’initié, manipulation <strong>de</strong> cours et diffusion <strong>de</strong> fausses informations).Pour mémoire, en <strong>2010</strong> l’AMF a ouvert 73 enquêtes, et 76 personnes ont été sanctionnées au terme d’une procédure qui4