bilan de la Drire Haute-Normandie 2008 - Risques Majeurs et ...

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Les risques industrielsAccidents et retours d’expérience significatifsen 2007 en Haute-NormandieLes accidents, incidents et “presque accidents” sont riches d’enseignements pour les industriels et les autorités administratives.Ils font l’objet d’analyses pour éviter leur renouvellement et contribuent à l’évolution de la réglementation.Le Bureau d’Analyse des Risques et des Pollutions Industrielles (BARPI)du Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable recenseles accidents et pollutions industriels survenant sur le territoirefrançais et organise le retour d’expérience. En 2007, le BARPI aenregistré 45 événements pour la Haute-Normandie (8 cas dans ledépartement de l’Eure et 37 dans le département de Seine-Maritimepour 1000 accidents survenus en France en 2007). Ces événementssont enregistrés dans la base de données ARIA mise en place parle BARPI.Une échelle européenne des accidents industriels a été officialiséeen février 1994 par le comité des autorités compétentes des étatsmembres pour l’application de la directive SEVESO. Elle repose sur18 paramètres destinés à caractériser objectivement les effets oules conséquences des accidents. Chacun de ces 18 paramètrescomprend 6 niveaux. Le niveau le plus élevé atteint par l’un desparamètres détermine l’indice de l’accident.A la suite de difficultés apparues avec l’attribution d’un indiceglobal recouvrant des conséquences de nature très différentes selonles accidents, une nouvelle présentation de l’échelle européenneselon quatre indices a été proposée.L’échelle retenue par le Conseil Supérieur des Installations Classées(CSIC) regroupe les 18 paramètres de l’échelle européenne en quatregroupes homogènes d’effets ou de conséquences :- Quantités de matières dangereuses- Conséquences humaines et sociales- Conséquences environnementales- Conséquences économiquesExemple : N°5611 - 01/06/1974 - Royaume Uni - FLIXBOROUGHQuantité de matièresdangereusesConséquenceshumaines et socialesConséquencesenvironnementalesConséquenceséconomiquesPlusieurs accidents parmi les plus significatifs ayant touché des installations industrielles en 2007 en Haute-Normandie sontdécrits ci-après :EUREARIA 32718 - 21/01/200727 - SAINT-PIERRE-LA-GARENNE24.2Z - Fabrication de produits agrochimiquesDans une usine agrochimique, une série d’explosions puis un incendielocalisé dans un lit fluidisé ont lieu vers 19h10 dans une unité de fabricationd’un fongicide à partir de soufre liquide.Le procédé met en oeuvre des cuves de formulation contenant un mélangede soufre liquide, de lignosulfonate de calcium, de sulfate de calcium etde soude. La pâte obtenue est ensuite séchée et micronisée dans une tourd’atomisation par pulvérisation de la préparation dans un courant d’airchaud à co-courant et un lit fluidisé.62 édition 2008 L’Industrie et l’Environnement en Haute-Normandie

Les risques industrielsL’expertise réalisée montre que l’explosion s’est initiée dans le lit fluidisé sansdoute à la suite d’une décharge électrostatique et a déclenché l’ouverturedes évents. La propagation d’une particule incandescente provoque uneexplosion secondaire dans les cyclones de la tour d’atomisation et dans leventilateur d’extraction vers le laveur des gaz. Le capot de ce dernier est détruit(avec ouverture de l’évent). Enfin, une dernière explosion se produit dans latour d’atomisation, certainement initiée par une particule incandescenteremontée depuis le lit fluidisé (ouverture des évents).Le POI déclenché à 20h15 est levé à 22h40. Des odeurs de SO 2sont perçuesdans l’environnement de manière très localisée. Des binômes de pompierseffectuent des mesures du SO 2(1 ppm), d’explosimétrie (négative) etcontrôlent la présence de points chauds (17 °C). Bien que 2 bâtiments deproduction soient confinés, la production se poursuit à cadence réduite. Les4 opérateurs de l’atelier sont évacués et 7 personnes confinées. Un pompierest blessé lors de l’intervention (doigts écrasés). La trappe de rejet en Seineest fermée et les eaux d’extinction incendie sont récupérées dans le bassinde confinement de 800 m³ : aucune pollution de la Seine n’est à déplorer.Les dommages matériels sont nombreux : le ventilateur de tirage de l’air ensortie de la tour d’atomisation situé en aval des cyclones est endommagé,la canalisation entre le cyclone du lit fluidisé et le premier étage du laveur degaz est rompue au niveau d’une partie fragilisée, la canalisation amenantl’air chaud en tête de la tour d’atomisation est rompue au niveau d’unepartie particulièrement corrodée qui devait être modifiée dans le courantde l’année. Des parties du bardage sont détruites par le souffle dans d’atelier(parties translucides), la structure du bâtiment est par endroit endommagée.L’inspection demande de mettre en sécurité l’installation. L’activité de l’ateliersera arrêtée pendant 8 mois.Les évents ont bien fonctionné. En revanche, le système de détection/extinctionincendie automatique des cyclones n’a pas empêché la générationd’une explosion secondaire en aval au niveau du ventilateur d’extraction etla trappe à fermeture semi rapide située entre la tour d’atomisation et le litfluidisé conçue pour arrêter un incendie n’a pas évité la génération d’uneexplosion secondaire en aval du lit fluidisé.•ARIA 32716 - 22/01/200727 - VAL-DE-REUIL24.4C - Fabrication de médicamentsA 20h30, une explosion se produit sur un fût de 50 kg de cyanamide enpoudre stocké dans un module de stockage réfrigéré à 4°C (conteneurfrigorifique) d’une usine pharmaceutique.Après avoir entendu l’explosion, un chef d’équipe fait le tour des installationsde son unité mais ne constate rien. Vers 21h30, un opérateur sent une odeurd’ammoniac en passant à proximité du conteneur frigorifique. Alerté parson collègue, le technicien de maintenance de nuit constate que l’alarmede température de la chambre froide est activée, la température enregistréeétant de 15 °C. A 22h25, l’odeur d’ammoniac persiste et des traces de poudresur la cloison extérieure de la porte coulissante sont constatées. Vers 23 h,une cellule de crise est mise en place pour analyser la situation. A 23h30,la température dans la chambre froide est de 10 °C. A 23h50, les pompierssont informés de la situation. Equipés de combinaisons étanches, de gantset d’ARI, 2 employés pénètrent dans le conteneur et constatent que l’un desfûts a fortement chauffé (peinture carbonisée) et que les cloisons intérieuresdu module sont recouvertes d’une couche de poudre blanche. A minuit,le fût incriminé est sorti du conteneur, emballé dans un double sac PE etplacé en zone sécurisée. A 1 h, 2 pompiers et un employé analysent l’airà l’aide de tube Dragër et mesurent la température des fûts (3 à 3,8 °C).L’exploitant fait mesurer la température de la chambre froide toutes lesheures et demande de prévenir le technicien de nuit si la température estsupérieure à 7 °C. L’explosion résulte d’une décomposition du cyanamide,produit toxique. Le conteneur et les environs sont nettoyés. L’activité deproduction de médicaments reprend dès le lendemain matin. Un incidentsimilaire se produit le mois suivant (cf. n°ARIA 32717) mettant en cause,après investigations, le nouveau fournisseur de ce produit. La cyanamideen poudre d’origine chinoise ne contient pas d’agent stabilisant permettantde limiter sa vitesse de décomposition, contrairement au produit d’origineallemande précédemment utilisé sur site.•SEINE-MARITIMEARIA 32705 - 24/01/200776 - LILLEBONNE24.1N - Fabrication de caoutchouc synthétiqueUn piquage se rompt vers 8 h dans une usine de fabrication de caoutchouc; 6 m³ de cément chaud (75 % hexane, 25 % polymère) se répandentsur le sol, un nuage d’hexane se forme mais ne s’enflammeheureusement pas.Le POI est déclenché. Les équipes de secours de l’usine interviennent, puis lespompiers sont alertés ; 4 employés incommodés sont hospitalisés. Un communiquéde presse de l’exploitant indique que la situation a été rapidementcontrôlée et que les rejets n’ont entraîné aucun impact hors du site. L’incidents’est produit sur une chaîne de polymérisation.Soudé sur la ligne de refoulement d’une pompe, un piquage raccordé à unpréleveur d’échantillons et un pressostat s’est dévié ; une brèche s’est créée,par laquelle s’est échappé le cément. Sous l’effet de la chaleur et de la détente,l’hexane contenu dans le cément s’est vaporisé en formant un nuage inflammable.Les détecteurs de gaz se déclenchent, entraînant la fermeture de lavanne du réacteur et une alerte en salle de contrôle. La ligne de productionest isolée en fermant des vannes manuelles en amont et en aval de la pompe.Les diffuseurs de mousse sont mis en route pour recouvrir le cément, tandisque les effluents sont dirigés vers les bassins de confinement.L’exploitant précise que la dérivation avec le pressostat a été rajoutée en2004 sur le piquage mis en place en 2003 sans que la soudure de ce derniersur la ligne de refoulement de la pompe n’ait été renforcée. L’inspectiondes installations classées note que cette modification n’a été ni tracée niformalisée et n’a pas fait l’objet d’une évaluation suffisante des risques. L’exploitantdéclare que le renforcement de la dérivation a créé un phénomènede balourd aggravé par les vibrations dues au fonctionnement de la pompe.Ce phénomène a fini par entraîner une rupture par fatigue probablementau niveau de la soudure du piquage sur la ligne principale.Après cet incident, l’exploitant démonte la ligne de refoulement de la pompeet le piquage incriminé pour réparation. Toutes les lignes de polymérisationsont arrêtées. L’exploitant vérifie l’absence de piquage similaire sur lesautres lignes. Le redémarrage des lignes de polymérisation est conditionnéà la justification de l’absence de toute configuration similaire au piquagedéfaillant, la réalisation des inspections nécessaires prouvant le bon étatdes équipements et la mise en place des mesures de prévention destinées àdiminuer la probabilité de renouvellement d’un tel incident. L’exploitant doitenfin communiquer une chronologie des faits, un descriptif des équipementsimpliqués, une analyse des causes de l’incident, ainsi que des effets sur lespersonnes et sur l’environnement. Le respect de l’arrêté de mesures d’urgenceimposant ces différentes mesures permet le redémarrage de la ligne 3 moisaprès l’incident. Les pertes d’exploitation sont évaluées à 0,9 MEuros. •ARIA 32837 - 20/03/200776 - LE GRAND-QUEVILLY24.1J - Fabrication de produits azotés et d’engraisDans une usine d’engrais, 750 kg d’ammoniac (NH 3) sont émis à l’atmosphèredurant 2h30 par une cheminée de 15 m de hauteur.Le POI du site est déclenché à 11h20, après alerte des pompiers par desemployés incommodés dans une usine voisine.L’Industrie et l’Environnement en Haute-Normandie édition 200863

Les risques industrielsAcci<strong>de</strong>nts <strong>et</strong> r<strong>et</strong>ours d’expérience significatifsen 2007 en <strong>Haute</strong>-<strong>Normandie</strong>Les acci<strong>de</strong>nts, inci<strong>de</strong>nts <strong>et</strong> “presque acci<strong>de</strong>nts” sont riches d’enseignements pour les industriels <strong>et</strong> les autorités administratives.Ils font l’obj<strong>et</strong> d’analyses pour éviter leur renouvellement <strong>et</strong> contribuent à l’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> réglementation.Le Bureau d’Analyse <strong>de</strong>s <strong>Risques</strong> <strong>et</strong> <strong>de</strong>s Pollutions Industrielles (BARPI)du Ministère <strong>de</strong> l’Ecologie <strong>et</strong> du Développement Durable recenseles acci<strong>de</strong>nts <strong>et</strong> pollutions industriels survenant sur le territoirefrançais <strong>et</strong> organise le r<strong>et</strong>our d’expérience. En 2007, le BARPI aenregistré 45 événements pour <strong>la</strong> <strong>Haute</strong>-<strong>Normandie</strong> (8 cas dans ledépartement <strong>de</strong> l’Eure <strong>et</strong> 37 dans le département <strong>de</strong> Seine-Maritimepour 1000 acci<strong>de</strong>nts survenus en France en 2007). Ces événementssont enregistrés dans <strong>la</strong> base <strong>de</strong> données ARIA mise en p<strong>la</strong>ce parle BARPI.Une échelle européenne <strong>de</strong>s acci<strong>de</strong>nts industriels a été officialiséeen février 1994 par le comité <strong>de</strong>s autorités compétentes <strong>de</strong>s étatsmembres pour l’application <strong>de</strong> <strong>la</strong> directive SEVESO. Elle repose sur18 paramètres <strong>de</strong>stinés à caractériser objectivement les eff<strong>et</strong>s oules conséquences <strong>de</strong>s acci<strong>de</strong>nts. Chacun <strong>de</strong> ces 18 paramètrescomprend 6 niveaux. Le niveau le plus élevé atteint par l’un <strong>de</strong>sparamètres détermine l’indice <strong>de</strong> l’acci<strong>de</strong>nt.A <strong>la</strong> suite <strong>de</strong> difficultés apparues avec l’attribution d’un indiceglobal recouvrant <strong>de</strong>s conséquences <strong>de</strong> nature très différentes selonles acci<strong>de</strong>nts, une nouvelle présentation <strong>de</strong> l’échelle européenneselon quatre indices a été proposée.L’échelle r<strong>et</strong>enue par le Conseil Supérieur <strong>de</strong>s Instal<strong>la</strong>tions C<strong>la</strong>ssées(CSIC) regroupe les 18 paramètres <strong>de</strong> l’échelle européenne en quatregroupes homogènes d’eff<strong>et</strong>s ou <strong>de</strong> conséquences :- Quantités <strong>de</strong> matières dangereuses- Conséquences humaines <strong>et</strong> sociales- Conséquences environnementales- Conséquences économiquesExemple : N°5611 - 01/06/1974 - Royaume Uni - FLIXBOROUGHQuantité <strong>de</strong> matièresdangereusesConséquenceshumaines <strong>et</strong> socialesConséquencesenvironnementalesConséquenceséconomiquesPlusieurs acci<strong>de</strong>nts parmi les plus significatifs ayant touché <strong>de</strong>s instal<strong>la</strong>tions industrielles en 2007 en <strong>Haute</strong>-<strong>Normandie</strong> sontdécrits ci-après :EUREARIA 32718 - 21/01/200727 - SAINT-PIERRE-LA-GARENNE24.2Z - Fabrication <strong>de</strong> produits agrochimiquesDans une usine agrochimique, une série d’explosions puis un incendielocalisé dans un lit fluidisé ont lieu vers 19h10 dans une unité <strong>de</strong> fabricationd’un fongici<strong>de</strong> à partir <strong>de</strong> soufre liqui<strong>de</strong>.Le procédé m<strong>et</strong> en oeuvre <strong>de</strong>s cuves <strong>de</strong> formu<strong>la</strong>tion contenant un mé<strong>la</strong>nge<strong>de</strong> soufre liqui<strong>de</strong>, <strong>de</strong> lignosulfonate <strong>de</strong> calcium, <strong>de</strong> sulfate <strong>de</strong> calcium <strong>et</strong><strong>de</strong> sou<strong>de</strong>. La pâte obtenue est ensuite séchée <strong>et</strong> micronisée dans une tourd’atomisation par pulvérisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> préparation dans un courant d’airchaud à co-courant <strong>et</strong> un lit fluidisé.62 édition <strong>2008</strong> L’Industrie <strong>et</strong> l’Environnement en <strong>Haute</strong>-<strong>Normandie</strong>

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