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RAPPORT D'ACTIVITÉS 2011

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LA CHARTE DE MÉDECINSSANS FRONTIÈRESMédecins Sans Frontières est une association privée à vocation internationale.L’association rassemble majoritairement des médecins et des membres des professionsmédicales et para-médicales et est ouverte aux autres professions utiles à sa mission.Tous souscrivent sur l’honneur aux principes suivants :Les Médecins Sans Frontières apportent leur secours aux populations en détresse, aux victimes decatastrophes d’origine naturelle ou humaine, de situation de belligérance, sans aucune discriminationde race, de religion, philosophie ou politique.Œuvrant dans la neutralité et l’impartialité, les Médecins Sans Frontières revendiquent, au nom del’éthique médicale universelle et du droit à l’assistance humanitaire, la liberté pleine et entière del’exercice de leur fonction.Ils s’engagent à respecter les principes déontologiques de leur profession et à maintenir une totaleindépendance à l’égard de tout pouvoir ainsi que de toute force politique, économique ou religieuse.Volontaires, ils mesurent les risques et périls des missions qu’ils accomplissent et ne réclamerontpour eux ou leurs ayants droit aucune compensation autre que celle que l’association est en mesurede leur fournir.Les résumés par pays présentés dans ce rapport donnent une description des activités de MSF à travers le monde entre janvieret décembre <strong>2011</strong>. Les statistiques relatives au personnel font état de l’ensemble des effectifs équivalent à des pleins temps.Les résumés des activités spécifiques à chaque pays se veulent représentatifs mais, pour des raisons de place, ne sont pasexhaustifs. Les noms de lieux et frontières qui figurent dans ce document ne reflètent aucune position de MSF quant à leurstatut juridique. Les noms de certains patients ont été modifiés pour des raisons de confidentialité.


TABLE DESMATIÈRES4 Bilan de l’année2 LES PROGRAMMES DE MSF DANS LE MONDE4 Bilan de l’annéeDr Unni Karunakara, Président internationalKris Torgeson, Secrétaire générale8 Aperçu des activités10 Glossaire des maladies et activités14 L’action humanitaire :à tout prix ?14 L’action humanitaire : à tout prix ?16 Somalie : à besoins extrêmes, choix extrêmes18 Thaïlande : Médecins Sans Frontières fermesa plus ancienne mission22 Intensifier la prise en charge du VIH :Devancer la vague de nouvelles infections25 ACTIVITÉS PAR PAYS18 Thaïlande : la plus ancienne mission de MSF111 <strong>RAPPORT</strong>S Spéciaux Publiés EN <strong>2011</strong>112 MSF en chiffres116 CONTACTER MÉDECINS SANS FRONTIÈRES22 Intensifier la prise en charge du VIH25 Activités par paysTABLE DES MATIÈRES 1


LES PROGRAMMES DEMSF DANS LE MONDEFranceItalIEGrèceTurquieGéorgiEArménieMarocTunisiELibyeLIbanTerritoirespalestiniensoccupésÉgypteSyriEIraKIranBahreïnGuatemalaHondurasHaïtiColombiEGuinéeMaliSierra Leone Côted’IvoireLibériaBurkinafasoNigerNigériaCameroUnCongoTChadRépubliQUECentrafricaInERépubliQUEDÉmocratiqueDU CongoSoudanSoudandu SudéthiopiEOUgandaKenyaBurundiDjiboutiYémenSomaliEBréSilZambiEMalawiBoliviEZimbabweMadagascarPARAGUAYMozambiqueSwazilandAfriquedu SudLesotho2 LES PROGRAMMES DE MSF DANS LE MONDE


26 Afghanistan68 Libye28 Afrique du Sud71 Madagascar29 Arménie72 Malawi30 Bahreïn73 Mali31 Bangladesh78 Maroc32 BoliviE74 Mozambique33 BréSil76 MyanmarFédérationde Russie34 Burkina Faso35 Burundi79 Niger80 Nigéria36 CambodGE82 OUganda37 CameroUn83 OUzbékistan38 ChinE84 PakistanOUzbékistanAfghanistanPakistanKIrgHIzIstanIndEBangladeshMyanmarChinEJapOn40 ColombiE39 Congo42 Côte d’Ivoire44 Djibouti45 Égypte46 éthiopiE85 PapouasieNouvelleGuinée86 Paraguay87 Philippines90 RépubliQUECentrafricaInESri LankaThaïlandECambodGEPhilippinesPapouasieNouvelleGuinée48 Fédérationde Russie49 France50 GéorgiE51 Grèce52 Guatemala53 Guinée54 Haïti56 Honduras88 RépubliQUEDÉmocratiqueDU Congo91 Sierra Leone92 SomaliE96 Soudan94 Soudan du Sud97 Sri Lanka98 Swaziland58 IndE99 SyriE57 IraK100 TChad60 Iran61 ItalIE102 Territoirespalestiniensoccupés62 JapOn103 ThaïlandE64 Kenya104 TunisiE63 KIrgHIzIstan105 Turquie66 Lesotho106 Yémen67 LIban110 ZambiE70 Libéria108 ZimbabweLES PROGRAMMES DE MSF DANS LE MONDE 3


Médecins Sans FrontièresBilande l’annéeDr Unni Karunakara, Président internationalKris Torgeson, Secrétaire générale<strong>2011</strong> a vu se multiplierles crises humanitairescomplexes. Presque toutesont mis notre capacitéd’intervention à l’épreuve.Guerre interminable, sécheresse et accèslimité à l’aide médicale ou aux secours ontaggravé la crise dans le centre-sud de laSomalie. De mai à décembre, MédecinsSans Frontières (MSF) a traité plus de95 000 cas de malnutrition et plus de6 000 cas de rougeole dans cette partie dela Somalie et dans les camps de réfugiés enÉthiopie et au Kenya. Nous avons vaccinéprès de 235 000 enfants contre la rougeoleet effectué plus de 450 000 consultations.Nous avons pourtant eu les plus grandesdifficultés à accéder aux populations dontnous supposions qu’elles avaient besoind’aide. Face à l’insécurité et à l’interdictiond’ouvrir de nouveaux programmes, nousn’avons pu qu’étendre les projets existants.Le 13 octobre <strong>2011</strong>, deux de nos collègues,Blanca Thiebaut et Montserrat Serra, ontété enlevées dans un des camps de réfugiéssomaliens à Dadaab, au Kenya. En find’année, nos collègues Philippe Havet et ledocteur Andrias Karel Keiluhu, ont été tués enmission à Mogadiscio. Humanitaires engagés,Philippe et Andrias ont chacun travaillé pourMSF pendant plus de 10 ans. (Pour en savoirplus sur les défis que posent les opérations enSomalie, lisez l’article en pages 16–17.)Abidjan. Elles ont aussi apporté une aidemédicale aux ivoiriens réfugiés au Libéria.En République démocratique du Congo (RDC),la violence et l’insécurité ont persisté toutel’année et notre personnel médical a soignédes centaines de milliers de patients quin’avaient pas d’autre accès aux soins.Toujours en <strong>2011</strong>, la RDC a gagné unnouveau voisin, le Soudan du Sud devenuindépendant et qui, lui aussi, est miné parl’insécurité et privé d’un système de santéadéquat. Les équipes MSF ont travaillédans sept des dix États de ce pays.Lorsque le conflit a éclaté en Libye, MSF estintervenu dans les structures de santé deplusieurs villes et offert chirurgie, soins desanté primaires et soutien psychologique.Les équipes ont également porté assistanceà une partie des milliers de personnes quiont fui en Italie et en Tunisie. Plusieurssemaines ont toutefois été nécessaires avantde pouvoir intervenir des deux côtés de laligne de front. Au Pakistan et en Afghanistan,les équipes MSF ont poursuivi leur actionaux côtés des populations piégées par lesviolences. Elles se sont concentrées sur l’aidemédicale d’urgence et la chirurgie ainsi quesur la santé maternelle et la pédiatrie.Nouveaux contextesAu Bahreïn, MSF a dispensé des soinsdirectement au domicile de quelque 200 patientsqui ne voulaient pas courir le risque deconsulter dans les structures de santé publiques.Mais notre liberté de mouvement a étéentravée. Nous avons dénoncé les arrestationsde patients et membres du personnel dansles hôpitaux et les cliniques, et appelé lesautorités du Bahreïn à remplir leur obligationde soins vis-à-vis des malades et des blessés.La situation au Bahreïn confronte MSF à unnouveau type de contexte : les interventionsd’urgence dans des pays à revenu moyen,voire élevé, qui disposent de bons systèmesde santé. Nous avons adapté notre réponseet apporté une aide d’urgence ponctuellepour combler des manques spécifiques.En Égypte, MSF a distribué du matériel médicalet formé le personnel de santé égyptienà la préparation et la réponse aux urgences.Conflits et insécuritéEn Côte d’Ivoire, l’élection présidentielle adéclenché un conflit militaire généralisé.Or, cliniques et hôpitaux ont étéabandonnés à mesure que les populationsfuyaient la violence. « Nombre destructures médicales à l’ouest du paysne fonctionnent plus, faute de personnelsoignant et de médicaments », déclaraitalors Xavier Simon, chef de mission MSF.Les équipes MSF ont dispensé des soins dansdes hôpitaux et cliniques fixes et mobilesdans tout l’ouest de la Côte d’Ivoire et àDes déplacés somaliens attendent une distribution de nourriture à Mogadiscio.© Martina Bacigalupo4 Bilan de l’année


Médecins Sans Frontières© Niklas BergstrandConsultation chirurgicale à la clinique Ben Ashour, Tripoli, Libye.leurs propres sources d’approvisionnement,garantir la qualité des médicaments quenous utilisons soulève plus d’une question.Les risques nous sont apparus clairementlorsque nous avons détecté dans une cliniqueMSF des antirétroviraux (ARV) falsifiés, achetésà l’un des distributeurs les plus réputés duKenya, un pays parmi les plus réglementésd’Afrique de l’Est. MSF a mis en place unsystème d’assurance-qualité des médicamentsen 2002 mais seule la coopération au niveaumondial entre gouvernements et organisationsmédicales nous permettra de garantir auxpatients les médicaments de qualité dontils ont besoin.Progrès menacésPour continuer, nous avons aussi besoin dela solidarité internationale sans précédentqui a permis de mieux soigner des millionsde patients atteints de VIH, paludisme ettuberculose (TB). Avec des financementsadéquats, Il est possible d’endiguer lapropagation de ces maladies. Or, lesfinancements baissent. Alors que noussommes sur le point de remporter la bataillecontre certains des plus grands fléauxsanitaires, de nouveaux obstacles se dressentsur notre route. Ainsi, les clauses de sauvegardeinscrites dans la loi indienne sur les brevetspour permettre la production de génériquesabordables, grâce à quoi l’Inde a pu fournir80 % des ARV, sont contestées devant lestribunaux. De plus, l’UE tente de négocier unaccord de libre échange qui protège la propriétéintellectuelle au détriment de la santé publique.Les licences volontaires qui devaientoffrir une alternative pour produire desmédicaments adaptés à prix abordables nesont pas à la hauteur de nos attentes. Certes,un premier laboratoire pharmaceutique arejoint la Communauté de brevets pour lesmédicaments pour les ARV mais, à ce jour,chaque licence qui accorde le droit de produiredes génériques s’accompagne de restrictionstelles qu’elles rendent impossible la baisse desprix espérée. (Pour en savoir plus sur la prise encharge du VIH en <strong>2011</strong>, voir les pages 22–24.)Quarante ans d’aide médicale<strong>2011</strong> a vu la fermeture de la mission la plusancienne de notre histoire : après 35 ansen Thaïlande, MSF a quitté le pays parceque notre équipe ne pouvait pas apporterune aide médicale aux migrants clandestinsqui en avaient le plus besoin. Depuis 1976,nos programmes en Thaïlande avaientpourtant été le terreau d’innovations et dedéveloppements qui ont permis d’améliorernos interventions d’urgence dans le mondeentier (voir pages 18–21).En <strong>2011</strong>, MSF a également fêté son40 e anniversaire. Au cours de ces quatredécennies, MSF s’est développé et compteaujourd’hui quelque 30 000 collaborateursrépartis dans plus de 60 pays. Lors denotre Assemblée générale internationaleen décembre, nous avons accueilli quatrenouvelles associations : MSF Brésil, MSFAfrique orientale, MSF Amérique latineet MSF Afrique du Sud. MSF compteaujourd’hui 23 associations dans le monde.Cet élargissement nous a amenés à revoirnotre façon de travailler et à réformer notrestructure de gouvernance pour améliorernos prises de décision.Nous devon s veiller à ce que MSF reste àla fois fidèle à ses principes fondateurs etcapable de répondre aux crises humanitairesdu XXI e siècle. Humanitarisme, indépendance,neutralité et impartialité, ces valeurs énoncéespour la première fois en 1971 sont celles quiaujourd’hui encore nous animent et inspirentce qui fait le cœur de notre action : être surle terrain, atteindre chaque individu en difficultéet lui apporter l’aide nécessaire à sa survie.Merci.6 Bilan de l’année


Consultation dans le centre de nutrition de l’hôpital de district de Dera Murad Jamali à l’est du Balouchistan, Pakistan.© P.K. Lee / MSF


Médecins Sans FrontièresAperçu desactivitésPays d’intervention les plus importantsen termes de dépenses opérationnelles1. République démocratiquedu Congo2. Haïti3. Soudan du Sud4. Somalie5. Éthiopie6. Niger7. Kenya8. Zimbabwe9. Nigéria10. TchadCes 10 pays représentent un budget total de 329 millions d’euros,soit 54 % du budget opérationnel de MSF.Zones desprogrammesNombre de programmesAfrique 271Europe 5Asie * 113Amériques 47* L’Asie inclut le Caucaseet le Moyen-Orient10,8%Pourcentage du25,9 % portefeuille deprogrammes62,2 %1,1%EffectifsPays d’intervention les plus importants en termes d’effectifs MSFsur le terrain. Effectifs reflétés en équivalents temps plein.1. Haïti 3 8722. République démocratique du Congo 2 9193. Soudan du Sud 2 1694. Somalie 1 7295. Niger 1 705Contexte d’interventionNombre de programmesConflit armé 119Situation post-conflit 14Instabilité interne 132Stable 171 39,2 %Pourcentage duportefeuille deprogrammes27,3 %3,2 %30,3 %Consultations ambulatoiresPays d’intervention les plus importants en termes de consultationsambulatoires. Sont exclues les consultations spécialisées.1. République démocratique du Congo 1 346 2452. Myanmar 669 9483. République centrafricaine 557 9474. Somalie 551 3215. Côte d’Ivoire 531 298Événements à l’originedes interventionsNombre de programmesConflit armé 172Épidémies 163Exclusion des soins 81Catastrophe naturelle 204,6%18,6 %39,4 %Pourcentage duportefeuille deprogrammes37,4 %8 Aperçu des activités


<strong>RAPPORT</strong> D’ACTIVITÉS <strong>2011</strong>Activités principales en <strong>2011</strong>Liste non exhaustive comprenant uniquement les activités pourlesquelles les équipes MSF sont au contact direct des patients.Activité Définition TotalPatients ambulatoires Nombre de consultations ambulatoires 8 300 000Patients hospitalisés Nombre de patients hospitalisés 445 000Paludisme Paludisme : Nombre total de cas traités 1 422 800Centres de nutritionthérapeutiqueCentres de nutritioncomplémentaireNombre d’enfants souffrant de malnutrition sévère admis dans un programmede nutrition thérapeutique ambulatoire ou en milieu hospitalierNombre d’enfants souffrant de malnutrition modérée admis dans un centrede nutrition complémentaire348 00060 000VIH Nombre de patients séropositifs sous traitement fin <strong>2011</strong> 228 700Traitement antirétroviral(de première intention)Nombre de patients sous antirétroviraux de première intention fin <strong>2011</strong> 201 600Traitement antirétroviral(de deuxième intention)PTME – mèrePTME – enfantNombre de patients sous ARV de deuxième intention fin <strong>2011</strong>(suite à l’échec des traitements de première intention)Nombre de femmes enceintes séropositives ayant reçu un traitement de préventionde la transmission de la mère à l’enfant (PTME)Nombre de bébés nés en <strong>2011</strong> ayant reçu un traitement prophylactiquepost-exposition (PEP)3 20010 50010 100Accouchements Nombre de femmes ayant accouché (césariennes comprises) 192 000InterventionschirurgicalesTraumatismes violentsNombre d’interventions chirurgicales majeures, sous anesthésie totale ou péridurale,y compris les opérations de chirurgie obstétriqueNombre d’interventions médicales et chirurgicales suite à des actes deviolence directe73 10054 300Violences sexuelles Nombre de patients ayant bénéficié d’un traitement médical à la suite de violences sexuelles 14 900Tuberculose(première intention)Tuberculose(deuxième intention)Nombre de nouvelles admissions pour un traitement de première intentioncontre la tuberculoseNombre de nouvelles admissions pour un traitement contre la tuberculose,médicaments de deuxième intention30 7001 060Santé mentale(thérapie individuelle)Santé mentale(thérapie de groupe)Nombre de consultations individuelles en santé mentale 169 700Nombre de sessions de conseil psychosocial et soutien psychologique en groupe 19 200CholéraNombre de patients admis en centres de traitement du choléra ou traitéspar solution orale de réhydratation.130 800Vaccinations contrela rougeoleNombre de personnes vaccinées contre la rougeole en réponse à une épidémie 5 034 000Traitement de la rougeole Nombre de personnes traitées pour la rougeole 126 500Vaccinations contrela méningiteTraitementde la méningiteNombre de personnes vaccinées contre la méningite en réponse à une épidémie 952 600Nombre de personnes traitées pour la méningite 5 900Aperçu des activités 9


Médecins Sans FrontièresMéningite à méningocoqueLa méningite à méningocoque est une infectiondes méninges, les fines membranes entourantle cerveau et la moelle épinière. Elle peutcauser des maux de tête soudains et intenses,de la fièvre, des nausées, des vomissements,une sensibilité à la lumière et une raideur ducou. La mort peut intervenir dans les heuresqui suivent l’apparition des symptômes.On connait six souches de la bactérie Neisseriameningitidis (A, B, C, W135, Y et X) mais deuxseulement (A et W135) sont à l’origine dela plupart des épidémies. Des porteurs sainspeuvent transmettre la bactérie en toussantou éternuant. Un diagnostic des cas suspectspeut être établi par l’examen d’un échantillonde liquide céphalo-rachidien et la maladiese soigne en administrant des antibiotiquesspécifiques. Malgré ce traitement, 5 à 10 %des patients meurent et un cinquièmedes survivants souffrent de séquelles allantde la surdité à des difficultés d’apprentissage.La méningite est présente partout dansle monde mais la majorité des infectionset des décès survient en Afrique, en particulierdans la « ceinture de la méningite », une zonequi traverse le continent d’est en ouest,de l’Éthiopie au Sénégal, et où sévit surtoutla méningite A. Un nouveau vaccin contrecette souche immunise pour 10 ans et prévientmême la transmission de l’infection par desporteurs sains. Des campagnes de vaccinationpréventives ont été menées au Burkina Faso,Mali et Niger. D’autres sont prévues pour couvrirl’ensemble de la ceinture de la méningite.En <strong>2011</strong>, MSF a pris en charge 5 900 patientset vacciné 952 600 personnes.PaludismeLe paludisme est transmis par des moustiquesinfectés. Il provoque fièvre, douleursarticulaires, maux de tête, vomissementsrépétés, convulsions et coma. Sa formesévère, souvent causée par le Plasmodiumfalciparum, endommage les organes et estmortelle en l’absence de traitement. Lesrecherches de terrain menées par MSF ontcontribué à prouver que la polythérapie àbase d’artémisinine (ACT) est actuellementle traitement le plus efficace contre lePlasmodium falciparum. En 2010, les directivesde l’Organisation mondiale de la Santé ont étémodifiées pour recommander l’utilisation del’artésunate au lieu de l’arthéméter pour traiterle paludisme sévère chez les enfants.Des moustiquaires imprégnées d’insecticidede longue durée sont un moyen important deprévention. Là où le paludisme est endémique,MSF en distribue systématiquement auxfemmes enceintes et aux enfants de moins decinq ans, les plus vulnérables au paludismesévère, et leur explique comment les utiliser.En <strong>2011</strong>, MSF a soigné 1 422 800 patientssouffrant de paludisme.Promotion de la santéLes actions de promotion de la santé visent àaméliorer la santé et à encourager une utilisationefficace des services de santé. La promotionde la santé est un processus d’échange : il estaussi important de comprendre la culture etles pratiques d’une communauté que defournir des informations.Lors de graves épidémies, MSF explique auxpopulations comment la maladie se transmetet comment la prévenir, quels sont lessymptômes et que faire lorsqu’une personneest malade. Dans le cas d’une épidémie decholéra par exemple, les équipes insistentsur l’importance de bonnes pratiquesd’hygiène car la maladie se transmet parl’eau contaminée.RougeoleLa rougeole est une maladie virale hautementcontagieuse. Les symptômes apparaissententre 10 à 14 jours après exposition au virus :nez qui coule, toux, infection oculaire, éruptioncutanée et forte fièvre. Il n’existe pas detraitement spécifique : les patients sontisolés et reçoivent de la vitamine A, et lescomplications telles que problèmes oculaires,stomatite (infection virale de la bouche),déshydratation, carences en protéines etinfections respiratoires sont traitées.La plupart guérissent en deux ou troissemaines mais 5 à 20 % des individus infectésmeurent, généralement de complicationstelles que diarrhée, déshydratation,encéphalite (inflammation du cerveau)ou infections respiratoires.Il existe un vaccin efficace et abordablecontre la rougeole. De vastes campagnesde vaccination ont nettement réduit lamorbidité et la mortalité liées à la rougeole.Toutefois, la couverture vaccinale reste faibledans les pays où le système de santé estdéficient et parmi les populations qui ontpeu accès aux services de santé, et de fortesépidémies s’y déclarent encore.En <strong>2011</strong>, MSF a pris en charge 126 500 patientset vacciné plus de 5 millions de personnes.Santé mentaleDes événements traumatisants – violencesubie ou vue, décès de proches, destructiondes moyens d’existence – peuvent affecterle bien-être mental. MSF offre un soutienpsychosocial aux victimes de traumatismespour réduire le risque d’apparition deproblèmes psychologiques à long terme.Les soins psychosociaux visent à accompagnerune communauté dans la recherche de sespropres stratégies d’adaptation après untraumatisme. Des psychologues aident desgroupes à parler de leur vécu et à analyser leurssentiments afin de réduire le niveau généralde stress. Cette approche favorise un soutienmutuel et permet à une communauté de sereconstruire selon ses propres convictionsculturelles, en reprenant le contrôle de lasituation dès qu’elle en est capable. Elle estcomplétée par un soutien psychologiqueindividuel et des soins psychiatriques pourceux qui en ont besoin.En <strong>2011</strong>, MSF a réalisé 189 000 consultationsindividuelles et sessions de groupe.Santé reproductiveLes interventions de MSF en situation de criseintègrent toute la gamme de soins obstétriqueset néonatals d’urgence. Le personnel pratiqueles accouchements, y compris les césariennes, etdispense des soins médicaux aux nouveau-nés etaux bébés ayant un faible poids à la naissance.Nombre des programmes MSF à long termeoffrent une palette plus large de soins maternels.Plusieurs visites prénatales sont recommandéespour répondre aux besoins médicaux pendantla grossesse et déceler des accouchements àrisques. Après l’accouchement, les soins postpartumcomprennent un conseil en planningfamilial et une sensibilisation aux maladiessexuellement transmissibles.Une bonne prise en charge prénatale etobstétrique permet de prévenir l’apparitionde fistules obstétricales. Ces lésions du canalutérin, provoquées le plus souvent par unaccouchement prolongé ou un arrêt dela progression du travail, engendrent uneincontinence et sont source de stigmatisationsociale. Environ deux millions de femmesen seraient atteintes. Dans plusieurs de sesprogrammes, MSF pratique la réparationchirurgicale de ces fistules.En <strong>2011</strong>, MSF a effectué plus de821 800 consultations prénatales.TuberculoseUn tiers de la population mondiale estactuellement porteur du bacille de latuberculose (TB). Chaque année, neufmillions de personnes développent la formeactive de la TB et 1,5 million en meurent.La TB se transmet dans l’air ambiant lorsqueles personnes infectées toussent ou éternuent.Toutes les personnes infectées ne tombent pasmalades mais 10 % développeront la maladieà un moment ou à un autre de leur vie. La TBaffecte la plupart du temps les poumons. Elleprovoque toux persistante, fièvre, perte depoids, douleurs dans le thorax et essoufflementen phase terminale. L’incidence de la TB estbeaucoup plus élevée parmi les séropositifs, chezqui elle constitue la principale cause de décès.12 Glossaire des maladies et activités


<strong>RAPPORT</strong> D’ACTIVITÉS <strong>2011</strong>Le diagnostic de la TB s’établit sur la based’un échantillon d’expectorations, difficileà obtenir chez les enfants. Un nouveau testmoléculaire peut donner des résultats aprèsdeux heures et détecter un certain niveau derésistance aux médicaments, mais il est cher,tributaire d’un approvisionnement fiableen électricité et requiert malgré tout unéchantillon d’expectorations.Le traitement de la TB sans complicationsdure au minimum six mois. Lorsque lespatients sont résistants aux deux antibiotiquesde première ligne les plus puissants, on parlede TB multirésistante (TB-MR). La TB-MRn’est pas incurable mais le traitement requisest particulièrement pénible. Il dure jusqu’àdeux ans et entraîne de nombreux effetssecondaires. La tuberculose ultrarésistante(TB-UR) est diagnostiquée lorsqu’unerésistance aux médicaments de deuxièmeligne s’ajoute à la TB-MR. Les options detraitement de la TB-UR sont limitées.En <strong>2011</strong>, MSF a pris en charge 30 700 casde tuberculose et 1 060 cas de TB-MR.le syndrome d’immunodéficience acquise ousida. À mesure que le virus se développe, lespatients commencent à souffrir d’infectionsopportunistes. L’infection opportunistemortelle la plus courante est la tuberculose.Un simple test sanguin peut confirmer laséropositivité mais beaucoup de gens restentdes porteurs sains pendant des années etpeuvent ignorer avoir été infectés par leVIH. Des combinaisons de médicamentsconnus sous le nom d’antirétroviraux (ARV)combattent le virus et permettent auxpatients de vivre plus longtemps en bonnesanté et sans dégradation rapide de leursystème immunitaire. Les ARV réduisentégalement et de manière significative laprobabilité de la transmission du virus.Outre les traitements, les programmes MSFde prise en charge intégrée du VIH/sidaassurent en général activités d’éducation etde sensibilisation, distribution de préservatifs,dépistage du VIH, conseil psychosocial etprévention de la transmission du virus de lamère à l’enfant (PTME). Ce service consisteà administrer des ARV à la mère pendant lagrossesse et l’accouchement, et au nouveau-néjuste après sa naissance.En <strong>2011</strong>, MSF a pris en charge 228 700 personnesvivant avec VIH/sida et fourni des ARV à205 000 patients.Violences sexuellesMSF apporte aux victimes de violences sexuellessoins médicaux et traitement préventif desmaladies sexuellement transmissibles, ainsiqu’une aide psychologique, sociale et juridique.Dans des contextes où le taux de violencessexuelles est élevé, tels que les zones deconflit ou les camps de réfugiés, des équipesspécialisées offrent assistance et sensibilisationaux communautés sur la question des violencessexuelles, et fournissent des informations surles soins dispensés par MSF, et l’aide socialeet juridique disponible.En <strong>2011</strong>, MSF a pris en charge plus de14 900 personnes souffrant de lésions liéesà des violences sexuelles.VaccinationsLa vaccination est l’une des interventionsmédicales les plus efficaces et rentablesen termes de santé publique. On estimetoutefois qu’environ deux millions depersonnes meurent chaque année demaladies que les vaccins recommandéspour tous les enfants par l’Organisationmondiale de la Santé permettraientde prévenir. Il s’agit du DTP (contre ladiphtérie, le tétanos et la coqueluche),l’hépatite B, l’Haemophilius influenzae typeb (Hib), le BCG (contre la tuberculose),le papillomavirus humain, la rougeole,le vaccin conjugué antipneumococcique,la poliomyélite, le rotavirus et la rubéole.Dans les pays où la couverture vaccinaleest généralement faible, MSF s’efforced’offrir des vaccinations de routine à tousles enfants de moins de cinq ans dans lecadre de ses programmes de soins de santéprimaires. MSF vaccine aussi en réponseà des foyers épidémiques de rougeole, defièvre jaune ou de méningite. De vastescampagnes de vaccination s’accompagnentd’actions de sensibilisation sur les avantagesde la vaccination et de la mise en placede postes de vaccination dans les lieuxhabituellement fréquentés par les communautés.Une campagne classique dure deux à troissemaines et peut atteindre des centaines demilliers de personnes.VIH/sidaLe virus de l’immunodéficience humaine(VIH) se transmet par le sang et les fluidescorporels et détruit progressivement lesystème immunitaire – souvent sur unepériode de trois à dix ans – pour provoquerUn soignant prépare une injection pour le traitement d’une tuberculose résistante.© Bithin DasGlossaire des maladies et activités 13


Médecins Sans FrontièresL’action humanitaire :à tout prix ?Entre 2004 et <strong>2011</strong>, treize membres de Médecins Sans Frontières(MSF) ont été tués au cours de leur mission en Afghanistan,en République centrafricaine, au Pakistan et en Somalie.En 2008 et 2009, plusieurs sections de MSFont dû quitter le Niger et le nord du Soudan,sous le coup d’une suspension de leurs activitéspar les autorités ou d’une mesure d’expulsion.Également menacé d’expulsion au Sri Lanka,MSF a signé, en 2009, un accord-cadrel’enjoignant de garder le silence – sanspour autant parvenir à accéder aux zonesde combat. En 2010, au Yémen, MSF estcontrainte de démentir des propos publics jugésinexacts et insultants par le gouvernement pourpouvoir maintenir ses activités dans le pays.Depuis les années 1990, le regaind’interventionnisme militaire occidental,le développement de la justice pénaleinternationale et l’assujettissement desopérations de secours aux stratégies politiquesdes Nations Unies sont autant de facteursqui ont contribué à estomper les distinctionsentre le militaire et le politique, d’une part, etl’humanitaire, d’autre part. Ces dernières années,MSF a dénoncé avec véhémence les effetsdésastreux de cette « confusion des genres ».Pour autant, il n’y a pas de périmètred’action légitime de l’humanitaire pas plusqu’il n’existe un espace de souverainetéjuridico-moral dont il conviendrait deproclamer l’existence pour obtenir sareconnaissance et son respect, et permettreaux organisations humanitaires de travailleret apporter aide et secours. Ce qui existe,en revanche, c’est un espace de négociation.Créer un espace humanitaireMSF tente d’apporter des secours impartiauxaux victimes de conflits ou de catastrophesnaturelles, de répondre aux conséquencesde problèmes de santé publique négligéset de prendre soin de populations excluesdes soins. Souvent, MSF tente de soulagerdes souffrances générées – ou pour le moinstolérées – par l’ordre établi.Ce faisant, les ambitions de MSF rencontrenttour à tour celles d’une armée utilisant l’aidehumanitaire pour construire sa légitimité,celles d’États qui cherchent à isoler unrégime, celles encore de forces arméesrefusant toute distinction entre combattantset non-combattants. Les objectifs de MSFpeuvent aussi croiser ceux d’autoritésque les conséquences politiques d’uneépidémie préoccupent davantage que sesconséquences sanitaires, ou ceux d’un Étatqui veut des agents de santé pour l’aider àgérer un système de santé discriminatoire.L’espace de l’action humanitaire se façonnepar les négociations menées avec ces autresintérêts, par un processus de transactionspermanent avec les forces politiques etmilitaires locales et internationales. Sonétendue dépend notamment des ambitionsde l’association, des soutiens diplomatiqueset politiques dont elle dispose et de l’intérêtdes pouvoirs pour son action.Un compromis acceptable ?Reconnaître qu’il n’y a d’action humanitairepossible qu’au confluent d’intérêts avec lespouvoirs ne doit pas conduire à se soumettreaux forces politiques au nom de ce principede réalité. Mais comment ne pas céder ?Comment s’assurer que les négociations danslesquelles MSF s’engage déboucheront surun accord acceptable à ses yeux ? Commentjuger qu’un compromis est acceptable ?© MSFAu Myanmar, MSF prend en charge quelque 23 000 patients séropositifs.14 L’action humanitaire : à tout prix ?


<strong>RAPPORT</strong> D’ACTIVITÉS <strong>2011</strong>Simplifications dangereusesCertes, la crise médicale en Somalie et laréponse d’urgence qu’elle exige n’arriventpas dans un contexte de vide politique.Mais la description qui est faite de la situationactuelle comporte deux simplificationsdangereuses : la première attribue aux seulsShebabs la responsabilité du conflit et de lacrise humanitaire sous-jacente ; la secondepostule que la réponse à la crise n’estpossible que dans les zones contrôlées parla Mission de l’Union Africaine en Somalie(AMISOM), l’armée éthiopienne, l’arméekényane ou le Gouvernement fédéral detransition (GFT) et les forces pro-GFT.Dans un contexte aussi complexe ethautement instable, il n’est rien depire pour les acteurs de l’aide que desresponsables politiques suggèrent queles humanitaires travaillent en leur nom.Dès que l’aide humanitaire est perçuecomme étant liée à l’agenda politiquede telle ou telle partie, les effortslaborieusement consentis pour dégagerun accord en matière de sécurité sontréduits à néant. Nombreuses interventionshumanitaires en Somalie sont aujourd’huilimitées précisément parce que les Étatsparties au conflit ont réussi à présenterl’aide humanitaire comme un élémentde leur politique militaire.Être perçu dans le discours de belligérantscomme un « partenaire de mise en œuvre »de l’une ou l’autre des parties en présenceou de leurs commanditaires, c’est risquerde devoir fermer ses programmes.Or, privés de l’aide dont ils ont cruellementbesoin, ce sont les Somaliens qui enpaient le prix.Choix complexesMSF n’a pris la décision d’étendre sesprogrammes d’aide d’urgence qu’après avoirvisité Mogadiscio, en juillet cette année.Prendre cette décision à distance, et risquerd’être perçu comme une agence soutenantl’AMISOM et le GFT pour créer un « havrede paix » pour les déplacés somaliens,faisait courir un risque politique important,d’autant que les nombreuses organisationshumanitaires présentes semblaient capablesde couvrir les besoins de la population. C’estune fois sur place, lorsque l’équipe a pu voird’elle-même les conditions médicales et devie particulièrement précaires dans lesquellesvivaient les nouveaux arrivants, que l’ampleurdes besoins a pris le pas sur le risque politique.Depuis le bref regain d’intérêt que lemonde a porté à la crise somaliennemi-<strong>2011</strong>, les besoins n’ont pas disparu.Les habitants de Mogadiscio et une grandepartie du reste de la Somalie vivent l’unedes pires crises humanitaires au monde.Nous allons encore au-devant de choixdifficiles. Nous avons fait nos adieux avectristesse à deux de nos collègues et nospensées vont aux deux autres qui, aumoment de rédiger ce texte, sont détenuescontre leur gré. La Somalie reste uncontexte où nous devons faire des choixextrêmes si nous voulons apporter uneaide aux populations confrontées à desbesoins extrêmes.En <strong>2011</strong>, MSF travaillait dans 11 régionsde Somalie. En bien des lieux, les programmeshospitaliers de MSF étaient les seuls à offrirdes soins spécialisés. MSF a pris en charge descas de malnutrition, rougeole et choléra.Au total, MSF a soigné plus de 864 000 patientsen Somalie, soit près du double de l’aideofferte en 2010. Pour plus de détails surles activités de MSF en Somalie en <strong>2011</strong>,voir les pages 92–93.© Martina BacigalupoDes familles font la queue pour être vaccinées à Mogadiscio.Somalie : À besoins extrêmes, choix extrêmes 17


ThaïlandeMédecins Sans Frontières fermesa plus ancienne mission1976 : Encore balbutiant,Médecins Sans Frontières(MSF) apporte une aide auxréfugiés cambodgiens.En octobre 1976, une équipe médicalede MSF arrive à la frontière duCambodge où des camps sont ouvertspour accueillir les Cambodgiens quifuient l’arrivée au pouvoir des forcescommunistes Khmers rouges au milieude l’année 1975. Trois ans plus tard,des dizaines de milliers de Cambodgiensfuient la famine et l’armée vietnamienne,et cherchent de l’aide en Thaïlande.Le personnel médical dispense des soins d’urgence à des réfugiés cambodgiens dans le campde Sakeo, novembre 1979.© MSFLa Thaïlande devient un laboratoirede nouvelles techniques et d’innovationpour l’aide d’urgence. C’est dansles camps de réfugiés au nord-est dupays que MSF conçoit ses premierskits d’urgence et hôpitaux mobiles.© Virginie Tallio / MSFMSF participe audéveloppement d’un nouveautraitement contre le paludisme.En 1984, des combats entre militairesbirmans et Armée de libération desKarens poussent quelque 10 000 Karensà quitter leurs villages pour passer enThaïlande. Dans les camps le longde la frontière, MSF apporte uneassistance qui va durer 20 ans.À Mae Sot, la collaboration de MSFavec la Shoklo Malaria Research Unitde l’Université Mahidol de Bangkok,donne lieu à une percée médicalede premier plan dans la lutte contrele paludisme : le développement d’unepolythérapie à base d’artémisininequi éradique presque totalementle paludisme des camps.Plus de 35 000 réfugiés vivent encore dans le camp de Mae La, près de la ville frontalière de Mae Sot.18 Thaïlande : MSF ferme sa plus ancienne mission


© Stefan PlegerUne femme médecin examine une patiente séropositive sous ARV, province de Surin, 2004.En 2000, MSF offre pour la toute première fois des traitements antirétroviraux (ARV) à des patients atteints du VIH.MSF offre des traitements ARV en Thaïlande dès fin 2000, alors qu’ils sont encore très rares dans les hôpitaux publics. L’année suivante, en étroitecollaboration avec le ministère de la Santé, MSF ouvre plusieurs programmes VIH dans le pays et introduit les ARV dans le camp de réfugiésde Mae La. MSF mène campagne avec la société civile thaïlandaise lors de litiges majeurs qui l’oppose aux laboratoires pharmaceutiques sur laquestion des brevets et pour la production locale d’ARV génériques. La baisse du coût des médicaments qui en a résulté permet d’étendre leprogramme national ARV à des milliers de patients supplémentaires. MSF se concentre alors sur les groupes à haut risque exclus des traitements,tels que travailleurs du sexe et usagers de drogues. MSF développe également un modèle de soins efficace pour les prisons de Bangkok.Les programmes de luttecontre la tuberculose (TB)parmi les migrants et lesréfugiés montrent qu’unepolitique plus inclusiveest efficace.Une équipe commence à soignerla TB parmi les réfugiés du campde Mae La en 1985. En 1999, MSFouvre à Mae Sot un programme delutte contre la TB et une clinique desvoies respiratoires pour les travailleursmigrants, puis un programme detraitement transfrontalier pilote.Ces projets contribuent à modifierla politique internationale de priseen charge de la TB.© Espen RasmussenUn patient atteint de tuberculose en consultation au camp de réfugiés de Mae La, 2007.Thaïlande : MSF ferme sa plus ancienne mission 19


© Michael HeinePlus de la moitié des migrants originaires du Myanmar n’ont pas statut officiel en Thaïlande. Nombre d’entre eux travaillent dans le secteur de la pêche.MSF étend ses services de santé aux travailleurs migrants.Après le tsunami en 2004, des milliers de travailleurs migrants viennent en Thaïlande chercher un emploi dans la reconstruction et d’autressecteurs. Sans papiers, les migrants n’ont qu’un accès très limité aux soins en Thaïlande. Souvent, ils ont peur et sont trop pauvres pourdemander de l’aide. Dans la province de Phang Nga au sud, MSF dispense des soins de santé primaires et des traitements VIH et TB.MSF interpelle également le ministère de la Santé publique sur la nécessité de donner à tous les travailleurs l’accès aux soins.Les réfugiés Hmongs sontexclus des soins et risquentun rapatriement forcé.© Greg ConstantineDes enfants à la clinique MSF du camp de réfugiés Huay Nam Khao, province de Phetchabun, 2007.De 2005 à mai 2009, MSF est la seuleorganisation non gouvernementale àfournir soins médicaux, approvisionnementen eau et infrastructures sanitaires dansle camp de Phetchabun qui accueilleau nord de la Thaïlande les réfugiésHmongs du Laos. Pendant cette période,MSF dénonce à maintes reprises lapolitique thaïlandaise et laotienne derapatriement forcé, appelant le HautCommissariat des Nations Unies pour lesréfugiés (HCR) à surveiller le processusafin de garantir la sécurité des réfugiésà leur retour au Laos. En mai 2009,MSF met un terme à ses activités àPhetchabun pour protester contre lesrestrictions plus sévères imposées par lesmilitaires thaïlandais au programme età l’accès aux patients.20 Thailand: Thaïlande MSF’s : ferme longest sa mission plus ancienne mission


<strong>RAPPORT</strong> D’ACTIVITÉS <strong>2011</strong>Aujourd’hui, MSF donne des ARV à 220 000patients dans 23 pays. Au total, huit millionsde séropositifs sont soignés dans les paysen développement. Même si plus du doubledevraient l’être, ce chiffre traduit les progrèsénormes qui ont été réalisés.MSF a tiré des leçons de ces dix ans poursoigner mieux et plus de patients. Garantirun traitement précoce, avant l’apparitiondes symptômes, contribue à maintenirdurablement les patients en bonne santé.Des médicaments qui ont moins d’effetssecondaires favorisent l’observance dutraitement. Confier le traitement au personnelinfirmier des cliniques permet non seulementde dispenser les soins au plus près despatients mais aussi de résoudre la pénurie depersonnel médical. Enfin, intégrer la prise encharge du VIH et de la tuberculose (TB) dansune seule clinique, par un même soignant,au même moment, contribue à enrayer cettedouble épidémie.Deux autres facteurs ont joué un rôle majeurpour offrir des traitements à plus de patients :la baisse du prix des médicaments et la levéedes fonds nécessaires à leur financement.Or, tous deux sont aujourd’hui menacésDes progrès menacésDepuis 2000, le prix des traitements VIH abaissé de près de 99 % grâce à la concurrenceentre fabricants de médicaments génériques,principalement en Inde où aucun brevetn’entravait la production de versions plusabordables des spécialités pharmaceutiques.Aujourd’hui, les règles du commerceinternational obligent l’Inde à octroyer desbrevets et compromettent de plus en plusla production de versions abordables destraitements VIH de dernière génération, dontbeaucoup de patients auront besoin lorsquela maladie évoluera.MSF poursuivra les efforts engagés pourpréserver, en particulier en Inde, la possibilité deproduire des génériques dont le rôle est capitalpour faire baisser le coût des traitements.Cette percée a radicalement changé le discourssur le VIH/sida et mis fin aux vieux débats quiopposaient traitement et prévention commemeilleur moyen d’aborder l’épidémie, puisque letraitement lui-même est une forme de prévention.Dans plusieurs de ses programmes, MSF étudiele moyen d’utiliser les résultats scientifiques lesplus récents. En Afrique du Sud, notre équipeteste une approche novatrice qui, non seulementaugmente de façon spectaculaire l’accès auxmédicaments pour sauver des vies, mais utiliseégalement les traitements pour réduire lapropagation du VIH dans la communauté. Menédans le district d’Uthungulu, dans le KwaZulu-Natal, la province la plus touchée par le VIH,ce projet pilote entend prouver qu’il est possibled’intensifier le dépistage, de traiter les patients àun stade plus précoce de la maladie et d’étendrel’usage des méthodes de prévention. Objectif :diminuer la morbidité liée au VIH et à la TB etréduire le nombre de nouvelles infections.Les décideurs politiques semblent convenirde l’opportunité de devancer la vague denouvelles infections. En juin <strong>2011</strong>, auxNations Unies, tous les gouvernementsse sont engagés à ce que 15 millions depersonnes bénéficient d’un traitement d’ici2015, soit près du double du chiffre actuel.Ces mêmes gouvernements ont pourtantéchoué à honorer les engagements financiersqu’ils avaient pris pour atteindre cet objectif.MSF poursuit son action dans les pays lesplus touchés par le VIH et ceux qui peinentle plus à offrir des soins appropriés, tels quela République démocratique du Congo et leMyanmar, où la proportion de personnes soustraitement est dramatiquement basse.Nous documentons les progrès réalisés etles menaces dont nous sommes témoins surle terrain. Nous poussons ainsi les décideurspolitiques à renouveler leurs engagements enfaveur de la prise en charge du VIH, à assurerdes financements pérennes et à favoriser l’accèsà des médicaments abordables, indispensablespour maintenir durablement en vie les malades.MSF continue à se battre contre l’épidémie deVIH/sida et est déterminé à garantir un accèsplus rapide à de meilleurs traitements à unnombre toujours plus grand de patients.La Campagne de MSF pour l’accès aux médicamentsessentiels contribue à ce que nos équipes médicalespuissent donner des soins de qualité à nos patients enencourageant le développement de nouveaux vaccins,médicaments et tests de dépistage, et en remettant encause les obstacles actuels aux traitements, tels que lecoût, pour les patients des pays pauvres. Pour en savoirplus, rendez-vous sur www.msfaccess.org ou suivez@MSF_access sur Twitter.L’histoire de GraceHoma Bay, KenyaGrace travaille comme éducatriceà la clinique de Homa Bay au Kenya :elle organise des exposés sur la santéet accompagne les patients avant lesconsultations. Son histoire illustre bienl’impact que peut avoir l’intensificationdes traitements ARV.En 2003, Grace tombe enceinte et décidede faire un test de dépistage du VIH.Il est positif :« J’ai suivi le traitement de PTME[prévention de la transmission du VIH dela mère à l’enfant]. J’étais très heureuse demettre au monde un enfant sain. Ma fillea maintenant sept ans et demi. Elle est enbonne santé et active. Elle est en deuxièmeannée à l’école et a de très bons résultats.« J’ai six enfants. Trois sont séropositifs etsont soignés. J’ai six petits-enfants. J’aiencouragé leurs mères à faire appel auxservices de PTME et un seul est séropositif.« Même s’ils sont en traitement, on nedirait pas que mes enfants sont malades.Ils se portent bien, ils sont actifs etpeuvent travailler. Moi aussi, je vis unevie normale. Je suis heureuse de voirgrandir mes petits-enfants. »La prise en charge du VIH s’est égalementheurtée à d’importants obstacles d’ordrefinancier. Avant même que la crise économiquen’éclate, les donateurs commençaient àse détourner du financement de la santémondiale. Fin <strong>2011</strong>, faute de moyens suffisants,le Fonds mondial pour la lutte contre le sida,la tuberculose et le paludisme, créé en 2002et présenté comme un véritable « trésor deguerre » pour lutter contre ces pandémies,a dû, pour la toute première fois, annulerun round de financement. Il a certes, depuislors, annoncé un retour à la normale. Maiscette crise s’inscrit dans une tendance pluslourde de baisse du financement de la santé.Or, des financements beaucoup plus durablessont nécessaires pour faire reculer l’épidémie.Une opportunité émerge des défisAu moment où les défis se font croissants,des opportunités des plus prometteusesémergent pourtant.Ainsi, la communauté scientifique confirme en<strong>2011</strong> ce que les séropositifs supposaient depuislongtemps : la mise sous traitement précoceréduit de 96 % le risque de transmission du virus.Maintenir les traitements du VIH àprix abordablePlus de 80 % des traitements VIH utiliséspar MSF sont des génériques produitsen Inde. MSF compte également sur lesproducteurs indiens pour des médicamentscontre d’autres maladies et pathologies.L’Inde est la « pharmacie du monde endéveloppement » : la vie de millions depersonnes dépend de génériques dequalité, produits en Inde à prix abordable.Or, cette source de médicamentsabordables est en passe de se tarir. Depuisl’entrée en vigueur d’une protection desbrevets en Inde, il est impossible de produiredes versions génériques des traitementsVIH les plus récents et aucune baissespectaculaire des prix ne sera possible sides mesures ne sont pas prises rapidementpour lever les obstacles. Or, même lesclauses de protection de la santé, incluesdans la loi indienne sur les brevets pour enlimiter l’impact négatif, sont contestées.À l’heure où nous rédigeons ces lignes,l’Union européenne tente de conclureavec l’Inde un accord de libre échange quipourrait entraver plus encore la productionde génériques. Par ailleurs, de grandslaboratoires pharmaceutiques, tels queNovartis, attaquent devant les tribunaux lesclauses de protection de la santé prévuesdans la loi indienne sur les brevets.MSF restera à l’avant-garde de la luttepour que les patients aient accès tout aulong de leur vie et à un prix abordable auxmédicaments vitaux dont ils ont besoin.Intensifier la prise en charge du VIH 23


Médecins Sans FrontièresSoins de santé au sein de lacommunauté« J’étais là quand nous avons donné les premiers ARV auxpatients en 2001. Ceux qui venaient étaient très malades,beaucoup arrivaient en chaise roulante. Aujourd’hui, la plupartde nos patients ont l’air bien et viennent à pied à la clinique. »Entre deux rendez-vous, Nicholas Oucho,clinicien MSF à l’hôpital de district de HomaBay, au Kenya, parle de l’impact positif quele programme VIH de MSF a eu sur la viedes habitants des rives du lac Victoria,à l’ouest du pays.Aujourd’hui, plus de 10 000 patients empruntentrégulièrement la route de la colline qui mèneà la clinique VIH de MSF. « Ce programme, ditN Oucho, a beaucoup changé la vie des patients.Mais nous devons encore améliorer la qualitédes soins au niveau local. En développant lescapacités, nous encouragerons les patients à allerau dispensaire le plus proche. »Charles Sako, un patient séropositif au Kenya, prend sa dose d’antirétroviraux.© Sven TorfinnD’après les estimations, de 13 000 à29 000 patients de Homa Bay et du districtenvironnant de Ndhiwa n’ont pas accès auxsoins dont ils ont besoin. Depuis les collines quisurplombent Homa Bay, on perçoit bien le défide l’accès aux soins : le bâti mite la campagnesans que l’on ne puisse plus distinguer où unvillage s’arrête et où un autre commence. C’estune région rurale mais densément peuplée etla distance à parcourir jusqu’à la clinique VIH laplus proche est parfois trop longue. Beaucoupde patients ne consultent que lorsqu’ils sontdéjà très malades, ce qui compromet leurschances de survie.Dispenser les soins au plus prèsdes maladesLe gouvernement kényan s’est fixé un objectif national : garantirà 80 % des séropositifs un accès au traitement dans la structuremédicale la plus proche de chez eux.Une équipe MSF vient régulièrement soutenirles services VIH de huit centres de santé de larégion. Elle offre un mentorat au personnelpermanent et un conseil psychosocial auxpatients, et recherche ceux qui ne se sontpas présentés au rendez-vous.MSF a décidé de concentrer davantage sonaction sur le développement des capacitésau niveau local. « Nous voulons essayerde rendre chaque centre indépendant del’hôpital principal », explique Catherine Moody,chef de mission MSF au Kenya.Les cliniciens MSF qui travaillent à l’hôpital de Homa Bay apportent aussi leur soutienaux centres de santé locaux.© Julie Damond / MSFEn renforçant le personnel, les services delaboratoire et le conseil psychosocial, MSFespère améliorer la fourniture de soins dequalité et l’observance au traitement, etprendre en charge plus de patients dansles deux districts. Ces stratégies, et d’autrescomme les programmes communautairesde distribution de médicaments, permettentde répondre aux besoins médicaux etd’améliorer l’accès aux traitements, pour nonseulement sauver la vie de ceux qui sont déjàinfectés par le VIH mais aussi, comme nousle savons maintenant, prévenir la transmissiondu virus et ainsi protéger efficacementl’ensemble de la communauté contre le VIH.24 INTENSIFIER LA PRISE EN CHARGE DU VIH


© P.K. LeeConsultation dans une clinique mobile dans un camp de déplacés de la province du Sind, Pakistan.ACTIVITÉSPAR PAYS26 Afghanistan45 Égypte63 KIrgHIzIstan84 Pakistan100 TChad28 Afrique du Sud29 Arménie30 Bahreïn31 Bangladesh32 BoliviE33 BréSil46 éthiopiE48 Fédérationde Russie49 France50 GéorgiE51 Grèce64 Kenya66 Lesotho67 LIban68 Libye70 Libéria71 Madagascar85 PapouasieNouvelle Guinée86 Paraguay87 Philippines88 RÉPUBLIQUEDÉMOCRATIQUEDU CONGO102 Territoirespalestiniensoccupés103 ThaïlandE104 TunisiE105 Turquie106 YÉmen34 Burkina Faso35 Burundi36 CambodGE52 Guatemala53 Guinée54 Haïti72 Malawi73 Mali74 Mozambique90 RépubliQUECentrafricaInE91 SIERRA LEONE108 Zimbabwe110 ZambiE37 CameroUn56 Honduras76 Myanmar92 SomaliE38 ChinE57 IraK78 MAROC94 Soudan du Sud39 Congo58 IndE79 NIGER96 Soudan40 ColombiE60 Iran80 NIGÉRIA97 Sri Lanka42 Côte d’Ivoire61 ItalIE82 OUganda98 Swaziland44 Djibouti62 JapOn83 OUzbékistan99 SyriE


Médecins Sans FrontièresAfghanistanLes décennies de conflit enAfghanistan ont durementaffecté la qualité des servicesmédicaux disponibles etla capacité des Afghans ày accéder.Pour beaucoup, les trajets pour se rendre àl’hôpital sont longs et périlleux. Les cliniquesprivées sont souvent la seule option maiselles sont chères voire inabordables pour lamajorité de la population, et la qualité dessoins n’y est pas garantie.LashkargahKunduzKaboulEn <strong>2011</strong>, Médecins Sans Frontières (MSF)a considérablement étendu ses activités :un nouvel hôpital à Kunduz offre des soinschirurgicaux essentiels aux populations dunord du pays et une nouvelle maternitédevrait ouvrir à Khost début 2012.Ahmed Shah Baba, KaboulAvec le retour des réfugiés du Pakistan etl’afflux de dizaines de milliers de déplacésfuyant des zones moins sûres du pays,Kaboul a vu sa population tripler ces dixdernières années. Les services de santé ysont surchargés. Situé à l’est de Kaboul,le district d’Ahmed Shah Baba compteentre 200 000 et 300 000 habitants etne cesse de croître.MSF travaille dans l’hôpital de ce districtdepuis 2009. Présentes dans tous les services,les équipes s’emploient à améliorer l’accèsaux soins médicaux gratuits et leur qualité,notamment à la maternité et aux urgences.En <strong>2011</strong>, outre des dons de médicamentset d’équipements, MSF a construit de nouveauxservices ambulatoires de gynécologie etpédiatrie. Quelque 550 bébés naissentmaintenant chaque mois à l’hôpital, contre330 en 2010, et le service de consultationsexternes accueille en moyenne 9 000 patientspar mois.Régions où MSF gère des programmesFin <strong>2011</strong>, l’hôpital comptait 180 lits etadmettait 1 500 patients en moyennepar mois, soit 10 fois plus qu’en 2009.En <strong>2011</strong>, MSF a ouvert un nouveau serviceambulatoire, qui voit plus de 6 000 patientspar mois. Beaucoup viennent de zones trèséloignées de Lashkargah. Une extensionde l’hôpital a été terminée cette annéeafin d’augmenter la capacité du servicepédiatrique. Face à la malnutrition chroniquedans la province, notamment chez lesenfants, MSF a mis en place un centre denutrition thérapeutique qui dispense dessoins spécialisés.Agglomérations, villes ou villages où MSF travailleKunduzEn août, MSF a ouvert dans la province deKunduz un hôpital chirurgical, le seul dece genre dans le nord de l’Afghanistan. Lepersonnel y prodigue des soins chirurgicauxaussi bien aux victimes de conflits qu’auxpatients blessés dans d’autres circonstances.Auparavant, pour se faire soigner, il fallaitpasser la frontière, un voyage long et cher.Cet hôpital, dont la capacité sera portéede 58 à 70 lits en 2012, compte un serviced’urgences, deux blocs opératoires, uneunité de soins intensifs ainsi qu’un service deradiologie et des laboratoires. Il dispose desalles séparées pour les femmes et les hommes.HelmandLa province d’Helmand reste l’une des plusinstables d’Afghanistan et sa population d’unmillion d’habitants, l’une des plus touchéespar le conflit. MSF travaille depuis 2009 àl’hôpital de Boost. Situé à Lashkargah, cheflieude la province, il est l’un des deux seulshôpitaux de référence fonctionnels au sudde l’Afghanistan.L’équipe de Boost a amélioré l’offre desoins dans les divers services, notammentà la maternité, en pédiatrie, en médecineinterne, en chirurgie et aux urgences.Un médecin soigne un enfant souffrant de malnutrition à l’hôpital de Boost, à Lashkargah,province de Helmand.© MSF26 Afghanistan


Médecins Sans FrontièresAfrique du SudKhayelitshaEshoweMusinaJohannesburgAgglomérations, villes ou villages où MSF travailleEn <strong>2011</strong>, le programme deMédecins Sans Frontières(MSF) à Khayelitsha a fêté son10 e anniversaire. Depuis 2001,ce sont plus de 20 000 patientsqui ont débuté un traitementantirétroviral (ARV).Le programme de traitement VIH deKhayelitsha, un bidonville du Cap, a été lepremier à offrir des ARV dans le secteur publicsud-africain. MSF y développe maintenantde nouveaux modèles de soins tels que ladécentralisation de la prise en charge de latuberculose résistante (TB-R) dans les cliniqueslocales et la distribution des traitementsVIH au plus près des patients, dans dessalles communautaires, des bibliothèques,ou chez des privés dans le cadre de « clubsd’observance », un concept imaginé en 2007pour faciliter la vie des séropositifs et améliorerl’adhérence au traitement.En <strong>2011</strong>, le gouvernement provincial a reprisce concept et ouvert 218 clubs pilotes en16 lieux du bidonville. Plus de 5 000 patientsy sont inscrits. Au lieu de se rendre chaquemois au centre de santé pour un rendezvousindividuel, ils vont, tous les deux mois,à une « réunion du club » pour un contrôleet le renouvellement de leurs médicaments.Là, ils peuvent poser des questions,partager leurs expériences et se soutenirmutuellement. Le risque d’abandon detraitement est réduit de deux tiers parmiles membres de ces clubs.Environ 50 000 dépistages VIH ont été faitsen <strong>2011</strong>. Chaque mois, plus de 450 patientsont débuté un traitement, ce qui porte àplus de 21 800 le nombre d’habitants deKhayelitsha sous ARV.Nouveau test de dépistage de la TBLe VIH affaiblit le système immunitairece qui augmente le risque de contracterdes infections opportunistes, dont latuberculose (TB) dont la prévalence aaugmenté de 400 % ces 15 dernièresannées en Afrique du Sud. Plus de 70 %des cas sont co-infectés par le VIH.En <strong>2011</strong>, le gouvernement sud-africain aapprouvé l’utilisation d’un nouveau testautomatisé pour le dépistage de la TB.Beaucoup plus efficace et plus rapide queles tests précédents, il permet de mettreles malades sous traitement plus tôt.L’appareil peut aussi détecter la résistanceà la rifampicine, un des antituberculeux lesplus puissants. Avec l’introduction de cetest à Eshowe, dans une région rurale duKwaZulu-Natal, MSF a vu le nombre de TBdiagnostiquées passer de 13 à 40 par mois.Environ 13 % des nouveaux cas étaientrésistants à la rifampicine.La TB-R est beaucoup plus longue, complexeet chère à traiter. En 2010, l’Afrique du Sudcomptait 7 386 cas confirmés de TB multirésistante(TB-MR) et plus de 700 cas de TBultra-résistante (TB-UR), encore plus difficileà soigner.Dépistage du VIH et de la TB auKwaZulu-NatalLa province orientale du KwaZulu-Natalenregistre la prévalence de VIH la plusélevée du pays. Fin <strong>2011</strong>, MSF a ouvertun « guichet unique » mobile qui sillonnela province pour dépister la TB et le VIH.Durant le premier mois de fonctionnement,plus de 1 000 dépistages VIH ont été faits et50 pour la TB. À l’avenir, le guichet mènerades actions de prévention et encourageral’usage du préservatif et la circoncisionmasculine. Le but est de réduire l’incidencedu VIH et de la TB de 50 %, conformémentau plan stratégique national <strong>2011</strong>-2016.Assistance aux migrants et demandeurs d’asileL’Afrique du Sud compte un cinquièmede toutes les demandes d’asile dans lemonde. La grande majorité des requérantsvient du Zimbabwe. À Musina, à la frontièrezimbabwéenne, MSF a offert, devant lesbureaux du département des Affairesintérieures, une aide médicale aux nouveauxarrivants et organisé des visites aux travailleursmigrants, le jour, dans les fermes de larégion, et la nuit, dans les abris de Musina.Le personnel a dispensé des soins de santéprimaires, effectué près de 1 900 dépistagesVIH, traité VIH et TB et soigné 120 victimesde violences sexuelles, dont beaucoup ont étéattaquées pendant leur trajet vers Musina.Dépistage à JohannesburgLa plupart des patients qui se présentaientà la clinique de MSF près d’une église deJohannesburg venaient de bidonvilles toutproches. Aussi, l’équipe a transféré en <strong>2011</strong>les activités de cette clinique dans descamions de dépistage qui sillonnent desquartiers parmi les plus pauvres de la ville.Une conseillère expérimentée aide une patiente à passer un masque pour prévenir latransmission de la tuberculose, bidonville de Khayelitsha près du Cap.© Jose CendonLorsque la clinique a fermé en août, le personnelavait donné plus de 1 100 consultations,principalement pour des infections des voiesrespiratoires supérieures, dermatoses etmaladies sexuellement transmissibles (MST).Les activités mobiles ont débuté en mai. En find’année, quelque 11 100 personnes avaientété dépistées pour le VIH, la TB et les MST,et avaient été soignées ou référées vers desstructures de santé publiques.Fin <strong>2011</strong>, 149 personnes travaillaient pour MSFen Afrique du Sud. MSF est présent dans lepays depuis 1999.28 Afrique du Sud


<strong>RAPPORT</strong> D’ACTIVITÉS <strong>2011</strong>ArménieShirakArmavirLoriKotaykerevanAraratRégions où MSF gère des programmesAgglomérations, villes ou villages où MSF travailleEn Arménie, Médecins SansFrontières (MSF) soutientla prise en charge des patientsatteints de tuberculoserésistante (TB-R).La TB-R se contracte au contact de quelqu’unqui souffre déjà de la maladie. Elle peutaussi apparaître lorsqu’une TB réactive auxmédicaments devient résistante, en casd’interruption du traitement par exemple.MSF collabore depuis 2005 avec les autoritésarméniennes pour améliorer le dépistage, lediagnostic et le traitement de la TB-R, et soutientplus particulièrement les patients passés à traversles mailles du filet du programme national etque des difficultés sociales ou psychologiquespeuvent amener à arrêter le traitement.En <strong>2011</strong>, MSF a élargi son programme auxenfants atteints de TB-R et contribué à améliorerles installations de plusieurs laboratoiresmédicaux. En fin d’année, 290 patientsétaient soignés contre la TB-R en Arménie.Les défis du traitementLa TB réactive aux médicaments nécessitesix à neuf mois d’un traitement quotidien ;le traitement complet contre la TB résistantepeut durer jusqu’à deux ans, coûte beaucoupplus cher et n’est pas toujours disponible.En général, les patients sont d’abord admisà l’hôpital, où ils sont étroitement surveillés.Une fois rentrés chez eux, ils doivent suivreun traitement particulièrement épuisant.Nombre des médicaments sont toxiqueset induisent des effets secondaires tels quemaux de tête, vomissements et vertiges.Pour certains patients, c’est insupportable.MSF fait appel à plusieurs méthodes pourles aider à observer le traitement et à ensupporter les effets secondaires. Parallèlementaux contrôles médicaux réguliers, un conseilpsychosocial est organisé en consultationindividuelle ou sessions de groupe. Lepersonnel se rend aussi au domicile despatients et offre de la nourriture si nécessaire.Des pénuries affectent la prise en chargeEn <strong>2011</strong>, le manque chronique de personnel,en particulier infirmier, dans le programmenational de lutte contre la TB a poussé MSFà renforcer les équipes chargées des soins etdu conseil psychosocial.En juillet, une pénurie totale de capréomycine,l’un des médicaments majeurs de la priseen charge de la TB-R, a provoqué unallongement des listes de patients en attentede traitement. MSF a mis en place un conseilpsychosocial spécifique pour les patientssur la liste depuis plus d’un mois, afin deleur expliquer pourquoi ils ne pouvaient pasrecevoir de traitement, les conseiller sur lesmesures à prendre pour prévenir la contagionet leur fournir une éducation de base à la TB.Élargir le champ d’actionMSF collabore depuis 2010 avec le programmenational de lutte contre la TB dans les provincesdu nord de l’Arménie. En <strong>2011</strong>, cette initiativeest encore étendue afin que les patients isolésdes zones rurales du Kotayk, d’Ararat et deLori puissent terminer leur traitement chezeux avec l’aide des cliniques locales. MSFa également intensifié sa coopération avecles partenaires nationaux et poursuivi letransfert des activités de soins à domicileà la Croix-Rouge arménienne.Fin <strong>2011</strong>, 85 personnes travaillaient pour MSF enArménie. MSF est présent dans le pays depuis 1988.© Eddy McCallUn patient souffrant de tuberculose multirésistante reçoit une visite à domicile.Arménie 29


Médecins Sans FrontièresBahreïn© REUTERS/Hamad I Mohammed, courtesy of Alertnet.Des soignants de l’hôpital Salmaniya attendent l’arrivée de blessés lors d’une émeute.Régions où MSF gère des programmesDes manifestations ont éclatéle 14 février <strong>2011</strong> au Bahreïn.Une équipe de Médecins SansFrontières (MSF) était surplace dans les deux jours pourévaluer les besoins médicaux.En mars, MSF était invité à former unequarantaine de professionnels de la santédes secteurs public et privé à la gestiond’afflux massifs de blessés.Des soins médicaux de qualité sont disponiblesau Bahreïn. MSF a pourtant constaté quependant cette période, l’accès aux servicesétait entravé, les structures et le personnelde santé ayant été impliqués dans le conflit.Dans le rapport intitulé Health ServicesParalysed by Bahrain’s Military Crackdown onPatients [Bahreïn : la répression organisée parles forces armées à l’encontre des manifestantshospitalisés paralyse les services de santé]publié en avril, MSF s’est dit préoccupépar la perte de neutralité des structuresmédicales, une situation qui prive de soinsde nombreux malades et blessés.Dans l’attente d’une réponse du gouvernementquant à sa proposition d’aide, MSF a continuéde prodiguer les premiers secours aux maladeset blessés. De mars à juillet, le personnel asoigné près de 200 patients qui n’osaient passe rendre dans les structures publiques parcrainte de se faire arrêter pour avoir participéaux manifestations. En juillet, les locaux deMSF au Bahreïn ont fait l’objet d’un raid etun membre du personnel local a été arrêté.Il a été libéré début août.Depuis, les négociations se poursuivent avecles autorités pour être enregistré dans le pays.MSF propose de mettre en place des activitésde santé mentale pour professionnels de santéet personnes en détresse ainsi qu’une assistancetechnique à la préparation aux situationsd’urgence, et de contribuer à restaurer laconfiance dans le système de santé.MSF a ouvert des projets au Bahreïn en <strong>2011</strong>.En fin d’année, 3 personnes y travaillaient.Abdul *29 ans« Après avoir été blessé dans lesmanifestations, je suis resté à l’hôpitalSalmaniya pendant cinq jours. Les policiersvenaient régulièrement dans la chambrepour nous empêcher de dormir. Ils étaientmasqués et armés de bâtons. C’étaiteffrayant. Ils arrivaient à 1 heure du matinet nous frappaient. J’ai supplié le médecinde me laisser partir. Je voulais partir.Je n’étais pas en sécurité à l’hôpital.Lorsque j’ai tenté de fuir, j’ai été arrêtéet emmené à un poste de police, où onm’a bandé les yeux et battu. Ils m’ontfinalement relâché à 3 heures du matin.J’ai trouvé une infirmière pour me soignerchez moi. Si je retourne à l’hôpitalmaintenant pour d’autres traitements,ils vont m’interroger sur l’origine de mesblessures et me battre encore plus. »Lorsque l’équipe médicale de MSF aexaminé Abdul, il souffrait de douleurs àla poitrine et éprouvait des difficultés àutiliser la main droite qui avait été bandée.*Le nom du patient a été modifié.30 Bahreïn


<strong>RAPPORT</strong> D’ACTIVITÉS <strong>2011</strong>BangladeshFulbariaDhakaCox’s BazarRégions où MSF gère des programmesAgglomérations, villes ou villages où MSF travailleLes besoins médicaux sontcritiques au Bangladesh.Médecins Sans Frontières(MSF) soigne les populationsprivées d’accès à desservices médicaux dansdifférents contextes.Une mère en visite avec son enfant au centre de jour de MSF à Kamrangirchar, près de Dhaka.© Stanley Greene / NOORÀ Fulbaria, au nord de Dhaka, la capitale, MSFgère avec le ministère de la Santé un centre detraitement du kala-azar (leishmaniose viscérale).Cette maladie se transmet par un phlébotomequi vit dans les fissures des habitations entorchis. C’est, après le paludisme, la maladieparasitaire la plus mortelle au monde. Femmeset enfants sont particulièrement vulnérables.En <strong>2011</strong>, à Fulbaria, MSF a soigné plus de1 700 patients atteints de kala-azar, et demaladies liées, avec de l’amphotéricine Bliposomale. Ce médicament introduit en 2010est plus sûr et plus efficace que les anciensproduits très toxiques, qu’il fallait prendre pluslongtemps. Il réduit la durée du traitement àtrois jours sur une période de cinq jours et nenécessite pas d’hospitalisation. En <strong>2011</strong>, plus de99 % des patients traités par MSF ont été guéris.Peu de gens connaissent le kala-azar malgréune prévalence élevée dans la région. Uneéquipe travaille au sein de la communautépour identifier les cas et les référer à laclinique pour y être soignés. Elle expliqueles symptômes de la maladie, son mode detransmission, les options de traitement etmène des activités d’éducation à la santé. MSFfournit en outre un niveau supplémentaire decontrôle de qualité et de supervision au seindu programme national de lutte contre levecteur et transmet ses observations au chefdu programme d’éradication du kala-azar.Soins médicaux dans la capitaleDhaka est l’une des villes les plus densémentpeuplées au monde. Avec l’exode ruralprovoqué par les pressions socio-économiqueset environnementales, les bidonvilles y ontpoussé par milliers, comme des champignons.La plupart des résidents de ces bidonvillesn’ont pas accès à des services de santé dequalité. À Kamrangirchar, où vivent près de400 000 personnes, MSF dispense des soinsmaternels et pédiatriques gratuits dans deuxdispensaires et porte une attention particulièreaux cas de malnutrition sévère. Le personnela reçu environ 28 000 consultations et admisplus de 900 enfants et 580 femmes enceintesou allaitantes dans le programme de nutrition.Beaucoup de patients souffraient de diarrhéeset de dermatoses, souvent provoquéespar la mauvaise qualité de l’eau et le manqued’hygiène. MSF est aussi intervenu pourrépondre à une épidémie de rougeole.Améliorer l’accès aux soinsÀ Cox’s Bazar, un des districts les plus pauvresdu Bangladesh, les milliers de Rohingyas quiont fui le Myanmar sont toujours considéréscomme des clandestins. Beaucoup vivent danset autour du camp de fortune de Kutupalong.À la clinique de Kutupalong, MSF a traitéen <strong>2011</strong> plus de 55 000 patients, aussi bienRohingyas du camp que Bangladeshis. Lepersonnel a assuré soins de santé primairesen ambulatoire et en hospitalisation, servicesde maternité, planning familial, vaccinationset soins de santé mentale.Les équipes ont mené une enquêtenutritionnelle et identifié des taux élevésde malnutrition parmi les Rohingyas.De janvier à septembre, 440 enfants quisouffraient de complications médicales liéesà la malnutrition ont été admis à la clinique.Outre les activités médicales, MSF a plaidépour une amélioration des conditions de viedes Rohingyas apatrides.Fin <strong>2011</strong>, 323 personnes travaillaient pour MSFau Bangladesh. MSF est présent dans le paysdepuis 1985.Salma« Je m’appelle Salma. Je vis àKamrangirchar avec ma mère et mesdeux petites filles. Je dois travaillerpour les nourrir car mon mari m’aabandonnée pour une autre. Je travaillesur un chantier de construction. Je portedes briques, des sacs de ciment et jemonte des escaliers. Les hommes jurent etmenacent de me frapper si je ne travaillepas dur. C’est très difficile mais je dois lefaire car d’où viendrait l’argent sinon ?« Je souffre régulièrement de douleurs, jeme sens fiévreuse, j’attrape des rhumeset aussi des plaies et des ulcères surles membres. Je n’ai pas pu allaiterma cadette qui a beaucoup maigri etest tombée malade. Maintenant, MSFla soigne et veille à ce qu’elle soit biennourrie. Ils viennent voir comment le bébése porte et me donnent des conseils pourbien cuisiner. J’en suis très heureuse. »Bangladesh 31


Médecins Sans FrontièresBolivieEliseo55 ansUn patient souffrant de la maladie de Chagas est examiné lors d’une consultation médicaleà Aiquile, Cochabamba.La PazNarciso CamperoVille de CochabambaRégions où MSF gère des programmesAgglomérations, villes ou villages où MSF travailleTrès répandue en Bolivie,la maladie de Chagas peutêtre mortelle. Les populationspauvres sont les plus menacéeset les plus susceptibles de nepas avoir accès aux soins.La maladie de Chagas est une maladie parasitairetransmise principalement par les vinchucas,des punaises installées dans les fissures desmurs et les toits d’habitations en torchis. Lespersonnes qui vivent dans des logements dece type sont donc plus vulnérables.Cette maladie qui peut provoquer des problèmescardiaques et intestinaux graves, voire mortels,reste cependant souvent asymptomatiquependant longtemps. Il est dès lors trèsimportant de la dépister pour la combattre.Or en Bolivie, il faut souvent payer les servicesde santé directement, ce qui prive beaucoupde personnes d’un accès au dépistage.CochabambaEn avril <strong>2011</strong>, Médecins Sans Frontières(MSF) a transféré son programme de luttecontre la maladie de Chagas dans la villede Cochabamba au ministère bolivien de laSanté. Au cours des trois années passées dansdes quartiers parmi les plus pauvres de la ville,MSF a dépisté plus de 20 000 personnes,diagnostiqué 3 000 cas et traité plus de1 900 patients.Une équipe a continué à travailler dans ledépartement de Cochabamba, notammentdans la province rurale de Narciso Camperooù la prévalence de la maladie de Chagasest l’une des plus élevées du pays. MSF a étéle premier à offrir diagnostic et traitement,et à soigner des personnes qui n’avaientpas encore développé les complicationscardiaques ou intestinales.Le personnel MSF travaille avec les patientsmais aussi avec le personnel des cliniques etdispensaires locaux. Il organise des formationset collabore avec les autorités pour améliorerle traitement et l’approvisionnement enmédicaments. Le but est d’intégrer laprévention, le diagnostic et le traitement dela maladie de Chagas aux structures de santélocales. Les équipes participent régulièrementà des émissions de radio et organisent descampagnes de sensibilisation auprès desenseignants, élèves, leaders communautaireset groupes de patients pour expliquercomment la lutte contre la vinchuca peutcontribuer à réduire la transmission.© Vania AlvesEn <strong>2011</strong>, sur 3 270 dépistages à NarcisoCampero, 1 270 se sont révélés positifs et716 personnes ont débuté un traitement.Dans les dispensaires ruraux soutenus parMSF, sur 1 833 dépistages, 399 cas ont étémis sous traitement.Il y a quinze ans, Eliseo a subi un dépistagede la maladie de Chagas, qui s’est révélépositif. À l’époque, aucun traitement n’étaitdisponible. En 2010, Eliseo a commencéà travailler avec MSF. Au départ, il n’apas osé dire à ses collègues qu’il avaitla maladie mais, ensuite, il a décidé departiciper à un dépistage organisé par MSFet le résultat a de nouveau été positif. Il adébuté le traitement en avril <strong>2011</strong>, a failliabandonner à cause des effets secondaires,tels que douleurs abdominales, mais avecle soutien de sa famille et de ses collègues,il a terminé le traitement en juillet.« Je suis content d’avoir fait le dépistage etd’avoir pris les médicaments, dit Eliseo.Je sens que ma qualité de vie s’estaméliorée. Maintenant, je ne cessed’aider d’autres personnes afin qu’ellesaussi puissent être soignées. »Il n’existe actuellement pas de test deguérison fiable de la maladie de Chagas.MSF mène avec la Drugs for NeglectedDiseases initiative (DNDi) une étude quipourrait aboutir à la mise au point d’un teltest. Des chercheurs testent des patientsen Bolivie afin de déterminer si la réactionen chaîne par polymérase, une techniqued’amplification de séquences de l’ADN, peutcontribuer à mesurer avec précision la réponsedes patients au traitement.Pénurie de médicamentsEn octobre, des pénuries de benznidazole,le traitement de la maladie de Chagas leplus courant, ont paralysé les programmesde plusieurs pays d’Amérique latine. Ellessont dues, entre autres, à des carencesdans la planification du laboratoire d’Étatbrésilien qui produit le médicament.Contraint de suspendre le lancement denouveaux projets en Bolivie, MSF a exhortéle ministère brésilien de la Santé à accélérerla production de benznidazole. Fin <strong>2011</strong>,des pénuries subsistaient.Urgence à La PazUn glissement de terrain à Callapa, un quartierde la ville de La Paz, a privé 5 000 personnesde toit en février. MSF a participé àl’intervention d’urgence en fournissant eau etinstallations sanitaires à sept hébergementstemporaires qui ont accueilli les sans-abri.Fin <strong>2011</strong>, 32 personnes travaillaient pourMSF en Bolivie. MSF est présent dans lepays depuis 1986.32 Bolivie


<strong>RAPPORT</strong> D’ACTIVITÉS <strong>2011</strong>BurundiKabeziAu Burundi, Médecins Sans Frontières (MSF) se concentresur la santé maternelle, en particulier les soins obstétriquesd’urgence et la réparation de fistules obstétricales.GitegaAgglomérations, villes ou villages où MSF travailleAu Burundi, les femmes sont particulièrementtouchées par le manque d’accès aux soinsde santé. D’après l’Organisation mondialede la Santé, 4 000 d’entre elles meurentchaque année en couches et environ1 200 développent une fistule obstétricale.Ces fistules sont des lésions du canalutérin le plus souvent provoquées parun accouchement prolongé ou un arrêtdans la progression du travail. Outre desconséquences physiques débilitantes tellesque l’incontinence, elles suscitent souventhonte et exclusion sociale.Pourtant, la plupart des fistules peuventêtre réparées. Les femmes chez quil’opération réussit peuvent ainsi reprendreune vie normale et retrouver leur placedans la société.Le centre de santé UrumuriAu centre de santé Urumuri à Gitega, aucentre du Burundi, MSF assure une priseen charge 24 heures sur 24 et gratuite desfemmes souffrant de fistules obstétricales.En <strong>2011</strong>, les chirurgiens ont pratiqué plusde 370 réparations de fistules et commencéà former deux médecins burundais à cettetechnique. MSF projette d’augmenterla capacité du centre pour atteindre450 opérations en 2012.téléphonique pour mieux faire connaître lesoptions disponibles et répondre aux questions.KabeziUne prise en charge médicale qualifiéependant l’accouchement permet de prévenirles fistules obstétricales. À Kabezi, uneville de la province de Bujumbura Rural,MSF gère un centre de soins d’urgencegynécologiques et obstétriques (CURGO)et dispose également d’un service denéonatologie. Des ambulances transportentles femmes ayant besoin de soins d’urgencedepuis 24 centres de santé jusqu’au CURGOà Kabezi. Près de 2 200 bébés y sont nés en<strong>2011</strong> et 446 d’entre eux ont été admis ensoins intensifs.Répondre aux urgencesPar ses contacts réguliers avec un largeréseau d’autorités et d’organisationsmédicales à travers le pays, l’unitéd’intervention d’urgence de MSF disposedes informations les plus récentes surle risque d’urgences au Burundi.Lors d’une épidémie de rougeole,l’unité a ainsi participé à une campagned’immunisation et vacciné plus de 291 000personnes. L’équipe a en outre appuyé lesautorités sanitaires pendant une épidémiede choléra et traité 1 072 patients. MSF aégalement pris en charge plus de 6 100 casde paludismeFin <strong>2011</strong>, 239 personnes travaillaient pourMSF au Burundi. MSF est présent dansle pays depuis 1992.291 000vaccinationscontrela rougeoleUne prise en charge rapide de la fistulepermet d’éviter une intervention chirurgicale.C’est pourquoi MSF a lancé un programmepilote en <strong>2011</strong>. Chez les femmes qui ontdéveloppé une fistule au cours des sixdernières semaines, les médecins de Gitegaposent un cathéter pour drainer l’urine dela vessie. Cela permet de décongestionnerles parois de la vessie et de rapprocher lesbords de la plaie ce qui favorise une guérisonnaturelle de la fistule.Nombre de femmes ignorent qu’il estpossible de traiter ou réparer les fistulesobstétricales. MSF a ouvert une permanenceDes patients attendent de recevoir un traitement dans une clinique mobile.© Gwenola Francois / MSFBurundi 35


Médecins Sans FrontièresCambodgeKampong ChamPhnom PenhAgglomérations, villes ou villages où MSF travailleSurpopulation, manqued’aération et mauvaisesconditions de vie dansles prisons cambodgiennesfont courir un grand risque decontracter la tuberculose (TB).Le Cambodge fait partie de la liste des22 pays à forte prévalence de TB établiepar l’Organisation mondiale de la Santé.La TB se propage dans l’air ambiantlorsqu’une personne infectée tousse.C’est une infection opportuniste qui profitede systèmes immunitaires affaiblis, trèsfréquents parmi la population pauvre duCambodge. Malnutrition, séropositivité etmauvaises conditions d’hygiène et de viesont des facteurs particulièrement propicesà la propagation de la maladie.Soins de santé dans les prisons de la capitaleDepuis février 2010, Médecins Sans Frontières(MSF) prend en charge les cas de VIH etde TB dans trois prisons de Phnom Penhqui recensent 25 % de tous les détenuscambodgiens. Des mesures ont été prises pouraméliorer la prophylaxie, dont la création d’unezone de quarantaine dans l’une des prisons.MSF a mis en œuvre un programme dedépistage du VIH et de la TB pour tous lesdétenus. Des équipes mobiles ont ensuiteprocédé à des visites quotidiennes, soit enmoyenne 100 consultations par mois. Enfin d’année, 94 séropositifs étaient sousantirétroviraux. Plus de 3 600 personnesavaient été dépistées pour la TB et 32 étaientsous traitement. Depuis 2010, environ200 patients ont ainsi été traités.Le respect du traitement est crucial pouréviter l’apparition de résistances. C’estpourquoi le personnel de MSF continuede suivre les prisonniers transférés oulibérés afin de garantir l’accès auxmédicaments et aux services médicauxdont ils ont besoin.© Eddy McCallDes villageois participent à une séance d’information sur la tuberculose dans la provincede Kampong Cham.Les équipes élargissent l’offre médicaleen milieu carcéral et dispensent des soinsde santé primaires et traitement desdermatoses et maladies sexuellementtransmissibles. Elles s’emploient en outreà promouvoir la santé, notamment parl’amélioration de l’assainissement.Programme TB de Kampong ChamÀ l’hôpital de Kampong Cham, MSF offredes traitements contre la TB et la TBrésistante (TB-R). Au service de pédiatrie,l’équipe aide les médecins de l’hôpitalà dépister les cas de TB chez les enfants.Le suivi est l’élément clé de la stratégie.Si des patients ne peuvent venir à l’hôpital,le personnel se rend à leur domicile et unepermanence téléphonique est accessible encas d’urgence. Durant l’année, MSF a reçu plusde 6 000 consultations à l’hôpital et enregistréplus de 600 nouveaux patients tuberculeux.L’équipe se mobilise pour que les patientsviennent plus tôt et plus nombreux se fairedépister. Des conseillers ont commencé àdemander aux nouveaux patients avec quellespersonnes ils étaient en contact afin depouvoir inviter celles-ci à un dépistage gratuit.Le dépistage et la détection des cas se sontaméliorés grâce à l’introduction d’une nouvellemachine qui permet un diagnostic plus rapide.Un médecin et un conseiller psychosocialde MSF participent deux fois par mois àune émission de radio sur la TB. Des actionsde sensibilisation sont régulièrementorganisées dans les pagodes, universités,écoles secondaires et mosquées pouraméliorer la compréhension de la maladieet lutter contre la stigmatisation. Enoutre, MSF appelle à une amélioration duprogramme national de lutte contre la TB.Fin <strong>2011</strong>, 136 personnes travaillaient pourMSF au Cambodge. MSF est présent dansle pays depuis 1979.Srey *« Au début de mon traitement contrela TB-R, je souffrais de terribles effetssecondaires : fièvre, vertiges, mauxde tête et douleurs abdominales.C’était très dur. Je voulais abandonnerle traitement mais, quand j’ai vu lesautres patients se battre, j’ai voulucontinuer, même si c’était difficile.Les gens de MSF viennent souventà la maison pour parler avec moiet voir comment vont mes quatreenfants. Parfois, ils apportent ausside la nourriture car si je ne mange pasassez, je ne me sens vraiment pas bienet je ressens plus les effets secondaires.L’infirmière du village vient tous les joursme donner les médicaments et voircomment je vais. »*Le nom de la patiente a été modifié.36 Cambodge


<strong>RAPPORT</strong> D’ACTIVITÉS <strong>2011</strong>CamerounYaoundéDoualaAkonolingaAgglomérations, villes ou villages où MSF travailleAu Cameroun, des obstaclesimportants affectent ladisponibilité de traitementsde qualité pour les personnesvivant avec le VIH, enparticulier celles qui ontdéveloppé des résistances.Grâce à l’engagement pris par le gouvernementpour promouvoir un accès universel aux ARVet à l’appui du Fonds mondial pour la luttecontre le sida, la tuberculose et le paludisme,des dizaines de milliers de séropositifs sont sousantirétroviraux (ARV) au Cameroun.Toutefois, près de 10 % des patientsdéveloppent une résistance aux médicamentsde première intention, généralement aprèsplusieurs années de traitement, parfois parcequ’ils ont des difficultés à le respecter. Dessouches résistantes du VIH peuvent aussi setransmettre d’une personne à l’autre. Ellesrequièrent des traitements de deuxièmeintention beaucoup plus chers tant pourle gouvernement que pour les patients.Faire face au VIH pharmaco-résistantÀ l’hôpital de district de Nylon à Douala, lacapitale économique, les équipes médicalesde Médecins Sans Frontières (MSF) ontintroduit chez plus de 1 500 séropositifs untraitement de première intention amélioré.À base de tenofovir (TDF), il induit moinsd’effets secondaires, et, combiné à unmeilleur suivi des patients, MSF espèrequ’il sera mieux suivi et réduira le risquede développer des résistances.MSF a convaincu le ministère de la Santé etles donateurs internationaux de remplacer,dans le protocole national standard detraitement, la thérapie combinée à base destavudine (d4T), qui provoque souvent deseffets secondaires, par la thérapie combinéeà base de TDF. Validée comme traitementde première intention, cette dernière estmaintenant disponible en pharmacie.Cinquante-quatre séropositifs de Douala ont étémis sous traitements de deuxième intention.Ulcère de BuruliMSF a soigné 160 cas d’ulcère de Buruli àAkonolinga, une ville du centre du pays.Cette affection qui n’est en principe pasmortelle est très invalidante et douloureuse.Apparentée à la lèpre, elle provoque desdéformations irréversibles qui peuventaffecter la mobilité et entraîner des infectionssecondaires, et un handicap de longue durée.Les lésions cutanées sont également source destigmatisation et d’exclusion sociales.Plus les patients tardent à consulter, plus letraitement et la guérison sont longs. Bienqu’elle soit difficile à mettre en œuvre, laprise en charge précoce est donc cruciale.La maladie sévit surtout dans les communautésrurales pauvres, où les services de santé nepeuvent fournir les traitements requis pourla soigner. Son mode de transmission est àce jour inconnu. Il est nécessaire de menerdes recherches pour améliorer la prévention,le diagnostic et le traitement.CholéraLe principal symptôme du choléra estune diarrhée aqueuse aiguë qui provoquerapidement une déshydratation sévère. MSFa aidé le ministère de la Santé à faire face àdeux épidémies de choléra : l’une s’est déclaréele 20 mars, à Yaoundé, la capitale, l’autreà Douala, en novembre. À Yaoundé, MSF aouvert un centre de traitement du choléra(CTC) de 300 lits, où quelque 1 350 patientsont été soignés. À Douala, MSF a géré pendantneuf semaines un CTC de 130 lits ouvert à côtéde l’hôpital central Laquintinie. Dès le premierjour, 56 patients ont été admis. Au total,plus de 1 000 cas ont été traités.Fin <strong>2011</strong>, 83 personnes travaillaient pour MSF auCameroun. MSF est présent dans le pays depuis 1984.© Alberto MasiasUn médecin examine un patient au « pavillon Buruli » à Akonolinga.Cameroun 37


Médecins Sans FrontièresColombieLa population a payé unlourd tribut au conflit enColombie et l’aide médicaleest souvent rare pour ceuxqui vivent dans les zonesde combats.TIERRA ALTARiosucioBuenaventuraTurbacoNorte deSantanderAraucaLa guérilla combat toujours les forcesgouvernementales tandis que des groupesparamilitaires ont refait surface en denombreuses régions. Le conflit a fait environtrois millions de déplacés qui vivent souventdans la pauvreté en périphérie des grandes villes.L’insécurité règne dans de vastes zones rurales.CaucaNariñoPutUmayoCaquetáAider les communautés ruralesDans les départements de Caquetá, Nariño,Putumayo et Cauca au sud, Médecins SansFrontières (MSF) a ouvert des cliniquespermanentes ou semi-permanentessupplémentaires pour améliorer la qualité dessoins disponibles dans les zones de conflit. Leséquipes réfèrent les cas urgents et offrent soinsde santé primaires et de santé reproductive,examens médicaux et vaccinations pour lesenfants, et des soins dentaires tels que desextractions. Le travail des dentistes est essentielcar il améliore nettement la santé et le bien-êtredes patients.Dans le cadre de son projet de soins prénatals,MSF a commencé à offrir conseil psychosocialet dépistage du VIH. La stigmatisation desséropositifs reste grande mais le service dedépistage a été bien accueilli par les femmesenceintes. Celles dont le test est positif seRégions où MSF gère des programmesvoient offrir des services de prévention de latransmission du virus de la mère à l’enfant.Plus de 54 200 patients sont venusaux consultations dans ces cliniquesrurales réparties dans 53 localités de cesdépartements. Plus de 1 600 personnestraumatisées par le conflit ont aussi reçu dessoins de santé mentale dispensés par MSFdans les hôpitaux de Cauca et Caquetá.Durant l’année, MSF est intervenu à 19 reprisesen réponse à des urgences, a fourni uneaide médicale et psychologique et assuréapprovisionnement en eau et assainissementà 4 800 personnes. La plupart souffraient deproblèmes liés au conflit et aux déplacementsforcés. Lors des inondations à Cauca, MSF aAgglomérations, villes ou villages où MSF travailledistribué des kits d’hygiène, couvertureset moustiquaires à 4 430 personnes. Leséquipes n’ont toutefois pas pu atteindre16 localités à cause de l’insécurité.À Turbaco, dans le département de Bolívar,et à Tierra Alta, dans celui de Córdoba,MSF a offert des soins de santé primaireset une aide psychologique aux personnesqui souffrent des conséquences directesdu conflit. Les équipes ont mené plusde 780 consultations de santé mentaleindividuelles et 53 sessions de groupe.Des équipes mobiles ont accueilli 9 000consultations médicales. En novembre,le programme a été fermé en raison dunombre relativement faible de patients.Dans son rapport Access to Health is Access to Life:977 Voices [L’accès à la santé, c’est l’accès à la vie :977 voix], MSF expose les preuves médicalesdes obstacles que les Colombiens doiventsurmonter pour accéder à des soins décentset met en lumière le lien entre le conflit etle manque d’accès aux soins médicaux. Cetaccès est plus difficile encore dans les zonesrurales. Le rapport insiste sur la nécessité derenforcer les services de santé qualitativementet quantitativement, de les rendre gratuitspour une plus large part de la population etd’augmenter la disponibilité des médicamentsessentiels dans les structures de santé.Une fillette est prise en charge à la clinique de Buenaventura.© Aurelie Baumel / MSFMSF a été invité par le Parlement colombienà présenter ce rapport et celui publié en2010 sous le titre Three Times Victims:Victims of Violence, Silence and Neglect,Armed Conflict and Mental Health in theDepartment of Caquetá [Trois fois victimes :Victimes de la violence, du silence et de lanégligence - Conflit armé et santé mentaledans le département de Caquetá].40 Colombie


<strong>RAPPORT</strong> D’ACTIVITÉS <strong>2011</strong>© Caroline FernandezDépistage de la maladie de Chagas chez un jeune enfant dans une clinique MSF.Aide aux victimes de violences sexuellesDans le département de Chocó, MSFgère la clinique de Riosucio, fournit dessoins en santé mentale et reproductive etporte assistance aux victimes de violencessexuelles. Le personnel a reçu plus de3 900 consultations durant l’année et menéformations et actions de terrain avec lesenseignants, le personnel de santé et lesélèves du primaire afin de les sensibiliseraux abus et violences sexuelles.Soins de santé à BuenaventuraBeaucoup de déplacés de la région prochede la côte pacifique se réfugient dans la villede Buenaventura. Or, le ratio des soignantsy est trois fois plus bas que la moyennenationale. En <strong>2011</strong>, MSF a ouvert unedeuxième clinique dans cette ville et donnéplus de 33 200 consultations. Le personnel aproposé toute une gamme de services : aided’urgence, aide médicale et psychologiqueaux victimes de violences sexuelles, soinsde santé primaires, soins pré- et postnatals,planning familial, vaccinations et traitementde la malnutrition sévère. Quelque 360 casde tuberculose, dont 42 multirésistants, ontété mis sous traitement.Les équipes ont aussi mené des actions depromotion de la santé et des vaccinations dansenviron 15 quartiers. En plusieurs endroits,MSF a aidé les habitants à développer desprojets d’assainissement de l’eau.Traiter la maladie de ChagasLa maladie de Chagas est une maladieparasitaire endémique qui provoque pendantde nombreuses années des problèmes desanté chroniques y compris cardiaques.En l’absence de traitement, ils peuvent êtremortels. En Colombie, la maladie est trèspeu prise en charge. MSF a collaboré avecle ministère de la Santé pour élaborer desprotocoles de traitement. En <strong>2011</strong>, dansle département de Norte de Santander etdans la municipalité de Tame (Arauca), deséquipes mobiles ont offert dépistage ettraitement à plus de 2 000 enfants âgés deneuf mois à 18 ans : 41 patients de Tameont été mis sous traitement et deux enfantspositifs de Norte de Santander le seronten 2012. Le programme a été fermé ennovembre en raison du faible nombre de cas.Fin <strong>2011</strong>, 361 personnes travaillaient pour MSFen Colombie. MSF est présent dans le paysdepuis 1985.Cristóbal *9 ansCristóbal est arrivé à Florencia * , il y a deuxans. Depuis, il tente de s’adapter. La rivièrequi coulait près de son ancienne maisonlui manque, tout comme ses chevauchéesdans les bois, le lait, le fromage et unebonne alimentation, son professeur et sesamis et les jeux auxquels il jouait avec euxl’après-midi. Il pleure quand il parle dugroupe armé qui, il y a deux ans, a tuéson père à quelques pas de la maison,après l’avoir accusé de soutenir un autregroupe armé.Cristóbal est soigné dans le programmepsychologique de MSF mais, commebeaucoup d’autres enfants de Caquetáet d’ailleurs, il vit traumatisé, dans unenvironnement étranger, et tente dese remettre d’une tragédie qui n’a pasde nom.*Les noms du patient et du lieu ontété modifiés.Colombie 41


Médecins Sans FrontièresCÔTE d’ivoireAlors que les résultats del’élection présidentielleorganisée en Côte d’Ivoire ennovembre 2010 faisaient l’objetde contestations, des violencesont éclaté et débouché en février<strong>2011</strong> sur un conflit généralisé.Dix-Huit MontagnesHaut-SassandraD’après l’ONU, ces troubles ont fait plus de1 000 morts et entraîné la fuite de centainesde milliers de personnes, à mesure queles villages étaient incendiés. Certains sesont regroupés dans des camps, d’autresont traversé la frontière libérienne ou sesont cachés dans la brousse, par craintede demander de l’aide.Moyen-CavallyBas-SassandraRégions où MSF gère des programmesAbidjanAgglomérations, villes ou villages où MSF travailleLe conflit a causé la fermeture de nombreusesstructures de santé dans tout le pays.Médecins Sans Frontières (MSF) a ouvertdes cliniques mobiles et soutenu leshôpitaux et centres de santé à Abidjan etdans l’ouest du pays, là où les combatsétaient les plus intenses.Régions occidentalesDans les régions occidentales de Moyen-Cavallyet Dix-huit Montagnes, les structures médicalesqui n’avaient pas été détruites manquaientde matériel et de personnel. Nombre dedéplacés n’avaient pas accès aux soins. MSFa offert une aide médicale d’urgence dansla ville de Duékoué dès le début du mois dejanvier, soigné quelque 4 600 patients etpratiqué plus de 1 480 accouchements.Près de 100 000 consultations ont étémenées dans des cliniques mobiles etun dispensaire de la région.Dès mars, les équipes ont soutenu l’hôpitalet déployé des cliniques mobiles dans ledépartement de Guiglo. Elles ont donnéplus de 77 000 consultations. De nouveauxprogrammes ont été ouverts en septembreà Bloléquin, à l’ouest, et en décembre, à Taï,plus au sud. Au total, près de 1 000 patientsont été admis à l’hôpital.À Bangolo, une équipe de chirurgiensa pratiqué 147 opérations au cours duseul mois de mars, dont plus de 70 % deblessures par balles. Quelque 470 personnesont reçu un soutien psychologique et descliniques mobiles des environs ont menéplus de 5 000 consultations.En mai, des programmes médicaux ont étéouverts plus à l’est, dans les villes de Tabouet Daloa. Le personnel y a reçu plus de80 000 consultations.AbidjanLe 28 février, MSF a ouvert l’hôpitald’Abobo Sud, situé sur la ligne de front àAbidjan. Les équipes de chirurgiens onttravaillé 24 heures sur 24, pratiquant plusde 2 200 opérations de mi-avril à fin août.Quelque 3 890 patients ont été admisaux urgences et le personnel a pratiquéplus de 4 100 accouchements et donnéenviron 20 250 consultations. Lorsque lecalme est revenu, les patients ont affluéà l’hôpital, formant des files dès 4 heuresdu matin. Pour désengorger Abobo Sud,MSF a commencé à travailler dans huitdispensaires et dans les hôpitaux d’Anyamaet Houphouët-Boigny au nord de la ville.Au sud, l’hôpital de Koumassi a été lapremière structure de santé à reprendre sesactivités et à offrir des soins gratuits à unepopulation de 600 000 individus. MSF aDans les villes de Man, Zouan-Hounien etToulépleu et leurs environs, MSF a aussiouvert des cliniques mobiles et effectuéplus de 33 000 consultations. De juillet àseptembre, plus de 300 enfants atteintsde malnutrition ont été admis dans unprogramme de nutrition à Man. Le centrede santé de 15 lits de Bin Houye, juste aunord de Toulépleu, a été réouvert et dessoins d’urgence dispensés à 175 patients.Un patient blessé par balles se fait changer son pansement, hôpital de Bangolo, Dix-huit Montagnes.© Peter DiCampo42 CÔTE d’ivoire


<strong>RAPPORT</strong> D’ACTIVITÉS <strong>2011</strong>GrèceEvrosRégions où MSF gère des programmesAu cours des neuf premiersmois de l’année, quelque1 000 migrants entraientchaque jour en Grèce.Beaucoup d’entre eux avaientbesoin de soins médicaux.Un migrant reçoit des soins médicaux dans un poste de police d’Evros.© MSFLe fleuve Evros, à la frontière gréco-turque,est le principal point d’entrée des migrantsclandestins en Europe. En <strong>2011</strong>, les contrôlesaux frontières ont été renforcés : une clôturea été édifiée le long de la frontière nord etune équipe de Frontex, l’Agence européennepour la gestion des frontières extérieures,a été déployée au nord-est. Le nombred’immigrants venant par le nord de l’Evros acertes diminué de moitié par rapport à 2010mais les arrivées par le sud ont triplé.Dès leur entrée dans le pays, les migrantssont arrêtés par la police. Ils sont enregistréset reçoivent l’ordre de quitter le territoire.Beaucoup se dénoncent volontairement à lapolice car cet ordre leur permet d’acheterun billet de bus ou de train pour poursuivreleur voyage.Conditions de détention très duresMédecins Sans Frontières (MSF) apportedu matériel de secours et des soins auxpostes de police frontaliers de Feres, Soufliet Tychero depuis 2010. Cette même année,MSF publiait un rapport sur les conditionsde détention particulièrement difficiles pourles migrants et demandeurs d’asile.En <strong>2011</strong>, le nombre moyen de personnespour un sanitaire a atteint presque quatrefois la norme d’urgence. Les détenus n’ontreçu ni produits de première nécessité(ustensiles de cuisine, savon ou couvertures),ni les moindres information ou conseiljuridique. Le ministère de la Santé n’a offertdes services de santé primaires que parintermittence et n’a organisé aucun suivimédical dans les centres fermés. MSF asystématiquement dénoncé cette situation.Lorsqu’en mars, le ministère de la Santéa commencé à répondre aux besoinsmédicaux, MSF a transféré ses activités.En août cependant, le ministère a suspenduson action faute de moyens. MSF a relancél’aide médicale et l’approvisionnement eneau et infrastructures sanitaires dans cinqcentres fermés. En octobre, le ministère arepris ses interventions et MSF a de nouveautransféré ses projets.De janvier à avril et d’août à septembre,MSF a mené près de 2 700 consultationsmédicales et assuré plus de 170 sessionsde santé mentale. À Filakio, les équipes ontdistribué sacs de couchage, kits d’hygiène,serviettes, brosses à dents et vêtements.Elles ont en outre réparé les sanitairesbouchés et les vitres brisées, désinfecté lescellules et distribué du matériel afin que lesdétenus les entretiennent eux-mêmes.Personnes vulnérables sans abriVoulant réduire la surpopulation, les autoritésgrecques ont décidé de ne pas détenir lesmigrants pendant plus d’un ou deux jours.Or, sans moyen de partir ou de trouver unabri, nombre de ces migrants, y compris desfemmes enceintes et de jeunes enfants, ontfini par dormir à l’extérieur des centres ferméset des postes de police, exposés aux rigueursmétéorologiques. Les équipes MSF ontrégulièrement distribué des sacs de couchage,des vêtements chauds et du savon.Fin <strong>2011</strong>, 3 personnes travaillaient dansla mission de MSF en Grèce. MSF fournit uneaide médicale dans le pays depuis 2008.Charles *27 ans« Je viens de la Côte d’Ivoire. Mon pères’est arrangé pour que mes deux frèreset moi puissions quitter le pays. Si nousne partions pas, nous risquions denous faire tuer. J’ai perdu mes frèresde vue en Turquie. Je ne sais pas oùils sont maintenant.« J’ai traversé le fleuve dans un petitbateau. Mon ami ramait lorsqu’unebranche d’arbre l’a heurté. Il est tombéà l’eau et s’est noyé. Nous avons sortison corps de l’eau, l’avons laissé sur larive et sommes repartis.« Puis on nous a arrêtés et amenésà ce poste de police. J’y suis depuis45 jours. J’ai entendu dire qu’ilsm’avaient enregistré comme Nigérian.Je ne sais pas pourquoi ils ont faitcela. J’ai parlé avec les policiersde nombreuses fois, aussi avec lecommissaire de police, mais personnene me dit pourquoi. Je ne sais pas oùsont mes frères. J’ai essayé d’appelermon père deux fois mais il n’a pasrépondu. Il est peut-être mort. Je nepeux plus rester ici. Aidez-moi. »*Le nom du patient a été modifié.Grèce 51


Médecins Sans FrontièresGuatemalaLe centre de santé de la Zone 7 à Guatemala City offre traitement et soutien aux victimesde violences sexuelles.© Natacha Buhler / MSFDaniela * 17 ans,et Maria * , sa mèreDaniela : « J’ai eu beaucoup de malà me remettre du viol. Je suis tombéeenceinte si jeune et j’ai dû arrêter mesétudes et bien d’autres choses. Chaqueséance de psychothérapie m’aide àtrouver soulagement et consolation.J’essaie de voir la vie autrement et d’allerde l’avant… Les gens ne comprennentpas ou ne voient pas l’ampleur desviolences sexuelles au Guatemala.Et quand ils la voient, c’est nous,les victimes, qu’ils jugent. »Maria : « La psychothérapie abeaucoup aidé Daniela. J’ai aussiparticipé à une séance de thérapiede groupe. Avant, je ne savais mêmepas comment réagir. Cela a aidé toutenotre famille car le viol de Danielanous a tous affectés. »EscuintlaGuatemalaCityRégions où MSF gère des programmesAgglomérations, villes ou villages où MSF travailleMédecins Sans Frontières(MSF) assure en partenariatavec le ministère de la Santédes soins d’urgence disponibles24 heures sur 24 pour lesvictimes de violencessexuelles à Guatemala City.De janvier à novembre <strong>2011</strong>, près de 4 000 casde violences sexuelles ont été recensésau Guatemala. Mais le chiffre réel estprobablement bien supérieur car beaucoupde cas ne sont pas signalés.Depuis 2007, MSF s’efforce d’améliorerl’accès à une prise en charge médicale etpsychologique des victimes de violencessexuelles à Guatemala City et travaille pourcela aux urgences de l’hôpital généralet dans les cliniques des quartiers où laviolence est très courante. Une équipeapporte une aide médicale directementau ministère de la Justice, là où les cas deviolences sexuelles sont signalés.En <strong>2011</strong>, près de 780 nouvelles victimesont bénéficié d’une aide médicale etpsychosociale. Le personnel MSF a menéprès de 1 270 consultations médicales.Quelque 1 500 consultations de suivipsychologique ont été assurées pourles patients souffrant de stress posttraumatiqueaigu, anxiété et autressymptômes générés par leur vécu.Dans le cadre de cette prise en charge,MSF fournit un traitement qui, s’il est prisdans les 72 heures suivant le viol, réduitconsidérablement le risque de contracterle VIH ou d’autres maladies sexuellementtransmissibles. En <strong>2011</strong>, environ 61 % desvictimes ont consulté suffisamment tôtpour que le traitement soit efficace.Mais beaucoup de Guatémaltèques ignorentencore que les conséquences physiques etmentales d’un viol peuvent être traitées.En général, les victimes reçoivent peu d’aide.Outre les soins médicaux, les équipesMSF organisent des événements et desactions de sensibilisation pour montrer auxautorités, à la communauté médicale et augrand public que la violence sexuelle estune urgence médicale et qu’il faut consulterle plus rapidement possible après un viol.Appel à un changement politiqueLa politique de prise en charge des victimesde violences sexuelles du pays a récemmentconnu des développements positifs. Ainsi,en septembre 2010, le ministère de la Santéa adopté un protocole national qui facilite*Les noms de la patiente et de sa mèreont été modifiés.l’accès des victimes aux soins. En juin <strong>2011</strong>,MSF a été invité à participer à la promotion dece protocole dans diverses structures de santé.Début <strong>2011</strong>, MSF a commencé à transférerau ministère de la Santé ses activitésdans deux cliniques de la ville, tout encontinuant à superviser la prise en chargedes victimes de violences sexuelles. En 2012,ce transfert continuera tandis que MSFsuivra l’introduction du protocole nationaldans l’offre de soins aux victimes deviolences sexuelles.Pluies diluviennes et inondationsLe risque déjà élevé de catastrophes naturellesau Guatemala est encore aggravé parle changement climatique. Mi-octobre,une dépression tropicale a provoqué desinondations et ravagé plusieurs départementsde la côte pacifique. MSF a distribuécouvertures, matelas et kits d’hygiène à1 000 familles du département d’Escuintla.Fin <strong>2011</strong>, 40 personnes travaillaient pour MSFau Guatemala. MSF est présent dans le paysdepuis 1984.52 Guatemala


<strong>RAPPORT</strong> D’ACTIVITÉS <strong>2011</strong>Guinée© Sarah-Eve HammondLe club de basket des jeunes de Guéckédou diffuse des messages de prévention du paludisme.ConakryGuéckédouRégions où MSF gère des programmesAgglomérations, villes ou villages où MSF travailleLe programme national de lutte contre le VIHn’a pas les financements suffisants et fonctionneà peine. La décision prise par le gouvernementen 2007 de fournir gratuitement des traitementsantirétroviraux n’a pas été mise en œuvre.Médicaments, tests de laboratoire et suivimédical restent payants. Or, beaucoup n’ont pasles moyens et ne bénéficient donc pas des soinsdont ils ont besoin.La prévalence du VIH en Guinée est faiblepar rapport à d’autres pays d’Afriquesubsaharienne. La maladie n’en demeurepas moins un problème majeur à cause dumanque d’investissements dans les soins etde la stigmatisation et des discriminationsdont les séropositifs sont victimes.Fin <strong>2011</strong>, Médecins Sans Frontières (MSF)distribuait des ARV à 7 440 patients à Conakry,Approvisionnement médical inefficace, répartition inégale desstructures de santé et pénurie de traitements et d’équipementssont des défis majeurs auxquels le système de santé guinéenest confronté.la capitale, et Guéckédou, au sud. MSF soutientla prise en charge du VIH dans cinq centres desanté du district de Matam à Conakry et metl’accent sur le VIH pédiatrique et la préventionde la transmission de la mère à l’enfant.Santé maternelle et infantileMSF gère depuis 2009, en collaborationavec les autorités sanitaires nationales, unprogramme de santé maternelle et infantiledans le district de Matam qui compte 242 000habitants, dont quelque 43 600 enfants demoins de cinq ans. L’objectif est d’améliorerla qualité des soins et de rendre ceux-ci plusaccessibles aux plus vulnérables.Soixante-cinq soignants sensibilisent lacommunauté aux problèmes de santé,encouragent les femmes enceintes àvenir aux consultations prénatales audispensaire et à veiller à ce que leurs plusjeunes enfants reçoivent les soins dontils ont besoin. En <strong>2011</strong>, MSF a reçu plusde 47 000 consultations pédiatriques etgynécologiques dans trois dispensaires.PaludismeLe paludisme est hyperendémique en Guinée,et son incidence est élevée toute l’année.Il constitue le principal motif d’hospitalisationdans le pays. Les pics de transmission seproduisent pendant la saison des pluies,d’avril à novembre.En juin 2010, MSF a lancé un programmede lutte contre le paludisme dans le butde réduire la transmission et d’améliorerla prise en charge des cas à Guéckédou.Une équipe MSF offre son savoir-fairedans 16 structures de santé publiques (unhôpital, six dispensaires et neuf cliniques)et forme le personnel médical du ministèrede la Santé. Quelque 45 soignantscommunautaires ont également été forméspour diagnostiquer et traiter des cas simplesde paludisme dans leurs villages. MSF asoigné plus de 55 000 patients en <strong>2011</strong>.Fin <strong>2011</strong>, 283 personnes travaillaient pourMSF en Guinée. MSF est présent dans le paysdepuis 1984.Guinée 53


Médecins Sans FrontièresHaïtiFin <strong>2011</strong>, deux ans aprèsle séisme, près d’undemi-million d’Haïtiensvivaient toujours dans desconditions précaires et sansabri. La reconstruction dusystème de santé requiertdes moyens considérables.BaradèresArtiboniteLéogâneNordPort-au-PrinceMédecins Sans Frontières (MSF) a poursuivila lutte contre l’épidémie de choléra etapporté une aide médicale spécialisée àPort-au-Prince et à Léogâne, une ville voisine.Épidémie de choléraFin <strong>2011</strong>, l’épidémie de choléra qui avait éclatéen octobre 2010 avait touché 520 000 personneset provoqué la mort de plus de 7 000 d’entreelles. MSF a traité environ 170 000 cas dans50 structures à travers tout le pays.MSF a ouvert 19 centres de traitement et90 points de réhydratation orale, et soignéplus de 31 700 patients dans le seul départementdu Nord. Au début de l’année, le nombrede nouveaux cas s’est stabilisé et MSF apréparé le transfert de ses activités. Leséquipes ont dispensé six mois de formationet de soutien logistique aux collaborateursdu ministère de la Santé du départementavant de se retirer en octobre.Ailleurs en Haïti, MSF a continué à prendreen charge des cas de choléra, en particulierdes femmes enceintes et malades chroniques.JacmelRégions où MSF gère des programmesL’épidémie a connu une nouvelle flambéeen mai avec le début de la saison des pluies.MSF a réouvert des centres de traitementd’urgence à Port-au-Prince, portant lacapacité à 1 000 lits sur huit sites.En fin d’année, l’épidémie n’était toujourspas enrayée et enregistrait de nouvellesflambées. Tant que la moitié du paysn’aura pas accès à l’eau potable et quela population devra vivre dans desconditions propices à la transmission demaladies infectieuses, il y aura un risquede résurgence du choléra. MSF apubliquement rappelé la nécessité derenforcer le système national de surveillanceet de réponse aux urgences.Agglomérations, villes ou villages où MSF travailleSoins maternelsAvant le séisme, MSF concentrait son actionen Haïti sur la santé maternelle. Les troubleshypertensifs de la grossesse sont à l’origined’un nombre élevé de décès maternels dansle pays. Ces troubles sont curables maisbeaucoup de femmes n’ont pas accès auxsoins obstétriques d’urgence.Le séisme a détruit le service obstétriqued’urgence de MSF à Port-au-Prince.En mars <strong>2011</strong>, un nouveau centre deréférence pour les urgences obstétriques(CRUO) a été ouvert dans le quartier deDelmas 33. Cet hôpital de 80 lits offredes soins 24 heures sur 24 aux femmesenceintes qui présentent des complicationsgraves. Il assure aussi soins post- etnéonatals, planning familial, soins de santémentale et prévention de la transmission duVIH de la mère à l’enfant. En <strong>2011</strong>, MSF apratiqué plus de 4 000 accouchements dansce centre, pour la plupart en urgence.Soins d’urgence à l’hôpital MSF de Tabarre, Port-au-Prince.© Yann LibessartSoins hospitaliers dans la capitaleDans les hôpitaux de la capitale, MSF aréorienté ses activités d’urgence vers desservices médicaux spécialisés de routine.L’hôpital Bicentenaire, ouvert dans uneancienne clinique dentaire juste aprèsle séisme, a été fermé en juillet. Il assuraitsoins et chirurgie d’urgence, pédiatrie,santé mentale et transferts en ambulance.Dans cet hôpital et dans deux cliniquesmobiles, le personnel de Bicentenaire a reçuenviron 4 000 patients par mois en <strong>2011</strong>.Dans le bidonville de Cité Soleil, MSF a travaillédans deux blocs opératoires, aux urgences, enpédiatrie et à la maternité de l’hôpital Choscaldu ministère de la Santé. L’équipe a aussi54 Haïti


Médecins Sans FrontièresHondurasTegucigalpaAgglomérations, villes ou villages où MSF travailleÀ Tegucigalpa, la capitaledu Honduras, Médecins SansFrontières (MSF) s’emploieà améliorer l’aide médicaleapportée aux victimesde violences.Trafic de drogue, conflits entre gangset accès légal aux armes contribuentà banaliser la violence au Honduras.Selon une enquête menée par MSF fin 2010à Tegucigalpa, près de 59 % des sans-abride moins de 18 ans avaient subi des violencesphysiques durant l’année écoulée et 45 %avaient été victimes de violences sexuelles.Soigner dans les rues de TegucigalpaDes équipes mobiles MSF constituéesd’un assistant social, d’un psychologue,d’un médecin et d’un infirmier visitentchaque semaine 20 places publiques oucoins de rues pour soigner la populationdirectement sur place et référer les casqui requièrent des soins plus spécialisésou plus complexes vers les structuresdu ministère de la Santé.L’équipe a mené 1 860 consultationsen <strong>2011</strong> et il semble que le programmecommence à influencer les comportementsen encourageant plus de personnesà consulter. En mars, 19 % des patientsdes rues référés par MSF s’étaienteffectivement rendus dans un centrede santé. En décembre, ils étaient 26 %.Prendre en charge les victimesde violences sexuellesMSF aide aussi les victimes de violencessexuelles dans quatre centres de santédes quartiers parmi les plus violents deTegucigalpa. Une équipe composée d’uninfirmier et d’un psychologue fournit dessoins médicaux et psychologiques auxpatients et forme le personnel du ministèrede la Santé.Depuis février, MSF participe activementà l’élaboration d’un protocole nationalde prise en charge des victimes de violencessexuelles, notamment la rédaction du voletmédical. MSF plaide aussi pour quela violence sexuelle soit reconnue commeune urgence de santé publique.Fin <strong>2011</strong>, 22 personnes travaillaient pourMSF au Honduras. MSF est présent dansle pays depuis 1974.© Aurélie Lachant / MSFLes soignants qui travaillent dans les rues de Tegucigalpa dispensent des soins directement sur place et réfèrent les patients plus graves.56 Honduras


<strong>RAPPORT</strong> D’ACTIVITÉS <strong>2011</strong>© Anna Surinyach / MSFDes membres de l’équipe de lutte contre le kala-azar dans le district de Vaishali, Bihar.Mumbai : prise en charge du VIH dans lesgroupes marginalisésLa prise en charge du VIH s’améliore en Indemais le système de santé public continue àrefuser certains cas, notamment les patientsco-infectés par le VIH-2 (type de VIH moinsfréquent), les hépatites B et C et la TB-MR,ainsi que ceux qui ont besoin d’une alternativeau schéma thérapeutique de premièreintention et ceux chez qui les traitements dedeuxième intention ont échoué.Dans le quartier de Khar, le centre de traitementARV de MSF offre depuis 2006 une aidemédicale et psychosociale à ces groupesmarginalisés. L’équipe mène des activités deproximité dans la communauté et fait de larecherche opérationnelle afin d’améliorer laprise en charge du VIH dans l’ensemble du pays.L’Inde occupe le deuxième rang mondialpour sa prévalence de la TB-MR. En <strong>2011</strong>,MSF a augmenté le nombre de cas pris encharge dans sa clinique de Mumbai. En find’année, 295 patients étaient sous ARV,dont 29 co-infectés par la TB-MR. De plus,MSF a initié un traitement VIH de troisièmeintention chez sept patients.Kala-azar et malnutrition au BiharLe kala-azar (leishmaniose viscérale) estendémique dans l’État du Bihar, à l’est dupays. Les populations pauvres sont les plussusceptibles de contracter cette maladie quisouvent n’est pas diagnostiquée et qui sanstraitement est mortelle. MSF assure depuis2007 diagnostic et traitement du kala-azardans cinq centres de santé du district deVaishali. La plupart des patients sont soignésen ambulatoire. Seuls les cas compliqués sontadmis à l’hôpital de Sadar. Plus de 1 900 patientsont été traités à l’amphotéricine B liposomaleen <strong>2011</strong>. MSF étudie d’autres traitementspotentiels, y compris des thérapies combinéesou en dose unique.Le Bihar, un des États les plus pauvres del’Inde, présente des taux élevés de malnutritionchez les enfants âgés de six mois à cinq ans.Dans le district de Darbhanga, MSF gère uncentre de nutrition thérapeutique de 20 litspour les enfants dans un état critique et cinqcentres ambulatoires où les enfants atteintsde malnutrition sévère viennent passer descontrôles hebdomadaires et reçoivent desaliments thérapeutiques. Plus de 2 900 enfantsont été admis dans ce programme en <strong>2011</strong>.Les causes, symptômes et traitements de lamalnutrition ont été expliqués aux communautéslocales et une exposition d’œuvres d’art aété organisée pour sensibiliser le public à ceproblème négligé.Fin <strong>2011</strong>, 736 personnes travaillaient pour MSFen Inde. MSF est présent dans le pays depuis 1999.RamaChhattisgarhRama habite un village des forêtsdu Chhattisgarh. Elle a la TB. Ellea abandonné son traitement l’andernier, sous la pression sociale de sonvillage, mais aussi parce qu’il lui étaitdifficile d’aller jusqu’à la clinique situéeen zone de conflit.MSF a montré au mari de Ramacomment lui faire ses injectionset s’assurer qu’elle prend bien sesmédicaments tous les jours.« Je suis plus déterminée et motivéepour respecter le traitement. Cettefois, je n’abandonnerai pas. Je suistrès heureuse de pouvoir retravaillerparce que toute la famille a besoinde ce revenu. Si MSF n’était pas là,je n’aurais nulle part où aller pourrecevoir mon traitement. D’autrespersonnes du village ont la mêmemaladie mais ils ont encore peur d’allersi loin pour se faire soigner. S’ils voientmon état s’améliorer, cela les motiverapeut-être à venir. »Inde 59


<strong>RAPPORT</strong> D’ACTIVITÉS <strong>2011</strong>ItalieLampedusaRosarnoMineoAgglomérations, villes ou villages où MSF travailleEn <strong>2011</strong>, des dizaines de milliersde personnes ont entrepris dedangereuses traversées de laMéditerranée pour chercherrefuge en Italie.La plupart fuyaient la violence et les conflitsen Libye ou en Tunisie. Parmi eux, beaucoupétaient originaires d’Afrique subsahariennevenus là en quête d’une vie meilleure.Lorsque les conflits ont éclaté dans ces pays, desmilliers de personnes ont risqué leur vie pouratteindre l’Italie, traversant la Méditerranéesur des embarcations de fortune surchargées.La plupart ont mis le cap sur la petite île deLampedusa, à moins de 150 kilomètres de laTunisie. Plus de 2 000 hommes, femmes etenfants ne sont jamais arrivés : ils ont disparu enmer lors du naufrage de leur bateau.Nombre des survivants sont arrivés en étatde choc et d’extrême fatigue. Médecins SansFrontières (MSF) a distribué des couvertures etidentifié les cas nécessitant des soins d’urgence.Plus de 200 migrants ont été transférés àl’hôpital en ambulance ; 1 900 autres ont reçudes soins dès leur arrivée sur la côte.Au plus fort de la crise en mars, 3 000 personnesont séjourné plusieurs jours de suite dans lesdocks, se partageant 16 sanitaires et survivantavec 1,5 litre d’eau par jour chacun. Leséquipes MSF ont fourni une aide médicaleà près de 2 000 d’entre eux et distribué desmilliers de couvertures et kits d’hygiène.centre fermé en attendant que les autoritésévaluent leur statut. Fin juin, MSF a constatéque certains réfugiés et requérants avaientpassé jusqu’à 40 jours en centre de transit etd’accueil. Plusieurs de ces centres n’offraientqu’un accès limité aux soins de santé etaucune information, aucun interprète,conseil juridique ou téléphone. Les détenus,y compris les femmes enceintes et lesmalades, dormaient sur des matelas à mêmele sol. Les espaces privatifs pour les femmesseules ou les familles étaient rares.En l’absence d’infrastructures appropriées,les mineurs non accompagnés étaient aussiplacés en centre fermé, en violation desrèglements européens et internationaux.En juin, MSF a découvert que plus de 300 jeunesde moins de 18 ans avaient été enfermés dansdes centres de transit à Lampedusa pendantdes semaines, 80 d’entre eux pendant plusde 30 jours. MSF a aussi recensé 450 mineursnon accompagnés dans des centres de transitde Pozzallo, Porto Empedocle, Mineo etCaltanissetta en Sicile.Fermeture du centre fermé de LampedusaEn septembre, le centre surpeuplé de Lampedusaa été incendié en signe de protestationcontre la politique de rapatriement forcémenée par les autorités italiennes. La policeanti-émeutes s’est également heurtée àdes centaines de migrants et demandeursd’asile qui manifestaient pour dénoncer lesconditions de vie. Le centre a été fermé. À lafin du mois, le port a été déclaré dangereuxpour les opérations de sauvetage en mer,une mesure qui met de nombreuses vieshumaines en péril.Appel à une protection efficaceMSF a attiré à plusieurs reprises l’attentionsur les conditions de vie déplorables dans lescentres d’accueil et leurs conséquences surl’état de santé physique et mental des réfugiés.En mai, MSF a adressé une lettre ouverteaux États membres de l’Union européenne,appelant plus particulièrement ceux quiparticipaient directement au conflit en Libyeà protéger les victimes de la guerre là-bas eten Europe. MSF a également appelé à desconditions d’accueil décentes en Europe,un accès aux procédures d’asile pour ceuxqui en faisaient la demande et rappelé ledroit des réfugiés à une protection contrele rapatriement forcé. MSF a rappelé à l’UEet à ses États membres leur responsabilitéquant au sort des victimes de guerre etl’obligation qu’ils ont de garantir auxréfugiés le respect de leurs droits.Travailleurs migrants en situation précaireDes centaines de migrants subsahariens enquête d’un emploi saisonnier se dirigentvers Rosarno, au sud de la péninsule. Lesconditions de vie des saisonniers y sont trèsmauvaises et les intempéries de <strong>2011</strong> n’ontfait qu’aggraver la situation. En novembre,MSF a distribué des kits d’hygiène et descouvertures à des centaines de personnes.Fin <strong>2011</strong>, 8 personnes travaillaient dans la missionde MSF en Italie. MSF a apporté une aide médicalepour la première fois dans le pays en 1999.Une fois les migrants, demandeurs d’asileet réfugiés transférés dans des centresfermés, MSF a assuré un suivi. L’équipe asurtout traité des infections gastro-intestinales,pulmonaires et respiratoires et soigné desvictimes de violences. Dans les centres deMineo en Sicile, elle a apporté un soutienpsychologique à 400 demandeurs d’asile.Aider les migrants en centre ferméLes migrants et requérants d’asile les plusvulnérables, notamment les femmes enceinteset les victimes de tortures et de violencessexuelles, ont été systématiquement placés enUne équipe effectue un triage médical et distribue du matériel de secours aux réfugiésqui arrivent à Lampedusa.© Mattia InsoleraItalie 61


Médecins Sans FrontièresJaponUne consultation dans un centre d’évacuation des survivants du tremblement de terreà Minami Sanriku.© Jun SaitoHa Young Leecoordinatrice des équipesde psychologues MSF« Certaines personnes ont leurs propresmécanismes d’adaptation pour faireface à la situation. D’autres en revancheéprouvent de grosses difficultés. Certainsont des souvenirs intrusifs de l’événementou des flash-back, font des cauchemars ouse replient sur eux-mêmes et refusent decommuniquer. D’autres sont incapables dedormir ou de manger. Tout cela peut lesrendre très différents de ce qu’ils étaientet générer une grande souffrance.« Les enfants sont particulièrementvulnérables car ils peuvent avoir du malà comprendre ce qui se passe. Ils ont unespace limité dans lequel donner librecours à leurs émotions. Ils ont perdu leslieux où ils jouaient et apprenaient. »MinamiSanrikuTaroBaba-NakayamaAgglomérations, villes ou villages où MSF travailleLe séisme et le tsunami quiont frappé le Japon le 11 marsont dévasté la côte nord-estde l’île de Honshu.Cette catastrophe a fait environ 15 000 mortset 6 000 blessés. À la fin de l’année, 5 000personnes étaient encore portées disparues.Les équipes de secours japonaises avaienten grande partie la capacité de répondreaux besoins des survivants. Médecins SansFrontières (MSF) a apporté une aide ciblée.Au lendemain du séisme et du tsunami, uneéquipe s’est rendue en hélicoptère dans lesrégions touchées et a commencé à soignerles survivants et distribuer des secours.Les semaines suivantes, MSF a distribué4 030 couvertures, 6 500 litres d’eau, ungénérateur pour un abri temporaire dans levillage de Baba-Nakayama et 10 000 kitsd’hygiène contenant savon, brosses à dents,dentifrice et serviettes. MSF a aussi fournides kits contenant batteries, bougies etallumettes à quelque 4 000 personnes etdonné des médicaments et du matérielmédical d’une valeur de 110 000 euros.Assurer l’accès aux soins médicauxMSF a concentré son action sur les villescôtières du Nord, telles que Minami Sanrikuet Taro dont les principales infrastructuressanitaires ont été totalement détruites. Demars à juin, les équipes médicales ont reçuquelque 4 840 consultations, principalementpour des problèmes d’hypertension et desinfections des voies respiratoires supérieures.MSF a livré deux bus de 30 places aux autoritésde Minami Sanriku pour transférer les patientsdes centres d’évacuation et des abris temporairesvers des structures médicales.À la demande des personnes évacuées dansun centre de Baba-Nakayama, MSF a conçuet supervisé la construction d’un abri semipermanentdestiné à accueillir une trentainede femmes et d’enfants et ainsi soulager lesurpeuplement du centre existant. Vingtcinqpersonnes ont contribué à le bâtir.À Taro, MSF a conçu et construit uneclinique temporaire en attendant qu’unestructure plus permanente soit terminée.Cette clinique a été transférée aux autoritéssanitaires locales en décembre. MSF a enoutre livré un véhicule spécialement conçupour le transport de patients handicapésvivant à Taro et à proximité.Cicatrices invisiblesAprès l’intervention d’urgence, l’équipes’est concentrée sur les besoins en santémentale des survivants, offrant un soutienpsychologique en particulier aux résidentsdes centres d’évacuation.Les psychologues MSF ont mené, notammentdans les médias, dont une station de radiolocale créée par des survivants, des actions desensibilisation aux problèmes psychologiqueset informé sur les moyens disponibles poury répondre. Ils ont expliqué commentidentifier les problèmes et gérer le stress,comment les parents peuvent aider leursenfants et où trouver de l’aide. Ils ontaccompagné des infirmiers lors de visitesdans des abris temporaires et dispensé uneformation en santé mentale directementpendant les consultations avec les patients.Ils se sont aussi rendus dans les écoles pourdonner aux enseignants des conseils pouraccompagner les en fants dans la gestiondu stress post-traumatique.En avril, MSF a également ouvert un caféprès de Bayside Arena à Minami Sanriku.Là, les gens pouvaient parler dans un cadreinformel avec une équipe de psychologuesdisponibles pour un suivi psychosocial.L’équipe a organisé une prise en chargeindividuelle pour ceux qui en avaient besoin.Les principaux problèmes abordés étaientliés à la gestion du stress, aux troubles dela mémoire et de la concentration, et auxtroubles du sommeil dus au surpeuplementdes abris temporaires. Les plus ancienscraignaient souvent de devenir fous.Fin juin, MSF a transféré les activités de ce café àune association locale. Plus de 4 100 personnesl’avaient fréquenté et 646 avaient reçu unsoutien psychologique. Plus de 970 séances decounselling individuel et 295 sessions de groupeont été organisées à Minami Sanriku et Taro.Au cours de l’année <strong>2011</strong>, 4 personnestravaillaient pour MSF sur le terrain au Japon.C’est la première fois que MSF apportait uneaide médicale dans ce pays.62 Japon


<strong>RAPPORT</strong> D’ACTIVITÉS <strong>2011</strong>KirghizistanOchBichkekRégions où MSF gère des programmesAgglomérations, villes ou villages où MSF travailleLe sous-financement des prisonsau Kirghizistan affecte lesservices médicaux : beaucoupde prisonniers atteints detuberculose (TB) ne reçoivent pasles soins dont ils auraient besoin.Selon les estimations, l’incidence de la TB dansles prisons kirghizes est de 20 à 30 fois supérieureà celle de l’ensemble de la population et lestaux de mortalité jusqu’à 60 fois plus élevés. Lesmauvaises conditions de vie en milieu carcéralfavorisent la transmission de la maladie.Médecins Sans Frontières (MSF) traite laTB dans les prisons en collaboration avec leministère de la Santé et les autorités carcéralesdepuis 2006. En <strong>2011</strong>, les équipes ont soigné370 patients à Sizo 1 et Colony 31, deux centresde détention proches de la capitale Bichkek.Elles se sont également employées à améliorerles normes de contrôle de l’infection et lesconditions de vie, et ont rénové les salles pourles prisonniers tuberculeux.TB multirésistante (TB-MR)MSF a équipé un centre de détention d’unenouvelle machine qui permet de dépister plusrapidement et plus sûrement les cas de TBrésistante et ainsi de débuter le traitement plus tôt.La TB-MR se transmet par le contact direct avecune personne qui en est atteinte ou lorsqu’uneforme de TB sensible au traitement devientrésistante à au moins deux des antibiotiquesstandards suite à une mauvaise gestion ducas ou un mauvais usage des médicaments.Le traitement de la TB-MR est beaucoup pluspénible que celui de la TB : il dure jusqu’à deuxans et provoque de graves effets secondaires.Le Kirghizistan est l’un des 27 pays recenséspar l’OMS pour leur taux élevé de TB-MR.La TB-MR est d’autant plus fréquentedans les prisons que la promiscuité rendtoute mesure de contrôle difficile et quedes comportements à haut risque tels quetoxicomanie ou alcoolisme y sont plusfréquents et compromettent l’observancedes traitements. Environ deux tiers desprisonniers kirghizes tuberculeux sontatteints de formes résistantes.MSF a mis sur pied un système pour aiderles patients libérés à aller au bout de leurtraitement. Des volontaires près de chezeux leur rendent régulièrement visite et lessoutiennent tout au long du traitement.Une permanence téléphonique est égalementà leur disposition. De janvier à octobre,un réseau de 20 volontaires a ainsi aidé192 patients atteints de TB ou de TB-MRà terminer leur traitement.Après les émeutes de 2010Les troubles politiques et les violencesinterethniques de 2010 ont aggravé la pauvretéde nombreux habitants du Kirghizistan. Pendantces événements, MSF a apporté médicamentset matériel médical, et facilité l’accès aux soinspour ceux qui craignaient de se rendre dansles centres de santé. Entre décembre 2010 etavril <strong>2011</strong>, les équipes ont poursuivi leur actionauprès de la population d’Och, la deuxièmeville du pays, mené plus de 1 000 consultationsmédicales, 1 800 consultations en santémentale, et distribué 5 900 kits d’hygiène,11 900 couvertures et 800 kits de cuisine.En juillet, l’équipe a commencé à mettre en placeun nouveau programme de lutte contre la TB dansle district de Kara Suu, dans la province d’Och.Fin <strong>2011</strong>, 94 personnes travaillaient pour MSFau Kirghizistan. MSF est présent dans le paysdepuis 2005.© MSFLe personnel travaille dans deux centres de détention près de Bishkek et traite des patients atteints de tuberculose.Kirghizistan 63


Médecins Sans FrontièresKenyaMédecins Sans Frontières(MSF) apporte une aidemédicale au Kenya depuisplus de deux décennies.En <strong>2011</strong>, les Kényans et lesnombreux réfugiés somaliensen ont bénéficié.La sécheresse dans la Corne de l’Afrique aaggravé la situation déjà très précaire desréfugiés installés dans les camps surpeuplésautour de Dadaab, à l’est du Kenya.L’afflux de Somaliens en quête de sécurité,nourriture, soins de santé et abris dans lestrois camps d’Ifo, Dagahaley et Hagaderaa généré une crise humanitaire. Construitspour accueillir 90 000 personnes, ces campsen comptent au total près d’un demi-million,faisant de Dadaab, la troisième ville duKenya. Au plus fort de la crise en juillet,les niveaux de malnutrition étaienttrès supérieurs au seuil d’urgence. Lesorganisations humanitaires peinaient àfaire face à la situation.Malgré l’ouverture de deux nouveaux camps,Ifo 2 et Kambioos, quelque 5 000 réfugiésvivaient encore en fin d’année hors deDagahaley, faute de place. À l’intérieur deDagahaley, MSF était le principal prestatairede soins, couvrant près de 125 000 réfugiéset admettant également dans son hôpitaldes réfugiés d’autres camps. L’équipe atriplé la capacité, ouvert un centre denutrition d’urgence de plus de 200 lits,et géré un hôpital de 100 lits pour les soinsmaternels et pédiatriques, les urgences etsoins généraux.KachelibaHoma BayTurkanaNairobiDadaabRégions où MSF gère des programmesManderaLiboiIjaaraVu l’insécurité croissante, les inscriptions deréfugiés ont été fermées. Ceux-ci n’étaientplus transférés à Dadaab ni relogés ailleurs.Une diminution générale des activités nonvitales a menacé de réduire à néant lesacquis de l’année.Au pic de l’afflux de réfugiés, MSF a dispensédes soins aux Kényans et Somaliens dans uncentre de santé de Liboi, un des principauxpoints de passage entre la Somalie et leKenya, à 80 kilomètres de Dadaab. Plus ausud, dans le district d’Ijaara, MSF a aidé lepersonnel du ministère de la Santé à offrirdes soins maternels et infantiles. En mars,les combats dans la ville somalienne de BulaHawa ont poussé quelque 15 000 réfugiésAgglomérations, villes ou villages où MSF travailleet 5 000 déplacés vers la ville frontalièrekényanne de Mandera. MSF a soutenul’hôpital de district et reçu plus de1 500 consultations ambulatoires.La sécheresse dans la Corne de l’Afriquea également touché d’autres régions duKenya. En avril, MSF a déployé des cliniquesmobiles et assuré un accès à l’eau pour leséleveurs nomades du district d’Ijaara. MSF aaussi offert des soins de santé reproductiveet enregistré une augmentation du nombrede femmes sollicitant une aide médicaleà l’accouchement. Au Turkana, dans lenord-ouest, un programme de nutritiond’urgence a été ouvert en juin dans lessous-districts de Lapur et Kibish.MSF a donné plus de 170 000 consultationsdans son hôpital et les dispensaires du campde Dagahaley, soit plus de 4 000 de plus parmois que prévu. En moyenne 350 patientsont été admis chaque mois pour un soutiennutritionnel. Plus de 11 500 patients ontbénéficié du programme de nutritionambulatoire en <strong>2011</strong>. La plupart des réfugiéssomaliens n’ayant guère voire pas eu accèsaux soins depuis deux décennies, MSF a lancéune campagne de vaccination contrela rougeole, par crainte d’une épidémie.Après de longues négociations avec legouvernement kényan et les communautéslocales, MSF a commencé à travailler à Ifo 2 enjuillet. Trois mois plus tard, en octobre, deuxmembres du personnel ont été enlevés parun groupe d’hommes armés, forçant MSF àréduire ses activités sanitaires dans le camp.Des enfants suivis dans le programme de nutrition de MSF à Mayan, Turkana.© Lynsey Addario/VII64 Kenya


Médecins Sans FrontièresLesothoRomaSemonkongRégions où MSF gère des programmesAgglomérations, villes ou villages où MSF travailleAu Lesotho, l’espérance devie des femmes est inférieureà 47 ans, et une femme sur32 meurt de complicationssurvenues pendant la grossesseou l’accouchement.Les épidémies de VIH et de tuberculose (TB)expliquent en partie cette situation. Près de60 % de la mortalité maternelle est liée auVIH. En mai <strong>2011</strong>, Médecins Sans Frontières(MSF) a ouvert un nouveau programme pourréduire la mortalité maternelle et infantile.Environ 170 000 habitants, dont quelque23 500 séropositifs, vivent à Roma etSemonkong, deux petites villes enclavées.MSF soutient l’hôpital de district St Josephde Roma, six dispensaires des plainesenvironnantes et trois cliniques de Semonkong.Toutes ces structures offrent une prise encharge complète et intégrée du VIH et de laTB afin que les patients co-infectés soientsoignés en un même lieu. Hôpital et cliniquess’emploient aussi à prévenir la transmissiondu VIH de la mère à l’enfant. De juillet àdécembre, le personnel a pratiqué plusde 550 accouchements.Six centres de santé disposent maintenantd’un appareil de numération des CD4 quipermet au personnel médical de détermineravec plus de précision la progression duVIH et le traitement approprié à chaquepatient. La mise sous antirétroviraux (ARV)intervient ainsi plus tôt et réduit le risquepour le patient de développer des maladiesassociées. En <strong>2011</strong>, MSF a admis 8 025 patientsen traitement contre le VIH et plus de5 300 ont été mis sous ARV. De juillet àdécembre, plus de 8 220 tests de dépistageont été effectués.L’introduction d’un nouvel outil de dépistageautomatisé de la TB au laboratoire del’hôpital St Joseph accélère le diagnostic, enparticulier de certaines formes résistantes.Les patients peuvent ainsi être mis soustraitement plus tôt.Encourager plus de personnes à consulterEn ouvrant des services de soins VIH et TB auplus près des patients, les équipes MSF espèrentencourager plus de personnes à consulter.Ce dispositif nécessite toutefois du personnelsupplémentaire. C’est pourquoi MSF veutintroduire le transfert des compétencesdans les centres de santé. Ainsi, médecins etinfirmiers gèrent les admissions et le suivi descas de VIH et de TB tandis que le personnelnon médical se charge de l’éducation à lasanté et du suivi psychosocial des patientssous ARV. Des équipes médicales et decounselling mobiles de MSF ont commencéà former et encadrer le personnel de santé.MSF espère mobiliser la communauté dans cetravail et souhaite également que le personnelsoignant dans les villages soutienne lespatients co-infectés. MSF donne des conseilsaux membres de la communauté pour qu’ilsadressent des voisins vers les structuressanitaires, mènent des activités d’éducationà la santé, et organisent des ateliers pourformer des conseillers non professionnels etaméliorer la compréhension du VIH et desproblèmes liés à la maladie. Le personnelsoignant aide aussi les patients dans lesvillages à suivre leur traitement en contactantceux qui ont manqué un rendez-vous à laclinique ou qui ne sont pas venus chercherleurs médicaments.Accès limité aux soinsL’accès aux soins est difficile pour les habitantsdes montagnes et très problématique pourceux des régions enclavées. Beaucoup doiventmarcher jusqu’à 12 heures pour atteindre uncentre de santé.En 2012, MSF achètera une ambulancepour le transport d’urgence de patients deSemonkong vers l’hôpital St Joseph. L’équipeévalue aussi de nouveaux outils susceptiblesd’améliorer la communication entre lespatients et le personnel hospitalier, y comprisle rappel des rendez-vous par SMS et unéquipement qui permettrait aux soignants derecueillir les données par voie électronique.Fin <strong>2011</strong>, 27 personnes travaillaient pourMSF au Lesotho. MSF est présent dans lepays depuis 2006.© Zethu Mlobeli8 025patientsadmis entraitementVIHLes habitants des régions enclavées du Lesotho ont difficilement accès aux services de santé.66 Lesotho


<strong>RAPPORT</strong> D’ACTIVITÉS <strong>2011</strong>Liban© Dina DebbasUn travailleur social rencontre une famille récemment endeuillée dans le camp de réfugiés de Burj el-Barajneh, Beyrouth.Wadi KhaledBeyrouthSidonRégions où MSF gère des programmesAgglomérations, villes ou villages où MSF travailleMédecins Sans Frontières(MSF) a élargi ses activitésau Liban avec l’arrivée demilliers de Syriens fuyant lesviolences dans leur pays.MSF a d’abord fourni du matériel d’urgenceaux centres de santé proches de la frontièresyrienne. En novembre, une équipe a ouvertun programme de santé mentale à WadiKhaled, une région au nord-est du Liban, ettouche plus de 20 000 Libanais ainsi que desréfugiés syriens. MSF a mené des consultationspsychologiques et psychiatriques.Soins de santé mentale dans les campsde réfugiés palestiniensLa dureté de la vie dans les camps de réfugiéspalestiniens surpeuplés a un impact importantsur le bien-être psychologique, en particulierchez ceux qui ont déjà vécu des expériencestraumatisantes. MSF offre dans deux campsde réfugiés et leurs environs un servicecommunautaire de santé mentale qui comprendaccompagnement, traitement et aide sociale.Le personnel fait des visites à domicile etsensibilise la communauté afin de réduirela stigmatisation de la maladie mentale.Le 10 octobre, à l’occasion de la Journéemondiale de la santé mentale, Where Do IBegin?, un documentaire réalisé par leLibano-Palestinien Carol Mansour et produitpar MSF, a été présenté en avant-premièreà Beyrouth.Le centre communautaire de santé mentale deMSF en bordure du camp de Burj el-Barajnehà Beyrouth, ainsi que les services gérés parMSF à la clinique de l’Office de secours etde travaux des Nations Unies (UNRWA) età l’hôpital du Croissant-Rouge palestinienà l’intérieur du camp, sont ouverts tant auxréfugiés palestiniens qu’aux libanais qui,sinon, n’auraient pas accès aux soins desanté mentale.En avril, MSF a étendu ses services au campde réfugiés d’Ein el-Hilweh à Sidon (Saïda),une ville au sud de Beyrouth, où quelque75 000 personnes vivent sur un kilomètrecarré. Incidents de sécurité et heurts entrefactions politiques y sont fréquents. L’équipeMSF travaille dans les deux cliniques del’UNRWA et à l’hôpital Al-Nidaa Al-Insani.En <strong>2011</strong>, près de 380 patients, pour la plupartâgés de 18 à 40 ans, ont reçu une aidepsychologique ou psychiatrique à Sidon.Au total, le personnel a reçu plus de1 000 nouveaux patients et plus de 7 500consultations en santé mentale au Liban.Les patients souffrent principalement dedépression, anxiété, psychose et troublesde la personnalité.Fin <strong>2011</strong>, 34 personnes travaillaient pour MSFau Liban. MSF a ouvert des projets dans lepays pour la première fois en 1976.Liban 67


Médecins Sans FrontièresLibyeQuelques jours après le débutdes violences le 17 février <strong>2011</strong>,une équipe médicale deMédecins Sans Frontières(MSF) entrait en Libye depuisl’Égypte et aidait les structuresde santé qui tentaient desoigner les nombreux blessés.ZawiyahZintanYefrenTripoliMisrataSYRTEBenghaziAjdabiyaÀ Benghazi, la deuxième ville du pays, MSFa fourni des médicaments et du matériel depremière nécessité tels qu’anesthésiques,antibiotiques et fixations externes pour réduireles fractures. Dans plusieurs zones de conflit,comme Zawiyah et Misrata, des milliers depersonnes étaient coupées de toute aideextérieure ; besoins médicaux critiques etpénuries de médicaments et de matériel ontété signalés. Certaines équipes MSF ont pufournir une aide logistique pour approvisionnerles zones assiégées en matériel médical maisd’autres équipes ont été empêchées d’entrerdans le pays. MSF n’a cessé de demander queles populations piégées par le conflit accèdentrapidement et librement à l’aide médicale.À Benghazi et Ajdabiya, MSF a fourni unsoutien psychologique au personnel soignantet aux patients, et formé le personnelmédical à donner les premiers soinspsychologiques aux victimes de violences.Régions où MSF gère des programmesPorter assistance aux populations piégéesdans MisrataUne partie de l’hôpital principal de Misrataavait été bombardée et les cliniquesrestées opérationnelles débordaient deblessés graves. Le 21 mars, MSF a réussi àacheminer les premiers kits chirurgicauxà l’hôpital. Six tonnes de matériel médicalsupplémentaires sont arrivées peu après.En avril, MSF a organisé deux évacuationsmédicales de Misrata par bateau. Leséquipes ont donné aux 135 patients évacuésdes soins d’urgence directement sur lebateau qui faisait route vers la Tunisie.Agglomérations, villes ou villages où MSF travailleÀ l’arrivée, ils ont été transférés et pris encharge dans des structures médicales.En avril toujours, une équipe MSF basée àBenghazi a réussi à atteindre Misrata parbateau. Elle a commencé à intervenir dans lesblocs opératoires et les services d’obstétriquede quatre structures de santé en appui aupersonnel soignant libyen qu’elle a formé àla prise en charge de la chirurgie de guerre,l’hygiène, la stérilisation et la gestion des déchets.Les équipes ont pratiqué 137 opérationsdans les hôpitaux Abbad et Qasr Ahmed.Dans ce dernier, elles ont mené 780 séancesde physiothérapie post-opératoire. Douzepatients nécessitant de la chirurgie réparatriceont été transférés au programme MSF deAmman en Jordanie. Au centre médicalde Ras Tubah, MSF a soutenu les servicesde pédiatrie et de chirurgie obstétriqued’urgence et pratiqué 1 914 accouchements,dont 312 césariennes.MSF a donné plusieurs tonnes de médicamentset fournitures médicales aux structures desanté, ainsi que des formations, du matérielet des équipements ambulanciers auxdispensaires proches de la principaleligne de front.© Niklas BergstrandPréparation du patient avant une intervention de chirurgie orthopédique à la clinique BenAshour de Tripoli.En mai, MSF a ouvert un programme de santémentale à Misrata. En fin d’année, plus de3 000 patients en avaient bénéficié grâce à200 sessions de groupe et 455 consultationsindividuelles. Le personnel a aussi dispenséune formation à 20 psychologues libyens.MSF a apporté une aide médicale à quatrecentres de détention et mené au total 2 600consultations, dont 311 pour des traumatismesviolents. Les médecins y ont reçu 115 patientsqui présentaient des blessures résultant detortures infligées pendant les interrogatoires.68 Libye


Médecins Sans FrontièresLibériaNimbaGrand GedehMonroviaRégions où MSF gère des programmesAgglomérations, villes ou villages où MSF travaillePlus de 150 000 personnes ontfui la Côte d’Ivoire pour seréfugier au Libéria, où MédecinsSans Frontières (MSF) a fourniune aide d’urgence tout au longde l’année.La grande majorité des réfugiés ivoiriens ont étélogés chez l’habitant, principalement dans lesdistricts de Grand Gedeh et Nimba. D’autresont été accueillis dans des camps de réfugiés.En janvier, MSF a ouvert un programmed’urgence à Nimba et dispensé des soinsgratuits aux réfugiés et résidents. Les équipesont surtout traité infections respiratoires etdermatologiques, diarrhées aqueuses et casde paludisme dans des cliniques mobileset un dispensaire du camp de réfugiés deBahn. Elles ont vacciné des enfants de moinsde 15 ans contre la rougeole et fourni desmédicaments gratuits ainsi qu’un appuitechnique aux centres de santé locaux. Surplus de 45 800 consultations, plus de 2 700concernaient des soins prénatals et quelque14 500, des cas de paludisme.Au sud de Nimba, à Grand Gedeh, MSF adéployé dès le mois de mars des cliniquesmobiles dans des villages accueillant desréfugiés. L’équipe a reçu plus de 38 300consultations, admis 226 enfants dans unprogramme de nutrition et organisé plusde 1 900 sessions de santé mentale.Les spécialistes eau et assainissement ontcreusé des puits, construit des latrines etassuré l’approvisionnement en eau potable.Puis MSF a étendu ses services aux campsoù des réfugiés s’étaient établis.Malgré la résolution politique du conflitivoirien en avril, la situation est restéeincertaine. Beaucoup de réfugiés ne sontpas rentrés chez eux par crainte de viols,tortures et intimidations. Beaucoup ontperdu leur terre ou raté la saison desplantations et sont sans revenus. En find’année néanmoins, la situation étaitsuffisamment stable pour que MSF transfèreLes personnes qui vivent dans le camp de transit de Saclepea, dans le comté de Nimba,bénéficient d’un examen médical.les activités de Grand Gedeh au ministèrelibérien de la Santé et à des organisationsnon gouvernementales. Les équipestravaillaient encore à Nimba début 2012.Violences sexuelles à MonroviaÀ Monrovia, la capitale, MSF apporte une aidemédicale et psychosociale aux victimes deviolences sexuelles. En collaboration avec dupersonnel médical et psychosocial spécialisé duministère de la Santé, MSF offre une prise encharge 24 heures sur 24 dans deux hôpitaux.Les équipes ont pratiqué des examens médicauxet traité blessures et maladies sexuellementtransmissibles (MST). Les personnes qui arriventdans les 72 heures suivant le viol reçoiventune prophylaxie post-exposition pour réduirele risque de contracter VIH et MST. Despsychologues spécialement formés offrentun accompagnement psychosocial etémotionnel aux victimes et à leurs familles.Le personnel peut établir des certificatsmédico-légaux et mettre les personnes quicraignent pour leur sécurité en contact avecun réseau d’hébergements sûrs. MSF collaboreaussi avec Mer-League, une organisation nongouvernementale locale qui sensibilise lacommunauté aux violences sexuelles et aux soinsmédicaux disponibles. En <strong>2011</strong>, MSF a soigné993 nouvelles victimes de viol ; 92 % d’entreelles avaient moins de 18 ans. MSF a organisé1 115 consultations psychosociales pour celles quiavaient besoin d’un suivi supplémentaire.Fin <strong>2011</strong>, 101 personnes travaillaient pour MSF auLibéria. MSF est présent dans le pays depuis 1990.Fred *de Toulépleu, Côte d’Ivoire« Lorsqu’ils ont attaqué Toulépleu, nousavons tous fui jusqu’à un campementprès d’une plantation proche de lamaison de ma mère. Nous étions làdepuis peu lorsque les combattantssont arrivés et ont commencé à tirersur nous. Nous avons couru et noussommes de nouveau cachés.« Nous sommes restés deux mois dans labrousse en nous déplaçant dès que nousentendions les combattants bouger.Nous avons été attaqués plusieurs fois.Lors d’une attaque, des enfants ont ététouchés par balles. Ils ont emmené mafemme avec eux.« Dans la brousse, il n’y avait pas demédicaments et nous avons soigné lesblessures des enfants avec la médecinetraditionnelle. Ce n’est que dessemaines plus tard que nous sommesarrivés au Libéria. Là, MSF les a pris encharge à l’hôpital.« J’ai retrouvé ma femme après deuxmois, ici, au Libéria. Les combattantsqui l’avaient enlevée l’ont violée. Ellereste très angoissée et perturbée et nemange pas bien. La nuit, elle sursaute,en se rappelant ce qui lui est arrivé. »*Le nom du patient a été modifié.© Gaël Turin / VU70 Libéria


<strong>RAPPORT</strong> D’ACTIVITÉS <strong>2011</strong>MadagascarBekilyRégions où MSF gère des programmesEn <strong>2011</strong>, Médecins SansFrontières (MSF) a ouvertun programme dans unerégion enclavée du sud deMadagascar. L’éloignementdes hôpitaux régionauxentrave l’accès aux soinspour beaucoup d’habitants.Le système de santé de Madagascar estconfronté à d’importants problèmesque la crise financière actuelle vientencore aggraver. Le budget de la santé arécemment été divisé par deux et la moitiédu personnel médical actuel partira à laretraite dans les dix prochaines années.Renforcer les soins médicaux dans unerégion enclavéeMSF travaille depuis avril dans les servicesde médecine générale, pédiatrie et maternitéde l’hôpital de la petite ville de Bekily, dansla région d’Androy. Cet hôpital de 20 litsne dispose d’aucun bloc opératoire. Lesurgences chirurgicales et obstétriques sonttransférées par véhicule 4x4 vers les hôpitauxd’Ejeda ou Isoanala, respectivement situés àquatre et deux heures de route. Plus de450 patients ont été admis à l’hôpital entreavril et la fin de l’année. MSF pratique environ25 accouchements chaque mois.Les équipes ont également apporté leursoutien, en particulier pour les soinsmaternels, à trois dispensaires et cliniquesmobiles des environs. MSF a rénové lescliniques, donné du matériel, dispensédes formations et mené des consultationsconjointes avec le personnel soignant local.Fin décembre, le travail a dû être suspendulorsque des désaccords avec le personneldu ministère de la Santé se sont fait jour surdes questions éthiques touchant la gestiondes soins, notamment la décision de sortiedes patients. Un accord a depuis lors ététrouvé et les activités ont repris à l’hôpital.En fin d’année, MSF a commencé à travailleravec le Centre de dépistage et de traitementde la tuberculose (TB) à Bekily. Le personnela mené des actions de sensibilisation,et dépisté et traité des cas de TB.Risque de catastrophes naturellesChaque année, Madagascar est touchée pardes cyclones ou inondations qui s’abattentsur l’île entre novembre et mars. Le risqued’urgences est élevé. C’est pourquoi MSFest en contact étroit avec le Bureau nationalde gestion des risques et des catastrophes,avec lequel il partage les informations etmène des évaluations de manière à réagirrapidement en cas d’urgences.Fin <strong>2011</strong>, 33 personnes travaillaient pour MSFà Madagascar. MSF a ouvert des projets pourla première fois dans le pays en 1987.© Isabelle Ferry / MSFDes enfants sont vaccinés dans une clinique mobile de Bekily.Madagascar 71


<strong>RAPPORT</strong> D’ACTIVITÉS <strong>2011</strong>MaliKangabaMalgré les progrès importants enregistrés au Mali pourréduire la mortalité infantile, sur 1 000 enfants qui naissentdans le pays, 178 meurent encore avant l’âge de cinq ans.KonseguelaKoutialaRégions où MSF gère des programmesAgglomérations, villes ou villages où MSF travailleLa malnutrition et le paludisme sontresponsables d’au moins la moitié de cesdécès et le paludisme est la principale causede morbidité et de mortalité dans le pays.Au sud, Médecins Sans Frontières (MSF)gère deux programmes pédiatriques qui seconcentrent sur ces deux causes de mortalité.Traitement du paludisme à KangabaLe nombre de décès dus au paludisme esttrès élevé à Kangaba, dans la région deKoulikoro. MSF soigne cette maladie depuis2005. En <strong>2011</strong>, MSF a offert des soins de santéprimaires gratuits dans 11 centres de santé :6 500 personnes en ont bénéficié dont la moitiéétaient des enfants de moins de cinq ans.Pour améliorer l’accès aux soins, 66 « agentspalu », choisis par les communautés, ont étéformés et équipés pour dépister et traiterles cas dans les villages situés à plus de cinqkilomètres d’un centre de santé. En cinqans, le taux de mortalité parmi les enfantsde moins de cinq ans a été réduit de moitiéet le nombre de patients dans les centresde santé multiplié par huit. En avril, MSF atransféré ce projet à l’Alliance médicale contrele paludisme, une association malienne quipoursuit certaines des activités en partenariatavec l’Alliance pour l’action médicaleinternationale (ALIMA), une organisationnon gouvernementale internationale.Soins de santé primaires à KoutialaDans la région de Sikasso, MSF travailledepuis 2009 dans cinq centres de santé et auservice de pédiatrie de l’hôpital du districtde Koutiala. Dans quatre de ces centres, MSFaide le personnel médical du ministère de laSanté et du centre de santé communautaire(CSCOM) à assurer consultations ambulatoires,vaccinations, et dépistage et traitement dela malnutrition en fournissant ressourceshumaines, médicaments, soutien logistiqueet supervision. Le personnel a soigné 53 000enfants, dont 30 000 atteints de paludisme.À Konseguela, le cinquième centre, MSFoffre des services pédiatriques complets.Les enfants en bonne santé âgés de sixmois à deux ans reçoivent un supplémentnutritionnel à base de lait, des vaccinationsde routine et des moustiquaires, et sontsuivis en consultation tous les trois à six mois.Dans 19 villages de cette région de santé,les soignants communautaires assurent ledépistage et le traitement du paludismeet réfèrent au centre les patients quisouffrent d’autres pathologies, telles quela malnutrition. En <strong>2011</strong>, ils ont traité7 500 cas de paludisme. MSF a reçu 20 000consultations pédiatriques au centre de santéde Konseguela et donné un supplémentnutritionnel à 1 700 enfants.MSF a également ouvert un centre de nutritionthérapeutique et une unité de soins intensifsdans le service de pédiatrie de Koutiala.Pendant le pic annuel de paludisme d’aoûtà novembre, la capacité de l’hôpital passe à350 lits pour recevoir jusqu’à cinq fois le nombrenormal d’admissions. En <strong>2011</strong>, MSF a admis plusde 6 600 enfants en pédiatrie et 4 800 autres,au centre de nutrition thérapeutique.En 2012, MSF envisage d’offrir un traitementpréventif à tous les enfants de moins decinq ans, pendant le pic annuel de paludisme.C’est en effet dans cette tranche d’âge que lerisque de développer un paludisme sévère estle plus grand.Fin <strong>2011</strong>, 360 personnes travaillaient pour MSF auMali. MSF est présent dans le pays depuis 1992.© Marianne Viot / MSFÀ Konseguela où MSF gère une clinique, des villageois participent à une étude sur les comportements favorisant la santé.Mali 73


Médecins Sans FrontièresMozambiqueÀ Mavalane, le district leplus grand et le plus peupléde Maputo, la capitaledu Mozambique, plus de80 % des séropositifs ontmaintenant accès auxtraitements antirétroviraux(ARV) dont ils ont besoin.NiassaTeteMédecins Sans Frontières (MSF) s’emploiedepuis dix ans à faire progresser la luttecontre le VIH au Mozambique et aide leministère de la Santé à généraliser les ARVdans l’ensemble du système de santé national.MSF soutient 5 des 11 structures de santéqui prennent en charge le VIH à Mavalane,ainsi que 5 des 7 centres de santé du districtde Chamanculo. En novembre, MSF a achevéle transfert au ministère de la Santé deses programmes VIH à Angonia, dans laprovince de Tete, et à Lichinga, dans laprovince de Niassa.En étudiant des stratégies innovantes deprise en charge du VIH, MSF a prouvé qu’ilétait possible de prescrire des ARV dansdes contextes précaires. La formation dupersonnel, une redistribution des tâchesMaputoRégions où MSF gère des programmesdes médecins aux infirmiers (notamment pourla délivrance des traitements) et de celles desinfirmiers au personnel non médical, ainsi quela décentralisation des services des hôpitauxvers les cliniques locales ont permis d’intensifierla lutte contre le VIH et la tuberculose (TB) àMaputo, Angonia et Lichinga. Grâce à une priseen charge intégrée, les patients co-infectéspar le VIH et la TB reçoivent tous leurstraitements au même endroit.Agglomérations, villes ou villages où MSF travailleEn <strong>2011</strong>, les équipes MSF ont pris en charge28 320 séropositifs, dont plus de 1 600 enfants.Elles ont soutenu un centre de référencepour la prise en charge spécifique de cascompliqués, notamment les patients soustraitement de deuxième intention, les casde sarcome de Kaposi et de co-infectionVIH/TB, les personnes souffrant des effetssecondaires des médicaments ou atteintesd’autres maladies chroniques.© Brendan BannonCarmen, une patiente sous antirétroviraux, vit dans la province de Tete avec son mari et leurs deux enfants ( voir encadré ).74 Mozambique


Médecins Sans FrontièresMyanmarPlus des deux tiers des 120 000séropositifs du Myanmar n’ontpas accès aux traitementsantirétroviraux (ARV) vitauxdont ils ont besoin.KachinShanMême si l’augmentation récente de sonbudget est encourageante, le système desanté n’en reste pas moins sous-financé. Deplus, le Myanmar reçoit très peu d’aide alorsque le pays est l’un des moins développésdu Sud-Est asiatique et que l’incidence duVIH et de la tuberculose (TB) y est élevée.RakhineRangounTanintharyiTraitement du VIH : des besoins non couvertsMédecins Sans Frontières (MSF) collaboreétroitement avec le ministère de la Santéet d’autres organisations pour développerles capacités techniques et les ressourcesdes divers programmes de prise en chargedu VIH. Les besoins sont énormes mais lespoints de distribution de médicaments rares.Dans certaines régions, MSF a dû faire deschoix difficiles et parfois même réserver lesARV aux patients les plus atteints.Régions où MSF gère des programmesFin <strong>2011</strong>, MSF était le plus gros fournisseurd’ARV du pays, avec un peu plus de23 000 patients suivis dans les États de Kachin,Rakhine et Shan et les régions de Tanintharyi etRangoun. Le personnel a offert une éducationà la santé aux groupes à haut risque, telsqu’usagers de drogues injectables, travailleurssexuels et homosexuels, et a assuré dépistage,conseil psychosocial et prévention de latransmission du VIH de la mère à l’enfant.À la prison d’Insein, à Rangoun, MSF a mis150 prisonniers sous ARV et en a soigné66 atteints de TB.© Greg ConstantineCet homme de 34 ans a été diagnostiqué séropositif en novembre <strong>2011</strong>. Il a débuté un traitement antirétroviral un mois plus tard.76 Myanmar


<strong>RAPPORT</strong> D’ACTIVITÉS <strong>2011</strong>© Greg ConstantineUne patiente vient chercher des médicaments à la pharmacie de la clinique d’Insein, Rangoun.TB et TB multirésistanteLa TB peut rester dormante pendant desannées sans provoquer de symptômes ni êtrecontagieuse. Le système immunitaire peutcombattre l’infection et isoler la bactériedu reste du corps en l’entourant de tissucicatriciel pour qu’elle ne se propage pas.Toutefois, lorsque le système immunitaired’un patient ayant la TB à l’état dormants’affaiblit, elle peut devenir active. Elle estmortelle si elle n’est pas soignée.Le VIH s’attaque au système immunitaire etaccroît le risque de contracter des infectionstelles que la TB. Dans beaucoup de pays endéveloppement, la TB est l’une des premièresinfections opportunistes à se déclarer chez lesséropositifs et est la principale cause de décès.La prévalence de la TB est au Myanmarprès de trois fois supérieure à la moyennemondiale. MSF offre diagnostic, traitementet conseil psychosocial dans le cadre deses programmes de lutte contre le VIH,mène des actions de sensibilisation dansles districts autour des cliniques, et offrentdépistage et suivi des patients. En <strong>2011</strong>,environ 3 000 patients tuberculeux ont étéadmis dans ses programmes au Myanmar.Selon l’Organisation mondiale de la Santé,9 300 personnes développent chaqueannée une TB multirésistante (TB-MR) auMyanmar. La TB-MR se transmet commela forme réactive au traitement : par leséternuements ou la toux. Mais une résistanceà au moins deux antituberculeux standardspeut apparaître à la suite d’une mauvaisegestion d’un cas ou d’un mauvais usage desmédicaments. Le traitement de la TB-MRdure jusqu’à deux ans et a de nombreuxeffets secondaires.MSF a ouvert, avec le ministère de la Santé,un projet pilote à Rangoun où 72 patientsont débuté un traitement contre la TB-MR.Il est prévu d’intégrer le traitement contrela TB-MR à la prise en charge du VIH et de laTB déjà disponible à Dawei, dans la régionde Tanintharyi, au sud.MSF continuera à intensifier le traitement duVIH/sida et de la TB-MR tout en appelant lesdonateurs à tenir leurs promesses.Exclusion des soins dans l’État de RakhineDans l’État de Rakhine, MSF dispense toujoursdes soins à une minorité musulmane apatride,marginalisée à maints égards et souventprivée d’accès aux services médicaux lesplus élémentaires. MSF met l’accent sur lessoins de santé primaires, notamment la santéreproductive et le paludisme.Traitement du paludismeLe paludisme est l’une des principales causesde mortalité dans le pays. Les cliniques MSFoffrent diagnostic, traitement et mesuresde prévention dans les régions à forteprévalence. Le personnel a soigné quelque93 900 cas.Fin <strong>2011</strong>, 1 290 personnes travaillaient pourMSF au Myanmar. MSF est présent dans lepays depuis 1992.93 900patientssoignés pourpaludismeMyanmar 77


<strong>RAPPORT</strong> D’ACTIVITÉS <strong>2011</strong>NigerTahouaAgadèsMaradiZinderRégions où MSF gère des programmesAgglomérations, villes ou villages où MSF travailleMalgré des progrès majeursdans la lutte contre lamalnutrition, le Niger resteconfronté à des crisesnutritionnelles chroniqueset à des taux élevés demortalité infantile.Chaque année, le Niger vit une crisenutritionnelle qui atteint son pic entre mai etseptembre, pendant la « période de soudure ».Malgré les bonnes récoltes de 2010, le taux demalnutrition infantile aiguë est resté voisin duseuil d’alerte de 10 %.La plupart des programmes nutritionnelsouverts en 2010 ont été maintenus en <strong>2011</strong>.Le ministère de la Santé a collaboré avec desorganisations nationales et internationalespour traiter quelque 300 000 enfants atteintsde malnutrition aiguë sévère et admisplus de 650 000 enfants à risque dans sesprogrammes de nutrition supplémentaire.L’insécurité et le risque d’enlèvement ontempêché les organisations humanitairesd’atteindre certaines communautés. MédecinsSans Frontières (MSF) a cependant pu améliorerl’accès aux soins en décentralisant la prise encharge médicale sur un plus grand nombre desites : 104 000 enfants sévèrement malnutrisont été traités avec des partenaires locaux.Région de MaradiÀ Madarounfa, au sud de Maradi, MSF et ForumSanté Niger (FORSANI), une ONG médicalenigérienne, gèrent ensemble depuis 2008un programme nutritionnel et pédiatriqueambulatoire qui prend en charge les cas demalnutrition sévère dans cinq centres desanté. Les cas compliqués, tels qu’anémiesévère ou pneumonie, ont été admis dansun centre de nutrition thérapeutique.Pour prévenir la malnutrition sévère, MSF etFORSANI ont aussi offert des supplémentsnutritionnels à base de lait. Selon une étuderéalisée en 2010 par Épicentre, l’unité derecherche épidémiologique de MSF, dessuppléments nutritionnels appropriéspourraient réduire la mortalité infantile demoitié. Dès le mois de mai, MSF et FORSANIont soutenu le service pédiatrique de l’hôpitalde district de Madarounfa. En fin d’année, lepersonnel y avait soigné plus de 900 enfants.Pendant le pic annuel de paludisme, MSF etFORSANI ont traité 750 enfants dans un centrede 20 lits à Dan Issa, au sud de Madarounfa.Lors d’une épidémie de rougeole début <strong>2011</strong>,14 000 enfants de la région ont été vaccinés.Les projets menés dans les hôpitaux desdépartements de Dakoro et Guidan Roumdjisont similaires. À Dakoro, MSF a ainsi travailléà la maternité et en pédiatrie, fourni desservices de stérilisation et de laboratoire,et géré un système de transferts d’urgenceen ambulance. À Guidan Roumdji, MSFa distribué du matériel médical et desmédicaments, et soutenu l’approvisionnementen eau potable et l’assainissement. L’équipea travaillé au service de pédiatrie et géré uncentre de nutrition thérapeutique intensif.Elle a aussi géré des programmes de nutritiondans cinq centres de santé de Dakoro.MSF a donné 76 500 consultations à Maradi,dont plus de 44 000 pour du paludisme.ZinderDans la région voisine de Zinder, la deuxièmeville du pays, MSF a concentré son action surles enfants de moins de cinq ans. La prise encharge est décentralisée grâce à des agents desanté communautaires. MSF a aussi mené desactions de prévention, telles que vaccinationset dépistage, et de sensibilisation à la santé.Le personnel a mené des programmesde nutrition dans 18 centres de santécommunautaires et vacciné 26 700 personneslors d’une épidémie de rougeole. À Magaria,à la frontière nigériane, les équipes ont gérédes programmes de nutrition et reçu desconsultations pédiatriques. Hors de la ville, MSFa soutenu les dispensaires de Dan Tchao etDungass. Au total, environ 13 000 enfantsatteints de paludisme, 11 000 de diarrhée et9 000 d’infections respiratoires ont été traités.Régions de Tahoua et d’AgadèsTahoua a enregistré des taux plus élevésde paludisme que les années précédentes.MSF a soigné plus de 43 000 cas et auplus fort de l’épidémie, a admis chaquesemaine plus de 300 personnes souffrantà la fois de malnutrition et de paludisme.MSF a également géré deux programmesde nutrition dans les districts de Madouaet Bouza, au centre-sud de Tahoua.Agadès se situe sur un des axes majeurs del’émigration vers l’Europe. Des individusvulnérables nécessitant une aide médicaletransitent régulièrement par cette région.MSF a entre autre dispensé des soinspédiatriques et en santé reproductiveet reçu près de 4 500 consultations.Un enfant est examiné au centre de nutrition thérapeutique intensif de Guidan Roumdji,région de Maradi.© Julie RemyCholéraDe juin à septembre, MSF a répondu à uneépidémie de choléra à Niamey, la capitale.L’équipe a ouvert des centres de traitementet des points de réhydratation, et mis enplace un système de gestion des déchets.MSF a également donné des médicamentset du matériel et formé du personnel duministère de la Santé.Fin <strong>2011</strong>, 1 705 personnes travaillaient pour MSFau Niger. MSF est présent dans le pays depuis 1985.Niger 79


Médecins Sans FrontièresNigériaInsécurité croissante,fréquentes épidémies etfaiblesse du système de santé,notamment au nord, rendentl’accès aux soins difficilepour nombre de Nigérians.Le manque d’accès aux services de santéprimaires pose un grave problème dansune grande partie nord du pays. Lors d’unregain de tensions interreligieuses en <strong>2011</strong>,le groupe armé Boko Haram a perpétréplusieurs attaques mortelles. L’insécuritécroissante risque de compromettre l’avenirdes programmes de Médecins SansFrontières (MSF) dans cette région, ce quiaffecterait d’autant plus l’accès aux soins.KatsinaZamfaraSokotoJigawa BornoKebbiNigerBauchiKadunaTarabaPlateauLagosRiversRégions où MSF gère des programmes Agglomérations, villes ou villages où MSF travailleDans l’État de Sokoto, MSF soutient lescentres de santé de la ville de Goronyo et deses environs. Le personnel a reçu un peu plusde 70 300 consultations infantiles et plus de28 700 consultations prénatales.À l’hôpital de Jahun, État de Jigawa, une équipede chirurgiens a pratiqué 390 réparationsde fistules obstétricales. Ces lésions du canalutérin sont provoquées par un accouchementprolongé ou l’arrêt de la progression dutravail. Elles engendrent incontinence etstérilité et sont source de stigmatisationet d’exclusion sociale. Une bonne prise encharge obstétrique permet de les prévenir.MSF a répondu aux urgences obstétriqueset pratiqué plus de 5 800 accouchements àl’hôpital de Jahun en <strong>2011</strong>.La malnutrition est endémique dans leKazaure, une région densément peupléeprès de la frontière nigérienne, en bordure© Penny BradfieldPatientes et soignantes à l’hôpital de Jahun qui offre des soins obstétriques et la réparation chirurgicale des fistules, État de Jigawa.80 Nigéria


<strong>RAPPORT</strong> D’ACTIVITÉS <strong>2011</strong>du Sahel. En <strong>2011</strong>, MSF a mené une surveillancenutritionnelle et soigné plus de 16 000 enfantssouffrant de malnutrition sévère. Plus de4 000 d’entre eux ont dû être hospitalisés.Saturnisme dans l’État de ZamfaraAlerté en mars 2010 par la mortalité élevéedans des villages du Zamfara, MSF a depuissoigné plus de 2 500 enfants atteints desaturnisme. L’usage du plomb dans lespetites mines d’or a pollué ces villages. MSFcollabore avec des agences nigérianes etinternationales pour encourager les villageoisà adopter des pratiques minières sûres etassainir l’environnement. En 2012, MSForganisera une conférence d’experts afin detrouver des solutions durables au problème.Service de traumatologie dans ledelta du NigerÀ Port Harcourt, capitale de l’État de Rivers,MSF renforce les capacités locales et gèreun service de traumatologie de 75 lits quiassure chirurgie et soins d’urgence gratuits.Sur les plus de 12 000 consultationsd’urgence recensées en <strong>2011</strong>, trois quartsétaient liées à la violence ou à des accidentsde la route. Les chirurgiens ont pratiquéen moyenne 340 opérations par mois.Cet hôpital a aussi pris en charge plusde 750 victimes de violences sexuelles.Interventions d’urgenceLes épidémies sont fréquentes, en particulierau nord. C’est pourquoi MSF a une équiped’intervention d’urgence dans le pays. Celle-cia traité plus de 7 900 cas de rougeole et prèsde 4 800 cas de choléra lors d’épidémiesqui ont éclaté au nord-ouest du Nigéria.Informé de nombreux décès d’enfants dus aupaludisme, MSF a soigné 277 personnes etdistribué plus de 1 400 moustiquaires dansdeux villages.De janvier à mars, MSF a soigné 15 700 casde rougeole dans les États de Bauchi etKatsina, et aidé le ministère de la Santé àvacciner 190 000 enfants contre la rougeoledans le sud du pays, et plus de 300 000 contrela polio dans les États du Plateau et deKaduna. MSF a aussi pris en charge plusde 3 200 cas de choléra dans les États deTaraba et Jigawa et vacciné 260 personnescontre la diphtérie à Borno.Préoccupé par des violences à caractèrepolitique pendant les élections présidentielles,MSF a travaillé dans deux centres de santé dela zone instable de Jos Nord.© Yann Libessart / MSFUn jeune patient en traumatologie à Port Harcourt.Accès aux soins dans une mégapoleFournir des soins dans une ville de la taillede Lagos, qui compte environ 18 millionsd’habitants et qui n’en finit pas de croître, estun vrai défi. MSF s’efforce de garantir l’accèsdes plus défavorisés aux services médicaux.Le centre de santé Aiyetoro a été ouvertpour servir les populations du bidonville deMakoko. Situé sur une route principale, il ade fait attiré des patients venant de plus loin.Pour faire face aux cas supplémentaires, lepersonnel a instauré un système de rendezvouset commencé à orienter les patientsvers d’autres structures.Comme à Makoko, la plupart des maisonsde Riverine dans le lagon de Lagos ontété bâties sur pilotis par de nouveauxarrivants qui ne peuvent vivre ailleurs. Lesconstructions s’étendent si loin sur l’eau quecertains habitants n’ont jamais mis pied àterre et n’ont aucun accès aux structures desanté. En janvier, MSF a ouvert une cliniqueflottante à Makoko et un dispensaire à Badia,près de la voie ferrée. L’équipe y fournit lesseuls services médicaux gratuits de la zone.Afin de se concentrer sur la santé sexuelleet reproductive, MSF a transféré en octobreses services de santé primaires du quartierd’Otto à Lagos au ministère de la Santé.Au total, plus de 18 100 patients sontvenus aux consultations dans les cliniquesMSF de Lagos. Le personnel a fait plus de18 000 vaccinations, pratiqué quelque1 200 accouchements et admis 900 patientsen soins continus.Fin <strong>2011</strong>, 1 051 personnes travaillaient pourMSF au Nigéria. MSF est présent dans le paysdepuis 1996.AminaAmina a accouché à l’âge de 16 ans. Elleétait à la maison, seule. Comme le veutsa culture, elle n’a pas fait de bruit etn’a reçu aucune aide. Mais, après quatrejours, le bébé n’étant toujours pas arrivé,sa voisine l’a amenée à l’hôpital, où ellea mis au monde un enfant mort-né.Le bébé ne pouvait pas passer par lebassin trop étroit d’Amina. Sans aidemédicale qualifiée, les tissus mous deson bassin ont été comprimés pendantles jours de travail. Ils se sont nécrosésformant une fistule obstétricale.Pendant quatre ans, Amina a étéincontinente. Son mari a demandé ledivorce. Sa belle-mère pensait qu’elleétait sale. Elle a finalement pu serendre à l’hôpital de Jahun. Là, ellea été opérée pour réparer la fistule eta bénéficié d’une rééducation pourmaîtriser à nouveau la fonction urinaireet reprendre une vie normale.Nigéria 81


Médecins Sans FrontièresOugandaAruaLamwokitgumEn Ouganda, Médecins Sans Frontières (MSF) intervientdans la lutte contre le VIH et la tuberculose (TB) et aide lapopulation au nord du pays à se remettre d’années de conflit.LuweroKaramojaorganisations à offrir des traitements contrela TB-MR.par la TB et plus de 550 enfants atteints demalnutrition sévère ont été soignés en <strong>2011</strong>.Régions où MSF gère des programmesAu nord, MSF soutient des hôpitaux et centresde santé des districts de Kitgum et Lamwoet de la sous-région de Karamoja. En <strong>2011</strong>, lepersonnel a reçu près de 17 000 consultationsambulatoires et 3 365 consultations prénatales,et a admis 506 patients à l’hôpital.Depuis la fin du conflit, la situation sanitaire s’estaméliorée. MSF a dès lors recentré son actionà Kitgum et Lamwo sur l’aide aux victimes deviolences sexuelles : ces deux districts comptentmaintenant 18 centres capables de prendre encharge les survivants de ces violences.À Karamoja, des combats persistent etplusieurs blessés ont dû être soignés. MSF aaussi aidé les autorités sanitaires de la régionà faire face à des épidémies de fièvre jaune etd’hépatite E, et celles de Luwero, au centredu pays, à répondre à une épidémie d’Ebola.En <strong>2011</strong>, MSF a admis plus de 500 nouveauxpatients dans son programme de lutte contrela TB. En décembre, le premier patient traitépour une TB multirésistante (TB-MR) aété déclaré guéri. MSF appelle d’autresPrise en charge du VIH à AruaLe ministère ougandais de la Santé a décidéde commencer à appliquer dès 2012, danstout le pays, le protocole de traitement deMSF pour la prévention de la transmissiondu VIH de la mère à l’enfant (PTME).MSF a poursuivi son action à l’hôpital régionalde référence d’Arua, au nord-ouest du pays.En moyenne 25 femmes ont accouché chaquemois dans le cadre du programme PTME. Prèsde 2 000 nouveaux patients ont été admisdans le programme VIH de MSF et plus de6 400 ont reçu des antirétroviaux (ARV).Une part importante des séropositifs dela région d’Arua vient de la Républiquedémocratique du Congo (RDC) voisine,où l’accès aux ARV est très limité. MSFsoutient une clinique VIH dans un centrede santé d’Oli, en périphérie d’Arua. Fin<strong>2011</strong>, plus de 780 patients y étaient prisen charge. Ce programme sera transféréau ministère de la Santé en 2012.Les programmes d’Oli et Arua offrent uneprise en charge intégrée aux patients VIHatteints de pathologies associées telles que TBet malnutrition. Plus de 700 patients co-infectésMaladie du sommeilLa maladie du sommeil (trypanosomiasehumaine africaine) est endémique enOuganda. MSF a soutenu les programmes duministère de la Santé. Mais en milieu d’année,une évaluation a révélé que la prévalence étaitinférieure aux prévisions. L’équipe s’est dès lorsengagée en faveur de l’ouverture de centres detraitement et a donné des formations dans lesprogrammes nationaux et régionaux.Projets de recherchePlusieurs projets de recherche ont été menésen Ouganda en <strong>2011</strong>. Avec la London Schoolof Hygiene and Tropical Medicine, MSF aentrepris des recherches opérationnelles pourétudier la manière dont les patients atteintsde TB et de TB résistante acceptent les soins àdomicile dispensés par des équipes sanitairesvillageoises. À Karamoja, des chercheurs ontlancé une étude sur l’impact de l’alimentationdans la convalescence des enfants atteints depaludisme, diarrhées ou infections respiratoires.MSF a aussi lancé une étude sur des méthodesde diagnostic rapide pour le VIH.Fin <strong>2011</strong>, 613 personnes travaillaient pour MSFen Ouganda. MSF est présent dans le paysdepuis 1986.Opira34 ans, souffre de TB-MRDes patients attendent devant une clinique du district de Kaabong, région de Karamoja.© Maimouna Jallow« Je prends 18 comprimés par jour depuisun moment déjà… Parfois, quandje les prends, je me sens faible parceque les médicaments agissent tout desuite sur moi et je ne peux plus allernulle part. Je dois prendre le temps.Parfois, je prends les médicaments et,quand j’ai bien mangé, il arrive queje n’aie pas de nausées. Parfois, j’enai mais je peux quand même bouger.Mais le plus souvent, quand je prendsles médicaments, je dois d’abordm’allonger et me reposer parce que jene tiens pas debout. Quand ce serafini, je rêve de retourner à Gulu. C’estlà que j’habitais pendant le conflit. Jen’en suis partie que le 16 mai l’annéedernière pour venir à Kitgum à cause dema maladie. »Opira écrit un blog pour le projetTB&ME de MSF. Suivez son récit et celuid’autres patients atteints de TB surblogs.msf.org/tb/82 Ouganda


<strong>RAPPORT</strong> D’ACTIVITÉS <strong>2011</strong>OuzbékistanNukusChimbayKhodjeyliTakhiatashRégions où MSF gère des programmesAgglomérations, villes ou villages où MSF travailleLa tuberculose résistante(TB-R) est très répandueen Ouzbékistan. MédecinsSans Frontières (MSF) ouvreun programme intégré detraitement et de soutienaux patients.Comme la TB réactive au traitement, laTB-R peut se transmettre d’une personneà l’autre. Mais elle peut aussi apparaîtrechez un patient tuberculeux à la suite d’unemauvaise gestion du cas ou d’un mauvaisusage des médicaments. Le traitement de laTB-R est difficile, avec des effets secondairestels que nausées, maux de tête et troublesdu sommeil. Il peut durer jusqu’à deux ans.On comprend dès lors qu’il puisse être trèsdifficile pour les patients d’aller au bout.Prise en charge globale de la TBAu nord-ouest de l’Ouzbékistan, MSF aélargi son programme à cinq des seizedistricts de la République autonome duKarakalpakistan : Chimbay, Khodjeyli, villede Takhiatash, ville de Nukus et région deNukus. Le nombre de patients a triplé : enfin d’année, quelque 780 cas de TB-R et prèsde 200 cas de TB étaient pris en charge.Le programme de MSF fait appel àplusieurs approches qui contribuent toutesà améliorer l’observance au traitement.Plutôt qu’une hospitalisation, MSF proposeun traitement ambulatoire dès le premierjour, ce qui le rend plus supportable.Expliquer la TB-R, les médicaments etles effets secondaires aux patients leurpermet de mieux gérer la maladie. Une aidepsychologique, sous la forme de séancesindividuelles, familiales et de groupe,permet aux patients de faire face auxconséquences physiques et sociales de laLa dose journalière de médicaments d’un patient atteint de TB multirésistante comprend desantibiotiques et des médicaments destinés à contrer les effets secondaires du traitement.TB et de son traitement. Une aide socialeconcrète est également apportée sousforme de nourriture et d’aide à la mobilité.Alors que l’engagement de l’Ouzbékistan àcombattre la TB semble se renforcer, MSFprojette d’étendre son programme à troisdistricts supplémentaires en 2012.Fin <strong>2011</strong>, 157 personnes travaillaient pourMSF en Ouzbékistan. MSF est présent dansle pays depuis 1997.MSF a traité780patientsatteints de TB-RRakhatay,Une patiente atteinte de TB multirésistante« J’étais soignée pour une TB dans notrehôpital local depuis plus d’un an. Letraitement était sans effet. Je restaiscouchée à la maison. Je suppose que Dieua eu pitié de moi parce que vous [médecinMSF] êtes venu chez moi et m’avez ditqu’un traitement était disponible.À l’époque j’étais trop faible pour vousparler, je ne pouvais qu’écouter.« C’est grâce à Kunduz, ma fille, que j’airepris mon traitement. C’est elle quim’a convaincue que je devrais accepterce traitement. Maintenant je prendsdes médicaments. Avant, je ne pouvaisplus manger : je ne pouvais que boiredu thé noir à la cuillère. Je ne pouvaismême plus lever la tête. Grâce à Dieu,je peux maintenant m’asseoir et mêmeme déplacer.« Je n’oublie jamais de prendre mesmédicaments. Amangul, Umyt,Muhabbat, les infirmières, me lesapportent. Elles sont toutes si gentilles.Elles me cajolent comme un enfant etont plusieurs astuces pour que je neremarque pas comment j’ai avalé lescomprimés. Je leur suis si reconnaissante.Je vais beaucoup mieux maintenant. »© Natalia Sheletova / MSFOuzbékistan 83


Médecins Sans FrontièresPakistanFATASindKarachiBalouchistanKhyber PakhtunkhwaRégions où MSF gère des programmesAgglomérations, villes ou villages où MSF travailleLes cartes et noms de lieux qui figurent dans ce document nereflètent aucune position de MSF quant à leur statut juridique.L’insécurité et les catastrophesnaturelles ont affecté l’accèsaux soins essentiels au Pakistan.Début <strong>2011</strong>, six mois après le débutdes inondations, beaucoup de déplacésont commencé à rentrer chez eux et leséquipes de Médecins Sans Frontières(MSF) ont réduit les activités médicales etl’approvisionnement en eau potable. Dansles provinces du Sind et du Balouchistan,où les eaux ont été les plus longues à seretirer, les opérations de reconstructionrestaient titanesques et les populationsmanquaient toujours de nourriture et d’abris.À Dera Murad Jamali, dans le Balouchistan,et Johi et Karachi, dans le Sind, MSF apoursuivi ses programmes de nutrition et dedistribution de secours et d’abris temporaires.À l’arrivée de l’hiver, environ 2 000 abristemporaires ont été distribués dans lesdistricts de Johi et Jamshoro.Plus de 20 000 personnes vivaient dans descamps en périphérie de Karachi, dans desconditions sanitaires précaires. Pour prévenirles épidémies, MSF a ouvert des cliniquesmobiles et distribué de l’eau potable et dessecours d’urgence. Fin mai, après avoir reçuquelque 21 000 consultations médicales,MSF a transféré ces activités aux autoritéssanitaires de Karachi.En août, les pluies ont provoqué de nouvellesinondations particulièrement graves dans leSind. Dans le sous-district de Tando Bago,les terres qui longent les routes principalesétaient encore sous les eaux après deux mois.De septembre à novembre, des cliniquesmobiles MSF ont dispensé une aide médicaleaux déplacés vivant dans des camps ou enbord de route dans les districts de Badin,Tharparkar et Moro.Pendant la mousson, MSF a ouvert descentres de traitement pour faire face aux casde diarrhées aqueuses dans plusieurs sites dela province de Khyber Pakhtunkhwa et dansl’Agence de Kurram située dans les Zonestribales sous administration fédérale (FATA).Au total, 9 774 patients ont été soignés.Soins d’urgenceMalgré des périodes de répit, la tension estrestée vive dans le Khyber Pakhtunkhwaet les FATA au nord, à cause des violencesinterreligieuses et affrontements entre forcesgouvernementales et opposants armés.Dès lors, l’aide médicale d’urgence resteune composante majeure du travail de MSF.Dans le Khyber Pakhtunkhwa, le personnel asoigné des milliers de patients aux urgenceset dans les blocs opératoires des hôpitaux deDargai et Timergara. MSF a pris en chargeplus de 18 800 patients en réanimation àTimergara et les chirurgiens ont pratiquéplus de 2 000 opérations. À Hangu, à environ70 kilomètres de la frontière afghane, les équipesont dispensé des soins vitaux aux urgencesde l’hôpital principal de Tehsil, où elles ontreçu en moyenne 1 500 patients par mois.Dans les villes d’Alizai et Sadda, dans l’Agencede Kurram, MSF a soutenu les hôpitaux locaux,et dispensé des soins pédiatriques et gérél’afflux massif de blessés ainsi qu’un service detransfert en ambulance des patients de Kurramet Hangu à Peshawar.Après avoir travaillé 18 mois au service desurgences de l’hôpital principal de Mingora,dans le district de Swat, MSF en a renforcéles capacités avant de le transférer auministère de la Santé en octobre.En <strong>2011</strong> au Balouchistan, MSF a soignéprès de 9 300 patients aux urgences del’hôpital de district de Chaman, une ville àla frontière afghane où les Afghans viennentsouvent chercher une aide médicale.Dans tous les hôpitaux où MSF travaille,une politique d’interdiction des armes estappliquée pour protéger les patients et lepersonnel médical. Chaque hôpital est parailleurs conçu pour faire face à l’arrivée massivede blessés suite notamment à des accidentsde la route ou l’explosion de bombes.Santé maternelle et infantileAyant peu accès à des soins obstétriquesd’urgence de qualité, les femmes courent desrisques importants lors de l’accouchement.L’insécurité qui sévit dans certaines zonesaggrave encore cette situation.Dans la province du Khyber Pakhtunkhwa,les équipes MSF ont pratiqué plus de 7 000accouchements dans les hôpitaux de Dargaiet Timergara. En mai, MSF a ouvert, dansle district de Peshawar, un hôpital de 30 litspour prendre en charge les grossesses et lesaccouchements compliqués. MSF soutientaussi la fourniture de soins pré- et postnatalsdans les cliniques gérées par les autorités.Au Balouchistan, le personnel dispensedes soins obstétriques complets dans leshôpitaux de district de Dera Murad Jamaliet Chaman. À Quetta, le chef-lieu, MSF aouvert un hôpital pédiatrique de 50 litsqui dispose d’un service de néonatalogieet de pédiatrie, et d’un centre de nutritionthérapeutique en hospitalisation.Une clinique mobile de MSF est installée dans un bâtiment public abandonné où descentaines de familles se sont réfugiées pour échapper aux inondations.© P.K. LeeDans la ville de Kuchlak, qui abrite nombrede migrants et réfugiés afghans ainsi que desnomades et une population locale sédentaire,MSF gère une clinique de soins maternoinfantileset une maternité. Les femmes quiont besoin d’une césarienne ou d’autres soinsspécialisés sont transférées à Quetta.Fin <strong>2011</strong>, 1 295 personnes travaillaient pourMSF au Pakistan. MSF est présent dans le paysdepuis 1986.84 Pakistan


<strong>RAPPORT</strong> D’ACTIVITÉS <strong>2011</strong>PapouasieNouvelle GuinéeTariLaeBuinAgglomérations, villes ou villages où MSF travailleEn Papouasie Nouvelle Guinée,les victimes de violencesfamiliales et sexuellesrencontrent des difficultés pouraccéder aux services de santé.Les taux de violences familiales et sexuellessont élevés en Papouasie Nouvelle Guinée.La plupart des victimes sont des femmeset des enfants. Pauvreté, chômage,toxicomanie et alcoolisme alimentent cetteviolence, souvent non signalée. Bien que leproblème soit généralisé, les soins restentinadéquats et souvent inexistants.À l’hôpital général Angau Memorial de laville de Lae, Médecins Sans Frontières (MSF)gère le Centre d’aide familiale, un espaceconfidentiel qui offre en toute sécuritédes soins médicaux et psychosociaux auxvictimes de violences familiales et sexuelles.En <strong>2011</strong>, environ 2 200 patients y ontbénéficié d’une prise en charge intégréegratuite. Une équipe a traité quelque900 personnes dans un centre similaire àTari, dans la province des Hautes Terres duSud. MSF a formé le personnel des structuresde santé du pays pour qu’ils créent d’autrescentres de ce type.À l’hôpital de Tari, MSF propose égalementde la chirurgie d’urgence. Les chirurgiensont pratiqué plus de 800 opérationset assuré plus de 10 000 consultationsambulatoires. Plus du tiers des cas étaientliés à la violence.Soins de santé au sud de la région deBougainvilleLa région autonome de Bougainville a étéle théâtre de conflits récurrents dans lesannées 1980 et 1990. Le système de santéa été négligé pendant quelques années,Membres de l’équipe du Centre d’aide familiale de l’hôpital général Angau Memorial, Lae.un conflit de faible intensité persiste etl’accès aux soins est difficile.Après le cessez-le-feu de 1998, MSF avaitsoutenu le centre de santé de Buin, au sudde l’île de Bougainville. MSF est revenu enavril <strong>2011</strong> pour améliorer l’accès aux soins. Lepersonnel a reçu plus de 6 820 consultationsambulatoires et hospitalisé plus de 570 patients.Nombre de femmes de Bougainville doiventparcourir d’énormes distances pour accoucherdans un centre de santé. À Buin, MSF etle département de la Santé de PapouasieNouvelle Guinée ont ouvert un foyerd’accueil pour femmes enceintes où ellespeuvent passer les dernières semaines degrossesse à proximité des services médicaux.Plus de 210 femmes ont accouché au centrede santé et 28 cas compliqués ont été référésà l’hôpital de Buka.Le centre de santé est en cours de rénovation.La modernisation du laboratoire permettrad’améliorer la prise en charge et le traitementde patients tuberculeux. En <strong>2011</strong>, MSF en asoigné 44.En avril et mai, MSF a traité 521 cas de choléralors de la première grande épidémie qui s’estdéclarée à Buka, sur l’île de Bougainville.© Fiona MorrisFin <strong>2011</strong>, 164 personnes travaillaient pourMSF en Papouasie Nouvelle Guinée. MSF aouvert des projets pour la première fois dansle pays en 1992.Mona,23 ans, centre de santé de Buin« Je suis enceinte de huit mois et je suisici parce que j’ai perdu les bébés demes deux premières grossesses enessayant d’accoucher à domicile.Je veux tellement ce bébé. J’attendraijusqu’à l’accouchement et je sais queje peux le mettre au monde en toutesécurité ici, au centre de santé. »1 540accouchementsréalisésPapouasie Nouvelle Guinée 85


Médecins Sans FrontièresParaguayBoquerónRégions où MSF gère des programmesEn octobre, une pénuriede médicaments a forcéMédecins Sans Frontières(MSF) à réduire les activitésde dépistage de la maladiede Chagas dans le districtde Boquerón au Paraguay.Les villageois de Campo Loa font des tests de dépistage de la maladie de Chagas.© Anna Surinyach / MSFD’abord souvent asymptomatique, la maladiede Chagas provoque à terme, dans un tiersdes cas, des problèmes de santé gravesvoire mortels tels que des complicationscardiaques et intestinales. La maladie setransmet principalement par la morsure de lavinchuca, une punaise qui vit dans les fissuresdes bâtiments en torchis. Les personnes quivivent dans ces logements pauvres sontles plus exposées.Rupture d’approvisionnementCes dernières années, le traitement de lamaladie de Chagas s’est amélioré. Des preuvesmédicales ont montré les bénéfices d’uneutilisation généralisée du benznidazole,y compris chez les adultes au stade chroniqueasymptomatique de la maladie, ce qui a defait accru la demande pour ce traitement.Des problèmes de planification au laboratoired’État brésilien, le seul qui fabrique lebenznidazole, ont provoqué un arrêt dela production en <strong>2011</strong>. MSF a exhorté leministère brésilien de la Santé à prendredes mesures immédiates pour relancer laproduction. Malgré l’engagement pris parle ministère, l’approvisionnement n’étaittoujours pas garanti en fin d’année.Gran ChacoLe Paraguay a concentré sa stratégie delutte contre la maladie de Chagas sur lecontrôle vectoriel. Dans certaines régions,il a ainsi réussi à enrayer la transmission.MSF s’est employé à soigner les cas et àsensibiliser le personnel de santé, notammentdans les structures locales, sur les optionsde traitement.Le Gran Chaco est une région vaste maisenclavée au nord-ouest du Paraguay. Leclimat y est rude, les petites villes isoléesles unes des autres, les transports publicslimités et les centres de santé rares.Dans le département de Boquerón, MSFsoutient l’hôpital régional de MariscalEstigarribia. Après l’avoir doté de nouveauxéquipements de laboratoire, le personnela débuté le dépistage en 2010. Le premiergroupe de patients a terminé le traitementen mai <strong>2011</strong>.MSF et les autorités nationales ont collaboréà la formation du personnel de dix structuresde santé du Boquerón. MSF a soutenu desdispensaires secondaires des villes de DoctorPedro P. Peña et Pirizal. Des équipes mobilesont également visité des communautés plusisolées pour les sensibiliser à la maladie,leur proposer dépistage et traitement,et les encourager à signaler la présencede la vinchuca aux autorités pour qu’unefumigation soit organisée.En <strong>2011</strong>, sur plus de 3 100 dépistages, 416 casde Chagas ont été diagnostiqués. Plus dela moitié, soit 218 patients, ont débuté untraitement. Certains ont choisi de ne pas sesoigner tandis que d’autres ne le pouvaientpas en raison de leur âge ou pour cause degrossesse ou d’allaitement.Un « bus Chagas » sensibilise les populationsUne équipe MSF sillonne toujours le pays dansle « bus Chagas » qui fait escale dans les écoleset les hôpitaux du Paraguay afin d’informer lespopulations sur cette maladie, son mode detransmission, le dépistage et le traitement. En<strong>2011</strong>, le bus s’est rendu à Asunción, la capitale,et dans les départements de Paraguarí,Cordillera et Central.Avec l’aide du ministère de la Santé et del’Organisation panaméricaine de la Santé, MSFa organisé un symposium scientifique sur lamaladie de Chagas à l’Université d’Asunción.Plus de 200 personnes, principalement desprofessionnels de santé, y ont participé.Fin <strong>2011</strong>, 35 personnes travaillaient pourMSF au Paraguay. MSF travaille dans le paysdepuis 2010.3 100dépistages de lamaladiede Chagas86 Paraguay


<strong>RAPPORT</strong> D’ACTIVITÉS <strong>2011</strong>PhilippinesBulacanFin septembre, les typhons Nesat et Nelgae ont balayé le norddes Philippines, provoquant de graves inondations et dégâtsà Luzon, l’île principale du pays.Régions où MSF gère des programmesDans la province centrale de Bulacanparticulièrement touchée par les intempéries,une équipe de médecins, infirmiers etlogisticiens de Médecins Sans Frontières(MSF) a identifié six zones basses ayant besoinde soins médicaux. Des cliniques mobilesont été déployées ; elles ont effectué plus de2 600 consultations parmi les victimes desinondations à Bulusan, Meyto, Panducot,San Jose, Santa Lucia et Sapang Bayan.L’équipe s’est déplacée en bateau et voiturepour atteindre les personnes les plusdurement touchées, et a soigné des infectionsrespiratoires aiguës et des enfants atteintsde malnutrition. Elle a également surveillél’apparition de cas de diarrhée aqueuseaiguë et de leptospirose, une grave infectionbactérienne transmise par l’eau contaminée.De plus, l’équipe a soigné des patientsatteints de maladies chroniques, telles quediabète et hypertension, dont le traitementavait été interrompu. Les cas les plus gravesont été transférés à l’hôpital provincial dansdes ambulances du ministère de la Santé.Au sud-ouest de la province, MSF a aidé lesautorités sanitaires de la ville de Calumpità remettre en état l’hôpital de districtendommagé par les inondations, et donnémédicaments et matériel.MSF a distribué 20 000 litres d’eau potableet 2 450 jerrycans dans trois districts.Pour prévenir la propagation de maladies,l’équipe a participé à la collecte des déchets.La situation s’étant nettement améliorée,MSF s’est retiré de Bulacan après deux semaines.Fin <strong>2011</strong>, 2 personnes travaillaient pour MSFaux Philippines. MSF a ouvert des projets pourla première fois dans le pays en 1987.© Nathalie RobertsUne équipe médicale assiste les victimes des inondations qui ont perdu leur maison.Philippines 87


Médecins Sans FrontièresRépubliquedémocratiquedu CongoL’accès aux soins est difficileen République démocratiquedu Congo (RDC), y comprisaux soins de santé primaires.ÉquateurOrientaleDe violents incidents se produisent chaquejour dans l’est du pays, en raison deretournements d’alliance entre groupesarmés et à cause du banditisme.Les besoins médicaux y sont énormes et le tauxde mortalité infantile l’un des plus élevés aumonde. Or l’insécurité générale et la criminalitédans la région ont parfois forcé Médecins SansFrontières (MSF) à suspendre ses activités.KinshasaBandunduKasaï OccidentalNord-KivuSud-KivuManiemaKatangaRéponse aux épidémiesMSF dispose d’un réseau d’équipes d’urgenceprêtes à intervenir en cas d’épidémies dansle pays. Elles ont ainsi vacciné plus de troismillions d’enfants et soigné plus de 13 700 casde rougeole lors d’une épidémie en <strong>2011</strong>.Le paludisme est responsable d’environ40 % de la mortalité infantile en RDC.MSF a enregistré dans ses hôpitaux à l’estRégions où MSF gère des programmesdu pays une augmentation de 250 % del’incidence du paludisme par rapport à 2009.Les équipes ont soigné plus de 158 000 casdans les provinces du Nord- et Sud-Kivu,Katanga, Équateur, Maniema et Orientale.Agglomérations, villes ou villages où MSF travailleMSF est également intervenu en réponse àdes épidémies de choléra dans les provincesdu Nord- et Sud-Kivu, Bandundu, Équateur,et Orientale, et à Kinshasa, la capitale. Descentres de traitement ont été ouverts poursoigner des milliers de patients.Traitement du VIHLa RDC compterait plus d’un million deséropositifs mais, avec quelque 350 000 patientsen attente d’un traitement antirétroviral (ARV),le pays aurait aussi l’une des plus faiblescouvertures des besoins en ARV au monde.Or, les donateurs aggravent encore la situationen se détournant des programmes de luttecontre le VIH.MSF gère un hôpital spécialisé dans letraitement du VIH à Kinshasa et proposeune prise en charge de la maladie dans deshôpitaux et centres de santé de tout le pays :au total, plus de 5 000 patients séropositifssont suivis par MSF.Un chirurgien opère une femme victime d’un accident de mobylette, hôpital de Dungu.© Ben MilpasProgramme de lutte contre la maladiedu sommeilLa prévalence de la maladie du sommeil(trypanosomiase humaine africaine) dans lesdistricts des Haut- et Bas-Uélé de la provinceOrientale est considérée comme l’une des88 République démocratique du Congo


<strong>RAPPORT</strong> D’ACTIVITÉS <strong>2011</strong>© Robin Meldrum / MSFUn infirmier examine un bébé âgé de 16 mois au centre de nutrition de l’hôpital de Niangara.plus élevées au monde. Cette maladieparasitaire transmise par la mouche tsé-tséest mortelle si elle n’est pas prise en charge.En <strong>2011</strong>, le personnel MSF a fait des dizainesde milliers de tests de dépistage dans uneclinique mobile et les programmes deDingila (Haut-Uélé) et Doruma (Bas-Uélé),et soigné environ 1 500 cas.Aide médicale aux victimes du conflitFin <strong>2011</strong>, le Nord-Kivu recensait plus de500 000 déplacés et le Sud-Kivu, 630 000.MSF soigne les populations piégées par leconflit dans plusieurs hôpitaux et centresde santé de ces provinces. Au Nord-Kivu,des équipes dispensent des soins de santéprimaires et spécialisés à Masisi, Mweso,Pinga, Birambizo, Rutshuru, Nyanzale et danset autour des villes de Goma et Butembo.L’an dernier, plusieurs services de l’hôpital deRutshuru ont été transférés au ministère dela Santé. Au total, le personnel a reçu plus de404 000 consultations dans cette province. AuSud-Kivu, des services similaires sont offertsà Kalonge, où le programme a été élargiaux centres de santé de Lulingu, des HautsPlateaux et de Shabunda et à un deuxièmehôpital à Matili. De plus, le personnel gère descliniques mobiles qui desservent les habitantsdes zones enclavées et des camps. Au Sud-Kivu,MSF dispose également d’une équipe dédiéeaux interventions d’urgence.MSF offre des soins de base, y comprisvaccinations et soutien nutritionnel, danscinq camps de la frontière entre le Sud-Kivuet le Katanga et assure un accès à l’eau potable.Au Katanga, MSF dispense depuis septembredes soins de santé primaires et une aidealimentaire dans deux camps au nord dela ville de Kalemie.À Manomo, Shamwana et Masisi, au Katanga,et au Nord-Kivu, des équipes de chirurgiensMSF ont opéré plus de 110 femmes souffrantde fistule obstétricale. Ces fistules sontdes lésions du canal utérin généralementprovoquées par un accouchement long oul’arrêt de la progression du travail. Ellesgénèrent des incontinences, souvent sourced’exclusion sociale.MSF a transféré certaines de ses activités deBunia, dans la province Orientale, à Sofepadi,une organisation locale qui traite les maladiessexuellement transmissibles et offre des servicesde planning familial et une aide aux victimesde violences sexuelles. MSF apporte un soutienmédical, technique et financier à Sofepadi etse concentre dorénavant sur les interventionsd’urgence et le traitement du VIH chez lesenfants de moins de 15 ans. À Gety, uneéquipe dispense des soins de santé primaireset d’urgence et gère un centre de nutritionthérapeutique ouvert 24 heures sur 24.En avril, au Sud-Kivu, des hommes armés enuniforme ont ouvert le feu sur un véhiculeMSF qui se rendait à Marungu près des HautsPlateaux, ont dévalisé le chauffeur et toutvolé. Plus tard, des hommes armés ontattaqué un autre véhicule MSF sur la routeentre Bukavu et Uvira, blessant deux membresdu personnel. En novembre, ce sont plusieurshommes armés qui sont entrés de force dansla résidence de MSF à Masisi, au Nord-Kivu.Ils ont ouvert le feu et touché un membrede l’équipe à l’épaule. MSF a suspendu lesactivités médicales mobiles dans la régionmais maintenu une aide d’urgence minimaleà l’hôpital général de référence de Masisi.En <strong>2011</strong>, 108 attaques sur des travailleurshumanitaires ont été recensées au Nord-Kivu.Soins hospitaliers au ManiemaMSF a repris en 2006 l’hôpital de Lubutu quidessert une population de 100 000 habitants.Fin <strong>2011</strong>, il comptait 160 lits et le taux demortalité dans la région avait été divisé parcinq depuis 2005. En 2012, MSF projettede transférer les activités à une autreorganisation non gouvernementale.Violences sexuellesOutre l’aide aux victimes de violencessexuelles dispensée dans ses programmes desanté, MSF est intervenu dans le cadre d’unedizaine de viols collectifs autour de Fizi auSud-Kivu, et Pinga au Nord-Kivu. Au total,plus de 2 300 personnes ont bénéficiéd’une aide médicale et psychologique.Fin <strong>2011</strong>, 2 919 personnes travaillaient pourMSF en République démocratique du Congo.MSF est présent dans le pays depuis 1981.République démocratique du Congo 89


Médecins Sans FrontièresRépubliquecentrafricaineOuham-PendéOuhamMambéré-KadeiBamingui-BangoranHaut-MbomouRégions où MSF gère des programmesAgglomérations, villes ou villages où MSF travailleEn République centrafricaine,les taux de mortalitésystématiquement au-dessusdes seuils d’urgence mettenten lumière le besoin urgentd’une intervention médicalede grande ampleur.Prévalence élevée de maladies évitables etcurables, échec du système de santé et annéesde conflit expliquent les taux de mortalitéparticulièrement élevés enregistrés en <strong>2011</strong>.Pourtant, le financement de la santé baisse.Dans le rapport République centrafricaine : unecrise silencieuse, publié en <strong>2011</strong>, Médecins SansFrontières (MSF) appelle à renforcer l’aidemédicale dans ce pays.MSF apporte son soutien à neuf hôpitauxet 36 centres de santé dans cinq des17 préfectures du pays, principalement leszones frontalières plus instables où l’accèsaux soins s’avère très difficile.Programmes d’urgenceEn 2010, l’équipe MSF à Mambéré-Kadeï aouvert un nouveau programme dans le districtde Carnot. MSF y dispense des soins pédiatriqueset prend en charge tuberculose (TB) et VIHà l’hôpital et dans quatre dispensaires. En<strong>2011</strong>, MSF a admis près de 520 nouveauxséropositifs et reçu 5 500 consultations.intervient toujours auprès des réfugiés quiont fui la violence en RDC. L’équipe a reçuprès de 31 000 consultations médicales et,en fin d’année, a commencé à administrerdes antirétroviraux (ARV) aux séropositifs.Soutien aux services de santé primaireset spécialisésÀ Paoua, une ville de l’Ouham-Pendé qui seremet d’un conflit, MSF fournit des soinspédiatriques, chirurgicaux, maternels, d’urgenceet ambulatoires. Outre les 18 900 consultationsambulatoires et les plus de 2 700 admissionsà l’hôpital, le personnel a effectué desconsultations dans sept centres de santédes environs.Les équipes offrent des services similaires dansdes sites encore en proie à l’insécurité et àla violence. Dans les hôpitaux de Batangafo,Boguila et Kabo dans la préfecture d’Ouham,le personnel a reçu quelque 16 700 consultations,hospitalisé 940 patients et effectué plus de180 accouchements par mois. À Boguila,MSF a organisé plusieurs « camps de chirurgie »ponctuels pour des interventions chirurgicalesspécialisées qui sans cela ne seraient pasdisponibles dans la région. Le personnel travailleaussi dans 14 dispensaires autour des hôpitaux.MSF a pu confirmer cette année que la maladiedu sommeil (trypanosomiase humaine africaine)était sous contrôle dans la zone de Maitikoulou.Non traitée, cette maladie parasitaire transmisepar la mouche tsé-tsé est généralement mortelle.MSF a pu démontrer que la prévalence étaittombée sous 0,5 %. L’équipe a égalementmené plus de 56 000 consultations médicaleset 35 000 consultations prénatales en <strong>2011</strong>avant de fermer certains dispensaires etde transférer la gestion de l’hôpital deMaitikoulou aux autorités.À Ndele, chef-lieu de la préfecture deBamingui-Bangoran, une équipe a fourniune aide médicale aux déplacés et résidents.Les chirurgiens ont pratiqué en moyenne14 opérations par mois à l’hôpital. Les équipesont également déployé des cliniques mobileset travaillé dans cinq centres de santé.Lutte contre trois fléaux : le paludisme,le VIH et la TBLe paludisme reste une menace majeurede santé publique et la principale cause demorbidité et de mortalité chez les enfantsen République centrafricaine. Au total, MSFa traité plus de 212 000 cas en <strong>2011</strong>.En juillet <strong>2011</strong>, 998 séropositifs recevaient desARV dans les cliniques MSF, soit beaucoupplus que l’année dernière. Toutefois, le Centrenational de lutte contre le sida estime que45 000 personnes, dont 14 000 enfants, ontactuellement besoin d’ARV. Or, seul un tiersd’entre eux est aujourd’hui sous traitement.La prévalence de la TB a augmenté aussi bienchez les séropositifs que les séronégatifs etaurait, selon les estimations, au moins doubléentre 1990 et 2009. MSF fournit diagnosticet traitement TB dans ses hôpitaux deBatangafo, Kabo et Ndele.Fin <strong>2011</strong>, 1 341 personnes travaillaient pourMSF en République centrafricaine. MSF estprésent dans le pays depuis 1996.Carnot n’est le théâtre d’aucun conflitni n’accueille beaucoup de déplacés.Des enquêtes menées en <strong>2011</strong> révèlentpourtant des taux de mortalité au moinstrois fois supérieurs au seuil d’urgence.MSF étendra donc ses activités en 2012.En octobre, MSF a transféré le programmed’aide d’urgence de Gadzi aux autoritésnationales et locales.À Zémio, à la frontière de la Républiquedémocratique du Congo (RDC), MSF90 République centrafricaineUne femme enceinte est transférée à l’hôpital de Paoua, Ouham-Pendé.© Talia Bouchouare / MSF


<strong>RAPPORT</strong> D’ACTIVITÉS <strong>2011</strong>Sierra LeoneDix ans après la fin de la guerre civile, la Sierra Leone n’enfinit pas de panser ses plaies. Médecins Sans Frontières(MSF) s’emploie à améliorer la santé maternelle et infantile.BoRégions où MSF gère des programmesEn périphérie de Bo, la deuxième ville dupays, MSF dispense des soins obstétriques etpédiatriques spécialisés à l’hôpital de référencede 200 lits de Gondama. En <strong>2011</strong>, le personneldu centre a soigné plus de 8 700 enfantset pratiqué plus de 1 300 accouchements,dont 723 césariennes.MSF a traité plus de 1 600 enfants souffrantde malnutrition sévère dans son programmede Gondama et référé les cas compliquésà l’hôpital gouvernemental de Bo, dont lepersonnel reçoit le soutien d’un infirmier MSF.Le réseau de soignants communautaires misen place pour diagnostiquer et traiter descas simples de paludisme dans le voisinagea vu ses effectifs baisser par rapport auxannées précédentes. MSF le soutienttoujours tout en recentrant sa lutte contrele paludisme sur la fourniture de traitementsspécialisés à Gondama.Soins de santé au niveau localUne équipe offre dans cinq centres de santécommunautaires du district de Bo des soinsde santé primaires et prénatals, ainsi qu’uneprise en charge de la malnutrition et dupaludisme. Elle mène également des actionsde promotion de la santé.Manque de personnel qualifié et insuffisancedes structures de santé expliquent que lespatients qui ont besoin de soins spécialisésarrivent souvent à l’hôpital à des stades trèsavancés de la maladie ou de la grossesse. MSFpropose un service qui permet aux patientsd’arriver plus vite à l’hôpital. Trois ambulancessont postées 24 heures sur 24 dans lescentres de santé du district pour transportergratuitement les patients à Gondama. Lescas plus compliqués sont référés à Freetown,la capitale.Fièvre de LassaLa fièvre de Lassa est une fièvre hémorragiquevirale qui sévit en Afrique de l’Ouest. C’estune maladie aiguë qui atteint notammentle foie, la rate et les reins. MSF gère uneambulance pour transporter les cas à Kenema,à 300 kilomètres à l’est de Freetown, dontl’hôpital dispose d’un service spécialisé pourles accueillir.Fin <strong>2011</strong>, 484 personnes travaillaient pourMSF en Sierra Leone. MSF a ouvert des projetspour la première fois dans le pays en 1985.© Niklas Bergstrand / MSFVisite de routine au centre de référence de Gondama dans le district de Bo.Sierra Leone 91


Médecins Sans FrontièresSoudan du SudLa République du Soudan duSud a vu le jour le 9 juillet<strong>2011</strong> et doit déjà faire faceà de multiples crises.Bahr elGhazalNordBahr el GhazaloccidentalAgokUnitéHaut-NilSelon l’ONU, quelque 350 000 réfugiés sontrentrés au Soudan du Sud entre novembre2010 et fin <strong>2011</strong>, tandis que les violencesfaisaient environ 300 000 déplacés.Médecins Sans Frontières (MSF) a poursuivison aide d’urgence.Au Soudan du Sud ainsi que dans la régiontransitoire d’Abyei, MSF offre soins maternels,programmes de nutrition, chirurgie, et priseen charge de la tuberculose, du paludismeet du kala-azar.En septembre, MSF a entamé des négociationsavec les autorités pour construire un hôpitaldestiné à offrir soins pédiatriques, chirurgieet services obstétriques d’urgence à Juba,la capitale.Conflit et intervention d’urgence dansle JongleiDepuis 2009, les vols de bétail intercommunautairesparticulièrement violentsse sont multipliés dans l’État de Jonglei, àl’est. Des villages entiers ont été détruits.Au cours de la dernière semaine de décembre,l’hôpital MSF dans la ville de Pibor a été misà sac et la clinique MSF à Lekwongole brûlée ;WarrapÉquatoriaoccidentalRégions où MSF gère des programmesseuls les murs et le toit ont résisté. Parmi lesnombreux tués figurent le gardien de MSFet son épouse. MSF a soigné 108 victimesdans les semaines qui ont suivi cette attaque.Beaucoup de personnes effrayées sontrestées cachées dans la brousse pendant dessemaines provoquant une augmentationdes cas de malnutrition et de paludisme.MSF est le seul prestataire de soins pourles 160 000 habitants du comté de Pibor,les autres services de santé les plus prochesétant à plus de 150 kilomètres. En <strong>2011</strong>,l’équipe a reçu environ 12 500 consultationsà Pibor et plus de 11 800 dans les villagesJongleiAgglomérations, villes ou villages où MSF travaillede Lekwongole et Gumuruk. Elle a traitéquelque 2 500 cas de paludisme, 1 000 enfantssévèrement malnutris et 500 victimesde violences.À Lankien, plus au nord, la clinique de MSFdessert quelque 127 000 personnes. Sur lessites de Pieri et Yuai, les équipes dispensenttous types de soins médicaux, des infectionsrespiratoires aux plaies. En <strong>2011</strong>, elles ontsoigné plus de 74 600 patients ambulatoires.En août, à la suite d’un raid sur Pieri et12 villages voisins, MSF a soigné plus de100 blessés et en a référé 57 aux hôpitauxde Leer et Nasir. La majorité des victimesétaient des femmes et des enfants blesséspar balles. Un membre du personnel MSF aété tué avec toute sa famille. Les auteurs duraid ont pillé l’enceinte et la clinique MSFà Pieri et y ont partiellement mis le feu.Début décembre, les équipes ont étenduleurs activités à Lankien, Pieri et Yuai pourrépondre à une flambée de paludisme.Elles ont soigné 3 160 cas en un mois, alorsque la moyenne est habituellement de300 à 400 cas.Un enfant est vacciné contre la rougeole à Abathok.© Avril Benoit / MSFIntervention d’urgence à Abyei et dansles environsLa région d’Abyei, que se disputent leSoudan et le Soudan du Sud, a été le théâtrede violents affrontements en mai. L’hôpitalMSF à Agok, à 40 kilomètres au sud d’Abyei,a reçu 42 blessés en moins de 48 heures etsoigné au moins 2 300 patients durant lesdeux premières semaines d’affrontements.La plupart des habitants ont fui avec cequ’ils pouvaient porter. C’est pourquoiMSF a distribué du matériel médical et desproduits d’urgence tels qu’abris, bâches,94 Soudan du Sud


<strong>RAPPORT</strong> D’ACTIVITÉS <strong>2011</strong>© Corentin FohlenDes réfugiés qui ont fui la région disputée d’Abyei reçoivent du matériel de secours.moustiquaires et savon. MSF a aussi installéun point de réhydratation à l’hôpitald’Agok. Des équipes mobiles ont soignéles blessés et les déplacés dans plusieurspetits villages en périphérie d’Agok. En<strong>2011</strong>, MSF a effectué 26 000 consultationsambulatoires dans l’hôpital.Suite à une évaluation nutritionnelle ennovembre, MSF a offert des supplémentsnutritionnels à tous les enfants de moins decinq ans. Le premier lot a été distribué endécembre à 10 200 enfants.Réfugiés du SoudanFin novembre, MSF est intervenu enurgence lorsque des milliers de réfugiésont fui l’État du Nil bleu, au Soudan, pourrejoindre plusieurs localités du comté deMaban, dans le Haut-Nil.Fin <strong>2011</strong>, environ 35 000 réfugiés étaientarrivés dans les camps de Doro et Jamam,et leur nombre devait dépasser les 90 000en avril 2012. Outre l’ouverture d’un hôpitaldans le camp de Doro, les équipes MSF ontdispensé des soins d’urgence aux réfugiésarrivant au point de passage d’El-Fuj, menédes campagnes de vaccination et distribuéune aide alimentaire d’urgence. MSF a misà disposition de l’eau potable et appeléles organisations spécialisées dans l’eauet l’assainissement à mettre en œuvre dessolutions plus durables.En décembre, MSF a dispensé des soinsmédicaux à quelque 20 000 réfugiés arrivésà Yida, dans l’État de l’Unité, juste au sud dela frontière avec le Kordofan du Sud, un Étattrès instable du Soudan.Soins maternels à AweilMalgré les violences qui ont éclaté le longde la frontière avec le Soudan, l’État du BahrEl Ghazal Nord est resté relativement stable.En <strong>2011</strong>, MSF a transféré au ministère de laSanté son programme de soins primaireset pédiatriques ambulatoires de l’hôpitald’Aweil, et déployé ses ressources et sonsavoir-faire sur les soins spécialisés enmaternité, pédiatrie et nutrition. En <strong>2011</strong>,MSF a admis plus de 1 200 enfants dans leprogramme de nutrition et près de 3 800en pédiatrie. Le personnel a pratiqué plusde 3 400 accouchements à l’hôpital.Dans le Bahr El Ghazal Occidental, MSF asoutenu la maternité et les services de pédiatrieet de chirurgie de l’hôpital civil de Raja :l’équipe a reçu plus de 12 000 consultationspédiatriques et hospitalisé plus de 1 600 enfants.Dans l’État d’Équatoria Occidental, MSF asoigné quelque 24 000 patients à l’hôpital civilde Yambio (soins maternels et pédiatriques,traitement du paludisme et de la malnutrition)et dispensé des soins aux populationsdéplacées par les violences.Fin <strong>2011</strong>, 1 872 personnes travaillaient pourMSF au Soudan du Sud. MSF est présent dansle pays depuis 1983.Wathoudéplacée de Lekwongole« Ils ont commencé à tirer et j’ai essayéde fuir mais je suis tombée et me suisblessée au dos. Ce n’est toujours pasrétabli. Quand je dors, je n’ai pas decouverture ou autre protection pourme couvrir ; je dors dans les vêtementsque je porte. J’ai faim : je n’ai pas denourriture, rien à manger. Ma mère estvieille et ne peut pas marcher. Il fautla porter. Mais elle est toujours en vie.Le paludisme s’attaque aux enfantset il y a très peu de moustiquairesici. Quand les enfants attrapent lepaludisme, nous les emmenons àl’hôpital de MSF. »Soudan du Sud 95


Médecins Sans FrontièresSoudanNord-DarfourMer RougeEl GedarefAu Soudan, Médecins Sans Frontières (MSF) s’emploie àapporter une aide médicale aux populations dans les zones deconflit et les régions enclavées qui ont peu accès aux soins.MSF traite également le kala-azar (leishmaniose viscérale).Sud-DarfourRégions où MSF gère des programmesDes contraintes administratives continuenttoutefois à entraver la fourniture de soins dequalité dans certaines zones. MSF a proposéà maintes reprises d’ouvrir des servicesmédicaux dans les États du Nil bleu et duKordofan du Sud, où la violence fait rage,mais s’est heurté à un refus.Kala-azarMSF collabore depuis 2010 avec le ministèrede la Santé pour traiter le kala-azar, unemaladie peu diagnostiquée qui est mortellesi elle n’est pas soignée. Elle est endémiquedans le bassin de la rivière Atbara, dansl’État d’El Gedaref, à l’est du Soudan. L’andernier, 3 090 personnes ont été dépistées ;729 se sont révélées positives et ont ététraitées à l’hôpital de Tabarak Allah.Accueillant de nombreux cas, cet hôpitalest l’un des rares sites où il est possible demener des recherches opérationnelles surcette maladie négligée. En juillet, l’équipe aintroduit un nouveau schéma thérapeutique.Élaboré par la Drugs for Neglected Diseasesinitiative (DNDi) et des scientifiquessoudanais, il réduit la durée de traitement de30 à 17 jours. MSF a également apporté sonsoutien au personnel de l’hôpital pour soignergratuitement plus de 19 600 patients souffrantd’autres maladies. En fin d’année, MSF a prisla décision d’étendre ce programme à l’Étatvoisin de Sennar, où un nouveau projet a étéouvert en novembre.DarfourAu Darfour, combats sporadiques etbanditisme entravent toujours l’accès despopulations aux soins. Beaucoup ont fuila violence et ne peuvent toujours pasrentrer dans leurs villages. En <strong>2011</strong>, MSF agéré cinq programmes médicaux, malgrél’insécurité et les obstacles administratifs quiont forcé le personnel international à limitersa présence à des « visites éclair » pour former,soutenir le personnel et garantir les normesde soins.Au Sud-Darfour, un programme de nutritiona été ouvert en mars après une évaluationmenée dans la région de Shaeria ; 469 enfantsy ont été soignés. Le contexte de tensionsintercommunautaires dans la région a faitclairement apparaître la nécessité d’apporterune aide plus large à l’hôpital et auxcliniques rurales désertées. MSF a ouvert unprogramme de soins intégrés pour aider leministère de la Santé. Les premiers patientsont été accueillis début 2012.Dans le Nord-Darfour, MSF a mené plus de150 000 consultations ambulatoires. À ShangilTobaya, l’hôpital MSF fournit des soins desanté primaires et spécialisés, notammenten pédiatrie et santé reproductive, ainsi quedu counselling. Une équipe mobile se rend àdos d’âne dans les villages voisins dépourvusd’accès aux soins médicaux. L’équipe deTawila collabore avec les structures de santélocales pour offrir, à la communauté et auxhabitants de trois camps de déplacés, dessoins complets dont un service d’urgencesouvert 24 heures sur 24. Près d’El Fasher, lacapitale de l’État, MSF gérait un programmede nutrition thérapeutique dans les campsd’Abushok et Al Salam. De janvier à juillet,plus de 1 000 enfants ont été admis enambulatoire et 239 hospitalisés. Le projeta été transféré au ministère de la Santé enjuillet. À Dar Zaghawa, près de la frontièretchadienne, l’équipe soutient cinq centres desanté et fait des interventions d’urgencelors d’affrontements.À Kaguro, une zone aux mains des forcesd’opposition, MSF a dispensé des soinsspécialisés et de la chirurgie à l’hôpital,et des soins de santé primaires danscinq cliniques rurales. L’équipe a donnéplus de 39 000 consultations et pratiqué119 opérations majeures. Toutefois, lesdifficultés pour obtenir l’autorisationd’approvisionner le programme enmédicaments et matériel essentielscompromettent les activités.Des déplacés attendent leur tour à la consultation médicale, Nord-Darfour.© Juan-Carlos TomasiAutres interventions d’urgenceDans l’État de la Mer Rouge, près de lafrontière avec l’Érythrée, MSF a aidé leministère de la Santé à faire face aux fortesinondations qui ont touché la région deMarafit de novembre 2010 à mars <strong>2011</strong>.Le personnel a distribué des kits de secoursà 200 ménages et une tonne de supplémentsnutritionnels à quelque 1 500 enfants àrisque de malnutrition. En juin, face à uneflambée de rougeole, l’équipe MSF baséeà l’hôpital de Tabarak Allah a mené avecles autorités une campagne de vaccination.Au total, 44 800 enfants ont été vaccinéset 620 cas ont été soignés.Fin <strong>2011</strong>, 853 personnes travaillaient pourMSF au Soudan. MSF est présent dans le paysdepuis 1979.96 Soudan


<strong>RAPPORT</strong> D’ACTIVITÉS <strong>2011</strong>Sri LankaKilinochchiPoint PedroMullaitivuVavuniyaAgglomérations, villes ou villages où MSF travailleEn <strong>2011</strong>, Médecins SansFrontières (MSF) a poursuivison action dans la province duNord auprès des populationsaffectées par une guerre civilequi a pris fin en 2009.Les autorités sanitaires se sont employées àrétablir le système de santé dans les régionsravagées par le conflit. En septembre,constatant que les services de santé générauxparvenaient, malgré des pénuries, à répondreaux besoins de base, l’équipe s’est concentréesur les soins spécialisés et la santé mentale.Chirurgie réparatrice et rééducationUne équipe a commencé en 2009 à pratiquer dela chirurgie orthopédique réparatrice à l’hôpitalgénéral de Vavuniya. En <strong>2011</strong>, elle a encoreopéré 150 patients présentant des blessures deguerre complexes avant de clore le programmeen décembre et de transférer médicaments etmatériel chirurgical au ministère de la Santé.Les patients atteints de lésions médullaires ontété soignés dans le programme de rééducationgéré par MSF à l’hôpital Pampaimadhude Vavuniya. La rééducation améliore nonseulement la qualité de vie des patientsmais aussi leur espérance de vie. L’équipe del’hôpital a assuré prise en charge médicale,physiothérapie et soins de santé mentale. Laphysiothérapie améliore la mobilité des patientset le coaching les aide à se préparer à vivre horsde l’hôpital. Le personnel les accompagneégalement pour trouver une formation ou untravail à leur sortie. En octobre, 90 patientsavaient terminé leur traitement et quitté leprogramme. MSF s’est alors retiré et a transférétous les équipements au ministère de la Santé.Chirurgie et soins d’urgenceDans les hôpitaux de Point Pedro, à l’extrêmenord, et de Mullaitivu, sur la côte nord-est, MSFa soutenu les services d’urgence, de chirurgie,de gynécologie et d’obstétrique.Les chirurgiens ont pratiqué 1 720 opérationsmajeures et 1 600 mineures. Le personnelmédical a reçu plus de 6 900 consultationsd’urgence, donné des soins prénatals à environ5 300 femmes et pratiqué 929 accouchements.À Point Pedro, MSF a également forméle personnel de l’hôpital en hygiène delaboratoire, stérilisation et prophylaxie, avantde se retirer en fin d’année.L’équipe de Mullaitivu poursuit son action pouraméliorer l’accès des populations locales auxsoins grâce à des cliniques mobiles déployéesdans cinq sites du district. Elle a reçu plus de11 500 consultations durant l’année.Santé mentaleEn <strong>2011</strong>, MSF a considérablement étoffé sonoffre de soutien psychologique dans le districtde Mullaitivu. La plupart des patients étaientdes femmes qui ont vécu dans les campsde déplacés après la guerre. Le personnela travaillé sur huit sites du district et assuréprès de 3 600 consultations individuelles etsessions de groupe. Un psychiatre a soignéles cas de syndrome de stress post-traumatique,de dépression, d’épilepsie et de psychose.MSF a également dispensé des soins de santémentale à Kilinochchi. Plus de 433 patientsayant perdu plusieurs membres de leur familledans le conflit ont participé aux sessions.Fin <strong>2011</strong>, 310 personnes travaillaient pour MSFau Sri Lanka. MSF a ouvert des projets pourla première fois dans le pays en 1986.© Pete MastersConsultation chirurgicale à l’hôpital de Point Pedro, province du Nord.Sri Lanka 97


Médecins Sans FrontièresSwazilandMankayaneMatsaphaNhlanganoShiselweniRégions où MSF gère des programmesAgglomérations, villes ou villages où MSF travailleLe Swaziland est confronté àune double épidémie de VIH/sida et de tuberculose (TB).Une crise financière nationalerend l’intensification de lalutte contre ces deux maladiesplus difficile encore.L’année <strong>2011</strong> a été marquée par des grèveset des manifestations et le gouvernementa eu la plus grande difficulté à trouver lesfonds pour acheter les médicaments et lematériel nécessaires à la lutte contre le VIH.Celui-ci touche des milliers de vies : prèsde 26 % des adultes âgés de 15 à 49 anset 4 femmes enceintes sur 10 sont atteints.Quelque 80 % des patients tuberculeux sontco-infectés par le VIH.Traitement du VIH et de la TB à ShiselweniLe Swaziland est un pays rural, aux multiplespetits villages isolés. Les trajets pour se rendreaux centres de santé sont longs et coûteux.Depuis 2007, Médecins Sans Frontières(MSF) s’emploie à fournir une prise encharge gratuite au plus près des personnesatteintes par le VIH et la TB à Shiselweni, larégion la plus pauvre et la plus enclavée ausud. Aujourd’hui, 22 cliniques rurales traitentles co-infections pour qu’ainsi les patientsreçoivent tous leurs traitements en un mêmelieu. Plus de 2 000 patients tuberculeux sontsoignés chaque année. Fin <strong>2011</strong>, 18 000patients étaient sous antirétroviraux (ARV).En <strong>2011</strong>, MSF a intégré du personnel issu dela communauté qui gère dépistage et conseilpsychosocial. Depuis lors, le nombre de testsa plus que triplé pour atteindre 2 300 par mois.MSF travaille aussi dans un centre de santé dela ville de Matsapha, au centre du pays, eta soigné 378 cas de TB et mis 705 patientssous ARV. Ce centre offre des soins completsaux ouvriers locaux : des consultations sontouvertes en dehors des heures de travail afinque les employés du textile puissent venir. ÀMankayane, non loin de là, l’équipe MSF aUne femme agent communautaire d’appui au traitement prépare une injection pourune patiente atteinte de TB multirésistante.aidé le personnel du ministère de la Santé àaméliorer le diagnostic et le traitement de 664patients co-infectés par le VIH et la TB et soigné60 cas de tuberculose résistante (TB-R).Nouveau centre de prise en chargede la TB-RLa gestion de la TB-R pose un défi croissantau Swaziland. Cette forme de TB peut setransmettre de personne à personne mais peutaussi se développer lorsqu’une personne atteintede TB devient résistante aux antituberculeuxclassiques. Le traitement de la TB-R entraîne denombreux effets secondaires et est très pénible,avec des injections quotidiennes pendant aumoins six mois, puis la prise de 18 compriméspar jour pouvant durer jusqu’à deux ans.Près de 8 % des nouveaux cas de TB sontrésistants. MSF a aidé le Laboratoire national deréférence pour la tuberculose à les diagnostiquer.Fin <strong>2011</strong>, 172 patients étaient traités contre laTB-R dans la seule région de Shiselweni.En septembre, une nouvelle unité de TB-Rest inaugurée en présence du roi Mswati IIIà Nhlangano, une grande ville au sud dupays. Construite par MSF et cogérée avecle ministère de la Santé, elle complètel’approche communautaire du traitementcar elle permet d’hospitaliser les patientstrès malades plus près de chez eux.Onze cliniques rurales ont aussi été remisesen état. Elles ont été équipées de nouvellessalles d’attente bien ventilées et de salles deconsultation supplémentaires. À Matsapha etMankayane, MSF a introduit un nouvel appareilde dépistage plus rapide qui permet dedétecter certaines formes de résistance.Nouvelle répartition des tâches à l’échelledu paysTrès peu de médecins swazis travaillent dansle secteur public en dehors de la capitaleMbabane et nombre de ceux que le paysforme partent à l’étranger, où les conditionsd’emploi sont meilleures.Le manque de personnel médical constituele principal obstacle au développementde la capacité des services de santé. MSFapplique dans ses programmes une nouvellerépartition des tâches afin d’admettre plusde patients. Les infirmiers sont formés pourmettre, à la place des médecins, les patientssous ARV ou sous traitement TB dans lescas non compliqués et non résistants. Desconseillers sont formés au dépistage du VIHafin de décharger les infirmiers. En <strong>2011</strong>, leministère de la Santé a commencé à élaborerun cadre national de répartition des tâches,qui devrait considérablement accroître lescapacités en personnel dans tout le pays.Pénurie de médicamentsLes épidémies de VIH et TB ont été déclaréesurgences nationales au Swaziland. En <strong>2011</strong>,MSF a pourtant dû puiser dans ses stocksd’ARV de secours pour soigner des milliers depatients, en raison de l’épuisement des stocksnationaux. MSF a appelé le roi Mswati III àveiller à ce que tout soit mis en œuvre pourque médicaments et matériels de laboratoiresoient fournis et distribués à temps auxstructures de santé et aux patients.Fin <strong>2011</strong>, 246 personnes travaillaient pour MSFau Swaziland. MSF est présent dans le paysdepuis 2007.© Sarah-Eve Hammond / MSF98 Swaziland


Médecins Sans FrontièresTchadLe Tchad détient le sinistrerecord de la plus hautemortalité infanto-juvénileau monde. Médecins SansFrontières (MSF) concentreson action sur les soinsmaternels et pédiatriques etles interventions d’urgence.À Am Timan, MSF soutient l’hôpital dedistrict du ministère de la Santé et septdispensaires. Les équipes ont soigné plusde 3 700 enfants en pédiatrie, reçu quelque7 300 consultations prénatales et pratiqué1 795 accouchements. Plus de 5 300 enfantsde moins de cinq ans malnutris ont été prisen charge.KanemTandjiléAbéchéMassakoryN’DjamenaKerfiChari-BaguirmiSalamatMayo-Kebbi EstAm TimanMayo-Kebbi OuestMoyen-ChariLogoné OccidentalLogoné OrientalMandoulRégions où MSF gère des programmes Agglomérations, villes ou villages où MSF travailleAu sud-est, MSF intervient dans le centrede santé de Kerfi et dispense aux déplacéstchadiens et aux locaux des soins complets,y compris soutien nutritionnel, transfusionssanguines, santé reproductive et aide auxvictimes de violences sexuelles. L’équipea soigné plus de 27 800 patients et référéles cas graves aux hôpitaux. Le personnelde la maternité a reçu 3 500 consultationsprénatales et pratiqué 188 accouchements.Après le départ des déplacés, la pression surles services de santé de la région a diminuéet MSF s’est retiré de ce centre.À Massakory, dans l’Ouest, MSF traiteprincipalement la malnutrition chez lesmoins de cinq ans et offre une aide médicaled’urgence aux moins de 15 ans. Pendant la« période de soudure », lorsque la pénurie denourriture est particulièrement grave, plus de170 lits de l’hôpital sont réservés aux enfantsqui ont besoin d’une aide nutritionnelle oud’autres soins médicaux vitaux. En <strong>2011</strong>,environ 1 200 enfants ont ainsi été admispour malnutrition et 750, pour paludisme,méningite, diarrhée ou infections respiratoires.Environ 3 200 cas de malnutrition sévère ontété traités dans le programme ambulatoire etplus de 6 400 enfants de moins de trois ansont reçu des suppléments nutritionnels àtitre préventif.sont des lésions du canal utérin causées le plussouvent par un accouchement long ou l’arrêtde la progression du travail. Elles provoquentsouvent des incontinences qui entraînent lerejet de la famille et de la communauté.À l’hôpital régional d’Abéché, MSF soutientles services de gynécologie et d’obstétrique,et le personnel médical spécialement forméa pratiqué plus de 2 980 accouchements et222 réparations chirurgicales de fistules.Des soins obstétriques qualifiés permettentde prévenir leur apparition.PaludismeLe programme de lutte contre le paludismeà Moissala, dans la région du Mandoul,inclut traitement et prévention et seconcentre sur les enfants de moins decinq ans et les femmes enceintes, chezqui le paludisme est très dangereux.Dans une région où chaque enfant faiten moyenne deux crises de paludismepar an et où certains villages sont à troisheures de marche du dispensaire le plusproche, amener les soins au plus près descommunautés peut considérablementchanger la donne. MSF forme des agentsqui se rendent dans les villages pour fairedes tests de diagnostic rapide et traiter lescas simples. Les enfants qui souffrent decomplications sont référés au dispensairele plus proche ou transférés dans une unitéDans le district de Nokou plus au nord,MSF a élargi son aide nutritionnelle pourtraiter 3 600 enfants à Kanem.Fistules obstétricalesQuelque deux millions de femmes souffrentde fistules obstétricales dans le monde, et plusparticulièrement en Afrique dans les zonespauvres et enclavées où l’accès aux soinsmaternels est limité voire inexistant. Ces fistulesUn enfant reçoit une étiquette à son nom avant la consultation dans une clinique mobilede Molobou, région de Kanem.© Alfons Rodriguez100 Tchad


<strong>RAPPORT</strong> D’ACTIVITÉS <strong>2011</strong>© Natacha BuhlerCampagne de vaccination contre la méningite dans le district de Kelo, Tandjilé.construite par MSF à l’hôpital de districtde Moissala. Là, plus de 2 100 cas ontété soignés en <strong>2011</strong>. Par ailleurs, 17 000moustiquaires ont été distribuées auxjeunes enfants et aux femmes enceintes.CholéraMalgré les efforts entrepris pour l’enrayer,l’épidémie de choléra qui avait éclaté en2009 s’est poursuivie en <strong>2011</strong>. Le manqued’assainissement en est la principale cause :le choléra est une infection transmise parl’eau ou l’alimentation contaminée.Il provoque une diarrhée aqueuse abondanteet des vomissements qui peuvent entraînerune déshydratation sévère puis la mort,s’il n’est pas soigné à temps. Le traitementconsiste à administrer des solutions deréhydratation pour remplacer les fluides etles sels. Quelque 325 membres du personnelMSF ont soigné plus de 12 700 patients dans23 dispensaires à travers tout le pays.RougeoleMSF a vacciné dans les districts des régionsdu sud et du sud-est des Logoné Occidental,Logoné Oriental, Moyen-Chari et Salamatenviron 575 000 personnes contre larougeole, en majorité des enfants. Plusde 2 800 cas ont été soignés et l’équipe adonné des médicaments au ministère dela Santé pour en traiter 3 500 de plus. Larougeole contribue à la malnutrition. C’estpourquoi MSF a traité près de 3 000 enfantsdans des programmes de nutrition auLogoné Occidental.MéningiteLe sud du Tchad se situe dans ce qu’onappelle la ceinture de la méningite quitraverse l’Afrique subsaharienne et danslaquelle la prévalence de la maladie est élevée.La méningite provoque une inflammation desmembranes entourant le cerveau. En <strong>2011</strong>,MSF a vacciné plus de 900 000 personnesdans des campagnes organisées dans cinqrégions, traité près de 3 500 cas et fourni desmédicaments pour en soigner 3 000 de plus.À Mandélia, dans la région de Chari-Baguirmi,l’équipe a introduit, pour la première fois auTchad, un nouveau vaccin dont la protectiondure 10 ans, soit quatre fois plus longtempsque l’ancien.Instabilité régionaleLa guerre en Libye, pays voisin, a aggravél’instabilité au Tchad. Dans les provincesorientales, embuscades sur la route,car-jackings, vols et risques d’enlèvementont persisté. Face à cette insécurité accrue,certaines équipes MSF ont dû réduire leursactivités. Le personnel a malgré tout dispenséune aide médicale à 1 850 Tchadiens fuyantla violence politique en Libye et en a vacciné3 000 contre la rougeole.Fin <strong>2011</strong>, 977 personnes travaillaient pour MSF auTchad. MSF est présent dans le pays depuis 1981.Moussa *12 ans« Quand je suis arrivé à l’école, je ne mesentais pas bien. J’avais mal à la tête. Jedevais passer un examen ce matin-làmais je suis resté couché sur le banc. Leprofesseur m’a dit de me lever mais je nepouvais pas. »De retour chez lui, l’état de Moussa s’estaggravé : il avait mal aux articulations,en particulier aux chevilles, aux poignetset au cou. Il avait de la fièvre. Sa mèrel’a amené à l’hôpital. Le personnel adiagnostiqué la méningite.On traite la méningite avec desantibiotiques. Si le cas est pris à temps,les chances de guérison sont élevées.Mais sans traitement, seuls 50 % desmalades survivent, souvent avec degraves séquelles, notamment la surditéou un handicap physique.Moussa a raconté que les injectionsétaient très douloureuses mais que lesmédecins étaient gentils et attentionnés.Il est resté à l’hôpital pour recevoir lesinjections et un traitement contre ladéshydratation, et pour surveiller satempérature. Quelques jours plus tard,il est rentré chez lui, près de sa famille.*Le nom du patient a été modifié.Tchad 101


<strong>RAPPORT</strong> D’ACTIVITÉS <strong>2011</strong>Thaïlande© MSFLes équipes distribuent du matériel de secours aux populations touchées par les inondations.Mae Hong SonSukhothaiKamphaeng-PhetCol des TroisPagodesPhitsanulokPhichitSamut SakhonRégions où MSF gère des programmesAgglomérations, villes ou villages où MSF travailleAprès avoir travaillé pendant35 ans dans le pays, MédecinsSans Frontières (MSF) s’estvu contraint de fermer sondernier projet en Thaïlande.Dans l’impossibilité d’obtenir l’autorisationd’apporter une aide médicale aux clandestinset populations vulnérables qui n’ont pas droitaux soins de base, notre organisation a dûprendre la décision en septembre de fermersa plus ancienne mission. L’intervention deMSF en Thaïlande avait débuté en 1976 avecl’aide aux réfugiés cambodgiens fuyant lerégime Khmer.Dans les années 1980, MSF est intervenuauprès des réfugiés du Myanmar et, depuisle milieu des années 1990, a joué un rôle cléen offrant et prônant une prise en chargeintégrée des séropositifs. La Thaïlande aété l’un des premiers pays à introduire lesantirétroviraux gratuits. Ces dix dernièresannées, MSF a surtout répondu aux urgenceset dispensé des soins aux réfugiés Hmongs duLaos. Pour en savoir plus sur l’histoire de MSFen Thaïlande, lisez l’article en pages 18-21.Coup d’arrêt de l’aide aux migrantsDébut <strong>2011</strong>, MSF a été contraint de fermerses projets dans la zone industrielle de SamutSakhon et au col des Trois Pagodes, à lafrontière avec le Myanmar, privant 55 000personnes vulnérables d’accès aux soins.Dans la région du col des Trois Pagodes, MSFgérait une clinique mobile offrant des soinsde santé primaires. Le personnel a reçu 795consultations prénatales et référé des femmesvers les hôpitaux du ministère de la Santépour y accoucher. Quelque 4 200 personnesont reçu une éducation à la santé.À la clinique MSF de la province de SamutSakhon, où vivent des milliers de travailleursclandestins, l’équipe a reçu plus de 1 380consultations médicales. Plus de 4 200 personnesont suivi des séances d’éducation à la santé.Mae Hong SonÀ Mae Hong Son, au nord du pays, MSF aformé des « randonneurs » qui dispensent dessoins médicaux à la frontière entre le Myanmaret la Thaïlande. En <strong>2011</strong>, ces équipes ont menéplus de 48 470 consultations médicales et prèsde 1 590 consultations prénatales. Durantla même période, le personnel a pratiquéquelque 420 accouchements et distribué plusde 6 750 moustiquaires.Réponse aux inondationsLa mousson a débuté fin juillet et provoqué degraves inondations au nord, au nord-est et aucentre de la Thaïlande. En octobre, les eauxavaient atteint l’embouchure du fleuve ChaoPhraya et inondé des quartiers de Bangkok, lacapitale ; 65 des 77 provinces du pays ont étédéclarées sinistrées. Ces inondations ont fait 800morts et touché 13,6 millions de personnes.Les équipes MSF ont fourni eau, nourritureet moustiquaires à 66 000 personnes, et reçuplus de 1 400 consultations dans les régionsles plus touchées des provinces de Sukhothai,Phitsanulok, Phichit et Kamphaeng Phet.Fin <strong>2011</strong>, 42 personnes travaillaient pour MSFen Thaïlande. MSF est présent dans le paysdepuis 1976.Thaïlande 103


Médecins Sans FrontièresTunisieTataouineRemadaRAS-AJDIRDehibaAgglomérations, villes ou villages où MSF travailleDébut <strong>2011</strong>, de violentsaffrontements ont forcé descentaines de milliers depersonnes à fuir la Libye, leplus souvent vers la Tunisie.Le personnel de Médecins Sans Frontières(MSF) en poste à Ras-Ajdir, une petite villecôtière à la frontière, n’a pas été autorisé àentrer en Libye pour aider les victimes duconflit et a vu des milliers de réfugiés arriveren Tunisie en quête de sécurité.Aide aux réfugiés libyensLes centres de santé des villes et villagesfrontaliers ont été débordés. MSF a installéun centre de stabilisation à Dehiba, une villeà quelques kilomètres de la frontière, et asoigné les personnes blessées durant le conflit.L’équipe a pris en charge près de 60 cas urgentsen mars et avril. Des cliniques mobiles ont étédéployées à Dehiba, Remada et Tataouine pourapporter une aide médicale et psychologiqueaux réfugiés.Aide médicale aux ressortissants étrangersFin février, les autorités sanitaires et lesorganisations non gouvernementales localescouvraient l’essentiel des besoins médicaux.MSF a identifié des besoins en santé mentale etouvert, en mars, un service d’aide psychologiquedans le camp de réfugiés de Choucha, près deRas-Ajdir. Cette aide a été étendue à deux autrescamps de transit de la région.En juin, plus de 600 000 migrants, réfugiéset requérants d’asile avaient fui la Libye.Si beaucoup ont vite été rapatriés dansleur pays d’origine, des milliers sont restésbloqués en Égypte, en Italie, au Niger ouen Tunisie sans perspective d’avenir.Pour beaucoup, ce stress était insupportablecar il venait s’ajouter aux expériencestraumatisantes qu’ils avaient vécues alorsqu’ils fuyaient le conflit en Libye, et auxpersécutions et mauvais traitements quecertains avaient subis encore avant.À Choucha, le camp le plus grand, quelque4 000 réfugiés, pour beaucoup d’Afriquesubsaharienne, n’avaient toujours pas étérapatriés des mois après leur arrivée dufait des dangers encourus dans leurs paysd’origine. Dans le camp, les conditions de viemédiocres et inappropriées pour un séjour delongue durée, et des problèmes croissantsde sécurité ont provoqué de violents heurtsen mai. MSF a élargi son action et dispenséune aide médicale et psychologique, etdistribué eau, nourriture et biens de premièrenécessité. La violence a exacerbé le sentimentde désespoir. Certains ont choisi de risquerleur vie en traversant la Méditerranée dansl’espoir de trouver meilleur accueil en Europe.MSF a appelé les pays engagés dans laguerre à offrir de meilleures conditionsd’accueil et une protection plus efficace auxvictimes. Le rapport de MSF De la fuite à ladéshérence : Les victimes négligées du confliten Libye rappelle à tous les belligérants etpays voisins leur devoir, en vertu du droitinternational, de garder leurs frontièresouvertes et de protéger les personnes fuyantla Libye.Transfert d’activitésEn août, la majorité des réfugiés libyensétaient rentrés chez eux. MSF a réduitses activités avant de les arrêter enseptembre. Des milliers de ressortissantsétrangers restaient bloqués à Choucha.Les organisations présentes dans le campcouvraient les besoins médicaux. MSF leura donc transféré ses activités.De mars à septembre, l’équipe a mené10 500 consultations médicales et 21 000consultations en santé mentale. Avantde partir, le matériel et les équipementsmédicaux ont été donnés aux structures desanté des villes de Tataouine et Médenine.Évacuation médicale par bateauEn avril, la ville libyenne de Misrata a été lethéâtre d’intenses combats : ses habitants étaientcoupés de toute aide extérieure et les hôpitauxet cliniques étaient débordés. MSF a procédéà deux évacuations médicales et transporté135 patients par bateau vers la Tunisie. Uneéquipe a prodigué les soins d’urgence à bord.À l’arrivée, les autorités sanitaires et le Croissant-Rouge tunisien ont réparti les patients dans lesstructures médicales de Sfax, Zarzis et Djerba.MSF a ouvert des projets en Tunisie en <strong>2011</strong>.À la fin de l’année, 6 personnes y travaillaient.Mouhaydin27 ans, originaire de Somalie« J’ai fui la Somalie en 1994 à cause dela guerre. Quand mon père a été tué,ma famille a fui en Éthiopie où elle vittoujours. Je suis l’aîné et je dois aiderma famille. J’ai décidé d’aller en Libyeet plus loin pour trouver du travail etconstruire un avenir.Un agent de santé informe la population du camp de Shousha sur les services de santémentale disponibles.© Mattia Insolera« Je suis arrivé en Libye il y a huit ans. Jetravaillais comme ouvrier et nettoyeur.La vie était difficile. Nous étions traitéscomme des esclaves. Lorsque la guerrea éclaté, la situation est devenueeffrayante pour les étrangers. J’ai dûfuir encore une fois et je suis arrivé aucamp de Choucha le 6 mars. »104 Tunisie


<strong>RAPPORT</strong> D’ACTIVITÉS <strong>2011</strong>Turquie© MSFVictimes des tremblements de terre qui ont frappé l’est de la Turquie en octobre et novembre.IstanbulVanRégions où MSF gère des programmesAgglomérations, villes ou villages où MSF travailleEn <strong>2011</strong>, Médecins SansFrontières (MSF) a apportéun soutien psychologique auxmigrants à Istanbul et auxsurvivants des séismes de Van.En Turquie, les sans-papiers n’ont pas accèsaux services de santé. En juin <strong>2011</strong>, MSFa signé un accord de partenariat avec laHelsinki Citizens’ Assembly, une organisationnon gouvernementale (ONG) turque, afind’intervenir auprès des sans-papiers àIstanbul. Les équipes ont porté assistanceaux plus vulnérables, notamment lesfemmes, les enfants et les personnes âgées,dans 10 municipalités de la ville. La majoritédes patients avaient vécu des événementstraumatisants et éprouvaient des difficultésà s’intégrer dans ce nouvel environnement.Des psychologues ont offert un soutien ensanté mentale, tandis que des soignantscommunautaires et des interprètestravaillaient avec l’équipe médicale sur leterrain auprès des groupes de migrants,associations communautaires et structuresde santé turques. Près de 940 sessions decounselling de groupe ont été organiséesen <strong>2011</strong>.Intervention après les séismesLes deux séismes qui ont secoué l’est de laTurquie en octobre et novembre ont faitau moins 500 morts et 2 500 blessés. À Van,MSF a collaboré avec les autorités localeset deux ONG turques, Hayata Destek et laHelsinki Citizens’ Assembly, pour distribuer2 000 tentes d’hiver et kits de cuisine à12 000 personnes dans 37 villages dela région.En décembre, MSF a ouvert un programmede soutien psychologique dans 31 villages.En deux mois, 3 470 femmes et 1 850 hommesavaient bénéficié de sessions de groupeet 53 personnes d’un suivi psychosocialindividuel. Les patients les plus atteintsont été référés à l’hôpital de Van.Fin <strong>2011</strong>, 8 personnes travaillaient pour MSFen Turquie. MSF est intervenu pour la premièrefois dans le pays en 1999.Turquie 105


Médecins Sans FrontièresYémenEn <strong>2011</strong>, les manifestationsorganisées dans lesprincipales villes du Yémenont régulièrement dégénéréen affrontements violents.Les structures de santé nationales étaientlargement en mesure de prendre en chargele nombre croissant de patients. MédecinsSans Frontières (MSF) a soutenu le personnel,comblé le manque de matériel et offert uneassistance ad hoc.Violence dans le SudAu sud, les combats qui opposent groupesmilitants islamiques et forces gouvernementalesdans le gouvernorat d’Abyan se sont intensifiésen mai. Des structures de santé ont été trèsendommagées et MSF n’a pu accéder àcertains endroits.Dans un dispensaire de Jaar, MSF a fourniune aide médicale d’urgence, et mis enplace une zone pour stabiliser les patientset organiser les transferts en ambulance.Quelque 2 000 patients ont reçu des soinsd’urgence et plus de 200 ont été adressésà un hôpital privé d’Aden, à 70 kilomètres.HajjahTaezLahjSaadaAmranAdenSANAAAbyanRégions où MSF gère des programmesÀ l’hôpital d’Ad-Dali, au nord-ouest d’Aden,MSF a soutenu le service d’urgences, reçuquelque 4 400 consultations et référé120 cas à Aden.MSF a poursuivi l’action menée depuisjuillet 2010 à l’hôpital de district deRadfan, dans le gouvernorat de Lahj.Plus de 9 500 patients ont été admis auxurgences et les chirurgiens ont pratiquéplus de 1 160 opérations. MSF a égalementsoutenu la pharmacie et le laboratoire.Les violences ont fait environ 100 000 déplacés.Certains ont été hébergés chez l’habitantà Al-Hosn, une ville dans laquelle MSF© MSFUne consultation aux urgences de l’hôpital de Huth, gouvernorat d’Amran.106 Yémen


<strong>RAPPORT</strong> D’ACTIVITÉS <strong>2011</strong>© MSFUn médecin examine un jeune patient à l’hôpital de Huth, gouvernorat d’Amran.soutient une clinique, mais la plupartse sont réfugiés à Aden. Au deuxièmesemestre, MSF a reçu des consultationsambulatoires, donné des médicamentset formé du personnel médical dans troiscliniques de la ville.À Sanaa, la capitale, MSF a donnémédicaments et matériel médical auxstructures de santé publiques et privées,et formé le personnel à la gestion d’affluxmassifs de blessés. MSF a opéré un serviced’ambulance et pratiqué de la chirurgie dansune clinique privée pendant deux mois.De nouvelles conditions de travailcompromettent les activités au nordMalgré un cessez-le-feu signé en 2010, leconflit civil a persisté dans le gouvernoratde Saada, rendant de plus en plus difficilele travail des organisations humanitaires etcontraignant MSF à réduire ses activités.En septembre, le Conseil exécutif en chargedes affaires humanitaires du gouvernorata imposé aux organisations humanitaireset non gouvernementales de nouvellesconditions de travail. Parmi celles-ci,l’arrêt de toute évaluation indépendantedes besoins et l’obligation de remplacertout le personnel du ministère de la Santétravaillant avec MSF par du personnelproposé par le Conseil exécutif.Face aux conséquences de ces conditionssur la qualité et l’efficacité de son travail,MSF a décidé de suspendre ses activitésdans les hôpitaux d’Al Talh et Razah, ainsique dans cinq centres de santé de la région.Al Talh et Razah sont les seules structures endehors de la ville de Saada à offrir des soinsspécialisés. De janvier à septembre, MSFa reçu 48 000 consultations ambulatoires,pratiqué 459 interventions chirurgicales etadmis 1 900 patients à l’hôpital de Al Talh.En mars et avril, MSF a aussi renforcé lesservices de pédiatrie et nutrition de l’hôpitalAl Jamouri dans la ville de Saada.En <strong>2011</strong>, la violence a persisté dans legouvernorat voisin d’Amran. MSF a reçu plusde 40 000 consultations, soigné quelque1 250 enfants atteints de malnutritionsévère et pratiqué 500 accouchementsdans les hôpitaux de Khameer et Huth etdans les cliniques mobiles. Avec l’insécuritécroissante, les chirurgiens n’ont pu travaillerque pendant trois mois mais ils ont pratiqué325 opérations et les équipes MSF ont soignéplus de 800 patients hospitalisés.Beaucoup de Yéménites ont fui la violencequi faisait rage à Saada et sont allés àAl Mazraq, dans le gouvernorat de Hajjahplus au sud. MSF fournit des soins auxréfugiés des camps autour d’Al Mazraq etcible plus particulièrement la malnutritionchez les enfants, la prise en charge desvictimes de violences sexuelles et lesproblèmes de santé mentale.MSF gère le seul hôpital d’Al Mazraq.Construit par l’Organisation de la Conférenceislamique et la Société du Croissant-Rougedu Qatar, il dispose d’un service d’urgenceet d’un bloc opératoire. MSF offre dessoins de santé primaires et spécialisés auxdéplacés et à la communauté locale. En<strong>2011</strong>, le personnel a reçu plus de 30 000consultations, soigné plus de 4 200 patientsaux urgences, fourni des soins en santésexuelle et reproductive à 3 900 patients,pratiqué quelque 270 opérations et traité2 700 enfants pour malnutrition sévère.Fin <strong>2011</strong>, 574 personnes travaillaient pour MSFau Yémen. MSF est intervenu pour la premièrefois dans le pays en 1994.Yémen 107


Médecins Sans FrontièresZimbabweEn <strong>2011</strong>, les plans prévus pouraméliorer la prise en chargedu VIH au Zimbabwe ont étéentravés lorsque le Fondsmondial de lutte contre le sida,la tuberculose et le paludisme,l’un des principaux donateursde la lutte contre ces maladiesdans le pays, a annoncél’annulation de sa prochainephase de financement.HarareNord GokweChikombaTsholotshoGweruBulawayoBeitbridgeEpworthGutuBuheraD’après le gouvernement zimbabwéen, 63 %des patients qui ont besoin d’un traitementantirétroviral (ARV) en bénéficient.Régions où MSF gère des programmesAgglomérations, villes ou villages où MSF travailleMédecins Sans Frontières (MSF) collaboreavec les structures publiques pour traiter leVIH et la tuberculose (TB), y compris la TBrésistante (TB-R). Le programme proposedépistage, diagnostic, traitement et conseilpsychosocial aux patients atteints, et soinsprénatals et prévention de la transmissiondu VIH de la mère à l’enfant (PTME) auxfemmes enceintes. En <strong>2011</strong>, MSF donnaitdes ARV à environ 48 430 personnes etproposait services de laboratoire, actions depromotion de la santé et soins aux victimesde violences sexuelles.Intensifier la prise en chargeLes équipes soignent depuis 2004 le VIHet la TB dans le district de Buhera, dansla province orientale du Manicaland.Actuellement, 86 % des patients qui ontbesoin d’ARV les reçoivent. Augmenter lenombre de patients a été possible grâce àde nouveaux modèles de prise en chargeet une nouvelle répartition des tâches :ce sont des infirmiers formés qui, au lieude médecins, initient la mise sous ARVet assurent le suivi. Le personnel a aussitravaillé dans des centres ruraux afind’améliorer l’accès au traitement pour lespatients loin des centres urbains. En effet,75 % des 18 590 patients qui ont été missous ARV depuis le début du programmevivent en zone rurale.Afin d’étendre rapidement les services à d’autresrégions du pays, MSF a formé 26 soignants duministère de la Santé à la prise en charge du VIHdans les cliniques des districts de Gutu et deChikomba, respectivement dans les provincesde Masvingo et du Mashonaland Est.À Tsholotsho, à l’ouest, les équipes ciblentles cas de VIH parmi les adolescents, lesenfants et les femmes enceintes et assurentla PTME. En fin d’année, plus de 9 000 patientsétaient sous ARV.Transferts réussis et durablesEn étant intégré dans des structures de santépubliques, MSF a pu offrir son savoir-faireGuide© Brendan BannonUn bébé de 18 mois et sa mère attendent une consultation à la clinique Overspill d’Epworth,près de Harare.« On avait diagnostiqué une TB chezmoi mais les traitements de premièreet de deuxième intentions étaientrestés sans effet. Toux et perte depoids ont continué, je ne pouvaisplus marcher et me suis rapidementretrouvé alité. En décembre 2010,j’ai été mis sous traitement pourune TB multirésistante (TB-MR) etmon état s’est nettement amélioré.Malheureusement, j’ai contaminé mafemme, qui maintenant souffre ausside la TB-MR. C’est dur d’être séparés !Elle est aussi traitée et passe la nuitdans une autre chambre. Nos enfantssont chez les grands-parents, près dechez nous. Ils y resteront jusqu’à cequ’ils puissent rentrer la maison sanscourir de risque. »108 Zimbabwe


<strong>RAPPORT</strong> D’ACTIVITÉS <strong>2011</strong>© Brendan BannonUne patiente séropositive joue avec son frère et sa sœur devant leur maison à Epworth près de Harare.en matière de formation et de transfert decompétences, y compris des programmes dePTME et de nutrition thérapeutique infantile.En <strong>2011</strong>, près de 4 000 patients de la cliniquede Domboramwari à Epworth ont été référésvers la nouvelle clinique que MSF a construiteà Overspill, en périphérie d’Epworth. Cetteclinique a été transférée au ministère de laSanté et c’est maintenant son personnel quigère la plupart des services.MSF travaille toujours à la clinique deDomboramwari. Sur plus de 26 600 dépistagesVIH effectués à Epworth, 7 116 se sont révéléspositifs. En fin d’année, MSF traitait 14 220séropositifs. Un peu plus de 10 500 étaientsous ARV. Les équipes ont également soigné1 353 cas de TB, dont 11 de TB-R.Les 11 000 séropositifs des programmes de MSFà Gweru et Bulawayo ont aussi été totalementintégrés au système de santé national.Atteindre les groupes vulnérablesÀ Caledonia Farm, un quartier qui s’estdéveloppé il y a plusieurs années enpériphérie de Harare après l’évacuation de« squatteurs » urbains, MSF a ouvert uneclinique qui offre soins de santé primaires,conseil psychosocial et dépistage du VIH,et traitements TB et ARV.À Mbare, une banlieue densément peupléede Harare, MSF travaille avec les organisationsnon gouvernementales locales, les cliniqueset le personnel de santé national, et proposedepuis octobre une aide médicale etpsychologique aux victimes de violencessexuelles. En fin d’année, ce programmeavait déjà accompagné 125 personnes.En janvier, le projet de soins de santéprimaires de MSF à Beitbridge, près de lafrontière sud-africaine, a été redéfini pourprendre en charge localement les cas deVIH et TB, en priorité chez les populationsà risque. En fin d’année, le personnel avaitreçu environ 2 500 patients à l’hôpital dedistrict, dans une clinique de Beitbridge etdans quatre cliniques rurales de la région.UrgencesMSF intervient en réponse aux urgences etépidémies. Les équipes ont aidé les servicesde santé nationaux à soigner plus de 950 casde typhoïde à Harare et près de 70 cas decholéra à Buhera. Elles ont aussi effectué desévaluations et interventions rapides aprèsqu’une épidémie d’anthrax et une alerte à larougeole eurent été déclarées à Tsholotsho.Fin <strong>2011</strong>, 886 personnes travaillaient pour MSFau Zimbabwe. MSF est présent dans le paysdepuis 2000.Plus de48 000patientssous ARVZimbabwe 109


Médecins Sans FrontièresZambieLuapalaLusakaLuwinguRégions où MSF gère des programmesAgglomérations, villes ou villages où MSF Zambia travailleLe nombre de séropositifssous traitement a augmentéen Zambie. Selon le dernierrapport de l’ONUSIDA, 70 à80 % des patients reçoiventles antirétroviraux dont ilsont besoin.La prévention reste cependant un défi,notamment hors des grandes villes. Laprévention de la transmission du VIH de lamère à l’enfant (PTME) est une composantemajeure du programme de Médecins SansFrontières (MSF) à Luwingu, un district dela province enclavée du Nord.En collaboration avec le ministère de la Santé,l’équipe MSF offre conseil psychosocial etdépistage aux femmes enceintes. Près de4 800 ont fait le test en <strong>2011</strong>. Celles quisont positives sont référées au programmede PTME soutenu par MSF à l’hôpital dedistrict de Luwingu.Cette offre n’est toutefois pas suffisante carla stigmatisation des séropositifs est encoreforte dans les zones rurales et suscite laréticence à faire le test. C’est pourquoi MSFse rend régulièrement dans les villages dudistrict pour sensibiliser la population etaméliorer la compréhension du VIH et desa prise en charge. Il s’agit d’encourager lespersonnes à se faire dépister afin qu’en casde test positif, elles puissent être soignées etque les femmes enceintes ne transmettentpas le virus à leur enfant.Soins maternelsMSF soutient les services de santématernelle de sept centres ruraux deLuwingu, et offre planning familial,soins pré- et postnatals et maternité.En <strong>2011</strong>, l’équipe a pratiqué en moyenne110 accouchements et reçu quelque700 consultations prénatales par mois.L’équipe a ainsi dépisté les cas de maladiessexuellement transmissibles, d’anémie,de VIH et de paludisme. Potentiellementmortel pour la femme enceinte, ce dernieraugmente les risques d’accouchementprématuré ou d’enfant mort-né, et de faiblepoids à la naissance.MSF a aussi formé du personnel du ministèrede la Santé et donné du matériel médical etdes vaccins.Campagne de vaccination contrela rougeoleDébut mai, MSF est intervenu en réponse àune épidémie de rougeole qui a touché desmilliers d’enfants, notamment au nord dupays. L’équipe a collaboré avec les autoritéssanitaires pour vacciner quelque 558 800enfants âgés de six mois à 15 ans dans lesprovinces de Luapala et du Nord, et prendreen charge les complications, notammentpneumonie, déshydratation et malnutrition.Prévention et préparation au choléraMSF a mené à Lusaka un programme deprévention du choléra durant la saison despluies, période où l’incidence est la plusélevée. L’eau aux points de distributiona été chlorée, et l’équipe a distribué dusavon à domicile et organisé des actions desensibilisation pour expliquer aux populationscomment prévenir la transmission, identifierles symptômes de la maladie et trouverde l’aide. Des agences internationales etdes organisations non gouvernementalesont repris ce modèle et mené des actionssimilaires dans le reste du pays.Fin <strong>2011</strong>, 87 personnes travaillaient pourMSF en Zambie. MSF est présent dans le paysdepuis 1999.© Serene AssirDes soignants organisent une campagne de vaccination contre la rougeole dans le nord de la Zambie.110 Zambie


<strong>RAPPORT</strong>S Spéciaux Publiés EN <strong>2011</strong>Haïti, un an aprèsJanvier <strong>2011</strong>Tuberculose résistante :Les traitements sous la loupe Mars <strong>2011</strong>(Rapport en anglais et en russe)Intensifier le diagnostic et la prise encharge de la tuberculose résistante àKhayelitsha (Afrique du Sud) Mars <strong>2011</strong>(Rapport en anglais)À l’avant-garde : Les leçons de la luttecontre le sida pour la prochaine décennieMai <strong>2011</strong>(Rapport en anglais)Réduire la mortalité infantile au Niger :Le rôle des aliments nutritifsMai <strong>2011</strong> (Rapport en anglais)De l’exil à la souffranceMai <strong>2011</strong>Untangling the Web.Un guide sur les prix des antirétroviraux.14 e édition, juillet <strong>2011</strong>(Rapport en anglais)Tuberculose : Vers des outilsdiagnostiques simplifiés Août <strong>2011</strong>(Rapport en anglais)République Centrafricaine :Une crise silencieuse Décembre <strong>2011</strong>Convention des Réfugiés :Un 60 e anniversaire au goût amerDécembre <strong>2011</strong>(Rapport en anglais)Positive Generation :Des voix s’élèvent pour un futur sans VIHDécembre <strong>2011</strong>(Livre et CD disponibles enanglais et en espagnol)Urgence somalienne : Réponse à la crisehumanitaire de <strong>2011</strong>Décembre <strong>2011</strong>(Rapport en anglais)Dans l’œil des autres. Perceptionde l’action humanitaire et de MSFDécembre <strong>2011</strong>(Ouvrage également disponible en arabe)Dix événements marquants pourl’accès aux médicaments en <strong>2011</strong>Décembre <strong>2011</strong><strong>2011</strong>JANVIERFÉVRIERMARSAVRILMAIJUINJUILLETAOÛTSEPTEMBREOCTOBRENOVEMBREDÉCEMBREPakistan, 6 mois après les inondationsFévrier <strong>2011</strong>Améliorer la prise en chargedu paludisme sévère chezl’enfant : Soutenir lesgouvernements africains envue d’une modification rapidedes protocoles Avril <strong>2011</strong>Bahreïn : La répression organisée parles forces armées à l’encontre desmanifestants hospitalisés paralyse lesservices de santé Avril <strong>2011</strong>(Rapport en anglais)Voie sans issue : La survie des migrantsen Afrique du Sud Juin <strong>2011</strong>(Rapport en anglais)Dadaab : Bloqués dehors Juin <strong>2011</strong>De la fuite à la déshérence : Les victimesnégligées du conflit en Libye Juin <strong>2011</strong>Khayelitsha 2001-<strong>2011</strong> : 10 ans de priseen charge intégrée du VIH et de la TB enAfrique du Sud Juin <strong>2011</strong>(Rapport en anglais)Agir à tout prix ? Négociationshumanitaires : l’expérience deMédecins Sans FrontièresOctobre <strong>2011</strong>Sortir de l’ombre : État des lieux de laréponse aux besoins des enfants atteintsde tuberculose Octobre <strong>2011</strong>(Rapport en anglais)Cinq patients, cinq histoires : Comment unetaxe sur les transactions financières peutchanger leur vie Octobre <strong>2011</strong>(Rapport en anglais)Survivants urbains : Répondre à lacrise humanitaire dans les bidonvillesNovembre <strong>2011</strong>(Rapport en anglais)10 ans de traitementantirétroviral par MSFau MalawiNovembre <strong>2011</strong>Pour télécharger ces rapports, rendez-vous surwww.msf.org/reports<strong>RAPPORT</strong>S Spéciaux Publiés PAR MSF EN <strong>2011</strong> 111


Médecins Sans FrontièresMSF en chiffresMédecins Sans Frontières(MSF) est une organisationinternationale privée etindépendante à butnon lucratif.Elle est actuellement composée de19 bureaux nationaux en Allemagne,en Australie, en Autriche, en Belgique,au Canada, au Danemark, en Espagne,aux États-Unis, en France, en Grèce,à Hong Kong, en Italie, au Japon, auLuxembourg, en Norvège, aux Pays-Bas,au Royaume-Uni, en Suède et en Suisse.MSF dispose également de bureauxen République tchèque, Irlande etAfrique du Sud. MSF International estbasé à Genève.Par souci d’efficacité, MSF a créé dixorganisations spécialisées, appelées« satellites », auxquelles sont assignéesdes missions spécifiques telles quel’approvisionnement de l’aide humanitaire,la recherche épidémiologique et médicaleet la recherche sur les actions sociales ethumanitaires. Ces satellites sont considéréscomme des entités intégrées aux bureauxnationaux et comprennent : MSF-Supply,MSF-Logistique, Epicentre, Fondation MSF,État d’Urgence Production, MSF Assistance,SCI MSF, SCI Sabin, Ärzte Ohne GrenzenFoundation et MSF Enterprises Limited.Ces organisations sont gérées par MSF.C’est pourquoi leurs activités sont prisesen compte dans le Rapport financier de MSFet dans les chiffres présentés ci-dessous.Ces chiffres présentent la situationconsolidée au niveau international desfinances de MSF en <strong>2011</strong>. Ils ont été établisconformément aux normes comptablesinternationales appliquées par MSF,qui respectent la plupart des exigencesdes normes internationales en matièred’information financière (InternationalFinancial Reporting Standards - IFRS). Ceschiffres ont été audités conjointement parles firmes KPMG et Ernst & Young dansle respect des normes internationales quirégissent la vérification des comptes. LeRapport financier de MSF pour <strong>2011</strong> peutêtre téléchargé dans son intégralité sur lesite www.msf.org. En outre, chaque bureaunational de MSF publie un rapport financierannuel ayant également fait l’objet d’un auditconformément à la législation et aux règlesde comptabilité et d’audit en vigueur danschaque pays. Ces rapports sont disponiblesauprès de chaque bureau national.Les chiffres présentés ci-dessous couvrentl’année civile <strong>2011</strong> et sont exprimés enmillions d’euros (millions d’€).Remarque : Dans les tableaux ci-dessous,les chiffres sont arrondis, ce qui peut donner lieuà des totaux apparemment légèrement erronés.À quoi l’argent a-t-il ÉTÉ AFFECTÉ ?Dépenses des programmes selon leur naturePersonnel engagé localement 31 %Personnel international 22 %Médical et nutrition 21 %Transport, fret et stockage 13 %Logistique et assainissement 6 %Dépenses courantes de fonctionnement 5 %Formation et support local 1 %Consultants et support le terrain 1 %L’essentiel des dépenses estconsacré au personnel surle terrain : environ 53 % desdépenses comprennent tous lescoûts relatifs au personnel engagélocalement ainsi qu’au personnelinternational (y compris billetsd’avion, assurance, logement, etc.).Le poste « Médical et nutrition »comprend les médicaments,le matériel médical, les vaccins,les frais d’hospitalisation etles aliments thérapeutiques.Les frais d’acheminement et dedistribution de ces marchandisessont comptabilisés dans le poste« Transport, fret et stockage ».Dépenses des programmes par continentAfrique 66 %Asie 18 %Amériques 13 %Europe 1 %Océanie 1 %Non alloué 1 %Le poste « Logistique etassainissement » comprend lesmatériaux de construction, leséquipements pour les centresde santé, les infrastructuresd’assainissement etd’approvisionnement en eau ainsique les équipements logistiques.112 MSF en chiffres


<strong>RAPPORT</strong> D’ACTIVITÉS <strong>2011</strong>Pays oÙ l’on a dÉpensÉ le plusPays dans lesquels MSF a dépensé plus de 10 millions d’euros120100Millions d'euros806040200RDCHaïtiSoudan et Soudan du SudSomalieÉthiopieNigerKenyaZimbabweNigériaTchadCôte d’IvoireRépublique centrafricainePakistanMyanmarAfghanistanYémenIndeMalawiColombieIrakLibye<strong>2011</strong>20102009AfriqueEn millions d’ERépublique démocratique duCongo67,4Soudan du Sud 35,7Somalie 35,1Éthiopie 24,8Niger 24,2Kenya 22,9Zimbabwe 20,3Nigéria 18,0Tchad 17,9Côte d’Ivoire 17,4République centrafricaine 17,0Malawi 10,5Libye 10,0Swaziland 9,6Soudan 9,2Guinée 8,4Mozambique 8,0Ouganda 7,5Afrique du Sud 6,9Sierra Leone 6,2Mali 4,6Burundi 3,8Zambie 3,6Libéria 3,2Cameroun 3,1Congo 3,0Burkina Faso 2,7Égypte 2,2Djibouti 1,5Madagascar 1,0Autres pays * 1,2Total 406,9Europe etMoyen-OrientEn millions d’EPakistan 15,0Myanmar 13,9Afghanistan 11,5Yémen 11,0Inde 10,9Irak 10,1Ouzbékistan 5,1Territoires palestiniens4,1occupésBangladesh 4,0Sri Lanka 3,6Japon 2,5Iran 2,1Kirghizistan 2,1Arménie 2,0Syrie 2,0Thaïlande 1,4Cambodge 1,4Liban 1,3Turquie 1,3Géorgie 1,2Autres pays * 2,7Total 109,2Les AmériquesEn millions d’EHaïti 62,3Colombie 10,4Bolivie et Paraguay ** 1,6Guatemala 1,0Autres pays * 1,7Total 77,0EUROPEEn millions d’EFédération de Russie 5,5Ukraine 2,1France 1,2Autres pays * 0,9Total 9,7OcéanieEn millions d’EPapouasie Nouvelle Guinée 3,8Total 3,8Fonds NON-ALLOUÉSEn millions d’EActivités transversales 1,4Autres 1,8Total 3,2* Le poste « Autres pays » comprend tous les payspour lesquels les dépenses totales de projetsétaient inférieures à 1 million d’euros.** Les activités en Bolivie et au Paraguay sont géréesconjointement et forment un seul programme.MSF en chiffres 113


RecettesMédecins Sans FrontièresD’OÙ PROVENAIENTLES FONDS ? <strong>2011</strong> 2010En millions d’€ Pourcentage En millions d’€ PourcentageFonds privés 791,6 89% 858,9 91%Fonds institutionnels publics 75,2 9% 69,3 7%Autres 18,7 2% 15,1 2%Recettes 885,5 100% 943,3 100%COMMENT L’ARGENT A-T-IL ÉTÉDÉPENSÉ ? <strong>2011</strong> 2010En millions d’€ Pourcentage En millions d’€ PourcentageProgrammes 609,8 68% 555,3 68%Fonds privés 89 %Fonds institutionnels publics 9 %Autres 2 %Support aux programmes depuisles sièges de MSF92,3 10% 78,7 10%Témoignage et sensibilisation 27,5 3% 26,4 3%Autres activités humanitaires 7,0 1% 5,7 1%Mission sociale 736,6 82% 666,1 82%Recherche de fonds 110,9 12% 103,7 13%Gestion générale et administration 52,4 6% 43,1 5%Dépenses diverses 163,3 18% 146,8 18%Dépenses totales 899,9 100% 812,9 100%Profits et pertes nets sur change -1,6 2,14,5millionsde donateurs privésSurplus / déficit -16,0 132,5Situation financièreen fin d’exercice <strong>2011</strong> 2010En millions d’€ Pourcentage En millions d’€ PourcentageTrésorerie et valeurs assimilables 572,9 81% 600,9 84%Autres actifs circulants 84,4 12% 71,1 10%Actif immobilisé 49,6 7% 43,2 6%Total actif 706,9 100% 715,2 100%Fonds affectés pour investissement 2,5 0% 2,5 0%Fonds non affectés 592,3 84% 608,1 85%Autres fonds propres 16,1 2% 8,7 1%Fonds propres 610,9 86% 619,3 86%Passif circulant 96,0 14% 95,9 14%Recettes 885,5Dépenses 899,9Déficit -16,0Total passif 706,9 100% 715,2 100%114 MSF en chiffres


<strong>RAPPORT</strong> D’ACTIVITÉS <strong>2011</strong>Ressources humaines <strong>2011</strong> 2010Médecins et spécialistes 1 734 27% 1 672 25%Infirmiers et autre personnel paramédical 1 935 30% 2 002 31%Personnel non médical 2 707 43% 2 887 44%Total des départs internationaux(année complète)6 376 100% 6 561 100%No d’employés Pourcentage No d’employés PourcentagePersonnel engagé localement 29 302 86% 25 185 85%Personnel international 2 580 8% 2 465 8%Total des postes sur le terrain 31 882 94% 27 650 93%Postes aux sièges 2 062 6% 1 907 7%Personnel engagé localement 86%Personnel international 8%Personnel aux sièges 6%Personnel total 33 944 100% 29 557 100%Sources des recettesAfin de garantir son indépendance et de renforcer ses liens avec lasociété, MSF s’efforce de maintenir un niveau élevé de recettes desources privées. En <strong>2011</strong>, 89 % des recettes de MSF provenaient definancements privés. Ce sont plus de 4,5 millions de donateurs privéset de fondations qui, de par le monde, ont rendu cela possible.Parmi les bailleurs de fonds institutionnels, citons notammentl’Office d’aide humanitaire de la Commission européenne (ECHO),les gouvernements allemand, belge, britannique, canadien, danois,espagnol, irlandais, luxembourgeois, norvégien, suédois et suisse.Les dépenses sont réparties en fonction des activités principales deMSF. Toutes les catégories de dépenses comprennent les salaires,les frais directs et les frais généraux répartis.La mission sociale inclut tous les coûts liés aux opérations sur leterrain (coûts directs) ainsi que le support médical et opérationneldirectement apporté par le siège au terrain (coûts indirects).En <strong>2011</strong>, la mission sociale représente 82 % du total des frais.Les fonds affectés pour investissement représentent soit descapitaux où les actifs sont investis conformément à la demande desdonateurs ; soit des fonds conservés pour une utilisation spécifiqueplutôt que dépensés immédiatement ; soit un niveau minimumlégal de réserves non affectées que doivent conserver certainsbureaux nationaux de MSF.Les fonds non affectés sont des fonds non encore utilisés quine sont affectés à aucun projet en particulier et qui peuvent êtredépensés à la discrétion des administrateurs de MSF dans le cadrede sa mission sociale.Les autres fonds non affectés représentent le capital desfondations MSF ainsi que les comptes techniques liés auprocessus de consolidation des comptes.Les fonds propres de MSF se sont constitués au fil des ans parl’accumulation d’excédents de recettes générés chaque année. Fin <strong>2011</strong>,la part disponible (déduction faite des fonds affectés et ducapital des fondations) représentait 8,1 mois d’activité de l’annéeprécédente. Conserver ces fonds propres permet de faire faceaux besoins suivants : des urgences humanitaires majeures pourlesquelles il n’est pas possible de lever les fonds nécessaires àleur financement, une baisse soudaine des recettes privées et/ouinstitutionnelles, la pérennisation de programmes à long terme(ex : les programmes de traitement antirétroviral) ainsi que lepréfinancement d’opérations qui seront couvertes par de futurescampagnes de recherche de fonds auprès du public et/ou par desbailleurs de fonds institutionnels.Le Rapport financier est disponible dans son intégralité sur le sitewww.msf.orgMSF en chiffres 115


Médecins Sans FrontièresCONTACTER MSFInternational Médecins Sans Frontières78 rue de Lausanne Case Postale 1161211 Genève 21 SuisseT +41 22 849 84 00 F +41 22 849 84 04www.msf.orgMSF Campagne pour l’accès auxmédicaments essentiels78 rue de Lausanne Case Postale 1161211 Genève 21 SuisseT +41 22 849 8405 www.msfaccess.orgBureau de liaison auprès de l’ONU –New York333 7th Avenue 2nd Floor New YorkNY 10001-5004 États-UnisT +1 212 655 3777 F +1 212 679 7016Allemagne Médecins Sans Frontières /Ärzte Ohne GrenzenAm Köllnischen Park 1 10179 Berlin AllemagneT +49 30 700 13 00 F +49 30 700 13 03 40office@berlin.msf.orgwww.aerzte-ohne-grenzen.deAustralie Médecins Sans FrontièresLevel 4 | 1-9 Glebe Point RoadGlebe NSW 2037 | PO BOX 847Broadway NSW 2007 | AustralieT +61 28 570 2600 | F +61 29 552 6539office@sydney.msf.org | www.msf.org.auAutriche Médecins Sans Frontières /Ärzte ohne GrenzenTaborstraße 10 1020 Vienne AutricheT +43 1 409 7276 F +43 1 409 7276/40office@aerzte-ohne-grenzen.atwww.aerzte-ohne-grenzen.atBelgique Médecins Sans Frontières /Artsen Zonder GrenzenRue Dupré 94 Dupréstraat 941090 Bruxelles BelgiqueT +32 2 474 74 74 F +32 2 474 75 75info@azg.be www.msf.be ou www.azg.beCanada Médecins Sans Frontières /Doctors Without Borders720 Spadina Avenue, Suite 402 TorontoOntario M5S 2T9 CanadaT +1 416 964 0619 F +1 416 963 8707msfcan@msf.ca www.msf.caDanemark Médecins Sans Frontières /Læger uden GrænserDronningensgade 68 1420 København KDanemarkT +45 39 77 56 00info@msf.dk www.msf.dkEspagne Médecins Sans Frontières /Médicos Sin FronterasNou de la Rambla 26 08001 BarceloneEspagneT +34 93 304 6100 F +34 93 304 6102office-bcn@barcelona.msf.org www.msf.esÉtats-Unis Médecins Sans Frontières /Doctors Without Borders333 7th Avenue 2nd Floor New YorkNY 10001-5004 États-UnisT +1 212 679 6800 F +1 212 679 7016info@doctorswithoutborders.orgwww.doctorswithoutborders.orgFrance Médecins Sans Frontières8 rue Saint-Sabin 75011 Paris FranceT +33 1 40 21 29 29 F +33 1 48 06 68 68office@paris.msf.org www.msf.frGrèce Médecins Sans Frontières /15 Xenias St. 115 27 Athènes GrèceT +30 210 5 200 500 F +30 210 5 200 503info@msf.gr www.msf.grHong Kong Médecins Sans Frontières無 國 界 醫 生 / 无 国 界 医 生22/F Pacific Plaza 410 – 418 Des VoeuxRoad West Sai Wan Hong KongT +852 2959 4229 F +852 2337 5442office@msf.org.hk www.msf.org.hkItalie Médecins Sans Frontières /Medici Senza FrontiereVia Volturno 58 00185 Rome ItalieT +39 06 88 80 6000 F +39 06 88 80 6027msf@msf.it www.medicisenzafrontiere.itJapon Médecins Sans Frontières /国 境 なき 医 師 団3F Waseda SIA Bldg 1-1 BabashitachoShinjuku-ku Tokyo 162-0045 JaponT +81 3 5286 6123 F +81 3 5286 6124office@tokyo.msf.org www.msf.or.jpLuxembourg Médecins Sans Frontières68, rue de Gasperich 1617 LuxembourgLuxembourgT +352 33 25 15 F +352 33 51 33info@msf.lu www.msf.luNorvège Médecins Sans Frontières /Leger Uten GrenserHausmannsgate 6 0186 Oslo NorvègeT +47 23 31 66 00 F +47 23 31 66 01epost@legerutengrenser.nowww.legerutengrenser.noPays-Bas Médecins Sans Frontières /Artsen zonder GrenzenPlantage Middenlaan 141018 DD Amsterdam Pays-BasT +31 20 520 8700 F +31 20 620 5170office@amsterdam.msf.orgwww.artsenzondergrenzen.nlRoyaume-Uni Médecins Sans Frontières /Doctors Without Borders67-74 Saffron Hill Londres EC1N 8QXRoyaume-UniT +44 20 7404 6600 F +44 20 7404 4466office-ldn@london.msf.org www.msf.org.ukSuède Médecins Sans Frontières/Läkare Utan GränserGjörwellsgatan 28, 4 trappor Box 34048100 26 Stockholm SuèdeT +46 10 199 32 00 F +46 8 55 60 98 01office-sto@msf.org www.lakareutangranser.seSuisse Médecins Sans Frontières/Ärzte Ohne Grenzen78 rue de Lausanne Case Postale 1161211 Genève 21 SuisseT +41 22 849 84 84 F +41 22 849 84 88office-gva@geneva.msf.org www.msf.chBureaux déléguésAfrique du SudOrion Building 3rd floor 49 Jorissen StreetBraamfontein 2017 JohannesburgAfrique du SudT +27 11 403 44 40/1 www.msf.org.zaArgentineCarlos Pellegrini 587 11th floor C1009ABKCiudad de Buenos Aires ArgentineT +54 11 45 51 44 60 www.msf.org.arBrésilRua do Catete, 84 – Rio de JaneiroCEP 22220-000 Rio de Janeiro BrésilT +55 21 3527 3636 www.msf.org.brCorée du Sud9F Hosoo Bldg. 68-1 Susong-dongJongno-gu Séoul, 110-140République de CoréeT +82 2 3703 3500 www.msf.or.krÉmirats Arabes UnisP.O. Box 47226 Abu Dhabi EAUT +971 2 6317 645 www.msf-me.orgIndeC-106 Defence ColonyNew Delhi-110024 IndeT +91 11 46580216 www.msfindia.inIrlande9-11 Upper Baggot Street Dublin 4 IrlandeT +353 1 660 3337 www.msf.ieMexiqueChampotón 11 Col. Roma Sur06760 México D.F. MexiqueT +52 55 5256 4139 www.msf.mxRépublique tchèqueSeifertova 555/47 130 00 Prague 3Žižkov République tchèqueT +420 257 090 150 www.lekaribezhranic.cz116 CONTACTER MSF


À propos de cette éditionContributeursHalimatou Amadou, Louise Annaud, Nagham Awada, Valérie Babize, Aurélie Baumel,Niklas Bergstrand, Andrea Bussotti, Jehan Bseiso, Brigitte Breuillac, Talia Bouchouareb,Natacha Bühler, Lali Cambra, Lorna Chiu, Silvia Fernández, Isabelle Ferry, Marisol Gajardo,Diderik van Halsema, Sarah-Eve Hammond, Carolina Heidenhain, Maimouna Jallow,Julia Kourafa, Jo Kuper, Aurélie Lachant, Yann Libessart, Eddy McCall, Scotti McLaren,Sally McMillan, Robin Meldrum, Isabelle Merny, Simon Petite, Yasmin Rabiyan,Catherine Robinson, Ricardo Rubio, Nihal Shafik, Ewald Stals, Clara Tarrero,Véronique Terrasse, Victoria Russell, Gregory Vandendaelen, Wyger Wentholt.Remerciements àFrançois Dumont, Myriam Henkens, Aloïs Hug, Unni Karunakara, Erwin van’t Land, CarolineLivio, Kris Torgeson, Emmanuel Tronc.Nous tenons également à remercier toutes les personnes qui, sur le terrain et au siège des différentsbureaux nationaux, ont fourni et vérifié le matériel qui a permis de rédiger le présent rapport.Version anglaiseRédactrice en chef Jane LinekarSoutien à la rédaction Rachel McKeeÉdition photos Bruno De CockCorrection d’épreuves Kristina BlagojevitchVersion françaiseTraduction Translate 4 U sàrl ( Aliette Chaput, Emmanuel Pons )Édition Laure BonnevieVersion italienneCoordination Marina BerdiniTraduction Selig S.a.S.Édition Marina BerdiniVersion espagnoleCoordination Aloïs HugTraduction Pilar PetitÉdition Eulàlia SanabraVersion arabeCoordination Jessica Moussan-ZakiTraduction Mouine Imam (Commanine)Édition Jessica Moussan-ZakiConception et productionACW, London, UKwww.acw.uk.com


Médecins Sans Frontières (MSF) est une organisation médicale humanitaireinternationale indépendante qui apporte une aide d’urgence aux populationsvictimes de conflits armés, d’épidémies, de catastrophes naturelles ouencore d’exclusion des soins. MSF fournit une assistance aux populationsen détresse, quels que soient leur race, leur religion, leur sexe, ou leuraffiliation politique.MSF est une organisation à but non lucratif fondée en 1971 à Paris (France).Aujourd’hui, MSF est un mouvement qui compte 23 associations dans lemonde. Plusieurs milliers de professionnels de la santé, de la logistique etde l’administration gèrent des projets dans plus de 60 pays. MSF Internationalest basé à Genève (Suisse).MSF International78 rue de Lausanne, CP 116, CH-1211 Genève 21, SuisseTél. : +41 (0)22 849 8400, Fax : +41 (0)22 849 8404, Email : info@msf.orgphoto de couvertureDes médecins examinent un jeune garçon à l’hôpital de Guiglo, Côte d’Ivoire.© Panos Pictures

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