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Journal de la Ville N°62 - Agde

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Ag<strong>de</strong>I Juin 2010 I <strong>N°62</strong> ILe journal <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>EDITION SPECIALE 40 ANSLe Cap d’Ag<strong>de</strong>,une aventure agathoise


ISOMMAIRE IPORTRAIT p.4• Pierre Racine, le père du tourismeen Languedoc-Roussillon• Jean Le Couteur, un visionnaire• Jean Miquel, l'enfant du pays• Pierre Leroy-Beaulieu, le Cap d'Ag<strong>de</strong>pour les Agathois• Pierre Barthès, dans <strong>la</strong> légen<strong>de</strong> du Cap• Souvenirs d'avec Gérard Denestèbe• C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Siegfried, l'éléganceet l'imagination au service <strong>de</strong> l'innovation• Dynastie Oltra, saga naturisteUNE AVENTUREAGATHOISE p.15• Le Cap d'Ag<strong>de</strong>, une aventure agathoise• Chronologie <strong>de</strong>s réalisations successivesTOURISME p.28• 40 ans<strong>de</strong> communicationtouristiqueHOMMESPOLITIQUESp.30• Le Cap d'Ag<strong>de</strong>et les hommes politiquesJEUX MEDITERRANEENS p.32• Le Cap d'Ag<strong>de</strong>, Capitale <strong>de</strong>s JeuxMéditerranéens <strong>de</strong> 1993VOILE p.39• Le Cap d'Ag<strong>de</strong> toutes voiles<strong>de</strong>hors !CULTURE p.42• Le Musée <strong>de</strong> l'Ephèbe,le premier musée d'archéologiesous-marine en FranceTENNISp.36• Le tennis au Cap d'Ag<strong>de</strong>,une véritable institutionNATURISME p.61• Le naturisme au Cap d'Ag<strong>de</strong>. Attention, Zone Nudiste !ARENES p.50• Pluie <strong>de</strong> stars sur les Arènes du Cap d'Ag<strong>de</strong>CINEMA p.53• Le Cap d'Ag<strong>de</strong> à <strong>la</strong> rencontre du 7 ème ArtGRANDS EVENEMENTS p.56• Ces grands événements qui ont marqué <strong>la</strong> station


Editodu MaireLE JOURNAL D’AGDE “SPÉCIAL 40 ANS ”est édité par <strong>la</strong> Mairie d’Ag<strong>de</strong>Service Communication34306 Ag<strong>de</strong> Ce<strong>de</strong>xTél. 04 67 94 62 10 - Fax 04 67 94 62 19http : www.ville-ag<strong>de</strong>.frDirecteur <strong>de</strong> <strong>la</strong> publicationGilles D’EttoreDirecteur DéléguéJérôme CavaillesResponsable <strong>de</strong> <strong>la</strong> PublicationSéverine VranckenResponsable Adjointe <strong>de</strong> <strong>la</strong> PublicationCatherine MaurelRédactionService Communication d'Ag<strong>de</strong>(Séverine Vrancken, Catherine Maurel,Laurent Gheysens, Joël Tron, GwenaëlleMonchaux) et Jérôme Cavailles, avec l'aimableparticipation <strong>de</strong> Paul-Eric Laurès, Roger Frey,Michel Heuillet, Christian Bèzes et Irène DauphinGraphisme STUDIO A…Tél. 04 67 01 00 94Fabrication et impressionEUROPRINTTél. 04 67 74 12 03PhotosService Communication <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> d'Ag<strong>de</strong>(Séverine Vrancken, Catherine Maurel,Laurent Gheysens, Laurent Uroz, GwenaëlleMonchaux), Didier Denestèbe, Georges Renault,Famille Le Couteur, Famille Oltra, éditions IRIS,Office <strong>de</strong> Tourisme du Cap d'Ag<strong>de</strong>,GRASPA, Musée <strong>de</strong> l'Ephèbe, Archives Municipalesd'Ag<strong>de</strong>, Laurent Arnaud, Laurent Bourriquel,Pierre Arnaud et Luc Fourno<strong>la</strong>insi que les photographes capagathoisJacques Guittet, Georges et Rodolphe ManensLe Cap d'Ag<strong>de</strong>, uneaventure agathoise.C'est en ces termesque nous avons choisi<strong>de</strong> résumer les quaranteans qui ont vu émerger et sedévelopper sur notre littoralune station balnéaire qui estaujourd'hui l'une <strong>de</strong>s plusimportantes d'Europe.Une aventure car il fal<strong>la</strong>it avoirl'esprit pionnier et le goût <strong>de</strong>sexpériences inédites pours'engager dans ce projet entout point hors <strong>de</strong> l'ordinaire.Agathoise puisqu'il s'agit <strong>de</strong> notre histoirecommune, qu'elle nous concerne tous et quechacun d'entre nous pourra légitimementressentir une certaine fierté face à cette réussitevenue enrichir notre i<strong>de</strong>ntité déjà nourrie <strong>de</strong>plus <strong>de</strong> 2600 ans d'histoire.Dans les pages qui suivent, nous avons retracépour vous ce qui nous est apparu comme leplus marquant <strong>de</strong> <strong>la</strong> multitu<strong>de</strong> d'événementset <strong>de</strong> réalisations qui ont rythmé les quatredécennies écoulées.Mais ce sont les hommes, aussi et surtout,auxquels nous avons voulu rendre hommage.Ces élus, hauts fonctionnaires, architectes, urbanistes, journalistes, sportifs,entrepreneurs ou commerçants qui ont fait le Cap d'Ag<strong>de</strong> en y consacrant souventle meilleur d'eux-mêmes.Les diverses célébrations organisées par <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> s'inscrivent dans cette volonté<strong>de</strong> souligner <strong>la</strong> dimension humaine dans <strong>la</strong>quelle rési<strong>de</strong> le succès <strong>de</strong> tout projet.Nous les avons voulus rassembleuses en faisant participer tous les territoires <strong>de</strong>notre Archipel. C'est pourquoi nous avons décidé que l'exposition commémorativeprendrait p<strong>la</strong>ce au sein du Moulin <strong>de</strong>s Evêques récemment réhabilité,symbolisant ainsi une ville qui avance, unie et riche <strong>de</strong> <strong>la</strong> diversité <strong>de</strong> ses atouts.Célébrer le passé, c'est aussi se projeter vers l'avenir en conservant l'envied'innover et <strong>de</strong> créer, seules susceptibles <strong>de</strong> préserver à notre Cité sonexemp<strong>la</strong>rité.Ce<strong>la</strong> n'est pas un hasard si 2010 verra le <strong>la</strong>ncement <strong>de</strong> nombreux projets <strong>de</strong>ssinantl'avenir du Cap d'Ag<strong>de</strong> comme le réaménagement <strong>de</strong>s quais du Centre-Port oul'extension du Golf reconfigurant par là même l'arrivée sur ce bel amphithéâtrequi plonge vers <strong>la</strong> mer et qui attire chaque année un nombre toujours plusgrandissant <strong>de</strong> visiteurs.En attendant, je vous souhaite un bonne lecture et vous invite à venir nombreuxrevisiter notre passé tout au long <strong>de</strong> nos ren<strong>de</strong>z-vous estivaux.Gilles D’EttoreDéputé-Maire d’Ag<strong>de</strong>Imprimé sur papier 90 grammesTirage, 17 000 exemp<strong>la</strong>iresDépôt légal, 2 èm e trimestre 2010ISSN 1625-7634Nous tenons à remercier tout particulièrement pour leur contributionà ce journal spécial 40 ans du Cap... Messieurs Roger Frey, Georges Renault,Didier Denestèbe, Paul-Eric Laurès et Christian Bèzes


4I PORTRAIT IPierre RacineLe père du tourismeen Languedoc-RoussillonPierre Racine entouré à sa droite <strong>de</strong> Jean Miquelet à sa gauche <strong>de</strong> Pierre Brousse, respectivement Directeur et Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> SEBLIPierre Racine est né le 4 juillet1909. Issu du Conseil d’Etat, oùil était entré en 1935, il estl’un <strong>de</strong>s fondateurs <strong>de</strong> l’EcoleNationale d’Administrationdont il fut le Directeur <strong>de</strong>s stages <strong>de</strong> 1945à 1956 avant <strong>de</strong> <strong>la</strong> diriger <strong>de</strong> 1969 à 1975.Proche <strong>de</strong> Michel Debré, il <strong>de</strong>vient entretemps son Directeur <strong>de</strong> Cabinet à Matignon<strong>de</strong> 1959 à 1962. C’est le moment où <strong>la</strong>V ème République se met en p<strong>la</strong>ce et où <strong>de</strong>nombreuses réformes sont engagées.Michel Debré dira dans ses mémoires <strong>de</strong>son col<strong>la</strong>borateur qu’il était l’âme <strong>de</strong>son cabinet et pour tout dire, un autrelui-même.Mais c’est à partir <strong>de</strong> 1963 qu’il accomplitsa gran<strong>de</strong> œuvre. Il est en effet nommécette année-là Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> MissionInterministérielle pour l’aménagementtouristique du littoral du Languedoc-Roussillon.Pendant plus <strong>de</strong> 20 ans (en tant quePrési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Mission Interministériellepuis, <strong>de</strong> 1982 à 1986, du Syndicat Mixted’Aménagement Touristique du LanguedocRoussillon), il sera ainsi chargé <strong>de</strong> conduireune opération d’une ampleur exceptionnelle,qui donnera naissance à 6 stations balnéaires :Port Camargue, La Gran<strong>de</strong> Motte, Gruissan,Port Leucate, Port Barcarès et naturellementle Cap d’Ag<strong>de</strong>.Cette formidable aventure, il <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tera en1980 dans un ouvrage intitulé “MissionImpossible ?” qui fait <strong>de</strong>puis référence etdont nous vous proposons ici quelquesextraits re<strong>la</strong>tifs à l’aménagement du Capd’Ag<strong>de</strong>.“Mission impossible ?”L’aménagement touristiquedu Languedoc-Roussillonraconté par Pierre Racine“Le 18 juin 1963, l’aménagement touristique du littoral du Languedoc-Roussillon est décidé. Le même jour, <strong>la</strong> Mission interministérielle pourl’aménagement du littoral du Languedoc-Roussillon est créée (…). Uneextraordinaire aventure commence. Une aventure chargée d’inconnu et <strong>de</strong>risques (…). Tout était nouveau et l’opération se présentait comme un pariaudacieux. Jamais jusque là, l’Etat (…) ne s’était aventuré lui-même dans ledomaine <strong>de</strong> l’aménagement touristique et, pour son premier essai, il prétendaittransformer une région toute entière, un littoral <strong>de</strong> 180 km <strong>de</strong> long. Et quellittoral !”C’est ainsi que Pierre Racine, Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> Mission interministérielle pourl’aménagement du littoral du Languedoc-Roussillon, introduit son proposdans son ouvrage “Mission impossible ? L’aménagement touristique dulittoral Languedoc-Roussillon”.“On est libre <strong>de</strong> contester les choix qui ont été faits, mais une œuvreimmense a été accomplie”.


I PORTRAIT I 5Un aménagement, à quel prix ?En décembre 1963, le coût <strong>de</strong> l'opération est évalué à 700 millions<strong>de</strong> francs, valeur 1963, sur <strong>la</strong> base d’une estimation très précisefaite par les administrations techniques, <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s équipementsprojetés.Au 31 décembre 1979, 868 millions <strong>de</strong> francs ont déjà étédépensés, mais il s’agit cette fois <strong>de</strong> francs courants, <strong>de</strong> valeurtrès inégale et nettement inférieure à celle <strong>de</strong>s francs <strong>de</strong> 1963.En francs constants, ces 868 millions ne représentent plus que589 millions.Au final, écrira Racine, “l’aménagement touristique du littoraldu Languedoc-Roussillon (...) coûtera, en valeur réelle, unesomme nettement inférieure à <strong>la</strong> prévision initiale. De quelleautre gran<strong>de</strong> opération peut-on en dire autant ?”.Au Cap d’Ag<strong>de</strong>,un problème d’ordre social…Alors qu’ailleurs, <strong>la</strong> Mission a “affaire à <strong>de</strong> grands propriétaires”,au Cap d’Ag<strong>de</strong>, elle se retrouve “face à plusieurs centaines<strong>de</strong> petits propriétaires. A vrai dire, avant l’aménagement,<strong>la</strong> plupart se souciaient fort peu <strong>de</strong> leursterrains, dont beaucoup étaient incultes,inondables et dépourvus <strong>de</strong> tout équipement.Mais l’aménagement leur donne<strong>de</strong>s idées et certains se préten<strong>de</strong>ntpar <strong>la</strong> suite, sans aucune justification,frustrés, écrit Racine. Nouscherchons néanmoins à lesassocier à notre action et àles en faire bénéficier enleur appliquant les dispositionsd’une loi, alorstoute récente, sur lebail à construction,qui permet à l’administration<strong>de</strong> construire<strong>de</strong>s immeubles sansobliger le propriétaireà vendre son terrain.Malheureusement, en dépit d’innombrables réunionsavec les propriétaires, ce projet ne peut aboutir, car lesmécanismes du bail à construction, imaginés pour faciliterl’édification d’immeubles d’habitation collective dans les gran<strong>de</strong>svilles ne sont manifestement pas adaptés à <strong>la</strong> situation locale. Ilfaut donc se résoudre à faire l’acquisition du sol dans les conditionsordinaires, à <strong>de</strong>s prix qui correspon<strong>de</strong>nt à <strong>la</strong> valeur réelle <strong>de</strong>sterrains, telle qu’elle est habituellement appréciée par les tribunaux,sans <strong>la</strong> moindre spoliation évi<strong>de</strong>mment”.Le Cap d’Ag<strong>de</strong>, un aménagement audacieux“Au Cap d’Ag<strong>de</strong>, le site (…) est confus et nous avons profondémenttransformé le rivage en faisant hardiment avancer <strong>la</strong>mer dans un sol à <strong>de</strong>mi marécageux. Dans le fond, le MontSaint-Loup domine le paysage dans un cadre <strong>de</strong> collines. Le sitese présente donc comme un amphithéâtre, Jean Le Couteur letraite, en urbaniste <strong>de</strong> talent, et nous soumet un projet qui s’yintègre parfaitement. La ville sera construite en p<strong>la</strong>ns étagésautour d’un port sinueux, auquel le visiteur accè<strong>de</strong> par <strong>de</strong>sp<strong>la</strong>cettes à l’italienne et <strong>de</strong>s rues piétonnières. Pourl’architecture, il propose d’abord <strong>de</strong>s maisons sans toit, enterrasse comme en Algérie, Pierre Brousse, Sénateur-Maire<strong>de</strong> Béziers, alors Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> société d’aménagement duCap d’Ag<strong>de</strong>, est un farouche partisan <strong>de</strong>s toits méditerranéensen tuiles romaines et ne veut pas <strong>de</strong> terrasses àl’arabe. J’aime les tuiles autant que lui, étant moi-mêmeProvençal, mais j’aurais volontiers <strong>la</strong>issé sa liberté àl’architecte. Nous en discutons tous puis, pensant que leprési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> société d’aménagement est aussi responsableet a autant son mot à dire que moi-même, je m’incline etaujourd’hui <strong>la</strong> station a rallié tous les suffrages”. Au final, leCap d'Ag<strong>de</strong> est tel ou presque que Pierre Racine le décrit.40 ans après, <strong>la</strong> station est <strong>la</strong> première <strong>de</strong> France en termesd'accueil et fait figure <strong>de</strong> proue dans l'univers <strong>de</strong>s stationsbalnéaires méditerranéennes... Pierre Racine peut être fier<strong>de</strong> son œuvre.> Les capacités d’hébergementen janvier 1980... 52 500 lits mission (programme général théorique)> 27 000 lits mission (programmes construits,y compris campings et vil<strong>la</strong>ges <strong>de</strong> vacances)> 6 100 lits réels (campings et vil<strong>la</strong>ges <strong>de</strong> vacances)> Et aujourd’hui 175 000 lits touristiques


6I PORTRAIT IJeanLe CouteurUn visionnaireJean Le Couteur, urbaniste etarchitecte, est né à Brest le 10juin 1916. On lui doit notamment,entre autres réalisations, l’église<strong>de</strong> Bizerte, <strong>la</strong> cathédrale du sacrécœur d’Alger, <strong>la</strong> Maison <strong>de</strong> <strong>la</strong> Culture <strong>de</strong>Reims, mais aussi l’université <strong>de</strong> Tananarive,l’université d’Amiens et l’agora d’Evry…Le Couteur n’est pas un architecte commeles autres, mais les architectes choisis pour<strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong>s six nouvelles stationsprojetées par <strong>la</strong> Mission Littorale, nepouvaient pas être dans les normes <strong>de</strong>sannées 1960-1970 : Bal<strong>la</strong>dur pour LaGran<strong>de</strong> Motte, Castel<strong>la</strong> pour Port Leucate,Hartané et Gleize pour Gruissan en sontd’autres exemples.Pour Le Couteur, “l’architecture estéphémère mais l’urbanisme engagel’avenir pour les siècles. Il n’y a pas <strong>de</strong>recette, il n’y a que <strong>de</strong>s cas d’espèces”. Ilveut “échapper à tout prix à l’aspectarchitectural <strong>de</strong> “grands ensembles”construits trop rapi<strong>de</strong>ment”. Pour mieuxcomprendre sa vision d’aménagement duCap, il est utile <strong>de</strong> savoir que Jean LeCouteur est un passionné <strong>de</strong> <strong>la</strong> mer : marindans l’âme, il a louvoyé tout au long <strong>de</strong>nos côtes. Pour l’anecdote, il décidaJean Le Couteuret Pierre Leroy-Beaulieu,à l'occasion <strong>de</strong>s 36 ansdu Cap d'Ag<strong>de</strong>un jour d’emmener ses col<strong>la</strong>borateursdécouvrir les lieux <strong>de</strong> ce quiserait <strong>la</strong> future station du Cap d’Ag<strong>de</strong>en bateau, afin <strong>de</strong> leur expliquer<strong>la</strong> vision qu’il en avait, <strong>de</strong>puis <strong>la</strong>mer.Dans son rapport d’avant projetd’aménagement, Jean Le Couteurprésente son idée d’ensembleainsi : “c’est autour du port, é<strong>la</strong>rgien un p<strong>la</strong>n d’eau <strong>de</strong> 80 ha, quel’ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> composition sedéveloppe en tenant le plusgrand compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> nature <strong>de</strong>ssols, <strong>de</strong>s perspectives à aménager,<strong>de</strong> l’animation <strong>de</strong> <strong>la</strong> station. La digueRichelieu sera conservée comme brise <strong>la</strong>me dans toute sa longueur et gar<strong>de</strong>rason aspect historique et pittoresque. La construction d’un ouvrage situé àl’ouest constituera un avant port […]”.Un projet ambitieux pour le Cap d'Ag<strong>de</strong>Dès sa présentation, Le Couteur exprime sa passion pour <strong>la</strong> mer. Elle est l’axeautour duquel l’ensemble <strong>de</strong>s constructions tourneront. “L’agglomérationprincipale est située au centre géométrique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Station, entre les <strong>de</strong>ux p<strong>la</strong>ges,


I PORTRAIT I 7et profite au maximumdu p<strong>la</strong>n d’eau. […] Les habitationsisolées ou groupées,les vil<strong>la</strong>ges <strong>de</strong> vacances, lescampings, se répartissentautour du centre jusqu’aux<strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ges.”En fait, s’il veut que <strong>la</strong>meilleure vue <strong>de</strong> <strong>la</strong> stationsoit celle que l’on aperçoit<strong>de</strong>puis un bateau, il a tout<strong>de</strong> même su exploiter aumaximum les possibilitésoffertes par le terrain. Eneffet, en regardant <strong>de</strong> plusprès le p<strong>la</strong>n <strong>de</strong> masseproposé, qui définit lesdifférents secteurs d’habitats,on s’aperçoit qu’il sedéroule en <strong>de</strong>mi-cerclesconcentriques autour duport en suivant le relief duterrain jusqu’au Mont Saint-Loup et au Mont Saint -Martin.La zone d’habitat collectifentoure le port. Elle estconçue avec <strong>la</strong> volonté <strong>de</strong>retrouver l’échelle <strong>de</strong>svil<strong>la</strong>ges méditerranéens :rues étroites débouchant sur<strong>de</strong>s p<strong>la</strong>cettes fermées, lerez-<strong>de</strong>-chaussée <strong>de</strong> ceshabitations étant réservéaux commerces. La zone <strong>de</strong>maisons individuelles isoléesest quant à elle répartie surles pentes du Mont Saint-Loup et du Mont Saint-Martin. La zone <strong>de</strong>s hôtelsest établie pour sa part surles pentes du Mont Saint-Loup, ainsi que dans les îleset <strong>la</strong> presqu’île du Cap.Enfin, <strong>la</strong> zone <strong>de</strong>s vil<strong>la</strong>ges <strong>de</strong>vacances est imp<strong>la</strong>ntée àproximité <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ges, ainsique celle <strong>de</strong>s campings. Lesespaces verts, qui sontimportants, sont <strong>de</strong>stinés àplusieurs finalités : parcspublics, cheminementpiétonnier, bords <strong>de</strong> route,parkings… La voirie s’organiseautour <strong>de</strong> <strong>la</strong> station, làaussi en termes concentriques :<strong>de</strong> l’extérieur (voie <strong>de</strong> circu<strong>la</strong>tionrapi<strong>de</strong>) vers l’intérieurRue <strong>de</strong> <strong>la</strong> HuneLa Tour Ag<strong>de</strong> Marine,comme un signa<strong>la</strong>u cœur du port(voie secondaire <strong>de</strong><strong>de</strong>sserte <strong>de</strong>s habitationspuis cheminementpiétonnier). Il faut“donner à l’automobilistele sentimentque les routes luisont hostiles et leschemins accueil<strong>la</strong>nts”.Dans ce cadre <strong>de</strong>base <strong>de</strong>ssiné parJean Le Couteur,qui pourrait paraîtrecontraignant, le p<strong>la</strong>n<strong>de</strong> masse et le cahier<strong>de</strong>s charges <strong>la</strong>issentune <strong>la</strong>rge part auxpropositions <strong>de</strong>sarchitectes privés.Il n’oublie pas nonplus que “<strong>la</strong> stationdu Cap d’Ag<strong>de</strong> aété étudiée dans lecontexte communal.Ses liens avec <strong>la</strong> villed’Ag<strong>de</strong> et l’agglomérationdu Grau setrouveront amélioréset profiteront à l’ensemble”.Créé pour une capacité<strong>de</strong> 60 000 lits,l’ensemble aujourd’huipermetd’accueillir 200 000personnes. Après30 ans d’existence,on peut dire que le défi d’un habitat réservéà <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> estivale a dépassé <strong>de</strong> loin toutesles prévisions. La ville a continué à évoluersans son mentor. Elle vit à l’année et connaîttoutes les difficultés d’une gran<strong>de</strong> ville.Finalement “<strong>la</strong> sauce a pris !”.Une page se tourne...Quelques semaines avant <strong>la</strong> journéeanniversaire <strong>de</strong>s 40 ans <strong>de</strong> <strong>la</strong> station duCap d'Ag<strong>de</strong>, Jean Le Couteur décédait, àl'âge <strong>de</strong> 93 ans. Avec lui, c'est une page<strong>de</strong> l'histoire d'Ag<strong>de</strong> qui se tourne...Irène Dauphin,Archiviste <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> d’Ag<strong>de</strong>


8I PORTRAIT IJean MiquelL'enfant du paysJean Miquel naît en 1934 auDomaine <strong>de</strong> Cazalsviel, hameau<strong>de</strong> <strong>la</strong> commune <strong>de</strong> Cazouls-les-Béziers, où sa famille paternellevit du travail <strong>de</strong> <strong>la</strong> terre <strong>de</strong>puis<strong>de</strong>s générations. Sa famille maternelle a,elle, ses racines en pays <strong>la</strong>nguedocien<strong>de</strong>puis le XVI ème siècle, sur le domaine <strong>de</strong>Barroubio.Aîné <strong>de</strong> cinq enfants, Jean Miquel passeles dix premières années <strong>de</strong> sa vie àCazalsviel, où l'enseignement primaire luiest donné au Domaine par une institutrice.Ainsi, l'héritage d'une tradition paysannesécu<strong>la</strong>ire explique, pour une part, l'attachementprofond <strong>de</strong> Jean Miquel à saterre : son enfance vécue <strong>de</strong> p<strong>la</strong>in-piedavec <strong>la</strong> campagne en fait l'authenticité.Après <strong>de</strong> bril<strong>la</strong>ntes étu<strong>de</strong>s secondairesaccomplies au Pic <strong>de</strong> Béziers, il part pourParis, en 1953. Il y suit les cours <strong>de</strong> <strong>la</strong>Faculté <strong>de</strong> Droit et ceux <strong>de</strong> l'Institut <strong>de</strong>sSciences Politiques. A l'issue d'années <strong>de</strong>travail tenace, il obtient sa licence enDroit, et sort <strong>de</strong> Sciences Politiques Major<strong>de</strong> sa promotion. C'est une réussiteéc<strong>la</strong>tante pour lui, étudiant boursier, venud'une province éloignée et issu du milieupaysan, sphère sociale peu représentéechez les étudiants <strong>de</strong> l'Institut.Grand stagiaire à <strong>la</strong> BNCI <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux, ilrevient brièvement à Montpellier - letemps <strong>de</strong> faire son Doctorat en Droit, celuiaussi <strong>de</strong> faire <strong>la</strong> connaissance<strong>de</strong> Marie-Thérèse, étudianteen Faculté <strong>de</strong> Lettres,qui <strong>de</strong>viendra bientôt sonépouse et qui saura partagerses passions.En 1959, Jean Miquel repartpour Paris où il entre à <strong>la</strong>SCET (Société Centrale <strong>de</strong>l'Equipement du Territoire). Ily reste jusqu'en 1963, annéeoù prend forme le projetd'Aménagement Touristiquedu Littoral Languedoc-Roussillon, avec <strong>la</strong> créationpar le Gouvernement Français<strong>de</strong> <strong>la</strong> Mission Racine. C'estpour Jean Miquel l'annoncedu retour au pays.Amoureux <strong>de</strong> sa terre <strong>la</strong>nguedocienne,c'est là qu'ilveut accomplir sa vie et sonœuvre. Accompagné <strong>de</strong> sonépouse et <strong>de</strong> Frédéric, sonpremier fils, il s'installe àMontpellier où il prend <strong>la</strong>direction <strong>de</strong>s services administratifset financiers <strong>de</strong> <strong>la</strong>SCET régionale. En 1968,Jean Miquel est appelé par


I PORTRAIT I 9Pierre Brousse,maire <strong>de</strong> Béziers,pour prendre <strong>la</strong>direction <strong>de</strong> <strong>la</strong>SEBLI, Sociétéd'Equipement duBiterrois et <strong>de</strong> sonLittoral, dont <strong>la</strong>vocation est <strong>de</strong> réaliser,pour le compte<strong>de</strong>s CollectivitésLocales, <strong>de</strong>s équipementsqui concourentau développementrégional. Le champsd'activités <strong>de</strong> <strong>la</strong>SEBLI s'é<strong>la</strong>rgit en sediversifiant, lorsque<strong>la</strong> Mission Racine luiconfie <strong>la</strong> réalisation<strong>de</strong> <strong>la</strong> station du Capd'Ag<strong>de</strong>. L'homme<strong>de</strong> talent qu'estJean Miquel vapouvoir donner toutesa mesure au long<strong>de</strong> <strong>la</strong> prodigieuse aventure humaine qui s'engendre.En 1969, <strong>la</strong> SEBLI <strong>la</strong>nce le début<strong>de</strong>s travaux à partir du p<strong>la</strong>n masseé<strong>la</strong>boré par Jean Le Couteur,Architecte en chef <strong>de</strong> <strong>la</strong> station.Jean Miquel, homme du pays,adhère immédiatement à <strong>la</strong>conception du p<strong>la</strong>n d'ensemble,qui “tient compte du site, enretrouvant l'échelle humaine <strong>de</strong>svil<strong>la</strong>ges méditerranéens, tout endonnant satisfaction aux besoins<strong>de</strong> notre époque.”L'enthousiasme <strong>de</strong> Jean Miquel,allié à celui <strong>de</strong> Pierre Leroy-Beaulieu, va être déterminantpour <strong>la</strong> station. Les rapportsd'amitié et d'estime réciproquequi lient les <strong>de</strong>ux hommes, <strong>la</strong>volonté qu'ils ont en commund'œuvrer pour l'essor économiquerégional, leurs personnalitésmêmes vont très vite inspirer <strong>la</strong>confiance <strong>de</strong>s investisseurs sérieuxet <strong>de</strong>s professionnels du tourisme.Passionné par <strong>la</strong> tâche à accomplir,Jean Miquel assure les montagesfinancier, administratif et technique<strong>de</strong> l'opération.Jean Miquel se voit remettre en 1980<strong>la</strong> Légion d'Honneur par Pierre RacineHomme <strong>de</strong> dialogue, il sait s'entourer <strong>de</strong> col<strong>la</strong>borateursfidèles, rassembler et entraîner toutes les énergies dans unemême ambition : réussir le Cap. Remarquable esprit <strong>de</strong>synthèse, Jean Miquel choisit les options justes en matièred'équipements. Parallèlement, en excellent gestionnaire, ilse donne les moyens <strong>de</strong> les réaliser. L'un <strong>de</strong>s premiersexemples en ce domaine est le club <strong>de</strong> tennis PierreBarthes, conçu dès 1970, et qui contribuera, comme leprévoyait Jean Miquel, à <strong>la</strong> notoriété <strong>de</strong> <strong>la</strong> station. Suivrontbien d'autres réalisations : équipements d'information, <strong>de</strong>loisirs, sportifs, culturels... tout ce qui existe aujourd'hui etqui fait du Cap, comme aime à le dire le Prési<strong>de</strong>nt Racine,“le fleuron <strong>de</strong> <strong>la</strong> mission”.En 1981, Jean Miquel reçoit, <strong>de</strong>s mains <strong>de</strong> Pierre Racine, lesinsignes <strong>de</strong> Chevalier <strong>de</strong> <strong>la</strong> Légion d'Honneur pour l'œuvreaccomplie, “exempte <strong>de</strong> toute critique”.Au cours du développement <strong>de</strong> <strong>la</strong> station, Jean Miquel n'ajamais perdu <strong>de</strong> vue l'ensemble <strong>de</strong> <strong>la</strong> région qu'il souhaiteassocier pleinement au dynamisme que connaît le Cap.Lui-même est fier <strong>de</strong> <strong>la</strong> qualité du vin qu'il produit auDomaine <strong>de</strong> Barroubio, aidé dans sa tâche <strong>de</strong> vigneron parMarie-Thérèse et leurs fils, Frédéric et Raymond. Il conçoitet développe, en étroite col<strong>la</strong>boration et avec l'appui <strong>de</strong> <strong>la</strong>Municipalité <strong>de</strong> Pierre Leroy-Beaulieu, à partir <strong>de</strong> <strong>la</strong> station,une politique d'animation résolument tournée vers l'arrièrepayset fait du Cap d'Ag<strong>de</strong> une “véritable vitrine <strong>de</strong>produits régionaux”. Travailleur infatigable, il ne cesse <strong>de</strong>parfaire l'œuvre qu'il a créée et commence à mettreen p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>sstructures <strong>de</strong>gestion qui enassureront <strong>la</strong>pérennité.Celui que beaucoupconsidèrentcomme le “pèredu Cap d'Ag<strong>de</strong>”,est mort enmars 1985, foudroyépar unma<strong>la</strong>ise cardiaque.En signed'hommage, lequai d'honneur<strong>de</strong> <strong>la</strong> stationporte son nom.MichelHeuillet,directeur<strong>de</strong> cabinet<strong>de</strong> l’ancienMaire d’Ag<strong>de</strong>,PierreLeroy-Beaulieu


10I PORTRAIT IPierre Leroy-BeaulieuLe Cap d’Ag<strong>de</strong> pour les AgathoisLe nom <strong>de</strong> PierreLeroy-Beaulieureste pour beaucoupd’entre nouslié à <strong>la</strong> création duCap d’Ag<strong>de</strong> et à sondéveloppement.Sa personnalité, qui alliaitune autorité naturelle quiimposait le respect à ungoût certain pour l’aventure,lui fit épouser rapi<strong>de</strong>mentce projet <strong>de</strong> station quin’était pas, à l’origine, le sienmais sur lequel il al<strong>la</strong>it considérablementpeser.Elu Maire en 1971, il s’était donné pourprincipal objectif <strong>de</strong> faire en sorte quel’émergence du Cap d’Ag<strong>de</strong> puissebénéficier à l’ensemble <strong>de</strong>s Agathois.L’Etat avait alors <strong>la</strong> mainmise sur unaménagement dont <strong>la</strong> réalisation sefaisait parfois en tenant insuffisammentcompte <strong>de</strong>s intérêts locaux. Il fit ainsiréduire le périmètre <strong>de</strong> <strong>la</strong> station,empêchant son extension jusqu’àGilles D'Ettoreet Pierre Leroy-Beaulieu,à l'occasion <strong>de</strong>s 10 ans<strong>de</strong>s Jeux Méditerranéensl’embouchure <strong>de</strong> l’Hérault,imposa l’avis conforme<strong>de</strong> <strong>la</strong> Municipalité pourl’attribution <strong>de</strong>s permis <strong>de</strong>construire et encouragea <strong>la</strong>création <strong>de</strong> nouveaux équipementssusceptibles <strong>de</strong>répondre aux attentes <strong>de</strong>sAgathois.Il vou<strong>la</strong>it rassembler l’ensemble<strong>de</strong> ses concitoyens,s’opposant avec intelligenceet déterminationaux projets <strong>de</strong> scission quifleurissaient à l’époque <strong>de</strong>part et d’autre.Soucieux <strong>de</strong> favoriser ledéveloppement économiqueau sein d’un territoirejusque là peu créateurd’emplois, il étaitouvert à toutes lesinitiatives encourageantparfois<strong>de</strong>s projets faisantdébat commele fut celui duVerne<strong>la</strong>nd.C’est d’ailleurssous son mandatque furent réalisésAqua<strong>la</strong>nd et leGolf, projet il estvrai plus écologiquementcorrect.Il eut toujours leregret <strong>de</strong> ne pas avoir fait aboutir <strong>la</strong> construction d’un hippodrome,équipement que l’on retrouvait selon lui dans toutes les <strong>de</strong>stinationstouristiques prestigieuses.Il avait, en effet, cette ambition-là, à <strong>la</strong>quelle nous <strong>de</strong>vons tous resterfidèles, qui était <strong>de</strong> donner au Cap d’Ag<strong>de</strong> ses lettres <strong>de</strong> noblesse afinqu’elle joue dans <strong>la</strong> cour <strong>de</strong>s grands.Il est ainsi plutôt symbolique qu'il ait obtenu, à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong> ses mandats,<strong>la</strong> désignation du Cap d’Ag<strong>de</strong> comme Capitale <strong>de</strong>s JeuxMéditerranéens.Gilles D’EttoreMaire d’Ag<strong>de</strong>,Député <strong>de</strong> l’Hérault


I PORTRAIT I 11PierreBarthesDans <strong>la</strong> légen<strong>de</strong>du CapJean Miquel, directeur <strong>de</strong> <strong>la</strong>SEBLI et aménageur du Cap,cherchait à acquérir <strong>de</strong>s terrainspour développer <strong>la</strong> station.Une vieille dame, biterroise,propriétaire d’un espace qu’il convoitaitlui opposa un refus formel : pasquestion, ces terrains, je les gar<strong>de</strong> pourmon petit-fils, Pierre Barthès, lechampion <strong>de</strong> tennis. Jean Miquel saisitaussitôt l’opportunité qui se présentaitet n’al<strong>la</strong>it pas <strong>la</strong> <strong>la</strong>isser s’échapper. C’estainsi qu’al<strong>la</strong>it naître le club PierreBarthès (alors baptisé Mer et Soleil), unclub à l’image <strong>de</strong> P.B., c’est-à-dire <strong>de</strong>dimension internationale : 40courts, une boutique, un restaurant,un hôtel, un sauna,un vil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxcent maisons louées ou venduesà <strong>de</strong>s fervents <strong>de</strong> <strong>la</strong> petiteballe jaune.C’est qu’il voyait grand etloin, P.B., natif <strong>de</strong> Béziers(c’était en 1941), N°1 françaisen 1972, membre à partentière <strong>de</strong> l’équipe <strong>de</strong>France <strong>de</strong> Coupe Davis entre1964 et 1974. P.B., un garçon,attachant, séduisant, déroutantparfois.Passé chez les “pros” avant l’ère du tennis open, il fit alors partie <strong>de</strong>s20 meilleurs joueurs du mon<strong>de</strong>, mais ce choix lui valut quelques inimitiésau sein <strong>de</strong> <strong>la</strong> Fédération Française <strong>de</strong> Tennis. Qu’importe, il assuma,Pierre s’est toujours voulu en marge ou presque, à cheval sur <strong>la</strong> lignejaune.Avec son épouse Carolyne, d’origine canadienne, il al<strong>la</strong>it faire <strong>de</strong> sonclub le premier <strong>de</strong> France et <strong>la</strong>nçait, épaulé par une équipe <strong>de</strong> “profs”<strong>de</strong> tout premier p<strong>la</strong>n, <strong>la</strong> mo<strong>de</strong> <strong>de</strong>s “stages”, en quoi il n’al<strong>la</strong>it pastar<strong>de</strong>r à être imité un peu partout. Il <strong>la</strong>nçait le “Trophée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Femme”,un tournoi exhibition qui, chaque année, réunissait les meilleuresjoueuses du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> Cris Evert Lloyd et Martina Navratilova en passantpar Steffi Graf, Monica Seles et Martina Hingis.Avec <strong>la</strong> complicité du tourneur Génestar, il créait, cette fois dans lecadre <strong>de</strong>s Arènes, le “Carré d’As”. On y vit Jimmy Connors, John MacEnroe, Tanner, et bien sûr Noah.Sur les courts du Cap, il fit venir et entraîna Guillermo Vi<strong>la</strong>s, MaryPierce, Arnaud Beutch et tant d’autres.Le Tournoi <strong>de</strong>s Meilleurs, qui perdure encore sous un autre nom et quiest <strong>de</strong>venu le plus grand tournoi amateur du mon<strong>de</strong>, fut son <strong>de</strong>rnierca<strong>de</strong>au au Cap d’Ag<strong>de</strong>.Aujourd’hui, Pierre Barthès, prési<strong>de</strong>nt d’Havas Sport, a pris du recul.Il est entré dans <strong>la</strong> légen<strong>de</strong> du tennis et dans celle du Cap, maiscomme l'on sait, les grands champions ne meurent jamais.Et puis, et puis, nos bras lui <strong>de</strong>meurent grands ouverts au cas où l’envielui prendrait <strong>de</strong> remonter au filet.Roger Frey, ancien rédacteur en chef <strong>de</strong> l’hebdomadaire“Hérault Tribune” et responsable <strong>de</strong> l’Agence locale du Midi LibrePierre Barthès avec Yannick NoahStan Smith est venu soutenir PierreBarthès lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> création du Club


12I PORTRAIT IGérard Denestèbeavec Salvatore Adamo,dans les locauxd'Hérault TribuneSouvenirsd’avec Gérard DenestèbeEté 1998 ! J’étais loin, trèsloin, en voyage. Lorsqueje suis revenu, on m’a dit :Gérard Denestèbe estparti, Gérard nous a quittés.Je me suis alors souvenu qu’unjour, je lui avais posé <strong>la</strong> questionsuivante : Plus tard, après, queferas-tu ? Plus tard, m’avait-ilrépondu, plus tard sans doutelirais-je les livres que je n’ai pas eule temps d’ouvrir, peut-être écouterais-je<strong>de</strong>s disques. Il n’ y a pas eu <strong>de</strong> plus tard, il n’y a pas eu d’après, letemps lui a fait défaut.Gérard nous a quittés sans bruit, une nuit d’été.Gérard Desnestèbe, l'un <strong>de</strong>s pionniers s’il en est, du Cap d’Ag<strong>de</strong>. Un homme<strong>de</strong> lumière mais d’ombre également. Il avait une idée par jour. Beaucoup ontété mises en chantier, <strong>la</strong> plupart ont abouti. Homme <strong>de</strong> droite certes, maisaussi d’ouverture, comme son parcours en témoigne. Il fut en 1970 conseillermunicipal <strong>de</strong> Toulouse. De Toulouse où il créa une Librairie Internationale quifut son premier succès. Arrivé au Cap d’Ag<strong>de</strong>, dans <strong>la</strong> foulée <strong>de</strong> Jean Miquel,alors patron <strong>de</strong> <strong>la</strong> SEBLI, aménageur <strong>de</strong> <strong>la</strong> station, il créa le magazine HéraultTribune, un nouveau et retentissant succès (racheté par Midi Libre à l’été1977). Il fut le premier directeur, à titre provisoire précisait-il,<strong>de</strong> l’Office <strong>de</strong> Tourisme du Cap, organisa un festival<strong>de</strong> jazz, créa en 1981 Radio Cap d’Ag<strong>de</strong>, l'une<strong>de</strong>s toutes premières radios libres, dirigea les Arènesdu Cap avec Jacky Bonnieu et Jean-Paul Camoin,mit sur pied un festival <strong>de</strong> musique c<strong>la</strong>ssique,fut à l’origine <strong>de</strong> <strong>la</strong> création <strong>de</strong> <strong>la</strong> Bulle quihéberge l’Office <strong>de</strong> Tourisme… etj’en oublie.Sa <strong>de</strong>rnière création, “La Tournerie<strong>de</strong>s flâneurs” au cœur <strong>de</strong> l’Ile <strong>de</strong>s Loisirs,un lieu festif, atypique, à son image.Gérard l’insatiable, baron <strong>de</strong> <strong>la</strong> nuit,amateur <strong>de</strong> p<strong>la</strong>nche à voile (<strong>la</strong> sienneétait noire), passionné <strong>de</strong> politique,aimé autant que redouté, il me donnaà moi qui ait eu <strong>la</strong> chance <strong>de</strong> souventle côtoyer, <strong>de</strong> véritables leçons <strong>de</strong> vie.Roger Frey, ancien rédacteuren chef <strong>de</strong> l’hebdomadaire“Hérault Tribune” et responsable<strong>de</strong> l’Agence locale du Midi Libre


I PORTRAIT I 13C<strong>la</strong>u<strong>de</strong>SiegfriedL’éléganceet l’imaginationau service<strong>de</strong> l’innovationC<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Siegfried lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> miseen p<strong>la</strong>ce du service télématique<strong>de</strong> réservationLorsque Pierre Leroy-Beaulieu, Maire d’Ag<strong>de</strong>,accueille C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Siegfried au Cap d’Ag<strong>de</strong>,personne ne s’imaginait que <strong>la</strong> personnalitéhaute en couleurs du nouveau directeur <strong>de</strong>l’Office <strong>de</strong> Tourisme al<strong>la</strong>it marquer cettedécennie <strong>de</strong>s années 80.Succédant à Norbert Jacq – premier directeur qui fit unbref passage – C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Siegfried pose ses valises sur <strong>la</strong>station le 15 janvier 1984.A 46 ans, issu du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s agences <strong>de</strong> voyages, i<strong>la</strong>rrive <strong>de</strong> Paris, riche d’une gran<strong>de</strong> expérience professionnelle; il dirigeait en effet le département“Groupes et Tourisme” du Diners Club Voyages.En l’espace <strong>de</strong> 6 ans, il réussit à imposer un style à uneépoque charnière et importante pour <strong>la</strong> station, marquéepar le transfert progressif <strong>de</strong>s missions <strong>de</strong> <strong>la</strong> SEBLI– notamment <strong>la</strong> promotion et l’animation – à <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>et à son outil, à l’époque dénommé “Office municipaldu tourisme et <strong>de</strong>s loisirs”.Quelquefois en déca<strong>la</strong>ge avec <strong>la</strong> réalité quotidienne etles obligations <strong>de</strong> <strong>la</strong> fonction - il reconnaissait que <strong>la</strong>gestion courante n’était pas son point fort - il avaitnéanmoins cette capacité d’initiative et d’innovation,et a su mettre en p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong>s outils précurseurs.Fin connaisseur <strong>de</strong>s circuits <strong>de</strong> distribution, il crée lepremier manuel <strong>de</strong> ventes pour les professionnels, lesgroupes et les tour-operators et engage l’Office <strong>de</strong>Tourisme dans <strong>la</strong> professionnalisation <strong>de</strong> sa commercialisationen ouvrant avec Gérard Denestèbe <strong>la</strong>Centrale <strong>de</strong> réservation en février 1988, prenant ainsi<strong>la</strong> suite du Service télématique mis en p<strong>la</strong>ce au début<strong>de</strong>s années 80. C’est l’une <strong>de</strong>s premières à être installéedans une station balnéaire française. Il <strong>la</strong> présente à Paris au Salonmondial du tourisme et <strong>de</strong>s voyages en février 1989 sur le stand duCap d’Ag<strong>de</strong>, où il fait installer un minitel géant <strong>de</strong> 2 mètres <strong>de</strong> hauteurpuisqu’à l’époque on “avait le Cap d’Ag<strong>de</strong> au bout <strong>de</strong>s doigts avec le 3615Capag<strong>de</strong>”.Homme <strong>de</strong> communication, il perçoit rapi<strong>de</strong>ment <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong> changer d’échelleet d’innover dans les éditions. Il abandonne <strong>la</strong> traditionnelle brochure publicitairec<strong>la</strong>ssique pour imaginer avec Suzanne Serna, en 1988, le premier magazineau nom évocateur <strong>de</strong> “Cap d’Ag<strong>de</strong> Paradise”. Reconnu alors comme une véritableinnovation dans <strong>la</strong> communication touristique publique, ce concept novateurbouscule les normes et les clichés habituels.En matière d’animations et d’événements, il signe, là aussi, plusieurs bellesréussites qui restent encore inscrites dans les mémoires.Pour le printemps, il a l’idée d’associer l’image <strong>de</strong> le femme à <strong>la</strong> station enorganisant en 1986 le “Printemps <strong>de</strong> <strong>la</strong> Femme en forme” avec notammentl’actrice Sydney Rome, à l’époque star mondiale <strong>de</strong> <strong>la</strong> gym tonic, qu’il fait venirau Cap d’Ag<strong>de</strong> en tant que marraine pour animer <strong>de</strong>s stages, mais aussi <strong>de</strong>schampionnes sportives comme Jeannie Longo pour le vélo ou encore BrigitteDeydier, championne du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> judo.Les médias sont au ren<strong>de</strong>z vous… Pari gagné.Pour les vacances <strong>de</strong> <strong>la</strong> Toussaint, il met en p<strong>la</strong>ce en 1988 avec Pierre Barthès<strong>la</strong> première édition du “Trophée <strong>de</strong>s Meilleurs” qui, 23 ans après, est <strong>de</strong>venu leNational Tennis Cup, le plus grand tournoi <strong>de</strong> tennis du mon<strong>de</strong> par le nombre<strong>de</strong> participants.Ambassa<strong>de</strong>ur infatigable <strong>de</strong> <strong>la</strong> station sur les salons européens – c’était à l’époquele moyen <strong>de</strong> promotion le plus répandu et le plus efficace – et percevant trèstôt l’intérêt <strong>de</strong>s marchés <strong>de</strong> <strong>la</strong> Scandinavie, il installe et positionne Le Capd’Ag<strong>de</strong> sur <strong>la</strong> Suè<strong>de</strong> et le Danemark, ce qui a toujours été confirmé <strong>de</strong>puis.Par ailleurs, il sait faire profiter <strong>la</strong> station <strong>de</strong> ses nombreuses re<strong>la</strong>tions. Ce futtout particulièrement le cas dans les sphères ministérielles puisqu’il fit partie <strong>de</strong><strong>la</strong> vingtaine <strong>de</strong> professionnels du tourisme français réunis autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> tablelorsque les pouvoirs publics créent, en 1987, Maison <strong>de</strong> <strong>la</strong> France. Grâce à saparticipation active, Le Cap d’Ag<strong>de</strong> peut, encore aujourd’hui, s’enorgueillird’être toujours considéré comme le seul Office <strong>de</strong> Tourisme <strong>de</strong> France à pouvoirrevendiquer le titre <strong>de</strong> “membre fondateur” <strong>de</strong> l’organisme <strong>de</strong> promotion dutourisme français à l’étranger. Des 24 membres fondateurs, Maison <strong>de</strong> <strong>la</strong> France/Atout France compte aujourd’hui près <strong>de</strong> 1 300 adhérents.Deux ans après avoir quitté ses fonctions, affaibli par une longue et terriblema<strong>la</strong>die, il s’éteint en juillet 1992, à l’âge <strong>de</strong> 53 ans, <strong>la</strong>issant <strong>de</strong>rrière lui le souvenird’un <strong>de</strong>s acteurs emblématiques du Cap d’Ag<strong>de</strong> qui ont marqué l’histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong>station.Christian Bèzes,Directeur <strong>de</strong> l’Office <strong>de</strong> Tourisme


14I PORTRAIT IDynastieOltraSaga naturisteLe “Centre Hélio Marin Oltra Frères” a existé avant <strong>la</strong> création du Cap.Il est resté pendant quatorze années <strong>la</strong> seule entité touristique etcommerciale du secteur entre les étangs du Bagnas et <strong>de</strong> Luno. Il a sus’adapter aux révolutions, et aux évolutions.Entre vignes et maraisUn terrain, une vigne avec un mas sans électricité, où René et Paul Oltra avaientcreusé un puits juste après <strong>la</strong> guerre. Auparavant, les <strong>de</strong>ux frères et leurs parentss’étaient réfugiés en Aveyron, gardant leur mo<strong>de</strong>ste maison dans <strong>la</strong> Montée <strong>de</strong> Jolyà Ag<strong>de</strong>, près du fleuve.Chaque jour d’été, <strong>la</strong> famille passait par Baldy pour venir sur cette vigne encharrette, tractée par un mulet.René et Paul avaient été forgerons à Poussan, avant <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir fermiers pour <strong>de</strong>spropriétaires à Ag<strong>de</strong>. Et sur ce bout <strong>de</strong> terrain qui leur appartenait, <strong>la</strong> vigne nerapportait pas <strong>de</strong>s barriques.Et pour ne rien arranger, sans <strong>la</strong> violence <strong>de</strong> <strong>la</strong> révolution viticole <strong>de</strong> 1907, lesannées 50 vivaient une belle crise vigneronne.A quelques centaines <strong>de</strong> mètres, <strong>de</strong>s baigneurs venaient <strong>de</strong> plus en plus nombreux,tous nus, en famille et <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong> nationalité alleman<strong>de</strong>.Il n’en fal<strong>la</strong>it pas plus à René et Paul pour inventer le nudisme agathois.En 1956, le “Centre Hélio Marin Oltra Frères” accueil<strong>la</strong>it les nudistes au milieu <strong>de</strong>svignes et <strong>de</strong>s marais. Des “culs nus” sur <strong>la</strong> commune d’Ag<strong>de</strong> <strong>la</strong> Conservatrice ! Carnous sommes bien à Ag<strong>de</strong>, sa p<strong>la</strong>ge vers Marseil<strong>la</strong>n étant loin d’imaginer qu’elles’appellerait un jour “le Cap”.Grain <strong>de</strong> folieCourant 1968, l’aménagement du littoral <strong>la</strong>nguedocien a changé <strong>la</strong> donne.Une démoustication salutaire pour les démangeaisons, et <strong>de</strong>s propriétaires terriensqui se voyaient proposer quelques <strong>de</strong>niers en échange <strong>de</strong> leurs terrains.Propriétaires et gestionnaires d’un camping structuré et viable commercialement,les frères Oltra ont eu le choix <strong>de</strong> <strong>de</strong>venir promoteurs. Pas vraiment emballés, ilsseront soutenus par une poignée d’amis commerçants.Sans le sou, vierges d’expérience et en totale insouciance, ils ont eu <strong>de</strong>s campeurscomme premiers clients, participant ainsi à <strong>la</strong> construction <strong>de</strong> Port Ambonne,réalisation “grand prix d’architecture” en 1974.Entre temps, le camping était démontépour <strong>la</strong>isser p<strong>la</strong>ce à Héliopolis.Reconstruit sur <strong>de</strong>s terrains un peu plusà l’est, ils accueillent dès lors <strong>de</strong> plus enplus <strong>de</strong> touristes français.La relève assurée avec brioJean-Michel avait 20 ans quand le Capd’Ag<strong>de</strong> est né, Marie-France un peumoins. Enfants <strong>de</strong> pionniers parmi lespionniers, elle est commerçante sur <strong>la</strong>commune et il a repris l’entreprisefamiliale <strong>de</strong>puis 1989, date du décès<strong>de</strong> son oncle René.Aujourd’hui, Jean-Michel est escorté<strong>de</strong> son fils Olivier, un duo qui emploie25 personnes à l’année et plus <strong>de</strong> 120en été.Et loin <strong>de</strong> Dal<strong>la</strong>s, au bord du Bagnas,<strong>la</strong> Dynastie Oltra ne fait pas dans <strong>la</strong>figuration.Tous sont acteurs, quels que soient lesépiso<strong>de</strong>s du Cap d’Ag<strong>de</strong>, <strong>de</strong>puis troisgénérations.Référent sur bien <strong>de</strong>s points, <strong>la</strong>bellisé,le Centre Hélio Marin René Oltracomble chaque année 10 000 vacanciers,dont certains pour toute <strong>la</strong> saison<strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s années.Des familles qui bénissent Jean-Michelet Olivier pour savoir adapter le campingau gré <strong>de</strong>s évolutions à travers lesdécennies.Des familles qui peuvent vénérer Renéet Paul, ces “fous furieux” d’ici qui ontcru à un projet décidé à Paris.Paul-Eric Laurès, journaliste


I UNE AVENTURE AGATHOISE I 15Le Cap d’Ag<strong>de</strong>Une aventure agathoiseElle semble avoir toujours été là etpourtant : ce<strong>la</strong> fait seulement 40 ansque <strong>la</strong> station du Cap d’Ag<strong>de</strong> est née.Une histoire certes récente mais ôcombien importante pour notre citéet que l’on ne connaît pas toujours…Une histoire sur <strong>la</strong>quelle IrèneDauphin, Archiviste <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>d’Ag<strong>de</strong>, revient aujourd’hui.On ne présente plusdésormais <strong>la</strong> stationtouristique du Capd’Ag<strong>de</strong> qui a fait <strong>de</strong>notre cité <strong>la</strong> premièrecommune touristique <strong>de</strong> France, avec174 923 lits touristiques. Le Cap, stationinternationale, s’inscrit dans un chapelet<strong>de</strong> stations touristiques qui s’égrènenttout au long <strong>de</strong> <strong>la</strong> côte <strong>la</strong>nguedocienne :Port Camargue (Grau du Roi), LaGran<strong>de</strong> Motte, Carnon, Le Cap d’Ag<strong>de</strong>,Gruissan, Port Leucate, Port Barcarès,Saint Cyprien.Aujourd’hui, lorsqu’on regar<strong>de</strong> le paysagedu Cap, que ce soit <strong>de</strong> <strong>la</strong> côte, <strong>de</strong>s hauteursdu Mont Saint-Loup ou quand l’on se promène dans ses rues, rien ne transpire<strong>de</strong> ses origines ni du travail colossal qui a été réalisé.Le Cap avant le CapSeuls les Agathois <strong>de</strong> vieille souche se souviennent encore <strong>de</strong> l’aspect sauvage<strong>de</strong> cette côte où l’on venait le dimanche passer <strong>la</strong> journée sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ge. On nereconnaît plus aujourd’hui l’emp<strong>la</strong>cement <strong>de</strong>s salins, <strong>de</strong>s <strong>la</strong>n<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s vignes…Mais comment, <strong>de</strong> ce désert habité par les moustiques, en est-on arrivé à <strong>la</strong>station touristique du Cap d’Ag<strong>de</strong> ? Il faut remonter jusque dans les années60, même si l’idée d’aménager quelque chose sur le site est plus lointaine.Ainsi, <strong>la</strong> “Digue Richelieu” montre les traces <strong>de</strong>s tentatives <strong>de</strong> constructiond’un port suivant <strong>la</strong> volonté du Cardinal <strong>de</strong> Richelieu, dès 1626. Ce projet sera


16 I UNE AVENTURE AGATHOISE IMaquettedu Cap d'Ag<strong>de</strong>L'Avant-Port du Cap avant son aménagementrepris par Vauban en 1686, par Guerlet en 1777 et parLieusou en 1824, mais il ne sera jamais réalisé. Il nesubsiste aujourd’hui qu’une gran<strong>de</strong> digue, qui semblevouloir atteindre le Fort Brescou.Roussillon dont les 210 km <strong>de</strong> côte offrent d’immensespossibilités. Cette idée a déjà effleuré Philippe Lamour,Prési<strong>de</strong>nt fondateur <strong>de</strong> <strong>la</strong> Compagnie Nationaled’Aménagement du Bas Rhône Languedoc (CNABRL),ainsi que Jules Milhau, professeur d’Economie àMontpellier. Pierre Sudreau ayant donné son accord <strong>de</strong>principe, Abel Thomas se <strong>la</strong>nce dans <strong>la</strong> préparation duprojet : choix <strong>de</strong>s emp<strong>la</strong>cements, réserve foncière, etc.1961-1962 : l’idée d’une vaste opération d’aménagementvisant à faire <strong>de</strong> <strong>la</strong> promotion touristique un pôlefondamental du développement économique régionalfait son chemin. L’Etat par le biais du Ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong>Construction et <strong>la</strong> Compagnie du Bas Rhône (CNABRL)se <strong>la</strong>nce dans d’importantes acquisitions <strong>de</strong> terrains, eten 1962, une loi crée les zones d’aménagement différées(ZAD).Dans sa séance du 07 novembre 1962, le ConseilMunicipal d’Ag<strong>de</strong> passe une convention avec <strong>la</strong>Compagnie Nationale d’Aménagement du Bas RhôneLanguedoc qui “a acheté dans <strong>la</strong> région <strong>de</strong> Lano,d’importants terrains susceptibles d’être aménagés sur leL’Aménagement du Territoire1955 : <strong>la</strong> démoustication est entreprise par l’EntenteInterdépartementale pour <strong>la</strong> Démoustication, réunissantles départements <strong>de</strong> l’Hérault, du Gard, <strong>de</strong>s Bouchesdu Rhône, puis <strong>de</strong> l’Au<strong>de</strong> et <strong>de</strong>s Pyrénées Orientales.1959 : Pierre Sudreau est alors Ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong>Construction et à ce titre, responsable <strong>de</strong> l’aménagementdu territoire. Il préconise une politique d’ensembleinscrite à l’échelle du pays, plutôt que <strong>de</strong>s mesuresd’actions régionales répondant au coup par coup auxnécessités du moment, sans idée directrice. Troiscommissaires régionaux sont nommés pour explorer <strong>la</strong>France, consulter les administrations, les entreprises etles syndicats.Abel Thomas s’occupe <strong>de</strong> <strong>la</strong> région sud (Auvergne,Provence, Languedoc-Roussillon). Il est convaincu qu’ilfaut aménager touristiquement le littoral Languedoc-


I UNE AVENTURE AGATHOISE I 17Elle propose donc une convention confiant les-dits terrainsen vue <strong>de</strong> leur aménagement (1 D 45, p. 115).1963, 14 février : <strong>la</strong> Délégation à l’Aménagementdu Territoire, dirigée par Olivier Guichard, assisté <strong>de</strong>Jérôme Monod est créée. Quelques mois plus tard, le18 juin, <strong>la</strong> Mission Interministérielle pour l’AménagementTouristique du Littoral voit le jour.1964, 26 mars : un décret est pris, approuvant le p<strong>la</strong>nd’aménagement du Littoral, baptisé P<strong>la</strong>n d’Urbanismed’Intérêt Régional, et qui sera repris en 1972 sous le titre<strong>de</strong> Schéma d’Aménagement du Littoral.La Mission Interministériellepour l’Aménagement Touristiquedu Littoralp<strong>la</strong>n touristique.”Dans cette zone setrouvent <strong>de</strong>s terrainscommunaux insalubreset sans valeur.“La commune n’a pasintérêt à aliéner sonpatrimoine, elle nesaurait cependantfaire obstacle à unprojet d’assainissementet <strong>de</strong> revalorisationdu territoire communal”.Créée le 18 juin 1963, elle est présidée par Pierre Racine,Conseiller d’Etat et ancien Directeur <strong>de</strong> Cabinet <strong>de</strong> MichelDebré, Premier Ministre <strong>de</strong> 1959 à 1962, assisté <strong>de</strong> PierreRaynaud, col<strong>la</strong>borateur <strong>de</strong> Pierre Sudreau.Elle a pour objectifs et principes directeurs un aménagementintégré entraînant l’arrière-pays dans son sil<strong>la</strong>ge, ce quiimplique une discipline urbanistique et architecturale,ainsi qu’une répartition en zones d’hébergement, zones<strong>de</strong> dé<strong>la</strong>ssement sportif et balnéaire et zones <strong>de</strong> conservationdu paysage. Elle réunit régulièrement les représentants<strong>de</strong>s ministères intéressés ainsi que l’administration localeet les élus. Enfin, elle assure les re<strong>la</strong>tions entre l’Etat, lescollectivités locales, les sociétés d’économie mixte et lesintérêts privés.Le P<strong>la</strong>n d’Urbanisme comporte <strong>la</strong> création <strong>de</strong> 5 gran<strong>de</strong>sunités touristiques dans lesquelles doivent coexister stations“anciennes” et stations “nouvelles”. Ces <strong>de</strong>rnières,construites <strong>de</strong> toutes pièces, sont sous <strong>la</strong> responsabilitéd’un architecte en chef, ce qui permet l’individualisationarchitecturale <strong>de</strong> chacune. Les travaux d’infrastructuressont confiés à <strong>de</strong>s sociétés d’économie mixte, les promoteursimmobiliers et constructeurs privés n’intervenant qu’au<strong>de</strong>rnier sta<strong>de</strong>.Cette gran<strong>de</strong> opération d’aménagement a été décidéepar le pouvoir central seul. Mais elle ne réussira qu’avecl’accord <strong>de</strong>s élus et le concours <strong>de</strong>s fonctionnaires <strong>de</strong>sprincipales administrations du Languedoc-Roussillon.Juin 1963 marque le début <strong>de</strong>s réunions et ren<strong>de</strong>z-vousavec l’ensemble <strong>de</strong>s élus (Parlementaires, Députés,Sénateurs, Conseillers Généraux <strong>de</strong>s cantons littoraux,Maires <strong>de</strong>s communes <strong>de</strong> <strong>la</strong> côte), ainsi qu’avec l’ensemble<strong>de</strong>s fonctionnaires territoriaux (Préfets, Directeursdépartementaux), qui seront systématiquement associésaux réunions les concernant.La Mission déci<strong>de</strong> néanmoins seule <strong>de</strong> tout l’aménagementtouristique, <strong>de</strong>s questions <strong>de</strong> principe et <strong>de</strong> politiquegénérale comme <strong>de</strong>s mesures d’exécution les plusimportantes. Elle détruit le cloisonnement administratif etse comporte comme une véritable délégation collégialeLes débuts <strong>de</strong> l'aménagement du Cap d'Ag<strong>de</strong> en 1971


18 I UNE AVENTURE AGATHOISE Idu gouvernement au sein <strong>de</strong> l’administration.Elle relève d’ailleurs directementdu Premier Ministre, GeorgesPompidou.Et Ag<strong>de</strong> dans tout ce<strong>la</strong> ?12 avril 1963 : dans une lettre, le Préfet<strong>de</strong> l’Hérault (<strong>la</strong> Préfecture <strong>de</strong> régionn’est créée qu’en 1964) présente unprojet <strong>de</strong> zone d’aménagement et<strong>de</strong>man<strong>de</strong> l’approbation du ConseilMunicipal. Dans sa séance du 15 juin, leConseil d’Ag<strong>de</strong> délibère sur le sujet etse prononce en faveur du p<strong>la</strong>n maisavec <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> préservation<strong>de</strong>s droits <strong>de</strong>s propriétaires, reconnaissant<strong>de</strong>s in<strong>de</strong>mnisations et <strong>de</strong>s dommagesainsi qu’un droit <strong>de</strong> préemption sur lesparcelles futures. Le Conseil <strong>de</strong>man<strong>de</strong>également que <strong>de</strong>s représentants <strong>de</strong>spropriétaires soient associés à l’é<strong>la</strong>boration du projet,<strong>de</strong> même que le Conseil Municipal (1 D 45, p. 158-161).Le 31 octobre, leConseil est <strong>de</strong>nouveau réuni pourévoquer le sujet. “Ladélibération du 15juin ne permet pasune décision ministériellepositive malgrél’avis favorable formuléen raison <strong>de</strong>sréserves exprimées”.Mais les gran<strong>de</strong>slignes du projetd’aménagement ontété communiquéeset concernentnotamment “<strong>la</strong> régiondu Môle et du Cap,et le Front <strong>de</strong> Meren général, c’est-àdire<strong>de</strong>s terres nonproductives et <strong>de</strong>ssurfaces insalubresou menacées par leseaux”. Le ministèrea tenu compte <strong>de</strong>sréserves puisque leprojet indique que“les expropriationsseront limitées à l’indispensable,et toutesles compensations possibles offertes. Des assurancesont été données en ce qui concerne <strong>la</strong> consultation <strong>de</strong>l’assemblée municipale et les groupements intéressés”.L’assemblée donne un avis favorable sans aucuneréserve (1 D 45, p. 210-211, 216-217).La nouvelle station touristique est créée en concertationpar l’Etat, représenté par <strong>la</strong> Mission Interministérielle,le Département et <strong>la</strong> Commune. L’Etat et <strong>la</strong> Communeconcédant au Département sa construction,ce <strong>de</strong>rnier délègue cette responsabilité à <strong>la</strong>SEBLI (Société d’Equipement du Biterrois et<strong>de</strong> son Littoral). Une convention est signée le28 mars 1968 entre l’Etat, <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> et <strong>la</strong> SEBLI,confiant l’aménagement du Cap à cette<strong>de</strong>rnière.La Société d’Equipement du Biterroiset <strong>de</strong> son Littoral (SEBLI)Créée le 20 septembre 1963, elle est présidée parEmile C<strong>la</strong>parè<strong>de</strong> et dirigée par Jean Miquel.


I UNE AVENTURE AGATHOISE I 19Port Saint-Martin, premier programme non naturiste à être aménagé sur le Cap par Jean Le CouteurL'aménagement<strong>de</strong>s quais en pierre<strong>de</strong> basaltecréer lesespaces verts. Elle s’occupera aussi <strong>de</strong><strong>la</strong> commercialisation <strong>de</strong>s terrains.Le 18 mars 1968, le Conseil Municipald’Ag<strong>de</strong> délibère sur l’avant-projet <strong>de</strong>l’Unité Touristique du Cap d’Ag<strong>de</strong> :“cet avant-projet intéresse 630 haenviron pris à l’intérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong> zonedéc<strong>la</strong>rée d’utilité publique le 21 juin1963. Il concerne l’aménagement <strong>de</strong>Ag<strong>de</strong> participe au capital dès ledépart : une délibération du 02mars 1963 expose le principe<strong>de</strong> <strong>la</strong> création d’une tellesociété d’économie mixte et<strong>de</strong> ses avantages à <strong>la</strong>quelle leConseil déci<strong>de</strong> d’adhérer(1 D 45, p. 144). Dans ses statuts,<strong>la</strong> Société se charge <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>rà l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> tous les projets serapportant au développementéconomique <strong>de</strong> <strong>la</strong> région <strong>de</strong>Béziers, d’étudier et <strong>de</strong> réaliserles opérations d’équipementsfonciers et économiques (art. 2).Dans le cadre <strong>de</strong> l’aménagementdu Littoral, son rôle est d’équiperle sol, <strong>de</strong> mettre les terrainshors d’eau, <strong>de</strong> construire <strong>la</strong> voirieainsi que les réseaux <strong>de</strong> distribution,enfin <strong>de</strong>La piscine du Môle dans les années 70p<strong>la</strong>ns d’eau, voies, parkings, réseaux d’assainissementet d’eau potable, espaces libres, zones boisées…Il aboutit à <strong>la</strong> création <strong>de</strong> 60 000 lits environ. La dépenseest estimée à 182 069 160 f. La participation <strong>de</strong> <strong>la</strong> communeest représentée par l’apport <strong>de</strong> 100 ha <strong>de</strong> terrains estimésà 4 000 000 f. et par les subventions sur les stationsd’épuration et le traitement <strong>de</strong>s ordures ménagères. Leconseil d’administration <strong>de</strong> <strong>la</strong> SEBLI à <strong>la</strong>quelle <strong>la</strong> communea concédé l’exécution <strong>de</strong>s travaux par délibération du 08août 1967 a approuvé le projet.” L’avant-projet est voté àl’unanimité moins 2 voix. (1 D 47, p. 13 v°). Quant à <strong>la</strong>convention passée, elle est approuvée par un arrêtéinterministériel du 23 avril 1968.A partir <strong>de</strong> 1968, <strong>la</strong> SEBLI s’occupera donc <strong>de</strong> toutl’aménagement du Cap, <strong>de</strong> <strong>la</strong> construction <strong>de</strong> l’ensemble<strong>de</strong>s équipements collectifs, ainsi que <strong>de</strong>s bâtiments administratifs,culturels et sportifs, qu’elle remettra ensuite à <strong>la</strong>commune. C’est elle qui commercialisera les terrainsauprès <strong>de</strong>s promoteurs et <strong>de</strong>s particuliers en fonction <strong>de</strong>szones définies par l’architecte.8 architectespour bâtirles stationsdu littoralSuite à <strong>la</strong> décisiondu Gouvernementd’aménager le littoral,le Ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong>construction charge


20 I UNE AVENTURE AGATHOISE IEn 1974, les iles artificielles du Cap d'Ag<strong>de</strong> ne sont pas encore aménagées<strong>la</strong> Mission interministérielle <strong>de</strong> l’aménagement touristiquedu littoral Languedoc-Roussillon.Sa mission : assurer l’unité <strong>de</strong> conception, coordonnerl’exécution, synchroniser les efforts et contrôler lesrésultats. La Mission interministérielle constitue donc unéchelon <strong>de</strong> synthèse et <strong>de</strong>responsabilité, qui doit utiliserau maximum les moyens <strong>de</strong>sadministrations existantes.Composée <strong>de</strong> différents services,elle comprend, entre autres,l’agence d’urbanisme. Cetteagence, constituée par 8architectes, revêt <strong>la</strong> formed’une société civile liée àl’Etat par une convention.Chacun <strong>de</strong>s architectes a reçu<strong>la</strong> fonction d’architecte enchef pour les stations à créer.Pour <strong>la</strong> station du Cap d’Ag<strong>de</strong>,il s’agit <strong>de</strong> Jean Le Couteur.La construction<strong>de</strong> <strong>la</strong> nouvelle stationtouristiqueLa Mission Interministériellepour l’Aménagement duTerritoire confie à Jean Le Couteur, urbaniste, architecteDPLG, <strong>la</strong> charge <strong>de</strong> l’Unité Touristique du Cap. Ce<strong>de</strong>rnier a toute liberté pour son projet : pendant 2 ans,il va ainsi “s’imprégner <strong>de</strong> ce site que j’ai parcouru àpied dans ses moindres détails. […] j’en suis revenuavec un certain nombre <strong>de</strong> convictions qui ont guidémes étu<strong>de</strong>s par <strong>la</strong> suite” (Cap d’Ag<strong>de</strong>, 1970-2000,G. Renault, p. 7).Le projet que présente Jean Le Couteur s’intègreparfaitement dans le paysage : “<strong>la</strong> ville sera construiteEn 1977, le Port continue à se développer vers l'ouesten p<strong>la</strong>ns étagés autour d’un port sinueux, auquel le visiteuraccè<strong>de</strong> par <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>cettes à l’italienne et <strong>de</strong>s ruespiétonnières.” (Mission impossible ? L’aménagementtouristique du littoral Languedoc-Roussillon, P. Racine,p. 112). Dans les années 80, Jean Le Couteur était


I UNE AVENTURE AGATHOISE I 21Aménagement du quartier <strong>de</strong> <strong>la</strong> Flânerie en 1974, à partir du Centre Administratifrevenu dans un document<strong>de</strong> présentation<strong>de</strong> l'œuvre accomplie,sur les choix qu'il avaitfait en termes <strong>de</strong> principesd'aménagement.“Le respect d'un siteque les Grecs avaientappelé “Agathé Tyché” :le bon gîte, a guidémon étu<strong>de</strong>. Les rivessinueuses <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>nsd'eau épousent fidèlementles limites naturellesd'anciens maraissa<strong>la</strong>nts. Le réseau routiers'infléchit à <strong>la</strong><strong>de</strong>man<strong>de</strong> en tracésharmonieux et les cheminements<strong>de</strong>s piétonsconservent les sentiersexistants. Se protégeant<strong>de</strong>s vents dominants,et profitant <strong>de</strong> <strong>la</strong> meilleureexposition, <strong>la</strong>zone <strong>la</strong> plus <strong>de</strong>nse sedéveloppe naturellementen arcs <strong>de</strong> cercles,autour d'un p<strong>la</strong>n d'eaucentral <strong>de</strong> 20 hectaresqui comporte une succession <strong>de</strong> petits ports à l'échellehumaine et constitue par le paysage qu'il crée etl'animation qu'il apporte, l'élément dominant <strong>de</strong> <strong>la</strong>composition.Etu<strong>de</strong>s et maquettes ont permis <strong>de</strong> définir les rapportsd'espaces libres et bâtis, les silhouettes qui personnalisent<strong>la</strong> station, et d'établir les caractéristiques <strong>de</strong> chaque lot,tout en <strong>la</strong>issant aux architectes d'opération, leur liberté<strong>de</strong> composition. La diversité ainsi recherchée ne <strong>de</strong>vaitpas compromettre l'unité qui imposait le choix <strong>de</strong>s servitu<strong>de</strong>sLes Marines du Capà <strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s années 70L'Ile <strong>de</strong>s Pêcheurs au début <strong>de</strong>s années 80architecturales. Cechoix tient compte<strong>de</strong> l'enquête préa<strong>la</strong>ble,qui a démontréc<strong>la</strong>irement que <strong>la</strong>majorité souhaitaitretrouver, sur les> Bibliographie R. Frey, L. Malepeyre, G. Renault : Cap d’Ag<strong>de</strong>,1970-2000, ed. G. Renault, 2001> P. Racine : Mission impossible ? L’aménagementtouristique du Littoral du Languedoc-Roussillon,Midi Libre, 1980> C. Souyris : La mise en p<strong>la</strong>ce d’un avant-projetd’aménagement : <strong>la</strong> création <strong>de</strong> <strong>la</strong> station balnéairedu Cap d’Ag<strong>de</strong> par <strong>la</strong> Mission Interministérielle(1963-1970), mémoire <strong>de</strong> maîtrise, Montpellier,2001


22 I UNE AVENTURE AGATHOISE Ichronologie<strong>de</strong>s réalisations successives1969• Creusement du port. Lancement<strong>de</strong> <strong>la</strong> construction <strong>de</strong> PortSaint-Martin (architecte, JeanLe Couteur) et Port Richelieu(architecte, C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Comolet)ainsi que <strong>de</strong>s rési<strong>de</strong>nces St C<strong>la</strong>ir,ensemble dont l'aménagements'achèvera en 1975,avec <strong>la</strong> réalisation <strong>de</strong> l'hôtel1 er juillet 1970• Inauguration <strong>de</strong> Port Saint-Martinet <strong>de</strong>s premières constructionsdu Quartier du Môle1971• Réalisation <strong>de</strong> Port Ambonne(architecte, François Lopez),bâtiment qui, grâce à une inclinaison<strong>de</strong> ses faça<strong>de</strong>s à 45°, permet<strong>de</strong> bénéficier d'un ensoleillementmaximum. Construction <strong>de</strong>s quaisen basalte du Centre-Portainsi que du Barbecue24 juin 1971• Présentation du projetdu camping naturiste et é<strong>la</strong>rgissementdu chemin reliant Ag<strong>de</strong> au Cap(future avenue François Mitterrand)juillet 1971• Inauguration <strong>de</strong> Port Ambonne,première rési<strong>de</strong>nce naturisteet <strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce Terrisse (architecte,C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Comolet). Cette <strong>de</strong>rnièreétait conçue, dans l'esprit<strong>de</strong> son architecte, pour abriternon seulement <strong>de</strong>s spectaclesmais aussi toutes formes<strong>de</strong> manifestations publiques.Elle avait pour vocation <strong>de</strong> <strong>de</strong>venirle véritable centre vivant <strong>de</strong> <strong>la</strong> station6 aout 1971• Présentation du projet <strong>de</strong> <strong>la</strong> voieexpress et du pont sur l’Hérault1972• Début <strong>de</strong> <strong>la</strong> construction<strong>de</strong> Port Nature, au quartier Naturiste(architecte, C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Comolet).Cet ensemble immobilier est constituéd'un vil<strong>la</strong>ge méditerranéen composé<strong>de</strong> maisons individuelles au styletraditionnel et au crépi ocrequi accroche les rayons du soleil,ainsi que d'un immeuble qui figureune colline, dont les appartementssont accessibles par <strong>de</strong>s coursivesavec, là encore, <strong>de</strong>s faça<strong>de</strong>s inclinéesà 45°. Lancement <strong>de</strong>s travauxégalement pour l'aménagementdu Club Pierre Barthès, qui serainauguré l'année suivanteLe quartier naturiste en 1977 avec, au fond, <strong>la</strong> construction d'Héliopolis qui seLe Cap d'Ag<strong>de</strong> en 1977


I UNE AVENTURE AGATHOISE I 23poursuitLe barbecue dans un environnement non bati1973• Construction <strong>de</strong> <strong>la</strong> TourAg<strong>de</strong> Marine. Jean Le Couteur,son architecte, vou<strong>la</strong>it <strong>la</strong> positionnercomme l’“un <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> repèredu Cap, un signal. En fait,il lui manque <strong>de</strong>ux étages”.D'où l'adjonction, plus tard,d'un nouvel élément au sommet1974• Aménagement du quartier<strong>de</strong> <strong>la</strong> Flânerie à partir du CentreAdministratif composé <strong>de</strong> La Posteet du Centre d'information<strong>de</strong> <strong>la</strong> SEBLI et du Tennis Vil<strong>la</strong>ge(architecte, C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Comolet),un ensemble <strong>de</strong> vil<strong>la</strong>s intégréau club <strong>de</strong> tennis, comme ce<strong>la</strong>n'existait jusque là qu'aux Etats-Unis.Lancement <strong>de</strong> <strong>la</strong> construction<strong>de</strong> Port Dauphin (architecte, C<strong>la</strong>u<strong>de</strong>Comolet) qui donnera sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce<strong>de</strong> l'Arbre. Constructiondu SABLOTEL au Môleet <strong>de</strong> <strong>la</strong> Madrag<strong>de</strong>, face au Barbecue.Ouverture du Vil<strong>la</strong>ge Vacances<strong>de</strong> <strong>la</strong> CCAS d'EDF-GDF (architecte,C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Comolet). Constructionen Stuckanet, matériau qui donneun aspect artisanal à l'ensemble1975• Inauguration du Matago(architecte, Pierre Boyer), premierhôtel quatre étoiles du Cap d'Ag<strong>de</strong>.La même semaine, sera inaugurél'Hôtel Saint-C<strong>la</strong>ir (architecte,François Lopez)Le premier aménagement,en 1978, <strong>de</strong> l'Ile Saint-Martin1977• Construction du bâtiment circu<strong>la</strong>ired'Héliopolis et aménagementdu Cours <strong>de</strong>s Gentilhommes,avec <strong>la</strong> passerelle qui l'enjambe.Lancement <strong>de</strong> <strong>la</strong> constructiondu Vil<strong>la</strong>ge hol<strong>la</strong>ndais St-Loupet ouverture <strong>de</strong> <strong>la</strong> Capitainerie,quai du Beaupré (architecte, JeanLe Couteur). Début <strong>de</strong> l'aménagement,qui s'achèvera en 1981,<strong>de</strong>s Marines du Cap (architecte,Monastier), qui concerne une île<strong>de</strong> 4 hectares <strong>de</strong>stinée à accueillir<strong>de</strong>s marinas et vil<strong>la</strong>s donnantsur une p<strong>la</strong>ge artificielle1978• Aménagement <strong>de</strong> l'Ile Saint-Martinavec l'Hôtel Palméria. Constructionet ouverture <strong>de</strong>s Arènesau cœur <strong>de</strong> <strong>la</strong> pinè<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> C<strong>la</strong>pe.Inauguration du Yacht-Clubet édification <strong>de</strong>s immeubles<strong>de</strong> l'Avant-Port. Par ailleurs,<strong>la</strong> Ferme <strong>de</strong> <strong>la</strong> C<strong>la</strong>pe <strong>de</strong>vientune salle polyvalente. Le projetdu Verne<strong>la</strong>nd fait débat. Instal<strong>la</strong>tiondu Luna Park, créé <strong>de</strong>ux ansplus tôt, sur l'Ile <strong>de</strong>s Loisirs


24 I UNE AVENTURE AGATHOISE IConstruction du Pa<strong>la</strong>is<strong>de</strong>s Congres - en 1980L'Eglise Saint-Benoit vue du cielL'Ile <strong>de</strong>s Loisirs au début <strong>de</strong>s années 80> Zoom sur C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Comolet


I UNE AVENTURE AGATHOISE I 25L'Aqua<strong>la</strong>nd a ouvert ses portes en 1983La rue <strong>de</strong>s noctambuleset ses nombreuses boites <strong>de</strong> nuit,dans les années 801979• Début <strong>de</strong> l'aménagement <strong>de</strong> l'Ile<strong>de</strong>s Pêcheurs. Construction<strong>de</strong> l’église Saint-Benoit selonles p<strong>la</strong>ns d'un jeune architecte,Edgar Lorenzo, qui a conçu un projeten forme <strong>de</strong> tente s'élevant versle ciel, ce qui donne une orientationrésolument contemporaine à l'édifice,tout en respectant les caractéristiquesrégionales du bâti, avec l'utilisation<strong>de</strong> matériaux traditionnels (tuilesocres, intérieur en bois et charpenteapparente). Lancement<strong>de</strong> l'aménagement d'un quartierrési<strong>de</strong>ntiel sur <strong>la</strong> colline <strong>de</strong> Saint-Martin. Création <strong>de</strong> Port Vénusface à Port Nature. Lancement<strong>de</strong>s travaux d'aménagementsur l'Ile <strong>de</strong>s Loisirs, avec <strong>la</strong> créationd'un accès routier et d'un grandparking pour favoriser les activitésdu Luna Park et le développement<strong>de</strong>s établissements <strong>de</strong> nuit.Jean Miquel déc<strong>la</strong>re vouloir fairedu site “un Las Vegas miniature”1980• Construction du Pa<strong>la</strong>is <strong>de</strong>s Congrès(salle <strong>de</strong> 590 p<strong>la</strong>ces). Jean Miquelconsidérait à l'époque qu'“avec 600p<strong>la</strong>ces, on couvre 80 % <strong>de</strong>s Congrèsse dérou<strong>la</strong>nt en France”.Inauguration du Parc Lanoet ouverture <strong>de</strong> <strong>la</strong> nouvelleCapitainerie à l'Avant-Port1981• Création du groupe sco<strong>la</strong>ireJules Verne (architecte, JeanLe Couteur). Inauguration <strong>de</strong> <strong>la</strong> Bulled'Accueil <strong>de</strong> l'Office <strong>de</strong> Tourisme,dotée d’une piste d’hélicoptèreInauguration du Casino en 19891982• Ouverture <strong>de</strong> <strong>la</strong> voie rapi<strong>de</strong>reliant par le sud le Cap d'Ag<strong>de</strong>à l'autoroute A9, et construction<strong>de</strong> l'Hôtel du Golfe. Inaugurationdu Vil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> Vacancesfranco-belge Eurovil<strong>la</strong>ge1983• Création d’Aqua<strong>la</strong>nd, premier parc<strong>de</strong> loisirs aquatiques d’Europeet ouverture <strong>de</strong> l’Institut<strong>de</strong> Tha<strong>la</strong>ssothérapie Tha<strong>la</strong>cap.L'aménagement <strong>de</strong> l'Ile <strong>de</strong>s Loisirsse poursuit1984• Inauguration du Musée <strong>de</strong> l’Ephèbe<strong>de</strong>stiné à accueillir <strong>la</strong> statuequi lui a donné son nom, accueilqui <strong>de</strong>viendra effectif en 1987,après que le Musée du Louvre l'aitrendue aux Agathois. Instal<strong>la</strong>tion<strong>de</strong> l'oeuvre du sculpteur FrançoisStahly au sommet <strong>de</strong> <strong>la</strong> Tour Ag<strong>de</strong>Marine


26 I UNE AVENTURE AGATHOISE ILe Mail aménagé a - Rochelonguepar l'architecte Jean-Michel WilmotteLe Mail <strong>de</strong> Rochelongue en 1995La p<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> Rochelongueavant <strong>la</strong> réalisation<strong>de</strong> <strong>la</strong> troisieme tranche du CapLe futur Golf concu par Ronald FreamLe nouvel aménagement <strong>de</strong> l'Ile Saint-Martin en 2007


I UNE AVENTURE AGATHOISE I 27Création <strong>de</strong> Captain Jako1988• Ouverture du Casinosur l'Ile <strong>de</strong>s Loisirs(architecte, C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Comolet).1989• Inauguration du Golf 18 trous,conçu par l’architecte californienet maître golfeur, Ronald Fream11 juillet 1990• Pose <strong>de</strong> <strong>la</strong> première pierredu Mail <strong>de</strong> Rochelongue,dont <strong>la</strong> réalisation est confiéeau célèbre architecte <strong>de</strong>signerJean-Michel Wilmotte.Pour l'occasion, celui-ci créeune ligne <strong>de</strong> mobilier urbain.Il reste par ailleurs fidèle au basalte,qu'il utilise pour les revêtements<strong>de</strong>s sols, les faça<strong>de</strong>s et les murs.Au final, <strong>la</strong> longueur du Mailsera réduite <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux tierspar rapport au p<strong>la</strong>n initial,jugé trop excessifRéaménagement<strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce du Mole1991• Ouverture <strong>de</strong> l'Aquarium1994• Inauguration du Dino Park1995• Création du Centre Nautique,fin <strong>de</strong>s travauxdu Mail <strong>de</strong> Rochelongue2004• Réaménagement<strong>de</strong> <strong>la</strong> P<strong>la</strong>ce du Môleet création, dans le même quartier,<strong>de</strong> Captain JakoRéhabilitation<strong>de</strong> <strong>la</strong> rési<strong>de</strong>nce du Matago2005• Inauguration <strong>de</strong> l'avenue<strong>de</strong>s Sergents réaménagée2006• Inauguration <strong>de</strong> l'Ile Saint-Martin(architecte, Arnil<strong>la</strong>c)et <strong>de</strong> <strong>la</strong> nouvelle p<strong>la</strong>cedu Barbecue2007• Achèvement <strong>de</strong>s travaux<strong>de</strong> réhabilitation <strong>de</strong> <strong>la</strong> rési<strong>de</strong>ncedu Matago2010• Lancement <strong>de</strong>s travaux<strong>de</strong> réaménagementdu Centre-Portet d'extension du Golf


28 I TOURISME I40 ans<strong>de</strong> communicationtouristiquepour une stationcapitaleLa communicationtouristique aconnu en 40ans une évolutionrapi<strong>de</strong> etprofon<strong>de</strong>. Après unesuccession d’éditionpar <strong>la</strong> SEBLI <strong>de</strong> brochures- que l’on peutaujourd’hui, et avec durecul, considérer comme“c<strong>la</strong>ssiques” - elle change<strong>de</strong> niveau, d’ambition et <strong>de</strong> contenu à<strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s années 80.C’est en 1988 que l’Office <strong>de</strong> Tourismeinnove en éditant un magazine au nomévocateur <strong>de</strong> “Cap d’Ag<strong>de</strong> Paradise”.Il sort du cadre stéréotypé et peu différenciédans lequel se situent pratiquementtoutes les stations balnéaires. Il affirme<strong>la</strong> personnalité du Cap d’Ag<strong>de</strong> en sedistinguant par <strong>de</strong>s titres, <strong>de</strong>s textes et<strong>de</strong>s photos qui sont pensés pourconforter <strong>la</strong> notoriété <strong>de</strong> <strong>la</strong> station.Puis les évolutions <strong>de</strong>s marchés et <strong>de</strong>scomportements touristiques appellent<strong>de</strong>s stratégies <strong>de</strong> plus en plus novatriceset adaptées.Au début <strong>de</strong>s années 90, à une époqueoù le consommateur est très sollicitépar les multiples images, dépliants etslogans, <strong>la</strong> communication touristiques’installe dans le temps pour donnerune image cohérente <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>stination(“Ca vous change <strong>de</strong> pied en cap”).A partir <strong>de</strong> 1991, elle s’inscrit ainsi dans <strong>la</strong> durée par pério<strong>de</strong>s successives<strong>de</strong> 3 ans avec une gamme d’éditions qui fait notamment référence à<strong>la</strong> Méditerranée et à l’histoire <strong>de</strong> notre <strong>de</strong>stination :• “Sous le soleil <strong>de</strong>s Dieux”(1991 à 1993)• “Histoires <strong>de</strong> Méditerranée”(1994 à 1996)• “Les Spectacles <strong>de</strong> <strong>la</strong>Méditerranée” (1997 à 1999)• “Toute <strong>la</strong> Méditerranée quej’aime” (2000 à 2002)• “Energie Positive” (2003 à2005)L’évolution <strong>de</strong> <strong>la</strong> stratégiemarketing amène à partir <strong>de</strong>2006 à un nouveau concept.Sous <strong>la</strong> signature <strong>de</strong>s illustrationsdu Colonel Moutar<strong>de</strong>, il permet<strong>de</strong> passer d’une communicationd’image et <strong>de</strong> produits à unecommunication <strong>de</strong> marqueavec le positionnement <strong>de</strong>


I TOURISME I 29“Station Capitale” (2006 - 2009) suiviepar “Les Vacances, c’est Capital” (2010 -2013).Sur <strong>de</strong>s marchés <strong>de</strong> plus en plus compétitifs,<strong>la</strong> marque touristique “Le Cap d’Ag<strong>de</strong>” estainsi portée par l’ensemble du territoire.Elle apporte du contenu à <strong>la</strong> <strong>de</strong>stination ens’appuyant également sur <strong>la</strong> cité d’Ag<strong>de</strong>,Le Grau d’Ag<strong>de</strong> et La Tamarissière. Ellepermet <strong>de</strong> se différencier <strong>de</strong> <strong>la</strong> concurrence,<strong>de</strong> donner du sens à l’i<strong>de</strong>ntité territorialeet <strong>de</strong> se fédérer autour <strong>de</strong> valeurs rassurantespour le consommateur.Cette communication originale et différenciatricea d’ailleurs été récompensée dèssa première année au niveau national enremportant, en 2006, <strong>de</strong>ux premiers prixaux “Trophées <strong>de</strong> <strong>la</strong> Communication”, l’unpour <strong>la</strong> meilleure communication sur unthème précis réalisée par un organismepublic, l’autre pour <strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> <strong>la</strong> communicationglobale.La communicationtouristique doitaussi faire rêveret raconter <strong>de</strong>shistoires. C'estpourquoi, à partir<strong>de</strong> 2010 elleintègre une série<strong>de</strong> personnagesspécialementcréés pour l’occasionet quimettent enscène <strong>la</strong> <strong>de</strong>stinationautour d’unesaga familiale.L’avènement <strong>de</strong>s nouvelles technologies <strong>de</strong>l’information et <strong>de</strong> <strong>la</strong> communication fait que,pour être vu et reconnu sur <strong>la</strong> toile, l’Office <strong>de</strong>Tourisme met en ligne son site internetwww.capdag<strong>de</strong>.com en 1998 qui, en 2009, aenregistré plus <strong>de</strong> 5 millions <strong>de</strong> pages vues et1 million <strong>de</strong> visiteurs.


30 I HOMMES POLITIQUES ILe Cap d'Ag<strong>de</strong>et les hommes politiquesElles furent bien nombreuses,<strong>de</strong>puis 40 ans, les personnalitéspolitiques à se rendre au Capd’Ag<strong>de</strong>, fouler notamment lesquais du Centre-Port.Souvent liés par leurs convictions auxautorités municipalesen p<strong>la</strong>ce, mais pasnécessairement, elleseurent, entre autres,l’honneur d’inaugurerun nouvel équipementou un événementrequérant leur présence.Ainsi en 1973, c’estle Secrétaire d’Etatau Tourisme alors enfonction, Aimé Paquet,qui est le premier àse prêter au rituel<strong>de</strong>s visites guidéespar le Maire d'Ag<strong>de</strong>,Pierre Leroy-Beaulieuen l’occurrence, en présence du Préfet.Ro<strong>la</strong>nd Nungesser, Vice-Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>l'Assemblée Nationale, effectue quant àlui sa première visite au Cap en tant quePrési<strong>de</strong>nt du Conseil Supérieur <strong>de</strong> <strong>la</strong>Navigation <strong>de</strong> P<strong>la</strong>isance.L’année suivante, c’est le Prési<strong>de</strong>ntMaurice Faure, radical bon teint, quiconduit une délégation <strong>de</strong> 1 300 élusdu lot à <strong>la</strong> découverte <strong>de</strong> <strong>la</strong> nouvellestation et ce, à l’initiative duSénateur Maire <strong>de</strong> Béziers PierreBrousse, Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> SEBLI.A l’époque, Béziers n’avait pasrenoncé à exercer une certainePierre Leroy-Beaulieu entre Jean Le Couteur(à sa droite) et François Delmas, le Secrétaire d'Etatà l'Environnement (à sa gauche), lors <strong>de</strong> l'inauguration,en 1981, <strong>de</strong> l'école Jules VerneValéry Giscard d'Estainglors <strong>de</strong> l'Université d'été<strong>de</strong>s jeunes giscardiens en 1984forme <strong>de</strong> tutelle sur notre littoralencore agathois.Au mois d’août, c’était le Ministre<strong>de</strong> l’Intérieur Michel Poniatowskiqui venait promettre aux Capagathoisun commissariat <strong>de</strong>police permanent, lequel ne verrale jour que 28 ans plus tard, en2002.En 1978, un autre giscardien trèsproche du Prési<strong>de</strong>nt d’alors,Michel D’Ornaro, Ministre <strong>de</strong>l’Environnement, venait présenter<strong>la</strong> politique gouvernementale enmatière d’aménagement et <strong>de</strong>protection du littoral.Deux ans et <strong>de</strong>mi plus tard, sonSecrétaire d’Etat François Delmasviendra inaugurer l’école JulesVerne.1981, c’est l’année <strong>de</strong> <strong>la</strong> gaucheau pouvoir. Sous les <strong>de</strong>rniers mandatsFrançois Mitterrand ouvreles Jeux Méditerranéenssous le regard <strong>de</strong> Juan AntonioSamaranch, le Prési<strong>de</strong>nt du CIO<strong>de</strong> Pierre Leroy-Beaulieu, les visitesministérielles vont s’espacer.Toutefois, le tout nouveau Ministredu Temps Libre, André Henry,vient couper le ruban inaugurald’Euro Vil<strong>la</strong>ges. Et surtout, en1984, l’ancien Prési<strong>de</strong>nt ValéryGiscard d’Estaing est reçu engran<strong>de</strong> pompe alors qu’il vientparticiper à <strong>la</strong> Ferme St-Martin


I HOMMES POLITIQUES I 31Gilles D'Ettoreet Nico<strong>la</strong>s Sarkozy,lors <strong>de</strong> l'inaugurationd'Orphéopolisture <strong>de</strong>s Jeux Méditerranéens.En 2001, nouveauchangement <strong>de</strong>Municipalité avecl’élection <strong>de</strong> GillesD’Ettore. Et, dès l’annéesuivante, c’est un futurPrési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong>République, Nico<strong>la</strong>sSarkozy, mais à l’époqueMinistre <strong>de</strong> l’Intérieur,qui vient inaugurerl’Orphelinat <strong>de</strong> <strong>la</strong> PoliceNationale aménagé àproximité <strong>de</strong> <strong>la</strong> route duCap.Hubert Védrine,Ministre <strong>de</strong>s Affaires Etrangères,visitant l'exposition“Egypte vision d'éternité”Michel Rocard réunit les jeunes<strong>de</strong> son courant en 1991 au Capaux universités d'été<strong>de</strong>s jeunes libéraux.Auparavant, c'est lePrési<strong>de</strong>nt du RPR,Jacques Chirac, qui, en1982, viendra se faireinterviewer par RadioCap d'Ag<strong>de</strong>. Enfin,François Léotard,Ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Culture,sous <strong>la</strong> parenthèse<strong>de</strong> <strong>la</strong> cohabitation, inaugureraen 1987le Musée <strong>de</strong>l’Ephèbe.En 1989, RégisPasserieux estélu Maire et <strong>la</strong>gauche étanttoujours aupouvoir, lesvisites ministériellesreprennent.Jack Langviendra <strong>la</strong>ncer, cetteannée-là, une manifestationculturelle à Béziers, “Lesarts au soleil”, tandis queLaurent Fabius, Prési<strong>de</strong>nt<strong>de</strong> l’Assemblée Nationaleet proche un temps duMaire en p<strong>la</strong>ce, jugeral'arrivée <strong>de</strong> l’Euro Marathon.Mais si d’autres lui succè<strong>de</strong>ntcomme Rocard,Védrine ou Guigou, legrand événement <strong>de</strong> cesannées-là restera <strong>la</strong> venuedu Prési<strong>de</strong>nt FrançoisMitterrand, à l’occasion<strong>de</strong> <strong>la</strong> Cérémonie d’ouver-Brice Hortefeux est venu inaugurerle réaménagement <strong>de</strong> l'avenue<strong>de</strong>s Sergents en 2005Lui succé<strong>de</strong>ront le Ministre <strong>de</strong>s Sports Jean-FrançoisLamour, pour les 10 ans <strong>de</strong>s Jeux Méditerranéens, leMinistre <strong>de</strong>s Collectivités Territoriales, Brice Hortefeux,pour le réaménagement <strong>de</strong> l’Avenue <strong>de</strong>s Sergents en2005 et plus récemment, en 2008, le Secrétaire d’Etat à <strong>la</strong>consommation, Luc Chatel, venu <strong>la</strong>ncer une campagnenationale avec l’opération “Vacances Confiance”, un sloganqui colle bien à notre <strong>de</strong>stination.2008, Luc Chatel <strong>la</strong>ncel'opération “Vacances Confiance”


32 I JEUX MEDITERRANEENS ILe Capd'Ag<strong>de</strong>,Capitale <strong>de</strong>s JeuxMéditerranéens<strong>de</strong> 1993“Par acc<strong>la</strong>mation et à l'unanimité, Jacques B<strong>la</strong>nc, Prési<strong>de</strong>nt<strong>de</strong> Région et Pierre Leroy-Beaulieu, Maire d'Ag<strong>de</strong> pouvaienttomber dans les bras l'un <strong>de</strong> l'autre : Ag<strong>de</strong> et le Languedoc-Roussillon venaient <strong>de</strong> se voir confier l'organisation <strong>de</strong>s JeuxMéditerranéens pour 1993 par les quatorze pays, membresdu Comité Olympique Méditerranéen. La scène, qui feradate dans les annales historiques <strong>de</strong> <strong>la</strong> Région, se dérou<strong>la</strong>itle 6 novembre 1988, dans les salons <strong>de</strong> l'Intercontinentald'Athènes, en présence d'une assemblée huppée, au sein <strong>de</strong><strong>la</strong>quelle se trouvaient le Secrétaired'Etat à <strong>la</strong> Culture Grec, le Maired'Athènes, l'Ambassa<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>France, M. Nelson Paillou, représentantl'Olympisme Français, ainsique C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Col<strong>la</strong>rd, Prési<strong>de</strong>nt duCIO Méditerranéen...La délégation du Languedoc-Roussillon, forte <strong>de</strong> 45 personnesdont 25 journalistes, <strong>la</strong>issait éc<strong>la</strong>tersa joie. Qui était le plus heureux,<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux médaillés olympiques,Christian d'Orio<strong>la</strong> et OlivierLanglet, <strong>de</strong> Jacques B<strong>la</strong>nc, ouencore <strong>de</strong> Pierre Leroy-Beaulieu, le Maired'Ag<strong>de</strong> en fonction ?(…) Après les remerciementsd'usage,Jacques B<strong>la</strong>nc et PierreLeroy-Beaulieu annonçaientl'immédiateconstitution du Comitéd'Organisation <strong>de</strong>s JeuxMéditerranéens 1993 et <strong>la</strong> nomination<strong>de</strong> Laurent Thieule à sa tête”(extrait d'Ag<strong>de</strong> pour tous, revuemunicipale <strong>de</strong> février 89).1993, les XII èmes Jeux Méditerranéensont lieu au Cap d’Ag<strong>de</strong> et surplusieurs sites du LanguedocRoussillon, du 16 au 27 juin. Créésen 1951, ces jeux sportifs regroupentl’ensemble <strong>de</strong>s pays du pourtour méditerranéen.D’abord organisés l’année précédantles Jeux Olympiques, ils suivront ces manifestationsmondiales à partir <strong>de</strong> 1993. AprèsAlexandrie, Beyrouth, Barcelone, Naples,Tunis, Ismir, Split, Casab<strong>la</strong>nca et Lattaquéeen Syrie, Ag<strong>de</strong> et le Cap d’Ag<strong>de</strong> sont choisispour <strong>de</strong>venir le site d’accueil <strong>de</strong>s athlètespour <strong>la</strong> France. 19 pays vont y participer àtravers 26 disciplines soit 2 991 athlètes.L’événement sera couvert par1 567 journalistes et 67 télévisions.230 000 spectateurs assisteront àl’ensemble <strong>de</strong>s compétitionsréparties sur 12 jours.La cérémonie d’ouverture estprésidée le 16 juin par FrançoisMitterrand, Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong>République accompagné <strong>de</strong> sonépouse, en présence <strong>de</strong> Michèle Alliot-Marie, alors Ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Jeunesse et <strong>de</strong>sSports, SAS le Prince Albert <strong>de</strong> Monaco,Juan Antonio Samaranch, Prési<strong>de</strong>nt du CIO,C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Col<strong>la</strong>rd, Prési<strong>de</strong>nt du ComitéInternational <strong>de</strong>s Jeux Méditerranéens,Michel P<strong>la</strong>tini et Fernand Sastre,Responsables <strong>de</strong> l’organisation du “Mondial98” <strong>de</strong> football. Le spectacle “Mare


I JEUX MEDITERRANEENS I 33La cérémonie d'ouverture mise en scènepar Jérôme SavaryNostrum”, une féerie sur l’eau mise en scène par JérômeSavary dans le décor du <strong>la</strong>gon <strong>de</strong> l’Aqua<strong>la</strong>nd, est retransmispar France 3 et regardé par 2 315 000 spectateurs.Les différentes compétitions donneront lieu à 70 recordsnationaux et méditerranéens battus, 224 médailles d’orseront distribuées ainsi que 226 en argent et 250 enbronze.La France se retrouve première au tableau <strong>de</strong>s médaillesavec un total <strong>de</strong> 195 dont 84 en or, 54 en argent et 57 enbronze. Elle s’illustre plus particulièrement dans le domaine<strong>de</strong> <strong>la</strong> natation (47 médailles dont 23 en or), <strong>de</strong> l’athlétisme(39 médailles dont 16 en or), du tir à l’arc (4 médaillesd’or), <strong>de</strong> l’équitation (2 médailles d’or), et du tennis <strong>de</strong>table où Jean-Philippe Gatien confirme sa p<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> championLe vil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>s Jeux, installé au Cap d’Ag<strong>de</strong>, esten fait constitué <strong>de</strong> plusieurs unités dispersées surl’ensemble du site :n Les sportifs sont logés dans 4 rési<strong>de</strong>ncesvacances: <strong>la</strong> CCAS d’EDF, Eurovil<strong>la</strong>ge, le vil<strong>la</strong>gePTT et Saint Loup. Ces sites sont entièrementfermés au public.n Les “VIP” sont logés à l’Hôtel-rési<strong>de</strong>nceCapao.n Les journalistes sont répartis entre les hôtels“La Voile d’Or”, “Agathea”...n Le vil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong>s sponsors est établi sur leparking <strong>de</strong> l’Ancienne Douane. C’est un vil<strong>la</strong>ge<strong>de</strong> tentes avec jardin formé <strong>de</strong> 13 modules<strong>de</strong> 100 m 2 (1 tente pour 10 sponsors).Le vil<strong>la</strong>ge exposition est situé p<strong>la</strong>ce du Barbecue, où 100exposants sont accueillis sous <strong>de</strong>s stands <strong>de</strong> 9 m 2 chacun.Un stand est réservé à l’Association <strong>de</strong>s Parcs NaturelsRégionaux dont le Parc du Haut Languedoc.Le Centre administratif du vil<strong>la</strong>ge est installé à l’écoleJules Verne, dont les c<strong>la</strong>sses ont été déménagées auCentre Saint-Martin.Le Centre International <strong>de</strong> radio et télévision a pris p<strong>la</strong>cesur le parking <strong>de</strong>s Cévennes.Enfin, une Bo<strong>de</strong>ga géante est présente dans l’enceintedu Golf.international. > Pays participants


34 I JEUX MEDITERRANEENS IL'épreuve <strong>de</strong> Golf s'est déroulée au Cap d'Ag<strong>de</strong>> Le palmares-


I JEUX MEDITERRANEENS I 35Les Jeux Méditerranéens ont entraîné uncertain nombre <strong>de</strong> manifestations autourd’eux :v Visite du lieu par les ambassa<strong>de</strong>urs <strong>de</strong>spays participants : 50 personnalités sontprésentes dont 6 ambassa<strong>de</strong>urs (Espagne,Turquie, Tunisie, Malte, Croatie, Albanie),<strong>de</strong>s représentants <strong>de</strong> <strong>la</strong> Slovénie, <strong>de</strong>Monaco, <strong>de</strong> l'Italie, <strong>de</strong> <strong>la</strong> Grèce et <strong>de</strong>Chypre, ainsi que Jacques B<strong>la</strong>nc, Prési<strong>de</strong>nt<strong>de</strong> <strong>la</strong> Région et pour <strong>la</strong> Mairie d’Ag<strong>de</strong>, leMaire Régis Passerieux ainsi que plusieurs<strong>de</strong> ses Adjoints. La rencontre s’achève parune visite du Musée <strong>de</strong> l’Ephèbe.v Création d’un logo “Jpiem”, poissoncoloré créé par René Fatton <strong>de</strong> l’agenceFCA Corporate, qui sera <strong>la</strong> mascotte etl’image <strong>de</strong> ralliement <strong>de</strong>s Jeux.Accueil <strong>de</strong>s délégationsPierre Leroy-Beaulieu et Jacques B<strong>la</strong>nc lors <strong>de</strong> l'annonce<strong>de</strong> l'attribution <strong>de</strong>s Jeux Méditerranéens au Cap d'Ag<strong>de</strong>aussi pièce <strong>de</strong> monnaie. Ainsi, une pièce <strong>de</strong> 20 F.est créée spécialement pour l’événement : l'aversest <strong>de</strong>ssiné par Daniel Ponce et porte une vue <strong>de</strong><strong>la</strong> tour <strong>de</strong> Constance à Aigues-Mortes, le reversest <strong>de</strong> Gérard Buquoy et représente <strong>la</strong> valeurfaciale au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> vagues et entourée <strong>de</strong> <strong>la</strong>uriers.Sur <strong>la</strong> couronne extérieure, sont inscrits le logotype<strong>de</strong>s Jeux Méditerranéens et <strong>la</strong> <strong>de</strong>vise <strong>de</strong><strong>la</strong> République Française.Les retombées pour <strong>la</strong> commune d’Ag<strong>de</strong> et <strong>la</strong>station touristique du Cap d’Ag<strong>de</strong> seront importantes,en termes d’image et <strong>de</strong> fréquentation touristique.v “Jeux <strong>de</strong> lumières”, une exposition d’œuvres d’artistesméditerranéens réalisée par le Musée <strong>de</strong> l’Ephèbe etprésentée à l’Espace Molière du 15 juin au 25 juillet.v “Méditerranée, terre <strong>de</strong> rencontre”, <strong>de</strong>srencontres sportives et culturelles <strong>de</strong> <strong>la</strong> jeunesseméditerranéenne avec :• Rencontres sportives du 26 au 30 mai : 17 payset 6 000 jeunes participent aux épreuves. LaFrance a envoyé 23 délégations sportives. Lacérémonie d’ouverture est présidée par KofiYamgnane, Secrétaire d’Etat à l’Intégration.• Rencontres culturelles du 19 au 27 septembre1992, 1 ère rencontre <strong>de</strong>s écrivains méditerranéensorganisée avec le concours <strong>de</strong> <strong>la</strong> Ligue Internationale <strong>de</strong>l’Enseignement.Les Jeux seront aussi un événement porteur <strong>de</strong> publicitéet <strong>de</strong> revenus annexes. Le Comité fait en effet créer unlogo spécifique qui est décliné en autant <strong>de</strong> supportsque possible : affiches, timbres, pins, tee-shirts…, mais


36 I TENNIS ILe tennisau Capd’Ag<strong>de</strong>,une véritableinstitutionPierre Barthès et son auraauront indéniablement marqué<strong>la</strong> vie du Cap d’Ag<strong>de</strong>. Ancienprofessionnel <strong>de</strong> tennis, alorsqu’il n’existait pas encore<strong>de</strong> circuit organisé comme celui <strong>de</strong>l'ATP <strong>de</strong> nos jours, Pierre Barthès a dûpenser assez vite à sa reconversion.Hasard <strong>de</strong>s circonstances, sa grandmèrepossédait <strong>de</strong>s terrains au Capd’Ag<strong>de</strong> qui, avec l’œil avisé <strong>de</strong> JeanMiquel, al<strong>la</strong>ient <strong>de</strong>venir le Club <strong>de</strong>Tennis <strong>de</strong> son petit-fils.Nous sommes en 1973, et le ClubPierre Barthès vit ses premiers jours.C'est d'ailleurs le champion <strong>de</strong> l'époque,Stan Smith, qui était venu pour l'inauguration, avec Ilie Nastase. Audébut, seulement 7 courts sont présents dans l’enceinte. Puis, tout aulong <strong>de</strong> ses 37 années d’existence, <strong>de</strong> nouveaux terrains seront bâtis,pour arriver à un total <strong>de</strong> 80 courts, avec trois surfaces différentes :gazon, terre battue et synthétique.Dès 1975, Pierre Barthès organise le National, Championnat <strong>de</strong> France<strong>de</strong>s premières séries, première gran<strong>de</strong> compétition. Un Français s’yimposera, Georges Goven, <strong>de</strong>venu <strong>de</strong>puis entraîneur <strong>de</strong> plusieursjoueuses françaises. Le savoir-faire <strong>de</strong> Pierre Barthès dans l’organisation<strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> compétitions, ainsi que son carnet d’adresse, feront du“Carré d’As”, du “Trophée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Femme” et du “Trophée <strong>de</strong>s Meilleurs”,<strong>de</strong>s compétitions très médiatisées. Les plus grands joueurs <strong>de</strong> l’époquesont en effet passés par le Cap d'Ag<strong>de</strong> pour y disputer <strong>de</strong>s matchshaletants.Fin <strong>de</strong>s années 70 et début <strong>de</strong> <strong>la</strong> décennie suivante, le tennis <strong>de</strong>vientvéritablement à <strong>la</strong> mo<strong>de</strong>, avec un engouement grandissant pour <strong>la</strong> pratique<strong>de</strong> ce sport. La petite balle jaune gagne en médiatisation, et lesjoueurs se professionnalisent. Pour le club, cette pério<strong>de</strong> sera marquéepar <strong>la</strong> création <strong>de</strong>s stages <strong>de</strong> tennis, qui seront sa véritable marque <strong>de</strong>fabrique. Sur une semaine <strong>de</strong> stage, les élèves bénéficiaient <strong>de</strong>sconseils avisés <strong>de</strong> Pierre Barthès lui-même, qui n’hésitait pas à discuteravec les joueurs, et parfois même à taper <strong>la</strong> balle avec eux. Une analysePierre Barthèslors d'un stagecomplète du jeu <strong>de</strong>s pensionnaires étaitfaite, afin <strong>de</strong> déceler leurs points forts etleurs points faibles, le tout grâce à <strong>la</strong>vidéo, un système révolutionnaire pourl’époque. Ces stages étaient très prisés,et <strong>de</strong> nombreux people venaient, nonpas pour se montrer, mais bel et bienpour améliorer leur jeu, raquette enmain. Pour suppléer Pierre Barthès danscette tâche, <strong>de</strong> nombreux moniteursétaient présents sur le site. Maisl’homme <strong>de</strong> confiance <strong>de</strong> Pierre, celuiqui chapeautait le tout, c'était FrancisRawstorne. Charismatique, cet ancienjoueur <strong>de</strong> tennis né en Afrique du Sud a,durant 15 ans, véritablement incarnél’âme du Centre.Pour qu’un club <strong>de</strong> tennis atteigne unerenommée telle que celui du Capd'Ag<strong>de</strong>, il se doit <strong>de</strong> possé<strong>de</strong>r un enrobageautour <strong>de</strong>s courts <strong>de</strong> tennis. Piscine,restaurant, bar, sauna, hôtel, tout était


I TENNIS I 37Le Club Pierre Barthès a réuni dans son enceintejusqu'à 80 courts <strong>de</strong> tennisJimmy Connorsréuni pour créer une ambiance <strong>de</strong> convivialité sur le site.Si bien que le club était toujours fréquenté, que ce soitpar <strong>de</strong>s personnes qui se re<strong>la</strong>xaient entre <strong>de</strong>ux parties, outout simplement par <strong>de</strong>s passants qui venaient profiter <strong>de</strong>l’ambiance exceptionnelle qui régnait au club. C’estd’ailleurs cette atmosphère qui attira <strong>de</strong> nombreusespersonnalités à venir taper <strong>la</strong> balle au Cap d’Ag<strong>de</strong>, y compris<strong>de</strong>s professionnels <strong>de</strong> tennis. A l'époque, Marie-ChristineCalleja et Cathy Tanvier étaient les espoirs du club et dutennis féminin français, sans oublier <strong>la</strong> fratrie <strong>de</strong>s Lagloire.En proie à <strong>de</strong>s difficultés financières, le club Pierre Barthèsconnut un revers définitif en 1997. Pour pérenniser cepatrimoine incontournable <strong>de</strong> <strong>la</strong> station, <strong>la</strong> SODEALreprendra le club en gérance pendant <strong>de</strong>ux ans, le rebaptisantCentre International <strong>de</strong> Tennis. Puis, ce fut <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>qui se chargea d’entretenir cette structure, qui a donnéses lettres <strong>de</strong> noblesse à <strong>la</strong> petite balle jaune, et qui auraformé <strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong> joueurs.compétition, baptisée “Le Carré d’As”. Un nom qui en ditlong sur l’ambition <strong>de</strong> ce tournoi et sur <strong>la</strong> renommée <strong>de</strong>sjoueurs présents. Chapeauté par le Club <strong>de</strong> tennis PierreBarthès, qui fournissait les arbitres, ce tournoi a rencontréun vif succès auprès <strong>de</strong> tous les amoureux <strong>de</strong> tennis quise sont empressés <strong>de</strong> prendre p<strong>la</strong>ce sur les gradins <strong>de</strong>sArènes afin d'assister à ces joutes tennistiques. La premièreédition est remportée par Björn Borg, qui a fait valoir sonsurnom d’Iceborg en dominant ses adversaires. En 1979,c’est “Jimbo” (surnom donné à Jimmy Connors), quisoulève le trophée en dominant l’Argentin GuillermoVi<strong>la</strong>s. Rebelote l’année suivante. En 1981, un jeune joueurfrançais attire tous les regards, <strong>de</strong> par sa combativité et sahargne. Son nom : Thierry Tu<strong>la</strong>sne. Toujours dans leDes compétitions mythiquesLe Carre d’AsDe 1978 à 1981, les Arènes du Cap d’Ag<strong>de</strong> ont vibré aurythme <strong>de</strong>s échanges <strong>de</strong> balles entre les plus grandsjoueurs <strong>de</strong> tennis <strong>de</strong> l’époque. Jimmy Connors, GuillermoVi<strong>la</strong>s, John Mc Enroe, Björn Borg, Ilie Nastase, RoscoeTanner ou encore Yannick Noah ont participé à cetteIlie NastaseYannick Noahmon<strong>de</strong> du tennis, il accompagne et entraîneaujourd'hui les meilleurs français du circuit.Dans les tribunes, on trouvait <strong>de</strong> nombreusespersonnalités, attirées par <strong>la</strong> qualité du p<strong>la</strong>teauproposé. Et, comble du spectacle, certains matchsd’exhibition en double, composés <strong>de</strong> personnalitéset <strong>de</strong> joueurs professionnels, ont même étéorganisés, dans une ambiance bon enfant, commeen témoigne <strong>la</strong> rencontre opposant en 1979 <strong>la</strong>paire victorieuse Walter Spaghero, le célèbrerugbyman, et Björn Borg face à PatriceDominguez et au talonneur ir<strong>la</strong>ndais Kennedy.Pour le plus grand bonheur, encore une fois, d’unpublic conquis.


38I TENNIS I“Le Trophée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Femme”Durant neuf années, <strong>de</strong> 1987 au mois <strong>de</strong> décembre1995, les femmes ont été à l’honneur sur le court couvert<strong>de</strong> l’enceinte.Sur une idée <strong>de</strong> Pierre Barthès et <strong>de</strong> sa femme Carolyn,le “Trophée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Femme” <strong>de</strong>vaitrassembler les meilleures joueusesdu mon<strong>de</strong>, <strong>de</strong>vant un public <strong>de</strong>plus en plus nombreux.Près <strong>de</strong> 3 000 personnes venaienten effet assister à ces duels, sousl’œil <strong>de</strong>s caméras <strong>de</strong> France 3.Monica Seles, vainqueuren 1989> Le palmares- 1987 : Chris Evert> 1988 : Martina Navratilova> 1989 : Monica Seles> 1990 : Arantxa Sanchez> 1991 : Raffael<strong>la</strong> Reggi> 1992 : Marie-Jo Fernan<strong>de</strong>z> 1993 : Arantxa Sanchez> 1994 : Arantxa Sanchez> 1995 : Martina HingisLe WCT <strong>de</strong>vint au début <strong>de</strong>s années 1970 le circuit<strong>de</strong>s joueurs professionnels souscontrat organisé par le milliardaireLamar Hunt. Pierre Barthès fut l’un<strong>de</strong>s premiers joueurs à avoirrejoint ce circuit dès 1967, avec7 autres joueurs qui ont étésurnommés les “Handsome Eight”(les huit beaux gosses).Ce circuit révolutionna le jeu avecl'apport du tie-break et, plus radicalencore pour l'époque, avec l'abandon<strong>de</strong>s tenues traditionnellementb<strong>la</strong>nches au profit <strong>de</strong> vêtementsplus colorés.Le court couvert où se dérou<strong>la</strong>itle “Trophée <strong>de</strong> <strong>la</strong> Femme”Martina Navratilova et Gabriel<strong>la</strong>Sabatini lors du tournoi en 1988En 1971, un circuit WCT <strong>de</strong> 21 tournoisfut mis en p<strong>la</strong>ce, et les huit meilleursjoueurs sur l’ensemble <strong>de</strong>s 21 manchesse retrouvaient en finale WCT à Dal<strong>la</strong>s.Le Club du Cap d’Ag<strong>de</strong> a eu l’honneurd’accueillir en 1982 l'une <strong>de</strong>s étapes <strong>de</strong>ce circuit WCT. Des moniteurs du clubBarthès ont participé à <strong>la</strong> phase <strong>de</strong>qualification. Mais au final, c’est leTchécoslovaque Tomas Smíd quis’imposera sur les courts agathois, enbattant l’Américain Lloyd Bourne.Le Trophee <strong>de</strong>s meilleursSi le nom <strong>de</strong> “Trophée <strong>de</strong>s Meilleurs” ne vous dit rien,c’est parce que, <strong>de</strong>puis sa création en 1987, ce tournoia changé plusieurs fois <strong>de</strong> nom ! D’abord sponsorisé parCoca-Co<strong>la</strong>, puis par Nestea, il a maintenant pourdénomination celui <strong>de</strong> National Tennis Cup.Cette compétition constitue le plus grand tournoiamateur du mon<strong>de</strong>. Ses finales se déroulent au CentreInternational <strong>de</strong> Tennis du Cap d’Ag<strong>de</strong>. Mais plus qu’unsimple tournoi <strong>de</strong> tennis, c’est une véritable fête qui estorganisée, le tout chapeauté <strong>de</strong>puis ses débuts parChristophe Lesage, initiateur du concept.Le principe est <strong>de</strong> récompenser les joueurs amateurs, et<strong>de</strong> les traiter comme <strong>de</strong>s joueurs professionnels. Letournoi est organisé en plusieurs catégories, al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong>Non C<strong>la</strong>ssé à 2/6. De plus, les finales se déroulent à <strong>la</strong>fin du mois d’octobre, et drainent en arrière-saison plus<strong>de</strong> 5 000 personnes sur <strong>la</strong> station ! Plus qu’un grandtournoi <strong>de</strong> tennis, c’est tout ce qu'il y a autour <strong>de</strong> <strong>la</strong>compétition qui fait également <strong>la</strong> renommée <strong>de</strong> ce tournoi.Des soirées dans les discothèquesdu Cap d’Ag<strong>de</strong>,<strong>de</strong>s événements tels que<strong>de</strong>s concours <strong>de</strong> pétanque,le tout dans <strong>la</strong>bonne humeur. c’est <strong>la</strong>marque <strong>de</strong> fabrique duconcept <strong>de</strong> <strong>la</strong> NationalTennis Cup. Un conceptqui a fait mouche <strong>de</strong>puisses débuts et qui attirechaque année <strong>de</strong> plusen plus en mon<strong>de</strong>.


I VOILE I 39Le Captoutes voiles<strong>de</strong>hors !L’histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> voile est née dans lesannées 70. Déjà, en 1975, le regretté A<strong>la</strong>inCo<strong>la</strong>s naviguait sur les eaux agathoises àbord du son prestigieux bateau “ClubMéditerranée” avec lequel il fit <strong>la</strong> traversée<strong>de</strong> <strong>la</strong> Transat<strong>la</strong>ntique en solitaire. En 1981,un autre grand marin est passé par notrecité, l’incontournable Olivier <strong>de</strong> Kersauson.Mais 1981, c’est également <strong>la</strong> premièreannée où Ag<strong>de</strong> accueil<strong>la</strong>it une compétitionmajeure, avec une étape du Tour <strong>de</strong>France à <strong>la</strong> voile, accueil qui s'est renouveléjusqu'en 1990. Le succès était auren<strong>de</strong>z-vous, avec un public grandissantet heureux d’apercevoir <strong>de</strong>s compétitionssur le magnifique p<strong>la</strong>n d’eau que propose<strong>la</strong> <strong>Ville</strong> d’Ag<strong>de</strong>.En 1995, le Centre Nautique a vu le jour.Signe fort, c’est Florence Arthaud et LoïcPeyron qui inaugurèrent ce haut lieu <strong>de</strong> <strong>la</strong>voile, ce qui engendrera <strong>de</strong> nouvellescourses sur le p<strong>la</strong>n d'eau agathois. Retoursur les compétitions et les hommes quiont marqués les eaux du Cap d’Ag<strong>de</strong> àbord <strong>de</strong> leurs embarcations.Le Championnat <strong>de</strong> France<strong>de</strong> Voile EspoirsPremière <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>s compétitions à avoir vule jour sur les p<strong>la</strong>ns d’eau <strong>de</strong> <strong>la</strong> ville d’Ag<strong>de</strong>,le Championnat <strong>de</strong> France <strong>de</strong> Voile Espoirss’est tenu <strong>de</strong> 1995 à 1998.Cette course était <strong>de</strong>stinée aux jeunes <strong>de</strong>12 à 25 ans et rassemb<strong>la</strong>it chaque année plus<strong>de</strong> 1 200 coureurs sur un minimum <strong>de</strong> 900embarcations.Dès <strong>la</strong> première édition, c’est l’ambianceconviviale et familiale qui a pris le <strong>de</strong>ssus.Ensuite, l’épreuve n’a cessé d’évoluer, avec unnombre grandissant <strong>de</strong> bateaux <strong>de</strong> catégoriesLe Club Méditerranée d'A<strong>la</strong>in Co<strong>la</strong>s en 1977représentées. En tout, 9 sériesdifférentes engagées sur 4zones <strong>de</strong> compétition.Le Centre Nautique étaitchargé <strong>de</strong> toute l’organisation,avec l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 350bénévoles, mobilisés uniquementsur l’événement du moment.De grands noms <strong>de</strong> <strong>la</strong> voile sontpassés par cette compétition,comme Nico<strong>la</strong>s Charbonnier,Faustine Merret ou encore leskipper local, Sébastien Col.Le Championnat<strong>de</strong> France<strong>de</strong> VoileOlympiqueSportiveL'école <strong>de</strong> voileL’autre Championnat <strong>de</strong> Francequi s’est déroulé à Ag<strong>de</strong> est celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> Voile Olympique etSportive. Après dix années passées en ra<strong>de</strong> <strong>de</strong> Brest, cettecompétition a décidé <strong>de</strong> changer <strong>de</strong> cap, direction <strong>la</strong>Méditerranée, lors d’une année post-olympique, en 2001, puisl’année suivante, en 2002.Pour les petits jeunes, c’était l’occasion rêvée <strong>de</strong> montrer qu’ilsavaient assez <strong>de</strong> talent pour être sélectionnés pour les JeuxOlympiques d’Athènes en 2004.Cette épreuve se dérou<strong>la</strong>it au tout début du mois <strong>de</strong> mai,en préambule <strong>de</strong> <strong>la</strong> saison touristique. Tout comme leChampionnat <strong>de</strong> France <strong>de</strong> Voile Espoirs, différentes catégories


40 I VOILE I<strong>de</strong> bateaux y étaient àl’honneur : catamarans,dériveurs, p<strong>la</strong>nches ethabitables, se partageant4 p<strong>la</strong>ns d’eau tout autourdu Cap d’Ag<strong>de</strong>.Ce ren<strong>de</strong>z-vous a apportéun championnat plein <strong>de</strong>surprises, et a donné <strong>la</strong>tendance <strong>de</strong> <strong>la</strong> voile françaisedans une pério<strong>de</strong>préolympique, où chaqueskipper a voulu se faireremarquer, pour le plusgrand p<strong>la</strong>isir <strong>de</strong>s spectateursprésents.Le TropheeC<strong>la</strong>irefontaineUn concept unique, c’était<strong>la</strong> particu<strong>la</strong>rité du Trophée C<strong>la</strong>irefontaine, qui doit sonnom à une marque <strong>de</strong> fournitures sco<strong>la</strong>ires. Il se dérou<strong>la</strong>itdébut septembre, soit juste avant <strong>la</strong> rentrée <strong>de</strong>s c<strong>la</strong>sses.L’idée <strong>de</strong> base <strong>de</strong> <strong>la</strong> course était simple. Il s'agissaitd'inviter huit grands champions <strong>de</strong> voile <strong>de</strong> plusieursnationalités, issus <strong>de</strong> disciplines différentes <strong>de</strong> <strong>la</strong> voileinternationale, et <strong>de</strong> les faire concourir sur le mêmebateau, un catamaran créé spécialement pour l’occasion.Autre spécificité <strong>de</strong> cette compétition : les règles ontété adaptées pour rendre <strong>la</strong> course spectacu<strong>la</strong>ire. Etcomble du spectacle, les courses se disputaient dans leport du Cap d’Ag<strong>de</strong>, au contact direct du public !C’est donc un véritable show <strong>de</strong> <strong>la</strong> voile qui s’estdéroulé sur les eaux du Cap d’Ag<strong>de</strong> <strong>de</strong> 1995 à 2000.Tous les plus grands skippeurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> génération1990-2000 sont passés par cette compétition.Au palmarès <strong>de</strong> ce Trophée C<strong>la</strong>irefontaine,le nom <strong>de</strong> Loïc Peyron revint à 5 reprises,tandis que <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière édition était remportéepar Franck Cammas.Le Championnatdu Mon<strong>de</strong><strong>de</strong>s Multicoques(Trophée ORMA)Chaque année, l’Ocean RacingMultihull Association (ORMA)organise un Championnat duMon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Multicoques quicomprend plusieurs épreuvesréparties entre courses océaniqueset grands prix.En 2001, du 7 au 10 juin, Ag<strong>de</strong>a accueilli <strong>la</strong> première <strong>de</strong>s 4étapes <strong>de</strong> ce Championnat duMon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Multicoques. Les skippers sedisputaient <strong>la</strong> victoire à bord d’embarcationsmesurant 18,28 mètres, dans <strong>la</strong> c<strong>la</strong>sse <strong>de</strong>smulticoques <strong>de</strong> 60 pieds. Deux coursesétaient au programme, l'une <strong>de</strong>vant le port,au contact du public, et l'autre longuedistance, plus au <strong>la</strong>rge.Avancées technologiques obligent, il étaitpossible <strong>de</strong> suivre grâce à Internet <strong>la</strong> course


I VOILE I 41longue distance surterre. Toute <strong>la</strong> logistiqueet l’organisationétaient l’œuvre dupersonnel du CentreNautique, qui fournissaitégalement lesarbitres.Le p<strong>la</strong>teau était trèsrelevé, avec <strong>de</strong>s skippeurscomme YvanBourgnon, Loïc Peyron,A<strong>la</strong>in Gautier, JeanLe Cam, ou encoreFranck Cammas.C’est d’ailleurs ce<strong>de</strong>rnier qui s’estadjugé <strong>la</strong> victoiredans les eaux agathoises.Le Salon Nautique d'AutomneOutre les nombreuses compétitions sportives <strong>de</strong> voile, leCap d’Ag<strong>de</strong> est avant tout un port. Et qui dit port ditforcément bateaux. Le Salon Nautique, qui a fêté ses 10ans en 2009, était au tout début <strong>de</strong> sa création un salon dubateau d’occasion. Ce salon d’automne propose désormaiségalement <strong>de</strong>s bateaux neufs, grâce aux chantiers locaux.Mais il est également ouvert aux particuliers, qui peuventL'un <strong>de</strong>s multicoques participant au trophée ORMAen 2001La Coupe du Mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> voile étudiantsvendre leur bateau lors <strong>de</strong> ce salon, qui a pris ces <strong>de</strong>rnièresannées une toute autre ampleur.Organisé par l’Association <strong>de</strong>s Professionnels du Nautisme,en partenariat avec <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, l’OT et <strong>la</strong> SODEAL, etdésormais le soutien <strong>de</strong> <strong>la</strong> CCI Béziers-Saint Pons et <strong>de</strong> <strong>la</strong>Région Languedoc-Roussillon, ce salon s’est développétout au long <strong>de</strong> ses 10 ans d’existence. Il a ainsi acquisaujourd'hui unecertaine notoriété,qui en fait uneréférence régionaleincontournabledans le domainedu nautisme. Ils'est d'ailleursdiversifié, en proposant<strong>de</strong>s conférenceset <strong>de</strong>srencontres avec<strong>de</strong>s professionnels,sur <strong>de</strong>s thèmestrès différents,comme ceux liés àl'environnement.En 2009, le trisélectif et le recyc<strong>la</strong>geont ainsiété au cœur <strong>de</strong>sdébats.Pour <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, leLe Salon Nautique 2009Salon Nautique d'Automne, parrainé chaque année parune personnalité du mon<strong>de</strong> du nautisme (<strong>la</strong> gran<strong>de</strong>Catherine Chabaud en 2009), constitue un gros apportéconomique, et permet <strong>de</strong> drainer du mon<strong>de</strong> sur <strong>la</strong> stationau mois d'octobre, prolongeant <strong>de</strong> ce fait <strong>la</strong> saison estivale.Son accessibilité, grâce à <strong>de</strong> nombreux pontons pé<strong>de</strong>stres,son confort et sa convivialité font <strong>de</strong> ce Salon un ren<strong>de</strong>zvousaujourd'hui incontournable pour tous les amateurs <strong>de</strong>bateaux.


42 I CULTURE ILe Musee <strong>de</strong> l’ephebeLe premier musée d'archéologiesous-marine en FranceL’histoire du Musée <strong>de</strong> l’Ephèbe commence bien avant même que l’idée d’un tel établissement n’existe.En effet, si le Musée a ouvert officiellement ses portes en 1984, son histoire commence dès 1960, le 3 avrilplus exactement. Ce jour-là, Denis Fonquerle, dont le nom est à jamais lié à l'histoire du Musée, fondaitle GRASPA, afin <strong>de</strong> protéger les pièces archéologiques trouvées dans les fonds marins locaux... Le débutd'une belle aventure...1960, l'équipe du GRASPA autour <strong>de</strong> Denis FonquerleLa constitution<strong>de</strong>s collectionsLe 3 avril 1960, Denis Fonquerle crée doncavec d’autres plongeurs archéologuesamateurs le GRASPA, Groupe <strong>de</strong> RecherchesArchéologiques Subaquatiques et <strong>de</strong>Plongée d'Ag<strong>de</strong>. Il est en effet conscient <strong>de</strong><strong>la</strong> valeur historique <strong>de</strong>s pièces que contiennentnos eaux côtières et fluviales, à un momentoù ce<strong>la</strong> n’intéresse guère <strong>de</strong> mon<strong>de</strong>.Les trésors remontés <strong>de</strong>s eaux sont <strong>de</strong> toutestailles et <strong>de</strong> tous siècles : canons du XVII èmesiècle, chapiteaux ioniques, tambours <strong>de</strong>colonnes, faisselles, racleurs en silex, amphores,dolias… que l’équipe déc<strong>la</strong>re aux AffairesMaritimes. Dès 1961, les trésors engloutissont stockés dans le garage ou le jardin <strong>de</strong>Denis Fonquerle avecun seul leitmotiv : <strong>la</strong>connaissance et <strong>la</strong> préservation<strong>de</strong>s piècesmises au jour. Cedépôt “provisoire”<strong>de</strong>viendra, après accord<strong>de</strong>s autorités <strong>de</strong>recherches sous-marines,le Dépôt Régional<strong>de</strong>s Fouilles Archéologiques sous-marines dépendant duMinistère <strong>de</strong>s Affaires Culturelles et sera en partie déposé auMusée Agathois… <strong>de</strong> manière quelque peu forcée. “Pour vaincreles réticences, ils chargèrent tout leur butin sur un camion etaprès un tour <strong>de</strong> ville en tenue <strong>de</strong> plongée allèrent déposer <strong>la</strong>cargaison au musée d’Ag<strong>de</strong>”.En 1963, <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> concè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s locaux situés dans l’immeuble <strong>de</strong>l’ancien Evêché, p<strong>la</strong>ce Jean Jaurès, partagés avec <strong>la</strong> Direction<strong>de</strong>s Recherches Sous-Marines à qui échoit <strong>la</strong> protection <strong>de</strong>sœuvres. Le 13 septembre 1964, le GRASPA met au jour cequi <strong>de</strong>vait <strong>de</strong>venir <strong>la</strong> pièce maîtresse <strong>de</strong>s collections du Musée,une statue grecque qui sera dénommée l’Ephèbe. De primeabord, cette découverte n’intéresse pas grand mon<strong>de</strong>, hormisle GRASPA qui est conscient <strong>de</strong> sa valeur. Les premiers jours<strong>de</strong> <strong>la</strong> statue se passeront cachés tantôt dans un coffre duCrédit Lyonnais, tantôt dans un poste d’aiguil<strong>la</strong>ge, tantôt auCommissariat d’Ag<strong>de</strong>. C’est après <strong>la</strong> reconnaissance officielle<strong>de</strong> sa valeur historique, que les consciences se réveillerontavec <strong>de</strong>s intérêts et <strong>de</strong>s points <strong>de</strong> vue partagés voire opposés,


I CULTURE I 432003, les inventeurs salués à l'occasion<strong>de</strong> l'inauguration du “Mystère <strong>de</strong>s bronzes antiques”mais avec l’unanimité sur un point : <strong>la</strong>nécessité <strong>de</strong> créer un musée sur <strong>la</strong> communeafin d'y exposer les collections sous-marines. En attendant,l’Ephèbe part en restauration à Nancy, puis au Musée duLouvre où il est exposé un temps comme œuvre c<strong>la</strong>ssée“monument historique” aux côtés <strong>de</strong> La Victoire <strong>de</strong>Samothrace. Le Ministère <strong>de</strong>s Affaires Culturelles accor<strong>de</strong>son retour sous réserve <strong>de</strong> l’aménagement d’un “muséeconvenable” pour l'accueillir. Sur Ag<strong>de</strong>, les collectionscontinuent <strong>de</strong> s’agrandir au fil <strong>de</strong>s découvertes et <strong>de</strong>s’entasser dans <strong>de</strong>s locaux <strong>de</strong> plus en plus exigus et <strong>de</strong>plus en plus insalubres. Les fouilles continuent, comme1964,découverte <strong>de</strong> l'Ephèbedans l’étang <strong>de</strong> Thau, d’où233 objets seront remontés etstockés.Un fondsremarquable...Même après l’ouverture duMusée, le fonds ne cesse <strong>de</strong>s’agrandir et ce très rapi<strong>de</strong>ment,que ce soit par le biais <strong>de</strong>découvertes fortuites ou lors<strong>de</strong> campagnes officielles <strong>de</strong>recherches, preuve supplémentaire<strong>de</strong> l’extraordinairemanne <strong>de</strong>s 38 gisementsconnus dans <strong>la</strong> région agathoise.En novembre1984, une aileen bronze estainsi découvertepar PatrickBarbance et A<strong>la</strong>in Bau<strong>de</strong>t. Le 9 août 1986,une autre découverte fortuite entre auMusée : un trépied étrusque en bronzetrouvé au <strong>la</strong>rge <strong>de</strong> Marseil<strong>la</strong>n-P<strong>la</strong>ge, auniveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> Tour du Castel<strong>la</strong>s, par JacquesEnjalbert. Encore une autre rareté ! Il n’enexiste en effet que 3 au mon<strong>de</strong> dans cetétat !La salle <strong>de</strong>s pierriers23 avril 2004,endoscopie <strong>de</strong> l'Enfant romainEn janvier 95,suite au décèsd ’ A n d r éBouscaras, lescollectionsstockées à sondomicile - près<strong>de</strong> 1 700 objets -partent à l’Evêchépuis au Muséeoù 3 salles ontété aménagéesspécialementpour elles, etoù est également rapatriée <strong>la</strong> partie mise en dépôt aumusée <strong>de</strong> Béziers. S’ajoutent <strong>la</strong> même année une ancre enfer du XIX ème siècle, <strong>de</strong>s petits pots <strong>de</strong> Brescou, un jas d’ancreromain en plomb et 7 pierriers (canons d’épave du XVII èmesiècle).L'année 1997-1998 apporte elle aussi son lot <strong>de</strong> découvertes,parmi lesquelles celles <strong>de</strong> José Barthélémy : une <strong>la</strong>mpe, et<strong>de</strong> Francis d’Isernia : une statue représentant AntoniaMinor datant du 1 er siècle.Gilles D'Ettoreet Nico<strong>la</strong>s Figuerollesavec l'Emblema, en 2004


44 I CULTURE I1984, <strong>la</strong> Ferme <strong>de</strong> <strong>la</strong> C<strong>la</strong>peEn 2001, Nico<strong>la</strong>s Figuerolles offre au Musée un magnifiqueca<strong>de</strong>au <strong>de</strong> Noël, puisque, le 26 décembre, il trouve<strong>de</strong>ux statuettes en bronze exceptionnelles : Césarion etun “Amour”, au <strong>la</strong>rge du Cap d'Ag<strong>de</strong>. En 2003, il ajouteune autre découverte majeure aux collections du Musée :un Emblema <strong>de</strong> mosaïque parfaitement conservé,représentant le jugement du satyre Marsyas par le DieuApollon.Enfin en 2008, c'est une Oenochoé qui est découvertepar Gérard Sanz.La difficile localisationdu projetL’idée du Dr Lapeyre, Maire d’Ag<strong>de</strong> <strong>de</strong> 1965 à 1971, est<strong>de</strong> réunir Musée et centre d’archéologie sous-marinedans l’ancien Evêché,en réhabilitantl'immeuble. Ce quipermettrait surtout<strong>de</strong> désengorger leMusée Agathois oùles pièces issues duGRASPA sont aussià l’étroit. Le projetest repris par PierreLeroy-Beaulieu dèsson élection.Le Musée en 1999 Toutefois, il ne verrapas le jour immédiatement.Il faut en effet gar<strong>de</strong>r en mémoire que cettepério<strong>de</strong> est aussi celle <strong>de</strong>s débuts <strong>de</strong> <strong>la</strong> construction duCap d’Ag<strong>de</strong>. En attendant, les étu<strong>de</strong>s sesuccè<strong>de</strong>nt sur le bâtiment projeté, avec leslenteurs administratives obligatoires auxinterventions sur <strong>de</strong>s bâtiments c<strong>la</strong>ssés.Il faut attendre les années 80 pour que leschoses s'accélèrent. Il y a en présence :Denis Fonquerle, le gardien historique et1985, <strong>la</strong> faça<strong>de</strong> originale du Muséepassionné <strong>de</strong>s collections, qui souhaite <strong>la</strong> création duMusée par tous les moyens, au point, tel un marin grec,d’écouter tous les chants <strong>de</strong>s sirènes qui passent ; PierreLeroy-Beaulieu, Maire d’Ag<strong>de</strong> qui voit bien l’intérêttouristique du Musée, mais aussi son coût potentiel ; uneopposition locale “Agatho-agathoise” et enfin, uneadministration nationale “merveilleusement fidèle à saréputation, délicate comme un troupeau <strong>de</strong> rhinocéros”(J. Vi<strong>la</strong>cèque – Midi-Libre).Le 5 juin 1980, le bureau SOCOTEC, société <strong>de</strong> contrôletechnique <strong>de</strong>s bâtiments communaux, conclut à “<strong>de</strong>sdésordres apparents indiquant un risque imminent d’effondrement”<strong>de</strong> l’Evêché. Dès lors, <strong>de</strong>s travaux <strong>de</strong> miseen sécurité sont entrepris. La réhabilitation ne pourraitcommencer qu’en septembre, à cause <strong>de</strong> <strong>la</strong> saisontouristique incompatible avec <strong>de</strong>s rotations <strong>de</strong> camionsdans ce secteur du Cœur <strong>de</strong> <strong>Ville</strong> et les congés annuels<strong>de</strong> <strong>la</strong> société réalisant les travaux. Le GRASPA évacuevers “l’ancienne gendarmerie” (<strong>la</strong> caserne Mirabel)prêtée par <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> une partie <strong>de</strong>s collections entreposéesà l’Evêché et ce, durant 4 jours ! C’est dire le nombred’objets à transporter ! Sauf que le 24 novembre 1981, 40amphores sont volées à Mirabel. Elles seront retrouvéespar <strong>la</strong> police dans l’Hérault au niveau <strong>de</strong> <strong>la</strong> Tamarissière,où elles avaient été cachées en attente <strong>de</strong> leur revente.Ce vol renforce le sentiment d’urgence <strong>de</strong> <strong>la</strong> création duMusée. Pour autant, l’Evêché n’est plus sauvable.Apparaît alors un autre projet, celui du Moulin <strong>de</strong>sEvêques, soutenu par <strong>la</strong> virulente opposition municipaleet par Denis Fonquerle, toujours avi<strong>de</strong> d’une solutionProjet d'agrandissement <strong>de</strong> l'architecte Le Couteur en 2000


I CULTURE I 45De nombreuses expositionsrapi<strong>de</strong>. Pierre Leroy-Beaulieuétudie parallèlement une imp<strong>la</strong>ntationau Cap d’Ag<strong>de</strong>, ce quiaurait l’avantage <strong>de</strong> ne pas êtrefinancé par <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>. En fin négociateur,le Maire établit le projet d’unmusée double. Les collectionsiront au Moulin <strong>de</strong>s Evêques,Le Musée aujourd'huitandis que <strong>la</strong> C<strong>la</strong>pe sera une“vitrine” abritant le centre scientifiqueet culturel. Un premier coup est porté à <strong>la</strong> partie “Moulin <strong>de</strong>s Evêques” duprojet en raison du montant <strong>de</strong>s travaux à réaliser : 10 000 000 F pour le seu<strong>la</strong>chat du bâtiment et <strong>la</strong> réhabilitation <strong>de</strong> celui-ci.Le 11 février 1982, une lettre <strong>de</strong> La Doë<strong>la</strong>naise, propriétaire du Moulin, arriveau prési<strong>de</strong>nt du GRASPA : “nous avons fait patienter les 2 acquéreurs(…), il nenous est plus possible <strong>de</strong> repousser plus longtemps <strong>la</strong> proposition”. Le 25mars 1982, le couperet tombe donc sur le projet “Moulin <strong>de</strong>s Evêques”. Mais<strong>de</strong>s représentants <strong>de</strong> l’opposition municipale (ainsi que <strong>de</strong>s représentantsd’associations historiques) s’obstinent et continuent <strong>de</strong> sonner à toutes lesportes au point <strong>de</strong> provoquer une réunion <strong>de</strong> concertation le 8 octobre 1982afin d'arrêter un projet. Réunion que les administrations (Culture, ConseilsRégional et Général et autres) déclineront pôliment, au titre que les organisateursne sont pas officiellement impliqués dans le projet. Dès lors, les oppositionss’effacent face au projet capagathois.La construction démarre,d’autres batailles aussi...En avril 1982, le projet <strong>de</strong> financement <strong>de</strong> <strong>la</strong> C<strong>la</strong>pe est établi : 13 200 000 F.Le 1 er novembre 1982, c’est le premier coup <strong>de</strong> pioche <strong>de</strong> ce qui est alorsappelé le CMERSA, le Centre Méditerranéen d’Etu<strong>de</strong>s et <strong>de</strong> Recherches Sub-Aquatiques. Le cahier <strong>de</strong>s charges est très précis, jusqu’à <strong>la</strong> décoration dubureau du conservateur “une carte <strong>de</strong> l’Agadès [autrement dit <strong>la</strong> régiond’Ag<strong>de</strong>], une mappemon<strong>de</strong>, une photo agrandie <strong>de</strong> l’Ephèbe” et même “unmini bar”. Pensé en fonction du GRASPA, il comporte également un bassin <strong>de</strong>désalinisation couvert et chauffé entre 15 et 25 <strong>de</strong>grés ainsi que <strong>de</strong>s atelierspour le matériel <strong>de</strong> plongée.1985, les collections du Musée1989• "S comme Salomé"• “Jean-Pierre Tournié - Peintures”1990• “Pôle Sud”1991•“Autres soleil et autres signes”• “Un habitat Gallo-Romainau Cap d'Ag<strong>de</strong>”• “Côte à côte”• “Regard sur l’Art Etrusque”Cette approche sur les collectionsétrusques <strong>de</strong> grands Muséesdu Sud <strong>de</strong> <strong>la</strong> France, témoigne<strong>de</strong> <strong>la</strong> présence et <strong>de</strong>s influencesdans notre région <strong>de</strong> cettecivilisation encore méconnue.105 œuvres, 5 prêteurs1992• “Embonne, racines antiques,racines méditerranéennes,entre mer et volcan”• “Autour <strong>de</strong> Michel Butor”• “L'empreinte du sable”1993• “Méditerranée – Jeux <strong>de</strong> Lumière”Cette exposition, réalisée dansle cadre <strong>de</strong>s Jeux Méditerranéensau Cap d’Ag<strong>de</strong> pendant l’été 1993,a permis <strong>la</strong> rencontre et les dialoguesentre <strong>de</strong>s artistes venus <strong>de</strong> paysayant créé cette i<strong>de</strong>ntitéméditerranéenne. 55 œuvres,17 pays participants1994• “Rencontres Méditerranéennes :peintures espagnoles”• “Vous avez dit Amphores ?”1995• “Sommeil archéologique,archéologie du sommeil”• “La civilisation grecquedans les Pays du bassin <strong>de</strong> Thau”• “L’habitat d’Embonne au Capd’Ag<strong>de</strong>”• “Il y a <strong>de</strong>s millions d’années,les animaux”1996• “Statues et Menhirs”1998• “Les bronzes antiques du musée<strong>de</strong> l’Ephèbe”1998-1999• “La Gloire d’Alexandrie”Cette exposition présentait le résultat<strong>de</strong>s fouilles sous-marines et terrestreseffectuées à Alexandrie et traduisaitl’intensité <strong>de</strong> vie et <strong>la</strong> richesseculturelle <strong>de</strong> l’époque ptolémaïque.108 œuvres, 7 prêteurs dontle Caire, Alexandrie, Kôm El Dikkaou Tanta


46 I CULTURE ILe 29 avril 1982, un accord SEBLI-<strong>Ville</strong>-Fonquerle nomme ce <strong>de</strong>rnierDirecteur du “Centre du Cap”. Ilremet alors officiellement à <strong>la</strong>commune les collections qui appartiennentà l’Etat et s’étale dans <strong>la</strong>presse en tant que conservateur duMusée, ce qui fait vivement réagirle Ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> Culture, lequel luiretire <strong>la</strong> gestion du dépôt.Fonquerle, visiblement par peurd’un transfert irrémédiable dufonds à Marseille, déménage lescollections à <strong>la</strong> C<strong>la</strong>pe. Jack Lang,alors Ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Culture, écrit :“Il y a une absolue nécessité <strong>de</strong>recruter un conservateur professionnelet dès que ce recrutement aura étéfait et qu’un programme scientifiquecohérent sera établi pour l’ensemble <strong>de</strong> collectionsarchéologiques à Ag<strong>de</strong>, le Ministère sera en mesure <strong>de</strong>mettre en dépôt en Ag<strong>de</strong> les œuvres découvertes sur leterritoire d’Ag<strong>de</strong> ou dans le domaine maritime <strong>de</strong>l’Etat”. En avril 1984, le poste <strong>de</strong> Directeur <strong>de</strong> Fonquerleest transformé en “Chargé <strong>de</strong> Mission”. De toute façon,ce <strong>de</strong>rnier al<strong>la</strong>it atteindre <strong>la</strong> limite d’âge pour êtreconservateur. Parallèlement, <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> entreprend <strong>de</strong>sdémarches afin d’obtenir un agrément et qu’unconservateur soit nommé. Le 13 juillet 1984, le Musée<strong>de</strong> <strong>la</strong> C<strong>la</strong>pe existe mais n’est pas encore ouvert. Le coûtestimé est <strong>de</strong> 11 100 000 F, une somme prise en chargepar <strong>la</strong> SEBLI, mais se pose encore <strong>la</strong> question <strong>de</strong>l’appartenance <strong>de</strong>s collections. Selon <strong>la</strong> loi, l’inventeurpossè<strong>de</strong> 1/3<strong>de</strong> <strong>la</strong> découverte,le fondsest dit “homogène(1 seulfonds), comme<strong>de</strong>s ensembles(soit 26 ensemblespour 26gisements)”.L’Ephèbe estc<strong>la</strong>ssé “Monumenthistorique”,ce qui le23 mai 1987,une foule immensesalue le retour<strong>de</strong> l'Ephèbe au Capsort <strong>de</strong> cetteprocédure.Dans les faits,le GRASPApourrait doncrevendiquer 1 tiers <strong>de</strong> <strong>la</strong> valeur <strong>de</strong>s œuvres, ce quidonne lieu en règle générale à une rémunération àl’amiable ou “à dire d’expert”. Etant indivisible, <strong>la</strong> totalitédu fonds est donc sous l’emprise <strong>de</strong> l’Etat. Le 3 août1984, <strong>la</strong> SEBLI organise officiellement <strong>la</strong> remise <strong>de</strong>s clefsà Pierre Leroy-Beaulieu, qui les refuse, en raison <strong>de</strong>1985, Denis Fonquerle, Prési<strong>de</strong>nt du GRASPA,Odile Bérard-Azzouz, Conservateur du Muséeet Pierre Leroy-Beaulieu, Maire d'Ag<strong>de</strong>malfaçons sur le bâtiment touchant principalement àl’étanchéité. Le 4 août 1984 à 11h20, le Musée ouvre sesportes... sans l’Ephèbe. Sur un ton vindicatif, le MairePierre Leroy-Beaulieu déc<strong>la</strong>re lors <strong>de</strong> inauguration : “LaRépublique (…) ne s’est intéressée au Musée que lorsquecelui-ci fut terminé”. 9000 visiteurs visiteront l'établissementd’août à fin septembre.Le conservateur est enfin choisi le 31 octobre 1984 : ils'agit d'Odile Bérard, qui a été plébiscitée parmi 14candidats. Elle commence le 1 er janvier 1985. La situationse calme enfin avec le Ministère. Commence alors <strong>de</strong>nouvelles batailles, celle du retour <strong>de</strong> l’enfant du pays etcelle contre l’humidité du bâtiment. Le 9 janvier 1986,l’ouvrage est à nouveau remis à <strong>la</strong> <strong>Ville</strong>, mais le Mairerefuse <strong>de</strong> signer le procès-verbal, toujours à cause <strong>de</strong>sinfiltrations d’eau observées et ce, malgré <strong>de</strong>s travaux1987, instal<strong>la</strong>tion<strong>de</strong> <strong>la</strong> salle <strong>de</strong>s amphoresd’étanchéitéeffectués enoctobre 1985.En mai 1986, leMusée procè<strong>de</strong>déjà à <strong>de</strong>sajustements,qui sont toujourssoumis àl’approbation<strong>de</strong>s instancesculturelles : <strong>de</strong>sdép<strong>la</strong>cements<strong>de</strong> vitrines ou<strong>de</strong>s réaménagementsdus à<strong>de</strong>s découvertesrécentes, letout pour uncoût <strong>de</strong> près<strong>de</strong> 50 000 F.


I CULTURE I 471987, inauguration du Musée en présencedu Ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Culture, Philippe LéotardC’est en 1987 enfin qu'un Arrêté Ministériel <strong>de</strong> François Léotard, alorsMinistre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Culture, autorise le dépôt <strong>de</strong> l’Ephèbe au Cap d’Ag<strong>de</strong>. Il y seraexposé à partir du 23 mai. Le retour, après 23 ans d’absence, <strong>de</strong> l’enfant dupays tant désiré est l’occasion <strong>de</strong> 2 jours <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s réjouissances dans lepays agathois. Il sera aussi <strong>la</strong> cause <strong>de</strong> <strong>la</strong> hausse brutale <strong>de</strong> <strong>la</strong> fréquentation duMusée, qui passe <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 18 000 à 51 489 visiteurs en 1987, dont 15 000les <strong>de</strong>ux premiers jours du retour <strong>de</strong> l'Ephèbe.Le Musée continue sa lutte contre l’humidité et ses étu<strong>de</strong>s sur les pièces qu’ilcontient. Ainsi, en 1992, une étu<strong>de</strong> sur <strong>la</strong> stabilisation <strong>de</strong>s œuvres est menéeface à l’humidité ambiantedu Musée, problème quis’aggrave en 1994. Certainesparties <strong>de</strong> <strong>la</strong> collectiondoivent être envoyées entraitement à Versailles.Pendant ce temps, <strong>de</strong>stravaux <strong>de</strong> lutte contrel’humidité sont entreprispour un montant <strong>de</strong> près<strong>de</strong> 200 000 F, heureusementsubventionnés par l’Etat :gouttières pluviales, drainsautour du bâtiment, enduitsiso<strong>la</strong>nts sur les faça<strong>de</strong>s,déshumidificateurs et autresappareil<strong>la</strong>ges “Elophil”,afin <strong>de</strong> lutter contre lesremontées capil<strong>la</strong>ires.Certains <strong>de</strong> ces appareil<strong>la</strong>gesfont, <strong>de</strong> fait, remonter <strong>la</strong>température du Musée,d’où un p<strong>la</strong>n secondaire <strong>de</strong>climatisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> totalitédu Musée, <strong>de</strong> mise enp<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> stores aux fenêtres,Catherine Trautmann,Ministre <strong>de</strong> <strong>la</strong> Culture,aux côtés<strong>de</strong> Régis Passerieuxà l'inauguration<strong>de</strong> l'exposition“La Gloire d'Alexandrie”<strong>de</strong> mise en “surpression” d’air <strong>de</strong> l'établissement, afin d’empêcher l’air extérieurd’entrer et à nouveau reprise <strong>de</strong> l’étanchéité. Ces mises en œuvre permettraient<strong>de</strong> passer, en ce qui concerne <strong>la</strong> vitrine <strong>de</strong> l’Ephèbe, <strong>de</strong> 150 à 60 kg <strong>de</strong>gel <strong>de</strong> silice par an.1999-2000• “Egypte, Vision d’Eternité”Cette exposition était un véritablevoyage initiatique dans <strong>la</strong> vie après<strong>la</strong> mort à travers plus <strong>de</strong> 3 000 ans<strong>de</strong> croyances <strong>de</strong> l’Egypte antique,<strong>de</strong>s premières dynastiesà <strong>la</strong> pério<strong>de</strong> romaine.115 œuvres, 4 prêteurs2000-2001• “L’Art Copte en Egypte”Cette exposition fut l’occasion<strong>de</strong> faire connaissance avec les chrétiensd’Egypte – les Coptes – dontl'histoire méconnue (à traversleurs origines et leurs influences,leur écriture, leur religionet leur société) a profondémentmarqué ce pays.233 œuvres, 11 prêteurs dont :Berlin Hei<strong>de</strong>lberg, 3 muséesd’Egypte, Moscou, St-Petersbourg,Londres et le Louvre2002• “Saveurs et Senteurs Antiques”Le visiteur était invité à utiliser tousses sens, grâce à un parcourssonore et olfactif, afin d'abor<strong>de</strong>rle mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> nourritureet <strong>de</strong>s parfums à l’époque grécoromaine,à travers les thèmes<strong>de</strong> l’art <strong>de</strong> <strong>la</strong> table, <strong>de</strong> l’agricultureet du commerce, du culte du vinet <strong>de</strong>s rites funéraires.220 œuvres, 22 prêteurs2003• “Mystère <strong>de</strong>s Bronzes Antiques”Conçue et réalisée par les services<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> d’Ag<strong>de</strong>, cette expositions’articule autour <strong>de</strong> 62 objets.Son parcours muséographiquesobre et soigné a mis en évi<strong>de</strong>nce<strong>la</strong> plus belle collection française<strong>de</strong> bronzes antiques trouvés in situtout en rendant hommage à tousles inventeurs. A ce<strong>la</strong> s'ajoutent<strong>la</strong> présentation d’une vidéo autour<strong>de</strong>s arts <strong>de</strong> fusion, <strong>la</strong> reconstitutioninédite d’un four <strong>de</strong> bronzierromain, enfin l'expérimentationscientifique et expérimentaledu four <strong>de</strong>vant le public avec plusieurscoulée d’objets selon <strong>la</strong> techniqueromaine (soufflet, creuset, pinces,moule etc.)2007• “Mythologie Animée”Exposition présentant un grandnombre <strong>de</strong> représentations<strong>de</strong> personnages <strong>de</strong> <strong>la</strong> mythologiegrecque dans l’animation mo<strong>de</strong>rneet <strong>la</strong> ban<strong>de</strong> <strong>de</strong>ssinée


48 I CULTURE IL'Ephèbe,ici dans sa nouvelle vitrine, `a retrouvé sa main en 2010L'Enfant romain en 2010modification <strong>de</strong>s accès. Enfin, l’instal<strong>la</strong>tion<strong>de</strong> <strong>la</strong> climatisation permet <strong>de</strong> résoudre<strong>de</strong>ux problèmes, celui du confort <strong>de</strong>svisiteurs et celui, plus primordial, <strong>de</strong> <strong>la</strong>conservation <strong>de</strong>s œuvres, le tout pourun montant <strong>de</strong> 2 300 000 F.En 2003, une nouvelle scénographie estmise en p<strong>la</strong>ce dans les salles utiliséespour les expositions temporaires, afind'y installer le Département <strong>de</strong>s Bronzes,et en particulier l'Ephèbe et les statues<strong>de</strong> l'Eros et <strong>de</strong> l'Enfant romain. Ceparcours muséographique sobre etsoigné sera inauguré en même tempsque l'exposition consacrée aux Bronzesantiques en juin 2003. Une manièrepour <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> <strong>de</strong> présenter les collectionsN’ayant que très peu <strong>de</strong> réserves où stocker les œuvres,pratiquement tout est exposé au public. Mais les collectionss’agrandissant, le manque <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ce se fait périodiquementsentir. En 1998, en prévision <strong>de</strong> l’exposition “La Gloired’Alexandrie”, le Musée change <strong>de</strong> peau et <strong>de</strong>vientaccessible aux handicapés. Une partie <strong>de</strong> <strong>la</strong> faça<strong>de</strong>avant est déconstruite et remp<strong>la</strong>cée par un agrandissementsur terrasse avec hall d’accueil, un investissement <strong>de</strong>2 109 223F.Suite à cette même exposition, le Musée fait un bi<strong>la</strong>nsatisfaisant en termes <strong>de</strong> fréquentation, mais pointe lemanque <strong>de</strong> fonctionnalité <strong>de</strong> certaines parties <strong>de</strong>l’établissement. Dès lors, pour l’exposition “EgypteVision d’Eternité” qu’il accueillera en 1999, il se refaitune beauté et s’agrandit avec <strong>la</strong> création d'une mezzanine<strong>de</strong> 150 m 2 et d'un auditorium <strong>de</strong> 80 m 2 . Il améliore aussison accueil avec l’extension <strong>de</strong> l’espace boutique et <strong>la</strong>en répondant auxexigences nouvelles<strong>de</strong>s publics. En 2004,le Conseil Municipalvote le réaménagementdu Départementmo<strong>de</strong>rne et médiévaldu Musée, afin <strong>de</strong>mettre en valeur certainescollections et<strong>de</strong> développer lesactivités pédagogiques.Côté bâtiment, aprèsle réaménagement<strong>de</strong> l'entrée du Musée,rendue pluslisible <strong>de</strong>puis <strong>la</strong> pas-


I CULTURE I 49serelle enjambant le cours <strong>de</strong>s Gentilhommes, <strong>de</strong>stravaux sont entrepris en 2005 sur le structure même<strong>de</strong> l'édifice, avec le renforcement <strong>de</strong>s poutresporteuses en béton sur une partie <strong>de</strong>s salles entourantle patio et <strong>la</strong> reprise <strong>de</strong> l'étanchéité du toit et <strong>de</strong>sterrasses. A ce<strong>la</strong>, s'ajoutera <strong>la</strong> création d'une passerelled'accès pour handicapés.L'obtention du <strong>la</strong>bel“Musée <strong>de</strong> France”puis <strong>de</strong> trois <strong>la</strong>belsqualitéAvec <strong>la</strong> loi du 4 janvier et son décret d’avril 2002, leMusée <strong>de</strong> l’Ephèbe a reçu l’appel<strong>la</strong>tion “Musée <strong>de</strong>France”, <strong>la</strong>bel attribué par le Ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong>Culture. De ce fait, il voit ses moyens renforcés dansle domaine <strong>de</strong> <strong>la</strong> conservation et <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>sœuvres, ainsi que dans <strong>la</strong> présentation et <strong>la</strong> diffusion<strong>de</strong>s connaissances au public. Cette nomination luiimpose d'offrir un service public <strong>de</strong> qualité, uneprotection optimale <strong>de</strong>s œuvres pour les transmettreen l’état aux générations futures, en plus d’uneétu<strong>de</strong> approfondie, enfin une excellente présentation<strong>de</strong>s collections d’archéologie subaquatique et sousmarine.Aujourd'hui, le Musée possè<strong>de</strong> également le <strong>la</strong>bel“Qualité Hérault”, obtenu en janvier <strong>de</strong>rnier, et<strong>de</strong>puis mars, ceux <strong>de</strong> “Qualité Sud <strong>de</strong> France” (marquerégionale) et “Qualité Tourisme” (marque nationale).Résultats d'une année <strong>de</strong> travail, ces <strong>la</strong>bels récompensent<strong>la</strong> qualité <strong>de</strong> l'accueil <strong>de</strong> l'établissementcapagathois.L'une <strong>de</strong>s salles du Musée refaites en 2003La diffusion culturelleLe Musée a mis en p<strong>la</strong>ce une politique d’expositions temporaires avec <strong>de</strong>s prêts d’œuvres <strong>de</strong> Musées, au départexclusivement locaux. Mais avec le savoir-faire et <strong>la</strong> reconnaissance acquise au fil <strong>de</strong>s années, les expositions se font<strong>de</strong> plus en plus ambitieuses. C’est le temps <strong>de</strong> grands ren<strong>de</strong>z-vous pour lesquels le fonds du Musée n’est plus seul àêtre exposé. Des Musées <strong>de</strong> renommée internationale lui prêtent en effet leurs œuvres pour <strong>de</strong>s expositionsprestigieuses. (Cf encadrés pages 45 et 47).


50 I ARENES IPluie <strong>de</strong> starssur les Arènes du Cap d’Ag<strong>de</strong>En mars 1978, <strong>la</strong> SEBLI avait pourprojet d’imp<strong>la</strong>nter et ce, dès l’été<strong>de</strong> <strong>la</strong> même année, <strong>de</strong>s Arènes ausein <strong>de</strong> <strong>la</strong> pinè<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> C<strong>la</strong>pe.Préfabriquées en Espagne, cesArènes pouvaient accueillir en fonction <strong>de</strong>sspectacles, <strong>de</strong> 6 000 à 8 000 personnes. Paritenu ! Dès l’été 78, les Arènes du Capd’Ag<strong>de</strong> ont vu le jour. Inaugurées au son duRequiem <strong>de</strong> Mozart par les chœurs du Maraisle 9 juillet 1978, leur gestion a été confiée àl'un <strong>de</strong>s grands noms du show business <strong>de</strong>l’époque, Bernard Ginestar. Elles ontaccueilli, <strong>de</strong>puis 40 ans, <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>sve<strong>de</strong>ttes françaises : Johnny Hallyday, SergeLama, Michel Sardou, Sylvie Vartan ouencore Gilbert Bécaud sans oublier Coluchequi fit attendre un soir son public durant <strong>de</strong>uxlongues heures avant <strong>de</strong> se réconcilierimmédiatement avec lui dans un fou riregénéral.1978• El<strong>la</strong> Fitzgerald• Boney M• Serge Lama• Alice Donna• Patrick Sébastien• Michel Sardou• Joan Baez• Coluche1979• Yves Lecoq• Amanda Lear• Serge Lama• Alice Donna• Bernard Lavilliers• A<strong>la</strong>in Souchon• Sylvie Vartan• Michel Sardou• Coluche• Julien Clerc1980• Carlos Santana• Michel Sardou• Johnny Halliday• Sylvie Vartan• Gérard Lenorman• Julien Clerc• Thierry Le Luron• C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Nougaro• Angelo BranduardiColuche en 1978Mais ce sont les stars internationales qui ontbattu tous les records <strong>de</strong> fréquentation. BoneyM en 1978 puis surtout Santana en 1980, quifit p<strong>la</strong>ner plus <strong>de</strong> 8 000 spectateurs au son <strong>de</strong>sa guitare avant que Roxy Music,<strong>de</strong>ux ans plus tard, frôle les 10 000spectateurs alors que les ve<strong>de</strong>ttesfrançaises <strong>de</strong> l'été n'étaient pas parvenuesà en réunir un millier. Tout <strong>de</strong>même, 10 000 spectateurs, on se<strong>de</strong>man<strong>de</strong> encore comment ils sontrentrés. D'autres soirs prestigieuxont vu se produire <strong>de</strong>s gran<strong>de</strong>sdames comme El<strong>la</strong> Fitzgerald etJoan Baez.Mais les Arènes accueil<strong>la</strong>ient biend'autres manifestations : tennistiquesavec le Carré d'As à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s années70, taurines avec <strong>la</strong> venue <strong>de</strong> MarieSara en 1992 sous le regard <strong>de</strong><strong>de</strong>ux ministres aficionados ElisabethGuigou et Michel Vauzelle, sportivesavec les Championnats du Mon<strong>de</strong><strong>de</strong> Beach Volley en 1991 ou plusprécisément footballistiques avecle tournoi international <strong>de</strong> SoccerBeach.En réalité, <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> 30 ans, lesArènes n'ont quasiment jamais cessé<strong>de</strong> fonctionner après l'age d'or <strong>de</strong> leurs débuts suivi d'une pério<strong>de</strong>plus calme dans les années 90 et avant <strong>de</strong> renaître durant <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnièredécennie sous <strong>la</strong> direction <strong>de</strong> Vincent Ribera en accueil<strong>la</strong>nt les starsd'aujourd'hui : Marc Lavoine, Calogero, Garou, Laurent Gerra, GadElmaleh ou encore Nico<strong>la</strong>s Canteloup.Joan Baez en 1978


I ARENES I 511981• Daniel Ba<strong>la</strong>voine• Gilbert Bécaud• Serge Lama• Marie-Paule Belle• Ro<strong>la</strong>nd Magdane• Hervé Vi<strong>la</strong>rd• John Mc Laughlin• Paco De Lucia• Carlos SantanaSantana en 19801982• Franck Zappa• Patrick Sébastien• Pierre Bachelet• Le Splendid• Hervé Vi<strong>la</strong>rd• Francis Cabrel• Roxy Music1983• Bernard Lavilliers• Gilbert Bécaud• Serge Lama• Le Splendid• Johnny Halliday1984• Sylvie Vartan1985• La Cie Créole• C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Nougaro• Toure Kunda• Talk TalkAmanda Lear en 19791986• Guy Bedos• Kassav• Yves Lecoq• Le Splendid1987• Dave• Le Top 50 avec Images,Bonnie Tyler…Michel Sardou en 1980Gilbert Bécaud en 19811988• Kassav• Jeux Intervilles télévisésavec Guy Luxet Léon Zitrone1989• Patrick Sébastien• Sabrina et Koama(La Lambada)1990• Patricia Kaas• Roch Voisine• Championnat du Mon<strong>de</strong><strong>de</strong> Beach Volley(victoire <strong>de</strong>s Etats-Uniscontre l'Italie)1992• Jumping d'Oc(concours <strong>de</strong> chien - agility)• Manu Di Bango• Chico and The Gipsy• Manitas De P<strong>la</strong>ta• Corrida avec Marie Sara• Indochine


52 I ARENES I1993• Valse <strong>de</strong> Vienne• Le cirque <strong>de</strong> Chine• Ballet <strong>de</strong> Pologne• René Collet son orchestre• Soirée f<strong>la</strong>mencoprésentée par PhilippeRisolli, avec “El Chato”• Orchestre<strong>de</strong>s années 601997• Intervillesavec Guy Lux1998• Barrio Chino (cubain,f<strong>la</strong>menco, raï)• Axelle Red2000• Championnat<strong>de</strong> France <strong>de</strong> Boxe(Christophe Rodriguez,Mimoun Chen)• Opéra <strong>de</strong> Pékin2002• Serge Lama• Yannick Noah• Patrick Sébastien• Miss Littoral2003• Marc Lavoine• Gad Elmaleh• Laurent Gerra• Les Chevaliers du Fiel• Miss Littoral2004• Garou• Patrick Bosso• Celtic Legends• Miss Littoral2005• Calogero• Noëlle Perna• Michel Jonasz• Miss Littoral2006• Laurent Gerra• Marianne James• Anne Roumanoff• Soccer Beach2007• Titoff• Noëlle Perna• Guy Montagne• Michel Ga<strong>la</strong>bru dans“Monsieur Amédée”• Miss Dominiqueavec A<strong>la</strong>in Manoukian• Charlelie Couture2008• Hugues Aufray• Joachim Garraud•Tex• Michèle Torr• Les Chevaliers du Fiel• Celtic Legends2009• Arthur• Nico<strong>la</strong>s Canteloup• Herbert Léonard• Mickael Jones• Aïoli2010• Anthony Kavanagh• Jean-Luc Lahaye• Noëlle PernaJohnny Hallyday en 1980Le Carré d'AsCalogero en 2005Marc Lavoine en 2003Gad Elmaleh en 2003Sylvie Vartan en 1980Thierry Le Luron en 1980Serge Lama en 1978Hugues Aufray et le Père Gilbert en 2008Nico<strong>la</strong>s Canteloupen 2009Daniel Bravolors du Soccer Beachen 2006


I CINEMA I 53Le Capd’Ag<strong>de</strong>à <strong>la</strong> rencontredu 7 ème ArtSi le Cap d’Ag<strong>de</strong> et le cinéma étaientfaits pour s’entendre, le mariagemit <strong>de</strong> nombreuses années avant<strong>de</strong> <strong>de</strong>venir réalité. Certes dans lesannées 70, les ve<strong>de</strong>ttes étaientnombreuses à venir séjourner dans le nouveleldorado capagathois mais <strong>la</strong> plupart étaientissues du showbiz et beaucoup plus rarement<strong>de</strong>s milieux cinématographiques.Il y eut bien <strong>la</strong> visite <strong>de</strong> C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Ja<strong>de</strong> etMarie Frances Pisier, venus sur nos p<strong>la</strong>ges letemps d’un reportage photo. On al<strong>la</strong>jusqu’à annoncer, dansHérault Tribune, <strong>la</strong> prochaineinstal<strong>la</strong>tion au Cap <strong>de</strong>Marlène Jobert, star incontestée<strong>de</strong> ces années-là, maistout ce<strong>la</strong> reste anecdotiqueet sans len<strong>de</strong>main.C’est même <strong>la</strong> télévision quis’intéressa <strong>la</strong> première aupotentiel filmique <strong>de</strong> <strong>la</strong>station. “Un alibi en béton”,c’est ainsi le titre <strong>de</strong> l’épiso<strong>de</strong><strong>de</strong> <strong>la</strong> série “Un juge, un flic”qui fut tourné au printemps1978 au Cap d’Ag<strong>de</strong> parle réalisateur Denys <strong>de</strong> <strong>la</strong>Patellière avec MichelPierre Santini et MichelDuchaussoy tournantun épiso<strong>de</strong> d'“Un juge, un flic”Duchaussoy et Pierre Santini. Produit par le SFP pourAntenne 2, ce téléfilm vit ses principales séquencesréalisées au Capd’Ag<strong>de</strong> avec unejolie scène dansle cadre élégantdu “Boucanier” àAg<strong>de</strong>-Marine.C’est en 1983, au tout début<strong>de</strong> l’été, que fut inaugurésur l’Ile <strong>de</strong>s Loisirs un complexecinématographique <strong>de</strong><strong>de</strong>ux salles. Pour l’occasion,Richard Berry était venu présenterson <strong>de</strong>rnier film “Leen 1973Marie-France Pisierpour une séance photojeune marié”, accompagné<strong>de</strong> <strong>la</strong> ravissante Jane Manson.A <strong>la</strong> tête <strong>de</strong> ce nouvel équipement, un passionné <strong>de</strong> cinémaRichard Beauvais, qui fit se succé<strong>de</strong>r les projections <strong>de</strong> prestige,notamment celle d’“A nos amours” <strong>de</strong> Maurice Pia<strong>la</strong>t en présence<strong>de</strong> Sandrine Bonnaire.Il y eut même un premierfestival dénommé “Perspectivedu CinémaInternational”, portépar l’association “Capd’Ag<strong>de</strong> Rive du 7 èmeArt”.En 1985, PhilippineLeroy-Beaulieu, <strong>la</strong> niècedu Maire en fonction,vint présenter un grandsuccès <strong>de</strong> ces années-là :“Trois hommes et uncouffin”. Puis, en 1987,c’est <strong>la</strong> venue, pourprésenter “Yiddish


Richard BeaSandrine Bo54I CINEMA ITournage à <strong>la</strong> Gran<strong>de</strong> Conque <strong>de</strong> “Teen funkle paradise” en 2004Michel Serrault et Bruno Solo dans“Le Bénévole” <strong>de</strong> Jean-Pierre MockyConnection”, <strong>de</strong>Charles Aznavour etVincent Lindon, tous<strong>de</strong>ux accompagnés <strong>de</strong>leur réalisateur PaulBoujenah et logés parJacky Bonnieu qui venait<strong>de</strong> créer l’Amnésia.Enfin, <strong>la</strong> même année,Sydney Rome vient animer“Le printemps <strong>de</strong> <strong>la</strong>femme en forme” maisce<strong>la</strong> nous éloigne <strong>de</strong>srives cinématographiques.Il faudra attendre 2003pour qu’une initiativemunicipale vienneremettre au Cap d’Ag<strong>de</strong>le cinéma au cœur <strong>de</strong>l’actualité.C’est en premier lieu uneCommission locale du film qui est créée, avec pourchamps d’action le territoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> Communautéd’Agglomération Hérault Méditerranée. Son ambition :promouvoir notre littoral afin d’y attirer <strong>de</strong>s tournageset en tirer une plus value en termes d’image.En 2004, c’est un premier court métrage qui est tournésur le site <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gran<strong>de</strong> Conque par un jeune réalisateuren <strong>de</strong>venir, Pascal Gontier. Le film est très vite remarquépar <strong>la</strong> critique, à tel point qu’il est choisi et vendu enDVD par Studio Magazine, qui en fait son court métragedu mois.En 2005, c’est Jean-Pierre Mocky qui vient réaliser son“Bénévole” au Cap d’Ag<strong>de</strong> avec Pierre Leroune distribution exceptionnelle, sa nièce Phconstituée notamment <strong>de</strong> Michel pour <strong>la</strong> pro<strong>de</strong> “Trois hoSerrault et Bruno Solo.Depuis, nombreux furent les courtsmétrages, clips, documentaires ouséquences <strong>de</strong> longs métrages <strong>de</strong> cinémaou <strong>de</strong> télévision à avoir été tournés auCap.Parallèlement, c’est grâce au talent et àl'entregent Patrick Jorge, qu'un véritableFestival du Cinéma, avec un réel succèspopu<strong>la</strong>ire, a été créé.Dès 2003, <strong>de</strong>s premières rencontrescinématographiques se déroulent au seindu nouveau complexe cinématographiqued’Ag<strong>de</strong> dénommé “Le Travelling”. L’annéesuivante, “Les Hérault du Cinéma” sontnés et dès 2006, en raison <strong>de</strong> l’engouementCharles Aznavour, Vincent Lindon et Paul Boujenah,ici chez Jacky Bonnieu, étaient venus présenter“Yiddish Connection”


I CINEMA I 55Le Festival LES HERAULT DU CINEMAuvais et Jean Miquel accueillentnnaire en 1984y-Beaulieu accueilleilippine et André Dussolierjectionmmes et un couffin”Jean-Pierre Mockyet son épouse en répérageau Cap d'Ag<strong>de</strong>Jean Becker, Georges Lautner,Clovis Cornil<strong>la</strong>c, Antoine Duléryet Laurent Gerra lors<strong>de</strong>s “Hérault du Cinéma” 2008suscité, se déroulent auPa<strong>la</strong>is <strong>de</strong>s Congrès du Capd’Ag<strong>de</strong>. Nous en sommescette année à <strong>la</strong> 7 ème édition.Depuis, il lui est né un petitfrère, “Les Hérault <strong>de</strong> <strong>la</strong>Télé” qui, après l’éphémère“Festival International <strong>de</strong>s Arts du Clip”, se déroule à son tour, à <strong>la</strong> rentrée<strong>de</strong> septembre, pour présenter l’actualité <strong>de</strong> <strong>la</strong> fiction à <strong>la</strong> télévision.Le cinéma est désormais définitivement chez lui au Cap d’Ag<strong>de</strong>, dont onpeut dire aujourd’hui, qu’il est une terre <strong>de</strong> cinéma.2004Prési<strong>de</strong>nt d’HonneurC<strong>la</strong>u<strong>de</strong> PinoteauPrési<strong>de</strong>nt du JuryYves BoissetPrincipaux invitésBernard Farcy, Jean-C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Dreyfus,Sagamore Stevenin, Samuel Le Bihan,André Pousse, Evelyne Dress, BernardMénez, Elisa Servier, Marie-ChristineAdam, Lucie Jeanne ainsi que BernardMontiel, A<strong>la</strong>in Bévérini et Jean-PierrePernaud.2005Prési<strong>de</strong>nt d’HonneurGeorges LautnerPrési<strong>de</strong>nt du JuryGérard KrawczykPrincipaux invitésBertrand Blier, Mireille Darc,Jean-Hugues Ang<strong>la</strong><strong>de</strong>, Astrid Veillon,Zoé Félix, C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Zidi, Jean-Marie Poiré,François-Eric Gendron, Vanessa Demouy,Christian Vadim, Henri Guybet,Anémone, Christine Lemler, Jean-C<strong>la</strong>u<strong>de</strong>Dauphin et Venantino Venantini.2006Prési<strong>de</strong>nt du JuryC<strong>la</strong>u<strong>de</strong> ZidiPrincipaux invitésBrigitte Fossey, Jean-Paul Rouve,Agnès Soral, Valérie Mairesse, ElizabethBourgine, Delphine Chanéac, YvanLe Bolloc’h, Jacky Berroyer, RémyJulienne, Nathalie Delon, BénédicteDelmas, Fabien Onteniente et RebeccaHampton.2007Prési<strong>de</strong>nt du JuryThomas GilouPrincipaux invitésDaniel Prévost, Jean-Pierre Castaldi,Philippe Caroit, Xavier Deluc, AmandaLear, Grâce <strong>de</strong> Capitani, Robin Renucci,Patrick Bouchitey, Michel Crema<strong>de</strong>s,Alison Arngrim, Rufus, Jean-FrançoisDerec, Mathieu Rozé et Manuel B<strong>la</strong>nc.2008Prési<strong>de</strong>nt du JuryPhilippe HarelPrincipaux invitésClovis Cornil<strong>la</strong>c, Jean Becker, AntoineDuléry, Sylvia Krystel, Natacha Amal,Jean-C<strong>la</strong>u<strong>de</strong> Carrière, Myriam Boyer,Daniel Duval, Laurent Gerra, BernardWerber, Zinedine Soualem, PierreSantini, Smaïn et Philippe Lefait.2009Prési<strong>de</strong>nt du JuryMathilda May et Pascal LégitimusPrincipaux invitésPierre Richard, Sarah Forestier, FirmineRichard, Olivier Megaton, Gilles Béhat,Jacques Weber, Marie Kremer,Dominique Pinon, Thierry Godard,Ludovic Berthillot, Maxime Leroux,Jean-Yves Berteloot et Anne Richard.


56 I GRANDS EVENEMENTS ICes grandsevenementsqui ont marqué <strong>la</strong> stationFlipper le dauphinUne ve<strong>de</strong>tte internationaleen spectacle au Cap d'Ag<strong>de</strong> !Peu <strong>de</strong> Capagathois s'en souviennent mais unDelphinarium a bel et bien existé sur l'Ile <strong>de</strong>s Loisirs,à l'emp<strong>la</strong>cement <strong>de</strong> l'actuel Toon's, durant troissaisons : <strong>de</strong> 1973 à 1975. Outre une otarie et quelquesmorses, il <strong>de</strong>vait accueillir un dimanche <strong>de</strong> l'été1973... Flipper le dauphin, ve<strong>de</strong>tte <strong>de</strong> <strong>la</strong> série télévisée<strong>de</strong> 88 épiso<strong>de</strong>s qui portait son nom ! 12 ans, 3,20mètres, 250 kg... “<strong>la</strong> star <strong>de</strong>s bassins” est arrivée,avec son entraîneur, Wayne Griffin, en provenance<strong>de</strong> New York à Montpellier après un vol avec escaleà Orly. Ayant été légèrement blessé durant son transport,il lui faudra quelques jours <strong>de</strong> repos et <strong>de</strong> soins avant<strong>de</strong> pouvoir proposer, début août, ses premiers spectaclesà un public conquis, avec pas moins <strong>de</strong> sixreprésentations par jour ! Il faut dire que pas moinsd'une quarantaine <strong>de</strong> numéros “tous aussi sensationnelsles uns que les autres” dira “Flipper” lui-mêmedans un article du 28 juillet 1973 parudans <strong>la</strong> Dépêche du Midi, étaient présentés !En 1974, Flipper sera encore l'invité d'honneurdu Cap d'Ag<strong>de</strong>, puis en 1975, ayant “pris sa retraite”,il est remp<strong>la</strong>cé par les dauphines Kiki et Jilly, entraînéespar André Jambert, au Delphinarium. Celui-cifermera d'ailleurs peu <strong>de</strong> temps après ses portes,en raison <strong>de</strong> problèmes techniques liés à l'agrandissement<strong>de</strong> son bassin (incompatible avec l'extension futuredu port et <strong>la</strong> circu<strong>la</strong>tion nautique) et l'apparition<strong>de</strong> normes internationales nouvelles...La tortueOFNILa course folle <strong>de</strong>s Objets FlottantsNon I<strong>de</strong>ntifiésLa course <strong>de</strong>s OFNI, Objets Flottants Non I<strong>de</strong>ntifiés,a été créée le 14 août 1976, à l’initiative <strong>de</strong> GérardDenestebe, Directeur du journal d’information localHérault Tribune, sur une idée <strong>de</strong> l'architecte SergeLecouteur.Le Cap d’Ag<strong>de</strong> venait <strong>de</strong> naître et était sans nul doutele plus grand chantier immobilier du Languedoc-Roussillon. Les promoteurs du Cap d’Ag<strong>de</strong> rivalisaient


I GRANDS EVENEMENTS I 57Les Poubelle's Boysd’ingéniosité et <strong>de</strong> dynamisme pourfaire mieux connaître leur programmeimmobilier tout en participantà une animation phare <strong>de</strong> <strong>la</strong> station :<strong>la</strong> course <strong>de</strong>s OFNI !Cette compétition originale, dontle principe était <strong>de</strong> réaliser un objeten matériaux <strong>de</strong> récupération dont<strong>la</strong> flottabilité et <strong>la</strong> propulsion étaientassurée par tous les moyens autresque coque <strong>de</strong> bateau ou moteur,pagaie et rames, traça sa routeet son histoire jusqu'au début <strong>de</strong>s années 90. Evénement majeur et incontournable<strong>de</strong>s vacances estivales capagathoises, source <strong>de</strong> nombreux fous rires, elle étaitparticulièrement prisée du grand public et attirait chaque annéeles chaînes <strong>de</strong> télévision comme FR3 et M6 et même,à plusieurs reprises, <strong>de</strong>s télévisions étrangères !Parmi les OFNI célèbres, on peut noter <strong>la</strong> tortuegéante <strong>de</strong> 30 m 2 réalisée par <strong>la</strong> SOPRA afin <strong>de</strong>célébrer l’inauguration du programme immobilier<strong>de</strong> l’Ile <strong>de</strong>s Pêcheurs (et qui termina logiquementbonne <strong>de</strong>rnière !), <strong>la</strong> “Bergerie flottante”qui, s’il ne décrocha pas le trophée,remporta un vif succès d’estime lorsqueles spectateurs aperçurent 30 moutonsnaviguant au milieu du Port du Capd’Ag<strong>de</strong> ou encore les “Capananas”,qui réunira, en 1980, les “nanas” célèbresdu moment comme Marie-Thérèse Miquel,Anne-Marie Denestebe, Mesdames Grisonet Vi<strong>la</strong>rd ou encore Laurence Frey !nLe Palmarès1976 : SOGEPRO1977 : Les “POUBELLE'S BOYS”<strong>de</strong> l'architecte Serge Lecouteur1978 : Serge Lecouteur récidive1979 : LAMPARO-FELOUQUE(LALANDE)1980 : La P<strong>la</strong>ce <strong>de</strong> l'Arbre1981 : GLOU GLOU,équipe enfantine1982 : Serge Lecouteur signeson 3 ème succès à bordd'une magnifique roue à aube1983 : 8 ème et <strong>de</strong>rnière courseLes “Capananas”1980 l’Aquascope se <strong>la</strong>ncea-l'assaut <strong>de</strong>s fonds marinsEn juin 1980, les Capagathoisont vu arriver dans le port undrôle d’engin : un “Aquascope”.Ce <strong>de</strong>rnier avait pour nom “LeNautilus”. C’était un enginrendu insubmersible par <strong>de</strong>uxflotteurs <strong>la</strong>téraux et qui permettaitd’explorersans danger, grâce à sacoque transparente, lesfonds marins. La vision n’y étaitpas limitée par <strong>de</strong>s hublots et le passager pénétraitdans un véritable œil ouvert sur le milieu marin. Huitpersonnes plus le pilote pouvaient prendre p<strong>la</strong>cedans cet appareil dont il n’existait que trois exemp<strong>la</strong>iresau mon<strong>de</strong>. Construit par l’ingénieur françaisJacques Rougerie, “Le Nautilus” a été officiellementinauguré le 14 juin 1980 par François Delmas,secrétaire d’Etat à l’Environnement, Pierre Leroy-Beaulieu, Maire d’Ag<strong>de</strong>, M. Pigoulié, Sous-Préfet<strong>de</strong> Béziers, Jean Miquel, Directeur <strong>de</strong> <strong>la</strong> SEBLI,Gérard Denestèbe, Vice-Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l’Office <strong>de</strong>Tourisme et Denis Fonquerle, Prési<strong>de</strong>nt du GRASPA.“Le Nautilus” est entré en fonction le 1 er juillet 1980et sa vocation première était <strong>de</strong> permettre auxtouristes <strong>de</strong> découvrir les fonds <strong>de</strong> Brescou maisaussi <strong>de</strong> mettre en p<strong>la</strong>ce une vaste opération intitulée“Sauvons <strong>la</strong> mer”.


58 I GRANDS EVENEMENTS ILe Rallye <strong>de</strong> l’At<strong>la</strong>sune belle aventurequi durera le temps<strong>de</strong> quatre spécialesPrès <strong>de</strong> 250 véhicules et motos qui tournentà “fond <strong>la</strong> caisse” sur les pentes du Mont Saint-Louple temps d’un prologue. Pas <strong>de</strong> doute, c’est bienle départ du Rallye <strong>de</strong> l’At<strong>la</strong>s !Une aventure qui durera <strong>de</strong> 1986 à 1989 à l’initiativedu Capagathois André Boudou, passionné et atteintdu virus <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux roues <strong>de</strong>puis toujours. Figurebien connue dans le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s rallyes, il a su trouverles mots pour “contaminer” Georges Fonteset Pierre Leroy-Beaulieu, Maires <strong>de</strong> Béziers et d’Ag<strong>de</strong>à l'époque, ainsi que Marc Tressol, ancien Prési<strong>de</strong>nt<strong>de</strong> <strong>la</strong> Chambre <strong>de</strong> Commerce et d’Industrie<strong>de</strong> Béziers Saint-Pons.Paël<strong>la</strong> géante au Cap d’Ag<strong>de</strong>Un record du mon<strong>de</strong> jamais égaléLe 27 septembre 1987, le Cap d'Ag<strong>de</strong> a vécu <strong>la</strong> réalisation d'undéfi ambitieux, audacieux même, avec un record important à <strong>la</strong>clé : celui <strong>de</strong> <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> paël<strong>la</strong> du mon<strong>de</strong>.Parti d’une volonté du Maire d’Ag<strong>de</strong> Pierre Leroy-Beaulieu <strong>de</strong>réaliser une œuvre humanitaire au profit <strong>de</strong> l'association <strong>de</strong>sartistes contre le SIDA, notre boucher d’origine belge qui n’estautre que Raphaël Van Twembeke, a réalisé une paël<strong>la</strong> <strong>de</strong> 18tonnes et 135 grammes exactement !En commençant par le p<strong>la</strong>t, <strong>de</strong> 13,34 mètres <strong>de</strong> diamètre, lesingrédients (3 tonnes <strong>de</strong> riz, 2,5 tonnes <strong>de</strong> vian<strong>de</strong>, 550 kgd'oignons, 500 kg <strong>de</strong> tomates, 500 kg <strong>de</strong> moules, 500 kg <strong>de</strong>calmars, 400 kg <strong>de</strong> poissons et 6 000 litres <strong>de</strong> bouillon), le matérielet <strong>la</strong> logistique (une grue <strong>de</strong> 80 tonnes sur 6 essieux sera nécessaire),tout est au format XXL, à l’instar du cœur <strong>de</strong>s Agathoisvenus nombreux répondre à l’appel.Le Mont Saint-Martin, l'une <strong>de</strong>s plus gran<strong>de</strong>s tables <strong>de</strong> Francece jour-là, a vu près <strong>de</strong> 12 000 personnes défiler pour se faireservir, pari réussi !Au final, cette journée insolite, p<strong>la</strong>cée sous le signe <strong>de</strong> <strong>la</strong> générosité et <strong>de</strong> l’amitié, s’est clôturée par <strong>la</strong> remise d’unchèque <strong>de</strong> 200 000 Francs soit un peu plus <strong>de</strong> 30 000 euros à <strong>la</strong> Prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> l’association, Line Renaud. Un belé<strong>la</strong>n <strong>de</strong> générosité <strong>de</strong> <strong>la</strong> part <strong>de</strong>s Agathois et une date qui restera à jamais dans les mémoires !> La Brescoudos Bike WeekUn rassemblement <strong>de</strong>venu mythique


I GRANDS EVENEMENTS I 59Une prêche évangélique au programme,mais aussi une concentration<strong>de</strong> chaleur, <strong>de</strong> convivialité et…<strong>de</strong> belles cylindrées bien sûr !Des ba<strong>la</strong><strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s rencontres,<strong>de</strong>s repas, <strong>de</strong>s concerts et désormaisun Festival Tribute, au châteauLaurens, en ouverture chaque année... il s'agitavant tout <strong>de</strong> se faire p<strong>la</strong>isir et <strong>de</strong> prendredu bon temps, au vo<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> sa Harleyou <strong>de</strong> sa Goldwin.Pour chevaucher leurs boli<strong>de</strong>s et porter haut<strong>la</strong> parole <strong>de</strong> l’“Harleyluïa”, les bikers n’hésitentpas à faire l’impossible pour être présentsen septembre, avec toutes les extravagancesqui font <strong>de</strong> ce rassemblement un événementunique et porteur pour notre région.Tradition oblige, même avec un peu d’avance,bon anniversaire et surtout bonne route !Le meeting VW Cox : Des betes a-Bon Dieu qui vrombissentCes insectes-là n’ont pas d’élytres orangés ornés <strong>de</strong> pointsnoirs mais plutôt quatre roues motorisées, qui enf<strong>la</strong>mmentchaque année le bitume du Cap d’Ag<strong>de</strong> et le cœur<strong>de</strong>s passionnés <strong>de</strong>puis 1993.Avec près <strong>de</strong> 700 véhicules exposés et une nuée <strong>de</strong> visiteurs,<strong>la</strong> coccinelle reste éternellement dans le cœur <strong>de</strong>s passionnés,“<strong>la</strong>” chouchou <strong>de</strong> l’automobile.Noël Lavoir, organisateur <strong>de</strong> l’événement <strong>de</strong>puis ses débutsavec le club “Cox toujours”, peut être fier <strong>de</strong> voir figurercette rencontre à l’échelle européenne.Evénement <strong>de</strong>venu incontournable dans le calendrier<strong>de</strong> <strong>la</strong> station, propriétaires, amateurs, acheteurs ou restaurateurs,tous sont en tout cas au ren<strong>de</strong>z-vous, parking Richelieu,autour <strong>de</strong> <strong>la</strong> voiture <strong>la</strong> plus fabriquée dans le mon<strong>de</strong>.Ren<strong>de</strong>z-vous en septembre pour <strong>la</strong> 17 ème édition !Le galion “Neptune”à l'abordage du Cap d’Ag<strong>de</strong>Le galion “Neptune” a servi jadis pour les besoins du film “Pirates” <strong>de</strong>Roman Po<strong>la</strong>nski, sorti en 1986. Construite à l’échelle 1pour les besoins du tournage, <strong>la</strong> ve<strong>de</strong>tteprincipale s’est reconvertie <strong>de</strong>puis, enattraction touristique, ouverte à <strong>la</strong> visite<strong>de</strong> tout un chacun. Al<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> port enport, il a fait escale au Cap d’Ag<strong>de</strong>d’avril à septembre 1994, pério<strong>de</strong>durant <strong>la</strong>quelle les visiteurs ont pucontempler <strong>la</strong> figure <strong>de</strong> proue <strong>de</strong> Neptune qui dominait fièrement les quais <strong>de</strong> <strong>la</strong> station.De ce qui s'est dit après sa visite, le navire a fière allure et l’illusion est parfaite. Sur le pont,les canons sont alignés le long <strong>de</strong>s sabords prêts à servir, les tonneaux semblent vieillis parles siècles et les boules <strong>de</strong> canon sont empilées. L’ambiance et <strong>la</strong> magie du cinéma envahissentle bâtiment permettant aux moussaillons d'un jour <strong>de</strong> se plonger dans l’univers <strong>de</strong> <strong>la</strong> pirateriele temps d’une visite. Entre travail <strong>de</strong> reconstitution et petits trucs <strong>de</strong> cinéma, les visiteurs necessent encore aujourd’hui <strong>de</strong> l’admirer à travers le mon<strong>de</strong>.Le saviez-vous ?La construction du galion, “LeNeptune”, a commencé en avril 1984.Elle a duré une année et requis letravail <strong>de</strong> 2 000 ouvriers. Son coût :8 000 000 <strong>de</strong> dol<strong>la</strong>rs. La Lyods l’a assurépour 30 000 000 <strong>de</strong> dol<strong>la</strong>rs. Sa perteaurait signifié l’abandon du film. Le brick aété acheté à Sousse puis démonté.L’équipe n’a gardé que <strong>la</strong> coque. Le mât et<strong>la</strong> cabine ont dû être refaits. Le galiondu film a ensuite été réutilisé commedécor pour l’émission télévisée “MissionPirattak”. Actuellement, le galion“Neptune” se trouve à Gênes,en Italie.


60 I GRANDS EVENEMENTS ITour <strong>de</strong> FranceQuand <strong>la</strong>gran<strong>de</strong> bouclefait étapeà Ag<strong>de</strong>Le 24 juillet 1998,pour <strong>la</strong> première fois<strong>de</strong>puis sa créationqui remonte à 1903,<strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong>épreuve annuelleau mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> cyclismefaisait étape à Ag<strong>de</strong>,mais sans passerpar le Cap d'Ag<strong>de</strong>.Sept ans plus tar<strong>de</strong>n 2005, le départest donné au Capd'Ag<strong>de</strong>, à partir<strong>de</strong> <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ge Richelieuoù plus <strong>de</strong> 70 chaînes <strong>de</strong> télévision sontprésentes ! Toujours fidèles, les inconditionnelsdu Tour étaient près <strong>de</strong> 100 000 à s'êtredonnés ren<strong>de</strong>z-vous, en ce 16 juillet,pour encourager leurs champions commeLance Armstrong qui <strong>de</strong>vait clôturersa carrière cette année-là. Clôturer, pas vraiment,puisqu’après ce Tour <strong>de</strong> France - le plusrapi<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'histoire, bouclé par LanceArmstrong à <strong>la</strong> vitesse moyenne <strong>de</strong> 41,654 km/h ! -l'Américain <strong>de</strong>vait revenir dans <strong>la</strong> course en2009, à l’image du Tour qui fera une nouvelleétape au Cap d’Ag<strong>de</strong> le 8 juillet. Cette fois-ci,c’est une épreuve dite <strong>de</strong> “bordure” qui attendles cyclistes. Une étape <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ine, pas aussispectacu<strong>la</strong>ire que celles <strong>de</strong> montagne, maisréputée dangereuse car il y a ce vent <strong>de</strong> côtéqui souffle, parfois en rafale. A chaque ren<strong>de</strong>zvousdu Tour <strong>de</strong> France, c’est toujours <strong>la</strong> mêmeambiance que l’on retrouve, chaleureuseet conviviale, à l’image <strong>de</strong> notre station !Plein vent sur Cerfvo<strong>la</strong>ntissimoCerfvo<strong>la</strong>ntissimo, c’est un ren<strong>de</strong>z-vous annuelqui avait lieu sur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ge Richelieu, <strong>de</strong> 1995à 2001. Sept années <strong>de</strong> passion autour du ventet <strong>de</strong>s cerfs-vo<strong>la</strong>nts, <strong>de</strong>s plus originauxaux plus c<strong>la</strong>ssiques, mais toujours avec le mêmeesprit : celui du petit enfant qui se retrouvesur <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ge, mains tendues vers le ciel, à fairevirevolter son cerf-vo<strong>la</strong>nt dans les airs telun oiseau libre. Libre expression donc maisaussi libre création ont fait <strong>de</strong> ce joli ren<strong>de</strong>zvousun p<strong>la</strong>isir pour les yeux.Le XV <strong>de</strong> France au CapLe Cap d'Ag<strong>de</strong>fut, au mois<strong>de</strong> septembre2003, le tempsd'une superbesemaine,<strong>la</strong> capitale durugby français.Les 30 joueurs<strong>de</strong> <strong>la</strong> sélectionnationale,emmenés parleur entraîneur,Bernard Laporte,et leur capitaine,Fabien Galtier, sont venus se préparer sur notre littoralà <strong>la</strong> Coupe du Mon<strong>de</strong>, qui <strong>de</strong>vait se dérouler quelques semainesplus tard en Australie.


I NATURISME I 61Le Naturismeau Cap d'Ag<strong>de</strong>Attention, Zone Nudiste !Les années 50,le pari fou d'un campingnaturisteNous sommes au milieu <strong>de</strong>s annéescinquante, en 1954 précisément. En cettepério<strong>de</strong>, celle <strong>de</strong>s trente glorieuses, <strong>la</strong>France connaît une croissance fulgurante.Le pouvoir d’achat est multiplié par <strong>de</strong>ux etles congés payés passent <strong>de</strong> 2 à 3 semaines.Au Cap d'Ag<strong>de</strong>, qui n'était encore l'objetd'aucun projet d'aménagement, un petitvil<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> caravanes, <strong>la</strong> tête dans les vigneset les pieds dans l’eau, développait un toutnouveau concept qui faisait parler : le“camping naturiste” ! L'un <strong>de</strong>s tous premiersen France et en Europe, le pari fou <strong>de</strong> <strong>de</strong>uxfrères : René et Paul Oltra, vignerons <strong>de</strong>profession.“C’était en 1954”, nous raconte le fils <strong>de</strong>Paul, Jean-Michel Oltra, “ils travail<strong>la</strong>ientleurs vignes qui jonchaient ces immensesp<strong>la</strong>ges désertes… et à cette époque déjà,René et Paul Oltra,avec Pierrick,le fils <strong>de</strong> Paulle métier <strong>de</strong>venait difficile car le Midi viticole traversait une criseimportante”.C’est à force <strong>de</strong> voir les gens se baigner nus, jour après jour, que les <strong>de</strong>uxfrères eurent l’idée <strong>de</strong> se reconvertir professionnellement et <strong>de</strong> créer,non sans difficultés, un camping naturiste.“Dans le contexte <strong>de</strong>s années 50, l’initiative ne faisait pas l’unanimitéauprès <strong>de</strong>s élus du Conseil Municipal, mais le projet a quand même étéaccordé !” nous explique Jean-Michel.C’est le début <strong>de</strong> l’aventure qui commence pour le Centre Hélio-MarinOltra frères, qui accueille ses premiers touristes en 1956, et qui, <strong>de</strong>puis,n’a eu <strong>de</strong> cesse <strong>de</strong> se développer.


62I NATURISME IPort Ambonneen construction en 1971Après 1989, date du décès <strong>de</strong> René, c’est son neveu, Jean-Michel, qui reprend les rênes du CHM. Epaulé par son filsOlivier, c’est toujours <strong>la</strong> même règle qui règne <strong>de</strong>puiscinquante quatre ans : maintenir <strong>la</strong> tradition d’un naturismefamilial. Et avec <strong>la</strong> naissance du petit <strong>de</strong>rnier, Paolo, <strong>la</strong> sagaOltra a encore <strong>de</strong> belles années <strong>de</strong>vant elle !1970, l'aménagement<strong>de</strong> <strong>la</strong> zone naturisteAu mois <strong>de</strong> juin 1969, René Oltra est convié à uneimportante réunion <strong>de</strong> <strong>la</strong> SEBLI, à Béziers. Il a <strong>la</strong> surprise <strong>de</strong>se trouver <strong>de</strong>vant “un étatmajorcomprenant l'architecteen chef <strong>de</strong> <strong>la</strong> station, les représentants<strong>de</strong> <strong>la</strong> Mission et <strong>de</strong>l'Equipement et M. Brousse,Sénateur-Maire <strong>de</strong> Béziers”.Ce <strong>de</strong>rnier lui <strong>de</strong>man<strong>de</strong> :“Voulez-vous maintenir votrecentre naturiste au Capd'Ag<strong>de</strong> ? Devant ma réponseaffirmative, explique-t-il, onme présenta une gran<strong>de</strong> carteoù se <strong>de</strong>ssinait ce qui al<strong>la</strong>it<strong>de</strong>venir <strong>la</strong> station. Mais je<strong>de</strong>vais faire peau neuve,améliorer, transformer etconstruire <strong>de</strong>s immeublespour l'habitat vacancier.J'était d'accord sur le principe,à condition <strong>de</strong> conserver lecamping où se trouvaientles fidèles, et les quelquesbungalows que nous avionsconstruits. Je <strong>de</strong>mandais alors à M. François Lopez,architecte-urbaniste présent à cette réunion en tant quecol<strong>la</strong>borateur <strong>de</strong> M. Le Couteur, architecte <strong>de</strong> <strong>la</strong> station,d'étudier ce qui al<strong>la</strong>it <strong>de</strong>venir Port Ambonne et maintenantHéliopolis.”En 1974, le Congrès Mondial du Naturisme se tient àAg<strong>de</strong>. “Je suis invité, avec les congressistes, à <strong>la</strong> réceptionofferte par <strong>la</strong> Municipalité et qui a lieu à <strong>la</strong> Mairie.M. Pierre Leroy-Beaulieu <strong>de</strong>vait à cette occasion prononcer<strong>de</strong>s paroles qui me firent un immense p<strong>la</strong>isir : “Si noussommes réunis ici pour cette fête du naturisme, nous le<strong>de</strong>vons avant tout à <strong>de</strong>ux Agathois : René et Paul Oltraqui, en 1956, ont créé le Centre Naturiste d'Ag<strong>de</strong>”.Le Vil<strong>la</strong>ge naturiste aujourd'huiLe naturisme est <strong>de</strong>venu, au fil du temps, un art <strong>de</strong> vivrepour plus <strong>de</strong> 2 millions <strong>de</strong> personnes dansl’Hexagone. Avec 60 % <strong>de</strong> pratiquants étrangers,<strong>la</strong> France est reconnue, <strong>de</strong>puis 1925, comme leberceau du naturisme. Une philosophie pourcertains, une sagesse pour d’autres. La nudité,autrefois élitiste, est aujourd’hui <strong>de</strong>venue unmo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vacances qui s’est démocratisé, àl’instar du vil<strong>la</strong>ge du Cap d’Ag<strong>de</strong>, pionnier dunaturisme en Méditerranée.Ainsi, autour du camping, les lieux <strong>de</strong> vienaturistes se sont multipliés pour proposer, 40ans après, une diversité <strong>de</strong> structures et <strong>de</strong>services. Au fur et à mesure, commerces etLa piscine <strong>de</strong> Port Nature


I NATURISME I 63rési<strong>de</strong>nces sont venues renforcer lesrangs <strong>de</strong> l’un <strong>de</strong>s plus importants sitesnaturistes au mon<strong>de</strong> en capacitéd’accueil (hôtels, rési<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> tourisme,un camping vil<strong>la</strong>ge…).Ouvert sur <strong>la</strong> mer, le Vil<strong>la</strong>ge Naturisteest conçu <strong>de</strong> telle manière qu'il permetaux rési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> vivre en totale autonomieet harmonie avec <strong>la</strong> nature :rési<strong>de</strong>nces, centres commerciaux, servicespostaux et bancaires… qui font <strong>de</strong> celieu un vil<strong>la</strong>ge dans <strong>la</strong> ville.“Port-Ambonne”, amphithéâtre so<strong>la</strong>ireavec sa capitainerie et ses quelque 300anneaux gérés par <strong>la</strong> SODEAL, “PortNature” et ses habitats collectifs tournésvers <strong>la</strong> nature, ainsi que ses multiplesservices à <strong>la</strong> personne, considéréencore aujourd’hui comme le “must”en termes <strong>de</strong> qualité <strong>de</strong> vie, enfin“Héliopolis”, abritant dans son enceinteplus <strong>de</strong> 1 500 logements et un centreLe Camping Oltra vu du cielLe réaménagement <strong>de</strong> <strong>la</strong> promena<strong>de</strong> du Front <strong>de</strong> Mer en 2008commercial ; un trio d’architectures avant-gardistes qui<strong>de</strong>ssine les premiers complexes du vil<strong>la</strong>ge et font du Capd’Ag<strong>de</strong> “le” centre naturiste le plus célèbre d’Europe !Par <strong>la</strong> suite, “Port Soleil”, “Port Vénus” et “Hélio-Vil<strong>la</strong>ge” ontvu le jour, toujours dans <strong>la</strong> même optique, celle <strong>de</strong> pratiqueridéalement le naturisme.Restons nature !Tel est le slogan <strong>de</strong> <strong>la</strong> toute <strong>de</strong>rnière communication <strong>de</strong> <strong>la</strong> villeen matière <strong>de</strong> naturisme. Elément structurant faisant partieintégrante <strong>de</strong> l’offre touristique du Cap d’Ag<strong>de</strong>, le Vil<strong>la</strong>geoffre, au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s valeurs inhérentes à ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vacances,une qualité <strong>de</strong> vie dans un cadrepréservé.En cohérence avec un vaste choixd’hébergements, les équipements ainsique les activités répon<strong>de</strong>nt aux attenteset aux désirs <strong>de</strong>s vacanciers. Le vil<strong>la</strong>getourné vers <strong>la</strong> mer compte 2 km <strong>de</strong>p<strong>la</strong>ge <strong>de</strong> sable fin, quotidiennemententretenus et offrant <strong>de</strong>s équipements<strong>de</strong> qualité comme, outre ses p<strong>la</strong>gesaménagées, une aire <strong>de</strong> jeux pour lesenfants près du poste <strong>de</strong> secours <strong>de</strong>“Port Nature”.Un repositionnement du service <strong>de</strong>sentrées a également permis <strong>de</strong> mettreen p<strong>la</strong>ce un accueil quasi permanent,<strong>de</strong> regrouper les agences, ainsi quedivers services comme les consignes ou La Poste.Enfin, <strong>la</strong> Municipalité a entrepris un vaste projet <strong>de</strong> réappropriationet <strong>de</strong> requalification <strong>de</strong>s espaces urbains et paysagers.Ainsi, <strong>la</strong> <strong>Ville</strong> privilégie pour le Vil<strong>la</strong>ge un développement <strong>de</strong><strong>la</strong> piétonisation et <strong>de</strong>s espaces publics verdoyants afin d’êtreen totale harmonie avec les attentes <strong>de</strong> <strong>la</strong> clientèle et le retouraux sources.Outre l’actuelle création d’un hôtel 4 étoiles, qui viendracompléter l’offre existante, et au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières réalisations,le naturisme a donc <strong>de</strong> beaux jours <strong>de</strong>vant lui au Cap d'Ag<strong>de</strong> !

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