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Aide sociale à l'enfance : quelle organisation dans les ... - Epsilon

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2AIDE SOCIALE À L’ENFANCE :QUELLE ORGANISATION DANS LES DÉPARTEMENTS ?E•1partements en la matière (encadré 2).Tout d’abord, seront présentées <strong>les</strong>modalités d’<strong>organisation</strong> générale del’aide <strong>sociale</strong> <strong>à</strong> l’enfance sur le territoiredépartemental ainsi que <strong>les</strong> formesde coopération entre le servicede l’ASE et <strong>les</strong> autres acteurs de laprotection de l’enfance. Seront ensuiteabordés certains éléments de laprise en charge des enfants et ado<strong>les</strong>centsconfiés <strong>à</strong> l’ASE, qu’ils’agisse de la politique <strong>à</strong> l’égard desassistantes maternel<strong>les</strong> ou, plus généralement,du suivi des mesures d’actionséducatives. Au total, au 31 décembre1999, plus de 126 000 enfantsou ado<strong>les</strong>cents ont bénéficié d’unemesure éducative et près de 137 000d’un placement en établissement ouen accueil familial (tableau 1).La gestion des servicesde l’aide <strong>sociale</strong> <strong>à</strong> l’enfancesur le territoire départemental■ Majoritairement, une gestioncentralisée avec un découpage enzones géographiques.Sur <strong>les</strong> 79 départements répondants,la grande majorité (57) a choisiLe dispositif français de protection de l’enfanceL’aide <strong>sociale</strong> <strong>à</strong> l’enfance s’inscrit <strong>dans</strong> le dispositif général de l’aide <strong>sociale</strong> destinée aux personnesqui ne peuvent faire face <strong>à</strong> leurs besoins <strong>à</strong> cause de leur handicap, de leur âge ou dedifficultés économiques ou <strong>sociale</strong>s. Depuis <strong>les</strong> lois de décentralisation, l’aide <strong>sociale</strong> <strong>à</strong>l’enfance (ASE) a été quasi intégralement placée sous l’autorité des présidents des conseilsgénéraux, <strong>les</strong> services de l’État (DDASS) ne conservant que deux compétences : le contrôle delégalité des décisions prises en matière d’ASE (mais cel<strong>les</strong>-ci ne font pas l’objet d’une transmissionobligatoire), et la fonction de tuteur des pupil<strong>les</strong> de l’État.Dans le cadre des dispositions législatives et réglementaires, l’<strong>organisation</strong> et la mise en œuvrede la politique de protection de l’enfance, mission d’intérêt général et d’ordre public, revient <strong>à</strong>chaque département. Chacun organise le service, attribue <strong>les</strong> prestations dont il fixe <strong>les</strong> tarifs ets’appuie sur un dispositif d’établissements et de services, publics ou privés habilités, dont lefinancement est approuvé chaque année lors du vote du budget et dont l’activité est contrôlée par<strong>les</strong> services du conseil général.Les services de l’aide <strong>sociale</strong> <strong>à</strong> l’enfance, prévus au titre II du Code de la famille et de l’aide<strong>sociale</strong> (CFAS), résultent de la loi du 6 juin 1984, relative aux droits des usagers, de la loi du6 janvier 1986, dite loi particulière, intervenue pour adapter la législation aux transferts de compétencesen application des lois de décentralisation et de la loi du 10 juillet 1989 relative <strong>à</strong> laprévention des mauvais traitements.Depuis la décentralisation, <strong>les</strong> dépenses d’aide <strong>sociale</strong> <strong>à</strong> l’enfance sont le premier poste desdépenses d’aide <strong>sociale</strong> des conseils généraux : en 1999, el<strong>les</strong> représentent, sur la France entière4 337 millions d’euros, soit une dépense nette moyenne par habitant de 72 euros. Cettemoyenne reflète néanmoins une forte dispersion, puisque la dépense par habitant est compriseselon <strong>les</strong> départements entre 20 et 176 euros.Le système français de protection de l’enfance, au-del<strong>à</strong> de l’ASE s’articule autour d’interventionsjudiciaires. Cel<strong>les</strong>-ci se distinguent des interventions administratives de deux façons : el<strong>les</strong>sont subordonnées <strong>à</strong> l’existence d’une plainte ou de requêtes de la famille, d’une situation d’urgenceou de danger au sens de l’article 375 du Code civil. L’autorité judiciaire est la seule <strong>à</strong>pouvoir prendre des décisions contraignantes vis-<strong>à</strong>-vis de la famille ou du mineur. Aussi, la protectionjudiciaire vient-elle souvent compléter ou relayer la protection administrative. C’est notammentle cas lorsque <strong>les</strong> mesures de soutien mises en œuvre avec le consentement de lafamille ne suffisent plus ou quand ce consentement fait défaut (passage d’une action éducativeadministrative <strong>à</strong> une action éducative en milieu ouvert par exemple).Par del<strong>à</strong> <strong>les</strong> mandats judiciaires, la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) assume unedouble mission de prévention de la délinquance et de contribution <strong>à</strong> la protection de l’enfance. Lecadre juridique général de son action reste encore aujourd’hui l’ordonnance du 2 février 1945relative <strong>à</strong> l’enfance délinquante, qui abroge la loi du 22 juillet 1912 sur <strong>les</strong> tribunaux pour enfantset la liberté surveillée, et sur le fondement de la<strong>quelle</strong> l’autorité judiciaire mène une action protectricedont l’objet est de substituer <strong>à</strong> la sanction, et notamment <strong>à</strong> l’incarcération, une action d’éducationet d’insertion <strong>sociale</strong>. C’est cette ordonnance qui a institué un magistrat spécialisé, le jugepour enfants.d’organiser le service de l’ASEautour d’un service centralisé maisdécoupé en différents secteurs ou circonscriptions.Pour ces départements,le nombre de secteurs délimités esttrès variable, de deux <strong>à</strong> quarante quatre,mais il est la plupart du tempscompris entre trois et sept (33 départements).Pour <strong>les</strong> vingt et un autresdépartements, treize ont une gestionentièrement décentralisée, avec unnombre de circonscriptions qui variede deux <strong>à</strong> vingt, et huit une gestionentièrement centralisée sans aucunesectorisation du territoire 2 .Ce n’est pas la taille du département,mesurée par le nombre d’habitants,qui semble déterminer le typede découpage territorial retenu et, lorsqu’ily a sectorisation, le nombred’unités ou de circonscriptions. Ainsi,ce ne sont pas <strong>les</strong> départements <strong>les</strong>plus peuplés qui ont opté pour desgestions décentralisées avec un découpageen zones géographiques : ontrouve en effet <strong>dans</strong> ce groupe autantde départements que l’on peut qualifierde « petits ou moyens » (moins de500 000 habitants) que de gros départements(de 500 000 <strong>à</strong> plus de 2 millionsd’habitants). Concernant <strong>les</strong> départementsqui ont une gestion entièrementdécentralisée, cinq ont moinsde 500 000 habitants, six ont une taillecomprise entre 500 000 et un milliond’habitants et deux comptent sur leurterritoire plus d’un million d’habitants.Enfin, la taille des départements quiont une gestion centralisée sans découpagegéographique s’échelonne de73 000 <strong>à</strong> 1 240 000 habitants.2. À noter qu’un département a adapté, suivant<strong>les</strong> domaines, des modè<strong>les</strong> différenciésd’<strong>organisation</strong> : une centralisation pour cequi concerne la prévention, <strong>les</strong> signalementset <strong>les</strong> premières admissions, une gestion centraliséeavec découpage géographique pour<strong>les</strong> placements et, de manière expérimentale,une gestion entièrement déconcentrée pourl’instruction des allocations mensuel<strong>les</strong>.ÉTUDES et RÉSULTATSN° 144 • novembre 2001

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