<strong>ACTION</strong> N° 120 | LE JOURNAL D’ACT UP-PARIS | MARS 10 | FIERES ET DEMERDARDES | P. 6<strong>ACTION</strong> = VIELE SECRET MÉDICALI. UN DROIT INALIÉNABLELe secret médical renvoie au principe durespect de la personne et de sa vie privée.Il est également à la base d’une relationde confiance entre le/la malade etson médecin. Toute personne prise encharge par unE professionnelLE, un établissement,un réseau de santé ou toutautre organisme participant à la préventionet aux soins a droit au respect de savie privée et du secret des informationsla concernant. Les exceptions sont lesseuls cas prévus par la loi.II. PERSONNES TENUESAU SECRET MÉDICAL1. touTEs les professionnelLEs de santé,même les étudiantEs en médecine dèslors qu’ils/elles concourent à un acte desoins. Les médecins ne sont pas libresde se révéler des informations entreelles/eux sans l’accord du/de la malade.Ils/elles peuvent toutefois, sauf oppositiondu/de la patientE dûment avertiE,échanger des informations qui lui sontrelatives, afin d’assurer la continuitédes soins ou de déterminer la meilleureprise en charge sanitaire possible. Lorsquele/la malade est prisE en charge parune équipe de soins dans un établissementde santé, les informations leconcernant sont réputées confiées àl’ensemble de l’équipe ;2. les personnelLEs administratifVEshabilitéEs à traiter des informations àcaractère médical, astreintEs de surcroîtau devoir de réserve ;3. les médecins conseils de la Sécuritésociale.Néanmoins, leurs relations avec lespatientEs sont différentes, puisqu’ils/elles exercent un contrôle sur les patientEsprestataires et qu’ils/elles décident du versementde certaines prestations sociales:des infractions au secret médical ont déjàété observées.4. les médecins du travail.Ils/elles ne peuvent transmettre à votreemployeurSE, après une visite médicale,qu’un avis sur votre aptitude au travail. Enaucun cas, ils/elles ne peuvent transmettredes informations sur vos pathologies ouvotre état de santé. Cependant, là encore,des atteintes au secret médical ont déjà étéconstatées.5. les médecins expertEs des compagniesd’assurances.Des transgressions du secret médical sontfréquentes malgré des obligations strictes.III. LE CONTENU DU SECRET MÉDICALPrincipe : le secret médical porte sur lesseuls éléments connus du/de la médecindans l’exercice de sa profession. Mais,même en dehors des pathologies, les médecinssont tenuEs de respecter l’anonymat etla vie privée de leur patientE.Les exceptions au secret médical sont prévuespar la loi et strictement encadréesEn aucun le malade ne peut totalementdélier le/la médecin du secret médical.Seuls des aménagements sont possibles.1. C’est notamment le cas lorsqu’unepersonne demande un certificat médicalpour en communiquer le contenu à destiers. Le/la médecin est, cependant, tenuEde s’assurer que le/la patientE sait cequ’il/elle fait et qu’il/elle mesure les conséquencesde cet acte ;2. Les ayants droitpeuvent avoir accès au dossier médicaldu/de la défuntE, donc à toutes les informationsmédicales le concernant, sauf volontécontraire exprimée par la personne avantson décès.3. Pour assurer sa propre défensedevant un tribunal,le/la médecin peut déroger au secret médical,mais dans la limite de ce qui est strictementnécessaire à sa défense.La loi impose au/à la médecin de procéder àdes déclarations obligatoires (naissance,décès, maladie vénérienne, certificat d’internementpour les malades mentauxLES,déclaration d’alcooliques dangereux, d’incapablesmajeurEs, certificats pour usage illicitede stupéfiants, certificats prénuptiaux,etc.). Ces données transmises respectentl’anonymat. Dans deux cas seulement, l’anonymatest levé et la déclaration est nominative: si des mesures d’urgence doivent êtreprises par les autorités sanitaires (par exemple,en cas de rage ou de méningite) ; s’ils’agit d’une atteinte sexuelle infligée à unEmineurE (art. 226-14 du Code pénal).Remarque : depuis la mise en place de laDéclaration obligatoire de la séropositivité(DOS), nécessaire pour une meilleureconnaissance de l’évolution du VIH enFrance, le/la médecin ou le laboratoire d’analysedoit signaler à l’Institut de veille sanitaire(InVS) tout nouveau cas de séropositivité.Cette déclaration respecte l’anonymat.IV. EN CAS DE VIOLATIONDU SECRET MÉDICALDiverses sanctions sont prévues :1. des sanctions disciplinaires,prononcées par le Conseil de l’ordreconcerné, que vous devez saisir ;2. des sanctions pénalesprévues à l’article 226-13 du Code pénal (unan d’emprisonnement et 15000 € d’amende);Vous pouvez également obtenir des dommagesintérêts pour le préjudice subi, enagissant devant la juridiction compétente.V. PRISONSMême en détention, le secret médicals’impose à toute personne intervenantdans un suivi médical. En réalité, cesecret n’est pas respecté, en particulierlorsque l’accès aux dossiers médicauxest rendu possible au personnel de surveillance,ou que celui-ci ou certains prisonnierEsparticipent à la distributiondes médicaments.Il faut être très vigilantE sur le respect dusecret médical vous concernant si vousêtes prisonnierE, et ne pas confier auxpersonnelLEs pénitentiaires ou auxautres prisonnierEs vos problèmes desanté. Demander si possible au/à la directeurRICEou au/à la surveillantE chefE àêtre seulE en cellule si vous recevez unemultithérapie et que vous voulez le dissimulerà vos co-cellulaire: l’encellulementindividuelLE est un droit!En cas d’hospitalisation ou d’extractionpour une consultation à l’hôpital, le droit ausecret médical vous permet d’être seulEavec le/la médecin. En aucun cas les raisonsde sécurité ne doivent prévaloir survotre intimité. N’hésitez pas à le rappelerau/à la médecin si l’escorte refuse de sortirde la salle de consultation ou d’opération.En cas de transgression du secret médical,vous pouvez contacter l’IGAS, leConseil National de l’Ordre des Médecins(CNOM), le contrôleur général des lieuxde privation de liberté… <strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong>peut vous soutenir dans vos démarches.droits@actupparis.orgFEMMES & VIHUN SITE INTERNET POUR LES FEMMESAPRÈS 7 ANS DE TRAVAIL COMMUNET 4 RENCONTRES NATIONALESORGANISÉES À PARISSUR LA QUESTION DES FEMMESSÉROPOSITIVES EN FRANCE,L’INTERASSOCIATIF«FEMMES ET VIH » A MOBILISÉSON ÉNERGIE POUR CRÉERUN SITE WEB CONSACRÉÀ CETTE PROBLÉMATIQUE.Qu’elles soient elles-mêmes touchées par levirus ou concernées par la séropositivité deleur amant, leur mari, leur enfant, les femmesréunies lors des rencontres de 2004, 2005 et2007 ont fréquemment évoqué leurs difficultésà obtenir des informations générales etprécises. Le besoin exprimé de se sentirreliées les unes aux autres a été l’autre élémentmoteur pour la construction de ce site.WWW.FEMMESETVIH.ORGFortes de l’expérience du travail en commun,l’interassociatif « Femmes et VIH » avoulu mutualiser les données récoltées quenous avons réunis au gré des années de travail,afin de les présenter sur un site, en languefrançaise.UN CENTREDE DOCUMENTATION VIRTUELCet outil a de multiples raisons d’être.Le site a été conçu comme un centre de documentationvirtuel regroupant divers articlesécrits par les membres de l’interassociatif«Femmes et VIH» ou estimés être importantspour les femmes séropositives. On peut ytrouver des dossiers, des articles, des interviews,des témoignages, des brèves. Des lienssont faits vers les sites propres à chaqueassociation membre, afin de rappeler l’actionde chacune et d’éviter la perte des énergies.Si le VIH est bien au centre des articles dusite, les IST et la co-infection VIH/hépatite ontégalement toute leur place, comme la promotiondes pratiques de prévention.SORTIR DE L’ISOLEMENTC’est aussi une porte d’entrée dans le réseaude femmes qui grandit au fil des rencontresà <strong>Paris</strong>, mais aussi en région. Pour les femmesqui ne militent pas, pour celles qui necôtoient pas les associations, l’isolementest réel. La force de l’interassociatif « Femmeset VIH » c’est que sur des questionsaussi spécifiques, les associations de luttecontre le sida ne s’impliquent pas suffisamment,et les associations de défense desdroits des femmes ne s’y sont pas vraimentpenchées. C’est la mutualisation du travaildans ces deux domaines qui a créé unedynamique permettant la mise en œuvre deplusieurs rencontres. Les actes produits à lasuite de toutes ces rencontres, sont présentssur ce nouveau site, permettant auxfemmes isolées de s’intégrer plus facilementdans ce réseau en pleine expansion.VISIBILITÉCe site permet, enfin, de rendre visible l’actionde l’interassociatif « Femmes et VIH ».La grande difficulté pour les femmes vivantavec le VIH en France est la stigmatisation,le rejet et la discrimination. En permettantla diffusion de témoignages, en exposant lesinformations à la première personne, enrapportant les expériences mises en œuvrepar l’interassociatif, ce site peut donner uneautre vision des femmes séropositives, queles images réductrices qui leur sont généralementassociées. Les femmes concernéespourront y trouver un soutien, et permettre àun entourage peu au courant de s’informerdes enjeux de l’épidémie au féminin. Selonla consultation du site et les besoins exprimésl’ouverture d’un forum pourrait êtreenvisagée par la suite.ARCHITECTURE DU SITEConstruit autour de 12 rubriques, ce sitevise à répondre aux besoins d’informationspratiques émis par les participantes du colloquele 1 er décembre 2008 :• Epidémiologie• Recherche• Thérapeutique• Sexualité• Prévention• Droits• Visibilité• <strong>Act</strong>ions• Rencontre• Agenda/Calendrier• Infos pratiques• Qui sommes nousLa mise en ligne du site :www.femmesetvih.org sera effectivele 8 mars 2010.femmes@actupparis.org
NOUS SOMMES PARTOUZPRÉVENTIONSIDA, ENVIE D’EN ËTRE ?SYLVAINUN GUIDE POUR LES FTM ET FT*L’association OUTrans a édité «Dicklit et TClaques», un guide de prévention pour lesgarçons trans qui couchent avec des garçons.C’est une première en France où les trans,en particulier les F/M et FT* (Female tosomething, c’est-à-dire d’une identité nimasculine, ni féminine…), sont bien souventoubliés des campagnes publiques deprévention (du temps où il y en avait).DÉPISTAGE RAPIDE À PARISCheckpoint c’est un nouveau centre dedépistage VIH rapide à <strong>Paris</strong>. Gratuit etconfidentiel, il s’adresse aux hommes ayanteu des relations sexuelles avec d’autreshommes (HSH) (bref des pédés ou des pédésqui s’ignorent (PD–PDQSI). Le résultatdu test s’obtient une demi-heure aprèsle prélèvement d’une goutte de sang.Ouvert le samedi et jusqu’à 22h le mercredi.36 rue Geoffroy l’Asnier, <strong>Paris</strong> 4e. M° Saint Paulou Pont Marie. Tel : 01 44 78 00 00.NO KPOTE IN VATICANN’entrez pas à la pharmacie du Vatican pourdemander un préservatif. On y trouve de toutsauf des capotes (et à fortiori des fémidons)Le directeur de l’office n’est d’ailleurs paspharmacien mais choisi par le pape et n’a decompte à rendre qu’à lui. Et si Warning étaiten fait la loge PD du St Siège?DES BASES POUR COMPRENDREDepuis sa création, <strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong> revendiquel’accès à l’information. Être informé n’est pasun devoir, mais la possibilité d’agir sur lecours des choses. Pour permettre à chacunEde lutter efficacement contre le sida et depuiser aux meilleures sources l’informationdont il/elle a besoin, nous éditons ce guidepour les personnes qui veulent comprendrela recherche scientifique de la lutte contrele sida. Afin de permettre une diffusiongratuite auprès des malades, «sida, desbases pour comprendre» sortira en librairie,afin de toucher les futurs médecins.Rose Rachel Rebelle : diffusion@actupparis.orgou <strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong> - BP 287 75525 <strong>Paris</strong> Cedex 11SIDA, ENVIE D’EN ÊTRE? À CETTE QUESTION NOUS RÉPONDONS: NON. ET PUIS D’AUTRES QUESTIONS SE POSENT, SIMPLES ET PLUSCOMPLEXES. DE CES INTERROGATIONS EST NÉE CETTE RUBRIQUE, UN ESPACE POUR PARLER DE SOI. NOUS SOMMES DES SÉROPOSITIFVES,DES MALADES, DES ACTIVISTES DE LA LUTTE CONTRE LE SIDA. RENCONTRE AVEC UN DE NOS MILITANTES, SYLVAIN.Un bref aperçu de ta vie en quelques dates.8 avril 1983, naissance à Clermont Ferrand. À18 ans, je pars étudier à Blois, première rencontreet premier rapport sexuel et homosexuel.En 2006, je viens travailler sur <strong>Paris</strong>.En mai 2007, c’est l’élection de Nicolas Sarkozy,j’arrive à <strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong>. Fin 2009, je quitte<strong>Paris</strong>, je change de paysage, je me recadre etme dévoue à ma profession de paysagiste.Comment es-tu arrivé à <strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong> ?Ce que j’ai vécu à Blois a été le déclic de monengagement dans la lutte contre le sida. Premierrapport, c’était un type trouvé sur Internet.Le déclic c’est le passage à l’acte, Internetc’est le moyen pour moi à l’époque de voir queje n’étais pas le seul, je n’avais envie que dedécouvrir l’acte sexuel mais incapable d’assumerune relation. Il a voulu qu’on se revoit, j’airefusé, alors il m’a dit que maintenant on étaitlié par quelque chose et il m’a envoyé par texto« S+ ». Grosse panique, je vais voir un médecinqui me demande si j’ai pris des risques, maisc’était une fellation sans préservatif: je ne saispas. C’est le premier rapport je n’arrive pas àévaluer les risques. Il m’oriente vers le serviced’urgence mais c’était plus de 3 jours après larelation. Après la prise de sang, on me donneun TPE : Viracept ® et Combivir ® . Une semaineplus tard on me rend un test négatif, il en restait3 à faire, 1 mois, 3 mois et 6 mois après. Lepremier mois est hyper douloureux tu tedemandes si t’es pas séropo. Je prends lesmédocs que je vomis aussitôt. Je reste chezmoi j’ai peur, et ça tombe assez mal car c’estles vacances de Noël et je dois retourner enfamille avec les maxi cachetons. Le mois sepasse, à la fin je n’arrive plus à prendre ma trithérapiequi me rend malade. Je revois lemédecin hospitalier qui m’engueule. Après çane va pas beaucoup mieux, il y a toujours cetteattente sur 6 mois, jusqu’en mai.Peux-tu nous parler de l’annoncede ta séronégativité ?7 mois après le rapport, en juin je vais faire letest à l’hôpital: le résultat est négatif. Grossedélivrance, tu te dis tu l’as échappé belle, etque la prévention c’est important. Ça m’adonné l’envie de feuilleter les pages de Tétu+,de Transversal à l’hôpital et surtout d’enapprendre plus sur ce que c’était que le sida.À l’époque que savais-tu du sida,de ses modes de transmission ?Pas grand chose. Rien mis à part que c’étaitune maladie qui se transmettait par lesperme. Ce qui me manquait c’était des infossur les pratiques, dans quelles circonstances.Et puis je pensais que le sida se voyait sur latête des gens. J’ai vraiment l’impression qu’onne m’a rien appris tant à l’école qu’au lycée.J’aijamais eu de cours, c’est toujours accès sur lamaladie. On te parle pas de pratique, on parlede «rapport sexuels» mais c’est très large.As-tu déjà souffert de discriminations?Cette question peut concerner tant l’homophobiemais que le fait d’être à <strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong>.Quand tu es militant dans la lutte contre lesida, il y a toujours la question d’être séropo, àcroire que la question du militantisme dans lalutte contre le sida ne concerne que les séropositifs.J’ai l’impression que le fait d’êtremilitant, ça t’inscrit dans une population àpart, on n’est plus une personne lambda, tun’es plus que l’association dans laquelle tut’affiche. Ça suscite des étonnements, de l’incompréhension,du recul devant quelquechose d’un peu effrayant.Que fais-tu à <strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong> ?J’étais venu pour des questions prévention,pensant pouvoir faire de la prévention de terrain,mais je me suis rendu compte que cen’était pas l’objectif premier de l’association.Du coup ca m’a permis de savoir ce qu’est lelobby, le travail en inter-associatif, lescontacts avec les instances publiques, et làj’ai compris pourquoi on était toutes folles à<strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong>, et en colère. Au début je ne mesentais pas capable, car quand on arrive onvoit que tous les gens sont informés, qu’ils ontune réflexion, une argumention et des chosesà défendre. J’étais dépassé, je trouvais çainaccessible et en même temps, j’étais émerveillécar on rencontre des personnes quivivent très bien leur orientation sexuelle alorsqu’en venant de ma campagne j’étais loind’imaginer cela possible. Et on voit qu’il n’y apas un monde de séropositifs, mais des séropositivitésdifférentes. <strong>Act</strong> <strong>Up</strong> est une excellenteleçon de vie. L’intelligence collective çarend intelligent, bon ca marche pas chez tous.Est-ce qu’être différent t’a posé problème ?Oui tant que je n’assumais pas, tant que jen’avais pas fait de coming out. Tu joues undouble jeu, tu souris à des blagues homophobesen espérant ne pas être démasqué. Unefois que je l’ai annoncé, ce n’était plus un problème,j’ai été forcément soulagé.Qu’est ce que tu dirais à unE séronegsur le fait d’être séroneg ?Que ça se cultive.SIDA IS DISCOCHAQUEMERCREDI UNE POIGNÉE DE MILITANTES D’ACT UP TIENT UNEPEMANENCE DES DROITS SOCIAUX (PDS) ET ACCUEILLE LES PERSONNESEMBOURBÉES DANS DES SITUATIONS ABERRANTES. CETTE RUBRIQUE A POURBUT DE PRÉSENTER UN FLORILÈGE DE CES CAS ET DES <strong>ACTION</strong>S MENÉES.SIDA ON MEURT,L’INDIFFÉRENCE DEMEURE!Nous sommes touTEs, hommes et femmespatientEs ! Et toi particulièrementqui à envoyé cet appel pour nous faireréagir. Vous qui patientez sur la fileactive de la permanence des droitssociaux depuis plus de trois ans, pourcertainEs. Non nous ne sommes pasmédecin, juste séropos, comme vous.Oui, vous êtes patientEs, maisaujourd’hui, ça suffit. Jusque-là, noussommes restéEs bien élevéEs, poliEs etn’avons pas fait de bruit, pas trop !Après avoir perdu emploi et appartement,pour raison de santé, le sida nelâche rien, souvent il nous fait dégringolerdans des affres de misères hallucinantes.Nous voilà à devoir faire lesmanantEs auprès de nos poteSSEs, pourceux et celles qui en ont, afin de passer unenuit au chaud. ObligéEs de faire la quête àce qui est, la base de la condition humaine,le chez soi, un toit ! Mais dans ces tempsrendu difficiles, bien souvent c’est la lunequi nous sert de toit. La lune froide qui nousenveloppe dans son linceul, celui qui nousservira si vous ne réagissez pas plus énergiquement,pour partir dans le trou que vouscreusez pour nous !Comment ne pas être en colère ? Si encorenous attendions que cela nous tombecomme par magie. Non, malgré le sida, lefroid et les yeux lourds de manque de sommeil,nous multiplions les démarches pourfaire avancer notre cause auprès des responsablesdes logements sociaux et/oud’éluEs d’arrondissements. Mais rien. Onnous reçoit avec des figures d’une condescendanceinouïe, des mines de chienNEsbattuEs qui semblent nous dire qu’ils/ellescomprennent ce que nous traversons,qu’ils/elles comprennent que cela doit êtreépuisant.Nous sommes devenuEs invisibles, des fantômesparmi les vivantEs, nous sommesniéEs, oubliéEs dans les cocktails mondains !Pendants que les femmes et hommes politiquesse goinfrent sur nos deniers, nous crevonsla dalle dans le froid de vos villes. Vousêtes COUPABLES de ces mortEs ! Messieurset mesdames, Maire de <strong>Paris</strong>, maires et mairessesd’arrondissements.Pour vous la situation des SDF, des excluEsn’est finalement qu’un argument politique quine sert que dans le cadre de vos campagnesélectorales. Il vous arrive de parler de nous,les malades, les excluEs, les SDF, les délaisséEs…mais ne vous en occuper JAMAIS.Vous utilisez notre détresse pour des argumentsélectoraux qui bien souvent, ne serventqu’à flatter vos ambitions personnelles.Non nous ne mourrons pas en silencedans vos rues miséreuses ! Alors quefaire ? Nous n’avons rien à perdre, nousavons déjà tout perdu dans nos vies.Nous conservons notre sens de larévolte face au mépris que nous rencontrons.Et nous vous rappellerons vos bellespromesses si pieuses quelques mandatsplus tard. Combien nous aviez vouspromis déjà ? 600 appartements parmandats Où sont-ils ? Nous allons continuerà vous harceler pour avoir ce quevous nous aviez promis!<strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong> exige aujourd’hui des actespar l’attribution de la totalité des 600appartements attendus maintenant pardes malades séropositifs qui meurentdans vos rues !droits@actupparis.org