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ACTION n°121 - Act Up-Paris

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<strong>ACTION</strong> N° 120 | LE JOURNAL D’ACT UP-PARIS | MARS 10 | PARTI-PRIS | P. 4<strong>ACTION</strong> DEVANT LE MINISTÈRE DE LA JUSTICE, 20 NOVEMBRE 2009PRÉVENTION GAY : MÉTHODE OGINOROSELYNE BACHELOT-NARQUINTCHERCHE À IMPOSER UNEAPPROCHE DITE DE «RÉDUCTIONDES RISQUES SEXUELS»CHEZ LES GAYS ALORS MÊMEQUE CETTE QUESTION CONTINUEDE DIVISER FORTEMENTLE MILIEU ASSOCIATIF ENFRANCE COMME À L’ÉTRANGER.Le 14 décembre 2009, France Lert et GillesPialoux remettaient au ministère de la santéla version définitive d’un rapport qui leuravait été commandé sur de prétendues nouvellesapproches de prévention. Alors queles messages dits de « réduction des risquessexuels » fondés sur une approcheprobabiliste du risque de transmission duVIH chez les gays divisent les associationsdepuis leur première expérimentation enFrance en 2001, on espérait de ce rapportqu’il permette de clarifier les termes d’undébat confus sur la pertinence et la place detels messages dans la lutte contre le sida.Or, les auteurs du rapport ont d’emblée choisid’axer leur travail en faveur d’une approchedite de « réduction des risques sexuels »sans véritable discussion sur sa pertinencedans le contexte de l’épidémie gay en Franceet sans analyse réelle des lacunes des dispositifsde prévention existants.PASSAGE EN FORCE!En annonçant le 27 novembre « les grandesorientations » du plan national de luttecontre le sida pour 2010-2013, RoselyneBachelot-Narquin paraissait entériner, enmatière de prévention, une approche dite« de réduction des risques sexuels » en laissantsupposer qu’une telle orientationaurait fait l’objet d’un accord de la part del’ensemble des associations.Cette proposition étant issue du rapport quivenait de lui être remis dans une versiondépourvue d’argumentaire le jour même,Roselyne Bachelot Narquin en adoptaitdonc les orientations sans même l’avoir lu.Surtout, sans même que ses conclusionsaient pu être débattues par l’ensemble desacteurs et actrices de la lutte contre le sidaet les personnes concernées.Il y a donc tout lieu de penser que ce rapportn’était qu’un prétexte pour imposer l’adoptiond’une politique de réduction des risquessexuels en France. Un tel passage enforce ne pourrait que continuer à fairecontroverse entre les associations et dansla communauté.Comme peu d’associations se sont réellementexprimées sur le sujet, pendant plusieursannées, la discussion sur les messagesdits de réduction des risques sexuels(RDRs) est essentiellement apparue commeune opposition entre Aides et <strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong>.Il nous semble qu’une telle question, parcequ’elle engage de manière directe l’avenir dela prévention et de notre communauté,mérite pour le moins un débat plus large quidoit dépasser les seules associations delutte contre le sida en impliquant au premierchef les personnes concernées. Disons leclairement, pour nous le débat n’est pas clos.UNE CONFUSIONSOIGNEUSEMENTENTRETENUED’après la définition qu’ils en donnent, lesauteurs du présent rapport appellent réductiondes risques, l’ensemble des moyens quiagissent de façon suffisamment efficacesur un maillon des processus qui conduisentà des contaminations. Ces derniersengagent tant des aspects comportementauxque des déterminants sociaux, lesmécanismes biologiques de l’infectiosité,de la vulnérabilité ou encore la nature desactes pour réduire le taux de transmissiondu virus du sida. La réduction des risquesengloberait donc tout à la fois l’utilisationdu préservatif, le traitement post-exposition,des interventions sociétales ou comportementales,la lutte contre les discriminations,la question de la charge viralecommunautaire ou le recours au dépistage.Au titre d’une telle définition, nous pourrionsaffirmer qu’<strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong> serait favorableà la réduction des risques sexuels puisquel’association a notamment revendiquéet obtenu l’accès aux traitements postexposition,défend l’intérêt du dépistage oude la charge virale pour réduire la transmissiondu VIH dans la population, etc.D’ailleurs, notre association est au moinsd’accord avec le contenu du rapport jusqu’àla page 138... On sera même gré aux auteursd’avoir mené un important travail de revuebibliographique et de formuler des recommandationsqui rejoignent pour la plupartdes revendications que nous portons depuisplusieurs années.C’est qu’à la vérité, ce rapport rend assezmal compte des oppositions qui ont véritablementnourri le débat associatif sur l’opportunitéde messages dits de réduction desrisques notamment dans la communautéhomosexuelle où, du fait de l’incidence élevéeet de la forte prévalence, le risque estplus élevé qu’ailleurs. Cette discussion a étébrouillée par une confusion soigneusemententretenue autour de la notion de réductiondes risques et la construction d’oppositionscaricaturales entre les soi-disant tenants du« tout capote » ou d’un supposé « risquezéro » et une prétendue approche compréhensivedes partisans de la réduction desrisques. Des oppositions que ce rapportsemble loin d’épuiser.Il nous semble que le débat ne porte pas àproprement parler sur le fait d’être pour oucontre la réduction des risques (ce qui relèveraitpour le moins de la stricte idéologie)mais plus précisément sur le fait de savoir sides messages fondés sur une approche probabilistedu risque de transmission du VIHpeuvent présenter une réelle pertinencepour réduire l’épidémie. Il concerne la validitéde tels messages adressés au niveauindividuel, leur articulation avec la promotionde l’emploi du préservatif lors des

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