<strong>ACTION</strong> N° 120 | LE JOURNAL D’ACT UP-PARIS | MARS 10 | ACTUS | P. 2DEPUIS <strong>ACTION</strong> 1201 ER DÉCEMBREManifestation lors de la journéemondiale de lutte contre le Sidaet des 20 ans d’<strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong>.ZAP DU MOISSIDA, LA CRISE A SES COUPABLES8 DÉCEMBRESortie de « sida, un glossaire », édition 2009de la collection information = pouvoir.15 DÉCEMBREÉdition d’un badge pour dire : « mon identitén’est pas nationale » par les PanthèresRoses & <strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong>16 DÉCEMBRE77 e RéPI au Centre Wallonie-BruxellesANTIRÉTROVIRAUX POUR SÉRONEGSune pilule pour prévenir la transmission ?18 DÉCEMBRE 2009Ouganda : Non à la pénalisationde l’homosexualité, zap devant l’ambassaded’Ouganda. Aux cris de « Shame »,« Homos assassinés, Museveni coupable ! »12 FÉVRIERIntervention lors des Assises parlementaires«prison» pour réclamer l’applicationeffective de la loi sur la suspensionde peine pour raison médicale. Sortirles malades des prison, assez de discours,des actes !13 FÉVRIERParticipation au bal Interlope24 FÉVRIER78 e RéPI au Centre Wallonie-Bruxelles,Malades, généralistes, spécialistes :Problèmes de connexion-réseau ?D’ICI <strong>ACTION</strong> 12225 FÉVRIERRéunion publique hebdomadaired’<strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong> à l’amphithéâtre des Loges,aux Beaux Arts 14 rue Bonaparte, <strong>Paris</strong> VI e ,métro St Germain des prés.8 MARSLancement du site internetwww.femmesetvih.org et parutiondes actes des rencontre de 2008 et 2009de l’interasociatif Femmes & VIH.18 MARSSortie et commercialisation de « sida,le guide des bases pour comprendre »et de « sida, le guide des Droits sociaux »,de la collection information = pouvoir.22 MARSAtelier de la pensée, au théâtre de l’Odéonpour réfléchir à la place du militantismeaujourd’hui.27 MARSParticipation à la manifestation nationaleà l’appel du collectif Ni pauvre, ni soumis« Stop à la précarité ! Oui à la solidarité età un revenu d’existence ! »Le 1er décembre, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida, <strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong> appellait les dirigeantEs despays riches à renforcer leur contribution financière à la lutte contre la pandémie dans les pays pauvres. Cette manifestationpour l’accès universel aux traitements a rappelé qu’aujourd’hui encore, moins de 40% des séropositifVEs qui en ontbesoin ont accès à un traitement antirétroviral à travers le monde.FIGHT HIV EVERYWHERELE CONGO COMME EXEMPLEMONSIEUR KOUCHNER, DEGOMA À KINSHASA,SE SOIGNER EST UN COMBAT!Pour entamer cette année 2010, année des promesses brisées des dirigeantEsdes pays du G8 en matière d’accès universel aux traitements,leministre des Affaires Étrangères français Bernard Kouchner s’est renduen Afrique pour une visite éclair de trois jours au Rwanda, en Républiquedémocratique du Congo, au Congo-Brazzaville et au Burkina Faso.En se rendant dans des pays particulièrement touchés par la pandémiede VIH, on était en droit d’attendre de Bernard Kouchner des propositionsconcrètes pour favoriser l’accès aux soins; en RépubliqueDémocratique du Congo, moins de 10% des personnes séropositiveséligibles aux traitements y ont effectivement accès. Le manque definancements, les problèmes logistiques pour acheminer les antirétrovirauxde Kinshasa aux zones de santé (compte tenu de l’étenduedu territoire) expliquent en partie cet état de fait. Les bilans sanguinsqui précèdent toute mise sous traitement restent aux frais du malade,ainsi que la totalité des examens de suivi et le traitement de certainesmaladies opportunistes. Dans un pays où le revenu moyen est de $20par mois, accéder à l’ensemble des soins relève presque de l’impossible.Des associations de la société civile ; dont Femme+, AMO-Congo,UCOP+ ont défilé dans les rues de Kinshasa le 10 janvier dernier pourdénoncer cette situation et revendiquer un accès universel aux soinset des mesures concrètes. Dans la foulée, les associations ont étéreçues par le premier ministre congolais, Adolphe Muzito.international@actupparis.orgPAS TROP TÔTVERS LES SALLES DE CONSO28-31 MARSPrésence à la conférence francophonesur le sida à Casablanca.26-28 MARSWeek-end du 9 e Sidaction. Appelez le 110.26 MARSSortie de Protocoles n°607 AVRIL79 e RéPI sur le thème de l’éradication,après le retour de deux militants d’<strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong> revenant de la Conférence sur lesrétrovirus et les infections opportunistes.11 AVRILAssemblée générale d’<strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong>.ET OUI, ÇA AVANCE EN RÉGIONPARISIENNE, ET PASSEULEMENT PARCE QUE LACOMMISSION DROGUES ETUSAGES D’ACT UP-PARIS S’ESTREMONTÉE.Pour une fois nous ne luttons pas juste pourque les choses n’empirent pas.Les Salles de Consommation à Moindre Risque(SCMR) ont de beaux jours devant elles.Les SCMR sont des lieux destinés aux usagerEsde drogues (UD) les plus précariséEsoù il sera possible de consommer des droguesdans des conditions sanitaires correctesavec du matériel à usage unique (limitationdes transmissions du VIH, du VHC et duVHB) et où des professionnelLEs seront prêtEsà répondre à toutes les questions qu’onpeut se poser sur les drogues, la santé, lessevrages, etc. Les SMRC offrent, en plus, unealternative aux scènes ouvertes de consommationpour les UD et les habitantEs.Après la déclaration de la ministre de laSanté, Madame Bachelot-Narquin, le 4novembre dernier commandant une étudesur les SCMR à l’INSERM pour juin, la Mairiede <strong>Paris</strong> a voté le 14 décembre dernier unbudget de 26 000 € en faveur de l’associationElus, Santé publique, et Territoires (EST) pourla préparation d’un séminaire destiné auxéluEs afin de les sensibiliser à la questiondes SCMR. Ce budget a été complété par les20000 € du Conseil Régional d’Ile-de-France,vote passé avec une très large majorité. A cejour, 6 villes de gauche comme de droite ontrépondu à l’invitation. En quelques mots, ceséminaire se divise en deux jours d’auditionsd’expertEs et des visites de SCMR européennes.En Europe, il en existe déjà en Suisse, auLuxembourg, aux Pays-Bas, en Espagne, enAllemagne, en Norvège... Les éluEs vont seconfronter au terrain et nul doute qu’ils etelles vont se forger des souvenirs... Évidemmentle collectif «Salle de consommation à<strong>Paris</strong>» dont <strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong> fait partie, estinclus dans la préparation de ce séminaire etle fait avec la plus grande attention et surtoutle plus grand engagement.drogues@actupparis.org
TAPIS ROUGEMEDAILLEES HORS JODISQUE D’OR POURMANO SOLO,mort le 10 janvier 2010. « Je ne suis plusséropositif, mais j’ai le sida », avait-ilannoncé un soir d’octobre 1995, lors d’unconcert au Bataclan. «Sans attendre queles autres [le] regardent, il [s’était] présenté»,justifiait-il, contribuant, dans plusieurs deses chansons et ses prises de parolepubliques à briser le silence sur la maladie.LE PRIX DEGROSSE FICELLEest attribué à Valérie Pecresse. Lasse dedevoir justifier le plan de 4 000 suppressionsde postes dans les hôpitaux parisiens,la tête de liste UMP pour les régionalesen Ile-de-France, ci-devant ministrede l’Enseignement supérieur, a annoncéque la réorganisation était repoussée auprintemps (c’est-à-dire après les élections).CHRISTINE BOUTINDÉCROCHEUN DOUBLEGOUPILLON D’ORpour avoir fait interdire un dessin animé,destiné aux écoliers, mettant en scène unpoisson chat et un poisson lune, réalisédans le cadre d’un programme de luttecontre les discriminations et l’homophonieet pour avoir proposé que la procréationassistée soit réservée aux foyers « stables »composés d’un homme et d’une femmemariés. Elle s’est beaucoup démenée pourqu’on lui déroule à nouveau le tapis rouge.Bravo Christine ! Les jeunes homosn’essayent jamais que 13 fois plus que lesautres de se suicider. Quant à celles etceux qui n’arrivent pas à avoir d’enfants,ils n’ont qu’à se marier !EN BREFVIH ET PRISON : MOUVEMENTSARRIVÉE DELAURENT JACQUAÀ ACT UP-PARISDepuis la mi-novembre, Laurent Jacqua,prisonnier séropositif ayant fait 25 ans deprison, a rejoint l’équipe de salariéEs d’<strong>Act</strong><strong>Up</strong> <strong>Paris</strong> pour le plaidoyer sur la défense etla sortie des prisonnierEs malades.Laurent incarne parfaitement le discours à lapremière personne prôné par <strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong>.Depuis sa cellule, il s’est battu durant 20 anspour dénoncer les conditions intolérables danslesquelles lui et les autres prisonnierEs étaientincarcéréEs. Aujourd’hui libre mais encoreécroué il entend faire résonner la voix des sansvoix, des abandonnéEs de touTEs qui meurentau fond des cages de notre République.En tant que prisonnier séropositif, il connaîttous les rouages et dysfonctionnements dumonde carcéral, judiciaire et médico-pénitentiaire.Il est passé très près de la mort endéveloppant un sida a deux fois initié desdemandes de suspension de peine pour raisonmédicale, qui lui ont été refusées. Il saitdonc de quoi il parle grâce à son expériencedans le labyrinthe obscur de l’appareilrépressif où les prisonnierEs malades peuventdisparaître. Sa priorité est la lutte pourle respect de la dignité des séro-prisonnierEset à terme leur libération.ARRIVÉE DECHRISTINE BARBIERÀ LA DIRECTIONGÉNÉRALEDE LA SANTÉCela faisait plus d’un an que le poste deréférent prison à la DGS n’avait pas étéoccupé… Depuis peu, nous savons queChristine Barbier, médecin inspecteur deSanté Publique, chef de projet VIH/IST/hépatites à la DRASSIF, devient référente« précarité, populations vulnérables » aubureau MC1 « santé des populations » de lasous-direction « promotion de la santé etprévention des maladies chroniques » de laDirection Générale de la Santé. A son nouveauposte, elle sera particulièrement encharge des prisonnierEs malades.Lorsqu’elle était à la DRASS-Ile-de-France,Christine Barbier avait déjà travaillé sur leVIH en prison. Elle est notamment à l’originedu rapport « VIH/IST/hépatites en milieu carcéralen Ile de France » de septembre 2007.Bien que nous soyons satisfaitEs de cettenomination compte tenu du travail fournijusqu’alors par Christine Barbier en lien avecles associations dont <strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong> et de l’intérêtmanifeste qu’elle porte aux conditionsde vie des prisonnierEs séropositifVEs, nousregrettons que la DGS n’ait pas jugé utile derenouveler le poste de référent « sida en prison», cette thématique méritant à elle seuleun poste à temps plein.ARRIVÉE DEJEAN-AMÉDÉELATHOUD À LA TÊTEDE L’ADMINISTRATIONPÉNITENTIAIREJean-Amédée Lathoud, magistrat, a éténommé directeur de l’Administration pénitentiairepar décret du 7 janvier 2010, enremplacement de Claude d’Harcourt enposte depuis décembre 2005. Il a pris sesfonctions le 11 janvier 2010.Procureur général près la cour d’appel deDouai de 1999 à 2004, Jean-Amédée Lathoudétait passé entre les gouttes de l’affaire d’Outreauqu’il avait supervisé directement, avantd’être nommé à la cour d’appel de Versaillesen 2004, deuxième cour d’appel de France.En tant que procureur général de Versailles,Jean-Amédée Lathoud avait décidé – entotale contradiction avec la législation envigueur - de refuser les permis de visite auxenfants de moins de 14 ans de parent incarcérédans les prisons relevant du ressort dela cour d’appel de Versailles (MA Bois d’Arcy,MAF Versailles, MC Poissy).Jean-Marie Delarue, le contrôleur généraldes lieux de privation de liberté, avait« appelé l’attention de M. Lathoud » sur l’illégalitéet l’inhumanité de sa décision.Dans un courrier adressé à M. Delarue,Jean–Amédée Lathoud répondait : « Il m’apparaîtque l’on peut légitimement s’interrogersur l’opportunité pour des enfants ou dejeunes adolescents de fréquenter nosactuels établissements pénitentiaires (...)et qu’il n’est sans doute pas inutile de sensibiliserà cet égard les familles concernées ».On peut également « légitimement s’interroger» sur la décision d’un procureur généralqui, en totale contradiction avec les dispositionsdu code de procédure pénale, décidede priver des enfants du droit de rendrevisite à leur parentE et d’isoler un peu plusles prisonnierEs, leur coupant le peu de lienfamilial qui leur reste.Monsieur Lathoud vient donc d’être nomméà la tête de l’Administration pénitentiaire. Ila animé la table ronde intitulée « sortir lesmalades de prison » aux assises parlementairesle 12 février 2010, <strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong>compte bien le lui rappeler tout au long deson mandat.prison@actupparis.orgACT UP RÉVÈLE LES PLANS SECRETS...DU GOUVERNEMENT POUR RÉDUIRE LA FACTURE HOSPITALIÈRECOMMENT TIRER PROFIT DESHÔPITAUX PARISIENS ? EN LESREGROUPANT SUR QUELQUESSITES ET EN VENDANT À PRIX D’ORLES TERRAINS AINSI LIBÉRÉS.Le regroupement de 37 établissements ausein de 12 centres hospitaliers et la suppressionde 4 000 emplois au sein des hôpitauxparisiens d’ici 2012 n’est qu’un début.Le gouvernement, qui a exigé de l’Assistancepublique – Hôpitaux de <strong>Paris</strong> (AP-HP)300 millions d’euros d’économies d’ici 2012,ne compte pas en rester là.Un think-tank de vieux maréchaux et depetits soldats de la Révision générale despolitiques publiques (comprendre démantèlementdes services publics), se retrouveainsi régulièrement au ministère des Financespour phosphorer sur l’avenir des hôpitauxparisiens. Et il n’y a guère que les maladespour s’étonner encore que ces réunionsse déroulent à Bercy plutôt qu’au ministèrede la Santé. Les hôpitaux, c’est trop d’argentpour laisser n’importe qui s’en occuper ! Etpuis on sait où ça mène : depuis 60 ans, lapart de la santé dans le produit intérieurbrut a été multipliée par 3,5. Va-t-on pourautant 3 fois mieux ? Assurément non. Lesmalades ne se sont jamais autant plaints :prises en charge tardives, erreurs de diagnostics,effets secondaires des traitements,maladies nosocomiales…Notre think-thank voit loin. Christian Blanc,secrétaire d’État chargé du Développementde la région capitale, toujours en mal de donnercorps et architecture au grand desseinprésidentiel pour l’Ile-de-France, a proposéde regrouper les hôpitaux parisiens sur 4sites, correspondant aux actuels Groupementshospitaliers universitaires, enconstruisant autant de tours. L’AP-HP c’estun peu plus de 22000 lits, 70000 emplois et3,4 millions de m 2 de bâtiments. Tout celapeut tenir dans 4 immeubles de grande hauteurpour peu de faire preuve d’un peu d’imagination.Dans un élan d’enthousiasme,Roselyne Bachelot-Narquin a embrassél’énarque: «Bravo Christian, et comme ça onrègle aussi les problèmes d’orientation desmalades et des ambulances. Là, tout sera aumême endroit, fini d’errer d’hôpital en hôpitalpour trouver un lit vacant, vraiment, quedemander de mieux, j’espère qu’on va pasencore nous critiquer?!»Hervé Novelli, secrétaire d’Etat chargé duCommerce et des PME libéral patenté a renchérit: « On va au passage pouvoir couperles emplois en doublon et privatiser des servicesles plus rentables qui franchementseront mieux assurés par les cliniques ! »Le mot de la fin est revenu à Eric Woerth, leministre du Budget : « Pas question deconstruire ces tours dans <strong>Paris</strong> intra muros,mais plutôt en grande couronne, afin derééquilibrer le développement de la capitale.Et puis, le terrain y est moins cher. Commecela, nous pourrons valoriser (vendre) lesemprises libérées à <strong>Paris</strong> et en petite couronne.D’une pierre deux coups : au prix dum 2 , ça va combler le déficit et nous permettrad’annoncer la veille des élections de nouvellesbaisses d’impôts ! ».