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ACTION n°121 - Act Up-Paris

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<strong>ACTION</strong> N° 120 | LE JOURNAL D’ACT UP-PARIS | MARS 10 | ACTUS | P. 2DEPUIS <strong>ACTION</strong> 1201 ER DÉCEMBREManifestation lors de la journéemondiale de lutte contre le Sidaet des 20 ans d’<strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong>.ZAP DU MOISSIDA, LA CRISE A SES COUPABLES8 DÉCEMBRESortie de « sida, un glossaire », édition 2009de la collection information = pouvoir.15 DÉCEMBREÉdition d’un badge pour dire : « mon identitén’est pas nationale » par les PanthèresRoses & <strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong>16 DÉCEMBRE77 e RéPI au Centre Wallonie-BruxellesANTIRÉTROVIRAUX POUR SÉRONEGSune pilule pour prévenir la transmission ?18 DÉCEMBRE 2009Ouganda : Non à la pénalisationde l’homosexualité, zap devant l’ambassaded’Ouganda. Aux cris de « Shame »,« Homos assassinés, Museveni coupable ! »12 FÉVRIERIntervention lors des Assises parlementaires«prison» pour réclamer l’applicationeffective de la loi sur la suspensionde peine pour raison médicale. Sortirles malades des prison, assez de discours,des actes !13 FÉVRIERParticipation au bal Interlope24 FÉVRIER78 e RéPI au Centre Wallonie-Bruxelles,Malades, généralistes, spécialistes :Problèmes de connexion-réseau ?D’ICI <strong>ACTION</strong> 12225 FÉVRIERRéunion publique hebdomadaired’<strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong> à l’amphithéâtre des Loges,aux Beaux Arts 14 rue Bonaparte, <strong>Paris</strong> VI e ,métro St Germain des prés.8 MARSLancement du site internetwww.femmesetvih.org et parutiondes actes des rencontre de 2008 et 2009de l’interasociatif Femmes & VIH.18 MARSSortie et commercialisation de « sida,le guide des bases pour comprendre »et de « sida, le guide des Droits sociaux »,de la collection information = pouvoir.22 MARSAtelier de la pensée, au théâtre de l’Odéonpour réfléchir à la place du militantismeaujourd’hui.27 MARSParticipation à la manifestation nationaleà l’appel du collectif Ni pauvre, ni soumis« Stop à la précarité ! Oui à la solidarité età un revenu d’existence ! »Le 1er décembre, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le sida, <strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong> appellait les dirigeantEs despays riches à renforcer leur contribution financière à la lutte contre la pandémie dans les pays pauvres. Cette manifestationpour l’accès universel aux traitements a rappelé qu’aujourd’hui encore, moins de 40% des séropositifVEs qui en ontbesoin ont accès à un traitement antirétroviral à travers le monde.FIGHT HIV EVERYWHERELE CONGO COMME EXEMPLEMONSIEUR KOUCHNER, DEGOMA À KINSHASA,SE SOIGNER EST UN COMBAT!Pour entamer cette année 2010, année des promesses brisées des dirigeantEsdes pays du G8 en matière d’accès universel aux traitements,leministre des Affaires Étrangères français Bernard Kouchner s’est renduen Afrique pour une visite éclair de trois jours au Rwanda, en Républiquedémocratique du Congo, au Congo-Brazzaville et au Burkina Faso.En se rendant dans des pays particulièrement touchés par la pandémiede VIH, on était en droit d’attendre de Bernard Kouchner des propositionsconcrètes pour favoriser l’accès aux soins; en RépubliqueDémocratique du Congo, moins de 10% des personnes séropositiveséligibles aux traitements y ont effectivement accès. Le manque definancements, les problèmes logistiques pour acheminer les antirétrovirauxde Kinshasa aux zones de santé (compte tenu de l’étenduedu territoire) expliquent en partie cet état de fait. Les bilans sanguinsqui précèdent toute mise sous traitement restent aux frais du malade,ainsi que la totalité des examens de suivi et le traitement de certainesmaladies opportunistes. Dans un pays où le revenu moyen est de $20par mois, accéder à l’ensemble des soins relève presque de l’impossible.Des associations de la société civile ; dont Femme+, AMO-Congo,UCOP+ ont défilé dans les rues de Kinshasa le 10 janvier dernier pourdénoncer cette situation et revendiquer un accès universel aux soinset des mesures concrètes. Dans la foulée, les associations ont étéreçues par le premier ministre congolais, Adolphe Muzito.international@actupparis.orgPAS TROP TÔTVERS LES SALLES DE CONSO28-31 MARSPrésence à la conférence francophonesur le sida à Casablanca.26-28 MARSWeek-end du 9 e Sidaction. Appelez le 110.26 MARSSortie de Protocoles n°607 AVRIL79 e RéPI sur le thème de l’éradication,après le retour de deux militants d’<strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong> revenant de la Conférence sur lesrétrovirus et les infections opportunistes.11 AVRILAssemblée générale d’<strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong>.ET OUI, ÇA AVANCE EN RÉGIONPARISIENNE, ET PASSEULEMENT PARCE QUE LACOMMISSION DROGUES ETUSAGES D’ACT UP-PARIS S’ESTREMONTÉE.Pour une fois nous ne luttons pas juste pourque les choses n’empirent pas.Les Salles de Consommation à Moindre Risque(SCMR) ont de beaux jours devant elles.Les SCMR sont des lieux destinés aux usagerEsde drogues (UD) les plus précariséEsoù il sera possible de consommer des droguesdans des conditions sanitaires correctesavec du matériel à usage unique (limitationdes transmissions du VIH, du VHC et duVHB) et où des professionnelLEs seront prêtEsà répondre à toutes les questions qu’onpeut se poser sur les drogues, la santé, lessevrages, etc. Les SMRC offrent, en plus, unealternative aux scènes ouvertes de consommationpour les UD et les habitantEs.Après la déclaration de la ministre de laSanté, Madame Bachelot-Narquin, le 4novembre dernier commandant une étudesur les SCMR à l’INSERM pour juin, la Mairiede <strong>Paris</strong> a voté le 14 décembre dernier unbudget de 26 000 € en faveur de l’associationElus, Santé publique, et Territoires (EST) pourla préparation d’un séminaire destiné auxéluEs afin de les sensibiliser à la questiondes SCMR. Ce budget a été complété par les20000 € du Conseil Régional d’Ile-de-France,vote passé avec une très large majorité. A cejour, 6 villes de gauche comme de droite ontrépondu à l’invitation. En quelques mots, ceséminaire se divise en deux jours d’auditionsd’expertEs et des visites de SCMR européennes.En Europe, il en existe déjà en Suisse, auLuxembourg, aux Pays-Bas, en Espagne, enAllemagne, en Norvège... Les éluEs vont seconfronter au terrain et nul doute qu’ils etelles vont se forger des souvenirs... Évidemmentle collectif «Salle de consommation à<strong>Paris</strong>» dont <strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong> fait partie, estinclus dans la préparation de ce séminaire etle fait avec la plus grande attention et surtoutle plus grand engagement.drogues@actupparis.org


TAPIS ROUGEMEDAILLEES HORS JODISQUE D’OR POURMANO SOLO,mort le 10 janvier 2010. « Je ne suis plusséropositif, mais j’ai le sida », avait-ilannoncé un soir d’octobre 1995, lors d’unconcert au Bataclan. «Sans attendre queles autres [le] regardent, il [s’était] présenté»,justifiait-il, contribuant, dans plusieurs deses chansons et ses prises de parolepubliques à briser le silence sur la maladie.LE PRIX DEGROSSE FICELLEest attribué à Valérie Pecresse. Lasse dedevoir justifier le plan de 4 000 suppressionsde postes dans les hôpitaux parisiens,la tête de liste UMP pour les régionalesen Ile-de-France, ci-devant ministrede l’Enseignement supérieur, a annoncéque la réorganisation était repoussée auprintemps (c’est-à-dire après les élections).CHRISTINE BOUTINDÉCROCHEUN DOUBLEGOUPILLON D’ORpour avoir fait interdire un dessin animé,destiné aux écoliers, mettant en scène unpoisson chat et un poisson lune, réalisédans le cadre d’un programme de luttecontre les discriminations et l’homophonieet pour avoir proposé que la procréationassistée soit réservée aux foyers « stables »composés d’un homme et d’une femmemariés. Elle s’est beaucoup démenée pourqu’on lui déroule à nouveau le tapis rouge.Bravo Christine ! Les jeunes homosn’essayent jamais que 13 fois plus que lesautres de se suicider. Quant à celles etceux qui n’arrivent pas à avoir d’enfants,ils n’ont qu’à se marier !EN BREFVIH ET PRISON : MOUVEMENTSARRIVÉE DELAURENT JACQUAÀ ACT UP-PARISDepuis la mi-novembre, Laurent Jacqua,prisonnier séropositif ayant fait 25 ans deprison, a rejoint l’équipe de salariéEs d’<strong>Act</strong><strong>Up</strong> <strong>Paris</strong> pour le plaidoyer sur la défense etla sortie des prisonnierEs malades.Laurent incarne parfaitement le discours à lapremière personne prôné par <strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong>.Depuis sa cellule, il s’est battu durant 20 anspour dénoncer les conditions intolérables danslesquelles lui et les autres prisonnierEs étaientincarcéréEs. Aujourd’hui libre mais encoreécroué il entend faire résonner la voix des sansvoix, des abandonnéEs de touTEs qui meurentau fond des cages de notre République.En tant que prisonnier séropositif, il connaîttous les rouages et dysfonctionnements dumonde carcéral, judiciaire et médico-pénitentiaire.Il est passé très près de la mort endéveloppant un sida a deux fois initié desdemandes de suspension de peine pour raisonmédicale, qui lui ont été refusées. Il saitdonc de quoi il parle grâce à son expériencedans le labyrinthe obscur de l’appareilrépressif où les prisonnierEs malades peuventdisparaître. Sa priorité est la lutte pourle respect de la dignité des séro-prisonnierEset à terme leur libération.ARRIVÉE DECHRISTINE BARBIERÀ LA DIRECTIONGÉNÉRALEDE LA SANTÉCela faisait plus d’un an que le poste deréférent prison à la DGS n’avait pas étéoccupé… Depuis peu, nous savons queChristine Barbier, médecin inspecteur deSanté Publique, chef de projet VIH/IST/hépatites à la DRASSIF, devient référente« précarité, populations vulnérables » aubureau MC1 « santé des populations » de lasous-direction « promotion de la santé etprévention des maladies chroniques » de laDirection Générale de la Santé. A son nouveauposte, elle sera particulièrement encharge des prisonnierEs malades.Lorsqu’elle était à la DRASS-Ile-de-France,Christine Barbier avait déjà travaillé sur leVIH en prison. Elle est notamment à l’originedu rapport « VIH/IST/hépatites en milieu carcéralen Ile de France » de septembre 2007.Bien que nous soyons satisfaitEs de cettenomination compte tenu du travail fournijusqu’alors par Christine Barbier en lien avecles associations dont <strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong> et de l’intérêtmanifeste qu’elle porte aux conditionsde vie des prisonnierEs séropositifVEs, nousregrettons que la DGS n’ait pas jugé utile derenouveler le poste de référent « sida en prison», cette thématique méritant à elle seuleun poste à temps plein.ARRIVÉE DEJEAN-AMÉDÉELATHOUD À LA TÊTEDE L’ADMINISTRATIONPÉNITENTIAIREJean-Amédée Lathoud, magistrat, a éténommé directeur de l’Administration pénitentiairepar décret du 7 janvier 2010, enremplacement de Claude d’Harcourt enposte depuis décembre 2005. Il a pris sesfonctions le 11 janvier 2010.Procureur général près la cour d’appel deDouai de 1999 à 2004, Jean-Amédée Lathoudétait passé entre les gouttes de l’affaire d’Outreauqu’il avait supervisé directement, avantd’être nommé à la cour d’appel de Versaillesen 2004, deuxième cour d’appel de France.En tant que procureur général de Versailles,Jean-Amédée Lathoud avait décidé – entotale contradiction avec la législation envigueur - de refuser les permis de visite auxenfants de moins de 14 ans de parent incarcérédans les prisons relevant du ressort dela cour d’appel de Versailles (MA Bois d’Arcy,MAF Versailles, MC Poissy).Jean-Marie Delarue, le contrôleur généraldes lieux de privation de liberté, avait« appelé l’attention de M. Lathoud » sur l’illégalitéet l’inhumanité de sa décision.Dans un courrier adressé à M. Delarue,Jean–Amédée Lathoud répondait : « Il m’apparaîtque l’on peut légitimement s’interrogersur l’opportunité pour des enfants ou dejeunes adolescents de fréquenter nosactuels établissements pénitentiaires (...)et qu’il n’est sans doute pas inutile de sensibiliserà cet égard les familles concernées ».On peut également « légitimement s’interroger» sur la décision d’un procureur généralqui, en totale contradiction avec les dispositionsdu code de procédure pénale, décidede priver des enfants du droit de rendrevisite à leur parentE et d’isoler un peu plusles prisonnierEs, leur coupant le peu de lienfamilial qui leur reste.Monsieur Lathoud vient donc d’être nomméà la tête de l’Administration pénitentiaire. Ila animé la table ronde intitulée « sortir lesmalades de prison » aux assises parlementairesle 12 février 2010, <strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong>compte bien le lui rappeler tout au long deson mandat.prison@actupparis.orgACT UP RÉVÈLE LES PLANS SECRETS...DU GOUVERNEMENT POUR RÉDUIRE LA FACTURE HOSPITALIÈRECOMMENT TIRER PROFIT DESHÔPITAUX PARISIENS ? EN LESREGROUPANT SUR QUELQUESSITES ET EN VENDANT À PRIX D’ORLES TERRAINS AINSI LIBÉRÉS.Le regroupement de 37 établissements ausein de 12 centres hospitaliers et la suppressionde 4 000 emplois au sein des hôpitauxparisiens d’ici 2012 n’est qu’un début.Le gouvernement, qui a exigé de l’Assistancepublique – Hôpitaux de <strong>Paris</strong> (AP-HP)300 millions d’euros d’économies d’ici 2012,ne compte pas en rester là.Un think-tank de vieux maréchaux et depetits soldats de la Révision générale despolitiques publiques (comprendre démantèlementdes services publics), se retrouveainsi régulièrement au ministère des Financespour phosphorer sur l’avenir des hôpitauxparisiens. Et il n’y a guère que les maladespour s’étonner encore que ces réunionsse déroulent à Bercy plutôt qu’au ministèrede la Santé. Les hôpitaux, c’est trop d’argentpour laisser n’importe qui s’en occuper ! Etpuis on sait où ça mène : depuis 60 ans, lapart de la santé dans le produit intérieurbrut a été multipliée par 3,5. Va-t-on pourautant 3 fois mieux ? Assurément non. Lesmalades ne se sont jamais autant plaints :prises en charge tardives, erreurs de diagnostics,effets secondaires des traitements,maladies nosocomiales…Notre think-thank voit loin. Christian Blanc,secrétaire d’État chargé du Développementde la région capitale, toujours en mal de donnercorps et architecture au grand desseinprésidentiel pour l’Ile-de-France, a proposéde regrouper les hôpitaux parisiens sur 4sites, correspondant aux actuels Groupementshospitaliers universitaires, enconstruisant autant de tours. L’AP-HP c’estun peu plus de 22000 lits, 70000 emplois et3,4 millions de m 2 de bâtiments. Tout celapeut tenir dans 4 immeubles de grande hauteurpour peu de faire preuve d’un peu d’imagination.Dans un élan d’enthousiasme,Roselyne Bachelot-Narquin a embrassél’énarque: «Bravo Christian, et comme ça onrègle aussi les problèmes d’orientation desmalades et des ambulances. Là, tout sera aumême endroit, fini d’errer d’hôpital en hôpitalpour trouver un lit vacant, vraiment, quedemander de mieux, j’espère qu’on va pasencore nous critiquer?!»Hervé Novelli, secrétaire d’Etat chargé duCommerce et des PME libéral patenté a renchérit: « On va au passage pouvoir couperles emplois en doublon et privatiser des servicesles plus rentables qui franchementseront mieux assurés par les cliniques ! »Le mot de la fin est revenu à Eric Woerth, leministre du Budget : « Pas question deconstruire ces tours dans <strong>Paris</strong> intra muros,mais plutôt en grande couronne, afin derééquilibrer le développement de la capitale.Et puis, le terrain y est moins cher. Commecela, nous pourrons valoriser (vendre) lesemprises libérées à <strong>Paris</strong> et en petite couronne.D’une pierre deux coups : au prix dum 2 , ça va combler le déficit et nous permettrad’annoncer la veille des élections de nouvellesbaisses d’impôts ! ».


<strong>ACTION</strong> N° 120 | LE JOURNAL D’ACT UP-PARIS | MARS 10 | PARTI-PRIS | P. 4<strong>ACTION</strong> DEVANT LE MINISTÈRE DE LA JUSTICE, 20 NOVEMBRE 2009PRÉVENTION GAY : MÉTHODE OGINOROSELYNE BACHELOT-NARQUINTCHERCHE À IMPOSER UNEAPPROCHE DITE DE «RÉDUCTIONDES RISQUES SEXUELS»CHEZ LES GAYS ALORS MÊMEQUE CETTE QUESTION CONTINUEDE DIVISER FORTEMENTLE MILIEU ASSOCIATIF ENFRANCE COMME À L’ÉTRANGER.Le 14 décembre 2009, France Lert et GillesPialoux remettaient au ministère de la santéla version définitive d’un rapport qui leuravait été commandé sur de prétendues nouvellesapproches de prévention. Alors queles messages dits de « réduction des risquessexuels » fondés sur une approcheprobabiliste du risque de transmission duVIH chez les gays divisent les associationsdepuis leur première expérimentation enFrance en 2001, on espérait de ce rapportqu’il permette de clarifier les termes d’undébat confus sur la pertinence et la place detels messages dans la lutte contre le sida.Or, les auteurs du rapport ont d’emblée choisid’axer leur travail en faveur d’une approchedite de « réduction des risques sexuels »sans véritable discussion sur sa pertinencedans le contexte de l’épidémie gay en Franceet sans analyse réelle des lacunes des dispositifsde prévention existants.PASSAGE EN FORCE!En annonçant le 27 novembre « les grandesorientations » du plan national de luttecontre le sida pour 2010-2013, RoselyneBachelot-Narquin paraissait entériner, enmatière de prévention, une approche dite« de réduction des risques sexuels » en laissantsupposer qu’une telle orientationaurait fait l’objet d’un accord de la part del’ensemble des associations.Cette proposition étant issue du rapport quivenait de lui être remis dans une versiondépourvue d’argumentaire le jour même,Roselyne Bachelot Narquin en adoptaitdonc les orientations sans même l’avoir lu.Surtout, sans même que ses conclusionsaient pu être débattues par l’ensemble desacteurs et actrices de la lutte contre le sidaet les personnes concernées.Il y a donc tout lieu de penser que ce rapportn’était qu’un prétexte pour imposer l’adoptiond’une politique de réduction des risquessexuels en France. Un tel passage enforce ne pourrait que continuer à fairecontroverse entre les associations et dansla communauté.Comme peu d’associations se sont réellementexprimées sur le sujet, pendant plusieursannées, la discussion sur les messagesdits de réduction des risques sexuels(RDRs) est essentiellement apparue commeune opposition entre Aides et <strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong>.Il nous semble qu’une telle question, parcequ’elle engage de manière directe l’avenir dela prévention et de notre communauté,mérite pour le moins un débat plus large quidoit dépasser les seules associations delutte contre le sida en impliquant au premierchef les personnes concernées. Disons leclairement, pour nous le débat n’est pas clos.UNE CONFUSIONSOIGNEUSEMENTENTRETENUED’après la définition qu’ils en donnent, lesauteurs du présent rapport appellent réductiondes risques, l’ensemble des moyens quiagissent de façon suffisamment efficacesur un maillon des processus qui conduisentà des contaminations. Ces derniersengagent tant des aspects comportementauxque des déterminants sociaux, lesmécanismes biologiques de l’infectiosité,de la vulnérabilité ou encore la nature desactes pour réduire le taux de transmissiondu virus du sida. La réduction des risquesengloberait donc tout à la fois l’utilisationdu préservatif, le traitement post-exposition,des interventions sociétales ou comportementales,la lutte contre les discriminations,la question de la charge viralecommunautaire ou le recours au dépistage.Au titre d’une telle définition, nous pourrionsaffirmer qu’<strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong> serait favorableà la réduction des risques sexuels puisquel’association a notamment revendiquéet obtenu l’accès aux traitements postexposition,défend l’intérêt du dépistage oude la charge virale pour réduire la transmissiondu VIH dans la population, etc.D’ailleurs, notre association est au moinsd’accord avec le contenu du rapport jusqu’àla page 138... On sera même gré aux auteursd’avoir mené un important travail de revuebibliographique et de formuler des recommandationsqui rejoignent pour la plupartdes revendications que nous portons depuisplusieurs années.C’est qu’à la vérité, ce rapport rend assezmal compte des oppositions qui ont véritablementnourri le débat associatif sur l’opportunitéde messages dits de réduction desrisques notamment dans la communautéhomosexuelle où, du fait de l’incidence élevéeet de la forte prévalence, le risque estplus élevé qu’ailleurs. Cette discussion a étébrouillée par une confusion soigneusemententretenue autour de la notion de réductiondes risques et la construction d’oppositionscaricaturales entre les soi-disant tenants du« tout capote » ou d’un supposé « risquezéro » et une prétendue approche compréhensivedes partisans de la réduction desrisques. Des oppositions que ce rapportsemble loin d’épuiser.Il nous semble que le débat ne porte pas àproprement parler sur le fait d’être pour oucontre la réduction des risques (ce qui relèveraitpour le moins de la stricte idéologie)mais plus précisément sur le fait de savoir sides messages fondés sur une approche probabilistedu risque de transmission du VIHpeuvent présenter une réelle pertinencepour réduire l’épidémie. Il concerne la validitéde tels messages adressés au niveauindividuel, leur articulation avec la promotionde l’emploi du préservatif lors des


pénétrations, leurs conséquences éventuellessur l’évolution des prises de risque etleur place dans une stratégie globale delutte contre le sida.De ce point de vue, ce rapport fait d’après nousl’économie des principales questions soulevéespar des messages basés sur une approcheprobabiliste du risque de transmission.QUELLE ESTLA VALIDITÉSCIENTIFIQUEDE LA RDRS ?Les messages de réduction des risquessexuels consistent à transposer des informations,d’ordre statistique, concernant laprobabilité de transmission du VIH àl’échelle individuelle. Ils se fondent sur unehiérarchisation du risque associé à des pratiquessexuelles susceptibles de transmettrele VIH (être actif ou passif, avoir un rapportnon protégé avec un partenaire qui aune charge virale indétectable, etc.) ; cespratiques n’en demeurent pas moins toutespotentiellement contaminantes.Si cette hiérarchisation peut avoir un sens àl’échelle épidémiologique, elle pose problèmeau niveau individuel compte tenu del’importance du caractère multifactoriel dela transmission du VIH. Tous ceux qui furentun jour infectés par le VIH l’ayant toujoursété à 100%. Il n’est d’ailleurs pas inutile derappeler que dans l’étude de Jin abondammentcitée à l’appui des recommandations,plus des 2/3 des personnes infectées l’ontété au cours de rapports assimilables à despratiques de réduction des risques…Ainsi, ce qu’<strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong> conteste ce n’estpas la démarche qui consiste à se dire qu’ilfaille partir des pratiques ou de la situationdans laquelle les personnes se trouventpour les amener à prendre moins de risquemais le problème de la validité individuelledes messages employés.LA DIMENSION COFACTORIELLEDE LA TRANSMISSION DU VIHCe problème devient d’autant plus sensiblelorsque l’on aborde la question des co-facteursde la transmission du VIH. Alors que lerapport affirme dans ses principes que laquestion du VIH est indissociable de celledes IST, on s’étonne de l’absence de mentionde l’herpès pour ce qui concerne la chargevirale, ou de l’absence de réelle prise encompte de leur diffusion à l’échelle de lacommunauté. Comment gérer l’hétérogénéitéde la susceptibilité individuelle d’acquisitiondu VIH ou encore l’évaluation du risquedans un contexte de primo-infection?Pour répondre aux problèmes posés parl’inadéquation d’une vision fondée surl’échelle de risque, les auteurs du rapportavancent l’hypothèse d’un score de risque.Percevant bien toute la difficulté de mise enœuvre d’un tel score, et soulignant l’extrêmedifficulté de sa mise au point, ils ne s’yaventurent pas. D’ailleurs comment établirun tel score alors qu’il dépend également dupartenaire (car on est toujours au moinsdeux lors d’un rapport sexuel) ? Pourtantcela n’empêche pas le rapport de recommanderla promotion de messages deréduction des risques dont la validité individuelleest, du propre avis des auteurs,contestable.GARANTIRUNE INFORMATIONCOMPLÈTELa détermination du niveau de dangerositéde telle ou telle pratique sexuelle en l’isolantde son contexte est pour le moins trompeuse,voire mensongère. Il s’agit d’uneinformation partielle qui ne permet pas auxpersonnes de disposer de tous les élémentspour élaborer un choix éclairé.Entendons-nous bien. Affirmer que cesmessages sont contestables, cela ne signifiepas refuser de communiquer sur desconnaissances actualisées concernant lerisque de transmission (nous le faisonsdepuis des années et allons encore le développeravec un projet de vulgarisation etd’empowerment des gays sur la recherchepréventive). Mais c’est avoir l’exigence dedélivrer une information complète aux personnesconcernées.RÉDUIRE LE RISQUEOU RÉAJUSTER SESPRATIQUES?On a vu ces dernières années se développerdes fausses croyances sur le risque detransmission du VIH qui prennent souvent laforme de petits arrangements avec le risque.Aussi, il y a peut-être deux manièresd’aborder l’information sur l’hétérogénéitédu risque de transmission par la promotion :• de messages de réduction des risquesconçus comme une alternative au préservatif.• d’une information permettant de réajusterses pratiques en fonction de la réalité durisque de transmission.Alors que le préservatif est censé rester lesocle de la prévention, cette dernière voieest la seule qui garantisse une réelle articulationdes messages de prévention. C’est ladémarche qui avait été retenue en Australie,il y a quelques années. Étonnamment, unecommunication de ce type mise en œuvre enFrance a été censurée après quelques moisde diffusion.PEUT-ON PROMOUVOIR DES MESSAGES DERÉDUCTION DES RISQUES SANS ENTRAÎNERUNE AUGMENTATION DES PRISES DE RISQUE?Est-il possible de promouvoir des messagesde réduction du risque sans entraîner uneaugmentation des prises de risque ? C’est làsans doute la véritable difficulté posée parles messages de réduction des risques. Laperception du risque est généralement subjectiveet chacun sait que l’adoption decomportement préventif est directementliée à cette appréciation du risque.Le rapport écarte l’idée d’une désinhibitiond’un revers de main. Pourtant l’enjeu est detaille puisqu’il s’agit bien aujourd’hui depouvoir tirer parti du bénéfice des traitementspour réduire l’épidémie ou de préparerl’arrivée de nouveaux outils biomédicauxde prévention dont l’efficacité a toutes leschances d’être partielle. À ce sujet unemodélisation hollandaise a clairement établicomment l’augmentation des prises derisque avait totalement annihilé le bénéficeque l’on pouvait attendre des traitementsdans la communauté gay.Finalement tout en prétendant que le préservatifdoit rester le socle de la prévention,le rapport met la priorité sur les messagesde réduction des risques et réoriente la préventionvers une logique biomédicale quipasse outre une grande part de la dimensioncomportementale et collective de l’épidémiedans notre communauté.Nous refusons de nous résoudre à devoirnous contenter de gérer l’épidémie alors quenous disposons pour la première fois peutêtrede réelles opportunités pour l’endiguerdans notre communauté. Au lieu de secontenter d’accompagner les prises de risque,tirer tout le bénéfice des traitements etd’un renforcement du dépistage suppose demettre la priorité sur le maintien et le renforcementdes comportements préventifs.Ceci en particulier chez les séronegs quirestent aujourd’hui les plus nombreux etpour lesquels nous n’avons qu’un souhait,qu’ils partagent habituellement : le rester !prevention@actupparis.orgQUELLES LEÇONS TIRER DES EXPÉRIENCES ÉTRANGÈRES?Contrairement à ce que laisseentendre le rapport, les messagesde réduction des risques sexuels sontloin d’avoir été largement adoptésà l’étranger. En réalité, elle faitsouvent polémique ou est encorelargement discutée.Aussi, il est sans doute bon de s’intéresseraux expériences étrangères dans cedomaine. L’épidémie a-t-elle reculée chezles gays au Royaume Uni où ces messagesont été communiqués à grande échelle parle THT ? Pourquoi aux Pays-Bas le ShrorerStilling a-t-il abandonné ce genrede messages et ne souhaite même plusaborder la question ? Pourquoi l’Australie,pionnière dans ce domaine, a-t-elleégalement renoncé à communiquer ce typede messages dans ses documents deprévention face à la recrudescence desinfections et d’IST dans la communauté gay ?Enfin, existe-t-il une quelconqueévaluation de ces messages quimontre qu’ils ont contribué à réduirel’épidémie dans la communautégay ? ou qu’ils n’ont pas accompagnéla dégradation des comportementspréventifs ?OÙ SONT LES SÉRONÉGS ?L’ensemble des propositions contenues dansce rapport sur la prévention paraissent essentiellementcentrées sur les séropositifs. Il nefait aucun doute pour nous que les besoinsdes séropositifs en terme de qualité de viesexuelle sont loin de trouver aujourd’hui desréponses. Nous sommes également persuadésqu’une meilleure qualité de vie sexuellecontribuerait au renforcement de la luttecontre le sida.À bien des égards, on peut dire que le discourssur la réduction des risques sexuels a largementété promus par des séropositifs pour sedédouaner des risques qu’ils peuvent faireprendre à autrui en n’utilisant pas le préservatif.Depuis des années, on focalise sur les séropositifs.Mais en matière de prévention, l’enjeuest pourtant d’abord d’éviter que des séronégatifsne se contaminent. Jusqu’à preuve ducontraire, ils restent encore les plus nombreuxet se protègent encore massivementmalgré un érodement des comportementspréventifs. Qui se préoccupe réellement desséronegs? De les conforter dans leurs comportementspréventifs ?Nous pensons que la promotion de messagesde RDR est en réalité peu compatible avec unrenforcement de l’autonomie des séronegsdans la négociation du safe sex. Les gaysséronégatifs sont déjà soumis à une extrêmepression pour ne pas utiliser le préservatif. Abien des égards ces messages apparaîtrontcomme un prétexte supplémentaire.Il convient également de ne pas se méprendresur le potentiel ségrégatif de ce choix.A l’heureoù certains font la promotion du sérotriage etnous proposent l’usage des auto-tests dans lesimple but de baiser sans capote, on peut s’attendreà une marginalisation progressive descomportements préventifs.OÙ SONTLES ASSOCIATIONS?Même si le rapport affirme que la préventiongay doit être une priorité, il passe à côté d’unconstat essentiel. Il n’y a presque plus de préventiongay en France. Comment se contenteraujourd’hui des seules brochures de préventionplus ou moins répétitives. Comment nepas faire le constat d’un manque criant d’intervenantssur le terrain ou sur le web?La prévention gay a longtemps reposé sur lamobilisation volontaire de la communauté.Ces dernières années, aucune réflexion n’aété menée dans les associations pour faireface à la baisse de la mobilisation. Tandis queles associations se sont professionnalisées,les postes créés ne sont pas venus remplacerl’absence d’acteurs sur le terrain.Finalement le principal problème avec cerapport c’est qu’il conforte l’inversion despriorités auxquelles on assiste depuis plusieursannées en France dans la prévention.La réduction des risques sexuels sembleavoir pour objet principal d’accompagnerles comportements de ceux qui ont délibérémentchoisi de ne pas se protéger alorsmême qu’ils sont le plus souvent déjà séropositifs.Dans ce contexte il est peut-êtretemps qu’émerge une parole de séronegssur la prévention.prevention@actupparis.org


<strong>ACTION</strong> N° 120 | LE JOURNAL D’ACT UP-PARIS | MARS 10 | FIERES ET DEMERDARDES | P. 6<strong>ACTION</strong> = VIELE SECRET MÉDICALI. UN DROIT INALIÉNABLELe secret médical renvoie au principe durespect de la personne et de sa vie privée.Il est également à la base d’une relationde confiance entre le/la malade etson médecin. Toute personne prise encharge par unE professionnelLE, un établissement,un réseau de santé ou toutautre organisme participant à la préventionet aux soins a droit au respect de savie privée et du secret des informationsla concernant. Les exceptions sont lesseuls cas prévus par la loi.II. PERSONNES TENUESAU SECRET MÉDICAL1. touTEs les professionnelLEs de santé,même les étudiantEs en médecine dèslors qu’ils/elles concourent à un acte desoins. Les médecins ne sont pas libresde se révéler des informations entreelles/eux sans l’accord du/de la malade.Ils/elles peuvent toutefois, sauf oppositiondu/de la patientE dûment avertiE,échanger des informations qui lui sontrelatives, afin d’assurer la continuitédes soins ou de déterminer la meilleureprise en charge sanitaire possible. Lorsquele/la malade est prisE en charge parune équipe de soins dans un établissementde santé, les informations leconcernant sont réputées confiées àl’ensemble de l’équipe ;2. les personnelLEs administratifVEshabilitéEs à traiter des informations àcaractère médical, astreintEs de surcroîtau devoir de réserve ;3. les médecins conseils de la Sécuritésociale.Néanmoins, leurs relations avec lespatientEs sont différentes, puisqu’ils/elles exercent un contrôle sur les patientEsprestataires et qu’ils/elles décident du versementde certaines prestations sociales:des infractions au secret médical ont déjàété observées.4. les médecins du travail.Ils/elles ne peuvent transmettre à votreemployeurSE, après une visite médicale,qu’un avis sur votre aptitude au travail. Enaucun cas, ils/elles ne peuvent transmettredes informations sur vos pathologies ouvotre état de santé. Cependant, là encore,des atteintes au secret médical ont déjà étéconstatées.5. les médecins expertEs des compagniesd’assurances.Des transgressions du secret médical sontfréquentes malgré des obligations strictes.III. LE CONTENU DU SECRET MÉDICALPrincipe : le secret médical porte sur lesseuls éléments connus du/de la médecindans l’exercice de sa profession. Mais,même en dehors des pathologies, les médecinssont tenuEs de respecter l’anonymat etla vie privée de leur patientE.Les exceptions au secret médical sont prévuespar la loi et strictement encadréesEn aucun le malade ne peut totalementdélier le/la médecin du secret médical.Seuls des aménagements sont possibles.1. C’est notamment le cas lorsqu’unepersonne demande un certificat médicalpour en communiquer le contenu à destiers. Le/la médecin est, cependant, tenuEde s’assurer que le/la patientE sait cequ’il/elle fait et qu’il/elle mesure les conséquencesde cet acte ;2. Les ayants droitpeuvent avoir accès au dossier médicaldu/de la défuntE, donc à toutes les informationsmédicales le concernant, sauf volontécontraire exprimée par la personne avantson décès.3. Pour assurer sa propre défensedevant un tribunal,le/la médecin peut déroger au secret médical,mais dans la limite de ce qui est strictementnécessaire à sa défense.La loi impose au/à la médecin de procéder àdes déclarations obligatoires (naissance,décès, maladie vénérienne, certificat d’internementpour les malades mentauxLES,déclaration d’alcooliques dangereux, d’incapablesmajeurEs, certificats pour usage illicitede stupéfiants, certificats prénuptiaux,etc.). Ces données transmises respectentl’anonymat. Dans deux cas seulement, l’anonymatest levé et la déclaration est nominative: si des mesures d’urgence doivent êtreprises par les autorités sanitaires (par exemple,en cas de rage ou de méningite) ; s’ils’agit d’une atteinte sexuelle infligée à unEmineurE (art. 226-14 du Code pénal).Remarque : depuis la mise en place de laDéclaration obligatoire de la séropositivité(DOS), nécessaire pour une meilleureconnaissance de l’évolution du VIH enFrance, le/la médecin ou le laboratoire d’analysedoit signaler à l’Institut de veille sanitaire(InVS) tout nouveau cas de séropositivité.Cette déclaration respecte l’anonymat.IV. EN CAS DE VIOLATIONDU SECRET MÉDICALDiverses sanctions sont prévues :1. des sanctions disciplinaires,prononcées par le Conseil de l’ordreconcerné, que vous devez saisir ;2. des sanctions pénalesprévues à l’article 226-13 du Code pénal (unan d’emprisonnement et 15000 € d’amende);Vous pouvez également obtenir des dommagesintérêts pour le préjudice subi, enagissant devant la juridiction compétente.V. PRISONSMême en détention, le secret médicals’impose à toute personne intervenantdans un suivi médical. En réalité, cesecret n’est pas respecté, en particulierlorsque l’accès aux dossiers médicauxest rendu possible au personnel de surveillance,ou que celui-ci ou certains prisonnierEsparticipent à la distributiondes médicaments.Il faut être très vigilantE sur le respect dusecret médical vous concernant si vousêtes prisonnierE, et ne pas confier auxpersonnelLEs pénitentiaires ou auxautres prisonnierEs vos problèmes desanté. Demander si possible au/à la directeurRICEou au/à la surveillantE chefE àêtre seulE en cellule si vous recevez unemultithérapie et que vous voulez le dissimulerà vos co-cellulaire: l’encellulementindividuelLE est un droit!En cas d’hospitalisation ou d’extractionpour une consultation à l’hôpital, le droit ausecret médical vous permet d’être seulEavec le/la médecin. En aucun cas les raisonsde sécurité ne doivent prévaloir survotre intimité. N’hésitez pas à le rappelerau/à la médecin si l’escorte refuse de sortirde la salle de consultation ou d’opération.En cas de transgression du secret médical,vous pouvez contacter l’IGAS, leConseil National de l’Ordre des Médecins(CNOM), le contrôleur général des lieuxde privation de liberté… <strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong>peut vous soutenir dans vos démarches.droits@actupparis.orgFEMMES & VIHUN SITE INTERNET POUR LES FEMMESAPRÈS 7 ANS DE TRAVAIL COMMUNET 4 RENCONTRES NATIONALESORGANISÉES À PARISSUR LA QUESTION DES FEMMESSÉROPOSITIVES EN FRANCE,L’INTERASSOCIATIF«FEMMES ET VIH » A MOBILISÉSON ÉNERGIE POUR CRÉERUN SITE WEB CONSACRÉÀ CETTE PROBLÉMATIQUE.Qu’elles soient elles-mêmes touchées par levirus ou concernées par la séropositivité deleur amant, leur mari, leur enfant, les femmesréunies lors des rencontres de 2004, 2005 et2007 ont fréquemment évoqué leurs difficultésà obtenir des informations générales etprécises. Le besoin exprimé de se sentirreliées les unes aux autres a été l’autre élémentmoteur pour la construction de ce site.WWW.FEMMESETVIH.ORGFortes de l’expérience du travail en commun,l’interassociatif « Femmes et VIH » avoulu mutualiser les données récoltées quenous avons réunis au gré des années de travail,afin de les présenter sur un site, en languefrançaise.UN CENTREDE DOCUMENTATION VIRTUELCet outil a de multiples raisons d’être.Le site a été conçu comme un centre de documentationvirtuel regroupant divers articlesécrits par les membres de l’interassociatif«Femmes et VIH» ou estimés être importantspour les femmes séropositives. On peut ytrouver des dossiers, des articles, des interviews,des témoignages, des brèves. Des lienssont faits vers les sites propres à chaqueassociation membre, afin de rappeler l’actionde chacune et d’éviter la perte des énergies.Si le VIH est bien au centre des articles dusite, les IST et la co-infection VIH/hépatite ontégalement toute leur place, comme la promotiondes pratiques de prévention.SORTIR DE L’ISOLEMENTC’est aussi une porte d’entrée dans le réseaude femmes qui grandit au fil des rencontresà <strong>Paris</strong>, mais aussi en région. Pour les femmesqui ne militent pas, pour celles qui necôtoient pas les associations, l’isolementest réel. La force de l’interassociatif « Femmeset VIH » c’est que sur des questionsaussi spécifiques, les associations de luttecontre le sida ne s’impliquent pas suffisamment,et les associations de défense desdroits des femmes ne s’y sont pas vraimentpenchées. C’est la mutualisation du travaildans ces deux domaines qui a créé unedynamique permettant la mise en œuvre deplusieurs rencontres. Les actes produits à lasuite de toutes ces rencontres, sont présentssur ce nouveau site, permettant auxfemmes isolées de s’intégrer plus facilementdans ce réseau en pleine expansion.VISIBILITÉCe site permet, enfin, de rendre visible l’actionde l’interassociatif « Femmes et VIH ».La grande difficulté pour les femmes vivantavec le VIH en France est la stigmatisation,le rejet et la discrimination. En permettantla diffusion de témoignages, en exposant lesinformations à la première personne, enrapportant les expériences mises en œuvrepar l’interassociatif, ce site peut donner uneautre vision des femmes séropositives, queles images réductrices qui leur sont généralementassociées. Les femmes concernéespourront y trouver un soutien, et permettre àun entourage peu au courant de s’informerdes enjeux de l’épidémie au féminin. Selonla consultation du site et les besoins exprimésl’ouverture d’un forum pourrait êtreenvisagée par la suite.ARCHITECTURE DU SITEConstruit autour de 12 rubriques, ce sitevise à répondre aux besoins d’informationspratiques émis par les participantes du colloquele 1 er décembre 2008 :• Epidémiologie• Recherche• Thérapeutique• Sexualité• Prévention• Droits• Visibilité• <strong>Act</strong>ions• Rencontre• Agenda/Calendrier• Infos pratiques• Qui sommes nousLa mise en ligne du site :www.femmesetvih.org sera effectivele 8 mars 2010.femmes@actupparis.org


NOUS SOMMES PARTOUZPRÉVENTIONSIDA, ENVIE D’EN ËTRE ?SYLVAINUN GUIDE POUR LES FTM ET FT*L’association OUTrans a édité «Dicklit et TClaques», un guide de prévention pour lesgarçons trans qui couchent avec des garçons.C’est une première en France où les trans,en particulier les F/M et FT* (Female tosomething, c’est-à-dire d’une identité nimasculine, ni féminine…), sont bien souventoubliés des campagnes publiques deprévention (du temps où il y en avait).DÉPISTAGE RAPIDE À PARISCheckpoint c’est un nouveau centre dedépistage VIH rapide à <strong>Paris</strong>. Gratuit etconfidentiel, il s’adresse aux hommes ayanteu des relations sexuelles avec d’autreshommes (HSH) (bref des pédés ou des pédésqui s’ignorent (PD–PDQSI). Le résultatdu test s’obtient une demi-heure aprèsle prélèvement d’une goutte de sang.Ouvert le samedi et jusqu’à 22h le mercredi.36 rue Geoffroy l’Asnier, <strong>Paris</strong> 4e. M° Saint Paulou Pont Marie. Tel : 01 44 78 00 00.NO KPOTE IN VATICANN’entrez pas à la pharmacie du Vatican pourdemander un préservatif. On y trouve de toutsauf des capotes (et à fortiori des fémidons)Le directeur de l’office n’est d’ailleurs paspharmacien mais choisi par le pape et n’a decompte à rendre qu’à lui. Et si Warning étaiten fait la loge PD du St Siège?DES BASES POUR COMPRENDREDepuis sa création, <strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong> revendiquel’accès à l’information. Être informé n’est pasun devoir, mais la possibilité d’agir sur lecours des choses. Pour permettre à chacunEde lutter efficacement contre le sida et depuiser aux meilleures sources l’informationdont il/elle a besoin, nous éditons ce guidepour les personnes qui veulent comprendrela recherche scientifique de la lutte contrele sida. Afin de permettre une diffusiongratuite auprès des malades, «sida, desbases pour comprendre» sortira en librairie,afin de toucher les futurs médecins.Rose Rachel Rebelle : diffusion@actupparis.orgou <strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong> - BP 287 75525 <strong>Paris</strong> Cedex 11SIDA, ENVIE D’EN ÊTRE? À CETTE QUESTION NOUS RÉPONDONS: NON. ET PUIS D’AUTRES QUESTIONS SE POSENT, SIMPLES ET PLUSCOMPLEXES. DE CES INTERROGATIONS EST NÉE CETTE RUBRIQUE, UN ESPACE POUR PARLER DE SOI. NOUS SOMMES DES SÉROPOSITIFVES,DES MALADES, DES ACTIVISTES DE LA LUTTE CONTRE LE SIDA. RENCONTRE AVEC UN DE NOS MILITANTES, SYLVAIN.Un bref aperçu de ta vie en quelques dates.8 avril 1983, naissance à Clermont Ferrand. À18 ans, je pars étudier à Blois, première rencontreet premier rapport sexuel et homosexuel.En 2006, je viens travailler sur <strong>Paris</strong>.En mai 2007, c’est l’élection de Nicolas Sarkozy,j’arrive à <strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong>. Fin 2009, je quitte<strong>Paris</strong>, je change de paysage, je me recadre etme dévoue à ma profession de paysagiste.Comment es-tu arrivé à <strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong> ?Ce que j’ai vécu à Blois a été le déclic de monengagement dans la lutte contre le sida. Premierrapport, c’était un type trouvé sur Internet.Le déclic c’est le passage à l’acte, Internetc’est le moyen pour moi à l’époque de voir queje n’étais pas le seul, je n’avais envie que dedécouvrir l’acte sexuel mais incapable d’assumerune relation. Il a voulu qu’on se revoit, j’airefusé, alors il m’a dit que maintenant on étaitlié par quelque chose et il m’a envoyé par texto« S+ ». Grosse panique, je vais voir un médecinqui me demande si j’ai pris des risques, maisc’était une fellation sans préservatif: je ne saispas. C’est le premier rapport je n’arrive pas àévaluer les risques. Il m’oriente vers le serviced’urgence mais c’était plus de 3 jours après larelation. Après la prise de sang, on me donneun TPE : Viracept ® et Combivir ® . Une semaineplus tard on me rend un test négatif, il en restait3 à faire, 1 mois, 3 mois et 6 mois après. Lepremier mois est hyper douloureux tu tedemandes si t’es pas séropo. Je prends lesmédocs que je vomis aussitôt. Je reste chezmoi j’ai peur, et ça tombe assez mal car c’estles vacances de Noël et je dois retourner enfamille avec les maxi cachetons. Le mois sepasse, à la fin je n’arrive plus à prendre ma trithérapiequi me rend malade. Je revois lemédecin hospitalier qui m’engueule. Après çane va pas beaucoup mieux, il y a toujours cetteattente sur 6 mois, jusqu’en mai.Peux-tu nous parler de l’annoncede ta séronégativité ?7 mois après le rapport, en juin je vais faire letest à l’hôpital: le résultat est négatif. Grossedélivrance, tu te dis tu l’as échappé belle, etque la prévention c’est important. Ça m’adonné l’envie de feuilleter les pages de Tétu+,de Transversal à l’hôpital et surtout d’enapprendre plus sur ce que c’était que le sida.À l’époque que savais-tu du sida,de ses modes de transmission ?Pas grand chose. Rien mis à part que c’étaitune maladie qui se transmettait par lesperme. Ce qui me manquait c’était des infossur les pratiques, dans quelles circonstances.Et puis je pensais que le sida se voyait sur latête des gens. J’ai vraiment l’impression qu’onne m’a rien appris tant à l’école qu’au lycée.J’aijamais eu de cours, c’est toujours accès sur lamaladie. On te parle pas de pratique, on parlede «rapport sexuels» mais c’est très large.As-tu déjà souffert de discriminations?Cette question peut concerner tant l’homophobiemais que le fait d’être à <strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong>.Quand tu es militant dans la lutte contre lesida, il y a toujours la question d’être séropo, àcroire que la question du militantisme dans lalutte contre le sida ne concerne que les séropositifs.J’ai l’impression que le fait d’êtremilitant, ça t’inscrit dans une population àpart, on n’est plus une personne lambda, tun’es plus que l’association dans laquelle tut’affiche. Ça suscite des étonnements, de l’incompréhension,du recul devant quelquechose d’un peu effrayant.Que fais-tu à <strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong> ?J’étais venu pour des questions prévention,pensant pouvoir faire de la prévention de terrain,mais je me suis rendu compte que cen’était pas l’objectif premier de l’association.Du coup ca m’a permis de savoir ce qu’est lelobby, le travail en inter-associatif, lescontacts avec les instances publiques, et làj’ai compris pourquoi on était toutes folles à<strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong>, et en colère. Au début je ne mesentais pas capable, car quand on arrive onvoit que tous les gens sont informés, qu’ils ontune réflexion, une argumention et des chosesà défendre. J’étais dépassé, je trouvais çainaccessible et en même temps, j’étais émerveillécar on rencontre des personnes quivivent très bien leur orientation sexuelle alorsqu’en venant de ma campagne j’étais loind’imaginer cela possible. Et on voit qu’il n’y apas un monde de séropositifs, mais des séropositivitésdifférentes. <strong>Act</strong> <strong>Up</strong> est une excellenteleçon de vie. L’intelligence collective çarend intelligent, bon ca marche pas chez tous.Est-ce qu’être différent t’a posé problème ?Oui tant que je n’assumais pas, tant que jen’avais pas fait de coming out. Tu joues undouble jeu, tu souris à des blagues homophobesen espérant ne pas être démasqué. Unefois que je l’ai annoncé, ce n’était plus un problème,j’ai été forcément soulagé.Qu’est ce que tu dirais à unE séronegsur le fait d’être séroneg ?Que ça se cultive.SIDA IS DISCOCHAQUEMERCREDI UNE POIGNÉE DE MILITANTES D’ACT UP TIENT UNEPEMANENCE DES DROITS SOCIAUX (PDS) ET ACCUEILLE LES PERSONNESEMBOURBÉES DANS DES SITUATIONS ABERRANTES. CETTE RUBRIQUE A POURBUT DE PRÉSENTER UN FLORILÈGE DE CES CAS ET DES <strong>ACTION</strong>S MENÉES.SIDA ON MEURT,L’INDIFFÉRENCE DEMEURE!Nous sommes touTEs, hommes et femmespatientEs ! Et toi particulièrementqui à envoyé cet appel pour nous faireréagir. Vous qui patientez sur la fileactive de la permanence des droitssociaux depuis plus de trois ans, pourcertainEs. Non nous ne sommes pasmédecin, juste séropos, comme vous.Oui, vous êtes patientEs, maisaujourd’hui, ça suffit. Jusque-là, noussommes restéEs bien élevéEs, poliEs etn’avons pas fait de bruit, pas trop !Après avoir perdu emploi et appartement,pour raison de santé, le sida nelâche rien, souvent il nous fait dégringolerdans des affres de misères hallucinantes.Nous voilà à devoir faire lesmanantEs auprès de nos poteSSEs, pourceux et celles qui en ont, afin de passer unenuit au chaud. ObligéEs de faire la quête àce qui est, la base de la condition humaine,le chez soi, un toit ! Mais dans ces tempsrendu difficiles, bien souvent c’est la lunequi nous sert de toit. La lune froide qui nousenveloppe dans son linceul, celui qui nousservira si vous ne réagissez pas plus énergiquement,pour partir dans le trou que vouscreusez pour nous !Comment ne pas être en colère ? Si encorenous attendions que cela nous tombecomme par magie. Non, malgré le sida, lefroid et les yeux lourds de manque de sommeil,nous multiplions les démarches pourfaire avancer notre cause auprès des responsablesdes logements sociaux et/oud’éluEs d’arrondissements. Mais rien. Onnous reçoit avec des figures d’une condescendanceinouïe, des mines de chienNEsbattuEs qui semblent nous dire qu’ils/ellescomprennent ce que nous traversons,qu’ils/elles comprennent que cela doit êtreépuisant.Nous sommes devenuEs invisibles, des fantômesparmi les vivantEs, nous sommesniéEs, oubliéEs dans les cocktails mondains !Pendants que les femmes et hommes politiquesse goinfrent sur nos deniers, nous crevonsla dalle dans le froid de vos villes. Vousêtes COUPABLES de ces mortEs ! Messieurset mesdames, Maire de <strong>Paris</strong>, maires et mairessesd’arrondissements.Pour vous la situation des SDF, des excluEsn’est finalement qu’un argument politique quine sert que dans le cadre de vos campagnesélectorales. Il vous arrive de parler de nous,les malades, les excluEs, les SDF, les délaisséEs…mais ne vous en occuper JAMAIS.Vous utilisez notre détresse pour des argumentsélectoraux qui bien souvent, ne serventqu’à flatter vos ambitions personnelles.Non nous ne mourrons pas en silencedans vos rues miséreuses ! Alors quefaire ? Nous n’avons rien à perdre, nousavons déjà tout perdu dans nos vies.Nous conservons notre sens de larévolte face au mépris que nous rencontrons.Et nous vous rappellerons vos bellespromesses si pieuses quelques mandatsplus tard. Combien nous aviez vouspromis déjà ? 600 appartements parmandats Où sont-ils ? Nous allons continuerà vous harceler pour avoir ce quevous nous aviez promis!<strong>Act</strong> <strong>Up</strong>-<strong>Paris</strong> exige aujourd’hui des actespar l’attribution de la totalité des 600appartements attendus maintenant pardes malades séropositifs qui meurentdans vos rues !droits@actupparis.org

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