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FOCUS18<strong>La</strong> <strong>Gazette</strong> numéro 242 du 31 mars 2011Lebrun <strong>de</strong> folieDijonnais <strong>de</strong>puis vingt ans et aventurier dansl’âme, Christophe Lebrun (48 ans) représenterala France parmi <strong>le</strong>s 27 concurrents en lice auMarathon du Pô<strong>le</strong> Nord <strong>le</strong> 7 avril prochain. Coup<strong>de</strong> froid sur <strong>La</strong> <strong>Gazette</strong> <strong>de</strong> Côte-d’Or…A GAZETTE : Commentse dit-on : « Tiens, si j’allaisfaire <strong>le</strong> Marathon du Pô<strong>le</strong>Nord ? » C’est dingue !CHRISTOPHE LEBRUN :C’est la combinaison <strong>de</strong> plusieurs choses.Mon premier métier, c’était libraire.Depuis tout petit, je baigne dans <strong>le</strong>s livreset j’ai lu énormément <strong>de</strong> récits d’aventure,d’explorateurs, <strong>de</strong> montagne, <strong>de</strong> tours dumon<strong>de</strong> en tous genre. Et cela a nourri monimaginaire. Le Pô<strong>le</strong> Nord fait partie <strong>de</strong> cesendroits mythiques qui m’intéressent. Car il ya peu <strong>de</strong> gens qui y vont et cela me permet <strong>de</strong>me lancer dans une aventure un peu extrême.J’aime <strong>le</strong> côté humain et dépassement <strong>de</strong> soi.Et surtout je vais courir ce marathon extrêmeau profit d’une association (« À chacun sonEverest ») que j’accompagne <strong>de</strong>puis dix ans.Quels sont vos sports <strong>de</strong> prédi<strong>le</strong>ction ?Le Marathon du Pô<strong>le</strong> Nord, c’est lacombinaison <strong>de</strong> la course à pied et du goût<strong>de</strong> l’aventure. J’ai pratiqué pas mal <strong>de</strong> sports :<strong>de</strong> l’alpinisme, <strong>de</strong> l’escala<strong>de</strong>, énormément <strong>de</strong>parapente (parmi <strong>le</strong>s premiers parapentistes<strong>de</strong> France). Je suis licencié au club <strong>de</strong> triathlon<strong>de</strong> Dijon.Il s’entraîne en chambre froi<strong>de</strong> !Pouvez-vous nous décrire <strong>le</strong>s étapes d’unepréparation que l’on imagine très poussée ?On a découpé <strong>le</strong>s neuf mois <strong>de</strong> préparationen trois phases. L’été <strong>de</strong>rnier a surtout étéconsacré à préparer la métho<strong>de</strong> d’entraînementspécifique. À savoir comment se préparerà faire du volume et <strong>de</strong> la durée car <strong>le</strong>marathon va durer plusieurs heures. Il fallaitvoir aussi la technique <strong>de</strong> course en raquetteset commencer <strong>le</strong> foncier comme pour unmarathon classique. À l’automne, on est passésur une phase d’entraînements en raquettesen montagne ou sur <strong>le</strong>s plages <strong>de</strong>s lacs Kir etArc-sur-Til<strong>le</strong>. Le sab<strong>le</strong> mou est assez proche<strong>de</strong>s sensations que l’on peut trouver sur laglace ou la neige. Depuis fin janvier, je suispassé aux entraînements en chambre froi<strong>de</strong>(dans la société STEF TFE à Dijon) pourcommencer l’accoutumance au froid.PHOTO XAVIER GAUTHIER<strong>La</strong> chambre froi<strong>de</strong> vous permet <strong>de</strong> recréer<strong>le</strong>s conditions extrêmes du Pô<strong>le</strong> Nord ?El<strong>le</strong> me permet <strong>de</strong> tester plusieurs niveaux <strong>de</strong>froid (-20, -30, -40°), <strong>de</strong> progresser dans larésistance au froid, <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r certaines optionsau niveau <strong>de</strong> l’équipement, <strong>de</strong> l’alimentationetc. Des turbines propulsent un air assezfort et froid, ce qui permet <strong>de</strong> recréer <strong>le</strong>sconditions <strong>de</strong> vent que je risque <strong>de</strong> rencontrerlà-bas. Quelques semaines avant l’épreuve,je m’entraîne dans la phase <strong>de</strong> froid la plusproche <strong>de</strong> ce que je vais rencontrer au Pô<strong>le</strong>Nord. Je vais dans <strong>le</strong> tunnel <strong>de</strong> congélationau moins une ou <strong>de</strong>ux fois par semaine. C’estextrêmement intensif et fatigant. C’est assezcassant pour l’organisme, <strong>le</strong>s musc<strong>le</strong>s et <strong>le</strong>sarticulations souffrent beaucoup.Vous al<strong>le</strong>z <strong>de</strong>voir vous habil<strong>le</strong>r trèschau<strong>de</strong>ment, mais il faudra aussi pouvoirbouger…Ce sont toutes <strong>le</strong>s difficultés <strong>de</strong> l’histoire. Jebénéficie <strong>de</strong>s progrès <strong>de</strong>s recherches et <strong>de</strong>snouvel<strong>le</strong>s matières qui arrivent à allier laprotection thermique tout en ayant <strong>de</strong>s poidsextrêmement légers. J’aurai sur moi plusieurscouches <strong>de</strong> vêtements (trois-quatre couchesen haut, trois en bas) mais visuel<strong>le</strong>ment on al’impression que je n’ai qu’un petit anorak…Je peux ainsi courir.Avant <strong>de</strong> vous lancer dans cette aventure,êtes-vous anxieux ? Si oui, qu’est-ce quivous inquiète ?Au début, je n’étais pas vraiment anxieux. Jene ressens pas vraiment d’appréhension maisplus ça avance, plus la pression monte. Ce quipeut m’inquiéter <strong>le</strong> plus, ce sont <strong>le</strong>s conditionsmétéo qui peuvent <strong>de</strong>scendre très bas, surtoutsi <strong>le</strong> vent souff<strong>le</strong> sur la banquise. Sinon, jefais très attention <strong>de</strong> ne pas me b<strong>le</strong>sser, carje ne pourrai plus me soigner... Même en<strong>de</strong>scendant <strong>le</strong>s escaliers, je fais très attention !(rires)Avez-vous reçu <strong>de</strong>s conseils d’un ancienparticipant ? Et avez-vous un entraîneurà vos côtés ?Je suis suivi par trois personnes. LudovicRochette qui est mon entraîneur. On est encontact pratiquement tous <strong>le</strong>s jours. Un kinéme suit une fois par semaine pour <strong>le</strong>s séancesd’étirement, <strong>de</strong> renforcement musculaire etun chiropracteur à qui je dois d’être <strong>de</strong>boutaujourd’hui ! Il y a dix ans, je n’étais plusen état <strong>de</strong> marcher, bloqué du dos. Cettepersonne m’a soigné et me suit aujourd’hui.J’ai rencontré l’été <strong>de</strong>rnier <strong>de</strong>s Français quiont participé à l’épreuve en 2009. Ils m’ontdonné <strong>de</strong>s conseils.C’est <strong>le</strong> genre <strong>de</strong> course que l’on ne faitqu’une fois dans sa vie ?À mon avis, ce n’est pas quelque chosequi se refait dans <strong>le</strong> sens où cela <strong>de</strong>man<strong>de</strong>une grosse organisation, un très gros budget.L’inscription en el<strong>le</strong>-même est <strong>de</strong> 11 900euros. Le coût global <strong>de</strong> l’opération, c’est unpeu plus <strong>de</strong> 15 000 euros.Quel temps faites-vous sur un marathonclassique ? Et quel sera votre objectif auPô<strong>le</strong> Nord ?Je mets environ 3 h 30 sur un classique. Et là jeme prépare pour six et huit heures <strong>de</strong> course.Le temps sur un marathon au Pô<strong>le</strong> est environ70 % supérieur à un marathon classique. Celafait du 9 à l’heure, mais on est sur la banquisequi dérive, qui craque, avec <strong>de</strong>s conditionstrès particulières. L’objectif est <strong>de</strong> <strong>le</strong> finir etcomme je <strong>le</strong> cours au nom d’une association,ce sont <strong>le</strong>s enfants qui me motivent. Planter <strong>le</strong>fanion « À chacun son Everest » au Pô<strong>le</strong>, c’estl’un <strong>de</strong>s objectifs !… .Propos recueillis par Aurélien Gaudriotaurelien@gazette-cotedor.fr

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