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décide à traiter directement avec Alger (1754). En1761, Venise s’efforça d’entretenir de bonnes relationsavec Alger grâce à un marchand juif d’Alger, JacobBouchara qui servit d’intermédiaire. Venise obtint lapaix en échange de 75 000 pièces d’or dont 25 000pièces devaient être données à Tunis et Tripoli, en plusd’un don annuel de 8 à 10 000 pièces d’or. En mai1763, Gaetano Gervasone fut envoyé offi ciellement àAlger pour signer la paix avec le dey Baba Ali. Il étaitstipulé un don immédiat de 40 000 pièces d’or etun don annuel de 10 000 pièces en plus des cadeauxhabituels faits au Dey. De quarante qu’ils étaient en1763, les navires vénitiens atteignirent le nombre de303 en 1774 et 403 en 1784. En vingt ans, celarapporta au Trésor vénitien 300 000 ducats. La paixfut de nouveau renouvelée en 1768. Ce fut le dernieracte des Vénitiens qui connurent en 1797 l’occupationnapoléonienne.Depuis 1536, Kheïr-el-Dine appelé à de hautesfonctions auprès du sultan à Istanbul, avait été remplacéau gouvernement d’Alger par un de ses offi ciers,Hassan ¬Aga qui avait été recueilli enfant sur les côtesde Sardaigne et qui avait poursuivi l’œuvre de sonpère adoptif en s’emparant de Biskra, Mostaganem etTlemcen et en renforçant la fl otte d’Alger. Celui-cieut à faire face à la plus formidable fl otte réunie enMéditerranée durant le XVIe siècle. C’est lui qui fitface à l’attaque de Charles Quint en 1541.Né en Calabre vers 1508, dans les environs de laville de Castelli, près du Cap Colonne, Euldj ‘Ali futpris lors d’une expédition en 1520 sur les côtes de laCalabre alors qu’il gardait ses chèvres. Vigoureux, ilservit dans les chiourmes en tant qu’esclave pendant14 ans. C’est là qu’il reçut le sobriquet de Fartas (leteigneux). Gifl é par un Turc, il se convertit à l’Islamà 34 ans pour pouvoir se venger. Il commanda sousles ordres du célèbre Dragut et eut à son actif de nombreuxexploits. Ayant pris part au siège de Malte oùpérit Dragut (1565), il hérita du pachalik de Tripoliet des trésors du corsaire. Il fut nommé CapitainePacha en 1567 et le Sultan le nomma beylerbeyd’Afrique en 1568. Il aida les Morisques de Grenadedans leur révolte et conquit Tunis en 1569- 1570où il installa une garnison de 3000 janissaires sanstoutefois pouvoir prendre la Goulette aux Espagnols.Euldj ‘Ali améliora la qualité et accrut les effectifsde la marine algérienne qui put ainsi pendant prèsd’un demi-siècle maîtriser la Méditerranée occidentale.On sait qu’il commanda l’aile gauche de la fl otteturque à la bataille de Lépante (1571) et se couvritde gloire malgré la défaite de la fl otte ottomane.Il réussit à dégager sa fl otte, à détruire un certainnombre de bateaux ennemis et à capturer la galèrecapitane de Malte avec l’étendard de la Religion. Enson absence, Euldj Ali laissa le commandement d’Algerà ses lieutenants Arab Ahmed, Ramdane, Djaferet Hassan Veneziano qui fut le maître de Cervantès.Mais il eut assez d’infl uence en tant que ministre dela Mer pour garder de bonnes relations avec HenriIII, le roi de France, afin de contrebalancer la menaceespagnole exercée par Philippe II. C’est lui qui formale projet d’un canal reliant la Méditerranée à la MerRouge, pour aider à ravitailler la fl otte ottomane quimouillait dans la presqu’île arabique afin de neutraliserles bateaux espagnols et portugais.Les différents numéros de la Gazette de France signalentqu’en 1660, les corsaires algériens fréquentaientla mer Adriatique, les côtes italiennes et espagnolesd’où ils ramenaient de nombreuses prises d’unevaleur de plus de deux millions de marchandises ; en1662, l’Espagne, Livourne et les Baléares eurent àsouffrir de leurs actions. L’année suivante ils débarquaientprès de Naples et de Cadix. En 1664, Venisefut bloquée par leurs bateaux ; la fl otte des Indes étaitattaquée en 1665 et perdait un galion d’une valeurde deux millions. L’année d’après, ce sont des popu-36

lations qui sont enlevées de Naples, d’Otrante et deCrotone. En 1667, un navire des Indes était capturé.La même année ils pillaient les côtes de Naples, desPouilles, et de l’île de Capri et ramenèrent de Tranitout un couvent de Cordeliers ; en 1668, ils pillaientles environs de Gênes, des Pouilles et de la Calabred’où ils ramenèrent des captifs ; en 1669 , ils écumaientà Monaco, en Corse et à Gênes. Les archivesitaliennes mentionnent, à partir de 1748, la présencede bateaux algériens dans les eaux d’Antibes etde Nice. Ils furent en force sur les côtes italiennes etde Sicile.Au XVI e siècle, les Raïs qui commandaient, étaientde diverses origines. On note plusieurs Italiens, FererRaïs (Génois); un Sarde juif (Memet Raïs), un Sicilien(Mami Raïs). Tous étaient convertis à l’Islam.En 1588, sur 34 Raïs, on comptait 19 « renégats » etdeux fils de « renégats ».Au moment de la première guerre d’indépendancede l’Italie en 1848, l’Algérie entrait dans sa dix-huitièmeannée d’occupation coloniale. Le général Cavaignacqui était chef de l’exécutif s’interposa en tantque médiateur entre l’Autriche et le peuple italien.Nous rappelons que pour les Algériens, Cavaignacavait été commandant de la place de Tlemcen et quec’est dans l’ouest algérien qu’il eut ses galons par larépression de la population algérienne 1 . Le maréchalRandon, qui fut ministre de la Guerre entre 1859et 1866, fut également celui qui brisa les révoltes deKabylie de 1852 et 1857. Deschamps affi rme: « sasympathie pour l’Italie était très vive et sa résolutiond’assurer son affranchissement très ferme. Mais d’unepart, il ne voulait pas faire la fortune d’un roi enmettant tout ou partie de la Péninsule sous la loide Charles Albert ; d’autre part, tout en s’interdisantde s’immiscer dans les affaires intérieures des Italiens,il ne voulait pas faciliter la formation d’une unité1 Henri Dunant, Un Souvenir de Solferino, Fick, 1862, p.34qui eût condamné l’Italie au système monarchique etcréé sur notre frontière un grand Etat ». Le comte deCavour pour avoir l’appui de Napoléon III lui donnaNice et la Savoie (24 mai 1860). Quand l’Italiedevenait unie et indépendante en 1861, l’Algérie enétait à sa trente et unième année d’occupation. L’Italierécupérait la Vénétie en 1866 et Rome en 1870.Aussi, l’état algérien ne pouvait avoir un avis indépendantsur les évènements qui allaient changer lacarte de l’Europe et surtout celle de la nouvelle entitéqui naissait : l’Italie. Il n’avait pas de relations d’étatà état. Mais les événements qui amenèrent l’indépendancede l’Italie eurent des répercussions sur la viepolitique de l’AlgérieEn effet le confl it entre l’empire austro-hongrois etla coalition franco-sarde est né de la promesse faiteau roi Victor Emmanuel II de l’aider à faire l’unitéitalienne autour du roi en échange de la Savoie etNice. Des Algériens furent recrutés pour fournir uncontingent pour la campagne d’Italie. En plus d’unrégiment de zouaves, ils fournirent trois régiments detirailleurs algériens, composés de trois bataillons desix compagnies chacun. Cela faisait 1100 soldats. Cerégiment s’illustra particulièrement lors de l’attaquedu mont Fontana qui relie San Cassiano à Cavriana.Henri Dunant le fondateur de la Croix Rouge raconte: « A l’attaque du mont Fontana les tirailleurs sontdécimés. Leurs colonels Laure et Herment sont tués,leurs offi ciers succombent en grand nombre, ce qui redoubleleur fureur : ils s’excitent à venger leurs mortset se précipitent, avec la rage de l’Africain et le fanatismedu Musulman, sur leurs ennemis qu’ils massacrentavec frénésie sans trêve ni relâche et comme destigres altérés de sang. Plus loin il ajoute: « Les Croateségorgent tout ce qu’ils rencontrent; ils achèvent lesblessés de l’armée alliée et les font mourir à coups decrosse tandis que les tirailleurs algériens, malgré les effortsde leurs chefs pour calmer leur férocité, frappent37

décide à traiter directement avec Alger (1754). En1761, Venise s’efforça d’entretenir de bonnes relationsavec Alger grâce à un marchand juif d’Alger, JacobBouchara qui servit d’intermédiaire. Venise obtint lapaix en échange de 75 000 pièces d’or dont 25 000pièces devaient être données à Tunis et Tripoli, en plusd’un don annuel de 8 à 10 000 pièces d’or. En mai1763, Gaetano Gervasone fut envoyé offi ciellement àAlger pour signer la paix avec le dey Baba Ali. <strong>Il</strong> étaitstipulé un don immédiat de 40 000 pièces d’or etun don annuel de 10 000 pièces en plus des cadeauxhabituels faits au Dey. De quarante qu’ils étaient en1763, les navires vénitiens atteignirent le nombre de303 en 1774 et 403 en 1784. En vingt ans, celarapporta au Trésor vénitien 300 000 ducats. <strong>La</strong> paixfut de nouveau renouvelée en 1768. Ce fut le dernieracte des Vénitiens qui connurent en 1797 l’occupationnapoléonienne.Depuis 1536, Kheïr-el-Dine appelé à de hautesfonctions auprès du sultan à Istanbul, avait été remplacéau gouvernement d’Alger par un de ses offi ciers,Hassan ¬Aga qui avait été recueilli enfant sur les côtesde Sardaigne et qui avait poursuivi l’œuvre de sonpère adoptif en s’emparant de Biskra, Mostaganem etTlemcen et en renforçant la fl otte d’Alger. Celui-cieut à faire face à la plus formidable fl otte réunie enMéditerranée durant le XVIe siècle. C’est lui qui fitface à l’attaque de Charles Quint en 1541.Né en Calabre vers 1508, dans les environs de laville de Castelli, près du Cap Colonne, Euldj ‘Ali futpris lors d’une expédition en 1520 sur les côtes de laCalabre alors qu’il gardait ses chèvres. Vigoureux, ilservit dans les chiourmes en tant qu’esclave pendant14 ans. C’est là qu’il reçut le sobriquet de Fartas (leteigneux). Gifl é par un Turc, il se convertit à l’Islamà 34 ans pour pouvoir se venger. <strong>Il</strong> commanda sousles ordres du célèbre Dragut et eut à son actif de nombreuxexploits. Ayant pris part au siège de Malte oùpérit Dragut (1565), il hérita du pachalik de Tripoliet des trésors du corsaire. <strong>Il</strong> fut nommé CapitainePacha en 1567 et le Sultan le nomma beylerbeyd’Afrique en 1568. <strong>Il</strong> aida les Morisques de Grenadedans leur révolte et conquit Tunis en 1569- 1570où il inst<strong>alla</strong> une garnison de 3000 janissaires sanstoutefois pouvoir prendre la Goulette aux Espagnols.Euldj ‘Ali améliora la qualité et accrut les effectifsde la marine algérienne qui put ainsi pendant prèsd’un demi-siècle maîtriser la Méditerranée occidentale.On sait qu’il commanda l’aile gauche de la fl otteturque à la bataille de Lépante (1571) et se couvritde gloire malgré la défaite de la fl otte ottomane.<strong>Il</strong> réussit à dégager sa fl otte, à détruire un certainnombre de bateaux ennemis et à capturer la galèrecapitane de Malte avec l’étendard de la Religion. Enson absence, Euldj Ali laissa le commandement d’Algerà ses lieutenants Arab Ahmed, Ramdane, Djaferet Hassan Veneziano qui fut le maître de Cervantès.Mais il eut assez d’infl uence en tant que ministre dela Mer pour garder de bonnes relations avec HenriIII, le roi de France, afin de contrebalancer la menaceespagnole exercée par Philippe II. C’est lui qui formale projet d’un canal reliant la Méditerranée à la MerRouge, pour aider à ravitailler la fl otte ottomane quimouillait dans la presqu’île arabique afin de neutraliserles bateaux espagnols et portugais.Les différents numéros de la Gazette de France signalentqu’en 1660, les corsaires algériens fréquentaientla mer Adriatique, les côtes italiennes et espagnolesd’où ils ramenaient de nombreuses prises d’unevaleur de plus de deux millions de marchandises ; en1662, l’Espagne, Livourne et les Baléares eurent àsouffrir de leurs actions. L’année suivante ils débarquaientprès de Naples et de Cadix. En 1664, Venisefut bloquée par leurs bateaux ; la fl otte des Indes étaitattaquée en 1665 et perdait un galion d’une valeurde deux millions. L’année d’après, ce sont des popu-36

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