BREST AURA SA MONNAIE - Sept jours à Brest

UNE NOUVELLE MONNAIE À BREST EN JANVIEEH, T’AS PAS DEU2 MERCREDIBREST L'ENQUÊTE16 NOVEMBRE 2011 - SEPT JOURS À BRESTPour régler l’addition,acheter son pain ou sesproduits bio, les Brestoispourront bientôt sortirdes heols du portefeuille.L’Association pour ledéveloppement del’économie sociale etsolidaire (Adess) du Paysde Brest, pilote duprojet, sortira en janviercette monnaie localealternative. Unequinzaine de commerces,d’associations etd’entreprises brestoisessont partants pouraccepter ces nouveauxbillets.RÉagissezSeriezvousprêt à utiliser l’heol ?N’hésitez pas à donner votreavis sur notre site Internetwww.septjoursabrest.frLa classe ! Brest aura bientôt samonnaie, bien à elle. Avec un vrainom, heol, qui veut dire soleil enbreton. Pas de panique pour ceuxqui craignent les conversions compliquées: un heol vaudra un euro,tout simplement. La monnaie n’existeraque sous forme de billets, de 1,2, 5, 10 et 20 heol. Mais au fait, çaservira à quoi ?RETROUVER LA FONCTIONPREMIÈRE D’UNE MONNAIE« À apporter plus d’éthique à nostransactions financières », réponddu tac-o-tac Noa Soudée, de l’Associationpour le développement del’économie sociale et solidaire(Adess) du Pays de Brest, qui pilotele projet.Soyons clairs, on ne pourra pas toutacheter avec des heols. « Ils ne pourrontêtre utilisés qu’auprès de commerceset entreprises adhérant auprojet, précise Noa Soudée. Cesstructures bénéficieront d’un agrémentet seront issues de l’économiesociale et solidaire ou devrontmettre en avant une démarche dedéveloppement durable ».L’heol n’aura pas non plus l’âmevoyageuse, elle ne pourra être utiliséequ’à Brest. « Un plus par rapportà l’euro, estime Noa Soudée.On fonctionne aujourd’hui commedans un seau percé. Les euros y arriventrégulièrement de par noséchanges financiers, mais s’échappentaussitôt dans une économiemondialisée, virtuelle, sans jamaistrop savoir qui en tire les bénéfices».UN HEOL, ÇA SE DÉPENSE,SINON ÇA FOND !Avec heol, plus de trous, les billetsrebondissent sur les parois et sontobligés d’être réinvestis dans l’économielocale. Et pour éviter la spéculationou que les billets dormentsous le matelas, la monnaie serafondante. Autrement dit, elle perdrade la valeur dans le temps.« Environ 2 % tous les trois mois ».De quoi booster les échanges.« Pour rassurer les utilisateurs, chaqueheol créé existera en euro surun fonds de garantie, précise NoaSoudée. Dans un premier temps aussi,les entreprises pourront convertirleur trop-plein d’heols eneuros ». Mais la transaction serataxée.Voilà pour le concept ! Il reste leplus dur : trouver des Brestoisemballés par le projet. À Ti ar Bed,association qui gère une boutiqueéquitable en plein cœur de Brest,on se dit partant. « Heol pourraitfaciliter la constitution d’un réseaude Brestois animés par la mêmevolonté de dynamiser l’économielocale », estime Philippe Le Tallec,le président. Si on réussit à fidéliserdes consommateurs actifs par cebiais, on peut réussir à améliorernotre chiffre d’affaires ».UNE QUINZAINE D’ADHÉRENTSPOUR COMMENCERÀ l’Adess, on dit avoir une quinzained’associations et entreprisesbrestoises prêtes à accepter lesheols. « Des coops bio, des exploitationsagricoles qui font de la ventedirecte, des boutiques de commerceéquitable, des restaurants…,détaille Noa Soudée. On démarrerasur un stock de 12.500 heols quiseront mis en circulation au fil desdemandes de conversion ». Premierspaliers visés : les 40 structuresadhérentes au plus vite et labougie du premier anniversairesoufflée !FABRICE POULIQUEN