À LA UNE<strong>La</strong> <strong>Gazette</strong> numéro 237 du 24 février 2011 142.Le risquezéron’existe pas1.1. Après douze minutes passées dans la centrifugeuse lesglobules rouges restent au fond <strong>de</strong> la poche alors que leplasma, plus léger remonte.2. Cette opération permet à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> révélateurs <strong>de</strong> vérifier legroupe sanguin....d’abord prélever cinq fioles <strong>de</strong> sang.Elles partent à Dijon, et ceci quel que soitle centre <strong>de</strong> l’EFS en Bourgogne Franche-Comté qui a reçu ce don. Elles arrivent, à 7heures du matin, dans <strong>de</strong>s cartons spéciauxisolés <strong>de</strong> la lumière et <strong>de</strong> la chaleur,permettant <strong>de</strong> conserver une température <strong>de</strong>quatre <strong>de</strong>grés. Les échantillons sont placésdans <strong>de</strong>s centrifugeuses tournant entre <strong>de</strong>uxmille et quatre mille tours par minute. Lebut <strong>de</strong> la manœuvre : séparer les élémentsdu sang. Les globules rouges, plus lourds,tombent au fond <strong>de</strong> la fiole. Le plasma resteen surface. Au milieu, on trouve quelquesplaquettes. Une machine automatiséeprélève, et mélange le cas échéant, les <strong>de</strong>uxéléments pour une batterie d’analyses allant<strong>de</strong> la détermination du groupe sanguin, àla recherche <strong>de</strong> virus… Les résultats, unefois connus, permettent l’étiquetage <strong>de</strong>sfioles qui sont en correspondance avecles références <strong>de</strong> la poche <strong>de</strong> sang. Tousles résultats doivent être envoyés avant13 h 30. Si une fiole présente la moindreanomalie, l’alerte est donnée à Besançonqui stocke et centralise tous les dons, etla poche est détruite par incinération. Surle plateau technique <strong>de</strong> Dijon, dix-septtechniciens s’affairent autour <strong>de</strong>s dons.À Besançon, ce sont les poches elles-mêmesqui sont analysées. Même processus qu’àDijon. D’abord les centrifugeuses. Le sangsubit une force <strong>de</strong> charge extraordinaire<strong>de</strong> 5000 G (*). Les globules rouges ontcette capacité à résister à la pression sanss’écraser, ni éclater. Une fois ce passage<strong>de</strong> douze minutes, les poches partent dansune machine qui extrait le plasma, etisole le sang et les globules rouges. Lespoches sont reliées <strong>de</strong> manière hermétiqueempêchant toute contamination avec l’air.Les extrémités <strong>de</strong>s poches <strong>de</strong> sang sontclampées, ce qui permet <strong>de</strong>s tests, sans quele contenu puisse être contaminé par unesource extérieure. L’une <strong>de</strong>s principalesvérifications concerne le groupe sanguin.Cette étu<strong>de</strong> peut paraître artisanale, maisreste infaillible. Le plateau technique <strong>de</strong>Dijon analyse et livre le groupe sanguin àBesançon avec la référence du donneur. Lecentre bisontin vérifie en appliquant sur unetablette un révélateur dans lequel quelquesgoutes du sang <strong>de</strong> la poche sont versées.Si le test est bon, l’opérateur appose uneétiquette sur le don, qui part ensuite sefaire enregistrer sur la base informatique.Ainsi, la traçabilité est totale. Dans le casoù le test <strong>de</strong> Besançon ne confirme ...
15 <strong>La</strong>...<strong>Gazette</strong> numéro 237 du 24 février 2011>pas l’examen dijonnais, toute lachaîne se bloque automatiquement, et lesdons sont analysés un à un… ChristianNaegelen est responsable <strong>de</strong> la préparation<strong>de</strong>s produits sanguins pour l’interrégion, iltravaille à l’EFS <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> vingt ans.Il affirme n’avoir jamais été confronté àcette situation, mais si tel était le cas, ilsuivrait la procédure à la lettre. Une foistoutes ces étapes passées et réussies par lapoche <strong>de</strong> sang, elle est acheminée vers leshuit centres <strong>de</strong> l’interrégion. Là encore,la vitesse est importante. Les plaquettesvivent cinq jours, les globules rougesquarante-<strong>de</strong>ux jours. Le plasma quant à luipeut être congelé.Les huit centres possè<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>s réservesen fonction <strong>de</strong> leurs habitu<strong>de</strong>s <strong>de</strong>consommation. À Besançon, le stock estsurtout là pour faire le tampon avec lesautres centres. En cas d’urgence, il peutapprovisionner très rapi<strong>de</strong>ment en sangn’importe quel site. L’organisation <strong>de</strong>l’EFS Bourgogne Franche-Comté peutsembler complexe, mais la traçabilité etla sécurité <strong>de</strong> la transfusion passent par cesystème. Sans se faire un sang d’encre, lerisque zéro n’existe pas .Jérémie Demayjeremie@gazette-cotedor.fr(*) G : accélération <strong>de</strong> la gravité ; à titrecomparatif, un pilote d’avion <strong>de</strong> chasseéquipé d’une combinaison anti-G peutrésister à une accélération jusqu’à 10 Gavant <strong>de</strong> perdre connaissance.À LA UNESang questionsJe suis gay. Est-ce que je peux donnermon sang ?Non, les personnes ayant <strong>de</strong>s rapportssexuels homme-homme ne peuventdonner leur sang. En cause : le risqueaccru d’être porteur du VIH.Je suis lesbienne. Est-ce que je peuxdonner mon sang ?Oui, il n’existe aucune contre-indication.Existe-t-il une limite d’âge ?On peut être donneur <strong>de</strong> sang <strong>de</strong> 18 à70 ans. Pour le don <strong>de</strong> plasma ou <strong>de</strong>plaquettes, l’âge limite est fixé à 65 ans.Faut-il arriver à jeun ?Surtout pas ! Le risque <strong>de</strong> s’évanouirpendant la collecte est trop important.De même, il est conseillé <strong>de</strong> ne pas boired’alcool les heures précédant le don.Peut-on prélever mon sang tous lesjours ?Non. Un homme peut donner six foispar an maximum, et quatre fois pour unefemme. L’intervalle entre chaque don doitêtre <strong>de</strong> huit semaines.Je me suis fait faire un piercing. Je peuxencore être donneur ?Bien sûr. Comme pour les tatouages,il faut simplement attendre quatre moisavant d’effectuer un don.Je me suis fait opérer il y a <strong>de</strong>ux mois.Quand pourrai-je retourner dans uncentre <strong>de</strong> l’EFS ?Quatre mois après cette interventionchirurgicale. Si vous avez été transfuséune fois dans votre vie, vous ne pouvezplus donner votre sang.Je suis sous traitement antibiotique,mon sang peut-il être prélevé ?Non. Il faut attendre sept jours après la fintotale <strong>de</strong> votre traitement.Je sors <strong>de</strong> chez le <strong>de</strong>ntiste, je peux merendre dans un centre <strong>de</strong> collecte ?Non. Vous <strong>de</strong>vez patienter une semaine,sauf si vous y êtes allé pour traiter unecarie ; dans ce cas l’attente n’est que<strong>de</strong> vingt-quatre heures. Et si vous êtesallé chez le <strong>de</strong>ntiste pour une visite <strong>de</strong>contrôle, et que vous n’avez subi aucuneintervention, rien ne vous empêched’effectuer un don.J’étais étudiant en Angleterre <strong>de</strong> 1991 à1993. Je peux donner mon sang ?Non. Pour toutes les personnes ayantrésidé au Royaume-Uni <strong>de</strong> 1980 à 1996,le don est interdit.Le don du sang comporte-t-il unrisque ?Absolument pas. Le volume <strong>de</strong> sangprélevé se reconstitue dans votre corpsquelques heures après le don.Avant un don, vous pouvez contacter partéléphone votre centre <strong>de</strong> dons, envoyerun mail, ou vous rendre sur le site :dondusang.netChacune <strong>de</strong> vos questions trouvera uneréponse.