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Comment vivrons-nous dans nos villes en 2050 - Ademe

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14Pourquoi réinv<strong>en</strong>terla ville ?Il y a une villeaprès le pétrolePas de voitures volantes, juste quelques solutions bêtes comme chou.La ville du futur mise sur la sobriété énergétique et le bi<strong>en</strong>-être des citoy<strong>en</strong>s.Par ALEXANDRA BOGAERTL’immeuble <strong>en</strong> S et les trois tours de l’Ile Verte,à Gr<strong>en</strong>oble.On a frotté notre boulede cristal. A grandsr<strong>en</strong>forts d’<strong>en</strong>c<strong>en</strong>s etd’incantations, on l’aimplorée de <strong>nous</strong> direà quoi ressembleront <strong>nos</strong> <strong>villes</strong>, demain.On n’a pas vu clair, on a mis la boule aurebut et on a fait appel à notre imagination.Cette fois, on a vu des voituresvolantes slalomer <strong>en</strong>tre des gratte-ciel.Un peu limité. Alors, on s’est tournévers ceux qui p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t la ville du futur.Jacques Theys, de la Mission prospectivedu ministère du Développem<strong>en</strong>tdurable a lancé <strong>en</strong> 2007 l’initiative de laville « post-carbone ». Eric Vidal<strong>en</strong>c a reprisle flambeau. Son métier : prospectivisteà l’Ag<strong>en</strong>ce de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t et dela maîtrise de l’énergie (<strong>Ademe</strong>). D’emblée,il efface de notre esprit les imagestirées des films de sci<strong>en</strong>ce-fiction (lire <strong>en</strong>p. 86) et lâche : « La ville de <strong>2050</strong> est déjàaux trois quarts construite. » Du passé, onne fera pas table rase.Pourtant, une révolution <strong>nous</strong> att<strong>en</strong>d.Certes, l’ess<strong>en</strong>tiel de ce que l’on voit seraconservé : immeubles, trottoirs, parcs.Ce qui va changer radicalem<strong>en</strong>t, cesont leurs usages. « La ville, <strong>dans</strong> toutesses dim<strong>en</strong>sions, va devoir se recomposerd’ici à <strong>2050</strong> », poursuit Eric Vidal<strong>en</strong>c.Pourquoi ? Pour au moins trois raisons.Un, <strong>nous</strong> devrons produire et consommeravec moins d’énergie fossile, pic deproduction pétrolier oblige (le peak oil).Deux, pour éviter la « cata » climatique, ilfaut réduire massivem<strong>en</strong>t <strong>nos</strong> émissionsde gaz à effet de serre. Trois, le changem<strong>en</strong>tclimatique est déjà <strong>en</strong> marche : ilfaut songer à se protéger de ses aléas.Ces impératifs dessin<strong>en</strong>t la ville « postcarbone» – grosso modo, la ville del’après-pétrole. C’est là, au creux defrançois h<strong>en</strong>ry - réa<strong>en</strong> 2015, il y aura 36 mégalopolesde plus de 10 millions d’habitantsEn 2020, 80% des Europé<strong>en</strong>s vivront <strong>dans</strong> des zones urbaines.<strong>nos</strong> quartiers, que se joue l’av<strong>en</strong>ir de laplanète. Logique : <strong>en</strong> <strong>2050</strong>, deux tiers desTerri<strong>en</strong>s vivront <strong>en</strong> ville (contre la moitiéaujourd’hui). C’est là que se conc<strong>en</strong>tr<strong>en</strong>tles principaux impacts écologiques durègne humain. Les <strong>villes</strong> consomm<strong>en</strong>tprès des trois quarts de l’énergie mondialeet sont responsables d’une partimportante des émissions de gaz à effetde serre.Viable, vivable et désirableA l’horizon <strong>2050</strong>, les <strong>villes</strong> europé<strong>en</strong>nesveul<strong>en</strong>t diviser par quatre leurs émissionspar rapport à 1990. C’est le « Facteur4 » : un <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t pris à l’échellede l’Union, un défi d’autant plus inéditqu’il dépasse la question – déjà ambitieuse– de l’énergie. Car, au-delà des<strong>villes</strong> « post-carbone », <strong>nous</strong> voulonsdes lieux de vie durables. Contraintesà la sobriété énergétique, <strong>nos</strong> cités doi-v<strong>en</strong>t viser le bi<strong>en</strong>-être de tous. Pour laMission prospective du ministère duDéveloppem<strong>en</strong>t durable, il s’agit de « répondreà des objectifs globaux » (climat,biodiversité, empreinte écologique),mais aussi locaux : quartiers plus d<strong>en</strong>ses,qualité de vie <strong>en</strong> hausse, transports réinv<strong>en</strong>tés,mixité sociale. Et on <strong>en</strong> oublie.La voie n’est pas tracée d’avance. Iciou là, des expérim<strong>en</strong>tations émerg<strong>en</strong>t.L’objectif : une plus grande participationdes citoy<strong>en</strong>s, davantage de solidaritégénérationnelle et sociale, des transports<strong>en</strong> commun propres, moins devoitures. Grâce aux nouvelles technologies,le télétravail offrira une alternativeaux déplacem<strong>en</strong>ts. La nature, voirel’agriculture, seront chéries. Ainsi, <strong>nos</strong><strong>villes</strong> seront non seulem<strong>en</strong>t viables, vivables,mais aussi désirables. Et, si <strong>nous</strong>voulons être prêts pour <strong>2050</strong>, la révolutioncomm<strong>en</strong>ce aujourd’hui. —Cyria Emelianoff, géographe :« une ville plus juste, plusproche et plus verte »Consommer moins et autrem<strong>en</strong>t, adapter notre mobilité:la ville durable pourrait être une révolution du quotidi<strong>en</strong>.Pourquoi la ville de <strong>2050</strong> est-elleune urg<strong>en</strong>ce ?Parce que <strong>nous</strong> sommes face à desimpasses, sociales et <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tales.Les grandes métropoles sont marquéespar la ségrégation. Dans les déc<strong>en</strong>niesprécéd<strong>en</strong>tes, les inégalités ont décru<strong>en</strong>tre pays et régions de l’Unioneuropé<strong>en</strong>ne. Mais elles se sontaccrues au niveau mondial et15Nos <strong>villes</strong> <strong>en</strong> <strong>2050</strong> hors-série terra eco octobre - novembre 2012

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