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Comment vivrons-nous dans nos villes en 2050 - Ademe

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La ville pr<strong>en</strong>d sontemps80Jean-Yves Boulin, sociologue :« Le citadin a aussi besoinde l<strong>en</strong>teur, de se poser »Des horaires adaptés, desdéplacem<strong>en</strong>ts rep<strong>en</strong>sés, maisaussi des îlots de tranquillité : laville doit conjuguer efficacité ethumanité. Sociologue, chercheurau CNRS attaché à l’universitéParis-Dauphine, Jean-Yves Boulin*décrypte les temps de la villecontemporaine.Les citadins viv<strong>en</strong>t-ils vraim<strong>en</strong>tà c<strong>en</strong>t à l’heure ?Il y a bi<strong>en</strong> une t<strong>en</strong>dance générale auxrythmes accélérés. Si l’on a un emploiet que l’on est par<strong>en</strong>t, on court toutle temps. Cela oblige à une très fortesynchronisation <strong>en</strong>tre activités professionnelleset vie privée. Et quandtout le monde débute <strong>en</strong> même tempsjohn loo - flickrsa journée, ça crée desembouteillages… Quifont perdre beaucoup detemps, tout <strong>en</strong> donnant sonrythme à la ville.En ville, perd-onla maîtrise du temps ?Tout dép<strong>en</strong>d de l’<strong>en</strong>droit où l’on habite.L’int<strong>en</strong>sité de la question n’est pas lamême <strong>en</strong> Ile-de-France, <strong>dans</strong> les métropolesrégionales ou <strong>dans</strong> les petites <strong>villes</strong>.Globalem<strong>en</strong>t, le temps des citadins estcontraint. Au travail, on exige toujoursplus de polyval<strong>en</strong>ce, <strong>en</strong> toujours moinsde temps et avec des horaires de plus<strong>en</strong> plus atypiques. Et les déplacem<strong>en</strong>tssont très chronophages, notamm<strong>en</strong>tà cause de la péri-urbanisation. Lesfemmes, plus <strong>en</strong>core que les hommes,sont soumises à la tyrannie des temps.Le temps de la ville estdonc sexué ?Oui. Les femmes accompliss<strong>en</strong>t toujoursdeux tiers des tâches domestiques, ycompris lorsqu’elles travaill<strong>en</strong>t. Elless’occup<strong>en</strong>t davantage de leurs <strong>en</strong>fants,comme de leurs par<strong>en</strong>ts, tandis quel’école, la maison de retraite ou le clubde sport ne sont pas forcém<strong>en</strong>t prochesdu lieu où elles travaill<strong>en</strong>t. Du fait dela dispersion géographique, l’<strong>en</strong>sembledu temps qu’elles consacr<strong>en</strong>t aux obligationsfamiliales a augm<strong>en</strong>té.Peut-on r<strong>en</strong>dre la vie plus facilepour ces citadines ?Les Itali<strong>en</strong>nes se sont posé cette questiondès les années 1980. Elles voulai<strong>en</strong>tagir sur les horaires du travail, maisaussi sur ceux des structures d’accueilde la petite <strong>en</strong>fance, des commerces,34 minutes C’est le temps de trajet moy<strong>en</strong> pourse r<strong>en</strong>dre à son travail <strong>en</strong> Île-de-France, contre 19 minutes <strong>en</strong>régions, pour une distance id<strong>en</strong>tique, proche de 11 kmdes transportset des loisirs, précisém<strong>en</strong>t pour pouvoirtravailler. La réflexion sur les politiquestemporelles des <strong>villes</strong> est née ainsi. Ellea porté sur l’amplitude des horairesdes services, mais aussi sur le fait deconc<strong>en</strong>trer plusieurs services <strong>en</strong> un seullieu, afin de gagner du temps.Qu’<strong>en</strong> est-il <strong>en</strong> France ?Les <strong>villes</strong> de Poitiers et de Saint-D<strong>en</strong>is, leconseil général de la Gironde et le territoirede Belfort ont adopté, les premiers, despolitiques temporelles dès 2001.Quels ont été les résultats ?Les bureaux des temps mis <strong>en</strong> place<strong>dans</strong> ces <strong>villes</strong> et ailleurs ont permisd’adapter les horaires des structuresd’accueil de la petite <strong>en</strong>fance. Parexemple, à Poitiers et à Montpellier,les horaires de cours de l’université ontété décalés. Ainsi, les transports ne sontpas pris d’assaut au même mom<strong>en</strong>t parles salariés et les étudiants. Un quartd’heure de décalage suffit à r<strong>en</strong>dre lesdéplacem<strong>en</strong>ts plus fluides et à réduireles embouteillages. Mais, pour que celafonctionne, il faut aussi négocier avec lerestaurant universitaire et ses salariés,pour décaler l’heure du déjeuner… Ilfaut de la transversalité et des pratiquesparticipatives larges.Les urbanistes pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t-ils <strong>en</strong> comptecorrectem<strong>en</strong>t la question du temps ?Non. Pourtant, elle est indissociablede celle de l’espace. A quoi81Nos <strong>villes</strong> <strong>en</strong> <strong>2050</strong> hors-série terra eco octobre - novembre 2012Nos <strong>villes</strong> <strong>en</strong> <strong>2050</strong> hors-série terra eco octobre - novembre 2012

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