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Comment vivrons-nous dans nos villes en 2050 - Ademe

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La vill<strong>en</strong>ourricièreVille du futureUn parkingintellig<strong>en</strong>tpage 65d’Agrocampus-Ouest, à R<strong>en</strong>nes,ont voulu <strong>en</strong> avoir le cœur net.Deux promos ont planché sur les capacitésdu territoire de R<strong>en</strong>nes Métropole(37 communes) à alim<strong>en</strong>ter ses habitants.Comme cette ville a fait le choixd’un développem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> forme d’archipel,l’agriculture, <strong>en</strong>core prés<strong>en</strong>tesur l’aire urbaine, se répartit <strong>en</strong>tre unc<strong>en</strong>tre-ville d<strong>en</strong>se (plus de 200 000habitants) et des bourgs satellites (quiréuniss<strong>en</strong>t aussi 200 000 habitants).Haro sur les protéinesAprès avoir <strong>en</strong>quêté surla production et les circuitsexistants, les étudiantsingénieurs ont établides scénarios prospectifs.Celui de l’autonomiemontre que R<strong>en</strong>nesMétropole pourrait s<strong>en</strong>ourrir <strong>en</strong>tièrem<strong>en</strong>t avecses terres, passées <strong>en</strong> agriculture biologique,à condition de créer une couronnede 6,3 km de large autour del’agglomération et de transformer lamanière de produire et de consommer.Il s’agirait de grignoter de lasurface cultivable partout où c’estpossible : un tiers des forêts pourraitproduire des fruits à coque, et lemaraîchage devrait occuper 40 % desjardins, la moitié des squares et 60 %52 53des toits. Mais il faudrait égalem<strong>en</strong>tréduire le gaspillage alim<strong>en</strong>taire, de30 % aujourd’hui à 20 % demain. Et,<strong>en</strong>fin, transformer son alim<strong>en</strong>tation,<strong>en</strong> diminuant la ration de protéines,notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> divisant par deux laconsommation de viande.« Techniquem<strong>en</strong>t, c’est possible ! lanceCatherine Darrot, agronome et sociologue,qui a piloté le projet « R<strong>en</strong>nes,ville vivrière ». Mais les <strong>en</strong>quêtes sociologiquessont plus contrastées. » Dufantasme à la mise <strong>en</strong> œuvre, il y a unmonde. Car quelle est la capacité réelledes Bretons à moins consommer decharcuterie, par exemple ? Ou <strong>en</strong>core,quelles pourrai<strong>en</strong>t être les conséqu<strong>en</strong>cessociales et économiques d’un amalgame<strong>en</strong>tre jardinage vivrier et agricultureprofessionnelle ?Pour Roland Vidal, ingénieur de rechercheà l’Ecole nationale supérieuredu paysage deVersailles,c’est l’une desquestionsles plus aiguësqui se pos<strong>en</strong>tpour réconcilierville etagriculture :« L’agricultureest toujours mieux ailleurs qu’<strong>en</strong> ville !Ce qu’il faut, c’est gérer l’interface <strong>en</strong>treles deux, appr<strong>en</strong>dre réellem<strong>en</strong>t aux citadinsà reconsidérer leur campagne. »Les urbains prét<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t vouloir serapprocher des agriculteurs. Maisla ville, elle, ne cesse de s’étaler. Sanssourciller, le chercheur remise lesv<strong>en</strong>tes à la ferme et autres paniers biosau rang de démarches sympathiques,mais inefficaces.« L’agriculture est toujoursmieux ailleurs qu’<strong>en</strong> ville !Ce qu’il faut, c’est gérerl’interface. »La gouvernance alim<strong>en</strong>taire des métropolesne se joue plus au niveaumicro-local : il s’agit d’élargir l’échelle.« Autour de Paris, toutes les terresmaraîchères ont été consommées par laville il y a c<strong>en</strong>t cinquante ans, expliqueRoland Vidal. Est-il pour autant judicieuxde vouloir réimplanter le maraîchagesur les terres du bassin parisi<strong>en</strong>,edhral - flickr / lesekovores.com40 % des jardins, 50 % des squares et 60 % des toits : c’est la surfaceque devrait occuper le maraîchage à R<strong>en</strong>nes pour contribuer à r<strong>en</strong>dre la ville autosuffisantequi sont les meilleuresterres céréalières du monde ? » Dansle bilan <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tal d’un légumequi atterrit <strong>dans</strong> notre assiette,le transport ne pèse que 15 %, quandla culture elle-même – et notamm<strong>en</strong>tles intrants – <strong>en</strong> constitue la majeurepartie. Autrem<strong>en</strong>t dit, ne vaut-il pasmieux nourrir la ville avec des d<strong>en</strong>réesproduites durablem<strong>en</strong>t, mais plusloin, que de cultiver des tomates localem<strong>en</strong>t,chauffées sous serres et élevéesà grands jets de fertilisants ?C’est aussi <strong>en</strong> élargissant l’échelle queles équipes de Gilles Bill<strong>en</strong>, chercheurau CNRS et spécialiste du rôle hydriqueet nourricier des territoires, sesont p<strong>en</strong>chées sur l’empreinte alim<strong>en</strong>tairede Paris. Dans leur ligne de mire,les flux agricoles mesurés <strong>en</strong> fonctionde leur cont<strong>en</strong>u <strong>en</strong> azote, et une question: la capitale est-elle condamnée,tout comme la Rome impériale qui faisaitv<strong>en</strong>ir son blé d’Egypte, à dép<strong>en</strong>dred’échanges mondialisés pour nourrirses habitants ? En deux siècles, la populationde la métropole a été multipliéepar 15 ; la demande alim<strong>en</strong>taireexercée sur les territoires qui l’<strong>en</strong>tour<strong>en</strong>tpar 25, les Parisi<strong>en</strong>s ayant doublé leurtaux de consommation de protéines.Le lait qui parcourt 660 kmLes distances parcourues par les alim<strong>en</strong>tsont augm<strong>en</strong>té. A l’époque dela Révolution française, les fruits etles légumes prov<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t d’un rayonde 87 km autour de la ville, le grainde 100 km et la viande de 255 km.Aujourd’hui, les céréales provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>ttoujours <strong>en</strong> grande majorité du bassinparisi<strong>en</strong>. Mais la viande et le lait,du Grand-Ouest et du Nord, soit <strong>en</strong>moy<strong>en</strong>ne 660 km. Les fruits et les légumesparcour<strong>en</strong>t 790 km, <strong>en</strong> t<strong>en</strong>antcompte des importations étrangères.Au final, 70 % de l’approvisionnem<strong>en</strong>tparisi<strong>en</strong> vi<strong>en</strong>t d’un grand quart nordouest.Le bassin de la Seine n’assurequ’à peine plus de la moitié des besoinsde la capitale. Et il exporte 80 %de sa production végétale. « L’aired’approvisionnem<strong>en</strong>t de Paris a augm<strong>en</strong>téà cause de la spécialisation desterritoires, qui sont à l’origine dela rupture des li<strong>en</strong>s <strong>en</strong>tre la villeA gauche :potager du jardindes plantesde Paris.A droite : modulesde ferme urbainedes Ekovores.Nos <strong>villes</strong> <strong>en</strong> <strong>2050</strong> hors-série terra eco octobre - novembre 2012 Nos <strong>villes</strong> <strong>en</strong> <strong>2050</strong> hors-série terra eco octobre - novembre 2012

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