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Comment vivrons-nous dans nos villes en 2050 - Ademe

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La vill<strong>en</strong>ourricière48Dans le v<strong>en</strong>tre de la villeEn scrutant ce que « mang<strong>en</strong>t » Paris et R<strong>en</strong>nes, des chercheursont imaginé comm<strong>en</strong>t elles pourrai<strong>en</strong>t dev<strong>en</strong>ir autosuffisantes.Par CÉCILE CAZENAVEPantagruel peut aller serhabiller. Son chall<strong>en</strong>gerest une ogresse. Elledévore chaque année58 000 tonnes de tomates,44 000 tonnes de carottes et42 000 tonnes de haricots verts. Voilàpour les légumes. Elle termine son repaspar quelques fruits : 165 000 tonnesde pommes, 55 000 tonnes de bananeset 45 000 tonnes d’oranges. Le nomde cette géante à l’appétit démesuré ?Paris ! Les 12 millions d’habitants deUne bananeraie sur les Champs-Elysées ?C’est le projet fou de l’ag<strong>en</strong>ce SOA.la zone la plus urbanisée de France<strong>en</strong>gloutiss<strong>en</strong>t chaque année plus de900 000 tonnes de fruits et légumes.Les champs qui <strong>en</strong>tour<strong>en</strong>t la capitale,eux, n’<strong>en</strong> produis<strong>en</strong>t pas même unsixième. La région parisi<strong>en</strong>ne est toutjuste autosuffisante… <strong>en</strong> salade ! Leslocavores ont du mouron à se faire. Siun jour les réservoirs d’ess<strong>en</strong>ce étai<strong>en</strong>tvides, les routes désertées, les aéroportsbloqués, bref, si la nourriture nev<strong>en</strong>ait plus à lui, le Parigot <strong>en</strong> seraitilréduit au sandwich laitue ? La Villelumière se mangera-t-elle un jour lesdoigts d’avoir eu la peau des paysansmaraîchers de ses banlieues ?Au-delà de Paris, la question de l’approvisionnem<strong>en</strong>t<strong>en</strong> vivres préoccupesérieusem<strong>en</strong>t les métropoles de laplanète. En <strong>2050</strong>, il y aura 6 milliardsd’urbains sur le Globe (lire <strong>en</strong> pages 16et 17) et le baril de pétrole aura flambé.De quoi s<strong>en</strong>sibiliser les architectes etles designers de tout poil à la cause potagère.Les projets de fermes verticalesou mobiles fleuriss<strong>en</strong>t désormais sur lebitume planétaire. En France, l’ag<strong>en</strong>ced’architecte SOA a fait fureur avec leconcept de « tour vivante », lors d’unconcours pour la ville de R<strong>en</strong>nes. Elleimagine aujourd’hui des bananeraiesdr / www.ateliersoa.frlesekovores.com / drEn haut : des barges-potagers surles rives de la Loire par les Ekovores(Faltazi). En bas : la ferme Lufa surun toit de Montréal. L’agricultureinvestit la ville.sur les Champs-Elysées ! A Nantes, lecollectif de designers Faltazi promeutdes jardins familiaux flottants, des ruchersde ville sur pilotis ou des conserveriesd’immeuble.Certaines de ces folies maraîchèrespr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t racine. A Montréal, la plusgrande ferme commerciale du mondeproduit, sur un substrat de fibres d<strong>en</strong>oix de coco et de mousse de tourbe,huit sortes de basilic, de la roquette, destomates et des fraises,toute l’année. Tout <strong>en</strong>restant discrète sur sesdép<strong>en</strong>ses énergétiquesglobales. « Le bilan carboneapparaît rarem<strong>en</strong>t<strong>dans</strong> les motivations des habitants pourpratiquer ou acheter des légumes issusd’une agriculture urbaine », expliqueChristine Aubry, agronome, spécialistedes circuits courts à l’Institut nationalde la recherche agronomique (Inra).Des potagers bi<strong>en</strong> maigresPrincipale motivation des citadins :une alim<strong>en</strong>tation de qualité – <strong>en</strong> oubliantsouv<strong>en</strong>t la pollution des solsurbains – et un li<strong>en</strong> avec le mondeagricole. Paniers paysans, v<strong>en</strong>te directe,jardins partagés : <strong>en</strong> appar<strong>en</strong>ce,ils <strong>en</strong> redemand<strong>en</strong>t. Mais la réalitéreste maigre. Pr<strong>en</strong>ons les Associationspour le mainti<strong>en</strong> d’une agriculturepaysanne, les Amap. En Ile-de-France,les 106 existantes fourniss<strong>en</strong>t à peine50 000 personnes. Quant aux potagersde ville et autres jardins partagésde la région, ils couvrirai<strong>en</strong>t moinsde 50 hectares et alim<strong>en</strong>terai<strong>en</strong>t12 000 personnes, soit un Francili<strong>en</strong>sur 1 000… « L’intérêt principal de cesdémarches est d’interroger les autoritéssur les stratégies alim<strong>en</strong>taires globalespour leur ville, confirme l’agronomeChristine Aubry. De plus, ces circuitsdép<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t surtout de la pér<strong>en</strong>nité del’agriculture aux portes des <strong>villes</strong>, et c<strong>en</strong>’est pas donné. »Les carottes sont cuites : la ville n’aaucune chance de produire ellemêmece qu’il lui faut pour se nourrir.Mais son territoire agricole lepeut-il ? Les élèves ingénieursLa région parisi<strong>en</strong>ne est tout justeautosuffisante… <strong>en</strong> salades ! Les locavoresont du mouron à se faire.49Nos <strong>villes</strong> <strong>en</strong> <strong>2050</strong> hors-série terra eco octobre - novembre 2012Nos <strong>villes</strong> <strong>en</strong> <strong>2050</strong> hors-série terra eco octobre - novembre 2012

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