On a marché surla ville durable265. Robin Chasechasse les voitures« 6 597 personnespartag<strong>en</strong>t 1 082 voitures<strong>en</strong> France. » C’estl’une des personnalitésles plus influ<strong>en</strong>tes dela planète, selon lemagazine Time, qui<strong>nous</strong> l’appr<strong>en</strong>d. RobinChase, créatrice deBuzzcar, une plateformed’autopartage, croit<strong>en</strong> la consommationcollaborative mâtinée d<strong>en</strong>ouvelles technologies.Son credo, elle l’a déjàappliqué aux Etats-Unisavec Zipcar, un principede location ponctuellede voiture <strong>en</strong> ville. Uncarton. Et voici v<strong>en</strong>irBuzzcar, qui va <strong>en</strong>coreplus loin. Les particuliersse lou<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre euxleurs véhicules grâceà une application poursmartphone. Chaquevoiture partagéeremplace <strong>en</strong>tre 4 et8 véhicules et épargne1,2 tonne de CO 2paran et par usager. Foide Robin ! — C.C.www.buzzcar.comMichael Brownlee,un ambitieux au pays du pétroleOu comm<strong>en</strong>t prév<strong>en</strong>ir la fin du pétrole et lechangem<strong>en</strong>t climatique <strong>en</strong> sout<strong>en</strong>ant l’agriculturelocale, levier le plus efficace à court terme.Se libérer du pétrole au paysdes drive-in et de l’ess<strong>en</strong>ce peuchère ? Mission impossible !Sauf que Michael Brownle<strong>en</strong>’est pas de cet avis. « C’est ceà quoi je me suis préparé toutema vie », précise sur son blog cetanci<strong>en</strong> journaliste. Adepte despréceptes de Rob Hopkins surles « <strong>villes</strong> <strong>en</strong> transition» (lirep. 25), cet homme à la longuetignasse blanche et aux lunettesrondes est un des fondateursdu mouvem<strong>en</strong>t TransitionUS. Il est aussi « consultant<strong>en</strong> transition » pour sa ville,Boulder, <strong>dans</strong> le Colorado. Sonobjectif consiste à passer d’uneconsommation annuelle de neufbarils de pétrole par personne,à un seul. Ambitieux... Mais leterrain est favorable. Dès 2002,cette ville de 100 000 habitantsa adopté la résolution dite« de Kyoto » pour réduire sesémissions de gaz à effet de serre.Elle est aussi la première villedes Etats-Unis à avoir voté, <strong>en</strong>2006 et par référ<strong>en</strong>dum, unetaxe carbone. S’il est difficilede faire r<strong>en</strong>oncer les habitantsà leur voiture, <strong>en</strong> matière d<strong>en</strong>ourriture, Michael Brownleeles a persuadés de préférer laproduction locale. Le succès estlà et les « Community supportedagriculture », l’équival<strong>en</strong>t de<strong>nos</strong> Associations pour lemainti<strong>en</strong> d’une agriculturepaysanne, explos<strong>en</strong>t à traverstout l’Etat. — A.B.bit.ly/MLbeTL (<strong>en</strong> anglais)drJean-François Caron, un maireécolo au milieu des minesJean-François Caron, maire de Loos-<strong>en</strong>-Gohelle, a transformé un territoiremartyrisé <strong>en</strong> laboratoire du développem<strong>en</strong>t durable.Autre combat réussi de Jean-François Caron,l’inscription du bassin minier au patrimoinemondial de l’Unesco, <strong>en</strong> 2012.Loos-<strong>en</strong>-Gohelle, <strong>dans</strong> le Pas-de-Calais, 7 000 âmes, 7 terrils. « Ici, la nondurabilitécrevait l’écran. Finalem<strong>en</strong>t,c’était une chance », dit Jean-FrançoisCaron, le maire, avant d’énumérer « lesmines de charbon qui ont fermé, les problèmesde santé et les paysages agressés »dont il a hérité <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant la tête de lacommune <strong>en</strong> 2001. Naturaliste <strong>en</strong>gagé,né <strong>dans</strong> ce « territoire martyrisé », ilmène depuis plus de dix ans une révolutionaujourd’hui érigée <strong>en</strong> modèle.Avec l’accord des Loossois, invités àimaginer les politiques publiques quiLes factures de chauffagefond<strong>en</strong>t, les abeilles et les pics-vertsrevi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t.les touch<strong>en</strong>t, il a instauré un systèmede récupération des eaux de pluie surles bâtim<strong>en</strong>ts publics et a généralisél’écoconstruction. A la clé : des facturesde chauffage qui fond<strong>en</strong>t ou le retourdes abeilles et des pics-verts, r<strong>en</strong>du possiblepar l’aménagem<strong>en</strong>t d’une ceintureverte pour les balades à pied et à vélo.C’est aussi une manière de créer desemplois. Un anci<strong>en</strong> site minier a étéconverti <strong>en</strong> pôle de compétitivité derecyclage des déchets et la ville a initiéun pôle d’excell<strong>en</strong>ce d’éco-activités.« Le développem<strong>en</strong>t durable appliqué àl’échelle locale est imm<strong>en</strong>sém<strong>en</strong>t populaire.Il est perçu comme du bon s<strong>en</strong>s, pascomme une idéologie », explique Jean-François Caron. En 2008, il a été rééluavec 82 % des suffrages. — A.B.bit.ly/LBQXjR27jeremy papassoAndre de Albuquerque, robin des bois des favelasAndre Cavalcanti de Albuquerque, avocat de formation, a fondé <strong>en</strong> 2001, au Brésil,l’<strong>en</strong>treprise sociale Terra Nova. Celle-ci aide les habitants des favelas à décrocher les droitsde propriété des terres qu’ils occup<strong>en</strong>t illégalem<strong>en</strong>t. Terra Nova leur garantit un prêt afinqu’ils puiss<strong>en</strong>t racheter à un prix modéré les terrains et les relier aux réseaux d’eau etd’électricité. Plus de 30 000 familles ont déjà bénéficié de cette médiation. — A.B.www.grupoterranova.comNos <strong>villes</strong> <strong>en</strong> <strong>2050</strong> hors-série terra eco octobre - novembre 2012
On a marché surla ville durableBjarke Ingels,archi-durable28Jeans-baskets et cheveuxébouriffés, Bjarke Ingelsa l’allure d’un jeunepremier. Pourtant, à38 ans, il n’a plus ri<strong>en</strong> dunovice. Associé principalde l’ag<strong>en</strong>ce danoise BIG(Bjarke Ingels Group), il està l’origine d’un r<strong>en</strong>ouveauarchitectural <strong>en</strong> intégrantle développem<strong>en</strong>t durableà tous les niveaux, de laréflexion à la conception.Ingels privilégie toujoursl’ori<strong>en</strong>tation plein sud,utilise des matériauxpeu chers et recyclableset aménage des lieuxde r<strong>en</strong>contre. Il aremporté de nombreuxprix internationaux,notamm<strong>en</strong>t pour sesimmeubles-<strong>villes</strong>, quiréinv<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t la vie citadine.Parmi ses réalisations,on peut citer la Montagneou le Grand huit, visiblesà Cop<strong>en</strong>hague. — A.B.www.big.dk (<strong>en</strong> anglais)Marcelo Ebrard : sous le planvert de MexicoL’ ex-maire de Mexico a lancé la mégalopole sur la routede la lutte contre le réchauffem<strong>en</strong>t climatique.« Nous n’avons plus detemps à perdre et pourtant<strong>nous</strong> <strong>en</strong> perdons ! Ce n’est pasle mom<strong>en</strong>t de parler. C’estle mom<strong>en</strong>t d’agir ! » QuandMarcelo Ebrard, 53 ans,a prononcéces mots, <strong>en</strong>juin dernierau sommetRio + 20, ilétait maire deMexico. C’étaitson dernier cri du cœur avantla fin de son mandat. Il a,depuis, été remplacé à la têtede l’agglomération de 21 millionsd’habitants par MiguelAngel Mancera. Entre 2006 et2012, Ebrard a t<strong>en</strong>té de r<strong>en</strong>dreécologique cette mégapoleconnue pour sa pollution etson chaos automobile. Sousson autorité, Mexico – qui àelle seule génère 1,5% des gazà effet de serre de la planète – aadopté un « plan vert », dotéd’un milliard de dollars par an.Entre autres mesures, 500 taxisélectriques ont été incorporés àla flotte de la ville ; de nouvelleslignes de métro et7 priorités : conservationdes sols, espaces publics, distribution del’eau, transports, pollution de l’air, gestiondes déchets et énergies alternatives.de trolleybus électriquesont été lancées ; près de200 stations de vélos <strong>en</strong> libreserviceinstallées ; le tri sélectifobligatoire a été instauré.Clou de son effort de dépollutionde la capitale : la constructionprochaine d’une c<strong>en</strong>traleélectrique alim<strong>en</strong>tée par lesdétritus de la plus grandedéchetterie. Le successeurd’Ebrard poursuivra-t-il surcette lancée ? Le chantier esttitanesque. — A.B.bit.ly/M9UBD9 (<strong>en</strong> espagnol)jacob galtt / dr