Les vieux vergers disparaîtront-ils bientôt, en toute ... - natagora.org

Photo 1 : Natagora7 avril 2009COMMUNIQUÉ DE PRESSELes vieux vergers disparaîtront-ils bientôt,en toute légalité, de nos campagnes ?Un verger encore détruit sans ménagement à Blegny(Pays de Herve - Province de Liège)Un agriculteur vient d’arracher plus de 50 vieux arbres fruitiers à Blegny envue de reconvertir la parcelle en un champ de maïs. Cet acte dommageableest malheureusement légal. En effet, en Région wallonne, la législationincite à planter de nouveaux vergers mais elle ne protège pas lesderniers d’entre eux !En 50 ans, la superficie occupée par les vergers hautes tigestraditionnels a diminué de plus de 99%*. Outre la perte occasionnée enterme de variétés fruitières et de patrimoine agricole, de la disparition desvergers découle une perte d’habitats pour certaines espèces comme lemoineau friquet, le rouge-queue à front blanc, le pic épeichette ou le torcolfourmilier. C'est aussi le cas de la chouette chevêche, qui niche dans lescavités des arbres fruitiers. Elle a vu sa population se réduire fortement dansles années 70 et actuellement celle-ci se stabilise grâce à la pose de nichoirs.

À Blegny, en Pays de Herve, les vergers n’échappent pas à la tendanceTrait rouge :délimitations(à gauche en1947, à droite en2000) du verger àBlegny où50 arbres ont étédétruitsrécemment sansménagement

Il y a quelques jours, l’un des vergers rescapés a également disparu au profit d’un futur champde maïs. Saccage ? Oui, mais légal !En effet, à l’heure actuelle les vergers ne sont pas protégés. La politique de la Régionwallonne consiste exclusivement à inciter le citoyen à planter ou maintenir les vergers. Ainsi desmesures agri-environnementales priment les vergers pour un montant de 25 euros par 10arbres. Et la Région wallonne subsidie leur plantation.Mais aucun texte juridique, pas plus que la conditionnalité des aides en agriculture, n’interdit ladestruction des vergers. La législation en vigueur et notamment le Code Wallon del’Aménagement du Territoire, de l’Urbanisme et du Patrimoine protège les haies et lesalignements d’arbres pour autant que ceux-ci constituent des alignements ou rangées comptantun minimum de 10 arbres avec une distance maximale de 10 mètres entre eux. C’est rarementle cas des vergers qui poussent dès lors en terrain juridique instable.Pour Natagora, association de protection de la nature, l’exemple de Blegny rappelle que lesincitants financiers ne sont pas toujours suffisants et que la loi du marché et de larentabilité ne fait guère cas de la préservation de notre patrimoine naturel.* J-L. Coppée et C. Noiret, Les vergers traditionnels et les alignements d’arbres têtards,collection « Nature et Forêts », n°2, SPW, 2008. Le graphique ainsi que les deux IGN sontégalement extraits de cet ouvrage.Contacts :- Marie Mahy au 081/830 573 ou marie.mahy@natagora.be- Jean-Philippe Demonty au 087/66 29 66Photo 2 : NatagoraPhoto 3 : Natagora

Note à l'attention des journalistes :Afin d'illustrer ce communiqué de presse, n'hésitez pas à télécharger :- Photo 1 (2,45 Mo)- Photo 2 (2, 09 Mo)- Photo 3 (1,87 Mo)Photos : Natagora- Logo Natagora en CMYKLes visuels en CMYK ne sont pas visibles dans certains navigateurs, si c'est le cas, il vous suffitde faire un clic droit et d'enregistrer le lien.Natagora est une association de protection de la nature active en Wallonie et àBruxelles. Avec un grand objectif : enrayer la dégradation de la biodiversité etreconstituer un bon état général de la nature, en équilibre avec les activitéshumaines. Natagora acquiert des réserves naturelles (plus de 4000 hectares)et organise, tout au long de l’année, des balades de découverte de la nature,des chantiers de gestion d’espaces naturels, des stages, des formations…