ES abords d'un village dans le Languedoc

DCODAT Df 5f UfhACLe Cceur du moulinJacques Jean-Sebastien BouMarie Sophie Marin-DegorLe Meunier Pierre-Yves PruvotLa Mere Marie-Therese I

FONTAINES OCCITANES DANS LEVENT D'AUTANJacques TchamkertenSi vous correspondez avec D6odat de S6verac, dites-luiqu'il ne me croie pas assez stupide pour avoir 6t6 insensible dI'envoi qu'il m'a fait. I1 fait de la musique qui sent bon, et I'ony respire 2 plein coeur.Lenre de Claude Debussy i Louis Laloy, 28 aodt 1905Cette N bonne odeur *, celebree par I'auteur de La Mer,valait sans doute B ses yeux bien plus que les merites conjuguesde maintes sonates et symphonies sorties des officinesde la Schola Cantorum. Pourtant, sortie de son contexte, cettea petite phrase. contribuera sans doute i confiner Deodatde Severac dans une reputation de musicien mineur, limit6i I'expression d'un regionalisme certes savoureux, mais sansgrande portee. Regrettable erreur de jugement qui portera troplongtemps prejudice i I'un des compositeurs franqais les plusoriginaux et les plus naturellement musiciens de la premieremoitie du vingtieme siPcle.Marie Joseph Alexandre Deodat, baron de Severac nait iSaint-Felix-Lauragais, non loin deToulouse, le 20 juillet 1872.II accomplit ses etudes secondaires et reqoit sa premiere formationmusicale serieuse B I'fcole royale militaire de SorPze.Pour satisfaire la volonte paternelle, il frequente la Facult6 dedroit de Toulouse, puis en 1893, entre au Conservatoire decette mCme ville. Sa vocation musicale s'imposant toujoursplus - il compose d6ji en dilettante depuis plusieurs annees- Severac s'installe en 1896 i Paris et s'inscrit 3 la ScholaCantorum, nouvellement fondee, ob il reqoit, pour le contrepointet la composition, I'enseignement de Vincent d'lndy.Rapidement, la musique pour piano devient son mode d'expressionde predilection. Apres une Sonate, travail d'etudeplus que partition reellement accomplie, il donne plusieursgrands cycles inspires par son midi natal qui, par leur saveur,la generosite de leur materiau melodique et I1ing6niosit6 deleur ecriture pianistique les classent parmi les chefs-d'aeuvredu piano francais: Le Chant de la terre (1900), En Languedoc(1904), Cerda5a (191 I), Sous les lauriers-roses (1919),auxquelles s'ajoutent diverses pieces isolees dont les admirable~Baigneuses au soleil (1908). Les autres facettes de laproduction de Severac sont constituees par de fort belles melodies,des pages chorales religieuses et profanes, ainsi quede la musique scenique. La nature quelque peu indolente dumusicien nous a helas prives de nombreuses pages que cetimprovisateur hors pair avait entierement composees, maisneglige de coucher sur le papier. Par ailleurs, un assez grandnombre de ses compositions ont 6t6 perdues et nous sontconnues aujourd'hui uniquement par leurs titres. Peu attirepar la vie de la capitale, le compositeur s'installe des 191 0B Ceret (Pyrenees Orientales), et s'investit sans cornpter dansla vie musicale de sa region d'adoption. C'est dans cette villequ'il meurt pr4matur6ment, le 24 mars 1921.Le regionalisme occupe une place non negligeable dansle paysage litteraire fran~ais dPs le milieu du xlxe sihcle. Sonr8le est particulierement important dans le sud du pays, avecI'action de Frederic Mistral et de I'6cole du felibrige, ceuvranti la renaissance de la langue et de la culture occitane. Cemouvernent n'est pas denue d'arrihre-plans politiques, et unCharles Maurras -membre de la Societe felibre de Parisferade I'affirmation de I'identite latine de la France un desfondements de sa doctrine. Le regionalisme, en tant que vecteurdu culte de la terre et de la Patrie, devient I'une des composantesdu nationalisme franqais. Ce dernier est au centre dela pensee devincent d'lndy, fondateur de la Schola Cantorum,dont I'un des buts implicites est la regeneration de la musiquefranqaise i travers Ifetude des maitres anciens, du plain-chant,mais aussi du chant populaire. Si, parmi ses disciples de lapremisre heure, un Roussel ou un Magnard se demarquentdes vues oolitiaues , , de leur maitre. celles-ci sont ~artaeees oarr w ,la plupart de ses 6lsves. Deodat de Severac ne fait pas exceptioni la rPgle: royaliste, sympathisant de !'Action franqaise,

il ne suivra neanmoins pas d'lndy dans son antisemitisme etses positions violemment antidreyfusardes; ses convictions setraduiront de maniere avant tout artistique, par I'affirmationd'une identit6 mediterraneenne a I'interieur de sa propre musique.En effet, toute la musique de Severac est impregnee parson amour du Languedoc puis de la Catalogne, au folklore delaquelle il emprunte volontiers des mClismes dans ses compositionspour piano. Par ailleurs, il renonce tres rapidementi I'usage de la forme bithematique pour privilegier des structureslibres, dans lesquelles sa poktique imagination creatricepeut s'epanouir sans retenue.L'un des aspects les moins connus de I'ceuvre de Severacest sa production pour le theatre. Elle consiste en quelquesmusiques de scene, ainsi qu'en deux importantes partitionspour des spectacles de plein-air, la Fille de la Terre, et surtoutH6liogabale, une colossale tragedie lyrique unissant chant,danse et declamation, donnee aux Arenes de Beziers -6phCmereK Bayreuth franqais.- en 6t6 1910. Dans le domaine duthedtre lyrique proprement dit, si I'on excepte I'opera-bouffeinacheve Le Roi Pinard, et les Antibel, drame lyrique dont ilne nous est rien parvenu, la seule contribution de Deodat deSCverac est Le Cceur du moulin.Malgre un impressionnant renouveau de la musiqueinstrumentale, lie i la fondation de la Societe Nationale deMusique en 1871, le theatre lyrique domine la vie musicalefranqaise en ce debut de vingtieme siecle. Apres le regnesans partage des operas historiques ou antiques, un nouveaucourant se fait jour avec le naturalisme. Moins centre que leverisme italien sur des arguments en forme de r tranches devie n, le naturalisme vise neanmoins i mettre en scene despersonnages prenant leurs racines dans la realitb, m6me-onle verra notamment dans les operas d'Alfred Bruneau sur deslivrets d'imile Zola- si Ir616ment syrnbolique y joue souventun rBle de premier plan. Dans cette optique, la terre yest omnipresente, soit en tant que decor (Le Chemineau deXavier Leroux, Xavi6re de Theodore Dubois, La L6preuse deSylvio Lazzari, Le Juif polonais de Camille Erlanger), en tantqu'element symbole de la fecondite et du travail des homrnes(Messidor d'Alfred Bruneau) ou comrne pBle d'attraction irresistibleincluant parfois une dimension redemptrice (Saphode Jules Massenet, Le Mas de Joseph Canteloube, Le Pays deGuy Ropartz). C'est i cette derniere categorie qu'appartientLe Cceur du moulin.En 1896, i Toulouse, parait Le Retour, piece en un acted'un jeune auteur de dix-neuf ans, Maurice Magre (1877-1941 ). itonnant parcours que celui de ce romancier, poete,auteur de theatre, qui durant sa jeunesse mene une vie libertine-se plongeant 2 la fois dans la volupte et les paradisartificiels- dont son ceuvre se fait le reflet. Peu i peu, il renoncei cette existence debridee pour se preoccuper toujoursdavantage d'esoterisme, acquerant une certaine celebrite parses romans dans lesquels il fait revivre 1'6popee cathare. Commepogte et comme dramaturge, il collabore avec plusieursmusiciens dont Severac, Reynaldo Hahn, Andre Gailhard et ...Kurt Weill dont il hitles textes de deux chansons creees parLys Gauty.Severac semble avoir entretenu des liens d'amities avecI'ecrivain dPs ses annees toulousaines. Les deux hommess'installent presque en m6me temps i Paris oh, en 1897 S6-verac compose une Chanson de Blaisine pour une piece deMagre. C'est probablement au debut de 1901 que le musiciencommence i travailler sur Le Retour pour en tirer un dramelyrique en un acte, sans doute acheve en 6t6 1902; il est alorsen mesure de soumettre I'ouvrage i d'lndy, songeant mCme,suivant la suggestion de son maitre, i le proposer au thedtrede la Monnaie de Bruxelles. Durant I'annee 1903, Severacet Magre remanient leur drame qui s'agrandit d'un secondacte et subit d'abondantes modifications. Dans une lettre du9 decembre 1903 i Rene de Castera, le compositeur annonceI'achevement de la nouvelle version. II fait Cgalement part dela modification probable du titre en Le Moulin ou Le ChatHuant. Une semaine plus tard, I'oeuvre reqoit son titre definitif,Le Cceur du moulin, sous lequel Severac la presente auConcours musical de la ville de Paris. Ce dernier sera remport6par deux anciens elitves de Cesar Franck, Charles Tourne-

mire et Gabriel Pierne, mais la partition de Severac interessevivement Andre Messager, membre du jury. Le compositeurfait conna?tre I'ouvrage i diverses personnalites musicales, telClaude Debussy qui lui recommande de la presenter i AlbertCarre, directeur de !'Opera-Comique, dont Messager est luim6medirecteur de la musique. Apres de nouveaux remaniements,effectues en automne 1905, puis quelques auditionsdonnees dans des salons parisiens, Le Cceur du moulin estinterpret6 devant Carr6, le 12 fevrier 1906, chez Misia EdwardsGodebska, sa dedicataire et future protectrice de Sergede Diaghilev. Le directeur semble enthousiasme et s'engageaussit6t i monter la piece. Pourtant les tribulations des auteurssont loin d'6tre terminees.Prevues initialement pour I'automne 1906, les representationsn'auront finalement lieu -suite aux tergiversations deCarre- que trois ans plus tard. Pendant ce temps, Magre etSeverac ajoutent de nouvelles scenes (notamment la F6te desTreilles, au debut du deuxieme acte) et remanient une fois deplus leur ouvrage, au point que le musicien peut affirmer, le 7decembre 1908, i son ami Carlos de Castera qu'il n'en reconnaitran que les chceurs et quelques autres passages n. L'opera,qui reqoit le sous-titre de u piece lyrique en deux actes n entreenfin en repetitions en octobre 1909. La distribution envisageeest prestigieuse: Marguerite Carre est pressentie pour ler6le de Marie, Jean Perier pour celui de Jacques et le spectacledoit 6tre dirige par Fran~ois Ruhlmann. Pourtant, les r6-les principaux sont en fin de compte attribues i d'autres artistes:Berthe Lamare incarne Marie, Suzanne Brohly, la mere,Maurice Coulomb, Jacques, FelixVieuille-qui a tree le r6led'Arkel dans Pell6as etM6lisande-est levieux Meunier; toussont places sous la direction de Louis Hasselmans, qui dirigeraegalement I'annee suivante les representations d'H6liogabale.La creation i lieu le 8 decembre 1909 et fait spectacle avecMyrtil d'un certain Ernest Garnier. Bien qu'habile metteur enscene, Albert Carre ne semble pas avoir port6 un grand creditau Cceur du moulin dont il coupe entierement la Danse desTreilles au grand dam des auteurs. Malgre le succes initial, ille retirera au bout de quatorze representations et, durant sonlong regne i la tete de I'Opera-Comique, ne le reprendra jamais.L'ceuvre sera redonnee au debut de 1913 iToulouse, auThCdtre du Capitole; depuis lors, elle ne semble plus jamaisavoir 6t6 mise en scene.Deux constantes se degagent, i la lecture des critiquesqui accueillent la creation du Cceur du Moulin: les restrictionsenvers un livret jug6 peu efficace dramatiquernent, maisn6anmoins propice i la musique, ainsi que I'adhesion quasiunanime i la partition. Celle-ci est louee pour sa fraicheur, sapoesie et, comrne le releve Gabriel Faurb, dans sa chroniquedu Figaro, uon n'y surprend aucune mollesse d'accent, aucunverbiage inutile, mais une grdce, une verve et souvent uneforce veritables n. Les comrnentateurs soulignent i quel pointla musique semble faire corps avec les paysages et les gensdu Languedoc, et Gaston Carraud, dans la revue SIM resumeadmirablement ce qui en fait la force: nCe qu'il y a de discret,de contenu dans son emotion ne la rend que plus efficace.Son expression est directe. Elle atteint le fond du cceur. Chaquemot, chaque geste, est empli de sens par la musique; etc'est avec une pitoyable douceur qu'elle nous decouvre lessentiments des personnages. rCertes, I'on peut reprocher au livret une prbciosit6 delangage peu en rapport avec la nature des personnages. Farailleurs, ceux-ci manquent quelque peu de relief et leurs caracteressont assez ma1 definis. De plus, la presence de voixsurnaturelles, symbolisant I'Pme du pays et se melant auxpersonnages reels, apparalt peu convaincante sur le plandramaturgique. Le texte de Magre n'est cependant pas denuede qualites et son principal merite est de sewir d'ecrin au g6-nie poetique de Severac: n La lumiere et I'ombre, le bruissementdu vent, toute la vie de Ifatmosphere dans sa musique,enveloppent son chant de vibrations fines nuancees et changeantesu dira Pierre Lalo dans Le Temps. L'action se deroule,selon la didascalie, aux abords d'un village dans le Lauragaisi la fin du XVIII~ siecle, avec au premier plan du decor, un vieuxmoulin.T6moin silencieux des hommes, symbole du devoir etde I'honnhete, celui-ci semble susciter le courage et le sacrifice,un peu i la manisre d'un autre moulin, celui qui, dans le

nord de la France, abrite la dramatique action de L'Attaque domoulin dlAlfred Bruneau.Malgre la filiation d'indyste du compositeur, Le Cceur dumoulin apparait tres eloigne des imposants drames lyriquesde son maitre (Fervaal, ~'gtran~er), ou de ceux d'un AlbericMagnard; Severac possede en propre une inspiration familiere,.3 I'etonnant pouvoir evocateur, que I'on retrouvera danstoutes ses compositions ulterieures. La plupart des exegetesde I'ouvrage ont discern6 ['influence de Claude Debussy, quisemble, plus que tout autre, avoir marque le musicien. II fautrappeler que, lorsque Severac acheve la premiere version deson opera, Pell4as et MBisande vient d'hre cr44 suscitant unfervent enthousiasme chez la plupart des jeunes musiciensconscients des nouveaux horizons que ce chef-d'oeuvre ouvrei I'art lyrique. Severac, qui fait partie de ces thuriferaires, exprime,en aoDt 1902, ses craintes i Rene de Castera: n Oui, ilest des moments oh I...] on regarde I'avenir avec une certaineapprehension ... Car en art, une seule chose est necessaire:trouver; or est-il possible de trouver encore apres Pell6as? nOn aura garde, cependant, de surestimer cette influence quise manifeste dans la couleur orchestrale et, surtout, dans lerecitatif continu -tr& proche de Pell4as- qui sous tend lesnombreux monologues et dialogues. L'harmonie, si elle separe de frequentes teintes impressionnistes et a souvent recoursB la modalite, demeure davantage liee aux fonctionstonales que celle du drame lyrique debussyste. Contrairementi celui-ci, les rythmes et les carrures des lignes melodiquesdu Cceur du moulin apparaissent beaucoup plus definis, notammentdans les ensembles et les chceurs ainsi que dans lespassages les plus lyriques. En ce qui concerne I'usage de motifsconducteurs, Severac s'en est explique lui-mGme dans lapreface de I'edition definitive de la partition chant et piano:~les themes musicaux du Coeur du moulin, ne jouent pas seulementun r6le abstrait de leitmotiv, comme dans la plupartdes oeuvres modernes, mais ils sont pour les heros du drameet particulierement pour Jacques, de veritables personnagesqui lui parlent et qui 116meuventr.C'est par le motif de la

supplications de sa mere qui lui demande de rester. BientBt, lafantasmagorie du premier acte se reproduit. Ce sont les voixdu puits et celles la nature qui, en de charmeuses lignes melodiquestentent de le retenir. Au moment oh il est prPs de ceder,apparait le hibou. Sur un motif de berceuse -deji entendudans le prelude-, I'oiseau de la sagesse conjure Jacques dereprendre la route. Sa mere elle m@me se rend 2 la raisonet, sur un dechirant motif en triton, I'appelle i accomplir sondevoir. Quatre personnages de r@ve surgissent alors : ce sontR le cceur du moulin, les souvenirs de [son] enfance*. Dansun emouvant quatuor, ils appellent Jacques i partir. Alorsque les villageois chantent les vendanges terminees, le jeunehomme disparait dans la nuit. Marie surgit alors et, apprenantson depart, eclate en sanglots. Le theme de Jacques, exposepar les cuivres, precede une intervention du chceur celebrantle vent et la lumiere de l'automne.Une extraordinaire descente chromatique, amhe le retourau ton principal, mi mineur. Sur une longue pedale detonique, le chceur celebre la bont6 du voyageur, tandis queresonne une derniere fois le motif du moulin. Un dernier efflukdes harpes et du celesta, et tout semble se fondre dansle silence ...

Jean-Sebastien BouApres des etucles au CNSM de Paris, Jean-Sehastien Bouest tres vite engage sur les scenes fran~aises et etrangeres, ilinterprete le r6le de Pelleas sous la direction de Marc MinkowskiB I'occasion du centenaire de la creation de cette oeuvrei I'Opera Comique, ainsi que sur diverses scenes nationaleset etrangeres. I1 cree le r61e de Werther en France dans laversion pour baryton de Battistini au Grand Thedtre de Tourssous la direction de Jean-Yves Ossonce. II est regulierementI'invite des scenes lyriques OD il interprete les r6les du repertoire: Marcella (La BohGme), Silvio (Pagliacc), Ping (Turandot),Ottokar (Der Freischutz), le Heraut (Lohengrin), Oreste(Iphigknie en Tauride), Florestan (V&onique), Valentin (Faust),le r6le titre de Don Giovanni. I1 chante le rBle de Borile (LesBor6ades) dans la production de I'Opera de Paris B New York.Sa carrigre de chanteur le conduit B collaborer avec des chefstels que John Nelson, Charles Dutoit, Michel Plasson, Jean-Claude Casadesus et William Christie.Sophie Marin-DegorIssue de la Maitrise de Radio-France, sa participation iI'Orphee de Gluck au Thestre des Champs-Elysees, sous ladirection de Sir Charles Mackerras au c8t6 de Marilyn Horne,lui ouvre les portes du repertoire classique ... Avec Jean-Claude Malgoire, elle aborde des rBles de premier plan tantdans I'opera et I'oratorio baroque (Haendel, Lully ...I que mozartiendans lequel ensuite elle se specialise. Ainsi elle interpreteBastienne, Sewilia, Papagena, Barberina puis Zerlina,Despina, Suzanna au Thestre des Champs-Elysees et Paminapuis Donna Anna au Grand Theitre de Tours (2000) et enfinelle est la Comtesse (2002) i I'OpCra de Saint-Etienne. Elledevient une Melisande recherchee, participant notamment ila creation scenique de I'ouvrage i Moscou. Outre I'opera ellese produit aussi irequemment en concert et en recital, notammenten duo K Les Demoiselles de ... .. En Allemagne, elle estelue c meilleure artiste lyrique de I'annee x par Opernwelt en2003 pour Marianne et en 2004 pour Armide. Elle a sign6 clenombreux disques, dont ceux, pourTinipani, de Pol).phGme etdes ceuvres chorales de Jean Cras.Marie-Th6rese KellerElle debute ses etudes de chant au Conservatoire Nationalde Region de Strasbourg, OD elle obtient un premier prix dechant, un premier prix d'Art Lyrique, ainsi qu'un prix de Musiquede Chambre Baroque. Elle rejoint par la suite I'icole deI'Opera de Paris, ob elle est eleve de Hans Hotter et DeniseDupleix. Parmi les nonibreux r6les cle Marie-Therese Keller, ilconvient de citer Conception dans L'Heure espagnole, i Tou-louse sous la direction de Michel Plasson, Carmen au festivalde Baalbeck, Charlotte dans M'erther B I'Opera de Metz, Mallikadans Lakmeet Alisa dans Lucia di Lammermooraupres deNatalie Dessay, Mignon, La Belle H616ne et Genevieve dansPell6as B Tours. Marie-TherPse Keller se produit souvent enrecital et a interpret6 de nombreux Oratorios, tels que le Requiemde Verdi, Le Chant de la Terre .... Elle a travail16 sousla direction de chefs prestigieux, tels Michel Plasson, MarekJanowski, Armin Jordan, Simon Rattle..Pierre-Yves PruvotApres une formation complete de musicien (trompette etpiano) et parallelement i des etudes d'ingknieur, Pierre-YvesPruvot se tourne vers I'apprentissage du chant. DiplBm6 duConservatoire national superieur de musique de Lyon, il estaussi laureat de plusieurs concours internationaux, dont leprestigieux Concours Reine Elisabeth B Bruxelles en 2000.11 seproduit depuis sur les scenes franqaises et etrangeres dans lesr6les du grand repertoire : Debussy (Golaud),Vercli (Nabucco,Germont), Puccini (Scarpia), Saint-Saens (Le Grand Pr@tre deDagon), Berlioz (M6phistophelGs), Mozart (Leporello, DonAlfonso), Rossini (Figaro), Tchaikovski (Oneguine), sous la directionde chefs tels Nello Santi, Michel Plasson, Jean-ClaudeMalgoire, Philippe Herreweghe, Nicolas Chalvin, EmmanuelKrivine, Jean-Yves Ossonce ... En concert, Pierre-Yves Pruvot

explore le repertoire de melodies avec orchestre et depuis1993, il forme avec le pianiste Charles Bouisset on duo consacr6au lied et i la melodie.Jean-Yves OssonceJean-Yves Ossonce mPne une carriere internationale depuis1991, date de ses ses debuts en Angleterre, OD il se produitfr6quemment. Invite au festival tl'Edimbourg des 1994,il y dirige Briseb d'Emmanuel Chabrier. Outre cet ouvrage,sa discographie comprentl I'integrale des S)mphonies d'AlbericMagnard, les Suites pour orchestre de Jules Massenet, lesConcertos pourpiano de Reynaldo Hahn et Jules Massenet etun opera de Guy Ropartz, Le &)IS, qui a reCu, entre autres dis-tinctions, le Deutschen Schallplaten Preis. Depuis sa nominationB I'Opera deTours en 1999, Jean-Yves Ossonce consacreune grande partie de ses activites B la vie musicale regionale,tout en poursuivant une carriPre de chef invite, en particulierB I'etranger :Welsh National Opera, English National Opera,Opera North, Festival d'Edimbourg, Orchestre National deBelgique, Philharmonie Slovaque, Deutsche Oper de Berlin,Staatsoper de Hamburg, San Francisco Opera, Opera de Montreal,Philharmonie de Varsovie, Teatro Verdi de Trieste, Capitolede Toulouse, Orchestre de la Radio de Leipzig, Operade Lausanne, Opera National tle Montpellier, Festival tle Prague... I1 compte B son repertoire un large eventail d'oeuvreslyriques et symphoniques, m6lant le grant1 repertoire avec desceuvres plus rares. A ['invitation duThedtre du Chstelet i Paris,il a par exemple dirige, en juin 2009, la creation scenique deWstoralecle Gerard Pesson. Son activite i la tGte de I'Opera etcle I'Orchestre Symphonique Region Centre-Tours a ete couronneeen juin 2008 par le prix Claucle Rostand, decerne parle Syndicat professionnel de la critique, pour la nouvelle productiondu P4\fs de Ropartz, donnee en janvier 2008 (meilleureproduction lyrique cr@e en province).L'Orchestre Symphonique Region Centre -ToursHeritier de I'Orchestre Symphonique de Tours, ne en1960, I'Orchestre Symphonique Region Centre-Tours est placesous la direction de Jean-Yves Ossonce depuis 1995. Sousson impulsion, il a su evoluer et aujourd'hui, accompagne parle Conseil Regional du Centre et IaVille tleTours, il est devenuI'un des acteurs culturels majeurs de la Region Centre et unedes formations fran~aises les plus dynamitlues. Depuis 2001,fort d'une reconnaissance nationale pour I'ensemble de sesactivites lyriques et symphoniques, il honore sa mission regionalede diffusion de la niusique symphonique auprils de tousles publics, accompagne des plus grands ou des plus prometteurssolistes de la scPne fran~aise. Tout au long de sa saisonde concerts, au Grand Thedtre cle Tours ou en Region Centre,I'Orchestre Syrnphonique Region Centre -Tours a B coeur deprivilegier la rencontre avec le public et notamment les plusjeunes. Plus de 2 000 enfants re~oivent ainsi chaque annee lespremieres cles de I'Orchestre, se preparant ainsi B tlevenir lepublic melomane de demain.

OCCITAN FOUNTAINSIN THE STORMWINDJacques TcharnkertenIf )IOU correspond 111ith Deadat de Yverac, tell him notto think me so stupid as to have been insensitive to what hesent me. He \.clrites music that smells good, and one fills one'slungs 111ith it.Letter from Claude Debussy to Louis Lalo): 28 August 1905This 'good sniell', celebrated by the composer of La hler,was no doubt worth in his eyes much more than the combinedmerits of so many sonatas and symphonies fresh from theback rooms of the Schola Cantoruni. And yet, outside of sucha context, this "little phrase" unquestionably helped to confineDCodat de Severac to the reputation of a minor musician,limited to the expression of a regionalism that while certainlydelightful was without great scope.This was a regrettable errorof judgement that was for too long prejudicial to one of France'smost original and most naturally musical composers fromthe first half of the twentieth century.Marie Joseph Alexandre Deodat, Baron de Severac, wasborn in Saint Felix Lauragais, not far fromToulouse, on 20 July1872. He completecl his secondary studies and received hisinitial serious musical training at the ~cole Ro)lale Militairede Sorere. To please his father he attended the Law Facult)( inToulouse, and then in 1893, entered the conservatory of thatcity. His musical vocation becoming ever more apparent- hehad already been composing as an enlightened amateur forseveral )rears-S6verac settled in Paris in 1896 and enteredthe newly founded Schola Cantorum, where he was taught,for counterpoint and composition, by Vincent d'lndy. Pianomusic rapidly became his preferred form of expression. Aftera Sonata, an apprentice work rather than fully accomplishedscore, he produced several large-scale cycles inspired by hisnative region of the Midi, works that, through their pungency,the richness of their melodic material and the ingeniousnessof the piano writing, are among the masterpieces of the Frenchpiano repertory: Le Cliant de la Jerre (1 900), En Lan~uedoci1904), 'Cerdaha (1 91 l), Sous les lauriers-roses (19'i 9), towhich were added various individual pieces, including theadmirable Bai,qneuses au soleil (1908). The other aspects ofSeverac's production comprise some highly attractive songs,sacred and secular choral works as well as stage music. Thecomposer's somewhat indolent nature has alas deprived us ofmany works that this exceptional improviser had completelycomposecl but neglected to put down on paper. Moreover, afairly considerable number of his compositions have been lostand are known today solely by their titles. Not liking life inthe capital, the composer settled in 1910 in Ceret (\VesternPyrenees), and unstintingly devoted himself to the musical lifeof his adopted region. It was in this town that he died prematurelyon 24 March 1921.Regionalism holds a significant place in the literary landscapeof France from the middle of the nineteenth century.Its role is particularly important in the south, with the activityof Fr~deric Mistral and of the Fklibrige school, working forthe rebirth of the Occitan language and culture. This movementwas not innocent of political undertones, and CharlesMaurras-a member of the SociCtC FClibre de Paris-turnedaffirmation of the Latin identity of France into one of thebases of his doctrine. Regionalism, as a vector of the cult ofthe soil and of the Fatherland, became one of the elementsof French nationalism. This latter lay at the heart of the ideasof Vincent d'lndy, the founder of the Schola Cantorum, oneof whose implicit aims was the regeneration of French musicthrough the study of the old masters, of plain-song, but alsoof traditional song. Although, among his earliest disciples,Roussel and Magnarcl stood apart from the political views oftheir teacher, these views \yere shared by most of his pupils.Deodat de SCverac was no exception to the rule: royalist,sympathetic towards Action Franqaise, he did not, however,follow d'lndy in his anti-Semitism and his violently

anti-Dreyfuss positions; his convictions were conveyed aboveall in an artistic manner, through the affirmation of a Mediterraneanidentity in his own music. Incleed, all Severac'smusic is imbued with his love for the Languedoc and thenfor Catalonia, from the folklore of cvhich he reaclily borroweclmelismatic figures for his piano compositions. He moreoververy quickly stoppecl using bi-thematic forms in favour of freestructures in which his creative poetic imagination was able toflourish without restraint.One of the least known aspects of SOverac's work is hisoutput for the stage. This consists of a few scores of incidentalmusic, hvo important scores for out-door events, La Fillede la Terre, and especially H6liogabale, a colossal operatictragetly with song, dance and declamation, performecl in theArenes of Beziers-the ephemeral 'French l3ayreutli'-in thesummer of 1910. As regards true opera, if one excepts the unfinishedopera-bouffe entitled Le Roi Pinard, ancl Les Anfibel,a 'clrame lyrique' of which nothing has survived, Deodat deSeverac's sole contribution is Le Ceur du rnoulin (The Heartof the Milo.Despite an impressive renewal of instrumental music, linkedto the foundation of the Soci6te Nationale de Musiquein 1871, opera dominated French musical life in this earlyhventieth century. After the undisputed reign of historical orancient operas, a new trend came into being with naturalism.Less focussed than the Italian verismo on 'slice-of-life' plots,naturalism nonetheless aimed at portraying characters whowere rooted in reality, even-this can be seen notably in theoperas of Alfred Bruneau with their librettos by mile Zolaifthe symbolic element often has an primorclial role to play.In this perspective, the lancl, the soil, is omnipresent, either asscenery (Le Chemineau by Xavier Leroux, XaviGre by TheodoreDuhois, La L6preuse by Sylvio Lazzari, Le luif Polonaisby Camille Erlanger), as a symbol of fertility and of man's labour(Messidor by Alfred Bruneau) or as an irresistible magnetsometimes with a redemptive dimension (Sapho by Jules Massenet,Le Mas by Joseph Canteloube, Le Pa)~s by Guy Ropartz).It is to this last category that Le Cceurdu rnoulin belongs.--In 1896, in Toulouse, Le Retour was performed, a oneactplay by a young, nineteen-year-old writer, Maurice Magre(1877-1941). The life oi this novelist, poet, playwright wasastonishing. Throughout his youth he led the life of a libertine-plunging into both voluptuousness and artificial paradises-of which his work became the mirror. He progressivelyrenounced this unbridlecl existence in order to devote moretime to the esoteric, gaining a certain celebrity through novelsin which he revived the periocl of the Cathares. As bothpoCt and drdnlaturge, he collaborated with several musiciansincluding Severac, Reynalclo Hahn, Andre Gailhard and ...Kurt Weill, for whom he wrote the texts of hvo songs sungby Lys Gauty.Severac seems to have hacl ties of friendship with thewriter from his years in Toulouse. The two men settled atpractically the same time in Paris where, in 1897, Severaccomposed a Chanson de Blaisine for a play by Magre. It wasprobably early in 1901 that the composer started work on LeRetour, turning it into a one-act opera that was doubtless finishedin the summer of 1902; he was then able to show itto d'lndy, even thinking, following his teacher's suggestion,of offering it to the Theitre de la Monnaie in Brussels. Duringthe year 1903, Severac and Magre reworkecl their operawhich gained a second act ancl undenvent very many modifications.In a letter of 9 December 1903 to Ren6 de Castera,the composer announcecl the completion of the new version.He also mentioned the probable modification of the title to LeMoulin or Le Chat Huant. One week later the work receivedits definitive title, Le Ceur du rnoulin, ~tnder tvhich Severacpresented it to the Concours Musical de IaVille de Paris. Thiscompetition was won by two former pupils of Cesar Franck,Charles Tournemire and Gabriel Pierne, but SCverac's scoregreatly interested Andre Messager, a member of the jury. Thelatter presented the work to various musical personalities,such as Claude Debuss)! who recommended he show it toAlbert Carre, director of the Opera-Comique, where Messagerhimself was music director. After more changes, made in theautumn of 1905, then a few performances in Parisian salons,12 -

Le Cceur du Moulin was performecl in front of Carre on 12 kecl in column for Le Figaro, "one comes across no weaknessFebruary 1906, in the home of Misia Edwards Godebska, its of tone, no pointless verbiage, but a grace, a verve and oftendedicatee and the future patron of Serge de Diaghilev. The true strength". Commentators underlined to what extent thedirector seemed enthusiastic and at once committed himself music seemed to blend as one with the landscapes and peotostaging the work. However, the tribulations of the opera's ple of the Languecloc, and Gaston Carraud, in the periodicalcreators were far froni over.SIM, admirably summed up what gave it its strength: "TheInitially planned for autumn 1906, performances were not discretion, the restraint in its emotion only make it the moreactually held-following Carrss hesitating-until three years effective. Its expression is direct. It reaches the depths of thelater. During this time, Magre and Severac addecl sonie new heart. Every word, every gesture, is filled with meaning by thescenes (notably La Fete rles Treilles, at the start of Act II) and music; and it is with pitying gentleness that it reveals for us theonce more reworked it to the extent that the composer could, feelings of the characters."on 7 December 1908, tell his friend Carlos de Castera that To be true, the libretto can be criticised for the artificialityhe woultl recognise in it "only the choruses and a few other of its language, unrelated to the naturesof its characters. Whatpassages". The opera, which was subtitlecl "piece lyrique en is more, the latter are somewhat lacking in relief and theirdeux actes" at last started rehearsals in October 1909. The personalities are fairly ill-defined. Then, too, the presence ofenvisaged casting was prestigious: Marguerite Carr6 was in supernatural voices, symholising the soul of the land, blenlinefor the role of Marie, Jean P6rier for that of Jacques and ding with the human characters, is unconvincingdramaticall)~.the opera would be directed by Fran~ois Ruhlmann. In the Magre's text is not, however, devoicl of qualities and its mainend, however, the main roles were given to other singers: merit is to serve as a container for Severac's poetic genius:Berthe Lamare was Marie, Suzanne Brohly, the mother, Mauri- "Light and shade, the rustling of the wind, the whole life of thece Colomb, Jacques, FelixVieuille-who was thefirstArkel in atmosphere in his music, enveloping the singing with finelyPelleas et Melisande-was the old miller; the concluctor was nuanced, fluctuating vibrations", as Pierre Lalo was to writeLouis Hasselmans, who the next year also conducted pedor- in Le Temps. The action takes place, according to the stagemancesof H6liogabale.Thepremiere tookplaceon 8 Decem- directions, just outside a village in the Lauragais at the end ofber 1909 conjointly with A.l)/rtil by a certain Ernest Garnier. the eighteenth century, with, in the foreground, an old mill.Although a skilful stage director, Albert Carr6 did not seem The silent observer of men, the symbol of duty and of hotohave too much regard for Le Ceur du moulin, cutting the nesty, the mill seems to bring out people's courage and spiritentire Danse des Treilles to the great disappointment of writer of sacrifice, rather like another, in northern France, that wasand composer. Despite initial success, it was withdrawn af- the centre of the dramatic action in L'Attaque du moulin byter 14 performances and, throughout his long reign in charge Alfred Bruneau.of the Opera-Comique, Carr6 never revived it. The work wasgiven in early 1913 in Toulouse, at the Thedtre clu Capitole, Despite the composer's affiliation with d'lndy, Le Cmurbut since then seems never to have been staged.du moulin seems far removed from his teacher's imposingTwo constants are apparent in reading the press reports dramas of his teacher (Fervaal, ~'~tran~er), or those of Albeofthe premiere of Le Cceur du moulin: reservations towards ric Magnard; Severac had his own homely inspiration, witha libretto deemed dramatically ineffective, albeit suitable for astonishing powers of evocation, that is found in all liis submusic,and almost unanimous support for the score. This was sequent compositions. Most analysts of the work have detecpraiseclfor its freshness, poetry and, as Gabriel Faur6 remar- ted the influence of Claude Debussy, who seems, more than- 1 -

any other, to have left his mark on the composer. It shoultl beremembered that when Severac completed the first versionof his opera, Pell6as et Melisande had just been premiered,stirring up heated enthusiasm among most of the youngermusicians, aware as they were of the new horizons in operaopened up by this masterpiece. Severac, who was one ofthese acolytes, expressed his fears to Rene de Castera inAugust 1902: "Yes, there are times when [...I one looks tothe future with a certain apprehension ... For in art only onething is necessary: to find; or is it possible still to find after Pel-I6as?" One should not, however, overestimate this influence,which is apparent in the orchestral colour and, especially, inthe continuous recitative- very like that in PellPas- thatunderlies the many monologues and dialogues. The harmony,though frequently taking on impressionist hues and oftenhaving recourse to modality, is more tied to tonal functionsthan is that of Debussy's work. Unlike in the latter, the rhythmsand the meloclic outlines in Le Ceurdu moulin appear muchmore clearly defined, notably in the enseml~les and the chorusesas well as in the most lyrical passages. As for the useof leitmotifs, Severac himself explained in the preface to thedefinitive edition of the vocal score that "the musical themesof Le Ceur du moulin do not just take the abstract roles ofleitmotifs, as in most modern works, but are for the heroes ofthe drama, and particularly for Jacques, veritable charactersthat speak to him and that affect him".It is with the figure 'Marie's betrayal'-which puts one inmind of the theme of the first of the Lieder eines fahrendenGesellen by Mahler-that the orchestral prelude opens, in Eminor. Its poignant melancholy is at once fixed in the listener'smind and represents the determining melodic element in thewhole of this act. The prelude is followed by a joyful chorusof grape harvesters, then a scene in which Marie, havingdreamed of Jacques, her former fiance who had left to go tothe city, accuses herself of having betrayed him by marryinganother man. Jacques enters with his own figure, presented,as the composer indicates, in the form of a 'Song in the traditionalstyle', then the mysterious voices of the well, the milland nature, welcoming the home-comer in a magical displayof delicately impressionist harmonies. Jacques meeting withMarie is treated as continuous recitative in which the psychologicalweight is born by the orchestra, subsequently withmore and more lyricism when they plan to flee together. Wethen see the grand reunion of Jacques and the villagers-includingPierre, whom Marie married-and his mother, whosemoving figure is stated by the cor anglais in the lower register.The end of the act introduces us to the old miller, musing onthe mystery of love, while the orchestra poetically evokes sunset,marked by a pentatonic chime on the celesta.The second act takes place several hours later, in the samesetting. A melancholy orchestral prelude, in which one canmake out the song of the mill, a key figure in this act, precedesthe Danse des Treilles constructed on a traditional themefrom the Languedoc. Each of its sections is somewhat in themanner of the traditional Catalan dance the sardane, introducedby a call on the oboe or clarinet; a Danse du Cherfaletprecedes the return of the opening march, while the villagersmove off stage. From now on it is the old miller who is thedriving force behind the action and who leads it towards itsmelancholy issue. In a long and moving dialogue with Jacques,he begs the latter to leave at once so as not to breakup Pierre and Marie's domesticity. The miller's calm contrastswith the impassioned discourse of the young man torn by hislove and by the supplications of his mother asking him to stay.Soon, the fantastic element of the first act reappears: the voicesof the well and those of nature that, in delightful melodiclines attempt to keep him back. Just when he is ready to yield,the owl appears. Over a lullaby figure (already heard in theprelude), the wise bird implores Jacques to be on his way.His mother brings him to reason and, over a sharply poignanttritone figure, she calls on him to fulfil his duty. Four dreamcharacters then appear: these are "the heart of the mill, memoriesof [his] childhood". In a touching quartet, they call onJacques to leave. As the villagers celebrate in song the endof the harvesting, the young man disappears into the night.Marie then emerges and, learning of his departure, bursts intoi! -

tears. Jacques's theme, on the brass, precedes a choral episodecelebrating the wind and light of autumn.An extraordinary chromatic descent leatls to a return tothe main key, E minor. Over a long tonic pedal, the choruscelebrates the traveller's goodness, while for one last time themill figure sounds out. A final flourish on harps and celesta,and everything seems to melt into silence ...THE PERFORMERSTranslation: jereni), DrakeJean-Sbbastien BouAfter studying at the Paris Conservatory, Jean-SebastienBou was very quickly taken on by theatres in France andabroad. He performed the role de Pelleas under the directionof Marc Minkowski for the centenary of the work's premiereat the Opera Comique, as well as on various national andinternational stages. He first performed the role of Werther inFrance in the version for baritone by Battistini at the GrandThestre de Tours under the direction of Jean-Yves Ossonce.He is a regularly guest of opera houses, performing the majorrepertory roles: Marcello (La BohPme), Silvio (Wgliaccr), Ping(Turandot), Ottokar (Der Freischiitz), the Herald (Lohengrin),Oreste (Iphig6nie en Tauride), Florestan (Vgronique), Valentin(Faust), the title role of Don Giovanni. He sang the role ofBorile (Les Boreades) in the Paris Opera production in NewYork. His singing career has led him to collaborate with suchconductors as John Nelson, Charles Dutoit, Michel Plasson,Jean-Claude Casadesus and William Christie.Sophie Marin-DegorAn erstwhile member of the Maitrise de Radio-France, herparticipation in Gluck's Orpheus at the Thestre des Champs-Elysees under the direction of Sir Charles Mackerras alongsideMarilyn Horne opened for her the doors of the classical reper-tory. With Jean-Claude Malgoire, she tackled leading roles inboth opera and baroque oratorio (Handel, Lully, etc.) and inMozart, whom she subsequently made a speciality. She hasthus performed Bastienne, Servilia, Papagena, Barberina thenZerlina, Despina, Susanna at theThPdtre des Champs-Elysees,and Pamina followed by Donna Anna at the Grand ThestredeTours (2000), and, finally, she was the Countess (2002) forSaint itienne Opera. She became a sought-after Melisande,notably taking part in the stage premiere of the work in Moscow.Apart from opera she also frequently appears in concertsand recitals, notably in the duet 'Les Demoiselles de ...I. InGermany she was elected 'Finest opera artiste of the year' byOpernwelt in 2003 for Marianne and in 2004 for Armide. Shehas recorded many discs, including those, forTimpani, of Polyphemeand choral works by Jean Cras.Marie-Thbrese KellerShe began studying singing at the Strasburg RegionalConservatory, where she won a first prize for singing, a firstprize for opera, as well as prize for baroque chamber music.She subsequently joined the Paris Opera School, where shewas a pupil of Hans Hotter and Denise Dupleix. Among hermany roles Marie-Therhse Keller has sung Conception inL'Heure espagnole in Toulouse under the direction of MichelPlasson, Carmen at the Festival of Baalbeck, Charlotte in Wertherat Metz Opera, Mallika in Lakme and Alisa in Lucia diLammermoor alongside Natalie Dessay, Mignon, La Belle Helene,and Genevihe in Pell6as inTours. Marie-Therhse Kelleroften gives recitals and has sung in many oratorios, such asVerdi's Requiem and Das Lied von der Erde. She has workedunder the direction of prestigious conductors such as MichelPlasson, Marek Janowski, Armin Jordan and Simon Rattle.Pierre-Yves PruvotAfter exhaustive musical training (trumpet and piano) andin parallel with engineering studies, Pierre-Yves Pruvot turnedtowards the apprenticeship of singing. With a diploma fromthe Lyons Conservatory, he is also laureate of several inter-

national competitions, including the prestigious Queen ElisabethCompetition in Brussels in 2000. He has since appearedon French and foreign stages in roles from the mainstreamrepertory: Debussy (Golaucl), Verdi (Nabucco, Germont),Puccini (Scarpia), Saint-Saens (The High Priest of Dagon),Berlioz (Mephistopheles), Mozart (Leporello, Don Alfonso),Rossini (Figaro), Tchaikovsky (Onegin), under the direction ofconductors such as Nello Santi, Michel Plasson, Jean-ClaudeMalgoire, Philippe Herreweghe, Nicolas Chalvin, EmmanuelKrivine and Jean-Yves Ossonce. In concerts Pierre-Yves Pruvotexplores the repertory of songs with orchestra, and since1993 has formed with the pianist Charles Bouisset a duet devotedto the lied and song.Jean-Yves OssonceJean-Yves Ossonce has led an international career since1991, the date of his debut in England, where he frequentlyappears. Invited to the Edinburgh Festival from 1994 onwards,he has conducted there Brisgis by Emmanuel Chabrier. Apartfrom this work, his discography includes the complete symphoniesof Alberic Magnard, the Suites for orchestra by JulesMassenet, the piano concertos of Reynaldo Hahn and JulesMassenet and an opera by Guy Ropartz, Le Pays, that received,among other awards, the Deutscher Schallplattenpreis.Since his appointment toTours Opera in 1999, Jean-Yves Ossoncehas devoted a major part of his activities to regionalmusical life, while still pursuing a career as guest conductor,especially abroad: Welsh National Opera, English NationalOpera, Opera North, Edinburgh Festival, Orchestre Nationalde Belgique, Slovak Philharmonic, Deutsche Oper in Berlin,Staatsoper in Hamburg, San Francisco Opera, MontrealOpera, \Warsaw Philharmonic, TeatroVerdi inTrieste, Capitolede Toulouse, Orchestra of Radio Leipzig, Lausanne Opera,Montpellier National Opera, Festival of Prague, etc. His repertoryincludes a broad range of operatic and symphonic works,blending mainstream repertory and less frequently performedworks. At the invitation of theTh62tre du Ch2telet in Paris, hehas for example conducted, in June 2009, the stage premiereof Pastorale by Gerard Pesson. His activity at the head of theOpera and Orchestre Syniphonique Region Centre-Tours wascrowned in June 2008 by the Claude Rostantl Prize, awardedby the Syndicat Professionnel de la Critique, for the newproduction of Ropartz' Le &)a).s, given in January 2008 ('finestopera production premiered in the provinces').The Orchestre Symphonique RCgion Centre-ToursThe heir to the Orchestre Symphonique deTours, createdin '1 960, the Orchestre Symphonique Region Centre- lourshas been directed by Jean-Yves Ossonce since 1995. Underhis zgis it has been able to evolve, and today, in partnershipwith the Conseil Regional du Centre and the city ofTours, hasbecome one of the major cultural forces in the Region Centreand one of France's most dynamic formations. Since 2001,fortified by national recognition of its operatic and symphonicactivities, it honours its regional mission of propagatingsymphonic music to all audiences, in collaboration with leadingor up-and-coming French soloists.Throughout its concertseason, at the GrandTheitre deTours or in Region Centre, theOrchestre Symphonique Region Centre-Tours has at the heartof its activities encounters with the public and notably withits youngest members. More than 2000 children each yearreceive the first keys of the orchestra, thus preparing them tobecome the music-loving public of tomorrow.

Jean-Sebastien Bou(photo O Philippe Hurlin)Sophie Marin-Degor(phofo0 Philippe Hurlin)Marie-Th6rkse Kelle~(photo X)Pierre-Yves Pruvot(photo X)

livret - libretto

LES abords d'un village dans le Languedoc B la fin du swfsiGcle. Au premier plan, B droite on vieux moulin B ventsur6lev6 sur un tumulus. Au pied du moulin, au bordde la route, on banc de bois grossi6rement taill6. Au premierplan, B gauche un puit ancien entour6 d'arbres gr6les et particuliersau midi: olh~iers, figuiers, un ou deux cypr6s. AudeuxiGrne, B gauche, un chemin qui, sous de grands arbresides pins parasol) va vers le village. Au deuxiGme, B droiteon aperpit des champs de vigne qui se continuent dans lescoteaux aux terrains d'ocre rouge brCl6e. Dans le lointain lasilhouette bleue et argent4e des P)lr4n4es Orientales terminele paysage. L'action se passe pendant les vendanges par uneaprGs-midi ensoleill6e de septemhre.THE outskirts ofa r~illagein the Languedoc in the late Iffhcentury In the right foreground, an old ~windrnill standingon a mound. At the foot of the mill, by the roadside,a crudely carved wooden bench. In the left foreground, an olrlwell surrounded by slender trees typical of southern France:olive trees, fig trees, one or hvo cypresses. In the left rnidground,a path that, beneath tall trees (umbrella pines) leadstobkards the village. In the right mid-ground, vine)iards can beseen, extending along the hillsides on land of burnt red ochre.In the background the blue and silver silhouette of the \VesternPyrenees completes the landscape. The action takes placeduring thegrape harvest on a sunny afternoon in September.Au lever du rideau on entend des chants de vendangeurs diss6min6ssur les coteaux. Des femmes et des enfants sortent duvillage allant leurporter le pain et le vin du goCter. Parmi eux,et les derniers, Marie et Louison.As the curtain rises the grape harvesters, scattered about onthe hillsides, can be heard singing. M'ornen and children areleaving the village to bring them bread and wine for their refreshrnent.Among them, Marie and Louison.CH~UR OES~ENDANGEURS(Dans les vignes et divisb en plusieurs groupes.)Gloire aux raisins des bonnes treilles!Tra la la ... Tra la la ...Ce soir, le vin rnysterieuxAvec I'or des grappes verrneillesEst sorti des vignes de Dieu !CHORUS OF THE GRAPE HARVESTERS(In the vineyards, divided into several groups.)Glory to the grapes from good vines!This evening, the mysterious wineWith the gold of the purple clustersComes from the vineyards of God!Marie et Louison entrent 2 gauche apnt chacune un paniersous le bras, Marie B I'air d6soI&e, Louison semble trGs gaie.Marie and Louison enter left, each with a basket under thearm, Marie looks disconsolate, Louison seems very cheerful.LOUISONVoici I'heure ou les champs s'azurent.LOUISONNOW is the time when the fields are tinged with blue.-21 --

Aux vendangeurs portons le pain ! portons le vin !MARIEA I'heure ob tout, dans la natureSous les baisers du soir prend un charme divin,Mon bme reste helas agitee, incertaine ...Ainsi que I'eau de la fontaineQuand les troupeaux y sont passes.LOUISONDis moi quel souci t'as blessee!Ta vie n'est-elle pas paisible, noble et douceComme un nid d'oiseau sur la mousse?Comme un champ au soleil! Comme une vigne en fleurs?MARIEJe ne suis qu'une enfant. Un r6ve m'a fait peur!Tu vas te moquer j'en suis s0re ...Et pourtant c'est une blessureQue je porte li dans mon cceur!Cette nuit j'ai vu Jacques en r6ve ...Jacques, tu sais, celui qui n'est plus revenu...Que j'aimais autrefois ... Que je n'ai plus revu!II me tendait les bras disant: je Vaime encore !Et moi je voulais m'elancer!Helas! Je ne pouvais plus ni bouger ni parlerEt son ombre, pour moi, s'effa~a dans I'aurore,Parce que je I'ai trahi ! Que je suis mariee!LOUISONAllons! Ce n'est qu'un r6veII n'y faut plus penser.MARIEN'y plus penser! ... Je tbcherai.Let us take the bread to the harvesters! Let us take the wine!MARIEAt the time when everything in natureUnder the embrace of evening takes on divine charm,My soul remains, alas, in turmoil, uncertain ...Like the water in the fountainWhen the herds pass by.LOUISONTell me, what care has wounded you?Is not your life peaceful, noble and gentleLike a bird's nest on the moss?Like a field in the sun? Like a flowering vine?MARIEI am but a child. Dreams frighten me!You will poke fun at me, I am sure...And yet it is a woundThat I bear in my heart!Last night I dreamt of Jacques ...Jacques, you know, the one who never came back ...Whom I loved before ... Whom I never saw again!He stretched out his arms to me, saying: I still love you!And I, 1 wanted to throw myself at him!Alas! I could neither move nor speakAnd his shade disappeared in the dawn light,Because I have betrayed him! Because I am married!LOUISONCome! This is but a dreamThink no more of it..MARIEThink no more of it! ... I shall try.VENDANCEURSTra la la ... Tra la la ...---- 21 ---THE HARVESTERS

Mais je pensais: 13-bas ma mieSi jolie sans doute m'aime toujours.Jacques regarde avec joie le village et autour de lui la ' campagneensoleill6e.. .Salut, 6 terre d'autrefois!Voici les vignes. Voila les bois.Et tout I'heure j'entendrai, dans le silence,Les cloches qui chantaient avant, sur mon enfance,Au temps ob nous dansions des rondes,Petits garGons, petites filles, au bord de I'onde.Je veux voir si le temps rend pareil, dans ce puits,L'amant des anciens jours kelui d'aujourd'hui.Jacques se dirige vers le puits et comme il faisait 6tant enfant,il y laisse tomber une pierre; I'Sme du vieux puits se r61reillea ussit6t.LE PUITSJe suis le puits ob ta jeunesse s'est pencheePour voir les astres d'or se lever dans mon eau.Le soir ta brune amie puisait de I'eau doreeEt tu mettais des fleurs de trefle 3 son chapeau.JACQUESCes pierres qui m'ont connu,Au passe sont restees fid2.les.L'bme des choses maternellesFremit de me voir revenu.I1 essaye d'ouvrir la porte du moulin en ruine.LES VOIX ou MOULINSalut B voyageur que le soir illumine,Entends battre le cceur du vieux moulin en ruines.Je ne fais plus de pain avec mes ailes mortesLe vent qui passa en vain expire sur ma porte.Mais je veux te bercer d'une chanson ancienneAinsi qu'au temps passe, pour que tu te souviennes.But I was thinking: there my sweetheartMy pretty sweetheart for sure still loves me.Jacques gazes ~vith joy at the village and the sunny countr)aideabout him. ..Hail! 0 land of my fathers!Here are the vines. Here the woods.And very soon I shall hear, in the silence,The bells that sang before, to my childhood,In the days when we danced the rounds,Young lads, young lasses, on the river bank.I want to see if time, in this well,Shows the lover of the past the same as that of today.Jacques approaches the ~t~ell and, as he did 14hen a child,drops a stone into it; the soul of the old ~vell is at once alvakened.THE WELLI am the \yell your youth leant overTo see the golden stars rise in my water.In the evening your friend would draw the golden waterAnd you placed clover in her hat.JACQUESThese stones that have known me,Have stayed faithful to the past.The soul of maternal thingsTrembles to see me return.He tries to open the door of the ruined mill.THE VOICES OF THE MILLHail, 0 eve-illumined traveller,Listen to the beating heart of the old mill in ruins.I no longer make bread with my dead sails,The passing wind in vain expires at my door.But I want to lull you with an old songAs in past times, so that you remember.

JACQUES,tr6s SmuMon cceur par la nature est lentement repris,Des voix tombent du cie!. Les champs deviennent gris.Mon enfance semble chanter dans les fontaines.Et les arbres, ce soir, ont des faces humaines!LESVOIX OE LA NATURENous sommes les vignes, les fleursEt les bles que le vent balance,Nous sommes les sources en pleursEt nous sommes les champs immenses.Salut, enfant! Nous enivronsAvec un parfum de montagne.Le cceur est puissant et fecond,Qui dort sur le cceur des campagnes ...Nous sommes tes amis d'avant,Notre force est douce et troublante.Nous te chantons avec le ventEt nous t'enlaqons avec les plantes.JACQUESOui, je te reconnais voix des bles ! Voix des roses!Oui, je t'entends monter Hymne sacre des choses!C'est li que j'ai souffert. C'est li que j'ai peine.C'est li que mon amour longtemps s'est promenC.Oh ! les beaux jours ! Oh ! ces soirs de dimanche!Elle mettait son foulard clair, sa robe blanche,Et nous allions le long des prCs, loin des maisons,Enlaces, dans la simplicit6 de notre amour profond.Voila le petit champ oh je brOlais des herbes,Et le jolie chemin oh je portais des gerbes,Et par oh chaque soir elle venait vers moi.(11 aper~oit une femme qui vient des vignes.)Grand Dieu ! Quelqu'un la-bas marche le long du boisQui porte un foulard clair sur une robe blanche.C'est elle! C'est elle! C'est Marie!Comme aux soirs de nos anciens Dimanches.JACQUES,greatly movedMy heart slowly returns to nature,Voices descend from the skies. The fields become grey.My childhood seems to sing in the fountains.And the trees, this evening, have human faces!THEVOICES OF NATUREWe are the vines, the flowersAnd the corn.swaying in the wind,We are the weeping springsAnd we are the immense fields.Hail, child! We intoxicateWith a mountain scent.The heart is powerful and fertile,Sleeping in the heart of the countryside ...We are your friends of long ago,Our strength is gentle and unsettling.We sing you with the windAnd we entwine you with the plants.JACQUESYes, I recognise you, voice of the corn! Voice of the roses!Yes, l hear you intone the sacred Hymn ofthings!It is there that I suffered. It is there that I laboured.It is there that my love long time went for walks.Oh! the beautiful days! Oh! those Sunday evenings!She wore her light-coloured scarf, her white dress,And we would go along the meadows, far from the houses,Entwined, in the simplicity of our deep love.There is the little field where I burned some straw,And the pretty path where I carried some wreaths,And where each evening she would come to me.(He notices a woman corning from the vineyards.)Good God! Someone over there is walking by the woodWearing a light-coloured scarf on a white dress.It is she! It is she! It is Marie!Just as on the evenings of our former Sundays.24 ---

Marie! Marie!JACQUESMarie! Marie!JACQUES\MARIEOh ! c'est toi ! man Dieu ! man Dieu !MARIEOh! It is you! My God! My God!) Elle veut fuir, Jacques la retient. She tries to flee, Jacques holds her back.]ACQUESNon ! non ! Laisse moi te voir !Laisse moi te prendre!Et m&lons notre amour 3 la splendeur du soir.MARIEJe ne sais dire ce que me font soudain tes yeux et ton sourire.Cela me fait, ensemble, et du ma1 ... et du bien.JACQUESNon. Tu n'as pas change. Depuis si longtemps!Te voila toute blanche. Et plus jolie qu'avant !MARIEJe ne sais que dire ... Je ne sais que dire.Elle sourit gSn6e.JACQUESNo! No! Let me see you!Let me take you!And mingle our love with the splendour of the evening.MARIEI cannot tell the effect suddenly of your eyes and your smile.It is, at once, both bad ... and good.JACQUESNo. You have not changed. It has been so long!Here you are so white. And prettier than before!MARIEI don't know what to say ... I don't know what to say ...She smiles, embarrassed.JACQUESEnfin je revois ton sourire,/ AuprGs des champs, auprGs du val,Jolie fleur du sol natal.iJACQUESAt last I see your smile again,By the fields, by the valley,Pretty flower of my native soil.I MARIE MARIEMes yeux qui t'ont perdu te retrouvent enfin ! mais ... My eyes that lost you at last find you again! But ...JACQUESLaisse moi t'embrasser, laisse nioi t'adorerComme aux premiers soirs d'autre fois!JACQUESLet me embrace you, let me adore youAs on those first evenings long past!

MARIENon ! Laisse-moi ! I1 ne faut pas ! Laisse moi m'en aller!JACQUES,@tonnePuisqu'i pr6sent I'ancienne idylle ...Va refleurir comme autrefois.MARIEAh ! refleurir, dis-tu , mais ... c'est I'automneSait-on pour quel adieu I'ang6lus sonne!JACQUESSi tu savais mes jours li-bas !Les r6ves et les nuits de fi6v.e.J'avais ton ombre dans mes brasEt tes IPvres sur mes lgvres.Je t'aimais. Je vivais avec le seul espoir de te revoir.A mes c6t6s flottait ton image fidele.Et lorsque man marteau brillait,C'est ton regard que je voyais,Et je me disais: c'est pour elle!MARIE,de plus en plus g@n@e.. .Tant de jours se sont 6coul6s,Et tu ne m'as pas oubliee?]ACQUESNon ! Et maintenant voici ma main,Pour nous s'ouvre un nouveau chemin ...Tu verras...MARIE, en pleursSache la v6rit6: Non, non! C'est impossible! Je t'ai trahi.MARIENo! Let me be! You must not! Let me go!JACQUES,astonishedSince now the old idyll ...Will blossom again as before.MARIEAh! Blossom again, you say, but ... It is autumn.You know for what farewell the angelus tolls!JACQUESIf you knew the days I spent over there!The dreams and the feverish nights.I had your shade in my armsAnd your lips on my lips.I loved you. I was living with the sole hope of seeing you again.By my sides hung your faithful image.And when my hammer shone,it was your gaze that I saw,And I said to myself: It is for her!MARIE,ever more embarrassed.. .So many days have passed,And you have not forgotten me?JACQUESNo! And now here is my hand,For us a new path opens ...You will see...MARIE, in tearsKnow the truth: No, no! It is impossible! I have betrayed you.Comment ! Comment!JACQUESHow! How!JACQUES

MARIEJe t'ai trahi, j'ai trahi notre amour. D'un autre je suis la femme.Et cette trahison pssera sur mon cceur pendant toute ma vie.Jacques tornbe sur le banc, anbnti par cet aveu.JACQUESMalheur sur nous! Malheur sur moi !Plus pesante sera ma croixJe rn'en vais reprendre ma route,En te disant adieu. pays de ma jeunesse.En te disant adieu ... Oh! ma seule maitresse!MARIE, supplianteNon ! non ! ne t'en vas pas !Ne t'en vas pas avant de rn'avoir pardonnee.JACQUESEt que t'importe mon pardonPuisque tout est fini?MARIENon ! ne t'en vas pas !Et bien c'est que je t'aime encore,Je t'aime, 6 rnon amant,Je t'aime et t'appartiens.JACQUES, en pleurs et haletantI1 est trop tard. Adieu !Tu vois des larmes, dans mes yeux,Mon coeur 3 present est ferm6.Adieu ! Adieu !MARIEI1 n'est jamais trop tard pour s'aimer.Maintenant que je t'ai revu,Loin de toi je ne pourrai vivre.A toi tous mes baisers! tout mon amour!MARIEI have betrayed you and our love. I am the wife of another.And this treachery will weigh on my heart all my life.He slumps onto the bench, ovenwhelrned by this confession.JACQUESWhat a tragedy for us! A tragedy for me!My cross will be heavier.I shall continue on my route,Saying farewell to you, land of my youth.Saying farewell to you ... Oh! My only mistress!MARIE, beggingNo! No! Do not go!Do not go before you have forgiven meJACQUESAnd what good would my pardon be to youSince all is over?MARIENo! Do not go!It's that, I love you still,I love you, O my darling,I love you and belong to you.JACQUES, In tears, breathlessIt is too late. Farewell!You see tears in my eyes,My heart is now closed.Farewell! Farewell!MARIEIt is never too late to love each another.Now I have seen you again,I could not live far from you.For you are all my kisses! All my love!

Non ! Ne me quitte pas. Vois-tu bien j'en mourrai !]ACQUESQue dit-elle! Sa voix m'enivre.Et malgr6 tout et malgr6 moi,Aux charmes d'autrefoisJe me laisse reprendre.No! Do not leave me. Look you, I shall die!]ACQUESWhat does she say! Her voice intoxicates me.And despite everything and despite myself,The charms of yesteryearOnce more seize me.MARIEC'est comme moi; rien qu'i t'entendre,Je croyais entendre chanter les clochesMARIEFor myself too; just hearing youMakes me think I am listening to the bellsAux Pchos si tendres ... With their so tender echoes ...Doux Ang6lus des beaux dimanches envol6s.Elle veut prendre Jacques dans ses bras mais celui-ci serecule.Gentle Angelus of beautiful Sundays long gone.She tries to take Jacques in her arms but he draws back.]ACQUESLaisse nioi ... Je songe i I'autre ...Celui que tu n'as pas nomm6 !MARIEOh ! c'est Pierre du grand mas.Mais que t'importe! Ne suis-je pasta maitresse?Sans moi tu ne partira pas: mon pays est oir tu seras.Jacques, nous allons fuir ensemble.JACQUESQuoi ! Tu laisserais tout! Tu viendrais avec moi !MARIEOui ! je vienclrais avec joie car je t'adore!Je n'ai jamais aim6 que toi !11s tombent dans les bras I'un de I'autre et 16vres contre 16-\Ires.JACQUESQue ces baisers d'amourJoignent nos deux cceurs pour toujours!JACQUESLet me be ... I'm thinking of the other one ...The one you have not named!MARIEOh! It is Pierre of the big farmhouse.But what is that to you! Am I not your mistress?You will not leave without me: my land is where you are.Jacques, we shall run away together.JACQUESYou would leave everything! You would come with me!MARIEYes! I would come joyfully for I adore you!I have never loved anyone except you!They fall into each other's arms and press their lips together.]ACQUESMay these kisses of loveJoin our two hearts for ever!

Les vendangeurs se prgparent d rentrer au village. On entend The harvestersget ready to return to the village. Their voices areleurs voix d'abord lointaines puis deplus en plus rapprochges. at first heard in the distance before getting closer and closerTra la la ...VENDANGEURSTHE HARVESTERSTra la la ...MARIENous allons voir ... mais que personne ne se doute !Voila qu'ils viennent sur la route.Pour un instant cache-toi la,Et nous nous en irons quand le soir tombera.Elle fait cacherlacques derriere le moulin.MARIEWe shall see ... but may no-one be in doubt!Here they come down the road.For a moment hide there,And we shall leave when evening falls.She hideslacques behind the mill.VENDANCEURSTra la la ... Tra la la ...THE HARVESTERSPIERREAu milieu des vendangeurs on entend la voix de Pierre.Gloire aux raisins des bonnes treilles.PIERREAmong the harvesters rve hear Pierre's voice.Glory to the grapes on the good vines.VENDANGEVRSTra la la ... Tra la la ...THE HARVESTERSVENDANCEURSHeureux celui qui dans sa vigneA travail16 jusques au soir!THE HARVESTERSHappy he who in his vineyardHas worked until evening!11s s'arrstent en apercevant Marie, qui, pour se donne! . une They stop \\then they notice Marie, who, to compose herself;contenance, fait le geste de puiser de I'eau.makes the gesture of drawing \water.PIERREPIERREHeureux celui qui dans sa vigneHappy he who in his vineyardA travail16 jusques au soir,Has worked until evening,Et qui se sent un coeur plus digne,And who feels his heart more worthy,Lorsque les champs deviennent noirs!When the fields turn black!(Avec des fasons un peu gauches.)(In a somewhat clumsy manner.)0 Marie ! B ma chere femme !Oh Marie! Oh my clear wife!N'est-ce pas c'est un doux moment ?Is this not a sweet moment?

MARIEOui, si tu veux.. . c'est un doux moment mais il se fait tard.PIERRE6 toi le meilleur de man bme!Apres les durs travaux du jour,J'aime B te regarder ainsi jeune et jolie!C'est la toute ma vie !C'est IB tout mon amour!I1 la serre dans ses bras.MARIE,impatientee.Je le sais ! Je le sais !Mais ce discours est sans raison.Allons! Rentrons 2 la maison.Il se fait tard.PIERRENon. Devant tous ce soir je veux te le direTout ce qu'avec un seul sourireTu fis 6clore dans mon cceur!Car toi tu etais une fleur.Et moi je n'etais pas bien beau, je n'6tais pas bien tendre.Et cependant tu sus m'aimer et me comprendre.Je ne sais pas dire des chosesBien apprGt6es et bien jolies.Et trop souvent ma bouche est close.Mais, je sais bien t'aimer, Marie!(Aux vendangeurs)Dites, les gars, dites, les vieux,N'est-ce pas que Marie est belleEt que vous m'enviez un peu.N'est-ce pas que Marie est sageEt que cela vous f2che un peu !...MARIEQue dit-il ! que dit-il, mon Dieu!MARIEYes, if you like ... It is a sweet moment but it's getting late.PIERREOh you, the finest part of my soul!After the hard labour of the day,I love to gaze upon you, young and pretty as you are!There is all my life!There is all my love!He holds her tight in his arms.MARIE,losing patience.I know! l know!But this is unreasonable talk.Come! Let us go home.It is getting late.PIERRENo. Before everyone this evening I want to tell youAll that with a single smileYou make to blossom in my heart!For you were a flower.And I was not a very handsome lad, I was not so gentle.And yet you were able to love me and understand me.l cannot say thingsPrettily and with polish.And too often my mouth is closed.But I can love you well, Marie!(To the harvesters)Tell me, lads, tell me, old men,Isn't Marie beautifulAnd don't you envy me a little.Isn't Marie wiseAnd doesn't that bother you a bit! ...MARIEWhat is he saying! What is he saying, my God!

UN VENOANCEURC'est vrai que dans tout le villageOn ne trouve coeur plus vaillant ni plus doux visage.PIERREAllons jusqu'i ma demeure,Je veux qu'un verre de nion vieux vin\fous fasse voir la vie meilleure!A HARVESTERIt is true that in all the villageNo braver heart is to be found, nor a sweeter face.PIERRELet us go to my home,I want a glass of my old wineTo show you the hetter life!QUELQUES VENOANCEURSTra la la ... Tra la la ...A FEW HARVESTERSPIERRE, 2 Marie en partantTu vois comme je suis heureux!Laisse moi regarder tes yeuxEt joindre ma bouche ta bouche.(11 embrasse hrlarie.)Les ~fenclangeursortent; Pun d'eux apercoit Jacques.PIERRE, to Marie as he lea~fes.You see how happy I am!Let me look on your eyesAnd join my mouth to your mouth.(He kisses Marie.)The harvesters exit; one of tl~em notices Jacques.Oh ! Jacques !UN VENOANGEVROh! Jacques!A HARVESTERLes vendangeurs reviennent tous sur leurs pas.LES~ENDANGEURSOh ! C'est Jacques ! Oui, c'est Jacques!Oui ! C'est lui ! C'estJacques I'ouvrier de retour parmi nous.Oti donc? Oh donc?PIERREC'est Jacques ! Mon ami !C'est toi, presque mon frgre!Qu'il me tardait de te revoir.Allons vraiment c'est un beau soir.Et nous hoirons du plus vieux vin dans les grands verres.The harvesters all come back at once.THE HARVESTERSOh! It is Jacques! Yes, It is Jacques! Yes! It is he!It is Jacques the labourer who has come back to us.Where? Where?PIERREIt is Jacques! My friend!It is you, almost my brother!I was longing to see you again.Come, it truly is a fine evening.And we shall drink the oldest vintage in large glasses.

JACQUESAh ! oui vraiment c'est un beau soir,Quand on retrouve son pays,Ceux qu'on aime, tout I'avenir et tout I'espoir.Et je m'en sens joyeux jusques i la folie!JACQUESAh! Yes indeed it is a fine evening,When you return to your land,To those you love, all the future and all the hope.And I am madly joyful!Le vieux meunier arrive du village.LE MEUNIERNe me reconnais-tu pas aussiTon vieux parrain qui te faisait de beaux recits,Le soir, devant sa porte ?The old Miller arrives from the village.THE MILLERDon't you recognise me too,Your old godfather who regaled you with fine stories,In the evenings, before his door?JACQUESNon, je ne t'ai pas oubli6,Tes conseils d'autrefois,Dans mon coeur sont rest&.Uacques et le vieux meunier s'embrassent.)LE MEUNIER,en montrant le vieux moulin B Jacques.Tu vois, les ans nous ont frappes tous les deux ...II ne fais plus de pain et moi je suis tr6s vieux.PIERRETu te chaufferas i mon feuLes soirs ou I'hiver rend I'air bleu,Quand le hibou ne chante plus au clair de lune ...UN VENOANCEURMais peut-Stre as-tu fait fortune,Et tu vas acheter un champ et quelque maisonSur le penchant de la colline.JACQUESNon, je vivrais dans ma vieille maison !La maison bitie par mes peres!JACQUESNo, I have not forgotten you,Your former counselHas stayed in my heart.(Jacques and the old Miller embrace.)THE MILLER,showing Jacques the old mill.You see, the years have taken their toll on both of us..It no longer makes bread and I am very old.PIERREYou will warm yourself at my firesideOn evenings when winter makes the air blue,When the owl no longer sings on a moonlit night ...A HARVESTERBut perhaps you have made your pile,And you're going to buy a field and some houseOn the hillside.JACQUESNo! I would live in my old house!The house built by my fathers!

\ cet instant arrive un autre groupe de vendangeurs. At this moment another group of harvesters arrivesLES VENDANCEURSTHE HARVESTERSTra la la ... Tra la la ...Au milieu d'eux on aperqoit une \~eille femme qui vient du In their midst can be seen an old \cfoman tvho comes bearingbois portant un fagot. .. Elle s'arrete en l/oyantJacques. a bundle of fire~vood.. She stops on seeing Iacques.LA MERE DE JACQUESMon fils! Mon enfant !Oh ! Dites, n'est-ce pas qu'il est plus beau qu'avant?II me semble que je vois ton pPre,Tu es beau comme lui.Oh! comrne il serait heureux de te voir! I1 etait si bon.MARIE, en apart6 5 lacques.Viens m'attendre prPs du moulin.Je t'aime et t'appartiens.(Elle fuit.)LES VENOANGEURS,en regagnant leurs demeures.Cloire aux raisins des bonnes treilles!Tra la la ...Ce soir, le vin mysterieuxAvec I'or des grappes vermeillesEst sorti des vignes de Dieu !LE MEUNIERw]e t'appartiens! )) Qu'a-t'elle dit?A I'amour d'autrefois serait-elle fidPle? ...Quoi ? Sur nos creurs mortelsOnt beau passer les jours,11s n'effacent donc pas ce qu'a grave I'arnour!JACQUES' MOTHERMy son! My child!Oh! Tell me, is he not more handsome than before?I think I see your father, you are handsome, as he was.How happy he would be to see you!He alas such a good man.MARIE, aside, to Iacques.Come and wait for me by the mill.I love you and belong to you.(She runs alvay)THE HARVESTERS,returning to their homes.Glory to the grapes on the good vines!Tra la la ...This evening, the mysterious wineWith the gold of the purple clustersHas come out of Cod's vines!THE MILLER"I belong to you!" What did she say?Has she stayed faithful to her former love? ...What? Over our mortal heartsThe days pass in vain,And do not erase what love has engraved!

ACTE II - -ACT IIMCme d6cor, au cr6puscule.The same scener): at hvilight.Au lever du rideau on aperqoit les vendangeurs qui viennentpar couples enlac6s vers le moulin. Jacques est au milieud'eux avec Pierre. Le Meunier est assis sur le banc.As the curtain rises tve see the harvesters arriving at the mill indouples, arm in arm. Jacques is in their midst \\pith Pierre. TheMiller is sitting on the bench.LES VENDANGEURSLe Dieu du vin fait chanter les muids dans la nuit!8 Dieu malin chasse nos ennuis, dans la nuit!Cais tambourins mettez vous en train.Demain nous foulerons les grappes,Mais ce soir il faut danser.Vive le vin. Vive I'arnour.(S'adressant 2 Jacques et lui montrant le cortt?ge n desqui se pr6pare 2 sortir du village.)Tu vois pour f6ter ton retour.Ils viennent danser la danse des a'ieux.THE HARVESTERSThe Cod of wine makes the barrels sing in the night!Oh shrewd Cod, chase away our troubles, in the night!Merry drums, strike up.Tomorrow we shall tread the clusters,But this evening we must dance.Long live wine. Long live love.; treilless (Addressing Jacques and sho\ving him the 'vine' processionthat is getting ready to leave the village.)You see, to celebrate your returnThey come to dance the ancestral dance]ACQUESJ'en suis trPs fier! j'en suis heureux!Jacques semble pr6occupCJACQUESI am very proud of it! I am happy for it1Jacques seems preoccupied.LES VILLAGEO~SDansez, amants, sous la feuillee vermeilleEt balancez la treille!Allez! en balancant les treilles,Dansez sous la feuillee!Dansez, aimees, en balanqant les treilies,THE VILLAGERSDance, lovers, under the purple foliageAnd wave the vines!Come! waving the vines,Dance beneath the leafy boughs!Dance, lovers, waving the vines,

Dansez sous la feuillee!La danse et la joie de nos coeurs sont rois!Dansez galants sous la feui!lee vermeille,En balancant la treille!Dansez aimees en balanqant les treilles,Dansez sous la feuillee!La danse balance sous le feuillage bleuLa grdce des belles aupres des amoureux !Dansez toujours, fillettes 6veillGes,Dansez sous la feuillee.Allez! Danseurs sous la feuillee vermeille.Allez sous la feuillee.Allez! Toujours, suivant le Dieu &Amour,Dansez sous la feuil!ee.Le cortege des treilles s'eloigne et disparait. Seul le meunierreste assis sur son banc. On voit paraitre Marie.Dance beneath the leafy boughs!Dancing and joy are kings of our hearts!Dance, gallants, under the purple foliage,Waving the vines!Dance, lovers, waving the vines,Dance beneath the leafy boughs!The dance sways beneath the blue foliageThe grace of the beauties with their lovers!Dance on, burgeoning girls,Dance beneath the leafy boughs!Come! Dancers beneath the purple foliage.Come beneath the leafy boughs!Come! Ever following the God of love,Dance beneath the leafy boughsThe procession of vines morfes off and disappears. Only theMiller remains, seated on his bench. Marie appears.Ami ! Ami !MARIEMy friend! My friend!MARIELE MEUNIERSerait-ce donc ce que j'avais prevu?THE MILLERCan this be what ! foresaw?Jacques!MARIEJacques!MARIELE MEUNIERJacques! Que lui veux-tu?THE MILLERJacques! What do you want with him!je devais le voir ici-mCme.MARIEMARIEI was supposed to see him just herePauvre enfant !LE MEUNIERPoor child!THE MILLER---- 35 --

Je coniprends que tu I'aimes !I understand you love him!MARIEQuoi ! Vous savez!C'est clans mon cceur comme une force qui me tient;MARIEWhat! You know!It is in my heart like a force that grips me;C'est un dieu qui m'emporte et puis qui me d6chire ... It is a god that carries me off ant1 then rips me apart ...Et qui me fail pleurer i la fois ... et sourire.And that makes me both weep ... and smile.. LE MEUNIEK THE MILLERH6las ! Alas! .MARIEMais sachez tout, cela vaut mieux ...Nous voulions partir ... tous les deux.Vous qui savez parler doucement, tendrement,Vous consolerez ceux qui restentPour que notre depart soit un peu moins funesteEt que votre bont6 porte un allggement.MARIEBut know everything, it is better ...We wanted to leave ... both of us.You who can talk quietly, gently,You will console those who staySo our departure may be a bit less lamentableAncl may your goodness bring some relief.Et Pierre, y songes-tu ?LE MEUNIERTHE MILLERAnd Pierre, do you think of him?MARIEJ'aime Jacques ! J'aime Jacques!MARIEI love Jacques! I love Jacques!Quelle enfant !LE MEUNIERWhat a child!THE MILLERMARIEJe pleure de tout quitter.Mais ... mais je ne puis faire autrement.On entend b voix de Jacques.MARIEI weep to leave everything.But ... but I cannot do otherwise.Jacques' voice is heard.C'est lui !MARIEIt is he!MARIELE MEUNIERLaisse moi lui parler un instant,---- :A ----THE MILLERLet me speak to him for a moment,

Je t'appellerai tout B I'heure.,\,larie s'enfirit vers la droite.MARIEAt! borcl du petit hois la-bas je vous attencls ...Mais ne tarclez pas trap.Le meunier s'assied sur le banc, Jacques arrive.I shall call you in a while.Marie rushes off to the right.MARIEI shall wait for you by the little wood over there ...But do not be long.The A,liller sits on the bench, Jacques arrives.JACQUES, sans apercevoir le meunier.Est-ce du chagrin ?... Est-ce du bonheur !...Tous deux, clans mon coeur ce soir, se confontlentEst-ce de I'esperance ou la nuit profondeQui melent la joie avec les douleurs.Marie est mariee. Marie est clonc morte ...Je souffre! le pleure! Mais, je I'aime encore!Et puis elle vit et puis je I'eniporte!Sinon je meurs !Marie! Marie, ou la mort!Le rneunierse /t'\fe et va Ienternent versJacques.LE MEUNIERDis, ami, que va tu faire!Causer peut-etre clu ma1 !Reflechis, I'ime est amPreQuancl le cceur n'est plus lo)fal.Reflechis, reflechis, ce serait ma1 !JACQUESJe ne te comprencls pas ... Meunier, que veux tu dire?LE MEUNIERJe sais bien que chacun olrreit ail destinEt que la vie, B tous, nous mene par la main ...blais vers toi, ma vieillesse a voulu me concluire;JACQUES, lvithout noticing the A4iller.Is this chagrin? ... Is this happiness! ...Both, in my heart this evening, are mixedIs this hope or the cleep nightThat mingles joy with sorront.Marie is married. Marie is thus dead ...I suffer! I \veep! But, I still love her!And then, she lives and then, I shall take her away!Otlienvise I die!Marie! Marie, or death!The Miller gets up and slo~vI)/ goes to~cfards Jacques.THE MILLERTell me, my friend, what are you going to clo!Do some harm perhaps!Think upon it, the so~~lis bitter\When the heart is no longer faithful.Think, think upon it, it woulcl be wrong!JACQUESI don't understand you ... Miller, what do you mean?THE MILLERI know very well that every man obeys destinyAnd that life, for all, leads us by the hancl ...But my great age has wanted to take me to you;

Car je te vois petit, toujours, comme jadisOh je te faisais croire,En te les contant, cle belles histoires ...JACQUES, impatient&.Explique-moi pourquoi tous ces discours ...Car ce n'est pas le lieu ni I'heure!LE MEUNIERVois-tu quanrl on est vieux et quand les desirs meurent,Qu'on y voit presque pas, qu'on entend presque plus,Que la memoire oublie les choses qu'elle a sues,L'esprit voit sans les yeux, il pressent, il devine,II voit, autour des fronts, rayonner la douleur.II a plus de piti* sachant le prix des pleurs.JACQUESMais pourquoi me dis-tu cela?Que veux-tu de moi ! Je ne te comprends pasLE MEUNIERJete dis seulement: prend garde.Quand derriere soi I'on regardeEt qu'on voit le ma1 qu'on a fait,Quelques fois I'on regrette apr6s.~coute ma vieillesse!I1 prendlacques par la main.Pars ! Quitte ce pays ! Tu reviendras plus tard.Mais va, pars sans faiblesse.Pars sans te retourner, ce soir!]ACQUESNon ! Non ! Tu ne sais pas combien je I'aime!LE MEUNIERJ'ai aim6 moi aussi, tous les cceurs sont les m~nies.I1 en~brasseJacques paternellenient.Du courage! Allons, prends ton bston,For I still see you as a little boy, just as long agoWhen I regaled you,By telling you some fine stories ...JACQUES, grotving impatient.Tell me why all this speechifying ...For this is neither the place nor the time!THE MILLER~ bsee, u wtien you are old and when desires die a~~ay,When you can hardly see any more, hardly hear,When memory forgets the things she once knew,The mind sees \vithout the eyes, it has presentiments, inklings,It sees sorrow spreading on people's faces.It has all the more pity as it knows the cost of tears.Jr\c~u~sBut why tell me all this?\What do you want of me? I don't follow you.THE MILLERI am simply saying this: be careful.When you look backAnd you see the wrong you have done,YOU sometimes come to regret it.Listen to my old age!He takes Jacques by the hand.Go! Leave this land! You will come back later.But go, leave without flinching.Leave without returning, this evening!JACQUESNo! No! You do not know how much I love her!THE MILLERI too have loved, all hearts are the same.He gitcs Jacques a paternal kiss.Courage! Come, take your stick,

Et songe en t'en allant 2 la pauvre maisonDont nous aurons ainsi protege le bonheur ...Le bonheur, comme c'est fragile.]ACQUESJe ne peux pas partir ainsi, sans la revoir !LE MEUNIERPourtant, songes-y bien, enfant, c'est ton devoir!11s aperfoivent la mere delacques clui vient chercherson fagotouhli6.JACQUESbla mere ... Tu vois bien, je ne puis partir!Elle ferait plutBt cle ses hras un refugeQue de me voir partir seul, triste, clans la nuit.LE MEUNIEREt bien, qu'elle soit juge!And think as you go of the poor householdWhose happiness we shall have protected..Happiness is so fragile.]ACQUESI cannot leave like this, without seeing her again!THE MILLERAnd yet, think well on it, my child, it is your duty!They notice Jacques' mother come to collect her forgottenbundle of fire~vood.JACQUESMy mother ... You can see very well I can't leave!She would rather make a refuge of her armsThan to see me leave alone, sad, in the night.THE MILLERWell then, may she be the judge!LA MCRElacclues! Ton ami Pierre te cherchait.JACQUESMa mere, ma mere, j'ai besoin de pleurer!LA MEREPleurer un si beau jour, le jour de ton retour!Les regards de tes ye~lx m'alarment !Oh! Dis moi quelles sont ces larmesQui coulent sans raison par ce soir de honheur?LE MEUNIERLorsqu'il etait enfant, mPre, tu te souviens,Et que tu lui chantais les chansons cle nos peres,Tu lui disais: mon fils il faut faire le bien,THE MOTHERJacqiles! Your friend Pierre \\as looking for you.JACQUESMother, mother, I must weep!THE MOTHERWeep on such a beautiful clay, the clay of your return!The look in your eyes alarms me!Oh! Tell me, what are these tearsThat flow without reason on this happy evening?THE MILLERWhen he was a child, mother, you remember,And when you sang him the songs of our fathers,You used to say to him: my son, you must clo what is right,

C'est pour cela que Dieu nous a mis sur la terre.LA M~REOui, j'enseignai toujours cela ...LE MEUNIEREh bien ! mere ce soir, lui repeterais-tu,Comme au seuil du logis, jadis, dans le silence,La le~on d'autrefois qui berp son enfance.LA MERECertes, oui et toujours le bien.JACQUESII faut donc te quitter pour le bien,Et je dois m'en aller sur la route incertaine,Quancl sur ton front j'ai mis quelques baisers i peine.LA M~REMe quitter! Me quitter! Mais le bien est ici,Pres de ta mere qui vieillit dans le pays de ta jeunesse.Ne t'en vas pas mon enfant! Ne t'en vas pas, par pitie!Ne t'en vas pas, mon petit!JWQUESMere, Marie m'aime et je I'aime,Nous n'avons qu'un seul ceur!Notre r$ve est le meme !Comme autrefois nous allons retrouver la joie.Aussi je veux partir avec elle!La mPre parah anbntie par cet aveu.Ou mourir. .. Loin d'ici !...Non, Je ne pourrais plus vivre sans elle!LE MEUNTERSonge alors 3 la porte ouverte,A la pauvre maison deserte,A celui qui pleurera seul auprt.5 de la lampe qui meurt,It is for tliat that Gotl put us on this earth.THE MOTHERYes, I altvays taught him that ...THE MILLERWell! Mother, this evening, will you tell him once more,As on the threshold, long ago, in the silence,The lesson of times past that lulled his childhood.THE MOTHERCertainly, yes, and always what is right.JACQUESI must then leave you to clo right,And I must leave on the uncertain road,When on your brow I have hardly set even a few kisses.THE MOTHERLeave me! Leave me! But right is here,With your mother who grows old in the land of your youth.Do not go away, my child! Do not go away, I beg you!Do not go away, my little one!JACQUESMother, Marie loves me and I love her,\Me have but one heart!Our dream is the same!As in earlier times we shall find joy.And so I want to leave with her!The mother seems ovenr~helmed by this confession.Or die ... Far from here! ...No! I could no longer live without her!THE MILLERThink then of the open door,Of the poor deserted house,Of him who \vill weep alone by the dying lamp,

Et songe 2 I'ombre de sa vie.Songe i Pierre, i sa vieille mPre, i ses cheveux blancs,A ses yeux, i son front penchant vers la terre.(A la mere delacques)Vous vous ressemblez toutes deux;Tu connais bien son beau sourire, dis moi,Qu'oserais-tu lui dire?LA M~REC'est vrai, nous ne pourrions nous voir sans pleurer.Oh ! Quel desespoir!LE MEUNIERSonge i lui, quand ses yeux seraient fixes la-bas.Songe i I'amour brise, Songe i cette mishre!Et de ton fils serais-tu fiere, rnPre, s'il avait fait cela?LA MLRESeule encore. Ah ! Que deviendrai-je?Ici tous les bruits me parlent de toi.Ce sera le vent ... Ce sera la pluie.Ce sera I'oiseau perdu dans les bois.Jacques va boire au puits; aussit6t des jeunes filles vetues derobes vert p2le apparaissent au-dessus de la margelle.LE PUITSJe suis le puits o i ta jeunesse s'est penchee,Pour voir les astres d'or se lever dans mon eau.Le soir ta brune amie puisait de I'eau doreeEt tu mettais des fleurs de trPfle son chapeau.Pourquoi ne viens-tu plus t'asseoir sur la margelle?Pourquoi ne vois-je plus vos reves dans vos yeux?Si ma pierre est us6e elle est toujours fidhle,Et de couples nouveaux j'ecoute les aveux.(Elles disparaissent,)And think of the shadow of his life.Think of Pierre, of his old mother, of her white hair,Of her eyes, of her brow bent towards the earth.(To Jacques' mother)You resemble each other;You know his handsome smile very well, tell me,What do you dare tell him?THE MOTHERIt is true, we could not see each other without weeping.Oh! Such despair!THE MILLERThink of him, when his eyes will be staring over there.Think of the broken love, think of this wretchedness!And would you be proud of your son, if he had done that?THE MOTHERAlone again. Ah! What will become of me?Here every noise speaks to me of you.The wind ... The rain.The bird lost in the woods.Jacques goes to drink from the n~ell; at once some girls in palegreen dresses appear above the lip of the 11~el1.THE WELLI am the well your youth leant overTo see the golden stars rise in my water.In the evening your friend would draw the golden waterAnd you placed clover in her hat.Why do you no longer come and sit here?Why do I no longer see dreams in your eyes?Though my stone be worn it is still faithful,And I hear the confessions of new couples.(The girls disappear.)A....VOIX DE LA NATUREA....THE VOICES OF NATURE

JACQUESAu moment de partir, ma volonte se brise ...Mais quelles sont ces voix qui parlent dans la brise?Aussit6t apparaFt un cort&ge de jeunes filles v6tues de /in.Vo~x DE LA NATURENous sommes les vignes, les fleursEt les bles que le vent balance.Nous sommes les sources en pleursEt nous sommes les champs immenses ...Ne t'en vas pas, enfant !Nous enivrons avec un parfum de montagneLe cceur est puissant et fecond.Qui dort sur le ceur des campagnes.Nous sommes tes amis d'avant,Vois, le soleil meurt, tout est sombre,Nous te chantons avec le ventEt nous t'embrassons avec I'ombre.(Elles disparaissent.)JACQUESJust as I leave, my will is broken ...But what are these voices that speak in the breeze?At this moment a procession appears ofgirls dressed in linen.THE VOICES OF NATUREWe are the vines, the flowersAnd the corn swaying in the wind,We are the weeping springsAnd we are the immense fields.Do not go, child!We intoxicate with a mountain scent.The heart is powerful and fertile,Sleeping in the heart of the countryside..We are your friends of long ago,Look, the sun dies, everything is dark.We sing you with the windAnd we embrace you with the shade(They disappear.)JACQUESOh ! Voix de rke !Le vieux meunier et la mere se /$vent et prient.Ah ! les cloches aussi, avec leurs grandes voix!Angelus du mafin, Angelus sur les bois,Doux Angelus du soir chantant avec la briseQuand I'etoile s'allume ou que le soleil brille!LE MEUNIERElles disent: souviens-toi, ecoute notre voix,fcoute nos reproches,fcoute les conseils qui sonnent dans les cloches!JACQUES, au meunier.Non ! Mon pays ce soir m'adjureDe demeurer avec ses chants mysterieux.L'amour, ma mere, et la nature.Tout me retient parmi ces lieux!JACQUESOh! Voices of dreams!The old Miller and the mother stand up and pray.Ah! The bells too, with their powerful voices!The morning angelus, angelus over the woods,Sweet evening angelus singing with the breezeWhen the star lights up or the sun shines!THE MILERThey are saying: remember, listen to our voice,Listen to our reproaches,Listen to the counsel that sounds in the bells!JACQUES, to the Miller.No! My land this evening entreats meTo remain with its mysterious songs.Love, mother dear, and nature.Everything retains me in this place!

Je vous entends, voix de mon coeur, voix de la terre.Non ! Je ne pars pas, ce soir!Et je n'ernmPne pas Marie, ma bien airnee.Mais je la verrai sur le chemin noir ...Mais je la verrai parrni la ramee,NOUS nous rencontrerons, au village, souvent ...~t peut-etre plus tard. Ah ! Peut-@tre...I hear you, voice of my heart, voice of the earth.No! I am not leaving, this evening!And I shall not take Marie, my beloved.But I shall see her on the black road ...But I shall see her among the branches,We shall meet, in the village, often ...And perhaps later. Ah! Perhaps ...LE HIBOUC'est moi ! C'est moi qui t'ai berceEt qui t'ai console de tes sombres penseesEt de tes mauvais doutes.A tous les carrefours et sur toutes les routes,Les soirs que tu rsvais les rGves d'exil6. Souviens toi ...]e chantais aussi la beaut6 d'stre libreEt de vivre au-dessus des vulgaires amours.je parle encore et sur ton front mon aile vibre.II faut aller plus loin sur la route, toujours.JACQUESMPre! MPre que dois-je faire?THE OWLIt is I! It is I who cradled youAnd who consoled your dark thoughtsAnd your unwelcome doubts.On every crossroad and on every route,On the evenings when you dreamt the dreams of an exile.Remember ... I also sang of the beauty of being freeAnd of living above common loves.I speak again and on your brow my wing flutters.You must carry on down this road, always.JACQUESMother! Mother, what must I do?LA M~RE,toujours hkitanteLaisse rnoi t'embrasser.(Elle embrasse Jacques.)Let me kiss you.THE MOTHER,still hesitating(She kisses Jacques.)VOIX OANS LE MOULINMoi, je veux te bercerD'une chanson ancienne,Ainsi qu'au temps pass6 !Pour que tu te souviennes.JACQUESNon, je ne peux paste quitter ainsi,Ma mPre, sans soutien! toi si bonne et si vieille.Volcrs IN THE MILLI want to lull youWith an old song,As in days gone by!So that you remember.JACQUESNo, I cannot leave you like this,Mother, without support! You who are so good and so old.

LE MEUNIERSonge que ton ami serait triste i mourirD'approuver un amour qui ferait tant souffrir.LA M~RE,en pleurant.Mon fils, fais ton devoir, tu reviendras plus tard,Quand le temps aura fait son aeuvre,Tu reviendras, tu reviendras! Mais fais ton devoir!Uacques tombe dans les bras de sa mPre.)THE MILLERThink that your friend would be sad unto deathTo sanction a love that would cause so much suffering.THE MOTHER,weeping.My son, do your duty, you will come back later,When time will have done its work,You will come back! You will come back! But do your duty!Uacques falls into his mother's arms.)A cet instant on voit sortir du moulin quatre personnages der&e: ce sont les souvenirs d'enfancen.JACQUESOh ! Les souvenirs de rnon enfance.Je vous reconnais: c'est vous.LE VIEUS NOELTe souvient-il des contes de Noel?Je suis le vieillard que suivaient tes r@ves, au coin du feu,Le vieux v6tu d'or et de ciel.LA F~E DES RONDESAu temps oh tu dansais la ronde,C'est moi qui conduisais les dansesDans les pres fleuris au bord de I'onde.LE MENDIANTJe suis le mendiant qui chantaitDe vieux chants que tu redisais.LA FCEDU B L ~Dans le moulin je vivais seule.Mes cheveux tournaient dans la meule,Et mes chants fuyaient dans le vent.At this very moment four dream characters come out of themill: these are the 'Childhood Memories'.JACQUESOh! My childhood memories.I recognise you: It is you.OLD CHRISTMASDo you remember the tales of Christmas?I am the old man whom your dreams followed, at the fireside,The old man dressed in gold and azure.THE FAIRY OF THE ROUNDSIn the days when you danced the rounds,It was I who led the dancesIn the flowering meadows by the river bank.THE BEGGARI am the beggar who sangOld songs that you would repeat.THE FAIRY OF CORNIn the mill I was living alone.My hair turned in the millstoneAnd my songs fled in the wind.

LES QUATRE SOUVENIRS O'ENFANCE~ousommes le cceur du moulin,~esouvenirs de ton enfance.Viens! Nous te montrons le cheminComme autrefois et nous disons: tu reviendras.Mais fais ton devoir. Au nom de ton enfance.(Langue 4treinte de Jacques et de sa mere.)THE FOUR CHILDHOOD MEMORIESWe are the heart of the mill,The memories of your childhood.Come! We shall show you the wayAs before, and we say: you shall come back.But do your duty. In the name of your childhood.(Long embrace ofJacques and his mother.)LES VILLACEOISTHE VILLAGERSLes vendanges de cet autornne sont finies. Tra la la la ... The harvests this autumn are finished. Tra la la la ...JACQUESAdieu ! Pays de ma jeunesse!Jacques s'arrache aux eheintes maternelles et prend le sentierde la colline, le vieux meunier I'accompagne. La mPre tombesur le banc et pleure.LES VILLAGEOISLes jeunes gens et les filles aux peaux brunies,Fouleront en chantant les belles grappes d'or!~ACQUES (La VO~X S'6/0/gnf?.)Ici je laisse mon amour,Ce qui firt I'orgueil de mes jours,Tout ce que j'avais de tendresse.LESVILLAGEOISMaintenant le vent peut depouiller les treilles,La neige peut couvrir les cimes.Nous avons le clair soleil emprisonne dans nos bouteilles.JACQUESFarewell! Land of my youth!Jacques tears himselfaway from the maternalembraceandstartsdown the path on the hillside, the old Miller accompanyinghim. The mother sinks down on to the bench and weeps.THE VILLAGERSThe young lads and lasses with dusky skinWill tread the fine golden clusters as they sing!JACQUES (The voice fades away in the distance.)Here l leave my love,What was the pride of my days,All that was gentle in me.THEVILLAGERSNow the wind may strip the vines,The snow may cover the hilltops.We have imprisoned the bright sun in our bottles.Ob vous en allez-vous?MARIEWhere are you going?MARIEJe rentre i la maison.LA MEREI am going home.THE MOTHER- 45 -

Toute seule?MARIEAlone?MARIELA MEREToute seule, tu le vois biens.Alone, as you can see.THE MOTHERMARIEQuoi ! Jacques n'est pas avec vous 3MARIEWhat! Jacques is not with you?Jacques est reparti.LA MEREJacques has left.THE MOTHERPour longtemps ?MARIEFor long?MARIEPour toujours!LA MEREFor ever!THE MOTHERMARIEOh ! Mon Dieu. Pour toujours.Pour toujours.Oh! My God. For ever.For ever.MARIEFlle &late en sanglots et tombe dans les bras de la mere deJacques.LES VILLAGEOISGloire 3 I'automne d'or au vent! A la IumiPre!Ah! Une immense bont6 te suit, 6 voyageur!Elle est dans la couleur des pierres!Elle padtime avec les fleurs.She bursts into tears and falls into the arms oflacques'mothecTHE VILLAGERSGlory to the golden autumn, to the wind! To light!Ah! Immense goodness follows you, O traveller!It is in the colour of the stones!It perfumes with the flowers.Translation: Jeremy Drake

A 1,. . . .lnltlatlve du Docteur Nicole Bru, le Palazzetto Bru Zane Centre de musique romantique franqaise estune realisation de la Fontlation Bru, cr&e en 2005. Education et rcherche, valorisation et transmission duPALAZZm0 patrimoine,environnement,sontlesdomainescl~schoisisparNicoleBrupourp~renniserlenometlesactionBRu ZANE des fondateurs des Laboratoires UPSA. Unissant ambition artistique et exigence scientifique, le PalazzettoCENTRE,E MUS~QUEBru Zane est une nouvelle traduction de I'esprit humaniste qui guide les actions de la Fondation Bru. IIRoMANTIQUE temoigne aussi de la passion d'une vie pour la musique.FRANCAISESitue ivenise, ce centre a pour vocation d'apporter au repertoire musical franqais du grand xlxrsi6cle lerayonnement qu'il merite et qui lui fait encore defaut. Les objectifs sont pluriels. Lieu de programmation, d'enseignement et tletravail vivant, il se veut egalement un centre de ressources documentaires, de recherche, d'edition et de diffusion des savoirs.On the initiative of Doctor Nicole Bru, the Wlazzetto Bru Zane - Centre de musique romantique franqaiseis a tvork of the Bru Foundation which itself \as created in 2005. Education, rsearch, de~telopment and transmission ofheritage, and the care of the environment are the key domains chosen by Nicole Bru to perpetuate the name and the actions ofthe founders of UPSA Laboratories. Uniting artistic ambition and scientific rigour, the Wlazzetto Bru Zane is a necv renderingof the human spirit which guides the actions of the Bru Foundation. At the same time, it bears ~vitness to the passion of a lifefor music.Situated in Venice, the Centre aspires to give the French musical repertory of the extended 79 century the presence in thetrcorld it deserves and ~vhich it still unjustly lacks. The objectives are several. A dynamic location for programming, teachingand \\ark, the Centre also has the ambition to provide a location for documentary resources, research, publication and thedissemination of learning.