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le Verzine Solitaire - Cerbere.org

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CréditsRédactionAmatsuOnt collaboré à ce numéroLyagor, Xaer Khan, Grifter, EnképhalineConception graphique et artistiqueAmatsuIllustrationsGrifter, Ogurki, AmatsuUnivers et concepts originauxJulien BlondelContributions<strong>Verzine</strong>0@gmail.comCommunautéslimitrophesVermine, <strong>le</strong> site officielhttp://www.vermine.frLe Forumhttp://communautesvermine.forumactif.com<strong>Verzine</strong>, on en par<strong>le</strong> icihttp://www.<strong>le</strong>grog.<strong>org</strong>http://site.di6dent.frhttp://www.scriiipt.comhttp://www.jeu-de-ro<strong>le</strong>-magazine.frhttp://www.sden.<strong>org</strong>http://www.scifi-universe.comhttp://<strong>le</strong>roliste.over-blog.comhttp://arcantia.nethttp://blog.gideaire.comhttp://jdrvirtuel.azureforum.com


EDITOUn nouveau numéro. Sans aucun doute une suite qui n'était pas vraimentattendue. Mais par qui exactement ? Eh bien à la fois vous et nous. Vousparce que dans un sens, personne ne vous a parlé d'une suite (hormis si vousavez parcouru <strong>le</strong> n°0 jusqu'au bout) et que de toute façon on n'imaginemême pas faire de la promo. Et nous aussi parce que tels des survivants deVermine, <strong>le</strong>s rédacteurs vont et viennent, reviennent et repartent...Bien évidemment, je suis très très heureux d'avoir bouclé ce beau numéro 1(je rappel<strong>le</strong> que <strong>le</strong> précédent était <strong>le</strong> 0). C'est à mes yeux la preuve qu'il esttout à fait possib<strong>le</strong> de continuer l'aventure Vermine et donc de garder unminimum <strong>le</strong> jeu vivant (chose qui au final a été diffici<strong>le</strong> depuis sa premièreédition). Ce numéro a été éga<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> moyen de mieux cerner ce qu'ilmanquait aux bouquins de base. Je ne vous apprends rien en disant qu'ilmanque toujours 2 suppléments consacrés aux 4 derniers Totems. Avec <strong>le</strong>sautres rédacteurs, on a décidé de s'en charger à notre échel<strong>le</strong>. C'est pourquoice n°1 de VerZine porte <strong>le</strong> doux nom de "<strong>Solitaire</strong>" car il se consacreentièrement à ce Totem. Alors oui, ça sous-entend qu'il y aura donc unnuméro sur la Ruche, <strong>le</strong> Batisseur et la Horde. Oui, ça <strong>le</strong> sous-entend. Après,rien n'est gagné d'avance. Je dis ça car rien que pour ce numéro, il a été trèsdiffici<strong>le</strong> de <strong>le</strong> terminer et que c'est beaucoup d'investissement pour desbénévo<strong>le</strong>s comme nous (à titre d'exemp<strong>le</strong> : pas de scénario pour ce numéro).Ca n'empêche pas qu'on est fiers et contents.BREF, dans ce numéro, tout p<strong>le</strong>in de trucs de solitaires !Amatsu


Le Totem du <strong>Solitaire</strong> 1 0PersonnagesBarnabé 1 4 Marathon Man 1 6Oz 1 7 Le Pestiféré 1 8LieuxLa forêt d'ambre 20Le lac de l'homme mort 22Créatures & VerminesLe ver blême 24Le fourmilion 26SynopsisL'Autel du <strong>Solitaire</strong> 27Evénements 28Echos & Rumeurs 5Nouvel<strong>le</strong>sPour l'Or du Bupreste 6Joshua 31Imitation 35RELIQUATSJeremiah 34Monsters 34Edito 3


Pour tout l'or du BupresteLorsque j’entendis par<strong>le</strong>r de la vallée des douze tribus pour lapremière fois, nous venions de venir en aide à une bande demercenaires pris dans <strong>le</strong>s toi<strong>le</strong>s d’une colonie d’araignéessocia<strong>le</strong>s. Nos gaz spéciaux avaient eu tôt fait de dissoudre <strong>le</strong>ssoies gluantes, évitant aux plus chanceux d’entre eux une mortdouloureuse (1 ). En plus des exigences matériel<strong>le</strong>s que notreassistance <strong>le</strong>ur coûta, un des survivants m’offrit une petite boîteen bois blanc ornée de symbo<strong>le</strong>s en guise de reconnaissance.L’individu m’affirma que la relique qu’el<strong>le</strong> contenait me seraitd’un grand secours si jamais je m’aventurais dans la vallée desdouze tribus. En l’ouvrant, je fus surpris de n’y découvrir qu’uninsecte desséché, de tail<strong>le</strong> modeste et de cou<strong>le</strong>ur dorée. L’un desentomologistes de notre groupe à qui je <strong>le</strong> confiai pour examenm’affirma qu’il s’agissait d’un bupreste (2). Il ajouta qu’endehors de sa cou<strong>le</strong>ur particulièrement brillante, ce spécimenn’avait rien d’exceptionnel. Mettant <strong>le</strong>s paro<strong>le</strong>s du survivant sur<strong>le</strong> compte de la superstition, je rangeai la boîte dans mon sac àdos et l’oubliait aussitôt.Ce n’est que quelques années plus tard que la boîte et soncontenu refirent surface. Notre situation était alors critique : l’unde nos chimistes s’était trompé lors d’une manipulation alors quenous avancions en territoire inconnu, et l’explosion engendréepar <strong>le</strong> raté avait suffi à souff<strong>le</strong>r trois de nos véhicu<strong>le</strong>s et faire unedouzaine de victimes parmi <strong>le</strong>s nôtres. Au volant de l’uniquevéhicu<strong>le</strong> rescapé, je réussis à rejoindre une petite communauté desurvivalistes, mais ses habitants me refusèrent <strong>le</strong>ur aide. Fouillantdans mes possessions à la recherche de matériel qui pourrait <strong>le</strong>sintéresser, je tombai sur la petite boîte oubliée depuis longtempsdans un repli de mon sac. Désespéré, je tendis la boîte auxsurvivalistes. Une expression de surprise mêlée d’aviditéteinta immédiatement <strong>le</strong>urs visages et quelques minutes plus tard,dé<strong>le</strong>sté de mon « trésor », j’étais en possessions de vivres, d’eau,de médicaments, et d’assez d’essence pour traverser une partie del’Europe. Je l’ignorais encore mais nous venions de pénétrer dansla vallée des douze tribus, et <strong>le</strong> système de va<strong>le</strong>urs auquel j’étaishabitué venait de bruta<strong>le</strong>ment disparaître.Forcés à nous établir dans la région afin de panser nos b<strong>le</strong>ssureset récupérer un peu du matériel perdu, nous eûmes tout <strong>le</strong> loisirde nous renseigner sur <strong>le</strong>s forces en présence dans la vallée et <strong>le</strong>sus et coutumes des autochtones. La région était divisée en douzeterritoires, chacun appartenant à une communauté plus ou moinsdéveloppée. Ces communautés, <strong>le</strong>s « douze tribus », n’avaientque très peu en commun en terme d’<strong>org</strong>anisation, de croyances etd’aspirations (3). Les adaptés extrémistes y côtoyaienthumanistes invétérés et survivalistes retors dans une péril<strong>le</strong>useproximité. Les tribus évitaient cependant <strong>le</strong>s conflits directs grâceà l’adoption d’un système économique original, basé sur lapossession de spécimens d’un insecte particulier : <strong>le</strong> buprestedoré. Les spécimens de cet insecte servaient de base pour <strong>le</strong>strocs de grande amp<strong>le</strong>ur, et <strong>le</strong> nombre de buprestes doréspossédés par chaque tribu était un facteur déterminant dans <strong>le</strong>calcul des limites de son territoire. L’équilibre apparemmentprécaire d’un tel système venait de l’extraordinaire difficultépour se procurer l’insecte en question. Son existence n’étaitconnue que sur une petite î<strong>le</strong> de la région, î<strong>le</strong> se trouvant au cœurd’une zone marécageuse perpétuel<strong>le</strong>ment noyée dans <strong>le</strong>s brumes.Cette zone était apparemment tel<strong>le</strong>ment hosti<strong>le</strong> que <strong>le</strong>sexpéditions <strong>le</strong>s mieux armées ne pouvaient s’y aventurer sanssubir de lourdes pertes. Seu<strong>le</strong>s <strong>le</strong>s tribus ambitieuses osaienttenter <strong>le</strong> coup, et ressortaient généra<strong>le</strong>ment trop affaiblies du


procédé pour concrétiser <strong>le</strong>urs volontés d’expansion. C’est ce quimaintenait la région dans un équilibre des forces relativementstab<strong>le</strong>.Bien qu’affaiblis, nous n’étions pas passés inaperçus lors de notrearrivée, et quelques-unes des tribus, ayant eu vent de notreréputation, vinrent nous trouver pour nous proposer <strong>le</strong>ur aide (4)à condition, bien sûr, que nous montions une expédition pourpartir à la recherche de buprestes dorés sur l’î<strong>le</strong> maudite. Nousn’avions malheureusement guère <strong>le</strong> choix si nous voulionsreconstituer nos forces et reprendre la route <strong>le</strong> plus rapidementpossib<strong>le</strong>. Quelques jours tard, après avoir rassemblé <strong>le</strong> reste denos hommes vaillants et du matériel encore intact, nous étions enroute pour l’î<strong>le</strong>.Les habitants de la région ne plaisantaient pas au sujet desbrumes persistantes : toute la zone des marécages, recouverted’un fin nuage crémeux, se devinait plus qu’el<strong>le</strong> ne s’esquissait.Notre météorologiste nous indiqua que la teneur en oxygène deslieux était plus é<strong>le</strong>vée que la norma<strong>le</strong>, ainsi que la température del’eau, trop tiède pour <strong>le</strong> climat de la région. Il mit ces deuxanomalies sur la présence probab<strong>le</strong> de sources d’eau chaude dans<strong>le</strong>s environs. D’après notre entomologiste, l’addition de cesfacteurs : milieu aquatique, haute teneur en oxygène ettempérature tropica<strong>le</strong> formaient des conditions idéa<strong>le</strong>s pourl’apparition de cas de gigantisme parmi <strong>le</strong>s insectes (5). Aprèsune brève discussion, nous nous décidâmes à rebrousser chemin,insuffisamment préparés pour affronter <strong>le</strong>s périls du voyage. Descoups de fusil accueillirent notre tentative de demi-tour.Apparemment, nos employeurs n’étaient pas décidés à nous voirabandonner la partie. Nous n’avions pas <strong>le</strong> choix : il nous fallaitcontinuer.La traversée des marécages fut une catastrophe. Malgré nosefforts, l’emploi de <strong>le</strong>urres sonores et olfactifs et la constructionde pirogues improvisées, notre petite troupe fut décimée avantd’atteindre la terre ferme. Impossib<strong>le</strong> de savoir ce qui frappa noscompagnons, tant la brume et l’eau boueuse réduisaient lavisibilité. Ma cervel<strong>le</strong> est encore encombrée d’imagesd’éclaboussures gigantesques, de formes noirâtres et bossuesdéchirant l’onde et des cris de terreur accompagnant la brèveagonie de ceux qui y passèrent (6). Nous ne fûmes que trois àréchapper au carnage : un de nos pisteurs, l’entomologiste et moimême.L’î<strong>le</strong> en el<strong>le</strong>-même n’était guère plus accueillante que <strong>le</strong>s maraisl’encerclant, mais au moins nous ne craignions plus la mort àchaque pas. Grâce aux ta<strong>le</strong>nts de l’entomologiste, trouver <strong>le</strong>bupreste doré fut plus faci<strong>le</strong> que prévu ; il nous suffit de repérer<strong>le</strong>s arbres <strong>le</strong>s plus susceptib<strong>le</strong>s d’être infestés et d’en faire sauterl’écorce au couteau pour trouver <strong>le</strong>s larves. Au bout d’unejournée d’efforts, nous avions trouvé plus d’une centaine delarves, plus quelques adultes. Ne restait plus que <strong>le</strong> problème duretour.Nous décidâmes d’établir un camp provisoire sur l’î<strong>le</strong>, dans uncontrefort rocheux précairement protégé d’éventuels prédateurs.Je savais que seuls mes ta<strong>le</strong>nts pouvaient nous offrir une infimechance de nous sortir des marécages sains et saufs. J’exploraidonc l’î<strong>le</strong> méticu<strong>le</strong>usement à la recherche de composantes quipourraient m’aider à préparer mes concoctions. La chance mesourit au matin du troisième jour, quand je tombai sur un bosquet


de plantes de la famil<strong>le</strong> de l’euphorbe dont je savais commenttirer un poison alcaloïde vio<strong>le</strong>nt apparenté au curare. Il me fallut1 semaine pour extraire assez de poison à l’aide d’un matérielimprovisé pour nous permettre d’envisager <strong>le</strong> retour (7). Unesemaine pendant laquel<strong>le</strong> mes deux derniers compagnonssuccombèrent, l’un à ses b<strong>le</strong>ssures et aux charognards qu’el<strong>le</strong>savaient attirés, l’autre à...Je l’ignore, mais <strong>le</strong>s empreintes fraîchesmenant vers <strong>le</strong> marais que je découvris sur <strong>le</strong>s lieux de sadisparition me suffirent. Une semaine pendant laquel<strong>le</strong> la plupartdes larves que nous avions col<strong>le</strong>ctées périrent éga<strong>le</strong>ment ; maisd’autres se métamorphosèrent en adultes, faisant de moi l’homme<strong>le</strong> plus riche de la région...et probab<strong>le</strong>ment du monde, selon <strong>le</strong>scritères dégénérés des douze tribus.Lestés de deux bidons percés pour déverser à débit régulier <strong>le</strong>poison dans l’eau tout au long de la traversée, j’entamai sur mapirogue <strong>le</strong> péril<strong>le</strong>ux trajet du retour. Maintes fois je sentis la mortme frô<strong>le</strong>r durant l’interminab<strong>le</strong> voyage, croyant deviner desmâchoires chitineuses démesurées au travers la brume…Heureusement, <strong>le</strong> poison eut l’effet escompté et tint à distance <strong>le</strong>sprédateurs. Les heures <strong>le</strong>s plus <strong>le</strong>ntes de ma vie s’écoulèrentavant que je n’émerge enfin du brouillard, brisé nerveusement età bout de forces. Des mains me saisirent ; plusieurs tribus étaientvenues à ma rencontre et entreprenaient de me fouil<strong>le</strong>r comme unvulgaire porte-monnaie. J’utilisai ma dernière amorce pour <strong>le</strong>sfaire recu<strong>le</strong>r puis, parvenant à trouver assez d’énergie pour garderun semblant de posture ; <strong>le</strong>ur réclamais mon dû. De mauvaisegrâce, on me remit <strong>le</strong> matériel promis. J’ouvris alors mon sacdevant <strong>le</strong>s membres des tribus présentes, déversant sur <strong>le</strong> sol desdizaines d’insectes aux ref<strong>le</strong>ts dorés. Comme des chiens avides,ils se ruèrent à la curée, se piétinant <strong>le</strong>s uns <strong>le</strong>sautres pour accéder au précieux sésame. Je m’éloignai, écœurépar cette absurde dépendance qui avait coûté la vie à mescompagnons d’infortune.Avec <strong>le</strong> matériel acquis et l’aide de quelques gamins désireux dequitter la vallée avec nous, nous eûmes assez vite fait de bouc<strong>le</strong>r<strong>le</strong>s préparatifs de départ, et bientôt nous nous mîmes en route.Les b<strong>le</strong>ssés, que nous avions laissés derrière nous avant de partirpour l’î<strong>le</strong>, récupéraient si<strong>le</strong>ncieusement de <strong>le</strong>urs b<strong>le</strong>ssures dans<strong>le</strong>s véhicu<strong>le</strong>s cahotés, taisant <strong>le</strong>urs souffrances et portant <strong>le</strong> deuilde nos compagnons. Après un tel désastre, mes pensées allaientvers l’amp<strong>le</strong>ur de la tâche qui nous attendait afin de retrouver laprospérité et la renommée qui étaient nôtres. Il faudrait engagerdes hommes supplémentaires, récolter <strong>le</strong> matériel nécessaire,trouver des équiva<strong>le</strong>nts aux compétences perdues, éduquer,construire…Nous eûmes tôt fait de sortir des limites de la vallée des douzetribus. Jetant un bref coup d’œil en arrière, je repensai àl’expédition, à ma sortie des marécages. Aux buprestes quej’avais enduits de ce qui me restait de poison avant de <strong>le</strong>s tendre àmes employeurs. Ils m’avaient envoyé chercher un trésor, jel’avais trouvé.Que cet or <strong>le</strong>ur brû<strong>le</strong> désormais <strong>le</strong>s doigts.


NotesGénéral : Utilisé comme scenario, « pour tout l’or du bupreste »s’oriente avant tout vers l’exploration/action. La vallée constitueun « monde perdu » répondant à ses règ<strong>le</strong>s propres dans <strong>le</strong>quel<strong>le</strong>s personnages ont pu s’aventurer par hasard ou sur <strong>le</strong> chemind’un autre de <strong>le</strong>urs objectifs. Dénouer <strong>le</strong>s fils des intrigues desluttes de pouvoir entre tribus peut éga<strong>le</strong>ment s’avérer l’enjeupour un scénario plus long et comp<strong>le</strong>xe.triage et cultivent des rêves humanistes, <strong>le</strong>s « bouil<strong>le</strong>urs »,producteurs de fruits et légumes sous serre <strong>org</strong>anisés de façonspartiate, et <strong>le</strong> « Jama’ah », un groupe armé venu d’Afrique dunord établi dans la région depuis quinze ans.(1 ) Le narrateur appartient au “groupe bromure”, une petitetroupe de survivalistes nomades spécialisés dans l’éradication dela vermine. Débrouillards et inventifs, ils ont mis au pointquelques méthodes de lutte novatrices adaptées à la vermineactuel<strong>le</strong>, et tirent <strong>le</strong>ur nom d’une de <strong>le</strong>urs créations, un liquide àbase de bromure ra<strong>le</strong>ntissant l’action des venins à actionneurotoxique. Fort d’une vingtaine de membres, <strong>le</strong> groupeitinérant loue ses services aux communautés survivalistes ethumanistes.(2) Un coléoptère phytophage de forme allongée (1 -2 cm) dont<strong>le</strong>s larves se développent dans <strong>le</strong> bois des arbres. Inoffensif pourl’homme, moins pour <strong>le</strong>s forêts et habitations.(3) Les communautés formant <strong>le</strong>s 1 2 tribus comportent de 20 à80 membres et sont farouchement territoria<strong>le</strong>s. Certainescommercent, d’autres vivent dans l’iso<strong>le</strong>ment. La vallée el<strong>le</strong>mêmeétant diffici<strong>le</strong> d’accès, la région vit dans une certaineautarcie, et on voit l’arrivée d’étrangers avec méfiance. Citonsparmi <strong>le</strong>s tribus : <strong>le</strong>s « trempe-goudron », responsab<strong>le</strong>s del’entretien des voies et sentiers dans la vallée, <strong>le</strong>s « cloportes »qui vivent sous l’égide d’un chaman vénérant <strong>le</strong> crustacé dumême nom, <strong>le</strong>s « Lazarres » qui ont investi une ancienne gare de


Le <strong>Solitaire</strong>« La solitude est relative. Tant que <strong>le</strong>s enfants deGaïa parcourront cette terre, je ne serai jamaisseul. Tant que l’homme refusera de comprendre lavoie, je <strong>le</strong> serai toujours. » -ChaemanLoin des nuées dévastatrices de la horde,des constructions <strong>org</strong>ueil<strong>le</strong>uses dubâtisseur ou des structures ambitieuses dela ruche, <strong>le</strong> solitaire ne s’embarrasse guèred’effets spectaculaires et se présentecomme <strong>le</strong> plus discret des totemsprimordiaux. Incarnant la survie dans sonsens <strong>le</strong> plus brut et <strong>le</strong> plus entier, <strong>le</strong>ssuivants du solitaire ont é<strong>le</strong>vé au rang d’artde vivre <strong>le</strong>s va<strong>le</strong>urs d’adaptation,d’indépendance et d’abnégation. Privésd’une structure socia<strong>le</strong> par choix ou parcontrainte, ils ne peuvent compter que sureux-mêmes pour survivre à l’hostilité dumonde de 2037. Là où <strong>le</strong>s communautéss’<strong>org</strong>anisent pour survivre aux assauts dela vermine ou s’entraident pour se nourrir,<strong>le</strong>s solitaires doivent affronter ces dangersseuls. S’approvisionner seuls. Voyagerseuls. Rien d’étonnant que la plupartd’entre eux aient opté pour une furtivitémaxima<strong>le</strong> afin d’augmenter <strong>le</strong>urs chancesde survie. Pour vivre heureux, vivonscachés, disait-on au 20ième sièc<strong>le</strong>. Poursurvivre, restons cachés, disent à présent<strong>le</strong>s solitaires.Dans la nature, <strong>le</strong>s solitaires forment lamajorité si<strong>le</strong>ncieuse des espèces anima<strong>le</strong>s,omniprésents mais souvent inaperçus àtous <strong>le</strong>s niveaux trophiques. Pour uneespèce de criquet pè<strong>le</strong>rin aux nuagesdévastateurs, combien d’insectesherbivores aux mœurs moinsspectaculaires ? Les féroces meutes deloup alimentent <strong>le</strong>s craintes et <strong>le</strong>sconversations mais qui par<strong>le</strong> des lynx,genettes et autres prédateurs habitant <strong>le</strong>sforêts sauvages ? Les solitaires sontprésents partout, et <strong>le</strong>urs moeursprotéiformes peuvent très bien s’associer àd’autres totems : <strong>le</strong> prédateur bien sûr,mais éga<strong>le</strong>ment <strong>le</strong> parasite, <strong>le</strong> charognard,voire <strong>le</strong> bâtisseur. Cette diversité de modesde vie offre autant de modè<strong>le</strong>s à imiterpour <strong>le</strong>s humains ayant choisi cette voie,en particulier <strong>le</strong>s adaptés.Au sein des communautés humaines, <strong>le</strong>solitaire jouit généra<strong>le</strong>ment d’unedétestab<strong>le</strong> réputation ; la solitude étant <strong>le</strong>sort réservé aux parias, aux fous et auxanormaux, nombreux sont ceux quiassocient automatiquement <strong>le</strong> mode de viesolitaire avec l’une de ses trois catégories.Il existe néanmoins des exceptions, commeces marchands ou spécialistes en unecompétence rare se déplaçant seuls et étantaccueillis à bras ouverts par <strong>le</strong>scommunautés qu’ils visitent. Ceux-làforment un trait d’union entre <strong>le</strong> solitaire et<strong>le</strong> symbiote, partageant <strong>le</strong>urs services sanssacrifier à <strong>le</strong>ur indépendance.Omniprésent mais méconnu, vulnérab<strong>le</strong>mais craint, voilà tout <strong>le</strong> paradoxe dusolitaire. Sous l’éc<strong>le</strong>ctisme de sa bannièrese retrouvent <strong>le</strong>s pires rebuts del’humanité, monstruosités repoussantes etsociopathes dangereux, mais éga<strong>le</strong>ment sespersonnalités <strong>le</strong>s plus marquantes, savantsde génie, héros de guerre et chamanslégendaires.


<strong>Solitaire</strong> par choixCertains humains choisissent la voie du solitaire délibérément etrefusent <strong>le</strong>s facilités offertes par la vie en communauté. Parmieux, citons :L’illuminéSon désir de solitude lui vient de l’incompréhension dont faitpreuve <strong>le</strong> reste de l’humanité à son égard : nul ne comprend songénie, ne partage ses idées, ne veut suivre sa voie ? Qu’à cela netienne ! A l’abri dans sa tour d’ivoire ou errant dans la nature,l’illuminé peut en toute liberté se consacrer à ses projets et vivreselon ses convictions. Certains illuminés éprouvent unressentiment envers <strong>le</strong>urs semblab<strong>le</strong>s, coupab<strong>le</strong>s selon eux de <strong>le</strong>savoir rejetés ou de ne pas penser comme eux. D’autres sontanimés par de nob<strong>le</strong>s sentiments et sont convaincus que <strong>le</strong>ursactions peuvent être bénéfiques pour <strong>le</strong>urs semblab<strong>le</strong>s. D’autresenfin ne s’encombrent guère de sentiments et traitent <strong>le</strong> reste del’humanité avec la défiance que d’autres accordent à la vermine.L’illuminé possède mil<strong>le</strong> variantes: savant fou travaillant dansson ancien laboratoire devenu bunker, justicier solitairedéterminé à éliminer <strong>le</strong> « mal » sur son passage, prêcheuritinérant tentant de partager sa foi avec <strong>le</strong> reste du monde,ado<strong>le</strong>scent pensant être un élu et s’isolant volontairement ducommun des mortels…Le sociopatheLa solitude comme rejet d’un système qui ne correspond pas à<strong>le</strong>ur nature, tel<strong>le</strong> est la voie des « socia<strong>le</strong>ment inadaptés ».L’ermite par exemp<strong>le</strong> préfère ne compter que sur lui-même et fuit<strong>le</strong>s interactions avec ses semblab<strong>le</strong>s. Incompatibilité mora<strong>le</strong>,phobie des contacts humains, traumatisme issu dupassé…Nombreuses sont <strong>le</strong>s raisons pouvant pousser l’homme àrenier sa nature grégaire. Et si la confiance mutuel<strong>le</strong> est <strong>le</strong> cimentdu succès de la vie en communauté, la méfiance instinctiveinhérente à la survie dans un monde dévasté pousse souvent àrester sur la voie du solitaire.Le pénitentL’iso<strong>le</strong>ment comme mise à l’épreuve : Pour expier une fautegrave, trouver la paix intérieure ou simp<strong>le</strong>ment prouver sa va<strong>le</strong>ur,certains renoncent volontairement à la sécurité de la communautépour se confronter aux rigueurs de la vie sauvage. L’apprentiaventurier cherchant à s’aguerrir, <strong>le</strong> jeune guerrier passant <strong>le</strong> rited’initiation de sa tribu et l’homme tourmenté par des crimespassés en quête de rédemption sont de bons exemp<strong>le</strong>s de cessolitaires particuliers.L’éveillé / <strong>le</strong> mimétiqueVie solitaire et iso<strong>le</strong>ment sont souvent vus comme des conditionsnécessaires pour <strong>le</strong>s adaptés cherchant à renforcer <strong>le</strong>urs lien avecGaïa. La quête de la spiritualité est dans la majorité des cas uneexpérience individuel<strong>le</strong> pour <strong>le</strong>s apprentis chamans, même ausein de communautés adaptées triba<strong>le</strong>s : si <strong>le</strong>s drogues etsubstances hallucinogènes peuvent accélérer <strong>le</strong> processus, el<strong>le</strong> nepeuvent tota<strong>le</strong>ment remplacer la méditation et une vie au plusproche de la nature sur <strong>le</strong> chemin de l’éveil. Les mimétiques,quant à eux, sont des adaptés qui cherchant à se rapprocher de<strong>le</strong>ur créature modè<strong>le</strong> en s’imposant de vivre dans <strong>le</strong>ur milieu ens’inspirant de <strong>le</strong>ur comportement. Exemp<strong>le</strong> classique, toutes <strong>le</strong>sgrandes cités ont une histoire d’hommes-rats à raconter. Mais <strong>le</strong>sprédateurs nocturnes et si<strong>le</strong>ncieux inspirés de la chouette et <strong>le</strong>s


experts en camouflage émulant <strong>le</strong> caméléon peup<strong>le</strong>nt éga<strong>le</strong>ment<strong>le</strong>s campagnes de 2037.<strong>Solitaire</strong> par contrainteL’iso<strong>le</strong>ment n’est pas toujours un choix. Rejetés de tous ou isoléspar la force des choses, bien des solitaires aspirent ou ont aspiré àl’apparente facilité de la vie en communauté. Pitoyab<strong>le</strong>s etcraintifs, envieux ou remplis de haine, interagir avec eux relèvede la boîte de Pandore tant <strong>le</strong>urs réactions peuvent êtreimprévisib<strong>le</strong>s. A la croisée des chemins de solitaires forcés et degroupes d’aventuriers peuvent naître des relationspassionnantes… ou des drames des plus sombres.Le paria<strong>Solitaire</strong> parce qu’indésirab<strong>le</strong>s : voilà <strong>le</strong> sort de ceux qu’on exclutimpitoyab<strong>le</strong>ment de <strong>le</strong>ur communauté d’origine -ou de toutescel<strong>le</strong>s qu’ils croisent. Les raisons peuvent être multip<strong>le</strong>s, souventinjustes et pas toujours rationnel<strong>le</strong>s: déficience menta<strong>le</strong> ouphysique, difformité ou mutation physique, tache de naissance,appartenance à une famil<strong>le</strong> détestée ou maudite…Que ce soit parpeur, superstition ou étroitesse d’esprit, <strong>le</strong> rejet de la différenceest toujours omniprésent en 2037, la paranoïa vis-à-vis de lavermine ne faisant qu’empirer <strong>le</strong>s choses. Et <strong>le</strong>s exclus que l’onignore simp<strong>le</strong>ment s’en tirent à bon compte : d’autres sontagressivement chassés, traqués, ou simp<strong>le</strong>ment éliminés à lapremière occasion. Il ne fait pas bon, par exemp<strong>le</strong>, de naître avecun attribut rappelant vaguement la vermine dans unecommunauté survivaliste ou humaniste…Le banniUn peu mieux loti que <strong>le</strong> paria, <strong>le</strong> banni a commis une fautegrave qui lui a valu l’exclusion permanente de sa communautéd’origine. Sa vie solitaire prendra fin <strong>le</strong> jour où il trouvera unecommunauté où s’intégrer. Plus faci<strong>le</strong> à dire qu’à faire si lacommunauté d’origine était connue dans toute la région, si <strong>le</strong>banni a été marqué au fer rouge avant son exil, ou si lacommunauté d’origine était par ses mœurs trop éloigné desstandards humains pour espérer <strong>le</strong> voir en intégrer une autre.Le survivantOn a tendance à l’oublier mais, dans un monde où <strong>le</strong>s dangersmortels abondent, la solitude s’impose souvent d’el<strong>le</strong>-même.Survivant d’une catastrophe naturel<strong>le</strong>, rescapé d’une épidémie,miraculé ayant réchappé au massacre de sa communauté, enfantséparé de sa tribu à cause d’une colonne de fourmis enguerre…Les drames pouvant pousser à l’iso<strong>le</strong>ment sontinnombrab<strong>le</strong>s. Pour <strong>le</strong> meneur, <strong>le</strong>s survivants sont une source dePNJs très intéressante : portant souvent <strong>le</strong>s stigmates physiquesou mentaux des événements qu’ils ont subis, <strong>le</strong>ur apparition faceaux personnages peut servir d’élément générateur de tension et dedi<strong>le</strong>mmes moraux (faire confiance au survivant? Lenourrir/soigner ? L’abandonner à son triste sort ?) ainsi que demoteur de péripéties variées (comprendre ce qui s’est passé,tenter de trouver d’autres rescapés…).


Le solitaire comme moteur de scénarioEn plus de l’exploitation des solitaires « survivants », excel<strong>le</strong>ntesbases de scénarios d’enquête et faci<strong>le</strong>ment intégrab<strong>le</strong>s dans unecampagne, il existe plusieurs façons d’introduire <strong>le</strong> totem dusolitaire dans vos parties de Vermine. Premièrement, <strong>le</strong> solitaireétant <strong>le</strong> matériau dont on fait <strong>le</strong>s personnages de légende et <strong>le</strong>smonstres mythiques, il se prête très bien à des missions de genrerecherche ou traque : recherche d’un médecin adapté ayant percé<strong>le</strong>s secrets de la guérison des plaies par application de vers,traque d’un scarabée aquatique de tail<strong>le</strong> 3 hantant <strong>le</strong>s eaux d’unlac, pistage d’un fou dangereux vénérant <strong>le</strong> scorpion terrorisant<strong>le</strong>s communautés d’une région…A long terme, la recherche d’unêtre de légende comme Chaeman ou Nora l’arachnéenne peut trèsbien constituer l’objectif final d’une campagne.Hautement élusifs, <strong>le</strong>s solitaires sont souvent entourés de mystère: jouer de rumeurs et de fausses pistes <strong>le</strong>s concernant plutôt quede <strong>le</strong>s mettre en scène directement est un moyen efficaced’alimenter la tension et l’intérêt des personnages. Souventexcentriques ou imprévisib<strong>le</strong>s dans <strong>le</strong>urs réactions car coupésdepuis trop longtemps des autres êtres humains, <strong>le</strong>s solitairessurvivalistes ou adaptés va<strong>le</strong>nt la peine d’efforts de mise en scèneparticuliers lors de <strong>le</strong>urs interactions avec <strong>le</strong>s personnages.Le solitaire comme allié temporaire est éga<strong>le</strong>ment un moteur descénario envisageab<strong>le</strong> : chargés d’escorter un vieil ermiteirascib<strong>le</strong> détenteur d’informations vita<strong>le</strong>s, forcés à cohabiter avecun mimétique du cafard à cause d’une inondation ayanttransformé <strong>le</strong>s parages en î<strong>le</strong>, <strong>le</strong>s personnages peuvent seretrouver contraints à faire cause commune avec <strong>le</strong> solitaire pourune durée temporaire. Ambiance tendue, conflits depersonnalités et divergences mora<strong>le</strong>s à prévoir.Enfin, <strong>le</strong>s solitaires « du quotidien » incluent toutes sortes demarchands itinérants, souvent détenteurs d’un savoir rare plutôtque de matériel précieux, de pisteurs louant <strong>le</strong>urs services, decartographes et d’aventuriers monnayant <strong>le</strong>urs informations.Ceux-là sont <strong>le</strong>s plus sociab<strong>le</strong>s des solitaires et peuvent être unesource de matériel, d’informations, d’aide…et bien entendu detrahisons potentiel<strong>le</strong>s.


Quelques personnalitésBarnabé«Il crache des flammes, mange des hommes et boit <strong>le</strong>ur sang : un démonaraignée !» -Dard Voix d’or, chef de la tribu des DardsLa vermine est mal vue, c’est un fait. Mais lorsqu’on connaîtBarnabé, on sait citer quelque chose d’encore pire. Autant il estparfois rassurant de rencontrer un visage humain au milieu d’unecité grouillante ; autant on aurait préféré un insecte gigantesqueplutôt que Barnabé.Ce vieil homme d’une cinquantaine d’années maintenant est <strong>le</strong>pire des ermites qu’on puisse croiser. Ceci dit pour <strong>le</strong> croiser, ilfaudrait presque <strong>le</strong> vouloir. Il vit reculé dans une vieil<strong>le</strong> hutteressemblant plus à un bidonvil<strong>le</strong> qu’à un campement. El<strong>le</strong> est trèsreconnaissab<strong>le</strong> car il y a un grand M jaune d’une enseigne derestauration fixée dessus ; sans doute une preuve que Barnabéaimait <strong>le</strong>s choses grasses durant son enfance. Toujours est-il qu’iln’y en a pas deux comme cel<strong>le</strong>-là. Cependant, l’apercevoir estune chose et s’en approcher est une autre aventure : ce fou a eu labonne idée de disséminer des dizaines de pièges autour de sapropriété. Pièges à ours, boîtes à fauve, mort aux rats,insecticides, <strong>le</strong>viers, etc… une vraie forteresse.La plupart des bêtes qu’il capture, il <strong>le</strong>s mange. Que ce soit degros insectes ou simp<strong>le</strong>ment de petits gibiers, il mange tout. Unvrai glouton. Son embonpoint s’est rapidement transformé endébut d’obésité : un comb<strong>le</strong> pour une époque où la nourrituremanque.La plupart des gens qui ont eu la malchance de <strong>le</strong> croiser l’ontsurnommé <strong>le</strong> Boucher parce qu’il porte toujours un tablier tâchéde sang. Personne ne sait exactement ce qu’il manigance dans sacabane et personne ne veut vraiment savoir. La rumeur dit qu’ilaurait réussi à capturer une femme et qu’il l’aurait mise encloque… Pour mieux la manger. Une communauté triba<strong>le</strong> (<strong>le</strong>sDards) <strong>le</strong> considère même comme un démon qui tisse sa toi<strong>le</strong> depièges et capture ses proies sans défense comme une araignée.Barnabé est en vérité un simp<strong>le</strong>t. Il n’est pas très malin lorsqu’ils’agît de communiquer mais il s’avère un excel<strong>le</strong>nt trappiste. Quiplus est, il a emmagasiné un arsenal plus qu’impressionnant dansun trou sous sa cabane : des Mauser, des fusils de chasse, descarabines, des cartouches et surtout… des tonnes de jouets. Il aréussi aussi à se procurer du matériel pour fabriquer un lanceflammesartisanal mais la dernière fois qu’il l’a utilisé, il s’estbrûlé <strong>le</strong>s cheveux.Barnabé a gardé son âme d’enfant car personne n’a voulus’occuper de lui auparavant. Et aujourd’hui tout <strong>le</strong> monde a peurde ce qu’il paraît être. La femme qu’un de ces pièges avaitcapturée est morte d’une infection liée à la plaie et non pas parl’appétit féroce de Barnabé. Il l’enterra derrière sa maison.Barnabé a cependant un rêve : celui de manger un hamburger etde trouver p<strong>le</strong>in de jouets à l’effigie d’un clown jaune et rouge.


Répuration : 25 (rumeur loca<strong>le</strong>)Caractéristiques :Physique: Force 3D, Rapidité 2D, Santé 4DManuel : Agilité 2D, Précision 5D, Réf<strong>le</strong>xes 2DMental : Connaissance 1 D, Perception 2D, Volonté 2DSocial : Empathie 3D, Persuasion 1 D, Psychologie 2DSeuils de b<strong>le</strong>ssures : 5/7/9Spécialités : TRAPPE expert. FUSIL débutant. LANCE-FLAMMES débutant.Matériel : tout un tas de fourrures qu'il a accumulé suite à sesnombreuses prises de gibiers. 1 dizaine de pièges artisanaux etmécaniques. 1 bonne réserve de nourriture (viande & insectesséchés). 1 tablier usé et tâché de sang. 1 lance-flammes bricolé àn'en plus finir (2D/1 B - IF 3). 3 jerricanes d'essence de 20Lchacun. 1 fusil Mauser en bon état (4D/1 B) avec 22 bal<strong>le</strong>s (7.62).Tout un tas de pièces détachées d'armes à feu. 1 caisson debabio<strong>le</strong>s de l'ancien temps.Utilisation scénaristique :Idéal en rencontre aléatoire, Barnabé peut être utilisé commeélément de curiosité pour <strong>le</strong>s Joueurs. De qui s'agit-il réel<strong>le</strong>ment? A-t-il vraiment poussé son côté omnivore à son paroxysme ? Ilpeut être utilisé en parallè<strong>le</strong> de la communauté Dard (voirVerZine n°0) qui <strong>le</strong> considère comme une entité maléfiquecrainte. Il est possib<strong>le</strong> d'utiliser Barnabé comme d'un survivalistedominé par la faim ou comme d'un sociopathe timide etcha<strong>le</strong>ureux.


Marathon Man«Il court sans cesse. Ne t'amuse jamais à <strong>le</strong> suivre sans savoir où tu vas !»-Jansen à son filsIl était un homme qui vivait dans une vil<strong>le</strong> en proie aux conflitsarmés entre communautés : médecin de formation etprofondément humaniste, il aidait de son mieux <strong>le</strong>s b<strong>le</strong>ssés detout bord. Par la force des choses, il se trouva en charge de troisenfants perdus au cœur d’un conflit qui <strong>le</strong>s dépassait. Craignantpour <strong>le</strong>ur sécurité, il <strong>le</strong>s enfermait <strong>le</strong> jour dans un sous-sol dontlui seul connaissait l’entrée et <strong>le</strong>s rejoignait une fois son travailterminé avec la nourriture qu’il avait pu se procurer.Malheureusement, un soir il ne revint pas…Touché à la tête parune bal<strong>le</strong> perdue, il passa trois semaines dans <strong>le</strong> coma, et s’ensortit miracu<strong>le</strong>usement grâce aux soins d’une infirmière dévouée.Quand il revint à lui, ses pensées allèrent immédiatement vers <strong>le</strong>senfants enfermés dans <strong>le</strong> sous-sol, sans eau ni vivres. Arrivédevant la trappe, écrasé par <strong>le</strong> si<strong>le</strong>nce de mort du lieu et <strong>le</strong> poidsde la culpabilité, il n’osa l’ouvrir. Terrifié à l’idée d’affronter <strong>le</strong>spectac<strong>le</strong> qui l’attendait à l’intérieur, il tourna <strong>le</strong>s talons. Ets’enfuit.Sa fuite se poursuit aujourd’hui ; on <strong>le</strong> connait sous <strong>le</strong> surnom demarathon man car il passe ses journées à courir, engagé dans uneperpétuel<strong>le</strong> fuite en avant. Sa raison a vacillé suite au choc de laperte des enfants ; rongé par <strong>le</strong> doub<strong>le</strong> remords d’être <strong>le</strong>responsab<strong>le</strong> de <strong>le</strong>ur infortune et d’avoir été trop lâche pour <strong>le</strong>sexhumer et <strong>le</strong>ur offrir une sépulture décente. Il vit avec l'objectifde mettre <strong>le</strong> plus de distance entre lui et <strong>le</strong>s lieux du drame. Et ilcourt depuis des années…Réputation: 28 (fou errant)Caractéristiques :Physique : Force 2D Rapidité 4D Santé 4DManuel : Agilité 2D Précision 1 D Réf<strong>le</strong>xes 2DMental : Connaissance 3D Perception 2D Volonté 3DSocial : Empathie 2D Persuasion 1 D Psychologie 2DSeuils de b<strong>le</strong>ssure : 6/8/1 0Spécialités : ENDURANCE expert. MEDECINE/PREMIERSSOINS confirmé. SURVIE débutant. SENS DEL'ORIENTATION débutant.Matériel : lunettes, paire de baskets Adidas usées (va<strong>le</strong>ur : 5),rations composées de baies, noix, et un peu de viande séchée,couteau.Utilisation scénaristique :Si <strong>le</strong>s personnages <strong>le</strong> rencontrent, ilstrouveront un homme hagard,craintif, pas méchant maisvisib<strong>le</strong>ment troublé. Toujoursmédecin humaniste dans l’âme, ilpeut proposer ses services si <strong>le</strong>groupe comporte des b<strong>le</strong>ssés. Il adéveloppé une phobie des enfants,qu’il n’ose regarder en face. Si onse montre affab<strong>le</strong> avec lui, ilacceptera peut-être de passer un oudeux jours avec <strong>le</strong> groupe. Mais <strong>le</strong>remords finira toujours par prendre<strong>le</strong> dessus, et il repartira sans motdire dans sa course sans fin, subir sapénitence.


Oz«Bonjour vous, je m’appel<strong>le</strong> Espoir et voici Oz. C’est mon meil<strong>le</strong>ur ami… »-EspoirLoin de tout et surtout loin des hommes, Oz veut qu’on <strong>le</strong> laissetranquil<strong>le</strong>. Il ne désire plus voir ses semblab<strong>le</strong>s depuis qu’il a ététrahi maintes fois dans <strong>le</strong> passé. La seu<strong>le</strong> once de gaieté qui peutencore l’animer réside dans son pantin désarticulé qu’il porteconstamment sur son dos. Oz arrive même à discuter avec cepantin qu’il a nommé Espoir . En fait, Oz prête sa voix à lapoupée et l’anime avec son bras qu’il glisse sous <strong>le</strong> dos du pantin.Ainsi lorsqu’il croise des voyageurs ou des nomades, Ozdramatise son entrée en laissant la paro<strong>le</strong> à Espoir, d’une voixaigue et cha<strong>le</strong>ureuse ainsi qu’un soupçon de naïveté. Oz arrive sibien à jouer la comédie que <strong>le</strong>s voyageurs ont souvent un douteénorme sur l’authenticité de la marionnette.Et c’est souvent là que <strong>le</strong>s problèmes arrivent. Oz fuit lacivilisation quel<strong>le</strong> qu’el<strong>le</strong> soit car el<strong>le</strong> a tendance à vouloirs’accaparer sa raison d’être : Espoir. Plusieurs fois il a étécontraint de tuer pour récupérer sa poupée de bois que <strong>le</strong>s gensconsidéraient souvent comme un Totem réincarné. Bien que Ozjoue <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> d’Espoir, il a grandi avec l’objet et la solitude l’a peuà peu conditionné à déverser toute son énergie à animer Espoir.Oz se considérait même comme l’instrument permettant à sonpantin d’exister. Un dédoub<strong>le</strong>ment de personnalité s’ensuivit etOz projeta toute sa passion et son amour dans la marionnette.Ainsi lorsqu’Espoir par<strong>le</strong>, c’est l’aspect bienfaiteur de Oz qui semanifeste. Du coup, Oz ne s’exprimait presque plus que par <strong>le</strong>biais de Espoir, négligeant sa propre voix et donc sa proprepersonnalité. A l’inverse, lorsqu’il a fallu récupérer Espoir entre<strong>le</strong>s mains de personnes malintentionnées, Oz devenait commepossédé. La folie <strong>le</strong> submergeait et il n’était pas rare que sa rageail<strong>le</strong> jusqu’à détruire tous ceux qui avaient osé toucher à Espoir.Oz a grandi seul au milieu des décombres d’un ancien théâtre. Lapoupée Espoir lui ouvrait <strong>le</strong>s bras dans un recoin lorsqu’il n’avaitque 5 ans. Il considère cette poupée comme sa propre mère voirela chose la plus chère qu’il ait au monde. Dans <strong>le</strong>s bras de cettepoupée sa<strong>le</strong>, Oz a trouvé la volonté de trouver de la nourriture etde se cacher lorsque c’était nécessaire.La plupart des gens qui l’ont croisé <strong>le</strong> considère comme un fouou au mieux comme ce en quoi il se fait passer : un émissaire duTotem du <strong>Solitaire</strong>. Mais dans <strong>le</strong> dos de Oz, il n’est pas rared’entendre quelques rumeurs comme quoi cet homme serait unmangeur d’enfants…Répuration : 22 (grosse rumeur)Caractéristiques :Physique: Force 2D, Rapidité 2D, Santé 3DManuel : Agilité 3D, Précision 2D, Réf<strong>le</strong>xes 1 DMental : Connaissance 2D, Perception 2D, Volonté 5DSocial : Empathie 2D, Persuasion 4D, Psychologie 4DSeuils de b<strong>le</strong>ssures : 5/7/9Spécialités : VENTRILOQUIE confirmé. ATTAQUESOURNOISE confirmé. DISCRETION confirmé. ARMESCONTONDANTES débutant.Matériel : 1 Lance modifiée (2D/1 B) :el<strong>le</strong> lui sert de canne lorsdes voyages ; comprenant une baïonnette, de la ficel<strong>le</strong> etplusieurs gris-gris. 1 Pantin "Espoir" : marionnette de 40 cm en


ois à l'effigie d'une petite fil<strong>le</strong> avec un pantalon en haillons etune chevelure rousse. 1 flûte à bec.1 grosse caisse avec sang<strong>le</strong>contenant des jouets et des vêtements d'enfants.Utilisation scénaristique :Oz peut être utilisé de plusieurs façons selon <strong>le</strong>s besoinsscénaristiques. Il est possib<strong>le</strong> de jouer avec <strong>le</strong> côté bénéfiquecomme <strong>le</strong> côté maléfique. Son dédoub<strong>le</strong>ment de personnalitépeut ainsi couvrir <strong>le</strong> mangeur d'enfantscomme <strong>le</strong> garçon naïf dont on a abusé. Entant que mangeur d'enfants, Oz joue de saflûte aux a<strong>le</strong>ntours des camps de fortunede voyageurs pour attirer <strong>le</strong>s plus jeunes(et <strong>le</strong>s animaux de compagnie). Il disposeson pantin au milieu d'une clairière pourcapter l'attention des imprudents puis sefaufi<strong>le</strong> derrière eux... Il a pour fétichismede garder 1 vêtement de chaque victime.Il peut aussi jouer de sa ventriloquie aumilieu des fou<strong>le</strong>s pour avoir de quoimanger et à boire. Mais il reste trèsméfiant et ne se mê<strong>le</strong> aux autres que trèsrarement. Le croiser est souventsynonyme de malaise car il fait toujourspar<strong>le</strong>r son pantin à sa place. Oz pourrademander de l'aide si jamais on lui a volésa poupée ; il est prêt à tout pourrécupérer son bien.Le pestiféré«Donne-moi tous tes crimes. . . » -Le PestiféréOn m’a raconté qu’avant de mal tourner il était chaman. Pas uncharlatan comme <strong>le</strong> vieux du moulin, un vrai, de ceux qui fontdes rituels. Un de ceux, aussi, qui vénèrent la vermine sous sesformes <strong>le</strong>s plus répugnantes : rats, poux, moustiques, sangsues,bref tous <strong>le</strong>s rebuts grouillants regroupés sous la bannière dunuisib<strong>le</strong>. Il paraît que son obsession tournait autour de la maladie: ses formes, ses vecteurs, ses symptômes, ses effets…Et quepour mieux la comprendre, il voulut la vivre, s’inoculant germeset microbes comme d’autres s’envoient des drogueshallucinogènes, espérant que dans <strong>le</strong>s affres qu’il s’infligeait setrouvait la voie que Gaïa avait tracée pour lui. Ses traitementsmasochistes ne <strong>le</strong> tuèrent point, mais lui rongèrent <strong>le</strong> corps et luiravagèrent l’esprit. Bientôt il disparut, et tous <strong>le</strong> crurent mort,fina<strong>le</strong>ment terrassé par <strong>le</strong>s hôtes mortels auxquels il offrait soncorps.Dix ans plus tard ou peu s’en faut, il réapparut. Ou plutôt unerumeur réapparut. Cel<strong>le</strong> d’un monstre porteur de toutes <strong>le</strong>smaladies et capab<strong>le</strong> de <strong>le</strong>ur dicter sa volonté. Cel<strong>le</strong> d’une ombremalfaisante semant <strong>le</strong> mal sur <strong>le</strong>s communautés endormies à lanuit tombée. Cel<strong>le</strong> enfin d’un homme cupide capab<strong>le</strong> de fournirsur demande <strong>le</strong>s germes <strong>le</strong>s plus terrifiants. A cette époque,j’avais une affaire à rég<strong>le</strong>r et aurait pu bénéficier de ses services.Comment, laquel<strong>le</strong> ? Ca ne regarde que moi.Il me fallut des mois de traque pour <strong>le</strong> débusquer, et encore, cefut lui qui me trouva. Un soir que je sommeillais dans un abri defortune au cœur de la campagne, il m’apparut tel un


croquemitaine, blafard et émacié sous <strong>le</strong> regard d’une lunesombre. Si son être tout entier, efflanqué et bossu sous de miteuxhaillons, inspirait la pitié, son regard lui n’inspirait qu’une crainteirrationnel<strong>le</strong>. Il s’y mêlait au sadisme <strong>le</strong> plus cru une confianceterrifiante qui me fit instinctivement me sentir dans la peau de laproie face à son prédateur. Il me demanda ce que je voulais maisje ne <strong>le</strong> vis pas bouger <strong>le</strong>s lèvres. Peut-être n’en avait-il pas ? Ilme demanda ce que je voulais et, quand je lui répondis, il sepassa <strong>le</strong>ntement la main sur la poitrine. Il en arracha avec unrictus malsain une tique énorme et hideuse qu’il écrasa devantmoi, faisant jaillir un sang noir qu’il recueillit dans une fio<strong>le</strong> avec<strong>le</strong> cadavre de la bête. Il me tendit la fio<strong>le</strong>, et je m’en allais sansdemander mon reste.Non, il ne m’a rien demandé en échange. Etrange, pas vrai ?Peut-être savait-il <strong>le</strong> mal que j’allais faire avec son « cadeau » etque cela lui suffisait. Je n’ai plus jamais entendu par<strong>le</strong>r de lui, etremercie chaque jour <strong>le</strong> ciel pour m’avoir écarté de son chemin.Tu vois petit, c’est là où je veux en venir : tu par<strong>le</strong>s de quitter <strong>le</strong>clan, de te « f<strong>org</strong>er tout seul » et d’explorer <strong>le</strong> monde, mais croismoila vie en solitaire n’a que deux issues possib<strong>le</strong>s, la folie ou lamort. Le monde est trop dur pour <strong>le</strong>s isolés, et <strong>le</strong>s rares qui ysurvivent y laissent <strong>le</strong>ur humanité. Le pestiféré est unexemp<strong>le</strong>…Mais il y en a d’autres.Réputation : 1 8 (légende rura<strong>le</strong>)Caractéristiques :Physique: Force 1 D, Rapidité 2D, Santé 5DManuel : Agilité 2D, Précision 1 D, Réf<strong>le</strong>xes 2DMental : Connaissance 4D, Perception 2D, Volonté 5DSocial : Empathie 2D, Persuasion 2D, Psychologie 2DSeuils de b<strong>le</strong>ssures : 7/9/1 0 (spécial : quasi immunité auxpathogènes et venins).Spécialités : PATHOLOGIE (maladies et <strong>le</strong>urs vecteurs) expert.RESISTANCE DOULEUR confirmé. INTIMIDATION débutant.DEPLACEMENT SILENCIEUX débutant. ENTOMOLOGIEdébutant.Matériel : Dague (1 D/1 B), sacoche renfermant des fio<strong>le</strong>semprisonnant différents bacil<strong>le</strong>s. Gourde d’eau croupie, quelquesrations séchées. Haillons crasseux, cape sombre, bâton demarche.Utilisation scénaristique :Le pestiféré peut intervenir de biens desfaçons dans <strong>le</strong> cadre d’une campagne :simp<strong>le</strong> rumeur, rencontre impromptueau détour d’un voyage, objectif en tantqu’expert à consulter ou cib<strong>le</strong> àéliminer…Il peut être un ennemiredoutab<strong>le</strong>, dérangé et retors, aimant àtourmenter ses proies. Les paiementspour ses services sont tota<strong>le</strong>mentaléatoires : il peut ne pas demander decontrepartie ou avoir des exigencesignob<strong>le</strong>s. Il est inuti<strong>le</strong> d’essayer del’intégrer à une communauté ou de luifaire transmettre son savoir : un de sesrares plaisirs est de voir l’humanitésouffrir.


Quelques lieuxLa forêt d’ambreDans la communauté d’où je viens, on vit du bois. Pour larevente, pour nos baraques, pour la chasse, pour nospièges…Pour la sève aussi. C’est fou <strong>le</strong> nombre de gens quiignorent tout ce qu’on peut extraire de la sève des arbres quandon s’y connaît : nourriture, médicaments, poisons,hallucinogènes, un véritab<strong>le</strong> arsenal chimique.Seu<strong>le</strong>ment voilà, parfois <strong>le</strong>s arbres tombent malades, rongés parune bactérie qui <strong>le</strong>s liquéfie de l’intérieur. La sève, puis <strong>le</strong> boisprennent la consistance d’un liquide jaune limpide et l’arbre finitpar s’effondrer, privé de support, son contenu s’écoulant en uneénorme flaque poisseuse. On appel<strong>le</strong> ça l’ambroisie, du fait laressemblance de la substance avec l’ambre. C’est une bel<strong>le</strong>saloperie qui nous pourrit –littéra<strong>le</strong>ment- la vie et nous prived’une bonne partie de notre matière première chaque année.Quand une zone est infectée par la bactérie, on n’a d’autre choixque de brû<strong>le</strong>r <strong>le</strong> périmètre a<strong>le</strong>ntours pour éviter que la corruptionne se propage : c’est efficace, mais si on pouvait faire de laprévention, ça nous éviterait pas mal de pertes sèches. Brefl’ambroisie est une plaie à laquel<strong>le</strong> il a fallu s’adapter maisj’avoue que <strong>le</strong> phénomène ne m’inquiétait guère jusqu’à ce quel’on découvre la forêt d’ambre…Le groupe dont je faisais partie avait pour mission de découvrirde nouvel<strong>le</strong>s zones exploitab<strong>le</strong>s par la communauté, assez boiséespour nous autres exploiter et assez sûres pour qu’on n’y risquepas nos os. Pas évident. On venait de repérer un bois dans uneaire non cartographiée et on s’y était engagé en fi<strong>le</strong> indienne. Lapremière impression était bonne : de beaux conifèresapparemment vigoureux, une végétation de sous-bois clairseméepermettant une progression rapide et diminuant <strong>le</strong>s risquesd’embuscades de la vermine. La vermine était d’ail<strong>le</strong>ursrelativement absente, quand j’y pense. Je me souviens qu’on étaitplusieurs à penser avoir touché <strong>le</strong> gros lot ce jour-là. Jusqu’à ceque <strong>le</strong> mec qui marchait en tête nous signa<strong>le</strong> un truc de bizarre.C’était une masse jaunâtre plantée au beau milieu d’une trouéeentre <strong>le</strong>s arbres. En s’approchant un peu, on a tous vu que çaressemblait pas mal à la substance produite par l’ambroisie chez<strong>le</strong>s arbres…Sauf que c’était un putain d’humain endécomposition qu’il y avait à l’intérieur ! Le truc <strong>le</strong> plus macabrequ’on puisse imaginer. Je me souviens des rayons de so<strong>le</strong>il quiéclairaient la trouée. Ils couraient sur la croûte jaune de l’ambredurcie comme sur <strong>le</strong> sarcophage doré d’une momie égyptienne,donnant un aspect so<strong>le</strong>nnel à cette statue morbide plantée aumilieu d’un autel improbab<strong>le</strong>. On distinguait encore nettement <strong>le</strong>slambeaux des vêtements du malheureux à l’intérieur, en plus dela chair putréfiée et des os saillants qui lui restaient et quisemblaient maintenant figés pour l’éternité.La plupart des gars voulaient repartir, et j’avoue que je ne sentaispas très vaillant non plus. Mais <strong>le</strong> meneur nous a aboyé decontinuer en nous traitant de pisse-froids, et personne n’a osébroncher. On a donc poursuivi, s’enfonçant un peu plus dans cebois devenu nettement plus inquiétant. L’absence de la verminenous apparaissait non plus comme un bienfait mais comme unsinistre présage. Comme s’il s’agissait d’un indicateur qu’uneautre menace, bien plus grande, bien plus sombre, était tapie dansl’ombre et guettait chacun de nos pas…


On a trouvé une autre statue d’ambre. Puis plusieurs. Desdizaines. Plantées entre <strong>le</strong>s arbres comme des gardiensimmobi<strong>le</strong>s, nous regardant passer et nous invectivant en si<strong>le</strong>nced’oser troub<strong>le</strong>r <strong>le</strong>ur repos. Il y en avait de mieux conservées qued’autres, oripeaux et chair intacts comme si on <strong>le</strong>s avaitembaumées la veil<strong>le</strong>. Certaines, <strong>le</strong>s plus dérangeantes, étaientfigées dans des positions incongrues : une main en visière sur <strong>le</strong>front scrutant la lande, ou fouillant dans un sac, ou brandissantune machette dans un geste menaçant…Mais <strong>le</strong> pire qu’on ait vu,c’est un mec plutôt jeune, quasiment un ado, parfaitementconservé dans un bloc limpide. Il avait <strong>le</strong>s yeux encore grandsouverts, <strong>le</strong>s bras tendus et <strong>le</strong> visage figé dans une expressiond’horreur absolue. Il nous regardait comme un spectre blafard,tel<strong>le</strong>ment vivant qu’on aurait cru qu’il allait briser son emplâtred’une seconde à l’autre pour nous entraîner avec lui dans soncauchemar. On a failli se pisser dessus de trouil<strong>le</strong> en <strong>le</strong>découvrant. Le seul qui n’ait pas bronché, c’est <strong>le</strong> meneur. Il nousa encore forcé à poursuivre, nous perdre plus avant dans ce lieumaudit comme s’il voulait nous enfoncer lui-même dans lagueu<strong>le</strong> du monstre qui ne manquait pas de nous attendre. A cemoment-là, j’étais sûr qu’on allait y passer, qu’on allait tous sefaire happer par <strong>le</strong> truc invisib<strong>le</strong> qui avait eu ce garçon et lui avaitlaissé ce masque de terreur sur <strong>le</strong> visage. Putain quand j’yrepense…communauté quelques jours plus tard, on avait tous l’impressiond’avoir fait un mauvais rêve, ou d’avoir souffert d’unehallucination col<strong>le</strong>ctive malsaine. La forêt d’ambre fut déclaréeinexploitab<strong>le</strong> et zone hosti<strong>le</strong>. Je ne pense pas que quiconque aiteu <strong>le</strong> courage de s’y aventurer depuis.Non, on n’a jamais sur ce qui s’était passé dans cette forêt. Il n’yavait aucun signe de vie dans <strong>le</strong>s a<strong>le</strong>ntours, aucune communautéqu’on aurait pu interroger ou blâmer pour ce qu’on avait vu. Pasde pistes, de traces, d’habitations abandonnées, rien. Rien que desarbres et ces putains de statues jaunes. Certains par<strong>le</strong>nt d’unemutation de la bactérie de l’ambroisie, mutation qui la feraits’attaquer aux hommes plutôt qu’aux arbres, mais je n’y croispas. Car j’ai vu autre chose là-bas, et d’autres aussi l’ont vu. Lesblocs d’ambres dont étaient recouverts <strong>le</strong>s malheureux, iln’avaient pas une forme naturel<strong>le</strong> : ils étaient sculptés. Tailléspour épouser <strong>le</strong>s contours des macchabées qu’ils renfermaient.Voyez où je veux en venir ? Je crois qu’il y a là-bas, dans la forêtd’ambre, un malade qui se confectionne, je ne sais comment, unmusée de cire dément avec des cadavres humains.Et j’espère seu<strong>le</strong>ment que son inspiration ne <strong>le</strong> poussera jamais às’intéresser à nous.On a fini par sortir du bois, <strong>le</strong>s jambes en coton et <strong>le</strong>s tripesnouées. Il était fina<strong>le</strong>ment moins étendu qu’on <strong>le</strong> pensait, et on aréussi à en faire <strong>le</strong> tour dans la journée. Au soir, on a décidé derepartir. D’habitude on préfère éviter <strong>le</strong>s marches nocturnes, maislà personne ne voulait passer la nuit près de cet endroit. Même <strong>le</strong>meneur n’a pas objecté. Quand on est revenu à la


Utilisation scénaristique : <strong>le</strong> flou est volontairement laissé autourdu modus operandi du sculpteur d’ambre, mais plusieurs pistessont possib<strong>le</strong>s, entre <strong>le</strong> serial kil<strong>le</strong>r ayant trouvé <strong>le</strong> moyen de seservir de l’ambroisie pour tuer ses victimes et <strong>le</strong> charognardutilisant l’ambroisie pour fabriquer de macabres trophées etdécourager d'éventuels curieux. Dans tous <strong>le</strong>s cas de figure,l’homme a une connaissance poussée de l’ambroisie et de sespropriétés, et il est fort probab<strong>le</strong> qu’il détienne une grandequantité de matière première dans son repaire (par exemp<strong>le</strong> dansune cuve en métal nécessitant chauffage pour rendre l’ambreliquide). La forêt d’ambre est <strong>le</strong> contexte idéal pour une courteaventure horrifique lors d’un voyage en territoire inconnu.Réputation : 26 (lieu maudit)Le sculpteur d’ambreCaractéristiques :Physique : Force 3D, Rapidité 2D, Santé 2DManuel : Agilité 2D, Précision 4D, Réf<strong>le</strong>xes 2DMental : Connaissance 2D, Perception 3D, Volonté 2DSocial : Empathie 2D, Persuasion 2D, Psychologie 2DSeuils de b<strong>le</strong>ssures : 4/6/8Spécialités : Sculpture EXPERT, Survie CONFIRME,Foresterie/travail du bois DEBUTANT, Combat armesperforantes DEBUTANT.Matériel :Pic à glace (1 D/1 B), Epieu (2D/1 B), Matériel de sculpture(Gouges, mail<strong>le</strong>t, scie), Matériel de premiers soins + quelquesmédicaments, pièges pour petit gibier (col<strong>le</strong>ts).Le lac de l’homme mortUne vaste étendue d’eau aux berges boueuses, entourée de sau<strong>le</strong>s,de joncs et de sureaux. Un lieu hosti<strong>le</strong> car infesté de moustiqueset de vermine des marais, et parsemé de pièges naturels : trousd’eau camouflés, boue argi<strong>le</strong>use semblab<strong>le</strong> à des sab<strong>le</strong>smouvants…C’est en ce lieu maussade que réside un personnagesingulier affublé de surnoms tels que « <strong>le</strong> sorcier », « <strong>le</strong> boueux »,ou même « l’homme mort », connu dans la région pour ses donsde médium. On <strong>le</strong> dit capab<strong>le</strong>, entre autres, de communiquer avecl’esprit des morts. Les rumeurs quant son apparence, sesconvictions et l’étendue de ses pouvoirs divergent grandement :sorcier de l’ancien temps pratiquant la magie noire, chaman ducharognard sortant de terre à la recherche de cadavres pour <strong>le</strong>sautres…Certains affirment même qu’il est Chaeman. Il va sansdire que <strong>le</strong> lac de l’homme est soigneusement évité par <strong>le</strong>shabitants de la région ; il arrive cependant que quelque témérairecherche à <strong>le</strong> voir pour bénéficier de ses « services ». Celui-cidevra d’abord localiser l’entrée de son repaire, camouflée par dessau<strong>le</strong>s masquant une proéminence dans une zone relativementsèche à proximité du lac, ramper dans <strong>le</strong> réseau de tumuluscreusé par son occupant, et localiser la sal<strong>le</strong> centra<strong>le</strong> où <strong>le</strong>médium vit. Attention car certaines des ga<strong>le</strong>ries sont de véritab<strong>le</strong>spièges, prêtes à s’effondrer en partie inondées. Si on approche dela sal<strong>le</strong> centra<strong>le</strong>, <strong>le</strong> médium met <strong>le</strong> feu à des poudres végéta<strong>le</strong>sdégageant une fumée aux effets hallucinogènes (1 D malusactions menta<strong>le</strong>s ou socia<strong>le</strong>s, jet de volonté difficulté 1 5 pour nepas subir d’hallucinations) à laquel<strong>le</strong> il est immunisé. Ils’adressera alors à son ou ses visiteurs, <strong>le</strong>ur demandant <strong>le</strong>sraisons de <strong>le</strong>ur venue : il considère


que tout visiteur ayant surmonté <strong>le</strong>s épreuves du lac et de sonrepaire pour arriver à lui mérite son attention. La réel<strong>le</strong> nature deses pouvoirs est laissée à l’appréciation du meneur.Utilisation scénaristique :Le lac de l’homme mort peut être au centre de d’un scénario debien des manières : des survivalistes peuvent embaucher <strong>le</strong>spersonnages pour éliminer <strong>le</strong> sorcier qu’ils considèrent commeune menace pour la région. Les personnages peuvent tomber surun groupe partant à la recherche du lac et de son habitant avec <strong>le</strong>corps de <strong>le</strong>ur chef tombé au combat. Les personnages eux-mêmespeuvent vouloir rencontrer <strong>le</strong> sorcier dont <strong>le</strong>s dons pourraient <strong>le</strong>saider à remplir un objectif personnel. <strong>Solitaire</strong> dans l’âme etvivant dans un ascétisme extrême, il est improbab<strong>le</strong> de <strong>le</strong>rencontrer hors de sa tanière. Il ne viendrait pas en aide à ungroupe en difficulté entré sur son territoire.Caractéristiques :Physique : Force 2D Rapidité 1 D Santé 3DManuel : Agilité 2D Précision 1 D Réf<strong>le</strong>xes 2DMental : Connaissance 3D Perception 4D Volonté 3DSocial : Empathie 5D Persuasion 3D Psychologie 3DSeuils de b<strong>le</strong>ssure : 3/7/9Spécialités : Dons médiumniques EXPERT, NyctalopieCONFIRME, Survie DEBUTANT, Connaissance des plantesDEBUTANT, Guérisseur DEBUTANT.Matériel : poudres hallucinogènes (1 0 doses, va<strong>le</strong>ur : 25), racineset insectes comestib<strong>le</strong>s, objets divers ornés de symbo<strong>le</strong>s, crânesd’animaux, si<strong>le</strong>x, coutelas en os.


Vermine : <strong>le</strong> ver b<strong>le</strong>meTu vois, avant je raisonnais comme toi. Un temps pareil, j’auraisdis que c’était du pain béni : de la flotte à en noyer un troupeaude mérous et une température assez fraîche pour convaincre lavermine de rester planquée dans ses trous puants mais tolérab<strong>le</strong>pour nous autres avancer. L’idéal pour barouder sur la lande sanscraindre de mauvaises rencontres. Enfin c’est ce que je croyais,mais c’était avant que ma cohorte croise des vers blêmes. Tu asdéjà entendu par<strong>le</strong>r des vers blêmes, petit ? C’est une putaind’aberration de la nature. Un kamikaze informe qui vomit sesentrail<strong>le</strong>s pour te...Mais je vais trop vite. Est-ce que tu sais ce que c’est qu’unnématode ? Non ? Tu vois c’est un biologiste qui m’a expliqué,Pique-la-bru qu’il s’appelait, un brave type un peu distrait qu’ona retrouvé collé à un arbre un matin, <strong>le</strong>s membres écartelés par dulierre sombre, la bouche remplie des feuil<strong>le</strong>s de cette saloperie. Ilcherchait ses lunettes à ce qu’il paraît, et il s’est appuyé là où ilne fallait pas. Bref. Il m’a expliqué qu’un nématode c’est unmachin primitif semblab<strong>le</strong> à un ver minuscu<strong>le</strong>, tel<strong>le</strong>ment primitifen fait qu’il n’a que deux <strong>org</strong>anes : la bouche et <strong>le</strong> cul. Le reste,c’est du vide, du creux : pas de cœur, de poumons, d’estomac,rien qu’une vague caricature de sang qui <strong>le</strong>ur cou<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> corpset c’est tout. Du coup ils se reproduisent vite, c’est pas comme si<strong>le</strong> cahier des charges était diffici<strong>le</strong> à respecter tu comprends. Laseu<strong>le</strong> chose qu’ils craignent, c’est <strong>le</strong> so<strong>le</strong>il : un coup de tropchaud et ils se dessèchent et crèvent en quelques minutes.Des nématodes il y en a partout il paraît : dans <strong>le</strong> sol, dans <strong>le</strong>splantes, même dans nos tripes, des discrets dont on se rend mêmepas compte de la présence. Mais dans <strong>le</strong> tas tu en asquelques-uns de vicelards, des teignes qui se multiplient àl’intérieur des hôtes qu’ils parasitent et <strong>le</strong>s crèvent de l’intérieur.Les vers blêmes sont de ceux-là. Mais forcément <strong>le</strong> problèmequand tu es microscopique et que tu te déplaces d’un centimètrepar jour en vitesse de pointe c’est que c’est pas évident dechercher des proies qui font cent fois ta tail<strong>le</strong>, tu vois ? Les versblêmes ont résolu <strong>le</strong> problème en produisant, je ne sais comment,des spécimens géants qui servent de moyen de transport auxautres. Ouais, tu m’as bien compris : à l’intérieur de chacun deces vers géants il y en a des milliers de plus petits qui semultiplient ! Une vraie nourricière de dégueulasses, des petitesbouches affamées qui se nourrissent de ce que <strong>le</strong>ur gros paquebotde frère ingère à l’extérieur et copu<strong>le</strong>nt comme des dératés. Lesgros, ce sont eux qu’on appel<strong>le</strong>nt <strong>le</strong>s vers blêmes : ils sortent parun temps comme celui-ci, quand il fait assez mouillé pour qu’ilss’aventurent sans risquer un coup de trop sec.A première vue, ils ne ressemb<strong>le</strong>nt à rien de menaçants : desserpents de caoutchouc obèses rampant gauchement sans rienpercevoir de ce qui <strong>le</strong>s entoure…Des ébauches grotesques qu’uncréateur bourré aurait abandonné sur la lande comme dans unedécharge. Mais si tu as <strong>le</strong> malheur de <strong>le</strong>s toucher avec quoi quece soit de pointu, <strong>le</strong>ur peau trop tendue explose dans un bruit depastèque qui éclate et libère la horde de sa<strong>le</strong>tés qui crèchent àl’intérieur en un geyser translucide. En une seconde tu en aspartout, des millions de petits vers comme autant boucheshurlantes qui p<strong>le</strong>uvent sur <strong>le</strong> paysage et se tortil<strong>le</strong>nt dans l’espoirde trouver une proie. S’ils te tombent dessus tu es foutu ; ils terampent sur <strong>le</strong> corps, sous <strong>le</strong>s vêtements, à la recherche de lamoindre fail<strong>le</strong>, la moindre ouverture qui <strong>le</strong>ur donnera un ticketpour l’intérieur : <strong>le</strong> nez, la bouche, <strong>le</strong>s oreil<strong>le</strong>s, <strong>le</strong> cul, <strong>le</strong>s


yeux…En moins de deux minutes ils s’infiltrent, te pénètrent lamoel<strong>le</strong> et te condamnent à mort. Une fois infecté, il n’y a plusrien à faire à part prier, tu survivras jusqu’à ce qu’ils aient épuisétes réserves. Et de ton cadavre, <strong>le</strong>ntement, se créera un nouveauver blême qui plongera dans <strong>le</strong> sol à la recherche d’humidité…Tu vois petit, par un temps pareil on se craint pas grand-chose dela vermine classique c’est vrai. Mais si tu croises une massevermiforme gonflée comme une outre et quasi transparente, passeton chemin. Il y a des mines sur la lande, des mines qui ne rêventque de nous péter à la gueu<strong>le</strong> et nous pil<strong>le</strong>r <strong>le</strong>s entrail<strong>le</strong>s. Commeje te <strong>le</strong> dis.par un malus de 1 D aux actions physiques.- Exécution : <strong>le</strong>s vers sont devenus tel<strong>le</strong>ment nombreux qu’ilscausent la mort de la victime directement ou indirectement.Les deux premières phases sont <strong>le</strong>ntes, et peuvent durer deplusieurs semaines à plusieurs années chacune, selon <strong>le</strong>sindividus. La dernière phase voit une aggravation fulgurante del’infection, et la mort n’est généra<strong>le</strong>ment qu’une question dejours.Caractéristiques du Ver blême (nématode géant) :Tail<strong>le</strong> 2 (30-50 cm)Seuils de b<strong>le</strong>ssure : éclate au moindre choc avec un objetperforant ou à un choc appuyé avec un objet contondant.Dommages : si <strong>le</strong> ver éclate suite à un choc avec un personnage,celui-ci a droit à un jet de réf<strong>le</strong>xes (difficulté 20) pour s’écarter àtemps du point d’impact, et à un jet de vitesse (difficulté 1 0) pours’éloigner assez vite de la zone de retombées. Si l’un des deuxjets est manqué, la cib<strong>le</strong> a été touché par <strong>le</strong>s nématodesmicroscopiques, et ce qu’une question d’1 D1 0 heures avantqu’ils ne trouvent un orifice d’accès. L’abandon des vêtements,un nettoyage scrupu<strong>le</strong>ux et/ou l’application d’insecticide sur <strong>le</strong>corps peuvent suffire à éliminer la menace. Si <strong>le</strong>s nématodesinfectent <strong>le</strong>ur cib<strong>le</strong>, cel<strong>le</strong>-ci a droit à un jet de santé (difficulté1 5). Si el<strong>le</strong> échoue, l'infection se dérou<strong>le</strong> en trois phases :- Incubation : rien ne se passe.- Multiplication : <strong>le</strong>s vers commencent à se multiplier, causantdivers troub<strong>le</strong>s secondaires et un affaiblissement général traduit


Vermine : <strong>le</strong> fourmilionLe fourmilion dans Vermine se caractérise par une mutation deson comportement et évidemment de sa tail<strong>le</strong>. Ce solitaire estaussi bien nocturne que diurne et la seu<strong>le</strong> manière de savoir s'il yen a dans <strong>le</strong>s parages est de repérer <strong>le</strong>s cratères sablonneux dans<strong>le</strong> sol. Si par malheur un individu venait à s'enliser dans <strong>le</strong> sab<strong>le</strong>autour des trous, il se verrait glisser jusqu'au centre du cône pourrencontrer <strong>le</strong>s mandibu<strong>le</strong>s acérés de cette vermine. Mais là n'estpas sa seu<strong>le</strong> technique : <strong>le</strong> fourmilion peut tirer des jets de sab<strong>le</strong>qui peuvent déstabiliser une proie potentiel<strong>le</strong>. Selon la tail<strong>le</strong> de labête, il peut s'agir de cailloux et donc provoquer des b<strong>le</strong>ssures àla victime.Caractéristiques du Fourmilion :Le fourmilion peut faci<strong>le</strong>ment se trouver en campagne voire enforêt. On peut parfois en trouver plusieurs dans un périmètreassez restreint, faisant du terrain un véritab<strong>le</strong> champ de minesvivantes. De bonne tail<strong>le</strong>, il peut s'avérer être un simp<strong>le</strong> piègeinattendu pour vos PJs comme une mort invisib<strong>le</strong> assurée. Deuxcaractéristiques sont à noter :L'enfouissement : caché au centre d'un large trou de sab<strong>le</strong>, <strong>le</strong>fourmilion attend que des proies y glissent pour <strong>le</strong>s attraper et <strong>le</strong>sdévorer.Règ<strong>le</strong> optionnel<strong>le</strong> d'empètrement : la Difficulté de tous <strong>le</strong>s jets estaugmentée de 1 0 (de 5 seu<strong>le</strong>ment pour d'éventuels jets "mentaux"- Sang-froid excepté). Le MJ peut aussi décider que la fâcheuseposition du personnage enlisé l'empêche d'utiliser ses 2 mainscorrectement, ou d'intensifier <strong>le</strong> malus... sans compter <strong>le</strong>smandibu<strong>le</strong>s du fourmilion qui se rapprochent.Le tir : il a la capacité de lancer du sab<strong>le</strong> sur ses proies pour <strong>le</strong>sdéséquilibrer et donc <strong>le</strong>s entraîner dans sa toi<strong>le</strong> sablonneuse.Tout individu pénétrant dans <strong>le</strong> cratère de sab<strong>le</strong> ou de terremeub<strong>le</strong>, doit tester (au choix du MJ) Agilité ou Réf<strong>le</strong>xesDifficulté 5, ou 1 0 si l'étourdi est surpris.Si un tir du fourmilion touche (même sans b<strong>le</strong>sser), sa cib<strong>le</strong> faitde suite un nouveau test d'Agilité ou Réf<strong>le</strong>xes avec une difficultéde +5.Tail<strong>le</strong> 2 (1 5-30 cm)Seuils : 00 (3) 00 (5) 0(7)Jet d'attaque 2DDommages 2D/1 BDommages de tir 1 D/1 B (aveug<strong>le</strong>ment si touché)Tail<strong>le</strong> 3 (~1 m)Seuils : 000 (5) 000 (7) 00 (9)Jet d'attaque 3DDommages 3D/2BDommages de tir 2D/1 BCarapace 1 D


Synopsis & EvenementsL’autel du solitaireConnaissez-vous <strong>le</strong>s oiseaux jardiniers? En plus d’être plaisants àregarder, ces gracieux volati<strong>le</strong>s ont des moeurs fascinantes,notamment en matière de parade nuptia<strong>le</strong>. Afin de gagner <strong>le</strong> cœurdes femel<strong>le</strong>s, <strong>le</strong>s mâ<strong>le</strong>s rivalisent d’ingéniosité et de créativitépour bâtir des nids très élaborés ; <strong>le</strong>s plus doués, après jugementde ces dames, gagnent la droit à l’accoup<strong>le</strong>ment, et tant pis pour<strong>le</strong>s autres.En 2037, certains rapaces ont décidé d’adopter un comportementsimilaire.L’histoire commence alors que l’émotion étreint une petitecommunauté de survivalistes vivant aux abords d’une forêtprofonde. Une construction semblab<strong>le</strong> à un autel a été découverteau cœur de la forêt. Ornée de cadavres plus ou moins frais depetits animaux, la construction inspire la crainte. Certains yvoient un symbo<strong>le</strong> du solitaire ou du prédateur. Deux jours aprèscette découverte, un nouveau-né récemment disparu est retrouvéempalé sur l’une des branches de l’autel. La terrib<strong>le</strong> nouvel<strong>le</strong>déc<strong>le</strong>nche des réactions contraires chez <strong>le</strong>s survivalistes : certainsprêchent la vengeance et la destruction immédiate de l’auteltandis que <strong>le</strong>s autres, terrifiés pensent que l’autel est investi depouvoirs surnaturels et que la meil<strong>le</strong>ure solution est de ne pluss’en approcher. Les belliqueux finissent par l’emporter et vontbrû<strong>le</strong>r l’autel à la nuit tombée. Les choses tournent mal quand <strong>le</strong>feu atteint <strong>le</strong>s arbres voisins et qu’un début d’incendie estmaîtrisé in extremis. Dans la confusion due à la fumée etl’obscurité, plusieurs hommes sont attaqués par une créatureinvisib<strong>le</strong> qui <strong>le</strong>ur lacère <strong>le</strong> corps et <strong>le</strong> visage. La petite troupemeurtrie regagne la communauté, terrorisée et convaincue qu’unmonstre sanguinaire vit dans la forêt. La zone de l’incendie estdéclarée interdite d’accès. Quelques jours plus tard, plusieursnouveaux autels similaires au premier sont découverts dans descoins isolés de la forêt. Plusieurs habitants de la communauté,certains d’encourir un châtiment terrib<strong>le</strong> s’ils restent dans larégion, tentent de convaincre <strong>le</strong>s autres résidents qu’un exodeimmédiat est la seu<strong>le</strong> solution. Les réfractaires à cette idée nemanquent pas, et des conflits internes éclatent dans <strong>le</strong> village.Peut-être <strong>le</strong>s personnages fraîchement débarqué dans la région etayant demandé l’hospitalité pour la nuit sauront-ils <strong>le</strong>s aider ?Le rapace responsab<strong>le</strong> de la construction des autels est laissé à ladiscrétion du MJ. Personnel<strong>le</strong>ment, de part <strong>le</strong>ur nature nocturneet <strong>le</strong>ur vol discret, <strong>le</strong>s chouettes auraient ma préférence (plusgrandes que la norma<strong>le</strong> bien sûr). Une chouette mâ<strong>le</strong> par autel,plus <strong>le</strong>s femel<strong>le</strong>s qui patrouil<strong>le</strong>nt la zone à la recherche de nids àévaluer.


Les eaux de Saint BarnabéUne petite communauté survivaliste alpestre nichée sur un picrocheux diffici<strong>le</strong>ment accessib<strong>le</strong> exploite une source d'eauexceptionel<strong>le</strong>ment pure. Proprietés miracu<strong>le</strong>uses? La sécheressetombe sur la région et met en péril habitants et animaux. Unecommunauté adaptée vénérant <strong>le</strong> phrygane (totem bâtisseur) vientse présenter en triste état aux portes de la communauté (nomméeSt Barnabé, donc). Une autre composée de famil<strong>le</strong>s de paysanssurvivalistes. Toutes deux réclament de l'eau et un toit pourpasser cette période diffici<strong>le</strong>. Et...- Les portes de la communauté restent closes, <strong>le</strong>s adaptés etpaysans dépérissent.<strong>Solitaire</strong> +1 , Ruche -1- Les portes s'ouvrent pour <strong>le</strong>s paysans uniquement, laissant <strong>le</strong>sadaptés dans la précarité.Ruche +1 , Bâtisseur -1- Les portes s'ouvrent pour <strong>le</strong>s deux commnautés, provoquant vitela surexploitation des réserves de St Barnabé. Quand el<strong>le</strong>srepartent, St Barnabé est dans la précarité.Parasite +1 , Ruche -1Le sacrificeIls sont venus un matin, ils étaient deux, un coup<strong>le</strong>, et ils se sontattachés au sommet d'un lieu faci<strong>le</strong>ment repérab<strong>le</strong> (clocher d'uneéglise, piton rocheux...). Ils clament vouloir se sacrifier pourapaiser la soif de sang de Gaïa. Ils passent <strong>le</strong>urs journées àpsalmodier des prières incompréhensib<strong>le</strong>s sans boire ni manger etdeviennent chaque jour plus faib<strong>le</strong>. Et...- Répondant à un élan de pitié, de générosité et de fraternité, unecommunauté voisine vient <strong>le</strong>s détacher et tentent de <strong>le</strong>s détournerde <strong>le</strong>ur projet.Humanité +1 , <strong>Solitaire</strong> -1- Répondant à un élan de sédentarité, <strong>le</strong>s communautés voisinesne bougent pas <strong>le</strong> petit doigt et <strong>le</strong> coup<strong>le</strong> finira par périr. Lespectac<strong>le</strong> de <strong>le</strong>urs cadavres en voie de décomposition formera unsinistre étendard pour la région dans <strong>le</strong>s semaines à venir.<strong>Solitaire</strong> +1 , Humanité -1- Répondant à un élan nutritionel, une communauté du coin vientdécrocher <strong>le</strong>s cadavres du coup<strong>le</strong> alors qu'ils sont encore fraispour <strong>le</strong>s manger.Charognard +1 , Humanité -1


Andrena armataEspèce d'abeil<strong>le</strong> solitaire craintive et parfaitement inoffensive,el<strong>le</strong> produit en très petites quantités une substance dont el<strong>le</strong> orne<strong>le</strong> nid de ses larves qui rend indétectab<strong>le</strong> à la vermine. Une sortede brouil<strong>le</strong>ur chimique très efficace. Un entomologistehumaniste, incapab<strong>le</strong> de percer <strong>le</strong> secret de sa composition, eutl'idée fol<strong>le</strong> d'é<strong>le</strong>ver l'andrène à grande échel<strong>le</strong>, confectionant desmilliers de nids artificiels au sein même des fortifications de sacommunauté. Et...- L'andrène reste un insecte solitaire qui n'apprécie pas <strong>le</strong>s hautesdensités de population; <strong>le</strong> projet est un échec comp<strong>le</strong>t.<strong>Solitaire</strong> +1 , Symbiote -1- L'andrène prospère grâce aux nids artificiels et la communautébénéficie de la protection relative du brouil<strong>le</strong>ur chimique.Symbiote +1 , <strong>Solitaire</strong> -1- L'andrène ne se plait pas dans <strong>le</strong>s nids artificiels, mais uneespèce de frelon particulièrement agressive de frelon, si. Aprèsquelques mois de lutte acharnée contre l'envahisseur, lacommunauté, piquée au vif, doit déménager. L'entomologiste estattaché en p<strong>le</strong>in so<strong>le</strong>il tout nu barbouillé de confiture.Vermine +1 , Humanité -1Une page pour l'espoirDepuis quelques temps d'étranges papiers sont retrouvés pardiverses bandes nomades et s'échangent entre communautés àtitre de curiosité. Il s'agit de journaux et de tracts ayant deuxparticularité: ils ont une date de parution récente (!), et décriventdans <strong>le</strong>urs artic<strong>le</strong>s des histoires où se côtoient un vocabulaireétrange et des allusions à un niveau technologique avancé (!!). Larégion est assez sauvage et ne comporte, aux dires de chacun,aucune imprimerie en état de fonctionnement. Et...- Les journaux sont issus d'une lointaine contrée où un noyau decivilisation et de technologie a été miracu<strong>le</strong>usement préservé.Humanité +1 , Vermine -1- Les journaux sont l'oeuvre d'un doux illuminé perdu dans unmonde imaginaire et doté d'une presse rudimentaire en état demarche.<strong>Solitaire</strong> +1 , Ruche -1- Les journaux et <strong>le</strong>s tracts sont en fait des extraits d'un JDRfuturiste écrit au début du sièc<strong>le</strong>.Julien Blondel +1 , Vermine +1 aussi


La grotteDans <strong>le</strong>s Pyrénées, pas très loin de Lourdes, on par<strong>le</strong> d'une grotteoù vit une sage, une vraie Shaman qui rivalise de puissance avecChaeman lui même. On dit qu'el<strong>le</strong> peut guérir <strong>le</strong>s maladies,apaiser <strong>le</strong>s dou<strong>le</strong>urs, soigner la cécité ou accomplir de vraismirac<strong>le</strong>s, si on lui apporte un repas et <strong>le</strong>s nouvel<strong>le</strong>s du dehors. Ondit aussi qu'il n'y a personne à l'intérieur de cette grotte, maisplutôt une source d'eau aux propriétés miracu<strong>le</strong>uses. D'autresenfin prétendent qu'il n'y a rien, que c'est juste un piège tendu parune vieil<strong>le</strong> fol<strong>le</strong> pour manger sans se fatiguer. Et...- La Shaman est vraiment douée et arrive à soigner la plupart deses visiteurs en échange d'un bon repas et d'une histoire.Symbiote +1 , <strong>Solitaire</strong> -1- Il n'y a personne dans cette grotte, c'est une histoire issue d'unevieil<strong>le</strong> légende loca<strong>le</strong>.<strong>Solitaire</strong> +1 , Charognard -1- Il y a bien une petite vieil<strong>le</strong> qui n'a aucune capacité, si ce n'est lavolonté de se faire nourrir par toutes <strong>le</strong>s bonnes volontés quipassent.Charognard +1 , Symbiote -1


JoshuaLe problème, c’est l’humidité. El<strong>le</strong> s’infiltre partout, dans mesvêtements, dans ma barbe, dans ma cabane, et même dans lanourriture. Et <strong>le</strong>s moustiques ils aiment bien quand c’est humide.Alors <strong>le</strong>s moustiques ils entrent dans ma cabane et ils piquentJoshua. Joshua c’est moi, et j’ai peur des moustiques, alors j’aifabriqué des pièges pour pas qu’ils viennent dans ma cabane,parce que ma cabane c’est tout ce que j’ai dans la vie, depuis quemaman est partie.Maman savait tuer <strong>le</strong>s moustiques, avec son gros pisto<strong>le</strong>t, etmême des fois juste avec des gros bouts de bois ; mais el<strong>le</strong> m’ajamais appris à <strong>le</strong> faire. Alors j’fais des pièges, et je protège lacabane avec ce que je trouve, mais je trouve de moins en moinsde choses, parce que <strong>le</strong>s rats mangent tout, même <strong>le</strong>s bouts debois, et <strong>le</strong>s Autres ils viennent des fois et ils piquent <strong>le</strong>s affairesde Joshua.Ils disent t’en as pas besoin, t’as qu’à rester ici et crever avec <strong>le</strong>scafards, mais y’a pas de cafards ici, parce que ma cabane el<strong>le</strong> estdans un arbre, je suis pas fou moi, j’ai fait ma cabane dans <strong>le</strong> grosarbre au milieu de la forêt, loin des Autres.Dedans j’ai mis mon lit, enfin mon lit c’est juste une couvertureet un gros morceau de matelas pour me faire un oreil<strong>le</strong>r, j’avaisun autre matelas avant, mais ils me l’ont pris, alors je dors parterre dans la cabane, c’est pas grave parce qu’il me reste macouverture et j’ai pas trop froid. J’avais fait une fenêtre, pourregarder des fois <strong>le</strong> so<strong>le</strong>il se <strong>le</strong>ver, mais <strong>le</strong>s moustiques entraientpar là, alors j’ai dû clouer des planches dessus. Au début j’avaiscloué un bout de drap, mais <strong>le</strong>s moustiques ils ont réussi à <strong>le</strong>percer avec <strong>le</strong>ur espèce d’aiguillon, j’ai eu drô<strong>le</strong>ment peur cejour là, j’oublierai jamais l’bruit du drap qui se déchire, et <strong>le</strong>smoustiques, ils étaient que trois je crois, mais dans ma tête ilsétaient des milliards, qui voulaient entrer et piquer Joshua.Du coup je vois plus <strong>le</strong> so<strong>le</strong>il se <strong>le</strong>ver, mais de toute façonj’aimais moins depuis que Maman est plus là. Maman el<strong>le</strong> disaittoujours, tant que <strong>le</strong> so<strong>le</strong>il continue à se <strong>le</strong>ver, rien n’est perdu.Maman avait un tas de phrases comme ça, qu’el<strong>le</strong> me disait pourme rassurer. Maman disait que ça a pas toujours été comme ça,que <strong>le</strong>s moustiques ils ont pas toujours été aussi gros, et qu’avantc’était nous qui commandions, quand je dis nous je veux dire <strong>le</strong>shumains, pas maman et moi. Maman et moi on a jamaiscommandé rien du tout ni personne, on vivait tranquil<strong>le</strong>ment dansnotre maison sans rien demander à personne et personne nousdemandait rien. Mais quand Maman est partie <strong>le</strong>s Autres ils ontchassé Joshua de la maison, ils ont dit c’est trop grand pour toitout seul, tu vas te perdre ; c’était bête de dire ça, c’est mamaison quand même, je pouvais pas me perdre dedans. Je <strong>le</strong>ur aidit mais ils ont mis des coups de pieds dans ma tête et dans mesbras, et je suis parti de ma maison, en emmenant ce que jepouvais prendre.Maintenant ça va, j’oublie petit à petit la maison, j’ai de moins enmoins peur quand j’entends <strong>le</strong>s araignées qui escaladent lacabane. La nuit j’entends tous <strong>le</strong>s insectes qui grouil<strong>le</strong>nt, quifrappent <strong>le</strong> sol avec <strong>le</strong>urs grosses pattes, et je repense à ce quedisait maman, j’imagine qu’ils sont tout petits, que je peux <strong>le</strong>sécraser juste avec ma main, ça me fait rigo<strong>le</strong>r de penser à ça, etcomme je rigo<strong>le</strong> pas souvent j’aime bien.Il parait qu’au Nord y’a moins d’insectes, parce que <strong>le</strong>s insectes


aiment bien quand c’est chaud et humide, alors au Nord comme ilfait froid, ils y vont pas. J’me dis qu’il faudrait que j’y ail<strong>le</strong>, auNord, je serais tranquil<strong>le</strong>, je pourrais me reconstruire une cabanecomme j’ai ici, je sais pas si au Nord y’a des arbres pareils qu’ici,mais je me débrouil<strong>le</strong>rai. J’emmènerai juste ma couverture, dequoi manger un peu, et je partirai. Peut-être que là bas <strong>le</strong>s Autressont moins méchants, peut-être qu’ils feront pas de mal à Joshua,qu’ils seront mes amis. P’t’être même que je trouverai uneamoureuse, j’en avais une avant, mais el<strong>le</strong> a disparu, Maman a ditqu’el<strong>le</strong> préférait copu<strong>le</strong>r avec la vermine, j’ai pas très biencompris ce que ça voulait dire, mais ça avait l’air dégoûtant.Le Nord, donc. D’après mon livre que j’ai dans ma cabane (<strong>le</strong>sAutres l’ont laissé à Joshua, ils ont dit que maintenant <strong>le</strong>sbouquins ça servait plus à rien de lire), <strong>le</strong> Nord c’est tout droitdevant moi, alors c’est compliqué parce que selon comment j’metourne ça change tout <strong>le</strong> temps. Il doit y avoir une astuce pourvraiment savoir où c’est, dans <strong>le</strong> livre ils disent aussi qu’on peuts’aider d’une bousso<strong>le</strong>, j’ai essayé d’en fabriquer une, y’avait undessin, c’est tout rond avec une flèche et des <strong>le</strong>ttres, mais j’ai pasréussi à faire une forme vraiment ronde, alors je pense que çamarchera pas. Le mieux ce serait que je demande aux Autres oùje peux en trouver une, mais ils vont me demander des choses enéchange, et qu’est-ce que je pourrais donner moi ? Dans macabane à part mon lit et <strong>le</strong> livre il me reste pas grand-chose, y’a<strong>le</strong>s affaires de Maman, ses vêtements, et ses cigarettes ; je croisque <strong>le</strong>s Autres voudraient bien <strong>le</strong>s cigarettes, mais j’suis sûr quesi je <strong>le</strong>s montre ils vont me <strong>le</strong>s vo<strong>le</strong>r et j’aurai rien du tout enretour, comme la fois où j’ai voulu <strong>le</strong>ur échanger sa bouteil<strong>le</strong> dewhisky contre des médicaments (j’avais été drô<strong>le</strong>ment maladecette fois là, je pouvais à peine me <strong>le</strong>ver tel<strong>le</strong>ment j’avais mal à latête). Résultat ils avaient pris la bouteil<strong>le</strong>, ils avaient tout bu, etj’avais jamais eu mes médicaments.J’ai entendu par<strong>le</strong>r d’un groupe de personnes qui veut al<strong>le</strong>r vers<strong>le</strong> Nord, ils préparent un genre d’expédition, mais c’estcompliqué aussi parce qu’ils vivent là bas, dans la montagne quiest encore après ma forêt, et je suis même pas sûr qu’ilsaccepteraient Joshua avec eux, si ça se trouve ils vont direcomme <strong>le</strong>s Autres, que je suis bête et que je servirai à rien, ils memettront des coups de pieds et je devrai repartir, encore. Maisplus j’y pense, plus je me dis que ça vaudrait mieux de tenter <strong>le</strong>coup que de vivre ici, parce que je suis tout seul et que Mamanme manque trop. Avant j’avais l’impression qu’el<strong>le</strong> était encoreavec moi, qu’el<strong>le</strong> me parlait dans ma tête, mais plus <strong>le</strong> tempspasse moins el<strong>le</strong> est là, c’est comme si je l’oubliais el<strong>le</strong> aussi,comme la maison.Du coup je prépare des choses. Je fais des conserves denourriture quand j’en ai assez, ça Maman el<strong>le</strong> me l’a appris, pascomme <strong>le</strong> pisto<strong>le</strong>t, mais je crois qu’el<strong>le</strong> avait peur que je me fassemal avec. Il parait que c’est à cause que quand je suis né j’aimanqué d’air et mon cerveau il marche pas bien depuis. Mamandisait que j’étais pas différent des autres, que c’était <strong>le</strong>s autres quiétaient différents, mais je crois qu’el<strong>le</strong> disait ça pour me faireplaisir ; parce que je vois bien, quand <strong>le</strong>s gens ils me par<strong>le</strong>nt desfois, que je comprends pas tout ce qu’ils me disent et ça <strong>le</strong>s faitrire. Mais je suis pas si bête, je sais me débrouil<strong>le</strong>r, la preuve jesuis pas encore mort ; alors que je sais que chez <strong>le</strong>s Autres desfois y’en a qui meurent, je <strong>le</strong> sais parce que quand y’a des mortsils <strong>le</strong>s mangent, ça sent pas bon du tout, l’odeur vient


jusque dans la cabane de Joshua et j’ai envie de vomir. Des foisj’ai tel<strong>le</strong>ment faim, parce que j’ai rien trouvé dans la forêt, quej’ai envie aussi de manger des gens morts, mais Maman el<strong>le</strong> m’adit que je devais jamais <strong>le</strong> faire, que ça rend fou et que c’est uneaberration, je sais pas exactement ce que ça veut dire mais vu latête qu’el<strong>le</strong> faisait quand el<strong>le</strong> disait ce mot ça a vraiment l’airaffreux, comme Juliette qui copulait avec la vermine. Moi jeveux pas devenir fou, j’ai un but dans la vie, je veux al<strong>le</strong>r auNord, c’est décidé. Je continuerai à vivre et personne pourram’en empêcher. J’aurais voulu al<strong>le</strong>r au Nord avec Maman, c’estel<strong>le</strong> qui m’en avait parlé, mais Maman est partie, et je crois bienqu’el<strong>le</strong> voudrait que j’y ail<strong>le</strong>, même sans el<strong>le</strong>.Le jour où Maman est partie, je m’en souviens, il p<strong>le</strong>uvaitdrô<strong>le</strong>ment fort, el<strong>le</strong> a pris son gros pisto<strong>le</strong>t, une cigarette, et el<strong>le</strong>m’a embrassé sur <strong>le</strong> front et <strong>le</strong>s paupières, comme j’aime bien.El<strong>le</strong> m’a dit qu’el<strong>le</strong> allait al<strong>le</strong>r nous chercher de quoi manger, queje devais surveil<strong>le</strong>r la maison pendant ce temps. Je lui ai dit qu’onavait encore des morceaux du rat que j’avais attrapé la semained’avant, qu’el<strong>le</strong> pouvait rester ici, qu’el<strong>le</strong> allait attraper froiddehors. Mais el<strong>le</strong> m’a pas écouté, el<strong>le</strong> a eu un drô<strong>le</strong> d’air sur safigure, comme si el<strong>le</strong> réfléchissait trop pour pouvoir me répondre.El<strong>le</strong> a juste dit « on se revoit bientôt » ; el<strong>le</strong> a dit aussi qu’el<strong>le</strong>m’aimait, que j’étais <strong>le</strong> petit garçon <strong>le</strong> plus merveil<strong>le</strong>ux dumonde, et que je devais laisser personne me faire de mal. J’aip<strong>le</strong>uré ce jour là, parce que je crois qu’au fond de moi je savaisqu’el<strong>le</strong> reviendrait pas. Après el<strong>le</strong> est partie, j’ai entendu un coupde feu au loin, et el<strong>le</strong> est jamais revenue. Ce soir là ça a sentimauvais dans toute la forêt.


JEREMIAHEn 2006, un virus a causé d'énormes perteshumaines. Seuls <strong>le</strong>s enfants n'ayant pas atteint l'âgede la puberté ont survécu à ce drame. Dans unmonde post-apocalyptique, <strong>le</strong>s survivants se sontalors retrouvés livrés à eux-mêmes. 1 5 ans aprèscette catastrophe, Jeremiah parcourt ce mondehosti<strong>le</strong>.Inspirée par la BD de Herman, cette série de 2002 nous présente uneAmérique post-apocalyptique, alors que la version papier expose un futurdétruit par une guerre entre "Blancs" et "Noirs". Joseph M. Straczynski, <strong>le</strong>réalisateur qui a éga<strong>le</strong>ment scénarisé Babylon 5, prend ici <strong>le</strong> parti de placer<strong>le</strong> héros, interprété par Luke Perry (Beverly Hills), et son acolyte, Malcolm-Jamal Warner (Cosby Show), dans un monde où un virus nommé : "laGrande Mort" a décimé la population adulte, obligeant <strong>le</strong>s enfants à survivreseuls.Les fans de la BD verront bien sûr un sacrilège bien que, comme dit plushaut, ce n’est que l’inspiration pour l’univers et <strong>le</strong>s personnages, quant auxfans de séries ils passeront un bon moment de détente mais pas d’extase. Eneffet el<strong>le</strong> a mal vieilli et tous <strong>le</strong>s épisodes ne sont pas palpitants. Cependant,<strong>le</strong> MJ de Vermine y verra des sources d’inspirations avec des vil<strong>le</strong>s où règne<strong>le</strong> troc ou encore des personnages survivalistes intéressants. Cette série futarrêtée en 2004 après 2 saisons et 35 épisodes.Générique : http://www.dailymotion.com/video/x3lk7x_jeremiah_shortfilmsIntérêt : 4/1 0Inspiration : 8/1 0Une sonde de la NASA s’écrase dans la jung<strong>le</strong>mexicaine, libérant sur terre des particu<strong>le</strong>s d’uneforme de vie extra-terrestre. Six ans plus tard, <strong>le</strong>Mexique et <strong>le</strong> Costa-Rica sont devenus des zonesde guerre désertées par <strong>le</strong>s populations loca<strong>le</strong>s,mises en quarantaine et peuplées de créaturesmonstrueuses. Un photographe est chargéd’escorter une jeune femme à travers cette zonedévastée. Seuls sur la route, ils vont tenter derejoindre la frontière américaine...Ce film de SF Britannique réalisé par Gareth Edwards (In the Shadow of theMoon) avec un budget dérisoire (pour <strong>le</strong> cinéma) d’environ 200 000 dollars.On nous présente ici une invasion extra-terrestre en guise de décor pour unelove story ennuyeuse et sans intérêt entre l’actrice Samantha Wynden(Mercy, Age of Kali) et Andrew Kaulder (Blind man, Wonderland).L’atmosphère de peur et de mort se ressent tout de même assez bien au longde ce périp<strong>le</strong> au travers des décors oppressant de la jung<strong>le</strong> ou dévasté desvil<strong>le</strong>s. Cependant malgré <strong>le</strong> titre on est loin d’un Starship Troopers et proched’un Cloverfield avec des créatures suggérées ou à peine visib<strong>le</strong>. Vousl’aurez compris, pour moi ce film n’est pas d’un grand intérêtcinématographique mais col<strong>le</strong> tout de même bien à l’ambiance Vermine …dans <strong>le</strong> fond.Site officiel : http://www.monstersthemovie.com/monsters.htmlIntérêt : 5/1 0Inspiration : 6/1 0MONSTERS


Imitation"Je ne me souviens pas de son nom. J'avais pour habitude degémir ou de crier pour L'appe<strong>le</strong>r. Et Il avait pour habitude dem'agripper ou de grogner pour attirer mon attention. Je ne mesouviens pas de notre rencontre. De mémoire, je L'ai toujourssuivi, tentant naïvement de marcher dans Ses empreintes de géantà mes yeux. Au final, j'avais un énorme respect envers cethomme. Envers celui qui a fait de moi ce que je suis aujourd'hui.Un survivant, un combattant... Un tueur.Je ne me souviens plus du nombre exact mais au tout début, nousétions deux enfants. Je sens encore <strong>le</strong>s odeurs de puanteur dechacun bien que nous sortions du même trou. De la fumée partoutet Il était là, droit devant nous dans une pénombre effrayante. Ilnous a tendus la main. Non pas pour nous aider; non. Mais pournous empoigner <strong>le</strong>s cheveux et nous tirer sur quelques mètresavant de nous tabasser à n'en plus finir. C'était "pour notre bien"disait-Il.Je me souviens des morceaux de charognes qu'Il nous balançait àla figure pour qu'ensuite nous nous battions, l'autre gosse et moi,jusqu'au sang. Et Il ricanait à un point tel que cela résonne encorelors des nuits sans lune. Et on Le suivait où qu'Il ail<strong>le</strong>. Parcequ'on n'avait nul<strong>le</strong> part où al<strong>le</strong>r et qu'Il nous donnait de quoimanger. Et il fallait bien avouer que la faim était plus forte que lapeur.Je me souviens des bagarres incessantes avec l'autre miochejusqu'à ce que celui-ci ne se relève plus du tout. J'ai pensé qu'ildormait et l'ai laissé se reposer. Et puis <strong>le</strong> soir même, je l'ai revuen Sa compagnie. Je ne l'ai pas tout de suite reconnu à cause dusang qui ruisselait sur tout son corps d'enfant. Il était en train del'éviscérer... Puis Il l'a mis à cuire sur <strong>le</strong> feu. J'étais tétanisé etavais du mal à comprendre jusqu'à ce que mes narines sententl'odeur de sa chair cuite. Un parfum qui réveilla ma faim. Unefaim douloureuse que je me devais de calmer.Je me souviens de chaque proie humaine que Lui et moi avonstraqué nuit et jour. Il nous arrivait de ne pas manger pendant dessemaines mais à chaque fois que nous faisions une victime, lafaim était rassasiée pour des jours. Il lui arrivait encore de mefrapper mais je n'étais plus un enfant et il se pouvait que je memette moi aussi à frapper.je me souviens de la nuit où nous nous sommes battus. Nousétions affamés et je crois qu'Il ne voulait pas que me frapper cesoir-là. Il fallait tenir bon sous peine de finir dans l'assiette del'autre. Alors j'ai donné des coups à n'en plus finir sans mesoucier de ceux que j'encaissais. Et puis lorsqu'enfin mes musc<strong>le</strong>sne répondaient plus, j'ai compris qu'Il était mort depuis desheures. Alors... Je L'ai mangé.Maintenant, je me souviens de tout ce qu'Il m'a appris. Jecomprends pourquoi Il ne m'a pas dévoré tout de suite. Je connaisdésormais la raison pour laquel<strong>le</strong> Il m'a laissé <strong>le</strong> suivre partout etnul<strong>le</strong> part à la fois. Il est en moi, Il m'a créé, Il m'a f<strong>org</strong>é. Je suisLui depuis que j'ai mordu dans Sa chair...Tu vois petit, aujourd'hui c'est <strong>le</strong> moment de faire un choix. Soittu me laisses vivre et à la première occasion, je te tue et te bouffe; soit tu continues à t'acharner sur moi et tu deviendras <strong>le</strong> guerrieret <strong>le</strong> solitaire que je suis. Tu seras Moi.""Je choisis de manger..." *Schlack*

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