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Anticoagulant et anti agrégants en urologie - Journées Urologiques ...

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ANTICOAGULANTS ET ANTI AGREGANTS EN UROLOGIEOrigine dutexteJournal Auteur :Progrès <strong>en</strong> Urologie (1997), vol 7,pages 326-332Elisab<strong>et</strong>h VERDY, Service d’Hématologie Biologique, Hôpital T<strong>en</strong>on, Paris, FranceRevue du Pratici<strong>en</strong> ( 2001 )DR Daphne DELSART, DR Valerie CHAMBEFORT, PR hERVE DECOUSUSUnité de pharmacologie clinique, service de médecine interne <strong>et</strong> thérapeutique,CHU, h6pital de Bellevue, 42055 Saint-Eti<strong>en</strong>ne Cedex 2.RésuméRôle des<strong>anti</strong>coagulantsPlanLes <strong>anti</strong>coagulants sont largem<strong>en</strong>t utilisés dans le traitem<strong>en</strong>t prév<strong>en</strong>tif de lamaladie thrombo-embolique (<strong>en</strong> particulier dans la période post-opératoire)<strong>et</strong> dans le traitem<strong>en</strong>t curatif des thromboses veineuses constituées. Deux grandesclasses d’<strong>anti</strong>coagulants sont actuellem<strong>en</strong>t disponibles : les héparines (héparinestandard, héparines de bas poids moléculaire) <strong>et</strong> les <strong>anti</strong>vitamines K.Le choix de l’<strong>anti</strong>coagulant doit t<strong>en</strong>ir compte du contexte clinique (traitem<strong>en</strong>tprév<strong>en</strong>tif ou curatif) mais égalem<strong>en</strong>t des propriétés pharmacologiques <strong>et</strong>pharmacocinétiques de l’<strong>anti</strong>coagulant.L’instauration d’un tel traitem<strong>en</strong>t impose une surveillance biologique adaptée àl’<strong>anti</strong>coagulantLes thromboses artérielles <strong>et</strong> veineuses constitu<strong>en</strong>t une cause importante de mortalité.Ce fait explique les nombreuses recherches fondam<strong>en</strong>tales actuellem<strong>en</strong>t développéestant pour la compréh<strong>en</strong>sion de leurs mécanismes que pour le développem<strong>en</strong>t d<strong>en</strong>ouveaux moy<strong>en</strong>s thérapeutiques.Rôle curatifDans le cadre du traitem<strong>en</strong>t curatif d’une thrombose, à côté du traitem<strong>en</strong>t chirurgicalpropre à certaines localisations: angioplastie - pontage - thrombectomie...., l<strong>et</strong>raitem<strong>en</strong>t médical garde une place prépondérante.Celui-ci fait le plus souv<strong>en</strong>t appel aux héparines qui interfèr<strong>en</strong>t avec la coagulation <strong>en</strong>la ral<strong>en</strong>tissant <strong>et</strong> qui donc, limit<strong>en</strong>t l’ext<strong>en</strong>sion du caillot. Les traitem<strong>en</strong>tsthrombolytiques, qui lys<strong>en</strong>t le ou les caillots formés, sont principalem<strong>en</strong>t utilisés dansl’infarctus du myocarde bi<strong>en</strong> qu’ils ai<strong>en</strong>t été prescrits avec succès dans d’autresindications.Rôle prév<strong>en</strong>tifDans le cadre du traitem<strong>en</strong>t prév<strong>en</strong>tif (prév<strong>en</strong>tion primaire : prév<strong>en</strong>tion de lathrombose ou secondaire: prév<strong>en</strong>tion de la r<strong>et</strong>hrombose), outre les héparines, 2grandes classes de médicam<strong>en</strong>ts sont utilisées: les <strong>anti</strong><strong>agrégants</strong> plaqu<strong>et</strong>taires <strong>et</strong> les<strong>anti</strong>vitamines K.1. Les héparines2. Les <strong>anti</strong><strong>agrégants</strong> plaqu<strong>et</strong>taires3 Quant aux AVK , ils font l’obj<strong>et</strong> d’un texte tiré des docum<strong>en</strong>ts édités parl’AFSAPS.1


Tableau 1. Mode d’action de l’héparine non fractionnée. *Inhibition par l’AT III, cofacteur de l’héparine.Système contact activéXII - XI - PKKHPM*VIII aCa++PhIXa *Va*XaPhCa++FTCa++VIIaIIThrombine *IFibrineSolubleCa++ XIII a *Fibrine Insoluble6


II - Héparine <strong>et</strong> prév<strong>en</strong>tion de la thrombose veineusePlan1. Notions générales2. Conditions <strong>et</strong> surveillance d’un traitem<strong>en</strong>t héparinique3. Traitem<strong>en</strong>t prév<strong>en</strong>tif pour les risques élevés4. Traitem<strong>en</strong>t prév<strong>en</strong>tif pour les risques modérés1. Notions généralesIntérêt d’untraitem<strong>en</strong>tprév<strong>en</strong>tifPlusieurs confér<strong>en</strong>ces <strong>et</strong> groupes de travail ont étudié ce problèmeConfér<strong>en</strong>ce de cons<strong>en</strong>sus ont été organisées <strong>en</strong> 1991 (Française <strong>en</strong> mars 1991à Paris, Europé<strong>en</strong>ne <strong>en</strong> novembre 1991 à Windsor) sur la prév<strong>en</strong>tion de lamaladie thrombo-embolique.Confér<strong>en</strong>ce de Paris, organisée par l’AP-HP, s’adressait plus particulièrem<strong>en</strong>tà la période post-opératoire <strong>en</strong> chirurgie générale, gynécologique <strong>et</strong>orthopédique.La même année, le Groupe d’Etudes sur l’Hémostase <strong>et</strong> la Thrombose(GEHT) communiquait ses recommandations sur l’utilisation des traitem<strong>en</strong>ts<strong>anti</strong>thrombotiques [2].La prescription d’un traitem<strong>en</strong>t <strong>anti</strong>coagulant héparinique, <strong>en</strong> milieu chirurgical,doit pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte plusieurs élém<strong>en</strong>ts:• l’évaluation du risque thrombotique <strong>en</strong>couru par l’opéré <strong>et</strong> donc lebénéfice att<strong>en</strong>du de la mise <strong>en</strong> route d’un traitem<strong>en</strong>t héparinique.• les contre-indications d’un tel traitem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> ses complications pot<strong>en</strong>tielles:hémorragies, thrombopénie induite, <strong>et</strong>c.• le coût de ce traitem<strong>en</strong>t.7


2. Conditions préalables à un traitem<strong>en</strong>t hépariniqueBilan préalableAvant d’<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>dre un traitem<strong>en</strong>t <strong>anti</strong>coagulant par l’HNF ou l’HBPM, il estindisp<strong>en</strong>sable de s’assurer de l’intégrité de l’hémostase par la réalisation• d’un TCA,• d’un TQ• d’une numération plaqu<strong>et</strong>taire :En cas d’anomalie d’un des tests, un bilan biologique plus poussé, à viséeétiologique est indisp<strong>en</strong>sable.Conduite à t<strong>en</strong>irsi le bilan estanormalL’(les) anomalie(s) observée(s), peut(v<strong>en</strong>t)induire une t<strong>en</strong>dance hémorragique : elles constitue(<strong>en</strong>t) parfois une contreindicationà la mise <strong>en</strong> route d’un traitem<strong>en</strong>t <strong>anti</strong>coagulant; il est, dans ce cas,préférable de pr<strong>en</strong>dre l’avis d’un hématologiste.ne pas s’accompagner de complications hémorragiques (déficit <strong>en</strong> facteur XII,prékallicréine ou kininogène de haut poids moléculaire)être associée à des phénomènes thrombotiques (<strong>anti</strong>coagulant circulant de type<strong>anti</strong> phospholipidique: <strong>anti</strong>coagulant lupique). Dans ces 2 derniers cas, la mise<strong>en</strong> route d’un traitem<strong>en</strong>t <strong>anti</strong>coagulant n’est évidemm<strong>en</strong>t pas contre-indiquéemais le mode de surveillance est particulier comme nous le reverrons pour lesHNF car le TCA est spontaném<strong>en</strong>t allongé.8


3. Traitem<strong>en</strong>t prév<strong>en</strong>tif pour les risques élevésTraitem<strong>en</strong>t parHNFDosePour les HNF, la dose administrée par voie sous cutanée, <strong>en</strong> 2 - 3 injections5.000 UI,SurveillanceElle doit être adaptée de façon à obt<strong>en</strong>ir un allongem<strong>en</strong>t modéré du TCA ( 1,2 à1,3 fois le temps du témoin) si le prélèvem<strong>en</strong>t est réalisé à mi chemin <strong>en</strong>tre 2injections.Traitem<strong>en</strong>t parHBPMLes HBPM ont égalem<strong>en</strong>t fait la preuve de leur efficacité dans c<strong>et</strong>te indication.DoseUne dose fixe, administrée par voie sous cutanée, <strong>en</strong> une injection, est de• 40 UI/Kg/j pour la Fraxiparine@,• de 40 mg/j pour le Lov<strong>en</strong>ox@,• de 5000 UI/j pour la Fragmine@• de 3500 UI/j pour la Clivarine@.• De 4500 UI/j d’Innohep@SurveillanceIl n’est pas utile de surveiller un traitem<strong>en</strong>t prév<strong>en</strong>tif par les HBPM sauf :• si le pati<strong>en</strong>t associe un risque thrombotique <strong>et</strong> hémorragique (le pati<strong>en</strong>t estclassé <strong>en</strong> risque élevé de thrombose mais associe un risque hémorragiquelié à l’acte opératoire par exemple),• si le pati<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>te une insuffisance rénale (demi-vie des HBPMaugm<strong>en</strong>tée),• s’il prés<strong>en</strong>te une importante surcharge pondérale.Horaire de lapremièreinjectionDurée dutraitem<strong>en</strong>tLa première injection est le plus souv<strong>en</strong>t réalisée 12 heures avant l’acte opératoire.La durée du traitem<strong>en</strong>t est fonction de l’importance du ou des facteurs de risque <strong>et</strong>de la reprise d’une mobilisation complète du pati<strong>en</strong>t.Si le traitem<strong>en</strong>t doit être poursuivi, un relais par les <strong>anti</strong>vitamines K sera le plussouv<strong>en</strong>t réalisé vers le 6 ème -7 ème jour post opératoire afin d’éviter la surv<strong>en</strong>ue desthrombopénies induites par l’héparine.9


4. Traitem<strong>en</strong>t prév<strong>en</strong>tif pour les risques modérésTraitem<strong>en</strong>t parHNFLes HNF sont utilisées à la dose de 5000 UI 2 fois par jour par voie sous-cutanée..Traitem<strong>en</strong>t parHBPMDuréeHoraire de lapremièreinjectionSurveillanceL’efficacité des HBPM est maint<strong>en</strong>ant bi<strong>en</strong> établie dans c<strong>et</strong>te indication.Le traitem<strong>en</strong>t consiste <strong>en</strong> une injection sous cutanée par jour• 3000 UI Fraxiparine@,• 20 mg Lov<strong>en</strong>ox@,• 2500 UI Fragmine@,• 1750 UI Clivarine@).• 2500 UI Innohep@Les doses préconisées sont celles qui ont été déterminées à la suite d’essaiscliniques <strong>et</strong> qui sont conseillées par le fabricant.La durée du traitem<strong>en</strong>t est le plus souv<strong>en</strong>t limitée à la période durant laquelle lepati<strong>en</strong>t ne se mobilise pas.Il est recommandé de réaliser la première injection 2 à 4 heures avant l’acteopératoire..En préopératoire, l’injection des HNF ou des HBPM n’est pas admise par tous ;c<strong>et</strong>te pratique n’a pas été évaluée par la confér<strong>en</strong>ce de cons<strong>en</strong>sus. Il n’est toutefoispas recommandé d’utiliser l’anesthésie rachidi<strong>en</strong>ne lorsque des <strong>anti</strong>coagualnatssont utilisés avant la ponctionAucune surveillance biologique ne se justifie habituellem<strong>en</strong>t pour le traitem<strong>en</strong>tprév<strong>en</strong>tif des risques modérés si la période d’<strong>anti</strong>coagulation n’excède pas 5-6jours.Au delà de c<strong>et</strong>te durée, une surveillance de la numération plaqu<strong>et</strong>taire estindisp<strong>en</strong>sable (au moins 2 fois par semaine).10


III - Héparines <strong>et</strong> traitem<strong>en</strong>t médical d’une thromboseveineuse profondeIntroductionPlanEn l’abs<strong>en</strong>ce de contre indication aux héparines, le traitem<strong>en</strong>t médical d’un<strong>et</strong>hrombose veineuse profonde constituée fait appel aux HBPM ou HNF qui vis<strong>en</strong>tà empêcher l’ext<strong>en</strong>sion du caillot formé.1. La surveillance des traitem<strong>en</strong>ts curatifs2. Traitem<strong>en</strong>t par les HNF3 Traitem<strong>en</strong>t par les HBPM4. Relais héparine – <strong>anti</strong>vitamine K1. La surveillance des traitem<strong>en</strong>ts curatifsSurveillance d<strong>et</strong>raitem<strong>en</strong>t parHNFLe moy<strong>en</strong>Le contrôle de l'efficacité du traitem<strong>en</strong>t repose sur la mesure• du temps de céphaline activée• ou surtout de l'héparinémie (mesure de l'activité <strong>anti</strong>-Xa)Le mom<strong>en</strong>tEn I.V.Le contrôle doit être effectuée 6 h après la mise <strong>en</strong> route de la perfusion <strong>et</strong>contrôlée 6 h après chaque changem<strong>en</strong>t de posologie. En eff<strong>et</strong>, il est très probableque le taux de récidives précoces est directem<strong>en</strong>t lié à la rapidité d'efficacité dutraitem<strong>en</strong>t <strong>anti</strong>coagulant. Le contrôle est <strong>en</strong>suite réalisé au moins une fois par jour.En Sous cutanéeEn cas d'injection sous-cutanée, le prélèvem<strong>en</strong>t doit s'effectuer à mi-distance <strong>en</strong>tre2 injectionsLe résultat souhaitéPour le TCALa zone thérapeutique pour le temps de céphaline activée se situe <strong>en</strong>tre 1,5 <strong>et</strong> 2,5fois le témoin.L’héparine non fractionnée a l'inconvéni<strong>en</strong>t de nécessiter une adaptationposologique car il existe une grande variabilité inter- <strong>et</strong> intra-individuelle. Elleprés<strong>en</strong>te cep<strong>en</strong>dant l'avantage de ne pas s'accumuler <strong>en</strong> cas d'insuffisance rénale.La s<strong>en</strong>sibilité des réactifs utilisés pour effectuer la mesure du temps de céphalineactivée varie cep<strong>en</strong>dant de façon très importante d'un laboratoire à un autre, ce quiconstitue un problème majeur, source d'accid<strong>en</strong>ts thérapeutiques pot<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>tgraves par sur- ou sous dosage. Des niveaux très différ<strong>en</strong>ts d'héparinémie peuv<strong>en</strong>t<strong>en</strong> eff<strong>et</strong> correspondre à une même valeur de temps de céphaline activée suivant leréactif utilisé.Pour l’héparinémieIl est donc plutôt conseillé de surveiller si possible le traitem<strong>en</strong>t par l'héparinémie(zone thérapeutique située <strong>en</strong>tre 0,3 <strong>et</strong> 0,7 U/mL), particulièrem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> casd'inefficacité biologique (temps de céphaline activée qui ne s'allonge pas) oud'inefficacité clinique. Au départ, il convi<strong>en</strong>t de demander au laboratoire les zonesthérapeutiques pour le réactif du temps de céphaline activée utilisé, zones quidoiv<strong>en</strong>t correspondre à une héparinémie <strong>en</strong>tre 0,3 <strong>et</strong> 0,7 U/mL.11


1. La surveillance des traitem<strong>en</strong>ts curatifs ( suite )Surveillance d<strong>et</strong>raitem<strong>en</strong>t parHBPMQuelle que soit la posologie, contrairem<strong>en</strong>t à l'héparine non fractionnée, il n'estpas nécessaire de faire d'adaptation posologique par l'activité <strong>anti</strong>-Xa du fait d'unemoindre variabilité inter- <strong>et</strong> infra-individuelle.Le moy<strong>en</strong>Toutefois, l'héparinémie par la mesure de l'activité <strong>anti</strong>-Xa peut s'avérer utile danscertains cas, pour dépister un surdosage ou un risque hémorragique (insuffisancerénale, suj<strong>et</strong> très âgé, obésité).Le mom<strong>en</strong>tLe prélèvem<strong>en</strong>t devant être effectué <strong>en</strong>tre la 3e <strong>et</strong> la 4e h après l'injection, auminimum 2 j après le début du traitem<strong>en</strong>t.Résultat att<strong>en</strong>duLa zone thérapeutique, qui n'est pas validée, se situerait <strong>en</strong>tre 0,5 <strong>et</strong> 1 UI<strong>anti</strong>-Xa/mL selon les héparines de bas poids moléculaires,Surveillancecommune àtoutes leshéparines :la numérationplaqu<strong>et</strong>taireLa numération plaqu<strong>et</strong>taire perm<strong>et</strong>tra de surveiller l’apparition d’une thrombopénieinduite par l’héparine qui impose l’arrêt du traitem<strong>en</strong>t. C<strong>et</strong>te thrombopénie survi<strong>en</strong>thabituellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre le 6ème <strong>et</strong> le 25ème jour du traitem<strong>en</strong>t.C<strong>et</strong>te thrombopénie serait plus fréqu<strong>en</strong>te avec les HNF mais une surveillance bihebdomadaire de la numération plaqu<strong>et</strong>taire s’impose <strong>en</strong> cas de traitem<strong>en</strong>t hépariniquequel que soit le type d’héparine utilisée: HNF <strong>et</strong> HBPM.2. Traitem<strong>en</strong>t par HNFModed’administrationSi le traitem<strong>en</strong>t par HNF est préféré, une perfusion intra veineuse continue avecseringue électrique reste la méthode la plus souv<strong>en</strong>t utilisée, <strong>en</strong> début de traitem<strong>en</strong>t, dufait de sa plus grande maniabilité pour l’équilibration du traitem<strong>en</strong>t.Dose initialeContrôleLa dose moy<strong>en</strong>ne utilisée <strong>en</strong> première int<strong>en</strong>tion est de 500 à 600 UI/kg/j ; elle peutêtre précédée d’un bolus de 50 UI/kg (le recours au bolus n’est, pour certains, réservéqu’aux cas de thrombose veineuse proximale avec risque d’embolie pulmonaire).Un premier contrôle biologique est effectué 4 à 6 heures après le début de la perfusion<strong>et</strong> peut conduire à un changem<strong>en</strong>t de posologie.12


3. Traitem<strong>en</strong>t par HBPML’AMM pour lesHBPMLes HBPM ont maint<strong>en</strong>ant fait la preuve de leur efficacité dans le traitem<strong>en</strong>t curatif :Compte t<strong>en</strong>u de la très grande biodisponibilité des HBPM, la voie sous cutanée peutêtre utilisée d’emblée.3 HBPM ont actuellem<strong>en</strong>t l’AMM dans le traitem<strong>en</strong>t curatif des thromboses veineusesprofondes: Fragmine@, Fraxiparine@ <strong>et</strong> Lov<strong>en</strong>ox@.Moded’administrationLe traitem<strong>en</strong>t consiste <strong>en</strong> 2 injections sous cutanées par jourPosologie HBPM PosologieFraxiparine 0,1 mL/10 kg x 2/jFraxodi*0,1 mL/10 kg/jFragmine 100 UI/kg x 2/jInnohep*175 UI/ kg /j*Lov<strong>en</strong>ox 10 mg/10 kg x 2/jClivarine 71 UI/kg x 2/j* 1 seule injection par jour produit conc<strong>en</strong>tre.Surveillance La surveillance biologique repose sur le dosage de l’activité <strong>anti</strong> Xa réalisée 3 à 4heures après une injection.Habituellem<strong>en</strong>t, lorsque la posologie «correcte» est obt<strong>en</strong>ue, elle estremarquablem<strong>en</strong>t stable. Dans les situations à haut risque hémorragique de parl’acte opératoire, il peut parfois être utile de recontrôler c<strong>et</strong>te activité.Avantages desHBPMUne méta analyse rapportée par HIRSH <strong>et</strong> coll. [3] montre que les récidives d<strong>et</strong>hrombose <strong>et</strong> les complications hémorragiques sont moindres avec les HBPMcomparées à celles observées avec les HNF.Les thrombopénies sembl<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t moins fréqu<strong>en</strong>tes mais ne perm<strong>et</strong>t<strong>en</strong>ttoutefois pas la suppression de la surveillance de la numération au delà du 5ème-6ème jour de traitem<strong>en</strong>t.,13


4. Relais héparine - <strong>anti</strong> vitamines KDateL’attitude est la même qu’il s’agisse d’une HNF ou d’une HBPM.Elle consiste à introduire très précocém<strong>en</strong>t <strong>en</strong> milieu médical les <strong>anti</strong>vitamines K(J1 ou J2) afin d’éviter la surv<strong>en</strong>ue des thrombopénies.Toutefois <strong>en</strong> milieu chirurgical, les AVK ne seront introduits qu’après reprise dutransit intestinal <strong>et</strong> ablation des drains.Rappel : Si le traitem<strong>en</strong>t héparinique doit être poursuivi au delà du 5ème jour, unesurveillance de la numération plaqu<strong>et</strong>taire bi hebdomadaire s’impose.Relais del’héparino -thérapie1. Situation habituelle :L’héparine doit être maint<strong>en</strong>ue à dose inchangée p<strong>en</strong>dant toute la durée nécessaire,c’est à dire jusqu’à ce que l'INR soit dans la zone thérapeutique recherchéep<strong>en</strong>dant 2 jours consécutifs, <strong>en</strong> raison du temps de lat<strong>en</strong>ce de l’action<strong>anti</strong>coagulante des <strong>anti</strong>vitamines K,2. Relais <strong>en</strong> cas de thrombopénie induite pas les héparines :En cas de thrombopénie induite par l’héparine (TIH de type II), il est déconseilléd’introduire précocem<strong>en</strong>t les AVK dès l’arrêt de l’héparine <strong>en</strong> raison du risqued’hypercoagulabilité par baisse précoce de la protéine S (<strong>anti</strong>coagulante). LesAVK ne seront administrés qu’après la mise <strong>en</strong> route des <strong>anti</strong>thrombines(danaparoïde ou hirudine)14


IV – Contre indications, eff<strong>et</strong>s indésirables1. Les contre indicationsLes contreindicationsmédicalesLes principales contre-indications sont id<strong>en</strong>tiques pour les héparines de bas poidsmoléculaire <strong>et</strong> l’héparine non fractionnée :• les antécéd<strong>en</strong>ts de thrombopénie induite par l’héparine,• la diathèse hémorragique,• l’hémorragie <strong>en</strong> cours• <strong>et</strong> <strong>en</strong>fin classiquem<strong>en</strong>t l’<strong>en</strong>docardite infectieuse..En cas d’insuffisance rénale sévère avec une clairance de la créatinine < 30mL/min, les héparines de bas poids moléculaire sont contre-indiquées <strong>en</strong> curatif <strong>et</strong>déconseillées <strong>en</strong> prév<strong>en</strong>tif.Les gestesinterditsSont contre-indiquées <strong>en</strong> cas de traitem<strong>en</strong>t héparinique• les ponctions artérielles• la péridurale15


2. Les eff<strong>et</strong>s indésirablesPlanSeront abordées1. Hémorragies2. Thrombopénies3. Manifestations dermatologiques4. Réactions allergiques5. Ostéoporose6. Perturbations métaboliques1. Hémorragies Fréqu<strong>en</strong>ceAu cours du traitem<strong>en</strong>t curatif, la fréqu<strong>en</strong>ce des accid<strong>en</strong>ts hémorragiques gravesest d'<strong>en</strong>viron 5 %.Circonstances de surv<strong>en</strong>ueCes accid<strong>en</strong>ts peuv<strong>en</strong>t surv<strong>en</strong>ir dans des circonstances diverses le plus souv<strong>en</strong>tpar surdosage par erreur thérapeutique• (injection biquotidi<strong>en</strong>ne des formes conc<strong>en</strong>trées prévues pour une seuleinjection/j,• durée du traitem<strong>en</strong>t au delà de 10 j,accumulation des héparines de bas poids moléculaires lors d'une insuffisancerénale sévère...)ou après des gestes agressifs (ponctions artérielles ou biopsies).Traitem<strong>en</strong>tLe sulfate de protamine neutralise complètem<strong>en</strong>t l'activité du facteur IIa maisincomplètem<strong>en</strong>t l'activité du facteur Xa. Il est donc plus difficile de neutraliserl'eff<strong>et</strong> des héparines de bas poids moléculaire que celui de l'héparine nonfractionnée.Pour neutraliser 100 UI d'héparine non fractionnée, il faut 1 mg de sulfate deprotamine.Des réactions rares mais sévères d'intolérance avec bradycardie <strong>et</strong> hypot<strong>en</strong>sionsont décrites, ainsi que des réactions anaphylactiques chez un pati<strong>en</strong>t déjàs<strong>en</strong>sibilisé. Pour toutes ces raisons, c<strong>et</strong> <strong>anti</strong>dote est très rarem<strong>en</strong>t utilisé.16


2. Les eff<strong>et</strong>s indésirables ( suite)2. Thrombopénie DéfinitionElle est définie par un chiffre plaqu<strong>et</strong>taire < 100 000 <strong>et</strong> (ou) une chute relativedes plaqu<strong>et</strong>tes de 30 à 50 % sur 2 numérations successives.Les de 2 types de thrombopéniela thrombopénie apparaissant dès les premiers jours de traitem<strong>en</strong>t outhrombopénie de type I qui reste modérée, disparaît à la fin de la premièresemaine <strong>et</strong> est sans conséqu<strong>en</strong>ce clinique;la thrombopénie de type II dite thrombopénie induite par l'héparine (TIH).La thrombopénie de type IICelle-ci est d'origine immuno-allergique <strong>et</strong> s'exprime beaucoup plus souv<strong>en</strong>tpar des thromboses artérielles ou veineuses (apparition d'une thrombose ouaggravation d'une thrombose déjà prés<strong>en</strong>te) que par des hémorragies. Aussi,tout accid<strong>en</strong>t thrombotique surv<strong>en</strong>ant sous héparine doit immédiatem<strong>en</strong>t faireévoquer la thrombopénie induite par l'héparine.Elle arrive plus souv<strong>en</strong>t sous héparine non fractionnée que sous héparine debas poids moléculaire.Elle apparaît• ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre le 5e <strong>et</strong> le 21e j suivant l'instauration du traitem<strong>en</strong>théparinique avec un pic de fréqu<strong>en</strong>ce au l0 ème j,• mais elle peut apparaître plus tôt <strong>en</strong> cas de traitem<strong>en</strong>t antérieur• <strong>et</strong> après le 21e j <strong>en</strong> cas de traitem<strong>en</strong>t prolongé par héparine de bas poidsmoléculaire.Toute forte suspicion de thrombopénie induite par l'héparine doit fairearrêter immédiatem<strong>en</strong>t l'héparinothérapie <strong>en</strong> cours <strong>et</strong> faire demander les testsbiologiques de confirmation3. Manifestationsdermatologiques -4. RéactionsallergiquesIl s'agit le plus souv<strong>en</strong>t d'urticaire voire de nodules <strong>et</strong> exceptionnellem<strong>en</strong>t d<strong>en</strong>écroses cutanées au point d'injection.Sur le plan biologique, il s'y associe parfois une éosinophilie importante.Les réactions d’hypers<strong>en</strong>sibilité à l’héparine sont très rares.Les symptômes principalem<strong>en</strong>t r<strong>et</strong>rouvés sont : le bronchospasme, lesconjonctivites, les rhinites, la tachycardie <strong>et</strong> l’hypert<strong>en</strong>sion, les manifestationsles plus sévères étant l’œdème angioneurotique <strong>et</strong> le choc allergique.Sur le plan biologique, il peut s’y associer égalem<strong>en</strong>t une hyperéosinophilie.5. Ostéoporose Des phénomènes d'ostéoporose ont été constatés parfois lors de traitem<strong>en</strong>t aulong cours par héparine, particulièrem<strong>en</strong>t au cours de la grossesse. Les héparinesde bas poids moléculaire exposerai<strong>en</strong>t moins à ce risque que l'héparine nonfractionnée6. PerturbationsmétaboliquesLe traitem<strong>en</strong>t par héparine peut <strong>en</strong>traîner un hypo-aldostéronisme responsabled'hyperkaliémie rarem<strong>en</strong>t sévère, sauf <strong>en</strong> cas d'association à des thérapeutiqueshyperkaliémiantes.Il est souv<strong>en</strong>t observé une augm<strong>en</strong>tation des transaminases réversible à l'arrêt dutraitem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> sans aucune conséqu<strong>en</strong>ce clinique.17


LES ANTIAGREGANTS PLAQUETTAIRESMécanismed’action (1997)Le mécanisme d’action des <strong>anti</strong><strong>agrégants</strong> plaqu<strong>et</strong>taires est complexe car les ciblesbiologiques sont variables suivant l’ag<strong>en</strong>t <strong>anti</strong>agrégant.L’acide acétyl salicylique - AAS - (Aspirine) <strong>et</strong> la ticlopidine (Ticlid@) sont lesplus utilisés car ils ont fait la preuve de leur efficacité <strong>anti</strong>thrombotique <strong>en</strong>pathologie artérielle.De nombreux <strong>anti</strong><strong>agrégants</strong> sont à l’heure actuelle <strong>en</strong> cours d’étude.L’AAS inhibe de façon irréversible la cyclo oxygénase des plaqu<strong>et</strong>tes. C<strong>et</strong>tecyclo oxygénase est une <strong>en</strong>zyme indisp<strong>en</strong>sable à la synthèse de thromboxaneA2, ag<strong>en</strong>t agrégant plaqu<strong>et</strong>taire <strong>et</strong> vasoconstricteur. La production d<strong>et</strong>hromboxane A2 sera bloquée chez les pati<strong>en</strong>ts sous AAS. La plaqu<strong>et</strong>te ne seradonc plus capable d’exercer sa fonction hémostatique p<strong>en</strong>dant 8 à 10 jours(durée de vie de la plaqu<strong>et</strong>te).La ticlopidine inhibe l’agrégation des plaqu<strong>et</strong>tes induite par l’ADP. L’eff<strong>et</strong>disparaît 4 à 8 jours après l’arrêt du traitem<strong>en</strong>t.Le dipyridamole ( Pers<strong>anti</strong>ne@) inhibe la phosphodiestérase plaqu<strong>et</strong>taire <strong>et</strong>augm<strong>en</strong>te la t<strong>en</strong>eur plasmatique <strong>en</strong> adénosine qui est un inhibiteur del’agrégation plaqu<strong>et</strong>taire <strong>et</strong> un vasodilatateur. Parfois associé à l’aspirine,l’intérêt de c<strong>et</strong>te association est discuté.IndicationsAnti<strong>agrégants</strong> <strong>et</strong>interv<strong>en</strong>tionchirurgicaleLes <strong>anti</strong><strong>agrégants</strong> plaqu<strong>et</strong>taires ne sont pas recommandés dans la prév<strong>en</strong>tion de lamaladie thrombo-embolique post-opératoire. Ils sont principalem<strong>en</strong>t utilisés <strong>en</strong>pathologie artérielle dans la prév<strong>en</strong>tion primaire ou secondaire de l’infarctus dumyocarde, les artériopathies des membres inférieurs….1. Interv<strong>en</strong>tion programmée :Lorsque l’interv<strong>en</strong>tion peut être programmée, il est préférable que l’AAS ou laticlopidine soit arrêtée 8-10 jours avant l’acte opératoire.2. En urg<strong>en</strong>ce :En cas d’urg<strong>en</strong>ce, la prise d’un <strong>anti</strong>agrégant passe souv<strong>en</strong>t au second plan,d’autant qu’il est difficile d’apprécier le risque hémorragique <strong>en</strong>couru par lepati<strong>en</strong>t sur les tests biologiques.En cas de syndrome hémorragique déclaré, le seul recours peut être la transfusionde conc<strong>en</strong>trés plaqu<strong>et</strong>taires dont on connaît les risques d’immunisation <strong>et</strong> d<strong>et</strong>ransmissions virales.Remarque : Le temps de saignem<strong>en</strong>t ne donne souv<strong>en</strong>t qu’un discutable refl<strong>et</strong> desanomalies de l’hémostase primaire.En cas de nécessité, la desmopressine Minirin@ injectable à la dose de 0.3 µg/kg aété utilisée <strong>et</strong> perm<strong>et</strong> parfois de normaliser le temps de saignem<strong>en</strong>t. Toutefois, c<strong>et</strong>eff<strong>et</strong> est transitoire (3 à 4 heures) <strong>et</strong> s’épuise lors des réinjections qui doiv<strong>en</strong>t êtreespacées de 12 heures. La desmopressine favorise la libération du facteurWillebrand par la cellule <strong>en</strong>dothéliale mais le mécanisme exact de son efficacitéau cours des thrombopathies iatrogènes reste discuté.Chez les pati<strong>en</strong>ts «artériels», il faut garder <strong>en</strong> mémoire que de rares accid<strong>en</strong>tsthrombotiques ont été rapportés lors d’un tel traitem<strong>en</strong>t.18

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