Mark Rudkin Mark Rudkin - Société Nationale d'Horticulture de France
Mark Rudkin Mark Rudkin - Société Nationale d'Horticulture de France
Mark Rudkin Mark Rudkin - Société Nationale d'Horticulture de France
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
En 1992 Jack Lang, alors ministre <strong>de</strong> la<br />
Culture, m’a proposé <strong>de</strong> reprendre les jardins<br />
du Palais-Royal. Peu après, je me suis<br />
investi dans ceux du château <strong>de</strong> Blérancourt,<br />
le musée <strong>de</strong> la coopération franco-américaine.<br />
Depuis, j’interviens chaque année<br />
au Palais-Royal, et à Blérancourt <strong>de</strong> temps<br />
Les jardins du Palais-Royal, redéfinis par <strong>Mark</strong> <strong>Rudkin</strong>.<br />
Un Américain à Paris<br />
Paula Deitz<br />
<strong>Mark</strong> <strong>Rudkin</strong> apporte une nouvelle touche<br />
aux jardins, avec un style flamboyant<br />
qui met l’accent sur <strong>de</strong> généreuses<br />
plantations en camaïeu. Enfant, il exerça<br />
ses talents à Fairfield dans le Connecticut,<br />
en cultivant <strong>de</strong>s bordures aux côtés <strong>de</strong> sa<br />
mère Margaret <strong>Rudkin</strong>, fondatrice <strong>de</strong> la<br />
célèbre entreprise <strong>de</strong> biscuits Pepperidge<br />
Farm (qui tire son nom <strong>de</strong> l’arbre à gomme<br />
poivrée qui poussait sur leur terrain). À la<br />
suite <strong>de</strong> ses étu<strong>de</strong>s universitaires, il apprit<br />
la danse à New York avec Martha Graham.<br />
Le sage conseil que celle-ci lui donna en<br />
22 JARDINS DE FRANCE MARS 2007<br />
en temps. Daniel Terra m’a <strong>de</strong>mandé ensuite<br />
<strong>de</strong> réaménager l’espace en faça<strong>de</strong> du<br />
Musée d’art américain <strong>de</strong> Giverny. Plus récemment,<br />
Félix Rohatyn, ambassa<strong>de</strong>ur <strong>de</strong>s<br />
États-Unis en <strong>France</strong>, a voulu que j’intervienne<br />
pour rénover les espaces extérieurs<br />
<strong>de</strong> sa rési<strong>de</strong>nce, et nous avons tout refait.<br />
1954 – “il est temps que tu ailles à Paris“ –<br />
transforma son existence. Il vit en <strong>France</strong><br />
<strong>de</strong>puis cette époque.<br />
Il se lança dans la peinture et excella à la<br />
fois dans le style figuratif et expressionniste<br />
abstrait, mais sa sensibilité fut <strong>de</strong> nouveau<br />
réveillée lorsqu’il visita en 1981 le jardin<br />
<strong>de</strong> Sissinghurst en Angleterre. “J’ai été<br />
ébloui par l’architecture du site et ses plantations,<br />
cela m’a donné l’envie <strong>de</strong> créer<br />
mon propre jardin“. C’est ainsi qu’il forma<br />
le projet du Bois du Fay dans la petite ville<br />
du Mesnil-Saint-Denis, au sud-ouest <strong>de</strong><br />
Paris. Surplombant une vallée tapissée <strong>de</strong><br />
champs cultivés, les structures du jardin et<br />
les espaces boisés à flanc <strong>de</strong> colline combinent<br />
formalisme et luxuriance sauvage.<br />
J’ai également réalisé quelques petits jardins<br />
privés à Paris. Peut-être en ferai-je<br />
d’autres ?<br />
<strong>Mark</strong> <strong>Rudkin</strong><br />
MARK RUDKIN<br />
Les pièces <strong>de</strong> verdure s’ouvrent au fil d’une<br />
allée centrale plantée <strong>de</strong> charmes. Dans<br />
la roseraie, bordée <strong>de</strong> banquettes <strong>de</strong> buis<br />
sur fond <strong>de</strong> hêtres bigarrés, s’épanouissent<br />
aussi <strong>de</strong>s compositions <strong>de</strong> lilas et <strong>de</strong> sédums<br />
d’automne. Dans le jardin blanc, <strong>de</strong>s<br />
pavements du XVII e siècle, contenus par <strong>de</strong>s<br />
boules <strong>de</strong> buis, délimitent <strong>de</strong>s parterres <strong>de</strong><br />
digitales et <strong>de</strong> roses anciennes. Enfin à<br />
l’arrière-plan, une clématite s’enroule autour<br />
d’un treillage. Des épis <strong>de</strong> <strong>de</strong>lphiniums<br />
confèrent hauteur et contour au jardin<br />
bleu. Sur un terrain en pente boisé <strong>de</strong><br />
chênes et <strong>de</strong> marronniers, entremêlés <strong>de</strong><br />
camellias et <strong>de</strong> rhodo<strong>de</strong>ndrons, le sol est<br />
tapissé <strong>de</strong> fougères, <strong>de</strong> cyclamens et <strong>de</strong><br />
crocus qui fleurissent au printemps et à<br />
l’automne.