Faire travailler les finances - Social Watch

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11.07.2015 Views

Rapports thématiques. SommairesUne réponse à la crise financière et économique envisagéesous l’angle des droits de l’hommeAldo CaliariCenter of Concern (COC)L’ampleur de la crise dévoile un aspect tout à faitnouveau sur les conséquences de l’approche traditionnelledes droits de l’homme et de la régulationde la finance. Ce modèle impose aux défenseurs desdroits de l’homme la vision que les questions derégulation financière sont strictement techniqueset doivent rester entre les mains des experts, et queles politiques et les inquiétudes liées aux droits del’homme doivent être envisagées indépendamentdes questions de régulation financière ou simplementréduites au point de vue des experts de la financesur ce sujet.De même, il n’est pas difficile de trouver dusoutien pour l’idée que, partout dans le monde, lacrise aura un effet considérable sur les droits del’homme. Il est prévu que la pauvreté augmentede 53 millions de personnes dans le monde. Maismême ce chiffre semble être optimiste, puisqu’ilest fondé sur la définition de pauvreté de la Banquemondiale que beaucoup mettent en doute, et quisous-estime probablement la quantité réelle depauvres. La dégradation de l’état nutritionnel etde santé des enfants qui ont une consommationinsuffisante d’aliments (soit en moindre quantité,soit en pire qualité) peut se révéler irréversible.Les évaluations suggèrent que la crise alimentairea déjà augmenté de 44 millions le nombre de personnesqui souffrent de dénutrition.En raison de tous ces effets et en accord avecle consensus concernant l’origine de la crise, il fautconclure que les décisions prises concernant larégulation financière ont des conséquences tangiblespour la jouissance des droits. Une réponse àla récession financière et économique qui se centresur les droits de l’homme n’est pas seulement unequestion de justice, mais elle permettra aussi queles réformes du système financier et économiquesoient plus durables et résistent mieux aux crisesfutures.Les principes fondamentaux en matière dedroits de l’homme incluent la participation sociale,la transparence, l’accès à l’information, la protectionjuridique et la responsabilité publique. L’ONU,en tant que gardien du cadre légal international, estle forum le plus adéquat et légitime pour débattreles réformes nécessaires à la restructuration dusystème économique et financier international surla base des droits de l’homme.On devrait s’attendre à un sombre héritagelaissé par cette crise financière, beaucoup plussombre que celui laissé par n’importe quelle autrecrise que cette génération ait connue. Mais cecis’accompagne d’un héritage d’idées importantesqui ne peuvent plus être négligées et qui devraientêtre le centre de la restructuration du système économiquemondial. nL’égalité de genre et la crise financièreNancy BaroniCanadian Feminist Alliance for International ActionMirjana Dokmanovic, PhDAssociation Technology and Society, Serbiay Women in Development Europe (WIDE)Genoveva TishevaBulgarian Gender Research Foundation yBulgarian-European Partnership AssociationEmily SikazweWomen for ChangeLes femmes des pays en développement sont lesplus touchées par la crise financière. Leur contrôlesur la propriété et les ressources est plus faible,elles sont majoritaires dans les travaux les plus vulnérablesou au forfait, elles gagnent moins et leurprotection sociale est plus faible ; c’est pourquoi lesfemmes, et leurs enfants, sont les plus vulnérablesface à la crise.Les approches gouvernementales pour luttercontre la crise économique et financière ne sont engénéral pas fondées sur les principes d’égalité oudes droits humains.Les réactions face à la crise économique supposentla réduction du financement pour les mécanismesd’égalité de genre et la mise en pratiquedes lois sur la matière, ce qui mettra en danger lesréussites obtenues et renforcera inévitablement lesstéréotypes existants.Lors de la conférence de haut niveau de l’ONUsur la crise financière et économique mondiale etson incidence sur le développement (24-26 juin2009), le Groupe de travail des femmes a rappeléaux états membres de l’ONU que les femmes nepeuvent plus attendre et que c’est le moment d’agirsur la réforme fondamentale de l’architecture financièremondiale. En dépit de l’appel à l’actionunanime des organisations de la société civile, ledocument final de la conférence n’a pas combléles attentes.Les organisations de la société civile, y comprisles organisations et les réseaux de femmes,demandent une approche du développement fondéesur les droits. Une révision de la mise en œuvrede cette approche par les agences de l’ONU montrequ’elle pourrait être efficace pour l’éradication de lapauvreté, le développement de la démocratie et desdroits humains et le soutien aux groupes les plusvulnérables, en particulier les femmes, pour qu’ellesparticipent dans les prises de décisions.Cependant il est nécessaire d’améliorer cetteapproche afin d’aborder efficacement les besoinsdes femmes et d’améliorer les rapports d’égalitéde genre. Il existe plusieurs défauts dérivés de lagénéralisation excessive, des faibles mécanismesde mise en oeuvre et de l’application insuffisante duconcept des droits humains.Une étude de genre montre que cette approchesuppose l’élaboration d’instruments d’analyseappropriés pour comprendre les inégalités inhérentesaussi bien à l’économie de marché néolibéralequ’aux rapports de genre. nSocial Watch / 18

La crise mondiale et le prix des alimentsSophia MurphyConsultante principale, Trade and Global Governance Programme(Programme sur le Commerce et la GouvernanceMondiale)Institute for Agriculture and Trade Policy (Institut pourl’Agriculture et la Politique Commerciale)Avec une hausse commencée en 2005 et atteignantson point maximal en juillet 2008, les prix des produitsagricoles ont atteint leur plus haut niveau depuis lestrentedernières années sur les marchés mondiaux.Les personnes pauvres dépensent plus de 50 %de leurs revenus en alimentation, alors que les pluspauvres en dépensent 80 % ou plus.La diminution de l’offre est fréquente dans lesecteur agricole. Généralement, un déficit de l’offreprovoque une augmentation de la production ; ceci,dans le but d’obtenir des prix plus élevés (les agriculteurstendent à semer en fonction d’une récoltepouvant être vendue au prix fort).Eau. L’agriculture irriguée représente presque70 % de l’utilisation mondiale d’eau. Elle produit40 % des aliments au niveau mondial sur 20 % desterres agricoles de la planète.Réserves. Les réserves mondiales d’alimentsse sont réduites de moitié depuis 2002. On estimeque, de nos jours, le monde possède des réservespour deux mois environ, ce qui représente le quotaminimal recommandé par la FAO au cas où l’approvisionnementserait interrompu.Coûts de production. Le prix des engrais, du pétrole,des pesticides et des semences ont augmentéabruptement lors de la période 2007/2008.Sécheresse. A présent, la sécheresse est deplus en plus fréquente et bien plus répandue qu’àtout autre moment de l’histoire récente ; ceci, dufait de la désertification et de la déforestation, d’uneplanification urbaine déficiente et de l’utilisation excessivedes réserves d’eau souterraine.Changement climatique. Le changement climatiqueaffecte les précipitations et les températures, toutesles deux essentielles pour la productivité agricole.Population. Chaque année, la population mondialetotale augmente de 78 millions d’habitants.Habitudes alimentaires. Encore plus important :les habitudes alimentaires changent en permanence.Chaque année, il y a plus de personnes qui mangentà la manière des occidentaux riches.Biocarburants. Les biocarburants (aussi dénommésagrocarburants) sont des carburantsliquides, fabriqués à partir de matières végétales.Actuellement, la plupart des biocarburants végétauxsont fabriqués à partir de la canne à sucre, du maïs,du colza, de l’huile de palme et du soja.Spéculation. La plupart des produits agricolessont négociés dans les bourses du monde entier.Investissement. Les gouvernements, dans lemonde entier, ont libéralisé considérablement leslois sur les investissements depuis l’apparitiondes programmes d’ajustement structurel et de laprolifération des traités commerciaux bilatéraux etrégionaux.Commerce. Les traités commerciaux au niveaurégional et international ont changé la relation desprix mondiaux sur les marchés alimentaires internes.L’échec de l’éradication de la faim est le résultatde choix politiques. Nous savons comment mettreen œuvre une agriculture plus durable. Nous savonscomment mieux réglementer les marchés. Nous savonsque la sécurité alimentaire doit être construite àpartir d’une forte base locale. nJustice pour refroidir la planètePRRM/Social Watch FilipinasIsagani R. SerranoDans les années 1880, dès que nous avons commencéà utiliser des combustibles fossiles et que nous avonsinstallé la société industrielle actuelle, la concentrationde dioxyde de carbone (CO 2) dans l’atmosphère étaitéquivalente à 280 parties par millions (ppm). Pendantles années 1950 elle avait atteint 315 ppm. Lorsqu’à lafin des années 80, le scientifique de la NASA James Hansena donné l’alerte pour la première fois à propos deschangements climatiques, il a fixé à 350 ppm le niveaumaximal « si l’humanité désire préserver une planète quiressemble à celle où se sont développées les civilisationset à celle à laquelle est adaptée la vie sur la Terre ».Dans le même temps, il y a de plus en plus d’indicesindiquant que le pire des scénarios possibles pourrait seproduire plus tôt qu’on ne se l’imaginait. Les phénomènesextrêmes tels que les orages, les inondations et la sécheresseont des conséquences dévastatrices sur les ressourceshydriques, la sécurité alimentaire, l’agriculture,les écosystèmes, la biodiversité et la santé humaine.Un monde plus équitable a de meilleures possibilitésde survie et d’adaptation aux changements climatiques.Le monde serait plus résistant si l’on fixait deslimites à la croissance (même si les limites redoutées ontdéjà été dépassées) et si l’on établissait l’équité entre et ausein des pays et des communautés, entre les hommes etles femmes, entre les générations actuelles et futures.Les changements climatiques n’épargnent ni lesriches, ni les pauvres, mais ils ont des conséquences néfastesprincipalement sur les populations pauvres, bienque, dans ce cas, leur responsabilité soit moindre.La solution pour éviter la catastrophe est claire etévidente : les riches des pays riches et des pays pauvresdoivent céder davantage pour que les pauvres et noustous, puissions vivre de manière durable.Les pays à fortes émissions doivent s’engager àréduire leurs émissions de GES de manière radicale,profonde et contraignante, par rapport aux niveaux de1990, et à assister les pays en voie de développementavec de l’argent « flexible » et de la technologie propre.La contraction exigée est énorme quel que soit le scénariode stabilisation d’émissions convenu. Il est prévuune variation entre 25 % et 50 % de réduction ou plusentre 2020 et 2050. La réduction comprend les six gazinclus au Protocole de Kyoto : CO 2, méthane (CH 4), oxyded’azote (N 2O), hydrofluorocarbones (HFC), perfluorocarbones(PFC) et hexafluorure de soufre (SF 6) – traduits entonnes de CO 2équivalent (t CO 2e) sur les inventaires deGES de chaque pays.L’agriculture et la pêche durable, le reboisementet la gestion durable des bassins hydrographiques et lagestion écologique des ressources constituent des voiesd’adaptation pouvant aider à refroidir la planète. La sécuritéalimentaire exige un changement radical au niveaude l’agriculture, une position soutenue depuis longtempspar les mouvements de producteurs agricoles dans lemonde entier.Paradoxalement, si cette récession est durable etprofonde, ce sera peut-être mieux pour tous. Moins decroissance implique moins d’émissions de gaz et moinsde pression sur l’environnement. Une production pluspropre et la réduction universelle de la consommationpar habitant impliquent une diminution de l’empreinte decarbone et – pourquoi pas–un mode de vie plus sain. nSocial Watch / 19

La crise mondiale et le prix des alimentsSophia MurphyConsultante principale, Trade and Global Governance Programme(Programme sur le Commerce et la GouvernanceMondiale)Institute for Agriculture and Trade Policy (Institut pourl’Agriculture et la Politique Commerciale)Avec une hausse commencée en 2005 et atteignantson point maximal en juillet 2008, <strong>les</strong> prix des produitsagrico<strong>les</strong> ont atteint leur plus haut niveau depuis <strong>les</strong>trentedernières années sur <strong>les</strong> marchés mondiaux.Les personnes pauvres dépensent plus de 50 %de leurs revenus en alimentation, alors que <strong>les</strong> pluspauvres en dépensent 80 % ou plus.La diminution de l’offre est fréquente dans <strong>les</strong>ecteur agricole. Généralement, un déficit de l’offreprovoque une augmentation de la production ; ceci,dans le but d’obtenir des prix plus élevés (<strong>les</strong> agriculteurstendent à semer en fonction d’une récoltepouvant être vendue au prix fort).Eau. L’agriculture irriguée représente presque70 % de l’utilisation mondiale d’eau. Elle produit40 % des aliments au niveau mondial sur 20 % desterres agrico<strong>les</strong> de la planète.Réserves. Les réserves mondia<strong>les</strong> d’alimentsse sont réduites de moitié depuis 2002. On estimeque, de nos jours, le monde possède des réservespour deux mois environ, ce qui représente le quotaminimal recommandé par la FAO au cas où l’approvisionnementserait interrompu.Coûts de production. Le prix des engrais, du pétrole,des pesticides et des semences ont augmentéabruptement lors de la période 2007/2008.Sécheresse. A présent, la sécheresse est deplus en plus fréquente et bien plus répandue qu’àtout autre moment de l’histoire récente ; ceci, dufait de la désertification et de la déforestation, d’uneplanification urbaine déficiente et de l’utilisation excessivedes réserves d’eau souterraine.Changement climatique. Le changement climatiqueaffecte <strong>les</strong> précipitations et <strong>les</strong> températures, toutes<strong>les</strong> deux essentiel<strong>les</strong> pour la productivité agricole.Population. Chaque année, la population mondialetotale augmente de 78 millions d’habitants.Habitudes alimentaires. Encore plus important :<strong>les</strong> habitudes alimentaires changent en permanence.Chaque année, il y a plus de personnes qui mangentà la manière des occidentaux riches.Biocarburants. Les biocarburants (aussi dénommésagrocarburants) sont des carburantsliquides, fabriqués à partir de matières végéta<strong>les</strong>.Actuellement, la plupart des biocarburants végétauxsont fabriqués à partir de la canne à sucre, du maïs,du colza, de l’huile de palme et du soja.Spéculation. La plupart des produits agrico<strong>les</strong>sont négociés dans <strong>les</strong> bourses du monde entier.Investissement. Les gouvernements, dans lemonde entier, ont libéralisé considérablement <strong>les</strong>lois sur <strong>les</strong> investissements depuis l’apparitiondes programmes d’ajustement structurel et de laprolifération des traités commerciaux bilatéraux etrégionaux.Commerce. Les traités commerciaux au niveaurégional et international ont changé la relation desprix mondiaux sur <strong>les</strong> marchés alimentaires internes.L’échec de l’éradication de la faim est le résultatde choix politiques. Nous savons comment mettreen œuvre une agriculture plus durable. Nous savonscomment mieux réglementer <strong>les</strong> marchés. Nous savonsque la sécurité alimentaire doit être construite àpartir d’une forte base locale. nJustice pour refroidir la planètePRRM/<strong>Social</strong> <strong>Watch</strong> FilipinasIsagani R. SerranoDans <strong>les</strong> années 1880, dès que nous avons commencéà utiliser des combustib<strong>les</strong> fossi<strong>les</strong> et que nous avonsinstallé la société industrielle actuelle, la concentrationde dioxyde de carbone (CO 2) dans l’atmosphère étaitéquivalente à 280 parties par millions (ppm). Pendant<strong>les</strong> années 1950 elle avait atteint 315 ppm. Lorsqu’à lafin des années 80, le scientifique de la NASA James Hansena donné l’alerte pour la première fois à propos deschangements climatiques, il a fixé à 350 ppm le niveaumaximal « si l’humanité désire préserver une planète quiressemble à celle où se sont développées <strong>les</strong> civilisationset à celle à laquelle est adaptée la vie sur la Terre ».Dans le même temps, il y a de plus en plus d’indicesindiquant que le pire des scénarios possib<strong>les</strong> pourrait seproduire plus tôt qu’on ne se l’imaginait. Les phénomènesextrêmes tels que <strong>les</strong> orages, <strong>les</strong> inondations et la sécheresseont des conséquences dévastatrices sur <strong>les</strong> ressourceshydriques, la sécurité alimentaire, l’agriculture,<strong>les</strong> écosystèmes, la biodiversité et la santé humaine.Un monde plus équitable a de meilleures possibilitésde survie et d’adaptation aux changements climatiques.Le monde serait plus résistant si l’on fixait deslimites à la croissance (même si <strong>les</strong> limites redoutées ontdéjà été dépassées) et si l’on établissait l’équité entre et ausein des pays et des communautés, entre <strong>les</strong> hommes et<strong>les</strong> femmes, entre <strong>les</strong> générations actuel<strong>les</strong> et futures.Les changements climatiques n’épargnent ni <strong>les</strong>riches, ni <strong>les</strong> pauvres, mais ils ont des conséquences néfastesprincipalement sur <strong>les</strong> populations pauvres, bienque, dans ce cas, leur responsabilité soit moindre.La solution pour éviter la catastrophe est claire etévidente : <strong>les</strong> riches des pays riches et des pays pauvresdoivent céder davantage pour que <strong>les</strong> pauvres et noustous, puissions vivre de manière durable.Les pays à fortes émissions doivent s’engager àréduire leurs émissions de GES de manière radicale,profonde et contraignante, par rapport aux niveaux de1990, et à assister <strong>les</strong> pays en voie de développementavec de l’argent « flexible » et de la technologie propre.La contraction exigée est énorme quel que soit le scénariode stabilisation d’émissions convenu. Il est prévuune variation entre 25 % et 50 % de réduction ou plusentre 2020 et 2050. La réduction comprend <strong>les</strong> six gazinclus au Protocole de Kyoto : CO 2, méthane (CH 4), oxyded’azote (N 2O), hydrofluorocarbones (HFC), perfluorocarbones(PFC) et hexafluorure de soufre (SF 6) – traduits entonnes de CO 2équivalent (t CO 2e) sur <strong>les</strong> inventaires deGES de chaque pays.L’agriculture et la pêche durable, le reboisementet la gestion durable des bassins hydrographiques et lagestion écologique des ressources constituent des voiesd’adaptation pouvant aider à refroidir la planète. La sécuritéalimentaire exige un changement radical au niveaude l’agriculture, une position soutenue depuis longtempspar <strong>les</strong> mouvements de producteurs agrico<strong>les</strong> dans lemonde entier.Paradoxalement, si cette récession est durable etprofonde, ce sera peut-être mieux pour tous. Moins decroissance implique moins d’émissions de gaz et moinsde pression sur l’environnement. Une production pluspropre et la réduction universelle de la consommationpar habitant impliquent une diminution de l’empreinte decarbone et – pourquoi pas–un mode de vie plus sain. n<strong>Social</strong> <strong>Watch</strong> / 19

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