Faire travailler les finances - Social Watch

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11.07.2015 Views

«La crise économique a manifestement frappé le Bénin.Aujourd’hui de nombreuses familles ne peuvent se permettrequ’un repas par jour. Les mariages forcés ont augmenté carles familles vendent leurs filles pour faire face à la crise. Lesprogrès réalisés pour éliminer la violence envers les femmesen sont réduits à néant. Les impacts de la crise creusent lesécarts entre les sexes, par exemple, l’inscription scolaire desfilles baisse, de même que la présence de la femme sur lemarché du travail formel. Les femmes sont les premières àperdre leur emploi, et doivent généralement s’occuper de leurfamille sans aucune aide sociale» .Sonon Blanche (Social Watch Benín)«Au Soudan, 69 % de la population vit sous le seuil de lapauvreté, en particulier les femmes travaillant dans le secteuragricole. Ces dernières années les services de la santé sesont améliorés, mais les pauvres pâtissent encore à cause dela flambée des prix des aliments. La société civile soudanaiseréclame plus de financement pour le développement, maisdans une optique multidimensionnelle et pas seulementéconomique, qui permette d’améliorer vraiment la qualité devie. Le développement doit être stratégique et compter sur laparticipation des femmes à la base» .Niemat Kuku (Gender Research and Training Center, Sudán)«Le Gouvernement bulgare a admis récemment que le pays aété touché par la crise en février de cette année. Jusqu’à cettedate, 44.000 personnes, dont 96 % sont des femmes, ontperdu leur emploi à cause de la crise. Beaucoup d’industriesaffectées – telles que l’habillement, la chaussure, la restaurationet l’administration publique –emploient essentiellementdes femmes. La crise a aussi un impact sur la violence enversles femmes. Normalement, dans ma ville, de 17 à 19 caspar an en moyenne sont saisis par les tribunaux ; depuis ledébut de l’année, 42 ont déjà été saisis. Dans bien des cas leshommes abandonnent leurs femmes et enfants quand celles-ciperdent leur travail ; ces familles doivent donc survivreavec les 50 EUR ou moins des allocations chômage. Parmiles femmes interrogées beaucoup avaient été harcelées autravail et avaient des difficultés à se faire embaucher dans lesecteur formel» .Milena Kadieva (Gender Research Foundation, Bulgarie)«Les afro-américains et les indigènes partagent un passéd’exploitation et de conquête et ils subissent à l’extrême leseffets de la crise. Notre empire américain s’est forgé sur lefameux rêve américain, mais on voit qu’on a utilisé des terresusurpées et du travail volé pour construire ce pays, le pays leplus riche qu’on ait jamais vu dans le monde. Depuis le début,les institutions financières ont employé tous les moyenspossibles et imaginables pour aider et encourager les spéculateursqui essayaient de bâtir l’empire. Nous devons rejeterla théologie néolibérale et édifier des théories théologiquesplus progressistes» .Jean Rice (Picture the Homeless, New York)«Au Pérou, nous ne pouvons pas parler de droits lorsque quelquechose d’aussi épouvantable vient d’avoir lieu en Amazonie.De quels droits parlons-nous dès que le gouvernement duPérou vient d’enfreindre les traités signés ? Les peuples autochtonessavent bien comment travailler avec la forêt vierge, et s’ilsla protègent, c’est parce qu’ils la valorisent ; ces principes sonttransmis de génération en génération. Ceci est bouleversé lorsqueles sociétés transnationales viennent exploiter et détruirecet équilibre précaire, et qu’elles transforment la forêt viergedans du béton armé. L’Amazonie a été déclarée récemment lepoumon du monde. Que se passerait-il si l’on construisait pleinde gratte-ciels? Lorsque l’on dit non aux sociétés transnationales,il en résulte une dispute. Cette bataille qui, aujourd’hui, a lieuau Pérou, demain peut débarquer en Afrique et en Asie» .Washington Bolívar (leader indigène péruvien)Social Watch / 8

«Les lois du travail aux États-Unis ne sont pas à la hauteurdes normes de l’OIT. Nous devons récupérer, dans ce pays, lacapacité d’organisation des travailleurs et il nous faut l’approbationde lois démocratiques au niveau du Congrès pour quele mouvement des travailleurs récupère son pouvoir. Du faitde la crise financière, les gens achètent de moins en moinset ils payent de moins en moins d’impôts sur les ventes. Parconséquent il y a eu des réductions de travail aussi bien dansle secteur public que privé. Beaucoup de syndicats ont ouvertleurs contrats et sont en train de mener des négociationsafin de réduire les salaires. Par exemple, les United AutoWorkers ont ouvert leurs contrats et ont remboursé beaucoupd’argent mais, cependant, il existe toujours beaucoupde licenciements. Les décisions concernant l’économie nedevraient pas être prises d’après les intérêts d’un groupeprivilégié de propriétaires mais compte tenu des besoins destravailleurs» .Jose Schiffino (NYC Labor Council for Latin American Advancement)«Le droit fondamental d’accès à l’éducation a aussi été atteintpar les conséquences de la crise ; il a frappé notamment lesjeunes filles qui, suite à la crise, ne sont plus envoyées àl’école. Il est important de rappeler que l’accès à l’éducationest un droit fondamental, n’étant limité ni par des raisond’âge ni de sexe, et que tout le monde a le droit d’y accéder.Les états doivent mener des actions affirmatives et positivespour surmonter l’inégalité au niveau de l’éducation. Les statistiquesmontrent qu’il y a encore des milliers de personnesillettrées, deux tiers desquelles sont des femmes. Commentse fait-il que nous puissions avoir des technologies de l’informationet des ordinateurs, alors qu’il y a encore des illettrés? L’éducation est un droit fondamental et, du point devue économique, l’investissement en éducation contribueà la croissance économique. Les conditionnements du FMIexigent aux différents pays de congeler leur investissementen éducation ; ceci devrait être mis en question. Les DESC,notamment l’éducation, devraient être le noyau de tout paradigmeen développement» .Marcela Ballara (Conseil Internationald’Éducation pour Adultes, Chili)«En Colombie, il existe près de 84 tribus indigènes bien différenciéesqui vivent dans les régions frontalières de la Colombie,du Pérou et du Brésil, précisément là où se trouventles réserves de ressources naturelles les plus convoitées.Nous luttons pour défendre notre territoire et préserver notreculture. En raison de cette lutte, plus de 1.400 de nos leadersont été assassinés depuis les années 70. Actuellement, denombreuses régions indigènes sont militarisées et cellesqui ne le sont pas ont des forces paramilitaires sur place.Le Gouvernement essaie de déplacer nos communautéspour pouvoir négocier avec des compagnies transnationalesl’exploitation dans ces zones des ressources naturelles, tellesque le bois ou le pétrole. Les peuples indigènes de Colombies’opposent aux accords de libre échange parce que ces traitésprovoquent un déplacement plus important de nos communautéset, au lieu d’ouvrir les marchés, ils augmententjuste la frange de pouvoir des États-Unis» .Jesús Avirama (Conseil Régional Indigène du Cauca, Colombie)«La crise actuelle est globale, par conséquent les politiquesélaborées pour en venir à bout doivent être globales mais aussireliées aux mouvements locaux. Nous pensons qu’il faudraitinvestir les séries de programmes de relance dans des chosescomme une infrastructure écologique et sociale qui permette lacréation de travail écologique, une reconnaissance des impactsdisproportionnés de la crise sur les travailleuses et la reprise del’économie du soin. Ce genre de politiques vient en détail dansle Pacte mondial pour l’emploi de l’OIT. L’ONU est le seul endroitoù les pays qui supportent le plus grand poids de la crise peuventavoir une voix représentative. Le mouvement ouvrier travailledans le cadre de l’ONU à diffuser l’Agenda du travail décent et desemplois écologiques. Il ne s’agit pas seulement d’accroître l’aideau développement et d’être un petit peu plus généreux, commevoudraient le prétendre certains pays industrialisés. La transformationsociale s’impose. Les institutions multilatérales doiventêtre réformées de façon systématique et des mécanismes spécifiquessont nécessaires pour être sûrs d’avoir des solutionsdurables à la crise économique et financière» .Gemma Adaba (Confédération Syndicale Internationale)Social Watch / 9

«La crise économique a manifestement frappé le Bénin.Aujourd’hui de nombreuses famil<strong>les</strong> ne peuvent se permettrequ’un repas par jour. Les mariages forcés ont augmenté car<strong>les</strong> famil<strong>les</strong> vendent leurs fil<strong>les</strong> pour faire face à la crise. Lesprogrès réalisés pour éliminer la violence envers <strong>les</strong> femmesen sont réduits à néant. Les impacts de la crise creusent <strong>les</strong>écarts entre <strong>les</strong> sexes, par exemple, l’inscription scolaire desfil<strong>les</strong> baisse, de même que la présence de la femme sur lemarché du travail formel. Les femmes sont <strong>les</strong> premières àperdre leur emploi, et doivent généralement s’occuper de leurfamille sans aucune aide sociale» .Sonon Blanche (<strong>Social</strong> <strong>Watch</strong> Benín)«Au Soudan, 69 % de la population vit sous le seuil de lapauvreté, en particulier <strong>les</strong> femmes travaillant dans le secteuragricole. Ces dernières années <strong>les</strong> services de la santé sesont améliorés, mais <strong>les</strong> pauvres pâtissent encore à cause dela flambée des prix des aliments. La société civile soudanaiseréclame plus de financement pour le développement, maisdans une optique multidimensionnelle et pas seulementéconomique, qui permette d’améliorer vraiment la qualité devie. Le développement doit être stratégique et compter sur laparticipation des femmes à la base» .Niemat Kuku (Gender Research and Training Center, Sudán)«Le Gouvernement bulgare a admis récemment que le pays aété touché par la crise en février de cette année. Jusqu’à cettedate, 44.000 personnes, dont 96 % sont des femmes, ontperdu leur emploi à cause de la crise. Beaucoup d’industriesaffectées – tel<strong>les</strong> que l’habillement, la chaussure, la restaurationet l’administration publique –emploient essentiellementdes femmes. La crise a aussi un impact sur la violence envers<strong>les</strong> femmes. Normalement, dans ma ville, de 17 à 19 caspar an en moyenne sont saisis par <strong>les</strong> tribunaux ; depuis ledébut de l’année, 42 ont déjà été saisis. Dans bien des cas <strong>les</strong>hommes abandonnent leurs femmes et enfants quand cel<strong>les</strong>-ciperdent leur travail ; ces famil<strong>les</strong> doivent donc survivreavec <strong>les</strong> 50 EUR ou moins des allocations chômage. Parmi<strong>les</strong> femmes interrogées beaucoup avaient été harcelées autravail et avaient des difficultés à se faire embaucher dans <strong>les</strong>ecteur formel» .Milena Kadieva (Gender Research Foundation, Bulgarie)«Les afro-américains et <strong>les</strong> indigènes partagent un passéd’exploitation et de conquête et ils subissent à l’extrême <strong>les</strong>effets de la crise. Notre empire américain s’est forgé sur lefameux rêve américain, mais on voit qu’on a utilisé des terresusurpées et du travail volé pour construire ce pays, le pays leplus riche qu’on ait jamais vu dans le monde. Depuis le début,<strong>les</strong> institutions financières ont employé tous <strong>les</strong> moyenspossib<strong>les</strong> et imaginab<strong>les</strong> pour aider et encourager <strong>les</strong> spéculateursqui essayaient de bâtir l’empire. Nous devons rejeterla théologie néolibérale et édifier des théories théologiquesplus progressistes» .Jean Rice (Picture the Home<strong>les</strong>s, New York)«Au Pérou, nous ne pouvons pas parler de droits lorsque quelquechose d’aussi épouvantable vient d’avoir lieu en Amazonie.De quels droits parlons-nous dès que le gouvernement duPérou vient d’enfreindre <strong>les</strong> traités signés ? Les peup<strong>les</strong> autochtonessavent bien comment <strong>travailler</strong> avec la forêt vierge, et s’ilsla protègent, c’est parce qu’ils la valorisent ; ces principes sonttransmis de génération en génération. Ceci est bouleversé lorsque<strong>les</strong> sociétés transnationa<strong>les</strong> viennent exploiter et détruirecet équilibre précaire, et qu’el<strong>les</strong> transforment la forêt viergedans du béton armé. L’Amazonie a été déclarée récemment lepoumon du monde. Que se passerait-il si l’on construisait pleinde gratte-ciels? Lorsque l’on dit non aux sociétés transnationa<strong>les</strong>,il en résulte une dispute. Cette bataille qui, aujourd’hui, a lieuau Pérou, demain peut débarquer en Afrique et en Asie» .Washington Bolívar (leader indigène péruvien)<strong>Social</strong> <strong>Watch</strong> / 8

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