L'appropriation des outils marketing de fidélisation en GRH - cergam
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UNIVERSITE DE DROIT, D'ECONOMIE ET DES SCIENCES D'AIX MARSEILLEUNIVERSITE PAUL CEZANNEINSTITUT D'ADMINISTRATION DES ENTREPRISESCENTRE D’ETUDES ET DE RECHERCHESUR LES ORGANISATIONS ET LA GESTIONL’APPROPRIATION DES OUTILS MARKETINGDE FIDELISATION EN GRH :LE CAS D’UNE TAXINOMIEDES STRATEGIES DE PERSONNALISATIONRodolphe COLLE*Aurélie MERLE**W.P. n° 804 Juillet 2007Ce papier de recherche fera l’objet d’une communication lors du 18 e Congrès International del’Association Francophone de Gestion des Ressources Humaines, Université de Fribourg, Suisse, 19-21Septembre 2007, et d’une publication dans les actes du Congrès.*Docteur en Sciences de Gestion, IAE de Grenoble,, rattaché au CEROG-IAE d’Aix-en-Provence ,Université PaulCézanne Aix-Marseille III, Clos Guiot, Puyricard, CS 30063, 13089 Aix-en-Provence Cedex 2** Docteur en Sciences de Gestion, rattachée au CEROG-IAE d’Aix-en-Provence ,Université Paul Cézanne Aix-Marseille III, Clos Guiot, Puyricard, CS 30063, 13089 Aix-en-Provence Cedex 2Toute reproduction interditeL'institut n'entend donner aucune approbation, ni improbation aux opinions émises dans cespublications : ces opinions doivent être considérées comme propres à leurs auteurs.Institut d’Administration des Entreprises, Clos Guiot, Puyricard, CS 3006313089 Aix-en-Provence Cedex 2, FranceTel. : 04 42 28 08 08.- Fax : 04 42 28 08 00
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UNIVERSITE DE DROIT, D'ECONOMIE ET DES SCIENCES D'AIX MARSEILLEUNIVERSITE PAUL CEZANNEINSTITUT D'ADMINISTRATION DES ENTREPRISESCENTRE D’ETUDES ET DE RECHERCHESUR LES ORGANISATIONS ET LA GESTIONL’APPROPRIATION DES OUTILS MARKETINGDE FIDELISATION EN <strong>GRH</strong> :LE CAS D’UNE TAXINOMIEDES STRATEGIES DE PERSONNALISATIONRodolphe COLLE*Aurélie MERLE**W.P. n° 804 Juillet 2007Ce papier <strong>de</strong> recherche fera l’objet d’une communication lors du 18 e Congrès International <strong>de</strong>l’Association Francophone <strong>de</strong> Gestion <strong><strong>de</strong>s</strong> Ressources Humaines, Université <strong>de</strong> Fribourg, Suisse, 19-21Septembre 2007, et d’une publication dans les actes du Congrès.*Docteur <strong>en</strong> Sci<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> Gestion, IAE <strong>de</strong> Gr<strong>en</strong>oble,, rattaché au CEROG-IAE d’Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce ,Université PaulCézanne Aix-Marseille III, Clos Guiot, Puyricard, CS 30063, 13089 Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce Ce<strong>de</strong>x 2** Docteur <strong>en</strong> Sci<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> Gestion, rattachée au CEROG-IAE d’Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce ,Université Paul Cézanne Aix-Marseille III, Clos Guiot, Puyricard, CS 30063, 13089 Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce Ce<strong>de</strong>x 2Toute reproduction interditeL'institut n'<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d donner aucune approbation, ni improbation aux opinions émises dans cespublications : ces opinions doiv<strong>en</strong>t être considérées comme propres à leurs auteurs.Institut d’Administration <strong><strong>de</strong>s</strong> Entreprises, Clos Guiot, Puyricard, CS 3006313089 Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce Ce<strong>de</strong>x 2, FranceTel. : 04 42 28 08 08.- Fax : 04 42 28 08 00
L’APPROPRIATION DES OUTILS MARKETING DE FIDELISATION EN <strong>GRH</strong> :LE CAS D’UNE TAXINOMIE DES STRATEGIES DE PERSONNALISATIONRésumé :L’objectif <strong>de</strong> cette communication est double. Nous cherchons d’une part à prés<strong>en</strong>ter les<strong>en</strong>jeux <strong>de</strong> l’appropriation d’<strong>outils</strong> <strong>marketing</strong> <strong>de</strong> fidélisation <strong>en</strong> <strong>GRH</strong>. Ainsi, une discussionthéorique sur l’évolution du <strong>marketing</strong> nous permet <strong>de</strong> justifier et <strong>de</strong> définir un « <strong>marketing</strong><strong><strong>de</strong>s</strong> ressources humaines ». Par ailleurs, les <strong>en</strong>jeux <strong>de</strong> la fidélisation <strong><strong>de</strong>s</strong> publics-cibles aussibi<strong>en</strong> <strong>marketing</strong> qu’<strong>en</strong> gestion <strong><strong>de</strong>s</strong> ressources humaines sont prés<strong>en</strong>tés. Les <strong>outils</strong> classiques <strong>de</strong>fidélisation <strong><strong>de</strong>s</strong> salariés montrant parfois quelques limites, la gestion <strong><strong>de</strong>s</strong> ressources humainesdoit i<strong>de</strong>ntifier <strong><strong>de</strong>s</strong> solutions innovantes. D’autre part, nous proposons un exempled’application <strong><strong>de</strong>s</strong> possibilités d’appropriation <strong>de</strong> ces <strong>outils</strong>, à travers la transposition <strong>en</strong> <strong>GRH</strong>d’une taxinomie <strong><strong>de</strong>s</strong> stratégies <strong>de</strong> personnalisation <strong>marketing</strong>.Mots-clés :Appropriation, <strong>marketing</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> ressources humaines, fidélisation, personnalisation.APPROPRIATION OF LOYALTY MARKETING TOOLS IN HUMAN RESOURCEMANAGEMENT: THE CASE OF A TAXONOMY OF PERSONALIZATION STRATEGIESAbstract :This communication <strong>de</strong>als with two main objectives. Firstly, we will try to pres<strong>en</strong>t thechall<strong>en</strong>ge of the appropriation of <strong>marketing</strong> tools of loyalty in HRM. A theoretical discussionon the evolution of <strong>marketing</strong> permits us to justify and to <strong>de</strong>fine a “<strong>marketing</strong> of humanresources”. In addition, the stakes of loyalty are i<strong>de</strong>ntified both in <strong>marketing</strong> and HRM. Giv<strong>en</strong>the conv<strong>en</strong>tional tools of loyalty are pres<strong>en</strong>tly showing some limits, HRM must i<strong>de</strong>ntify someinnovative solutions. Secondly, we suggest an example of practice, proposing the opportunityof the appropriation of one particular tool: personalization. This communication conclu<strong><strong>de</strong>s</strong> byadapting a taxonomy of personalization strategies that comes from <strong>marketing</strong>.Keywords :Appropriation, <strong>marketing</strong> of human resources, loyalty, personalization.
Introduction« La fin du chômage <strong>en</strong> 2010 », titrait un article <strong>de</strong> Jean Boissonnat <strong>en</strong> 1999 1 . Certes, leséconomistes et les démographes ont tempéré cette affirmation péremptoire. Toutefois, forceest <strong>de</strong> constater que l’arrivée <strong><strong>de</strong>s</strong> générations du « Baby-boom » à l’âge <strong>de</strong> la retraite va avoirpour conséqu<strong>en</strong>ce <strong><strong>de</strong>s</strong> perspectives <strong>de</strong> pénuries <strong>de</strong> main-d’œuvre dans divers secteurs (Nauze-Fichet, 2002). Les déséquilibres démographiques <strong>en</strong>traînés par un vieillissem<strong>en</strong>t progressif <strong>de</strong>la population associé à une arrivée plus tardive <strong>de</strong> classes jeunes moins nombreusesconstitu<strong>en</strong>t dès lors un défi nouveau pour les <strong>en</strong>treprises (Peretti, 2005b).Déjà, <strong>de</strong> 1998 à 2001, les <strong>en</strong>treprises françaises ont connu ce que certains ont appelé une« guerre <strong><strong>de</strong>s</strong> tal<strong>en</strong>ts » (Johnson, 2000). Elles ont du rivaliser d’imagination pour séduire,attirer et ret<strong>en</strong>ir les jeunes diplômés et les hauts pot<strong>en</strong>tiels : « gol<strong>de</strong>n hellos », installationd'une salle <strong>de</strong> massage dans l'<strong>en</strong>treprise, crèches d'<strong>en</strong>treprise, stock-options…Dans ce contexte, la question <strong>de</strong> la fidélisation <strong><strong>de</strong>s</strong> salariés comm<strong>en</strong>ce à interroger les<strong>en</strong>treprises françaises. Les <strong>outils</strong> classiques montr<strong>en</strong>t parfois quelques limites, et la gestion<strong><strong>de</strong>s</strong> carrières doit par conséqu<strong>en</strong>t i<strong>de</strong>ntifier et mettre <strong>en</strong> place <strong><strong>de</strong>s</strong> techniques innovantespermettant <strong>de</strong> mieux impliquer et fidéliser leurs salariés.De nombreuses réflexions sur les stratégies <strong>de</strong> fidélisation ont été <strong>en</strong>tamées dans le domainedu <strong>marketing</strong> ; le passage d’un <strong>marketing</strong> transactionnel à un <strong>marketing</strong> relationnel obligeantles <strong>en</strong>treprises à <strong>en</strong>visager la gestion <strong><strong>de</strong>s</strong> cli<strong>en</strong>ts dans une perspective <strong>de</strong> long terme (Moulins,1998). De ce fait, il semble pertin<strong>en</strong>t <strong>de</strong> s’interroger sur la possibilité d’appropriation <strong>de</strong>certains <strong>outils</strong> <strong>de</strong> fidélisation <strong>marketing</strong> <strong>en</strong> <strong>GRH</strong>, d’autant plus que certains travaux <strong>marketing</strong>ont d'ores et déjà abouti à <strong><strong>de</strong>s</strong> modèles et <strong>outils</strong> d’analyse qui ont fait la preuve <strong>de</strong> leurefficacité et qui peuv<strong>en</strong>t être appliqués à la fonction sociale (Igal<strong>en</strong>s, 1991). Dans uneperspective d’interrogation sur l’i<strong>de</strong>ntification et la diffusion <strong><strong>de</strong>s</strong> modèles, <strong>outils</strong> et « bonnespratiques », nous <strong>en</strong>visageons ici une réflexion sur la manière dont les <strong>outils</strong> <strong>de</strong> gestiondéveloppés par une communauté académique peuv<strong>en</strong>t être r<strong>en</strong>dus propres à un usage pourune autre communauté académique 2 . Nous formulons ainsi l’hypothèse selon laquelle certains<strong>outils</strong> mobilisés et étudiés <strong>en</strong> <strong>marketing</strong> peuv<strong>en</strong>t avoir leur place dans la fonction sociale.Notre propos n’est pas <strong>de</strong> remplacer la gestion <strong><strong>de</strong>s</strong> ressources humaines par le <strong>marketing</strong>,mais <strong>de</strong> discuter l’intérêt <strong>de</strong> l’appropriation <strong>de</strong> certains <strong>outils</strong>.1 Le Mon<strong>de</strong>, 14 mars 1999.2 Idée « d’appropriation sci<strong>en</strong>tifique » selon <strong>de</strong> Vaujany et al., 2006.1
Le premier objectif <strong>de</strong> cette communication est <strong>de</strong> prés<strong>en</strong>ter les <strong>en</strong>jeux <strong>de</strong> l’appropriation <strong><strong>de</strong>s</strong><strong>outils</strong> <strong>marketing</strong> <strong>de</strong> fidélisation par la <strong>GRH</strong>. Pour cela, nous partirons <strong><strong>de</strong>s</strong> évolutions du<strong>marketing</strong> afin <strong>de</strong> légitimer l’intérêt <strong>de</strong> cette discipline pour la <strong>GRH</strong>, et par ext<strong>en</strong>sion lapossibilité <strong>de</strong> parler d’un <strong>marketing</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> ressources humaines (<strong>marketing</strong> RH). Nousfocaliserons <strong>en</strong>suite notre att<strong>en</strong>tion sur un <strong>en</strong>jeu pouvant prés<strong>en</strong>ter <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>en</strong>jeux communs aux<strong>de</strong>ux disciplines : la fidélisation <strong><strong>de</strong>s</strong> publics-cibles et justifierons à nouveau la nécessité d’undétour par le <strong>marketing</strong> <strong>en</strong> mettant <strong>en</strong> relief les limites <strong>de</strong> certains <strong>outils</strong> <strong>de</strong> fidélisationutilisés actuellem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> <strong>GRH</strong> (partie 1).Son second objectif consiste à proposer un exemple d’application <strong>de</strong> l’appropriation d’<strong>outils</strong><strong>marketing</strong> <strong>de</strong> fidélisation <strong>en</strong> <strong>GRH</strong>. Nous montrerons ainsi comm<strong>en</strong>t l’idée <strong>de</strong>personnalisation, récurr<strong>en</strong>te <strong>en</strong> <strong>marketing</strong>, peut être utilisée <strong>en</strong> <strong>GRH</strong> et chercherons à exporterune taxinomie <strong><strong>de</strong>s</strong> stratégies <strong>de</strong> personnalisation <strong>marketing</strong>. Celle-ci permettant à l’<strong>en</strong>treprise<strong>de</strong> s’interroger sur le type <strong>de</strong> personnalisation à proposer aux salariés (partie 2).1. Pertin<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> l’appropriation d’<strong>outils</strong> <strong>marketing</strong> par la <strong>GRH</strong>Plusieurs pratici<strong>en</strong>s et chercheurs <strong>en</strong> <strong>GRH</strong> se sont d’ores et déjà appropriés <strong><strong>de</strong>s</strong> concepts et<strong>outils</strong> <strong>marketing</strong>. Peretti (2005a) repr<strong>en</strong>d par exemple l’idée <strong>de</strong> « <strong>marketing</strong>-mix » à travers leconcept <strong>de</strong> « personnel-mix », défini comme « le choix et le dosage que les gestionnaireseffectu<strong>en</strong>t parmi l’<strong>en</strong>semble <strong><strong>de</strong>s</strong> variables <strong>de</strong> la <strong>GRH</strong> ». Laur<strong>en</strong>t St<strong>en</strong>cel, consultant chezGuillaume Tell Conseil parle quant à lui <strong>de</strong> « <strong>marketing</strong> RH », l’<strong>en</strong>treprise t<strong>en</strong>dant « <strong>de</strong> plus<strong>en</strong> plus à communiquer sur sa gestion <strong><strong>de</strong>s</strong> ressources humaines, à mettre <strong>en</strong> avant sesinitiatives sociales. En d'autres termes, à faire du <strong>marketing</strong> RH pour séduire » 3 . Cetteréflexion met <strong>en</strong> exergue l’intérêt <strong>de</strong> l’appropriation, <strong>de</strong> par les problématiques « terrain » <strong><strong>de</strong>s</strong>responsables <strong><strong>de</strong>s</strong> ressources humaines. Toutefois, <strong>de</strong>ux élém<strong>en</strong>ts nous conduis<strong>en</strong>t à tempérercette affirmation :- Certaines visions issues <strong><strong>de</strong>s</strong> cabinets conseil paraiss<strong>en</strong>t limitatives. Elles restreign<strong>en</strong>t<strong>en</strong> effet l’approche <strong>marketing</strong> à l’une <strong>de</strong> ses composantes, à savoir la communication.Une approche dite <strong>de</strong> « <strong>marketing</strong> RH » ne saurait se cantonner à cet élém<strong>en</strong>t,3 Source : Le Journal du Managem<strong>en</strong>t, interview <strong>de</strong> mars 2005.http://managem<strong>en</strong>t.journaldunet.com/dossiers/050272<strong>marketing</strong>_rh/guillaume_tell.shtml2
- Rares sont les réflexions théoriques qui permett<strong>en</strong>t <strong>de</strong> justifier véritablem<strong>en</strong>t lapossibilité <strong>de</strong> parler d’un <strong>marketing</strong> RH, et par ext<strong>en</strong>sion la pertin<strong>en</strong>ce <strong>de</strong>l’exportation <strong><strong>de</strong>s</strong> concepts et <strong>outils</strong> d’une discipline à l’autre.Nous légitimerons ici l’appropriation d’<strong>outils</strong> <strong>marketing</strong>, à travers une vision plus globale.1.1. Elargissem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la vision du <strong>marketing</strong> : la possibilité <strong>de</strong> définirun <strong>marketing</strong> RHL’évolution <strong>de</strong> la conception du <strong>marketing</strong>, tant au niveau <strong>de</strong> sa logique d’action que <strong>de</strong> seschamps d’application permet <strong>de</strong> démontrer la possibilité d’une démarche <strong>marketing</strong> <strong>en</strong> <strong>GRH</strong>.De cela découle l’opportunité <strong>de</strong> parler d’un <strong>marketing</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> ressources humaines (<strong>marketing</strong>RH).1.1.1. Evolution <strong>de</strong> la conception du <strong>marketing</strong>A ses débuts, le <strong>marketing</strong> n’était utilisé que pour quelques produits <strong>de</strong> consommation puis ils’est ét<strong>en</strong>du à d’autres domaines d’interv<strong>en</strong>tion. La réflexion théorique <strong>de</strong> Bagozzi (1975) surles conditions d’application du <strong>marketing</strong> permet <strong>de</strong> compr<strong>en</strong>dre cette évolution. En effet, le<strong>marketing</strong> est applicable dès lors qu’il y a échange, que celui-ci soit marchand ou non (Kotleret Levy, 1969).La figure 1 repr<strong>en</strong>d les principes <strong>de</strong> base d’un échange.Figure 1 : Schéma <strong>de</strong> l’échange restrictifPartie 1 Nature et cont<strong>en</strong>uPartie 2<strong>de</strong> l’échangeUnivers <strong>de</strong> l’échangeSource : Mathieu et Roehrich, 2003.3
Différ<strong>en</strong>tes parties peuv<strong>en</strong>t y être impliquées, d’où l’expansion possible du <strong>marketing</strong> à <strong>de</strong>nouvelles activités au sein <strong>de</strong> l’organisation (Mathieu et Roehrich, 2003). Afin <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong>considération cette évolution, les définitions du concept se sont élargies. L<strong>en</strong>dredie et Lindon(2003, p. 10) prés<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t le <strong>marketing</strong> <strong>en</strong> tant qu’« <strong>en</strong>semble <strong><strong>de</strong>s</strong> métho<strong><strong>de</strong>s</strong> et <strong><strong>de</strong>s</strong> moy<strong>en</strong>s dontdispose une organisation pour promouvoir, dans les publics auxquels elle s’intéresse, <strong><strong>de</strong>s</strong>comportem<strong>en</strong>ts favorables à la réalisation <strong>de</strong> ses propres objectifs ». Ainsi, on ne parle plus<strong>de</strong> « consommateurs » ou <strong>de</strong> « cli<strong>en</strong>ts », mais <strong>de</strong> « publics ». Les salariés peuv<strong>en</strong>t êtreconsidérés comme l’un <strong><strong>de</strong>s</strong> publics cibles <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>treprise. Liger (2004) effectue d’ailleurs lacomparaison <strong>en</strong>tre les cli<strong>en</strong>ts d’une marque et ceux d’une <strong>en</strong>treprise employeur. Levionnois(1987) parle quant à lui <strong>de</strong> « <strong>marketing</strong> interne », considérant égalem<strong>en</strong>t les salariés comme<strong><strong>de</strong>s</strong> cli<strong>en</strong>ts internes <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>treprise. Si pour le <strong>marketing</strong>, le marché est composé parl’<strong>en</strong>semble <strong><strong>de</strong>s</strong> acheteurs d’un produit ou d’un service, il est composé pour la <strong>GRH</strong> parl’<strong>en</strong>semble <strong><strong>de</strong>s</strong> « consommateurs » 4 d’une politique sociale (Igal<strong>en</strong>s, 1991),La gestion <strong><strong>de</strong>s</strong> ressources humaines correspond donc à un échange <strong>en</strong>tre <strong>de</strong>ux parties : unsalarié, actuel ou pot<strong>en</strong>tiel, et une <strong>en</strong>treprise. Si l’on considère que le <strong>marketing</strong> peuts’appliquer dès lors qu’il y a échange <strong>en</strong>tre <strong>de</strong>ux parties, alors il semble pertin<strong>en</strong>t pour étudieret fournir <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>outils</strong> afin <strong>de</strong> gérer l’échange <strong>en</strong>tre un salarié et une <strong>en</strong>treprise. A l’instar <strong>de</strong>Liger (2004), nous p<strong>en</strong>sons qu’il est possible <strong>de</strong> parler <strong>de</strong> <strong>marketing</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> ressources humaines.1.1.2. Possibilité <strong>de</strong> p<strong>en</strong>ser un <strong>marketing</strong> RHComme nous l’avons vu, plusieurs auteurs <strong>en</strong> gestion <strong><strong>de</strong>s</strong> ressources humaines ont empruntécertains concepts et <strong>outils</strong> du <strong>marketing</strong>. Cep<strong>en</strong>dant, pour Igal<strong>en</strong>s (1992, p. 62), ces concepts« ne vont pas au bout <strong>de</strong> la transposition, car ne pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t pas <strong>en</strong> compte la totalité <strong>de</strong>l’approche <strong>marketing</strong> traditionnelle ». Pour ce faire, il propose le concept <strong>de</strong> « <strong>marketing</strong>social ». Liger (2004, p.9) parle quant à lui <strong>de</strong> « <strong>marketing</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> ressources humaines », définicomme « une nouvelle approche <strong>de</strong> la relation salarié/<strong>en</strong>treprise qui consiste à considérer lescollaborateurs (…) comme <strong><strong>de</strong>s</strong> cli<strong>en</strong>ts au s<strong>en</strong>s le plus noble. Il s’agit d’appliquer la logique etles techniques du <strong>marketing</strong> et <strong>de</strong> la communication pour : - attirer <strong><strong>de</strong>s</strong> candidats, lesrecruter et bi<strong>en</strong> les intégrer - fidéliser <strong><strong>de</strong>s</strong> collaborateurs impliqués ». Nous opterons pourcette secon<strong>de</strong> terminologie pour <strong>de</strong>ux raisons complém<strong>en</strong>taires :4 Précisons que le terme « consommateur », s’il a acquis une connotation négative dans le langage courant, faitétymologiquem<strong>en</strong>t référ<strong>en</strong>ce au fait d’utiliser quelque chose.4
- le « <strong>marketing</strong> social » qualifie <strong>en</strong> <strong>marketing</strong> une réalité autre que celle proposée parIgal<strong>en</strong>s, à savoir un <strong>marketing</strong> appliqué aux causes sociales. Si la <strong>GRH</strong> et le <strong>marketing</strong>veul<strong>en</strong>t échanger sur <strong><strong>de</strong>s</strong> concepts, une terminologie commune doit être utilisée ;- <strong>de</strong> plus, les trois <strong>en</strong>treprises françaises possédant à notre connaissance un service<strong>marketing</strong> appliqué aux ressources humaines, à savoir Accord, Groupama etChronopost, parl<strong>en</strong>t elles-mêmes <strong>de</strong> « <strong>marketing</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> ressources humaines ». Dans unsouci d’appropriation <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>outils</strong> sci<strong>en</strong>tifiques par les pratici<strong>en</strong>s 5 , une dénominationcommune semble à privilégier.L’approche <strong>de</strong> Liger est intéressante sur plusieurs points :- elle introduit l’idée <strong>de</strong> relation salarié/<strong>en</strong>treprise prés<strong>en</strong>te dans la perspective <strong>de</strong>l’échange ;- elle met <strong>en</strong> avant <strong>de</strong>ux objectifs fondam<strong>en</strong>taux d’une approche <strong>marketing</strong> <strong>en</strong> RH quisont la conquête <strong>de</strong> nouveaux candidats, et la fidélisation, repr<strong>en</strong>ant les <strong>de</strong>ux <strong><strong>de</strong>s</strong>seinsmajeurs d’une stratégie <strong>marketing</strong> <strong>de</strong> manière générale.Toutefois, elle prés<strong>en</strong>te une limite majeure : l’introduction au sein même <strong>de</strong> la définition du<strong>marketing</strong> RH du terme « <strong>marketing</strong> » ; ce qui consiste à définir le <strong>marketing</strong> comme étant du<strong>marketing</strong> !La définition que nous proposons est basée sur celle du <strong>marketing</strong> <strong>de</strong> l’AssociationAméricaine du Marketing (AMA, 2004) fondée sur le principe <strong>de</strong> valeur partagée et <strong>de</strong>relation-cli<strong>en</strong>t. Le <strong>marketing</strong> est considéré comme une « fonction organisationnelle et un<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> processus afin <strong>de</strong> créer, délivrer et communiquer <strong>de</strong> la valeur auxconsommateurs, et afin <strong>de</strong> manager la relation-cli<strong>en</strong>t d’une manière qui soit profitable àl’organisation et aux actionnaires » 6 .L’objectif d’un <strong>marketing</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> ressources humaines consisterait donc à s’intéresser àl’échange <strong>en</strong>tre une organisation et ses salariés, et à r<strong>en</strong>dre cet échange favorable aux <strong>de</strong>uxparties, (a) <strong>en</strong> créant <strong>de</strong> la valeur pour le salarié, et (b) <strong>en</strong> permettant à l’organisationd’optimiser son recrutem<strong>en</strong>t et <strong>de</strong> fidéliser ses salariés à forte valeur ajoutée.5 Appropriation « mise <strong>en</strong> acte » selon <strong>de</strong> Vaujany et al., 2006.6 Source : www.<strong>marketing</strong>power.com, site officiel <strong>de</strong> l’AMA.5
Ainsi, nous pouvons définir le <strong>marketing</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> ressources humaines (<strong>marketing</strong> RH) commel’<strong>en</strong>semble <strong><strong>de</strong>s</strong> métho<strong><strong>de</strong>s</strong> et <strong><strong>de</strong>s</strong> moy<strong>en</strong>s dont dispose une <strong>en</strong>treprise pour créer, délivreret communiquer <strong>de</strong> la valeur, auprès <strong>de</strong> ses salariés actuels et/ou pot<strong>en</strong>tiels et pour gérerla relation avec eux d’une manière qui soit profitable à l’organisation et aux salariés.La fidélisation constitue, comme nous l’avons esquissé, un objet <strong>de</strong> recherche c<strong>en</strong>tral <strong>en</strong><strong>marketing</strong>, mais égalem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> gestion <strong><strong>de</strong>s</strong> ressources humaines. Dans la suite <strong>de</strong> cettecommunication, nous nous intéresserons uniquem<strong>en</strong>t à cet objectif, et prés<strong>en</strong>terons les <strong>en</strong>jeux<strong>de</strong> l’appropriation d’<strong>outils</strong> <strong>marketing</strong> <strong>de</strong> fidélisation pour la <strong>GRH</strong>.Auparavant, il est important <strong>de</strong> préciser que cette recherche se c<strong>en</strong>tre sur les aspects positifs<strong>de</strong> l’appropriation d’<strong>outils</strong> du <strong>marketing</strong> par la gestion <strong><strong>de</strong>s</strong> ressources humaines. Certes, cettefertilisation croisée qui aboutit au développem<strong>en</strong>t d’un <strong>marketing</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> ressources humainesprés<strong>en</strong>te un certain nombre d’apports pour la <strong>GRH</strong>. Toutefois, les aspects négatifs et lesrisques associés ne doiv<strong>en</strong>t pas être négligés. Ainsi, il n’est pas question pour nousd’assimiler les ressources humaines à <strong><strong>de</strong>s</strong> produits <strong>de</strong> consommation ou à <strong><strong>de</strong>s</strong> marchandises.La définition du <strong>marketing</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> ressources humaines proposée par Liger (2004, p.9) propose<strong>de</strong> considérer les collaborateurs « comme <strong><strong>de</strong>s</strong> cli<strong>en</strong>ts au s<strong>en</strong>s le plus noble ». Si le <strong>marketing</strong>peut parfois connaître <strong><strong>de</strong>s</strong> dérives qui pos<strong>en</strong>t <strong><strong>de</strong>s</strong> questions éthiques, le <strong>marketing</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>ressources humaines t<strong>en</strong>d à éviter <strong>de</strong> tels errem<strong>en</strong>ts. Des travaux ultérieurs <strong>de</strong>vrontquestionner plus précisém<strong>en</strong>t les contours du <strong>marketing</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> ressources humaines afin d’éviterune évolution <strong>de</strong> la gestion <strong><strong>de</strong>s</strong> ressources humaines vers <strong><strong>de</strong>s</strong> dérives parfois r<strong>en</strong>contrées parle <strong>marketing</strong>.1.2. Fidélisation <strong><strong>de</strong>s</strong> publics-cibles : <strong>en</strong>jeux converg<strong>en</strong>ts justifiantune appropriation <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>outils</strong>L’appropriation <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>outils</strong> <strong>de</strong> fidélisation du <strong>marketing</strong> peut trouver un fon<strong>de</strong>m<strong>en</strong>t théoriquedans la théorie <strong>de</strong> l’échange social. Homans (1958) et March et Simon (1958) définiss<strong>en</strong>tl’échange social comme un échange <strong>de</strong> bi<strong>en</strong>s matériels et surtout non matériels tels que lessignes d’approbation, <strong>de</strong> prestige et <strong>de</strong> reconnaissance.Historiquem<strong>en</strong>t, pour le <strong>marketing</strong>, l’échange était perçu comme une transaction. Le<strong>marketing</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> services et le <strong>marketing</strong> industriel ont toutefois fait évoluer cette notion <strong>de</strong>transaction <strong>en</strong> <strong>en</strong> montrant les limites. Ils propos<strong>en</strong>t un changem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> paradigme traduit par6
le passage d’un <strong>marketing</strong> transactionnel à un <strong>marketing</strong> relationnel 7 . Ainsi, <strong>de</strong>puis le début<strong><strong>de</strong>s</strong> années 1990, les chercheurs <strong>en</strong> <strong>marketing</strong> mett<strong>en</strong>t plus que jamais <strong>en</strong> avant la nécessitépour une <strong>en</strong>treprise <strong>de</strong> fidéliser ses cli<strong>en</strong>ts (Gronross, 1995), <strong>en</strong> se basant sur plusieursconstats :- Il est moins coûteux <strong>de</strong> conserver un cli<strong>en</strong>t que d’<strong>en</strong> acquérir un nouveau (Aaker,1991),- Les cli<strong>en</strong>ts fidèles sont souv<strong>en</strong>t plus r<strong>en</strong>tables que les cli<strong>en</strong>ts occasionnels (Dawkins etReichheld, 1990),- Ils sont un gage <strong>de</strong> la stabilité <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>treprise (Sharp et Sharp, 1997),- Ils sont la source d’un bouche à oreille positif (Reichheld, 1996).La théorie <strong>de</strong> l’échange peut égalem<strong>en</strong>t concerner la relation d’emploi. Celle-ci apparaît ainsicomme une relation d’échange que les participants cherch<strong>en</strong>t à maximiser. La critique faite àcette vision utilitariste <strong>de</strong> l’échange souligne que seule la norme <strong>de</strong> réciprocité peut être labase d’un échange durable et source <strong>de</strong> satisfaction (Gouldner, 1960).Selon la théorie <strong>de</strong> l’échange, l’<strong>en</strong>treprise cherche à développer une relation durable aveccertains salariés ; ce qui se traduit par <strong><strong>de</strong>s</strong> relations sociales <strong>de</strong> qualité, une politique <strong>de</strong>communication et une recherche du bi<strong>en</strong>-être <strong><strong>de</strong>s</strong> salariés (Peretti, 2005b).Le concept <strong>de</strong> contrat psychologique permet d’appréh<strong>en</strong><strong>de</strong>r la relation d’emploi <strong>en</strong>tre lapersonne et son organisation. On retrouve l’opposition <strong>en</strong>tre <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> contratspsychologiques : le contrat transactionnel et le contrat relationnel (MacNeil, 1985 ; Rousseau,1996), un contrat psychologique étant défini comme l'<strong>en</strong>semble <strong><strong>de</strong>s</strong> croyances individuellessur les obligations mutuelles qui exist<strong>en</strong>t <strong>en</strong>tre employeur et salarié (Rousseau, 1990).En prés<strong>en</strong>ce d’un contrat psychologique respecté, l’employé se s<strong>en</strong>tira obligé <strong>de</strong> respecter àson tour les promesses qu’il a « faites » à son <strong>en</strong>treprise. La relation d’emploi <strong>en</strong> tantqu’échange social peut donc être appréh<strong>en</strong>dée comme un processus d’ajustem<strong>en</strong>ts dans letemps, ajustem<strong>en</strong>ts qui s’expliqu<strong>en</strong>t par la manière dont chaque partie réagit à son<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t (Guerrero, 2005).7 Le <strong>marketing</strong> relationnel peut être défini comme « l’<strong>en</strong>semble <strong><strong>de</strong>s</strong> actions <strong>marketing</strong> visant à établir,développer et maint<strong>en</strong>ir <strong><strong>de</strong>s</strong> relations d’échange fructueuses » (Morgan et Hunt, 1994, p. 22)7
Par le biais <strong>de</strong> la théorie <strong>de</strong> l’échange social, <strong><strong>de</strong>s</strong> parallèles sont donc possibles <strong>en</strong>tre le<strong>marketing</strong> et la gestion <strong><strong>de</strong>s</strong> ressources humaines <strong>en</strong> ce qui concerne les <strong>outils</strong> <strong>de</strong> fidélisation.La gestion <strong><strong>de</strong>s</strong> ressources humaines s’intéresse ainsi à la notion <strong>de</strong> fidélité et aux moy<strong>en</strong>s <strong>de</strong>fidéliser ses salariés ; <strong>de</strong> nombreuses <strong>en</strong>treprises y consacrant une part non négligeable <strong>de</strong>leurs ressources (Peretti, 2005c ; Liger, 2004) 8 . Certes, un certain taux <strong>de</strong> turnover peutprés<strong>en</strong>ter <strong><strong>de</strong>s</strong> effets positifs pour l’<strong>en</strong>treprise comme l’apparition d’idées nouvelles, oul’évitem<strong>en</strong>t d’un vieillissem<strong>en</strong>t <strong><strong>de</strong>s</strong> effectifs, les pénuries <strong>de</strong> main d’œuvre dans certainssecteurs (BTP, santé, ingénieurs spécialisés, hôtellerie-restauration) (Nauze-Fichet, 2002)font <strong>de</strong> la fidélisation <strong><strong>de</strong>s</strong> ressources rares l’un <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>en</strong>jeux stratégiques majeurs (Dion et al.,2001). Par ailleurs, les coûts organisationnels associés au turnover sont souv<strong>en</strong>t très élevés(Mitchell et al., 2001). Il pourrait ainsi être moins coûteux pour l’<strong>en</strong>treprise <strong>de</strong> conserver unemployé que d’<strong>en</strong> recruter un nouveau (Arveiller, 2000). Dion et al. (2001) i<strong>de</strong>ntifi<strong>en</strong>t cette« économie <strong><strong>de</strong>s</strong> coûts <strong>de</strong> transaction » comme l'une <strong><strong>de</strong>s</strong> premières motivations <strong><strong>de</strong>s</strong>organisations à fidéliser leurs ressources. Ceux-ci peuv<strong>en</strong>t être liés aux coûts <strong>de</strong> recherched’informations sur un nouveau part<strong>en</strong>aire (bilans <strong>de</strong> compét<strong>en</strong>ce, coûts <strong>de</strong> recrutem<strong>en</strong>t) ouaux coûts <strong>de</strong> coordination (appr<strong>en</strong>tissage organisationnel, maîtrise <strong><strong>de</strong>s</strong> routinesorganisationnelles, intégration culturelle). Toutefois, il est important <strong>de</strong> noter à ce sta<strong>de</strong> <strong>de</strong>notre réflexion qu’une généralisation <strong><strong>de</strong>s</strong> propos précé<strong>de</strong>nt pourrait être une erreur. En effet,une <strong>en</strong>treprise peut parfois avoir intérêt à se séparer <strong>de</strong> certains collaborateurs. Ainsi, lemainti<strong>en</strong> <strong>en</strong> emploi d’un s<strong>en</strong>ior ou d’une branche morte 9 peut s’avérer plus coûteux que lerecrutem<strong>en</strong>t d’un nouveau salarié.En outre, il apparaît qu’une <strong>en</strong>treprise aura intérêt à disposer <strong>en</strong> son sein <strong>de</strong> salariés impliquésvis-à-vis <strong>de</strong> celle-ci. L’implication organisationnelle, qui est liée au concept <strong>de</strong> fidélité (Porteret al., 1974), peut être définie comme un comportem<strong>en</strong>t et une attitu<strong>de</strong> caractérisés par uneforte croyance dans les buts et les valeurs <strong>de</strong> l’organisation, par une volonté d’exercer <strong><strong>de</strong>s</strong>efforts significatifs au profit <strong>de</strong> celle-ci et par un fort désir d’<strong>en</strong> rester membre (Mowday etal., 1982). Si un débat oppose les chercheurs sur l’exist<strong>en</strong>ce d’un li<strong>en</strong> positif <strong>en</strong>trel’implication organisationnelle <strong><strong>de</strong>s</strong> salariés et leur performance individuelle (Meyer et All<strong>en</strong>,1997 ; Thév<strong>en</strong>et, 2000), les recherches s’accor<strong>de</strong>nt pour indiquer qu’un salarié impliqué ferapreuve d’un <strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t organisationnel et dans son travail plus important.8 Peretti (1999) propose <strong>de</strong> définir un salarié fidèle comme celui ayant une très faible prop<strong>en</strong>sion à rechercher età examiner les offres d’emploi externes et, d’une façon générale, ayant un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d’appart<strong>en</strong>ance fort. Onretrouve ainsi les <strong>de</strong>ux dim<strong>en</strong>sions - l’une comportem<strong>en</strong>tale, et l’autre attitudinale - <strong><strong>de</strong>s</strong> approches composites <strong>de</strong>la fidélité <strong>en</strong> <strong>marketing</strong> (Jacobi et Kyner, 1973).9 Au s<strong>en</strong>s <strong>de</strong> la matrice <strong>de</strong> Fer<strong>en</strong>ce.8
Enfin, les pratiques mises <strong>en</strong> oeuvre par l’<strong>en</strong>treprise pour fidéliser ses salariés contribu<strong>en</strong>t àfaçonner son image, la création d’une « image employeur » permettant à l’<strong>en</strong>treprise d’êtredavantage attractive sur le marché <strong>de</strong> l’emploi (Liger, 2004). Or, le prestige ou l’image <strong>de</strong>l’<strong>en</strong>treprise sont fréquemm<strong>en</strong>t cités par les jeunes cadres français comme <strong><strong>de</strong>s</strong> critères majeurssusceptibles <strong>de</strong> les fidéliser.La notion <strong>de</strong> prestige externe perçu et celle <strong>de</strong> l’image employeur sont liées à la théorie <strong>de</strong>l’i<strong>de</strong>ntité sociale développée par Tajfel (1978) et prolongée par Turner (1985). Il a été définicomme « la manière selon laquelle un membre d’une organisation interprète et évalue laréputation <strong>de</strong> son organisation » (Mael et Ashforth, 1992). La théorie <strong>de</strong> l’i<strong>de</strong>ntité socialepeut expliquer tout à la fois la fidélité d’un consommateur à l’égard d’une marque et lafidélité d’un salarié à l’égard <strong>de</strong> son <strong>en</strong>treprise.Les <strong>en</strong>jeux <strong>de</strong> la fidélisation <strong>en</strong> <strong>marketing</strong> et <strong>en</strong> <strong>GRH</strong> sembl<strong>en</strong>t donc converg<strong>en</strong>ts. Il ne s’agitpas ici <strong>de</strong> considérer que les <strong>en</strong>jeux sont i<strong>de</strong>ntiques, mais simplem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> constater uneconverg<strong>en</strong>ce. Le tableau 1 les regroupe suivant trois objectifs principaux : lar<strong>en</strong>tabilité/performance, la stabilité et l’image <strong>de</strong> l’organisation. Ces trois critères <strong>de</strong>converg<strong>en</strong>ce traduis<strong>en</strong>t une approche « business partner » <strong>de</strong> la gestion <strong><strong>de</strong>s</strong> ressourceshumaines selon une vision stratégique <strong>de</strong> cette fonction. Toutefois, cette approche « businesspartner » ne doit pas réduire la prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> la relation humaine la gestion <strong><strong>de</strong>s</strong> ressourceshumaines. Le <strong>marketing</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> ressources humaines, tel qu’il a été précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t défini, t<strong>en</strong>d àpermettre une meilleure conciliation <strong><strong>de</strong>s</strong> choix stratégiques <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>en</strong>treprises et <strong><strong>de</strong>s</strong> att<strong>en</strong>tes <strong><strong>de</strong>s</strong>salariés 10 .10 Le thème du 16 ème Congrès <strong>de</strong> l’A<strong>GRH</strong> (2005) et les travaux qui y étai<strong>en</strong>t prés<strong>en</strong>tés allai<strong>en</strong>t dans ce s<strong>en</strong>s, <strong>en</strong>proposant <strong><strong>de</strong>s</strong> voies pour une conciliation <strong>de</strong> l’économique et du social.9
Tableau 1 : Une converg<strong>en</strong>ce <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>en</strong>jeux <strong>de</strong> la fidélisation <strong>en</strong> <strong>marketing</strong> et <strong>en</strong> <strong>GRH</strong>Marketing<strong>GRH</strong>R<strong>en</strong>tabilité/performanceStabilitéImage- une réceptivité accrue auxactions <strong>marketing</strong> <strong>de</strong> lamarque- les cli<strong>en</strong>ts fidèles sont plusr<strong>en</strong>tables que les cli<strong>en</strong>tsoccasionnels- une moindre réceptivitéaux actions <strong>marketing</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong>concurr<strong>en</strong>ts- chiffre d’affaires minimumgaranti- les cli<strong>en</strong>ts fidèles sont lasource d’un bouche à oreillepositif- coût important du turnover- un salarié fidèle est plusimpliqué- une réponse aux pénuries<strong>de</strong> main-d’œuvre annoncées- la prés<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> salariésfidèles contribue à l’imagepositive <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>trepriseSi les <strong>en</strong>jeux sont converg<strong>en</strong>ts, il peut sembler intéressant pour la <strong>GRH</strong> <strong>de</strong> se tourner vers le<strong>marketing</strong> afin <strong>de</strong> concevoir <strong>de</strong> nouveaux <strong>outils</strong> <strong>de</strong> fidélisation <strong><strong>de</strong>s</strong> salariés 11 . En effet, lesréponses traditionnelles apportées par la gestion <strong><strong>de</strong>s</strong> carrières sembl<strong>en</strong>t dépassées. Ainsi, parexemple, le salaire est considéré comme un élém<strong>en</strong>t important, mais non suffisant pourfidéliser et motiver les salariés (Arveiller, 2000). Ceci passe désormais par une amélioration<strong>de</strong> la relation <strong>en</strong>tre le salarié et son <strong>en</strong>treprise ; la gestion <strong><strong>de</strong>s</strong> ressources humaines s’efforçantaujourd'hui <strong>de</strong> passer d’une optique « rét<strong>en</strong>tion » à une optique « fidélité ». Les travauxs’intéressant à l’appropriation par la <strong>GRH</strong> d’<strong>outils</strong> <strong>de</strong> fidélisation utilisés <strong>en</strong> <strong>marketing</strong> sont ànotre connaissance peu fréqu<strong>en</strong>ts. Notre secon<strong>de</strong> partie va chercher à montrer comm<strong>en</strong>t leschercheurs <strong>en</strong> ressources humaines peuv<strong>en</strong>t « r<strong>en</strong>dre propre à leur usage » <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>outils</strong> utilisés<strong>en</strong> <strong>marketing</strong> afin <strong>de</strong> fidéliser <strong>en</strong> pr<strong>en</strong>ant l’exemple d’une stratégie utilisée à cette fin : lapersonnalisation, et d’un outil : la taxinomie <strong><strong>de</strong>s</strong> stratégies <strong>de</strong> personnalisation <strong>de</strong> Gilmore etPine (1997).11 L’inverse (appropriation d’<strong>outils</strong> <strong>de</strong> <strong>GRH</strong> par le <strong>marketing</strong>) est égalem<strong>en</strong>t possible, mais fera l’objet <strong>de</strong>travaux ultérieurs.10
2. Comm<strong>en</strong>t la <strong>GRH</strong> peut-elle s’approprier les travauxsur la personnalisation <strong>en</strong> <strong>marketing</strong> ?La personnalisation <strong>de</strong> l’offre est un outil utilisé <strong>de</strong>puis <strong>de</strong> nombreuses années par le<strong>marketing</strong> pour fidéliser les consommateurs. L’objet <strong>de</strong> cette partie est <strong>de</strong> réfléchir à lapossibilité <strong>de</strong> transposition à la <strong>GRH</strong> d’un outil <strong>de</strong> personnalisation utilisé <strong>en</strong> <strong>marketing</strong>.Après avoir précisé les <strong>en</strong>jeux et les limites <strong>de</strong> la personnalisation <strong>de</strong> la gestion <strong><strong>de</strong>s</strong> ressourceshumaines (2.1.), nous prés<strong>en</strong>terons la possibilité <strong>de</strong> transposer à la <strong>GRH</strong> la taxinomie <strong><strong>de</strong>s</strong>stratégies <strong>de</strong> personnalisation <strong>de</strong> Gilmore et Pine (2.2.).2.1. Enjeux et limites <strong>de</strong> la personnalisation <strong>de</strong> la <strong>GRH</strong>2.1.1. Enjeux <strong>de</strong> la personnalisation <strong>de</strong> la <strong>GRH</strong>Dans le domaine du <strong>marketing</strong>, les pratiques <strong>de</strong> personnalisation sont anci<strong>en</strong>nes. L’hypothèse<strong>de</strong> base du <strong>marketing</strong> relationnel consiste à dire que l’établissem<strong>en</strong>t d’une relation durable,interactive et individualisée <strong>en</strong>tre le consommateur et le fournisseur, basée sur la confiance etl’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t, <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t déterminant pour le choix (Morgan et Hunt, 1994).Le vocable <strong>de</strong> « personnalisation » revêt cep<strong>en</strong>dant différ<strong>en</strong>ts s<strong>en</strong>s <strong>en</strong> <strong>marketing</strong>, et peut êtreappliqué à <strong>de</strong>ux types d’élém<strong>en</strong>ts. Il est <strong>en</strong> effet possible <strong>de</strong> personnaliser aussi bi<strong>en</strong> lacommunication 12 , que l’offre elle-même.La personnalisation et le « <strong>marketing</strong> individualisé » s’avèr<strong>en</strong>t donc c<strong>en</strong>traux dans lalittérature <strong>marketing</strong> sur la fidélisation. De la même manière, la gestion <strong><strong>de</strong>s</strong> ressourceshumaines t<strong>en</strong>d à <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir davantage personnalisée. Bouchikhi et Kimberly (1999) ont prés<strong>en</strong>téun paradigme <strong>de</strong> gestion pour le XXIème siècle qui suppose la nécessité pour la <strong>GRH</strong> <strong>de</strong>personnaliser le milieu <strong>de</strong> travail <strong><strong>de</strong>s</strong> salariés. L’<strong>en</strong>treprise <strong>de</strong>vra donc t<strong>en</strong>ir compte à la fois<strong><strong>de</strong>s</strong> att<strong>en</strong>tes <strong><strong>de</strong>s</strong> actionnaires et <strong><strong>de</strong>s</strong> cli<strong>en</strong>ts, mais égalem<strong>en</strong>t <strong><strong>de</strong>s</strong> salariés qui souhait<strong>en</strong>tparticiper au processus <strong>de</strong> décision et <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir davantage autonomes 13 .12 Salerno parle à ce titre <strong>de</strong> « cont<strong>en</strong>u social <strong>de</strong> la communication ».13 Certes, la fin du XX ème siècle a vu apparaître diverses innovations tels que le managem<strong>en</strong>t participatif ou larémunération <strong>en</strong> fonction du r<strong>en</strong><strong>de</strong>m<strong>en</strong>t. Toutefois, celles-ci ont eu un impact limité sur les attitu<strong><strong>de</strong>s</strong> et lescomportem<strong>en</strong>ts au travail <strong><strong>de</strong>s</strong> salariés et ne paraiss<strong>en</strong>t plus correspondre à leurs att<strong>en</strong>tes. En effet, ces pratiquescorrespondai<strong>en</strong>t à une exig<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> flexibilité émanant <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>treprise elle-même, alors que ce sont aujourd'huiles salariés qui <strong>de</strong>man<strong>de</strong>nt davantage <strong>de</strong> liberté et d’individualisation.11
Il semblerait que la gestion <strong><strong>de</strong>s</strong> ressources humaines connaisse aujourd'hui une int<strong>en</strong>sification<strong>de</strong> son individualisation (Storey et Bacon, 1993 ; Ghoshal et Bartlett, 1998). Cetteindividualisation s’inscrit dans le s<strong>en</strong>s d’une plus gran<strong>de</strong> efficacité pour l’organisation : cespratiques aurai<strong>en</strong>t pour objectif <strong>de</strong> r<strong>en</strong>dre le salarié plus autonome, responsable et créatif.Le développem<strong>en</strong>t <strong><strong>de</strong>s</strong> démarches actuelles <strong>de</strong> gestion <strong><strong>de</strong>s</strong> compét<strong>en</strong>ces a pour objectif <strong><strong>de</strong>s</strong>’affranchir <strong><strong>de</strong>s</strong> contraintes <strong>de</strong> l’administration collective <strong><strong>de</strong>s</strong> postes <strong>de</strong> travail au profit d’unegestion plus individualisée et déc<strong>en</strong>tralisée <strong><strong>de</strong>s</strong> salariés. Ceci conduit à une évaluationindividualisée <strong>de</strong> la contribution productive <strong><strong>de</strong>s</strong> salariés, à <strong><strong>de</strong>s</strong> formes d’individualisation <strong><strong>de</strong>s</strong>rémunérations qui rétribu<strong>en</strong>t la performance ou l’acquisition <strong>de</strong> compét<strong>en</strong>ces, ainsi qu’à unegestion individualisée <strong><strong>de</strong>s</strong> classifications et <strong><strong>de</strong>s</strong> évolutions professionnelles (Bushman et al.,1996 ; McLeod et Par<strong>en</strong>t, 1999).Dans la pratique, la gestion <strong><strong>de</strong>s</strong> ressources humaines est d’ailleurs confrontée à cette exig<strong>en</strong>ce<strong>de</strong> personnalisation. Peretti (2006) considère que la personnalisation est une <strong><strong>de</strong>s</strong> cinqnouvelles logiques qui irrigu<strong>en</strong>t <strong>de</strong> façon croissante les politiques sociales. Cela peut sejustifier par une diversification croissante <strong><strong>de</strong>s</strong> salariés qui compos<strong>en</strong>t l’organisation <strong>en</strong> termesd’âge, <strong>de</strong> qualification, d’anci<strong>en</strong>neté, <strong>de</strong> formation initiale, d’origine géographique comme <strong>en</strong>termes d’aspirations, <strong>de</strong> valeurs et <strong>de</strong> comportem<strong>en</strong>ts (Peretti, 2005b).La logique <strong>de</strong> personnalisation (ou <strong>de</strong> l’individualisation) irrigue les politiques d’emploi (durecrutem<strong>en</strong>t à la gestion <strong>de</strong> carrière), <strong>de</strong> rémunération (individualisation <strong><strong>de</strong>s</strong> salaires et <strong>de</strong> laprotection sociale complém<strong>en</strong>taire), <strong>de</strong> formation (plans individuels <strong>de</strong> formation),d’aménagem<strong>en</strong>t du temps (horaires personnalisés, congés discrétionnaires) <strong>de</strong>communication...2.1.2. Limites <strong>de</strong> la personnalisation <strong>de</strong> la <strong>GRH</strong>Dans le cadre <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>, nous nous intéressons ess<strong>en</strong>tiellem<strong>en</strong>t aux effets bénéfiques <strong>de</strong>la personnalisation <strong>de</strong> la <strong>GRH</strong>. Toutefois, celle-ci peut parfois induire <strong><strong>de</strong>s</strong> effets négatifs.Ainsi, l’individualisation <strong><strong>de</strong>s</strong> pratiques <strong>de</strong> <strong>GRH</strong> peut prés<strong>en</strong>ter <strong><strong>de</strong>s</strong> risques <strong>en</strong> termesd’éthique. En effet, un risque peut consister <strong>en</strong> l’accroissem<strong>en</strong>t <strong><strong>de</strong>s</strong> discriminations <strong>de</strong> la part<strong><strong>de</strong>s</strong> employeurs. La frontière <strong>en</strong>tre différ<strong>en</strong>ciation et discrimination est relativem<strong>en</strong>t floue. Siles salariés souhait<strong>en</strong>t davantage d’individualisation <strong><strong>de</strong>s</strong> pratiques <strong>de</strong> <strong>GRH</strong> (Colle, 2006), ilsne souhait<strong>en</strong>t pas pour autant une différ<strong>en</strong>ciation <strong><strong>de</strong>s</strong> traitem<strong>en</strong>ts aboutissant à <strong><strong>de</strong>s</strong>discriminations. Il est donc nécessaire <strong>de</strong> conserver à l’esprit la définition que nous avons12
proposée du <strong>marketing</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> ressources humaines et qui précise que celui-ci doit être profitableà l’organisation et aux salariés.Par ailleurs, d’autres recherches pourrai<strong>en</strong>t examiner dans quelle mesure <strong><strong>de</strong>s</strong> stratégies <strong>de</strong>personnalisation peuv<strong>en</strong>t induire <strong><strong>de</strong>s</strong> intérêts personnels pouvant nuire à l’intérêt collectif(induction <strong>de</strong> comportem<strong>en</strong>ts merc<strong>en</strong>aires, contestation grandissante…) et à l’efficacité <strong>de</strong>l’organisation. En outre, les syndicats sont parfois rétic<strong>en</strong>ts face à la personnalisation, celle-cipouvant <strong>en</strong>traîner un risque d’arbitraire managérial : une règle uniforme valable pourl’<strong>en</strong>semble <strong><strong>de</strong>s</strong> salariés <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>treprise limitera ce risque <strong>de</strong> népotisme. C’est la question <strong>de</strong>l’équité qui est soulevée ici.De la même manière, si l’autonomie et l’offre d’espaces <strong>de</strong> choix peuv<strong>en</strong>t revêtir un aspectpositif pour l’individu <strong>en</strong> lui ouvrant <strong><strong>de</strong>s</strong> espaces <strong>de</strong> liberté, elles peuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t s’avérerêtre un facteur d’angoisse et <strong>de</strong> stress. En effet, confronté à une autonomie accrue, lapersonne n’est pas toujours armée pour effectuer un bon choix. Le stress peut égalem<strong>en</strong>tprov<strong>en</strong>ir <strong>de</strong> la difficulté <strong>de</strong> ne pas savoir choisir. Il faut donc veiller à trouver le bon équilibre<strong>en</strong>tre contrôle et autonomie.La personnalisation <strong>de</strong> la gestion <strong><strong>de</strong>s</strong> ressources humaines, si elle peut donc constituer unesolution permettant <strong>de</strong> répondre à la diversité <strong><strong>de</strong>s</strong> att<strong>en</strong>tes <strong><strong>de</strong>s</strong> salariés, peut égalem<strong>en</strong>t êtresource <strong>de</strong> complexité et <strong>de</strong> coûts pour les <strong>en</strong>treprises. Dès lors, les responsables <strong>de</strong> ressourceshumaines doiv<strong>en</strong>t déterminer le type <strong>de</strong> personnalisation dont ils ont besoin. Pour cela,l’appropriation par la <strong>GRH</strong> <strong>de</strong> la taxinomie <strong><strong>de</strong>s</strong> stratégies <strong>de</strong> personnalisation <strong>de</strong> Gilmore etPine peut apporter un outil d’ai<strong>de</strong> à la décision pour <strong><strong>de</strong>s</strong> managers souhaitant insufflerdavantage <strong>de</strong> personnalisation dans leurs relations <strong>de</strong> travail.2.2. Appropriation <strong>de</strong> la taxinomie <strong><strong>de</strong>s</strong> stratégies <strong>de</strong> personnalisation<strong>de</strong> Gilmore et PineCette évolution vers une prise <strong>en</strong> compte <strong><strong>de</strong>s</strong> att<strong>en</strong>tes <strong>de</strong> chaque individu (« markets of one »selon Gilmore et Pine, 2001) existait donc <strong>en</strong> <strong>marketing</strong> avant qu’elle ne soit prise <strong>en</strong> compte<strong>en</strong> <strong>GRH</strong>. Ainsi, certains <strong>outils</strong> <strong>de</strong> <strong>marketing</strong> appliqués jusque là aux seuls cli<strong>en</strong>ts peuv<strong>en</strong>t êtreét<strong>en</strong>dus aux employés qui ne souhait<strong>en</strong>t plus laisser les autres déci<strong>de</strong>r à leur place. Lapersonnalisation <strong>de</strong> la gestion <strong><strong>de</strong>s</strong> ressources humaines peut donc constituer une solutionpermettant <strong>de</strong> répondre à la diversité croissante <strong><strong>de</strong>s</strong> att<strong>en</strong>tes <strong><strong>de</strong>s</strong> salariés.13
Cep<strong>en</strong>dant, elle peut être source <strong>de</strong> complexité et <strong>de</strong> coûts pour les <strong>en</strong>treprises. Dès lors, lesresponsables <strong>de</strong> ressources humaines doiv<strong>en</strong>t déterminer le type <strong>de</strong> personnalisation dont ilsont besoin. Dans ce cadre, la taxinomie <strong><strong>de</strong>s</strong> stratégies <strong>de</strong> personnalisation développée parGilmore et Pine (1997) <strong>en</strong> <strong>marketing</strong> semble possé<strong>de</strong>r un intérêt non négligeable. Elle permet<strong>en</strong> effet d’amorcer une réflexion sur le sujet. Notre propos consistera ainsi à adapter cettetaxinomie à la gestion <strong><strong>de</strong>s</strong> ressources humaines.Gilmore et Pine (1997) propos<strong>en</strong>t une matrice repr<strong>en</strong>ant les différ<strong>en</strong>tes stratégies <strong>de</strong>personnalisation existantes <strong>en</strong> <strong>marketing</strong>, suivant <strong>de</strong>ux axes :- Le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> personnalisation <strong>de</strong> l’offre,- Le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> personnalisation <strong>de</strong> la représ<strong>en</strong>tation, c’est-à-dire du « cont<strong>en</strong>u social <strong>de</strong>la communication » (Salerno, 2001) ou <strong>de</strong> tout autre élém<strong>en</strong>t périphérique.De cela découl<strong>en</strong>t quatre stratégies pouvant être utilisées conjointem<strong>en</strong>t par les <strong>en</strong>treprises:- La personnalisation collaborative, qui correspond à un co-<strong><strong>de</strong>s</strong>ign du produit par leconsommateur,- La personnalisation adaptative qui offre un produit standard, mais personnalisable par leconsommateur lui-même après l’achat,- La personnalisation cosmétique qui permet <strong>de</strong> prés<strong>en</strong>ter un produit standard <strong>de</strong> manièrediffér<strong>en</strong>te à différ<strong>en</strong>ts consommateurs,- la personnalisation transpar<strong>en</strong>te, procurant à chaque individu <strong><strong>de</strong>s</strong> bi<strong>en</strong>s et servicesuniques sans qu’il ne sache explicitem<strong>en</strong>t que ceux-ci ont été personnalisés pour lui.A l’instar <strong>de</strong> cette taxinomie, nous pouvons i<strong>de</strong>ntifier <strong>de</strong>ux dim<strong>en</strong>sions <strong>de</strong> la personnalisation<strong>de</strong> la <strong>GRH</strong> : la personnalisation distributive et la personnalisation procédurale. Les concepts<strong>de</strong> personnalisation distributive et procédurale sont issus <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>ux dim<strong>en</strong>sions <strong>de</strong> la justiceorganisationnelle : la justice distributive et la justice procédurale (Gre<strong>en</strong>berg, 1987, 1990).La personnalisation distributive fait référ<strong>en</strong>ce à la personnalisation <strong>en</strong> termes <strong>de</strong> cont<strong>en</strong>u,alors que la personnalisation procédurale fait référ<strong>en</strong>ce à la personnalisation <strong>en</strong> termes <strong>de</strong>prés<strong>en</strong>tation. C’est la distinction classique <strong>en</strong>tre la fin et les moy<strong>en</strong>s (Swe<strong>en</strong>ey et McFarlin,1993). En effet, la personnalisation peut concerner tous les domaines <strong>de</strong> la <strong>GRH</strong> : larémunération globale, la gestion <strong><strong>de</strong>s</strong> carrières et <strong><strong>de</strong>s</strong> compét<strong>en</strong>ces, la formation, la maîtrise dutemps, mais égalem<strong>en</strong>t l’information et la communication (Peretti, 2005a).14
Sur ces <strong>de</strong>ux dim<strong>en</strong>sions, la taxinomie distingue selon que le « produit » est modifié etpersonnalisé par l'<strong>en</strong>treprise ou non avant d'être offert aux salariés. Gilmore et Pine (1997)propos<strong>en</strong>t ainsi <strong>de</strong>ux modalités : « changem<strong>en</strong>t » et « pas <strong>de</strong> changem<strong>en</strong>t ».Par conséqu<strong>en</strong>t, la taxinomie <strong><strong>de</strong>s</strong> stratégies <strong>de</strong> personnalisation peut se prés<strong>en</strong>ter comme suit(figure 2).Figure 2 : Taxinomie <strong><strong>de</strong>s</strong> stratégies <strong>de</strong> personnalisation <strong>de</strong> la <strong>GRH</strong>Changem<strong>en</strong>tTranspar<strong>en</strong>teCollaborativePersonnalisationdistributivePas <strong>de</strong>changem<strong>en</strong>tAdaptativeCosmétiquePas <strong>de</strong>changem<strong>en</strong>tChangem<strong>en</strong>tPersonnalisation procéduraleQuatre stratégies <strong>de</strong> personnalisation <strong>de</strong> la gestion <strong><strong>de</strong>s</strong> ressources humaines peuv<strong>en</strong>t êtremises <strong>en</strong> évi<strong>de</strong>nce :La personnalisation collaborative : l’<strong>en</strong>treprise n’offre pas les mêmes « produits » àl’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong> ses salariés. La pratique RH est personnalisée conjointem<strong>en</strong>t par l’<strong>en</strong>treprise etles salariés. L’<strong>en</strong>treprise ai<strong>de</strong> ses salariés à exprimer leurs besoins. Ils conçoiv<strong>en</strong>tconjointem<strong>en</strong>t l’offre précise la plus adaptée.Par exemple, la participation du salarié dans l'élaboration du plan individuel <strong>de</strong> formation(PIF) est une forme <strong>de</strong> personnalisation collaborative. L'<strong>en</strong>treprise et le salarié personnalis<strong>en</strong>tconjointem<strong>en</strong>t les perspectives <strong>de</strong> formation <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier.Cette approche est particulièrem<strong>en</strong>t appropriée pour <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>en</strong>treprises dont les salariés ont unniveau hiérarchique et un niveau d'expertise suffisants pour a) pouvoir exprimer leurspréfér<strong>en</strong>ces et b) permettre une collaboration équilibrée. La personnalisation collaborative15
peut égalem<strong>en</strong>t permettre à l'<strong>en</strong>treprise d'ai<strong>de</strong>r les salariés à effectuer leur choix parmi ungrand nombre d'options.La personnalisation adaptative : l’<strong>en</strong>treprise offre les mêmes « produits » à l’<strong>en</strong>semble <strong><strong>de</strong>s</strong>es salariés, mais ces <strong>de</strong>rniers peuv<strong>en</strong>t les adapter par la suite à leurs besoins. Chaque salariépeut ainsi personnaliser les pratiques RH proposées par l’<strong>en</strong>treprise.La personnalisation adaptative peut concerner les horaires individualisés qui permett<strong>en</strong>t ausalarié <strong>de</strong> choisir chaque jour ses heures d’arrivée et <strong>de</strong> départ dans le cadre <strong>de</strong> plagesmobiles (Peretti, 2005a). Cette pratique RH est offerte <strong>de</strong> manière standardisée à l'<strong>en</strong>semble<strong><strong>de</strong>s</strong> salariés, mais elle permet une gran<strong>de</strong> discrétion individuelle sur le mom<strong>en</strong>t où ces heuressont effectuées.La personnalisation adaptative paraît spécialem<strong>en</strong>t adaptée pour <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>en</strong>treprises dont lessalariés souhait<strong>en</strong>t une plus gran<strong>de</strong> autonomie afin <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre leur vie davantage <strong>en</strong> charge et<strong>de</strong> la planifier <strong>de</strong> manière stratégique.La personnalisation cosmétique : l’<strong>en</strong>treprise offre les mêmes « produits » à l’<strong>en</strong>semble <strong><strong>de</strong>s</strong>es salariés, mais les leur prés<strong>en</strong>te <strong>de</strong> manière différ<strong>en</strong>te. La personnalisation est donc icidavantage procédurale que distributive.La personnalisation cosmétique pourra concerner par exemple les courriers adressés auxsalariés. Certaines <strong>en</strong>treprises utilis<strong>en</strong>t à ce titre <strong><strong>de</strong>s</strong> techniques du <strong>marketing</strong> direct <strong>en</strong>personnalisant les e-mails collectifs par l'ajout du nom <strong>de</strong> chaque salarié <strong>en</strong> <strong>en</strong>tête.Ce type <strong>de</strong> personnalisation est approprié pour <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>en</strong>treprises dont les pratiques RH nepeuv<strong>en</strong>t pas être personnalisées. En outre, elle est la plus « économique » à mettre <strong>en</strong> œuvre.Il convi<strong>en</strong>t toutefois d’étudier dans quelle mesure ce type <strong>de</strong> personnalisation accroît la valeurperçue par le salarié, et <strong>de</strong> ce fait sa satisfaction. Des recherches sur le sujet sembl<strong>en</strong>tnécessaires <strong>en</strong> <strong>GRH</strong>.La personnalisation transpar<strong>en</strong>te : l’<strong>en</strong>treprise offre à chaque salarié un « produit » unique.Cep<strong>en</strong>dant, il n'a pas explicitem<strong>en</strong>t consci<strong>en</strong>ce <strong>de</strong> cette personnalisation. Le salarién’intervi<strong>en</strong>t pas dans le processus <strong>de</strong> personnalisation, si ce n’est <strong>en</strong> répondantoccasionnellem<strong>en</strong>t à <strong><strong>de</strong>s</strong> étu<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> préfér<strong>en</strong>ce.16
Les pratiques <strong>de</strong> segm<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> la <strong>GRH</strong> peuv<strong>en</strong>t être considérées comme <strong><strong>de</strong>s</strong> stratégies <strong>de</strong>personnalisation transpar<strong>en</strong>te. En effet, l’<strong>en</strong>treprise s’appuie sur les résultats d’étu<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong>préfér<strong>en</strong>ces <strong><strong>de</strong>s</strong> salariés ou sur <strong><strong>de</strong>s</strong> critères a priori (position hiérarchique, nature du contrat<strong>de</strong> travail, nationalité, sexe) pour proposer <strong>en</strong>suite <strong><strong>de</strong>s</strong> pratiques RH adaptées à chaquesegm<strong>en</strong>t (Igal<strong>en</strong>s, 1997).Cette approche sera pertin<strong>en</strong>te (a) lorsque les att<strong>en</strong>tes spécifiques <strong><strong>de</strong>s</strong> différ<strong>en</strong>ts segm<strong>en</strong>tspeuv<strong>en</strong>t être prédites a priori ou inférées d'étu<strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>de</strong> préfér<strong>en</strong>ces m<strong>en</strong>ées auprès <strong><strong>de</strong>s</strong> salariés,et (b) lorsque ceux-ci ne peuv<strong>en</strong>t ou ne souhait<strong>en</strong>t pas formuler leurs besoins explicitem<strong>en</strong>t et<strong>de</strong> manière répétitive. Nous nous rapprochons ainsi du <strong>marketing</strong> one-to-one (Peppers etRogers, 1993) dont l’idée majeure consiste à minimiser le niveau <strong>de</strong> participation du cli<strong>en</strong>t,<strong>en</strong> créant avec lui une relation d’appr<strong>en</strong>tissage, et <strong>en</strong> mémorisant ses préfér<strong>en</strong>ces.La transposition à la gestion <strong><strong>de</strong>s</strong> ressources humaines <strong>de</strong> la taxinomie <strong><strong>de</strong>s</strong> stratégies <strong>de</strong>personnalisation <strong>de</strong> Gilmore et Pine (1997) prés<strong>en</strong>te l'intérêt <strong>de</strong> proposer quatre types <strong>de</strong>personnalisation différ<strong>en</strong>ts selon les besoins <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>en</strong>treprises et <strong>de</strong> leurs salariés.En effet, les <strong>en</strong>treprises n'ont pas les mêmes besoins <strong>en</strong> matière <strong>de</strong> personnalisation. Cerdin etal. (2004) ont proposé une typologie <strong><strong>de</strong>s</strong> att<strong>en</strong>tes <strong><strong>de</strong>s</strong> salariés <strong>en</strong> matière <strong>de</strong> personnalisation etd'espaces <strong>de</strong> choix. Celle-ci montre bi<strong>en</strong> la diversité <strong><strong>de</strong>s</strong> att<strong>en</strong>tes <strong>en</strong> fonction <strong>de</strong> diversescaractéristiques individuelles (âge, sexe, conflit travail-famille perçu, niveau <strong>de</strong>qualification…). Il serait <strong>en</strong> conséqu<strong>en</strong>ce intéressant d’étudier l’impact <strong>de</strong> différ<strong>en</strong>tesvariables individuelles sur la valeur perçue <strong><strong>de</strong>s</strong> stratégies <strong>de</strong> personnalisation mises <strong>en</strong>évi<strong>de</strong>nce.Dès lors, le manager <strong><strong>de</strong>s</strong> ressources humaines qui souhaite proposer une gestion <strong><strong>de</strong>s</strong>ressources humaines davantage personnalisée à ses salariés <strong>de</strong>vra au préalable se poser laquestion du type <strong>de</strong> personnalisation correspondant à son <strong>en</strong>treprise et à ses salariés. Il peutégalem<strong>en</strong>t être possible pour une <strong>en</strong>treprise <strong>de</strong> combiner <strong>de</strong>ux ou plusieurs approches <strong>de</strong>personnalisation.17
ConclusionCette communication avait pour objectif (a) d’am<strong>en</strong>er une réflexion sur les possibilitésd’appropriation d’<strong>outils</strong> <strong>marketing</strong> <strong>en</strong> gestion <strong><strong>de</strong>s</strong> ressources humaines, et (b) <strong>de</strong> proposer latransposition d’un outil permettant <strong>de</strong> déterminer le type <strong>de</strong> personnalisation à proposer à ses« publics-cibles » : la taxinomie <strong><strong>de</strong>s</strong> stratégies <strong>de</strong> personnalisation <strong>de</strong> Gilmore et Pine (1997).Ainsi, nous avons pu montrer que l’évolution <strong>de</strong> la pratique et du concept même <strong>de</strong> <strong>marketing</strong>r<strong>en</strong><strong>de</strong>nt cette discipline, et par ext<strong>en</strong>sion ses <strong>outils</strong>, appropriables <strong>en</strong> gestion <strong><strong>de</strong>s</strong> ressourceshumaines. De manière plus spécifique, nous nous sommes intéressés à la fidélisation <strong><strong>de</strong>s</strong>parties pr<strong>en</strong>antes, et avons prés<strong>en</strong>té (a) l’intérêt pour une organisation <strong>de</strong> fidéliser ses salariéset (b) les limites <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>outils</strong> <strong>de</strong> fidélisation existants <strong>en</strong> <strong>GRH</strong>. Ceci légitime le recours auxtechniques <strong>de</strong> fidélisation <strong>marketing</strong>. La personnalisation <strong>de</strong> l’offre et/ou du cont<strong>en</strong>u social<strong><strong>de</strong>s</strong> communications est à ce titre largem<strong>en</strong>t utilisée <strong>en</strong> <strong>marketing</strong>. Aussi, il semble intéressantpour la <strong>GRH</strong> d’amorcer une réflexion sur le type <strong>de</strong> personnalisation à offrir aux salariés dansleur milieu <strong>de</strong> travail. Nous avons adapté pour cela la taxinomie <strong><strong>de</strong>s</strong> stratégies <strong>de</strong>personnalisation <strong>de</strong> masse à la gestion <strong><strong>de</strong>s</strong> ressources humaines.En conséqu<strong>en</strong>ce, notre communication prés<strong>en</strong>te plusieurs apports théoriques :- Une justification <strong>de</strong> la possibilité d’appropriation <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>outils</strong> <strong>marketing</strong> par la <strong>GRH</strong>, àl’ai<strong>de</strong> d’une prés<strong>en</strong>tation <strong>de</strong> l’évolution du <strong>marketing</strong>,- Une proposition <strong>de</strong> définition d’un <strong>marketing</strong> <strong><strong>de</strong>s</strong> ressources humaines, basée sur cettediscussion,- Une transposition d’un outil <strong>marketing</strong> <strong>en</strong> <strong>GRH</strong>, à savoir une taxinomie <strong><strong>de</strong>s</strong> stratégies <strong>de</strong>personnalisation.Par ailleurs, les possibilités <strong>de</strong> fertilisation croisée <strong>en</strong>tre le <strong>marketing</strong> et la <strong>GRH</strong> paraiss<strong>en</strong>tinnombrables, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> li<strong>en</strong> avec le second objectif possible d’un <strong>marketing</strong> RH : lerecrutem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> salariés. A ce titre, il pourrait être intéressant pour les chercheurs <strong>en</strong>ressources humaines <strong>de</strong> s’approprier le concept <strong>de</strong> marque, ainsi que certains <strong>outils</strong> utilisésafin <strong>de</strong> concevoir <strong><strong>de</strong>s</strong> marques fortes. Bâtir une véritable « image employeur », basée sur <strong><strong>de</strong>s</strong>associations favorables, uniques et fortes (Keller, 1993) pourrait permettre <strong>de</strong> séduire lessalariés pot<strong>en</strong>tiels, mais égalem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> favoriser l’implication organisationnelle.18
De manière plus générale, cette communication permet d’apporter <strong><strong>de</strong>s</strong> élém<strong>en</strong>ts <strong>de</strong> réflexionsur la problématique <strong>de</strong> l’appropriation <strong><strong>de</strong>s</strong> <strong>outils</strong> <strong>de</strong> gestion.Elle montre d’une part la fertilité <strong>de</strong> l’ « appropriation sci<strong>en</strong>tifique » (<strong>de</strong> Vaujany et al.,2006). Ici, l’appropriation a lieu du domaine du <strong>marketing</strong> vers celui <strong>de</strong> la gestion <strong><strong>de</strong>s</strong>ressources humaines. Néanmoins, dans bi<strong>en</strong> d’autres cas, elle existe <strong>en</strong> s<strong>en</strong>s inverse. Goudarzi(2005) s’est par exemple appuyé sur le concept <strong>de</strong> « socialisation organisationnelle » dusalarié développé <strong>en</strong> <strong>GRH</strong> afin d’<strong>en</strong> proposer une définition pertin<strong>en</strong>te pour le <strong>marketing</strong>.D’autre part, elle permet d’<strong>en</strong>tamer une réflexion sur la manière <strong>de</strong> faciliter le processusd’appropriation. De manière prioritaire, il convi<strong>en</strong>drait d’employer <strong><strong>de</strong>s</strong> terminologiescommunes dans les différ<strong>en</strong>tes disciplines dès lors que l’on s’intéresse aux mêmes concepts.Ne serait-ce que pour parler du « <strong>marketing</strong> RH » que nous v<strong>en</strong>ons <strong>de</strong> définir, plusieursvocables sont utilisés, notamm<strong>en</strong>t celui <strong>de</strong> <strong>marketing</strong> social qui revêt un s<strong>en</strong>s différ<strong>en</strong>t <strong>en</strong><strong>marketing</strong>.Enfin, la majorité <strong><strong>de</strong>s</strong> confér<strong>en</strong>ces et journées <strong>de</strong> recherche organisées <strong>en</strong> sci<strong>en</strong>ces <strong>de</strong> gestionrest<strong>en</strong>t malheureusem<strong>en</strong>t trop souv<strong>en</strong>t cantonnées à une sous-discipline. Le développem<strong>en</strong>t<strong><strong>de</strong>s</strong> journées <strong>de</strong> recherche transversales permettrait une appropriation plus aisée <strong><strong>de</strong>s</strong> conceptsd’une discipline à l’autre.BibliographieAAKER D.A. (1991), Managing brand equity: capitalizing on the value of a brand name,New York, NY : The Free Press.ARGYRIS C. (1960), Un<strong>de</strong>rstanding Organizational Behavior, Dorsey, Homewood, Illinois.ARVEILLER D. (2000), « La fidélisation <strong><strong>de</strong>s</strong> salariés : une t<strong>en</strong>tative <strong>de</strong> réponse à la pénurie<strong>de</strong> main d’œuvre », Les Cahiers du DRH, Editions Lamy, p.36.BAGOZZI R.P. (1975), « Marketing as exchange », Journal of Marketing, vol. 39, p.32-39.BEFFA J.-L. BOYER R., TOUFFUT J-P., (1999), « Les relations salariales <strong>en</strong> France : Etat,<strong>en</strong>treprise, marchés financiers », Notes <strong>de</strong> la Fondation Saint-Simon.BOUCHIKHI H., KIMBERLY J. R. (1999), « L’<strong>en</strong>treprise à la carte : un nouveau paradigme<strong>de</strong> gestion pour le XXI e siècle », Revue Internationale <strong>de</strong> Gestion, vol. 24, n°3, p.114-121.19
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