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Guide phytomieux - Chambre d'agriculture

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SommaireSommaireMaîtriser les risques avant le traitementPages 2 à 11Page 12Page 13Pages 14, 15Pages 16, 17Transporter et stocker dans de bonnes conditionsGérer les stocks et les produits non utilisablesLire attentivement l’étiquetteRemplir le pulvérisateur en toute sécuritéEliminer proprement les emballages videsPulvériser la juste dose, au bon endroit, au bon momentPages 18, 19Pages 20 à 22Page 23Pages 24, 25Pages 26, 27Page 28Page 29Disposer d’un matériel bien équipéEntretenir le matérielObserver les parcelles - outils d’aide à la décisionRespecter les conditions météorologiquesIdentifier les zones sensibles et adapter ses pratiquesRincer la cuve et les rampes au champMettre en œuvre des techniques alternativesMaîtriser les risques après le traitementPages 30 à 33Pages 34, 35Aménager une aire de lavage du pulvérisateurProtéger sa santé et celle de son entourageAssurer la traçabilité des pratiquesPage 36Page 37Pages 38, 39AdressesPage 40Enregistrer ses traitementsCommercialiser des produits conformes aux LMRSécurité alimentaire, environnementAdresses


Maîtriser les risques avant le traitementQuestions pratiquesAu-delà des considérations réglementaires, il est souhaitable que le local soit sec, hors-gel et à l’abri desfortes chaleurs. En effet, les températures extrêmes et l’humidité risquent de diminuer l’efficacité du produitmal stocké, voire d’en rendre l’utilisation impossible. Des caillebotis en béton permettent d’isoler les sacs del’humidité du sol. Pensez à l’installer à proximité de l’aire de remplissage, pour vous simplifier le travail et éviterles risques de renversement accidentel.Eviter les fuitesSi des travaux sont prévus dans le local, l’aménagement d’une rétention pour contenir les écoulementsaccidentels est souhaitable. Il existe deux manières de prévoir cette rétention :● pour contenir les fuites accidentelles d’un bidon, une rétention peut être prévue sous les étagères(bacs plastiques ou inox). Certaines palettes font également rétention pour les poudres. Cependant,ce cas de figure ne permet pas de récupérer le contenu d’un bidon renversé dans le local.● La deuxième solution consiste à aménager une rétention dans le fond du local : c’est-à-dire couler unbéton légèrement en pente vers le fond du local, faire monter ce béton sur la hauteur d’une plintheen bas des murs à l’entrée. Le béton peut ensuite être rendu étanche par une résine ou une peintureépoxy.Des matériaux absorbants (sable, vermiculite...) seront entreposés dans le local, ainsi qu’un seau et une pelleidentifiés “phyto”. Lorsque les matériaux ont servi à absorber un écoulement, ils doivent être stockés dans unfût étanche et éliminés comme les produits non utilisables.Question de sécuritéPour limiter les risques d’incendie, il convient d’être vigilant sur le respect des normes électriques (C 15-100)dans le local. De même, tout élément en bois (plafond, porte, étagères...) doit être évité. L’isolation seraréalisée avec des matériaux incombustibles de classes A, B ou C (anciennement M0, M1) de type polystyrèneextrudé, laine de verre, laine de roche... La porte d’entrée s’ouvrira sur l’extérieur. Le local doit être identifiépour faciliter l’intervention des pompiers si nécessaire. Un extincteur à poudre et un point d’eau seront tenusà proximité, à l’extérieur du local. Dans la mesure du possible, éviter l’implantation du local à proximitéimmédiate de la cuve à fioul, des points d’eau (forage, cours d’eau), du stockage des huiles et des denréesalimentaires.Faire le bon choixPour aider l’agriculteur dans ses aménagements, quatre plans et devis type ont été réalisés à titre indicatif.Ils seront modulés en fonction des besoins de l’exploitation. Notons bien que ces aménagements vont audelàdes strictes exigences réglementaires. Ils ont plutôt comme objectif d’inscrire un investissement dansla durabilité et le bon sens pratique pour l’exploitant. Des solutions clé en main existent également sur lemarché. Elles présentent l’avantage d’être mobiles. Avant d’arrêter son choix, il convient de s’assurer que lesexigences réglementaires sont bien respectées (cf. paragraphe « Que dit la loi ») et d’opter pour le meilleurrapport qualité / prix. En l’absence de salariés, de main d’œuvre familiale ou de cahier des charges spécifique,une armoire ventilée, fermée à clef peut suffire.3


4Maîtriser les risques avant le traitementTransporter et stocker ses produitsEXPLOITATION TYPE POLYCULTURE-ELEVAGEAMENAGEMENT


Maîtriser les risques avant le traitementdans de bonnes conditions (suite)d’un bâtiment existant pour le stockagede produits phytosanitairesDESIGNATION U QTE PU (HT)en €PX TOT (HT) en €Auto Entr Auto EntrSOUS-ŒUVRE : MASSIFS ET FONDATIONS 386,50 616DALLE DE BETON ARMEE EP 0.14 AVEC JOINTS DE DILATATION+EPOXY M2 10 10,67 18,29 106,7 182,90CAILLEBOTIS DE LARGEUR 1.50 OU 1.66 EP 0.20 M2 1 33,54 33,54 33,54 33,54ISOLATION, PROTECTION 442 646,30ISOLATION DE LA SOUS TOITURE A K = 0.30 M2 12 11,43 18,29 137,2 219,50ISOLATION ET PROTECTION PAROIS VERTICALES M2 20 15,24 21,34 304,8 426,80VOLETS D’ENTREES ET SORTIES D’AIR 170 265VOLETS D’ENTREE ET DE SORTIE D’AIR ISOLES M2 1 121,96 182,94 121,96 182,94PERSIENNES DE PROTECTION POUR LES VOLETS M2 1 45,73 76,22 45,73 76,22PORTES 45,72 91,47PORTE D’ENTREE EXTERIEURE AVEC ETANCHEITE ET ISOLEE M2 3 15,24 30,49 45,72 91,47EQUIPEMENTS DE VENTILATION ET REGULATION 91,47 137,2EXTRACTEUR D’AIR U 1 91,47 137,20 91,47 137,2DIVERS 564,05 640,28CHAUFFAGE HORS GEL U 1 152,45 152,45 152,45 152,45EXTINCTEUR U 1 76,22 76,22 76,22 76,22ETAGERES METALLIQUES U 2 91,47 91,47 182,94 182,94ELECTRICITE U 1 76,22 152,45 76,22 152,45Devis estimatif, donné à titre indicatif,à faire valider par une entreprise, sousréserve d’évolution des prix des matériauxet de la main d’œuvre.ARMOIRE U 1 76,22 76,22 76,22 76,22Deux possibilités ont été étudiées. Soitl’agriculteur achète les matériaux et effectuele travail ; dans ce cas, il s’agit du prix “auto”construction, soit il fait appel à l’entreprise“entr”TOTAL HT AUTO = 1451,17 € (9.519 FF)TOTAL HT ENTR = 1990,85 € (13.060 FF)L’aménagement ou la création d’un local de stockage des produits phytosanitairesdépend avant tout des besoins de l’utilisateur. Cette série d’études tente d’évaluerau mieux les besoins des exploitations selon leur activité et d’y répondre.Cependant, l’agriculteur qui bâtit son projet évaluera ses propres besoins etchoisira la fiche qui lui correspond le mieux. Dans tous les cas, le local doitrespecter la réglementation. Mais, la plupart du temps, l’utilisateur sera amenéà dépasser ce cadre pour son confort d’utilisation, la sécurité des personnes quimanipulent les produits et la protection de l’environnement.5


6Maîtriser les risques avant le traitementTransporter et stocker ses produitsEXPLOITATION TYPE GRANDES CULTURESAMENAGEMENT


Maîtriser les risques avant le traitementdans de bonnes conditions (suite)d’un bâtiment existant pour le stockagede produits phytosanitairesDESIGNATION U QTE PU (HT)en €PX TOT (HT) en €Auto Entr Auto EntrSOUS-ŒUVRE : MASSIFS ET FONDATIONS 386,50 616DALLE DE BETON ARMEE EP 0.14 AVEC JOINTS DE DILATATION+EPOXY M2 30 10,65 18,30 319,5 549CAILLEBOTIS DE LARGEUR 1.50 OU 1.66 EP 0.20 M2 2 33,50 33,50 67 67ISOLATION, PROTECTION 762,75 1113,25ISOLATION DE LA SOUS TOITURE A K = 0.30 M2 20 11,45 18,30 229 366ISOLATION ET PROTECTION PAROIS VERTICALES M2 35 15,25 21,35 533,75 747,25VOLETS D’ENTREES ET SORTIES D’AIR 170 265VOLETS D’ENTREE ET DE SORTIE D’AIR ISOLES M2 1 125 185 125 185PERSIENNES DE PROTECTION POUR LES VOLETS M2 1 45 80 45 80PORTES 457,50 670,70PORTE D’ENTREE EXTERIEURE AVEC ETANCHEITE ET ISOLEE M2 6 61 91,45 366 548,70PORTE INTERIEURE ISOLEE M2 2 45,75 61 91,50 122EQUIPEMENTS DE VENTILATION ET REGULATION 152,45 152,45EXTRACTEUR D’AIR U 1 152,45 152,45 152,45 152,45DIVERS 2682,90 3292,60CHAUFFAGE HORS GEL U 1 228,65 228,65 228,65 228,65EXTINCTEUR U 1 76,20 76,20 76,20 76,20ETAGERES METALLIQUES U 6 91,45 91,45 548,70 548,70POSTE DE REMPLISSAGE : DALLE BETON TUYAU POTENCE COMPTEUR U 1 609,8 762,25 609,8 762,25SANITAIRE DOUCHE ET LAVABO + ECOULEMENTS U 1 762,25 1067 762,25 1067GRILLAGE POUR FERMETURE DE L’APPENTI POUR BIDONS VIDES U 1 228,65 304,9 228,65 304,9ELECTRICITE U 1 228,65 304,9 228,65 304,9Deux possibilités ont été étudiées. Soitl’agriculteur achète les matériaux et effectuele travail ; dans ce cas, il s’agit du prix “auto”construction, soit il fait appel à l’entreprise“entr”TOTAL HT AUTO = 4.612,1 € (30.253,40 FF)TOTAL HT ENTR = 6.110 € (40.079 FF)Devis estimatif, donné à titre indicatif,à faire valider par une entreprise, sousréserve d’évolution des prix des matériauxet de la main d’œuvre.7


8Maîtriser les risques avant le traitementTransporter et stocker ses produitsCREATION d’un local de stockage deEXPLOITATION TYPE POLYCULTURE-ELEVAGE


Maîtriser les risques avant le traitementdans de bonnes conditions (suite)produits phytosanitairesDESIGNATION U QTE PU (HT) PX TOT (HT)Auto Entr Auto EntrPRISE EN MAIN DU CHANTIER 0 224,1PRISE DE NIVEAU ET POSE DES CHAISES U 1 0 152,45 0 152,45DECAPAGE DU TERRAIN SUR LA SURFACE DU BATIMENT ET ACCES M3 9 0 4,57 0 41,16SUIVANT EPAISSEURCREUSEMENT DES TRANCHEES POUR FONDATIONS 0.80*0.40 M3 5 0 6,1 0 30,49SOUS-ŒUVRE : MASSIFS ET FONDATIONS 432,96 676,88DALLE DE BETON ARMEE EP 0.14 AVEC JOINTS DEM2 20 10,67 18,29 213,43 365,88DILATATION+EPOXYSEMELLE DE FONDATION EPAISSEUR 0.20 LARGEUR 0.50 M3 2 76,22 121,96 152,45 243,92CAILLEBOTIS DE LARGEUR 1.50 OU 1.66 EP 0.20 M2 2 33,54 33,54 67,08 67,08CHARPENTE, COUVERTURE ET PAROI DU BATIMENT 1143,37 2744BATIMENT A STRUC. METALLIQUE ET PAROIS BETON OU PARPAINGS M2 15 76,22 182,94 1143,37 1524,49ISOLATION, PROTECTION 552,63 807,98ISOLATION DE LA SOUS TOITURE A K = 0.30 M2 15 11,43 18,29 171,51 274,41ISOLATION ET PROTECTION PAROIS VERTICALES M2 25 15,24 21,34 381,12 533,57VOLETS D’ENTREES ET SORTIES D’AIR 167,69 259,16VOLETS D’ENTREE ET DE SORTIE D’AIR ISOLES M2 1 121,96 182,94 121,96 182,94PERSIENNES DE PROTECTION POUR LES VOLETS M2 1 45,73 76,22 45,73 76,22PORTES 396,37 579,31PORTE D’ENTREE EXTERIEURE AVEC ETANCHEITE ET ISOLEE M2 5 60,98 91,47 304,9 457,35PORTE INTERIEURE ISOLEE M2 2 45,73 60,98 91,47 121,96EQUIPEMENTS DE VENTILATION ET REGULATION 152,45 152,45EXTRACTEUR D’AIR U 1 152,45 152,45 152,45 152,45DIVERS 1753,16 2210,51CHAUFFAGE HORS GEL U 1 228,67 228,67 228,67 228,67EXTINCTEUR U 1 76,22 76,22 76,22 76,22ETAGERES METALLIQUES U 5 91,47 91,47 457,35 457,35POSTE DE REMPLISSAGE : DALLE BETON TUYAU POTENCEU 1 304,9 457,35 304,9 457,35COMPTEURSANITAIRE DOUCHE ET LAVABO + ECOULEMENTS U 1 457,35 609,8 457,35 609,8GRILLAGE POUR FERMETURE DE L’APPENTI POUR BIDONS VIDES U 1 152,45 228,67 152,45 228,67ELECTRICITE U 1 76,22 152,45 76,22 152,45Deux possibilités ont été étudiées. Soit l’agriculteurachète les matériaux et effectue le travail ; dans cecas, il s’agit du prix “auto” construction, soit il faitappel à l’entreprise “entr”TOTAL HT AUTO = 4.598,63 € (30.165 FF)TOTAL HT ENT = 7.654,3 € (50.210 FF)Devis estimatif, donné à titre indicatif,à faire valider par une entreprise, sousréserve d’évolution des prix des matériauxet de la main d’œuvre.9


10Maîtriser les risques avant le traitementTransporter et stocker ses produitsCREATION d’un local de stockage deEXPLOITATION TYPE GRANDES CULTURES


Maîtriser les risques avant le traitementdans de bonnes conditions (suite)produits phytosanitairesDESIGNATION U QTE PU (HT) PX TOT (HT)Auto Entr Auto EntrPRISE EN MAIN DU CHANTIER 0 263,74PRISE DE NIVEAU ET POSE DES CHAISES U 1 0 152,45 0 152,45DECAPAGE DU TERRAIN SUR LA SURFACE DU BATIMENT ET M3 15 0 4,57 0 68,6ACCES SUIVANT EPAISSEURCREUSEMENT DES TRANCHEES POUR FONDATIONS 0.80*0.40 M3 7 0 6,1 0 42,69SOUS-ŒUVRE : MASSIFS ET FONDATIONS 702,79 1106,79DALLE DE BETON ARMEE EP 0.14 AVEC JOINTS DEM2 35 10,67 18,29 373,5 640,29DILATATION+EPOXYSEMELLE DE FONDATION EPAISSEUR 0.20 LARGEUR 0.50 M3 3 76,22 121,96 228,67 365,88CAILLEBOTIS DE LARGEUR 1.50 OU 1.66 EP 0.20 M2 3 33,54 33,54 100,62 100,62CHARPENTE, COUVERTURE ET PAROI DU BATIMENT 2286,74 5488,16BATIMENT A STRUCTURE METALLIQUE ET PAROIS BETON OU M2 30 76,22 182,94 2286,74 5488,16PARPAINGSISOLATION, PROTECTION 1029,03 1509,25ISOLATION DE LA SOUS TOITURE A K = 0.30 M2 30 1143 18,29 343,01 548,82ISOLATION ET PROTECTION PAROIS VERTICALES M2 45 15,24 21,34 686,02 960,43VOLETS D’ENTREES ET SORTIES D’AIR 167,69 259,16VOLETS D’ENTREE ET DE SORTIE D’AIR ISOLES M2 1 121,96 182,94 121,96 182,94PERSIENNES DE PROTECTION POUR LES VOLETS M2 1 45,73 76,22 45,73 76,22PORTES 579,31 853,72PORTE D’ENTREE EXTERIEURE AVEC ETANCHEITE ET ISOLEE M2 8 60,98 91,47 487,84 731,76PORTE INTERIEURE ISOLEE M2 2 45,73 60,98 91,47 121,96EQUIPEMENTS DE VENTILATION ET REGULATION 152,45 152,45EXTRACTEUR D’AIR U 1 152,45 152,45 152,45 152,45DIVERS 3247,16 4009,4CHAUFFAGE HORS GEL U 1 228,67 304,9 228,67 304,9EXTINCTEUR U 1 76,22 76,22 76,22 76,22ETAGERES METALLIQUES U 8 91,47 91,47 731,76 731,76POSTE DE REMPLISSAGE : DALLE BETON TUYAU POTENCE U 1 762,25 914,69 762,25 914,69COMPTEURSANITAIRE DOUCHE ET LAVABO + ECOULEMENTS U 1 914,69 1219,59 914,69 1219,59GRILLAGE POUR FERMETURE DE L’APPENTI POUR BIDONS VIDES U 1 304,9 381,12 304,9 381,12ELECTRICITE U 1 228,67 381,12 228,67 381,12TOTAL HT AUTO = 8.165,17 € (53.560 FF)TOTAL HT ENT = 13.642,67€ (89.490 FF)Deux possibilités ont été étudiées. Soitl’agriculteur achète les matériaux et effectuele travail ; dans ce cas, il s’agit du prix “auto”construction, soit il fait appel à l’entreprise“entr”Devis estimatif, donné à titre indicatif,à faire valider par une entreprise, sousréserve d’évolution des prix des matériauxet de la main d’œuvre.11


12Maîtriser les risques avant le traitementGérer les stocks et les produitsnon utilisablesPremier entré, premier sortiUne bonne gestion des stocks passe par un inventaire annuel avant la commande de morte saison. Un bidon,même entamé, peut encore être utilisé sans problème pendant quelques années, s’il a été stocké dans de bonnesconditions, sauf retrait réglementaire. Il convient de terminer les stocks présents sur l’exploitation, si les produitssont encore homologués pour l’usage qu’on veut en faire, avant d’en commander de nouveaux. Cette consignesimple et économique évite la constitution de déchets à faire éliminer.Enfin ne constituez jamais de stock d’un produit qui va être retiré du marché. Généralement, la liste est connuedeux ans à l’avance : une année de délai de commercialisation et une année supplémentaire pour l’utilisation. Pourvous aider :“http://e-phy.agriculture.gouv.fr/wiphy” ou votre conseiller habituelStockés dans de bonnes conditionsDans la mesure du possible, essayez de stocker un minimum de produits en période hivernale. Si toutefois ilreste sur l’exploitation des produits non utilisés, entamés ou non, il faut veiller à les garder dans leur emballaged’origine, bien fermés et à les utiliser en priorité, le moment venu.Le local sera maintenu hors gel par une bonne isolation qui présente le double avantage de les protéger des forteschaleurs en été. Idéalement, la température du local devrait rester entre 2 et 30°C pour préserver la qualité desproduits. Le local ne doit pas être humide, pour la bonne conservation des poudres ou granulés.Rappelons que le local doit être physiquement séparé de l’habitation et du logement des animaux. Même si elleprésente les garanties de mise hors gel, la cave de l’habitation ne doit pas servir de local de stockage des produitsphytosanitaires, d’autant qu’elle sert souvent au stockage de denrées alimentaires !Produits non utilisablesMalgré toutes ces précautions, il peut arriver qu’un reste de produit devienne inutilisable ou que des produitsprovenant d’un tiers soient identifiés comme inutilisables (dans le cas d’une reprise d’exploitation par exemple).Dans ce cas, il convient :● de conserver les produits dans leur emballage d’origine et éventuellement placer dans un sachetplastique étanche tout emballage fuyant ;● de noter sur l’étiquette “PPNU, à détruire” au feutre indélébile ;● de placer ces produits, bien identifiés, isolés des produits utilisables et rassemblés dans uncarton ou une caisse identifiée “à détruire, ne pas utiliser” dans le local de stockage des produitsphytosanitaires ;● de les amener aux collectes organiséespar la filière A.D.I.VALOR ou de les faireéliminer à ses frais par un prestataireagréé (cf. adresses utiles page 41). Dansles deux cas, pensez à demander unjustificatif de leur bonne élimination.Le recours à la filière A.D.I.VALOR doit être réservéexclusivement aux produits qui ne sont plus utilisables.L’élimination des déchets a un coût, qui est imputé auxventes de produits phytosanitaires. Cette filière, conçuepour éliminer proprement les “déchets”, ne peut doncêtre envisagée que comme un ultime recours et ne doitpas devenir un outil au service d’une mauvaise gestiondes stocks, coûteuse pour A.D.I.VALOR et donc pourl’agriculteur.


Maîtriser les risques avant le traitementLire attentivementl’étiquetteAvant de dévisser le bouchon...L’étiquette d’un bidon de produit phytosanitaire vous donne de nombreuses informations indispensables pourbien traiter. Prendre quelques minutes pour la lire avant de sortir le pulvérisateur, c’est s’assurer une meilleureconnaissance du produit utilisé et de ses caractéristiques.Certains emballages se ressemblent particulièrement : des confusions peuvent entraîner de gros dégâts dansles cultures, si par exemple un herbicide est pulvérisé alors qu’on croyait utiliser un fongicide. Avant tout, il estprimordial de toujours garder le produit dans son emballage d’origine pour éviter les erreurs. Bien lire l’étiquetteavant de traiter permet alors d’éviter ces catastrophes.Les informations inscrites sur le bidon sont parfois codées dans un souci de place et de lisibilité. N’hésitez pas àvous renseigner auprès de vos conseillers habituels pour leur en demander la signification.Dessinde bidon de faceAGRO-LABOGraminor®Désherbant antigraminées sélectifSuspension concentrée contenant150 g/l supertopDoses autorisées :- Blé (2 l/ha)- Orge (1,5 l/ha) 5 litresDessinde bidon de dosConditions d’application Précautions d’emploinuméro d’AMMNom et adressedu détenteurPréparation de la bouillieXn12543671089111) Fabricant du produit2) Nom commercial, il est spécifique du produit3) Matière active, le produit peut en contenir une seule ou plusieurs en mélange.Attention à la concentration. Certains produits sont présents à différentesconcentrations sur le marché. Il convient de vérifier que la préconisation dedose corresponde à la concentration du produit utilisé.4) Selon la formulation, les matières actives sont mises en suspension dans dessolvants, ou se présentent sous forme de poudre.Quelques exemples de formulations les plus courantes :EC : Concentré ÉmulsionnableCG : Granulé EncapsuléGR : GranuléSC : Suspension ConcentréeSG : Granulés Solubles dans l’eauWP : Poudre Mouillable5) Domaine d’application6) Doses autorisées selon la culture7) Selon les produits, les conditions optimales d’application peuvent êtretrès différentes. Ces conditions ont une grande influence sur la réussitedu traitement (cf. fiche conditions météorologiques). Ces indications nese trouvent pas toujours portées sur l’étiquette. Dans ce cas, n’hésitez pasà contacter votre conseiller technique pour avoir l’information. Parfois,les périodes idéales d’utilisation du produit sont également indiquées surl’étiquette.8) Le numéro d’AMM permet de vérifier que le produit est homologué enFrance. Rappel : le n° d’AMM français est à 7 chiffres. Si le numéro commencepar B, il s’agit d’un produit belge qui n’est pas utilisable en France, de mêmeque tous les autres produits étrangers.9) Il s’agit de recommandations techniques pour la préparation de la bouillie.10) Comment stocker le produit pour éviter qu’il ne se dégrade (gel...) Que fairedes emballages vides ? Comment gérer les fonds de cuve ? Quelques rappelssimples du Code de Bonnes Pratiques Agricoles sont indiqués en s’adaptantau produit et à ses caractéristiques. Les produits récemment homologuésdisposent également d’une ZNT : Zone Non Traitée, c’est-à-dire la distanceà laquelle le produit ne peut pas être pulvérisé à proximité d’un cours d’eau.La ZNT est variable selon l’usage du produit.11) Symbole de classement et phrases de risque. En liaison avec les symboles etindications de danger, des phrases précisent le mode d’exposition ou la natureparticulière des dangers. Des conseils de prudence indiquent les précautionsà prendre lors du stockage, avant, pendant et après la manipulation, ainsique les mesures d’urgence.13


14Maîtriser les risques avant le traitementRemplir le pulvérisateuren toute sécuritéLe remplissage et le rinçage du pulvérisateur sont deux étapes cruciales à bien organiser pour le confort de travail,la sécurité des personnes et la protection de l’environnement.Sécuriser l’arrivée d’eauSi le remplissage est réalisé directement à partir de l’eau du réseau, d’un forage privé, d’une mare ou d’un coursd’eau, assurez-vous qu’aucun retour de bouillie dans le circuit d’eau ou le milieu ne soit possible. Pour une prisedirecte dans le milieu (pratique déconseillée), le pulvérisateur doit être équipé d’un clapet anti-retour efficace.Pour une prise d’eau directe sur le réseau, l’arrivée d’eau doit également être équipée d’un clapet anti-retourefficace.NB : Les clapets anti-retour réellement efficaces sont onéreux. Par ailleurs, certains systèmes (disconnecteurs àpression réduite contrôlable) dévient les retours d’eau souillée dans le milieu naturel, ce qui n’est pas une solutionsatisfaisante pour l’environnement.La meilleure solution consiste à installer une potence qui évite que le tuyau d’eau ne trempe dans la cuve.La surverse hydraulique est la pluséconomique. Il est recommandé demaintenir, à l’aide d’une potence,le tuyau d’arrivée d’eau à 10 cmdu pulvérisateur. Vous pouvezégalement utiliser un tube plongeur(2 cm de diamètre supplémentairepar rapport au tuyau d’arrivéed’eau).Pensez à utiliser l’eau de pluie ! Les exploitations agricoles disposent souvent de surfaces de toitures importanteset la récupération d’eau de pluie, par souci d’économie, commence à faire des émules. Pour l’utilisation dans lepulvérisateur, il convient de stocker cette eau à l’abri de la lumière de manière à éviter le développement d’alguesqui pourraient boucher les jets. Des filtres doivent être installés en sortie de gouttières et, si possible, en sortiede cuve.


Maîtriser les risques avant le traitementAméliorer le débit de chantierDans les secteurs où le débit d’eau est faible, l’installation d’une réserve d’eau intermédiaire est une bonnesolution pour remplir plus rapidement l’appareil. De plus, cette solution évite les risques de retour de bouilliedans le circuit d’eau. Enfin, pour éviter les débordements, ne la remplissez pas plus que la contenance de la cuvedu pulvérisateur. L’aménagement d’un flotteur (sur le principe de la chasse d’eau) permet d’arrêter le remplissagede la cuve intermédiaire au volume souhaité.Si le tuyau d’arrivée d’eau est en contact avecl’eau de la cuve intermédiaire, il convient del’équiper d’un clapet anti-retour d’extrémité(disconnecteur de type HA : 15 à 40 €)Eviter les débordementsLa plupart des pulvérisateurs est équipée d’une jauge de cuve. Cependant, ce système n’estpas toujours très précis et ne dispense pas d’une surveillance permanente du remplissage.Pour pallier à une minute d’inattention et aux risques de débordement qu’elle comporte,il est possible d’installer, sur l’arrivée d’eau, un volucompteur programmable. Ainsi, l’arrivéed’eau est fermée automatiquement au volume souhaité. Pour les produits qui moussent, lasurveillance reste indispensable ! Le remplissage devrait être effectué sur une aire bétonnée,avec possibilité de contenir les écoulements accidentels. Dans ce cas, il est judicieux d’enfaire une aire de remplissage – lavage (cf. paragraphe aire de lavage). Il existe également desvolucompteurs d’origine sur les pulvérisateurs qui arrêtent automatiquement le remplissage.Avant de préparer la bouillie, n’oubliez pas d’éteindre votre téléphone portable !Protéger sa santéL’introduction du produit dans la cuve lors de la préparation de la bouillieimplique la manipulation de produit concentré et nécessite un maximum demoyens de protection :● des gants en Nitrile (verts) ou en Néoprène (noirs) pour éviter la pénétrationdu produit par la peau,● une combinaison spécifique, étanche et jetable (type Tyvek),● des bottes de sécurité imperméables,● des lunettes spécifiques pour protéger les yeux des éclaboussures,● un masque à cartouche ou jetable, renouvelé régulièrement avec filtres A2P3.Après manipulation, les gants seront rincés, enlevés, retournés et séchés avantde prendre le volant du tracteur. Mieux vaut prévoir de les ranger dans la cabine du tracteur pendant le traitementen cas d’intervention nécessaire au champ (buse bouchée...).Pour rester efficaces, ces équipements ne doivent jamais être rangésdans le local de stockage des produits phytosanitaires.15


16Maîtriser les risques avant le traitementEliminer proprementles emballages videsRincer lors du remplissageDès qu’un emballage plastique est vide, au moment de la préparation dela bouillie, il convient de le rincer. Ainsi, les eaux de rinçage sont dirigéesdans la cuve et rejoignent la bouillie. Ceci représente une économiede produit tout en protégeant l’environnement. Ensuite, les emballagesseront retournés pour égoutter. Un système simple consiste à installerun râteau retourné et de faire égoutter les bidons sur les dents.Pour les sacs de poudre ou cartons de granulés, les emballages serontvidés au mieux dans la cuve du pulvérisateur.Eliminer les emballagesDepuis 2000, la filière A.D.I.VALOR (Agriculteurs, Distributeurs etIndustriels pour la Valorisation des déchets agricoles) s’est mise en placedans la région Nord – Pas-de-Calais. Le principe est le suivant :● les agriculteurs conditionnent et amènent leurs emballagesvides chez un distributeur participant à l’opération,● le distributeur réceptionne, regroupe et stocke les emballagesen attendant l’élimination,● ADIVALOR finance le transport et l’élimination des déchetsdepuis les centres de regroupement,● la <strong>Chambre</strong> Régionale d’Agriculture coordonne l’opération etorganise la communication auprès des agriculteurs.Les autres utilisateurs professionnels sont également conviés à la collecte.La FREDON relaye la communication auprès de ce public, en partenariatavec l’Association des Maires du Nord et du Pas-de-Calais, l’Union desEntrepreneurs du Paysage Nord Pas-de-Calais et le SRPV Nord Pas-de-Calais.Les emballages plastiques vides de moins de 25 litresBien rincés et débouchés, les emballages plastiques vides doivent êtrestockés dans des grands sacs étanches et transparents, adaptés à lacollecte. Ces sacs sont disponibles auprès des distributeurs participantà l’opération. Le premier est facturé mais un sac vide gratuit est remis àchaque apport d’un sac plein à la collecte.Un porte sac est facilement aménageable sur l’exploitation. Il suffit d’unanneau monté sur un tube et d’un couvercle (à la manière des poubellespubliques). Les bouchons sont stockés à part et amenés à la collectedans un petit sac poubelle classique. Selon la place disponible dansle local, les emballages vides, conditionnés dans la sache appropriée,peuvent être stockés à l’intérieur ou à l’extérieur du local de stockagedes produits phytosanitaires, à l’abri des intempéries.Les petits emballages sont collectés deux fois par an.Les emballages plastiques vides de 25 à 300 litresAprès rinçage, ils doivent être refermés avec leur bouchon d’origine etamenés sans conditionnement à la collecte.Les emballages souples en contact direct avec le produit(papiers, cartons...)Bien vidés, ils seront pliés et conditionnés en saches transparentes de 500 litres sur l’exploitation puis amenésà la collecte.Les emballages souples et gros emballages plastiques sont collectés une fois par an.


Maîtriser les risques avant le traitementCOLLECTE DES EMBALLAGES VIDESDE PRODUITS PHYTOSANITAIRES (EVPP)Consignes pour le bon déroulement de la collecteACCEPTÉLes bidons vidés, rincés, égouttés.Les sacs de bidons extérieurement et intérieurement propres.Les sacs de bouchons.Les fûts de 25 à 300 L en vrac, vidés, fermés, sans souillures sur les parois.ACCEPTÉ APRÈSCONTRÔLELes sacs salis par de la terre.Les sacs avec de la condensation sur leurs parois.Les sacs avec un peu d’eau claire au fond.Les sacs aux parois abîmées s’il n’y a pas d’écoulement de jus.REFUSÉLes sacs contenant des traces de souillures de produits phytosanitairessur les parois, ou un jus coloré au fond.Les sacs déchirés d’où s’écoulent des jus.Les fûts de plus de 25 L ouverts, fendus, ou avec des coulures de produitsphytosanitaires sur les parois extérieures.● Pourquoi cette sélection est importante ?La manipulation et le transport des EVPP sont plus sûrs et plus simples.Les coûts d’élimination sont diminués.● Que deviennent les bidons ?Ils sont valorisés dans des centres spécialisés par incinération avec récupération d’énergie.Merci de votre collaborationPlus d’information : N° AZUR 0 810 12 18 8517


18Pulvériser la juste dose, au bon endroit, au bon momentDisposer d’un matériel bien équipéChoix du pulvérisateurSi le matériel de pulvérisation est à renouveler, il convient de s’assurer qu’il respecte les normes en vigueur. Audelàdes normes, certains aménagements pratiques d’utilisation permettent à l’agriculteur de travailler dans debonnes conditions.MANOMÈTREJauge deremplissageet cuveIncorporateurde produitsBidonrince-mainsCuve derinçageAntigouttesaux busesClapetanti-retourDirectiveset Normes(EN 907)Il est interdit d’utiliser un manomètre dans lacabine du tracteur ou de l’automoteur si cemanomètre est directement en liaison avecune canalisation de bouillie.Le diamètre du manomètre (hors indicateursélectroniques) doit être supérieur à 10 cmsauf s’il est situé à moins d’un mètre duconducteur. (On tolère alors 6,3 cm).Un trait rouge doit mentionner la pressionmaximale admissible. Le manomètre doit êtreéquipé d’une soupape de sûreté obligatoiresur le pulvé. La pression et le débit maxidoivent être indiqués sur la pompe.Sa présence est obligatoire. Elle doit êtrevisible du point de remplissage et lisibledepuis la cabine du tracteur. Le volumetotal de la cuve doit être supérieur de 5% auvolume nominal.Tout retour gravitaire de la bouillie vers lapompe doit être empêché, afin de limiter leseffets de toute avarie de pompe et permettretoute intervention sur celle-ci sans vidangerla cuve.Sa présence est obligatoire si le trou deremplissage se situe à plus de 1,5 m du sol oud’une plate forme accessible et à plus de 30 cmde l’extérieur de la paroi de la cuve.Un bidon d’eau claire, d’une capacitéminimum de 15 litres est obligatoire. Il estinterdit de réutiliser un emballage ayantcontenu du produit à cet usage.Sa présence obligatoire est prévue dans uneprochaine norme en cours de finalisation.Tout écoulement de bouillie aux buses doitêtre stoppé (inférieur à 2ml / 5 secondes) auplus tard 8 secondes après l’alimentation destronçons de rampeConseilsLe manomètre est un appareil de précision.Il faut le protéger contre le gel ou les chocset vérifier régulièrement sa précision.Le système basé sur le principe du flotteurrépond aux objectifs recherchés : limiter lesrisques de débordement.Une installation cohérente de remplissageest une priorité absolue, afin d’éviter toutretour de bouillie possible dans le réseaud’adduction d’eau. Deux alternatives sontenvisageables : un clapet anti-retour efficaceou une cuve intermédiaire.Le système de rinçage des emballages n’estpas obligatoire mais pratique pour leurbonne élimination.Cet accessoire est indispensable pour serincer les gants, se nettoyer les mains ourincer une buse.Indispensable pour une bonne gestion desfonds de cuve au champ, elle ne doit passervir de cuve d’appoint de bouillie pourterminer la parcelle ! Certains systèmespermettent de piloter le rinçage de la cabine,ce qui est pratique pour l’utilisateur.Le système le plus simple reste l’anti-goutteà membrane.


RampesfrontalesDirectiveset Normes(EN 907)Elles ne sont autorisées que si le pulvérisateurest équipé d’une cabine ou si le point derepère du siège du conducteur est situéà plus d’un mètre au dessus de la hauteurmaxi.ConseilsMême si elles présentent l’avantage de voirles buses depuis le poste de conduite, ilfaut bien réfléchir aux inconvénients avantde choisir ce type d’équipement : rouler surla surface traitée, équiper la cabine d’unefiltration efficace et infaillible... !Repliage dela rampeLa rampe ne doit pas s’élever à plus de4 mètres au moment du repliage.● Mécanique : des poignées doivent êtreplacées sur la rampe à plus de 30 cm detoute articulation et ne pas nécessiterplus de 250 Nm● Hydraulique : les commandes doiventêtre à action maintenue. Un systèmed’arrêt doit être prévu.Protection desturbines et arbrestournantsPlaquesignalétiqueStabilité del’appareilNoticed’instructionTout arbre tournant doit être protégé. Lesprotège-cardans doivent être en parfaitétat et bloqués en rotation par une chaîne.Les turbines doivent être protégées contrel’aspiration ou le refoulement de tout corpsétranger.Présence obligatoire avec les mentionssuivantes :● Nom et adresse du fabricant● Année de construction● Type et série, n° série● Pression admissible● Masse à vide● Poids total admissible● Régime prise de force et sens de rotationL’appareil dételé doit rester stable jusqu’àune pente de 8,5° dans toutes les directions,que la cuve soit pleine ou vide.Sur la notice, il faut en particulier trouver :● les procédures de remise en service de lamachine après hivernage,● les méthodes de réglage de la pression,● les réglages à réaliser pour l’emploi dedifférentes buses,● la procédure à suivre pour le remisagede l’appareil, ainsi que toutes lesrecommandations pour la sécurité.L’entraînement de la turbine doit pouvoir sedissocier aisément de celui de la pompe.En plus, il doit être écrit sur le pulvérisateur :● “Interdiction de pénétrer dans la cuve”.● “Cuve eau claire” pour les systèmes derinçage.● “Risque de contact avec les fils électriques”si un point de la rampe est susceptible dedépasser 4 mètres.19Pulvériser la juste dose, au bon endroit, au bon moment


20Pulvériser la juste dose, au bon endroit, au bon momentEntretenir son matérielRévision du matérielDepuis 1998, un réseau de concessionnaires et d’entrepreneurs a été agréé par la <strong>Chambre</strong> Régionale d’Agriculturepour proposer un testage volontaire du pulvérisateur aux agriculteurs. Depuis, le nombre de pulvérisateurs testésaugmente chaque année, améliorant ainsi la précision de la pulvérisation.Sur le nombre de pulvérisateurs testés, 95% sortent en bon état de la concession mais 30% ont subi des réparations.L’usure des buses, l’imprécision du manomètre et l’état de la rampe sont les points qui nécessitent le plus souventune amélioration.Depuis 1998, une partie du coût du testage est prise en charge par l’Agence de l’Eau Artois-Picardie. Cette aide estassurée pour 2005. Par la suite, il est vraisemblable que le testage devienne obligatoire (prévu au 01/01/2008).Hivernage et remise en serviceOutre le testage du pulvérisateur, il est important de vérifier régulièrement les réglages de son appareil. Leremisage hivernal est la période propice à cette vérification.Un test rapideSi le pulvérisateur n’a pas été récemment testé par un concessionnaire agréé,il convient de s’assurer que l’appareil est toujours bien réglé.Les rampesElles doivent être bien horizontales. L’usure des articulations ou les chocs sont à l’origine des déformations. Celles-cipeuvent être corrigées par les systèmes de rattrapage de jeu présents sur beaucoup d’appareils mais elles nécessitentparfois réparation. En effet, le manque de stabilité de la rampe empêche une répartition homogène du produit surla parcelle. Il faut également surveiller le système de réglage de hauteur de rampe de manière à obtenir une distancerampe-cible optimale (60 cm minimum).Le circuit hydrauliqueAvant la sortie de l’appareil au printemps, il est préférable de remplacer tous les tuyaux défectueux plutôt qued’attendre la panne par éclatement qui entraîne une perte de temps et de produit.Il faut garder à l’esprit que les pliures ou écrasements de tuyaux sont responsables des modifications de débit etretiennent des particules de produits phytosanitaires.Les filtres présents sur les circuits doivent être :● adaptés en taille pour protéger les buses du bouchage● nettoyés aussi souvent que nécessaire● en bon état pour éviter aux particules solides de les contourner.La pompeLa pompe est un organe essentiel du pulvérisateur. L’étanchéité entre sa partie mécanique et le circuit hydrauliquedoit être assurée. Les joints ou membranes sont à changer régulièrement (en fonction de l’agressivité des produits quipassent dans la pompe). Sur les pompes à pistons, l’apparition de gouttes au niveau du trou d’évent témoigne d’unmanque d’étanchéité. Le remplacement des joints défectueux est alors incontournable.La cloche à airAjuster sa pression à 2/3 de la pression d’utilisation.Exemple : pour des traitements réalisés à 3 bars, la cloche à air est ajustée à 2 barsLa protection du cardanVérifier son état. Cet élément est obligatoire sur tout appareil.Les busesElles doivent être disposées à égale distance l’une de l’autre sur la rampe.Le modèle idéal dépend des cultures en place sur l’exploitation.


Utilisez un matériel bien régléMANOMETREprécisionBUSESdébit, écartement, spectreRAMPEsuspension, rectitudeet parallélismeCLOCHE A AIRpression de gonflageCIRCUIT DE pulvérisationfuites, pincement de tuyauxDISPOSITIFde sécuritéétatFILTRESétatmaillage adaptéUn nettoyage sérieuxEn fin de saison, de nombreux produits sont passés dans les circuits et les rinçages à l’eau claire n’ont pastoujours suffi à bien les éliminer. Un nettoyage complet de la tuyauterie au détergent permet d’éviter lesrésidus de produit.Les buses :Elles sont essentielles dans la qualité de la pulvérisation, il est indispensable de les garderprécises par un entretien régulier et de les tester régulièrement.Pour un nettoyage efficace, le rinçage de rampe est une bonne occasion de brosser chaquebuse dans le sens de la fente (la vieille brosse à dents est très adaptée à cet usage).Pour les buses bouchées, l’air comprimé et la soufflette permettent de déboucher l’orificesans le détériorer.A bannir impérativement : l’aiguille ou la pointe de couteau !Anti-gouttes et porte buses :Les anti-gouttes doivent être démontés et nettoyés plusieurs fois par campagne. L’utilisationde poudre entraîne généralement la formation de dépôts conséquents. Le remplacementdes membranes et clapets est indispensable dès que ces pièces sont déformées.Enfin, l’étanchéité des porte buses mérite une attention particulière. Les fixationsbaïonnettes, par exemple, nécessitent des joints en excellent état.21Pulvériser la juste dose, au bon endroit, au bon moment


22Pulvériser la juste dose, au bon endroit, au bon momentEntretenir son matériel (suite)Un graissage généreuxTous les organes articulés du pulvérisateur apprécient un graissage généreux pour l’hiver. Ainsi, le treuil qui permetd’ajuster la hauteur de la rampe, la transmission et les rampes doivent être graissés régulièrement en cours decampagne et tout particulièrement en fin de saison.Le système de suspension est souvent très oxydé, c’est pourquoi un bon nettoyage et un graissage améliorent lastabilité.N’oubliez pas de graisser et d’entretenir les extensions escamotables en bout de rampe qui assurent la protectionen cas d’accrochage.Enfin, le livret d’entretien mentionne les points de graissage de la pompe et le niveau d’huile à respecter.Le circuit hors-gelQuand le pulvérisateur est nettoyé et graissé, l’utilisation de solution antigel est recommandée pour passer l’hiversans mauvaise surprise.Si la pompe est démontée et la tuyauterie bien vidangée, le circuit est normalement hors de danger en cas degel.Dans le cas contraire, il convient d’ajouter une solution antigel dans les tuyaux. Pour 50 litres d’eau, uneconcentration à 35% en antigel protège théoriquement l’appareil jusqu’à des températures de –20°C. Mais encorefaut-il que le produit soit bien réparti dans tout le circuit. Dans la mesure du possible, il est préférable de ne pasexposer le matériel à ces températures extrêmes.Pour bien choisir la solution antigel, il convient de s’assurer qu’elle soit neutre par rapport aux caoutchoucs et auxplastiques. Cette information est normalement précisée sur l’étiquette du produit. Dans le cas contraire, il suffitde s’en informer auprès du fabricant.Avant de repartir aux champsLa solution antigel peut être vidangée sur l’aire de lavage du pulvérisateur si elle est aménagée (cf. aire de lavagepage 30). L’appareil est ensuite rincé à l’eau claire.On reconnaît un bon ouvrier à l’état de ses outils...Faire le tour complet de son pulvérisateur chaque année et l’accompagner d’un testage tous les trois ans, c’estmettre tous les atouts de son côté pour réaliser des traitements précis, économes et favoriser la bonne santé deses cultures.La meilleure observation de la qualité de pulvérisation n’est-elle pas celle de la parcelle traitée ?


Observer ses parcelles et les outilsd’aide à la décisionLe raisonnement des interventions phytosanitaires repose sur l’expérience de l’agriculteur et sur l’utilisationd’outils d’aide à la décision qui sont fonctionnels.Ce raisonnement a pour base de ne traiter que lorsque les seuils de nuisibilité appropriés sont atteints. Ainsi, il estprimordial de quantifier le niveau d’infestation par un ravageur, une maladie ou des adventices.Pour l’aider, des outils de prévision : observations, piégeages, modèles biologiques de prévision, avertissements...existent. Il convient de bien les utiliser.Observations et piégeagesLe premier principe du raisonnement d’une intervention est de savoir déjà si cette intervention est nécessaire ounon pour la culture.● L’observation des parcelles permet de quantifier le niveau d’infestation par un ou plusieurs parasites,qu’il s’agisse de mauvaises herbes, ravageurs ou maladies. L’observation peut être directe (comptage d’unnombre de pucerons, évaluation d’une quantité de maladie,...) ou indirecte (quantification d’une maladielatente avant l’expression des symptômes) par l’utilisation d’outils qui permettent une photographied’une situation à un moment donné (kit de diagnostic par exemple).● Le piégeage des insectes par des pièges sexuels, colorés (cuvette jaune), lumineux, collants, alimentaires,à succion est très utilisé pour compléter l’observation directe de terrain. Ces méthodes constituent unbon moyen de mise en alerte pour le déclenchement d’observations complémentaires pour certainsinsectes alors que pour d’autres ils permettront de révéler un danger immédiat nécessitant uneintervention rapide. Dans tous les cas, le piégeage permet de mettre en évidence les interactions entrele comportement des insectes au stade adulte et les conditions climatiques.PiègechromatiqueStationmétéorologiqueSRPVLes modèles biologiques de prévisionComparativement aux observations et aux piégeages qui donnent une photographie à un instant donné,les modèles (PRESEPT par exemple) constituent un film du phénomène parasitaire. Ils permettent de prévoirapproximativement le niveau de gravité de la maladie y compris lorsque les symptômes ne sont pas encoreapparents (maladie en incubation). Néanmoins, le raisonnement ne doit pas reposer entièrement sur la prévisionil doit être complété par des observations afin de détecter les biais entre la prévision et la réalité.Par ailleurs, pour utiliser ces outils un réseau de stations météorologiques fiabilisé est nécessaire.A ce jour, les évolutions en matière de modélisation tendent à créer des outils d’aide à la décision qui pourraientêtre mis à disposition directement chez l’agriculteur. Le dernier-né du SRPV est baptisé MILPV. Dans le cas présent,par une connexion Internet, l’agriculteur abonné dispose d’une information sur le risque et la pression de mildioude la pomme de terre calculés à partir des données relatives à sa parcelle.Les systèmes d’informationPour la connaissance de l’évolution de la pression parasitaire régionale et des conseils sur les interventions,différents bulletins d’informations sont disponibles parmi lesquels les Avertissements Agricoles® du SRPV et lesbulletins des groupements de développement agricole.SRPV23Pulvériser la juste dose, au bon endroit, au bon moment


24Pulvériser la juste dose, au bon endroit, au bon momentRespecter les conditionsmétéorologiquesLes conditions climatiques des quelques jours qui encadrent le traitement sontdéterminantes pour assurer son efficacité et sa sélectivité. En règle générale, untemps “poussant” est mieux adapté aux traitements. On évitera de cette manière :● les risques de dérive par le vent● les températures extrêmes● les périodes de forte différence de température entre le jour et la nuit● les risques de lessivage par la pluie● les conditions trop sèches pénalisant l’efficacité du traitementle vent :Entraînées par le vent, les gouttelettes se répartissent mal sur la culture. Les plus fines se dessèchent et le résidusec s’envole avant même d’atteindre la cible. Traiter par vent fort entraîne des risques importants de dérive, dediminution de l’efficacité du traitement, de dégâts sur les parcelles voisines ou dans un cours d’eau à proximité.Vitesse approximativedu ventau niveau de larampeMoinsde 11 km/hde 12à 19 km/hPlusde 20 km/hÉchelleBeaufort(à 10 mde hauteur)Force0 à 2Force3Force4 et plusDescriptionCalme àlégèrebriseAu maximum : bruissementdes feuilles,sensation de soufflesur le visagePeu de risque dedériveLa pluie :L’effet de la pluie sur le traitement dépend principalement des modes et sites d’action du produit utilisé.Par exemple, un fongicide systémique (véhiculé par la sève) est moins lessivable qu’un fongicide de contact.On estime qu’un délai sans pluie de deux heures est suffisant pour que l’efficacité du produit systémique ne soitpas affectée. A l’opposé, un produit de contact ne pénètre pas dans la culture, son lessivage dépend plus de laquantité d’eau tombée que du délai sans pluie après le traitement.BriseVentmodéréà fortSignesvisiblesLes feuilles et pétiolessont constammenten mouvement.Petites branches enmouvement, envolde papiers et depoussière.PulvérisationÉviter de pulvériserdes herbicidesRisque de dériveimportant : traitementdéconseillé


L’hygrométrie :Elle correspond à l’humidité de l’air.Si l’air est trop sec, la plante referme naturellement ses stomates pour se protéger du dessèchement. D’autre part,les gouttelettes les plus fines s’évaporent avant même d’arriver sur la culture. Dans ces conditions, une partie duproduit n’atteint pas sa cible.L’herbicide trouvera “porte close” chez la mauvaise herbe qu’il veut détruire et le fongicide aura plus de mal àprotéger efficacement toute la surface de culture.Pour assurer l’efficacité du traitement, il suffit de positionner un hygromètre au niveau de la végétation avant detraiter. La plante est bien réceptive au traitement si l’hygrométrie dépasse 60%.En été, l’hygrométrie est plus forte le matin et le soir : les traitements en pleine journée sont donc moins efficaces.De plus, le positionnement des traitements le matin et le soir permet d’éviter les périodes de butinage, donccontribue à protéger les abeilles et autres insectes pollinisateurs.25° C5° CDéfavorableLimite FavorableDéfavorable40% 60% hygrométrieLa rosée :Une légère rosée est favorable à la répartition du traitement sur le feuillage : elle redistribue le produit à la basedes feuilles. Attention cependant aux rosées trop importantes (les gouttes sont grosses et coulent sur le feuillage)qui peuvent lessiver le produit. Une rosée de 1000 litres/ha ou plus correspond à une petite pluie.La température :La température accélère le métabolisme des plantes, elle favorise l’absorption et la migration du produit dans laplante, mais également sa dégradation.Les températures extrêmes sont donc à éviter. En règle générale, les températures optimales se situent entre 5°Cet 25°C et sont très variables en fonction des produits.Le gel entraîne des blessures de l’épiderme qui rendent la culture plus sensible aux produits. Il faut donc éviterde pulvériser un herbicide dans les quelques jours qui suivent la période de gel pour laisser le temps à la culturede cicatriser ses blessures.Les périodes de forte amplitude thermique (différence de température entre le jour et la nuit) nuisent à l’efficacitéet à la sélectivité des produits. Quand les herbicides sont utilisés en conditions poussantes, le produit pénètrebien par les feuilles. Si la température chute brusquement après l’application, la matière active qui a été fortementabsorbée par la culture ne peut être dégradée. Dans ces conditions, l’herbicide peut facilement devenir toxiquepour la culture et l’endommager.La cuticule est dilatée,le produit pénètredans la planteLa cuticule se rétracte, le métabolismeest ralenti, le produit risquede s’accumuler dans la plantecultivée et d’entraîner desralentissements de croissance25Pulvériser la juste dose, au bon endroit, au bon moment


26Pulvériser la juste dose, au bon endroit, au bon momentIdentifier les zones sensibleset adapter ses pratiquesDans la région Nord – Pas-de-Calais,plus de 95% des réserves en eau potable proviennent des eaux souterraines.Il suffit d’une très petite quantité...les 10 matières actives les plus souventretrouvées dans les eauxPour répondre à ce problème, des mesuresrécentes d’interdiction de certaines molécules(atrazine...) ou de limitation de dosage pourd’autres (isoproturon, chlortoluron, linuron,glyphosate...) ont été établies.Pour plus d’information sur la qualité de l’eaudans la région Nord – Pas-de-Calais et lesefforts entrepris pour lutter contre la pollutiondes eaux par les produits phytosanitaires, vouspouvez consulter le site Internet du GRAPPEwww.nord-pas-de-calais.ecologie.gouv.frou son secrétariat SRPV (cf. carnet d’adresses p.40)Les gouttes d’eau de pluie, qui tombent sur le sol, s’infiltrent vers lanappe en entraînant les substances présentes en surface. En ce sens,nos réserves d’eau sont moins sensibles que dans certaines régions,comme en Bretagne par exemple, où l’eau du réseau provient desrivières. Cependant, les eaux souterraines ne sont pas à l’abri despollutions qui sont d’autant plus graves que les actions menées pourles résorber mettront des années à produire leurs effets. D’autrepart, les milieux aquatiques sont particulièrement sensibles à toutesubstance qui vient modifier leur composition. En vertu du principe deprécaution, la plus grande vigilance doit être accordée à l’utilisationde produits de toute nature à proximité d’un cours d’eau.Aujourd’hui, la norme pour que l’eau soit considérée commepotable impose qu’elle contienne moins de 0,1 microgrammepour une substance active, ou un de ses produits dedégradation, par litre d’eau et moins de 0,5 microgrammespour la somme de toutes les substances actives présentes.Cette quantité est très faible, ce qui signifie qu’un seulgramme de matière active dans un ruisseau d’un mètre delarge et un mètre de profondeur suffit à rendre impropre àla consommation l’eau du ruisseau sur 10 kilomètres !Evidemment, l’eau des ruisseaux n’est pas consomméeà l’état pur dans notre région, mais la dégradation de saqualité risque d’avoir des conséquences sur celle de lanappe et sur la faune et la flore aquatique.Les traitements en bordure de cours d’eau nécessitentdonc des précautions particulières.SUBSTANCES LES PLUS RETROUVÉES DANS LES EAUX SOUTERRAINESDE LA RÉGION NORD PAS-DE-CALAISCampagne 2000-2001qualité globale(en pourcentage d’analyses)


Quelques précautions simplesLa bordure immédiate d’un cours d’eau ne doit fairel’objet d’aucun traitement. L’entretien des berges doits’effectuer mécaniquement, en évitant les périodes denidification et la faune.En fonction des matières actives, des cultures à traiteret de la hauteur de la rampe, les distances à respecterpar rapport aux berges sont variables. Dans la majoritédes cas, une distance minimum de 10 mètres estsouhaitable.La meilleure méthode consiste à entretenir une bandeenherbée, le long du cours d’eau, implantée avec uneespèce à faible développement (graminée rase). Cetteméthode présente également l’avantage de protéger lesberges. Cet enherbement peut être rendu obligatoirepar la mise en œuvre des bonnes conditions agricoleset environnementales (conditionnalité des aides PAC).Il est également conseillé au-delà du pourcentageobligatoire.Il est à noter que des aides pour les agriculteursqui souhaitent implanter ou entretenir une haiepeuvent être contractualisées par l’intermédiaire duContrat d’Agriculture Durable. L’implantation d’unehaie représente une protection supplémentaire ducours d’eau et des berges, en évitant l’érosion et enretenant les produits qui pourraient être entraînés parruissellement.Il va sans dire que la gestion des fonds de cuve sur lesparcelles en bordure de cours d’eau doit faire l’objetd’une attention toute particulière. Le fond de cuvedilué sera épandu sur la fourrière la plus éloignée desberges. Dans le cas des parcelles entourées de coursd’eau ou de watergangs, il convient de repasser aucentre de la parcelle avec le fond de cuve dilué.Dans la cour de ferme, le circuit des eaux pluvialesrejoint parfois directement le cours d’eau voisin. Là aussi,l’usage des produits doit faire l’objet d’une vigilanceaccrue, que ce soit au remplissage du pulvérisateur ouà la destruction des adventices (qui requiert l’usage deproduits autorisés pour les utilisations en zones nonagricoles). Sur les surfaces imperméables, les produitssont lessivés et entraînés par les eaux de pluie dont ilssuivent le chemin.Si vous remplissez votre pulvérisateur directementdans un cours d’eau, veillez à l’équipement de la pompepar un clapet anti-retour et évitez tous les risques dedébordement. Evidemment, le pulvérisateur ne doitjamais être rincé à proximité d’un cours d’eau.La législation évolueActuellement, toutes les matières actives repassent aucrible des procédures d’homologation. Ces nouvellesprocédures prévoient la définition, pour chaque matièreactive, d’une “ZNT”: Zone Non Traitée. La ZNT correspondà la distance minimale à respecter entre la dernière busedu pulvérisateur et la bordure du cours d’eau.Cette mesure a pour objectif de préserver la faune etla flore des rivières et cours d’eau. En effet, les matièresactives phytosanitaires ont des effets non négligeablessur les populations aquatiques. Ces effets sont mesurésau travers de la CL50, c’est à dire la concentration quifait disparaître la moitié de la population d’une espècedonnée. Les concentrations sont très variables selonles molécules (plus elles sont faibles, plus le produit aun effet néfaste à faible dose). L’emploi des matièresactives à proximité des cours d’eau nécessite donc unetrès grande vigilance, de même en bordure des captagesd’eau potable.La plupart des captages de la région est dorénavantprotégée. Il convient de respecter les règles fixées dansla Déclaration d’Utilité Publique pour la protection despérimètres rapprochés et éloignés.27Pulvériser la juste dose, au bon endroit, au bon moment


28Pulvériser la juste dose, au bon endroit, au bon momentRincer la cuve etles rampes au champUtilisés dans de bonnes conditions :pour un usage homologué,sans surdosage,avec un appareil bien réglé,sur un sol en bon état,lorsque la météorologie est favorable...les produits phytosanitaires qui arrivent au sol sont plus ou moins, selon leur nature, dégradés. Le sol va jouer le rôlede filtre pour éviter aux molécules d’être entraînées vers la nappe ou vers les eaux de surface. Par contre, un fond decuve épandu ou vidangé sur une surface imperméable ou tassée ne permet pas au sol de jouer ce rôle. Les moléculesrisquent donc d’être entraînées vers les eaux. Or, il suffit d’une petite quantité : 0,1 µg/l pour que l’eau d’un foragedestinée à l’alimentation humaine soit impropre à la consommation.Fonds de cuve : à éviter !En premier lieu, il convient de connaître exactement la surface à traiter de manière à prévoir le volume de bouillieau plus juste. Avec l’habitude, en fonction des niveaux de pente de chaque parcelle et du réglage de l’appareil,il est possible d’évaluer précisément la quantité d’eau et de produit à incorporer dans la cuve avant de partir auchamp. Si une parcelle a été découpée en plusieurs cultures, il sera souvent nécessaire de mesurer les différentesparties et de les jalonner au préalable.Ensuite, il est nécessaire de maîtriser parfaitement la quantité d’eau à incorporer dans la cuve. Souvent, la jaugede cuve n’est pas assez précise. Pour y pallier, un volucompteur peut être aménagé sur l’arrivée d’eau. Certainsmodèles sont programmables : ils arrêtent automatiquement l’alimentation en eau quand le volume désiré estatteint. (cf. aire de remplissage page 14)Enfin, sur certains modèles de pulvérisateurs (souvent les plus anciens), la forme de la cuve n’est pas conçue demanière à pouvoir pomper le fond de cuve. Avec quelques aménagements simples (renseignez-vous auprès devotre concessionnaire), il est souvent possible d’y remédier.Comment gérer un reste de produit ?Malgré toutes ces précautions, il reste du produit dans la cuve en fin de parcelle. Que faire ?Désormais, les appareils les plus récents sont équipés d’une cuve d’eau claire. Cette réserve permet de diluer lefond de cuve en fin de parcelle et de l’épandre au champ.Attention : la qualité du rinçage ne dépend pas de la quantité d’eau claire versée dans la cuve mais du nombre derinçages effectués. Ainsi, si vous disposez d’une réserve de 150 litres, il est préférable d’utiliser trois fois 50 litrespour des rinçages successifs que la totalité de la réserve d’eau en une seule fois ! La capacité de la cuve d’eauclaire correspond généralement entre 10 à 15% du volume de cuve du pulvérisateur.Si vous ne disposez pas de cette cuve d’eau claire, il est généralement possible d’en installer une. Sinon, uneréserve en eau claire en bout de champ peut être aménagée pour le rinçage de l’appareil.A défaut, vous pouvez pulvériser le fond de cuve en passant sur la fourrière à vitesse supérieure. Mais cettetechnique ne permet pas de rincer la cuve et les rampes au champ.Pour la plupart des produits, lorsqu’ils sont utilisés dans de bonnes conditions, sans surdosage, cette techniquede gestion des fonds de cuve n’entraîne pas de risque pour la culture.Dans tous les cas, un fond de cuve ne doit JAMAIS être vidangé par le bouchon sur la fourrière, sur le chemindu retour ou dans la cour de ferme sans aire de lavage appropriée (cf. page 30). Même en y ajoutant de l’eaude javel ou des produits nettoyants, les molécules phytosanitaires entraînées avec l’eau de rinçage ne sont pasneutralisées !


Mettre en œuvre des techniquesalternativesDe nombreux travaux sont menés actuellement surles techniques alternatives de désherbage pour aiderl’agriculteur face aux enjeux environnementaux,notamment liés à la qualité de l’eau et la recherche denouvelles stratégies de désherbage sans atrazine.Le désherbage mécanique ou mixte est une techniquede lutte contre les adventices des cultures, permettantde réduire les doses de matières actives utilisées àl’hectare (en diminuant la surface traitée) voire supprimertotalement l’usage de produits chimiques.Il existe plusieurs types de matériels de désherbagemécanique : la herse étrille, la houe rotative et les bineuses(à socs et à étoiles). D’autres techniques innovantes sedéveloppent notamment avec le désherbage mixte,le guidage automatique... . Ces nouvelles techniquesde désherbage peuvent être associées dans un mêmeitinéraire technique, afin de profiter des complémentaritésde chacun des matériels. Elles peuvent également êtrecombinées avec un désherbage chimique en plein oulocalisé, ce qui permet de réduire les doses de produitsphytosanitaires.DESHERBINEUSELa bineuse :cet outil permet un travail du sol, sur les premiers centimètres et dans l’inter-rang de la culture(adaptée à des cultures semées en ligne).La herse étrille :utilisable pour le désherbage d’un grand nombre de cultures (céréales, maïs, prairies...), elle est constituée de panneaux articuléset indépendants munis de dents longues et souples. Les vibrations des dents déracinent les jeunes plantules. L’utilisation dela herse étrille demande une certaine technicité, au moment de la préparation du sol, du semis et de l’intervention (vitessede travail, conditions climatiques, stades des adventices).La houe rotative :elle est constituée de roues dentées dont les extrémités sont en forme de cuillère. En tournant à haute vitesse, les rouesprojettent les particules de sol et permettent de déraciner les mauvaises herbes. Elle passe sur le rang et l’inter-rang et, estutilisable sur tous types de culture.La pulvérisation localisée :cette technique permet de traiter uniquement le rang et de détruire, mécaniquement, les mauvaises herbes présentes entrechaque rang. Les quantités de matières actives utilisées à l’hectare sont, par conséquent, réduites d’au moins 60%. Leséquipements de pulvérisation localisée sont placés sur un semoir ou sur une bineuse.La pulvérisation associée au binage, plus connue sous le nom de désherbinage, est en pleine expansion. Le désherbagechimique et le binage sont simultanés, permettant de sécuriser le contrôle des adventices tout en ayant les avantages del’action mécanique de la bineuse.Toutefois, certains inconvénients limitent encore l’utilisation de cette technique tels que le débit de chantier, la périoded’intervention.Il est possible, également, de pulvériser au semis afin de désherber en prélevée sur la ligne de semis et de biner l’inter-rangultérieurement.Les expérimentations menées jusqu’à maintenant confirment l’intérêt de ces différentes techniques de désherbage mécaniquesur le plan efficacité, sélectivité, réduction d’intrants mais également d’un point de vue agronomique (structure du sol,battance, minéralisation...). Cependant, quelques inconvénients demeurent malgré tout, débit de chantier, technicité, rigueurdans le choix de l’itinéraire en fonction de la flore existante, ... .29Pulvériser la juste dose, au bon endroit, au bon moment


Maîtriser les risques après le traitement30Aménager une aire de lavage etde remplissage du pulvérisateurEn fin de traitement, la cuve et les rampes seront rincées auchamp, grâce à une réserve d’eau claire embarquée sur lepulvérisateur (cf. page 28). Dans ce cas, il s’agit d’un produithomologué sur la culture en place et la pulvérisation de labouillie diluée est réglementairement possible, hors zoneà risque d’entraînement vers les eaux.Cependant, il est parfois nécessaire de rincer à la ferme.C’est notamment le cas lors d’un changement de culture,après utilisation d’un herbicide risquant de brûler la culturesuivante. Dans certains cas, il sera également nécessairede laver l’extérieur du pulvérisateur et le tracteur ayantreçu de la bouillie. A ce propos, l’utilisation d’un jet souspression permet d’utiliser moins d’eau et génère doncmoins d’effluent à traiter.Dans tous les cas, l’eau de lavage chargée en produitsphytosanitaires est considérée comme un déchet et doitêtre gérée en tant que tel. Une possibilité consiste à lafaire éliminer dans un centre de traitement agréé... maiscette solution coûteuse n’est pas pratique à mettre enœuvre sur l’exploitation !En attendant d’être validés par un Arrêté ministériel (encours de finalisation), différents systèmes de traitement deseffluents de rinçage chargés en produits phytosanitairesont été testés dans des exploitations agricoles oudes instituts techniques et présentent des capacitésd’épuration satisfaisantes.Certains systèmes sont plus adaptés à l’aménagementindividuel. D’autres doivent se réfléchir collectivement.A l’échelle individuelle, l’aménagement d’un biobaccorrespond à un investissement raisonnable pour unrésultat intéressant s’il est bien utilisé. Le principe consisteà contenir les effluents de rinçage dans une fosse (ou unecuve) étanche remplie de terre (70%) et de paille (30%).Pratiquement le volume de terre et de paille sur unehauteur de 60 cm ne doit pas représenter plus de 80% duvolume de la fosse. (Pour 100 kg de terre, il faut compter4,3 kg de paille).La terre doit provenir de parcelle cultivée, de sorte que lesmicro-organismes capables de décomposer les moléculesphytosanitaires s’y trouvent présents. La paille permetd’apporter un peu de matière organique et maintient uneaération du substrat. (Le fumier est trop riche en matièreorganique et nuit à l’efficacité du système). Le mélange doitêtre maintenu humide mais pas noyé. Dans cet objectif,il convient de le couvrir pour éviter l’ennoiement par leseaux de pluie avec un système amovible pour pouvoirl’arroser lorsqu’il devient trop sec.Les expérimentations réalisées sur ce système ont montréune bonne efficacité de dégradation par les microorganismessur des effluents dilués. L’apport de fonds decuve non dilués n’est pas envisageable, ils mettraient enpéril l’activité des micro-organismes. Par contre, le statutdu substrat n’est pas encore défini (déchet à faire éliminerou non).biobac de 9m 3cuve intermédiairede remplissage


L’aire de remplissage/lavage du pulvérisateurLes objectifs retenus concernent donc la sécurité des personnes et du milieu naturel. Ils intègrent également lavolonté des agriculteurs de prendre en compte la gestion des eaux résiduelles de pulvérisation (fonds de cuvedilués, eaux de lavage...). Elle doit être spécifique et en général dissociée de l’aire de lavage habituelle du matériel(hors celui de pulvérisation).Il ne faut pas oublier qu’il ne peut y avoir d’installation performante sans prendre pour autant toutes lesdispositions possibles afin de limiter le retour sur le corps de ferme de volumes d’effluents chargés enproduits phytosanitaires.Situer l’aire à proximité du local phytosanitairePour : ● limiter les déplacements à risque (transport de bidon),● faciliter la surveillance du pulvérisateur pendant le remplissage.L’aire de remplissage peut servir d’exutoire du local phyto en cas de problème graveFaciliter l’accès du pulvérisateurDimensions adaptées aux : ● dimensions du matériel,● pratiques de lavage.L’emplacement est un élément prioritaireRespecter les règles de constructionRésistance à la charge et au gel (épaisseur, armature, richesse du béton).Etanchéïté de surface (béton 5 b ou enduit hydrofuge équivalent).Organiser l’approvisionnement en eauIl doit répondre à trois critères principaux :● la discontinuité hydraulique pour éviter le retour de bouillie vers la ressource en eau (Clapet anti-retour enabsence de la cuve intermédiaire, cuve intermédiaire, potence de remplissage non plongeante),● la maîtrise du volume d’eau au cours du remplissage pour :- éviter les débordements,- préparer un volume d’eau adapté à la surface à traiter,- réduire le volume de fond de cuve excédentaire,● la rapidité de remplissage : une cuve intermédiaire permet de pallier un débit d’eau limité.La maîtrise de l’alimentation en eau fait appel à des équipements spécifiques (volucompteur, volucompteurà arrêt automatique, clapet anti-retour, cuve intermédiaire...)Récupérer et traiter les eaux faiblement chargés en phytosanitairesPrévoir les pentes pour collecter toutes les eaux en un seul point bas équipé de deux sorties :● la première pour les eaux pluviales évacuées vers le milieu naturel,● la seconde pour les eaux chargées en phytosanitaires vers un dispositif de traitement.A ce jour, le dispositif de traitement des eaux le plus éprouvé reste le traitement biologique dans unefosse imperméable (biobac). D’autres possibilités de traitement existent (photocatalyse, stockage avecfloculation et précipitation...)Prévoir les équipements complémentaires● Un rince bidon mobile et/ou un incorporateur si le pulvérisateur n’est pas équipé.● Un container ou un sac de conditionnement pour le stockage des bidons (rincés et égouttés).● Un point d’eau pour la sécurité du manipulateur.Les équipements améliorent la qualité de la prévention des risques environnementaux, les conditions detravail et la sécurité du manipulateur31Maîtriser les risques après le traitement


Maîtriser les risques après le traitementTable de calcul pour le volume d’un BIOBAC32


Estimer le coût d’un aménagement de type biobac(y compris aire de lavage et équipements)33Maîtriser les risques après le traitement


Maîtriser les risques après le traitementProtéger sa santé et cellede son entourageVous préparez la bouillieVous prenez le tracteur pour aller au champVous traitez dans une cabine dont la ventilation n’estpas conçue pour filtrer les vapeurs de produitsVous devez intervenir sur le pulvérisateur en cours de traitementVous traitez un verger ou une serreVous traitez avec un pulvérisateur à dos ou un tracteur sans cabineVous revenez des champs avec le tracteurVous lavez l’extérieur du pulvérisateur34


Assurer la traçabilité des pratiquesEnregistrer ses traitementsPour respecter certains cahiers des charges ou engagements agri-environnementaux, il est nécessaired’enregistrer ses traitements. Toutefois, pour que cet enregistrement soit utile, l’agriculteur doity trouver lui-même son intérêt. En discutant avec les exploitants qui pratiquent régulièrementl’enregistrement, on s’aperçoit qu’ils y trouvent leur compte. En effet, il est intéressant de garder unhistorique des pratiques sur l’exploitation qui constitue une base de raisonnement des traitements.Pour répondre aux exigences de la qualification “Agriculture Raisonnée”, il convient d’enregistrer,pour chaque parcelle ou groupe de parcelles conduit à l’identique :La culture et les conditions de semis (variété, dose, densité...)● Les traitements du sol● Le traitement de la semence ou du plant● Pour chaque intervention (traitement de la culture) :- le facteur déclenchant l’intervention (observation, avertissement, stade...),- la date et les conditions climatiques (pluviométrie, vent...),- la cible ou les cibles du traitement,- la technique ou le produit utilisé,- la dose ou équivalent,● La date de récolte de la culture.Si une intervention est réalisée par un tiers, il convient de vérifier qu’il dispose de l’agrémentd’applicateur. Dans ce cas, il faudra enregistrer le nom du prestataire et son numéro d’agrément(qui doit figurer sur la facture).Les agriculteurs, dans le cadre de l’entraide, sont dispensés d’agrément.36


Commercialiser des produitsconformes aux LMRLes produits phytosanitaires utilisés sur les cultures évoluent après la pulvérisation.Ils sont plus ou moins lessivables par la pluie et se dégradent en partie naturellementsous l’effet des rayons solaires, de l’air, de l’humidité ambiante et de la microfaunedu sol. Tout l’enjeu de l’agriculture raisonnée est d’assurer une bonne protection auxcultures en maintenant un taux minimum de résidus de produits dans les aliments etl’environnement. Dans ce but, quelques précautions sont à observer.Respecter les délais d’emploiLes produits phytosanitaires sont plus ou moins rémanents. La rémanence ou persistance d’action est unecaractéristique intéressante pour la culture, elle peut s’avérer problématique à la récolte, d’autant qu’elle dépenddes conditions atmosphériques et du sol de la parcelle.La rémanence d’un produit est étudiée dans la phase préalable à son homologation. Elle est mesurée par la DT50(durée de demi-vie d’un produit), qui correspond au nombre de jours nécessaires à sa dégradation de moitié. Lesdonnées correspondant à chaque produit sont disponibles sur Minitel (36 17 Agritox)ou sur Internet : www.inra.fr/internet/produits/agritox.Suite à ces études, les conditions d’utilisation peuvent être définies :● limite maximale en résidus déterminée pour chaque culture● délai d’emploi avant récolte pour respecter les LMRLe délai d’emploi avant récolte correspond au nombre de jours pendant lequel le produit ne doit pas être utilisé surla culture avant sa récolte. La limite maximale en résidus (LMR) est la concentration de produits à ne pas dépasserdans l’aliment. Elle prend en compte de nombreux critères de sécurité. Ces caractéristiques sont indiquées dansl’index phytosanitaire édité par l’ACTA, les Services de la Protection des Végétaux les rappellent régulièrementdans les Avertissements Agricoles.Attention, les caractéristiques d’utilisation d’un produit sont différentes pour chaque culture.Par exemple, le mancozèbe ne doit pas être utilisé à moins de :● 3 jours avant la récolte des courgettes (LMR : 0,5 mg/kg)● 7 jours avant l’arrachage de pommes de terre (LMR : 0,05 mg/kg)● 15 jours avant la cueillette des fraises (LMR : 2 mg/kg)● 30 jours avant la récolte des choux-fleurs (LMR : 0,5 mg/kg)Même les herbicides, sur cultures à cycle court, doivent faire l’objet d’une attention particulière.Par exemple, le fluazifop-p-butyl (Fusilade X2) ne doit pas être utilisé à moins de 6 semaines sur scarole frisée,cornichon, courgette... (LMR : 0,1 mg/kg)Une sécurité alimentaireD’après une étude réalisée par le Service de la protection des Végétaux, la limite maximale en résidus n’était pas dépasséesur plus de 90% des poireaux, concombres, fraises, prunes, endives et carottes prélevés. De nettes améliorations ontété observées ces dernières années, notamment en endives. L’effort reste à poursuivre pour atteindre 100%. Dans cebut, il faut être très vigilant sur le délai d’emploi avant récolte et respecter la dose homologuée.Les clefs du succès :● Bien régler et faire tester son pulvérisateur par un agent agréé pour une pulvérisation à la dosesouhaitée et répartie uniformément● Vérifier l’homologation du produit et la dose d’utilisation sur la culture concernée (cette indicationest portée sur l’étiquette)● Observer ses parcelles régulièrement et tenir compte des Avertissement Agricoles pour traiteruniquement lorsque c’est nécessaire● Respecter rigoureusement le délai d’emploi avant récolte● Alterner si possible les matières actives utilisées, surtout sur les cultures consommées à l’état brut(légumes, fruits...)● Préférer les méthodes alternatives au traitement lorsqu’elles existent (ventilation des silos destockage pour éviter l’insecticide)Des plans de surveillance sont mis en œuvre par le Ministère de l’Agriculture. Leur but est de connaître lesniveaux de résidus de produits phytosanitaires sur les différentes cultures et d’adapter les pratiques agricolesen cas de dépassement de LMR. Des contrôles inopinés sont réalisés par la DGCCRF (Direction Générale de laConsommation, de la Concurrence et de la Répression des Fraudes). Ils consistent à faire des prélèvements deproduits alimentaires vendus sur le marché pour les faire analyser.37Assurer la traçabilité des pratiques


Assurer la traçabilité des pratiquesSécurité alimentaire, environnement :un maximum de précautionsdans l’homologationLorsqu’une molécule est découverte par les chercheurs, susceptible de devenir une nouvelle matière active,il s’écoule entre 15 et 20 ans avant que le produit commercial n’obtienne une autorisation de mise en marchédans un Etat Européen. Cette augmentation considérable des délais depuis une dizaine d’années s’expliquepar les exigences croissantes qui visent à assurer au consommateur une sécurité alimentaire, et au citoyen unenvironnement respecté.Sécurité alimentaire, environnement : exigences incontournablesDès qu’une firme phyto-pharmaceutique découvre une nouvelle molécule qui lui semble intéressante, elle déposeun brevet qui protège celle-ci pendant 20 ans. Elle cherche ensuite une formulation adaptée (solvants, additifs...)et soumet ce mélange à des séries de tests permettant de décrire :● son efficacité : spectre d’action● son mode d’emploi : dose, délai d’emploi avant récolte...● son comportement dans l’environnement● sa toxicité pour l’homme● sa toxicité pour le milieu (écotoxicité)● ses composés de dégradation, leur toxicité et leur devenirLes exigences sont de plus en plus pointues et, de ce fait, le coût de développement d’une nouvelle molécule necesse d’augmenter. Les doses d’emploi des nouveaux produits ont fortement diminué, pour un meilleur respectdes normes en eau potable. Dans le même sens, la Dose Journalière Acceptable (ou DJA) a considérablementaugmenté (multipliée par 10 en 40 ans), ce qui signifie que les produits actuels sont beaucoup moins toxiquespour le consommateur et l’utilisateur.De la Communauté Européenne à l’utilisateur : un parcours du combattantDepuis 1999, le terme “homologation” est abrogé. Les produits phytosanitaires reçoivent des AMM (Autorisationde Mise en Marché) pour 10 ans renouvelables mais qui ne sont jamais définitives. Une Autorisation Provisoire deVente (APV) est éventuellement accordée pour trois ans maximum avant l’AMM si le dossier toxicologique s’avèresatisfaisant.Attention, l’Autorisation de Mise sur le Marché, donnée à un produit, concerne un ou plusieurs usages bienspécifiés sur l’étiquette. Un usage correspond à l’application du produit, sur une culture, contre un ennemiprécisé sans jamais dépasser la dose maximum. La réglementation interdit tout usage non autorisé sur l’étiquette.Tout ce qui n’est pas autorisé est donc strictement interdit ! Un agriculteur qui appliquerait un produit nonautorisé ou même un prescripteur qui préconiserait ce produit serait passible d’une lourde amende, voire mêmed’emprisonnement.Autorisationde Mise en Marché38


Procédure :● Le dossier complet est déposé dans un Etat membre, désigné rapporteur, au choix de l’industriel, qui vérifie s’ilest complet et recevable.● Le dossier est envoyé au comité phytosanitaire permanent de l’Union Européenne. Lorsque la matière activereçoit un avis favorable, son inscription sur la liste positive (appelée annexe 1) est valable pendant 10 ans etrenouvelable.● Le dossier redescend dans chaque Etat membre où l’industriel veut développer son produit. Si l’Autorisation deMise en Marché est accordée à la spécialité formulée, elle n’est valable que pour cet Etat.Les anciennes matières actives repassent l’examenToutes les anciennes matières actives doivent être réexaminées ! Ce travail devrait durer plus d’une dizained’années, tant les exigences concernant le comportement des produits se sont accrues. Les dossiers sont de plusen plus complets, mais également de plus en plus coûteux pour les entreprises phyto-pharmaceutiques, ce quiincite certaines d’entre elles à ne pas représenter d’anciennes matières actives à l’examen. Il faut donc s’attendreà voir diminuer le nombre de possibilités de lutte contre les ennemis des cultures.L’Autorisation de Mise sur le Marché est spécifique d’une culture et d’un Etat. Les coûteux dossiers sont doncdéposés en priorité pour les plus gros marchés : grandes cultures, vignes..., ce qui prive les cultures maraîchèreset autres cultures mineures de solutions autorisées et mettent les producteurs dans une situation illégale, trèsembarrassante !La possibilité d’extension d’homologation est actuellement à l’étude pour ne pas pénaliser ces culturesmineures.Par exemple, une matière active autorisée contre une maladie de la carotte pourrait être utilisée contre desmaladies similaires sur panais, persil, scorsonère avec un nombre d’essais limité.Même si la matière active et le grammage sont identiques, un produit homologué en Belgique ou dans un autreétat ne peut pas être utilisé en France, à moins que le distributeur n’effectue une démarche officielle d’importation.Dans ce cas, le produit est réétiqueté et dispose du numéro d’AMM français (numéro à 7 chiffres).Le cas particulier des mélangesLe mélange réalisé par l’agriculteur dans la cuve de son pulvérisateur est considéré comme un nouveau produit,dont le comportement vis-à-vis de la santé ou de l’environnement est différent des produits pris séparément. Ace titre, le mélange est soumis à homologation.Actuellement, les instituts techniques ont recensé les mélanges pratiqués par les agriculteurs et demandé leurévaluation. Certains mélanges sont d’office rejetés (mélanges de fongicides et d’insecticides...). Les autres sont àl’étude. Seuls ceux qui sont à l’étude sont provisoirement autorisés.Vous pouvez consulter la liste sur les sites des instituts techniques ou sur celui du Ministère de l’Agriculture.39Assurer la traçabilité des pratiques

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